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Le Taoïsme du Mao Chan. Chronique d'une révélation by Michel StrickmannReview by: Françoise AubinArchives de sciences sociales des religions, 28e Année, No. 55.2 (Apr. - Jun., 1983), pp. 280-281Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30121717 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

recouru aux archives d'Etat et utilise les in- nombrables travaux qui ont ete consacres au catholicisme italien de cette periode. Les re- vues historiques examineront son apport plus en detail. Ii suffisait ici de marquer en quoi cet ouvrage echappe a l'ordinaire et ouvre ainsi la sociologie religieuse a des problemes peu ha- bituels, mime a la reflexion historique ou theologique.

Emile Poulat.

55.442 STEVENSON (Margaret Sinclair).

Les Rites des Deux-fois-nes. Paris, Le Soleil Noir, 1982, 405 p. (Trad. de l'anglais, Coll.

i Approches de l'Hindouisme ,). L'auteur, missionnaire en Inde dans les

vingt premieres annees de ce siecle, y a ob- serve avec attention et sympathie et a decrit avec soin les pratiques rituelles, les ceremo- nies et certaines des croyances d'une caste de brahmanes -c deux-fois-nes puisqu'ayant requ l'investiture du cordon sacre- de la re- gion ou elle vivait. L'ouvrage, paru en 1920, est reste un classique du genre et contient, de fait, une masse considerable d'informations sur des comportements lies a la religion, infor- mations toujours utiles car, mime si elles ne concernent qu'un petit groupe: certains brah- manes d'une certaine region, tels qu'ils vivaient il y a plus d'un demi-siecle, ces pratiques re- posent sur, et expriment, la tradition hindoue telle qu'elle est encore vivante, dans sa realite et dans son esprit. M~me si beaucoup de tout cela a disparu, beaucoup aussi subsiste en- core: il est interessant a cet egard de lire les reflexions sur le sujet de Lokenath Bhattacha- rya, ecrivain bengali, mais aussi brahmane, a qui l'editeur a eu l'ingenieuse idee de deman- der une introduction.

M. S. S., bien entendu, ecrivait en un temps ou les Eglises ne mettaient pas en doute leur verite, ni l'Occident ses valeurs. Elle n'etait pas non plus ethnologue. Les faits decrits, done -les divers moments de la vie des brah- manes, les rites prives selon le temps cycli- que: journee, semaine, mois, annee, et les rites accomplis au temple- le sont tels qu'ils appa- raissent a un observateur innocent: il ne faut pas chercher la de mise en perspective ni d'in- terpretation. Mais c'est une mine de renseigne- mients. C'est une heureuse idee d'avoir mis ce

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livre, reedite en Inde, mais difficile a trouver en France, a la portee facile du lecteur frangais. L'ouvrage original se terminait par un chapitre, <<l'appel du Christ aux deux-fois- nes n, qui n'a pas ete traduit. L'index des mots sanskrits et des sujets de l'edition anglaise a ete remplace par un index-glossaire, plus re- duit mais utile.

Andre Padoux.

55.443 STRICKMANN (Michel).

Le Taoisme du Mao Chan. Chronique d'une revelation. Paris, Collge de France (Institut des Hautes Etudes Chinoises), 1981, 279 p. (Memoires de l'Institut des Hautes Etudes Chinoises, XVII).

Notre connaissance du taoisme, l'ex- pression la plus elev~e de la religion autoch- tone chinoise), (p. 2), pitit de l'ostracisme dont les souverains mandchous ont frappe celui-ci durant les deux derniers siecles de I'ancien regime, du mepris ou l'ont tenu les missionnaires, de la reputation de mystere, d'intemporalite, d'inaccessibilite qui entoure son Canon. Le premier inter&t de l'ouvrage de M. S. est de balayer les prejuges et d'etablir, en termes fort clairs, la maniere dont il faut aborder les textes (commencer, par la voie de la critique interne, a les regrouper en families distinctes, pour les rattacher ensuite a des sources externes), ce qu'on est en droit, a l'heure actuelle, d'en attendre (une definition des divers mouvements et lignages taoistes, de leurs inter-relations, de leurs rapports avec I'histoire d'une epoque donnee) et de ne pas en attendre (une histoire globale du taoi'sme).

Son deuxieme interdt, qui en forme l'essen- tiel, est d'aborder d'une maniere neuve l'his- toire intellectuelle et religieuse des IVe- Ve siecles, en montrant dans quel contexte humain et social est ne le mouvement du Mao-Chan et s'est formee sa tradition scriptu- raire. Son troisieme interet est, en suivant cet illustre mouvement et ses branches a travers les siecles, d'en suggerer le r6le historique jus- qu'au XXe siecle et sa popularisation.

La presentation materielle tellement inat- trayante, qui nuit souvent aux publications en offset de I'I.H.E.C., est ici partiellement ra- chetee par une couverture seduisante et I'usage, commode pour le lecteur frangais, de la transcription traditionnelle frangaise du

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55.444 STRYCKMAN (Paul), ROULEAU (Jean-Paul).

Sciences Sociales et Eglises. Questions sur I'evolution religieuse du Quebec. Montreal, Isellarmln, 198U, 303 p.

Pour marquer son 20e anniversaire, le Cen- tre de recherches en sociologie religieuse de l'Universite Laval a organise en novembre 1978 un Colloque qui aura ete un peu son chant du cygne: 23 communications, 21 col- laborateurs, 19 Quebecois (Norman Birn- baum et Emile-Jean Pin etaient venus en voisins des Etats-Unis), 16 fixes au Quebec et 3 en Ontario. ( Sciences Sociales, marque une certaine ouverture interdisciplinaire, mais aussi un debat typiquement quebecois entre sociologie et ((religiologie ,> (Arch., 32, no 272). Eglises n'est guere qu'un pluriel de convenance. Le titre est un peu le prix paye pour donner au tout ce qu'il faut de coherence et d'unite.

Quatre parties: Sciences humaines et reli- gion; Ideologie et Theologie; Les recherches empiriques; La fonction sociale de la recher- che en sciences de la religion. Au terme, celles-ci restent I'ensemble flou qu'elles etaient, pour des raisons liees a la situation culturelle et scolaire du Quebec: on le com- prend a lire l'expose de Louis Rousseau sur la religiologie, genese sociale et direction episte- mologique (p. 73-95), a relire l'etude deja an- cienne de J.-P. Deconchy sur la ( situation ac- tuelle des sciences religieuses au Quebec (Arch., 27, p. 89-96), ou simplement a mediter la conclusion au colloque de Fernand Du- mont qui fut au Quebec l'un des fondateurs de la sociologie religieuse: (La theologie etait et demeure la premiere science de la religion,, (p. 346). On regrette l'absence d'un expose analogue a celui de L. Rousseau, qui eidt re- trace le parcours intellectuel du Centre de La- val et tente une evaluation de ce compagnon- nage scientifique. Pessimiste, N. Birnbaum souligne I'incapacite chronique des sociolo- gues americains a penser la situation reli- gieuse americaine. Bien place pour en juger, P. Stryckman se refuse a trouver faible le bi- lan du Centre, mais tourne aussit6t la page, preoccupe d'avenir et d'ouverture: les Scien-

ces humaines de la religion ont a se mettre ( en quite d'une nouvelle canonicite , sous peine de n'&tre qu'une operation truquee par une re- ligion organisee sur une base reduite (p. 17-18).

Emile Poulat.

BULLETIN DES OUVRAGES

chinois, plut6t que le barbare pinyin (mais, helas! pas d'index...).

Frangoise Aubin.

55.445 SUTHERLAND (Nicola Mary).

The Huguenot Struggle for Recognition. Londres, Yale University Press, 1980, 394 + X p.

Chaque annee, des anglo-saxons publient beaucoup d'oeuvres d'histoire frangaise, dont le grand merite est de faire preuve souvent d'une certaine objectivite qui facilite une ana- lyse synthetique et detachee. Cette objectivite est particulierement utile lorsqu'il s'agit d'eve- nements comme les guerres de religion, qui peuvent encore inspirer parmi les historiens frangais passion et polemique.

Apres plus de vingt ans passes it ~tudier les diverses archives frangaises et suisses relati- ves i la question, l'auteur est certainement qualifice pour se prononcer sur les guerres de religion, et ses recherches ont djai debouche sur deux livres: The French Secretaries of State in the Age of Catherine de Medicis (1962), et The Massacre of Saint Bartholo- mew and the European Conflict, 1559-1572 (1973). Ces livres traitent leur sujet d'un point de vue administratif et diplomatique, et dans The Huguenot Struggle, l'A. ne change guere d'optique, le livre constitue avant tout une his- toire politique et diplomatique des guerres de religion du XVIe siecle.

Selon I'A., le roi Henri II avait deja com- mence la suppression armee du calvinisme en France avec l'Edit de Compiegne en 1557 et, du fait de son alliance avec les Guises, avait aliene les princes du sang, les poussant a for- mer un ((parti) protestant. De cette fagon, ((politique et religion se trouverent inextrica- blement

lies,. La mort d'Henri II en 1559

brisa l'alliance avec les Guises et mena cette famille, dans ses efforts pour retablir l'ortho- doxie catholique dans l'ensemble du Royaume, a s'opposer au Roi. Ainsi, le vrai conflit se situait non pas entre la couronne et les huguenots, mais entre la couronne et la faction catholique des Guises.

La these de l'A. est juste et elle a raison de vouloir deplacer le centre du conflit vers la

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