Le transfert de gestion, un outil de cogestion des aires protégées

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Le transfert de gestion, un outil pour dvelopper le systme de co-gestion des aires protges : cas du parc national de tsimanampesotseBernardin Rasolonandrasana (1), Nosy Ranalisolofo (2), Mark Fenn (3) et Jocelyn Rakotomalala (4)1

RsumLe Projet de dveloppement et de conservation du Plateau Mahafaly a ralis un excellent travail en matire de transfert de gestion des ressources aux communauts locales. L'approche participative adopte par l'ONG Sokake (consultant) avec l'appui des techniciens du projet et du service forestier a permis la signature de 11 contrats GCF (10 financs par le projet et 1 financ par le Programme de Soutien au Dveloppement Rural). Chaque document comprend un zonage concert de l'espace, un plan d'amnagement et un programme de travail annuel, un cahier des charges et une rglementation de l'usage des ressources renouvelables entrine par un Dina. La totalit de la surface couverte par ces transferts reprsente l'quivalent de la surface du Parc National (PN) Tsimanampesotse aprs extension (plus de 200 000 ha). Mme si l'objectif de ceinturer totalement le parc n'est pas atteint (il reste encore plusieurs secteurs couvrir), on peut estimer que, compte tenu de la dure du Projet, les rsultats obtenus sont encourageants et permettent d'envisager, grce l'existence de financements dj acquis, un "bouclage" complet du PN Tsimanampesotse dans les annes venir. Un zonage de l'espace respectueux des coutumes locales (en matire de gestion pastorale notamment), le versement de ristournes pour les communes (sur l'exploitation de bois ralise par les communauts bnficiaires au titre du droit d'usage) et la mise en place d'un systme de suivi cologique participatif par les villageois sont mettre au crdit du Projet. Le travail de fonds ralis entre les diffrents acteurs a galement aboutit une implication progressive de Parcs Nationaux Madagascar - ANGAP (PNM-ANGAP) vers les Communauts de base (COBA) qui, mme si elle ne suffira pas prendre la relve du Projet, laisse augurer d'un partenariat sur la dure entre cette institution et les populations locales. La faible implication du service forestier (faute de moyens humains et matriels), la mise en uvre htrogne des outils de gestion (plans d'amnagement, cahier des charges), l'application alatoire des Dina (biensance sociale), les faibles capacits de gestion et l'absence d'autonomie financire des COBA rendent toutefois le processus fragile et ncessiteront un appui complmentaire d'au moins une deux annes aprs la signature du contrat. Mots cls : Amnagement, communauts de base, contrat, dina, extension, Tsimanampesotse, suivi, zonage.

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(1) & (2) : WWF Programme corgional Ala Maiky (2) & (3) : PNM-ANGAP, Direction Inter-Rgionale de Toliara1

I.

Introduction

Le Plan dAction Environnemental (PAE) dvelopp Madagascar depuis 1991 intgre deux importantes composantes qui traitent lvolution significative du systme des aires protges et la gestion communautaire des espaces et ressources naturelles en dehors des aires protges. La mise en uvre de ce plan est devenu un enjeu politique au niveau international lorsque le Prsident de la Rpublique, Marc RAVALOMANANA, a dclar, pendant le Congrs Mondial sur les Parcs Durban en 2003 la vision Durban qui consiste tripler la superficie des aires protges. Cette vision, qui est mis en uvre travers le Madagascar Action Plan (MAP), donne une grande importance au dveloppement dun systme daires protges comprenant toutes les catgories proposes par lIUCN. En phase avec cette vision et ce plan daction national, PNM-ANGAP, avec lappui de ses partenaires environnementaux, a orient les extensions des parcs et rserves en impliquant les communauts locales tout le long du processus de manire obtenir une reprsentativit maximale de la biodiversit dans ces aires protges et la meilleure viabilit des habitats et des habitants. Les communauts riveraines aux nouvelles limites du parc ont leur mot dire dans les dcisions qui concernent les extensions. Le processus de redlimitation, qui se veut tre participatif, tient compte des contextes locaux aussi bien socioconomiques que culturels. Il a t primordial pour PNMANGAP, appuy par WWF, didentifier les zones de droits dusages des ressources sur la base dune projection des donnes relles de la vie communautaire concerne dans le futur. Dune manire gnrale, la superficie de ces zones de droits dusage a t augmente significativement, ce qui constitue une garantie de lharmonie entre les communauts et les ressources naturelles. De la mme manire, le fait de tripler la superficie dune aire protge a oblig PNM-ANGAP de rajuster ses approches vis--vis des communauts qui occupent dj la zone avant la redlimitation. PNM-ANGAP et WWF ont adopt une stratgie visant ceinturer le Parc National de Tsimanampesotse avec des sites sous rgime de transfert de gestion. Bien avant le dmarrage de cette dmarche conjointe, le Programme Ala Maiky du WWF a obtenu un financement du Fonds Franais pour lEnvironnement Mondial (FFEM) pour la conservation du Plateau Mahafaly pour une dure de 5 ans (2002-2007), dont une des composantes consiste promouvoir le transfert de gestion sur le Plateau. Le prsent papier montre lvolution de cette stratgie depuis 2002. II. Justification Le processus de redlimitation du PN Tsimanampesotse vient de sachever. Entourer un parc national de plus de 260 000 hectares qui traversent cinq communes rurales de deux districts relve dun grand2

dfi. Ladoption de cette stratgie est le fruit de plusieurs rflexions bases sur des nombreuses tudes (tudes scientifiques, anthropologiques, sociales, conomiques, etc.). Des aires protges communautaires sont les meilleures frontires dun parc national de la mme grandeur que le nouveau Parc National de Tsimanampesotse. Lintrt de cette approche repose sur trois aspects : spatial, social et institutionnel. Sur le plan spatial, le PN Tsimanampesotse dune superficie initiale de 43 200 hectares, autour du Lac Tsimanampesotse, va passer une vaste tendue daire protge de plus de 260 000 hectares. Les travaux de redlimitation y affrents viennent de sachever avec la participation de toutes les parties prenantes. Cette nouvelle superficie, six fois plus vaste, est trop grande pour que PNM-ANGAP puisse la grer seul. Auparavant, le Parc fait partie dune seule commune : la commune rurale de Beheloke. Aprs son extension, il va toucher cinq communes. Sur le pan social, la majorit des communauts du Plateau Mahafaly grent encore les espaces et les ressources naturelles selon un systme traditionnel. Ce constat a beaucoup influenc lextension du parc qui, aprs extension, va intgrer des zones de transhumance et dautres zones usage culturel et cultuel. Dans ces contres lointaines, qui sont plus ou moins intacts par rapport aux influences du monde moderne, les rgles et conventions traditionnelles sont les meilleurs moyens de contrler et de sauvegarder ces zones dusage incluses dans la limite du parc. Sur le plan institutionnel, le parc est largi de six fois sa superficie mais lquipe de gestion mise en place na pas t et ne sera pas toffe en consquence. Au contraire, ne disposant pas dun financement durable et sr, PNM-ANGAP rduira invitablement leffectif de son personnel la fin de la troisime phase du Programme Environnemental (PE3). Depuis 2001, diffrents systmes de cogestion, qui visent la rduction significative des cots de gestion des parcs, ont t dvelopps et tests. Lassociation est plus ouverte donner des responsabilits aux structures locales ou intercommunales dans la planification et lorientation des actions entreprendre, et progressivement, arriver un systme de co-gestion. Face cette ide dextension du parc, il est judicieux de trouver ds maintenant un systme pour pouvoir grer un parc plus large avec moins de ressources humaines. Dans loptique de mettre en place un systme de gestion prenne des aires protges, PNM ANGAP, Direction Inter-Rgionale de Toliara et WWF, Programme Ala Maiky ont opt pour les transferts de gestion afin de se prparer la cogestion, qui reprsente jusqu aujourdhui, la meilleure option pour une gestion durable des vastes aires protges avec un minimum de ressources humaines permanentes.

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La responsabilisation des communauts riveraines doit commencer par la prise en main des ressources naturelles qui sont leur proximit. Do cette ide de ceinturer le parc avec des transferts de gestion. III. Mthodologies La mise en place des transferts de gestion autour du nouveau parc repose sur des analyses contextuelles et des projections dans le futur qui tiennent compte de lvolution dmographique, socioconomique et cologique. Les paramtres principaux pour la mise en place dun transfert de gestion prenne et efficace (lvaluation des ressources disponibles, lexistence de communauts de base ou COBA potentielles, la faisabilit dun transfert concert et adapt selon les normes, les mesures daccompagnement, les mesures alternatives aux pressions) ont t considrs de manire objective, dans la mesure du possible : Les ressources transfrer Avec une superficie forestire de 7 500 km sur une tendue totale de 12 500 km, le Plateau calcaire Mahafaly comporte lune des dernires plus grandes masses de forts primaires Madagascar. Ces masses forestires sont composes de plusieurs espces vgtales dont une partie non ngligeable est endmique la rgion. Cest une des raisons pour lesquelles le Plateau Mahafaly figure parmi les zones prioritaires de conservation Madagascar. Lintrt biologique de la zone est encore accentu par lassociation des sites en un seul bloc, habitat naturel de plusieurs espces faunistiques. 75% environ des plantes mdicinales utilises Madagascar sont issues des forts du Plateau Mahafaly et de ses alentours. Les masses forestires sont formes par une vgtation ligneuse dense caractrise par des espces de plantes de la mme famille des Didieraceae. Didierea madagascariensis et Didierea trolii marquent la structuration vgtale de ces masses. Le Plateau Mahafaly abrite 34 espces de reptiles, 57 espces doiseaux et de nombreuses autres espces animales caractrises par leur endmicit : les lzards (Ebenavia maintimainty, Oplurus fiherinensis et Paroedura maingoka), les geckos (Paragehyra petiti et Phelsuma breviceps), les oiseaux (Calicalicus rufocarpalis, Monticola imerinus) et un carnivore (Galidictis grandidieri). Coua verreauxi et Coua Cursor et la tortue radie Astrochelys radiata, espce phare du Plateau Mahafaly, peuplent la rgion de faon reprsentative. Sur la zone littorale sableuse, les formations vgtales varient selon les conditions daphiques (sable roux et sable blanc). Des formations Euphorbia stenoclada fixent les dunes et jouent un rle de brise vent.4

Existence de Communauts de Base potentielles En dehors des transhumants, habitants saisonniers des masses forestires, les villages et les terres de culture sont forms sur les bordures du bloc forestier. Le paysage est marqu au milieu par un vaste parc entour par des sites transfrs des communauts de base. Sur le Plateau Mahafaly, lorganisation sociale de base est caractrise par la famille lignagre. Bien que des nombreux groupes lignagers existent dans une mme zone, le mode de fonctionnement des familles est bas sur un mode lignager et patrilinaire en ce qui concerne tant la vie sociale (mariage, enterrement, rpartition des tches et des responsabilits selon les classes dges, le genre et les classes sociales, etc.) que la gestion des ressources (hritage, gestion foncire, levage, etc.). Des chefs de lignage Mpitan-kazomanga , regroupant un ou plusieurs lignages, dirigent les villages et grent les relations sociales interne et externe. Ils jouent un rle capital dans la gestion foncire, particulirement les questions concernant les aires de pturage et les aires de parcours. Lapparition des structures administratives (Fokontany, Communes, etc.) dans la vie communautaire des villages ne diminuent en rien le pouvoir des chefs de lignage. La considration de cette organisation sociale a t primordiale pour lidentification dune structure de base pour les transferts de gestion. Dans la vie relle, les communauts rurales du Plateau Mahafaly ne considrent pas que les ressources forestires dans leur rgion appartiennent lEtat. Les transferts de gestion sont considrs comme une formalisation dune version amliore des rgles de gestion traditionnelles, condition que la mise en place de la structure de gestion respecte les organisations sociales en vigueur. Lidentification des COBA potentielles sest base sur une enqute sociale ralise dans tous les fokontany pour identifier les nombreux paramtres pouvant influencer le processus de transfert de gestion. La dmarche a t longue et dlicate jusqu ce que les communauts, commencer par les chefs de lignage et les autorits locales, soient mises en confiance. Des socio-organisateurs et des animateurs conscients de lenjeu des transferts de gestion et de lorganisation sociale existante ont t installes en permanence au sein des communauts. Ngociation des contrats de transfert La modalit de gestion locale Gestion Contractualise des Forts ou GCF a t adopte pour plusieurs raisons qui ne seront pas dveloppes ici. La ngociation et la formalisation des transferts de gestion ont t confies lONG SOKAKE, une ONG base Toliara, tandis que les tapes5

prliminaires concernant lidentification des forts transfrer ont t ralises par le consortium des intervenants environnementaux sur la base de plusieurs paramtres. Lidentification des forts sujettes des transferts a tenu compte de lextension du Parc National de Tsimanampesotse et du choix stratgique qui consiste entourer ce dernier avec des transferts de gestion. Les communauts et les autorits locales ont t impliques de manire participative dans les diffrentes tapes du processus du transfert de gestion. Une approche genre, qui ne scarte pas de lorganisation socioculturelle des communauts, a fait partie de la mthodologie. Ces actions ont t orientes suivant les rsultats des focus group entrepris. Aprs les premires campagnes dIEC, ANGAP et WWF ont t sollicits par plusieurs fokontany pour appuyer le transfert de gestion des ressources naturelles dans leurs localits. En concertation avec les personnes ressources locales, les fokontany qui utilisent une mme masse forestire, ont t regroups pour former une seule communaut de base. Les ngociations nont pas toujours t faciles, particulirement pour le zonage des aires transfrer. Plusieurs ngociations, appuyes souvent par des descentes en fort, ont t ncessaires pour saccorder sur les limites des diffrentes zones. Lidal pour lextension du Parc National de Tsimanampesotse est que les noyaux durs des aires transfres saccolent aux nouvelles limites du parc pour servir de tampon pour la conservation du parc. Cela na pas toujours t possible car il arrive que les zones propices lagriculture, principale source de revenu de la population, se trouvent juste la bordure du parc. Souvent, sous-estimant la difficult que peut engendrer la gestion des ressources naturelles, les COBA ont parfois tendance vouloir grer un espace trop vaste. Toutefois, Il faut reconnatre que ni WWF ni lONG SOKAKE nont t en mesure de dterminer, par rapport la structure et la consistance de la fort transfrer et par rapport aux capacits des COBA, la dimension idale des ressources transfrer ce stade. Plusieurs COBA ont t mises en place en mme temps dans la partie sud de la commune rurale dItampolo. Il arrive que la dlimitation des aires transfres deux COBA voisines ait t conflictuelle. Il a fallu faire appel des mpitan-kazomanga et des ans pour dterminer les limites qui signalons-le, nexistent pas dans les donnes de ladministration. Ces ngociations villageoises sont trs importantes pour rgler ce genre de conflit. Toutes les dcisions prises durant ces kabary, diriges par les mpitan-kazomanga, sont adoptes lunanimit et rarement contestes. Llaboration du dina et du rglement intrieur de lassociation na pas t trop difficile car cest une pratique trs courante sur le Plateau Mahafaly (Dinanny Mpihary sur le vol de bovids, dinanny Tafaraha sur le meurtre, etc.).

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Toutes ces ngociations ont souvent retard la mise en place mais elles ont t ncessaires pour une gestion efficace des ressources transfres. Ces runions de ngociation engendrent des dpenses non ngligeables car tant des runions traditionnelles, diffrents us et coutumes les accompagnent : fafa aloka (traduit textuellement effacer lombre o ont t assis les assistants paiement dune somme dargent aux personnes runies pour mettre en valeur leur prsence), famaha (paiement en guise de repas pour les personnes qui se sont dplaces), etc. Mesures daccompagnement au processus de transfert Les responsabilits de lONG initiatrice sont immenses car les assises du transfert dpendent de lapproche adopte pour le mener bien, tout en considrant les enjeux socio-conomiques et environnementaux. Les agents ont t trs souvent confronts un risque de confusion sur leur rle danimateur et leur rle de socio-organisateur, particulirement lorsquils sont emmens grer des conflits. A plusieurs reprises, les communauts ont jou sur lincertitude quont les agents de terrain sur les attitudes appropries face des situations conflictuelles. Do limportance de faire appel des mdiateurs accepts et respects par les communauts. LAssociation Intercommunale pour la Conservation du Plateau Mahafaly (AICPM) qui runit treize communes a accompagn le processus dextension depuis le dbut. Cette association est trs bien place pour jouer le rle de mdiateur dans les ngociations car elle regroupe les maires des treize communes, des chefs de lignage et des personnes influentes. Le bureau de lassociation est compos de personnes qui ne sont pas des lues en exercice. Cette composition du bureau immunise lassociation contre une influence politique incontrle. Les membres de lassociation sont en grande partie des natifs du Plateau Mahafaly, ce qui est primordial pour les mdiations et les ngociations. Lassociation a apport et continue dapporter une aide considrable dans la mise en place et dans lappui aux transferts de gestion. LAICPM dispose dun dina sur la conservation qui est applique au niveau des communes lorsque les conflits nont pas pu tre rgls au niveau des COBA. Les clauses du dina de lAICPM ont t mises en cohrence avec les dina des COBA de manire ce que les communauts trouvent intressant de rgler les conflits leur niveau (sanctions plus lourdes dans le dina de lAICPM). Mesures alternatives aux pressions sur les ressources forestires Le fait de pouvoir concentrer les efforts dans un mme endroit selon une stratgie logique a facilit la mise en uvre de mesures alternatives aux pressions sur la biodiversit de manire efficace et concrte. Sur la base de plusieurs tudes et analyses des menaces, des auteurs de pressions et des

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objectifs cologiques, des actions ont t dveloppes et mises en uvre en accompagnement au processus de transfert de gestion des ressources naturelles renouvelables. Un des avantages de raliser des transferts de gestion aux alentours dune aire protge est le fait de pouvoir profiter des moyens mis en uvre pour la gestion de laire protge en question. Les communauts autour du parc ont t la fois concernes par les activits daccompagnement de lextension du parc et par les activits de mises en place des transferts de gestion. Elles ont alors pu bnficier de plusieurs opportunits comme les actions de dveloppement socio-conomique, dune vaste campagne dIEC en matire de conservation de la biodiversit, dune srie de renforcement de capacits de tout genre, etc. Les organismes environnementaux oeuvrant autour du Plateau Mahafaly (ANGAP, WWF, ASOS, GTZ, AVSF, TAFA, Eaux et Fort, AICPM) se sont regroups dans une plate-forme de coordination nomme Rodobey Amy Ty Hara Mahafaly , appel tout court Rodobey. Le regroupement dans cette plate-forme a pour objectif principal de crer un cadre de travail o rgne la synergie des actions, la cohrence des messages transmettre aux communauts et le partage et lentre aide. Par lintermdiaire de cette plate-forme, chacun a pu valoriser les acquis des autres organismes. Plusieurs actions ralises par les autres intervenants ont t orientes vers les sites de transferts de gestion (construction dinfrastructure de base, ducation environnementale, activits lies la sant de base, etc.) et cela reprsentait un atout considrable pour le processus. Dans loptique de rduire au minimum la colonisation de nouvelles terres de culture lorsque les anciennes dfriches ne sont plus productives, des mthodes agrocologiques ont t introduites et vulgarises sur le Plateau Mahafaly. Le semis sous couvert vgtal (SCV) est une technique agricole adapte aux contraintes climatiques de la rgion. La vulgarisation est un processus lent, surtout quelle prohibe lenlvement des rsidus agricoles dans les champs de culture alors que ceux-ci sont destins lalimentation du btail. La vulgarisation des mthodes agrocologiques continue en capitalisant les acquis des annes prcdentes et les expriences des autres organismes concerns par la mme activit. Les forts du Plateau Mahafaly sont subdivises en trois catgories : les forts inclues dans le Parc National de Tsimanampesotse, les forts transfres aux COBA et les forts qui sont encore gres directement par le service forestier. Pour la troisime catgorie de fort, WWF et ANGAP ont appuy le service forestier mettre en place et former des Komitinny Ala Sy Tontolo Iainana (KASTI)2 dans les fokontany de plusieurs communes du Plateau Mahafaly.2

KASTI: Contrleurs forestiers bnvoles intervenant hors des zones transfres sous lencadrement du chef cantonnement forestier.8

Afin de disposer des lments sur les impacts conomiques du Projet Plateau Mahafaly, une valuation a t entreprise en mai 2006. Les valuateurs ont procd une enqute mnages (bnficiaires ou non du projet) et des responsables des COBA. 210 fiches ont t remplies, mais seules 176 ont t utilises, compte tenu du manque de cohrence des donnes des 34 fiches restantes. La rpartition de ces enqutes se prsente comme suit : Enquts Beahitse Bnficiaire du projet Non bnficiaire Effectif total IV. Rsultats Entre 2004 et 2006, dix (10) transferts de gestion de ressources naturelles ont t mis en place. Dautres transferts sont prvus dun commun accord pour boucler le parc (fig.1). Tableau 1 : Rcapitulatif des transferts de gestion de ressources naturelles raliss par WWF autour du Plateau MahafalyCOBA Mizakamasy Mandrosoa Mahasoa Commune Itampolo Itampolo Itampolo Terroir Nisoa, Ambolisony, Sakariaka, Tsindriona Nord, Ambalabe Behavoha Tongainoro, Zoenarivo, Besasavy Sud Ampitanake Ankamenaha I et II, Ambalatsimiviky, Ankily ambany, Ambaladoda, Betratratra, Tsiandriona Sud, Ankilibory Tsiamena, Besely Sud Behomby - Mrofototse Ampotake Itomboina Bekinagna Saovoloina, Andranomasintsoa, Zamasy Ekelilahy Surfaces transfres 9 764 ha 9 839 ha 7 416 ha Date de signature du contrat Septembre 2005 Septembre 2005 Dcembre 2006

Beheloke 35 34 69

Commune concerne Betioky Ejeda Itampolo 5 0 5 11 9 20 30 27 57

Ensemble Tameantsoa 2 0 2 102 74 176

19 4 23

Mahasoa

Itampolo

14 596 ha

Septembre 2006

Magnasoatane Reniala Mitsinjo Taranake FI.MPA.BE Maevasoa Miarimpototse

Beahitse Beheloke Beheloke Ejeda Androka Ankiliabo

69 322 ha 17 736 ha 11 856 ha 6 780 ha 41 413 ha 16 881 ha 205 603 ha

Septembre 2006 Octobre 2006 Octobre 2006 Dcembre 2006 Dcembre 2006 Dcembre 2006

Total

LONG SOKAKE, avec lappui technique de WWF, a initi un autre transfert de gestion autour du parc avec le financement du Projet de Soutien au Dveloppement Rural (PSDR). Les ressources naturelles des six fokontany (Befolotse, Befengoke, Androimpano, Andoharano, Kaikarivo, Besely-nord) et dont la superficie est 12 658 ha ont t transfres la COBA Milamintsoa.9

Figure 1 : Carte de localisation des actuels et futurs transferts de gestion autour du parc National Tsimanampesotse.

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Rcemment, WWF et ses partenaires ont mis en place un systme de suivi-valuation qui visent valuer les progrs et les impacts des transferts par rapport deux grands thmes : les changements socioconomiques et les changements cologiques. Ce nouveau systme de suivi-valuation est une version amliore du systme prconis lors de la mise en place des transferts. Le suivi-cologique des changements cologiques est essentiellement bas sur des suivis cologiques participatifs. Lvaluation est semestrielle et doit tre planifie avec les communauts concernes. La premire partie de lvaluation consiste rcolter les opinions et les perceptions des membres des COBA par rapport aux indicateurs de progrs et indicateurs dimpacts retenus avant de procder aux mesures de ces indicateurs. Dune manire gnrale, cette premire tape a donn les rsultats suivants : Les COBA effectuent systmatiquement des patrouilles dans les forts bien quaucun transect prcis nait t trac pour ces patrouilles. Ils prlvent de la caisse les indemnits pour les patrouilleurs ; La plupart des dlits constats dans les sites transfrs ont t traits au niveau des COBA, mme si certains nont pas pu tre rgls quau niveau des communes ou parfois au niveau du cantonnement forestier. Il arrive que le traitement dun dlit prenne beaucoup de temps : indisponibilit des Olobe (personnes respectes) et des autorits locales, indisponibilit du Chef de Cantonnement, etc. Dans de nombreux cas, les dlits constats ont t effectus par les habitants des terroirs voisins. Le traitement de ce genre de dlit est dlicat et implique beaucoup de personnes ressources ; Les communauts ont constat que la fort sest densifie : les bois de chauffe et les bois pour la construction sont beaucoup plus disponibles et accessibles, les btails sont protgs contre le vent et le cyclone, etc. ; Depuis que la gestion des ressources naturelles est effective, les COBA ont vers aux communes des ristournes sur les produits forestiers et les fokontany bnficient dune partie des recettes des COBA. La prochaine tape consiste impliquer les COBA dans la planification de lutilisation de ces rentres dargent au niveau des communes et des Fokontany ; Etant donn que les dlimitations des forts sont maintenant claires, les communauts sont plus jalouses et protectrices vis--vis des ressources forestires qui leurs ont t transfres ; Toutes les COBA ont besoin de renforcement des capacits : lgislation forestire, gestion durable des ressources naturelles, utilisation des outils de gestion, planification, rapportage, etc.

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Actuellement, les nombreux organismes qui ont investi dans les transferts de gestion rflchissent sur la prennisation de ces transferts, notamment sur leur valuation en vue dun renouvellement de contrat. Les valuations des transferts de gestion sont suspendues en attendant ladoption dun canevas unique pour ces valuations. En troite collaboration avec GTZ (PGDRN), PNM-ANGAP et WWF, la Direction Rgionale de lEnvironnement, des Eaux et Fort et du Tourisme (DREEFT) Atsimo Andrefana compte laborer une guide dvaluation sur la base de plusieurs guides labores par les organismes initiateurs de transfert de gestion. Cette guide sera teste sur plusieurs sites transfrs (GELOSE et GCF) et la version finale sera envoye au ministre de tutelle pour validation. Sur le plan conomique, les rsultats suivants peuvent tre avancs pour permettre davoir, titre indicatif, une apprciation sur limpact du Projet Plateau Mahafaly. Outre les activits relatives aux transferts de gestion, ce rsultat inclut aussi la promotion de lagrocologie (Eric Belvaux & Rivo Ramboarison, 2007).

Bnficiaires

Non bnficiaires

4% 29% 28%

12%

5%

37%

46%

39%

Nette amlioration Faible amlioration

Moyenne amlioration Dgradation

Nette amlioration Faible amlioration

Moyenne amlioration Dgradation

Figure 2 : Perception des mnages de leur niveau de vie depuis lexistence du projet

29% des bnficiaires ont peru une nette amlioration de leur niveau de vie grce lexistence du projet contre 5% seulement des non bnficiaires. 39% des bnficiaires ont jug que le projet avait apport une amlioration moyenne de leur niveau de vie et 28% une faible amlioration. Par contre, 49% des non bnficiaires n'ont not quune faible volution de leur situation voire une dgradation de leur niveau de vie durant la priode du projet.

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Pour les bnficiaires

Pour les non bnficiaires

1% 3%

2% 9%

10%

10%

35%

40%

28%

33% 8% 5% 2% 1% 3% 4% 0% 1% 2%

3%

Tourisme Elevage Communication Changement de comportement Autres

Agriculture Commerce Gouvernance Protection de lenvironnement Ne se prononce pas

Tourisme Elevage Communication Changement de comportement Autres

Agriculture Commerce Gouvernance Protection de lenvironnement Ne se prononce pas

Figure 3 : Les changements perus depuis lexistence du projet

Les changements positifs sont surtout perus au niveau de lagriculture. Si le tourisme, le commerce ou la bonne gouvernance ne semblent pas avoir tir davantages particuliers lis la prsence du projet, la protection de lenvironnement, quant elle, est dsormais considre comme un enjeu majeur par les bnficiaires. Cet impact sur la conservation du milieu a galement touch 33% des non bnficiaires. Les membres des COBA sont convaincus que ladhsion une COBA permet daccder aux appuis relatifs la gestion des ressources naturelles (reboisement, coupe de bois, mise en place de parefeu). Nanmoins, plus de 35% des bnficiaires pensent quadhrer une COBA permet de bnficier des appuis apports par le projet (SCV, engrais, semences, appui vivrier travers le concept vivre contre travail ou VCT). Pour les non bnficiaires du projet, plus de 65% croient quadhrer une COBA permet de profiter dun appui pour le reboisement mais aussi d'accder un financement pour des infrastructures sociales (coles). Le projet a sans conteste russi insuffler, au travers des diffrentes activits ralises, une dynamique des acteurs concerns, seulement beaucoup restent faire quant lappropriation totale du systme mis en place. V. Problmes et contraintes Les contraintes suivantes peuvent tre voques dans la mise en place et la mise en uvre des transferts de gestion autour du parc Tsimanampesotse :

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Les membres des COBA sont en majeure partie analphabtes et ceux qui ne le sont pas ont un niveau scolaire trs bas. Les membres du Comite de Gestion auraient pu tre choisi parmi les scolariss, mais cela est contradictoire au choix stratgique de respecter les coutumes locales et les organisations sociales existantes. Les outils de transferts et les outils de gestion des transferts ont t tant bien que mal adapt cette ralit difficile contourner. Une des contraintes rencontres lors des transferts de gestion a t linstallation dimmigrants (parfois des transhumants venant dune autre commune) lintrieur des forts transfrer. Sur dcision de lassemble, ces immigrants ont t vacus. Mais encore une fois, cette dcision a t prise de faon concerte en incluant les autorits traditionnelles et administratives de la commune et des villages dorigine de ces immigrants. Le Plateau Mahafaly est une zone vocation pastorale et les forts font parties des aires de pturage traditionnelles des leveurs. Les questions relatives llevage de zbus sont trs dlicates et dans la mesure du possible, les dcisions qui les concernent ont t prises en interne au sein des communauts. Les quelques mois de mise en uvre des premiers transferts ont dj permis de constater que lautonomie financire des COBA nest pas assure et cela reprsente un grand risque pour la prennisation des transferts . En effet, les seules rentres dargent des COBA sont les frais pour les divers permis (coupe et prlvement de produit forestier, octroi dune terre de culture, etc.) et les sanctions pour les dlits forestiers. Dautres sources de revenus complmentaires doivent tre trouves dun commun accord avec toutes les parties prenantes. Il y a de moins en moins de dlit forestier et mme les demandes de permis diminuent. Les COBA ne peuvent autoriser le prlvement des produits forestiers autres que pour lusage domestique (fabrication de charrette et de planche et construction de maison). Cette situation rduit leur capacit mettre en uvre leur plan damnagement. La valorisation conomique des ressources transfres en harmonie avec les principes de gestion durable de ces ressources fait actuellement lobjet dune rflexion. La prise en compte de ces aspects et des problmatiques relatives aux productions illicites de charbons de bois est devenue inluctable dans les temps qui courent. En attendant, les COBA requirent lassistance technique et financire du service technique et des organismes dappuis. Les travaux dvaluation effectus ont permis de constater que les transferts ont t raliss sur la base dun montage institutionnel entre les structures administratives locales (communes, fokontany, etc.), les organismes dappui (WWF, ANGAP, PSDR, ONG SOKAKE) et le service forestier. Les rles sont souvent inverss car les organismes dappuis sont devenus les initiateurs des transferts. Effectivement, les organismes dappuis sont souvent emmens intervenir directement dans linitialisation et la mise en uvre du processus des transferts de gestion. Cette situation a probablement facilit la mise en place des transferts de gestion mais handicape leur suivi et leur14

encadrement. Heureusement, la mise en place de ces transferts de gestion cadre dans une stratgie claire visant accompagner lextension du PN Tsimanampesotse et plus tard, mettre en place une structure de cogestion pour le parc agrandi. Cela garantit la cohrence de ces transferts de gestion avec les autres actions de conservation de la biodiversit. Ce nest pas le cas pour de nombreux transferts de gestion effectus dans la Rgion Atsimo Andrefana.

VI. Perspectives

Les premiers transferts de gestion mis en place autour du parc portent dj leurs fruits car des nombreuses communauts sollicitent maintenant lappui du PNM-ANGAP et du WWF pour dautres transferts de gestion. En gnral, ces demandes manent surtout des villages priss par les migrants et ceux qui disposent encore de larges tendues forestires. Lintrt que portent les communauts sur les transferts de gestion peut aussi provenir du fait que PNM-ANGAP et WWF ont accompagn le processus avec des actions lies au dveloppement socio-conomique des communauts concernes. Ces demandes dappuis sont en cours de traitement mais avant davancer, une concertation pralable avec tous les intervenants est ncessaire pour aboutir une articulation institutionnelle approprie pour prenniser les actions. Install rcemment Toliara, GTZ, travers le Programme Gestion Durable des Ressources Naturelles (PGDRN), appuie le service forestier de la DREEFT Atsimo Andrefana sur plusieurs axes dont le transfert de gestion. Cette anne, quatre nouvelles aires sont en cours de transfert : Voroj et Ankitikitike (Commune rurale dItampolo), Saodona (Commune rurale dAndroka) et Andremba (Commune rurale de Maroarivo). WWF a engag des techniciens et des socio-organisateurs pour appuyer les communauts demandeurs. Les agents du Parc National Tsimanampesotse matrisent actuellement les techniques de transfert de gestion et ils sont impliqus progressivement dans les activits dencadrement et dappui aux COBA et dans les suivis socio-conomiques et cologiques des transferts. Le but est dtablir une collaboration effective entre les actuels gestionnaires et les futurs co-gestionnaires du parc pour la totalit des aires protges : nouveau parc et aires transfres. Toujours dans le cadre de cette cogestion, une fdration des COBA est en cours de cration. La fdration des COBA, lAICPM dont le statut a t modifi pour pouvoir assurer le rle de Comite dOrientation et de Soutien des AP (COSAP) et PNM-ANGAP sont les entits identifies pour la cogestion du parc aprs finalisation des procdures administratives lies ce projet dextension. Le partage de rles, encore ltat embryonnaire au stade actuel, sera dvelopp entre les parties prenantes : PNM-ANGAP assurera le suivi du tourisme et des visites, le suivi-cologique des15

espces et des habitats cibls dans le Plan de Gestion et du noyau dur, la leve de fonds pour le parc, lappui aux COBA dans le suivi et la mise en uvre de leurs programmes de transfert de gestion, et le renforcement des capacits de lAICPM et la Fdration des COBA. La Fdration des COBA grera le parc avec PNM ANGAP, y compris les ressources financires pour les patrouilles et les suivis cologiques participatifs. LAICPM avec lvolution de sa structure et de son rle en tant quassociation appuiera les campagnes de dlimitation, la gestion des feux, lapplication du dina intercommunal, la leve de fonds auprs des bailleurs potentiels et surtout alignera la politique des communes avec la vision paysage du parc. WWF lance depuis cette anne un projet qui vise appuyer les COBA pour des activits de restauration des sites transfrs. Lappui sera beaucoup plus organisationnel et technique que financier. Cet appui se veut tre dgressif afin de mieux responsabiliser les COBA dans la mise en uvre des plans damnagement. Outre ltablissement du schma damnagement concert de la zone dextension du parc, des rflexions conjointes avec les communauts bnficiaires sur les aspects fiscalit locale incitative, contrle des flux et scurisation foncire ncessitent dtre approfondies. Une collaboration avec Aviation Sans Frontires Belge a commenc pour un programme de survols basse altitude, qui sert suivre les diffrentes formes dutilisation de lespace. Cette collaboration sera largi pour permettre PNM-ANGAP, la Fdration des COBA et les autorits locales agir promptement en cas de dlits. Effectivement, ces survols ariens cotent moins chers par rapport aux cots rcurrents actuels du parc en matire de patrouille. VII. Conclusion

On peut estimer que les rsultats obtenus jusquici sont encourageants et permettent d'envisager, grce l'existence de financements dj acquis, un "bouclage" complet du parc dans les annes venir. Le nombre de transferts de gestion ne cesse daugmenter depuis maintenant cinq ans. La plupart des financements obtenus sont destins la mise en place des transferts et tout au plus, assurer une anne dencadrement. Des questions auxquelles une solution concerte doit tre trouve se posent concernant lencadrement et le suivi de ces transferts dans le moyen terme parce quil est vident que les transferts peuvent jouer un rle important dans la conservation de la biodiversit biologique et limplmentation du Systme dAires Protges de Madagascar. Aussi, serait-il ncessaire de dfinir le rle de chaque entit dans le processus pour une meilleure coordination des actions avec les priorits rgionales, en optimisant dune manire raisonne les ressources disponibles.16

BIBLIOGRAPHIE Eric BELVAUX & Rivo RAMBOARISON (BRLingnierie),2007. Evaluation ex-post du Projet Plateau Mahafaly: Valorisation des acquis et opportunits. Document interne. POLFOR, 1999, Lamnagement et la gestion participative des forts. Rapport de lAtelier du 14, 15 et 16 Octobre 1998. Antananarivo. RAKOTOARISOA J-E., RAJAONERA L., RASOLOHERINDRAIBE S., 1998, Rapport dtude sur les textes dapplication de la loi n 96.025 du 10 septembre 1996 relatif la gestion locale des ressources naturelles renouvelables. CERG2R., Antananarivo KOTO B., 1997, Intgration des associations et groupements locaux dans la gestion des aires protges et dans le dveloppement des zones priphriques. Sept. 97 Rapport final dvaluation

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