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LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION PLEINS FEUX SUR LA RECHERCHE MENÉE À L’UQAM Université du Québec à Montréal Document déposé au scientifique en chef du Québec, M. Rémi Quirion Février 2012

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LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION

PLEINS FEUX SUR LA RECHERCHE MENÉE À L’UQAM

Université du Québec à Montréal

Document déposé au scientifique en chef du Québec, M. Rémi Quirion

Février 2012

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Le vieillissement de la population : enjeux et défis individuels et collectifs

Université du Québec à Montréal - Février 2012

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Le vieillissement de la population : enjeux et défis individuels et collectifs

1. Le vieillissement de la population : un enjeu incontournable pour le Québec

Selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus dans le monde

(600 millions) doublera d’ici 2025 et atteindra les deux milliards vers 2050i. Au Canada, une personne sur cinq (21%) sera âgée de 65 ans et plus d’ici 2026, tandis que la proportion des aînés ayant 80 ans et plus triplera d’ici 2050, passant de 3,5 % à 10 %. Au Québec, le vieillissement de la population s'avère encore

plus rapide. En effet, les 20 prochaines années verront les générations du baby-boom entrer de plein fouet dans le groupe des 65 ans et plus. C'est ainsi qu'entre 2011 et 2031, la proportion des aînés au sein de la société québécoise passera de 16 % à 26 %ii, ce qui représentera quelque 2,3 millions de personnes, dont

plus de la moitié aura franchi le cap des 75 ansiii. Enfin, d'ici 2050, on prévoit que l'espérance de vie des Québécois dépassera 80 ans et que la société comptera plus de 20 000 centenairesiv.

Face à cette transformation du paysage démographique, le gouvernement du Québec adoptait, en 2007, une Stratégie d'action en faveur des aînés, articulée autour d'objectifs visant la hausse des revenus, le maintien à domicile, l'adaptation des services et la participation à la société, le tout devant mener à

l'adoption d'une politique cadre en 2012-2013. Afin de relever les défis qui s'annoncent et d’amorcer les changements qui s'imposent, il importe de poursuivre sur cette lancée en ouvrant un vaste chantier de recherches apte à prendre en compte les multiples dimensions du vieillissement de la population et

l'hétérogénéité des groupes visés. De même, il s'avère essentiel de nourrir des réflexions novatrices sur l'emploi, la fiscalité, les régimes de retraite et d'assurances; les politiques publiques et le système de santé; les questions du logement et des milieux de vie substituts; les solidarités intergénérationnelles, la

protection juridique des majeurs inaptes, le respect des droits et l'intégration à la société. Or, l’UQAM s’avère un milieu de recherche et de formation tout désigné pour mener à bien un tel projet d’envergure.

2. L'UQAM : un terreau fertile aux études sur les conditions de vie des aînés

À l'UQAM, plus d'une cinquantaine de professeurs chercheurs, répartis au sein de sept facultés et école,

s'intéressent aux divers aspects du vieillissement, ce qui en fait une université particulièrement apte à développer un projet intersectoriel sur cette thématique. La multiplicité des expertises, la diversité des horizons disciplinaires et la diversification des fonds de recherche obtenus représentent des atouts

considérables, auxquels s'ajoute une longue tradition d'ancrage dans la communauté, tant en matière de coconstruction des connaissances que de diffusion des savoirs et de formation de la relève. Au-delà de ces caractéristiques, les travaux menés ont aussi en commun d'aborder le vieillissement non pas tant d'un

point de vue médical ou gériatrique, mais plutôt comme une étape dans le continuum de la vie, dont l'expérience se décline différemment selon moults facteurs individuels et sociaux, tels le genre, l'origine

ethnique, le parcours migratoire, le statut socioéconomique, le lieu de résidence, l'orientation sexuelle, les habitudes de vie, l'état de santé. Ce qui donne une couleur distinctive au chantier de l'UQAM, c'est le fait que les chercheurs, issus d'horizons disciplinaires variés, s’intéressent d’abord aux 80 % des aînés

québécois qui sont autonomes — et pour lesquels « vieillir n’est pas une maladie » — tout en nourrissant un créneau de recherches novatrices concernant les 20 % d’aînés fragilisés, aux prises avec des incapacités ou nécessitant des soins curatifs et palliatifs.

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Ainsi, les forces vives réunies à l'UQAM ont cette capacité de lier des recherches innovantes dans le vaste domaine des sciences humaines et sociales à des recherches biomédicales de pointe, en plus de combiner

des approches, méthodes et méthodologies variées aptes à appréhender la complexité des réalités, des enjeux et des impacts liés au vieillissement de la population. Œuvrant au sein d'équipes, de laboratoires, de centres et de réseaux locaux, nationaux et internationaux, cette masse critique de chercheurs joue aussi

un rôle particulièrement actif en matière de services aux collectivités, notamment par le biais de partenariats tissés avec des organismes communautaires et associatifs, ainsi qu'avec les divers milieux de

l'intervention, de la gestion et de l'administration publique.

2.1 Penser l'avancée en âge sous l'angle de l'individu, des collectivités et de la société

Dans le souci de penser les tenants et aboutissants du vieillissement de la population, les trois axes de recherche présentés ci-dessous articulent, sur les plans micro, méso et macro, les défis que ce phénomène massif engendre et les recherches multidisciplinaires qu’il suscite présentement à l’UQAM.

2.1.1 Santé et mieux-être des personnes aînées

Selon les données de l'Institut national de la santé publique du Québec, près de 80 % des aînés ne présentent pas d'incapacité modérée ou grave susceptible d'entraîner une restriction des activités ou la

dépendance à l'endroit des autresv. Certes, les troubles cognitifs (maladie d'Alzheimer et autres démences) sont répandus parmi la population vieillissante, mais ils se manifestent surtout chez les personnes très âgées : 33 % des 85 ans et plus par comparaison à 11% chez les 75-84 et 2 % des 65-74

ansvi. Les recherches menées à l'UQAM couvrent ce large continuum, allant de la promotion du mieux-

être des aînés à la protection des vulnérabilités, de l'éducation à la santé à la prévention des risques liés à l'avancée en âge.

Sans inscrire leurs travaux dans une approche normative ou prescriptive du « bien vieillir », des chercheurs en sexologie, sociologie et travail social, rattachés au Centre de recherche et d'expertise en

gérontologie sociale (CREGES-CSSS-CAU), s'intéressent aux trajectoires de vieillissement, à ses représentations et aux divers facteurs personnels, sociaux et environnementaux qui favorisent le mieux-

être des aînés. La situation financière, les milieux de vie, le réseau familial et social, les interventions et services offerts de même que l'engagement dans des activités professionnelles ou bénévoles sont autant d'aspects examinés dans le cadre de leurs recherches et qui apparaissent déterminants pour

l'épanouissement des personnes jusqu'à des âges avancés de la vie.

Les habitudes de vie, notamment en matière d'alimentation, d'activité physique, d'hygiène du sommeil et de stimulation intellectuelle, représentent un autre prisme à travers lequel des chercheurs de l’UQAM

identifient des actions de prévention aptes à favoriser un vieillissement en santé ou à tout le moins à réduire les risques de limitation d'autonomie fonctionnelle chez les aînés. C'est l'objectif du Groupe de

recherche en activité physique adaptée (GRAPA) qui met en lien des recherches fondamentales et appliquées visant à améliorer la santé de populations spécifiques, dont les aînés. Les recherches portent sur les caractéristiques physiques des individus, leurs motivations, les moyens d’intervention, le

développement et la promotion de programmes d’activité physique, en collaboration avec divers milieux d’intervention.

Au sein du Laboratoire d'études de la santé cognitive des aînés (LESCA), rattaché à la Chaire de

recherche du Canada sur le vieillissement et la prévention du déclin cognitif, psychologues et kinanthropologues s’efforcent de comprendre pourquoi et comment l’exercice physique combiné à des

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programmes de stimulation intellectuelle contribuent à prévenir le déclin des fonctions cérébrales souvent observé au cours du vieillissement et chez les aînés souffrant de maladies chroniques. Également

de nature fondamentale et appliquée, les travaux menés au sein du Centre de recherche en conception

et fabrication de microsystèmes (CoFaMic) visent à développer et à mettre en réseau des nouveaux biocapteurs et microcapteurs pour favoriser le maintien à domicile des aînés aux prises avec des

incapacités auditives, visuelles ou motrices.

Dans le même esprit de promotion de la santé tout au long de la vie, les données épidémiologiques fournies par la Chaire en prévention et traitement du cancer montrent que l’alimentation s'avère un facteur de protection important. Plus précisément, l'équipe de la Chaire cherche à identifier les composés

issus de l’alimentation humaine qui possèdent des propriétés chimiopréventives et chimiothérapeutiques. D'autres chercheurs en neurobiologie et sciences biologiques, affiliés au Centre de recherche BioMed, concentrent leurs recherches sur des problématiques en amont de la maladie en s’intéressant, entre

autres, aux biomarqueurs susceptibles de permettre la détection précoce des maladies dégénératives liées au vieillissement : Alzheimer, Parkinson, etc.

Aux préoccupations à l'endroit de la santé physique, s'ajoute un intérêt marqué à l'endroit des facteurs susceptibles d'engendrer de la détresse psychologique chez les aînés. À cet égard, l'UQAM peut compter sur le Centre de recherche et d'intervention sur le suicide et l'euthanasie (CRISE), dont l'expertise, en

matière de promotion et de prévention de la santé mentale auprès de divers groupes (dont les aînés) est reconnue mondialement. S'y greffent d'autres chercheurs en psychologie, en travail social ou en sciences des religions qui s'intéressent à l'expérience de confrontation à la finitude ainsi qu'aux pratiques

d'accompagnement des mourants et de leurs proches. Enfin, il y a lieu de noter que les recherches en santé à l’UQAM bénéficient déjà d'une structure interdisciplinaire, l’Institut Santé et Société, qui favorise les échanges d'expertises et assure la visibilité des travaux auprès de la communauté scientifique, du

grand public ainsi que de divers acteurs aux niveaux local, national et international.

2.1.2 Dynamiques sociales et citoyenneté

À l’UQAM, nombre de recherches en gérontologie sociale développent une approche réflexive et concertée

des conditions de l’autonomie individuelle (des personnes âgées) et collective (les aînés en tant que groupe social) d’une population au poids démographique et socio-économique grandissant, à propos de laquelle il importe de briser les préjugés, stéréotypes et tabous, ainsi que de lever les obstacles à la pleine

reconnaissance de leurs droits, de leurs capacités et de leurs contributions à la vie de la Cité.

Les chercheurs s’intéressant au volet juridique de cette problématique se penchent notamment sur la promotion et la défense des droits des aînés. Il peut s’agir de les défendre dans des cas d’abus, de maltraitance ou d'exploitation, mais aussi, pour les personnes fragilisées ou souffrant de dégénérescence

intellectuelle, de se poser la question de leur capacité à exercer leurs droits civils et politiques ou de leur aptitude à consentir à des soins. La défense des droits et libertés est aussi liée à la lutte contre les préjugés et les discriminations. Les discriminations liées notamment à l’orientation sexuelle, auxquelles se

consacre la Chaire de recherche sur l’homophobie, en plus de s’intéresser aux réalités qui marquent les parcours de vie des gais, lesbiennes et autres minorités sexuelles au fur et à mesure de leur avancée en âge, et ce tant en milieu urbain qu’en région. L’origine ethnoculturelle, le statut socio-économique, l’état

de santé, mais aussi le genre constituent d’autres facteurs susceptibles de marquer les trajectoires de vieillissement. Au sein de l’Institut de recherches et d'études féministes (IREF), les réalités et problématiques inhérentes au vieillissement au féminin sont examinées dans une perspective

pluridisciplinaire et les chercheures s’y intéressent sous divers angles : disparités de revenus entre hommes et femmes, rapport à la sexualité, à la conjugalité, à la famille, conditions de vie, etc.

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Pour sa part, l’équipe Vieillissements, exclusions sociales et solidarités (VIES) cherche à identifier les mécanismes d’exclusion sociale liés à l’avancée en âge ainsi que les pratiques solidaires et stratégies

d’action permettant de les contrer. Dans la foulée, d’autres recherches interrogent la place des aînés dans la société : la place qui leur est faite et celle qu’ils entendent s’y frayer en s’impliquant activement en tant que citoyens. Se posent ici les questions de la représentation des aînés, des moyens dont ils disposent

pour faire entendre leurs voix (tables de concertation des MRC, constitution en groupes de pression, implication dans des associations), de leur participation aux processus décisionnels. Parmi les recherches

novatrices dans ce domaine, mentionnons les travaux de la Chaire UNESCO-Bell en communication et

développement international qui analysent les usages sociaux des technologies de l'information et des communications par les aînés en identifiant les formes d'inclusion et d'exclusion numériques. Cet aspect

politique du vieillir dans le sens d’une participation citoyenne plus ou moins active est d’autant plus appelé à devenir un incontournable que les générations à venir de personnes âgées, les baby-boomers, constituent une cohorte globalement mieux éduquée, en meilleure santé que les précédentes, et dont le

taux de participation aux élections est plus élevé que celui des autres tranches d’âge.

2.1.3 Enjeux économiques et politiques publiques

Plusieurs chercheurs de l’UQAM, dans les champs de la gestion des ressources humaines, de l’économie,

de l’éducation, de la sociologie et du travail social, se penchent sur la nécessité de repenser les régimes de formation et de soutien du revenu à la retraite dans un contexte d’accroissement de la durée de vie. La transition entre la vie active et la retraite, et les conditions dans lesquelles ce passage est opéré, sous-

tendent des réalités et des trajectoires diverses. Nombre d’aînés demeurent actifs sur le marché de l’emploi, que ce soit à temps plein ou partiel, voire débutent une deuxième carrière une fois atteint l’âge de la retraite. Le vieillissement de la population, en emploi et hors emploi, oblige à repenser la gestion des

ressources humaines au sein des organisations, à revoir les stratégies de formation de la main d’œuvre et à repenser les dispositions de la fiscalité. De plus, cette réalité invite à réaménager nombre de politiques publiques, dont celles touchant le financement de la retraite ainsi que l'aide aux personnes dépendantes.

Le Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi (CIRPÉE) logé à l’UQAM, représente un lieu d’importance pour mener à bien une telle réflexion. En plus de s’intéresser au

renouvellement de l’architecture publique des régimes de retraite, les chercheurs de l’UQAM se penchent sur l’étude de la transition travail-retraite et sur les facteurs qui en font un passage réussi : qualification,

transmission intergénérationnelle des savoirs, modalités organisationnelles de retraite progressive, etc. Le Centre interdisciplinaire de recherche et de développement sur l’éducation permanente

(CIRDEP), quant à lui, se penche sur l’analyse des politiques d’éducation et de formation des adultes, en

s'intéressant à l'acte d'apprendre dans divers environnements éducatifs tout au long de la vie.

Ces transformations profondes associées au vieillissement de la population affectent également le rôle de

l’État et oblige à revoir les responsabilités des acteurs publics, municipaux, privés et communautaires ainsi que celles des proches aidants, de façon à offrir des formules de soutien adapté aux personnes âgées. Des unités de recherche telles le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), le

Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales (LAREPPS), ainsi que le Groupe

d’études et de recherches axées sur la communication internationale et interculturelle (GERAII)

contribuent à mieux cerner les dynamiques d’innovations sociales portant sur l’amélioration des

conditions de vie et à comprendre davantage la gouvernance territoriale associée à la mise en œuvre de pratiques partenariales pour répondre aux besoins des particularités locales au Québec notamment au niveau de la prestation de services sociosanitaires.

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2.3 Mobiliser les connaissances pour en multiplier les impacts

La tradition de recherche collaborative préconisée à l’UQAM offre des perspectives inédites et génère des impacts concrets pour la société. Enchâssée dans les structures institutionnelles depuis l’avènement de la

politique de Services aux collectivités, en 1969, cette approche est désormais bien ancrée, alors que maints projets de recherche sont développés en collaboration avec des praticiens et acteurs de divers milieux : établissements de santé, organisations gouvernementales, groupes communautaires,

associations professionnelles, syndicats, entreprises privées, et ce au Québec, au Canada et à l’étranger. Des mécanismes de gouvernance pour l’encadrement conjoint de projets ont été expérimentés et les initiatives de recherche appliquée peuvent à présent compter sur l’expertise acquise par les projets

d’envergure déployés au sein de l’établissement universitaire, tels les Alliances de recherche université-communauté (ARUC) et les Réseaux de recherche stratégique qui ont su établir des pratiques faisant

figure de référence en matière de coproduction des savoirs. Et parce qu’il ne suffit pas que les connaissances existent pour qu’elles aient une valeur d’usage, la valorisation et le transfert des

connaissances sont inscrits dans les missions des nombreux centres, chaires et instituts de l’UQAM.

De plus, l’UQAM investit fortement l’articulation du lien recherche et formation. En effet, tant par le biais de ses formations professionnalisantes (droit, travail social, psychologie, sexologie) que par ses

programmes d'études plus classiques, l’UQAM assure la formation de nouvelles générations d’intervenants sociaux, de gestionnaires et de chercheurs aptes à faire face aux défis que suscite le vieillissement de la population. De plus, des formations de cycles supérieurs proposent des formules

inédites comme en témoigne le doctorat interdisciplinaire en santé et société, lequel propose une approche favorisant la planification, l'implantation, le maintien et l'évaluation d'interventions pertinentes, utiles et socialement acceptables, en milieux de pratique. En plus du soutien offert aux étudiants, les

modalités de formation et les programmes institutionnels destinés aux nouveaux professeurs-chercheurs ainsi qu’au personnel hautement qualifié, témoignent des efforts consentis pour offrir un milieu de travail stimulant, branché sur les collectivités et formateur pour la relève en recherche.

3. Le croisement des savoirs : une source d'innovation scientifique et sociale

La réussite, les retombées et le rayonnement d’un projet intersectoriel sur le vieillissement dépendront non seulement de la capacité des universités à mobiliser leurs chercheurs autour d’enjeux communs, mais

également à créer des alliances stratégiques entre différents acteurs préoccupés par la question. C’est seulement par la mise en place de programmes de soutien à ces arrimages et par le développement de réseaux alliant thématiques, institutions et groupes d’intérêts que le Québec pourra s’assurer de

développer des recherches à fort impact scientifique, social, économique et politique, au bénéfice de la société. Si le « vieillissement de la population » est retenu comme thématique prioritaire de recherche par le bureau du Scientifique en chef du Québec, cela représenterait une occasion rêvée de mettre à profit la

contribution originale de l'UQAM de façon à appréhender, dans une perspective interdisciplinaire, les diverses facettes associées au vieillissement de la population. Le développement d'un chantier de

recherches innovantes, complémentaires aux études cliniques et à la recherche médicale, l'accent mis sur l'éducation et la promotion de la santé, la volonté d'éclairer la diversité des trajectoires, des besoins et des conditions de vie des aînés, la nature appliquée de plusieurs travaux et les collaborations déjà tissées avec

des partenaires du milieu sont autant d'atouts garants de la production de nouveaux savoirs aptes à appuyer le développement de services et de politiques publiques favorisant la qualité de vie des aînés et

leur participation à la société.

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1 Organisation mondiale de la santé (OMS), « Vieillissement et qualité de vie », Faits et chiffres, septembre 2011, Site internet de l'OMS: http://www.who.int/features/factfiles/ageing/fr/index.html ii Institut de la statistique du Québec, Le bilan démographique du Québec, Édition 2011, pages 24 iii Institut de la statistique du Québec, Perspectives démographiques du Québec et des régions, 2006-2056, Édition 2009, Figure 2.10, Population observée et projetée des aînés selon le groupe d'âge, scénario A-référence, 1986-2056 , page 39. iv Finances Québec, Budget 2007-2008, Stratégie d'action en faveur des aînés: un milieu de vie amélioré, une

participation encouragée, page 6. v Lefebvre, Chantal, Un portrait de la santé des Québécois de 65 ans et plus, Institut national de santé publique du Québec, 2003, page 17. vi Ibid., page 9.