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Le vivant et le sacré. Georges Bertin. Pour le séminaire de Madame le Professeur Nizia Villaça, Université de Rio de Janeiro ; Le 12 novembre 2013. JE SUIS LE VIVANT : J’étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles et Je détiens les clefs de la mort et du séjour des morts » (Apocalypse 1,17-18) Résumé. Nous interrogeant sur la relation qu’entretient l’humanité au sacré, nous évoquons les mythes fondateurs du donné naturel, comme significations premières, pour interroger dans la perspective du trajet anthropologique les imaginaires à l’œuvre. Entre intimations des milieux naturels et pulsions subjectives, l’homme a toujours entretenu une relation ambigüe au Vivant tantôt envisagé dans une tentative de maîtrise et tantôt dans la fascination. Faisant alors retour au mythe nous montrons que les mythes rendent compte de la façon dont nos sociétés investissent le monde. Dès lors, l’accès au sacré est une voie compréhensive qui s’impose au donné mondain. Entre intime et social, entre biologique et social, il ouvre à une compréhension dynamique des formes du vivant. Mots clefs : sacré, vivant, imaginaire, pulsion, pulsation, mythe, symbole. 1

le Vivant et le sacré

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Le vivant et le sacré.

Georges Bertin.Pour le séminaire de Madame le Professeur Nizia Villaça, Université de Rio de Janeiro ;Le 12 novembre 2013.

JE SUIS LE VIVANT :

J’étais mort, mais me voici vivant

pour les siècles des siècles et

Je détiens les clefs de la mort

et du séjour des morts »

(Apocalypse 1,17-18)

Résumé.

Nous interrogeant sur la relation qu’entretient l’humanité au sacré, nous évoquons les mythes fondateurs du donné naturel, comme significations premières, pour interroger dans la perspective du trajet anthropologique les imaginaires à l’œuvre. Entre intimations des milieux naturels et pulsions subjectives, l’homme a toujours entretenu une relation ambigüe au Vivant tantôt envisagé dans une tentative de maîtrise et tantôt dans la fascination.

Faisant alors retour au mythe nous montrons que les mythes rendent compte de la façon dont nos sociétés investissent le monde. Dès lors, l’accès au sacré est une voie compréhensive qui s’impose au donné mondain. Entre intime et social, entre biologique et social, il ouvre à une compréhension dynamique des formes du vivant.

Mots clefs : sacré, vivant, imaginaire, pulsion, pulsation, mythe, symbole.

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Introduction.

Pour Régis Boyer, l’homme érige en sacré des représentations grâce auxquelles il veut vivre et accepte de mourir en paix. Elles lui permettent d’admettre la temporalité et la justifient en l’incitant à savoir et à comprendre pourquoi il veut savoir. Les mythes et leurs vecteurs, les religions, organisent la relation de l’homme et du sacré, celle-ci reflétant des visages particuliers selon les cultures et l’agencement des symboles constitués en récits fondateurs. L’hébreu distingue qodesh (manifestation différenciée de Dieu) et qadosh (ce qui est séparé, distinct des autres, et se rapporte à Dieu lui-même).

La quête du sacré est ainsi « le geste le plus fondamental que nous portions en nous », dans la recherche du temps du mythe, figure anhistorique où le sacré existait à part entière dans la perfection1. Pour l’ethnologue Jean Servier, le sacré désignait un fonds commun de pratiques et de croyances qui structurent les relations à l’Invisible.

Toute expérience du sacré est en effet d’abord visitée dans la dimension de la Vie, notre bien le plus précieux. En rendent compte les mythes les plus anciens qui renvoient aux manifestations naturelles, vécues comme hiérophanies lorsque quelque chose du sacré se montre à nous comme réalité qui n’appartient pas à notre monde dans des objets faisant partie intégrante de notre monde naturel, profane. Par exemple, la pierre sacrée, l’arbre sacré montrent quelque chose qui n’y est pas. La Nature tout entière est ainsi susceptible de se révéler en tant que sacralité cosmique. On comprend de nos jours dans une société hyper-technicisée, où le factice l’emporte sur le symbolique, où le sens s’épuise dans l’insignifiance généralisée, où les religions traditionnelles, par définition proches de la nature et de ses symboles dont elle est le vivant temple, sont éprouvées de plus en plus dans la catégorie de l’archaïque, pourquoi nous avons tant de mal à fixer le sacré dans des signes perçus comme affadis, dénaturés. Et, pourtant, les mythes produisent une réelle attirance dans une recherche dont on sent bien la présence toujours plus actuelle au coeur du monde contemporain.

Marcel Mauss proposait un point de vue anthropologique en présentant ce qu’il nomme le Mana ou « énergie naturelle première », laquelle se confond avec le sacré, il lui reconnaît plusieurs qualités « naturelles »:

- le puissant, le lourd, le chaud, le mobile et le vivant,

- la force, source de l’efficacité symbolique,

- la séparation car il se manifeste dans un milieu à part,

- mystère et action spirituelle, car il est innommable, incommunicable, fondant une sphère qui se superpose à la réalité naturelle qui en est le soubassement2.

1 Boyer Régis, Anthropologie du sacré, Mentha, 1992.2 Mauss Marcel, Théorie générale de la magie, in Sociologie et anthropologie, PUF, 1950, p.115

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Point de vue relayé plus tard par Wilhelm Reich, pour qui la réalité physique se trouve à la base des concepts de Dieu et d’Ether. Il n’hésite pas à la désigner comme « l’énergie cosmique originelle » (on admire la convergence avec Mauss) et la nomme « orgone ».

Si nous interrogeons l’imaginaire collectif, nous voyons que les récits mythiques les plus anciens de l’humanité ne nous racontent pas autre chose car ils sont les modes d’accès au sacré et aux mystères de la Nature dans une vision holiste dont nous découvrons que les sociétés traditionnelles possèdent des clefs de lecture que la Science Moderne tend à redécouvrir en ouvrant la compréhension du Temps et de l’Espace à d’autres dimensions3.

La nature source du Sacré, les grands récits du Vivant.

"Salve, magna parens frugum, Saturnia tellus, Magna virum..." Salut, grande terre de Saturne, mère des moissons et des héros ! (Virgile)

Pour la pensée symbolique, une chose peut toujours «être autre chose». Plus exactement: elle peut signifier autre chose. C’est à cause de cette capacité symbolique que nous pouvons parler, écrire et dessiner, qu’une fleur peut vouloir dire «je t’aime ».

C’est évidemment sur ce mode de pensée que repose la possibilité même du langage, de la poésie, de l’art. Comme c’est également cette capacité du symbole de signifier autre chose qui, poussée à la limite, permet à l’esprit humain de parler de son expérience du sacré -d’un tout autre, qui, par définition, échappe à tout langage adéquat. C’est, donc, avec des mots, des gestes, des objets appartenant à leur expérience de tous les jours, mais chargés de signification symbolique, que les humains, de tout temps, ont tenté de dire leur expérience du tout autre. (Qu’ils existent ou non, les dieux - comme les déesses! - sont toujours dits avec des mots, des gestes et des symboles humains...)

Il découle de tout cela une conséquence importante: si l’expérience humaine du sacré est aussi liée à la capacité symbolique, toute régression de la pensée symbolique entraîne inévitablement un recul de la capacité humaine d’expérimenter le sacré, toute profanisation tue le spirituel en l’homme.

Et notre dédain des flux vitaux, notre ignorance de ce qui constitue le vivant ne repose-t-il pas sur une régression de la pensée symbolique ? quand dans l’Occident moderne, la pensée logique, rationnelle, scientifique, unidimensionnelle, prend le pas sur la pensée symbolique, renvoyant celle-ci, avec plus ou moins de mépris, au monde des «primitifs», des enfants, des poètes ou des fous... quand le caractère symbolique du symbole est perdu de vue: la chose, le symbole (mots, gestes, idées, objets, personnages, etc.) destiné à symboliser le tout autre est lui-même pris pour le tout autre. Le symbole cesse alors d’être une icône (une image conduisant au tout autre) et devient, au sens strict, une idole (une image prise elle-même pour le tout autre, profanisée, mais est-elle encore spirituelle?).

3 Ruyer Raymond, La gnose de Princeton, des savants à la recherche d’une religion, Paris, Poche, Pluriel, 1977.

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A l’inverse, toute recrudescence, toute réhabilitation de la pensée symbolique - comme on peut en apercevoir des indices à notre époque, se fonde sur une résurgence de l’expérience du sacré, cette expérience marquante, fortement émotive du Tout Autre (de ce qui est totalement «autre» par rapport à notre expérience habituelle). De ce fait, ce sacré «tout autre» est expérimenté comme étant la Source de la Vie, de l’être, du sens, et donc vitale, plus importante que le profane, que la vie «ordinaire», que le donné mondain.

Car le sacré, le «tout autre» se manifeste en faisant irruption dans notre monde quotidien (par hiérophanie), ce qui fait que l’homme ne peut en même temps être totalement étranger à l’expérience spirituelle dont il accueille les effets, le parfum, dans son existence, dans l’expérience même du vivant.

Le sacré prend alors la «forme» de quelque chose qui appartient à ce monde : un phénomène naturel (volcan, etc.), un événement (ex.: survivre à un accident d’avion), un être humain hors du commun (grand chef, Jésus, etc.), un animal (lion, serpent, etc.), un lieu (sommet d’une montagne...).

Cette irruption du sacré ou expérience de l’imaginaire sacral, est pour René Barbier4, une dimension de l’imaginaire des plus nécessaires à redécouvrir aujourd’hui en sciences de l’homme et de la société car le sens du sacré fait partie de la structure de la conscience.

Il n’est pas, comme on le pensait, qu’une étape dans l’évolution de cette conscience. L’homo religiosus, homme du symbole et du mythe par excellence, sera, dès lors, toujours présent dans toute relation sociale. Chaque type d’imaginaire engendre sa propre transversalité, c’est-à-dire un réseau symbolique spécifique, doté, en relation et en proportion variables, d’une composante structuro-fonctionnelle à côté et en interrelation avec une composante imaginaire, relativement structurée et stable, fonctionnant comme "un bain de sens" à décrypter, inscrite dans les produits, les pratiques et les discours du sujet ». Cette voie d’accès est de nouveau très actuelle pour accéder aux problématiques du Vivant, elle est pour nous indispensable ressort d’une herméneutique et nous oblige, en arrière-plan à relire les grands récits les mythes primitifs.

4 Barbier René, Le sacré et l’éducation in Le sacré aujourd’hui, éd du Rocher, 2003.

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La Création du Monde.

Il est frappant de constater que tous les récits de la création du monde sont d’abord naturalistes et ce dans la plupart des religions au moins dans l’espace indo européen.

Prenons d’abord la Bible, laquelle s’ouvre en son premier livre de l’Ancien testament, La Genèse, sur un récit de création « Au commencement Dieu Créa le Ciel et la Terre », et qui en décrit les phases : Lumière, eaux verdure, astres oiseaux, poissons, pour aboutir à celle de l’humanité. La première cohabitation de Dieu et des hommes s’effectue, on le sait au cœur d’un jardin, le Paradis Terrestre, où toutes les espèces vivaient en bonne intelligence et harmonie.

Le premier livre du Nouveau Testament, l’évangile de Matthieu, (l’un des quatre vivants), commencera lui par une généalogie du Christ le reliant à la chaîne des vivants tandis que sa naissance sera signalée par des mouvements cosmiques, reliant ainsi l’infiniment grand à la création humaine.

Le dernier livre de la Bible l’Apocalypse décrira après un combat de sept jours contre les forces de la Bête destructrice des éléments vitaux, en quelque sorte l’Anti Genèse, se termine sur l’affirmation du Vivant, de l’Arbre de vie et de la Jérusalem Céleste d’où coulent les fleuves de vie ». On ne saurait être plus explicite, la cité idéale ne peut se départir du Vivant et Dieu est nommé Le Premier et le Vivant

Au commencement Dieu Créa le Ciel et la Terre  Au commencement Dieu Créa le Ciel et la Terre  La première sourate du Coran, la Vache, s’ouvre sur une louange à « Dieu seigneur des Mondes », lequel a fait descendre l’eau du ciel évoquant ses œuvres au nombre desquels des jardins où coulent des ruisseaux au jardin d’Eden.

Les grands récits des celtes mettent en scène un OIW ou absolu dans lequel est inclus le Monde. En émanent les germes de la Lumière qui crée la Matière. Trois principes vitaux président à sa réalisation : Niertz, la Force, Ski ant, la Sagesse, et Karant, la Beauté. Toute la religion des celtes s’inscrit dans un cadre polythéiste naturaliste attaché à des divinités topiques, aux cultes des eaux, des arbres, des animaux ancêtres de leurs tribus…et de dieux zoomorphes.

Dionysos.

Fils de Sémélé et de Zeus qui le porta dans sa cuisse, Dionysos, forme grecque du dieu védique Soma, emprunte ses traits à nombre de divinités méditerranéennes et orientales, et notamment au dieu crétois Zagreus et au dieu Phrygien Sabazios, ou encore au dieu lydien Bassareus, pour ne citer que ceux-là. C’est aussi un dieu à travers lequel les peuples magnifient la nature et ses fruits. A l’origine simple dieu du vin et de l’ivresse, il devient celui de la végétation et de la chaleur humide, il progresse en quelque sorte dans le panthéon grec en devenant celui de la civilisation. Il relie ainsi Nature et Culture en montrant leur interaction nécessaire.

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De nombreuses êtes en son honneur sont agrestes : Dionysies rurales, Lénées, Anthésteries, ou fêtes fleuries fin février. Les Grandes Dionysies au caractère orgiastique célébraient ce dieu du renouveau, qui parcourait avec les nymphes monts et forêts dans un joyeux cortège de divinités agrestes. L’exubérance des légendes attachées à ce dieu montre assez son influence sociale et religieuse. Et Michel Maffesoli nous a montré la résurgence de ce mythe désormais très contemporain et interprétatif de notre socialité post moderne5, il s’y attache en effet à voir dans l’orgiasme « une des structures essentielles de toute socialité » et ce en opposition avec le mythe prométhéen.

Quant aux nymphes, ses compagnes, elles apportent charme jeunesse et beauté et incarnent l’éternel féminin en protégeant forêts et montagnes, grottes et vallées, et passeront également dans le folklore romain.

Par la suite, la période gallo-romaine verra s’établir un panthéon anthropomorphe dont les représentations se référeront aux qualités naturelles des animaux : cheval, bélier, serpent, etc. empruntant aux traditions préexistantes. La mythologie égyptienne, dès le 4éme millénaire avant notre ère, décrivait des dieux s’incarnant dans des animaux, adorant les grandes divinités de la nature, le Ciel et la Terre, dans un système cosmologique lié à la création du Monde et rythmé par les calendriers naturels régi par les crues du grand fleuve, le Nil dispensateur de vie.

Nous retrouvons cette constante dans la mythologie assyro babylonienne dont les tablettes décrivent la Création du Monde, l’eau y tient une place primordiale, car c’est de la fusion de l’eau salée et de l’eau douce que résultent les êtres vivants. Et l’eau renvoie à la fois aux eaux primordiales, à la matrice universelle et à notre mère naturelle6.

La Déesse Mère. 

Parmi ces grands mythes, celui de la « Déesse Mère », figure universelle de la source vitale est l’un des plus anciens de notre humanité. Le paganisme matriarcal développa le culte de la déesse-mère, religion universelle qui occupa la plus grande durée dans l'histoire du genre humain.

Françoise Gange étudiant les mythes de Sumer a montré que dans les plus anciens écrits décryptés à ce jour, on découvre « des sociétés gravitant autour d’un divin féminin, et autour de valeurs radicalement différentes de celles qui fondent l’ordre patriarcal : rapports non hiérarchiques, valeurs nourricières et de partage, sans aucune verticalité, valeurs d’échange, dans une ambiance de respect et de confraternité entre les différents éléments qui constituent le vivant. La nature y est respectée et vénérée comme étant la création de la Mère, aimante et nourricière. On peut voir à travers les mythes, tant ceux de Sumer que ceux de l’Egypte ancienne pré dynastique, que cette culture de la Déesse favorise les arts, la musique, la danse, qu’elle vénère la beauté»...7

5 Maffesoli Michel, L'ombre de Dionysos, contribution à une sociologie de l'orgie, Paris, CNRS éditions,

1982, réédition 2010.6 Schmitt Joel, Guirand Félix, Mythes et mythologies, Larousse-Bordas, 1996.7 Gange Françoise, Avant les Dieux, la Mère Universelle, éd Alphée. 2006.

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Les mythes qui ont construit nos sociétés montrent donc comment la culture patriarcale s’est imposée (à partir des environs de - 2800 avant JC) en combattant puis en effaçant le culte immémorial de la Déesse Mère.

Ce mythe a survécu dans de nombreuses actualisations dont celui de la Vierge mère ou encore la Veuve Dame du roman arthurien, l’initiatrice, que les romans médiévaux mettent en relation avec les cultes chthoniens dont rend compte le voyage terrestre, au sein de la caverne, de la Terre-Mère Nature dans la Quête d’un objet en creux (chaudron, vase, archétype fondé sur la matrice, Graal).

La mère, première incarnation de cet archétype, ou anima, personnifie même l’inconscient tout entier. Ce n’est donc qu’en apparence que la régression ramène à la mère. Cette dernière n’est en réalité que la grande porte qui s’ouvre sur l’inconscient, sur le « royaume des mères ». Elle est bien figure de l’autre en ce qu’il contribue à l’altération du psychisme.

Dans l'univers indo-européen d'où nos mythes sont issus, les contradictions par la loi de l'Amour (ou attraction) universelle sont résolues, symbolisées certes par trois déesses ou figures de la grande déesse en ses avatars: Kâli ou la connaissance, déesse du temps, Tara, Etoile ravageuse ou la déesse qui mène les bons voyageurs sur l'autre rive, Siddha-Râtri, déesse des sphères, Isis la déesse du Nil.

A la Mecque, trois déesses préexistaient au monothéisme: Uzza: déesse de la fécondité, la tribu de Mohammed lui appartenait, Al Lät, divinité pan Arabe, féminin d'Allah, Manat, déesse de la Fortune, celle qui compte et divise. Toutes trois correspondaient aux trois phases de la lune (montante, pleine, descendante), comme les trois déesses grecques: Artémis, Séléné et Hécate, les trois saintes Maries de la Mer (Marie, Marie de Magdala, Marie Salomé). Et encore la triade des romans médiévaux: la reine Guenièvre (le Blanc Fantôme), Morgane (aux trois visages: Morgue, Mourgue, Morrigan), soeur et maîtresse incestueuse d'Arthur et Viviane, la fée du Lac et les trois Yseult du célèbre roman de Tristan et Yseult : Yseult la Reine, la magicienne,) qui connaît les herbes et les charmes), Yseult la Blonde (la déesse amante qui conduit Tristan au creux de la Nature protectrice) et Yseult aux Blanches Mains dont la relation au vivant est on ne peut plus explicite puisqu’elle réintroduit le héros dans le cycle vital. Et la sépulture des amants est toute entière placée sous le règne du végétal, plus fort que la mort.

Figurera également, en mauvaise part, enjeu de tous les discours sur la possession sabbatique, le corps de la sorcière, projection identificatoire des pulsions phalliques. Dans toute l’Europe, 60000 d’entre elles entre le 14e et le 17e siècle8, paieront de leur vie cette relation qu’elles entretiennent à la Nature.

Aujourd’hui, le mythe de la Déesse Mère tend à revivre et ses cultes tels celui de la Déesse (The Goddess conference à Glastonbury) que nous avons étudiés se répandent à la surface du globe, alors que les religions matriarcales préhistoriques et antiques sont trop peu renseignées par l'archéologie et l'histoire comparativement à l'importance qu'elles ont en

8 Bertin G. Le Corps de la sorcière in Magma, http://www.analisiqualitativa.com/magma/0203/article_02.htm

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termes de durée. Le motif du mythe du calice sacré, le Graal, figure de la féminité qui repose en l’Ile de pommes (Avalon), le jardin d’Eden des celtes, lieu de Nature où le temps est aboli y tient une grande place. D’où l’orientation de la Conférence à célébrer l’Amour de la déesse d’Avalon sur ce site même et à le manifester dans ce célèbre Festival Lamma’s (fête de la Lumière estivale) en insistant sur le caractère de célébration de la Nature, de la Mother Earth (culte de fertilité) inhérent à cette manifestation.

A l’encontre d’une Modernité vouée à l’asservissement et à la domination des forces naturelles par la Raison technicienne, la relation à la Nature n’en finirait pas de nous fasciner, entre attitudes prométhéennes issues du cartésianisme et l’attitude orphique où seuls poètes et artistes seraient légitimes à soulever le voile d’Isis9. Ainsi en 1814, le philosophe Goethe organisa à Weimar une grande fête où il produisit nombre de peintures dont l’une représentait un Génie dévoilant le buste de la Nature figurée sous les trais d’Isis Arthémis, dotée de cent mamelles et symbolisant la rencontre de la Science et de la Poésie.

« Mystérieuse au grand jour, la Nature ne se laisse pas dérober son voile et ce qu’elle ne veut pas révéler à ton esprit, tu ne pourras pas la contraindre à le faire avec des leviers et des hélices », écrira Goethe dans son premier Faust (1808).

Le caché/dévoilé d’Isis/Nature nous renvoie à la fois à notre recherche éperdue de l’éternel féminin, source de vie, et à notre impossibilité d’accéder au mystère des origines.

En ce début du 21e siècle, le retour sur le devant de la scène de notre intérêt pour le Vivant, pour la nature et l’environnement naturel sur fond de mise en scène scientifique et médiatique ne témoigne-t-il pas également de notre fascination répulsion pour un des mythes les plus structurants de notre humanité ?

Retour du sacré et relation au vivant.

« L’observateur qui vivra d’ici 5000 ans s’étonnera de ce que les systèmes de pensée antibiologiques aient pu, en dépit de leur cruauté et de leur stérilité, se maintenir si longtemps et tourmenter l’humanité ».

Wilhelm Reich, L’Ether, Dieu et le Diable, Payot, 1973, p. 25

Dans notre imaginaire, la référence au Vivant comme signification partagée s’effectue dans deux directions entretenant entre elles, dans un parcours dynamique, un trajet de type anthropologique :

une direction se référant aux pulsions personnelles et interpersonnelles, aux désirs des sujets,

une direction se rapportant aux contraintes du milieu, aux donnés naturels qui structurent le parcours.

9 Quentin Florence, Isis, l’éternelle, biographie d’un mythe féminin, Albin Michel, 2012.

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Imaginaires liés au Vivant.

Dans son soin constant à se libérer de l’emprise de la technique en même temps que paradoxalement il y recourt dans une sorte de course effrénée, l’homme de notre époque semble à nouveau (au moins dans notre société occidentale), se réapproprier sa relation au Vivant. Si c’est en effet par la Technique que l’homme objective son activité, dans la mise en œuvre de schèmes ascensionnels, il ne doit pas être dirigé par la machine tant les injonctions de la pensée mécaniste sont lui sont incompatibles avec le mouvement vital lui-même et les mises en garde ne manquent guère.

« Les enfants d’aujourd’hui devront faire face à des mutations considérables telles que l'aggravation des taux de chômage, l'insécurité alimentaire, la fin de l'énergie pétrolière, la précarité (voire l'absence) des aides sociales et des retraites, la destruction massive des terres agricoles et des écosystèmes naturels, etc. Pour anticiper sur ces problématiques et offrir   de   la   sécurité  aux   enfants,   il   est   primordial   de   leur   permettre  d'accéder   à  des compétences qui permettent l'autonomie. L'agroécologie,   la valorisation des ressources naturelles,   l'artisanat   et   le   travail  manuel,   l'acquisition   de   compétences   pratiques   et techniques   visant   l'économie  des   ressources  matérielles   et   énergétiques,   « la   sobriété heureuse », sont autant de connaissances et savoir-faire essentiels à son éveil et à l'adulte qu'il sera demain, et complémentaires au programme classique. » écrit, dans sa charte, le Mouvement Colibris encore appelé Mouvement   pour   la   Terre   et   l’Humanisme l’association Terre & Humanisme qui puise son nom « dans l’attention portée au lien entre les  hommes  et   la  Terre-Mère ,   la   terre nourricière10 » et qui recueille de nombreuses adhésions.

Et de mettre dans son manifeste immédiatement son engagement avec le sens du sacré lequel pour lui est :

« se sentir relié aux autres et à la nature dans la solidarité et la complémentarité ;

porter les valeurs de la tolérance, de l’entraide, et de la coopération ;

être pleinement présent à chaque instant que nous vivons ;

responsabiliser notre existence avec honnêteté, sincérité et douceur ;

incarner nos engagements et nos valeurs dans les actes simples et quotidiens ;

garder   confiance   quels   que   soient   les   évènements   que   nous   traversons,   tirer   les éléments positifs des épreuves et les leçons qui nous seront utiles pour avancer ;

nous laisser surprendre par les cadeaux de la vie ».

L’on trouverait, sans difficultés aucunes, nombre d’autres réseaux citoyens affirmant, dans tout l’Occident, ces mêmes valeurs et tropismes.

Imaginaire pulsionnel.

10 http://www.colibris-lemouvement.org/ensemble/la-famille-des-colibris

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Notre relation au vivant est d’abord psycho affective ou socio émotionnelle, selon le prisme utilisé. Elle intéresse les fonctions de la vie elle-même au-delà des mots et des concepts selon le les modes par lesquels la vie s’exprime elle-même

L’expression est en effet le langage de la vie, c’est elle qui différencie les systèmes vivants des organisations techniques, lorsque quelque chose du vivant s’exprime, il bouge dans un double mouvement de contraction e d’expansion, ce qui est le sens littéral du mot émotion   et le langage reflète d’une manière inédite l’état de l’émotion quand la profondeur du sentiment correspond à un contact avec la vie eu delà des paroles gelées dont naguère nous entretenait François Rabelais. Car la personne comme l’avait bien vu Emmanuel Mounier, n’est pas un jardin clos où le civilisé s’abrite de la civilisation, mais le principe spirituel qui doit l’animer.

D’où l’importance des expressions langagières (rites, mélopées, psalmodies), dans les processus initiatiques d’accès au Sacré.

Et l’on aperçoit déjà que les Imaginaires à l’œuvre entrent en relation dialogique, quand dans une société marquée par les mécanismes de hiérarchie, de coupure, de mise à distance de plus en plus d’individus, asservis volontaires, renoncent au bonheur de la vie, renonciation héroïque entretenue par les régimes totalitaires de toute nature et plus insidieusement encore dans la recherche effrénée du profit mu par l’efficacité à tout prix, la productivité, la rentabilité immédiate etc. au détriment des besoins les plus fondamentaux. Si, comme l’a vu Reich, la rétention d‘un besoin est ressentie d’abord comme un plaisir, s’il y a espoir de satisfaction, et que cela ne dure pas trop longtemps, cette rétention rend l’organisme rigide et incapable de plaisir si le plaisir ne vient pas ou s’il est constamment menacé de punition…11

Or dans un monde uniquement voué à la technique triomphante, l’homme est acculé à la stabilité au détriment des mouvements de la nature et se retrouve dans la plus grande solitude et la méconnaissance absolue de ses origines naturelles. Et les grandes erreurs des systèmes des pensées humaines sont liés à l’idée de statique absolue qui engendre la culpabilité et les cuirasses psychiques s’opposant à le vie elle-même, alors que toute évolution est d’abord dynamique.

En effet les lacunes de la connaissance humaine de la Nature sont la cause de tous les totalitarismes elle fonde un système de pensée objectivement inexact car l’homme est partie de la nature. Le propre du vivant repose sur l’évolution système dynamique en ses processus été et l’homme a pu tomber dans le piège du paralogisme.

Ainsi, la vraie science de la Nature tout en décrivant les fonctions objectives de la nature, ne peut que faire intervenir des perceptions sensorielles sans lesquelles elle serait incapable de formuler le moindre jugement, cat l’apport de tout chercheur est d’abord subjectif.

Un Imaginaire de la pulsation12.

11 Reich Wilhelm, La Fonction de l’orgasme, L’Arche 1952, p. 169.12 Bertin Georges, Un imaginaire de la pulsation, lecture de Wilhelm Reich, PUL, 2003

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L’homme de l’invisible, quel que soit son nom quelle que soit la tradition à laquelle il se rattache, atteint le ciel, son propre dépassement par une corde vibrante.» Jean Servier.

Explorant nos imaginaires dans leur relation au sacré, nous nous trouvons, selon Reich13, qui articule Science, Religion et Métaphysique et Matérialisme, confrontés à un système en trois pôles:

Celui de l’objectivité qui constate l’énergie inhérente à la Matière, et tend à la quantifier sous diverses formes fondant le matérialisme : principes mécaniques de thermodynamique etc. qui aboutissent à l’entropie, l’opérateur y est la Science,

Celui de la sensation qui opère sous le régime de la subjectivité en faisant intervenir mystique et religion, et dont l’opérateur est l’Esprit et l’Ame, l’Ether,

Celui de l’énergie primordiale qui tend à faire coïncider les deux. Universellement répandue, elle pénètre tous les êtres, est à l’origine de de toute vie, tant dans les êtres vivants (énergie biologique) que dans l’univers (origine des galaxies) et se trouve au principe de toutes choses et c’est à que nous retrouvons les mythes créateur, elle est de nature nécessairement néguentropique.

Ainsi la réalité psychique et physique qui se trouve à la base des concepts de Dieu et d’Ether pourrait bien être l’énergie cosmique universelle ; elle fait passer les systèmes immobiles à des systèmes en évolution constante.

Gilbert Durand offrait semblable analyse quand il décrivait la notion de trajet anthropologique, « lequel joint intimement dans une représentation ou une attitude humaine ce qui vient de l’espèce zoologique et ce qui vient de la société et de son histoire, interdisant d’attribuer épistémologiquement à l’une ou l’autre extrémité du trajet le rôle de facteur dominant ou d’infrastructure14». Prenant partie contre ce qu’il nomme l’homogénéisation statique, et les tentatives classificatrices débouchant sur des simplifications parfois caricaturales, il montrait qu’il nous fallait retourner à la vieille notion de Nature humaine, laquelle ne peut s’approcher que dans des représentations imagées, les archétypes étant « forces de cohésion compréhensive commune à plusieurs symboles ».

Auguste Comte, en 1884, en avait d’ailleurs eu l’intuition lorsqu’il se rendit compte que 1884 la Science ne pouvait répondre à tous les besoins humains, et se proposa de réintroduire l’affectivité dans sa philosophie en instaurant une Religion de l’Humanité par combinaison entre Sentiment, Raison et Activité. Dans son discours, la femme assurait la médiation entre l’Homme et l’Humanité. Ce que tout un chacun peut constater, en visitant un des temples de l’Eglise positiviste au Brésil, par la place qui est accordée à la figuration de l’Humanité.

Nous retrouvons semblables analyses chez Jean-Charles Pichon écrivant : « au niveau de la vie organique, comme au niveau de la plus haute spiritualité, ou de la plus immédiate observation du mondain, nous retrouvons le même rapport paradoxal entre une structure initiale, nécessairement irrationnelle, et la constitution des formes, entre une soumission

13 Reich Wilhelm., L’Ether, Dieu et le Diable, Payot, 1974…, op. cit. p 70.14 Durand Gilbert, L’âme tigrée, les pluriels de psyché, Denoël, 1980, p 42 sq.

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passive du sujet et son pouvoir de créer de la beauté, de la Cohérence ou de l’Amour ( ce qui, dans le jargon scientifique, est une néguentropie)15.

D’où le retour des Dieux et du Sacré puisque « le paradoxe de la physique contemporaine est que chaque perfectionnement de son équipement mathématique éloigne un peu plus l’homme observateur du monde objectif des descriptions scientifiques16».

Ainsi, « saisi sur l’ensemble des millénaires, observe encore Pichon, le rigoureux enchaînement des mythes, est un guide préférable à des observations partielles. Car l’observation partielle autorise toutes les erreurs, mais l’harmonie qui naît de l’ensemble des rythmes est une réalité en soi »17.

Car le monde phénoménal est totalement libre et lié à des disciplines d’un autre ordre, (divinité, mythes, mystère) c’est le monde du sacré de l‘infinie probabilité, du Miracle et Pichon faisait remarquer que le philosophe Schopenhauer dés 1838, établissait une distinction entre causation qui est dans le monde matériel renvoie au couple cause/effet, l’excitation qui peut entrainer une réaction du végétale et de l’animal et la motivation, prédominante chez l’homme, il en inférait une indétermination croissante du minéral puis du végétal à l’humain. Et pour le philosophe la motivation est régie par les mythes car elle réside dans l’Etre. Elle serait non le fait du Moi, de l’observateur conditionné par sa motivation mais du « Je » de l’Etre lui-même.18

Le sacré écrivait Caillois « c’est ce qui donne la Vie et ce qui la ravit » et l’on comprend mieux désormais le double sens du verbe ravir car il nous fait accéder à la fois à la sphère de l’inconnaissable et nous savons que l’ultime passage en sera le vrai moteur.

Si donc l’on considère, avec Raymond Ruyer, l’homme dans la lignée interrompue du vivant, et de depuis plusieurs milliards d’années, il n’est plus un être minuscule, mais un géant temporel qui pense qui accumule ses pensées, et garde ses informations en sa mémoire biologique. « L’homme est un microbe, un pauvre spatial, mais c’est un milliardaire du temps »... Car « notre tête consciente est en participation avec un trans/ spatio/temporel, avec des mémoires psychiques et biologiques, par quoi elles se subordonnent à des domaines plus vastes que le sien » et ce dans l’immensité.

Et pour le philosophe, « lorsque l’extensif se dilue dans l’immensité, le subjectif qui se tient derrière la scène se confond avec l’objectif, c’est la nuit des temps et des lieux dont parlent les mythes »…19

Formation de l’Imaginaire social, le mythe pour Cornélius Castoriadis20, se déploie sur une pluralité de niveaux. « Fait de significations qui ne sont pas coordonnées entre elles, il est figuration de sens au moyen d’un récit dont une société donnée investit le monde ». Car 15 Pichon Jean Charles, L’Homme et les Dieux, Paris, Maisonneuve, 1986.16 Barnett Lincoln, Einstein et l’Univers, Idées, Gallimard, 1951.17 Pichon, ibidem, p.4918 Ibidem p. 55819 Ruyer Raymond, La Gnose de Princeton, LGE, 1977, p. 259.20 Castoriadis Cornélius, Ce qui fait La Grèce, Le Seuil, 2004, p. 164.

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l’humanité commence en incarnant la signification dans un récit investi de significations essentielles pour la société. D’où les mythologies, et Castoriadis étudiant la Théogonie d’Hésiode, montre que du Chaos (la béance, le vide) advint la Terre aux larges flancs ou au large poitrail, puis Eros dont sont issues les généalogies. Idée essentielle « d’un chaos-abîme au sens d’un mélange infini où coexistent toutes les formes à venir, condition effective de possibilités et de réalisation des formes21».

Et d’ajouter : « si je rencontre une mythologie, la mythologie grecque qui présente l’être en chaos et le sens émergeant sur fond de non-sens, je puis alors soutenir que cette mythologie est vraie 22».

Ainsi, l’accès au mythe, au sacré des mythes, emprunte la voie de l’Imaginaire, laquelle joue un rôle prépondérant car dynamique en tant que faculté créatrice. Si les mythes procèdent des formes idéales et sensibles, la déité s’engendre d’elle-même par prise de conscience réciproque des récepteurs /créateurs que nous sommes. De fait, les mythes sont bien vivants et se retrouvent postés en avant-garde aux cuspides du Temps cosmique.

Dans nos existences, ils sont l’essence qui les meut, et la vie symbolique en est la porte royale reliant, dans un même mouvement, l’intime et le social, le Vivant et le Sacré.

GB, Angers. Lundi 7 octobre 2013

21 Ibidem p. 175.

22 Ibidem p. 184.

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Temple de l’Humanité, Porto Alegre, 2011.

Photo GB.

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Collectif Dictionnaire critique de l’ésotérisme, sous la direction de Jean Servier, PUF,

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