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A l'occasion de la diffusion sur Arte, le 1er mai à 21h, du film de Walter Salles "Voyage à Motocyclette" (Diarios de Motocicleta), voici les photos du périple d'Ernesto Guevara à travers l'Argentine et toute l'Amérique Latine. Ernesto a 23 ans. Il a presque terminé ses études de médecine. Habité par une immense soif de découverte et d'aventure, il décide avec son ami Alberto d'entreprendre un voyage initiatique à travers toute l'Amérique Latine. Le 29 décembre 1951, les deux amis enfourchent une vieille motocyclette Norton 500cm3, la Poderosa (puissante) II. A l'arrière, un barbecue trône au sommet des sacs de couchage, de la tente et des quelques vêtements de rechange. Les parents ont du mal à cacher leur inquiétude. Ernesto doit promettre de ne jamais oublier sa ventoline (médicament contre l'asthme) et de revenir finir son doctorat. En partant, son père glisse son revolver dans le paquetage. On ne sait jamais... Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine. Photos ©OAH/Jazz Editions/Lightmediation Texte ®Jazz Editions Contact - Thierry Tinacci Agence Photo Lightmediation +33 (0)6 61 80 57 21 [email protected]

Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine

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Ernesto a 23 ans. Il a presque terminé ses études de médecine. Habité par une immense soif de découverte et d'aventure, il décide avec son ami Alberto d'entreprendre un voyage initiatique à travers toute l'Amérique Latine.Le 29 décembre 1951, les deux amis enfourchent une vieille motocyclette Norton 500cm3, la Poderosa (puissante) II. A l'arrière, un barbecue trône au sommet des sacs de couchage, de la tente et des quelques vêtements de rechange. Les parents ont du mal à cacher leur inquiétude.Ernesto doit promettre de ne jamais oublier sa ventoline (médicament contre l'asthme) et de revenir finir son doctorat. En partant, son père glisse son revolver dans le paquetage. On ne sait jamais...

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Page 1: Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine

A l'occasion de la diffusion sur Arte, le1er mai à 21h, du film de WalterSalles "Voyage à Motocyclette"(Diarios de Motocicleta), voici lesphotos du périple d'Ernesto Guevara àtravers l'Argentine et toute l'AmériqueLatine.

Ernesto a 23 ans. Il a presque terminéses études de médecine. Habité parune immense soif de découverte etd'aventure, il décide avec son amiAlberto d'entreprendre un voyageinitiatique à travers toute l'AmériqueLatine.Le 29 décembre 1951, les deux amisenfourchent une vieille motocycletteNorton 500cm3, la Poderosa(puissante) II. A l'arrière, un barbecuetrône au sommet des sacs decouchage, de la tente et des quelquesvêtements de rechange. Les parentsont du mal à cacher leur inquiétude.Ernesto doit promettre de ne jamaisoublier sa ventoline (médicamentcontre l'asthme) et de revenir finir sondoctorat. En partant, son père glisseson revolver dans le paquetage. On nesait jamais...

Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine.Photos ©OAH/Jazz Editions/Lightmediation Texte ®Jazz Editions

Contact - Thierry Tinacci Agence Photo Lightmediation +33 (0)6 61 80 57 21 [email protected]

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-02: Ernesto Guevara hitch-hiking, 1952. Bolivia. / Bolivia /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-03: Ernesto Guevara (right) and Alberto Granado on a raft, the Mambo Tango, on the Amazon river, June 1952. Peru. / Peru /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-04: Press clip from a Chilean newspaper about "Two Argentinean experts in the field of leprosy". February 1952. Che Guevara and Alberto Granado. / Chile /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-05: Ernesto Guevara de la Serna on the raft "Mambo Tango". Amazon river. Peru. / Peru /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-06: Ernesto Guevara's first trip,January 1950. He has attached a small motor to his bike for the 850 kms trip to join his friend Granado who is working in aleprosy. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-07: Ernesto Guevara with his friends, the Granado brothers, in Argentina.1950. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-08: Friends Alberto Granado (left) and Ernesto Guevara (right) with girlfriends before their departure with their motorbike. Buenos Aires, December 1951. /Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-09: Ernesto Guevara with girlfriend Maria "Chichina" del Carmen, the daughter of baron Ferreira. Miramar, january 1952. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-10: Ernesto Guevara with girlfriends; Buenos Aires, 1951. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-11: Ernesto Che Guevara, Buenos Aires, Argentina. 1951. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-12: Ernesto Che Guevara aboard the freighter San Antonio, between Valparaiso and Bolivia. March 1952. / Bolivia /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-13: Ernesto Che Guevara. Santiago, Chile. 1 March 1952. / Chile /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-14: Ernesto Guevara. Machu Picchu, 4 April 1952. / Peru /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-15: Ernesto Che Guevara hiking with his friend Julio Caceres "El Patojo". / Guatemala /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-16: Ernesto Guevara with his uncle Jorge, taking flying lessons. Buenos Aires, 1950. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-17: Ernesto Che Guevara taking flying lessons. Buenos Aires, 1950. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-18: Che Guevara in Mexico, 1955. / Mexico /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-19: Ernesto Che Guevara's passport photo. 1952 / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-20: Ernesto Guevara (1st, right) with his team mates of San Isidro de Buenos Aires Rugby Club, in 1947. Best friend Alberto Granado is third from right. /Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-21: Ernesto Guevara relaxing on his parents' appartment balcony, 2180 Araoz St. Buenos Aires. 1949. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-22: Ernesto Che Guevara's diploma in medicine. 1951. / Argentina /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-23: Ernesto Guevara (8th, 3rd row) studying anatomy at medical school in Buenos Aires. He graduated in 1953. / /

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Le voyage d'Ernesto Guevara en Amerique Latine / 1622-24: Ernesto Che Guevara's press card. 1955. / Mexico /

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Los EasyRidersHermanos. Surla route...

A l'occasion de la diffusion sur Arte, le 1ermai à 21h, du film de Walter Salles"Voyage à Motocyclette" (Diarios deMotocicleta), voici les photos du péripled'Ernesto Guevara à travers l'Argentine ettoute l'Amérique Latine.

Ernesto a 23 ans. Il a presque terminé sesétudes de médecine. Habité par uneimmense soif de découverte et d'aventure,il décide avec son ami Albertod'entreprendre un voyage initiatique àtravers toute l'Amérique Latine.Le 29 décembre 1951, les deux amisenfourchent une vieille motocycletteNorton 500cm3, la Poderosa (puissante)II. A l'arrière, un barbecue trône ausommet des sacs de couchage, de latente et des quelques vêtements derechange. Les parents ont du mal àcacher leur inquiétude. Ernesto doitpromettre de ne jamais oublier saventoline (médicament contre l'asthme) etde revenir finir son doctorat. En partant,son père glisse son revolver dans lepaquetage. On ne sait jamais...

"Déjà, il va vers les plus déshéritéscomme s'il voulait connaître d'un seulcoup toute la misère réunie de sonAmérique." Alfredo Reyes Trejo.

Interlude romantique

La première étape est la stationbalnéaire huppée de Miramar où se trouvel'adorable Maria del Carmen, dite"Chichina", la fille du baron Ferreira et lapetite amie d'Ernesto.Parmi les fils à papa de l'aristocratieargentine, Guevara est considéré commeun ours dont les réflexions tombentpresque toujours comme un pavé dans lamare. Chichina n'est pas de cet avis: "Sanégligence vestimentaire nous faisait rireet nous rendait un peu honteux de notrepropre soumission à la mode. Sessouliers, il se les achetait dans les bazarsd'occasion, et ils les choisissait demanière à donner l'impression d'avoir despieds de dimensions différentes. Face ànotre snobisme, il acceptait nos quolibetsavec la plus parfaite indifférence".

"Le voyage, écrit en partant Ernesto dansson journal, était dans la balance, dans uncocon, subordonné au mot qui consent etqui lie". En cadeau d'adieu, elle lui donneun bracelet en or. Il lui laisse un petitchien baptisé "come-back" (reviens).

Médecins du monde

Le mardi 19 février 1952, le journal localde Temuco, une petite ville du Chili,rapporte que "deux experts argentins enléprologie traversent l'Amérique du Sud àmoto"

Le docteur Granado et son "adjoint"Guevara traversent la cordillère desAndes, passent au Chili. Déjà la Nortonagonise. En auto-stop, ils rejoignentValparaiso où ils embarquent

clandestinement, en "polizones", sur uncargo. Ils remontent vers la Bolivie où ilsvisitent les gigantesques mines deChuquicamata, exploitées par lesNord-Américains. Révélation de l'injustice:"Par un tour de passe-passe qui échappeaux Indiens, raconte Alberto, leur terrerouge se transforme en billets verts". Les deux compères continuent vers lePérou -le lac Titicaca, Cuzco, le MachuPicchu- puis direction l' Amazonie où ilsdébarquent à la léproserie de San Pablo.Plus de quarante ans après, les Indienslépreux se souviennent encore de cesdeux êtres quasi-surnaturels qui neportaient pas de gants, leur serraient lamain et jouaient au foot-ball avec eux.L'un d'eux, Silvio Lozano, qui tientmaintenant un bar appelé Che, s'estconfié au journaliste Andy Dressler: "En1952, j'étais un de ces nombreux lépreuxcondamnés à mourir à brève échéance.Je n'avais plus que la peau sur les os. Lalèpre me dévorait lentement et la douleurm'arrachait des larmes. Il était assis àmême le sol comme un yogi. J'étaistellement affaibli que la force me manquaitpour lui tendre la main. Il la saisit, la tâtalonguement et... me dit:"votre nerf esttouché, il faut opérer". Malgré la mainfraîche sur mon front brûlant, je fus frappéd'épouvante. "Vous allez mourir si l'on nefait rien, insista-t-il. Je criai comme undément lorsqu'on me glissa deux aiguillesdans la plaie, puis je cherchai son regardet je m'évanouis. Il m'a sauvé. Ce fut ledébut d'une ère nouvelle à la léproserie,les instruments chirurgicaux n'eurent pasle temps de rouiller!"

Reconnaissants, les lépreux ont construitun radeau pour qu'Alberto et Ernestopuissent continuer leur voyage sur lefleuve Amazone. Comme les maladessont péruviens et les médecins argentins,

ils ont baptisé l'embarcationMambo-Tango.

"Pour nous faire leurs adieux, les maladesse sont regroupés en un orphéon.L'accordéoniste n'avait plus de doigts à lamain droite, il les avait remplacés par destiges de bambous liées au poignet. Lechanteur était aveugle et presque tousétaient défigurés par la forme nerveuseque prend la maladie dans cette région.Tout cela à la lueur des falots et deslanternes. Un spectacle de film d'horreur,qui restera pourtant comme l'un des plusbeaux souvenirs de ma vie."

Visitant les ruines du Macchu Picchu,Ernesto rumine sur la misère des Indiens:"A cause des conditions dans lesquelles jevoyageais, j'ai découvert qu'il étaitimpossible de guérir des enfants maladesà cause du manque de moyens, de lasous-nutrition et de la répressionconstante".

Fin juillet 1952 à Caracas, après avoirbourlingué ensemble pendant sept mois,les deux compagnons se séparent.Ernesto n'a plus qu'un dollar en poche et ila promis à sa mère de rentrer finir sesétudes de médecine. L'avion-cargo qui leramène à Buenos-Aires fait une escaleforcée à Miami. En attendant qu'onrépare, il lui faut survivre pendant 20 joursavec un seul dollar en poche dans uneAmérique en plein Mac Carthysme. De septembre 52 à mars 53, il obtient sondoctorat en un temps record. Il n' a pasencore 25 ans. Le "docteur" Guevara sefout de ce titre de notable. Il lui tarde derepartir. Le continent américain mérite une"auscultation politique systématique". Il repart au Pérou, reste un moment enBolivie, traverse l'Equateur, le Costa Rica. Là, des exilés cubains, qui viennent departiciper, le 26 juillet dernier, à la

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première opération armée d'envergure contre le dictateur Batista, lui parlentde leur chef, un certain Fidel Castro Ruiz.Au Guatemala, il assiste à l'intervention des mercenaires formés par lesEtats-Unis pour abattre le régime jugé trop progressiste du présidentArbenz. Il rencontre Hilda Gadea Acosta, une militante péruvienne exilée.Elle le nourrit de nouvelles lectures: Lénine, Trotski et Mao. Les amantsparticipent à la résistance mais doivent s'enfuir au Mexique.

Avec son nouvel ami Julio Caceres "El Patojo", Ernesto survit enphotographiant les amoureux ou les mamans qui promènent leurprogéniture dans les parcs, "luttant pour les convaincre que le petit estvraiment très mignon et que cela vaut le coup de dépenser un peso pourcette merveille."

L' agence Prensa Latina l'engage comme photographe pour couvrir les jeuxPanaméricains.