3
LE VOYAGE QUI LUI A PERMIS DE PLONGER AU CœUR DE SES RêVES! Dans le cadre des capsules Le Québec, une histoire de famille, diffusées chaque semaine à TVA, la médaillée olympique Annie Pelletier s’est rendue en Normandie, sur les lieux de la maison de son ancêtre. Ce voyage lui a fait prendre conscience de son intense désir de fonder une famille. TEXTE ET PHOTOS Xavier Debreuille ANNIE PELLETIER Annie Pelletier devant la maison de son ancêtre Guillaume, à Bresolettes, en Normandie La maison de Guillaume Pelletier existe toujours, mais c’est une résidence privée, qu’on ne peut visiter.

Le voyage qui Lui a permis de pLonger au cœur de ses …lequebecunehistoiredefamille.com/sites/default/files/7_jours_-_fa... · TEXTE ET PHOTOS Xavier Debreuille ... une médaille

Embed Size (px)

Citation preview

Le voyage qui Lui a permis de

pLonger au cœur de ses rêves!

Dans le cadre des capsules Le Québec, une histoire de famille, diffusées chaque semaine

à TVA, la médaillée olympique Annie Pelletier s’est rendue en Normandie, sur

les lieux de la maison de son ancêtre. Ce voyage lui a fait prendre conscience de

son intense désir de fonder une famille.TEXTE ET PHOTOS Xavier Debreuille

Annie Pelletier

Annie Pelletier devant la maison de son ancêtre Guillaume, à Bresolettes, en Normandie

La maison de Guillaume Pelletier existe toujours, mais c’est une résidence privée, qu’on ne peut visiter.

« Voir cet arbre, avec mon nom tout en bas, en dernier, dans la 11e génération, sans mari et sans enfant, ça m’a beaucoup fait réfléchir!»

programmes d’entraînement et de com-pétition dans 14 sports officiels. Je sou-tiens et j’encourage ainsi des jeunes et des moins jeunes qui ont une déficience intellectuelle, des gens attachants et inspirants, qui sont déterminés à se dépasser. Je leur remets leur médaille et je suis leurs exploits de près. J’en connais plusieurs personnellement. Je suis un peu leur mascotte. Et c’est incroyable, ce que le sport et cet enca-drement leur apportent! Il y a une dizaine d’années, à la suite d’une période plus sombre de ma vie, j’ai eu à prendre des décisions importantes concer- nant mon nombre d’engagements

Annie Pelletier a réalisé l’exploit le 31 juillet 1996, à Atlanta. elle est montée sur le podium olympique, où elle a reçu une médaille de bronze en plongeon, au tremplin de trois mètres. Quinze ans plus tard, la magie opère toujours. Annie n’a rien oublié de ce merveil-leux moment. et, lorsqu’elle en parle, elle ne tient pas en place et mime ce qu’elle a fait à chaque moment, chaque minute. elle revit cet instant où son destin a basculé. «l’exploit, c’était surtout de remonter de la 17e à la 3e place, confie Annie. Ça ne s’était jamais vu. Mais c’est bien la preuve qu’il ne faut jamais lâcher, dans la vie, qu’il faut croire en son rêve jusqu’à la dernière seconde! J’avais cet objectif depuis l’âge de six ans, lorsque j’avais vu des images d’archives de nadia Comaneci aux Jeux de Montréal, en

1976. J’ai toujours été fascinée par la perfection. C’était ça, pour moi, le rêve olympique. le jour où j’ai remporté la médaille, j’ai réussi à aligner neuf excellents plongeons — sur 10, car il y en a un qui a fait un peu trop d’écla-boussures —, qui étaient le résultat de 15 ans d’entraînement et d’efforts acharnés. Je suis montée sur le po-dium comme dans mes dessins d’en-fant que je faisais constamment. Du jour au lendemain, je suis devenue une personnalité publique. Beaucoup de choses ont alors changé dans ma vie, et une nouvelle route s’est présen-tée à moi. Je me souviens que, la pre-mière nuit, j’ai dormi avec ma médaille sur l’oreiller, en ayant la bizarre impres-sion que je ne touchais plus à mon matelas. Je me sentais si légère et si soulagée!»

Histoire d’une médaiLLe oLympiqueAnnie Pelletier a visité l’église de Bresolettes, où fut baptisé son ancêtre.

PHOT

O: CO

LLECT

ION PE

RSON

NELLE

en dehors des émotions fortes et du sport, qu’est-ce qui te fait triper dans la vie?Je m’implique dans des causes qui me touchent, qui font vibrer mes cordes sensibles, et qui m’amènent à grandir et à m’épanouir. Je crois d’ailleurs que ce serait une bonne chose si chacun de nous pouvait faire du bénévolat, selon son horaire, au profit d’une cause quelconque. La société irait mieux! C’est très formateur dans ma vie. Je suis marraine d’honneur depuis 15 ans d’Olympiques spéciaux Québec, un mou vement qui offre à près de 5000 athlètes ayant une déficience intellectuelle des

ainsi été analyste pour Radio-Canada aux Jeux olympiques de Sydney, d’Athènes et de Pékin. Et je viens de signer, avec RDS, pour les Jeux de Londres, en 2012. J’adore suivre le parcours de ceux qui ont pris le flambeau haut la main dans mon sport. Et c’est pour moi un vrai plaisir, parfois teinté de nostalgie, de vivre ces moments en direct à la télévision.as-tu totalement arrêté le plongeon?Oui. Sans entraînement intensif, c’est impossible de se maintenir au niveau où j’étais. Et puis, je n’ai plus la même souplesse, la même orientation spatiale ni la même puissance dans les jambes. Mais je n’ai pas pour autant laissé tom-ber le sport et les sensations fortes! J’ai fait de la moto sportive pendant plus de 10 ans — des essais libres en circuit fermé —, j’ai déjà 86 sauts en parachute à mon actif, et j’aime rouler vite à vélo ou en patins à roues alignées. Et, récemment, j’ai découvert la pêche au harpon! Alors, fini la téquila, les piñas coladas et la siesta quand je vais dans le Sud! Je veux juste plonger en apnée et pêcher moi-même mon souper! J’ai besoin de cette adrénaline pour trouver mon équilibre.

Le plongeon qui lui a valu une médaille aux Jeux d’Atlanta, en 1996

PHOT

O: PA

UL CH

IASSO

N / P

CPH

OTO:

PC

Annie a hissé le patronyme de Pelletier jusque sur le podium des Jeux olympiques!

fort caractère, mon indépendance ainsi que des valeurs comme l’authenticité et l’intégrité. Et mon père m’a trans-mis la persévérance, la générosité et l’altruisme. Toute sa vie, il s’est occupé de bien des gens. Il a toujours donné beaucoup d’attention aux personnes âgées, seules ou malades de son entou-rage. Et je crois que maintenant c’est à mon tour de le faire. Je veux m’occuper d’eux, m’assurer qu’ils ne manquent de rien. J’ai pris conscience que je devais les voir plus souvent, passer davantage de moments avec eux et m’imprégner de leur expérience, de leur sagesse et de leur maturité. C’est un grand besoin pour moi aujourd’hui.on se souvient que tu as animé l’émission La vie est un sport dangereux, de 1998 à 2000, à tva, ainsi que Le journal des Canadiens, en 2001-2002, à rds. mais, depuis, tu t’es fait discrète. pourtant, ce ne sont pas les propositions qui ont manqué. Ça ne te manque pas, la télévision?Pas du tout. D’une part, je suis très fière d’être, depuis 10 ans, la porte-parole du Village Vacances Valcartier. D’autre part, je travaille depuis plus de six ans, à temps plein, pour la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec, à titre de directrice des communications, ce qui me permet de rester en contact avec le milieu du sport olympique, que j’aime passionnément et où j’ai trouvé ma place. J’ai beau être une battante dans la vie et dans le sport, et être sociable et spontanée, je ne pense pas être faite pour le monde des médias sur une base quotidienne, c’est-à-dire être faite pour être constamment dans l’œil du public. J’adore le côté plus discret de mes nou-velles fonctions. Ma seule exception à cela, c’est bien sûr de faire partager au public ma passion et mes connaissances du plongeon et du parcours d’athlète d’élite durant de grands événements sportifs retransmis à la télévision. J’ai

beaucoup pensé à mes parents durant ma visite.était-ce encore plus émouvant que de gagner des médailles?C’est différent, bien sûr. Mais j’ai 38 ans et je suis à un carrefour de ma vie. J’ai un très grand désir d’être entourée d’enfants. Durant mon vol de retour, j’ai révisé un peu l’histoire des Pelletier, l’arbre généalogique de la famille. Et voir cet arbre, avec mon nom tout en bas, en dernier, dans la 11e génération, sans mari et sans enfant, ça m’a beau-coup fait réfléchir. J’ai toujours chéri ce projet d’avoir un enfant, de devenir mère, afin de léguer en héritage tout l’amour que mon cœur peut contenir. Et, en faisant ce voyage, j’ai découvert une autre motivation, j’ai ressenti l’ur-gence et l’importance de poursuivre l’histoire de ma famille. Ça m’a recon-firmé cet appel que vivent plusieurs femmes de mon âge! que t’ont apporté tes parents dans ta vie?Je tiens sans doute de ma mère mon

annie, l’équipe de production de Québec, une histoire de famille a eu toute une surprise lorsqu’elle t’a contactée, car tu savais déjà tout de tes origines!C’est vrai, car mon père avait un peu travaillé là-dessus. Mais, surtout, après les Jeux du Commonwealth, les Jeux panaméricains et une médaille rem- portée aux Championnats du monde aquatiques FINA, en 1994 et en 1995, l’Association des familles Pelletier m’a contactée pour me demander si elle pouvait faire mon arbre généalogique. Et le travail a été particulièrement accéléré après ma médaille aux Jeux olympiques! Mes parents étaient très émus de savoir que j’allais pouvoir re-venir sur les terres de notre ancêtre Guillaume. Me retrouver là-bas était donc vraiment très émouvant. Mon père a eu 70 ans cette année et il n’a pas pu m’accompagner. Alors, je garde pré-cieusement toutes les images de mon séjour, en mémoire et en photos, pour pouvoir les lui faire partager. J’ai

« J’ai déjà 86 sauts en parachute à mon actif… J’ai besoin de cette adrénaline pour trouver mon équilibre.»

96  7 J o u r s   3 f é v r i e r 3 f é v r i e r 7 j o u r s  97

professionnels ou personnels, mais jamais je n’ai remis en question mon rôle et mon engagement auprès de cet organisme, car c’est une mission que je me suis donnée. Elle vient du fond de mon cœur et elle fait aussi partie de mon équilibre de vie. Je reçois beaucoup plus que je ne donne, avec ces athlètes spéciaux!en 1996, avant la finale olympique, ton entraîneur t’a dit: «tu as tout fait, tout donné. Fais-toi un cadeau.» s’il te disait cela aujourd’hui, quel cadeau choisirais-tu?Continuer d’apprendre à me connaî-tre, découvrir de nouvelles passions, m’accepter telle que je suis, en lais-sant la porte ouverte à l’amélioration

Annie entourée de sa famille: ses deux frères, Alain et Michel, son père, Guy, et sa mère, Louise

entre deux prises, vous nous racontiez que marie denise pelletier est un nom d’artiste…Mon vrai nom, c’est Denise Pelletier. Ma mère m’a appelée Denise en l’honneur de la grande actrice Denise Pelletier, la sœur de Gilles. Sauf qu’elle n’avait pas prévu que sa propre fille ferait carrière. Alors, j’ai ajouté Marie, parce que, sur les baptis-taires, on s’appelle toutes Marie. Je l’ai fait en 1980, quand j’ai commencé mes cours de chant chez Lucille Dumont. C’est elle qui m’avait dit à l’époque: «Écoute, tu ne peux pas t’appeler Denise Pelletier.» En plus, il y avait le théâtre qui existait déjà... Alors, par respect pour cette actrice, j’ai ajouté Marie à mon nom.connaissiez-vous l’histoire des pelletier?Absolument. Je suis allée dans la maison du pionnier Guillaume Pelletier durant un tournage, dans les années 90. Et comme ma mère est une Tremblay, je me suis aussi rendue dans la maison ancestrale de Pierre Tremblay. Sauf que moi, je ne descends pas de Guillaume, je descends d’une petite branche. Il y a plusieurs Pelletier qui se sont rendus en Nouvelle-France. Pour ma part, je descends de Jean, qui est né dans le Poitou. Il a eu deux fils: Pierre et Nicolas. Je suis issue de la branche de Pierre. donc, vous êtes familière avec votre généalogie?Oui. Je suis déjà allée dans un rassemblement de la famille Pelletier. C’est là que j’ai su de quelle branche je venais. Bruno Pelletier, que je vois souvent, vient de celle de Guillaume. En fait, 85 % des Pelletier d’aujourd’hui viennent de la branche de Guillaume Pelletier.

Marie Denise Pelletier« ma mère m’a

appeLée denise en L’Honneur de La grande actrice»

PAR Martin Grenier

Marie Denise Pelletier est la narratrice de la capsule Le Québec, une histoire de famille consacrée aux Pelletier.

PHOT

O: DO

MINI

C GOU

IN

Les peLLetier en breF!• les Pelletier du Québec sont les descendants de 19 pionniers, mais la

majorité d’entre eux, comme Annie, ont pour ancêtre Guillaume, un normand originaire de Bresolettes. Cette commune est aujourd’hui la plus petite de normandie, avec 18 habitants! Guillaume Pelletier est arrivé au Québec en 1641 et s’est investi dans le commerce de la fourrure. Comment imaginer qu’il eut choisi un autre métier, puisque Pelletier veut précisément dire «celui qui prépare, achète ou vend une peau»?

• Pour en savoir plus: http://lequebecunehistoiredefamille.com/ communaute/Pelletier

• Association des familles Pelletier: http://associationpelletier.ca

et en laissant tomber la quête de la perfection, ainsi que me laisser aimer par mon amoureux, en toute confiance et en toute complicité. Me marier, m’engager, pour le meil-leur et pour le pire! (rires) Et que tous les gens qui ont compté dans ma vie soient là le jour J. Et je suis sûre que certains ignorent qu’ils seraient sur ma liste d’invités! Ce serait une des plus belles journées de ma vie, c’est écrit dans le ciel! Comme celle du 31 juillet 1996, aux Jeux olympiques! Mon mariage serait un grand moment où, devant des gens qui me sont si chers, je pourrais montrer mon engagement, mon amour et mon admiration à celui que j’aime…

PHOT

O: CO

LLECT

ION PE

RSON

NNEL

LE

98  7 J o u r s   3 f é v r i e rUNE HISTOIRE DE FAMILLE

LE Nos ancêtres ont fait notre pays! Qui sont-ils? Quelle était leur vie? Quels exploits ont-ils réalisés?Pour le savoir, ne manquez pas les capsules Le Québec, une histoire de famille.

DIFFUSÉES SUR TVA, LCN ET SUR LEQUEBECUNEHISTOIREDEFAMILLE.COM