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L’ÉCLOSION ASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY SEMAINE DU 11 / 02 POLITIQUE - ECOLOGIE - CINEMA - JEUX XIX NUMERO - 5

L'Eclosion _ Semaine du 12 fevrier

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L'Eclosion _ Semaine du 12 fevrier

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L’écLosionAssociAtion ÉtudiAnte du cÉgep de sAinte-Foy

S e m a i n e d u 1 1 / 0 2

politique - ecologie - cinemA - Jeux

XiX n u m e r o - 5

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sommaire du 11/02 L’équipe

Baconneries p.001-002 L’origine des trous noirs p.003-004L’amour, le vrai existe-t-il vraiment? p.005L’orphéon p.006La destruction du « nous » au profit du « je » p.007L’improvisation harmonisée p.008Starcraft - Partie 1 p.009L’hiver ou comment une pénurie n’en n’est pas une p.010nominations aux oscars 2013 p.011Les maisons hantées du Québec p.012reconnaître la vérité pour se réconcilier p 013du virtuel au réel p.014everything is a remix p.015Hollywood fait-il trop de remake? p.016Le marché de la solidarité p.017relaxation de l’âme pour musicien passionné p.018L’effet placebo p.019Le monde Pro-ana p.020

coordonnatrice

anne Shirley Lebel

coordonnatrice adjointe

mylène Beuchée

caricaturiste

marie Ève Fortier

Graphiste

César monchablon

chroniqueur

Félix rivardLouis-Phillipe Pleau

rédactrice

an-Laurence Higginsaudray Langevinarkadem rubyGeneviève dufourSarah Lazzaronialexei Yanickmaxime PelletierSarah TardifJohanie martin-Lafond

« Aimer, c’est avoir sur soi un bouclier anti-déprime. »Par CaTHerine Savoie-Perron

et pourquoi pas

vous [email protected]

pensée du 11/02

L’écLosion, La conscience d’une nation... (aLbert camus bis)

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Bon retour à l’école compañeros !

L’équipe du journal tient à vous souhaiter bien du plaisir (et un peu de succès) au cours de cette session.

nous sommes de retour, les piles sont rechargées et la motivation est à son comble pour vous offrir des parutions dignes des cégépiens que nous sommes!

Soyez sages et bonne lecture!

P.S. on est pas une clique! ne soyez pas gênés de venir nous voir au m-111 ou de nous envoyer des articles au [email protected], on aime tout le monde et on apprécie la contribution de tous!

Le moT de La rédaCTriCe en CHeF

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En l’an zéro, un soir sans lune, un astronome primitif observait le ciel depuis le mont Mégantic. Sous ses yeux ébahis, un point lumi-neux se détacha soudain de la voûte céleste pour aller choir avec fracas dans un lac à proximité.

En panique, l’archéologue du firmament se précipita au bas de son perchoir pour observer l’intriguant objet extraterrestre. Au bord de l’étendue aqueuse, son postérieur imprégna à son tour un cra-tère à la berge : l’eau était agitée de bouillons et de soubresauts d’une intensité bruyante. Toute la faune des profondeurs remon-tait maintenant à la surface, couverte d’une couche de friture ma-gnifiquement dorée. Et porté par les eaux tumultueuses, un panier tissé de tranches de bacon vint s’échouer sur le rivage. L’homme y découvrit un nouveau-né au regard calme, et qui sentait bon le gras. Il décida de l’adopter, et le nomma Louis-Philippe, ce qui si-gnifie «celui qui a fait splouch!».

Les années passèrent et l’enfant grandi. Il devint fort, beau et, iro-niquement, d’un faible indice de masse corporelle. Son père lui en-seigna la cueillette et l’agriculture, et lui inculqua les mœurs de la société : le prolétariat était gardé dans le végétarisme par une élite faible en nombre mais forte en dominance, qui tirait sa puissance surhumaine de son accès exclusif au bacon.

C’était là le résultat d’un coup d’État perpétré au début des temps et depuis, à l’exception de quelques érudits, le peuple entier s’était laissé ensevelir d’une importante propagande : tous, les médias, les professionnels et de fait les aînés, poussaient les gens à croire, de génération en génération, que le bacon était mauvais pour la santé et qu’un régime se limitant à des fruits et des légumes ap-portait le bien-être et la longévité. Ainsi, le gouvernement se jus-tifiait de garder la consommation de bacon hautement contrôlée et de ne dispenser à la population que des aliments destinés à les légumiser. De nombreux héros avaient tenté de tirer les passants de leur ignorance, mais ceux-là étaient toujours pris pour des fous et ne tardaient pas à finir leurs jours dans un asile provin-cial (néanmoins, on les jugeait non criminellement responsables de leurs actes).

Un soir, alors qu’il atteignait l’âge d’homme, Louis-Philippe eu une vision. Dans un songe, il se vit debout sur un grand lac d’huile hydrogénée qui se perdait dans l’horizon. Puis, il remarqua qu’au zénith trônait un soleil en forme de tranche de bacon. Alors une

forte voix retentit :

-Je suis celui qui est. Celui qui fut et sera, l’Éternel. Celui qui chuchote à l’oreille des muses. Pendant longtemps, j’ai observé la souffrance des miens. Le moment est venu de faire éclater la vérité au grand jour. Va devant celui qui tient le joug, et libère mon peuple.

- Vous voulez que la population ait accès au bacon?, répondis Louis-Philippe.

-Plutôt, je souhaite que le bacon soit libre de parcourir la Terre de nouveau. C’est lui, mon peuple.

-Ah. Et si l’on refusait de me croire?

-Ne t’inquiète pas. Je serai avec toi, et parlerai par toi.

Louis-Philippe se réveilla à l’aube. Il empoigna un bâton de marche et se dirigea vers le parlement. Il se présenta humblement devant le premier ministre Harper IV, qui l’attendait du haut de son trône en sables bitumineux.

-Par la divine instance qui m’est confiée, je demande un référen-dum sur la démocratisation du bacon!

-Tu n’as pas de pouvoir ici, répondit le tyran. Je suis l’homme de demain, l’homme baconien. Je tire les ficelles des muses de l’opi-nion publique. Tu as cinq secondes pour fuir, ou tu seras poivré par ma 728e légion!

-Je n’accorde pas confiance aux secondes, rétorqua Louis-Phi-lippe, car elles ne vivent pas assez longtemps pour se soucier du sort des hommes. Je suis l’envoyé du Saint Lardon!

Et il laissa tomber son bâton, qui se transforma en une longue tranche de bacon et se dressa comme un cobra en montrant des dents de chaire, poussant un sifflement rappelant l’atterrissage du beurre dans une poêle trop chaude. À quoi le premier ministre usa de ses pouvoirs baconiens pour faire de même de son sceptre, et une féroce bataille s’engagea. Si l’invocation de Louis-Philippe parvint à dévorer son adversaire, le cœur du magistrat s’était endurci, et il refusa de croire ou d’obtempérer. L’Éternel, par Louis-Philippe, soutint donc qu’il l’accablerait de plaies jusqu’à ce

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Chronique 17 : De mes premières annéesPar Louis-Philippe Pleau

Baconneries�

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qu’il consente à laisser l’umami déferler sur les papilles de la plèbe.

Ainsi, les eaux du fleuve et des lacs se changèrent en huile de fri-teuse, et nul ne put boire sans en souffrir, voire en décéder. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Puis, des porcs se mirent à envahir les maisons et les garde-robes, et à surprendre les fonctionnaires dans leur lit. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Dans les jours subséquents, les têtes des haut-placés commen-cèrent à sécréter des quantités abondantes de pellicules faites de miettes de bacon pour salade César. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Il s’en suivit que les glandes sudoripares de tous les parlemen-taires se mirent à sécréter du gras de bacon. Attirés par l’odeur, de nombreux insectes vinrent les tourmenter à toute heure, les empêchant de dormir pendant la période des questions. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Les vaches laitières personnelles des fonctionnaires se mirent à donner de la crème sure. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Des pustules et des ulcères se mirent à couvrir les corps des po-liticiens, lesquelles explosaient de gras de bacon. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Des morceaux de bacon trop cuit, durs comme le roc, se mirent à pleuvoir sur leurs têtes. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit.

Des sauterelles vinrent ravager les champs du bas peuple, qui se mit à manifester dans les rues pour que le gouvernement partage ses denrées. Mais le cœur de Harper IV s’endurcit, et il passa une loi matraque dans un projet omnibus.

Alors, une gigantesque tranche de bacon intersidérale vint éclip-ser le Soleil, et ce fut l’obscurité. Mais le cœur de Harper IV s’en-durcit.

Enfin, l’Éternel fit tomber du mur de Harper IV sa photo de la vieille reine d’une contrée éloignée. Et le premier ministre se déci-da enfin à laisser Louis-Philippe partir avec son bacon. Ce dernier en saisi assez pour remplir plusieurs caravanes, et sur son chemin il distribua la bonne nouvelle aux passants. Le peuple se mit en marche derrière lui et ensemble ils voyagèrent vers la Terre pro-mise : l’île d’Orléans. Aux abords du fleuve, ils virent que le premier ministre et ses sbires étaient à leur poursuite, armés d’injonctions et de grenades assourdissantes.

Alors, Louis-Philippe frappa le fleuve de son bâton, et celui-ci fut scindé en deux murailles de friture pour laisser passer les choisis. Ils traversèrent. Bon nombre des politiciens prirent peur devant le spectacle, mais le cœur de Harper IV s’était trop endurci, ses artères étaient bien bouchées, et il pressa l’attaque à travers le miracle. De l’autre côté, sur le rivage, Louis-Philippe s’était re-tourné. Il sentait en lui gronder la colère du Saint Lardon contre ces hommes bouchés et têtus. Il s’écria alors d’une voix forte, telle qu’un coup de tonnerre, qui résonna dans tous les mondes de la puissance de l’Éternel :

-Vous ne passerez pas!

Il frappa le sol de son bâton. Le fleuve rugit. Les murailles s’écrou-lèrent et la friteuse naturelle s’abattit sur les ministres. Il y eu un fort bouillonnement, et on vit remonter à la surface les carcasses frites de l’ancien parti majoritaire. Justice était faite, et le peuple de Louis-Philippe connu enfin la paix. Leur consommation régu-lière de bacon leur octroya une douce immortalité, et ils vécurent heureux et eurent beaucoup de cholestérol.

Sur une colline, les yeux posés sur le fleuve morbide, un colonel du Kentucky s’esclaffait goulument. Il venait d’avoir une nouvelle idée de chaîne de restauration.

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Vous aVez sûrement entendu parler de l’égalité de tous les hommes.

seriez-vous intéressés à entendre parlerde la grandeur humaine ?

Si vous aimez lire des œuvres qui ont marqué la culture occidentale et en discuter librement avec des gens qui partagent cette même passion, vous êtes invités à vous joindre au groupe de lecture du vendredi après-midi

qui est animé par Louis Lessard et Thomas Maryeski, professeurs au département de philosophie.

Au menu cette session, des œuvres de Plutarque, de Shakespeare et de Tocqueville qui vont nous introduire aux grands hommes d’hier et ainsi nous inviter à réfléchir sur l’importance et sur la possibilité de l’excellence

humaine aujourd’hui.

rencontres le vendredi à 16h00 au p-451.louis lessard et thomas maryeski

Groupe de lecture

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Notre Univers est rempli de merveilles dont l’observation est devenue possible grâce aux récentes avancées technologiques. Prenons par exemple les quasars, les parti-

cules noires et l’antimatière.

Parmi ces énigmatiques phénomènes se trouve le fameux « aspirateur du cosmos », un des objets cosmiques préféré de la science-fiction : le trou noir. Leur histoire re-monte aux travaux d’Isaac Newton sur la gravité, mais ce n’est pas avant la parution des travaux d’Einstein sur la relativité que les mathématiciens et les physiciens ac-

ceptent la possibilité de leur existence.

Le premier « trou » noir a été observé en 1971. Leur existence étant confirmée, l’étude des ces entités mystérieuses devint un domaine de recherche sérieux et concret. Au-jourd’hui, même si nous en savons plus sur les trous noirs, on ne voit encore que la

pointe de l’iceberg.

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Dangereusement attirants!L’origine des trous noirs.

par alexei yanick

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D’où proviennent les trous noirs? La majorité des trous noirs (les stellaires) se forment lorsqu’une supernova implose. Une supernova est un phénomène qui survient lorsqu’ une étoile super massive (de l’ordre de dizaines à de centaines de fois plus massives que notre Soleil) atteint la fin de sa vie, c’est-à-dire lorsque le noyau devient assez massif pour attirer les couches de gaz extérieures de l’étoile.

Cette attraction de plus en plus forte par le noyau est le résultat de l’activité nucléaire à l’intérieur de l’étoile : la fusion nucléaire d’atomes légers produit des atomes plus lourds (tel que le fer) qui iront s’accumuler dans le cœur de l’étoile, ce qui en augmente sa masse totale et donc la force gravitationnelle. Le noyau cause alors l’implosion de l’étoile, ce qui comprime de plus en plus les atomes dans son cœur. L’espace entre les particules se réduit et des électrons entrent en contact avec des protons pour former des neutrons. À un certain point, l’implosion cesse et l’énergie de cette intense compression est alors relâchée d’un coup, ce qui crée une immense explosion. C’est une supernova.

Souvent, au centre de cette explosion reste ce qu’on appelle une

« étoile à neutron », une étoile qui émet peu de lumière et qui est formée presque uniquement de neutrons. Toutefois, il arrive parfois que la matière du noyau continue à être comprimée : on obtient un point infiniment petit avec une masse infiniment grande, soit une singularité. C’est ainsi que la plupart des trous noirs naissent.

Des scientifiques pensent maintenant qu’il se pourrait qu’au lieu d’avoir une supernova, l’étoile implose complètement en son centre. Ils ont nommé ce phénomène « Unnova ». Ce phénomène se produirait lorsque la masse du noyau passe une valeur cri-tique.

Finalement, je tiens à vous rassurer en vous disant qu’il existe seulement quelques billions de ces aspirateurs cosmiques, qui voyagent au travers le cosmos à des vitesses astronomiques et qui ont tendance à détruire tout ce qui se trouve sur leur pas-sage. Qui sait, peut-être qu’un jour une de ces merveilles croi-sera notre orbite!

Un trou noir est une entité cosmique qui possède une gravi-té si intense que même la lumière ne peut s’en échapper. Pour mieux comprendre les trous noirs, les scientifiques utilisent deux termes afin de désigner deux éléments significatifs quant aux trous noirs, soit la singularité et l’horizon des évènements.

La singularité est un point infiniment petit au centre du trou noir en lequel toute la masse de ce dernier est concentrée. Ce point est donc d’une densité infiniment grande : il est la source de la gravité du trou noir. L’horizon des évènements représente une limite tridimensionnelle en forme de sphère centrée autour de la singularité. Lorsque la matière traverse cette limite, elle ne peut plus échapper à la gravité du trou noir. Ainsi, l’horizon des évène-ments, en version simplifié, est le point de non retour pour toute chose, même pour la lumière.

On les appelle d’ailleurs des « trous noirs »parce qu’ils ne sont pas directement observables puisqu’ils « absorbent » la lumière. Pour mieux se les représenter mentalement, on devrait plutôt les appeler « sphères noires » afin de faire ressortir leur aspect sphérique.

Avant de parler de leur origine, spécifions qu’il y a plusieurs types de trous noirs, soit les super massifs, les quantiques et les stel-laires. Les super massifs sont des trous noirs immenses dont la masse peut atteindre quelques billions de masses solaires; ils se retrouvent généralement au centre des galaxies. En effet, notre propre galaxie, la Voie Lactée, tourne autour d’un trou noir su-per massif. Dans le cas des trous noirs quantiques, c’est tout le contraire : ils sont minuscules, voir aussi gros qu’une particule de base, comme un proton.

Des lois mathématiques amènent les scientifiques à penser que ces objets hypothétiques apparaissent et disparaissent très rapi-dement dans l’univers. Finalement, il y a les trous noirs stellaires, c’est-à-dire les trous noirs les plus communs qui sont d’ordre de quelques masses solaires à quelques centaines de masses so-laires. Ce sont les trous noirs « normaux » si on veut, ceux qu’on voit dans les films, les magazines et les programmes scientifiques.

Le trou noir :c’est quoi?

Formation

des singularités

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existe-t-il vraiment? Par marie BeauLé

Vous savez, quand le cœur bat tellement fort que l’on pense qu’il va exploser, que nos mains deviennent moites et que la seule chose que l’on voit c’est lui ou elle. Est-ce réellement de l’amour ou ça n’arrive que dans les contes de fées?

L’amour existe, mais ce n’est pas si simple. C’est un sentiment qui se travaille chaque jour par de petits gestes autant au niveau individuel qu’en couple. Je ne vous dirais pas ce qu’il faut faire, mais je peux dire ce que je pense des relations. Je pense que le premier ingrédient à l’amour est le désir, la passion, parce que nous sommes des êtres humains, mais aussi des ani-maux.

Ce n’est pas très romantique, mais au départ, on ne connait pas la personne, mais elle nous plaît. Les femmes cherchent le mâle ultime tandis que les hommes cherchent une femme qui pourra leur faire de beaux et forts enfants. Sans ça, il n’y a tout sim-plement pas de couple. S’aimer n’est pas, non plus, quelque chose à prescrire.

C’est la base de toutes les relations. Souvent, quand on ne s’aime pas, on recherche l’amour partout, dans tout, parce que l’on n’arrive pas à combler le manque au fond de nous. La personne aimée devient alors notre réservoir d’amour, certains couples tiennent, d’autres

non. C’est aussi souvent cause de doutes et de conflits. On ne s’aime pas, on doute alors que la personne nous aime aussi. Il y a aussi quelque chose. Souvent, on a tendance à penser que tout sera facile, comme dans les fameux « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », mais chaque personne vit et change. C’est souvent ce qui se passe. Les gens s’éloignent parce qu’ils ne pensent pas toujours qu’il faut faire attention. Il faut s’aimer, mais aussi laisser de la place à l’autre et à nous. Continuer à vivre, même si la personne n’est pas à côté de nous.

En gros, une relation de couple n’est pas facile, mais l’amour, le vrai existe. Il ne faut pas l’attendre, il faut se laisser vivre, fêter et faire des erreurs. L’amour est comme un papillon; si on court après, il s’envolera, mais si on ne l’attend pas, il se déposera sur notre main et il nous montrera toutes ses magnifiques couleurs. Lais-sez-vous aimer.

l’amour, le Vrai

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L’orphéon,Par marie-Ève ForTier

un concept littéraireinusité

«cinq auteurs, cinq styLes, cinq romans, cinq étaGes,

un bâtiment : L’orphéon.»L ’Orphéon. Déjà, le nom est spécial, peu commun, inattendu.

Cette toute nouvelle collection, lancée par les éditions VLB, est justement à la hauteur de son titre.

Le concept de départ, d’ailleurs très original, était de regrou-per plusieurs artistes québécois reconnus pour un projet se-mi-collectif. VLB a donc mandaté l’auteure Véronique Marcotte de trouver quatre autres membres. Elle a su choisir avec soin ses coéquipiers : Stéphane Dompierre, Roxanne Bouchard, Geneviève Jannelle et, le dernier mais non le moindre, Patrick Sénécal. Ainsi furent mélangés les talents de cinq écrivains aussi variés que talentueux.

Les membres de l’équipe étant regroupés, le projet put prendre son envol. Aux dires de Patrick Sénécal et de Stéphane Dom-pierre, interrogés par la chaîne de nouvelles Radio-Canada, on attribua à chacun, ou plutôt chacun lutta pour un étage du bâtiment fictif qui regrouperait, une fois le produit fini, les cinq histoires des auteurs. Ces derniers, étant invités à partager certains éléments de leurs romans avec les autres, écrivirent pourtant individuellement chacun des livres. C’est pourquoi cette collection peut être lue partiellement ou encore dans n’importe quel ordre. Cependant, on peut voir apparaître des personnages communs, comme le gardien de sécurité du bâ-

timent, et il arrive que les personnages se rencontrent ou se parlent. Il est donc très intéressant de tout lire afin d’appré-cier les liens complexes qui entrelacent les histoires à mesure qu’elles progressent.

Les écrivains ont réussi ce tour de passe-passe en se rencon-trant approximativement une fois par mois, ce qui a permis une cohésion des intrigues. Cependant, il est à noter que ceux-ci ont spécifié que les histoires en tant que telles n’étaient pas réellement reliées. Tout de même, il s’avère intéressant de lire cinq romans se déroulant au même endroit. En effet, on peut ainsi pénétrer beaucoup plus profondément dans cet univers littéraire, rendu plus vraisemblable et tangible par ces petits détails qui, d’une histoire à l’autre, prennent peu ou beaucoup d’importance.

L’Orphéon constitue donc une pièce de choix autant pour les friands de lecture que pour les moins habitués. Cette collec-tion, fortement recommandée par l’auteure de cet article, est disponible dans sa totalité depuis le mois dernier, pendant le-quel sont sortis les romans de Patrick Sénécal et de Véronique Marcotte, dont les titres sont, respectivement, Quinze minutes et Coïts.

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L ’individualisme est cette tendance occidentale étrange qui consiste à considérer les droits d’un individu comme étant supé-rieurs à ceux de la société. En plus de donner à l’être humain un caractère unique et spécial, l’individualisme lui offre une indépen-dance sociale.

L’être humain moderne croit alors qu’il est essentiel au bon fonc-tionnement de la société, alors qu’il n’est qu’un animal banal fai-sant parti d’une tribu comme une autre, alors que sa place n’est que quantitative et non qualitative. Dans cet ordre d’idée, la so-ciété se doit de primer à l’individu. Pourtant, c’est la société qui permet la survie de l’individu et non l’inverse.

L’animaL humanisé

L’homme a besoin de la société. Non pas pour vivre, mais plutôt pour bien vivre. Ce besoin de l’être humain n’est pas nouveau, mais voilà qu’il a été récemment remis en question par la menace qu’est l’individualisme. Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin dans le temps pour se souvenir d’une époque où la cohésion sociale régnait. Pensons seulement à la classe ouvrière du Québec des années 1880. Les ouvriers vivaient, certes, dans la misère sur les plans de l’économie, de l’hygiène et de la sécurité. Cependant, le sentiment d’appartenance à une classe bien précise rendait la situation moins difficile. On se serrait les coudes lorsque néces-saire, on « prenait son trou » quotidiennement et on connaissait la place qu’on possédait dans la société : on connaissait nos droits autant que nos devoirs.

L’individualisme rend la chose beaucoup moins simple. C’est l’ère de la valorisation des droits et de l’oubli des devoirs. On ne ressent plus aucun sentiment d’appartenance envers notre communauté. On ne sait même plus réellement ce qu’est une collectivité, ce que ça fait de ressentir un « nous », cette entité qui était auparavant omniprésente pour l’homme.

LEs « jE-mE-moi »

De nos jours, l’individualisme est renforcé par la « mise en scène de soi-même » dans les médias sociaux tels que Youtube et Facebook. L’être humain est au centre de l’attention : il crée lui-même l’information et les sujets de discussions de l’actualité. Il croit alors égocentriquement qu’il possède une valeur spéciale et que ses opinions valent la peine d’être écoutées. Désolée, chers individualistes, mais vous n’êtes pas « spéciaux ». Lorsque vos parents vous ont dit quand vous étiez petits que vous aviez une magie unique en vous, ils vous ont honorablement menti. Nous ne sommes que des animaux humanisés, que de minus-cules pièces servant à faire fonctionner l’immense engrenage qu’est la société. Mais une pièce est si facilement remplaçable de nos jours qu’on ne peut dire d’elle qu’elle est indispensable ou qu’elle possède une valeur particulière, n’est-ce pas?

unE construction sociaLE artificiELLE

L’individualisme encourage aussi l’homme à se rebeller contre sa propre société et inévitablement contre la majorité. L’indivi-dualisme a créé dans les récentes décennies un désir profond chez l’homme de ressortir du lot pour prouver son individuali-té. Puisqu’être dépendant à une société, c’est être homogène à celle-ci et donc n’avoir aucune valeur particulière, l’humain préfère prouver son indépendance en remettant en question l’autorité advitam eternam…

Le printemps érable québécois l’a bien prouvé : les jeunes mo-dernes croient désormais que pour se faire entendre, il faut se rebeller et beaucoup d’individualistes y trouvent leur compte sans même avoir le cœur à la cause. L’individualisme se résume à la solitude ce qui entraîne une détresse importante dans la jeune population. Ces jeunes esseulés ont vu dans le printemps érable, que je ne critique pas de façon intrinsèque, un moyen de créer un nouveau « nous » leur donnant des points de repères sécurisants.

Le problème n’est nullement dans la cause, mais plutôt dans le fait que les solutions actuelles les plus faciles pour rallier des individualistes en quête instinctive d’un groupe sont la rébel-lion, le mécontentement et le rejet des normes majoritaires. Bref, ne connaissant plus que le désordre social, ils l’alimentent lorsque nécessaire. Le véritable et pur « nous » leur est incon-nu, lui qui pourtant éviterait tout ces chaos sociaux.

L’individualisme est donc malsain. Il encourage le désordre, donne raison aux égocentriques et déconstruit la société. Il mènera l’homme à sa perte prochainement. Il cause les pires maux de l’Occident moderne. Il pousse même à faire croire à une jeune journaliste imbue d’elle-même qu’elle peut écrire un article sur l’individualisme comme si elle croyait posséder la vé-rité absolue du haut de ses dix-neuf ans de vie…

La destructiondu au proFitduPar audraY LanGevin

« je »« NOUS »

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l’im-proVi-sationharmo-nisee

Par anne SHirLeY LeBeL

iLs sont

surprenantsCes méconnus/ populaires mélomanes du comité Scherzo. Le 23 février dernier, un match d’improvisation musicale s’est tenu au café Wazo. Évidemment, j’y étais. Une seule chose à dire : im-pressionnant. Dans un match d’improvisation régulier, on assiste souvent à des tentatives de certains joueurs de supplanter tota-lement l’équipe adverse dans les mixtes, mais en improvisation musicale, celui qui s’adapte le mieux aux autres tout en ajoutant ses propres couleurs au jam est celui qui, au final, remporte le vote du public. Ainsi, on est témoin d’une compétition, certes, mais d’une coopération et d’une fusion des styles qui rendent les deux équipes également pertinentes et participatives sur le jeu.

Ce qui est le plus notable, à mon avis, est la grande variété d’ins-truments utilisés par les improvisateurs. Pour ne nommer que ceux que j’ai entendus, il y avait de la guitare sèche, électrique et basse, un xylophone, des saxophones, une flûte traversière, un violon, un violoncelle, un djembé, une flûte à bec, un clavier élec-trique, une mandoline (ou une petite guitare qui avait l’air d’une mandoline) et même une cloche à vache!

D’un autre côté, les catégories sont très variées et contribuent beaucoup à conserver l’ambiance festive qui ne meurt jamais au fil de la soirée. Avant l’entracte, nous avons assisté à l’expérimen-tation d’un nouveau genre d’improvisation : le chant d’un poème sur un thème musical adapté. On a eu droit à du Nelligan et à du

Félix Leclerc pour initier cette catégorie. Le « cinéma-muet » (les improvisateurs doivent s’adapter aux actions des personnages de court-métrages présentés sur un écran) a aussi été imposé et c’était ma foi très amusant. Le défi le plus difficile qui a été relevé a certainement été l’intégration du jazz et du screamo infligée par les arbitres à l’équipe des Bleus. Personne ne l’avait vu venir, mais ça sonnait bien!

Au final, les deux équipes qui étaient auparavant demeurées in-vaincues, les Jaunes et les Bleus, se sont affrontées jusqu’à être départagées par la marque de 8 à 6 en faveur des Bleus. Trois personnes se sont démarquées lors de la partie. Simon Voyer a remporté la troisième étoile du match, la deuxième a été dé-cernée à Philippe Grant et la première a été donnée à Benjamin Tremblay-Auger pour sa performance hors du commun.

À qui aura assez de temps pour un interlude musical, je vous conseille fortement d’y aller le 5 mars prochain!

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Par FéLix rivardT

Bonjour à vous mes amis aujourd’hui je vous ferai voyager dans le secteur Koprulu à la découverte du jeu de stratégie le plus vendu de tous les temps. Vous avez compris, nous parlerons du chef-d’oeuvre de Blizzard : Starcraft.

Comment parler de Starcraft sans prendre un moment pour parler de son créateur? Fondé en 1991 sous le nom de Silicon & Synapse, c’est en 1993 que la compagnie changera de nom pour Blizzard. Ce changement de nom signifiera le début de trois licences phares du monde vidéoludique, je parle ici des War-craft, Starcraft et Diablo. Si Diablo est la référence du Hack and, Slash, Warcraft et Starcraft sont devenus des références du jeu de stratégie en temps réel, tout en réussissant à ne pas se faire de l’ombre l’un à l’autre, car même s’ils font partie de la même famille, les deux franchises se concentrent sur deux aspects bien différents.

Si les héros de Warcraft avec leur gestion de l’expérience, des capacités et des objets sont centraux, ce sont les stratégies, la gestion des ressources et la capacité à deviner les mouvements de son adversaire qui font de Starcraft le monument qu’il est. Il est donc logique qu’au moment de créer un jeu en ligne massive-ment multijoueurs ou MMORPG en 2004, ce soit la licence War-craft qui fut choisie pour devenir l’immense World of Warcraft qui n’est désormais plus à présenter.

Le développement de Starcraft commence en 1995, peu après la sortie de Diablo et les fans sont rapidement excités par l’ar-rivée d’une nouvelle licence. Malheureusement, les premières images issues des versions alpha de Starcraft ont vite fait de décevoir les fans. Même interface que Warcraft 2, même moteur graphique, même ambiance et Blizzard a même pensé y inclure ses orques. Ces trop nombreuses comparaisons leur valurent un très fort refroidissement de la part du public, mais aussi le titre fut surnommé «Warcraft in space».

Fort heureusement, au fil des versions, le jeu acquit sa propre identité, ses propres moteurs graphique et physique, bref sa propre identité. Mais ces ajustements furent longs, aussi le jeu ne sortit que le 31 mars 1998 sur PC et en juin 2000 sur N64.

Certains fans trouvèrent ce temps d’attente si long qu’ils fon-dèrent le site internet Opération C.W.A.L pour «Can’t wait any longer» où ils inventaient des histoires les mettant en scène dans lesquelles ils tentaient de se procurer une version jouable de Starcraft. Blizzard leur rendra d’ailleurs hommage dans les crédits, mais également en faisant de Operation CWAL un code de triche permettant d’accélérer la création des unités. Il est à noter que Blizzard continua d’apporter de l’équilibrage à Star-craft jusqu’en 2009 avec la version 1.16.1

Blizzard a également su doter son bébé du meilleur éditeur de carte pour l’époque, si bien que des jeux comme les «Tower De-fence « et «League of Legend « ont vu le jour dans l’éditeur de Starcraft dans des cartes dites UMS pour «Use map setting».

Dès sa sortie, Starcraft fut un immense succès battant tous les records de vente en 1998 et 1999, mais c’est uniquement en 2000 avec la fondation de la KeSPA, la Korea e-Sports Asso-ciation, que Starcraft devint un phénomène. Dès lors, la scène compétitive professionnelle de Starcraft était née et depuis, c’est chaque année plusieurs centaines de milliers de dollars qui sont distribuées en prix aux joueurs professionnels, répartis en équipe à travers le monde lors de différents tournois comme les MLG, le GSL, le NASL ou encore le KSL.

Difficile de décrire un tournoi de Starcraft autrement que comme un superbowl du jeu vidéo où les fans viennent à la fois pour les joueurs, mais aussi pour les commentateurs qui sont désormais aussi des personnalités avec leurs fans à eux. Il suffit de jeter un coup d’œil aux pages Facebook ou Youtube de gens comme Huskystarcraft, Day [9], TotalBiscuit ou Tasteless pour s’en rendre compte.

Avant de vous parler du jeu en lui-même, je me devais de vous faire voir l’impact qu’il a eu, ainsi que ce qu’est devenu Starcraft aujourd’hui. La prochaine fois, nous nous attaquerons au jeu.

Starcraft - partie 1

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Ah, l’hiver. Non, je n’écris pas un article pour vous parler de ma haine profonde envers le froid et la glace, surtout quand je dois me lever tôt pour aller en cours… En fait, j’aurais bien aimé vous informer sur tous les défauts de ces fléaux, mais cela ne serait que peu pertinent. Du moins, encore moins que d’habitude! J’ai pourtant au moins une raison qu’il est intéressant d’expliquer : l’hiver est une saison où l’hô-pital devient une destination fréquente, surtout pour les enfants en bas âge et les personnes âgées, et ce, pour des causes aussi diverses que la grippe, les otites et autres infections. Et cette année ne fait pas exception, bien au contraire! J’imagine que vous en avez entendu parler, des engorgements dans les hôpitaux? Effective-ment, les salles d’attente sont pleines, les places pour les soins de longues durées dans les hôpitaux se font rares, pour ne pas dire inexistante, et un manque d’infir-mières se fait ressentir.

Manque, réellement ? Où n’est-ce pas plutôt de la mauvaise volonté ? En fait, en Outaouais, par exemple, alors que plusieurs infirmières sont dis-ponibles pour travailler, elles ne sont pas embauchées, car placées par une agence. C’est-à-dire qu’elles travaillent dans le privé, et donc, qu’en plus d’être payées à la journée, elles n’ont pas non plus de régimes de retraite et, etc. Pourtant, les hôpitaux préfèrent se passer de mains d’œuvre plutôt que de faire appel à elles, tout ça parce que ses infirmières font partie du système que l’on dit privé. Il faut savoir, aussi, que les hôpitaux, lorsqu’ils en-gagent des infirmières dans certains services tels que la chirur-gie, doivent donner à celles-ci une formation qui peut durer jusqu’à 9 mois, ce qui est passablement long.

Je veux bien que le système soit public, mais présentement, beau-coup plus de gens pourraient être soignés si des hôpitaux faisaient justement plus affaire avec des agences de placement. Les chirurgies arrêteraient d’être reportées. À l’hôpital régional de Windsor, ce sont quatre chirurgies non urgentes qui ont dû l’être, ce qui n’était jamais ar-rivé. Et ce, à cause de quoi ? De la pénurie des infirmières...

Est-ce forcément une bonne chose de vouloir à tout prix un système entiè-rement public? Des fois, ne faut-il pas savoir lâcher la bride, surtout quand cela nous confère une meilleure qualité de soin ? En attendant, les hôpitaux sont sur-engorgés, les patients attendent des heures pour être soignés, et de nombreuses infirmières patientent derrière un téléphone pour qu’on les appelle…

Ah oui. Et il y a aussi nos chers candidats à la chefferie du PLQ (communément appelé Parti Libéral du Québec), qui essaient de récolter des voix de par leurs propositions. Moreau et Bachand, sur le sujet de la santé, se démarquent bien et sont pour le privé, tandis que Couillard, lui… Et bien, on se serait attendu à mieux de la part d’un ancien médecin ET ministre de la santé.

l’hiver ou comment une pénurie n’en n’est pas une Par mYLÈne BeuCHée

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SaraH TardiF

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Meilleur filM : • Amour• LifeofPi• Argo• Lincoln• BeastsoftheSouthernWild• SilverLiningsPlaybook• DjangoUnchained• ZeroDarkThirty• LesMisérables

Meilleur aCteurDans un rôle prinCipal : • BradleyCooper-SilverLiningsPlaybook• DanielDay-Lewis-Lincoln• HughJackman-LesMisérables• JoaquinPheonix-TheMaster• DenzelWashington-Flight

Meilleur aCtriCeDans un rôle prinCipal : • JessicaChastain-ZeroDarkThirty• JenniferLawrence-SilverLiningsPlaybook• EmmanuelleRiva-Amour• NaomiWatts-TheImpossible• QuvenzhanéWallis-BeastsoftheSouthernWild

Meilleur aCteurDans un rôle De soutien : • AlanArkin-Argo• RobertDeNiro-SilverLiningsPlaybook• PhilipSeymourHoffman-TheMaster• TommyLeeJones-Lincoln• ChristophWaltz-DjangoUnchainedt

Meilleur aCtriCeDans un rôle De soutien : • AmyAdams-TheMaster• SallyField-Lincoln• AnneHathaway-LesMisérables• HelenHunt-TheSessions• JackiWeaver-SilverLiningsPlaybook

Meilleur filM D’aniMation :• Brave-MarkAndrewsandBrendaChapman• Frankenweenie-TimBurton• ParaNorman-SamFellandChrisButler• ThePirates!BandofMisfits-PeterLord• Wreck-ItRalph-RichMoore

Meilleur réalisateur:• MichaelHaneke-Amour• BenhZeitlin-BeastsoftheSouthernWild• AngLee-LifeofPi• StevenSpielberg-Lincoln• DavidO.Russell-SilverLiningsPlaybook

Meilleur filM étranger:• Amour,Autriche• Kon-Tiki,Norvège• No,Chili• ARoyalAffair,Danemark• WarWitch,Canada

nominations aux Oscars 2013

Voici un aperçu des nominations dans quelques catégories. La céré-monie des Oscars aura lieu le 24 février. C’est un rendez-vous à ne pas manquer!

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Nul n’est à l’abri des histoires de fantômes, pourtant, elles donnent l’impression de toujours se produire dans un endroit terriblement lointain. Sauf que la mort frappe où bon lui semble, y compris dans la belle province de Québec ! Septique ou non, certains lieux ont gagné une réputation de maison hantée dans le voisinage. À Trois-Pistoles, il existe un ancien poste de trans-fert pour les marins, aujourd’hui en ruine, qui était, à l’époque, un endroit de prédilection pour les beuveries et les bagarres.

Or, l’une de ces soirées arrosées s’est finie tragiquement par un homicide dont le cadavre aurait été enterré au sous-sol pour faire disparaitre les preuves. Cependant, on raconte que l’es-prit du défunt s’acharnait à mettre le désordre et à émettre des bruits épouvantables jusqu’à la découverte de son corps... Vrai ou non ? Qui sait !

Il y a également l’asile de Sainte-Clothilde (appelé aussi Maison Notre-Dame-de-la-Chesnaie) qui fut construit en 1939 pour servir de monastère aux missionnaires du Sacré-Cœur. Avec le temps, l’habitation fut reconvertie en centre de réadaptation des handicapés mentaux. Un incendie tragique frappa l’endroit en décembre 1958, faisant quelques morts au passage.

Trente ans plus tard, le sort s’acharne et un deuxième incendie est déclaré au dernier étage de l’édifice en janvier 1988, faisant le triple de morts cette fois. L’institution tomba alors dans les mains d’une autre ségrégation religieuse qui abandonna très vite les lieux, faute de ne pas s’y sentir à l’aise, déclarant entendre

des plaintes venant des murs et voyant des ombres derrière les fenêtres.

Une autre maison hantée est bien connue dans la région, il s’agit de l’auberge Le Saint-Gabriel, dans le Vieux-Montréal. L’éta-blissement bâti en 1754 serait soi-disant l’auberge la plus vieille d’Amérique du Nord. De plus, l’endroit abriterait le fantôme d’une jeune fille qui aurait été brûlée vive dans des circonstances nébuleuses. La jeune fille hanterait les murs de l’endroit, plus précisément le 3e étage. Des employés et plusieurs autres per-sonnes l’auraient aperçu sous la forme d’une ombre, d’une sil-houette blanche ou en apparition complète. Certains prétendent même l’avoir prise en photo. Pour se rapprocher un peu de la ville de Québec, il existe un endroit mondialement connu pour son attrait touristique et ses fantômes, c’est-à-dire, le Château Frontenac.

Le réputé hôtel ouvre officiellement ses portes en 1893. Depuis, des clients de toutes sortes et d’origines disparates racontent avoir vu le fantôme d’une femme en chemise de nuit blanche se promener dans les corridors et à l’intérieur des chambres. Mais encore, il paraîtrait que le spectre de Louis de Buade, comte de Frontenac et gouverneur de la Nouvelle-France à la fin du 17e siècle, aurait été aperçu dans le château bien des années après son décès. Apparemment, il rechercherait sa fiancée, absente au moment de sa mort, en 1698. Bref, les phénomènes paranor-maux en lien avec le monde des esprits au Québec n’est pas un sujet si rare après tout !

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par Virginie Beauchesne-Michaud

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reconnaître La vérité pour se réconciLierPar an-LaurenCe HiGGinS

le dossierdes pensionnatsLa création des pensionnats pour en-fants autochtones et les atrocités qui s’y sont déroulées font partie des évè-nements historiques les plus honteux de l’histoire canadienne. Bien que la majorité de la population méconnaisse grandement le sujet, ceux qui y sont seulement initiés ne peuvent que rou-gir devant les actes du gouvernement canadien et des institutions religieuses du dernier siècle envers les commu-nautés issus des Premières Nations La Commission de vérité et conciliation (CVR) fut crée en 2008 dans le but de recueillir des témoignages sur les évènements passés relative aux pen-sionnats, d’offrir une tribune ouverte aux anciens pensionnaires et autres individus concernés pour s’exprimer et de sensibiliser le Canada au grand complet sur une partie méprisable de sa propre histoire.

Ce fut main dans la main que les au-torités religieuses et le gouvernement canadien établirent les premiers pen-sionnats en 1883, destinés à éradi-quer la culture des communautés in-digènes jugées inférieure à la nôtre, en la détruisant à la racine. En 1920, la fréquentation de ces établissements devint obligatoire pour tous les au-tochtones entre six et quinze ans. « Tuer l’indien dans l’enfant » était le mot d’ordre : ceux qui ne furent pas laissés de plein gré par leurs parents aux pen-sionnats furent pris de force pour être envoyé parfois à des centaines de ki-lomètres de leurs familles, les privant ainsi de tous repères non seulement culturels, mais également affectifs.

On leur confisqua leur héritage en les pu-nissant sévèrement s’ils étaient surpris à parler leur propre langue ou en train de déroger aux coutumes de la sainte culture occidentale. Tout cela sans compter la né-gligence et les crimes de violence physique, psychologique et sexuelle. Certains pen-sionnats détenaient un horrifiant taux de mortalité allant jusqu’à 50% en raison de l’insalubrité des lieux, et la violence qui y régnait apparemment régulièrement a lais-sé des blessures qui sont encore palpables aujourd’hui. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996. L’évidence ne peut être ignorée plus longtemps : le Canada a procédé à un ethnocide jusqu’à tout récem-ment.

En juin 2008, la Commission de vérité et de conciliation a été créée, dont les travaux se poursuivront jusqu’en 2014. Accueillie par les uns avec soulagement et par les autres avec scepticisme, ses objectifs sont variés et bien-intentionnés, bien qu’ambi-tieux. En tentant de mettre tout en œuvre pour permettre à ceux qui le désirent, par-tout au Canada, de s’exprimer librement lors d’évènements publics sur leurs expé-riences relatives aux pensionnats, la Com-mission espère participer à un certain pro-cessus de reconnaissance des canadiens et

de guérison des individus touchés, et donc des communautés.

En fait, les témoignages des participants se-ront non seulement diffusés, mais ils seront également conservés dans un centre de re-cherche et d’archives public qui devrait être mis en place avant la fin de la Commission et qui devrait lui survivre. L’objectif ultime n’est rien de moins que d’améliorer les re-lations entre les communautés issues des Premières Nations et le gouvernement du Canada. Il n’y a rien qu’à penser à la chef Spence et à l’actuel mouvement Idle No More pour comprendre que le défi est de taille.

Le mandat de la CVR prévoit qu’elle pro-duise un rapport de ses recherches et des recommandations destinées au gouverne-ment. Reste à savoir si le gouvernement en place lors de la divulgation des recomman-dations les prendra au sérieux. La marche vers la reconnaissance sera longue et n’est pas gagnée d’avance, mais le travail ne fait que commencer, Qui aurait cru, en 1920, que les élèves des pensionnats auraient une tribune pour raconter ce qui s’y produisait?

Pour plus d’informations : www.trc.ca ou le canal TheTRCCanada sur Youtube

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DuVirtuelau réel

la peur Du jeu ViDéo violentest-elle fonDée ou un résultat

D’une propaGanDe Mal-inforMée?

par pier-olivier Bourque

Il semble que le nouveau souffre-douleur des parents apeurés est l’industrie du jeu vidéo. Qui est-ce que les lobbyistes aiment pointer du doigt quand des tragédies comme celle de Newtown se produisent? Ce sont ces infâmes compagnies de production de plateformes de divertissement interactives. Alors, est-ce que nous sommes en train de conditionner nos enfants à deve-nir des durs criminels au sang froid?

Je ne crois pas. En fait, plusieurs équipes de recherches come le Centre de Santé Mentale de la faculté de médecine de Har-vard, une petite université dont vous avez peut-être entendu parler, nous disent qu’il n’y aucun lien à faire entre les jeux vidéos et les comportements violents observés chez certains enfants. Il va sans dires que les comportements en question incluent les tueries de masse dans les écoles.

Aussi, une grande majorité des études démontrant les effets néfastes des jeux vidéo ont été accusé de manque d’intégrité intellectuelle et d’usage de méthodologies douteuses.

Alors, pourquoi certains chercheurs, parents et figures po-litiques s’acharnent-ils à blâmer les jeux vidéos pour les flagrants problèmes sociaux de notre jeunesse. Je crois qu’il s’agit plutôt d’une situation comme nous l’avons vu auparavant avec l’opposition de l’Église aux nouveaux styles de musiques (comme le rock and roll par exemple).

En d’autres mots, ce conflit me semble plutôt un résultat d’un manque d’information accentué de préjugés et de corrélations tirées par les cheveux. C’est un conflit générationnel, une ten-tative futile des générations passées de s’assurer que leurs préférences de divertissement soient conservées par les plus jeunes. Comme Penn Gillette l’a si bien dit dans son émission adéquatement nommée « Bullshit ». Si les générations plus vieilles avaient grandi en jouant aux jeux vidéos et que les plus jeunes avaient commencé à jouer au football et au hockey pour

s’amuser, il est probable que les parents de ceux-ci auraient été affolés et aurait commencé à s’en prendre aux sports. Qui plus est, ces sports ont fait plus de morts sur le terrain que toutes les tueries scolaires qui ont eu lieu depuis l’avènement du divertissement virtuel. Sans compter le fait que certains de ces sports ne découragent pas tout à fait les actes de violences comme les bagarres.

Finalement, la peur du jeu vidéo violent me semble plutôt le résultat d’un manque de compréhension et d’appréciation pour cette magnifique forme d’art et de divertissement. Par contre, il est vrai que l’abus de celui-ci peut mener à des problèmes de dépendance et d’isolement social ( je vous en parle d’expé-rience personnelle), des facteurs qui peuvent mener au déve-loppement de maladies mentales.

Donc, je ne crois pas que le rôle des parents soit d’enlever toutes formes de violence des jeux vidéo mais de contrôler l’usage de ceux-ci et d’exposer leurs progénitures à d’autres formes de divertissement.

D’autre part, il est vrai que nous témoignons d’une montée de violence et de problèmes mentaux dans notre jeune population mais je ne crois pas que la censure du divertissement soit la réponse à tous nos maux sociaux; je crois plutôt qu’une ana-lyse objective des failles sociales serait plus adéquate qu’une chasse aux démons qui a pour but de brimer nos libertés d’ex-pression et intellectuelle.

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Il ne suffit que d’ouvrir la radio ou de regarder quelques block-busters au cinéma pour se demander si tout n’est qu’un «re-make» ces temps-ci. Après avoir écouté l’excellente série Every-thing is a remix, force est de constater que c’est le cas.

Everything is a remix ne s’apparente en rien à un vieux mélomane ou un hipster qui critique la musique populaire d’aujourd’hui pour son manque d’originalité. Ce web documentaire d’une tren-taine de minutes retrace plutôt le concept même de la création : la collecte, la transformation et la combinaison d’information.

En explorant les univers de la musique, du cinéma, des inventions techniques et même celui du vivant, Kirby Ferguson démontre que la copie est non seulement omniprésente, mais inévitable. Il s’agit de la manière dont notre cerveau apprend et dont la pen-sée se développe. Les nouvelles idées évoluent toutes à partir des anciennes par la copie, la transformation, la combinaison ou par un joyeux mélange.

Toute cette information parfois assez théorique est toujours soutenue par une riche banque d’exemples qui rend le tout captivant, facile à suivre et impressionnant. Le documentaire a également quelque chose de fascinant en ce qu’il engage une réflexion sur notre rapport avec les idées en société et en tant qu’individu.

Aux termes des deux ans qu’a duré l’aventure, la série a été vue plus de 4 millions de fois, gage de sa qualité exceptionnelle. In-trigué?

Visite www.everythingisaremix.info pour écouter la série.

éCriT eT remixé Par maxime PeLLeTier

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everythingis a remix

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Footloose, Clash of the Titan, Texas Chainsaw Massacre, Bat-man, Freaky Friday, King Kong; la liste est longue. Comme vous l’avez sûrement constaté, Hollywood semble envahit par un be-soin toujours plus grandissant de remettre au goût du jour des films populaires des années 50 à 90. Pourtant, cette mode de tout refaire ce qui a déjà été fait ne semble pas avoir fait l’unani-mité du public dans les dernières années.

Nous nous ne le cacherons pas, de nombreux films sont inspirés de la littérature ou bien d’histoires vraies; plusieurs cinéastes s’inspirent de leurs coups de cœur littéraires (ou bien ceux du public…pour ne pas nommer Twilight et Fifty Shades of Grey) ou de faits vécus afin de produire un film. Cependant, la tendance des derniers temps est sans contredit de faire des remakes de tous les succès hollywoodiens, au grand désespoir des ciné-philes comme moi qui ressentent le besoin de voir davantage de créativité du côté d’Hollywood.

Cette impression de toujours revoir la même chose, mais avec des acteurs plus jeunes (et souvent oscarisés) se fait de plus en plus sentir lorsque l’on va au cinéma. C’est le cas du remake de la magnifique histoire de The Great Gatsby, une œuvre qui a été reprise à l’écran pas moins de cinq fois, et qui sera au cinéma en-core une fois en mai avec Leonardo Dicaprio dans le rôle princi-pal. La même chose se répète avec Carrie, le succès des années 70, inspiré d’un roman de Stephen King et qui sera également de retour sur nos écrans prochainement.

Par contre, s’il y a une catégorie de film qui remporte haut la main la palme des remakes, c’est sans doute celle des films d’horreur. Combien de films de cette catégorie ont bien pu être refait dans les dernières années? Beaucoup. Combien d’entre eux ont été à la hauteur de l’original, ou du moins, ont connu un certain succès? Très peu. Malgré tout, les producteurs ne peuvent s’empêcher d’investir dans ces films, les réalisateurs de réaliser ces derniers et les acteurs, de jouer un rôle qui a été repris à maintes reprises. Amityville, Texas Chainsaw Massacre,

The Omen, The Exorcist, Halloween et The Last House on the Left sont des exemples flagrants qu’Hollywood ne semble plus avoir d’inspiration quant à de nouvelles histoires qui donne froid dans le dos.

Ce cruel manque de créativité et d’inspiration se fait aussi sentir dans la catégorie des films de super héros qui ne manque pas de faire des remakes des aventures de nos surhommes préférés tels que Batman, Superman et Spiderman, lesquels n’ont cessé, malgré tout, d’avoir du succès dans les salles de cinéma.

Hollywood ne se débrouille pas uniquement dans les remakes de ses propres films, mais également dans les remakes de films étrangers. Que dire du remake américain de David Fincher du film Millénium qui est sorti en salle très exactement trois ans après la version originale suédoise? Quant à moi, même si l’adaptation de David Fincher était solide, celle-ci n’était aucune-ment nécessaire, d’autant plus que la version suédoise avait déjà connu un grand succès. Le scénario se répète avec de nombreux filmsfrançaistelsqueTaxi,LeDînerdeCons,AnthonyZimmer(connu sous le titre de The Tourist au États-Unis) et LOL qui ont connu un succès avec leur version originale, mais pas avec leur remake américain.

Ce qui est le plus triste, quant à moi, dans cette folie des re-makes à Hollywood, c’est qu’elle nous empêche de réellement connaître les versions originales de ces films, lesquelles sont souvent excellentes. Ne pas connaître les classiques du cinéma est un aspect qui semble prendre de plus en plus d’ampleur chez le public qui est continuellement bombardé de remakes.

Pour l’année 2013, pourquoi ne pas essayer de connaître davan-tage les versions originales des films que nous écoutons (même si ceux-ci se trouvent à être dans une autre langue que l’on ne parle pas…) ou du moins, de googler les titres de vos films pré-férés, histoire de savoir s’ils ne sont pas en fait des remakes de d’autres remakes?

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Hollywoodfait-il trop de remake?

par sarah tardif

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Par Sara Lazzaroni

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le Marché De la soliDarité

Tout comme l’art, la musique, la littérature ou le cinéma, l’alimen-tation demeure un choix politique indiscutable, j’en suis de plus en plus convaincue. Écouter Jean Leloup, Gilles Vigneault, Les Colocs, Harmonium et tous ces grands qui ont marqué le pay-sage culturel québécois à jamais, lire Dany Laferrière, Michel Tremblay ou Hélène Dorion, encourager des cultivateurs qui s’échinent à l’année longue pour remplir nos paniers d’épicerie, manger des navets et des choux du Québec, plantés et poussés en terre québécoise, cueillis par un Québécois pour une famille québécoise qui aime le pâté chinois et le jambon au sirop d’érable, boire du cidre de glace made in Île d’Orléans, visionner un cinéma qui montre des gens d’ici, vivre une vie normale, sans effets spé-ciaux spectaculaires et explosions cataclysmiques, refuser de se conformer au modèle néolibéral, choisir de ne pas valoriser une culture de surconsommation basée sur du prêt-à-porter, c’est joindre son poul à celui de sa nation pour vibrer ensemble au rythme du ressac sur la berge du fleuve Saint-Laurent. C’est choisir d’être fier de son histoire, même si elle est toute jeune et qu’elle pue l’exploitation minière à plein nez, fier de nos ancêtres, de ces hommes et de ces femmes formidables qui ont traversé l’Atlantique à bord de vieux bateaux pourris remplis de rats pour venir gratter la terre d’ici avec leurs ongles gelés.

Ce beau petit bout de pays que nous sommes inspire le respect partout à travers le globe, et pourtant, on s’entête à zyeuter de l’autre côté de la clôture avec envie. Les étalages des supermar-chés regorgent de produits en provenance des quatre coins du globe, alors qu’il existe une solution toute simple pour obtenir des aliments sains qui n’ont pas parcouru trois fois le tour de la planète avant d’atterrir dans notre assiette.

Le Marché de proximité de Québec offre des produits locaux, frais et écologiques à un juste prix pour tous. La commande se fait par internet. Chaque semaine, chacun prépare son propre panier à partir des 985 produits offerts par l’un ou l’autre des 33 producteurs de la Capitale Nationale participant. Ceux-ci sont sélectionnés pour leurs produits, certes, mais également pour l’ensemble des effets de leurs productions sur l’environ-nement naturel et social. L’objectif est de soutenir une activi-té agricole plutôt qu’une activité purement économique. Ainsi, l’implication du producteur dans sa communauté est un facteur déterminant. Il ne reste ensuite plus au consommateur qu’à aller récupérer le tout lors des points de chute qui ont lieu les mercre-

di et jeudi, de 15h30 à 19h, au 870 avenue de Salaberry, local 111. Ce marché est ouvert à l’année et offre une diversité des produits variable en fonction des changements saisonniers. Les coûts d’adhésion annuelle sont d’à peine 20$. L’organisation en entier repose sur la collaboration bénévole de citoyens engagés, lesquels offrent chaque année plus de 2000 heures.

On favorise l’utilisation de semences biologiques, non-brevetées et anciennes. Les produits OGM sont éliminés non seulement du Marché, mais de toute la chaîne de production. L’organisme sou-tient les entreprises qui ont une diversité dans leurs productions animales et/ou végétales, qui font des rotations de cultures et qui travaillent à la protection et à la conservation de la biodiver-sité agricole. L’emballage est réduit à son plus strict minimum. Pour ce qui est des kilomètres alimentaires, chaque aliment parcourt une distance moyenne d’environ 50 km, contraire-ment aux 2500 km habituels. Les agents de conservation sont limités dans les produits transformés. Les animaux exploités doivent avoir accès à l’extérieur et au pâturage. Les fermes sont contraintes de limiter le nombre d’animaux à la capacité des terres cultivées et de tendre à l’autosuffisance alimentaire de ceux-ci. Les farines carnées, hormones, antibiotiques et vac-cins sont interdits. L’eau doit être utilisée de façon écologique et respectueuse. On priorise les fermes à dimension humaine et autonome, qui ne liquéfient pas leurs fumiers et qui pratiquent le compostage. Les produits importés de l’étranger sont limités et obligatoirement équitables. Leur prix est fixé en fonction de l’équité pour les producteurs, de sorte à ce que ces derniers ob-tiennent un juste salaire pour leur travail. Plus qu’un marché, cette organisation vise un projet global de souveraineté alimentaire pour la région du Québec, en nourris-sant de manière suffisante et saine la population à l’aide de ses propres ressources. Le but de l’agriculture est de produire une nourriture de quantité suffisante dans le respect de la nature, des ressources naturelles, des animaux et des êtres humains. Ces quatre aspects se chevauchent de façon indissociable, comme ce devrait être le cas partout ailleurs.

Pour plus d’informations : [email protected]

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Par GeneviÈve duFour

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relaxationde l’âmepour musicienpassionné

Finalement, on fait de la musique, mais en bout de ligne c’est la musique qui nous fait. La musique qui nous crée, qui nous forme, qui assemble nos membres avec sa colle spéciale, le son. La mu-sique qu’on apprend pour nous faire vivre, nous allumer, nous faire fondre et nous remodeler dans un meilleur moule, peut-être. Au fond, il y a des manières concrètes pour apprendre à vivre. Il suffit d’apprendre la musique. L’apprendre ou du moins la ressentir dans nos os, notre chair, nos trippes.

Que la musique coule dans tes veines plus efficacement que ton sang. Que la musique soit limpide et liquéfiée, que la musique soit volatile et légère, acétone imaginaire. Qu’elle te coule entre les doigts. Que tu puisses la mettre dans un verre et l’avaler d’un trait sans respirer. Avaler la musique cul-sec. La laisser péné-trer ton corps comme l’alcool pourrait le faire. La faire imbiber tous les recoins de tes entrailles, caresser tes cellules une par une, exciter tes neurones. Que la musique te remette en couleurs si jamais tu les perds au cours d’une semaine monotone.

Ça pourrait donc être, environ, plus ou moins, une façon d’ap-prendre à vivre. Liquéfier toutes ces notes et les rendre acces-sibles, comestibles, délicieuses. Les rendre intergalactiques. Ex-ploiter toutes les possibilités et toutes les émotions.

Il est trois heures du matin et puis la musique semble liquide dans ton corps. Elle ne stagne jamais, ne reste jamais prise dans un coin sombre. La musique est une rivière indomptable, suscep-tible de provoquer une noyade toute en crescendo. La musique qui réussit à pénétrer ton corps est vivante et en santé. Elle exalte, peut-être. Je l’ai vue, pendant la nuit. La musique res-pire vos corps enivrés. Elle s’abreuve de vos paroles et crée ses propres accords. La musique est intelligente, elle sait rassembler les âmes et les faire communier. Elle a ce don de faire fondre les cœurs et amertumes, ou de les laisser aller tendrement.

Tout ce que contient ton verre sera important. Chaque parcelle de molécule de musique te rafraîchira en cas de besoin. La mu-sique peut s’avérer si complexe à décortiquer. Mais tu appren-dras bien vite que c’est son contenu entier qui est magnifique, son entité, son âme. Nous pourrions passer des heures à décou-vrir des nouveaux bruits et instruments jamais entendus sur ces quelques chansons qui font battre nos cœurs. La musique n’est donc qu’une immense chasse au trésor vers des liquides encore jamais atteints, des liquides qui nous tiendront alertes et éveil-lés.

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Par GaBrieL rivard

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Semaine du 11 fevrier

L’effet pLacebo

Tout le monde connait un peu l’effet placebo, ne serait-ce que de nom. Cependant, qui d’entre vous, chers lecteurs, pourrait pré-tendre savoir ce que c’est exactement, ou d’où vient ce curieux phénomène?

À vrai dire, même les spécialistes sont perplexes… L’effet placebo est décrit comme étant une réponse psychologique à un certain stimulus, réponse qui induirait des changements quantifiables dans la physiologie de l’individu affecté, et ce, même si ce qui cause l’effet placebo n’a aucun rapport avec les changements observés. Par exemple, si quelqu’un allait voir un médecin pour un problème de santé X et que le praticien lui prescrivait des pilules de sucre en les faisant passer pour de véritables médi-caments qui aideraient le malade à recouvrer la santé, il y a à peu près une chance sur trois que l’état du patient s’améliore effectivement.

À ce propos, une supercherie célèbre tirant parti de l’effet place-bo est celle d’un médecin de Napoléon III qui prescrivait, tenez vous bien, une concoction contre la frigidité et les dysfonctions érectiles dont voici la recette « Aqua fontis (60 g) - Illa repetita (40 g) - Idem stillata (10 g) - Hydrogeni protoxyde (0,30 g) - Nil aliud (1,25 g) : 5 gouttes avant chaque repas. » Lorsqu’on prend la peine de traduire les noms des ingrédients ce savant mélange, on se rend compte que ce n’est que de la vulgaire eau de fon-taine mélangée à plus d’eau de fontaine. Malgré l’absence de

tout ingrédient actif, la potion du docteur amenait des résultats stupéfiants et améliorait grandement, selon l’histoire, les perfor-mances de ceux qui en prenaient. De quoi en perdre son latin !

La meilleure explication que les chercheurs aient pu avancer pour expliquer ce phénomène, qui continue d’éluder le compré-hension des simples mortels que nous sommes, est que l’effet placebo serait causé par des facteurs aussi variés que la per-sonnalité de celui à qui le placebo est administré, son profil gé-nétique (un gène au nom long comme le bras jouerait un rôle dans l’intensité de la réaction) le prix du placebo, ainsi que la conviction de la personne qui l’administre et/ou le prescrit au patient ou au cobaye.

Cette faculté étrange qu’a le corps de « s’auto-régénérer » grâce à l’effet placebo est malheureusement une arme à double tran-chant, puisque ceux qui y sont réceptifs peuvent aussi ressen-tir les effets secondaires qu’auraient les médicaments qui leur auraient été donnés, en dépit de l’absence de substance active.

Cet espèce de pouvoir de suggestion est d’ailleurs si puissant que, selon le courrier international, « les femmes qui se croient sujettes aux risques cardiaques auraient statistiquement 4 fois plus de chances de mourir de complications liées à des pro-blèmes cardiaques que les femmes présentant objectivement les mêmes facteurs de risque. »

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Par JoHanie marTin-LaFond

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semaine du 11 fevrier

le monde pro-ana

Comme nous le savons tous, l’anorexie est un trouble dan-gereux de la santé mentale. Vous comprendrez donc ma surprise quand je suis tombée sur un site de type pro-ana (pro anorexie) pour la première fois! Ces sites se présentent comme étant des communautés de soutien ou des blogs et affirment que l’anorexie n’est pas une maladie, mais un style de vie. La première chose qu’on peut y voir est une liste de règlements pro-ana comme «être mince est plus important que d’être en bonne santé» et «tu ne mangeras point de nour-riture calorique sans te punir après coup».

Une autre chose commune des sites pro-ana sont les images thinspiration, soit des images d’inspiration présentant dans la majorité des cas, des images de filles en sous poids apparent. Les conseils et les régimes sont les seules choses qui va-rient parmi les sites, certains étant pire que d’autres. Ma plus grande surprise fut un site qui conseille aux jeunes filles un régime dans lequel on doit se mutiler dans la dernière phase si on mange plus de 400 calories, ce qui n’est même pas le quart du nombre de calories suggéré pour un adulte par jour! Un poids à atteindre y est aussi décrit, se situant à 96,8lbs pour une personne de 5 pieds 7 (dont le véritable poids idéal serait d’au minimum 120lbs).

Ce phénomène a fait son apparition aux États-Unis au début des années 2000. Son existence serait expliquée par la ten-dance qu’ont les anorexiques à partager leurs symptômes

en devenant plus proches les uns des autres afin normaliser leur situation. Au départ, les sites parlant d’anorexie étaient conçus seulement pour aider ceux-ci dans leur vie de tous les jours et encourageaient leurs membres lorsqu’ils cherchaient de l’aide professionnelle. Malheureusement, les choses se sont détériorées et maintenant on encourage à approfondir le problème en conseillant sur la manière de cacher la perte de poids à son médecin, de vomir plus facilement et de trou-ver des excuses pour ne pas manger.

Les conséquences de l’existence de ces sites sont nom-breuses et peuvent être très dévastatrices. Dans une étude effectuée par des psychiatres auprès d’individus n’ayant pas de trouble alimentaire, 84% ont diminué leur apport calo-rique d’en moyenne 2 400 calories par semaine (minimum 301 calories, maximum 7 851 calories) après la consultation de pages web de ce genre. Seulement 56% de ceux-ci ont remarqués qu’ils s’étaient restreints.

Les effets sur l’estime de soi peuvent aussi être désastreux, surtout à cause du thinspiration. Il ne faut pas oublier que plusieurs personnes découvrant de tels sites utiliseront les conseils qui s’y trouvent et risqueront ainsi de développer un trouble alimentaire qu’ils n’auraient pas eu sans le visionne-ment de tel matériel. Il serait donc primordial, à mon avis, de stopper la propagation de tels sites internet pour éviter que la tendance ne s’aggrave.

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