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EHESS L'École du désenchantement. Sainte-Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautier by Paul Bénichou Review by: Françoise Champion Archives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), p. 52 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30122611 . Accessed: 16/06/2014 00:09 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.38 on Mon, 16 Jun 2014 00:09:07 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'École du désenchantement. Sainte-Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautierby Paul Bénichou

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L'École du désenchantement. Sainte-Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautier by Paul BénichouReview by: Françoise ChampionArchives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), p. 52Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122611 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

au christianisme pour avoir son << billet d'en- tr6e dans la soci6t6 >>.

Plut6t que d' <<assimilation>> il faudrait par- ler, selon E.B., d'int6gration et d'acculturation - une int6gration assez spectaculaire au XIXe sidcle, et qui a fagonn6 le jugement cha- leureux des Juifs sur le pays qui les fit acc6der & la citoyennetd. Certes, ajoute-t-elle, la d6cep- tion fut i la hauteur des illusions et des esp&- rances entretenues, t chaque rupture du contrat entre les citoyens juifs et la nation, que ce soit lors de l'affaire Dreyfus ou sous le r6gime de Vichy.

Quelques petites erreurs se sont gliss6es ici ou lb dans le texte. Par exemple, il est inexact que Zalkind Hourwitz, I'auteur de L'Apologie des Juifs (1788) <parlait h peine le frangais>> (p. 126). Si tel 6tait le cas, on comprend mal comment il aurait pu partager le prix de l'Acad6mie de Metz avec l'abb6 Gr6goire, ou $tre nomm6, en 1789, biblioth6caire-inter-

prate a la Bibliothbque Royale. Une chronologie et surtout une excellente bi-

bliographie complitent le dossier et font de ce livre un fort utile instrument de travail.

Michael Lwy.

L'cole du disenchantement. Sainte-Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautier. Paris, Gal-

98.8 BENICHOU (Paul).

limard, 1992, 615 p. P. B. poursuit ici l'analyse iddologique et lit-

t6raire du romantisme, commenc6e avec Le Temps des proph~tes et poursuivie avec Les Mages romantiques (Arch. 75 n0 152). La conclusion de l'ouvrage ophre une reprise r&- flexive de la philosophie du romantisme - po6- tique surtout -, ouvrant A la compr6hension de la g6n6ration suivante, celle de Flaubert et de Baudelaire. Cet ouvrage est tout aussi passion- nant que les pr6c6dents, l'6criture toujours aus- si suggestive.

Le titre de l'ouvrage ne doit rien & Max Weber. I1 est emprunt6 i Balzac qui d6signait ainsi certains de ses contemporains d6sillu- sionn6s. M~me si le romantisme de la Restau- ration (ou form6 sous la Restauration), celui de Lamartine, Hugo, Vigny avait quelque chose d'incertain et de dramatique, I'emportait une foi optimiste en l'avenir et en l'homme, la <<religion de l'humanit Aprbs la retomb6e de Juillet, la deuxitme g6ndration romantique vit <<la ruine de certitudes et d'esp6rance pr6- c6dentes >>: << peut-&tre "d6senchantement" qui dit I'essentiel ne dit pas assez leur fibvre et

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leur d6sarroi >>. Ainsi du Christ aux Oliviers de Nerval (1844), avec la terrible Nouvelle qu'il apporte i ses disciples: << Frbres, je vous trom- pais : Abime ! abime ! abime ! /Le dieu manque a l'autel, oil je suis la victime.../ Dieu n'est pas! Dieu n'est plus ! >>. Cette absence de Dieu est une << d6vitalisation universelle> : en v6rit6 cette g6n6ration ne croit plus en la religion - du moins en une religion consolatrice, porteuse d'esp6rance - mais n'arrive pas a en faire le deuil. Nerval tout particulibrement est en quote d'une croyance, cherchant de tous c6tds. Du c6td des dieux pai'ens, des syncr6tismes, d'un <<F6minin c61este >>, de la permanence de la <<terre et du lignage >>... Cette g6ndration << ca- dette et d6sabus6e >> du romantisme ne peut plus croire que l'id6al du Beau va de pair avec l'Amour, le Bien, l'Humanit6 progressive, Dieu. Elle ne peut non plus sacrifier l'esp6- rance. G6ndration de transition elle n'a pu combler <<le vide en portant au premier plan une des composantes de l'inaccessible Id6al, a savoir l'Art >>, comme le fera la g6n6ration sui- vante. Avec celle-ci se fixe la conception de la po6sie qui est encore la n8tre: po6sie pure, s6par6e de << tout ce qui n'est pas elle-m~me >>, trouvant son inspiration la plus f6conde dans une conscience insatisfaite, malheureuse et mi- santhrope (en m~me temps que l'artiste se complait dans l'id6e d'une constitution secrete de l'univers - analogique - dont il aurait la clef). On est alors loin du moment initial, celui d'une foi dans les destindes conjointes de la podsie et de l'humanitd, << synthbse, a la fois tempdrde et enthousiaste, de la philosophie des Lumibres et d'un spiritualisme parareligieux, sous l'6gide de la Po6sie >>. Entre ce roman- tisme de 1830, d'avant les journ6es de juillet, et Les Lumibres et la R6volution, il y avait eu l'6bauche d'un romantisme chr6tien (Chateau- briand), puis des tentatives ndo-chr6tiennes, telle celle de Ballanche. La marche du temps s'effectuait a un rythme d'une rapidit6 ex- treme..., rapidit6 qui n'est done pas r6serv6e a notre fin du XXe

Frangoise Champion.

Problems of Suffering in Religions of the World. Cambridge, Cambridge University

98.9 BOWKER (John).

Press, 1988, 318 p. (bibliogr., index des ref~- rences, index g6n6ral).

Publi6 une premiere fois en 1970, r66dit6 plusieurs fois, cet ouvrage est devenu un clas- sique dans les sciences religieuses anglo- saxonnes. Il traite de la souffrance au sens large : la peine, le malheur, le mal, I'6preuve,

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