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Charles Nodier et l'Illyrie

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CHARLES NODIER ET L'ILLYRIE

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ÉTUDES DE LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE ET COMPARÉE

R. MAIXNER Professeur à l'Université de Skopje

CHARLES NODIER ET L'ILLYRIE

Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique

DIDIER 4 et 6, rue de la Sorbonne

PARIS i960

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AVANT-PROPOS

M. Rudolf Maixner, savant scrupuleux et modeste, nous offre une his- toire exacte, probablement définitive, des rapports que Charles Nodier noua avec l'Illyrie comme fonctionnaire de l'Empire, et qu'il entretint avec des thèmes illyriens à travers sa carrière de journaliste, d'essayiste, de romancier et de bibliophile.

Cette série d'analyses attentives ne pouvait être écrite que par un Illy- rien depuis longtemps familier avec l'esprit de Nodier et avec sa langue. M. Maixner, ancien collaborateur scientifique de l'Académie Yougoslave de Zagreb, aujourd'hui professeur de littérature française à l'Université de Skopje, a abordé ces questions dès 1921 : deux ans avant que la pré- sente collection n'accueillît les thèses de Jean Larat sur Nodier, et en particulier sa thèse principale : La tradition et l'exotisme dans l'œuvre dd Charles Nodier. Rien de ce qui a été trouvé et observé depuis, en cette matière, n'a échappé à M. Maixner. Si celui-ci consacre, trente-huit ans après, tout un petit livre au principal filon d'exotisme exploité par Nodier, ce n'est pas pour raffiner, grâce à des documents nouveaux et à des exa- mens plus minutieux, sur la conception de Jean Larat. L'idée que l'exo- tisme a contribué à faire de Nodier un passionné des traditions de son propre pays n'est certes point battue en brèche par M. Maixner. Celui-ci ne soutient aucune thèse. Ses analyses renforceront sans doute la croyance que les romantiques, en s'efforçant de représenter les débuts des litté- ratures européennes sur le modèle de traditions hâtivement imaginées plu- tôt qu'enregistrées par eux chez certains peuples « primitifs », ont pré- paré le discrédit de l'idée même de littérature orale traditionnelle. Ils ont rendu nécessaire, à longue échéance, que le scepticisme radical d'un Joseph Bédier provoquât un nouveau départ scientifique du « traditiona- lismo » avec un Menéndez Pidal.

Mais c'est l'exotisme comme tel, et son ambiguïté entre connaissance et falsification, qui a longuement retenu l'attention lucide de M. Maix- ner. Si Jean Larat a pu inscrire en sous-titre à son livre : Etude sur les origines du romantisme français, notre collègue yougoslave pourrait sous-titrer le sien Contribution à l'étude de l'exotisme. Plusieurs conver- sations avec lui m'assurent que je ne dénature pas son intention, même si j'offense sa modestie, en disant que son travail, élaboré dans le res-

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pect de la plus minutieuse érudition historique, est de nature à éclairer un vaste problème de littérature générale. Car l'exotisme est probable- ment aussi ancien que l'ébahissement des civilisations lettrées devant les « barbares » ou les autres civilisations qui les entourent. Sans remon- ter à l'Egypte ou, moins ambitieusement, à la Grèce antique, on peut affirmer que tel livre sur la Turquie du XVIe siècle ou les Pérégrina- tions d'un Mendes Pinto (si bien étudié par G. Le Gentil comme un « précurseur de l'exotisme ») montrent déjà en vigueur, il y a quatre siècles, les procédés de l'exotisme littéraire à la fois informé et falla- cieux qu'on a pu analyser, de nos jours, chez un Nodier ou un Chateau- briand. M. Maixner n'a pas eu à découvrir les sources imprimées dont Nodier se sert tout en affectant de leur opposer une expérience directe, acquise sur le terrain : son compatriote Yovanovitch avait dit l'essen- tiel sur la supercherie de Nodier en même temps que sur celle de Méri- mée auteur de La Guzla. L'intérêt du présent livre serait plutôt de rame- ner l'attention vers la part de connaissance sérieuse qui a été le point de départ de l' « illyrisme » de Charles Nodier.

Le paradoxe de Valéry sur la genèse des oeuvres littéraires « qui sont toujours des arrangements, des falsifications, l'auteur n'étant heureuse- ment jamais l'homme », se vérifie en particulier quand un auteur invoque une expérience personnelle de pays dépaysants. Hugo a-t-il assez irrité les doctes hispanisants par cette volonté de couleur locale qui l'oblige à jeter de la poudre aux yeux, avec une demi-science acquise à peu de frais ? C'est pourtant l' « homme d'action » Nodier, le subordonné de Fouché à Ljubljana, qui, en quelque façon, garnit la palette d'un roman- cier futur. Il fournit celui-ci de noms propres. Les noms mêmes de Sbo- gar et de « l'honnête M. Repisitch », qu'on avait pu croire tirés de livres, sont réminiscences d'une actualité illyrienne connue de près... Mais les noms seulement. Et ceci ne contrevient pas aux règles de la bienheureuse « falsification » qui est sans doute coutume immémoriale des évocateurs de peuples « estranges ».

Les techniques habituelles à ce genre de littérature, dont nous ne pou- vons, en d'autres cas, que soupçonner les démarches, la monographie de M. Maixner en illustre toute la gamme, allant de l'information à l'impos- ture, sur un cas privilégié. Non seulement Nodier est proche de nous dans le temps, mais on conserve de lui des lettres familières de son temps de voyage en Illyrie. Bibliothécaire, bouquineur, bibliophile, il a laissé à ses contemporains curieux le moyen de connaître à fond sa bibliothèque illyrienne : à la fois les livres qu'il a exploités, et ceux qu'il a négligé de commenter, et dont M. Maixner nous donne le relevé dans sa conclusion. Combien on aimerait connaître toute la bibliothèque orien- tale de Mendes Pinto !

Cas privilégié et cas extrême sans doute. Ce n'est pas seulement Méri- mée, c'est Sainte-Beuve aussi qui a signalé comme significatives dans

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l'œuvre de Nodier les Questions de la littérature légale et l'attention consacrée par cet homme de lettres au pastiche et au plagiat. Sa désin- volture en fait d'exotisme explique peut-être qu'il ait suscité d'autres mystifications, celle, plus audacieuse, de La Guzla, celle aussi, moins appuyée, de Gérard de Nerval. L'auteur du Voyage en Orient, consacrant son chapitre XI à « L'Adriatique » qu'il n'avait pas vue, conseille à son correspondant imaginaire d' « en lire d'admirables descriptions dans Jean Sbogar et dans Mademoiselle de Marsan, de Charles Nodier ». Or, on en cherche vainement, surtout dans le second ouvrage. Tant il est vrai qu'il y a une confratemité de simulation dans ce délectable secteur littéraire dont le public est avide de s'abandonner aux mirages de l'in- formation « de première main ». Il reste que peu de marchands d'exo- tisme se prêtaient à une critique aussi efficace et démonstrative que celle qui nous est offerte ici.

A vrai dire, peu de critiques sont préparés à juger de la qualité d'un savoir exotique avec la compétence et l'équité dont le Croate Maixner fait preuve à l'égard du Français Nodier. Accabler l'étranger sous des reproches de légèreté lui serait un jeu trop facile. N'est-ce pas lui qui a, sans méchanceté pour les Slaves, allongé la liste des victimes slaves de La Guzla ? Parce qu'il connaît à merveille la double tradition, « sau- vage » et policée, de son pays (et sait combien la première peut être mystérieuse pour la seconde), il a été sensible au rôle positif de média- teur que Nodier a joué entre ces deux traditions et la France.

Enfin, sur des textes de dimensions modiques, mais riches d'enseigne- ment, M. Maixner offre aux comparatistes un dossier bien instruit et complet, permettant à chacun de remonter aux sources et de juger sur pièces. Ils lui en sauront gré.

Marcel BATAILLON.

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Je tiens à remercier M. Marcel Bataillon, Administrateur du Collège de France et Directeur de la Revue de Littérature Comparée, d'avoir bien voulu faire figurer ce travail dans la Bibliothèque de la Revue de Litté- rature Comparée. C'est également à son opinion favorable, ainsi qu'à celle de M. André Mazon, Président de l'Institut d'Etudes Slaves, que je suis redevable de la subvention accordée à la publication de ce livre par le Centre National de la Recherche Scientifique.

M. André Vaillant, Professeur au Collège de France, s'est très amica- lement chargé de la lecture des épreuves, acquérant ainsi un titre de plus à ma profonde gratitude.

D'autres encore, professeurs, archivistes ou bibliothécaires que je men- tionne au cours du livre, m'ont rendu de précieux services en me faisant accéder à certaines sources ou à certaines données, à des moments où elles ne se trouvaient pas à ma portée. Qu'ils veuillent bien, tous, trouver ici f expression sincère de ma reconnaissance.

Rudolf MAIXNER.

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CHAPITRE 1

DEPART ET SEJOUR EN ILLYRIE

En vertu du traité de Schoenbrunn du 14 octobre 1809, l'Autriche dut céder la Carniole, l'Istrie et des parties de la Carinthie, de la Croatie et même du Tyrol, organisées par la suite, avec la Dalmatie, française depuis 1805, en Provinces Illyriennes.

Une question longtemps débattue par les historiens a été de savoir quels étaient les buts précis de Napoléon à cette occasion. Sa déclaration recueillie par Las Cases1 que ce n'était qu'un gage en vue d'un agran- dissement de la Pologne, n'est pas unanimement acceptée. Quoiqu'il en soit, une fois maître de ces provinces, Napoléon voulut en garder les avantages d'ordre militaire, notamment l'institution des régiments-fron- tières de la Croatie militaire. C'est l'empereur qui décida finalement du maintien de cette organisation, préconisé par le premier gouverneur général des Provinces Illyriennes Marmont et combattu par le général Andréossy, sans parler de l'idéaliste Garagnin, Dalmate, qui plaidait pour l'abolition de ce « legs du Moyen âge »2.

Le siège des Provinces Illyriennes était à Ljubljana (Laybach). Les gouverneurs généraux en furent successivement le duc de Raguse, Ber- trand, Junot, duc d'Abrantès et Fouché. D'après les renseignements du conseiller Pellenc3, envoyé en mission en Illyrie en été 1811, le gouver- nement de Marmont peut être qualifié de fastueux, celui de Bertrand, diminué d'ailleurs dans ses traitements, comme plus modeste ; la tra- gique fin de Junot devenu fou est connue ; quant au régime de Fouché, il en sera parlé ici à propos des souvenirs de Nodier.

A Ljubljana le régime français publiait, du 3 octobre 1810 au 26 sep-

1. Mémorial de Sainte-Hélène, t. V, p. 49. 2. Cf. Commandant P. Boppe, Les régiments croates à la Grande Armée, Paris 1900,

passim et pièces en Appendice ; Jean-Luc Garagnin est l'auteur d'un mémoire sur l'or- ganisation des Provinces Illyriennes, du 4 décembre 1809 (cf. P. Pisani, La Dalmatie de 1797 à 1815, Paris 1893, pp. 336-337).

3. Archives Nationales A F IV 1713.

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tembre 1813, le Télégraphe officiel, de même qu'en Dalmatie sous l'ad- ministration française (1806-1810) on avait publié un journal officiel, le Regio Dalmata-Kraglski Dalmatin, dont le rédacteur, Bartholomé Benincasa, fut d'ailleurs le premier rédacteur du Télégraphe4. D'après l'intention de Marmont, le Télégraphe aurait dû paraître en français, allemand, italien et illyrien (croate) — programme ambitieux, qui ne fut jamais réalisé en totalité. L'édition croate en tout cas n'a jamais existé, malgré les sérieux efforts entrepris sous le régime de Marmont pour la lancer. Quant aux éditions allemande et italienne, elles ont existé d'une manière plus ou moins continue, soit indépendamment soit parallèle- ment à l'édition française d'où elles étaient d'ailleurs traduites5.

Cependant les dirigeants français, ceux de Ljubljana comme ceux de Paris, n'ont pas été satisfaits du Télégraphe. A l'homme de lettres Benin- casa, qui écrivait en italien, mais aussi en français, ont succédé comme rédacteurs deux fonctionnaires de l'Intendance, d'abord Beaumes et, à partir de juillet 1811, Paris, que l'on a considérés comme responsables de la faible diffusion et de la rédaction défectueuse du journal. Voici ce que Toussaint, faisant fonction de commissaire général de police de Carniole, écrivait à ce sujet dans son rapport du 7 septembre 1812, adressé au Ministre des affaires étrangères :

« On trouve que ce télégraphe est mal rédigé de toute manière. Quoiqu'il ne soit composé en grande partie que d'articles tirés de journaux français, on remarque que le choix de ces articles est presque toujours malheureux... Quant aux articles datés de Laybach, outre leur peu d'intérêt, on en trouve la diction peu épurée. La traduction allemande est des plus faibles et il échappe souvent au traducteur des contresens impardonnables : aussi depuis près de deux ans que ce télégraphe existe, il n'a encore reçu aucun souscripteur étranger, et la plus grande partie des abonnés illyriens n'ont souscrit pour ce journal que parce qu'il enferme les arrêtés du gouvernement, et que c'est le seul moyen d'avoir des arrêtés imprimés6. »

Pour remédier à l'état où se trouvait ce journal en 1812, les autorités françaises ont pensé à en confier la rédaction à un journaliste de profes-

4. Pendant deux mois, octobre et novembre 1810. 5. Toute cette question, y compris le problème d'une édition slovène qui n'est men-

tionnée que par Nodier, a été amplement étudiée. Outre l'édition complète des articles de Nodier dans le Télégraphe de 1813, publiée à Ljubljana en 1933 par Fr. Dobrovoljc, nous mentionnons surtout les travaux de P. Pisani (Les journaux français dans les Pro- vinces illyriennes pendant la période impériale, Bulletin critique 1887, 433-435), M. K09 (Le Télégraphe Officiel et ses éditions, en Slovène, dans le Bulletin de l'Association du Musée de Slovénie 1926-7, cahier 1-4), J. Tavzes, Le renouveau slovène sous les Fran- çais, Ljubljana 1929, pp. 18-28, en slovène) et R. Maixner. Le projet de l'édition illyrienne du Télégraphe, Annales de l'Institut Français de Zagreb, 1946-7, noe 28-29). — L'édi- tion française du Télégraphe est rarissime : longtemps on n'en a connu que la collec- tion de la Bibliothèque Nationale et de l'Université de Ljubljana. Tout récemment on a trouvé, parmi les livres non classés aux Archives de Hvar, une collection de l'année 1813 du Télégraphe qui serait presque complète.

6. Archives des affaires étrangères, Autriche... Prov. illyriennes 1810 à 1814, 257.

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sion. Le choix tomba sur Charles Nodier. Marié depuis trois ans et établi provisoirement dans le Jura, il éait à la recherche d'une situation plus lucrative que n'était par exemple le cours de littérature à Dole, obtenu en 1809 par la protection du préfet Jean de Bry. De sa correspondance avec son ami Charles Weiss, bibliothécaire à Besançon depuis 1811, il appa- raît que ce que Nodier désirait à ce moment c'était une bonne place dans une rédaction à Paris, d'où Charles-Guillaume Etienne, auteur dramatique employé à la censure, lui proposait une place de journaliste rapportant près de 4.000 francs « assurés », ainsi que Nodier l'écrivait à Weiss, de Quintigny, le 12 septembre 1812. Quelques semaines avant, Nodier a informé Weiss que le comte de Chabrol, intendant général des Provinces Illyriennes, a demandé pour lui une inspection en Carinthie. « Il en a reçu des reproches »7. C'est sans doute à l'entremise de François Tercy8, secré- taire général de l'Intendance à Ljubljana, qu'était due cette première invi- tation au voyage en Illyrie, de même que la seconde, bien plus concrète celle-là : l'offre de la place de bibliothécaire à Ljubljana, destinée proba- blement à augmenter les revenus de son principal emploi, la rédaction du Télégraphe. Nodier en informa Weiss le 19 octobre 1812, en précisant que le décret impérial était du 21 septembre. D'après Léonce Pingaud9, celui qui l'a décidé à partir pour l'Illyrie et à qui il dut sa place de Ljubljana était encore Etienne. Nodier pour sa part n'a pas manqué dans la suite

7. V. lettre sans date publiée par A. Estignard, Correspondance inédite de Ch. Nodier, 1796-1844, Paris, 1876, 130, insérée entre le 15 mai et le 20 juin 1812. Au sujet des préoc- cupations de Nodier à cette époque v. aussi les lettres de C. Weiss à Nodier, notam- ment celle du 18 septembre 1812. A cette date Weiss ignorait encore que le projet de départ en Illyrie a été repris par son ami.

8. Tercy François, né à Lons-le-Saunier en 1774, mort au Mans le 1er octobre 1841. Secrétaire général de l'intendance des Provinces Illyriennes et sous-préfet de Kranj (Krainbourg-sur-la-Save). Poète, auteur de plusieurs poésies de circonstance, glori- fiant les épithalames, naissances et décès survenus dans les dynasties régnantes de l'Empire et de la Restauration. Notons que Tercy est également l'auteur de la poésie Souvenirs d'Illyrie, lue au cours d'une séance de la Société d'Emulation du Jura en 1829 (cf. Marius Dargaud : Autour de Ch. Nodier, catalogue de l'exposition du cente- naire de Nodier, à Lons-le-Saunier en 1944, p. 29, nO 120). M. Dargaud a eu la grande obligeance de nous signaler que cette poésie a été publiée dans les Annales Romanti- ques de 1830. En effet, dans cette revue qui porte le sous-titre Recueil de morceaux choisis, nous trouvons, pp. 165-168, sous la signature de Tercy (De Tercy dans la Table de matières) ses souvenirs mis en vers qui ne sont pas sans agrément, à l'intention du gouverneur général d'Illyrie Bertrand (« Toi qui, des saintes lois apportant le trésor — Gouverne ce bon peuple avec un sceptre d'or, — Magnanime Henri ! souris à cet hommage — De la publique ivresse innocent témoignage »). « 0 champs d'Illyrie, s'exclame le poète, ô fortunés rivages — Frais coteaux, verts bosquets, et vous riants ombrages, — Salut... Terre aimable, salut ! de tes hautes merveilles — Le récit, quel- que jour, charmera les oreilles ; — Ma muse cependant, amante de forêts, — Ne chante que les bois et leurs ombrages frais ». — On voit par cet échantillon que ce qui l'a frappé le plus en Illyrie ce sont les beautés du site. — Tercy était beau-frère de Nodier par son mariage avec Françoise-Cécile Messageot, fille du premier mariage de Mme Charve, union qui fut célébrée le 21 septembre 1814, donc au retour de Tercy d'Illyrie. Nodier, bien entendu, a loué les ouvrages poétiques de son beau-frère (cf. Mélanges de littérature et de critique, Paris, 1820, t. 1er, p. 324.) Mais il faut dire que, à l'occasion, il faisait aussi des reproches au système de versification adopté par Tercy.

9. L. Pingaud, La jeunesse de Ch. Nodier. Les Philadelphes, Paris, 1919, p. 108.

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ACHEVÉ COMPRIMER SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE DE

CLAIRVIVRE (DORDOGNE) EN FÉVRIER 1960

PRINTED IN FRANCE

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