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L'économie syntaxique en tzutuhil (Maya) Author(s): Jacques Berthelot Source: La Linguistique, Vol. 22, Fasc. 2 (1986), pp. 43-51 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30248531 . Accessed: 16/06/2014 06:10 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.223 on Mon, 16 Jun 2014 06:10:24 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'économie syntaxique en tzutuhil (Maya)

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L'économie syntaxique en tzutuhil (Maya)Author(s): Jacques BerthelotSource: La Linguistique, Vol. 22, Fasc. 2 (1986), pp. 43-51Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30248531 .

Accessed: 16/06/2014 06:10

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L'ICONOMIE SYNTAXIQUE EN TZUTUHIL (MAYA)*

Jacques BERTHELOT

Le tzutuhil est une langue maya parlke par environ 50 ooo locu- teurs habitant la zone meridionale du lac Atitlan, dans les hautes terres du Guatemala (Amerique centrale). Les langues mayas sont d'un type de construction ergatif, il existe autrement dit, en

tzutuhil, une identit6 formelle entre le participant unique d'un

syntagme verbal intransitif et le participant passif d'un syntagme verbal transitif :

I) 3-IN-b'e << aspect >>-moi-marcher < J'ai march '>>1,

2) j-IN-ru-sok << asp. >>-moi-son-blesser < il M'a bless [01]>>.

Nous souhaitons dans les lignes qui suivent porter notre attention sur un proc6d6 d'intransitivation d'un syntagme verbal normalement transitif, nous conduisant a consid6rer le syntagme verbal intransitif comme representant d'une norme. Du meme

* Cette recherche doit beaucoup s Andrd Martinet A qui nous exprimons ici toute

notre gratitude. 1. Les exemples que nous pr6sentons sont, le plus souvent, empruntes aJon P. Dayley,

Francisco Perez Mendoza, Miguel Herandez Mendoza, Diccionario del Tzutujil de San Juan la Laguna, non publiC, Antigua, Proyecto Lingiiistico Francisco Marroquin. Le parler de San Juan comporte certaines diff6rences formelles vis-A-vis du parler de Santiago Atitlan; ces deux villages tzutuhils sont situes sur les rives oppos6es du lac Atitlan, une dizaine de kilombtres les s6pare a vol d'oiseau.

La Linguistiquw, vol. 22, fasc. 2/9g86

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coup nous affinons l'analyse syntaxique abord6e lors d'un prece- dent articles.

Pour la clart6 de notre expose, nous presentons tout d'abord les formes pronominales susceptibles d'apparaitre intdgrdes dans le syntagme verbal. Le premier participant (absolutif) n'a qu'une valeur pronominale :

I. -in- << je >, << moi o, 2. -at- << tu >>, << toi [01], 3. -o- (zero) << il >>, << elle [01], << lui >>, 4. -oq- << nous >>, 5. -if- << vous >, 6. -e- << ils >>, < elles >, << eux >.

Le deuxieme participant (ergativo-genetif) posshde Cgalement une valeur possessive, il tient le r61e de participant actif dans un syntagme verbal transitif :

I. -nu- - (n) w- -n- [01]<< mon >>, << ma >>, << mes >>, 2. -a- -aw- << ton >, << ta >, << tes >>, 3. -ru- -r- -u- << son >, << sa >, << ses o, 4. -qa- << notre o, << nos >>,

5. -e- << votre >, << vos 0, 6. -ke- -ki- << leur >, << leurs >.

En plus de ces el6ments pronominaux, le syntagme verbal comporte tres souvent en position initiale la marque de l'aspect. Diverses modalites suffixees peuvent egalement figurer dans le syntagme.

Un syntagme verbal transitif comprend normalement la marque des deux participants passif et actif. Cependant il n'en manifeste qu'une seule (celle du participant actif), lorsque le participant passif est une troisikme personne du singulier dont la forme, nous l'avons vu, est egale A zero :

3) S-in-a-6'ei << asp. >-moi-ton-frapper << tu m'as frapp6 [01],

2. Cf. Jacques Berthelot, Approche syntaxique du Maya-tzutuhil, La Linguistique, vol. 20, fasc. 2/I984, p. 115-131.

3. L'utilisation d'une de ces variantes depend de l'initiale du radical verbal suivant le deuxieme participant dans le syntagme.

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4) S-at-nu-P'ei << asp. >>-toi-mon-frapper << je t'ai frappu >>,

5) I-o-a-P'ei < asp. [01]>-lui-ton-frapper [01] tu l'as frapp6 >),

6) J-o-(r)u-P'ei < asp. >>-lui-son-frapper < il l'a frappu >>.

Dans les exemples 5 et 6 la pr6sence virtuelle du participant passif ne fait aucun doute, si l'on se rufire

" la forme du participant actif (ergatif). La construction de ces syntagmes reste done parfaitement coherente.

Le syntagme verbal intransitif est d'une structure plus simple, puisqu'il ne comporte qu'un seul participant :

7) S-in-wari << asp. >>-moi-dormir < j'ai dormi [01],

8) J-at-wari << asp. >>-toi-dormir < tu as dormi >>,

9) S-o-wari << asp. [01]>-lui-dormir < il a dormi >>.

La structure du syntagme verbal intransitif n'appelle aucune

remarque particulibre si ce n'est le fait, comme nous allons le voir maintenant, qu'elle tend "a servir de norme dans la construc- tion des syntagmes verbaux du tzutuhil.

Nous avons en effet relev6 de nombreux cas d'intransitivation de syntagmes verbaux transitifs. Ce proced6 vient subitement contrarier la construction syntagmatique coherente signalee pre- cedemment. Lorsqu'il est formellement represent6 dans le syn- tagme, le participant, qui peut etre passif ou actif, est identique au participant unique d'un syntagme verbal intransitif4.

4. Notons au passage que l'identit6 formelle : participant actifd'un syntagme verbal transitif- participant unique d'un syntagme verbal intransitif, correspond B une construc- tion caracterisant habituellement les langues de type accusatif.

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I o) S-in-e'ei << asp. >>-moi-frapper << je l'ai frapp >>, la construction transitive de ce syntagme etant normalement S-o-nu-P'ei.

I i) J-in-c'at << asp. >>-moi-voir << je l'ai vu >>, la forme transitive etant v-o-nu-c'at.

Aucun des deux participants n'apparait formellement, lorsque l'intransitivation s'applique ta un syntagme determine par deux troisiemes personnes du singulier :

12) 1-o-o-kunax << asp. >>-elle-lui-gudrir << il l'a gu6rie >> la forme transitive 6tant normalement I-o-ru-kunax.

Nous n'avons pris comme exemples5 jusqu'a present, pour simplifier la presentation de notre expos6, que des syntagmes isoles. Nous pouvons examiner maintenant les consequences que l'intransitivation peut avoir, d'un point de vue syntaxique, sur un enonc6 comprenant le syntagme verbal et des compl6ments accolds. Observons tout d'abord dans l'exemple suivant, la nature des relations syntaxiques existant normalement entre le syntagme verbal transitif et les participants substantivaux (ou pronominaux t formes pleines6) dans un 6nonc6 :

13) xa tala 2 3-e-ru-kamsax xa P'ip

le petit garCon << asp. >> eux-son-tuer les poulets < le petit gargon a tu6 les poulets >>.

Ce type d'6nonc6 peut 6tre consider6 syntaxiquement comme

peu conomique, chaque participant est en effet doublement repr6sent6. II est redondant.

5. Certains de ces syntagmes ont 't' extraits de l'article de Jon P. Dayley, Voice in Tzutujil, in Journal of Maya Linguistics, vol. i-i, University of Iowa, 1978, p. 20-52.

6. Ces formes pronominales sont : t. inin << moi >>, 2. atet << toi >>, 3. xa << lui >> << elle >> (mais aussi prdsentatif o cet >> << cette >>, traduit frequemment par un article << le >> << la >>), 4. oxox << nous>>, 5. iiSe<< vous>>, 6. xe e xa Pe<< eux >> <elles >>.

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L'intransitivation d'un verbal normalement transitif a comme

consequence de supprimer I'expression de ces rapports syntaxiques, les participants substantivaux (ou pronominaux) pouvant ne plus etre rappel6s dans le syntagme verbal. Afin de distinguer ces 6nonc6s, oi n'apparait pas de lien syntaxique entre les diff~rentes unites, nous separons dans nos exemples au moyen de deux barres obliques (//) les syntagmes verbaux et les eldments qui ne sont pas rappelds dans celui-ci. Bien entendu, dans les enonces

oh les participants substantivaux (ou pronominaux) sont rappel6s dans le syntagme, nous n'utilisons pas de barres obliques.

14) xa // 3-in-q'ixloni lui << asp. >-moi-saluer << lui m'a salu >>.

Cet exemple montre qu'une forme pronominale peut &tre, comme en franSais, passive ou active. L'orientation d'un proces (diathese) n'impose pas l'obligation de marquer les voix a l'aide d'un el1ment sp6cifique.

15) q'inaq xa ox // S-in-tix

pourri l'avocat << asp. >>-moi-manger << j'ai mang6 l'avocat pourri >.

16) xa ta // v-q'eb'ax // xun 6e pa nu-b'ei l'homme << asp. >>-renverser un arbre dans mon-chemin < l'homme a renvers6 un arbre sur mon chemin o.

17) xa c'i // 3j-salux // xun utip le chien << asp. >>-poursuivre un coyote << le chien a poursuivi un coyote >.

Dans l'exemple 16 l'identite fonctionnelle des participants pose peu de probleme (il est plus frequent qu'un homme fasse tomber un arbre que l'inverse); alors que dans l'exemple suivant les fonctions

agent et patient peuvent etre attributes a l'un ou l'autre des partici- pants. Nous devons donc consid6rer l'ordre des elements de la chaine comme pertinent. Lorsque par la nature mime des unit6s mises en

presence, l'interpretation d'un enonc6 n'est pas ambigile, le partici- pant passif peut eventuellement apparaitre en position initiale :

18) q'axox ia? n-o-(r)u-ban xar i~ok versement eau << asp. >-lui-elle-faire la femme << la femme verse l'eau >>.

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19) ifim wiswil n-o-k(e)-axo P xa taq d'ip mais grain << asp. >>-lui-leur-aimer lui tous poulets << tous les poulets aiment le mais en grain >.

Lorsque deux participants apparaissent c6te a c6te dans un enonc6, le participant passif est toujours plus proche du verbal que le participant actif, l'ordre des elements est ici 6galement pertinent :

20) xa akalte q'atox cix n-o-(r)u-b'an le maire justice << asp. >>-elle-son-faire << le maire rend la justice >>.

21) 3-o-(r)u-6'ei xun ifok xar aNi << asp. >>-elle-son-frapper une femme l'homme << l'homme a frappi une femme >>.

La pertinence dans l'ordre d'apparition des compl6ments peut etre remise en cause par l'utilisation d'indicateurs de fonction. L'existence de ceux-ci ne d6pend pas de la structure choisie pour le syntagme verbal transitif, elle est parfois lihe "a la mise en valeur d'un participant, cette mise en valeur consistant a placer en position initiale un compl6ment donne. L'indicateur de fonction nous renseigne normalement sur le r6le syntaxique des diff6rents participants.

La locution composee de la marque du possessif suivie de l'616ment -umal << par >> << a cause de[01] precede (le plus souvent) le participant actif :

22) xa q'apux // J-q'extef // r(u)-umal xa nu-cix l'adolescente << asp. >>-embrasser sa-cause lui mon-fiance << l'adolescente a it6 embrassee par mon fianci >>.

23) 3-o-(r)u-max q'eqarem xa lamina r(u)-umal xa-sib' << asp. >>-elle-son-commencer noir la t61le sa-cause la fumbe << la t6le a commenc6 a noircir a cause de la fumbe >.

Le bendficiaire n'apparait pas dans le syntagme verbal. Nous devons le distinguer du participant passif (qui, lui, figure nor- malement dans le syntagme) meme si quelquefois bWneficiaire et participant passifs'identifient I'un a l'autre. Un syntheme compre- nant successivement un directionnel c(i)- < [01]>>, la marque du

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possessif et un locatif7, assure le plus souvent seul cette fonction

spatiale. Cependant un substantif peut tre parfois d6termin6

par ce syntheime (ce dernier apparalt alors sous la forme d'une

pr6position).

24) I-o-(r)u-ia? xu(n) rok' 6-a-wa' << asp. >>-elle-son-donner une griffure a-ta-face << il t'a griff >>.

25) J-in-ia // xun q'a 6- (ru)-wac nw-Sail << asp. [01]>-moi-donner une gifle (main) a-(sa)-face ma-femme. < j'ai donne une gifle a ma femme >>.

26) xar ifok // f-ia P // koc'ix e- (ru)-wa6 r(u)-umal xar aci la femme < asp. >>-donner fleur a-(sa)-face sa-cause l'homme. < l'homme a donn6 une fleur t la femme >>.

Le b6neficiaire peut tre 6galement marque par l'indicateur de fonction -fin < pour [01] precede cette fois uniquement par le

possessif.

27) xa S-o-(r)u-cak xa ti ix ru--in r(u)-Sail iava il << asp. >>-elle-son-cuire la viande sa-pour sa-femme malade. [01] il a cuit la viande pour sa femme malade >>.

28) xar akalte // ucursan // ru-Sin qa-tinamit le maire ameliore son-pour notre-village [01] le maire a amelior6 notre village >.

29) atet S-at-q'ixlon(i) // n(w)-Sin toi << asp. [01]-toi-saluer mon-pour << toi, tu m'as salu >>.

La structure de ce dernier enonc6 marginalise syntaxiquement le bendficiaire-participant passif alors que le participant actif est integre dans le syntagme verbal. Cet enonce, du point de vue syntaxique, est identique a ceux que l'on rencontre habituellement dans les langues de type accusatif. L'exemple 28 montre qu'un substantif autre qu'une personne peut etre consid6r6 comme un

beinficiaire.

7. L'indication des fonctions spatiales en tzutuhil fait trbs souvent intervenir les parties du corps : wacE face>> < devant>>; ix< dos>> < derriere>>< ' I'exterieur >; wi ( tfte > << dessus>>; (i)kin<< oreilles >>, puS< c6tes g> de c6t6 >>; i < 1'vres limite >> << au bord >; pam <<estomac > ~ dedans >>.

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Le statut syntaxique de l'instrumental en tzutuhil est celui dont bendficie un participant passif ou actif. L'instrument du

procis peut tre soit marqud au moyen d'un indicateur de fonc- tion e << avec >> << a l'aide de >> prepose un substantif le represen- tant, soit repr6sente dans le syntagme verbal sous forme d'un infixe -b'e-<< avec >>, immediatement place apres le radical. Lors- qu'il est represent6 dans le syntagme le substantif correspondant a l'instrumental peut etre mis en valeur.

30) c'um S-6'ei-b'e-x // xun ifok xar aci fouet << asp. >>-frapper-avec une femme l'homme << l'homme a frappe une femme avec un fouet >>.

3') r(u)-wi 3ikin s-o-(r)u-loq' xa nw-ana // 6e xa paq 3-o-(r)u-6'ak ses boucles d'oreilles << asp. >>-elle(s)-son-acheter elle ma-sceur avec l'argent << asp. >>-lui-son-gagner << ma sceur a achete des boucles d'oreilles avec l'argent qu'elle a gagn >>.

Trois types de syntagmes verbaux peuvent done etre distingues dans notre presentation :

Type I : le syntagme verbal comporte formellement ou virtuelle- ment deux participants;

Type II : le syntagme est reellement intransitif;

Type III : le syntagme verbal transitif est traite comme un syn- tagme verbal intransitif (intransitivation).

Un expos6 successif de ces diff6rents types de syntagmes ver- baux n'apporte aucune information relative aux formes syntaxi- ques privilgides par le tzutuhil. Nous le completons, pour cette raison, par une comparaison des fr6quences de ces trois types de

syntagmess.

Syntagme verbal de type I II III

Occurrences (sur xoo) 24 32 44

8. Jusqu'd concurrence de Ioo occurrences nous avons relev6 systimatiquement les syntagmes verbaux apparus dans les pages 600

' 6i o du Diccionario del Tzutujil de San Juan

la Laguna.

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Si l'on rapproche la fr6quence des syntagmes de type I (deux participants formellement ou virtuellement presents) de celle du type III (intransitivation), nous remarquons que la frequence des syntagmes presentant la forme la plus simple est quasiment deux fois plus elevee que celle comportant deux participants. Ces differences montrent que le recours a la structure syntagma- tique la plus 6conomique prime dans les choix syntaxiques du tzutuhil.

La fr6quence des syntagmes de type II (intransitif reel) n'intervient pas ici dans notre rapprochement.

A titre indicatif nous donnons pour terminer les frequences des diff6rents indicateurs de fonction (6tablies 6galement sur la base de Ioo occurrences)9 :

Indicateur de fonction marquant le b6ndficiaire 43

Participant actif 42 Instrumental I I

B6n6ficiaire/participant passif 4

Le nombre important d'occurrences relatives au bendficiaire

peut s'expliquer par le fait que celui-ci n'existe qu'accompagne d'un indicateur de fonction, n'6tant pas represente dans le syn- tagme verbal. D'autre part, la marginalisation syntaxique du participant actif est une realit6 caracteristique des langues a construction ergative.

96, rue Thiers F 92100 Boulogne

9. Ces occurrences ont 6t6 syst&natiquement relev6es dans les pages 578 '

671 du Diccionario del Tzutujil de San Juan la Laguna.

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