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ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2017 2017 Programme Éducation des candidats Septembre 2016

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2017 · 2016-11-10 · Voici les principales réflexions du PS en matière d’éducation en vue des élections présidentielle et législatives de 2017,

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ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLESÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 20172017

Programme Éducation des candidats

Septembre 2016

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SOMMAIRE

I – PARTI SOCIALISTE

1 - PRÉSIDENTIELLE 2017:LES PROPOSITIONS DE BENOÎT HAMON

2 - ÉLECTIONS 2017 : LE PS VEUT METTRE L’ACCENT SUR LA MIXITÉ, LES LYCÉES PROFESSIONNELS ET LES ESPÉ

3 - EDUCATION: VALLAUD-BELKACEM ET MANDON TACLENT LES CANDIDATS DE DROITE À LA PRIMAIRE

II – PARTI LES REPUBLICAINS

4 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LES PROPOSITIONS DE NICOLAS SARKOZY POUR L’ÉDUCATION

5 - NICOLAS SARKOZY VEUT ABROGER LA RÉFORME DU COLLÈGE ET CRÉER DES CLASSES "CP+" POUR LES ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ

6- NICOLAS SARKOZY VEUT "REMETTRE À LEUR PLACE" LES SYNDICATS DE L’ÉDUCATION NATIONALE

7- PRÉSIDENTIELLE 2017: LES 20 PROPOSITIONS D’ALAIN JUPPÉ POUR L’ENSEIGNEMENT SCOLAIRE

8 - SALAIRES, POSTES À PROFIL, SANCTION FINANCIÈRE CONTRE L’ABSENTÉISME : LES PROPOSITIONS D’ALAIN JUPPÉ POUR L’ÉCOLE

9 - "NOUS VOULONS SORTIR D’UN DISCOURS IDÉOLOGIQUE CLASSIQUE À DROITE SUR L’ÉDUCATION" (B. APPARU, CONSEILLER D'ALAIN JUPPÉ)

10 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LES PROPOSITIONS SUR L’ÉDUCATION DE BRUNO LE MAIRE, CANDIDAT À LA PRIMAIRE LR

11 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LE PROGRAMME DE FRANÇOIS FILLON, CANDIDAT À LAPRIMAIRE LR

12 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LE PROGRAMME DE JEAN-FRANÇOIS COPÉ POUR L’ÉDUCATION

13- PRÉSIDENTIELLE 2017 : JEAN-FRANÇOIS COPÉ SOUHAITE "100 % D'ÉTABLISSEMENTS AUTONOMES À LA FIN DU QUINQUENNAT"

III – PARTI FRONT NATIONAL

14 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : MARINE LE PEN VEUT CONSACRER 50 % DES ENSEIGNEMENTS DU PRIMAIRE AU FRANÇAIS

15 - « UNE CENTAINE » D'ENSEIGNANTS SOUTENANT MARINE LE PEN LANCE LE COLLECTIFRACINE

16 - LES 100 PROPOSITIONS POUR L’ECOLE ET L’UNIVERSITÉ DE DEMAIN REMISES À MARINE LE PEN

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I- PARTI SOCIALISTE

1 - PRÉSIDENTIELLE 2017:LES PROPOSITIONS DE BENOÎT HAMON

AEF - Par Cécile Olivier publiée le 30/08/2016

L'ancien ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, candidat aux primaires de la gauche pourl’élection présidentielle de 2017 (1), considère que "beaucoup a été fait" pour l’école en matièrebudgétaire durant ce quinquennat mais propose "d’intensifier l’investissement". Dans un discoursprononcé le 28 août 2016 à Saint-Denis, l’ancien ministre, qui est resté moins de 5 mois au MENESR,propose un nouveau mode d’orientation et d’affectation en fin de 3e, fondé "non plus sur les résultatsdans les matières générales mais sur les capacités développées par chaque jeune" et une aide gratuiteaux devoirs. Il veut construire une "école zéro défaut", en termes de remplacement des enseignants etde réponses apportées aux parents, dans laquelle les enseignants, en plus de l'enseignement, seraientchargés "de tâches de nature éducative, d’encadrement, d’animation de projet".

(1) La primaire organisée par le PS se déroulera du 22 au 29 janvier 2017. Elle est ouverte auxsocialistes et aux écologistes.

2 - ÉLECTIONS 2017 : LE PS VEUT METTRE L’ACCENT SUR LA MIXITÉ, LESLYCÉES PROFESSIONNELS ET LES ESPÉ

AEF - Par Cécile Olivier - publiée le 01/06/2016

Jean-François Cambadélis lors de la présentation du 2è cahier de la présidentielle, le 31 mai 2016.

"Il faut engager l’acte 2 de la refondation de l’école", déclare Jean-Christophe Cambadélis, premiersecrétaire du PS, lors d’un point presse le 31 mai 2016 pour présenter les grandes lignes duprogramme du parti pour 2017. Depuis 2012, "beaucoup a été fait mais beaucoup reste à faire" et celaimplique "d’y consacrer des moyens aussi importants dans les prochaines années", assure le premiersecrétaire. Le PS propose des pistes pour "revaloriser le lycée professionnel" et renforcer la mixitésociale en multipliant par exemple les lycées polyvalents. Concernant les Espé, le PS veut "acheverleur mise en place, en leur donnant les moyens budgétaires pour agir, en trouvant une meilleurearticulation avec les universités, en diversifiant les équipes de formateurs et en renforçant lesformations partagées".

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Voici les principales réflexions du PS en matière d’éducation en vue des élections présidentielle etlégislatives de 2017, détaillées dans un document (1) présenté à la presse le 31 mai 2016 :

Revaloriser les lycées professionnels. Le PS propose de cartographier les filières de la voieprofessionnelle et de suivre l’évolution à long terme des métiers qui composent ces filières. La premièreannée de formation en lycée professionnel devra être "améliorée" et l’orientation des élèves dans lavoie professionnelle révisée. "Nous souhaitons favoriser l’accès des lycéens professionnels auxsections STS et des bacheliers technologiques aux IUT en renforçant les quotas", précise à AEFYannick Trigance, secrétaire national adjoint à l’éducation.

Revoir le bac. Le PS souhaite "réformer le lycée" en prenant "mieux en compte le caractère pluriel dulycée avec ces 3 filières : professionnelle, technologique et générale". Il veut aussi "réfléchir àl’organisation du bac, qui pourrait être davantage une passerelle d’orientation vers le supérieur".

Renforcer la mixité sociale. Des "objectifs de mixité" devront être intégrés à tout nouvel établissementet le secteur privé devra être impliqué dans les politiques de mixité sociale et scolaire, propose le PS."Il faut encourager également la construction de lycées polyvalents qui mêlent les trois voiesd’enseignement avec des espaces partagés pour les enseignants et les élèves", précise le députéPatrick Bloche (Paris), qui a participé à la rédaction de ce projet. Le PS veut soutenir aussi les mesuresorganisant la carte scolaire à partir de la carte des transports ou à partir de zones comprenant plusieursétablissements scolaires.

Achever la mise en place des Espé. Les Espé sont "en phase de déploiement", constate le PS. Ilfaudra "achever leur mise en place, en leur donnant les moyens budgétaires pour agir, en trouvant unemeilleure articulation avec les universités, en diversifiant les équipes de formateurs et en renforçant lesformations partagées". Cette formation intégrera "les enjeux actuels, en particulier le numérique et latransition écologique". "Il faut désormais que le dernier "é" du mot Espé soit une réalité et que les tousles éducateurs soient formés dans ces écoles", déclare Colombe Brossel, secrétaire nationale àl’éducation.

Revoir les PEDT. Concernant la réforme des rythmes scolaires, "l’offre proposée aux enfants estencore trop inégale dans sa qualité, sa diversité et son coût", estime Colombe Brossel. Il faudrait"amplifier" les PEDT afin qu’ils se coordonnent mieux avec le temps scolaire.

Scolariser les moins de 3 ans : aider les communes. L’objectif de 30 % des enfants des moins de 3ans scolarisés n’ayant pas été atteint, le PS préconise une "meilleure information auprès des familles"sur ce type de scolarisation, un accompagnement financier de communes et un renforcement de laformation des enseignants.

(1) "Apprendre pour s’émanciper", Les cahiers de la présidentielle du PS, mai 2016.

Cet ouvrage fait partie des sept cahiers que va publier le PS entre mars et octobre 2016 et quicouvriront plusieurs thèmes de la campagne de 2017 :

• Entreprendre, travailler, s’accomplir – mars 2016• Apprendre pour s’émanciper – mai 2016• Donner une force à l’Europe, donner un sens au monde – juin 2016• Prendre soin des autres et de soi : vouloir l’État social-écologique – juillet 2016• Renforcer et protéger la démocratie – septembre 2016• Être Français au 21ème siècle – septembre/octobre 2016• Les enjeux de la présidentielle – octobre 2016

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3- EDUCATION: VALLAUD-BELKACEM ET MANDON TACLENT LES CANDIDATS DEDROITE À LA PRIMAIREAFP – 21/09/2016

La ministre de l’Éducation nationale a raillé mardi les propositions de candidats à la primaire de ladroite en matière d'éducation, tandis que son secrétaire d’État a mis en garde contre "le plus grandplan social" jamais envisagé dans ce secteur.

"Je retiens (des propositions) de Nicolas Sarkozy que la principale solution apportée aux enjeuxconsidérables de l'éducation et de l'enseignement supérieur dans notre pays consiste à mettre auservice militaire tous les décrocheurs, considérés comme des +sauvageons+", a-t-elle déclaré lors dela conférence de rentrée de l'enseignement supérieur.

Bruno Le Maire? "La seule école publique qu'il ait jamais connue de son existence, l'ENA, il souhaite lasupprimer", a-t-elle ajouté, faisant référence à la scolarité de M. Le Maire dans le privé.

Alain Juppé? "Son discours peut d'habitude sembler trancher avec le reste de son camp. Mais sonprojet est celui d'une autonomie totale des universités", a-t-elle relevé. "Qui dit autonomie totale ditaussi que la puissance publique n'aura plus rien à y faire, y compris pour garantir aux étudiants desconditions d'accès aux études".

Selon la ministre, il faut "un pilotage politique par la puissance publique" pour "élever lenombre d'étudiants et le niveau de qualification de la société". "Et donc je ne crois pas enl'autonomie absolue des universités".

Le secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon a lui "fait le calcul".Puisque Bruno Le Maire promet de supprimer quelque 500.000 postes de fonctionnaires sans toucherà la police, la justice et l'armée, l’Éducation nationale pourrait perdre entre 80 et 100.000 postes.

"C'est le plus grand plan social jamais engagé dans l’Éducation nationale", a-t-il affirmé.

Dans son programme, Nicolas Sarkozy a misé sur la suppression de 300 à 350.000 postes defonctionnaires, contre 200 à 250.000 pour Alain Juppé.

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II- PARTI LES RÉPUBLICAINS

4 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LES PROPOSITIONS DE NICOLAS SARKOZY POURL’ÉDUCATION

AEF -Par Laure Delacloche publiée le 25/08/2016

Candidat à la primaire LR pour l’élection présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy veut abroger laréforme du collège et celle des rythmes scolaires, ainsi qu’augmenter le temps de travail desenseignants et leur rémunération, détaille-t-il dans son livre "Tout pour la France" (1), paru le24 août 2016. Concernant l’éducation, l’ancien président de la République définit trois priorités : "lestatut des enseignants et leurs heures de travail, la volonté de faire confiance en donnant del’autonomie à tous les acteurs de l’Éducation nationale et l’engagement de faire respecter la paixpublique dans tous les établissements de France par le retour de l’autorité". Nicolas Sarkozy rappellequ’il est en faveur de l’autonomie des établissements, et qu’il veut créer des classes de "CP + " ainsiqu’imposer un service militaire aux jeunes en décrochage scolaire.

"Je suis revenu de cette agitation réformiste qui ne débouche jamais sur rien", déclare Nicolas Sarkozydans son livre "Tout pour la France", paru le mercredi 24 août 2016 et dans lequel il annonce sacandidature à l’élection présidentielle de 2017. Ce livre sera la "référence" de son action future, affirme-t-il.

Concernant l’Éducation nationale, l’ancien président de la République estime qu’il faut "revoir de fonden comble nos méthodes de travail, en assumant un tout petit nombre de priorités mais qui serontmises en œuvre très profondément". Ces priorités concernent "le statut des enseignants et leursheures de travail, la volonté de faire confiance en donnant de l’autonomie à tous les acteurs del’Éducation nationale et l’engagement de faire respecter la paix publique dans tous les établissementsde France par le retour de l’autorité".

Les propositions concernant les personnels

Accroître les heures de présence des enseignants. Nicolas Sarkozy rappelle sa propositiond’augmenter de 25 % le temps de présence des enseignants au collège et au lycée, comme précisédans le livre "La France pour la vie" . "La question du nombre d’heures de leur présence dans lesétablissements scolaires ne peut plus être contournée ou différée, poursuit-il. Pas davantage que cellede leurs statuts qui doivent être urgemment revalorisés" (p173).

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Rémunération et évaluation des enseignants. Nicolas Sarkozy souhaite "la mise en place desprimes au mérite, d’une évaluation qui tienne bien davantage compte des initiatives prises, et unemeilleure considération pour l’expérience de chacun" (p179).

Les propositions concernant la fonction publique

Augmenter le temps de travail. "La solidarité, ce n’est pas que des catégories entières de la fonctionpublique ne travaillent même pas 35 heures ou qu’il y ait des règles différentes de jours de carence encas d’absentéisme ou de calcul de la retraite", déclare Nicolas Sarkozy (p31). "L’enjeu del’augmentation [du temps de travail des fonctionnaires] est considérable." (p41) L’ancien président de laRépublique veut porter la durée hebdomadaire du travail à 37 heures.

Ne pas remplacer tous les fonctionnaires partants à la retraite. "Nous devons reprendre la politiquedu non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite", annonce Nicolas Sarkozy (p45)."L’objectif de réduction des effectifs de fonctionnaires sera de 300 000 sur la durée du quinquennat[…]" (p46).

Les propositions concernant le ministère de l’Éducation nationale

Abroger la réforme du collège et celle des rythmes scolaires. (p173)

Relire les propositions de Nicolas Sarkozy concernant l’éducation présentées lors de la conférence Lesrépublicains en avril 2016. Nicolas Sarkozy avait évoqué en avril une "réforme" des rythmes scolaires.

Rendre les établissements scolaires autonomes. "Au niveau du primaire, je souhaite que lesdirecteurs d’école se voient accorder les moyens de réellement piloter leur établissement, c’est-à-direque leur soit reconnue l’autorité sur l’ensemble de l’équipe pédagogique […]", détaille Nicolas Sarkozy.Dans le second degré, l’ancien président souhaite "chaque établissement puisse adapter l’organisationdu temps scolaire en fonction de ses projets propres ou des difficultés rencontrées par les élèves"p177.

Mettre fin à la "cogestion" du ministère. "Un autre changement majeur que j’appelle de mes vœuxconcerne le fonctionnement du ministère de l’Éducation nationale. Il est essentiel que ce ministère soitgouverné et non plus cogéré". (p176)

Les propositions concernant les élèves

Créer des classes de CP +. Nicolas Sarkozy rappelle sa proposition de créer un CP + pour les élèvesen difficulté .

Encourager l’apprentissage dans la voie professionnelle. Nicolas Sarkozy se dit "favorable à ceque l’apprentissage devienne la voie de droit commun pour l’obtention d’un bac professionnel"."Concrètement, cela impliquera que les lycées professionnels ouvrent des sections d’apprentissage enleur sein, à l’image des CFA, ce qui aurait en outre un effet positif pour les finances publiques,puisqu’une formation en apprentissage a en moyenne un coût moins élevé", estime-t-il (p110).

Créer des internats pour jeunes délinquants. Concernant la réponse à la délinquance des mineurs,"cela doit commencer dès le collège et le lycée où tant de proviseurs et de principaux ne savent plusquoi faire avec quelques-uns de leurs élèves parfois très jeunes qui 'pourrissent' littéralement la vie deleurs établissements", constate Nicolas Sarkozy (p165).

La création d’internat "avec un encadrement pédagogique renforcé" avait déjà été évoquée enavril 2016, lors de la convention du parti politique Les Républicains sur l’éducation .

Imposer un service militaire aux élèves en "décrochage" scolaire. Cette proposition avait déjà étéannoncée en avril 2016 mais Nicolas Sarkozy détaille son financement "sur le budget de l’Éducationnationale, car si seul un encadrement militaire peut réussir à réinsérer ces jeunes, la mission relève

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bien de l’Éducation nationale et non de la défense". Selon lui, cette mesure coûtera 400 millionsd’euros. (pp 166-167)

Mettre fin aux Elco. (p176)

Les propositions concernant les valeurs

Apprendre la géographie de la France. "Au motif que l’école était accusée de reproduire des élites,Corneille a dû parfois laisser la place à des animateurs culturels et Stendhal à des ateliers citoyens.L’école a trop souvent oublié de transmettre cette culture française qui était le patrimoine de toute laNation", écrit Nicolas Sarkozy (p59), estimant qu' "avant d’ouvrir les enfants de nos écoles à l’histoiredu monde et à la diversité de leurs origines, il est indispensable de leur apprendre la géographie dupays où ils vivent, son histoire et ses lois" (p62).

Interdire les menus de substitution dans les cantines scolaires. "Si l’on veut mettre son enfant àl’école de la République, on doit alors en adopter toutes les règles, les prescriptions et les habitudes.Sinon, dans quelques années, nous nous retrouverons avec des tables réservées aux enfantsmusulmans ou aux Juifs." (p62)

Faire appliquer la loi dans les écoles "confessionnelles islamiques sous contrat". NicolasSarkozy précise que "la liberté scolaire ne fait nullement obstacle à notre volonté que les règles de laRépublique s’appliquent partout sur le territoire". "Je pense tout particulièrement aux écolesconfessionnelles islamiques hors contrat. Les pratiques d’un islam radical ne pourront pas s’yappliquer. Ce qui signifie notamment que les filles devront y êtres traitées à l’égal des garçons et que lefrançais y sera la première langue. La tolérance zéro nous conduira à fermer toutes celles dont lapratique de l’enseignement est contraire aux valeurs de la République" (p68).

Interdire le port de signes religieux. "L’école devrait […] être l’incarnation même" de la laïcité, selonNicolas Sarkozy, qui souhaite que "le port de signes religieux soit interdit non seulement à l’école, aucollège, au lycée, mais également à l’université et même dans les sorties scolaires pour lesaccompagnants" (p176).

Revoir les sanctions. "C’est sans doute dans l’Éducation nationale que le retour d’une autorité fermeet bienveillante est le plus nécessaire", estime Nicolas Sarkozy. (pp172-173) L’ancien président de laRépublique veut "revoir l’échelle des sanctions et ne pas les réduire aux seules punitionsdisciplinaires", et propose des "travaux d’intérêt général, obligation de stages de rattrapage, de suivid’études surveillées…" (p177)

(1) "Tout pour la France", paru le 24 août 2016 aux éditions Plon.

5 - NICOLAS SARKOZY VEUT ABROGER LA RÉFORME DU COLLÈGE ET CRÉERDES CLASSES "CP+" POUR LES ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ

AEF - Par Laure Delacloche

Paris, le 06/04/2016

"Le premier changement cardinal que Les Républicains proposent, c’est que la future réforme del’école parte des enseignants […] et non des enfants", déclare Nicolas Sarkozy, président du parti LesRépublicains (LR), lors d’une journée de travail sur le thème de l'"Éducation et l’enseignementsupérieur", mercredi 6 avril 2016. Nicolas Sarkozy détaille "quatre missions fondamentales" guidant laréflexion de Les Républicains sur l’école dans un "document d’orientation" : "la transmission dessavoirs, le développement de l’excellence, le rétablissement de l’autorité et l’autonomie des acteurs del’éducation". Le parti LR propose d’abroger la réforme du collège car "les professeurs n’en veulent pas",

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mais également de lutter contre les difficultés d’apprentissage de la lecture en créant des classes de"CP + ", afin que tous les enfants de CE2 sachent lir

"Quelle que soit la qualité de la réforme que vous mettez sur la table, si vous avez des enseignants quine croient plus dans leur métier, qui ne sont pas bien rémunérés, qui ne sont pas bien formés, qui nesont pas encadrés, qui ne sont pas évalués, la réforme sera un échec", déclare Nicolas Sarkozy,président du parti Les Républicains, lors d’une journée de travail intitulée "Éducation et l’enseignementsupérieur", mercredi 6 avril 2016 à Paris.

"Le premier changement cardinal que Les Républicains proposent, c’est que la future réforme del’école parte des enseignants […] et non des enfants." S’adressant à "tous les enseignants de France","tellement déçus par le bilan de la gauche", Nicolas Sarkozy estime que le parti est "parfaitementconscient que nous avons besoin d’enseignants respectés".

La réflexion du parti LR autour de l’éducation s’articule autour de quatre idées : "la transmission dessavoirs, le développement de l’excellence, le rétablissement de l’autorité et l’autonomie des acteurs del’éducation". Ceci, afin "d’avoir une école qui répond aux attentes des familles". Dans leur documentd’orientation, Les Républicains détaillent quatre axes de travail, dont trois sont consacrés àl’enseignement scolaire et un à l’enseignement supérieur :

1. La priorité c’est de rendre à l’école sa mission première de transmission des savoirs2. Affirmer nos valeurs : l’autorité, l’excellence, le mérite, la laïcité3. Améliorer la performance du système éducatif : les Français ont le droit à un service public

efficace

Voici les propositions du parti Les Républicains, par thème.

Abrogation de la réforme du collège. Nicolas Sarkozy propose l’abrogation de la réforme du collège,"pour le bien des élèves et des professeurs". "Comment imaginer que les enseignements pratiquesinterdisciplinaires puissent être conservés ? Ce n’est pas sérieux et les professeurs n’en veulent pas.[…] Supprimer les classes bilangues, les sections européennes et les langues anciennes est absurde",commente-t-il. "Il faut rendre attractifs tous les collèges non en les stigmatisant par des labels qui fontfuir les parents mais en y développant des formations différenciées et attractives."

Création de CP + pour les élèves en difficulté. "Un élève qui sort du CP sans savoir lire stocke del’échec et n’a aucune chance de s’en sortir", déclare Nicolas Sarkozy. Les Républicains proposent deconsacrer deux heures hebdomadaires de plus au français, mais surtout la création de "classes de CP+ pour les élèves les plus en difficulté."

Les enseignants repéreront "dès les premiers mois de CP les élèves éprouvant des difficultés", quiferont l’objet d’un "suivi renforcé résolument orienté vers l’acquisition des fondamentaux de la lecture etdispensé par leurs professeurs dans le cadre de l’école". Ils bénéficieront d’un parcours différencié :

aide personnalisée, heures d’apprentissage renforcé, devoirs réguliers, contrat d’études, le cas échéantpériode obligatoire de remise à niveau y compris pendant les congés. Un enfant en grande difficulté enfin de CP ne pourra être admis en CE1 car ce serait pour lui l’échec assuré.

Instauration du tutorat pour former les enseignants. "Je ne regrette pas d’avoir mis fin aux IUFM",déclare l’ancien président. Lors de la réforme de la formation des enseignants, "nous ne sommes pasallés assez loin sur le tutorat et l’apprentissage au contact des élèves", estime l'ancien chef de l’État."Nous ne pouvons pas affecter de jeunes professeurs dans les établissements les plus difficiles sansencadrement, sans préparation", estime Nicolas Sarkozy. Il propose entre autres de :

• consacrer plus de la moitié de la formation initiale des nouveaux professeurs à l’apprentissagepratique du métier, dans les établissements, sous la conduite de professeurs expérimentés

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• mettre en place des seuils incompressibles de savoirs exigibles des élèves-professeurs caraujourd’hui, trop de candidats ne maîtrisent pas eux-mêmes les fondamentaux qu’ils sontcensés enseigner

• développer une diversification des parcours : par exemple, seulement 20 % des professeursdes écoles ont suivi un cursus scientifique lors de leurs études.

Simplification du lycée. Les Républicains proposent de réduire "le nombre d’options offertes au lycée"dans les filières générales, ce qui ne "nuirait pas à la qualité de l’enseignement". Concernant les lycéesprofessionnels, le parti propose "de faire progressivement de l’apprentissage la voie de droit communpour l’obtention d’un bac professionnel", surtout au niveau du CAP, "sachant qu’à terme les autresdiplômes pourraient être concernés".

Valorisation de l’apprentissage et de l’alternance. Le parti LR propose de "davantage valoriser lesformations en alternance : en rendant obligatoire la participation de tous les collégiens à au moins unesession de découverte de l’apprentissage, en généralisant l’information sur l’apprentissage dans lecadre des mini-stages de découvertes professionnelles, et en intégrant l’apprentissage dans lesprocédures d’orientation à la fin de 3e. Il faut également diversifier les parcours dans les collèges àpartir de la 4e, en développant une filière de préapprentissage : enseignements généraux adaptés,découverte des métiers", à partir de 14 ans.

Hausse du temps de travail et de la rémunération des enseignants. Comme dans son livre "LaFrance pour la vie", le président LR veut accroître le temps de présence des enseignants dans lesétablissements de 25 %, un pourcentage incluant "les cours, mais aussi l’aide aux devoirs et les étudessurveillées", en contrepartie d’une rémunération accrue. Le parti appelle également à la réforme de laformation continue des enseignants, afin qu’elle soit "mieux adaptée" à leurs besoins. Lors de sondiscours, mercredi 6 avril, Nicolas Sarkozy ajoute également : "Est-ce qu’on ne doit pas accepter, unjour, de payer un peu plus les enseignants qui travaillent dans les établissements les plus difficiles ?"

Réduction de l’influence des syndicats sur le MEN. "Le ministère de l’Éducation nationale doit êtreaux côtés des professeurs et non au service des syndicats", déclare Nicolas Sarkozy, afin que "leministère soit gouverné et non plus cogéré". Dans "La France pour la vie", il écrivait qu’il voulait"remettre à leur place véritable les syndicats de l’Éducation nationale". "Il n’est pas nécessaired’engager une énième grande loi, quelques ajustements législatifs suffiront", estime-t-il.

Déconcentration. La région académique "doit être le centre de gravité des décisions en matièreéducative, en réservant à l’État ce qui lui revient : la définition du socle des savoirs, des programmesnationaux, la collation des grades et diplômes nationaux et la gestion des corps nationaux defonctionnaires. Il faudra accorder aux recteurs de larges pouvoirs déconcentrés pour rapprocher laprise de décision des réalités, tout en rapprochant la carte académique des nouvelles régionsadministratives."

Accorder plus d’autonomie aux EPLE et créer des Epep. Dans les établissements scolaires,l’autonomie doit permettre "de laisser les établissements constituer des classes et des groupes deniveaux, d’organiser le repérage précoce des difficultés et les moyens d’y remédier". Dans le primaire,"les directeurs d’école doivent avoir l’autorité nécessaire pour piloter leur établissement".

Réformer les rythmes scolaires. "Pourquoi vouloir imposer une organisation identique à Paris et dansune commune rurale ?", s’interroge le parti Les Républicains, notant que "cette réforme a fait, etcontinue de faire peser, un poids très lourd sur les collectivités locales". Pour le parti, il faut "laisserl’initiative du choix localement aux principaux acteurs concernés, à savoir les écoles, les parents et lesélus". La décision serait "prise sur proposition du conseil d’école transmise à l’Inspecteur de l’Éducationnationale après avis de la commune, et consultation du département, et du Conseil départemental del’Éducation". "Loin du centralisme improductif, la liberté des choix et la diversité des organisations

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doivent prévaloir. Cette liberté vaut également pour ceux qui souhaitent maintenir l’organisation qu’ilsont mise en place", précisent les Républicains.

Réformer la production des programmes. Les programmes seraient préparés par l’Inspectiongénérale et pourraient être transmis pour avis à l’Institut de France. Dans le Figaro du 6 avril, NicolasSarkozy précise que les programmes ne sont "pas un enjeu politique" et ne doivent pas dépendre desAssemblées. "Il convient d’en finir avec les conseils, les comités et les commissions", déclare l’ancienchef de l’État.

"Tolérance zéro à l’égard des pratiques communautaires". Les Républicains listent leurs valeurs del’école : l’autorité, l’excellence, le mérite et la laïcité. "L’école doit pratiquer la tolérance zéro à l’égarddes pratiques communautaires et des manifestations de refus de l’autorité et des règles communes : leport de signes religieux doit être interdit dans les sorties scolaires pour les accompagnants", estime leparti d’opposition. Celui-ci propose également "l’extinction des dispositifs ELCO", dans un chapitreintitulé "la laïcité à l’épreuve de l’école".

Plusieurs propositions sont par ailleurs émises afin de "rétablir l’autorité", "des bourses d’excellencessur le seul critère du mérite" sont proposées et la généralisation d’un service militaire adapté pour lesdécrocheurs est soumise.

6- NICOLAS SARKOZY VEUT "REMETTRE À LEUR PLACE" LES SYNDICATS DEL’ÉDUCATION NATIONALE

AEF -Par Cécile Olivier - Paris, le 02/02/2016

Pour "changer en profondeur l’Éducation nationale", Nicolas Sarkozy (LR) préconise "moinsd’enseignants, mieux payés, mieux considérés, mieux formés et plus disponibles". Dans un ouvrage (1)sorti le 25 janvier 2016 et présentant une esquisse de programme pour les élections présidentielles de2017, l’ancien chef de l’État explique qu’il préfère "avoir 20 % d’enseignants en moins et les payer 20 %de plus". En matière de gouvernance, Nicolas Sarkozy veut favoriser l’autonomie et renforcer l’échelonlocal. Il souhaite donner davantage de responsabilité aux chefs d’établissement et placer "le centre degravité de la décision éducative" au niveau des académies et non plus de l’administration centrale."Tout ne peut plus se décider rue de Grenelle !", estime l’ancien chef de l’État, qui veut aussi mettre "àleur véritable place les syndicats" de l’Éducation nationale.

"Pour changer en profondeur l’Éducation nationale, il faut d’abord s’intéresser aux professeurs et doncà leur statut, à leur rémunération et à leurs heures de présence dans l’établissement scolaire, parcequ’ils sont le pilier de la transmission du savoir", estime Nicolas Sarkozy, président du parti LesRépublicains, dans son dernier ouvrage. Il préconise "moins d’enseignants, mieux payés, mieuxconsidérés, mieux formés et plus disponibles". Concernant l’Éducation nationale, "il vaut mieux n’avoirque quelques priorités mais avec l’obsession de les mettre en œuvre sans faiblesse et sans délai plutôtque de multiplier des mesures dont le nombre rend illisibles".

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Un temps de présence de +25 % pour les enseignants. Afin de renforcer "la présence des adultes"dans les établissements scolaires, l’ancien président propose "d’augmenter de 25 % le temps deprésence des enseignants dans les lycées et collèges" afin d’avoir plus de "temps libre pour aider etsoutenir les élèves les plus en difficulté". Estimant que "la France n’a pas les moyens de recruter et deformer 850 000 enseignants", il "vaut mieux en avoir 20 % de moins et les payer 20 % de plus".

Refusant de proposer une "énième réforme de l’Éducation nationale", il préconise de mettre en œuvretrois mesures :

L’autonomie. "Il faut donner davantage de responsabilité au chef d’établissement qui doit pouvoir tenircompte de son environnement géographique, social et culturel pour adopter son organisationpédagogique", écrit l’ancien président. Il affirme que "l’unité est davantage mise en cause parl’uniformité que la diversité".

Dans une autre partie de son ouvrage, l’ancien président affirme cependant que chaque élève devra"désormais adapter sa différence à l’école car celle-ci à l’inverse ne cédera plus sur ses principes etses convictions". "L’école de la République sera la même pour tous".

Le renforcement de l’échelon local. "Tout ne peut plus se décider rue de Grenelle ! ", estime l’ancienchef de l’État qui considère que c’est "au plus près des professeurs et des élèves que se prennent lesbonnes décisions. "Le centre de gravité de la décision éducative doit être les académies, et non plusl’administration centrale".

"La mise à leur véritable place des syndicats de l’Éducation nationale". "La mainmise complètedes syndicats sur le système achève de le paralyser", analyse Nicolas Sarkozy. "Qui peut par exempleaccepter que les mutations soient annoncées par les organisations syndicales avant quel’administration n’ait eu le temps de le faire ?", interroge l’ancien chef de l’État sans plus de précisionsur la place qu’il souhaite accorder aux syndicats.

(1) "La France pour la vie", Nicolas Sarkozy, Éditions Plon, 18,90 euros.

7- PRÉSIDENTIELLE 2017 : LES 20 PROPOSITIONS D’ALAIN JUPPÉ POURL’ENSEIGNEMENT SCOLAIRE

AEF - Par Cécile Olivier Paris, le 27/09/2016

Alain Juppé, candidat LR à la primaire de l’élection présidentielle de 2017, propose de "confier auxenseignants de nouvelles responsabilités et opportunités d’affectation et de carrière dans le cadre

d’établissements plus autonomes". Il promet d’augmenter leurs salaires de 10 % dès la première année

du mandat et mettre en place une "véritable" formation continue. Le candidat veut "permettre aux collèges etaux lycées qui le souhaitent de gérer la totalité de leur dotation horaire globale pour mieux répondre auxbesoins des élèves" et créer une "agence nationale de l’évaluation, de l’innovation et de la performancescolaire, indépendante". Alain Juppé souhaite confier l’ensemble de la formation professionnelle (lycéesprofessionnels) et de l’apprentissage aux régions.

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Candidat à la primaire pour l’élection présidentielle de la droite et du centre, qui aura lieu les 20 et27 novembre 2016, Alain Juppé avait détaillé ses propositions sur l’enseignement scolaire dans un ouvrageparu en août 2015 "Mes chemins pour l’école". Voici en résumé ses 20 propositions :

Concentrer les moyens sur la maternelle et LE CP

- Recruter dans les crèches des animateurs linguistiques qualifiés pour offrir à tous les enfants plusieursheures par semaine d’écoute et de conversation dans une langue soutenue ; combler ainsi les retards devocabulaire.

- Concentrer les moyens sur les classes de maternelle et de CP, pour réduire massivement le nombred’élèves par classe et rejoindre le taux d’encadrement des pays les mieux classés de l’OCDE.

- Enrichir la formation des enseignants du premier degré par une meilleure connaissance des spécificités dela maternelle, en particulier les mécanismes d’apprentissage linguistique.

- Approfondir l’apprentissage d’une première langue étrangère, avec pour objectif l’amélioration significativedu niveau en fin de troisième. L’apprentissage d’une deuxième langue vivante serait conditionné à un débutde maîtrise de la première.

des enseignants mieux rémunérés

- Procéder à un rattrapage des rémunérations des enseignants par rapport à la moyenne de ceux del’OCDE, en commençant par le premier degré, où les salaires seraient augmentés de 10 % dès la premièreannée du mandat.

- Améliorer la formation initiale des enseignants, par une place importante donnée à la préparation de lagestion de classe, une diffusion des résultats d’évaluations scientifiques et l’accroissement du rôle desenseignants tuteurs. Sans renoncer à l’excellence dans la maîtrise des contenus des matières, accroître laconnaissance par les enseignants des processus d’apprentissage grâce, en particulier, à une meilleureconnaissance des neurosciences cognitives.

- Mettre en place une véritable formation continue des enseignants, notamment en diffusant plus largementles contenus par internet et en permettant aux enseignants d’en valider les acquis. Le rôle des professeurstuteurs serait élargi.

des établissements plus autonomes

- Confier aux enseignants de nouvelles responsabilités et opportunités d’affectation et de carrière dans lecadre d’établissements plus autonomes.

- Confier à un Conseil éducatif d’établissement, travaillant en équipe sous la direction d’un directeurprincipal, la direction de l’établissement et la gestion de ses moyens.

- Permettre aux écoles primaires qui le souhaitent de se regrouper au sein d’un même établissement avecune équipe de direction unique, ou de créer une "école du socle", regroupant un collège et ses écoles derattachement.

- Permettre aux collèges et aux lycées qui le souhaitent de gérer la totalité de leur dotation horaire globalepour mieux répondre aux besoins des élèves.

Une nouvelle évaluation des élèves et du système

- Prévenir le décrochage dès la maternelle et le début du primaire : une évaluation constante desconnaissances et des compétences fondamentales des enfants et, au moindre signe de décrochage, la miseen place de modules d’enseignement en très petits groupes, voire individuels, pour combler les retards etconsolider les acquis.

- Fournir, pendant tout le déroulement de la scolarité, des outils d’évaluation performants à l’ensemble desenseignants.

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- Organiser, six mois avant la fin de chaque cycle, une évaluation complète pour apprécier les progrès desélèves et identifier leurs lacunes.

- Créer une agence nationale de l’évaluation, de l’innovation et de la performance scolaire, indépendante.

Confier les lycées professionnels aux régions

- Améliorer le suivi et l’orientation des élèves.

- Confier l’ensemble de la formation professionnelle (lycées professionnels) et de l’apprentissage auxrégions.

- Rapprocher la formation professionnelle et l’apprentissage.

- Mieux adapter les formations aux besoins des entreprises et réduire le nombre de CAP et de baccalauréatsprofessionnels.

- Réduire massivement le coût de l’apprentissage pour les entreprises et simplifier le contratd’apprentissage.

8 - SALAIRES, POSTES À PROFIL, SANCTION FINANCIÈRE CONTREL’ABSENTÉISME : LES PROPOSITIONS D’ALAIN JUPPÉ POUR L’ÉCOLE

Par Soazig Le Nevé - Publié le 21/08/2015

"Il faut augmenter de 10 % les salaires de nos enseignants dans le primaire. En contrepartie, ils doiventêtre plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents", affirme lemaire de Bordeaux (LR) Alain Juppé dans une interview au Parisien magazine vendredi 21 août 2015,cinq jours avant la sortie de son livre Mes chemins pour l’école (JC Lattès). Le candidat à la primaire àdroite veut "développer la notion de postes à profil : on définit le profil du poste, on regarde le CV, onfait passer un entretien et on vérifie ainsi qu’on recrute le bon enseignant". Il propose aussi de"réaffecter des postes d’enseignants du secondaire vers le primaire" et d’adopter "un système decontravention" en cas d’absentéisme d’un élève. Sans "remettre en chantier la totalité des programmesscolaires", Alain Juppé promet "une évaluation" et "quelques aménagements".

Alors que sort le 26 août Mes chemins pour l’école (JC Lattès), livre programmatique du candidat à laprimaire à droite Alain Juppé (LR), l’ancien Premier ministre présente ses principales propositions dansune interview au Parisien magazine vendredi 21 août, dont voici l’essentiel :

Le salaire des enseignants. "Il faut augmenter de 10 % les salaires de nos enseignants dans leprimaire. En contrepartie, ils doivent être plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pourles élèves et leurs parents." Pour "garantir une présence effective dans l’établissement", Alain Juppépropose de répartir autrement la durée du travail des enseignants", en expérimentant avant de"généraliser ces changements s’ils s’avèrent efficaces". Pour augmenter les salaires sans dépenserplus, l’ancien Premier ministre assure qu’il y a "des économies à faire, par exemple sur l’organisationdu baccalauréat". "On me dit que cela coûte 1,5 milliard d’euros. Il faut réduire le nombre d’options etd’épreuves à 4 ou 5, le reste des acquis étant soumis au contrôle continu."

L’autonomie des établissements. "Je vais beaucoup plus loin que la réforme du collège", prévientAlain Juppé. Ainsi, "si, à certaines périodes de l’année, les équipes veulent faire un peu plus de mathset un peu moins de français, elles doivent pouvoir le faire". Quant au recrutement, il ironise : "Vousconnaissez une entreprise où il n’y a jamais d’entretien d’embauche ? Où l’on recrute les gens à partird’un barème informatique ?". Le candidat à la primaire à droite veut "développer la notion de postes àprofil : on définit le profil du poste vacant, on regarde le CV, on fait passer un entretien et on vérifie ainsiqu’on recrute le bon enseignant pour le bon poste".

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Les postes. Alain Juppé propose de "réaffecter des postes d’enseignants du secondaire vers leprimaire", en "étalant" cette réforme "sur cinq ans". "Cela donnera lieu à des controverses, je le sais",commente-t-il.

Au sujet des 60 000 postes promis par François Hollande, il commente : "Ils n’existent pas, ces 60 000postes, on n’arrive pas à les recruter ! Réformer n’est pas une question de moyens. Je ne promets pasd’augmenter les effectifs. Mais je m’engage à maintenir le budget de l’Education nationale à son niveauactuel."

Les programmes scolaires. "Je ne compte pas revenir sur toutes les réformes du quinquennatprécédent au motif qu’elles ont été menées par un gouvernement socialiste. On fera une évaluation, il yaura quelques aménagements, mais je ne vais sûrement pas remettre en chantier la totalité desprogrammes scolaires."

Les rythmes scolaires. "Il faut évoluer vers un raccourcissement des vacances", estime Alain Juppécar "nos enfants ont plus d’heures de cours concentrées sur une plus brève période" que dans d’autrespays. Au sujet de la réforme des rythmes à l’école primaire, il affirme que "les maires sont vent deboutcontre la réforme parce qu’elle leur coûte beaucoup, alors même que les dotations budgétaires de l’Étatse réduisent. À Bordeaux, la facture s’élève à plus d’un million d’euros net par an. Je viens de faireréaliser une évaluation par un organisme extérieur : en classe élémentaire, ça passe, il n’est pasnécessaire de revenir en arrière. En classe maternelle, c’est plus compliqué parce qu’on fait faire auxenfants des activités à l’heure du déjeuner."

Le décrochage. "Il faut mettre en place, tout au long de la primaire, un système d’évaluation pourrattraper les enfants dès qu’on sent qu’ils décrochent", indique le candidat à la primaire à droite. En casde décrochage, il préconise l’envoi d’un SMS aux parents "pour demander pourquoi leur enfant n’estpas en cours". Ensuite "pourquoi ne pas conditionner certaines aides et allocations au respect d’uncertain nombre de règles ?" "On pourrait adopter un système de contravention immédiate", suggère-t-il,même si Alain Juppé n’a "pas seulement un discours punitif mais aussi participatif" : "le concept decoéducation introduit par Lionel Jospin doit aujourd’hui être réaffirmé."

Les 10 propositions pour l’école d’Alain Juppé

• Augmenter de 10 % le salaire des professeurs des écoles dès 2017 ;

• Maintenir le budget de l’Éducation nationale à 65 milliards d’euros ;

• Redéployer des moyens du second degré vers le premier degré ;

• Enrichir la formation des professeurs des écoles en insistant sur les mécanismesd’apprentissage linguistique ;

• Évaluer constamment les connaissances dès la maternelle pour prévenir le décrochage ;

• Permettre aux enseignants de corriger les copies au sein de l’établissement pour pouvoirrecevoir les élèves et leurs parents ;

• Instaurer un rendez-vous semestriel obligatoire parents/équipe pédagogique ;

• Améliorer la formation initiale des enseignants en insistant sur la gestion de classe et enrenforçant le rôle des tuteurs ;

• Élargir les opportunités d’affectation et de carrière des enseignants dans le cadred’établissements plus autonomes ;

• Recruter dans les crèches des animateurs linguistiques.

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9 - "NOUS VOULONS SORTIR D’UN DISCOURS IDÉOLOGIQUE CLASSIQUE ÀDROITE SUR L’ÉDUCATION" (B. APPARU, CONSEILLER D'ALAIN JUPPÉ)

AEF -Par Cécile Olivier

"Pour pouvoir individualiser la prise en charge des élèves, il faut renforcer l'autonomie desétablissements et revoir leur gouvernance", déclare à AEF le 25 août 2015 le député Benoist Apparu(LR, Marne), conseiller d’Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour l’élection présidentielle de2017. À l’occasion de la parution de son ouvrage Mes chemins pour l’école (1), son conseiller détailleles principales propositions du candidat : annualisation et globalisation de la DHG, nouvelleorganisation des EPLE avec la création d’un "conseil éducatif d’établissement", redéploiement demoyens vers la maternelle et le CP. "Nous avons délibérément choisi de sortir d’un discoursidéologique classique à droite et d'éviter des sujets comme le port de l’uniforme, la réforme du collègeet les cantines mais nous avons choisi des thèmes de fond", explique Benoist Apparu.

AEF : Alain Juppé souhaite revoir totalement la gouvernance des établissements scolaires, dequelle manière ?

Benoist Apparu : Le système éducatif est actuellement incapable de s’adapter aux élèves etfonctionne comme s’ils étaient tous homogènes, ce qui n’est bien sûr pas le cas. Pour pouvoirindividualiser la prise en charge des élèves, il faut renforcer l’autonomie des établissements, qui est laseule réponse pédagogique à cet enjeu, et revoir leur gouvernance. Nous proposons une gestiondéconcentrée de la DHG (dotation horaire globale) qui doit être annualisée et globalisée. Celapermettra ainsi aux équipes éducatives de choisir de répartir librement les heures de cours de mathsou d’histoire par exemple en fonction des besoins des élèves et de pouvoir renforcer telle ou tellematière. Il faudra pour cela annualiser le temps de travail des enseignants.

AEF : Comment fonctionneraient les établissements scolaires ?

Benoist Apparu : À côté du conseil d’administration, nous mettrons en place un 'board' ou 'conseiléducatif d’établissement', qui sera chargé de diriger l’établissement et de gérer son autonomie. Ceconseil sera composé d’enseignants responsables ou coordonnateurs en nombre variable selon la taillede l’établissement, qui seront élus par leurs pairs. On aura donc des enseignants chargés dunumérique, des ressources humaines, des relations extérieures, etc. Ils seront rémunérés pour cela pardes primes ou auront des décharges. Nous voulons organiser un véritable exécutif autour du chefd’établissement. Le choix du chef d’établissement sera fondé sur un double principe : un concoursnational et un recrutement local. Le recteur proposera plusieurs candidats, qui seront auditionnés etchoisis par le conseil éducatif d’établissement et son CA.

AEF : Comment appliquer le nouveau mode d’organisation que vous proposez dans les quelque11 000 EPLE ?

Benoist Apparu : Nous misons sur le volontariat et sur l’effet 'boule de neige'. Au départ, les équipespédagogiques pourront rester sur le mode d’organisation classique que nous connaissons aujourd’huiou choisir notre proposition. Nous aurons dans un premier temps, 3 à 5 % de volontaires mais au fur età mesure, face à l’efficacité du dispositif, en l’espace de 5 ou 10 ans, nous aurons 50 % puis 80 % desétablissements qui s’y mettront. Ce modèle sera dupliqué au primaire et les écoles pourraient ainsi

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avoir 3 modes d’organisation possibles : conserver le mode actuel de gestion des écoles, 'basculer' enEPLE du premier degré ou rejoindre d’autres établissements pour former une école du socle. Leséquipes pédagogiques auront là aussi la liberté d’adapter leur organisation au projet de l’école. Lerectorat jouera un rôle de coordination.

AEF : Comment comptez-vous convaincre les enseignants d’accepter ces réformes ?

Benoist Apparu : Pour l’instant, nous en sommes au stade des propositions. Le livre Mes cheminspour l’école n’est pas le projet définitif d’Alain Juppé. Celui-ci sera présenté dans un an et nous avonsencore plusieurs mois pour rencontrer les professionnels de l’éducation et discuter sur la base de cespréconisations pour élaborer un projet éducatif présidentiel. Nous souhaitons aller suffisamment dansles détails, en concertation avec les professionnels, avant l’élection pour que la mise en oeuvre sefasse ensuite très rapidement. Nous essaierons de convaincre les enseignants au nom de l’efficacitédu système éducatif et des résultats des élèves.

Nous avons délibérément choisi de sortir d’un discours idéologique classique à droite sur l’éducation etd'éviter des sujets comme le port de l’uniforme, la réforme du collège et les menus des cantines maisnous avons choisi des thèmes de fond. Je pense aussi que les enseignants seront séduits par l’idée degagner en responsabilisation et de retrouver un intérêt pour leur travail.

AEF : Avez-vous l’intention de revenir sur les réformes engagées par la majorité actuelle ?

Benoist Apparu : L’Éducation nationale souffre d’un 'bougisme' permanent et chaque nouveaugouvernement engage des réformes sans évaluer la situation actuelle. Nous voulons stopper cela etnous ne toucherons pas aux programmes ou aux Espé par exemple. Il serait déraisonnable de revenirsur la réforme de ces écoles mais il faudra leur donner un caractère plus professionnel. Pour lesprogrammes, nous y apportons des adaptations mais sans entreprendre une énième réécriture. Nousvoulons en revanche revoir le processus d’évaluation dans le système éducatif pour qu’elle soitindépendante, régulière et performante.

AEF : Que proposez-vous en matière d’évaluation ?

Benoist Apparu : Une agence nationale de l’évaluation indépendante sera créée. Regroupant la Deppet les inspections, cette agence aura deux missions : diffuser les bonnes pratiques scientifiques etévaluer le système, les établissements et les enseignants. Elle produira également des aides et desméthodes pour aider les enseignants à évaluer les élèves. L’évaluation des élèves devra d’ailleurs êtreplus poussée qu’elle ne l’est aujourd’hui, se faire au minimum à chaque fin de cycle et débuter dès lamaternelle, qui est la période la plus déterminante sur le parcours d’un élève.

AEF : Pourquoi souhaitez-vous accentuer les efforts sur la maternelle et le CP ?

Benoist Apparu : Le retard accumulé à la fin de la maternelle n’est en général jamais rattrapé dans lesclasses supérieures et s’accentue au collège. Il faut concentrer les moyens sur la maternelle et le CPen réduisant le nombre d’élèves par classe qui est à 22 actuellement pour rejoindre les taux OCDE(14). Il faudra investir entre 1,5 et 3 milliards d’euros en fonction de la montée en charge de nouveauxmoyens.

AEF : Comment allez-vous financer ces mesures, sachant que vous annoncez en plus unehausse de la rémunération des professeurs des écoles ?

Benoist Apparu : La deuxième grosse dépense que nous aurons concerne effectivement le rattrapagesalarial par prime pour les enseignants du 1er degré, ce qui représente 1,2 milliard d’euros pour unehausse de 15 à 20 %, dont 10 % au début. Donc nous aurons au total entre 3 et 4,5 milliards d’euros àengager. Pour les financer, nous allons redéployer des moyens du second degré : diminution dunombre de matières d’examen au bac (250 M€), réduction du nombre d’options (250 M€), réduction

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des heures de cours (2 Md€), limitation du redoublement (1 Md€), annualisation du temps de travail desenseignants (entre 650 et 950 M€). Je précise qu’il ne s’agit pas de demander à des enseignants du2nd degré d’enseigner dans le primaire !

(1) "Mes chemins pour l'école", Alain Juppé, Edition JC Lattès, 305 pages, 12 €

10 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LES PROPOSITIONS SUR L’ÉDUCATION DE BRUNOLE MAIRE, CANDIDAT À LA PRIMAIRE LR

Par Laure Delacloche - Publié le 19/09/2016

Bruno Le Maire, candidat à la primaire du parti Les Républicains (LR), présente une "réformeambitieuse de l’école primaire" ainsi qu’un projet de "collège diversifié" et de "lycée du libre choix",selon son programme présenté les 17 et 18 septembre 2016. Bruno Le Maire propose d’abroger laréforme du collège dès l’été 2017 et de revenir sur le caractère obligatoire des rythmes scolaires. Ilprésente une série de mesures touchant l’organisation du système éducatif et souhaite par exemplepour les personnels, la "création d’un corps unique de la scolarité obligatoire qui dépend non plus ducorps mais du lieu d’enseignement". Il propose aussi que les rectorats "assurent le recrutement et lagestion des flux". Le candidat chiffre à 2 milliards d’euros "l’investissement supplémentaire nécessaire"dans l’éducation.

Parmi les 12 "chantiers prioritaires" du "contrat présidentiel" que Bruno Le Maire présente les 17 et18 septembre 2016, l’un est intitulé "Révolutionner l’Éducation nationale :'100 % d’une classe d’âgeavec un emploi'". Le candidat à la primaire du parti Les Républicains propose "une réforme ambitieusede l’enseignement primaire" et veut conférer "davantage d’autonomie aux établissements scolaires".Bruno Le Maire veut agir vite en proposant une "loi d’orientation sur l’éducation" dès l’été 2017, afind’abroger la réforme des "rythmes scolaires" (pour les rendre facultatifs) et abroger la réforme ducollège.

Selon lui, "l’Éducation nationale aura besoin de faire l’objet d’une réforme d’ampleur à l’automne 2017"."Ce ne sont pas les administrations de la rue de Grenelle qui transformeront en profondeur notremodèle éducatif, ce sont les enseignants, ce sont les principaux de collège à qui nous aurons donnéune autonomie plus grande", affirme-t-il.

Propositions concernant le management du système éducatif

Bruno Le Maire précise que, dès l’automne 2017, "une réforme de la gouvernance du ministère del’Éducation nationale et de l’autonomie des établissements scolaires, complétée par des dispositionsréglementaires, sera soumise au Parlement". De manière générale, Bruno le Maire veut "rénover lapolitique RH en prenant davantage en compte la valeur professorale du corps enseignant".

2 Md€

c’est la somme supplémentaire que veut allouer Bruno Le Maire au budget de l’Éducation nationalepour "améliorer la qualité et l’égalité dans l’enseignement, la revalorisation du métier de professeur etl’accès des enfants handicapés à l’école".

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Bruno Le Maire précise qu’il souhaite "maintenir le budget de l’Éducation nationale, et […] organiser aumieux les moyens entre le lycée, le primaire et le collège afin de rendre plus juste et plus efficace lesystème".

Revaloriser le métier d’enseignant

- Liberté de mutation en mettant fin au barème du mouvement lié à la cogestion administrative avec lessyndicats car il donne une part trop importante à l’ancienneté comme seule dynamique dans la carrière.

- Le recrutement doit se faire à l’échelon local par les chefs d’établissement.

- Création du corps unique de la scolarité obligatoire avec un temps de travail qui dépend non plus ducorps mais du lieu d’enseignement : 26 heures en primaire, 20 heures au collège, 18 heures au lycée.Cela devient la base du recrutement futur des fonctionnaires d’État.

- Les professeurs pourront augmenter leur volume horaire en contrepartie d’une revalorisation salarialesignificative.

- Pour les enseignants recrutés à partir de mai-juin 2018, redéfinir le temps de travail des enseignantscontre une augmentation de salaire

- Organiser le dialogue social au sein de l’établissement.

- Créer un corps unique d’encadrement regroupant les chefs d’établissement, les recteurs, lesinspecteurs et les principaux responsables du ministère.

- Aucune méthode pédagogique n’est imposée a priori. Elles doivent avoir été évaluées au préalablepar le ministère.

- Les professeurs d’un même établissement sont évalués d’une manière individuelle mais aussicollective par les progrès de leurs élèves.

- Réformer la formation initiale et continue des enseignants. Bruno Le Maire veut par exemplesupprimer les "Écoles supérieures du professorat et de l’éducation" (Espé) et les remplacer par desécoles professorales pour la rentrée 2018 qui fonctionnent sur le modèle de l’internat en médecine,ainsi que titulariser les professeurs après une période de cinq ans.

Fonction publique : - 10 % d’effectifs

Bruno Le Maire veut "supprimer 500 000 emplois publics, soit 10 % de ces effectifs, d’ici 2022". Lecandidat estime qu’une "réduction de 120 000 emplois doit être atteinte" dans la fonction publiqued’État.

Il prévoit le non-renouvellement de 60 % des départs à la retraite dans l’Éducation nationale.

La gouvernance dans l’Éducation nationale

Bruno le Maire estime qu’il faut "redonner de la vigueur à la gouvernance dans l’Éducation nationale enfaisant confiance au terrain".

- L’échelon local (l’établissement ou un regroupement d’établissements en circonscriptions scolaires)devient l’échelle pertinente de décision.

- Renforcer l’autonomie des établissements en matière de recrutement, d’évaluation et decontractualisation, en renforçant les prérogatives et responsabilités des chefs d’établissement, quideviennent "des évaluateurs et des recruteurs".

- Professionnaliser les chefs d’établissements afin de leur offrir de "véritables perspectives de carrièreet d’évolution (Inspection, Dasen, rectorat)"

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- Mieux associer les professeurs à la gestion de l’établissement en mettant en avant le principe decommunauté éducative.

- Des rectorats alignés sur les nouvelles régions assurent le recrutement et la gestion des flux ; desrecteurs aux profils plus diversifiés, dont la connaissance du terrain, les compétences d’encadrement etde gestion des ressources humaines sont garanties et évaluées

- Le ministère assigne des objectifs de résultats aux différents rectorats, supervise les évaluationsnationales, évalue les performances des pédagogies et la bonne gestion administrative du système.

Propositions concernant l’enseignement scolaire

"Il faut un système éducatif qui privilégie moins le diplôme mais l’acquisition d’une qualificationprofessionnelle en lien avec les projets professionnels des jeunes et le marché de l’emploi", écrit BrunoLe Maire, relevant une "inadéquation très forte entre les formations proposées […] et la réalitééconomique de l’emploi." Le candidat décompose ses propositions suivant 6 axes.

I. Placer l’école au centre du combat culturel et républicain

II. École maternelle

- La grande section de l’école maternelle est pensée comme une véritable passerelle lexicale pouraugmenter le nombre de mots connus pour chaque enfant à l’entrée en CP.

- Redéfinir les fondamentaux en termes d’instruction pour un véritable objectif pédagogique : savoirraisonner, interpréter, analyser.

- Repérer, diagnostiquer les lacunes de vocabulaire des enfants. Mise en place d’une aidepersonnalisée pour tous les élèves connaissant moins de 500 mots en fin de grande section.

- Intégrer la grande section de maternelle à la scolarité obligatoire qui pourrait débuter à 5 ans.

III. École primaire :

- Augmentation du volume horaire global d’enseignement de 24h à 26h par semaine. Liberté laisséeaux communes de revenir, ou non, sur la réforme des rythmes scolaires.

- Mise en place d’un vaste programme d’études dirigées et d’accompagnement pour les élèves endifficulté.

- Priorité à la maîtrise du français, du vocabulaire et de la syntaxe, apprentissage par cœur des grandstextes. Augmentation du volume hebdomadaire d’apprentissage du français (de 10h à 15h).

- Revaloriser l’enseignement de l’histoire nationale et revenir à des faits simples, chronologiques, quidonnent des repères à tous.

IV. Collège

- Le collège unique doit laisser la place à un collège diversifié, qui permettra à chacun de choisirprogressivement son parcours au fil des années.

- Séparer la formation au collège en trois blocs : la scolarité obligatoire (18h hebdomadaire) ; lascolarité diversifiée (6h hebdomadaire) ; l’accompagnement des élèves (4h hebdomadaires).

- 2/3 du temps scolaire réservé aux apprentissages fondamentaux et 1/3 du temps scolaire laissé àl’initiative des établissements.

- Mettre l’accent sur la poursuite de l’apprentissage du français.

- Systématiser les études dirigées afin que les enfants rentrent devoirs faits à la maison.

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- Proposer de nouvelles options dès la 6e pour que chaque élève puisse valoriser ses talents. Le choixet l’organisation de ces options seront confiés aux établissements de manière autonome, afin qu’ils lesadaptent aux élèves, au contexte local et aux enseignants.

Le "collège diversifié" sera mis en place à partir de la rentrée 2018.

V. Lycée général et technologique

- Faire évoluer l’organisation des baccalauréats, sans toutefois porter atteinte à sa fonction de "riteinitiatique" […] : simplification dans l’organisation de l’examen, rééquilibrage des modalités d’évaluationdiminuant le nombre d’épreuves terminales écrites au profit de l’évaluation continue, renforcement deson articulation avec l’enseignement supérieur dans la logique de créer un continuum sur l’ensembledu cursus bac -3/bac +3.

- En première et terminale générale et technologique, passer d’un lycée "clef en main" au lycée du"libre choix" en mettant en place un système de "menu", sur un modèle plus proche de l’université pourse spécialiser progressivement.

- À partir de la première, la scolarité s’organise autour de 3 cours obligatoires :* un tronc commun : français puis philosophie en Terminale, histoire-géographie et anglais* 5 cours supplémentaires, au choix dans l’un des deux menus technologique, humanités ou sciences(en fonction de la coloration que l’on veut donner à son parcours)

Ce "lycée du libre choix" sera mis en place à partir de la rentrée 2018.

VI. Enseignement professionnel

- Décloisonner enseignement professionnel, apprentissage et contrats de professionnalisation.

- Créer un bloc de compétences cohérent avec un seul pilote, en achevant la décentralisation de laformation professionnelle : création d’écoles professionnelles rattachées aux régions, pilotées en lienétroit avec les entreprises, qui renforcent l’apprentissage et l’alternance, donnent de vraiesqualifications et débouchent sur l’emploi.

- Mettre en place les "écoles professionnelles" progressivement à la rentrée 2018.

(1) Révolutionner l’Éducation nationale : "100 % d’une classe d’âge avec un emploi"

11 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LE PROGRAMME DE FRANÇOIS FILLON, CANDIDAT ÀLA PRIMAIRE LR

AEF - Par Cécile Olivier Paris, le 22/09/2016

"La gestion de l’éducation est trop complexe pour reposer sur une organisation centralisée danslaquelle les décisions doivent être appliquées de manière descendante", affirme François Fillon dansson programme présidentiel. Le candidat à la primaire du parti LR du 20 novembre 2016 juge que "lesystème actuel est à bout de souffle : les ministres passent et les décisions ministérielles se diluentavant de franchir la salle de classe". L'ancien ministre de l’Éducation nationale (2004-2005) veutinstaurer une "autre gouvernance de l’enseignement scolaire" pour "donner à chaque acteur un réelpouvoir d’initiative à chaque niveau". Il propose une série de mesures pour notamment décentraliser la

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gestion de l’enseignement scolaire, rendre les établissements plus autonomes, valoriser lesenseignants, revoir les programmes scolaires et ouvrir l’école sur l’économie.

Voici les principales propositions de François Fillon, candidat à la primaire LR pour l'électionprésidentielle de 2017, en matière d'éducation :

Décentraliser la gestion

- L'État fixera les principes et les programmes, le niveau des professeurs et certifiera les examensnationaux. Il assurera la conduite et la cohérence des évaluations de l’ensemble du système éducatif.

- Les directeurs d’école et les chefs d’établissement disposeront de "réels pouvoirs de décision dansl’établissement et la promotion des enseignants".

- La présidence du conseil d’administration sera dissociée de la fonction de principal et de proviseur etconfiée à une personnalité extérieure à l’établissement. Un vice-président du conseil d’administrationsera élu parmi les parents d’élèves de l’établissement au suffrage universel direct de tous les parents.

- Les régions prendront totalement en charge l’enseignement professionnel.

Des établissements scolaires plus autonomes

- Donner aux écoles (ou à un ensemble d’écoles en milieu rural) le statut d’établissement public et lesdoter d’un "vrai" directeur, supérieur hiérarchique des enseignants

- Confier aux chefs d’établissement du second degré le choix de tous les personnels

- Élaborer dans chaque établissement public d’enseignement un projet annuel d’action adapté auxbesoins locaux

Confier aux chefs d’établissement du second degré le choix de tous les personnels

- Globaliser tous les moyens (heures et crédits) dont dispose l’établissement afin de créer lesconditions d’une vraie autonomie de gestion pédagogique

- Laisser chaque établissement choisir son dispositif d’accompagnement des élèves (programmesd’aides, travaux interdisciplinaires, etc.)

- Rendre obligatoires des dispositifs d’autoévaluation et d’évaluation de la performance scolaire au seinde chaque établissement

Valoriser les enseignants

Revaloriser et renforcer l’apprentissage du secondaire au supérieur

François Fillon propose de :

• Développer l’apprentissage dès l’âge de 15 ans• Redéployer les fonds destinés actuellement aux emplois aidés vers des aides aux entreprises

afin qu’elles augmentent le nombre de leurs apprentis• Confier aux régions toute la responsabilité de l’enseignement professionnel scolaire• Autoriser les régions à définir, pour les diplômes nationaux menant à une insertion directe dans

l’emploi, des adaptations régionales

- Renforcer la formation continue et le soutien aux enseignants en difficulté

- Revaloriser les traitements des enseignants et développer une part "mérite" dans leur salaire

- Moduler la charge d’enseignement en fonction de l’ancienneté (les jeunes feront moins d'heures)

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- Recruter les nouveaux enseignants au niveau de la 1re année de master et les former à leur métierpar la voie de l’apprentissage

- Accroître les possibilités de promotion accélérée pour les professeurs qui ont cinq ans de métier et quisont aptes, soit à enseigner une seconde discipline, soit à enseigner leur discipline dans une langueétrangère, soit ont enseigné pendant cinq ans dans un établissement difficile

- Confier aux professeurs agrégés la responsabilité d’assurer le lien lycée/université afin de mieuxpréparer les lycéens à l’enseignement supérieur

- Inscrire l’accompagnement personnalisé des élèves et la formation des jeunes enseignants dans lesmissions du professeur

Revoir le rôle des inspecteurs

- Revoir le rôle des inspecteurs et le concentrer sur 3 priorités : aider les enseignants à traiter lesdifficultés scolaires ; asseoir leur autorité ; respecter les programmes et les objectifs de l’établissement

- Renforcer les capacités pédagogiques des inspecteurs et des enseignants en leur apportant uneformation solide sur les résultats scientifiques de la recherche en matière d’apprentissage desconnaissances

Revoir les programmes

En primaire :

• Commencer la scolarité obligatoire à 5 ans• Concentrer l’enseignement élémentaire sur le socle de connaissances• Vérifier l’acquisition des fondamentaux régulièrement par des tests appropriés à l’âge de

l’enfant et notés• Consacrer le quart du temps restant à l’ouverture sur le monde et aux enjeux contemporains• Supprimer l’interdiction des devoirs après la classe.• Développer le portail "école directe" déjà mis en place par certaines écoles privées pour

permettre aux parents de s’impliquer et de trouver les ressources nécessaires au suivi del’apprentissage de leur enfant.

• Choisir l’anglais comme première langue

Pas plus de 5 enseignants en 6e et 5e.

Au collège :

• Abolir la notion de cycles et organiser en quatre ans, pour les disciplines stratégiques, unemontée méthodique du niveau des connaissances.

• pas plus de 5 enseignants dans les deux premières années de collège• Allonger le temps scolaire réel jusqu’à la fin juin• Faire du diplôme national du brevet le certificat d’acquisition du socle de connaissances et de

compétences.

Au lycée

• Permettre à chaque élève de première et de terminale de se concentrer davantage sur lesmatières dominantes de sa série

• Assurer en fin de lycée à chaque élève la maîtrise d’une langue étrangère• Aider les élèves à acquérir plus d’autonomie dans la gestion de l’apprentissage de leurs savoirs• Allonger le temps scolaire en programmant les examens du baccalauréat en juillet.• Reformer le baccalauréat en réduisant à 4 le nombre d’épreuves

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Ouvrir l’école sur l’économie et sur les professions

- Créer et utiliser effectivement les technologies numériques pour entraîner les élèves à organiser leuremploi du temps personnel, à approfondir leurs connaissances, à correspondre avec leurs professeurs,à préparer certains cours, etc.

- Inscrire au programme de 3e trois séquences d’une semaine chacune de découverte des métiers

- Renforcer la pratique de l’anglais

- Faciliter l’orientation précoce

Rétablir le "sens de l’effort"

- Rétablir la note de vie au collège

- Clarifier les règles disciplinaires dans chaque établissement

- Demander aux conseils d’administration de se prononcer sur la tenue des élèves

Mieux associer les parents

- Informer les représentants des parents du profil envisagé pour le recrutement des nouveauxprofesseurs

- Rendre obligatoire la consultation de tous les parents sur les grandes décisions concernantl’organisation de l’établissement, notamment sur le projet d’établissement.

- Donner à tous les parents d’élèves de l’établissement le droit d’élire au suffrage universel direct unparent vice-président du conseil d’administration de l’établissement.

- Renforcer l’implication des parents dans l’éducation scolaire.

- Prendre l’avis des parents dans toute évaluation portant sur le fonctionnement d’un établissementscolaire

12 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : LE PROGRAMME DE JEAN-FRANÇOIS COPÉ POURL’ÉDUCATION

AEF - Par Laure Delacloche -Paris, le 23/09/2016

Permettre aux établissements d’aller jusqu’à 5 heures de français supplémentaires par semaine en CPet CE, contractualiser les relations entre établissements autonomes et rectorats sur la base d’un contratd’objectifs, "former et encadrer les chefs d’établissement, en mettant en place une formationuniversitaire spécifique". Telles sont quelques-unes des propositions de Jean François Copé, candidatà la primaire du parti politique Les Républicains, rendues publiques en septembre. Le candidatréaffirme également plusieurs mesures contenues dans son "livret de propositions" pour l’éducationprésenté en juillet, telle que l’abrogation de la réforme du collège et de celle des rythmes scolaires.

Dans son "contrat avec les Français" publié en septembre 2016, Jean-François Copé propose degouverner par ordonnances durant "les 6 premiers mois du quinquennat. Sa 11e ordonnance a pourobjectif de "réformer l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur".

Jean-François Copé développe 5 priorités concernant l’Éducation nationale.

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1) Développer, dès l’école élémentaire, l’attachement à la France et à la République

- Organiser une levée du drapeau

- Instaurer le port de l’uniforme

- Mettre en place un "service national obligatoire de six mois pour l’ensemble des jeunes des deuxsexes au sortir du cycle d’enseignement obligatoire".

2) Lutter contre l’illettrisme et promouvoir l’apprentissage des fondamentaux avant l’entrée aucollège :

- Mettre en place deux évaluations nationales : l’une en début de CE1 pour évaluer l’acquisition de lalecture et de l’écriture et l’autre en début de CM2

- Permettre aux établissements d’aller jusqu’à 5 heures de français supplémentaires par semaine enCP et CE1

- Réhabiliter et moderniser le Rased

3) Aller vers l’autonomie des collèges et des lycées :

- Mettre en place l’autonomie progressive, par académie, avec l’objectif de 100 % d’établissementsautonomes en fin de quinquennat et une priorité donnée aux rectorats des territoires en situationd’urgence éducative

- Mettre en place un système d’évaluation des établissements par une agence indépendante sur labase des résultats obtenus par chacun d’eux aux évaluations et examens

- Contractualiser les relations entre établissements autonomes et rectorats sur la base d’un contratd’objectifs

- Former et encadrer les chefs d’établissement, en mettant en place une formation universitairespécifique et un suivi par le corps des inspecteurs qui deviendra ainsi "l’accompagnateur del’autonomie".

- Créer de véritables équipes éducatives constituées pour leur adéquation à un projet d’établissement

- Modifier le régime des établissements privés en supprimant le quota de 20 % de moyens alloués auxétablissements sous contrat et en créant une nouvelle catégorie d’établissement, les écoles à charte

- Transformer le métier d’enseignant :

- Créer deux garanties spécifiques : une revalorisation salariale mise en œuvre par les rectorats et lesétablissements dans le cadre de l’autonomie ; une stabilité des programmes et de l’environnementréglementaire pendant la durée du quinquennat.

- Transformer le concours d’enseignant en diplôme et réformer la formation initiale : le chefd’établissement aura le pouvoir de recruter et composer son équipe, il sera libre de recruter en dehorsdu cadre du concours. Le diplôme national d’enseignement correspondra à une formation dispenséepar l’université.

4) Passer du collège unique au collège commun pour favoriser l’insertion professionnelle desjeunes

- Enseigner l’économie dès la 5e

- Rétablir l’apprentissage dès 14 ans

- Créer des filières de préapprentissage (dès la 4e)

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- Renforcer et revaloriser les filières professionnelles et l’apprentissage grâce à un pilotage général parla Région

- Regrouper les Centres de formation d’apprentis et les lycées professionnels sous un label unique :"Les Instituts de Métiers".

5) Préparer les enfants aux compétences et langages d’aujourd’hui et de demain en prévoyantl’apprentissage de l’anglais dès la maternelle et l’initiation à l’informatique dès la 5e

13- PRÉSIDENTIELLE 2017 : JEAN-FRANÇOIS COPÉ SOUHAITE "100 %D'ÉTABLISSEMENTS AUTONOMES À LA FIN DU QUINQUENNAT"

AEF - Par Laure Delacloche - Paris, le 05/07/2016

Jean-François Copé souhaite "l’autonomie complète" de tous les collèges d’ici à la fin du prochainquinquennat et estime que "les chefs d’établissement sont les personnes-clé du système" éducatif,annonce-t-il lors d’une présentation de son "livret de propositions" pour l’éducation, lundi 4 juillet 2016.L’ancien chef de l'UMP (devenue LR), candidat à la primaire du parti, veut mettre fin à "l’emploi à viedans la fonction publique" et assure qu' "il n’y a pas tant un problème de moyens dans l’Éducationnationale" mais plutôt un problème de "marge de manœuvre". Concernant le PPCR des enseignants, ilestime que "la méthode n’est pas convenable" et que la promesse est "basée sur des économies quine sont pas faites". Il veut également "supprimer" la réforme du collège et des rythmes scolaires.

"Je ne crois pas à un big-bang de l’éducation, cela serait déstabilisateur", affirme Jean-François Copé(député LR, Seine-et-Marne), candidat à la primaire de l’élection présidentielle du parti politique LesRépublicains, lors de la présentation à la presse de ses 9 propositions pour l’éducation, lundi4 juillet 2016 à Paris (1). Le maire de Meaux identifie trois "défis" pour le système éducatif français :"renouer avec l’égalité des chances", "en finir avec un modèle qui ne rend pas nos enfants heureux" et"transmettre la fierté d’être Français".

Concernant l’autonomie, Jean-François Copé fixe l’objectif de tous les établissements scolairesautonomes à la fin du prochain quinquennat et considère que "les chefs d’établissement sont lespersonnes-clé du système" éducatif. Ainsi, le chef d’établissement pourrait par exemple choisir "engrande partie" son équipe pédagogique, précise-t-il.

1. Un chef d’établissement autonome pour décider des ressources humaines, budgétaires et duprojet éducatif

"Notre système souffre -notamment les enseignants- de la centralisation d’un système dont les règlessont définies uniformément rue de Grenelle", affirme Jean-François Copé. Selon lui, le projet éducatifdoit se concevoir "à l’échelle de l’établissement". Il propose donc de donner l’autonomie aux chefsd’établissement pour gérer les ressources :

• humaines : "composer les équipes enseignantes"• budgétaires : "tenir compte […] de la réalité sociologique" ; "l’appel à des financements privés

aurait du sens"• et le projet éducatif : le chef d’établissement aurait toute latitude pour "organiser des classes de

niveau ou non", "décloisonner les classes", etc.

2. Des programmes nationaux, une évaluation des résultats par une agence indépendante, unrecrutement des enseignants sur diplôme et une formation des équipes

Jean-François Copé veut le "respect des programmes" et propose qu’une agence "sortie du périmètrede l’Éducation nationale", comme par exemple la Depp, évalue et publie les résultats des

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établissements aux examens nationaux. Il propose également de contractualiser les établissements"autonomes" avec les rectorats, qui devront alors présenter un contrat d’objectifs et de moyens.

Concernant les chefs d’établissement, leur autonomie doit "s’accompagner de la mise en place d’uneformation universitaire spécifique et d’un suivi intensif par le corps des inspecteurs". Jean-FrançoisCopé recommande aussi "qu’un chef d’établissement conserve quelques heures pour conserver laconnaissance du terrain". Le candidat à la primaire de Les Républicains propose également la "créationde véritables équipes éducatives de direction et d’enseignants recrutés pour leur adéquation à un projetd’établissement".

3. 100 % d’établissements autonomes à la fin du quinquennat et libération de l’offre scolaire

"L’objectif sera de 17 régions académiques dont les établissements seront […] autonomes à la fin duquinquennat", précise Jean-François Copé dans son livret de propositions. "Dans la première année duquinquennat, deux ou trois régions académiques d’expérimentation" pourront être mises en place, est-ilindiqué.

Concernant la "libération de l’offre solaire", Jean-François Copé veut mettre fin au quota de 20 % pourles établissements sous contrat ainsi que permettre "l’ouverture d’une nouvelle catégoried’établissements, en plus des établissements sous contrat et hors contrat : les écoles à chartes".

"Dans un cadre plus autonome, l’enseignant aura le choix"

Par ailleurs, "la DRH de l’Éducation nationale n’aura plus pour objectif de compter les points et de gérerl’ancienneté, mais d’accompagner les enseignants dans leur choix de projet pédagogique et dans leursenvies de mobilité", affirme Jean-François Copé dans sa proposition n°9 consacrée à l’enseignant, "clédu succès de la réforme du système éducatif".

"Dans un cadre plus autonome, […] l’enseignant aura le choix", précise-t-il. Celui qui décidera "d’allerenseigner dans une zone en état d’urgence éducatif devra être payé significativement plus qu’ailleurs".Cette refonte de la gestion des ressources humaines enseignantes aura pour corollaire unerevalorisation salariale.

Interpellé sur le PPCR, Jean-François Copé estime que "cette méthode, [qui consiste à] engager ladernière année d’un quinquennat [des négociations] qui engageront la majorité suivante, n’est pasconvenable". Le député LR estime que cette "promesse est basée sur des économies qui ne sont pasfaites". "La nation a-t-elle les moyens de financer cette revalorisation ? Non."

(1) Jean-François Copé présente ses propositions pour l'éducation lors d'une réunion publique, mardi 5juillet à 18h30, Salle André Malraux, 112 rue de Rennes à Paris.

Les 4 "piliers" de la transformation de l’école, selon JF Copé

• l’autonomie des établissements• la priorité au primaire et aux fondamentaux• la transmission de la fierté d’être Français• la préparation au monde de demain (apprentissage à 14 ans, importance du numérique,

langues vivantes…).

Les autres propositions de Jean-François Copé

- Supprimer les réformes des rythmes scolaires et du collège- Mettre en place un "plan d’urgence" pour la lecture et l’écriture en maternelle et CP- Organiser des évaluations en début de CE1 et CM2 pour détecter les enfants qui ont des difficultés- Permettre l’apprentissage à 14 ans

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- Enseigner l’anglais dès la maternelle- Passer d’un "modèle du collège unique [à] un collège commun, comprenant des filières de pré-apprentissage, sur le modèle allemand" et ce dès la classe de 4e- Apprendre le "langage informatique dès la 5e"- Embaucher les enseignants en CDI sans garantie d’emploi à vie

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III - PARTI FRONT NATIONAL

14 - PRÉSIDENTIELLE 2017 : MARINE LE PEN VEUT CONSACRER 50 % DESENSEIGNEMENTS DU PRIMAIRE AU FRANÇAIS

AEF - Par Marine Forestier -Paris, le 23/09/2016

"La maîtrise de la langue est le fondement de l’école, de la société, de la nationalité. Elle est lacondition absolue de tout le reste", déclare jeudi 22 septembre 2016, Marine Le Pen, candidate duFront national à l’élection présidentielle 2017. À l’occasion d’une convention sur l’éducation, organiséepar deux collectifs membres du Rassemblement Bleu Marine, la candidate a appelé à en finir avec les"dogmes pédagogistes". Elle propose la fin du collège unique "pour permettre la valorisation del’enseignement professionnel", ainsi que 50 % du temps d’enseignement au primaire soit consacré àl’apprentissage du français. Le collectif Racine, qui rassemble des enseignants, lui a remis 100propositions de réforme pour l’éducation et l’enseignement supérieur. Un programme plus détaillé estattendu début 2017."Les professeurs n’ont pas besoin d’expertise scientifique, ils sont les vrais experts, car ils ont lameilleure expérience, celle du terrain", déclare le 22 septembre 2016 Marine Le Pen, candidate duFront national à l’élection présidentielle 2017.

S’exprimant à l’occasion d’une "convention présidentielle" organisée par les collectifs Racine etMarianne (cf. encadré), associés au Rassemblement Bleu Marine, elle a appelé à en finir avec les"dogmes pédagogistes" et les "expérimentations" qui ont fait, selon elle, de l’Éducation nationale "leplus grand cobaye de France".

Le collectif Racine a remis à la candidate 100 propositions "pour l’École et l’Université de demain", queMarine Le Pen s’est engagée à étudier. Un programme plus détaillé devrait être présenté en débutd’année 2017.

Apprentissage du français et fin du collège unique

Exhortant à en finir avec "le dogme de l’élève qui créerait son propre savoir", Marine Le Pen a insistésur les fondamentaux, "étape essentielle" pour elle de l’enseignement primaire."La maîtrise de lalangue est le fondement de l’école, de la société, de la nationalité. Elle est la condition absolue de toutle reste", estime-t-elle.

La candidate FN propose ainsi que 50 % du temps d’enseignement au primaire soit consacré àl’apprentissage du français

Marine Le Pen a ensuite fustigé le "dogme du collège unique", "machine à produire des frustrations" quiveut "faire entrer tous les élèves dans le même moule". Louant le modèle allemand, où "la voieprofessionnelle est plus valorisante", elle se prononce en faveur de la suppression du collège unique,afin de "créer une voie d’excellence vers le professionnel".

Le collectif Racine veut la suppression des EPLE

Les enseignants membres du collectif Racine ont présenté certaines de leurs propositions pourl’éducation, au fil de quatre tables rondes.

Le collectif se prononce notamment en faveur de la suppression des rendez-vous de carrière pour"revenir au principe de l’inspection". Il propose que le Conseil supérieur des programmes soit remplacépar le Conseil national des programmes, composé d’un collège d’enseignants.

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Il souhaite restreindre la représentation des parents d’élèves, au sein des organes décisionnaires etconsultatifs de l’Éducation nationale, et redéfinir les rôles et fonctions des syndicats enseignants "enveillant à ce qu’ils ne prétendent pas influer sur les orientations et pratiques pédagogiques, ni soutenirdes positionnements idéologiques".

Pour tous les niveaux, le collectif demande la fin de la logique des "cycles" en faveur d’objectifs entermes de savoirs devant être acquis à la fin de chaque année scolaire. Il propose de supprimer lestatut d’EPLE pour créer un EPE (établissement public d’enseignement), et cela pour tous les niveaux.

Certaines propositions du collectif Racine, par niveau

Pour le primaire :

• instauration d’un conseil d’administration dans les écoles primaires. Le directeur d’École dotédu statut juridique de chef d’établissement, représentant de l’État au sein de l’EPE.

• âge de la scolarité obligatoire abaissé à 5 ans au lieu de 6• grande concertation nationale sur les rythmes scolaires• encadrement des projets d’établissements pour éviter les "dérives" comme le fait de "remplacer

certains enseignements par des divertissements"

Pour le collège :

• abrogation de la réforme du collège• suppression du conseil pédagogique "très orienté idéologiquement", et de la commission

éducative, "pâle copie du conseil de discipline"• création d’une 5e de prédétermination permettant aux élèves de s’orienter vers la voie

professionnelle, ou vers l’apprentissage.• initiation au latin à tous les collégiens de 5e

Pour le lycée :

• Refonte de la série S en la divisant en plusieurs spécialités : sciences et techniques, sciencesdu vivant, sciences fondamentales.

• Relever le niveau du bac.• Latin obligatoire en 1re L et Terminale L

Qui sont les collectifs Racine et Marianne ?

Les collectifs Racine et Marianne sont membres du Rassemblement Bleu Marine, association de partiset mouvements "patriotes", soutenant la candidature de Marine Le Pen en 2017.

Le collectif Racine rassemble des enseignants, issus du public et du privé, tous niveaux confondus .

Le collectif Marianne rassemble des étudiants.

15 - « UNE CENTAINE » D'ENSEIGNANTS SOUTENANT MARINE LE PEN LANCE LECOLLECTIF RACINE

AEF - Par Émilie Legendre « Le collectif Racine est un instrument de la nécessaire restauration républicaine en France », déclareMarine Le Pen, présidente du FN, samedi 12 octobre 2013, à Paris. Ce collectif lancé samedirassemble « une centaine d'enseignants, de personnels de direction et un inspecteur de l'Éducationnationale », indique Yannick Jaffré, professeur agrégé de philosophie et président du collectif. « Lacréation du collectif Racine aurait été inimaginable il y a quelques années. Je suis heureuse de cetteévolution », déclare Marine Le Pen. « Preuve que les esprits bougent, que le poids de la bien-pensancerecule, y compris dans le monde enseignant, où le conformisme idéologique est en train de se briser ».

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Le collectif envisage de créer des sections locales et appelle les syndicats et spécialistes de l'éducationà débattre avec eux. Il estime que « l'école subit une idéologie pédagogiste mortifère » et qu'en ZEP,« l'immigration de masse est un problème supplémentaire ».« Les enseignants bougent et je sais que dans les salles de profs, les langues se délient. Je sais quecertains syndicats proches du pouvoir, de plus en plus coupés de la base, s'inquiètent d'entendremonter un discours qui ne se cache plus », déclare Marine Le Pen lors du lancement du collectifRacine ce samedi. « Je sais que les consciences évoluent, et je m'en réjouis. Puisse le collectif Racineamplifier ce mouvement et amener beaucoup de nos professeurs soucieux de redresser l'école de laRépublique vers cet espace de réflexion ».

CRÉATION DE SECTIONS LOCALES

Le président du collectif, Yannick Jaffré, professeur agrégé de philosophie, explique que « ce nom faitréférence à Jean Racine, l'un des grands fondateurs de la langue français classique, et renvoie par lejeu de l'homonymie à la notion d'origine ». « Il est né d'une double volonté : rassembler les enseignantspatriotes et construire une pensée pour l'école », souligne-t-il. Le site Internet du collectif comptabilise« une moyenne de 4 000 visiteurs uniques depuis deux semaines ».

« Le collectif est en pleine expansion, et notre volonté est de créer des sections locales dont la vocationsera de rassembler les professeurs d'un département ou d'une ville autour de réunions de travail, deconférences publiques, de contributions pour le site », annonce Yannick Jaffré, « mais pas à l'intérieurdes établissements », prévient-il. « Nous ne sommes pas un syndicat et en bon républicains nousrespectons scrupuleusement le devoir de réserve qui s'y attache. Nous ne faisons pas de la salle desprofesseurs et encore moins de la classe une tribune politique, nous ».

« NOUS INVITONS LES SYNDICATS À DÉBATTRE »

Yannick Jaffré s'adresse également au ministre : « S'il voulait entamer une métamorphose radicale,nous serions heureux de l'accueillir. Je lui lance d'ailleurs cet appel : citoyen Peillon, encore un effortpour être vraiment républicain et pour nous rejoindre. »

« Plus généralement, nous invitons les syndicats, les associations et les spécialistes de l'éducation àvenir débattre avec nous, dans un esprit civique et civil, de toutes les questions qui touchent l'école.Qu'ils viennent nous montrer que nous nous trompons. Qu'ils nous opposent des principes et desmesures meilleurs que les nôtres, mais qu'ils sachent qu'ils nous trouveront partout, qu'ils acceptent ounon le débat », déclare Yannick Jaffré.

L'ÉCOLE, « VICTIME DE L'IDÉOLOGIE PÉDAGOGISTE MORTIFÈRE »

Marine Le Pen évoque « la situation de l'école en France, après un quasi demi siècle dedémantèlement continu, fruit d'une idéologie pédagogiste mortifère, qui veut faire de l'école un lieu devie ludique dont les maîtres seraient le centre ». Elle déplore en outre l'autorité « bafouée » desmaîtres.

Elle souhaite « que l'école redevienne l'endroit où se transmettent des connaissances accumulées aufil des générations. L'élève ne construit pas son savoir, il le reçoit de ceux dont c'est la mission, lavocation ». Et rappelle que « le principe qui anime l'école de la République est sans équivoque : lasélection des meilleurs par la promotion de tous ». « À l'exception de Jean-Pierre Chevènement qui il ya bientôt 30 ans avait rappelé que dans le primaire il fallait apprendre à lire à écrire et à compter, etGilles de Robien qui il y a moins de 10 ans s'était élevé contre la méthode globale, tous les ministres del'Éducation nationale de droite et de gauche ont contribué à cautionner des lubies dévastatrices ».

ZEP : « L'IMMIGRATION DE MASSE POSE UN PROBLÈME »

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Valérie Laupies, enseignante depuis 20 ans en ZEP et depuis six ans directrice d'école, candidate auxélections municipales à Tarascon, affirme au sujet des ZEP, que « l'immigration de masse pose unproblème supplémentaire ». « C'est difficile d'instruire les élèves d'origine immigrée au même rythmeque les élèves parlant français à la maison et ayant l'éducation culturelle de l'école républicaine ». « Ce ne sont toutefois pas les parcours individualisés que l'on demande aux enseignants d'instituer enrédigeant des pages entières de projet de classe, d'école, de cycle que les élèves obtiendront tous lemême niveau. C'est en exigeant l'assimilation à nos règles et nos lois républicaines. En exigeant d'euxdes efforts supplémentaires pour rattraper le retard dans les disciplines défaillantes, en freinant leurnombre qui tend à devenir majoritaire dans les classes nous pourrons ainsi redresser l'école »,demande-t-elle. Évoquant la violence dans les ZEP, Michel Sibel, professeur d'EPS en lycée professionnel, regrettequ'elle entraîne des « indemnités supplémentaires » : « les promotions pécuniaires sont engendréespar la violence et non pour des faits positifs », regrette-t-il.

16 - LES 100 PROPOSITIONS POUR L’ECOLE ET L’UNIVERSITÉ DE DEMAINREMISES À MARINE LE PEN

Date septembre 22, 2016 COLLECTIF RACINE100 propositions pour l’Ecole et l’Université de demain

PROPOSITION 1 : Abaisser l’âge de la scolarité obligatoire de 6 à 5 ans, pour mieux garantir lascolarisation de tous les enfants et leur égal accès aux apprentissages, tout en veillant à ce qu’un liende confiance permanent et privilégié existe entre les enseignants et les parents, et simplifier ladéfinition des domaines d’apprentissage de l’école maternelle (vie collective, règles de l’école,habitudes de travail, langage oral, motricité, pré-mathématiques, arts plastiques, rythmique, musique,etc.).

PROPOSITION 2 : Abolir à tous les niveaux la logique des « cycles » et des « compétences » quiconduit à revoir à la baisse les objectifs d’enseignement et à différer les apprentissages, pour luisubstituer une définition de ces objectifs en termes de savoirs devant être acquis à la fin de chaqueannée scolaire.

PROPOSITION 3 : Proscrire les pseudo-enseignements ludiques qui, s’ils peuvent avoir quelque vertuéducative, n’en ont quasiment aucune en termes d’instruction, au profit de la transmission des savoirsfondamentaux, sur laquelle l’Ecole primaire doit être exclusivement centrée, les exercicesd’entraînement pouvant toutefois inclure une part de jeu (utilisation de logiciels informatiques pourl’entraînement au calcul mental, par exemple).

PROPOSITION 4 : Faire de la méthode syllabique la seule méthode reconnue comme norme pourl’apprentissage de la lecture, tout en laissant une marge, au titre de la liberté pédagogique del’enseignant, pour la mobilisation, mais uniquement en complément, de méthodes alternatives.

PROPOSITION 5 : Elever l’horaire dédié à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, et à la pratiquedes exercices d’entraînement à 60% du temps scolaire en CP (15 heures hebdomadaires) et à 50% enCE1 (12 heures hebdomadaires), puis 40 % en CM1 et CM2 (9 heures hebdomadaires), pour qu’aucunenfant n’entre au collège sans maîtriser la lecture et l’écriture.

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PROPOSITION 6 : Repérer les déficiences dans l’acquisition des bases de la lecture de façon à yrépondre par des mesures de soutien adaptées et permettre, lorsque cette remédiation s’avèreinsuffisante, le redoublement dès le CP, dans l’intérêt des enfants.

PROPOSITION 7 : Repérer les cas de précocité scolaire, source bien souvent d’un sentimentd’isolement, d’une perte de goût et de souffrance scolaires, pour leur proposer un accompagnementspécifique assuré, hors du temps de classe, par des enseignants volontaires et pouvant permettre,après évaluation concertée, le passage anticipé dans la classe supérieure.

PROPOSITION 8 : Valoriser dès le primaire les textes extraits des grandes œuvres littéraires, toutparticulièrement celles appartenant au patrimoine culturel national, qu’on privilégiera par rapport à la« littérature pour la jeunesse ».

PROPOSITION 9 : Dispenser, à l’Ecole primaire, un enseignement des mathématiques, à partir desfondamentaux, c’est-à-dire de la compréhension et de la maîtrise des quatre opérations de base del’arithmétique, en mettant en œuvre une pratique du calcul systématique.

PROPOSITION 10 : Instaurer, tout particulièrement à l’Ecole primaire, un enseignement chronologiquede l’histoire, pour l’essentiel celle de la France, faisant toute sa place au roman national présenté sousforme de récits, lesquels forment la mémoire, forgent le sentiment d’une appartenance à la nation, etsont porteurs de valeurs propres à orienter la conduite.

PROPOSITION 11 : Abroger les dispositions de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et deprogrammation pour la refondation de l’Ecole de la République concernant le « temps d’activitéspériscolaires » (TAP), qui a introduit des inégalités relatives aux ressources des communes, entraînéun surcroît de fatigue pour les enfants et désorganisé le temps scolaire.

PROPOSITION 12 : Substituer aux « temps d’activités périscolaires » (TAP) des études surveillées,dont peuvent bénéficier les enfants sur décision des enseignants ou lorsque les parents en exprimentla volonté. L’objet de ces études surveillées est de permettre d’accomplir les devoirs à faire à lamaison, en bénéficiant de l’encadrement et de l’aide apportés par un adulte.

PROPOSITION 13 : Lancer une grande concertation nationale sur les rythmes scolaires dans l’objectifde trouver le meilleur aménagement possible eu égard aux rythmes biologiques des enfants selon leurâge, à l’optimisation des temps d’apprentissage, et aux contraintes extérieures (obligationsprofessionnelles des parents, intérêts de l’industrie des vacances et du tourisme, etc.).

PROPOSITION 14 : Abroger l’ensemble des dispositions portant réforme du collège (loi n° 2013-595 du8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République).

PROPOSITION 15 : Supprimer progressivement le « collège unique » pour parvenir au cours duquinquennat à un « collège de détermination » : 6e indifférenciée, mais suivie d’une année de 5e deprédétermination permettant aux élèves de s’orienter vers la voie professionnelle, notamment parl’entrée en apprentissage à 14 ans échus.

PROPOSITION 16 : Proposer, à partir de la 5e de prédétermination, une information détaillée et fourniesur les voies professionnelles porteuses en termes de débouchés réels en direction des collégienssusceptibles de s’orienter vers les filières d’apprentissage, en leur donnant la possibilité, hors du tempsscolaire, d’accomplir des « pré-stages d’observation et de pratique ».

PROPOSITION 17 : Ouvrir la possibilité aux élèves s’étant orientés vers l’apprentissage à 14 anséchus de réintégrer l’enseignement général, en maintenant ces élèves, par un système d’alternance,pour partie de leur emploi du temps au collège où ils suivront parallèlement à leur formationprofessionnelle les enseignements les plus fondamentaux, jusqu’en fin de 3e, ce système d’alternance

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constituant le cas échéant une passerelle pour une réorientation conduisant notamment à la classe de2nde.

PROPOSITION 18 : Encadrer strictement, en partenariat étroit avec les entreprises, les conditionsd’apprentissage, en veillant à ce que celui-ci soit réellement formateur pour l’apprenti et que l’entreprisetrouve pleinement intérêt, en retour de l’investissement qu’a requis sa formation, à l’embaucher une foiscelle-ci achevée. Cet encadrement permettra le développement des filières d’apprentissages,participera à leur revalorisation, assurera le niveau de rémunération des nouveaux salariés, etpermettra de répondre efficacement à l’offre d’emplois.

PROPOSITION 19 : Elever l’horaire de français à 6 heures hebdomadaires pour chacune des quatreannées du collège, horaire incluant des cours effectifs de grammaire articulés à l’étude des grandstextes littéraires français, pour que chaque élève soit pleinement capable de s’exprimer oralementcomme par écrit, et s’approprie notre patrimoine culturel.

PROPOSITION 20 : Elever l’horaire de français en 2nde de 4 à 5 heures hebdomadaires, de sorte àdonner toute sa place à l’étude d’œuvres littéraires, en articulant à cette étude un enseignementd’histoire de la littérature et la pratique systématique de la dissertation, spécificité française dont lesvertus sont incontestables.

PROPOSITION 21 : Proposer dans tous les établissement, au titre de l’égalité des chances, uneinitiation au latin à tous les collégiens de 5e, articulée principalement à l’enseignement de lagrammaire, et un enseignement obligatoire de latin pour les 4e et 3e se déterminant vers la poursuited’études longues, à raison de 3 heures hebdomadaires.

PROPOSITION 22 : Attribuer, à chaque niveau du lycée, 3 heures hebdomadaires au latin et/ou augrec, en laissant la possibilité d’étudier simultanément le latin et le grec ; l’étude d’une des deuxlangues anciennes étant recommandée en 2nde, obligatoire en 1ère L et Terminale L, et optionnelle en1ère et Terminale S ou ES. Cet enseignement dont les horaires et les programmes seront définisnationalement devra être centré sur l’étude de la langue, à laquelle sera articulée celle des textes et dela civilisation ; par ailleurs, la possibilité pour tous les élèves de suivre ces enseignements, quel quesoit l’établissement, sera garantie.

PROPOSITION 23 : Supprimer les « enseignements » interdisciplinaires et modulaires (EPI, TPE, AP,etc.), pour libérer des heures afin de les reverser vers les enseignements fondamentaux ayant uneclaire délimitation disciplinaire, et de permettre la création de deux nouvelles disciplines : Civisme etDroit et Sciences informatiques.

PROPOSITION 24 : Revoir en profondeur les programmes des enseignements scientifiques, enréordonnant les contenus dans l’ordre chronologique des découvertes — il sera recommandé àl’enseignant d’aborder l’histoire des sciences —, ce qui fera gagner ces contenus en intelligibilité etpermettra à l’élève de s’approprier une culture scientifique.

PROPOSITION 25 : Créer un véritable enseignement de l’informatique, intitulé « Sciencesinformatiques », matière à part entière enseignée par des professeurs formés à cette discipline(préconisation de l’Académie des sciences, en 2013), enseignement qui ne soit pas comme aujourd’huiun enseignement de spécialité de 2 heures en Terminale S, mais un enseignement obligatoire dispenséen 2nde de détermination, en 1èreS et Terminale S, et comme option dans les autres séries.

PROPOSITION 26 : Recruter et former, au cours du quinquennat, un nombre important de professeursde Sciences Informatiques, en mettant en place des concours de recrutement spécifiques et desformations pour la reconversion vers les Sciences Informatique des enseignants volontaires. Recruteret former également un contingent complémentaire de professeurs de Sciences de l’Ingénieur.

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PROPOSITION 27 : Refonder la série S qui a été progressivement dénaturée en la re-spécifiant — lesélèves de séries S doivent être moins nombreux, mais plus spécifiquement scientifiques —, ce quiimpliquera une revalorisation de la série qui sera rétablie dans sa fonction de « colonne vertébrale » del’enseignement scientifique long, afin de répondre aux besoins en ingénieurs, techniciens, professionsmédicales, chercheurs et enseignants de haut niveau. Cette re-spécification supposera que la 2nde dedétermination repère et encourage les vocations scientifiques qui doivent être ravivées.

PROPOSITION 28 : Supprimer le dispositif Enseignement langues et cultures d’origine (ELCO) qui va àl’encontre de la fonction assimilatrice de tous les enfants à la nation qu’il incombe à l’Ecole de remplir ;l’Education nationale ne doit plus faire appel à des enseignants étrangers chargés d’enseigner les« langues d’origine ».

PROPOSITION 29 : Refonder l’enseignement des langues vivantes sur la base de méthodes allant dusimple au complexe, c’est-à-dire des bases grammaticales et lexicales de la langue étudiée, ce quisupposera que cet enseignement mobilise les connaissances acquises par les élèves en grammairefrançaise, au cours du Primaire et du Secondaire, et s’appuie sur ces bases ; privilégier, en matièred’apprentissage du lexique, l’usage progressif et le réemploi selon les besoins apparaissant au fur et àmesure de la pratique.

PROPOSITION 30 : Organiser annuellement, et dans tous les établissements, des évaluationsnationales en fin de CM2 et en fin de 3e, centrées sur l’acquisition des savoirs selon les objectifs duniveau.

PROPOSITION 31 : Maintenir le Baccalauréat à titre d’examen terminal, anonyme et national, enrompant avec la pratique du contrôle continu qui contrevient au principe d’égalité des élèves devant lesenseignements dispensés et devant l’évaluation. Maintenir les trois séries de la filière générale (L, ES,S), en re-spécifiant chacune.

PROPOSITION 32 : Revoir, dans un souci d’égalité et de cohérence, le nombre et l’éventail d’optionspouvant être présentées au Baccalauréat ; tout enseignement, fût-il optionnel, et a fortiori lorsqu’il faitl’objet d’une épreuve au Baccalauréat doit présenter un intérêt pour le plus grand nombre d’élèves, etnon s’adresser restrictivement aux particularités de quelques uns.

PROPOSITION 33 : Relever progressivement, au cours du quinquennat, le niveau d’exigences duBaccalauréat, ce qui entraînera mécaniquement une baisse du taux de bacheliers, mais estabsolument justifié par la nécessité de revaloriser un diplôme ayant largement perdu son sens.

PROPOSITION 34 : Instaurer provisoirement — dans l’attente que la réforme du Baccalauréat soitparvenue à sa pleine effectivité et que le diplôme ait été pleinement revalorisé —, un systèmebienveillant, car s’inscrivant dans le dispositif d’aide à l’orientation (indexation partielle au dispositifAPB), de sélection sur dossier à l’entrée dans l’Enseignement supérieur, comme cela se pratique déjàà l’entrée en STS, IUT, CPGE et dans certaines universités.

PROPOSITION 35 : Abroger les dispositions de la loi n° 2013-660 du 22 juillet 2013 relative àl’enseignement supérieur et à la recherche (« loi Fioraso ») prévoyant la « spécialisation progressive »en Licence, ce qui, sous prétexte de permettre des réorientations, conduit à différer le moment de lavéritable spécialisation des études, lors même que c’est la vocation des cursus universitaires. Instaurerau contraire une « spécialisation directe », tout en incitant les étudiants les plus performants à opterpour des bi-cursus.

PROPOSITION 36 : Laisser la possibilité aux universités de subordonner l’entrée en master à descritères objectifs, comme les capacités d’accueil et le dossier de l’étudiant. Tout étudiant titulaire d’unelicence devra toutefois bénéficier d’au moins une proposition de master dans son établissementd’origine.

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PROPOSITION 37 : Conditionner le maintien légal des étudiants étrangers sur le territoire national àdes obligations de résultats incluant une marge de tolérance : obtention de la première année delicence en deux ans maximum, de la licence en cinq ans maximum, du master en trois ans maximum.L’accueil des étudiants étrangers doit être contrôlé afin d’éviter qu’il alimente l’immigration clandestine.

PROPOSITION 38 : Ramener la préparation du Baccalauréat professionnel à 4 ans : il est nécessaired’élever le niveau de qualification des bacheliers professionnels dès la « formation initiale », le prétextede la « formation tout au long de la vie », lorsqu’elle n’est pas précédée d’une formation initialeexigeante, produit de la sous-qualification, source de précarisation.

PROPOSITION 39 : Instituer et généraliser des Grandes Ecoles des métiers auxquelles préparerontdes CPGE professionnelles dont certaines devront être ouvertes dans les établissements les plusprestigieux des centres villes : pour revaloriser la voie professionnelle, il importe qu’elle cesse d’êtreperçue comme une filière de relégation — en l’espèce la revalorisation symbolique est essentielle.

PROPOSITION 40 : Revaloriser la voie professionnelle en garantissant que toutes les formationsproposées aient de réels débouchés : ces formations doivent être en adéquation avec les besoins dumarché de l’emploi ; si le monde de l’Ecole n’est pas celui de l’entreprise, des partenariats doiventcependant être mis en place, afin de déterminer pragmatiquement les besoins et d’inciter auredéploiement de l’offre de formation.

PROPOSITION 41 : Favoriser, au cours de quinquennat, les rapprochements entre l’enseignementprofessionnel et l’enseignement technologique, y compris tertiaire, cela contribuera à la revalorisationde la voie professionnelle, et unifiera les efforts visant à proposer des formations en adéquation avecles besoins du marché du travail.

PROPOSITION 42 : Inscrire dans la loi le principe de la souveraineté du conseil de classe, lequels’exercera pleinement pour le passage au niveau supérieur et la détermination de l’orientation ; lerecours en appel demeurera toutefois possible, dans le but de porter à la connaissance du conseil declasse les éléments qui ne seraient pas en sa possession, la décision définitive n’en revenant pasmoins au conseil de classe (ou conseil de classe restreint) statuant définitivement après réexamen dudossier.

PROPOSITION 43 : Instaurer le cours magistral à tous les niveaux, dans toutes les disciplines où celaest légitime (un cours de langue, par exemple devant inclure une large part d’interaction), car ilreprésente la forme correspondant à l’autorité du maître fondée sur le savoir qu’il détient et qu’il a pourmission de transmettre.

PROPOSITION 44 : Maintenir ou rétablir à tous les niveaux la pratique de la notation chiffrée qui doitgarder toute sa signification en tant que mesure des progrès accomplis et doit être soigneusement miseen perspective de sorte à ne pas être tant vécue comme une sanction que, rapportée au processus deformation, comme une incitation à fournir les efforts requis pour progresser.

PROPOSITION 45 : Généraliser les bourses sur critères sociaux et les bourses d’Etat au mérite, avecplafonnement en fonction des ressources de la famille : il est essentiel que l’Etat s’emploie, par undispositif d’aides justes, performantes et adaptées, à permettre aux jeunes issus des milieux les plusdéfavorisés de poursuivre des études longues, en fonction de leurs capacités, de leurs goûts, de leurassiduité et de leurs résultats.

PROPOSITION 46 : Instituer à tous les niveaux de la scolarité (primaire et secondaire) unenseignement à part entière intitulé « Civisme et Droit », dispensé par des enseignants spécifiquementrecrutés (création d’un CAPES de droit), et dont la finalité sera de permettre à tous les élèvesd’accéder à une citoyenneté éclairée, responsable, libre, et de pleinement s’assimiler à la nationfrançaise.

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PROPOSITION 47 : Supprimer au cours du quinquennat, lorsque l’enseignement « Civisme et Droit »aura été complètement mis en place en accédant à une pleine universalité — enseignement aussi biendispensé en séries générales, technologiques que professionnelles —, l’enseignement de laphilosophie en série technologique : en l’état actuel, cet enseignement n’est pas dispensé en sériesprofessionnelles, et les élèves des séries technologiques n’en tirent bénéfice que très marginalement.Le nouvel enseignement « Civisme et Droit » se substituera à celui de la philosophie en terminalestechnologiques et sera, pour sa part, pleinement universel.

PROPOSITION 48 : Clarifier une fois pour toutes par voie réglementaire ce que doit être l’offre dans lescantines scolaires, dont la gestion reste des compétences des collectivités : le service public fondé surles principes d’égalité et de neutralité n’a pas à prendre en considération les préférences alimentairesparticulières ou les pratiques religieuses des élèves, de sorte qu’il ne lui appartient pas de proposer desplats ou menus de substitution. L’offre de restauration scolaire doit cependant veiller à éduquer auxpratiques alimentaires saines et équilibrées ; elle doit aussi veiller à augmenter la part des produitsissus de l’agriculture locale, en favorisant ainsi les producteurs de proximité et en privilégiant, exigenceécologique, les circuits-courts.

PROPOSITION 49 : Etendre, de la façon la plus résolue et claire, l’interdiction de porter des signesreligieux à toute personne accompagnant les activités organisées par les établissements, même si ellesse déroulent à l’extérieur de ces établissements.

PROPOSITION 50 : Limiter les sorties et voyages scolaires à ceux présentant un intérêt pédagogiqueavéré et les proscrire au niveau des classes d’examen (3e, Tale).

PROPOSTION 51 : Contrôler strictement les associations et particuliers se proposant d’intervenirdevant les publics scolaires, en ne leur donnant accréditation que sur la base des critères de neutralitéidéologique et d’intérêt pédagogique des interventions qu’ils proposent.

PROPOSITION 52 : Remplacer l’« Allocation de rentrée scolaire » (ARS) par un système de bonsd’achats dont le montant sera proportionnel aux revenus des familles. Ces bons d’achats permettrontl’achat de fournitures scolaires obligatoirement fabriquées en France, grâce à un contrat conclu entrel’Etat et les distributeurs.

PROPOSITION 53 : Instaurer le port d’un vêtement uniforme pour tous les élèves du primaire et, aumoins, d’une partie de l’enseignement secondaire, jusqu’à un niveau d’étude qui sera déterminé àl’issue d’une concertation nationale, suite au lancement d’un appel national à projets visant àdéterminer l’aspect et la forme de ce vêtement.

PROPOSITION 54 : Généraliser les internats, en liaison avec les collectivités territoriales, etuniformiser les tarifs de la pension et de la demi-pension ; c’est là une exigence d’égalité, notammententre les élèves dont les familles habitent en zones rurales et les autres, et une condition de réussitepour beaucoup de jeunes dont le contexte familial ou l’environnement immédiat se révèlent peupropices à l’étude.

PROPOSITION 55 : Abandonner toute référence à une prétendue « communauté éducative » : l’Ecoleest un service organique de la République au sein duquel des fonctionnaires d’Etat remplissent unemission de service public à destination des enfants et des jeunes que la nation leur confie, lesquelssont à ce titre les véritables usagers de ce service public, à la différence des parents auxquels il nesaurait donc revenir d’exercer aucun pouvoir décisionnaire relativement aux orientations pédagogiques.

PROPOSITION 56 : Redéfinir les rôles et fonctions des syndicats enseignants en veillant à ce qu’ilsjouent librement leur rôle consistant à défendre les intérêts matériels et moraux de leurs mandants,mais ne prétendent pas, et en aucune façon, influer sur les orientations et pratiques pédagogiques, ni

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soutenir des positionnements idéologiques : dans le service public d’éducation, le principe de neutralitédoit être strictement observé.

PROPOSITION 57 : Redéfinir les rapports entre les parents d’élèves et l’Ecole : c’est à eux qu’il revientd’éduquer les enfants, l’Ecole ayant quant à elle pour mission de les instruire. Au titre de leur devoird’éducation, les parents doivent responsabiliser leurs enfants, et lorsque le comportement de ceux-citraduit un défaut d’éducation, ils peuvent en être tenus pour responsables (jusqu’à la suspension desallocations familiales en cas de manquement éducatif caractérisé).

PROPOSITION 58 : Restreindre la représentation des parents d’élèves, au sein des organesdécisionnaires aussi bien que consultatifs de l’Education nationale : il n’appartient pas aux parents dese prononcer et encore moins de prétendre influer sur les pratiques et méthodes pédagogiques, ni desoutenir, au titre du principe de neutralité, aucun positionnement idéologique ou point de vue partisan.

PROPOSITION 59 : Instaurer la « tolérance zéro » relativement aux incivilités scolaires en mobilisanttoute l’échelle des sanctions prévues : le conseil de discipline prononcera effectivement la sanction qu’ilaura considérée comme la plus adaptée, et les autorités de l’établissement veilleront à ce qu’elle soitsystématiquement exécutée ; il sera en outre procédé à la suspension de tout ou partie des allocationsfamiliales, s’il est avéré que l’incivilité résulte d’un manquement grave de la famille dans sa missiond’éducation, ou s’il est manifeste qu’elle ne tire pas les conséquences de la gravité de l’acte.

PROPOSITION 60 : Inciter les collectivités territoriales à débloquer les budgets nécessaires à lasécurisation des établissements scolaires sensibles (portiques de sécurité, vidéo-protection, enparticulier), pour que l’entrée des individus dans l’enceinte des établissements scolaires fasse l’objetd’un contrôle scrupuleux, et pour que, dans un souci de protection des élèves et des personnels,l’établissement puisse se prémunir contre toute menace se présentant alentours.

PROPOSITION 61 : Inciter les collectivités locales et territoriales, compétentes en matière de bâti etd’entretien des établissements scolaires, à favoriser à leurs abords et en leur sein l’accès et la mobilitédes personnes handicapées.

PROPOSITION 62 : Prononcer des mesures d’éloignement à l’encontre des élèves perturbateurs ayantcommis dans le cadre scolaire des actes graves : si le conseil de discipline d’un établissementprononce l’exclusion définitive d’un élève et s’il estime a fortiori que son environnement immédiat estsource d’influence néfaste, une mesure d’éloignement sera prise à l’initiative du chef d’établissement etsous couvert des autorités rectorales, et entraînera l’admission dans un nouvel établissementproposant une place en internat et distant d’au moins 100 kilomètres de celui d’origine.

PROPOSITION 63 : Inscrire dans la loi l’obligation pour le conseil de discipline, lorsqu’il doit statuer surdes actes présentant un caractère pénalement condamnable, de transmettre systématiquement auprocureur de la République, de sorte à ce que des poursuites pénales soient effectivement engagées.

PROPOSITION 64 : Faire évoluer le Conseil supérieur des programmes, devenant le Conseil nationaldes programmes, et le Conseil supérieur de l’éducation en veillant à ce que chacun de leurs membresn’ait de positionnement que motivé par le seul souci de l’intérêt général, et qu’une part conséquented’entre eux soit des praticiens instruits des réalités du terrain (réduction en proportion de celle des« experts » qui méconnaissent le plus souvent ces réalités).

PROPOSITION 65 : Mettre un terme aux rapprochements pédagogiques et administratifs entre lesuniversités et les CPGE institués par la loi n° 2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l’enseignementsupérieur et à la recherche (« loi Fioraso ») ; les deux systèmes n’ayant ni les mêmes exigences, ni lesmêmes finalités, ni les mêmes modes de fonctionnement, il est impératif de conserver leurs spécificitésrespectives, tout en maintenant le système d’équivalences.

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PROPOSITION 66 : Faire des classes préparatoires, littéraires comme scientifiques, le vivier privilégiédes futurs professeurs, que ceux-ci intègrent une ENS ou une ENR (Ecole Normale Régionale),nouvelle structure de formation, recentrée sur les compétences disciplinaires, qui remplacera lesactuels ESPE, et qui sera accessible sur rang de classement aux concours aux élèves issus de CPGE,et sur concours aux étudiants des universités.

PROPOSITION 67 : Aligner le statut des élèves des ENR sur ceux des ENS, avec droit à rémunérationet, en contrepartie, obligation décennale de servir l’Etat.

PROPOSITION 68 : Supprimer les ESPE et les remplacer par les « Ecoles Normales Régionales » quidélivreront une formation d’excellence centrée sur l’apprentissage disciplinaire, proscrivant lesprétendues « sciences de l’éducation», et n’occuperont, après obtention du concours du capes ou del’agrégation, que la moitié du temps de service des enseignants stagiaires, l’autre moitié étant effectuée« en situation », le néo-enseignant bénéficiant constamment, dans ce cadre, des conseils d’unenseignant-tuteur.

PROPOSITION 69 : Supprimer les épreuves de mise en situation pédagogique, à la fois artificielles etidéologiques, des concours de recrutement, en recentrant l’ensemble des épreuves des concours surles exigences et la maîtrise des savoirs disciplinaires.

PROPOSITION 70 : Revaloriser les carrières des enseignants par augmentation sensible du pointd’indice dès le début de carrière — incitation à embrasser la profession —, et sans diversification desmissions ; les augmentations de salaire doivent au moins hisser les enseignants français au niveau dela moyenne européenne.

PROPOSITION 71 : Procéder à une gestion plus performante des personnels en les redéployant desorte à réduire la masse d’heures de cours non-faites : chaque enseignant doit enseigner, y comprisceux chargés de leur formation, lesquels ne sauraient perdre contact avec les élèves réels et lesréalités du terrain.

PROPOSITION 72 : Redéfinir le mouvement d’affection des personnels enseignants afin que ceux quidébutent ne soient plus systématiquement affectés dans les établissements les plus difficiles : la partdes débutants dans ces établissements doit être réduite par la création d’un contingent d’enseignantsaguerris qui, sur la base du volontariat, choisiront d’assumer pour une durée déterminée ces missions,lesquelles donneront droit à une prime spécifique à portée incitative.

PROPOSITION 73 : Refonder totalement la politique d’« éducation prioritaire » qui n’a été jusqu’àprésent qu’une longue suite d’échecs. Outre l’affectation prioritaire d’enseignants faisant le choixd’enseigner dans ces établissements difficiles, où le taux d’échec scolaire est massif, il est impératif enZEP/REP d’abaisser dérogatoirement les seuils d’élèves par classes, de mettre l’accent sur lasocialisation par l’apprentissage des règles de vie en commun, d’instiller le sens du travail et de l’effortpar une discipline juste, mais intransigeante, et de mettre en place un système performant deremédiations visant à permettre à tous les élèves d’acquérir les fondamentaux, au premier rangdesquels la maîtrise de la langue française.

PROPOSITION 74 : Redéfinir les statuts et obligations de service des enseignants du secondaire entermes d’optima horaires d’enseignement dans la discipline de recrutement, la bivalence ne pouvantentrer dans les obligations de service que dans la mesure où elle découle de la nature du concours derecrutement (histoire et géographie, économie et droit, etc.).

PROPOSITION 75 : Anticiper les besoins en enseignants remplaçants afin d’affecter, autant qu’il estpossible, à ces missions des professeurs titulaires volontaires constituant, après validation des critères,une réserve gérée par les Inspections académiques.

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PROPOSITION 76 : Réduire au cours du quinquennat la part des professeurs agrégés enseignant encollège, en les redéployant vers les lycées, les universités (statut de PRAG), et les CPGE, souscondition de validation par l’Inspection générale de la discipline.

PROPOSITION 77 : Créer un statut propre aux professeurs de CPGE, définissant des obligations deservice et une grille de rémunération spécifiques (distinctes de celles des agrégés du secondaire).

PROPOSITION 78 : Préserver les spécificités des établissements privés sous contrat, telles quedéfinies par la loi n°59-1557 du 31 décembre 1959 sur les rapports entre l’Etat et les établissementsd’enseignement privés (« loi Debré »). Les établissements privés sous contrat restent assujettis, entermes de programmes et de définition des pratiques pédagogiques, aux mêmes orientationsnationales que les établissements publics.

PROPOSITION 79 : Soumettre les établissements privés hors contrat à des inspections régulièresvisant à éviter toute dérive sectaire et à vérifier la conformité des enseignements et des pratiques avecles principes de la République.

PROPOSITION 80 : Créer un statut commun aux établissements primaires et secondaires, celui d’ «EPE » pour « Etablissement Public d’Enseignement », remplaçant pour les établissements secondairesl’actuel statut d’EPLE ; ce statut commun unifiera et simplifiera les règles d’administration del’ensemble des établissements, en en refondant le fonctionnement sur les principes du service public.

PROPOSITION 81 : Accorder aux écoles primaires atteignant le seuil de 10 classes (ou auxregroupements d’écoles primaires qui, ensemble, atteignent ou dépassent ce seuil) la personnalitémorale et l’autonomie administrative et financière découlant de leur institution en tant qu’EPE.

PROPOSITION 82 : Doter le directeur d’école du statut juridique de chef d’établissement, au titreduquel il préside le conseil d’administration et les instances de l’établissement.

PROPOSITION 83 : Donner au directeur d’école la pleine responsabilité de conduire la politiquepédagogique et éducative de l’établissement, en concertation avec les parents d’élèves notamment,pour offrir aux élèves les meilleures conditions d’apprentissage. Le directeur d’école travaillera aussiavec les représentants des collectivités territoriales et veillera au développement de partenariats avecle monde économique, social et culturel.

PROPOSITION 84 : Instituer le directeur d’école en tant que représentant de l’État, ce qui le rendporteur de finalités et objectifs définis par le ministère de l’Éducation nationale, le conduit à inscrire sonaction dans les limites définies par les textes législatifs et réglementaires, et le rend garant de lasécurité des personnes et des biens.

PROPOSITION 85 : Donner au directeur d’école la responsabilité de piloter le projet d’établissement.Dans chaque établissement, ce projet définit sous forme d’objectifs et de programmes d’actions, lesmodalités particulières de mise en œuvre des programmes nationaux, des orientations nationales etacadémiques, et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent.

PROPOSITION 86 : Revaloriser la fonction de directeur d’école, lequel recevra une formation initiale etcontinue adaptée à ses nouvelles missions, sera détaché dans le corps des personnels de direction etbénéficiera d’une revalorisation salariale, indiciaire et indemnitaire. Elargir le système de déchargesd’enseignement qui lui sont octroyées à l’ensemble des écoles maternelles et élémentaires (selon lesquotités suivantes : 1 à 3 classes – ¼, 4 à 6 classes – ½, 7 à 9 classes – ¾, 10 classes et plus :décharge totale d’enseignement), et lui adjoindre un secrétariat administratif pérenne et de qualité, enproposant notamment aux agents recrutés sur la base d’un contrat unique d’insertion de devenir agentscontractuels au terme de leur contrat.

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PROPOSITION 87 : Remplacer le « contrat d’objectifs » par une « charte impérative » édictée par lesautorités académiques, et tendant à fixer pour chaque établissement des moyens égaux en lien avecleur situation particulière et ayant pour seul but l’apprentissage des savoirs par chacun.

PROPOSITION 88 : Mettre fin aux « expérimentations » initiées localement par les établissements etrompant le principe d’égalité. Encadrer les initiatives locales qui portent atteinte aux programmesnationaux, de façon à recentrer les élèves sur l’objectif essentiel qu’est l’acquisition des savoirs.

PROPOSITION 89 : Supprimer le « conseil pédagogique » qui donne latitude aux établissements dedéroger à la marge à l’organisation nationale des enseignements : l’ensemble des contenus enseignéset des horaires alloués à chaque discipline doivent être définis par des programmes nationaux,première condition de l’égalité des élèves devant les enseignements dispensés.

PROPOSITION 90 : Supprimer la « commission éducative », faisant double emploi avec le conseil dediscipline, et attribuer ses fonctions à celui-ci, de sorte à soustraire la prise de décisions à l’influencedes associations de parents d’élèves qui ne sauraient avoir d’autre droit que celui d’être informé desdécisions prises.

PROPOSITION 91: Transférer les compétences de recrutement du chef d’établissement vers le recteurd’Académie après consultation d’un jury de chefs d’établissements qui devra être constitué à cette fin.

PROPOSITION 92 : Rendre impératif pour un fonctionnaire travaillant au sein d’un établissement dedéfendre devant un usager ou un tiers son subordonné hiérarchique, sauf dans les cas les plus graves,où la responsabilité civile ou pénale de l’agent est engagée ; les personnels doivent dans tous lesautres cas bénéficier du soutien systématique de leur hiérarchie.

PROPOSITION 93 : Mettre fin aux « rendez-vous de carrière » et revenir au principe de l’inspection,plus en adéquation avec les fondements du service public, qui doit devenir plus régulière, doit être dedroit lorsque l’enseignant la demande, et doit davantage peser sur le déroulement de la carrière.

PROPOSITION 94 : Accroître l’incidence de la notation pédagogique décidée par l’inspection sur laprogression de la carrière, en réduisant les effets de la péréquation, en individualisant davantage lanotation, en maintenant trois rythmes d’avancement (« grand choix », « choix », « ancienneté »), et endonnant à l’inspection le pouvoir de contraindre à formation complémentaire.

PROPOSITION 95 : Faire appel, pour l’élaboration des programmes scolaires, dans le cadre duConseil supérieur des programmes, rebaptisé « Conseil national des programmes » (CNP), à uncollège d’enseignants issus de chaque académie, en lieu et place des prétendus « experts » choisispar le ministère.

PROPOSITION 96 : Démocratiser l’élection des présidents d’université, en les faisant élireconjointement par le Conseil d’administration et le Conseil académique de chaque université, au lieu duseul Conseil d’administration actuellement.

PROPOSITION 97 : Abroger l’article 18 de la loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés etresponsabilités des universités (« LRU »), et restituer à l’Etat la gestion de la masse salariale desfonctionnaires d’Etat affectés dans les universités.

PROPOSITION 98 : Procéder à des associations d’universités de taille plus raisonnable que celleexistant, afin de susciter davantage l’adhésion des personnels concernés et de permettre undéveloppement plus harmonieux du service public de l’Enseignement supérieur. Le regroupement desuniversités en Communautés d’universités et d’établissements (COMUE), répondant principalement ausouci de mieux satisfaire aux critères discutables du classement de Shanghai, a engendré desmastodontes qui posent des problèmes de représentation démocratique, et dont l’efficacité estdiscutable.

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PROPOSITION 99 : Supprimer les schémas régionaux de l’Enseignement supérieur, créés par la loi n°2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche (« loi Fioraso ») :l’Enseignement supérieur est un service public national dont la responsabilité relève exclusivement del’Etat.

PROPOSITION 100 : Etendre la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant, en application du principede laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles,collèges et lycées publics à l’Université : la laïcité doit être strictement observée dans l’ensemble del’espace public, particulièrement dans les établissements d’enseignement supérieur.

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ANNEXE

PRÉSIDENTIELLE 2017 : 32 POLITIQUES ET CHERCHEURS FONT DESPROPOSITIONS DANS "L’ÉCOLE AU CHEVET DE LA RÉPUBLIQUE"

AEF - Par Cécile Olivier - Paris, le 22/02/2016

L'école au chevet de la RépubliqueTrente-deux personnalités (politiques, chercheurs, enseignants, etc.) présentent dans un ouvrage parule 17 février 2016 leurs réflexions et propositions sur "L’école au chevet de la République". Lancé parun think-tank d’étudiants sur l’éducation, ce livre entend "proposer une réflexion sur l’école et présenterdes pistes pour des actions concrètes", en vue des prochaines échéances électorales. "Le lecteur peut,en quelques pages, se faire sa propre opinion et avoir une vue d’ensemble des réformes possibles",affirme le laboratoire d’idées. Les contributeurs sont principalement des hommes politiques de tousbords, tels qu’Alain Juppé et Nicolas Sarkozy à droite, Patrick Bloche et Jean-Louis Touraine à gauche,et des chercheurs, comme les sociologues François Dubet et Nathalie Bulle.

Les auteurs

Personnalités politiques : Nicolas Sarkozy (LR), Patrick Bloche (PS), Alain Juppé (LR), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Martine Martinel (PS), Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), Yves Jégo (UDI),Jean-Louis Touraine (PS), Xavier Bertrand (LR), Jean-Pierre Sueur (PS), Alain Chrétien (LR), YvesDaniel (PS), Robin Reda (LR).

Chercheurs et société civile : Marie Duru-Bellat, Luc Ferry, Pierre Merle, François Dubet, FrédéricWorms, Bernard Hugonnier, Yann Forestier, Nathalie Bulle, Denis Laforgue, Simon Wuhl, Élise Tenret,Angélique Del Rey, Jérôme Krop, Véronique Guinaudeau, Jean-Pierre Minaudier, Constance De Ayala,Dominique Glasman, Nathalie Chomarat, Paul Lejeune.

"Notre think-tank d’étudiants 'l’école républicaine' a été créé en 2014 lors du débat sur la suppressionde la bourse au mérite", explique lors d’une conférence de presse Antoine Vermorel, étudiant àSciencesPo Paris, le 18 février 2016.

Ce laboratoire d’idées, "transpartisan" et composé d’une part importante d’étudiants boursiers, asollicité des personnalités politiques et des chercheurs pour rédiger un ouvrage consacré à l’égalité deschances, afin "d’ouvrir le débat".

"Si tout républicain place en l’école ses espoirs pour corriger les inégalités sociales, tous ne sont pasd’accord sur les moyens à mettre en œuvre", explique Antoine Vermorel. L’objectif de ce livre est de"proposer au lecteur une réflexion sur ce sujet et de présenter des pistes pour des actions concrètes",en vue des prochaines échéances électorales. "Le lecteur peut, en quelques pages, se faire sa propreopinion et avoir une vue d’ensemble des réformes possibles", affirme le think-tank.

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Chaque contributeur a écrit un texte court dans cet ouvrage organisé en 5 chapitres : fonder,développer, pratiquer, relancer et poursuivre l’égalité des chances.

Une plateforme collaborative est également ouverte sur le site ecolerepublicaine.com pour recueillir descontributions des internautes.

"La réflexion sur l’école n’est plus le monopole des enseignants" (A. Juppé)

"La démarche autour de ce recueil me semble intéressante car elle montre que la réflexion sur l’écolen’est plus le monopole des enseignants mais que les politiques, les étudiants, les sociologues ont aussides choses à proposer", déclare à AEF Alain Juppé, maire LR de Bordeaux et candidat aux primairespour l’élection présidentielle de 2017, un des contributeurs.

Dans ce livre, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy (LR) propose une réflexion sur "lemérite, cœur de l’esprit républicain français". Le député Jean-Christophe Lagarde (UDI) propose d’en"finir avec la jacobisme autoritaire" et plaide pour "une révolution de l’éducation par le bas". Le sénateurdu Loiret Jean-Pierre Sueur (PS) considère pour sa part qu’il faut donner "plus de place àl’enseignement des fondamentaux" à l’école élémentaire.

"L’école au chevet de la République", 30 regards sur l’égalité des chances, Connaissance et savoirs,9,95 €

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