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14 Enquête - Walid Abdulamir Alwan Photos- Muhanad Al-Assadi Une belle et ensorcelante nature caractérise cette région d’Irak, à tel point qu’on l’a qualifiée de Vénétie. L’un des plus grands systèmes écologiques du monde, et l’un des plus étranges environnement aquatique où vivent l’homme, l’animal, l’oiseau et le poisson, dans un climat ensorcelant autonome, isolé du monde, qui émerveille ses visiteurs. L’un de ces derniers, le médecin britannique, Georges Row, a délaissé son métier pour devenir archéologue. La région des marais est considérée comme la plus grande escale des oiseaux migrateurs de Sibérie vers l’Afrique. Elle fournit plus de la moitié des besoins de l’Irak en poisson et produits laitiers. Les chercheurs et amateurs de découvertes étrangers l’ont décrite comme un eden. C’est la région des marais, ou le paradis perdu du sud irakien. La région des marais La région des marais L’Eden perdu Qu’est-ce que la région des marais ? C’est un ensemble de marais et de lagunes couvrant une vaste superficie, de 15 à 20 000 km 2 , dont la grande partie se trouve entre les fleuves Tigre et Euphrate, comprenant les villes Al-Amara, Bassora et An-nassirya au sud, et l’autre partie s’étend sur la gauche du Tigre. Etant donné que ses sources dépendent des quantités de pluies et de neige, sa superficie varie d’une année à l’autre, voire d’une saison à l’autre en fonction des niveaux du Tigre et de l’Euphrate. Le plus grand des marais est le marais Hawizeh dont l’étendue atteint 2 863 km 2 , suivi du marais Hammar d’une superficie de 2 441 km 2 et d’une population de 600-750 000 habitants. Cette région se caractérise par un changement perpétuel : aux années des grandes crues, les limites de la région des marais atteignent de vastes espaces, et elles se rétrécissent lors des années de sécheresses. Tourisme Islamique – Numero 18 – Juillet-Août / 2005 Pour plus d’informations, visiter notre site www.islamictourism.com . Qƒ¡dG ‘ ¿hOÉ«°U Pêcheurs. Tourisme environnemental

L’Eden perdu

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Enquête - Walid Abdulamir AlwanPhotos- Muhanad Al-Assadi

Une belle et ensorcelante nature caractérise cette région d’Irak, à tel point qu’on l’a qualifiée de Vénétie. L’un des plusgrands systèmes écologiques du monde, et l’un des plus étranges environnement aquatique où vivent l’homme,

l’animal, l’oiseau et le poisson, dans un climat ensorcelant autonome, isolé du monde, qui émerveille ses visiteurs. L’unde ces derniers, le médecin britannique, Georges Row, a délaissé son métier pour devenir archéologue. La région desmarais est considérée comme la plus grande escale des oiseaux migrateurs de Sibérie vers l’Afrique. Elle fournit plusde la moitié des besoins de l’Irak en poisson et produits laitiers. Les chercheurs et amateurs de découvertes étrangers

l’ont décrite comme un eden. C’est la région des marais, ou le paradis perdu du sud irakien.

La région des maraisLa région des maraisL’Eden perdu

Qu’est-ce que la régiondes marais ?C’est un ensemble de marais et de lagunescouvrant une vaste superficie, de 15 à20 000 km2, dont la grande partie se trouveentre les fleuves Tigre et Euphrate,comprenant les villes Al-Amara, Bassora et

An-nassirya au sud, et l’autre partie s’étendsur la gauche du Tigre. Etant donné que sessources dépendent des quantités de pluieset de neige, sa superficie varie d’une annéeà l’autre, voire d’une saison à l’autre en fonctiondes niveaux du Tigre et de l’Euphrate. Le plusgrand des marais est le marais Hawizeh dont

l’étendue atteint 2 863 km2, suivi du maraisHammar d’une superficie de 2 441 km2 etd’une population de 600-750 000 habitants.Cette région se caractérise par un changementperpétuel : aux années des grandes crues, leslimites de la région des marais atteignent devastes espaces, et elles se rétrécissent lors desannées de sécheresses.

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Pêcheurs.

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Histoire de la régionLa création des marais remonte à l’ère desSumériens qui ont fondé la civilisation Urprès de An-Nassiriya, il y a cinq mille ans.

Les premiers Irakiens avaient établi leurcivilisation sur les rives des fleuves et desmarais. Les Sumériens, fondateurs de lapremière civilisation du monde, avaient

découvert les secrets de l’eau et des marais,exploité avec ingéniosité les éléments deleur environnement, construit leurs barques,temples et maisons, découvert l’architecturedes barques et la physique du mouvementde l’eau. Ces marais s’étaient formés peutêtre depuis la nuit des temps suite aux cruesdu Tigre et de l’Euphrate qui étaientbénéfiques pour la fertilité du sol et pourl’approvisionnement des marais en eaurégénérant le cycle de la vie. Etant donné saplatitude et sa faible altitude, cette régionreçoit les eaux des fleuves, affluents etcanaux. Toutefois, la profondeur de ses eauxne dépasse guère 10 pieds.Cette région se distingue des autres régionsdu monde par les multiples îlots sur lesquels,les habitants cultivent le riz et élèvent lebuffle, par la vaste palmeraie qui s’étend toutle long des rives des fleuves et affluents etpar le plus vaste champ de roseaux de l’Irak.Les roseaux – cités dans l’épopée deGilgamesh – constituent le centre de larégion des marais. Ils jouent un importantrôle économique dans la région, puisqu’ilssont sa principale richesse industrielle : c’estla matière première nécessaire pour lafabrication du papier (que l’Etat achète

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.¢SƒeÉ÷GBuffles.

.Qɪ◊G Qƒg.Qɪ◊G Qƒg áaÉM óæY ±ƒë°ûŸG ìÓ°UGRéparation de barques. Al-Hammar.

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chez les habitants) et d’une sorte de nattesservant pour la construction des maisons. Lesurplus est vendu, transformé ou à l’état brut,aux provinces voisines et acheminé d’unefaçon originale : les roseaux sont groupés engrandes balles reliées par une corde etacheminées par le courant des fleuves àBassora. Les matériaux de construction àbase de roseaux étaient connus depuis lestemps les plus reculés ; leurs traces ont étéretrouvées à Our et Ourouk et indiquent leurlien avec la région des marais irakiennedepuis des millénaires.Ces roseaux se caractérisent par leurgrande variété. Ainsi, le « narissi », qui esttrès solide est utilisé comme canne depêche ou comme rame. Les autres variétésservent pour la construction des huttes et lafabrication de matériaux de divers usages.Le roseau se caractérise aussi des autresplantes par le fait que ses racines restent envie jusqu’à 300 ans, même si elles nedisposent plus d’eau.

Réserve mondialed’oiseauxLa région des marais dispose de deuxgenres d’oiseaux qui ne se trouvent nullepart ailleurs : la rousserolle de Bassora et leCratérope d’Irak. Le marais Hawizeh et celuide Hammar accueillent les deux tiers desoiseaux migrateurs, provenant de l’ouestsibérien et de l’Asie centrale et allant en

hiver en Afrique. Les habitants locaux ontdonné à ces oiseaux des noms spécifiques. Ainsi, ils ont qualifié d’« oiseaux libres » ungenre qui a une belle allure, dont la chair estcomestible et qui viennent particulièrementde la Mer Noire vers les plantations de riz oùils disposent de grains après la récolte et dechamp de roseaux et de papyrus où seréfugier. Les plus célèbres de ces oiseauxsont le canard, le verdier et le rouge-gorge.Toutefois, le canard est le meilleur par sonplumage et sa chair. Il est donc la principalecible des chasseurs qui le chassent la nuitpar des filets ingénieusement implantés.A d’autres, on a donné le nom d’« oiseauxpoissonniers », car ils se nourrissent depoissons. Ils proviennent des côtesafricaines et sud-est asiatiques. Les pluscélèbres sont les cygnes, les rouges-queues, les pélicans et les cigognes. Ils onttous des becs aigus et sont rarementchassés car leur chair n’est pas bonne. Laloi musulmane a interdit la consommation decertains, tels les cygnes et les cigognes.La dernière catégorie est appelée « oiseauxblesseurs », dont les plus célèbres sont lefaucon, l’épervier et l’aigle. Ils se nourrissentde viande et sont habiles dans la prise despoissons. Ces oiseaux – notamment lefaucon – sont souvent chassés par despièges. L’opération prend beaucoup detemps, des mois. Les faucons sont vendustrès chers aux ressortissants du Golfe,

amateurs de chasse. On trouve égalementun oiseau à plumage dense et à deconstitution forte appelé « Oukht Messaoud» (sœur de Messaoud). En outre, il y a descentaines d’autres variétés d’oiseaux,certains permanents qui pondent leurs œufsdans les champs de roseaux et de papyrus,et d’autres saisonniers tels le gallinule, lecorbeau tacheté et noir, le rossignol et lemoineau, appelés « oiseaux bint cheikh »(de la fille du cheikh).

Le plus grand bassin depoissonLa région des marais est considérée commel’un des plus grands bassins de poisson,s’étendant sur 120 miles à l’est et à l’ouestdu Tigre, jusqu’au marais Hammar, etproduisant plus de 2000 tonnes de poissonsannuellement, soit 60% des besoins du paysen poisson. Les plus célèbres variétés sontl'anhinga roux, la carpe brune et la carpe.Les pêcheurs suivent divers procédés pourpêcher et connaissent les trous où ils secachent. Ils ont une préférence pourl'anhinga roux qui est cher et très apprécié parles invités. Ces poissons vont la nuit auxgrandes lagunes pour se nourrir des plantesaquatiques et reviennent le jour par peur despêcheurs. Mais, ces derniers les suivent denuit et les pêchent avec leurs filets en allumantdes lampes ; c’est le procédé « Assarraj waal-Falah ». Le jour, les pêcheurs se

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Transport de roseaux.

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rassemblent en grand nombre, tendent leursfilets à l’entrée des grottes, et descendentavec leurs perches prendre les poissons.Ceux qui fuient sont pris dans les filets.La perche « falah », un bâton de 3 à 4 mdoté à son extrémité d’une pièce métalliqueà la forme des doigts de la main, est lemoyen le plus utilisé pour la pêche. Lespêcheurs profitent de la nuit et grâce à leurlampe surprennent les poissons somnolentsau fond des marais. La grillade est lameilleure façon de manger ces poissons.Les habitants les saupoudrent de terre avantde les mettre sur le feu et les mangent avecdu pain cuit sur le « tennour », four en pise.Un délicieux plat rivalisant avec ceuxprésentés par les plus prestigieuxrestaurants du monde.

Un écosystèmed’animaux et de plantesOutre les buffles, les poissons et les oiseaux,les marais sont un écosystème pouranimaux, plantes et êtres microscopiques :vaches, cochons, loutres, reptiles,castors,tortues, serpents, rongeurs, lézards, algues,plantes amphibies , crapauds. Certaines deces plantes sont émergentes, d’autres non.

Les habitants des maraiset leur mode de vieLes habitants des marais ont, suivant lesconditions économiques, sociales etgéographiques environnantes, un mode devie spécifique. Malgré la sédentarisation deshabitants de cette région, une partie d’entreeux ne s’est jamais installée dans le mêmelieu. Un groupe appelé « al maadine » vitdans des îles, loin de toute influence externe,à tel point qu’ils n’ont vu qu’au début desannées 60 du siècle dernier pour la premièrefois une voiture ! L’élevage des buffles estleur principale activité ; ils font de latranshumance dans le cadre de leur tribu. Ilest étrange de constater que certains d’entreeux laissent leurs buffles dans l’eau durantdes heures, et le soir ces derniers retournentchez eux sans guide.Du fait de la dominance de la natureaquatique sur ces marais, les habitants ontétabli leurs demeures sur des îles enroseaux qui paraissent de loin comme desmaisons flottantes. Chaque demeure

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.¢ûjÉÑ÷G Qƒg ‘ ¿hOÉ«°UPêcheurs.

.¢ûjÉÑ÷G Qƒg ≥ªY ‘ â«HMaison au fonds des marais.

.õÑÿG πªY ‘ Ωóîà°ùj …òdG QƒæàdGFour du pain.

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dispose d’un petit espace au devant fait deroseaux et de lianes. L’abondance dematériaux à bon marché, la pérennité destechniques traditionnelles de construction etla solidarité collective, font que chaquefamille dispose de sa propre maison. Cesdernières sont diverses selon leur fonction :« salaf » sorte de cabanes, au nombre de300 -400, utilisées dans les zones à fortedensité. ; « Sarifa », sorte de dépôts oud’habitation pour gens modestes.« Al Mudif » est, quant à lui, la partie la plusanimée du village. Il constitue la maisond’hôtes ou de réunions. C’est une sorte deparlement de la région, où se réunissent lesgens habituellement et aussi pour dénouerleurs litiges, le dernier mot revenant aucheikh de la tribu ou au leader de la région.Il est également le lieu où sont accueillis,logés et nourris les visiteurs de cette région,suivant les traditions arabes. Les religieuxqui viennent des lieux saints d’Irak,notamment les notables descendants duprophète (PSL), jouissent d’un grandrespect. Ils président les cérémonies dedeuil en mémoire du martyre de l’imamHussein. « Arraba » constitue l’habitation de la famille.C’est la demeure des habitants permanentsdes marais. Les Maadines résidenthabituellement dans les « ishan », sortesd’îlots retranchés au fond des marais. Lesbergers de buffles recourent aux « iwan »comme pré mouvants, notamment lors descrues. Ils sont construits en roseaux,papyrus et un peu de pise. On les transfertd’un lieu vers un autre selon les besoins. Ilscomportent une hutte et souvent ils sontrassemblés pour former un îlot flottant.Quant aux « al chabayech », ce sont desîlots artificiels construits en pise, roseaux etpapyrus. Ce genre d’habitat est très répandudans l’espace « Al chabayech » quicomprend à lui seul 1600 îles réparties sur31 villages.Malgré les conditions naturelles difficiles, lesarabes des marais ont pu s’adapter à leurenvironnement aquatique. L’usage desbarques est chose habituelle pour leshabitants des marais. Même les enfants, dèsun âge précoce, savent s’en servir. Il y adivers genres de pirogues : « Attarrada »,une grande barque qui servaient

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.¢ûjÉÑ÷G Qƒg ‘ â«HMaison du marais.

. ¢ûjÉÑ÷G QƒgVue de marais.

. ájƒ°S ¿ƒ°û«©j ¿Gƒ«◊Gh ¿É°ùf’GVaches vivant avec leur propriétaire.

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ultérieurement dans les batailles, et qui estutilisée de nos jours par les notables lors dela pêche ou pour accueillir les hôtes ; « almash-huf », la barque la plus utilisée enraison de sa légèreté et sa maniabilité dansles passages étroits car plus petite que la «attarrada » (2m) ; « al jallabiya », barqueconstruite à l’aide des excréments du bétail ;« al balam », barque qui sert pour letransport du bétail ; « al mator » récemmentutilisé qui fonctionne avec un petit moteur etle « chakhtoura ». Ces barques sontfabriquées manuellement par les habitantslocaux à l’aide d’un bois spécial. Le groupedes Saiba al mindaiyoun est le meilleurconstructeur de barque de la région.

Culture et lettres desarabes des maraisLa beauté naturelle de la région des maraisau ciel bleu azur, à la végétation verdoyante,à l’eau bleue et au gazouillement desoiseaux, a fait de la plupart des habitants dela région des poètes, des nouvellistes, desromanciers ou des amateurs de lettres d’unemanière générale. Sur les îles se tiennentdes assemblées de poésie. Les gens serappellent que lors d’une crue, à la région alChabayech, une famille a mis toutes sesaffaires sur une barque et sur une autre sabibliothèque, vu sa considération pour leslivres.

Les femmes des maraisCes femmes sont bonnes, au sourireinnocent, sociables, aux beaux visages etaux yeux noirs. La nature leur a donné mieuxque ce que peut leur offrir le maquillage.La femme des marais, surtout à Al Maadane,se distingue par sa force physique, car ellese nourrit du lait du buffle riche en graisse.Elle participe à la culture, la pêche,l’élevage, le traitement du lait (dont « alkimer » est un dérivé très distingué) et elleeffectue les travaux domestiques et préparele pain. Elle fait l’ensemble de ces travaux dela même manière qu’il y a cinq mille ans.

Les visiteurs les pluscélèbres de la régionLe monde enchanteur des marais aensorcelé de nombreux chercheurs,archéologues et amateurs de plaisir.

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.äÉfGƒ«◊G áÑjQRAnimaux vivant avec leur propriétaire.

.¢ûjÉÑ÷G ∫ÉØWCGEnfants des marais.

.¢ûjÉÑ÷G ‘ ¿ƒ«N ∫BG ∞«°†eMaison d’hôte à Al-Khayon.

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Ainsi, les chercheurs Paxton et Dawson sontparmi les célébrités qui l’on visité. Dawson arédigé un rapport sur la situationéconomique de l’Irak. Le voyageur WilfredThesiger , militaire britannique (irlandais), y aséjourné après sa retraite (1951-1957) ausein des cheikh de la fratrie Abou Mohamedet son livre « Les Arabes des marais » avaitattiré l’attention du monde entier. Quant auromancier Kevin Maxwell, il y a passéquelques semaines en 1956 à l’invitation deThesiger. Lui aussi a écrit un livre sur sonvoyage. L’anthropologue américain HenryField a envoyé durant les années 30 unedélégation scientifique pour faire des étudessur les populations des marais. Sesrecherches, qui ont porté sur la tribu AbouMohamed (près Al-Amara) ont été publiées

dans un ouvrage sur l’anthropologie del’Irak. Le voyageur Gavin Young l’aégalement visitée et a écrit un livre qui a ététraduit en arabe sous le titre « retour à larégion des marais ». Et le docteur ShakerMostapha Salim a obtenu son doctorat del’université de Londres sur une thèseconsacrée au « Chbayech ».

Opération d’assèchementdes marais et sarevivificationLes chercheurs en environnement ontestimé que l’assèchement de la région desmarais n’a pas seulement provoqué unecatastrophe environnementale, maiségalement une catastrophe culturelle, car ila anéanti le lieu de la civilisation

sumérienne et a mis fin à un mode de vievieux de cinq mille ans environ. Ce qui estune véritable tragédie.Les efforts conjugués d’organismesinternationaux, de gouvernements et d’ONG ont pu restaurer la vie à 35% de la régiondes marais : l’eau a pu ainsi recouvrir leszone de Karmachiah, Oum Nakhlah, al-Ad,Al-Mesahhab et Assala au marais Hammar,al Jabayech, Abou zerk et Ouenah aumarais central ; ainsi que le maraisHawizeh , grâce à des brèches au Tigre età l’Euphrate. Il est prévu que dans cinqans, la région retrouvera sa situationinitiale. Le paradis sera ainsi retrouvé ettous les êtres vivants y retourneront pourvivre dans un environnement équilibrégarantissant la vie à tous.

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Canards des marais.

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