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    La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne)

    Author(s): A. LEROI-GOURHANReviewed work(s):Source: Bulletin de la Socit prhistorique de France, T. 47, No. 5 (Mai 1950), pp. 268-280Published by: Socit Prhistorique FranaiseStable URL: http://www.jstor.org/stable/27914510.

    Accessed: 17/06/2012 01:52

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    de la Socit prhistorique de France.

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    http://www.jstor.org/action/showPublisher?publisherCode=spfhttp://www.jstor.org/stable/27914510?origin=JSTOR-pdfhttp://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsphttp://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsphttp://www.jstor.org/stable/27914510?origin=JSTOR-pdfhttp://www.jstor.org/action/showPublisher?publisherCode=spf
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    268

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    La

    grotte

    du

    Loup, Arcy-sur-Cure

    (Yonne).

    PAR

    A.

    LEROI-GOURHAN.

    Les

    grottes

    d'Arey-sur-Cure, qui

    ont

    ?t?

    fouill?es

    par

    une

    multi

    tude de

    pr?historiens,

    n'ont

    ?t? ?tudi?es

    scientifiquement

    que

    par

    peu

    d'entre

    eux

    parmi

    lesquels

    il

    faut

    citer

    M.

    de

    Vibraye

    et

    l'abb?

    Par?t

    dont

    les

    travaux

    remontent

    pour

    le

    premier

    ?

    un

    si?cle,

    pour

    le

    second

    ?

    plus

    d'un

    demi.

    Nous

    avons

    entrepris

    en

    1946

    l'?tude

    de

    ce

    groupe

    de

    stations

    extr?mement

    important, puisqu'il

    offre

    sans doute la

    plus

    belle

    s?rie

    de

    d?p?ts

    de

    cavernes

    connue

    en

    France

    au

    Nord

    de

    la

    Loire.

    Les fouilles de la

    pr?sente station,

    de

    tr?s

    faibles

    dimensions,

    ayant

    ?t?

    termin?es,

    nous

    croyons

    utile d'en

    donner

    un

    compte

    rendu et

    de

    verser

    dans le d?bat

    quelques-unes

    des

    questions qui

    se

    sont

    pos?es

    ?

    nous au cours

    des

    travaux

    qui

    se

    poursuivent

    actuellement dans deux sites

    auxquels

    il

    sera

    fait allusion

    :

    les

    grottes

    du

    Renne

    et

    de

    l'Hy?ne

    (1).

    Situation.

    ?

    Situ?e*

    imm?diatement ?

    l'Ouest de

    la

    grotte

    du

    Tri

    lobite,

    elle n'?tait

    signal?e

    par

    aucun

    indice,

    sinon,

    en

    haut

    d'un

    talus,

    un

    terrier de blaireau

    au

    pied

    d'un

    ?-pic

    de

    quelques

    d?ci

    m?tres de haut. Selon la tradition d'Arcy, la station a re?u le nom

    de

    l'animalle

    plus

    notable

    que

    nous

    ayons

    rencontr?

    :

    le

    loup.

    Avant les

    premiers

    d?p?ts,

    qui

    correspondent

    aux

    graviers

    et

    sables ?

    faune

    chaude,

    la

    cavit?

    se

    pr?sentait

    comme une

    petite

    grotte

    d'environ 3

    m?tres

    sur

    4.

    La

    paroi

    Ouest,

    verticale,

    avait

    au

    moins

    2

    m?tres de

    haut,

    alors

    qu'?

    l'Est le fond remontait

    par

    trois

    gradins

    jusqu'?

    la

    vo?te.

    L'ouverture

    ?tait

    plein

    Sud

    et

    dans

    l'angle

    Nord-Ouest,

    un

    couloir bas

    s'ouvrait

    vers

    les

    profondeurs.

    Le

    ter

    rier

    qui

    nous a

    guid?

    suivait

    le

    plafond

    de

    ce

    couloir

    sur

    environ

    5

    m?tres

    qui

    ont

    ?t?

    r?serv?s

    comme

    t?moins.

    Le

    bec

    de

    l'abri

    a

    recul?

    au

    cours

    des

    ?ges,

    de

    sorte

    que

    les

    ha

    bitants de la

    couche

    moust?rienne

    principale

    ne

    disposaient

    plus

    que de trois m?tres de profondeur. Ceux du pal?olithique sup?rieur

    n'avaient

    gu?re

    qu'un

    auvent

    d'un

    m?tre

    ou un

    m?tre

    cinquante;

    ils

    n'ont

    pu

    y

    vivre

    qu'?

    condition

    d'adosser

    une

    cabane

    ?

    la

    paroi

    du

    fond,

    profitant

    du

    replat

    que

    constituaient

    les

    blocs

    au-dessus

    de

    la

    couche moust?rienne

    (2).

    Stratigraphie

    (3).

    ?

    Roche encaissante

    :

    calcaire

    jurassique

    su

    (1)

    Nous

    exprimons

    ?

    Mme

    et

    M. Du

    Sablon,

    propri?taires

    des

    grottes

    et

    ?

    M.

    Joubelin

    leur

    g?rant,

    notre

    vive

    gratitude

    pour

    les facilit?s

    de

    travail

    qu'ils

    nous

    accordent

    depuis

    quelques

    ann?es.

    (2)

    La fouille

    a

    ?t?

    conduite

    en

    deux

    temps

    (moiti?

    Ouest, puis

    moiti?

    Est,

    pour

    contr?ler

    deux

    fois

    la

    stratigraphie)

    et

    relev?e

    en

    24

    plans

    hori

    zontaux.

    Equipe

    de

    base

    :

    A.

    Leroi-Gourhan,

    H?l?ne

    Balfet,

    Jean

    Poirier,

    G?rard Bailloud, avec le concours de diff?rents stagiaires de l'Ecole de

    fouille

    du

    Centre de documentation

    et

    de

    recherches

    pr?historiques.

    Les

    plans

    en

    courbes ont

    ?t? ?tablis

    par

    A.

    Leroi-Gourhan

    d'apr?s

    les

    25

    plans

    de

    chantiers,

    les dessins

    de

    pi?ces

    sont

    de R. Humbert.

    (3)

    Voir la

    coupe

    et

    un

    compte

    rendu

    sommaire dans

    Gallia,

    t.

    VI,

    fase.

    1,

    1948,

    pp.

    189-192.

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    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    269

    p?rieur

    marqu?

    d'une

    diaclase

    Nord-Sud,

    dont

    l'?largissement

    a

    donn? naissance ? la cavit?. Seule la goutti?re du fond porte encore

    les

    traces de l'?rosion initiale

    (Fig.

    6),

    la

    desquamation

    des

    autres

    surfaces

    a

    concouru

    notablement

    au

    comblement.

    Couche

    I

    :

    0m20

    ? 0m80

    :

    couche

    de

    plaquettes

    de

    calcaire

    effrit?,

    m?l?es

    de

    terre

    v?g?tale.

    Niveau

    pal?olithique sup?rieur.

    Couche

    II

    :

    0m80

    ?

    1

    m?tre

    :

    blocs

    atteignant

    0m70

    de

    diam?tre

    Fig.

    1.

    ?

    Plan de

    la couche I.

    Les

    chiffres

    horizontaux

    correspondent

    aux

    pi?ces,

    les

    chiffres

    verticaux

    aux

    courbes

    de niveau ?

    partir

    du

    point

    O

    (surface

    du sol

    actuel).

    provenant

    d'une

    vo?te

    :

    tr?s

    peu

    d'industrie.

    Couche

    III

    :

    1

    m?tre ?

    lm45

    :

    argile

    brun?tre,

    caillouteuse.

    lm45 ? lm60

    :

    m?me

    argile,

    blocaille

    atteignant

    0m40

    de

    diam?tre

    assez

    bien

    nivel?e

    formant

    sol d'habitat

    et

    se

    redressant

    vers

    l'Est

    en

    gradins.

    Industrie

    moust?rienne

    dense,

    surtout

    au

    voisinage

    de

    la

    couche

    de

    blocaille.

    Couche IV : lm60 ? lm75 : argile jaune st?rile. Vestiges humains.

    lm75 ?

    lm80

    :

    argile

    ?

    cailloutis

    de 0m10.

    Quelques

    pi?ces

    moust?

    riennes.

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    270

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    Couche V : lm80 ? lm95 : argile jaune durcie, presque st?rile.

    Couche

    VI

    :

    lm95 ?

    2

    m?tres

    :

    sable

    fluviatile.

    Quelques

    ?clats.

    2

    m?tres

    ? 2m30

    :

    fond rocheux

    fissur?.

    L'argile

    de

    d?calcification

    ?tablit

    un

    niveau

    sensiblement

    plan

    ?

    200.

    Quelques

    ?clats.

    Les

    cotes

    indiqu?es

    ici

    correspondent

    aux

    valeurs

    moyennes,

    la

    structure

    m?me du

    site

    impliquant

    des variations

    de

    niveau.

    Couche

    I

    (Fig.

    1).

    ?

    Constitu?e

    de

    plaquettes effrit?es,

    elle

    cor

    respond

    ?

    des

    mat?riaux

    d?compos?s

    ?

    l'air

    libre,

    puis

    en

    milieu

    humique

    dans des

    conditions

    relativement

    proches

    des

    conditions

    actuelles.

    Le

    sol actuel

    est

    constitu?

    par

    des

    moellons

    provenant

    de

    la

    dissociation

    frontale des bancs de

    calcaire

    en

    place

    et

    par

    des

    plaquettes minces de 0m05 ? 0m10 de grand diam?tre qui sont issues

    de la

    desquamation

    horizontale de la

    roche.

    Ces

    plaquettes

    consti

    tuent

    la

    masse

    des

    ?boulis

    sur

    pente

    actuels.

    Affinit?s

    min?ralo

    giques

    avec

    les

    sols

    ? industrie

    correspondante

    de la

    grotte

    du

    Renne.

    Faune

    :

    B

    uf

    et

    cheval

    abondants,

    renne

    rare.

    Hy?ne

    et

    ours

    des

    cavernes

    (m?mes

    que

    dans

    la

    couche

    II).

    Les

    dents

    sont

    prati

    quement

    les

    seuls

    vestiges

    qui

    aient

    ?chapp?

    ? la

    corrosion.

    A la

    base

    de la

    couche

    I,

    on

    a

    trouv? une

    incisive

    sup?rieure

    gauche

    de

    marmotte.

    Industrie

    :

    Les

    vestiges

    d'industries

    occupent

    deux ?lots le

    long

    de la

    paroi

    du

    fond.

    Cela

    est d? ? l'?rosion

    qui

    n'a

    laiss?

    subsister

    la

    couche

    que

    dans les

    parties

    abrit?es.

    Les

    pi?ces

    de l'Est

    et

    de

    l'Ouest

    sont de

    m?me

    style

    et

    paraissent

    bien

    n'appartenir

    qu'?

    un

    seul niveau.

    Il

    y

    a

    en

    tout

    42

    pi?ces

    dont

    27 de silex

    et le

    reste

    de

    chaille

    siliceuse

    (Fig.

    2)

    :

    1

    lame

    de

    Chatelperron

    (171).

    4

    lamelles

    ?

    retouche

    sur

    l?

    revers

    (cf.

    ?

    P?rigordien

    II

    ?

    de

    Bos

    del

    Ser)

    (153,

    154,

    157).

    1

    lame

    ?

    section

    triangulaire ?quilat?rale,

    ? dos

    r?gularis?.

    Tran

    chant utilis?

    (cf.

    ?

    bec-canif

    ?

    de

    Badegoule)

    (53).

    1 ?clat burinant disco?de (172).

    1

    fragment

    de

    pointe

    biface

    de

    facture

    moust?rienne

    (167).

    2

    ?clats

    allong?s

    de

    chaille

    (23,

    24).

    10 raclettes

    de

    formes

    vari?es,

    ?

    retouches

    verticales

    ou

    mordant

    sur

    le

    revers

    (4, 6,

    10,

    19,

    22, 69,

    149, 159,

    159

    bis).

    2

    grattoirs

    en

    museau,

    atypiques

    (cf.

    station du

    Bonhomme,

    Dor

    dogne).

    L'un des

    deux

    est

    sur

    ?clat

    triangulaire

    ?

    plan

    de

    frappe

    pr?par?

    (1,

    17).

    1

    grattoir ?pais atypique

    sur

    chaille

    (145).

    1

    burin

    plan

    de

    facture

    grossi?re

    (156).

    1 burin

    plan-raclette

    (16).

    7 racloirs

    grossiers

    atypiques,

    dont

    4

    sur

    chaille

    (1

    ?

    plan

    de

    frappe pr?par?) (170).

    Ce

    petit

    groupe

    d'objets

    semble

    bien

    appartenir

    ? la

    base

    du

    pal?olithique

    sup?rieur,

    Aurignacien

    ou

    P?rigordien

    inf?rieur.

    Le

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    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    271

    Fig.

    2.

    ?

    Pi?ces

    de

    la

    couche

    I,

    voir

    plan

    et texte.

    m?lange

    de

    types

    p?rigordiens

    et

    moust?riens

    a

    ?t?

    rencontr?

    cette

    ann?e

    par

    nous

    dans

    la

    station du

    ?

    Renne

    ?

    toute

    proche,

    ?

    la hase

    d'un

    ensemble

    franchement

    pal?olithique

    sup?rieur.

  • 7/25/2019 Leroi-Gourhan - La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne).pdf

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    272

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE FRAN?AISE

    Couche II.

    ?

    La couche II est constitu?e par de gros blocs, elle

    est st?rile

    hormis

    quelques

    infiltrations.

    Ce

    niveau

    a

    ?t? retrouv?

    aux

    stations

    du Renne

    et

    de

    l'Hy?ne,

    il

    para?t

    correspondre

    ?

    une

    phase

    d'effritement

    intense

    ou

    d'activit?

    sismique.

    Couche

    III

    {Fig.

    3).

    ?

    La

    couche,

    ?paisse

    d'une

    soixantaine

    de

    centim?tres,

    repose

    sur

    le lit

    de

    forte blocaille

    formant

    le sol.

    C'est

    une

    argile

    jaune

    brun?tre

    identique

    ?

    celle

    des

    grottes

    voi

    sines.

    On

    y

    trouve du cailloutis

    moyen

    (plaquettes

    et

    petits

    moel

    lons)

    non

    stratifi?.

    Correspond

    ? la couche

    III

    ou au

    sommet

    de

    la couche

    IV de

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne.

    Faune

    :

    relativement

    bien conserv?e

    quoique

    la corrosion

    ait

    fait

    souvent

    dispara?tre

    les

    parties fragiles

    (s?ries

    dentaires

    en

    connexion

    sans

    liens

    osseux).

    Les

    d?bris

    paraissent

    avoir

    ?t?

    tri?s

    par

    l'homme.

    La

    plupart

    des dents

    de

    cheval

    et

    de

    b

    uf

    ont les

    racines

    bris?es,

    ce

    qui

    indiquerait

    l'utilisation des maxillaires

    comme

    outil

    (4).

    On

    a

    d?couvert

    ?galement

    un

    racloir

    en

    incisives

    de cheval

    (5)

    et

    de

    nombreuses

    incisives

    s?par?es

    provenant

    de

    pi?ces

    de

    ce

    type.

    Il est

    fort vraisemblable

    que

    ces

    s?ries

    dentaires

    aient servi

    d'outils

    (r?pes

    ou

    racloirs)

    mais

    l'action

    de

    l'hy?ne

    n'est

    pas

    exclue

    et la

    discrimination

    exige

    un

    plus

    grand

    nombre

    de

    t?moignages.

    En

    tout

    ?tat

    de

    cause

    le

    probl?me

    soulev?

    par

    E. Pittard est r?solu

    :

    les

    dents

    ?

    racines bris?es

    proviennent

    de

    maxillaires dont

    le

    corps

    a

    ?t? bris?

    jusqu'au

    ras

    des

    racines

    et

    non

    de dents bris?es

    s?par?ment.

    Le b

    uf

    et le

    cheval

    dominent nettement

    par

    plus

    d'une

    dizaine,

    d'individus.

    Renne

    rare,

    minimum

    un

    individu.

    Un

    tarse

    (astragale,

    calca

    neum,

    naviculaire

    en

    connexion)

    a

    ?t?

    trouv?

    dans

    une

    logette

    de

    la

    paroi

    Nord. Le

    renne

    de la

    couche

    III

    est

    identique

    ?

    la

    majo

    rit?

    de

    ceux

    que

    l'on

    trouve

    ? la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    (couche

    III

    et

    IV

    sup?rieur).

    C'est

    un

    renne,

    de

    petite

    taille

    (si

    l'on

    en

    juge

    par

    les

    dents)

    dont

    la

    troisi?me

    molaire

    inf?rieure

    est courte

    :

    (0m022).

    Cerf

    :

    minimum

    un

    individu. Il

    semble

    qu'on

    soit

    en

    pr?sence

    d'un Cervus

    elaphus

    de

    la

    taille du

    wapiti

    (cf.

    cerf

    des

    palafittes).

    Rhinoc?ros tichorinus : un individu.

    Elephas

    primigenius

    :

    une

    molaire.

    Loup

    :

    singuli?rement

    abondant

    au

    sommet

    de

    la

    couche.

    Mini

    mum

    4

    individus. La

    configuration

    de

    l'abri,

    exigu

    et

    peu

    profond

    en

    fait

    un

    repaire

    de

    loup

    assez

    typique.

    Les

    animaux sont tous

    du

    m?me

    type,

    taille

    normale

    ou

    tr?s

    forte.

    (4)

    E. Pittard

    a

    signal?

    d?j?

    la

    fr?quence

    des

    dents

    ?

    racines bris?es.

    Nous

    avons eu

    l'explication

    de

    ce

    ph?nom?ne

    dans

    les

    couches moust?

    riennes

    de

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    o?

    l'on

    rencontre

    une

    grande

    quantit?

    (8

    au

    m?tre

    carr?

    dans

    la

    couche

    IV

    B6)

    de

    maxillaires

    ou

    mandibules

    bris?s

    ?

    l'alignement

    des

    racines.

    (5) La grotte de l'Hy?ne a fourni six symphyses maxillaires de cheval,

    bris?es

    en

    arri?re

    des

    incisives. Les

    fouilles

    de

    l'abb?

    Par?t

    en

    ont

    fourni

    une

    quantit?

    notable.

    Le

    bord

    coupant

    et

    la

    face

    ant?rieure

    des

    incisives

    paraissent

    lustr?s

    par

    les

    frottements contre

    une

    surface tendre

    (peau

    ou

    ?corce).

    Le

    polissage

    efface

    dans la

    plupart

    des

    cas

    les

    stries

    de

    tritura

    tion

    de

    l'incisive

    naturelle.

  • 7/25/2019 Leroi-Gourhan - La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne).pdf

    7/14

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    Renard

    :

    minimum deux

    individus

    en

    bonne

    stratigraphie.

    Les

    dents appartiennent ? Vulpes vulpes, une canine sup?rieure droite

    adulte

    a

    pu

    appartenir

    ?

    un

    animal des

    proportions

    de

    V.

    Lagopus

    ou

    V. Corsac.

    Hy?ne

    :

    Minimum

    trois

    individus,

    Hyena

    crocida

    (spelaea)

    de

    dimensions

    normales.

    Fig.

    3.

    ?

    Plan

    de

    la

    couche

    III.

    Blocaille

    formant

    un

    sol

    r?gulier

    qui

    ?pouse

    ?

    distance les

    contours

    du fond.

    Les

    croix

    correspondent

    ?

    des

    ?clats

    dont

    les

    num?ros

    n'ont

    pas

    ?t?

    report?s

    ici

    pour all?ger

    la

    figure.

    Ours des

    cavernes

    :

    minimum

    quatre

    individus.

    La

    cavit?

    parait

    bien

    exigu?

    pour

    avoir

    servi

    de

    repaire

    d'hibernation.

    Les

    dents

    de

    la

    couche

    III sont

    identiques

    ?

    celles

    de

    la

    couche

    I.

    Ursus

    spelqeus

    ?

    dentition

    tr?s

    forte

    (ce

    qui

    ne

    pr?sume

    que

    relativement

    de

    la

    taille

    des

    animaux).

    Jusqu'?

    pr?sent

    nous avons

    rencontr?

    ?

    la

    grotte

    du

    Renne

    et ?

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    les

    m?mes

    diff?rences

    stratigraphiques

    qu'?

    la

    caverne

    des

    Furtins. A

    la

    base

    du

    pal?oli

    thique

    sup?rieur de la station du Renne, comme dans le cas pr?

    sent,

    on

    trouve

    un

    type

    dentaire

    identique

    ?

    celui

    des

    Furtins

    (ossuaires

    I et

    II,

    moust?rien

    final)

    et

    de.Goyet

    (Belgique),

    cou

    soci?t?

    pr?historique

    fran?aise

    18

  • 7/25/2019 Leroi-Gourhan - La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne).pdf

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    274

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    ches

    sup?rieures.

    A

    la

    base

    du

    Moust?rien de la

    grotte

    de

    l'Hy?ne,

    le type se rapproche au contraire des

    Furtins,

    ossuaires 3 et 4

    (tayacien)

    et

    de

    Goyet,

    couches

    inf?rieures. Les diff?rences

    les

    plus

    sensibles

    pour

    l'ours

    sup?rieur

    d'Arcy

    sont

    aux

    premi?res

    molaires

    un

    talon

    tr?s

    ?largi,

    et

    ?

    toutes

    les

    pr?molaires

    ou

    molaires

    un

    bourrelet

    basilaire fort

    et

    saillant.

    La faune

    moust?rienne de la

    couche III

    est

    classique,

    mais

    nu

    m?riquement

    insuffisante

    pour

    en

    tirer

    d'autres

    d?ductions.

    Industrie

    (Fig.

    4

    et

    5).

    ?

    L'industrie est

    pauvre,

    mais

    int?res

    sante

    par

    plusieurs

    d?tails.

    On

    y

    trouve

    87

    pi?ces

    dont

    13

    seulement de

    silex,

    le reste

    en

    chaille. Trois

    pi?ces

    seulement

    ont

    des

    plans

    pr?par?s.

    Sur les 13 silex, 8 sont des esquilles informes, les 4 autres sont :

    1

    fragment

    de

    pointe

    d?jet?e

    (106),

    r?utilis?e

    comme

    raclette.

    ^

    pi?ces

    festonn?es

    (183,

    123).

    1

    petit

    racloir

    de

    facture

    grossi?re

    (36).

    1

    ?clat

    triangulaire

    ?

    plan

    de

    frappe

    pr?par?

    (31).

    On

    rencontre

    en

    outre

    pour

    les

    chailles

    :

    9

    ?clats ?

    retouches

    abruptes

    dont 3

    raclettes

    typiques

    (29,

    52,

    110).

    3

    pi?ces

    triangulaires

    ?

    petites

    retouches

    altern?es

    (58,

    63,

    129).

    1

    pi?ce

    festonn?e

    (84).

    1

    biface

    taill? dans

    l'?paisseur

    d'une

    tablette de

    chaille

    (194).

    4

    nucl?i utilis?s

    en

    pics

    ou

    burins

    (133,

    25,

    128,

    186) (6).

    7 ?clats am?nag?s en grattoirs (54, 184, 57, 72, 61, 68, 199).

    10

    petits

    racloirs

    assez

    informes

    (7).

    2

    racloirs

    concaves

    (62,

    189).

    Cette

    industrie

    pauvre

    correspond

    comme

    proportions

    et

    comme

    types

    aux

    niveaux

    sup?rieurs

    de la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    (moust?rien

    final

    des

    niveaux

    III,

    IV

    a ou

    IV

    b

    1).

    On

    y

    trouve

    quelques

    silex

    de bonne facture

    moust?rienne

    et

    une

    majorit?

    de chailles

    plus

    ou

    moins

    fines,

    o?

    le

    d?bitage

    mal

    venu

    aboutit

    ?

    des

    types

    d'allure

    tayacienne.

    Cette industrie

    ?

    double

    mati?re

    pr?sente

    aussi les

    plus

    franches

    affinit?s

    avec

    les

    chailles

    taill?es

    des

    niveaux

    sup?rieurs

    des

    ossuaires

    d'ours de la

    caverne

    des

    Furtins,

    dont

    nous

    avions

    signal? l'allure de copies malhabiles d'un moust?rien plus clas

    (6)

    L'abb?

    Parat

    a

    signal?

    fr?quemment

    ces

    nucl?i

    grossi?rement

    sph?riques,

    taill?s

    ?

    facettes

    irr?guli?res,

    qu'il

    assimile ?

    des

    ?

    pierres

    de

    jet

    ?.

    Sauf de

    rares

    exceptions,

    tous

    ceux

    que

    nous avons

    retrouv?s

    portent

    des

    marques

    d'accommodation et

    d'usage

    comme

    rabots,

    burins,

    percuteurs.

    Nombre

    d'entre

    eux

    ?voquent

    de

    gros

    burins

    plans

    ou

    des

    grattoirs

    car?n?s

    tr?s

    sommaires

    ou

    plus

    souvent

    la

    partie

    tra

    vaillante

    de

    rabots

    campigniens.

    Les

    uns

    ont

    un

    tranchant

    aviv?,

    les

    autres

    le

    tranchant

    ?cras?

    par

    le

    travail. Ces

    objets

    qui

    doivent

    souvent

    avoir

    ?t?

    n?glig?s

    par

    le

    fouilleur,

    semblent

    bien

    constituer

    un

    outil

    qui

    offre

    de

    singuli?res

    ressemblances

    avec

    ce

    qu'ont

    d? ?tre

    les

    proto

    types

    du

    burin-plan

    ou

    du

    grattoir

    car?n?. Marc

    Sauter

    signale

    au

    ?

    Bon

    homme

    ?

    comme

    proto-aurignaciennes

    des

    pi?ces

    assez

    semblables.

    Nous

    avons

    par

    contre

    trouv?

    r?cemment

    dans

    le

    IV

    &

    2

    de

    l'Hy?ne

    deux

    ? bolas ? de gr?s, remarquablement sph?riques, travaill?es par piquetage.

    (7)

    Le

    moust?rien

    d'Arcy

    se

    caract?rise

    par

    l'abondance

    de

    ces

    racloirs

    de

    chaille

    grossi?re,

    dont

    le

    cortex

    de

    la

    tablette

    forme

    g?n?ralement

    le

    dos.

  • 7/25/2019 Leroi-Gourhan - La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne).pdf

    9/14

    S?ciET?

    pr?historique

    fran?aise

    275

    Fig.

    4.

    ?

    Pi?ces de la

    couche

    III,

    voir

    plan

    et

    texte.

  • 7/25/2019 Leroi-Gourhan - La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne).pdf

    10/14

    276

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE FRAN?AISE

    sique

    (8).

    Les

    coches et les

    racloirs

    d'Arcy

    ou

    des

    Furtins

    sont

    absolument identiques. Les ressemblances, peut-?tre dues ? la

    grossi?ret?

    des

    mat?riaux,

    ne

    sont

    pas

    moins

    nettes

    avec

    les outils

    du

    ?

    Moust?rien

    alpin

    ?

    de Suisse.

    Couche

    IV.

    ?

    Argile

    jaune

    st?rile.

    A

    l'ouest,

    les

    blocs du

    sol

    de

    la

    couche

    III

    pr?sentent

    une

    lacune

    sensible,

    affectant

    l'aspect

    d'une fosse

    ?

    contours

    irr?guliers

    d'environ

    1

    m?tre

    sur

    0m50

    et

    de

    0m35 de

    profondeur

    (Fig.

    6).

    Dans

    cet

    espace

    ont

    ?t?

    trouv?s

    une

    molaire

    (Fig.

    5) (9)

    et deux

    incisives

    humaines,

    ainsi

    que

    deux

    fragments

    de

    vo?te cr?nienne tr?s

    corrod?s

    (10).

    Le

    remplissage

    de

    cette

    fosse

    ?tant

    de m?me coloration

    que

    la

    fosse

    elle-m?me,

    nous

    n'avons

    pu

    en

    fixer

    exactement les

    contours.

    Mais la st?rilit? totale des alentours contrastait avec la pr?sence

    dans

    le

    p?rim?tre

    des

    dents

    de

    quelques

    menus

    ?clats

    de

    silex

    et

    de

    quelques fragments

    d'os

    appartenant

    visiblement

    ? la

    couche

    sus-jacente.

    De

    plus

    certains de

    ces

    d?bris

    ?taient

    sensiblement

    in

    clin?s

    sur

    l'horizontale

    du

    fait

    du tassement

    produit

    par

    l'affais

    sement du

    cr?ne.

    Au

    voisinage

    imm?diat

    de

    la

    molaire

    une

    esquille

    de silex

    occupait

    m?me

    une

    position

    franchement

    verticale.

    Nous

    sommes

    inclin?s

    ?

    voir dans

    ces

    maigres

    d?bris

    tout

    ce

    qui

    a sub

    sist? d'une inhumation

    ?u

    d'un

    d?p?t

    dans

    une

    cavit?

    sans

    pouvoir

    pr?ciser

    s'il

    s'agissait

    d'un

    corps

    entier

    repli?

    ou

    d'une

    t?te

    isol?e.

    Les

    dents

    sont

    tr?s us?es

    de

    sorte

    que

    le

    relief

    de

    la

    molaire

    est

    compl?tement

    perdu.

    La

    molaire

    est

    une

    premi?re

    ou

    deuxi?me

    molaire inf?rieure droite dont les proportions sont comparables

    ?

    celles

    d'une

    dent australienne

    actuelle

    d'usure

    correspondante.

    Couche

    V

    (Fig.

    5

    et

    6).

    ?

    Le

    cailloutis calcaire ?

    ?l?ments

    de

    0m10

    qui

    formait

    le

    fond

    de

    la

    fosse

    reposait

    sur

    0m10

    d'argile

    sableuse

    durcie,

    contenant

    quelques

    ossements

    m?connaissables

    et

    quelques

    esquilles

    de

    silex

    sans

    caract?re

    (137

    ?

    144).

    A

    partir

    de

    ce

    niveau

    les

    rares

    vestiges

    se

    rassemblent

    au

    fond de

    la

    cuvette

    qui

    marque

    le

    Nord

    de

    la

    goutti?re

    d'?rosion. Il est clair

    que

    le

    ruissellement

    a

    quelque

    peu

    remani? les

    vestiges.

    (8)

    Voir

    bibliographie

    plus

    bas.

    L'industrie

    de

    ehaille du

    2e

    stade s?di

    mentaire (argiles ? cailloutis) des Furtins nous avait sembl? ? un tel

    point

    difficile ?

    rattacher

    chronologiquement

    au

    Tayacien

    que

    nous

    l'avions

    baptis?e provisoirement

    ?

    Berz?villien

    ?

    ou

    ?

    Moust?rien

    de

    ca

    rence ?.

    Les

    d?couvertes

    d'Arcy

    o? les

    chailles

    du

    2e

    stade s?dimentaire

    (argiles

    ?

    cailloutis)

    sont

    accompagn?es

    de

    silex

    moust?riens

    nous

    porte

    ? renforcer

    notre

    point

    de

    vue.

    Mais

    s'il

    se

    confirmait

    qu'il

    existe,

    entre

    Moust?rien

    typique

    et

    pal?olithique

    sup?rieur,

    une

    industrie

    nettement

    individualis?e,

    bien

    des

    probl?mes

    sur

    les

    premiers

    d?veloppements

    du

    Pal?olithique sup?rieur

    se

    trouveraient

    modifi?s.

    Par

    contre

    nous

    admet

    tons

    sous

    b?n?fice

    de

    contr?le,

    la

    nature

    tayacienne

    des

    chailles

    du

    pre

    mier

    stade

    des

    Furtins

    (conglom?rat

    de

    galets

    sous

    les

    argiles

    pures),

    chailles

    identiques

    dans

    leur absence

    totale

    de

    caract?res

    typologiques

    aux

    chailles

    qui

    accompagnent

    l'industrie

    de

    quartzite

    du

    premier

    stade

    de la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    (sables

    et

    argiles

    sableuses ?

    galets).

    (9)

    La

    d?couverte

    de

    cette

    pi?ce

    est

    due

    ?

    Lucien

    Bernot,

    attach?

    au

    C.N.R.S.

    (10)

    L'un

    des

    fragments

    (0ni043

    sur

    0ni017)

    est

    constitu?

    par

    la

    pointe

    de

    l'aile

    du

    sph?no?de

    et

    l'angle

    du

    pari?tal

    soud?s.

    L'empreinte

    de

    l'art?re

    m?ning?e

    moyenne

    est

    visible

    sur

    la

    face

    interne.

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    11/14

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    277

    Fig.

    5.

    Pi?ces

    des

    couches

    III,

    V

    et

    VI,

    dent

    humaine,

    voir

    plan

    et

    texte.

    Couche

    VI.

    ?

    Une

    mince couche

    de

    sable

    marque

    les

    niveaux

    fluvi?tiles

    que

    nous

    connaissons dans les

    autres

    cavit?s

    d'Arcy.

    La faune

    est

    ini

    totalement

    absente,

    alors

    que

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    offre des

    vestiges

    de

    faune

    chaude.

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    12/14

    278

    soci?t?

    pr?historique

    fran?aise

    Industrie des couches V et VI (Fig. 5 et 6).

    Couche

    V.

    ?

    Six

    petits

    silex

    sans

    caract?re,

    hormis

    une

    pi?ce

    en

    museau

    (ou

    en

    double

    coche)

    sur

    ?clat ?

    plan

    de

    frappe

    lisse

    (140)

    et

    trois

    chailles.

    Le cailloutis de 0m10

    para?t

    correspondre

    avec

    des

    niveaux

    ?

    cailloutis de la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    (IV

    b

    1,

    b

    3),

    ce

    qui

    s'accorde

    avec

    le

    caract?re

    de

    la

    couche

    III.

    Couche

    VI.

    ?

    Les

    7

    pi?ces

    d?couvertes

    dans

    les

    vingt

    derniers

    centim?tres

    de

    sable

    et

    d'argile

    sont toutes

    en

    silex, patin?es

    en

    blanc

    cr?me

    ou

    en

    brun

    suivant leur

    position

    dans

    l'argile

    ou

    le

    sable. Le

    n?

    146, plac? de biais dans

    une

    fente est m?me partag?

    entre

    les

    deux

    patines.

    Une

    esquille

    (164)

    provient

    tr?s

    probable

    ment

    de

    la

    taille

    au

    bois

    d'un

    biface

    (11).

    Une

    pointe

    d?jet?e

    (166)

    tr?s

    plate,

    fa?onn?e

    probablement

    dans

    un

    ?clat

    au

    bois. Une

    pointe

    retouch?e

    ?

    plan

    de

    frappe

    finement

    pr?par?

    (148).

    Le

    style

    de

    ces rares

    objets

    est

    suffisamment

    marqu?

    pour

    qu'on

    puisse

    les

    rattacher

    sans

    trop

    d'h?sitation

    aux

    couches

    moust?

    riennes inf?rieures

    de

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    (IV

    b

    4

    ?

    b

    6)

    o?

    parais

    sent

    les

    petits

    bifaces.

    Elles

    se

    sont ici

    insinu?es

    dans

    un

    vestige

    des sables

    plus

    anciens

    par

    l'effet

    du

    ruissellement.

    Conclusion.

    Cette

    tr?s

    petite

    cavit?

    du

    Loup

    pr?sente

    du

    point

    de

    vue

    stra

    tigraphique

    l'int?r?t

    du

    passage

    du

    Pal?olithique

    moyen

    au

    Pal?o

    lithique

    sup?rieur.

    La

    couche

    principale

    (couche

    III)

    est

    bien

    conserv?e

    et

    bien

    situ?e

    par

    rapport

    aux

    autres

    stations

    que

    nous

    explorons

    actuel

    lement,

    elle

    correspond

    au

    Moust?rien

    final,

    ? silex

    rare

    et

    ?

    indus

    trie

    pseudo-tayacienne

    de

    chaille.

    Elle

    comporte d?j?

    d'assez

    nom

    breuses

    pi?ces

    ? tendance

    aurignacienne,

    nucl?i

    am?nag?s

    en

    ra

    bots

    et

    burins tr?s

    grossiers.

    Elle

    a

    livr?

    quelques

    d?bris

    humains,

    les

    premiers

    depuis

    la

    d?couverte

    de

    la

    c?l?bre

    mandibule

    de

    la

    grotte

    des F?es

    en

    1859

    par

    de

    Vibraye

    (12).

    (11)

    Opinion

    confirm?e

    par

    M. Bordes.

    (12)

    Au

    sujet

    de

    cette

    mandibule

    dont

    la

    position

    exacte

    a

    ?t?

    dis

    cut?e

    (Cf.

    Marcellin

    Boule,

    Les

    Hommes

    fossiles,

    3e ?dition

    H.-V.

    Vallols,

    p.

    203)

    il

    est

    peut

    ?tre int?ressant

    de

    faire

    savoir

    ce

    que

    nos

    travaux

    nous

    permettent

    d'?tablir

    avec

    assez

    de

    pr?cision.

    Les

    notes

    de

    de

    Vibraye

    sont

    pr?cises

    et

    formelles. La mandibule

    aurait

    ?t?

    retrouv?e

    dans le

    re

    paire

    d'ours

    de la

    couche

    inf?rieure,

    associ?e

    au

    mammouth,

    ?

    l'ours

    sp?l?en,

    au

    rhinoc?ros tichorinus

    et

    au renne.

    Au-dessus

    il

    signale

    la

    cou

    che

    interm?diaire

    d'ocre

    rouge,

    puis

    le sol

    superficiel.

    Nous

    savons

    main

    tenant

    que

    cette

    division

    ?tait

    assez

    simpliste.

    L'abb? Par?t

    distinguait

    d?j?

    dans

    le niveau

    inf?rieur deux

    couches,

    en

    fait

    il

    y

    en a

    jusqu'?

    six,

    suivant les

    grottes,

    mais

    toutes

    appartiennent

    au

    Moust?rien

    ?

    bifaces

    (IV

    b

    6,

    b

    5,

    b

    4),

    classique

    (type

    de La

    Quina)

    (IV

    b

    3,

    b

    2,

    b

    1),

    tardif

    (IV

    a,

    III),

    d'apr?s

    la

    stratigraphie

    de

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne.

    La

    mandibule

    de la

    grotte

    des

    F?es devrait

    donc

    ?tre

    moust?rienne.

    Mais rien

    ne

    permet

    plus actuellement de dire si elle est contemporaine des niveaux d'allure

    micoquienne

    ou

    contemporaine

    des

    maigres

    vestiges

    de notre

    grotte

    du

    Loup,

    c'est-?-dire

    des

    industries b?tardes

    et

    grossi?res

    de

    la

    fin

    du

    Mous

    t?rien. L'examen

    auquel

    nous nous

    sommes

    livr?

    indique

    que

    la

    pi?ce

    n'a

    ni

    la

    patine

    ordinaire

    des

    ossements

    du

    Pleistoc?ne

    moyen

    d'Arcy,

    ni

    les

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    13/14

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    279

    Les

    couches

    inf?rieures

    (IV,

    V,

    VI)

    sont

    visiblement

    d?grad?es

    par

    l'?rosion.

    Elles

    conservent

    une

    stratification

    correcte

    (cail

    loutis, argile

    sableuses,

    sable, fond),

    mais

    amincie

    et

    juste

    suffisante

    pour

    permettre

    la

    r?f?rence

    aux

    bonnes

    coupes

    voisines.

    La

    couche

    sup?rieure

    est

    assez

    embarrassante

    (13).

    Lame de

    Chatelperron

    et lamelles ?

    retouche inverse

    sont formelles

    :

    P?ri

    gordien

    I-IL Les

    raclettes,

    abondantes ici

    comme

    ? la

    grotte

    du

    Fuj.

    6.

    ?

    Plan

    en

    courbes

    du

    fond rocheux.

    Cercle

    :

    emplacement

    des

    vestiges

    humains. Pointill?:

    contours

    approximatifs

    de

    la

    fosse.

    Hachu

    res

    obliques

    :

    couche

    V.

    Hachures

    horizontales

    :

    couche

    VI.

    particules

    d'ocre

    qui

    teintent

    les

    pi?ces

    du

    Pal?olithique

    sup?rieur,

    mais

    que

    ses

    alv?oles

    contiennent

    pourtant

    de

    l'argile

    identique

    ?

    celle

    des

    cavernes

    voisines.

    Sans

    mettre

    en

    cause

    la

    bonne

    foi

    de

    l'ouvrier

    qui

    la

    d?couvrit

    pendant

    une

    courte absence

    de

    Vibraye,

    nous

    serions

    port?s

    ?

    voir

    dans cette

    pi?ce

    c?l?bre

    un

    vestige

    ?gar?

    des

    s?pultures

    r?centes

    qui

    ont

    exist?

    ? la

    grotte

    des

    F?es.

    (13)

    D.

    Peyrony

    et F.

    Lacorre

    nous ont

    sugg?r?,

    devant

    le caract?re

    h?t?roclite

    d'une

    industrie

    qui

    allie

    le

    moust?rien

    de chaille

    ?

    des

    raclettes

    du

    Magdal?nien

    ancien,

    l'hypoth?se

    du

    pillage

    des couches

    moust?riennes

    par les chasseurs du Pal?olithique sup?rieur. Sans rejeter formellement

    cette

    hypoth?se

    ou

    toute

    autre

    que

    la

    suite des

    travaux

    pourrait

    susciter,

    l'examen du mat?riel

    montre

    que

    les

    outils

    et les

    d?chets

    de silex

    (mati?re

    rare)

    sont franchement

    du

    pal?olithique

    sup?rieur

    (?

    l'Hy?ne

    comme

  • 7/25/2019 Leroi-Gourhan - La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne).pdf

    14/14

    280

    SOCI?T?

    PR?HISTORIQUE

    FRAN?AISE

    Renne voisine, soul?vent le probl?me du Magdal?nien ancien par

    r?f?rence

    avec

    Badegoule.

    Mais

    elles existent

    aussi,

    sous

    une

    forme

    plus

    grossi?re,

    en

    extr?me

    abondance,

    dans notre

    Moust?rien

    final,

    comme

    les

    types grossiers

    du

    burin

    plan

    et

    du

    grattoir

    car?n?.

    Par

    ailleurs

    on

    est

    frapp?

    par

    les

    affinit?s

    entre

    notre

    niveau

    et

    le

    niveau

    inf?rieur

    de

    Beauregard

    (Seine-et-Marne)

    que

    Raoul Daniel

    a

    finalement

    plac?

    dans le

    Magdal?nien

    initial,

    quoiqu'on

    y

    trouve

    comme

    ici

    :

    burin

    plan,

    raclettes,

    pointe

    de

    Chatelperron,

    pi?ces

    moust?ro?des

    nombreuses

    (pointes,

    racloirs, disques).

    Les

    stations

    de Seine-et-Marne

    pr?sentent

    d'ailleurs

    de

    grandes

    affinit?s

    avec

    Arcy-sur-Cure

    et

    l'on

    peut

    esp?rer

    d'ici

    quelques

    ann?es,

    que

    la

    pr?

    histoire

    s'enrichira

    dans

    cette

    r?gion,

    de

    confrontations

    stratigra

    phiques pr?cieuses avec les riches gisements du Sud-Ouest et les

    Baouss?-Rouss?

    de

    Grimaldi

    o?

    une

    couche tr?s voisine

    a

    ?t?

    ren

    contr?e.

    La

    succession

    imm?diate

    du

    Moust?rien

    final

    et

    de

    ce

    niveau

    que

    nous

    avons

    trouv?

    aussi bien

    ? la

    grotte

    de

    l'Hy?ne

    qu'?

    celle

    du

    Loup

    et du

    Renne

    doit faire r?server

    la

    datation

    d?finitive.

    BIBLIOGRAPHIE

    Blanc

    (A.-C).

    ?

    Nuovo

    giacimento paleolitico

    e

    mesolitico

    di Balzi

    Rossi

    di

    Grimaldi. R.

    C.

    R.

    Acc.

    Naz.

    dei

    Lincei;

    XXVIII,

    6e

    s?rie,

    Roma,

    1938.

    Daniel

    (R.).

    ?

    L'industrie

    du

    niveau inf?rieur

    de

    Beauregard pr?s

    Nemours

    (Seine-et-Marne)

    n'est

    pas

    aurignacienne,

    B.

    S.

    P. F.

    1937,

    n?

    5,

    p.

    234-238.

    Leroi-Gourhan

    (A.).

    ?

    La

    grotte

    des

    Furtins. B.

    S.

    P.

    F.

    n

    1-2,

    1947.

    ?

    La

    caverne

    des

    Furtins et les

    probl?mes

    de

    la

    stratigraphie

    du

    Quaternaire

    en

    Ma?onnais. Les Etudes

    Rhodaniennes,

    vol.

    XXII,

    n? 1

    ?

    4,

    Lyon

    1947.

    Leroi-Gourhan

    (A.),

    Baudet

    (J.),

    Bozzone

    (Sp.)

    et

    Dutrievoz

    (N.).

    ?

    La

    caverne

    des Furtins.

    Pr?histoire,

    t.

    XI,

    sous

    presse.

    Par?t.

    ?

    La

    grotte

    de

    l'Ours,

    le

    trou

    de

    l'Hy?ne

    et

    la

    grotte

    du

    Cheval,

    Bull,

    de

    la

    Soci?t?

    des

    Sciences

    Historiques

    et

    Naturelles

    de

    l'Yonne,

    Auxerre,

    1901.

    ?

    La

    grotte

    des

    F?es,

    Idem.

    Pittard.

    ?

    Dents

    de

    Bos

    intentionnellement

    fractur?es

    (et

    sectionn?es)

    de la

    p?riode

    Moust?rienne

    provenant

    de la station ? Les Rebi?res I ?

    (Dordogne),

    B.

    S.

    P. F.

    1935,

    n?

    11,

    p.

    554-558.

    Sauter

    (M.-R.).

    ?

    Les industries

    Moust?riennes

    et

    Aurignaciennes

    de^

    la

    station

    du

    Bonhomme

    (vallon

    de

    Rebi?res,

    Dordogne).

    Gen?ve,

    F.

    Roth

    et C?

    Paris,

    A.

    et

    J.

    Picard,

    1946.

    au

    Loup),

    alors

    que

    les chailles

    sont

    plus

    fr?quemment

    moust?ro?des.

    Il semble douteux

    que

    les

    chasseurs

    aient

    rejet?

    les

    bonnes

    pi?ces

    de

    silex

    utilisable

    pour

    leur

    pr?f?rer

    des

    chailles

    dont

    la

    mati?re

    brute

    se

    rencontre

    sur

    les lieux

    m?mes.

    Un accident

    stratigraphique

    est

    toujours

    possible,

    r?p?t?

    trois

    fois

    il

    perd

    beaucoup

    de

    probabilit?.

    Nous

    sommes

    d'autre

    part assur?s,

    par

    des

    dizaines

    d'exemples,

    de

    la

    pr?sence

    ?

    la

    grotte

    de

    l'Hy?ne,

    dans

    les

    couches

    du moust?rien

    final,

    d'?clats ?

    retou

    ches

    abruptes qui

    amorcent

    sans

    ambigu?t?

    les

    ?

    raclettes

    ?

    de la

    pr?

    sente couche.