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Les actes du colloque 2011 : " La gouvernance de la gare, acteurs

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Mot d’accueil par André Rossinot, Secrétaire Général de l’Association desMaires des Grandes Villes de France (AMGVF), Premier Vice-Président de laFédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU), Maire de Nancy etGuillaume Pepy, Président de SNCF Allocution d’ouverture par Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement

Table ronde 1 QUEL RÔLE POUR LA MOBILITÉ DANS LA VILLE DURABLE ? Présidée par André Rossinot Le contexte sociétal et législatif, le rôle catalyseur des mobilités dansla ville durable Louis Nègre, Premier Vice-Président du Groupement des AutoritésResponsables de Transport (GART), Sénateur des Alpes-Maritimes, et Mairede Cagnes-sur-Mer Jean-Marc Michel, Directeur Général de l’Aménagement, du Logement etde la Nature Sylvain Haon, Directeur Exécutif du réseau européen Polis

Table ronde 2 LA GOUVERNANCE DES GARES : QUEL RÔLE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET DES OPÉRATEURS DE TRANSPORT ? Présidée par Alain Rousset, Président de l’Association des Régions deFrance (ARF), Président du Conseil Régional d’Aquitaine, Député de Gironde Les pôles d’échanges comme laboratoires d’une nouvellegouvernancePhilippe Marie, Directeur adjoint aux Transports et Grands Travaux, Ville deCannes et Bertrand Wolkowitsch, Directeur Général Adjoint du PôleAménagement, Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur Daniel Delaveau, Maire de Rennes, Président de Rennes Métropole Jean-Luc Rigaut, Maire d’Annecy et Christophe Babé, Directeur de laSociété Intercommunale des Bus de la Région Annécienne (SIBRA)

Ouverture par Bruno Gazeau, Délégué Général de l’Union des TransportsPublics et ferroviaires (UTP)

Table ronde 3 LA GARE : PLATE-FORME MULTIMODALE ET PORTE D’ENTRÉE DES TERRITOIRES ? Présidée par Roland Ries, Président du GART, Premier Vice-Président à la Communauté Urbaine de Strasbourg, Sénateur du Bas-Rhin, Maire deStrasbourg La gare, lieu de connexions entre les différents modes de transports,au service des territoires Eric Chareyron, Directeur marketing de Keolis BordeauxPierre Boutier, Directeur régional SNCF Aquitaine Poitou-Charentes Jean-François Debat, Maire de Bourg-en-Bresse

Table ronde 4 LA GARE : PÔLE DE SERVICES PUBLICS ET COMMERCIAUX Présidée par Sophie Boissard, Directrice Générale de Gares & Connexions Des nouvelles attentes voyageurs en gares, évolution des services etproduits en gares Bernadette Laclais, Première Vice-Présidente de la Région Rhône-Alpes et Maire de Chambéry Gérard Hamel, Maire de Dreux et Bruno Lucas, Directeur Général Adjoint de Pôle Emploi Barend Kuenen, Directeur du Développement International au NS Poort,Chemins de Fer Néerlandais et Rodolphe Carle, Président du « GroupeBabilou – 1001 Crèches »

Synthèse des travaux de la journée par Sophie Boissard

Les gares aude la ville durableLa gouvernance de la gare :acteurs, rôles et premiers résultats ?

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Gouvernance villes et gares

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Emmanuel Kessler, journaliste animateur de cette journéed’échanges et débats donne la

parole à André Rossinot, Secrétaire Gé-néral de l’Association des Maires desGrandes Villes de France (AMGVF), Pre-mier Vice-Président de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme(FNAU), Maire de Nancy, afin d’ouvrir lecolloque.

André Rossinot souligne les conver-gences entre le Grenelle et son applica-tion concrète au niveau de la ville car lesprojets urbains autour de la gare restentau cœur d’une vision partagée sur lesmobilités. Convergence aussi avec lesdifférents partenaires : AMGVF, Agencesd’Urbanisme, Centre d’Etudes sur les Ré-seaux, les Transports, l’Urbanisme et lesConstructions Publiques (CERTU),Groupement des Autorités Responsablesdes Transports (GART), Association desRégions de France (ARF), qui témoigned’un état d’esprit reposant sur la volontépolitique partagée et l’acceptationd’écouter l’autre dans une démarched’éco-construction. André Rossinot rap-pelle ce qu’est « l’esprit de Mogador » :partager les bonnes pratiques, échanger,débattre sur les outils, les désirs et lescontraintes de chacun. La mise au pointd’un conseil de gouvernance autour desgares a fait émerger deux types de pro-blèmes. Le premier touche à la mobilitésous toutes ses formes. Le second

concerne l’insertion de la gare dans laville en fonction des projets urbains. An-dré Rossinot insiste sur le rôle directeurdes collectivités locales dans ce disposi-tif d’aménagement et de contractualisa-tion sur des projets partagés.

André Rossinot rend hommage à Jean-Marie Duthilleul qui a été l’initiateur del’esprit urbain autour des gares, de labeauté restituée à la gare. « Que les villessoient l’avenir de l’Europe » indique cettepoussée du fait urbain, cette nécessitéd’accueillir toutes les mobilités afin derendre possible le vivre ensemble dansune ville partagée, belle, agréable et utile.La mise en place progressive du schémade la gouvernance respecte la diversité etla culture des différents acteurs et s’ins-crit dans une dynamique du partage, del’écoute et du projet partagé afin d’en-traîner l’adhésion de la population. Cedeuxième colloque s’appuiera surl’écoute, le retour d’expérience, l’obliga-tion et l’envie de faire ensemble, de par-tager. Pour André Rossinot la modernitéaujourd’hui, c’est la gestion de la com-plexité.

Après quelques mots de remerciements,Guillaume Pepy, Président de SNCF,énonce trois remarques liminaires.1. A l’issue du rapport de Fabienne Kel-ler sur les gares, l’identification d’unecinquième branche de SNCF, Gares &Connexions, dirigée par Sophie Boissard,

s’avérait indispensable pour engager unrenouveau des gares. Deux raisons ontprésidé à cette création : - les gares se sont transformées en de

nouveaux centres villes et sont deve-nues multimodales.

- l’arrivée de la concurrence imposait queGares & Connexions profite de l’auto-nomie, de l’indépendance et de la neu-tralité requises.

L’objectif demeurant que les gares soientouvertes, partagées entre les différentsmodes et gérées de façon nouvelle. Cerenouveau des gares concerne 20 pro-jets majeurs en France et 200 projets derénovation.

2. Ce renouveau implique aussi une mé-thode nouvelle qui se fonde sur la co-gestion avec les associations d’élus

COLLOQUE

Les gares au cœur de la ville durable2ème journée : « La gouvernance de la gare :

acteurs, rôles et premiers résultats ? »Mercredi 22 juin 2011, Maison de la Chimie, Paris

André Rossinot

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(GART, UTP, AMGVF). L’expérience deNancy Grand Cœur demeure encoura-geante car elle s’appuie sur une nouvellegouvernance des gares qui allie ouver-ture et dialogue pour trouver des ré-ponses aux questions stratégiques, opé-rationnelles et financières.Guillaume Pepy repère toutefois descontradictions d’intérêts. D’un côtéSNCF et RFF veulent valoriser leur pa-trimoine et conserver des espaces ferro-viaires. De l’autre, des villes et des ag-glomérations de communes qui ont desréserves foncières et des ambitions ur-baines importantes mais avec un redou-table problème de financement. Puis lesRégions qui financent les frais de fonc-tionnement des gares via le TER et sesconventions (de la moitié aux deuxtiers). Seul un dialogue ouvert etconstructif permettra de résoudre cescontradictions.

3. Le financement public et celui des col-lectivités territoriales reste une difficultémajeure au vu du nombre de projets encours. Cependant quelques pistes méri-tent d’être exploitées :- Privilégier la restauration et la rénova-

tion des infrastructures existantes.- Réunifier gare ferroviaire et routière

afin de faciliter la vie des voyageurs etle financement.

- Mieux articuler les différents modes detransport en un lieu unique et centraliséafin de trouver des synergies opéra-tionnelles, fonctionnelles et financières.

- Installer en gare tous les modes doux etinnovants.

- Unifier en un lieu les transports urbainset collectifs afin de profiter d’une ré-serve de fréquentation.

Ce nouvel élan pour les gares doit êtrepartagé par tous.

Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministrede l’Ecologie, du Développement dura-ble, des Transports et du Logement, ob-serve que parmi de nombreux enjeux, lagare constitue la première image d’uneville ou d’une région, sa porte d’entrée.Les nouvelles missions des gares renfor-cent leur identité et favorisent leur ex-tension vers autre chose. L’ouverture à laconcurrence changera le rôle de la gare.Par cette opportunité, elle deviendraprestataire de services à la dispositiondes demandeurs et appliquera avec ri-gueur les principes de transparence et denon-discrimination ce qui donnera à Gares & Connexions un gain d’identité.Le Décret-Gare, qui sera publié cet été,accordera une autonomie à la hauteurdes responsabilités et des ambitions des3 000 gares de France. La gare s’inscritnon seulement dans son environnementmais peut devenir un lieu d’innovationsenvironnementales. En tissant des liensavec les espaces publics voisins, avecl’urbanisme, la gare incarne le lieu detransformation de la ville. Avec l’inter-

modalité qui doit progresser plus vite, lagare de demain sera au cœur de lachaîne des déplacements, une clé de latransformation vers des moyens detransport sobres et propres. Ceci ne peutfonctionner que si la gare demeure auservice des usagers et de leurs préoccu-pations afin d’assurer accessibilité etconvivialité. Les petites gares pourraientêtre des lieux de permanence des ser-vices publics en lien avec les collectivi-tés, à l’exemple des Points d’Informationet de Médiation Multiservices (PIMMS)ou de la crèche de la gare de Roanne.Pour se doter de ce nouveau visage, lagare a besoin d’une gouvernance qui réu-nit tous les partenaires concernés. LesInstances Régionales de Concertation,récemment créées, visent à garantir lepartage des projets et le respect de tousles avis. Pour conclure, Nathalie Kos-ciusko-Morizet donne rendez-vous auxAssises du Ferroviaire à l’automne pro-chain.

Emmanuel Kessler présente le pro-gramme de la journée et les quatre tablesrondes.

Guillaume Pepy Nathalie Kosciusko-Morizet

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Présidée par André Rossinot. Les intervenants sont :Jean-Marc Michel, Directeur Général del’Aménagement, du Logement et de laNature au Ministère de l’Ecologie.Louis Nègre, Premier Vice-Président duGART, Président de la Fédération des In-dustries Ferroviaires, Sénateur des Alpes-Maritimes, Maire de Cagnes-sur-Mer.Sylvain Haon, Directeur Exécutif du ré-seau européen Polis.

Dans son introduction, AndréRossinot énonce les thèmesabordés par cette table ronde : le

développement durable, les mobilités,l’intermodalité, les lieux de vie et de dé-placements partagés. Thèmes qui pren-nent en compte l’environnement, la co-hésion sociale et territoriale, les formesnouvelles de développement écono-mique. Comment gérer positivementcette complexité ? Les transports doi-vent rester au service des personnes etde leur mobilité d’où l’importance durôle dévolu aux élus et aux associations.Ces nouveaux rapports se fondent sur

la transversalité qui prône l’écoute, lepartage et le respect. Le débat publicdoit nourrir la démocratie et l’adhésion àdes projets partagés. L’élu est le garantde cette approche même si elle se révèledifficile surtout dans cette période decrise et de mutation. Cependant la vertudu paradoxe nous amène à inventer dessolutions, à être innovants. L’Europe estun laboratoire politique qui doit favoriserla création et la reconquête des esprits.Le fait urbain est représentatif de la réa-lité humaine car les villes ont toujoursjoué un rôle majeur grâce aux transportset à la mobilité. Quant au territoire, laprogression de l’intercommunalité ur-baine se traduira lors des prochaines mu-nicipales par le support électoral. En cequi concerne l’agglomération du GrandNancy (500 000 habitants et 450 com-munes), l’enquête-ménage réalisée parle CERTU est porteur d’innovations degouvernance et permettra de progressersur l’interterritorialité : une communautéurbaine co-construisant avec une dizained’intercommunalités et avec des pôlesurbains.

Emmanuel Kessler demande à Jean-Marc Michel s’il a observé la reconquêteautour des gares de la ville sur elle-même.

Jean-Marc Michel affirme que les garessont des prétextes pour réinventer laville en ceci que leur aménagementcontribue au renouveau de la ville. Lesgares doivent être compatibles avec laconstruction urbaine et avec le renou-veau de la politique des transports quitous deux sont imprégnés des lois deGrenelle 1 et 2. Les gares doivent être ca-pables de réagir à l’arrivée des lignes àgrande vitesse, de réagir à une politiquerégionale de transport express et de réa-gir à la naissance des transports en com-mun en site propre. La ville et la gare ontdonc intérêt à cultiver ensemble cettenouveauté issue du Grenelle : l’intermo-dalité. Les gares sont en ville une sortede paradoxe, une espèce d’extraterrito-rialité avec sa complexité technique etson autonomie. Il convient donc de réin-staller la gare dans un projet de ville

Jean-Marc Michel

De gauche à droite : Jean-Marc Michel, Louis Nègre, André Rossinot et Sylvain Haon

TABLE RONDE 1

Quel rôle pour la mobilité dans la ville durable ?

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comme espace de communication, deservices, de détente voire d’accueil or-ganisé. Qu’elle soit rotule et non plusfrontière.

Le défi de la gare sous tous ses aspectsest d’être au rendez-vous des besoins denotre société. La démarche « Ecocité »que ce soit à Rennes, à Strasbourg, àNice ou à Metz donnera à la gare unenouvelle fonctionnalité. Ces progrès dans les domaines social,environnemental, économique permet-tront peut-être de résoudre quelques pro-blèmes financiers, de faire évoluer lesméthodes de gouvernance (logique deprojets collectifs et de projets partagés)avec une vision à bonne échelle (celle duSchéma de cohérence territoriale, SCOT)combinant développement urbain et dé-veloppement des transports.

Emmanuel Kessler invite Louis Nègre àdonner son avis sur la reconquête ur-baine autour des problèmes de trans-port.

Louis Nègre insiste sur l’évolution desmentalités des élus et de la population.Le chemin de fer et la gare sont replacésau centre de nos préoccupations au dé-triment de l’automobile. La vision desmodes de transport est indissociable dela vision de l’aménagement du territoire.Il s’agit d’un changement radical qui se

traduit par la préférence accordée auxtransports en commun et qui confère à lagare un rôle central. Des autorités demobilité durable doivent gérer l’ensem-ble de la chaîne des déplacements, sta-tionnement compris. Quant à la gouver-nance, Louis Nègre préconise lanomination d’un « chef d’orchestre », re-présentant de l’intercommunalité. C’estla condition d’une gouvernance efficace,fédératrice et constructive. Pourconclure, Louis Nègre estime que lepéage urbain doit financer les projets re-latifs aux transports en commun.

Emmanuel Kessler donne la parole à Sylvain Haon afin de replacer le débatdans une perspective européenne.

Pour Sylvain Haon les villes européennespartagent les mêmes objectifs pour lamobilité urbaine. Elles souhaitent amé-liorer la mobilité et l’accessibilité pourmaintenir la cohésion sociale, soutenirl’activité économique à travers une poli-tique des territoires, réduire l’impact dutransport sur l’environnement et lacongestion et améliorer l’efficacité éner-gétique de l’ensemble du système. Deuxpoints sont à souligner cependant :

- L’évolution démographique des villesvarient entre les Etats et entre certainesvilles, notamment selon leur taille.Alors que la population de grandesvilles continuera à s’accroître, certainesvilles moyennes, notamment à l’Est del’Europe, verront leur nombre d’habi-tants diminuer très significativement aucours des vingt prochaines années.

- La crise financière et les politiques derigueurs budgétaires frappent de pleinfouet les collectivités locales et le fi-nancement des transports urbains dansde nombreux Etats européens.

Sylvain Haon

Louis Nègre

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L’un des défis principaux consiste à tra-vailler à une meilleure intégration dessystèmes de mobilité urbaine. Dans cetteperspective, les gares sont des éléments-clés. Un sondage élaboré par Eurobaro-mètre illustre l’importance de l’intégra-tion des réseaux et l’importance desgares pour atteindre les objectifs de re-port modal. L’intégration concerne dif-férents domaines : l’intermodalité, l’in-formation, le système de paiement, lagestion des réseaux. Il convient donc depasser d’un raisonnement de gestion desmouvements de véhicules à un raison-nement de déplacement des personnes.Le succès de grands projets ferroviairesdépendra aussi du succès de la rénova-tion des gares.

Emmanuel Kessler donne la parole àl’auditoire.

Jean-François Hogu, Fédération natio-nale des Usagers du Transport, demandecomment intégrer les « gares à la cam-pagne » dans la mobilité durable du ter-ritoire de la ville.

Jean-Marc Michel répond qu’il faut quit-ter la seule logique ferroviaire pour unelogique territoire c’est-à-dire combinéeavec une planification urbaine et que lesaménagements autour de ces « garesbetteraves » pourraient être eux-mêmesfinanceurs de projets urbains.A une question sur les différences de ta-rification, Louis Nègre suggère une miseen cohérence entre le stationnement etle trajet.Esther Dubois, Direction ProspectiveMobilité Transport à Clichy-Montfermeil,s’interroge sur la conception des gares.André Rossinot répond qu’un projet opé-rationnel de transport doit s’accompa-gner d’un projet opérationnel d’aména-gement autour de la gare. Cette dualitéappelle de nouvelles formes de gouver-nance. Ainsi, les techniciens, les ingé-nieurs, les urbanistes, les élus et les ci-toyens concourent ensemble car on abesoin d’accepter les paroles multiplespour prendre de bonnes décisions.

Présidée par Alain Rousset, Présidentde l’Association des Régions de France(ARF), Président du Conseil Régionald’Aquitaine, Député de Gironde.Les intervenants sont :Daniel Delaveau, Maire de Rennes, Pré-sident de Rennes Métropole, Présidentde l’Assemblée des Communautés deFrance (ACDF).Bertrand Wolkowitsch, Directeur Gé-néral Adjoint du Pôle Aménagement,Conseil Régional Provence-Alpes-Côted’Azur.Philippe Marie, Directeur Adjoint auxTransports et Grands travaux de la Villede Cannes.Jean-Luc Rigaut, Maire d’Annecy.Christophe Babé, Directeur de la So-ciété Intercommunale des Bus de la Ré-gion Annécienne (SIBRA).

Emmanuel Kessler évoque le projet d’unpôle d’échanges multimodal à Rennes et

demande à Daniel Delaveau commentlier la grande vitesse à la mobilité locale.

Daniel Delaveau considère que la créa-tion d’un pôle d’échanges multimodalreste un projet urbain parmi d’autresavec sa complexité et sa spécificité. A

De gauche à droite : Christophe Babé, Jean-Luc Rigaut, Alain Rousset, Philippe Marie, Bertrand Wolkowitsch et Daniel Delaveau

TABLE RONDE 2

La gouvernance des gares :quel rôle des collectivitesterritoriales et desopérateurs de transport ?

Daniel Delaveau

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Rennes, l’enjeu essentiel est lié au déve-loppement de la mobilité et des trans-ports régionaux ainsi qu’au succès despolitiques intermodales développées. Lepôle d’échanges multimodal étant aucœur de la ZAC EuroRennes (180 000m2 de bureaux, de commerces, de loge-ments), il faut donc construire un projeturbain qui intègre l’ensemble de ces di-mensions. La primauté du projet c’est lepolitique, c’est-à-dire une vision de laville qui doit articuler politique d’amé-nagement et politique de mobilité. Quantà la gouvernance, Daniel Delaveau dé-fend le principe du « Qui paye décide ».Le contrat de pôle permet de sceller unaccord entre les partenaires sur un pro-jet, sur son enveloppe financière et sur larépartition de cette enveloppe. DanielDelaveau pense qu’un accord sur un pro-jet, sur des objectifs, sur les moyens per-met de trouver l’organisation institu-tionnelle pour sa mise en place. Quant aufinancement du pôle d’échanges rennais,Daniel Delaveau reconnaît que les col-lectivités locales financent majoritaire-ment ce projet et qu’il convient de trou-ver les outils institutionnels pourpermettre à cette gouvernance partagéed’exister.

Emmanuel Kessler pose deux questionsà Alain Rousset : comment concevoir lerôle des Régions dans cette nouvelle ap-proche de la gare et de son rôle dans ledéveloppement urbain et quelle place ac-

corder à la Région dans la gouvernancedes projets de gare.

La réponse d’Alain Rousset est directe :la gouvernance n’existe pas, dans la me-sure où nous demeurons, en réalité, dansun système parfaitement jacobin, quirenvoie à l’Etat les véritables décisions.

Loin de nier l’importance des enjeux dela gare, Alain Rousset estime que sur lanotion d’intermodalité, les collectivitéslocales possèdent en effet le pouvoir dé-cisionnel pour des raisons de cohérence.Cependant plusieurs facteurs compli-quent fortement la situation :- Les relations SNCF/RFF sont problé-

matiques quant au paiement des étudeset au financement des gares avec l’arri-vée du TGV, comme à Bordeaux.

- Les Régions sont privées de ressourcespar la réforme fiscale et par l’absencede croissance économique ce qui remeten cause les contrats passés.

- Les limites de l’endettement sont déjàatteintes, au regard des engagementspris, ce qui traduit potentiellement, laparalysie du système.

- En outre, le système de financementadopté surenchérit le coût d’aménage-ment des gares et fera du contribuablelocal le payeur.

Emmanuel Kessler pointe la position par-tisane d’Alain Rousset.

Alain Rousset rappelle que ces constatsne relève pas d’une sensibilité politique,mais de réalités partagées par tous lesélus. A l’évidence, toutes les Régionsn’ont plus de fiscalité (sauf la carte grise)et dépendent des dotations de l’Etat. Ledilemme se situe alors entre l’explosionde l’endettement et la restriction. Sil’Etat, déjà impécunieux, demande auxcollectivités de payer, l’Agglomérationdevra alors prendre la place de la Ré-gion, mais ses propres finances sontaussi limitées. Il faudra donc inélucta-blement revoir l’écosystème ferroviaireen France. Daniel Delaveau souscrit auxpropos d’Alain Rousset et souhaite une

réforme des collectivités territoriales liéeà une réforme de la fiscalité locale.Alain Rousset déplore les décisionsprises par le gouvernement qui condam-nent les Régions à pratiquer l’arbitrage età faire des choix contre les investisse-ments d’avenir.

Emmanuel Kessler demande à BertrandWolkowitsch comment bâtir cette nou-velle offre de transport et de mobilité àl’échelle de la Région PACA.

Bertrand Wolkowitsch souligne l’évi-dence des contraintes financières et si-gnale dans la problématique des garesl’importance du financement apporté parles collectivités locales : 70 à 75%. Dansce cadre, les Régions sont victimes de ladouble peine : elles participent à l’inves-tissement avec les autres collectivitésmais elles en payent aussi les frais defonctionnement via le trafic TER. Ber-trand Wolkowitsch juge cette situationanormale car la Région finance un patri-moine qui ne lui appartient pas et sur le-quel elle ne possède aucun droit. Le rôledes gares dans l’aménagement urbain estfondamental comme le prouve le succèsde la gare Saint-Charles à Marseille. Ladifficulté du montage de ces projets né-cessite un pilotage politique et un suiviafin d’éviter les dérives financières. A cesujet, Bertrand Wolkowitsch présente leprojet de réouverture Avignon-Carpen-tras fondé sur un contrat d’axe afin de

Bertrand Wolkowitsch

Alain Rousset

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travailler sur des aménagements urbainsautour des gares : parkings, services pu-blics (crèche ?). En accord avec l’Eta-blissement public foncier régional sontprévues des réservations d’emprisespour préserver l’avenir en termes d’ur-banisme. La problématique des gares de-meure cruciale pour les villes moyenneset est à traiter dans un cadre global quienvisage multimodalité et aspect urbain.

Emmanuel Kessler demande à PhilippeMarie quels types de gouvernance et definancement sont prévus pour la requa-lification de la gare de Cannes, projetqui doit aboutir en 2014.

Philippe Marie présente le comité de pi-lotage qui a permis la signature de cetteconvention. Animé par le Député-Mairede Cannes, il regroupait les représen-tants des AOT, des Conseils Régional etGénéral, du Syndicat Intercommunal desTransports Publics de Cannes-Le Can-net-Mandelieu (SITP) et des opérateursferroviaires. Plusieurs années d’échanges ont permisune compréhension des enjeux et un par-tage des objectifs pour aboutir à une dé-finition du projet et à son financementqui a profité des opportunités offertespar les Grenelle 1 et 2. La gare de CannesCentre sera un pôle d’échanges avecdeux lignes de bus à haut niveau de ser-vice (BHNS) appelées à desservir toutela population de l’agglomération. Le dou-

blement dans les dix ans à venir de laclientèle de la gare de Cannes Centre im-posait sa transformation :- Redisposition des accès.- Création d’un parc-relais pour dégager

l’espace devant le bâtiment gare.- Aménagement d’un belvédère avec vue

sur la Croisette.- Recomposition de l’ensemble de la fa-

çade du bâtiment gare avec de larges fe-nêtres afin de rendre les quais visibles.

Ce projet de pôle d’échanges conçu avecGares & Connexions apporte toute l’ef-ficacité du service de transport voulue cequi est d’autant plus important sachantque dans ce département 36% de la po-pulation réside à moins d’1 km d’unegare et 98% à moins de 10 km. PhilippeMarie pense que cette logique peut êtrerépliquée dans l’ensemble des gares TERdu département. La Ville de Cannes resteattentive à ce besoin de mobilité car sonavenir économique et son image sont dé-bitrices de l’accessibilité de son centre-croisette. Quant au plan de financement,la répartition est la suivante pour un coûtd’environ 38,8 millions d’euros : La Région : 12M€SNCF : 11,5M€La ville de Cannes : 5M€Le Syndicat Intercommunal des Trans-ports Publics : 4,3M€Le CG06 : 4M€RFF : 2M€En outre, la ville de Cannes a assuré lamise en service d’une opération de parcrelai avec un parking de 420 places réa-lisé sur une emprise réservée au PlanLocal d’Urbanisme en marge du site de lagare pour un montant de 11M€ environ.L’opération de Cannes Centre est enga-gée et mise en service à l’horizon2014/2015 et le parc relai de 420 plagesmis en service en tout début 2012.

Emmanuel Kessler convie Jean-Luc Rigaut à exposer cette problématiqueen référence à la ville d’Annecy.

Pour Jean-Luc Rigaut la situation écono-mique actuelle impose de réfléchir autre-

ment sur le financement des grands pro-jets publics croisés. A Annecy, le projet dela gare est déjà lancé et adaptable à l’arri-vée des Jeux Olympiques de 2018. La convention de financement a réuni defaçon classique tous les acteurs : SNCF,RFF, la Ville, l’Agglomération, le Départe-ment, la Région, l’Etat. La spécificité d’An-necy consiste à mettre au cœur du projetles exploitants afin de définir dès laconception les niveaux de service attenduau regard de l’usager, du client, du citoyen.

La réflexion actuelle s’attache à uneconvention d’exploitation globale de cepôle d’échanges qui vise à un système degestion partagée d’un site. Ce conseil degouvernance de la gare pourrait être placésous la présidence des collectivités locales(le maire de la ville). Une étude juridique est en cours pour dé-cider de cette question. Dans la situationactuelle, le pragmatisme prévaut en at-tendant d’être à disposition d’une entité ju-ridique reconnue. Les systèmes retenus(syndic, GIE, conseil de gouvernance) au-ront pour but d’assurer une transparencefinancière totale et une clarification desresponsabilités. Jean-Luc Rigaut conclut son interventionen listant les freins : la Région et saconvention TER-SNCF difficilement trans-posable au niveau de la gare, le problèmedu foncier, le coût de maîtrise d’ouvragede ce que chacun apporte qui requiertclarté et lisibilité.

Philippe Marie

Jean-Luc Rigaut

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Emmanuel Kessler demande à ChristopheBabé comment procéder afin que l’offrede transport soit plus attractive, plus com-mode et mieux utilisée par chacun.Christophe Babé revient sur la gouver-nance des gares, sur le rôle des collecti-vités territoriales et des opérateurs detransport. La SIBRA est une sociétéd’économie mixte qui a pour actionnairesmajoritaires les collectivités publiques.Pour la SIBRA un client est aussi un ci-toyen à satisfaire. La notion de gouver-nance est liée à la notion de service défi-nie par la collectivité et mise en œuvrepar les opérateurs. Les AOT, la Région, leConseil Général, la Communauté de l’Ag-glomération d’Annecy (C2A) ont prescritquatre engagements de service au niveaudu pôle multimodal d’Annecy :1. Pouvoir faire le choix de son mode detransport.2. Donner l’information en temps réeldes départs, des parcours, des durées.3. Garantir la dernière correspondance.4. Assurer la prise en charge des PMR.Suite à son expérience annécienne,Christophe Babé pense que l’intégrationdes opérateurs dans des comités tech-niques ou de pilotage constitue déjà unpréalable à la gouvernance qui peut ga-rantir la pérennité et l’amélioration dusystème de gouvernance.

Emmanuel Kessler donne la parole à l’au-ditoire.

Rachid Lamrini, de l’Agglomération duGrand Angoulême, demande si Gares &Connexions sera le coordonnateur desmultiples entités existant au sein de l’en-treprise.Jean-Luc Rigaut répond que chacun peuttrouver un interlocuteur identifié.Daniel Delaveau pense qu’il est néces-saire d’avoir une stratégie cohérente etune vision globale.

Sophie Boissard, Directrice Générale deGares & Connexions, répond que pouréviter cette multiplicité d’interlocuteurs,chaque dossier est pris en charge par undirecteur de projet unique.Jean-François Hogu propose la créationd’un manager responsable de la gare, deson quartier ainsi que des commercesavoisinants. Après une clarification sémantique, An-dré Rossinot présente la gouvernancecomme le vivre ensemble permanent.Cette question pose le problème du ser-vice après le projet qui nécessite la pré-sence du monde associatif comme ex-pression d’une forme de démocratie departicipation.

La gare doit être un élément du plan dedéplacement urbain. La notion de gou-vernance est une notion humaine autantque technique.

Pour Daniel Delaveau vivre en gare si-gnifie vivre en ville ce qui renvoie à lastratégie urbaine. Il ajoute que la notionde contrat doit aussi s’appliquer à la gou-vernance des gares.Jean-Luc Rigaut précise qu’à Annecyexistera un responsable de gare qui de-vra répondre de manière opérationnelleaux exigences des collectivités.

Bertrand Wolkowitsch pense que dansle cas des gares régionales, il faut réflé-chir à une prise en compte de l’Autoritéde Transport dans la gestion des équipe-ments et que les collectivités sont capa-bles d’exercer cette compétence.Lionel Favier, Membre de l’AUT, réclameune meilleure complémentarité entre lesdifférents services de transport princi-palement en ce qui concerne l’informa-tion.Philippe Marie répond que ce serviced’information à l’usager est partie inté-grante du projet de Cannes Centre tantpour les transports routiers que ferro-viaires. Ceci étant fait dans le cadred’une convention de superposition d’af-fectations. Daniel Delaveau évoque lacarte KorriGo qui sera transférée sur desportables pour élargir la gamme des ser-vices : achats, réservations, informations…

Christophe Babé

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GARES & CONNEXIONS

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Bruno Gazeau, Délégué Général del’Union des Transports Publics et ferro-viaires (UTP), justifie la présence del’UTP à cette journée pour les raisons sui-vantes : la gare est un lieu emblématiquedes transports, un maillon de la chaîne etelle se trouve à la confluence de tous lesmodes de transport et des différents

espaces. A l’image de cette évolution destransports vers la mobilité, l’UTP s’esttransformée et s’attache désormais à tousles sujets qui lient la gare, les transportsurbains, les modes doux, les entreprisesferroviaires de fret et de voyageurs, les as-pects liés à la billettique, à l’information-voyageurs ou le stationnement. L’UTP estdonc un acteur et un partenaire de la mo-bilité. Bruno Gazeau plaide pour que lagare demeure un équipement ferroviaire. La croissance du ferroviaire entraîneraune forte demande en espace pour ac-cueillir plus de trains, permettre un meil-leur flux des voyageurs et pour hébergerplus de services ferroviaires en gare. La gare doit se développer en sa qualitéd’équipement ferroviaire.

Comment gérer cette complexité ? Plu-sieurs problématiques apparaissent :- L’ouverture à la concurrence en garan-

tissant équité, transparence et qualitéde service en gare.

- Un périmètre clair des différentes pres-tations en gare (celles obligatoires,celles complémentaires et enfin cellesconnexes) d’autant que leur tarificationn’est pas la même.

- La nécessité d’une lisibilité et d’une pré-visibilité pluriannuelle des principes detarification.

- Une non-discrimination dans l’attribu-tion des services.

- Les entreprises ferroviaires veulent êtrepartie-prenante dans le programmed’investissement en gare.

- L’UTP encourage la création d’un sys-tème de performance.

Pour conclure Bruno Gazeau indiquequ’au-delà de la dimension spatiale de lagare, il faut envisager ses dimensionstemporelles et techniques (Internet) etqu’il est impératif de mettre de l’humaindans cette gouvernance pour bien ré-pondre à l’objectif.

Bruno Gazeau

Intervention de Bruno Gazeau

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TRANSPORT PUBLIC - Septembre 2011 - N°1116

GARES & CONNEXIONS

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Présidée par Roland Ries, Président duGART, Premier Vice-Président à la Com-munauté Urbaine de Strasbourg, Séna-teur du Bas-Rhin, Maire de Strasbourg.Les intervenants sont :Eric Chareyron, Directeur Marketing deKeolis-Bordeaux.Pierre Boutier, Directeur Régional SNCFAquitaine Poitou-CharentesJean-François Debat, Maire de Bourg-en-Bresse, Vice-Président du Conseil Ré-gional Rhône-Alpes.

Emmanuel Kessler demande à RolandRies comment procéder pour intégrerles gares dans le développement d’unterritoire.

Roland Ries reconnaît que la gouver-nance des gares reste une question sen-sible et actuelle. Une gare est un objetcomplexe car mal identifié : objet ferro-viaire, objet intermodal, objet commer-cial, objet urbain. D’où la difficulté de sagouvernance au vu de la multiplicité despartenaires : l'autorité organisatrice duferroviaire - la Région, l'autorité organi-

satrice du transport interurbain - le Dé-partement, l'autorité organisatrice destransports urbains - la Ville ou l'inter-communalité et le ou les opérateurs fer-roviaires. Il convient donc de définir cetobjet pour le gérer dans la production detoutes ses fonctions. A quoi sert cet ob-jet ? Il permet la coordination de l’arrivéeen ville avec le système d’offre de trans-ports urbains. La gare, porte d’entrée surle territoire, est une plate-forme qui as-

sure la liaison avec d’autres modes detransport et d’autres services, entretiendu matériel, services commerciaux etadministratifs. Cette complexité relèvebien de gouvernances différentes et d’in-térêts financiers différents. Qui payequoi ? Qui décide du positionnement desactivités ? Roland Ries propose deux au-torités incontournables à la gouver-nance : l’autorité qui a la compétence del’urbanisme et celle qui a la compétenceferroviaire. Ces deux autorités doiventêtre fortement représentées dans cetteinstance, associées aux autres parte-naires dans un dialogue constructif.

Emmanuel Kessler propose à Eric Chareyron de faire part de sa réflexionsur la gare comme pivot central d’unedesserte de l’agglomération bordelaise.

Eric Chareyron conçoit la gare commeune porte d’entrée interconnectée à sonenvironnement pour diffuser les flux à l’in-térieur d’un bassin en croissance. Pour cefaire, il faut envisager plusieurs facteurs :

Roland Ries Eric Chareyron

De gauche à droite : Jean-François Debat, Roland Ries, Pierre Boutier, Eric Chareyron

TABLE RONDE 3

La gare : plate-forme multimodale et porte d’entrée des territoires ?

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- La fluidité des échanges entre le quai etles autres moyens de transport.

- La relation de la gare aux autres équi-pements métropolitains fédérateurs :campus, hôpitaux, zones commerciales,zones-dortoirs.

- La création de liaisons directes afind’éviter la double correspondance quigénère l’incertitude.

L’objectif demeurant de faire rayonnerla gare centrale vers les autres équipe-ments. La deuxième réflexion visait àune désaturation des flux de la gare cen-trale. Ainsi sont implantées des garescomplémentaires dans le périmètre urbain reliées à des lignes de tramway. La troisième réflexion concernait laconnexion des communes périphé-riques. La création de lignes de rocadepermet aux zones d’emploi périphé-riques d’être reliées directement. Lesliaisons Flexo dont l’itinéraire s’adapteaux besoins des voyageurs répondent àl’atomatisation des flux. Il fallait aussipenser aux déplacements réguliers au-tres que professionnels qui représen-tent plus de 50% des voyages. Cetteclientèle a besoin d’être rassurée etorientée à l’aide de Relais InformationService. Pour conclure, Eric Chareyronsouligne la nécessité de considérer lesflux sortants au même titre que les fluxentrants.

Emmanuel Kessler demande à PierreBoutier comment intégrer l’évolutiondes gares, des cadencements, des ser-vices dans une vision plus globale dedesserte du territoire.

Pierre Boutier désire partir des besoinsdu client. La gare reste un lieu de mobi-lité naturelle et doit répondre à plusieursdemandes :- Offrir une lisibilité maximum de toutes

les offres de transport multimodal(TGV/TER).

- Permettre d’acheter simplement un ti-tre de transport.

- Assurer fluidité et performance quelleque soit la situation.

- Informer et prendre en charge l’utilisa-teur en cas de problème.

- Assurer sa sécurité.Le premier besoin d’un voyageur demeured’arriver à l’heure prévue à destination.Les attentes des entreprises ferroviairesrépondent aux mêmes fondamentaux queceux de leurs clients. La gare doit leur as-surer facilement le choix et le passaged’un mode de transport vers un autre à unjuste coût (le toucher de gare). Commentoptimiser l’insertion de la gare dans letissu urbain et régional ? A l’aide d’un dia-logue avec les partenaires des collectivitéslocales, avec RFF et l’Etat pour construiredes projets intelligents pour le plus grandbien du plus grand nombre. A Bordeaux,les projets sont adaptés à la gare elle-même afin d’accueillir prochainement ledouble de voyageurs. En 2017, Bordeauxsera à 2 heures de Paris puis plus tard à 1heure de Toulouse et à 1 heure 50 de Bil-bao. La gare de Bordeaux sera alors unnœud ferroviaire de la Grande Vitesse, ou-verte sur la ville, ouverte sur le territoire,ouverte à toutes les modalités (dépose-minute, piéton, deux-roues inclus).

Emmanuel Kessler demande à Jean-François Debat si tout se passe biendans le cadre de modernisation de lagare de Bourg-en-Bresse comme élémentdu projet urbain.

Jean-François Debat constate quelquesfrottements entre les différents parte-

naires dus à un retard des calendriers età des modalités de gouvernance insuffi-samment calées. Le projet urbain deBourg-en-Bresse s’effectue dans une ag-glomération moyenne (90 000 habitants)en communication à double sens avecla métropole lyonnaise. La gare doit s’ou-vrir sur l’ouest et être aménagée en pôlemultimodal. Ce projet réunit les parte-naires suivants : la Ville, Bourg-en-BresseAgglomération, le Département, la Ré-gion Rhône-Alpes, RFF et SNCF. Les mo-dalités de décision sont complexes etparfois rendues difficiles par le change-ment d’acteur. Le foncier demeure un sujet de friction.La collectivité veut un pôle d’échangesmultimodal attractif et une accessibilitéconvenable à ses services, RFF re-cherche un amortissement de ses inves-tissements et SNCF une valorisation deson patrimoine.

Une meilleure unité de décision sur l’ar-ticulation des différents intérêts deSNCF, une coordination plus efficace en-tre les différents acteurs et une plusgrande stabilité chez les interlocuteurspermettraient un gain de temps et se-raient moins pénalisantes. Les pôles etles infrastructures de transport ont unimpact important sur les lieux d’habita-tion. La polarité autour des gares et lamise en place d’un plan de circulationconstituent un vecteur d’aménagementdu territoire. La gare doit se trouver au

Pierre Boutier

Jean-François Debat

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cœur de la ville car c’est un lieu de pas-sage, de vie et de développement de l’ac-tivité économique. Pour terminer Jean-François Debat re-marque que le cadencement des TGV im-pactera la chaîne des transports ainsique leur fiabilisation et souhaite quecette réforme soit discutée en amontavec les Régions.

A ce propos Emmanuel Kessler donne laparole à Pierre Boutier.

Pierre Boutier précise que ce change-ment de service interviendra en dé-cembre, qu’il concernera les troisquarts des horaires et apportera pro-gressivement d’ici quelques années unegrande praticité grâce à la régularitédes horaires.

Emmanuel Kessler donne la parole à l’au-ditoire.

Daniel Faure, de la FNAUT-IDF, aimeraittrouver en gare un plan de la ville indi-

quant les différents modes de liaison etleurs connexions.Pierre Boutier répond que Gares &Connexions prépare l’Outil 360° appli-cable sur smartphone.Roland Ries demande la même qualitéd’information que celle des transportsroutiers et souligne la nécessité de pro-gresser en ce domaine.Lionel Favier déplore l’absence de consi-dération du vélo sous toutes ses formesdans les gares et aimerait que la Francesuive à cet égard le modèle allemand.Eric Chareyron répond qu’à Bordeauxexistent des stations de vélos en libreservice (VLS+) positionnées à des ter-minus qui apportent une solution souplebien que limitée à ce problème

Marcel Belliot, Délégué de la Fédéra-tion Nationale des Agences d’Urbanisme,pense qu’il serait plus facile d’améliorerla vie des deux roues motorisés qued’amener les gens à utiliser le Vélib.Roland Ries plaide pour la diversifica-tion et pour les zones de pertinence des

différents modes, à commencer par lemode piéton.Jean-François Hogu doute de l’effica-cité des complémentarités des liaisonsurbaines et interurbaines.Pierre Boutier évoque un essai en coursà Bordeaux avec la création d’un espacemultimodal dans lequel tous les trans-porteurs sont présents.Jean-François Debat précise qu’un ser-vice multimodal est prévu en gare deBourg-en-Bresse avec accueil humain,délivrance de titres de transport, infor-mation et orientation.Romain Mathey, de l’Agence d’Urba-nisme Atlantique et Pyrénées, s’interrogesur la pertinence des gares en centre villepar rapport aux gares excentrées.Pierre Boutier pense que les gares péri-phériques répondent au besoin de pôlesd’échanges complémentaires au grandpôle d’échanges historique. Sur les lignesà grande vitesse, il admet que les choixpeuvent sembler contradictoires car on yretrouve tous les cas de figure.

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Présidée par Sophie Boissard, Direc-trice Générale de Gares & Connexions.Les intervenants sont :Bernadette Laclais, Première Vice-Pré-sidente de la Région Rhône-Alpes, Mairede Chambéry.Gérard Hamel, Député-Maire de Dreux,Président de l’Agence Nationale pour laRénovation Urbaine (ANRU).Bruno Lucas, Directeur Général Adjointde Pôle Emploi.Barend Kuenen, Directeur du Dévelop-pement Internationalde NS Poort.Rodolphe Carle, Président du « GroupeBabilou - 1001 Crèches ».

Pour présenter les gares comme lieuxde services, Sophie Boissard s’appuiesur quelques chiffres :- 3 000 gares = 2 milliards de voya-

geurs/an- Avec une forte concentration en cer-

tains endroits : - 180 millions/an à la gare du Nord- 1 million/an à la gare d’Yvetot

- 15 millions/an à la gare de Juvisy- 40 à 50 % des voyageurs utilisent le train

quotidiennement pour un trajet domi-cile – lieu de travail ou d’études.

- La durée du trajet varie entre quelquesminutes à 1 heure ou 2 heures par jour.

La question qui se pose alors est la sui-vante : quels services peut-on proposer àces voyageurs ? En priorité des servicesliés à leur déplacement (confort et in-formation) mais aussi des services d’uneautre nature notamment des commerces.Plusieurs modèles existent et les cas ja-ponais ou espagnols qui ont opté pour degrands centres commerciaux adossésaux gares (30 à 40 000 m2), le cas despays du Nord de l’Europe qui privilégientles services de la vie quotidienne mar-chands ou non marchands. Gares &Connexions a opté pour ce second mo-dèle plus en phase avec notre tradition etles attentes des voyageurs et des élus, ety voit 3 avantages :

1. Enrichir le temps de transport et letemps passé en gare.2. Humaniser des lieux de transit et ap-porter de la mixité dans la populationen gare.3. Compléter les recettes : 126 millionsd’€ de revenus nets pour un budget d’in-vestissement de 170 millions d’€ en 2010.

La pertinence de ce modèle tient à unchoix judicieux du type de service à im-planter en gare selon les sites :1. Proposer des commerces de la vie quo-tidienne, de centre ville dans les grandesgares.2. Proposer des services de la vie quoti-dienne marchands ou non-marchands :crèche, services médicaux ou publics telPôle Emploi3. En zone rurale ou péri-urbaine, pro-poser des « locations citoyennes » à desservices municipaux, à des associationsafin de créer de l’animation dans ces es-paces publics.

De gauche à droite : Bruno Lucas, Gérard Hamel, Sophie Boissard, Bernadette Laclais, Rodolphe Carle, Barend Kuenen

TABLE RONDE 4

La gare : pôle de services publics et commerciaux

Sophie Boissard

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Cette démarche pose cependant troisquestions :1. Comment combiner ces services avecla vocation première de lieu de transit ?2. Ne risque-t-on pas de désertifier le cen-tre ville ?3. Comment faire coexister harmonieu-sement le monde du transport et celuides services ?

Sophie Boissard attend des éclairagessur ces questions.

Emmanuel Kessler demande à Berna-dette Laclais si ces propositions à voca-tion commerciale et sociale sont com-plémentaires pour favoriser la mobilité.

Bernadette Laclais souscrit à ces propo-sitions car elles participent à l’avance-ment des différents projets. Dans un pre-mier temps la Région Rhône-Alpes arépondu aux besoins prioritaires des usa-gers en leur offrant un transport fiable,une information de qualité et des accèsfacilités. En 2008 est lancé un appel àprojets qui intègre cette notion de ser-vices en gare. Les problématiques diffè-rent en fonction des lieux : grande gare,gare de ville moyenne, gare de zone ru-rale. Bernadette Laclais insiste sur l’ho-mogénéité de ces projets sur tout le ter-ritoire (40 projets en cours). Les objectifsrépondent à quatre priorités concréti-sées par des exemples :

1. Conforter la gare comme lieu attractifde mobilité dédié à l’usage des trans-ports collectifs.Exemples : points d’information et dedistribution mutualisés, serviceTER+vélo.2. Faire du temps de déplacement untemps utile par des prestations complé-mentaires au voyage.Exemple : la micro-crèche de Roanne.3. Rétablir une présence humaine dansles gares de zone rurale.Exemples : création de PIMMS, relocali-sation d’activités commerciales.4. Conserver le patrimoine bâti en valo-risant sa qualité architecturale.Exemples : les gares de Chamonix et desHouches.Bernadette Laclais souligne la nécessitéd’une bonne complémentarité entre cenouveau pôle de services et ce qui existedéjà afin de maintenir l’équilibre.

Emmanuel Kessler donne la parole à Gérard Hamel qui vient de signer avecGares & Connexions une convention afind’installer en gare de Dreux une agencede Pôle Emploi. Gérard Hamel situe cetaménagement. Dreux compte 35 000 ha-bitants et se situe dans une aggloméra-tion de 60 000 habitants à 1 heure del’Ouest parisien. Ce projet « Cœur d’Ag-glo » s’inscrit dans un périmètre de cen-tre ville de 70 hectares dont 15 appar-tiennent à SNCF et RFF et a pour but deredynamiser le centre de l’aggloméra-

tion. Sont prévus des équipements com-merciaux (12 000 m2), 600 logements(privatifs et locatifs), un centre d’artcontemporain et un centre d’affairespour compléter un parcours résidentieltertiaire (16 000 m2). L’aménagement dela gare s’effectuera par la réfection duparvis, des voieries, l’embellissement desespaces publics, la réalisation d’une jonc-tion souterraine piétonne, d’un parc destationnement et d’un pôle d’échangesmultimodal moderne. Ce projet qui aréuni les partenaires traditionnels est lerésultat d’une approche pragmatique quis’est matérialisée par la signature d’unprotocole de partenariat. Ce documentprécise les points suivants :- Objectifs stratégiques et opérationnels

des différents partenaires.- Programme des études préalables à

l’aménagement des emprises ferro-viaires et de leur périmètre.

- Répartition des maîtrises d’ouvrage desétudes.

- Principes de financement de ces études.- Calendrier prévisionnel des réalisations

et la restitution de ces études.- Modalités de diffusion et de capitalisa-

tion communes des études réalisées.- Dispositif de pilotage et de suivi des

opérations.

C’est dans ce cadre que s’installera enseptembre 2012 une agence de Pôle Em-ploi dans un bâtiment loué en partie parGares & Connexions. D’autres étudessont en cours pour accueillir une crèche,une halte-garderie et une maison médi-cale.

Emmanuel Kessler demande à BrunoLucas de justifier l’intérêt d’une installa-tion d’une agence de Pôle Emploi dansune entrée de gare.

Bruno Lucas met en évidence quatre rai-sons :1. Profiter d’une opportunité immobilièrecentrale dans des conditions d’acquisi-tion simples qui permet de rassemblersur un même lieu des services différentset opérationnels.

Bernadette Laclais

Gérard Hamel

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2. S’inscrire dans une dynamique urbaineen partenariat avec un projet porté par lagouvernance locale.3. Répondre aux besoins des clients enlevant le frein de la mobilité géogra-phique par une logique multimodale quifacilite l’accès au service.4. Créer une synergie entre deux servicespublics.

Emmanuel Kessler propose à BarendKuenen de présenter la première bou-tique du quotidien, Le Kiosque, initiativenéerlandaise répliquée à Amiens.

La démarche néerlandaise s’appuie surla pyramide des besoins de Maslow.Cette analyse s’applique tant à la gare età ses services complémentaires qu’auvoyage. Barend Kuenen distingue cinqcritères :1. La sécurité :

- se sentir rassuré.- bénéficier d’une information fiable.- maintenance et surveillance des bâti-ments.

2. La vitesse : - se rendre à destination le plus rapide-

ment possible.- pouvoir exécuter rapidement ses

tâches.3. La commodité :

- qualité du transport.- la connectivité intermodale.- qualité des services : vente de billets et

information.

4. Le confort : - bien-être physique.- restauration.

5. L’expérience : - la qualité architecturale.- la qualité des matériaux.

Ce respect des besoins est impératifdans les grandes gares. Le concept dekiosque convient pour des gares de tailleinférieure car il réunit en un seul lieutoutes ces fonctions en conjuguant larapidité dans l’exécution de la tâcheavec le souci d’une information perma-nente.Emmanuel Kessler laisse la parole à André Rossinot pour le groupe Villes &Gares.

Emmanuel Kessler demande à RodolpheCarle comment la crèche participe àl'utilité sociale et à l'adaptation à la vieurbaine actuelle.

Rodolphe Carle rappelle le fonctionne-ment d’une crèche d’entreprise. Babilougère 200 crèches d’entreprises en Franceet accueille 10 000 enfants de moins detrois ans. Afin de rendre pérenne cette expéri-mentation lancée avec la CNAF et le gou-vernement en 2004, il a fallu trouver desréponses aux problèmes soulevés par lesclients, en l’occurrence les entreprises :- La condition des enfants le matin et le

soir dans les transports en commun.

- La distance entre le domicile et le lieude travail exclut certaines personnes.

- Le constat : 1 place de crèche = 1 placede parking.

Comment imaginer l’avenir ? En créantune logique de réseau. Chaque annéesont organisées au sein des entreprisesdes commissions d’attribution de placeen crèche sur des critères objectifs.Mais les places ne sont pas affectéesuniquement sur le lieu de travail maissur l’ensemble du réseau de crèches enprivilégiant la proximité du lieu de do-micile. La gare est alors apparue commeétant le lieu le plus pertinent. Chaqueprojet de crèche est réfléchi afin de col-ler à la logique territoriale petite en-fance avec la CAF, le Conseil Général etla Ville : analyse des besoins, dimen-sionnement et financement. Babilou etGares & Connexions veulent dévelop-per cette offre de service en gare en défendant le projet pédagogique et laqualité d’accueil. Chaque projet prévoitun accès à 30% des places à la ville, 70%aux clients-entreprises. L’emplacementet la garantie de sécurité sont étudiéspar Gares & Connexions, Babilou, laCAF, la PMI, le Conseil Général et lacommune.Emmanuel Kessler laisse la parole àl’auditoire.

Christine Nivou, Maire de Veynes dansles Hautes-Alpes, témoigne des difficultés

Bruno Lucas Barend Kuenen

Rodolphe Carle

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des petites villes et de leur attachementà leur gare.Bernadette Laclais plaide pour une acti-vité économique qui valorise l’identité d’unpatrimoine ou d’un terroir et note que lesservices publics participent au maintiendes activités dans les petites gares parexemple avec les Entreprises d’Insertionde l’économie sociale et solidaire. Ellepense que l’enjeu de ce siècle consiste à re-faire de l’urbanisme autour des gares.

Emmanuel Kessler redoute un excès del’urbanisation et de l’implantation decommerces dans les gares.Sophie Boissard prône la modération etle pragmatisme afin de créer une mixitéharmonieuse des différentes fonctions.Hervé Coudière, de l’Agglomération deCreil, souhaiterait une plus grande im-plication dans l’élaboration des plansd’aménagement.Lionel Favier déplore l’abandon de cer-taines petites gares.Sophie Boissard répond que l’AMF etGares & Connexions ont constitué ungroupe de travail afin de rédiger unecharte sur le meilleur usage possible decertaines petites gares.

En conclusion, Sophie Boissard retienttrois grandes idées des échanges de lajournée.

1. Les gares sont des lieux complexescar multifonctionnels. Lieux de trans-port ferroviaire et de toutes les mobilitéscollectives et individuelles avec leur pro-blématique spécifique. Lieux urbains,vecteurs d’aménagement et de dévelop-pement des territoires. Lieux de servicesmarchands ou non marchands.

2. Les gares sont des lieux convoités carintéressant de multiples acteurs. Uncontrat doit organiser une gouvernanceentre ces différents acteurs, pour conce-voir et réaliser les projets d’aménage-ments mais aussi pour garantir leur fonc-tionnement harmonieux dans la durée

en associant les habitants et les usagers.C’est la condition d’un équilibre intelli-gent entre les usagers.

3. Au-delà des Assises du ferroviaire quiapporteront sans doute des idées nou-velles, quelques pistes existent pourconforter l’écosystème financier de lagare et plus largement du système ferro-viaire.- Bien connaître les coûts et les leviersd’économie.- Mutualiser les fonctions.- Trouver des sources de financementcomplémentaire, en mettant à contribu-tion des activités tierces (péage urbain,valorisation de la rente foncière...).

En 2 ans, la réflexion collective a muri.La gare est complexe car multifonction-nelle et fragile mais en même temps c’estun lieu d’innovation car révélateur desnouveaux modes de vie et des attentes so-ciales. C’est un laboratoire qui permetd’élaborer des projets de développementterritorial à une échelle restreinte (agglo-mération/territoire) et de préfigurer ceque sera la gouvernance du système detransport public dans l’avenir.Le rendez-vous est pris pour une nouvellejournée de réflexion à l’automne 2012.

Sophie Boissard

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