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Les Anabaptistes Mennonites d'Alsace, destin d'une minorité by Freddy Raphaël; Jean SéguyReview by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 28e Année, No. 55.2 (Apr. - Jun., 1983), pp. 268-269Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30121695 .

Accessed: 13/06/2014 08:31

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Fumet (dont il est le gendre) et Rene Girard. Son essai merite lecture; comme un nombre croissant depuis peu, il est sage de le decoder avant de le critiquer. Je lui retrouve, quant A moi, un air familier, une critique classique puisant a une culture contemporaine qui en fait l'originalite, et mame deux pages (p. 255- 56) ou ce Polonais d'origine parle comme un pape.

Emile Poulat.

55.420 RAPHAEL (Freddy), SEGUY (Jean), et al.

Les Anabaptistes Mennonites d'Alsace, destin d'une minorite. Saisons d'Alsace, 25, no 76, 1981, 207 p.

Bien presente, illustre de fagon significative, ce dossier nous semble &tre un modele de vul- garisation intelligente effectue par des specia- listes eux-m~mes.

Parmi les etudes qui le constituent, signa- ions la presentation par J. Rott et M. Lien- hard de la a communaute des "freres suisses" de Strasbourg aux XVIe et XVIIe siecles et deux articles de Cl. Jerome: le personnage de l'anabaptiste dans l'oeuvre d'E. Chatrian et ( Agriculture et religion, la reussite anabap- tiste en Alsace aux XVIIIP et XIXe siecles n.

Les differents ecrits se referent tous a la monumentale synthese de J. S.: Les Assem- blees anabaptistes-mennonites de France (Arch., 45, no 485). Son auteur en donne un resume tres brillant et fort clair en ouverture de ce no 76. Apres avoir explique les diverses formes de l'anabaptisme historique, il montre comment l'Edit d'expulsion de 1712 a cree, sans le vouloir, les zones d'implantation geo- graphique, dans l'Est de la France, qui ont perdure jusqu'a aujourd'hui et insiste sur le ( peuple a part ) forme par la ((nation anabap- tiste) au XVIIe et surtout au XVIIIe siecles: isolement physique (assume en terme de ( non- mondanite >) dii a la situation des fermes, ex- traneite nationale et linguistique, croyances et pratiques specifiques, quasi-uniforme, reussite professionnelle, droiture morale reconnue, contr6le etroit des Anciens, etc... La re- volution et les bouleversements politico- sociaux du XIXe amenerent la disparition de certains des traits specifiques (participation, notamment, au service militaire devenu obliga- toire), I'emigration, entre autres, vers les Etats-Unis, I'adoption par une minorite de

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metiers non-agricoles, et la separation des As- semblees diue a la frontiere franco-allemande de 1871. Au debut de ce siecle, l'identite men- nonite etait done devenue problematique. Ce- pendant, une transformation graduelle de cer- taines croyances et pratiques etant faite, elle a ete, ces dernieres decennies partiellement re- construite, aidee par de nouveaux elements restructurant (creation du mensuel Christ Seul en 1927, etc.) malgre les incertitudes creces par la diversification professionnelle, la mobi- lite sociale et la relative mobilite geographi- que. Surtout J. S. montre bien les difficultes rencontrees par des groupes-sectes de petite dimension numerique pour sauvegarder leur specificite dans une situation qui favorise plu- t6t les ensembles plus vastes. Ne pouvant sub- sister de fagon isolee, la communaute menno- nite frangaise s'enracine dans une double ap- partenance aux exigences parfois divergentes: appartenance au courant evangelique frangais (contacts assez nombreux et m6me quelques activites communes), appartenance a la com- munaute mennonite mondiale (influence, en particulier, des mennonites americains).

Deux des points mis en valeur par J. S. don- nent lieu a des etudes plus specifiques de F. R.: La formation d'un <peuple a part ) ana- baptiste amene une interessante etude compa- rative sur les dJuifs et mennonites en Alsace >. De nombreux rapprochements montrent que les mimes accusations ont ete portees contre les deux communautes par differents groupes sociaux dans des situations ou ils avaient plus ou moins besoin de manifester la haine de l'etranger, de c la difference pergue comme un stigmate . De plus, chaque fois, qu'en Alsace, c l'autorite du pouvoir central est ebranlee ou se reliche, les revoltes s'attaquent a la mino- rite mennonite et A la minorite juive ) qui leur semblent 6tre ales creatures du pouvoir ). F. R. montre aussi que les strategies de diffe- renciation et de survie deployees par les Juifs et les mennonites sont assez analogues.

La perception du a defi a l'identite menno- nite represente par la modernite est evaluue par F. R. au moyen d'une enquite (menee avec la collaboration de M. Durrive et J. Matas). Il en ressort qu'actuellement cette identite demeure vivace et qu'un consensus religieux, toujours present, continue de se prolonger par un certain style de vie relativement specifique. Mais la diversification des carrieres professionnelles semble irreversible et risque d'introduire a

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55. 421 RELATIONS INTERNATIONALES

Les Eglises chretiennes et la vie internationale an XXe siecle. Relations Internationales, 1981, Nos 27-28, 252 p.

La revue Relations Internationales publie, dans ces deux numeros, les actes d'un collo- que sur ~ Les Eglises chretiennes et la vie inter- nationale) qui s'est tenu les 20 et 21 mars 1981 It Grenoble. En fait, si l'on met a part deux communications sur le Conseil oecume- nique des Eglises (M. Barot) et tout particuliet- rement sur sa politique vis-a-vis de l'Afrique du Sud (J. Freymond), c'est au catholicisme que sur ( Les Eglises chretiennes et la vie inter- ventions, et mime plus etroitement t la politi- que vaticane si l'on excepte deux etudes por- tant sur I'etat de l'opinion catholique frangaise devant les questions internationales dans l'entre-deux-guerres (M. Vaisse, J. Gadil- le) et une troisieme qui aborde le problime du Levant au debut du siecle du point de vue ita- lien (D. J. Grange). Mime en recentrant ainsi le colloque, tout ne pouvait &tre traite. Ainsi, il n'est fait mention ici ni de la decolonisation, ni des guerres. L'ampleur du champ geogra- phique examine n'en est pas moins vaste. E. Poulat attire opportunement l'attention sur le poids de l'Amerique latine dans le catholi- cisme et M. A. Boissard rappelle combien la politique romaine est rest6e constamment sen- sibilisee au statut de Jerusalem et i celui des ((lieux saints . Par la force des choses, l'Eu- rope concentre cependant I'attention. Pour I'entre-deux-guerres, deux articles remarqua- bles, bien que d'approche diffbrente, explorent deux dossiers difficiles. E. Fouilloux, dans la lancee de sa these sur l'(Ecumenisme (Arch., 55, no 345) demele l'echeveau de la politique vaticane, vis-t-vis de la Russie sovi~tique de 1917 i 1939; F. Margiotta-Broglio se livre, pour sa part, i une etude comparative de la politique concordataire du Vatican vis-a-vis des Etats totalitaires et met en lumiere sans

complaisance d'evidentes connivences de Rome avec ces regimes forts. Trois communi- cations enfin s'attaquent it l'apris-guerre. On lira ainsi une bonne mise au point sur les re- ticences du Vatican i s'associer i une nou- velle croisade anti-communiste pr6nbe par les Etats-Unis au debut de la guerre froide. On trouvera surtout deux solides articles qui font opportunement le point sur des sujets contro- verses: I'attitude de Pie XII vis-a-vis de l'Europe (J.-M. Mayeur) et l'Ostpolitik de Mgr Casaroli (C. Alix de Montclos). Au total, malgre d'inevitables lacunes, un ensemble bien venu qui permet d'avoir une meilleure connaissance de la politique romaine au XXe siecle.

Claude Langlois.

BULLETIN DES OUVRAGES

terme des comportements plus differencies. Sans mettre en doute la validite globale de ces conclusions, regrettons la petite taille de l'echantillon (30 personnes) qui limite la por- tee de I'enqu&te.

Au total, redisons-le, un ensemble fort riche.

Jean Baubbrot.

55.422 RENAUD (Rosario) s.j. Le Diocese de Siichow (Chine). Champ apostolique des Jbsuites canadiens de 1918 a 1954. Montreal, Bellarmin, 1982, 462 p.

Les jesuites du Quebec n'ont tenu en Chine qu'un seul district, le diocese forme par la pre- fecture de Hsii-chou (en transcription an- glaise; ou Siu-tcheou en transc. fran9., et Xu- zhou en pinyin) it la limite du Chiangsu, du Shantung et du Anhui. L'ouvrage classique en la matiere a longtemps ete celui du P. R. R.: Siichow, diocese de Chine, 1882-1931 (Mon- treal, 1955). Recemment, le P. Langlais a consacre it ses compatriotes un utile dossier sociologique analysant leur perception des traditions chinoises et leur personnaliti natio- nale (Arch., 53, no 515).

Le P. Renaud, quant i lui, reprend son pre- mier propos, en le menant de l'arriv6e des j6- suites canadiens en Chine, en 1918, jusqu'it la persecution communiste (laquelle occupe en- viron un quart de l'ouvrage). C'est 1i une his- toire evenementielle, i tendance anecdotique, telle qu'un membre de l'ordre la pergoit de l'interieur, dans l'optique apolog~tique tradi- tionnelle. I1 serait done vain de lui reprocher de

n',tre pas tourment6 par les scrupules de la

critique sociologique (le travail du P. Langlais n'est d'ailleurs mime pas mentionn6). Des r6- cits missionnaires de ce type restent pr6cieux comme sources d'une histoire missiologique vivante, avec des acteurs bien campts grice aux extraits de leurs lettres, leurs photos et I'abondance des menus details.

Frangoise Aubin.

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