Les Artistes en Danger French

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  • 8/8/2019 Les Artistes en Danger French

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    Rapport et recommandations

    LES ARTISTESEN DANGER

    Quand la psychiatrie sattaque la crativit

    Publi par la Commission desCitoyens pour les Droits de lHomme

    Fonde en 1969

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    INFORMATIONS IMPORTANTESpour le lecteur

    La psychiatrie prtend tre la seule autorit enmatire de sant mentale. Les faits, cependant,dmontrent que la ralit est toute autre :1. LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES NE SONT PAS

    DE VRAIES MALADIES. En mdecine, certains critresprcis doivent tre runis pour quun certain tatphysique soit appel maladie. Des frissons et de lafivre sont des symptmes. La malaria, la fivretyphode sont des maladies. Des examens phy-siques confirment de manire objective lexistence

    de maladies somatiques. Alors quen psychiatrie,personne na pu prouver scientifiquement lexisten-ce de la moindre maladie mentale.

    2. LES PSYCHIATRES NE TRAITENT QUE DES TROU-

    BLES MENTAUX, NON DES MALADIES RELLES.

    Alors que la mdecine somatique a lhabitude desoigner des maladies, la psychiatrie ne traite quedes troubles. Un ensemble de symptmes observschez diffrents patients est appel trouble ou syn-drome, en labsence dune origine connue. JosephGlenmullen, de lcole de mdecine de Harvard, ditconcernant la psychiatrie que tous ses diagnostics ne

    sont que des syndromes (ou troubles), des groupes desymptmes soi-disant apparents, non des maladies . LeDr Thomas Szasz, professeur mrite en psychia-trie, fait remarquer qu il nexiste pas danalyse san-guine ou autre test biologique permettant de certifier laprsence ou labsence dune maladie mentale, commecest le cas pour la plupart des maladies physiques .

    3. LA PSYCHIATRIE NA JAMAIS PU TABLIR LORIGINE

    DES TROUBLES . Dimportantes organisationspsychiatriques, tels lAssociation amricainede psychiatrie et lInstitut national amricain de lasant mentale admettent que les psychiatres igno-rent tout des causes ou des traitements des troubles

    mentaux. De mme, ils ne connaissent pas les effetsspcifiques quauront leurs traitements sur le

    patient. Ils navancent que des thories et des opi-nions divergentes dont le fondement scientifiquefait dfaut.

    Comme le dclarait un ancien prsident delAssociation mondiale de psychiatrie : Lpoque o les psychiatres pensaient pouvoirgurir les malades mentaux est rvolue. lave-nir, les malades mentaux devront apprendre vivre avec leur maladie .

    4. LA THORIE SELON LAQUELLE LES TROUBLES

    MENTAUX RSULTENT DUN DSQUILIBRE CHI-MIQUE DANS LE CERVEAU EST UNE OPINION,

    NON UN FAIT. Une des thories psychiatriquesles plus rpandues (en fait la cl pour la vente desmdicaments psychotropes) est que les troublesmentaux rsultent dun dsquilibre chimiquedans le cerveau. Comme pour dautres thories, ilny a aucune preuve biologique ni de quelqueautre nature qui puisse confirmer cette opinion.Elliot Valenstein, Ph. D., auteur de Blaming theBrain (Tout est la faute du cerveau) affirme qu [Il]nexiste aucun test disponible pour mesurer ltatchimique du cerveau dune personne vivante .

    5. LE CERVEAU NEST PAS LA VRITABLE CAUSE DES

    PROBLMES DE LA VIE. Les gens sont confronts des problmes et des bouleversements dans leurvie de tous les jours qui peuvent la longue susciterdes troubles mentaux, parfois graves. Mais, le faitde dclarer que ces troubles constituent une mala-die du cerveau quon ne peut soulager qu laidede pilules dangereuses est malhonnte, nuisible estsouvent fatal. De telles substances, souvent pluspuissantes quun narcotique, peuvent conduire laviolence et au suicide. Elles masquent la vritablecause des problmes de la vie et affaiblissentlindividu. Ainsi, la personne se trouve dans lim-

    possibilit de recouvrer sa sant et de retrouverlespoir dune vie future plus saine.

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    TABLE DES MATIRIntroduction :Un message aux artistes ................

    Chapitre un : La psychiatrie et lecinma: une attraction mortelle ...

    Chapitre deux : La destructionde la sant desprit .......................

    Chapitre trois : La cruautdu traitement par lectrochocla destruction du cerveau .............

    Chapitre quatre : Les idolesdu jazz prises pour cible ...............

    Chapitre cinq : Les psychotropessont nuisibles ...............................

    Chapitre six : Le mondea besoin des artistes .....................

    Recommandations .........................

    La Commission des Citoyenspour les Droits de lHommeinternationale ...............................

    LES ARTISTESEN DANGER

    Quand la Psychiatrie SAttaqu la Crativit

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    oute grande civilisation a ses esprits cra-tifs, ses vritables artistes. De la Grceantique Rome, en passant par laRenaissance jusquau monde daujour-dhui, lhumanit a clbr les hommes etles femmes dont les capacits artistiques

    taient exceptionnelles.Henry James, lcrivain amricain dclarait :

    Cest lart qui faonne la vie... Aujourdhui, ses

    mots sont plus vrais que jamais. Les artistes sont ceuxqui rvent notre futur et crent les ralits de demain.Sil est vrai aussi que des ingnieurs et des vision-naires font de mmedans dautres domaines,le futur quils crenttourne dans une largemesure autour de notrebien-tre matriel. Cestlartiste qui lve les-prit, nous fait rire etpleurer et peut mmedonner forme lavenir

    spirituel de notre culture.Ce sont les artistes quicrent la vie.

    Voil pourquoi lesartistes sont des joyauxde lhumanit, estimsdans le monde entier.

    Malheureusement,ce sont des joyaux que nous avons souvent perdustrop tt, des pertes qui nous ont appauvris. Au coursdes dernires dcennies nous avons tous pleur lamort prmature de grands artistes qui avaient enri-chi notre vie. Partis trop tt, on peut considrer queleur uvre a t nanmoins accomplie.

    Ce sont des crivains, des toiles du cinma,du thtre et de la musique, tels quErnestHemingway, le grand crivain franais AntoninArtaud, la chanteuse de jazz Billie Holiday, JudyGarland, Marilyn Monroe, Vivien Leigh, KurtCobain, Michael Hutchence, Phil Hartman et beau-coup dautres encore.

    Cette liste non exhaustive pourrait donner lim-pression que la vie des artistes est invitablementtumultueuse, que les pressions du succs sont sourcesdexigences trop lourdes porter. Il serait aussi facile

    de croire que pour tre un artiste succs vous deveztre nvros, ou pire.

    Rien de tout cela nest vrai.Dans chacun des cas mentionns ci-dessus, des

    facteurs cachs ont travaill pour sassurer de leurissue tragique. La vrit est que chacun deux, etnombre des grands artistes qui nous ont quitts ontreu des offres d aide . Au lieu dtre aids, ils ontt trahis et conduits sur la voie de la destruction.

    Cette trahison est le fait direct et indirect de psy-chiatres et de psychologues qui prtendaient lesaider mais dont linfluence destructrice a eu des

    consquences terribles.Ils ont sap le fonde-ment mme de leurnergie et de leur certi-tude et les ont finale-ment entrans vers lamort.

    Aujourdhui, il estencore plus urgent quece message soit entendu

    et compris, car lesattaques contre lesartistes de tout genrenont fait que crotre envolume et en efficacit.Les armes consistentmaintenant en un ven-tail de drogues mortelles

    que lon fait passer pour des cures thrapeutiques,tout comme ce fut le cas autrefois avec la lobotomie. Hollywood, la Mecque de lindustrie du divertisse-ment, les psychotropes crent la dpendance et alt-rent le fonctionnement mental de nombreux artistes.

    Au regard de la dvastation cre parmi les

    artistes, nous ne devons pas oublier que les artistescrent le futur de notre culture.

    Est-ce l le futur que nous souhaitons ? Un futuro nous suivrons ces leaders dopinion dans lemeilleur des mondes thrapeutiques, o nous trou-verons des crateurs briss, des familles ruines, desvies gches et lautodestruction ?

    Si cela vous semble alarmiste, alors regardez ceschiffres, ils montrent ce que le futur nous rserve, moins que des changements draconiens ne soiententrepris immdiatement. lheure actuelle, on

    Un message aux artistes

    Nombre des grands artistes quinous ont quitts ont reu des

    offres d aide.Au lieu dtre aids, ils ont t

    trahis et conduits sur la voiede la destruction.

    Jan Eastgate

    TINTRODUCTION

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    prescrit 17 millions denfants dans le monde desdrogues psychiatriques qui altrent la pense. Cesmdicaments comprennent des antidpresseurs queles agences gouvernementales de rglementation destats-Unis et du Royaume-Uni ont signals commepouvant tre la cause de suicides et de comportementsviolents. Lapparition de plus en plus frquente defaits divers tragiques mettant en cause des adolescents(tirs darmes feux, crimes violents...) est mettre sur

    le compte de laugmentation du nombre de prescrip-tions de ces drogues. Des millions de stimulants sontgalement prescrits, lesquels sont en fait plus puis-sants que la cocane.

    Parmi ces jeunes, combien de grands artistespotentiels naccompliront jamais leur destin ? En quoinotre culture va t-elle souffrir de leur absence ?

    Nous avons pleur les grands artistes que nousavons perdus trop vite. Ne pleurons plus pourdautres.

    La Commission des Citoyens pour les Droits delHomme internationale labore et transmet, parfoissur le champ, des informations et des tudes qui peu-

    vent aider les auteurs et les scnaristes ayant besoinde documentation et de faits sur la psychiatrie. Cest

    le cas par exemple du livre Shadowland, qui relatelhistoire de lactrice Frances Farmer. Il sagit duntmoignage solide ayant donn lieu un reportagedinvestigation dune heure la tlvision australien-ne. Ce programme a t rcompens par divers prixde tlvision et repris dans des documentaires diffu-ss sur Channel 4 au Royaume-Uni, en Allemagne, enItalie et dans dautres pays. En fait, le quartier gn-ral de CCDH international se trouve au cur

    dHollywood, au Sunset Boulevard ; il abrite aussiune exposition permanente sur les diffrents aspectsde la psychiatrie : son histoire sombre et son rle danslHolocauste, ses programmes de nettoyage ethniqueet dapartheid aux effets souvent fatals et destruc-teurs, ses traitements tels que la prescription de psy-chotropes crant une dpendance, les lectrochocs, lapsychochirurgie et les stimulants utiliss pourdroguer les enfants.

    CCDH diffuse cette information de faon ce quechacun puisse voir par soi-mme comment les artistesont t tromps et trahis. Nous vous encourageons prendre des mesures, compte tenu de ces informa-

    tions, pour protger ceux qui ont besoin daide et pourvous assurer que notre propre futur ne sera pas trahi.

    Jan EastgatePrsidente de laCommission des citoyenspour les droits de lhommeinternationale

    Bruce WisemanPrsident CCHRdes tats-Unis

    Anne ArcherActrice

    David Campbell,Compositeur, ingnieurdu son

    Raven Kane CampbellChanteur, Compositeur de

    Jazz, dramaturge

    Nancy CartwrightActrice et auteur

    Chick Corea,Compositeur de Jazz,dramaturge

    Isaac HayesCompositeur, musicien,acteur

    Geoffrey LewisActeur

    Juliette LewisActrice

    John NovelloCompositeur, musicien

    David PomeranzChanteur, compositeur dechansons

    Harriet Schock,Compositeur de chansons,artiste en enregistrement

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    FAITS IMPORTANTS

    Les arts et le monde du spectacle figurent parmi les domainesqui ont t grandement et dfavorablement affects par

    les nouvelles thories Freudienne sur lhomme.

    En 1916, le psychologue allemand HugoMnsterberg crivit The Photoplay : unetude psychologique, marquant le dbutde linfluence de la psychiatrie et de lapsychologie dans le cinma. Mnsterbergprtendait que lindustrie du film pouvaittre remplie de dangers , ce qui n-

    cessitait des conseils psychologiques .

    En 1924, Samuel Goldwyn de la Metro-Goldwyn-Mayer demanda SigmundFreud son aide pour concevoir une

    vritable histoire damour . Freud, quicritiquait les artistes, dclina loffre maisses thories, aujourdhui rejetes, taientlargement adoptes cette poque parlindustrie du cinma.

    Des psychiatres, tel que Karl Menninger,ont utilis lindustrie du cinma pour leurintrt personnel et se faire des clients.

    Sur les conseils de psychiatres et depsychologues, des studios ont envoydes acteurs se faire psychanalyser, ce quisouvent les a amens prendre depuissantes drogues entranant unedpendance et qui ont finalement ruinleur carrire et leur vie.

    Les psychiatres nazis ont crit une sriede scnarios qui seront connus par lasuite sous le nom The Killing Films (les films tueurs) et ont utilis lindustrie

    cinmatographique allemande pourpropager leurs thories fausses etdestructives sur lhygine raciale.5

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    CHAPITRE UNLa psychiatrie et le cinma :une attraction mortelle

    la fin du xixe sicle, deux thories sedvelopprent en Europe, qui chang-rent la vision de soi-mme et de lasocit.

    Leipzig en 1879, un professeurallemand en psychologie annona avec force auto-rit, bien que sans preuve scientifique, que lhom-me ntait rien de moins quun animal sans me, unsimple produit de son environnement. Cette dcla-

    ration fut le point de dpart des expriences de lapsychologie et donna une nouvelle orientation lapsychiatrie.

    la fin du sicle, lAutrichien Sigmund Freuddclara que lhomme tait un produit des malheursde son enfance et de sesinhibitions sexuelles.En prolongement decette thorie toute aussiinfonde et depuis lar-gement remise encause, une nouvellediscipline vit le jour : la

    psychanalyse.Quel que soit ledomaine o les gens aientappliqu les concepts fondamentaux de ces pratiques, lasocit a vu apparatre des changements radicaux. Lesarts et le monde du spectacle sont parmi les domaines quien ont t le plus profondment et dfavorablement affec-ts.

    Au dbut des annes 1900, des panneaux publici-taires taient placards sur les vitrines dHollywood telsque PSYCHANALYSE, INTERPRTATION pour 2 ou3 dollars . Dinnombrables artistes qui arrivaient Hollywood furent alors bombards de messages freu-diens.1

    Un extrait de la bibliographie de la Princesse MarieBonaparte par Celia B., une tudiante

    passionne de psychologie freudienne, illustre quelpoint ses ides taient suivies : Freud tait alors si popu-laire quHollywood lui avait demand sa collaboration pourcrire des scnarios bass sur des histoires damour, commen-cer par "Antoine et Clopatre"2. Samuel Goldwyn de laMtro-Goldwyn-Mayer (MGM) se rendit en Europe en1924 pour demander Freud dimaginer une mer-veilleuse histoire damour .

    Freud refusa. Pas de quoi stonner. Freud disait des

    artistes : Ces gens sont insignifiants ; tout ce qui les intres-se, cest leur ligne, leur forme, leursilhouette. 3 Bien que Freud ne ft amateur ni decinma ni de thtre, il neut aucun problme devenir un critique dart.4

    Lesprit de Freud cir-cula rapidement sur lescanaux de la culture, aiden bien des faons parHollywood. En 1925, le titredune chanson populairetait : Ne me dis rien de tesrves parce que jai lu Freud.

    Dans le film BlindAlley (1939) avec RalphBellamy dans le rle du Dr

    Shelby, une confrence se droulait sur la ligne troitecense exister entre la folie et la sant mentale.

    Mme Fred Astaire joua Un psychiatre dansant qui tombe amoureux de sa patiente (Ginger Rogers).5

    Bien sr, tout se termine bien la fin. Ce qui nest pas lecas dans la vie relle.

    De nos jours, de nombreux psychiatres et psychana-lystes sont rputs pour profiter sexuellement de leurspatient(e)s (mme des enfants malheureusement), ce quicause beaucoup de tort leurs victimes. Ils reprsentent leplus grand pourcentage dauteurs de tels abus dans le corps

    mdical. Le nombre de poursuites criminelles et deradiations ne cesse daugmenter au fil des ans.

    Au dbut des annes 1900,dinnombrables artistes furent

    attirs Hollywood et bombardsde messages freudiens.

    C H A P I T R E U NL a p s y c h i a t r i e e t l e c i n m a : u n e a t t r a c t i o n m o r t e l l e

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    Le fait que plusieurs des thories de Freud,maintenant abandonnes, aient t dveloppesalors quil tait lui-mme un consommateur avide

    de cocane, ntait pas connu lpoque. Ses ideset celles des autres psychiatres et psychanalystesont pntr la socit parce quelles ont t rendues la mode par des personnes telles que JaffeSchulberg, femme du producteur Bud Schulberg.

    Effectivement, Bud Schulberg crivait : Lepays entier... semblait raffoler des orgies de gin, desdanses folles et dun tout nouveau sens de la libertsexuelle. Ctait amusant de boire parce que vous ntiezpas suppos le faire, amusant de forniquer parce quemaintenant Freud vous avait inform quil tait tempspour vous de vous librer de cet alter ego trop puritain.Si le pays entier allait samuser, alors pourquoi en

    aurait-il t autrement Hollywood ? Et si les soiresdHollywood taient excessives, ctait seulement parcequHollywood avait toujours t excessive, vivant touteallure, un miroir grossissant de la socit amricaine. 6

    La psychologie censure le cinmaEn 1916, juste aprs linvasion dHollywood par

    les ides de Freud, le psychologue HugoMnsterberg crivait Photoplay : une tude psycholo-gique marquant le dbut de linfluence psycholo-gique et psychiatrique dans le monde du cinma. 7

    Avant de diriger le laboratoire de psychologie deluniversit de Harvard la fin des annes 1800.8

    Mnsterberg avait tudi auprs de Wilhem

    Wundt. Il crivit : Les films devraient offrir loppor-tunit unique dintresser de larges cercles des exp-rimentations psychologiques et des tests mentaux. 9

    Mnsterberg fut lun des premiers sugg-rer que les psychanalystes, stant eux-mmesqualifis dexperts du mental, soient embauchspour conseiller lindustrie du film. Il dclara, parprovocation, que les films pourraient tre mis endanger et que les possibilits dinfection psycho-logique et de destruction ne peuvent pas tre ngli-ges . Il rajouta : Aucun psychologue ne peut

    dterminer avec prcision comment lesprit de droiture,dhonntet, de probit sexuelle, de modestie pourraittre affaibli par linfluence dbride des scnarios de

    petite moralit. 10

    Actuellement, plusde 70 ans plus tard, sesconseils reoivent tou-

    jours un certain cho.Un livre paru en 1987sur la psychiatrie et lecinma affirmait : Lescritiques imprgnes depsychanalyse peuvent tredune aide extrmementimportante pour com-

    prendre linfluence que les films ont sur lesspectateurs .11

    Et en 1990, Carole Lieberman, psychothrapeu-

    te de Beverly Hills, promouvait galement un rlede censeur pour les gens comme elle, en affirmantdans le Los Angeles Times que les psychothra-peutes devaient tre utiliss pour fournir un avisdexpert au sujet de limpact psychologiquementnfaste (des films). Elle demanda que le gouverne-ment intervienne pour que son ide soit accepte. Si lindustrie du film veut conserver sa propre rgle-mentation et souhaite endiguer la mare de censeurs... ilest ncessaire quelle devienne plus responsable. 12

    Un plan pour augmenter les profitsLes psychiatres utilisaient lindustrie dHolly-

    wood pour financer leurs propres activits et pro-grammes. Ainsi, le psychiatre Karl Menninger taittrs connu pour courtiser les gens du cinma, et plusspcialement ceux qui offraient des donations impor-

    Les films devraient offrir lopportunitunique dintresser de larges cercles auxexprimentations psychologiques et aux

    tests mentaux... Hugo Mnsterberg,

    psychologue allemand aux tats-Unis, 1916

    Robert Walker

    Ginger Rogers et Fred Astaire

    Hugo Munsterberg

    n 1916, le psychologueHugo Mnsterberg

    tait lun des premiers suggrer que les

    psychologues en tantquexperts

    auto-proclamsdu mental conseillentlindustrie du cinma.

    la fin des annes1930, mme Fred

    Astaire dressait leportrait dun

    psychiatre dansant

    dans Carefree (1938)

    Lacteur Robert Walker tait trait par le psychiatre Frdric Hacker,mais le 28 aot 1951 il tomba dans le coma et mourut aprs avoir pris un

    barbiturique puissant alors quil tait sous leffet de lalcool. Des annesplus tard ,un autre thrapeute rsuma ainsi les faits : Hacker a tuRobert Walker.

    Frederick Hacker

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    Karl Menninger

    tantes sa clinique et sa fondation pour larecherche. Il y avait une autre raison pour laquelleMenninger aimait ctoyer les producteurs et direc-teurs de studios : ils lui apportaient des affaires. Ceux

    qui avaient rencontr le psychiatre envoyaient leursartistes dsquilibrs mentaux Topeka [Kansas]pour traitement. 13

    Lun deux tait Robert Walker, qui avait tournaux cts de Judy Garland dans The Clock . Aprsavoir quitt lactrice Jennifer Jones, Walker commen-a boire. En 1948 il fut arrt pour conduite en tatdivresse et mauvais comportement. Le directeur deproduction de la MGM, Dore Schary, lui donna unultimatum : se faire traiter la clinique de Menningerou tre vir.

    Walker se rendit ltablissement du psychiatredans le Middle Ouest et fut oblig de poursuivre sathrapie Los Angeles avec le psychiatre Frdric

    Hacker. Hacker tait un lve de la cliniqueMenninger. Non seulement la thrapie psychiatriquefut inefficace, mais elle tua Walker. Le 28 aot 1951,Walker eut une crise cardiaque et mourut aprs avoirpris un puissant barbiturique. Quatre ans plus tard, lethrapeute Rogawski reconnaissait avec franchiseque Hacker avait tu Robert Walker .14

    Le film Spellbound fut la premire produc-tion employer des psychiatres comme conseillers.Sur la liste des participants figurait May Rommcomme conseiller psychiatrique .

    Un autre psychiatre clbre sappelait MartinGrotjahn. Il avait migr dAllemagne linvitation

    de Karl Menninger et travailla dans sa clinique jus-quen 1945 avant de stablir Los Angeles. En 1950,

    il fonda avec Frdric Hacker et May Romm lInstitutpour la Mdecine psychanalytique du sud de laCalifornie, un centre de formation pour analystes.

    Grotjahn admit quil avait t attir par les stars

    hollywoodiennes parce que jtais proccup par lar-gent . Naturellement, son ide qu il est pratique-ment impossible de soigner les acteurs avec succs nempcha pas Grotjahn de facturer ses traitementsinefficaces. 15

    Lge dor de la psychiatrie dansle milieu cinmatographique

    Les auteurs Krin et Glen Gabbard font rfrenceaux annes 1957-1963 comme tant lge dor de lapsychiatrie dans le milieu cinmatographique.

    Durant cette priode, les psychiatres ont tdcrits comme tant les voies autoritaires de la raison,de ladaptation et du bien-tre , bien que rien ne justifie

    cette rputation.Des rles de psychiatre sont apparus dans pas

    moins de 22 films pendant cette priode et largentcoula flots pour la psychiatrie. Les subventionspour la recherche en psychiatrie aux tats-Unis aug-mentrent de 580 % entre 1957 et 1963, et continu-rent de grimper. Durant les trente annes suivantes,les fonds accords la recherche en psychiatrie parlInstitut National de la Sant Mentale (NIMH) aug-mentrent encore de 873 %.

    En se faisant reconnatre dans le monde du cin-ma, les psychiatres ont frauduleusement popularislide que les mdicaments, les traitements et la psy-

    chochirurgie taient le secret dune vie plus heureuse.La socit ne sen est toujours pas remise.

    De 1957 1963, inspir par les travaux

    de Karl Menninger et dautres minents

    psychiatres, Hollywood a produit de

    faon constante des rles de psychiatres

    idaliss dans 22 films. Cette ava-lanche de propagande pour la profes-

    sion tait mene dans un but lucratif.

    Les subventions du gouvernementaugmentrent de 580 % entre 1957 et

    1963 et elles continurent de grimper.

    Entre 1963 et 1994, les fonds accords

    par lInstitut National de la SantMentale ont augment de 873 %.

    Les fonds nont cess degrimper.

    Les fonds accords par lInstitut

    National de la Sant Mentaleaux recherches psychiatriquesont augment de 580 %

    LGE DOR de la psychiatriedans le milieu cinmatographique : 19571963

    19571963 19631994

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    D ans les annes1930, les psy-chiatres nazisont utilis lindustrie ducinma pour promouvoirleurs programmes deu-gnisme et dhygineraciale. Une importantepropagande fut entrepri-se pour gagner ladh-sion du public leursprogrammes, qui taientprsents comme appor-tant un intrt cono-mique la collectivit,alors quen fait ils nap-portaient que la mort.

    Entre 1895 et 1920,les psychiatres alle-mands laborrent la jus-tification scientifique des gnocides, et expri-mentrent leurs premiersprogrammes sur des dficients mentaux .

    Mieux, le psychiatreErnst Rdin, lauteur dela loi de 1933 sur la stri-lisation en Allemagne,qui dtruisit la vie de centaines de milliers de

    citoyens allemands, proclamait : Cest seulement sousle Fhrer que notre rve de 30 ans, de mettre en applica-tion lhygine raciale, est devenu ralit.

    Deux ans avant la confrence sur la solutionfinale qui dclencha la phase dextermination delHolocauste, le premier test de tuerie taitconduit dans des tablissements psychiatriques. De18 20 personnes furent gazes sous le regard despsychiatres. Les leaders psychiatres allemands lanc-rent le programme deuthanasie T4 , nomm ainsipour Tiergartenstrasse 4 , ladresse du quartiergnral du programme. 16

    Pour faire accepter largement cet acte meurtrier,les psychiatres T4 rdigrent des scnarios de propa-

    gande pour le cinma. Le film lExistence sans lavie par le Dr Kampfer, avait pour but de convaincre

    C H A P I T R E U N

    L a p s y c h i a t r i e e t l e c i n m a : u n e a t t r a c t i o n m o r t e l l e8

    Traduction : Hpital mental

    Film dinstruction nazi

    Maladie hrditaire

    Les patients mentaux

    Le peuple allemand

    Conu par des psychiatres, le film tourn sous forme de

    documentaire, prsente une versionpervertie de la thorie de Darwin

    que seuls le valide et le fortsurvivront...

    Le script demandait aussi queles patients soient prsents avec

    des faces dmoniaques.

    Invitation au meurtre, les films de propagandedu troisime Reich, Discovery Channel USA, 1995

    clairage dmoniaque de patient

    LA JUSTIFICATION DU MEURTRELes films de la propagande psychiatrique

    nazie : une invitation au meurtre

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    la population que le soin des personnes malades taittrop coteux. 17

    Un autre film, titr simplement Malademental dtaillait comment les psychiatres exami-naient scrupuleusement les cas et les diagnostics

    antrieurs de chaque patient pour tablir si oui ounon ils taient incurables . Le camraman suivait lepatient jusque dans la chambre gaz pour filmer samort. Le script annonait aimablement : Lespatients sont exposs un gaz, le monoxyde de car-bone. Le gaz qui schappe na aucune odeur et priveles patients de leur pouvoir de jugement, et donc deleur conscience. Et, alors que le patient prend sadernire respiration, un commentaire ajoute : Sansaucune douleur ou sans se dbattre et compltementinconscient, le patient est libr par la mort. 18

    Comme la guerre tirait sa fin, les nazis ontdtruit de nombreux films tout aussi loquents etaccusateurs. Cependant, un court mtrage indit du

    mme genre fut retrouv : Les lois de lhrdit .Son scnario avait t galement conu par des psy-chiatres. Le personnel tait habill comme des doc-teurs et faisait le tour des asiles du pays pour stig-matiser les personnes handicapes. Le film tournsous forme de documentaire prsente une versionpervertie de la thorie de Darwin que seul le valideet le fort survivront. Tout ce qui est faible dans la viesera invitablement dtruit par la vie. Dans les der-nires dcennies, la race humaine a terriblementpch contre la slection naturelle. Nous navons passeulement maintenu une vie sans valeur pour la vie,nous avons permis que cela se multiplie. Le script

    demandait aussi que les patients soient prsentsavec des faces dmoniaques et dutiliser de fortsclairages par en dessous pour y parvenir .19

    Soutenus par une telle propagande, les psy-chiatres ont tu quelque 300 000 malades, soit plus de87 % des malades mentaux du pays sur une priodede 6 ans partir de 1939. Plus de 87 000 taient des

    enfants et de jeunes adultes. 350 000 autres personnesfurent contraintes la strilisation.

    C H A P I T R E U NL a p s y c h i a t r i e e t l e c i n m a : u n e a t t r a c t i o n m o r t e l l e

    9

    Ernst Rdin

    Hadamar (ci-contre) et dautres hpitaux psychiatriquestablirent des centres dextermination pour se dbarrasserde leurs patients. Aprs le gazage, les corps taient incinrsdans des fours et la fume noire tait visible des kilomtres.

    Les psychiatres exportrent ensuite leur programme efficace dans les camps de concentration.

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    C H A P I T R E U NL a p s y c h i a t r i e e t l e c i n m a : u n e a t t r a c t i o n m o r t e l l e

    1 0

    A ux derniresh e u r e s d usamedi 4 aot1962, la plus grande stardu cinma s'teignait.Selon les rapports de poli-ce, c'est de ses propresmains que la jeune femmege de 36 ans, neNorma Jean Mortenson,avait fait taire son curmeurtri.

    Vritabl e lgended'Hollywood, on l'accla-mait aussi bien pour laqualit de son jeu quepour sa rputation inter-nationale de blonde sen-

    sation. L'actrice comptaitprs de 30 films sonactif, parmi lesquels lesHommes prfrent les

    blondes, Sept ans de

    rflexion et Certains l'ai-

    ment chaud. Pourtant, comme

    toutes les lgendes, l'ima-ge que laisse Marilyn tientautant de la fable que dela ralit : une actrice ado-re du public mais tortu-

    re qui choisit la fuitedans la drogue et les tran-quillisants face au poidsde la vie. Tant et si bienqu'elle en mourut.

    Mais derrire lesmanchettes sensations,la vie de Marilyn et la tra-gdie de ses derniers jours rvlent une histoire diff-rente.

    Sept ans plus tt, alors qu'elle atteignait le sommetde sa carrire, un de ses coachs lui suggra de suivre unepsychanalyse pour canaliser toute son nergie explosi-

    ve . Ds fvrier 1955, Marilyn suivit des sances d'ana-

    lyse avec Margaret Hohenberg. Presque immdiatementMarilyn commena payer le prix de l'analyse. Deconstantes questions sur ses motivations et sur sa per-

    sonne : J'essaie de deve-nir une artiste, et d'tre

    vraie, et je me sens parfoissur le point de basculerdans la folie. J'essaie sim-plement d'exprimer la partla plus authentique demoi-mme, et c'est trsdur. Parfois, j'ai vraiment lesentiment que je ne suis

    pas moi-mme, que je suisartificielle. Donald Spoto, le bio-

    graphe de Marilyn, dcritsa thrapie: Une intros-pection excessive qui exa-cerba son manque deconfiance en elle-mme .

    L'intuition a souffert au profit d'un intellectualismeconscient, forc, qui l'a paralyse et l'a replie encore plussur elle.

    Finalement, l'actrice rencontra la psychiatre freu-dienne Marianne Kris qui lui prescrit de puissants barbi-turiques dont Marilyn a abus jusqu' sa mort. Marianne

    Kris abusa plus tard de l'actrice en lui faisant signer sonenfermement dans une cellule d'isolement, lui disant quec'tait pour de l'exercice physique et du repos. Pendant

    MARILYN MONROE19261962

    Ralph Greenson

    Greenson avait pass plus de sixheures avec Marylin Monroe lejour mme o on l'a retrouvemorte d'une overdose de droguespsychiatriques.

    Une introspection excessive quiexacerba son manque de confiance en

    elle. L'intuition a souffert au profitd'un intellectualisme conscient, forc,qui l'a paralyse et l'a replie encore

    plus sur elle-mme. Donald Spoto, biographe, au sujet

    du psychanalyste de M. Monroe

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    23

    6

    AprsAvant

    Marylin Monroe

    a tourn 23 films

    dans les septannes prcdant

    son priple psy-

    chiatrique, elle ne

    tourna que 6 films

    dans les sept

    annes que dura

    son traitement.

    deux jours Marilyn fut enferme dans une cellule capi-tonne dont elle martelait la porte jusqu' en avoir lespoings en sang. En 1960, Marilyn rencontra le psy-chiatre qui allait la conduire dans un enfer encore plusprofond, le Dr Ralph Greenson. Le contrle qu'il exeraitsur elle fut rapide : j'allais devenir son seul et uniquethrapeute , crivait-il. Il s'assura qu'elle tait mainte-nue sous barbituriques. Sa technique tait dsastreu-se crit Spoto. Au lieu de l'amener devenir indpen-dante, il fit exactement le contraire et fit en sorte qu'ellese repose compltement sur lui. ..Il tait convaincu qu'ilpouvait faire d'elle ce qu'il voulait.

    Le 4 aot, aprs avoir pass six heures avecGreenson, Marilyn fut trouve morte d'une overdosepar sa gardienne Eunice Murray.

    Marilyn Monroe, qui avait t propulse au znithet avait tourn 23 films dans les sept annes prcdantson priple psychiatrique, ne tourna que 6 films dans lessept annes que dura son traitement...

    Robert H. Hethmon crivit dans Strasberg l'Actors Studio : Quelquefois, [l'acteur] est oblig, 20h40, au lever de rideau,d'tre jovial et cratif et au lieu de cela, il se retrouve renferm,

    gn, mcanique, mort, en faisant plein de manires et en utilisant plein declichs strotyps. La mthode acting tait un moyen de surpasserces obstacle et les autres obstacles qui se prsentaient dans le jeu de l'ac-teur. Alors que les coles d'acteurs pratiquent une multitude de types decomportement, de techniques psychologiques sous la bannire de mthode , l'origine technique et historique de cette approche remonte la fin du 19me sicle aux travaux du psychologue et exprimentateurfranais Thodore Ribot (1839-1916).

    Ribot rejetait la philosophie de la spiritualit et mlait la psychologie la biologie, parlant des avantages de la psychologie sans me . Sesthories taient similaires, pour ne pas dire qu'elles reposaient sur celles dupsychologue comportementaliste allemand Wilhem Wundt et du psycho-logue Russe Petrovich Pavlov - l'ide cl tant que l'homme est un animalsans me fonctionnant selon le mode stimuli-rponse. En fait, Ribot a fli-cit Wundt pour son livre de 1886 La psychologie allemande aujourd'hui.Le fondateur du Thtre artistique de Moscou, directeur et coach mana-geurs de carrires, Konstantin Stanislavski et plus tard Lee Strasberg New

    York, adoptrent les techniques de mmoire affective de Ribot.

    Essentiellement on demandait lacteur de se rappeler les dtailsdun vnement de son propre pass. Le fait de retrouver tous ces dtails

    va raviver chez les acteurs les sentiments de lexprience originale, afin denreproduire lmotion crivit Harold Clurman dans The Fervent Years .

    Cela semblait sans danger. Pourtant, pour quelques uns, ce ne fut pasun simple souvenir mais la r-exprience dun incident. Ils ne se sont pas

    juste rappel ou nont pas juste cr ; mais ils plongrent dans desincidents traumatisants de leur vie et y restrent coincs. Et des actrices,comme Marilyn Monroe, suivaient simultanment plusieurs psychana-lyses, ce qui tait une dangereuse combinaison. Dans de tels cas, sans le

    vouloir, les manageurs de carrire jouaient la Roulette Russe avec le men-

    tal des tudiants.

    Une mthodefolle

    Lgende en haut droite : La mthode dnomme acting tait en partiefonde sur les expriences de conditionnement de Pavlov.

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    FAITS IMPORTANTS

    La carrire de lactrice Vivien Leigh, comme celle denombreux artistes, a tourn court parce que la psychiatrie

    refusait dutiliser les procdures mdicales standard ; lespsychiatres ont ignor sa maladie physique sous-jacente

    et nont fait que laggraver avec des psychotropes.

    La psychiatrie a diagnostiqu demanire notoire et errone lesprit cratif

    comme tant un trouble mental , inva-lidant ainsi les aptitudes artistiquescomme tant de la nvrose.

    Alors que la psychiatrie prtend tre unescience, celle-ci a t remise en questionpar des experts mdicaux et scientifiques.Le Dr Margaret Hagen, confrencire luniversit de Boston et crivain, laconsidre comme une science de paco-tille .. La tristesse est un problme, cenest pas une maladie , dclare-t-elle.

    Les thories psychiatriques restent perp-tuellement des thories ; elles ne se rap-prochent jamais de faits ou de lois. Ellesparlent de troubles car elles ne peu-

    vent pas prouver lexistence de critresqui dcrivent une maladie .

    Les experts rfutent aussi les derniresthories psychiatriques selon lesquellesce sont des dsquilibres chimiques qui provoquent les troubles mentaux. cequi fait dire au Dr David Kaiser que celaest essentiellement une entreprise pseu-do-scientifique.

    2

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    Depuis des annes, la psychiatrie et la psy-chologie qualifient lesprit cratif de trouble mental, en dcrivant de faonerrone lintelligence fbrile dunartiste comme une phase maniaque de

    folie ou les reprsentations mlancoliques comme dela dpression. La clairvoyance a t redfinie commeune hallucination.

    Outre, le manque de fondement scientifique de la

    psychiatrie les psychiatres les plus ambitieux et lesplus dots desprit dentreprise ont dcouvert uneclientle attrayante danslindustrie du spectacle.Ils ont sduit des indivi-dus cratifs et ont gagndes milliards.

    La psychiatrie pr-tend faire partie dessciences, affirmationprement conteste pardes experts en mthodo-logie qui disent ne pou-

    voir reconnatre aucundes critres de discerne-ment dune vraie scien-ce. Quelle est la naturedune science? et quelle est la valeur de la psychiatrieet de la psychologie?

    Selon Margaret A. Hagen, docteur en philoso-phie et confrencire lUniversit de Boston, les cri-tres cl dune science sont : Les rsultats dcouverts laide de lobservation dans un laboratoire doiventpouvoir tre reproduits dans un autre laboratoire. Lesdonnes mesures et recueillies par un instrumentdoivent tre les mmes que celles qui le sont parun autre instrument similaire. Ainsi lobjectivit pro-

    vient non seulement dun praticien individuel,mais dun systme qui requiert des rsultats

    constants et reproductibles. 21

    Ni la psychiatrie ni la psychologie nont jamaisdmontr de faon concluante lexistence des mala-dies mentales quelles prtendent traiter. En fait,elles nont aucun moyen de mesurer le mental. Ellesne possdent pas de dfinition prcises et universel-lement acceptes des termes et ne peuvent mme passaccorder sur des qualificatifs cl tels que la schizo-phrnie . Les thories restent perptuellement des

    thories; elles ne se rapprochent jamais de faits ou delois. Elles parlent de troubles car elles ne peuvent

    pas prouver lexistencede critres qui dcriventune maladie .

    Leurs dclarationscatgoriques de faits nesont jamais rien de plusque des opinions qui nes'appuient pas sur desmesures objectives. LeDr Hagen ne mche passes mots : La psycholo-

    gie clinique est unescience de pacotille .Le Dr Thomas

    Szasz, professeur mri-te de psychiatrie, est d'accord avec le Dr Hagen pro-pos du manque de vracit scientifique en psychiatrie : Si une "maladie doit avoir une signification scien-tifique, elle doit pouvoir d'une manire ou d'uneautre tre aborde, mesure ou examine d'unemanire scientifique, comme par une analyse de sangou un lectroencphalogramme. Si elle ne peut tremesure de cette faon, comme c'est le cas [avec]... la"maladie mentale", alors l'expression 'maladie' est aumieux une mtaphore... et par consquent le 'traite-

    ment' de ces 'maladies' est une entreprise... non scien-tifique. 22

    Les psychiatres les plus ambitieuxet les plus dots desprit

    dentreprise ont dcouvert uneclientle attrayante dans lindustrie

    du spectacle. Ils ont sduit desindividus cratifs et ont gagn

    des milliards.

    C H A P I T R E D E U XL a d e s t r u c t i o n d e l a s a n t d e s p r i t

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    La destructionde la sant desprit

    CHAPITRE DEUX

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    Le manque de rigueur scientifique du ManuelDiagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM),de lAssociation amricaine de psychiatrie a t signa-l par un psychologue prsent une audience duDSM, qui a observ ceci : La faible quantit deffortintellectuel dploye tait choquante. Les diagnostics

    ont t tablis par un vote majorit de la mme faonque lors du choix dun restaurant.Vous avez envieditalien, jai envie de chinois, allons donc dans unecaftria. Puis on les a enregistrs dans lordinateur.

    Cela pourrait avoir des rpercussions sur notrenavet, mais nous croyions quune tentative dobser-vation scientifique serait effectue.

    La psychologue canadienne Tana Dineen nousdit : Contrairement aux diagnostics mdicaux quidonnent une cause probable, un traitement appropriet un pronostic probable, les troubles numrs dansle DSM-IVsont des termes auxquels on a abouti parnoble consensus , et plus prcisment par un vote

    main leve des membres du comit de lAPA.Et quels sont ces troubles mentaux?Bgaiement, trouble de la communication sans

    autre indication, trouble de provocation et dopposi-tion, trouble de lexpression crite, trouble des math-matiques, trouble de somnambulisme, manque denicotine, phase de problme dans la vie et troubledintoxication la cafine.24 Le DSM-IV mentionneque ce dernier provient de labsorption de 2-3 tassesde caf et davoir au moins 5 des 12 symptmes nu-mrs, parmi lesquels figurent lagitation, la nervosi-t, des sensations fortes, linsomnie, le visage empour-pr, laugmentation des urines, la crispation muscu-laire, des palpitations cardiaques et des priodes o

    lon est inpuisable.25

    tant donn le nombre sans cesse croissant de sestroubles mentaux infonds, il nest pas tonnantque le DSM soit attaqu. ...[L]e DSM actuel est uncompendium de diagnostics superficiels de symp-tmes... , indique le professeur Joseph Glenmullende lcole de mdecine de Harvard. Il a voqu le fait

    quon prescrivait maintenant des mdicaments pourune liste croissante daffections qui englobe desvnements de la vie quotidienne.

    David Kaiser, auteur douvrages mdicaux formen tant que psychiatre a condamn les critres duDSM: Cest essentiellement une entreprise pseudo-scientifique qui na plus grand-chose en communavec le dsir de la psychiatrie contemporaine dgalerla mdecine moderne.

    Cela ne signifie pas que les gens nont pas de pro-blmes; la dtresse mentale et les bouleversementsexistent. Mais comme le Dr Hagen le fait remarquer:Le malheur est un problme; ce nest pas une mala-

    die. Une basse mauvaise estime de soi nest pas unemaladie non plus.Trop manger nest pas une maladie,ni dailleurs manger trop peu. Et, malgr un normelobby en faveur du contraire, boire trop dalcool nestpas une maladie non plus... les tablissements psy-chologiques ont quasiment dfini tous les comporte-ments les moins dsirables, comme des maladies psy-chologiques, de la haine au premier degr, des violsen srie ; et ces tablissements sont les seuls capablesde fournir les thrapies ncessaires celles-ci.

    On ne devrait pas plus laisser les psychiatres etles psychologues diagnostiquer les problmesauxquels font face les artistes que permettre unboucher d'oprer les gens. Les rsultats sont alatoires

    et dangereux.

    Contrairement aux diagnostics mdicaux qui donnent unecause probable, un traitement appropri et un pronosticprobable, les troubles numrs dans le DSM-IV sont des

    termes auxquels on a abouti par noble consensus .Dr Tana Dineen,

    psychologue canadienne et crivain

    C H A P I T R E D E U X

    L a d e s t r u c t i o n d e l a s a n t d e s p r i t14

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    Trouble de lexpression criteDSM Page 51

    Trouble des mathmatiquesDSM Page 50

    Trouble de lexpression par lelangage DSM Page 55

    Trouble de la conduiteDSM page 85

    Trouble li la cafineDSM page 212

    Ldition du Manuel Diagnostique etStatistique des troubles mentaux(DSM) qui a donn un nom 112troubles mentaux la dernire ditionqui en comprend maintenant 374, lescritres utiliss pour les diagnostics

    psychiatriques sont une parodie demaladies scientifiquement prouves,utilises par les psychiatres pour extor-quer de largent aux hpitaux, auxgouvernements et aux assurances. Ilsdonnent une mauvaise rputation lamdecine. La liste de maladies que lon

    peut facturer comprend :

    DANS LE DIAGNOSTICVente de maladies psychiatriquesavec des troubles invents

    C H A P I T R E D E U XL a d e s t r u c t i o n d e l a s a n t d e s p r i t

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    P armi les stars vic-times des erreurs dediagnostics psychia-triques et de traitements

    violents, aucune n'est pro-bablement aussi connuedans le monde que VivienLeigh. Star d'Autant enemporte le vent et de Untramway nomm Dsir,elle a reu les Oscarsde la meilleure actricepour ces deux films.Paradoxalement, ironique-ment, la vie de VivienLeigh peut tre compare une tragdie shakespea-rienne. Ses problmes ontcommenc en 1945.

    Pendant qu'elle jouait surscne dans The Skin ofOur Teeth, Vivien Leigh aconnu des attaques d'hys-trie, alternant avec despriodes d'puisement etdes priodes d'exultation.

    Atte inte de tuberculosed'aprs le diagnostic, elle acontinu jouer jusqu' ladernire reprsentation.

    Aprs six semaines de trai-tement dans un hpital, la

    tuberculose montra dessignes d'attnuation etelle fut en convalescencechez elle pendant l'annequi suivit.

    Les accs d'hystriecontinuaient cependant,aggravs par le mlange d'alcool et de mdicaments anti-tuberculeux. L'isoniazide, l'un des mdicaments prescrits l'poque contre la tuberculose, prsentait des effets

    secondaires, dont laconfusion mentale et lapsychose toxique.27

    Au dbut des

    annes 50, VivienLeigh commena voirun psychiatre.

    La psychiatrie a laparticularit de ne pas

    vrifier si des droguesont une incidence surle comportement dumental. Lors du tour-

    nage de Elephant Walking Ceylan, Vivien Leighcommena avoir deshallucinations, faisantarrter le tournage. Nesachant que faire, sonmari, lacteur classique SirLawrence Olivier, capitulaet suivit les conseilsde la psychiatrie. Ellefut envoye dans son

    Angleterre natale et admisedans un tablissementpsychiatrique.

    L-bas, son traite-ment consistait pour unepart tre attache dansde la glace et tre sou-mise des lectrochocs

    rpts. Ctait lune deses nombreuses peurs quiallait lassaillir en perma-nence.28 Un jour, elle asouffert de la marque debrlure due llectro-choc sur sa tte. LawrenceOlivier tait ananti par lechangement opr dans lapersonnalit de sa femmeaprs les lectrochocs. Jepeux simplement les dcri-re en disant quelle

    ntait plus maintenantquelle a reu ce traite-ment, la fille dont jtaistomb amoureux... elletait devenue pour moiune trangre, encoreplus quil ne maurait

    jamais sembl possible dtre. Quelque chose lui estarriv, de trs dur dcrire, cest une vidence indis-cutable. 29 Les lectrochocs ont alors t temporaire-ment arrts et remplacs par de puissantes droguespsychotropes, plus particulirement dangereuses lors-quelles taient combines son traitement contre latuberculose.

    Au mois de mai 1967, le mdecin de Vivien Leighlui annonait la nouvelle que la tuberculose stait ten-du aux deux poumons et que son tat tait critique. Saforce a t dtruite par les lectrochocs des drogues psy-chiatriques quelle avait reues pendant des annes. Ellena jamais pu se rtablir de sa maladie. Moins de deuxmois plus tard, elle mourut. La brutalit des traitementspsychiatriques a progressivement priv Vivien Leigh desa raison, de son mariage et finalement de sa vie.

    VIVIENLEIGH19131967

    ...Elle ntait plus maintenant quelle areu ce traitement, la fille dont jtais

    tomb amoureux... elle tait devenue pour

    moi une trangre, encore plus quil nemaurait jamais sembl possible dtre. Tmoignage de Sir Lawrence Olivier, sur

    Vivien Leigh aprs son traitement lECT

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    Judy Garland na jamais eu de problmes pour

    conduire son public l o elle le voulait. Il manait

    delle une magie particulire la seconde o elle

    apparaissait sur scne. Durant lhiver 1939, elle tour-

    nait son 7e film le Magicien dOz et enregistrait ce

    qui allait devenir sa chanson rfrence Over the

    Rainbow . La mme anne, elle imprimait la marque

    de ses mains et de ses pieds dans le bton du trottoir

    du Chinese Theater de Grauman, symbole ultime de la

    renomme Hollywood ; elle tait devenue une star

    internationale 17 ans.

    Cependant, le prix payer et les pressions pour

    arriver une telle renomme sont trs consquents. Le

    contrat quelle avait avec son studio lobligeait garder

    une certaine image physique: si elle prenait du poids,

    ses rmunrations taient suspendues. On lui avait

    prescrit des antidpresseurs et des amphtamines pour

    contrler son apptit et des barbituriques pour laider

    dormir.

    Alors que Judy Garland devenait de plus en plusdpendante des drogues, ses amis remarquaient des

    changements alarmants : une allure dcharne causede la perte de poids et des cernes bleues fonces sous

    les yeux. Judy Garland avait aussi dbut une psycha-nalyse. Lors de son entretien avec le psychanalyste Karl

    Menninger, celui-ci lui ditqu elle souffrait de pro-

    blmes qui pouvaientdevenir srieux et quelle

    avait besoin duneaide

    Garland commena voir

    Menninger, son associErnst Simmel et plus tardFrederick Hacker.

    Comme les droguesprenaient de plus en plus

    de pouvoir sur sa vie, soncomportement durant les

    tournages devint irrgu-lier, perturbant et dmo-

    ralisant pour les autressur le plateau. Il est aujourdhui une vidence mdica-

    le que les drogues la dtruisaient physiquement, petit petit.

    Dans son livre Judy, Gerald Frank rvlait qu la

    fin du film Le pirate, Judy Garland tait totalementet dsesprment puise et cela sans soulagementpossible. Elle prenait des mdicaments pour chas-

    ser son anxit, puis elle essayait de vivre sans sespilules... Il en rsultait de la douleur physique et une

    sensation de suffocation qui devenaient si intensesquelles reprenait ses pilules. Alors, son traite-

    ment devenait sa maladie qui, elle-mme, devenaitson traitement.

    Suite une

    ordonnance dun psy-

    chiatre, elle commen-

    a le premier de ses

    nombreux sjours en

    hpital psychiatrique.

    En 1949, peine ge

    de 27 ans, elle tait

    soumise la violence

    et aux dgradations

    des lectrochocs. A la

    fin des annes 50,

    alors que ses pro-

    blmes de sant cau-

    ss par les drogues

    devenaient critiques,

    Judy Garland fut

    admise lhpital, son

    foie et sa rate taient

    anormalement dila-tes et tout son corps

    tait empoisonn.

    Sept semaines plus

    tard, elle sortait pour

    effectuer son troisi-

    me et dernier retour sur

    scne. Cette fois-ci, on lui

    avait prescrit du Valium,

    de la Thorazine et 40

    comprims de Ritaline

    prendre le mme jour.

    Les affirmations que

    les troubles de Judy

    Garland constituaient une nvrose des artistes (ou une

    autre psycho-quelque chose ) sont faites unique-

    ment par des psychiatres arrogants ou des psychana-

    lystes, comme le raconte Gerald Frank : elle tait pro-

    fondment dcourage, toutes ces annes de psycha-nalyse ne lavaient pas aide ... elle navait aucun res-

    pect pour les psychiatres, elle en avait vu plus dune

    douzaine et ils avaient tous chou avec elle.

    Cette prise de conscience vint trop tard. Le 15 juin

    1969, Judy Garland montait sur scne pour la dernire

    fois au Half Note Club Greenwich Village. Six jours

    plus tard, elle mourrait dune overdose de drogue psy-

    chiatrique dans un htel Londres.30

    Elle prenait des mdicamentspour chasser son anxit, puis elleessayait de vivre sans ses pilules...

    Il en rsultait de la douleur physique

    et une sensation de suffocation quidevenaient si intenses quelle reprenaitses pilules. ... Son traitement devenait

    sa maladie qui, elle-mme, devenaitson traitement...

    Gerald Frank, auteur de Judy

    JUDY GARLAND19221969

    immdiate. Judy

  • 8/8/2019 Les Artistes en Danger French

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    La thrapie lectroconvulsive (outraitement par lectrochocs), lepassage de plus de 460 volts autravers du cerveau, peut effacer lammoire et par la mme dtruirede nombreuses aptitudescratives de grands artistes.

    Le psychiatre Ugo Cerletti a dcouvert la pratique brutaledans un abattoir de Rome en1838. L-bas les porcs recevaientune dcharge lectrique avantdtre gorgs, une pratique,admis Cerletti, qui linspira pouradministrer la mthode auxhumains.

    Les lectrochocs sont toujourslargement rpandus, des

    centaines de milliers de personnesy sont soumises travers lemonde, plus de 100000 pour lesseuls Etats-Unis o ilscorrespondent une industrie de5 milliards de dollars par an.

    La psychochirurgie, pratiquebrutale qui dtruit les tissus vitauxdu cerveau, base sur lide quecela peut changer lecomportement pour lamliorer , est toujoursutilise, cotant des milliers de

    dollars par opration alors quelledtruit des vies.

    34

    FAITS IMPORTANTS

    1

    2

    Amen sous un faux prtexte la clinique psychiatriqueMayo, l'crivain Ernest Hemingway, prix Nobel, fut rapi-dement soumis une srie de traitements par chocs brutaux

    qui dtruisirent sa carrire d'crivain et sa vie

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    C H A P I T R E T R O I SL a c r u a u t d u t r a i t e m e n t p a r l e c t r o c h o c l a d e s t r u c t i o n d u c e r v e a u

    19

    CHAPITRE TROIS

    Si lcrivain et prix Nobel Ernest Hemingwayvivait aujourdhui, il aurait probablementmen un combat acharn contre les psychiatresqui ont fait de lui un exemple de grand cri-vain atteint de maladie mentale. Amen sous

    un faux prtexte dans un tablissement psychiatrique,il fut dpouill de ses vtements, on porta atteinte sadignit et on lui administra 20 lectrochocs.31 Plusieurssemaines plus tard, il confiait, Ces mdecins adminis-

    trant des lectrochocs ne connaissent rien aux crivainset ce qui sy rattache... On devrait obliger tous les psy-chiatres suivre un ate-lier dcriture de tellesorte quils puissent lescomprendre ... pourquoime dtruire la tte, mef-facer la mmoire, qui estmon capital, et me mettrehors service ? Ctaitune thrapie brillantemais nous avons perdule patient...32

    En juillet 1961,quelques jours aprsavoir t libr de laclinique psychiatriqueMayo, Hemingway sesuicidait.33

    lectrochocs , Traitement aux lectrochocsou ECT : cest une douleur inflige au nom de lathrapie. Elle est toute aussi controverse et destructi-ve aujourdhui quelle ne ltait en 1975, lorsque sortitle film Vol au dessus dun nid de coucou. En cetemps l les psychiatres administraient jusqu 20 lec-trochocs leurs patients par jour, soutenant que celapouvait nettoyer lesprit et lui permettre de repous-

    ser, un phnomne qui est aussi probable que de voirrepousser une jambe aprs lavoir ampute.

    Les psychiatres continuent mentir sur le nombrede dcs en relation avec des lectrochocs. Alors quilsreconnaissent officiellement 1 dcs pour 10000 per-sonnes, le pourcentage de mortalit a t vrifi pardes sources indpendantes et tabli plus de 1 pour200, un pourcentage 50 fois plus lev.

    Mme si un patient ne meurt pas des lectrochocs,son esprance de vie est rduite de manire significati-ve suite cette action destructrice.

    Les partisans des lectrochocs affirment fausse-ment quils sont sans danger et efficaces - tout en

    admettant quils nontaucune ide de commenta marche. Ceci ne les apas empchs de les uti-liser pour gagner 5 mil-lions de dollars par anpour les seuls Etats Unis,donnant des lectro-chocs plus de 110000citoyens et des centainesde milliers de plus dans

    les autres pays.Le compositeur etchanteur Raven KaneCampbell parle des rvesmusicaux de son predtruits par les lectro-

    chocs Mon pre si talentueux, Lou Frechette taitconnu commeWonder Boy (le type merveilleux) deChicago; il tait lorganiste des films muets dans lesprincipaux thtres et tait lune des deux personnes savoir jouer de lorgue le plus gros du monde, Chicago. Vous pouviez lui chanter une mlodie et ilvous la rejouait comme un orchestre au complet.

    Cependant, tout cela prit fin lorsquil scroula

    ayant plusieurs contrats en cours pour nourrir safamille nombreuse. La fatigue pris le dessus. Ainsi

    La cruaut du traitement par lec-trochoc la destruction du cerveau

    Ces mdecins administrant deslectrochocs ne connaissent rien aux

    crivains et ce qui s'y rattache...Pourquoi me dtruire la tte,

    m'effacer la mmoire, qui est moncapital, et me mettre hors service ?C'tait une thrapie brillante mais

    nous avons perdu le patient ... Ernest Hemingway,

    Nobel Prize-winning author

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    que la dcrit Campbell, Laide arriva sous forme detrois grands types dans un camion blanc transportantune camisole de force. Il lui fut donn un traitementintensif dlectrochocs et de drogues. Lorsquil rentrachez lui plusieurs mois plus tard Campbell dit Il sas-

    seyait devant lorgue et pleurait parce que toute cettemusique dans sa tte avait disparue et quil ne pouvaitplus contrler ses doigts sur les notes quil avait si sou-vent joues sans effort pendant tant dannes aupara-vant.

    Tuer lmeLes lectrochocs furent dvelopps par le psy-

    chiatre italien Ugo Cerletti en 1938 aprs une expri-mentation sur des porcs dans un abattoir de Rome. Lechoc lectrique assommait suffisamment le porc pourquon puisse trancher sa gorge et provoquer une mortrapide. Aujourdhui, une dcharge fulgurante de 180 460 volts est envoye travers le cerveau humain. Une

    onde de choc traverse la tte, obligeant le cerveau dcharger une nergie de faon violente. Cela aug-mente de manire trs importante le mtabolisme cequi prive le cerveau doxygne et dtruit les cellulescrbrales.36 Des lsions du cerveau, des pertes demmoire ainsi quune dsorientation dans le temps etlespace suivent toujours les traitements par lectro-choc.

    La psychochirurgie, encore un autre traite-ment, non scientifique et brutal, qui dtruit les par-ties saines du cerveau avec lide, fausse, que celaamliorera le comportement. Popularis dans lesannes 30 et 40 par le neurologue portugais Egas

    Moniz et le psychiatre amricain Walter Freeman, elle

    est plus connue sous le nom de lobotomie. Moniz ditque pourgurir des patients nous devons dtruireles dispositions plus ou moins fixes des connectionscellulaires qui existent dans le cerveau .37 Une tudede ses travaux pendant 12 ans conclut que ses patients

    souffrirent de rechutes, dattaques, et de mort.Freemann utilisait llectrochoc comme un anes-thsiant avant denfoncer un pique glace sous leglobe oculaire et de le faire pntrer dans le cerveau dupatient, puis bougeait linstrument davant en arrirepour couper les fibres des lobes frontaux du cerveau. Ilsurnomma son action la chirurgie de lme.Freeman traversait le pays dans une voiture quil avaitappel la lobotomobile et pratiquait ses intrusionschirurgicales de manire thtrale pour que tous puis-sent y assister. Les journalistes surnommrent cesvoyages opration pique glace.

    Cette procdure provoquant 10% de dcs, plusde 10000 personnes furent tues au niveau mondial

    durant lapoge de la psychochirurgie. Freeman perditfinalement sa licence aprs la mort de lun de sespatients suite la procdure. Par deux fois, Moniz futla cible de coups de feu de la part de patients mcon-tents, la seconde fois lui fut fatale. Cependant la psy-chochirurgie est toujours pratique de nos jours dansde nombreux pays.

    Electrochocs et psychochirurgie, causent tousdeux dirrversibles lsions du cerveau et dtruisentles aptitudes mentales et mme, dans de nombreuxcas, la vie des patients.

    C'est le psychiatre Ugo Cerletti(ci-dessus) qui lana l'emploi de la"thrapie" par lectrochocs sur leshumains aprs l'avoir observe dansun abattoir Rome ( droite) ; elle

    paralysait les cochons avant qu'on neles tue. Aujourd'hui, des centainesde milliers d'individus travers lemonde sont encore soumis deslectrochocs.

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    UNE HISTOIRE DE TRAITEMENTS DANGEREUX

    Les pratiques psychiatriques qui dtruisent les tissus sains du cer-

    veau, causant des dommages irrversibles, et qui dtruisent les aptitudes

    sociales fondamentales sont dclares valables. Elles incluent: 1) la psy-

    chochirurgie (ci-dessus), 2) les lectrochocs ( droite), 3) la thrapie du choc

    linsuline (en dessous), 4) le choc au Metrazol (ci-dessous droite).

    Aujourdhui peu de choses ont chang. Les traitements

    modernes des psychiatres constituent toujours des violations des

    droits de lhomme, et les psychiatres insistent toujours pour dire que leurs

    mthodes sont les meilleures. Incapables de comprendre les causes ou de

    soigner un trouble mental, ils portent atteinte de faon routinire lin-

    tgrit des personnes fragiles.

    12

    3

    4

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    Entre 1963 et 1979,lhpital de Chelms-ford tait apparem-ment un tranquille tablis-sement psychiatrique de labanlieue de Sydney en

    Australie. Mais derrire safaade trs quelconque, des

    vies taient dchires parune cruelle technique psy-chiatrique appele cure de sommeil profond . Lespersonnes taient mainte-nues inconscientes jusqutrois semaines par de mor-tels cocktails de barbitu-riques et de calmants.Pendant quelles taientmises dans cet tat coma-

    teux par les drogues, ellestaient sangles nues surleur lit et subissaient dedouloureux traitementsdlectrochocs, quelquefoisdeux fois par jour. Ils se rveillaient le cerveau endommag,atteints de pneumonie, perdant des caillots de sang et leurpersonnalit irrmdiablement altre. Quelques unes ne serveillrent jamais; 48 moururent.

    Lauteur de ces atrocits, le psychiatre Harry Bailey,avait t form en Angleterre et au Canada par des psy-chiatres qui avaient travaill pour la CIA et dautres agencesde renseignements sur des programmes de contrle mental.Il tait considr comme le Chevalier Blanc de la psychia-trie australienne et donc tait capable dattirer de nom-breuses personnalits thtrales.

    La sur de la chanteuse Helen Reddy, Toni Lamond,tait une comdienne de renom trs aime et rcompensepar la tlvision et le thtre. Dans les annes 1970, aprsune carrire remplie de succs en Australie, elle se rendit auxEtats Unis, fit des apparitions dans The Johnny CarsonShow, ainsi que dans des sries telles que Starsky etHutch et La croisire samuse. Cependant son succseut un prix : sa dpendance aux anti-douleurs et un ventailde stimulants et dantidpresseurs . Elle retourna en

    Australie et rencontra Bailey qui lui dit quelle pouvait tremise en sommeil profond et qu son rveil tous ses

    troubles auraient disparus . elle se rveilla de la thrapie deBailey dix jours plus tard; elle avait perdu du poids, mais passa dpendance aux pilules. Bailey la convainquit de pour-

    suivre sa cure de sommeilprofond. Cette fois elle futautorise quitter lhpitalmais non seulement sadpendance tait toujoursintacte mais sa mmoiretait devenue dfaillante etelle avait une tendance suici-daire. Pire, elle essaya de sesuicider peu de temps aprs.Une fois loigne de Bailey,Lamond fut finalementcapable de se soustraire sadpendance la drogue.

    Une autre victime deBailey fut le chanteur Stevie

    Wright. Dans les annes1960, Wright tait le chan-teur dun groupe de rock n1

    en Australie. Les Easybeats,et enchana une srie detubes tels que Shes SoFine et Friday On MyMind. A 18 ans il tait des-

    tin une clbrit internationale. A 21 ans la clbrit sestarrte. Le groupe disparut. Wright devint dpendant delhrone. Il fut admis lhpital de Chelmford pour une curede sommeil profond. Quand il se rveilla deux semainesplus tard, son cerveau tait si endommag par les 14 lec-trochocs quil avait subi, que les dix annes suivantes il futincapable dcrire une seule chanson. En fait, il ne recouvra

    jamais ses aptitudes cratives. Wright termina sa vie envivant dune pension dinvalide paye par le gouvernement.

    En 1979 le rgne de terreur de Bailey prit fin. Ses vic-times sunirent la Commission des Citoyens pour les Droitsde lHomme et des enqutes gouvernementales furent lan-ces. Les cures de sommeil profond furent interdites, ses sur-

    vivants ddommags et Chelmsford fut ferm. Bailey lui-mme vita de confronter ses victimes en se suicidant.Cependant des formes modifies de ces cures de sommeilcontinuent dtre utilises dans dautres pays, y compris en

    Afrique du Sud et ailleurs comme traitement pour abusde drogue.

    LE SOMMEIL PROFOND Morts et trahisons

    Deux semaines plus tard, le cerveaude Stevie Wright tait si endommag

    par les 14 lectrochocs qu'il avait subis,que pendant 10 ans, il fut incapable

    d'crire une seule chanson.

    LES VICTIMES RECLAMENT JUSTICEA Sydney en Australie, plus de mille personnes furent soumises une cure de Sommeil profond. Cette combinaison mortelle du coma

    par drogues et des lectrochocs tua 48 personnes avant dtreinterdite en 1983. Les victimes ont obtenu une rparation mais cette

    cure fatale est encore utilise aujourdhui dans des pays commelAfrique du Sud et pour le traitement de la narco-dpendance.

    Stevie Wright (centre) et les Easybeats.

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    Jessica Lange a jou le rle de lactrice FrancesFarmer en 1982 dans le film Frances. Cestlhistoire de la destruction sauvage, brutale etimpardonnable dune des plus talentueuses actricesde son temps par les psychiatres.

    Frances Farmer tait une belle comdienne lcran et sur les planches qui a enflammHollywood et Broadway dans les annes 1930 et1940. A lge de 27 ans, elle tait apparue dans 18films, 3 pices Broadway et 30 importantesmissions radiophoniques. Elle tait compare lagrande Greta Garbo.

    Bouleverse par une srie de rapportsrelationnels rats et stresse par les sollicitationsprofessionnelles, elle tait aussi dpendante auxamphtamines prescrites pour maintenir sa ligne.Frances Farmer fut interne dans un tablissementpsychiatrique en 1943. Ce fut la ruine de sa carrireet elle passa les 7 annes suivantes dans des

    tablissements, contrainte subir de brutaux etinefficaces lectrochocs et des drogues. Elle futaussi soumise 90 chocs linsuline. Lorsquelleessaya de senfuir, les psychiatres lui administrrentpour la punir encore plus dlectrochocs afin debriser sa volont trop dfiante et rebelle. Face lincapacit la transformer en une patientemodle , il lui fut administr une hydrothrapie- mise nue et jete dans une baignoire deau glacependant 6 8 heures. Incapable de rsister car elletait en tat de stupeur d aux drogues, elle fut

    viole par des gardiens et vendue comme objetsexuel aux soldats du coin. Lun des souvenirs les

    plus nets de quelques vtrans de ltablissementserait la vue de Frances Farmer maintenue par desgardiens et viole par des soldats ivres .

    Le dernier traitement de Frances Farmer futentre les mains du tzar de la lobotomie Walter J.Freeman. Frances Farmer ne recouvra jamais sesaptitudes. Elle ralisa que les psychiatres avaient systmatiquement dtruit la seule chose laquelleelle fut jamais capable de saccrocher dans sa vie :sa foi dans la cration artistique .

    Elle mourut lge de 57 ans, indigente etspirituellement brise.

    Ne vous consolez jamais en croyant que laterreur s'en est alle, car elle menace de

    manire aussi grande et malfaisante l'heureactuelle qu' l're ignoble de Bedlam. Mais jedois faire le rcit des horreurs telles que je meles rappelle, dans l'espoir que quelque force

    se mette en uvre pour librer jamaisles cratures infortunes qui sont toujours

    emprisonnes dans les arrire-sallesdtablissements dlabrs. Frances Farmer

    FRANCESFARMER19141970

    Dans une interviewE ! Entertainment, Freeman, le fils du rla lobotomie, WalteFreeman, reconnut laphoto (voir p. 21)celle de son pre entraind'oprer.

    C H A P I T R E T R O I SL a c r u a u t d u t r a i t e m e n t p a r l e c t r o c h o c l a d e s t r u c t i o n d u c e r v e a u

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    Au cours de la premire moiti duXXe

    sicle, de nombreux musiciens afro-amricains, comme Billie Holiday, BudPowell ou Charlie Bird Parker, sesont tourns vers lhrone et les

    drogues illgales pour se protger despuissants effets du racisme.

    Les artistes se voyaient souventprescrire des tranquillisants puissants etabrutissants qui entranaient davantagede dpendance que la substance dontils essayaient de se sevrer.

    Lorsque Bud Powell fut admis dans unservice psychiatrique aprs avoir tpass tabac par la police, lespsychiatres refusrent de croire quil

    tait pianiste et compositeur, lediagnostiqurent comme souffrant defolie des grandeurs et lui mirent unecamisole de force. Ils lui administrrentdes lectrochocs et des drogues, quientranrent finalement sondprissement et sa mort.

    Le musicien Chick Corea, plusieurs foisrcompens aux Grammy Awards,explique que les artistes paient trscher lorsquils sont soumis untraitement psychiatrique, un prix quina rien voir avec lart et tout voir

    avec la manipulation et la destructiondlibres des artistes dans tous lesdomaines.

    3

    FAITS IMPORTANTS

    1

    2

    4

    Cherchant rsoudre son problme de droguedvastateur, Billie Holiday sest adresse la

    psychiatrie. Le traitement a chou et sa vie a truine par la dpendance.

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    C H A P I T R E Q U A T R E

    L e s i d o l e s d u j a z z p r i s e s p o u r c i b l e2 5

    Dans sa clbre chanson, Strange Fruit, BillieHoliday sexprimait de manire percutantemet une opinion puissante contre le racis-me au sujet du racisme, concernant en parti-culier sur le meurtre de jeunes noirs du des

    Etats du Ssud par des groupes de Blancs qui pratiquaientle lynchage. Holiday parlait des consquences du racis-me: Alors quelle jouait avec Count Basie Detroit, despropritaires de clubs blancs lui dirent que son visage

    tait trop jaune pour chanter avec tous les noirs delorchestre. Quelquunaurait pu penser que

    jtais blanche si je ntaispas claire exactementcomme il le fallait. Alorsils sont alls chercher unegraisse spciale, fonce etils mont dit den mettre...

    Je leur ai dit que je ne leferai pas. Mais notre nomfigurait sur les contrats etsi je refusais, les cons-

    quences pouvaient treterribles pour au niveau dles rservations, non seu-lement pour moi, maisaussi pour lavenir de tousceux qui faisaient partie de lorchestre .

    Scotty Wright, lcrivain de Jazz Education, nousinforme que mme des musiciens de jazz afro-amricainssubissaient de terribles insultes cause de la couleur deleur peau. Ceci a eu pour consquence quun nombreimpressionant de musiciens se sont tourns vers lusagede drogues, essayant ainsi de faire obstacle surmonterla douleur et aux les humiliations quils subissaientdans leur vie de tous les jours, ceci afin dtre plus

    ouverts et en paix avec lart quils pratiquaient surscne .

    Lhrone a eu, dans les annes 1930 et 19 40, lesmmes effets sur un grand nombre de musiciens que lessubstances psychdliques et les tranquillisants ont eusur les musiciens de rock au cours des annes 60soixan-te. En diminuant lactivit dprimant le du systme ner-veux, lhrone cre une illusion de courage et deconfiance, donnant aux musiciens limpression quilspeuvent raliser des prouesses avec une dsinvoltureinsouciante .

    La liste des victimesdsastres fut importante: BillieHoliday, Bud Powell,Charlie Parker et dautresencore.

    Faire confiance lapsychiatrie pour les gu-rir de leur dpendancefut une erreur fatale.

    En 1946, BillieHoliday essaya de sedbarrasser de sa dpen-dance envers lhrone;elle entra delle-mme

    dans un tablissementpsychiatrique priv, affir-mant publiquement quel-le tait l pour traiter unedpression nerveuse. Elle

    paya 2000 dollars pour un traitement de troissemaines une somme colossale cette poque.Toutefois, aprs un an de thrapie, elle fut arrtepour des motifs lis la drogue, et sa carte de travail dont elle avait besoin pour faire son spectacle dans lescabarets de New York lui fut retire. Ses problmes dedrogues empirrent et, en juillet 1959, elle dcda alorsquelle tait en rsidence surveille dans un hpitalpublic.

    Charlie Bird Parker est n en 1920. lage de 15ans il gagnait sa vie comme musicien, apportant des

    Les idoles du jazzprises pour cible

    En 1946, Billie Holiday essaya de

    mettre fin sa dpendance

    l'hrone ; elle entra d'elle-mme dans

    un tablissement psychiatrique priv.

    Elle paya 2000 dollars une somme

    colossale l'poque. Toutefois, aprs

    un an de thrapie , elle fut arrtepour des motifs lis la drogue.

    CHAPITRE QUATRE

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    ides neuves au jazz ; plus tard, avec dautres, il cra le

    be-bop, qui, pensait-on, refltait la douleur et le dsespoirdes noirs dans les ghettos. En 1946, Bird fut arrt Los Angeles pour dtention de drogues et fut incarcrdans ltablissement psychiatrique public de ltat deCamarillo. Il chappa de peu aux lectrochocs aprsquun docteur en mdecine, Richard Freeman, fut inter-venu, pour dire que cela pourrait dtriorer de faonpermanente les rflexes de Parker, le rduire une per-sonnalit mallable et devenir un musicien trsmoyen . Toutefois, on lui prescrivit tout de mme depuissants psychotropes. Aprs avoir t renvoy de lta-

    blissement psychiatrique, il revint dans le mme envi-ronnement raciste et domin par les drogues dans lequelil avait grandi. Le 12 mars 1955, Bird mourut dune

    crise cardiaque due cause par le mlange de drogues etdalcool. Il avait 34 ans.

    Bud Powell ft au piano ce que Charlie BirdParker tait au saxophone. Il contribua galement lacration du be-bop. N Harlem en 1924, Powell tait unenfant prodige. A 7 ans, des musiciens du voisinagelemmenrent avec eux pour faire admirer aux dautressa faon de jouer. Il fit son premier enregistrement lgede 19 ans.

    En 1945, souffrant des consquences dun violentpassage tabac par la police, Powell fut admis dans lta-

    blissement psychiatrique de Belleview pour tre exami-n. Sur le formulaire dadmission, il crivit sous larubrique profession: Pianiste et compositeur de plus de1.000 chansons . Le psychiatre diagnostiqua un dlirede grandeur et lui fit mettre une camisole de force. Il

    passa la plus grande partie de lanne se remettre descoups et du traitement quil reut, il souffrait de maux dettes atroces, de crises dpilepsie et dun comportementexcentrique. En 1947, peu aprs avoir compos Celia ,un hommage sa fille, il fut intern pour une priode de11 mois. Si Charlie Parker pt chapper aux lectrochocs cause des dgts irrparables que cela aurait pu causersur ses capacits musicales, Powell neut pas autant dechance. Jackie Maclean, un de ses amis, dclara: En fait,Bud ne sesouvenait pas de grand chose propos de sa vieprcdant son hospitalisation avant daller lhpital, cause des traitements [ECT] (lectrochocs) quon luiadministrait... Quand je lui mentionnais des noms,il devait sarrter pour penser, puis il me demandait:

    Qui a?Arrt en 1951 pour dtention de drogues, Powell

    fut intern Pilgrim dans un tablissement psychia-trique public de ltat pendant 11 mois de plus et futsoumis dautres lectrochocs ; sa sant commena se dtriorer rapidement. En 1959, il vint en France olon continua lui donner de la Thorazine, un puis-sant tranquillisant connu sous le nom de lobotomiechimique .

    En 1964, Powell tait bouffi, le regard absent et mar-chait en tranant des pieds, ce qui trahissait son tat dedrogu. Il mourt le 16 aot de cette mme anne, dunedfaillance du foie, de tuberculose et de malnutrition.

    Cinq mille personnes se trouvaient dans les rues deHarlem pour lhonorer lors de son dernier voyage.

    Les lectrochocs pourraient

    dtriorer de faon permanenteles rflexes de [Charlie] Parker,le rduire une personnalit

    mallable [et] faire de luiun musicien trs moyen .

    Docteur Richard Freeman, qui vita CharlieParker de subir des lectrochocs mais ne put empcher

    qu'on lui prescrive de puissants psychotropes.

    Le gnie crateur de Bud Powell fut agress par la brutalit psy-chiatrique - les lectrochocs et les psychotropes dtruisirent sa

    mmoire et son talent.

    Charlie Parker

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    Chick Corea, compositeur lgendaire de jazz et pianis-te, a t nomin 31 Grammys et a obtenu 11 fois ce

    prix. L'interprtation que fait Corea de la musique deBud Powell figure dans un album qui a pour titreRemembering Bud Powell.

    Un artiste passe toute la premire partie de savie crer sa propre forme artistique. Il pra-tique, applique et apprend, approfondissant

    des zones inexplores, apprenant par tous les moyens sa disposition. Il ny a pas de salaire pour tout ce tra-vail auquel il se consacre. Il sagit de son investisse-ment dans des rves futurs.

    Les artistes qui russissent ont cette qualit de per-svrance qui fait fi des checs et des difficults de lasurvie la plus lmentaire, comme la nourriture et lelogement ils continuent tout simplement en directionde leur but fondamental de cration. Ils sont fidles autype deffet quils veulent crer avec leur art ils conti-

    nuent aller de lavant quoi quil leur en cote.Lartiste doit toucher les gens avec son art, peuimporte la force avec laquelle lenvironnement actueltravaille contre lui. Il doit apprendre garder toute sonintgrit, et pourtant en mme temps il doit gagnerassez dargent pour continuer payer son loyer. Cestvraiment difficile.

    Cest un chemin particulirement difficile suivre,comme vous le dira nimporte quel artiste. A cause detout cela, trs peu sor-tent du lot et laissent unhritage duvres puis-santes et uniques par

    leur cration, ce qui leurvaut vraiment ce titre degnie.

    Cependant, bientrop souvent le prix payer pour un tel succsartistique est trs lourd un prix qui na rien voiravec lart mais qui abeaucoup voir avec lamanipulation et la des-truction des artistes partous les moyens. BudPowell, un gnie innova-

    teur dans le style demusique que je joue, est lun de ceux qui a pay ce prixde faon dramatique. Je relate brivement ici, non passon don extraordinaire que jai honor par ailleurs,mais les traitements psychiatriques brutaux et inutilesquil a subis et qui ont menac ses annes les pluscratives, anantissant finalement lessence mme desa crativit.

    La vritable histoire de la douleur, de la confusionet des rves artistiques briss que la psychiatrie (et ses

    cousines la psychologieet la psychanalyse) aapports la commu-naut artistique estquelque chose qui doittre dit et reconnu. Sanscomprhension de la vieou de lart, elles ne peu-vent gurir ou relle-ment aider et elles sontextrmement dange-reuses la sant artistique

    et lpanouissement dechacun. Rechercher leur aide pour mieux faire faceaux pressions et aux tensions invitables auxquellesfont face les artistes, ne fera quapporter plus deconfusion, de faiblesse et ne fera finalement quedtruire la crativit.

    Ce conseil, je loffre en toute sincrit toute per-sonne implique dune faon ou dune autre dans uneactivit artistique et qui a cur son propre succs ousa survie.

    Un message deChick Corea

    La vrit sur la douleur, la confusion

    et les rves artistiques briss que la

    psychiatrie (et ses cousines la psy-

    chologie et la psychanalyse) a fait

    subir la communaut artistique,

    c'est que ce doit tre dit et reconnu.

    Chick Cora, musicien de jazz,laurat de 11 Grammy Awards.

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    FAITS IMPORTANTS

    La mort de Kurt Cobain (Nirvana) et celle de Michael Hutchence (INXS)sont lies l'chec de programmes de rhabilitation des toxicomanes base de

    psychotropes entranant des pulsions suicidaires. Stevie Nicks (FleetwoodMac) a dclar que le tranquillisant Klonopin tait pire que la cocane et qu'il

    tait plus difficile d'en dcrocher.

    Pour faire face au stress quiaccompagne la gloire et les relations,on a prescrit aux artistes despsychotropes comme une solutionpour quils se remettre rapidement .Pour un grand nombre dentre euxcela fut prilleux nfaste et les atragiquement mens la mort.

    Le producteur Don Simpson, lechanteur Chuck Negron (Three DogNight), l'acteur et comdien EricDouglas, ont tous t victimes del'chec de programmes psychiatriquesde dsintoxication qui les ont renduaccro aux mdicaments psychiatriqueset qui finalement, dans le cas de

    Simpson et de Douglas, les ont tus.Michael Hutchence premier chanteurde INXS, en a aussi t victime.

    En 2004, l'administration amricainede contrle des aliments et desmdicaments, la Food and DrugAdministration (FDA), mit unavertissement au sujet des derniersantidpresseurs psychiatriques, ceux-citant la cause de suicides et d'effetssecondaires. Ce sont des mdicamentsqui ont t promus par mgarde dansdes films et des sries tlvises,crant une culture de plus en plusaccro aux psychotropes.

    On a dcouvert que lesneuroleptiques [ou les tranquillisantsmajeurs] sont la cause d'une mauvaiseconcentration, d'une tristessemotionnelle, de dysfonctionnementssexuels, de pertes lactes, de troublessanguins et de diabte.

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    Dans sa nouvelle crite en1932 BraveNew World (Le Meilleur des Mondes),Aldous Huxley parle dune socit utopique mais totalitaire, contrlepar les drogues: Et le dictateur

    fera tout pour encourager la libert de rvassersous linfluence de stupfiants, de films et de laradio, cela aidera les sujets accepter la servitudequi est leur destin.50

    De nos jours, avec laugmentation des pres-criptions de mdica-ments qui altrent lemental, Le Meilleur desMondes de Huxley,nest que trop rel.

    Comme lcrivaitlauteur Donald Spotodans Une Passion pour laVie, Les pilules, lesinjections, les amphta-mines, les barbitu-riques, constituaient

    larsenal dune bonnevie, le signe dunemploi du temps actifet prestigieux, unemode peu prs aussipopulaire que daller voir frquemment un thra-peute ou un psychiatre Mais pour de nom-breuses clbrits, les injections de speed deMax Jacobson, [Docteur Feelgood, docteur on-se-sent-bien] taient les meilleures. Ctait une doseintraveineuse damphtamines qui procuraitune sensation immdiate daccroissement descapacits mentales, diminuait le besoin de dormiret crait un tat artificiel deuphorie. Controverse

    mais pas encore illgale, de nombreuses personnesen faisaient la promotion jusqu ce que lhorreur

    de la dpendance devienne vidente. 51

    Spoto crivait plus loin : La liste des patientsde Jacobson tait longue et impressionnante(parmi eux il y avait Tennesse Williams, Cecil B.De Mille, Zero Mostel et Margareth Leighton), etles dpendances physiques et psychologiquesquil a cres chez eux avec ses drogues, ame-naient constamment les personnes riches etclbres sa porte. 52

    Le prsident John Kennedy, Elisabeth Taylor,Eddie Fischer, AndyWarhol, Johnny Mathis,Truman Capote, OttoPreminger et AnthonyQuinn furent gale-ment soumis au cock-tail psychotrope deJ a c o b s o n . D e b b i eRe ynol ds, qu i taitmarie E. Fisher lpoque, disait dans leSan Francisco Chronicle

    en 1989 : Je navaispas ralis ce qui nal-lait pas et ce qui se pas-sait chez Max Jacobson,le docteur du speed

    qui tait toujours prt faire une piqre aux cl-brits, et quoi cela conduirait. Je lappelais leDocteur Aiguilles .

    Les drogues psychiatriques crent une trsforte dpendance. Les psychiatres le savent, ce quiaggrave leur responsabilit.

    Don Simpson, un des producteurs les plusrenomms dHollywood (Top Gun, Flash Dance,Le Flic de Beverly Hills et le Roc) fut un exemple

    tragique de lirresponsabilit psychiatrique. On luia prescrit des psychotropes pour le sevrer de son

    C H A P I T R E C I N Q

    L e s p s y c h o t r o p e s s o n t n u i s i b l e s2 9

    CHAPITRE CINQLes psychotropessont nuisibles

    Le prsident John Kennedy,Elisabeth Taylor, Eddie Fischer,Andy Warhol, Johnny Mathis,

    Truman Capote, Otto Preminger etAnthony Quinn, Tennesse Williams

    furent tous soumis au cocktail

    de drogues psychotropesdu psychiatre Max Jacobson.

  • 8/8/2019 Les Artistes en Danger French

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    accoutumance aux drogues : un moyen de dpen-dance chimique remplaait simplement un autre.Le 16 janvier 1986, Simpson fut trouv mort sondomicile dune overdose massive de drogues. Lapolice a dcouvert 80 tubes de mdicaments

    son domicile. Une autopsie a dtermin quuncocktail de cocane et de stimulants, des antid-presseurs, des sdatifs et des tranquillisantsprescrits avaient caus une attaque cardiaquepuis la mort. 53

    Lancien chanteur de Three Dog Night, ChuckNegron, qui avait reu le mme programme psy-chiatrique de substitution par des psychotropes,lui aussi sans succs disait : Ils men-voyaient en tourne avec plusieurs mdicamentsqui taient lgauxPuis jai fini par tre plusdpendant des salets prescrites que quand je mesuis prsent la premire fois. En 1993, LeConseil Mdical de Californie a condamn le psy-

    chiatre Robert P. Freemont, qui conduisit le pro-gramme de dtox , pour ngligences lourdes etpour conduite non professionnelle pour avoirsur-prescrit des drogues et pour avoir administrsans suivi appropri des mdicaments. Freemontest mort avant que le Conseil ne termine sonenqute. 54

    Le 6 juillet 2004, Eric Douglas, le fils de KirkDouglas et le demi-frre de Michael Douglas estmort dune intoxication aigu de tranquilli-sants et de prescription danti-douleurs, combinsavec de lalcool.55 Bien que cette mort ait t jugecomme une overdose accidentelle, lhistoire de

    lacteur et le combat du comdien sont un autreexemple tragique des programmes de rhabilita-tion rats des psychiatres. Un article du LosAngeles Times propos de son dcs, notait : Desenregistrements de la Cour et de lOrdre desMdecins indiquent que la dchance finale etfatale de Douglas peut tre due au traitementdun psychiatre dont le droit de pratiquer a trvoqu depuis par lOrdre des Mdecins deCalifornie. En 2001, Douglas a demand uneprocdure judiciaire contre le psychiatre WilliamO. Leader qui avait trait Eric Douglas entre 1997et 1999. Le procs a statu qu cause des dosesmortelles de psychotropes prescrites par Leader,

    qui handicaprent Douglas, il tait devenu inca-pable de prendre soin de lui-mme et taitpresque mort deux fois. Selon les documents de laCour, Leader avait galement prescrit des mdi-caments par tlphone, sans mme voirDouglas . Laffaire fut rgle lamiable en mai2004. 56

    Alors que la psychiatrie prsente de faon fal-lacieuse une image de science (sans le moindre

    P endant de nombreusesannes, le psychiatre NewYorkais, Max Jacobson Docteur Feelgood a injectdes amphtamines et dautrespsychotropes dans les veines dedouzaines de clbrits du pays,artistes, crivains et politiciens, ycompris Eddy Fischer, Anthony

    Quinn et Elisabeth Taylor. Il sestspcialis dans la prescription etladministration des amphta-mines, non pas pour traiter les troubles mais pour augmenterle dynamisme des patients sains.Les plus clbres patients de cepsychiatre furent le Prsident

    John F. Kennedy et la PremireDame, Jacqueline Kennedy.

    Jacobson se vantait, quiconquevoulait lentendre, que les

    Kennedy lui avaient donn unepince cravate en signe de grati-tude, disant : Jai voyag avecles Kennedy. Jai trait lesKennedy. Jack Kennedy,

    Jacqueline Kennedy. Ils nauraientjamais pu sen sortir sans moi. 62

    Debbie Reynolds, qui taitmarie Fisher au moment deson traitement avec Jacobson,lappelait le Docteur Aiguilles.Ronald K. Siegel, un psychophar-macologue de UCLA qui avait

    tudi la Mthamphtamine, fai-sant partie du cocktail de droguesde Jacobson, disait quelle craitdes sentiments deuphorie, d-nergie et de confiance en soi.Lutilis