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M6decine et Maladies Infectieuses -- 14 -- N ° 5 -- 303 ~ 307 Les auto anticorps source de fausses positivit s dans les r actions d'immunofluorescence en parasitolog=e. par M. QUILICI**, O. DESNUES**, H. DUMON**, S. DUNAN**, J. FRANCK**, F. GAMBARELLI**, B. FAUGERE** et I. TOGA** RESUME Vingt trois sdrums humains riches en auto-anticorps ont dtd dtudi~s en immuno- fluorescence indirecte face ~ dix antig~nes parasitaires. Dans un cas sur deux des fausses positivitds ont ~td relev~es. C'est dans le domaine des helminthiases que ces fausses positivitds apparaissent le plus souvent. II convient dans les cas de ddsaccord entre les rdsultats sdrologiques et les donndes cliniques ou ~piddmiologiques d'dvoquer la possibilitd de fluorescence non spdcifique due ~ ces auto-anticorps. Mots-clefs : Immunofluorescence - Parasitologie - Auto-anticorps - Fausses positivit~s. Dans I'exploration biologique des affections parasitaires, les m~thodes s~ro-immunologiques sont maintenant devenues de pratique courante (9). Certes, elles ne doivent pas limiter ou remplacer le diagnostic parasitologique, seul diagnostic de certi- tude, qui garde toute sa pr6pond~rance chaque fois qu'il est biologiquement possible. Mais le diagnos- tic s~ro-immunologique est venu pallier les d~fail- lances (pauci-parasitisme, parasite engag~ dans une migration profonde dans I'organisme, impasse para- sitaire, parasites incarc~r~s dans les organes et dont la ponction n'est que bien al~atoirement positive ou dangereuse...) ou completer les enseignements (appreciation de la pathog~nicit6 d'un opportu- niste, contr61e d'efficacit~ de la th~rapeutique, sur- veillance des r~cidives ~ventuelles...) du diagnostic parasitologique. II ne faut toutefois pas, sous peine de d6ceptions, attendre de I'immunologie parasitaire, plus qu'elle ne peut apporter, il importe d'en connaitre les * Re¢u le 17.1.1984. Acceptation d~finitive le 19.3.1984. **Laboratoire de Parasitologie, Facult~ de M~decine, 27 Bd Jean Moulin - F. 13385 Marseille Cedex 5. limites, d'en appr~cier les risques d'interpr~tations erron~es. La r~action d'immunofluorescence est encore, fi I'heure actuelle, I'une des techniques les plus utili- s~es en s6ro-immunologie parasitaire (1). M~thode ~l~gante, rapide, satisfaisante pour I'esprit puisque visualisant directement, sur le parasite lui-m~me, la formation du complexe antig~ne-anticorps, elle a connu un succ~s rapide et m~rit~. Elle pr~sente cependant une sp~cificit~ quelquefois limit~e. Les communaut~s antig~niques existant entre certaines families de parasites, tout particuli~re- ment les cestodes et les n~matodes, sont bien connues et expliquent les r~actions crois~es exis- tant entre ces organismes, aussi bien en immuno- fluorescence d'ailleurs que dans d'autres techniques (3). D'autres causes, telles que les alterations plas- matiques ou I'existence dans le s~rum de prot~ines n~o-form6es ~ activit~ para-sp~cifique ont ~t6 signa- I~es (dysglobulin6mies diverses, cancer du foie, cirrhoses, facteur rhumato'ide, etc...) et semblent plus ~troitement li~es ~ la r~action d'immunofluo- rescence (2, 4, 5, 6). 303

Les auto anticorps source de fausses positivités dans les réactions d'immunofluorescence en parasitologie

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Page 1: Les auto anticorps source de fausses positivités dans les réactions d'immunofluorescence en parasitologie

M6decine et Maladies Infectieuses -- 14 -- N ° 5 -- 303 ~ 307

Les auto anticorps source de fausses positivit s

dans les r actions d'immunofluorescence en parasitolog=e.

par M. QUIL IC I * * , O. DESNUES**, H. DUMON** , S. D U N A N * * , J. FRANCK** , F. G A M B A R E L L I * * , B. FAUGERE** et I. T O G A * *

RESUME Vingt trois sdrums humains riches en auto-anticorps ont dtd dtudi~s en immuno- fluorescence indirecte face ~ dix antig~nes parasitaires. Dans un cas sur deux des fausses positivitds ont ~td relev~es. C'est dans le domaine des helminthiases que ces fausses positivitds apparaissent le plus souvent. II convient dans les cas de ddsaccord entre les rdsultats sdrologiques et les donndes cliniques ou ~piddmiologiques d'dvoquer la possibilitd de fluorescence non spdcifique due ~ ces auto-anticorps.

Mots-clefs :

Immunofluorescence - Parasitologie - Auto-anticorps - Fausses positivit~s.

Dans I'exploration biologique des affections parasitaires, les m~thodes s~ro-immunologiques sont maintenant devenues de pratique courante (9). Certes, elles ne doivent pas limiter ou remplacer le diagnostic parasitologique, seul diagnostic de certi- tude, qui garde toute sa pr6pond~rance chaque fois qu'il est biologiquement possible. Mais le diagnos- tic s~ro-immunologique est venu pallier les d~fail- lances (pauci-parasitisme, parasite engag~ dans une migration profonde dans I'organisme, impasse para- sitaire, parasites incarc~r~s dans les organes et dont la ponction n'est que bien al~atoirement positive ou dangereuse...) ou completer les enseignements (appreciation de la pathog~nicit6 d'un opportu- niste, contr61e d'efficacit~ de la th~rapeutique, sur- veillance des r~cidives ~ventuelles...) du diagnostic parasitologique.

II ne faut toutefois pas, sous peine de d6ceptions, attendre de I' immunologie parasitaire, plus qu'elle ne peut apporter, il importe d'en connaitre les

* Re¢u le 17.1.1984. Acceptation d~finit ive le 19.3.1984. **Laborato i re de Parasitologie, Facul t~ de M~decine, 27 Bd Jean

Moul in - F. 13385 Marseille Cedex 5.

limites, d'en appr~cier les risques d'interpr~tations erron~es.

La r~action d'immunofluorescence est encore, fi I'heure actuelle, I'une des techniques les plus utili- s~es en s6ro-immunologie parasitaire (1). M~thode ~l~gante, rapide, satisfaisante pour I'esprit puisque visualisant directement, sur le parasite lui-m~me, la formation du complexe antig~ne-anticorps, elle a connu un succ~s rapide et m~rit~. Elle pr~sente cependant une sp~cificit~ quelquefois limit~e.

Les communaut~s antig~niques existant entre certaines families de parasites, tout particuli~re- ment les cestodes et les n~matodes, sont bien connues et expliquent les r~actions crois~es exis- tant entre ces organismes, aussi bien en immuno- fluorescence d'ailleurs que dans d'autres techniques (3). D'autres causes, telles que les alterations plas- matiques ou I'existence dans le s~rum de prot~ines n~o-form6es ~ activit~ para-sp~cifique ont ~t6 signa- I~es (dysglobulin6mies diverses, cancer du foie, cirrhoses, facteur rhumato'ide, etc...) et semblent plus ~troitement li~es ~ la r~action d' immunof luo- rescence (2, 4, 5, 6).

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Page 2: Les auto anticorps source de fausses positivités dans les réactions d'immunofluorescence en parasitologie

Dans ce travail nous avons voulu vdrifier s'il n'existait pas ~galement des r~actions crois~es entre anticorps sp~cifiques d'une parasitose et auto-anticorps prdsents dans le sdrum d'un cer- tain nombr~ de malades. Dans ce but, nous avons s~lectionnd vingt-trois sdrums, riches en auto-anti- corps (anti-nucldaires, anti-muscle lisse, anti-mito- chondries) provenant de sujets atteints d'affections auto-immunes. Ces sdrums ont dtd test~s, chacun vis-a-vis de onze antig~nes parasitaires diffdrents, et nous avons recherch~ si I'existence de ces auto-anti- corps avait une influence sur les rdsultats de la technique d'immunofluorescence indirecte (7).

MATERIEL ET METHODES

SERUMS*

- Treize s~rums pr~sentant un taux d'anticorps anti-nucl~aires de nature IgG allant du 1/40Ome au 1/1280~me et donnant pour 11 d'entre eux une fluorescence homog~ne, 1, une fluorescence mou- chet~e, et 1 une fluorescence nucl~olaire. II s'agis- sait de malades atteints de polyarthrite rhumato'ide, lupus ~ryth~mateux diss~min~, scl~rodermie, cir- rhose, h~patite...

- Dix s~rums pr~sentant des anticorps anti- muscles lisses b des taux de I'ordre du 1/100~me au 1/160~me. II s'agissait de sujets atteints de cirrhose biliaire primitive, h~patites chroniques, cholangio- carcinone...

- 2 d'entre eux prdsentaient en outre des anti- corps antimitochondries respectivement au 1/160 e et au 1/640~me.

Ces sdrums ont ~t~ test6s a des dilutions fixdes en fonction des seuils de spdcificitd correspondant aux diff~rents antig~nes parasitaires, en moyenne du 1/50~me au 1/100~me - dilutions pouss6es au 1/200~me pour I'antig~ne L. i n f a n t u m et jusqu'au 1/3200~me pour I'antig~ne T. b r u c e i b r u c e i que nous pensions particuli~rement rdactif vis-a-vis des sdrums riches en anticorps anti-nucl6aires.

Tous ces malades ont fait I'objet d'un interroga- toire soigneux afin d'~liminer I'existence ou le risque d'incubation de I'une des affections parasi- taires correspondant aux antig~nes explores.

* Nous remercions le Service d'lmmunologie de I'Hbpital de Ste- Marguerite (Pr Depieds) et la Laboratoire de Biologia M6dicale de I'H.I.A. Ste-Anne, Toulon (Pr Brisou) qui nous ont tr~,s aima- blement transmis les s~rums des malades utilisds dans cette 6tude.

ANTIGENES

Onze antig~nes parasitaires figures ont ~t6 uti- lis~s.

• Protozoaires :

- T o x o p l a s m a g o n d i i , tachyzo'l'tes. - E n t a m o e b a h i s t o l y t i c a , formes de culture. - P l a s m o d i u m f a l c i p a r u m , schizontes de culture. - Le i shman ia i n f a n t u m : promastigotes de culture.

amastigotes sur coupe de rate parasit~e.

- T r y p a n o s o m a b r u c e i b ruce i , formes sanguicoles.

• Helminthes :

- E c h i n o c o c c u s g ranu losus , scolex en coupe. - Fasc io la hepa t i ca , coupe de ver adulte. - D i p e t a l o n e r n a vi tae, coupe de ver adulte. - Sch is tosoma m a n s o n i , coupe de ver adulte. - T r i ch ine l l a spi ra l is , Coupe de larves enkyst~es.

CONJUGUES FLUORESCENTS ET PROTOCOLE TECHNIQUE

- Trois immuns s~rums anti-gamma globulines humaines marquis a I'isothiocyanate de fluoresc~ine ont ~t~ utilis~s. (Immuns s~rums commercialis~s Pasteur. Bio-M~rieux. Hyland).

- La r~action d'immunofluorescence indirecte est conduite de mani~re classique avec contre-colo- ration au bleu d'Evans selon la technique pr~co- nis6e par Ambroise Thomas (1).

- Lecture sur microscope Zeiss standard 18 ~pi- condenseur fluo IV.F1 lampe HBO 50 - fi ltre d'excitation bleu - fi ltre d'interf~rence KP 4 9 0 - fi ltre de faisceau FT 150 - fi ltre d'arr~t orange LP. 520.

R ESU LTATS

Aucune difference significative n'est apparue b I'emploi des trois immuns s~rums conjugu6s ut i i i - s~s. Dix sept des 23 s~rums ~tudi~s se sont r~v~l~s positifs face a I'antig~ne toxoplasmique. Etant donn~ la fr~quence des s~rologies toxoplasmiques positives en France chez I'adulte (22 adultes sur 23 dans notre s~rie) aucune valeur ne peut ~tre accord~ aces r6sultats et nous n'en tiendrons pas compte.

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Page 3: Les auto anticorps source de fausses positivités dans les réactions d'immunofluorescence en parasitologie

T A B L E A U I

R~sultats des positivit6s (( franches )) enregistr6es vis-&-vis des 9 antig~nes parasitaires

S~rums Sexe Age DIAGNOSTIC CLIN IQUE AUTO-ANTICORPS I F I : RESULTATS POSITI Fs (taux et type) FACE A U X ANTIGENES :

1 F 78 H~patite chronique A.N, : 1/640 E. granulosus : + 1/50 D. vitae : + 1/50

2 F 65 Cirrhose h~patique A.N. : 1/2000 E. granulosus : + 1/50 S. mansoni : + 1/50 D. vitae : + 1 / 1 O0 F. hepatica : + 1/50 L. infantum : + 1/50

3 F 50 Polyarthr i te rhumato'l'de A,N, : 1/320

4 F 50 Gottrethyro ' l 'd ien A.N. : 1/500

5 F 51 Polyarthr i te rhumato'l'de A.N. : 1 /160,

6 F 33 Polyarthr i te rhumat0"l'de A . N . : 1/1000

7 F 32 Lupus6ryth6mateux A.N. : 1/160

8 F 40 Scl6rodermie A.N. : 1/160

9 F 67" Connectivi te lupique A.N. : 1/1280

10 F 63 Ad6nocarcinome A.N. : 1/320 Prostate

11 F 61 Cirrhose A.N. : 1/40

12 F 54 Lymphad~nopathie angio- A.N. : 1/160 immunoblast ique

13 ? 2 ? A . M . L . : 1/100

14 M 16 Dr~panocytose A.M.L. : 1/100

15 F 65 Cirrhose A.M.L. : 1/100

16 M 54 H~patite A.M.L. : 1/100

i7 F 39 An6mie auto- immune A.M.L. : 1/100

18 F 16 An~mie de Biermer A.M.L. : 1/100

19 M 73 H~patite chronique active A.M.L. : 1/160

20 M 61 Cholangiocarcinome A.M.L. : 1/160

21 F 53 Cirrhose biliaire A.N. : 1/1280

22 F 5 i H6patite chronique A.M. : 1/640 A.M.L. : 1/20

23 M 68 Cirrhosebi l iaire A.M. : 1/160 A.M.L. : 1/160

E. granulosus : + 1/100 D. vitae + 1/100 S. mansoni + 1/50

D. vitae + 1/100

D. vitae + 1/50

E. granulosus, S. mansoni, D. vitae, F. hepatica, T. spiralis, P, falciparum

+ 1/100

D. vitae

S. rnansoni

D. vitae

D. vitae

+ 1/50

+ 1/50

+ 1/50

+ 1/50 P. falciparum :~+ 1/50

E. granulosus, S. mansoni, D. vitae : + 1/50

P. falciparum : + 1/50

Ag. S. mansoni : + 1/50

- A.N. : anticorps anti-nucl~aires -A .M. : anticorps anti-mitochondries -A .M.L . : anticorps anti-muscles lisses.

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Page 4: Les auto anticorps source de fausses positivités dans les réactions d'immunofluorescence en parasitologie

Nous avons relev~ vis-a-vis des 9 autres antig~nes parasitaires 28 fluorescences positives (( franches )). Nous appelons fluorescences positives (( franches )) les fluorescences se produisant au niveau de I 'an t i - g~ne lui-m~me, identiques a celles enregistr~es dans les cas de positivit~s sp~cifiques et qui auraient donc entrain~ une r~ponse positive.

A c6t6 de ces positivit~s (( franches )) ont ~t~ notes :

- 22 fois une fluorescence des noyaux seuls, et - 4 fois une fluorescence inhomog~ne, mouche-

t~e ou punctiforme.

Les r~sultats globaux des positivit~s (( franches )) enregistr~es vis-a-vis des 9 antigOnes parasitaires retenus sont rapport~s dans le tableau I.

COMMENTAIRES

parasitaires, puisque 11 d'entre-eux, poss~dant cependant des auto-anticorps a des taux quelque- fois ~lev~s (s~rum n ° 6, anticorps anti-nucl~aires au 1/1000 e -s~rum n ° 21, anticorps anti-nucl~aires au 1/1280 e - s~rum n ° 22, anticorps anti-mitochon- dries au 1/640 e) ne donnent lieu & aucune fluores- cence (( franche )). Par contre, ces m~mes s~rums ont donn~ lieu pour cinq d'entre eux a des fluores- cences non sp~cifiques limit~es aux noyaux ou aux ~l~ments musculaires dans lesquels sont enrob~s les parasites (helminthes en coupes a la cong~lation).

Nous n'avons pas pu mettre en ~vidence de rapports nets entre les fausses positivit~s enregis- tr~es et la nature de I'affection auto-immune, le taux des auto-anticorps ou la nature des auto- anticorps.

CONCLUSION

Nous nous attendions a rencontrer essentielle- ment des fausses positivit~s (( franches )) dans le domaine des protozoaires. Or, nous avons eu la surprise de ne relever que 4 cas de positivit~ globale (( franche )) dans ce groupe de parasites, 1 cas avec I'antig~ne L. donovani, forme amastigote et 3 cas avec I'antig~ne P. falciparum.

En particulier nous n'avons enregistr~ aucune fausse positivit~ (( franche )) avec les antig~nes E. histolytica et T. brucei brucei, alors que certains de ces protozoaires sont employ~s pour le d~pista- ge des anticorps antinucl~aires (8).

Par contre, 24 fois a ~t~ retrouv~e une positivit~ franche vis-a-vis des antig~nes d'helminthes :

-- 10 fois contre I'antig~ne D. vitae, -- 5 fois contre les scolex d'E. granulosus, - 6 fois contre I'antig~ne S. mansoni, - 2 fois contre I'antig~ne F. hepatica, -- 1 fois contre I'antig~ne T. spiralis,

II est a noter que dans 8 de ces cas la fluorescen- ce (( franche )) de I'antig~ne est associ~e a une fluo- rescence nucl~aire ou inhomog~ne du support mus- culaire entourant le parasite, aspect qui doit faire suspecter une non-sp~cificit~ de la fluorescence du parasite. Par contre, dans les autres cas, seul le parasite pr~sentait une fluorescence identique celle des r~actions sp~cifiques.

II existe une grande h~t~rog6n6it~ de comporte- ment de ces s~rums vis-a-vis des m~mes antig~nes

Les auto-anticorps, qu'ils soient anti-nucl~aires ou anti-muscles lisses (les anticorps anti-mitochon- dries des 2 cas de notre s~rie sont associ~s a des anticorps anti-muscles lisses et ne sauraient ~tre individualis~s) peuvent entrainer des fluorescences non sp~cifiques vis-a-vis de certains antig~nes para- sitaires explor6s en immuno-fluorescence indirecte dans 1 cas sur 2 (12 fois sur 23 cas). C'est dans le domaine des helminthiases que ces fausses positi- vit~s apparaissent le plus fr~quemment (filarioses, bilharziose, hydatidose).

Une lecture attentive, recherchant en particu- lier une fluorescence anormale, atypique, non seulement de I'antig~ne mais ~galement au niveau du materiel musculaire englobant les helminthes prepares pour les coupes a la cong~lation (fluo- rescence nucl~aire en particulier) permet de sus-. pecte.r la non sp~cifit~ de ces r~actions. Cepen- dant, dans un certain nombre de cas, seul le para- site pr~sente une fluorescence apparemment sp& cifique. L'association de positivit~s vis-a-vis de plusieurs antig~.nes parasitaires sans que I'un d'en- tre-eux pr~sente un taux significativement plus 61ev~ peut ~galement const i tuer un 616ment de suspicion de non-specificitY.

Lorsqu'aucune orientation clinique, para-clini- que o u ~pid~miologique ne permet de conforter ces positivit6s, il convient d'6voquer la possibilit~ de fluorescence non sp~cifique due a des auto- anticorps et de pr~coniser une recherche et un dosage des anticorps anti-nucl~aires ou anti-muscles lisses.

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Page 5: Les auto anticorps source de fausses positivités dans les réactions d'immunofluorescence en parasitologie

S U M M A R Y Twenty-three human serums rich i n auto-antibodies have been studied by indirect fluorescent antibody tests facing ten parasitical antigens. I n f i f ty per cent o f the cases false posit ivereactions were found. I t is in the domain o f helminthiasisas that these false positive reactions most often appear. I t is f i t t ing , in the cases o f disagreement between serological results and clinical or epiderniological data, o f evoking the possibi- l i ty o f non specific fluorescence caused by these auto-antibodies.

Key-words :

Immunof/uorescence - Parasitology - Auto-ant ibodies- False positive reactions.

I.

2.

3.

5.

B I B L I O G R A P H I E

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