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Revue du rhumatisme 81 (2014) 278–280 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Éditorial Les brocolis protègent-ils de l’arthrose ? i n f o a r t i c l e Mots clés : Arthrose Phytothérapie Brocoli Sulforaphane Anti-oxydants Nrf2 Légumes Crucifères 1. Introduction « Évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », « Mangez cinq fruits et légumes par jour » « Évitez de grignoter entre les repas » etc. Tous ces messages issus d’organisations de santé publique et relayés par les médias grand public font suite à la mise en évidence certaine des bienfaits de l’équilibre alimentaire sur diverses pathologies telles que les cancers, les maladies cardiovas- culaires, le diabète ou l’ostéoporose. Mais notre régime alimentaire repose aussi sur nos croyances, nos cultures, notre environnement, qui compliquent ces messages simples, provoquant souvent culpa- bilité, anxiété et désarroi face à nos assiettes. Chaque nouveau message nutritionnel à but sanitaire suscite dans un premier temps enthousiasme à l’idée de réduire la fréquence d’une maladie et/ou à augmenter l’espérance de vie, mais rapidement méfiance à l’idée de nous imposer un nouveau diktat quand sonne l’heure du moment si apprécié du déjeuner ou du dîner. Chaque spécialiste peut trou- ver dans la littérature scientifique suffisamment d’arguments pour proposer tel ou tel aliment pour réduire le risque d’apparition ou d’aggravation des maladies de sa spécialité, aboutissant vite à l’indigestion. Dans notre discipline, le goutteux ne boira plus de Bourgogne ni ne mangera de viande rouge, l’ostéoporotique devra aimer le lait et le fromage, le polyarthritique se forcera à ingurgiter des huiles de poisson riche en Omega 3 (au prix d’une haleine nau- séabonde), et l’arthrosique devra connaitre par cœur le nombre de calories de chaque plat qu’il ingurgite pour espérer perdre les kilos responsables, au moins en partie, de ses douleurs et de sa gêne fonc- tionnelle. Devons-nous désormais conseiller également le brocoli, DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.04.001. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. aliment certes esthétique mais pas toujours facile à intégrer dans un menu gastronomique, depuis la publication toute récente d’une étude dans un modèle préclinique d’arthrose [1] ? 2. Essais cliniques Quelques études épidémiologiques et thérapeutiques ont recherché un intérêt aux régimes riche en brocoli et autres légumes crucifères (choux frisés ou chinois, chou-fleur, chou de Bruxelles, cardes, épinards, navet, rutabaga). Ces études se sont surtout inté- ressées aux pathologies cancéreuses. Manger des brocolis au moins une fois par semaine réduirait le risque de cancer agressif de la prostate de 45 % [2]. De même, la consommation de 25gr/jour de légumes crucifères diminuerait de près d’un quart le risque de cancer gastrique [3]. Une étude pilote sur volontaires sains sug- gère que l’ingestion deux fois par jour pendant 7 jours de 14gr à 56gr de brocoli pourrait éradiquer Helicobacter pylori de l’estomac [4]. Le premier essai clinique randomisé contrôlé recherchant des effets bénéfiques au brocoli concernait la lactation. L’application locale de feuilles de brocoli sur les seins faciliterait l’allaitement en réduisant l’engorgement [5]. L’absence de double insu, d’une part, et la négativité d’une étude similaire avec une crème au brocoli [6] expliquent surement pourquoi cette pratique est restée confi- dentielle. Certaines racines de crucifères étant considérée comme aphrodisiaque dans certaines populations, une étude contre pla- cebo a été menée dans la dysfonction érectile avec des résultats subjectifs positifs [7]. L’ingestion de 10gr/j de germes de brocoli pendant 4 semaines a eu un effet bénéfique sur l’insulinorésistance et les paramètres lipidiques chez des patients diabétiques de type 2 [8,9]. Mais l’efficacité n’a pas toujours été au rendez-vous, comme par exemple sur la fonction endothéliale dans cette étude réali- sée chez le patient hypertendu [10]. Et ces aliments pris en grande quantité ne sont pas sans danger chez les patients sous antivitamine K (AVK) car ces aliments sont riches en vitamine K [11]. Enfin, même s’il n’y a pas de démonstration certaine chez l’homme de risque de dérèglement thyroïdien (certain chez le bovin), il est prudent de ne pas en abuser en cas de dysthyroïdie [12]. On peut remarquer qu’il existe déjà une quinzaine d’études cliniques enregistrées sur le site www.clinicaltrials.gov (mot clé : « broccoli sprout » le 27/02/2014) en cours de recrutement, essen- tiellement dans le domaine de la cancérologie. 3. Mécanismes d’action du brocoli D’où proviendraient les effets bénéfiques des brocolis ? Comme aliments, les crucifères sont une source importante de http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.03.011 1169-8330/© 2014 Publi ´ e par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie.

Les brocolis protègent-ils de l’arthrose ?

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Revue du rhumatisme 81 (2014) 278–280

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. Introduction

« Évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », « Mangezinq fruits et légumes par jour » « Évitez de grignoter entre lesepas » etc. Tous ces messages issus d’organisations de santéublique et relayés par les médias grand public font suite à la misen évidence certaine des bienfaits de l’équilibre alimentaire suriverses pathologies telles que les cancers, les maladies cardiovas-ulaires, le diabète ou l’ostéoporose. Mais notre régime alimentaireepose aussi sur nos croyances, nos cultures, notre environnement,ui compliquent ces messages simples, provoquant souvent culpa-ilité, anxiété et désarroi face à nos assiettes. Chaque nouveauessage nutritionnel à but sanitaire suscite dans un premier temps

nthousiasme à l’idée de réduire la fréquence d’une maladie et/ou àugmenter l’espérance de vie, mais rapidement méfiance à l’idée deous imposer un nouveau diktat quand sonne l’heure du momenti apprécié du déjeuner ou du dîner. Chaque spécialiste peut trou-er dans la littérature scientifique suffisamment d’arguments pourroposer tel ou tel aliment pour réduire le risque d’apparitionu d’aggravation des maladies de sa spécialité, aboutissant vite à’indigestion. Dans notre discipline, le goutteux ne boira plus deourgogne ni ne mangera de viande rouge, l’ostéoporotique devraimer le lait et le fromage, le polyarthritique se forcera à ingurgiteres huiles de poisson riche en Omega 3 (au prix d’une haleine nau-

éabonde), et l’arthrosique devra connaitre par cœur le nombre dealories de chaque plat qu’il ingurgite pour espérer perdre les kilosesponsables, au moins en partie, de ses douleurs et de sa gêne fonc-ionnelle. Devons-nous désormais conseiller également le brocoli,

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.04.001.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.

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aliment certes esthétique mais pas toujours facile à intégrer dansun menu gastronomique, depuis la publication toute récente d’uneétude dans un modèle préclinique d’arthrose [1] ?

2. Essais cliniques

Quelques études épidémiologiques et thérapeutiques ontrecherché un intérêt aux régimes riche en brocoli et autres légumescrucifères (choux frisés ou chinois, chou-fleur, chou de Bruxelles,cardes, épinards, navet, rutabaga). Ces études se sont surtout inté-ressées aux pathologies cancéreuses. Manger des brocolis au moinsune fois par semaine réduirait le risque de cancer agressif de laprostate de 45 % [2]. De même, la consommation de 25gr/jour delégumes crucifères diminuerait de près d’un quart le risque decancer gastrique [3]. Une étude pilote sur volontaires sains sug-gère que l’ingestion deux fois par jour pendant 7 jours de 14gr à56gr de brocoli pourrait éradiquer Helicobacter pylori de l’estomac[4]. Le premier essai clinique randomisé contrôlé recherchant deseffets bénéfiques au brocoli concernait la lactation. L’applicationlocale de feuilles de brocoli sur les seins faciliterait l’allaitement enréduisant l’engorgement [5]. L’absence de double insu, d’une part,et la négativité d’une étude similaire avec une crème au brocoli[6] expliquent surement pourquoi cette pratique est restée confi-dentielle. Certaines racines de crucifères étant considérée commeaphrodisiaque dans certaines populations, une étude contre pla-cebo a été menée dans la dysfonction érectile avec des résultatssubjectifs positifs [7]. L’ingestion de 10gr/j de germes de brocolipendant 4 semaines a eu un effet bénéfique sur l’insulinorésistanceet les paramètres lipidiques chez des patients diabétiques de type 2[8,9]. Mais l’efficacité n’a pas toujours été au rendez-vous, commepar exemple sur la fonction endothéliale dans cette étude réali-sée chez le patient hypertendu [10]. Et ces aliments pris en grandequantité ne sont pas sans danger chez les patients sous antivitamineK (AVK) car ces aliments sont riches en vitamine K [11]. Enfin, mêmes’il n’y a pas de démonstration certaine chez l’homme de risque dedérèglement thyroïdien (certain chez le bovin), il est prudent de nepas en abuser en cas de dysthyroïdie [12].

On peut remarquer qu’il existe déjà une quinzaine d’étudescliniques enregistrées sur le site www.clinicaltrials.gov (mot clé :« broccoli sprout » le 27/02/2014) en cours de recrutement, essen-tiellement dans le domaine de la cancérologie.

3. Mécanismes d’action du brocoli

D’où proviendraient les effets bénéfiques des brocolis ?Comme aliments, les crucifères sont une source importante de

logie.

Page 2: Les brocolis protègent-ils de l’arthrose ?

Éditorial / Revue du rhumatisme 81 (2014) 278–280 279

Fig. 1. Chimie du brocoli. Le glucosinolate, métabolite secondaire des légumes cru-cim

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ifères (responsable de l’amertume bien connue de ces légumes), est transformé ensothiocyanates (parmi lesquels on retrouve le sulforaphane, composé biologique-

ent actif) grâce à une enzyme, la myrosinase.

icronutriments, comme par exemple l’acide folique ou la vita-ine C. Mais surtout ces légumes génèrent une famille de composés

ioactifs, connu sous le nom d’isothiocyanates et plus particuliè-ement le sulforaphane (SFN), produits par les jeunes pousses.l est issu d’une réaction enzymatique des glucoraphanines enrésence de myrosinases (Fig. 1). Le SFN a la capacité d’activer

’expression des gènes dépendant de Nrf2, un facteur de trans-ription décrit comme activateur des mécanismes de défenseellulaire et facteur de longévité en réduisant les effets intra-ellulaires néfastes du stress oxydatif [13,14]. Ces découvertesermettraient d’expliquer les propriétés anticancéreuses et anti-

nflammatoires attribuées au brocoli. L’activation de Nrf2 par leulforaphane expliquerait l’amélioration des défenses immuni-aires dans la bronchite chronique obstructive [15]. Le SFN atténueertains effets liés à l’auto-immunité en agissant, entre autres,ur les voies TH17 et IL10 [16]. Plus largement, le SFN a étéontré comme anti-inflammatoire dans des modèles précliniques

’inflammation cérébrale, cutanée, rénale, cardiaque, pulmonairet, comme nous le verrons ensuite, articulaire [17]. Il agit égale-ent sur certaines voies métaboliques impliquées dans l’obésité

18]. Le SFN a démontré sa capacité à réduire l’hypertension arté-ielle et l’athérosclérose en diminuant le stress oxydatif endothélialans un modèle chez le rat [19].

. Brocoli et polyarthrite rhumatoïde

De rares études se sont intéressées à l’intérêt du SFN dans laolyarthrite rhumatoïde (PR). Son injection intrapéritonéale dansn modèle murin d’arthrite au collagène a réduit la sévérité desrthrites [20]. Dans un modèle similaire, des souris génétiquementéficientes en Nrf2 avaient des lésions du cartilage plus graves queans la lignée sauvage [21]. Le SFN induit l’apoptose des synovio-ytes provenant de malades atteints de PR en modulant l’expressione Bcl-2/Bax, p53 et pAkt [20]. Il inhibe la prolifération des cellules

et la production d’IL-17 et de TNF� par les cellules T CD4+. Le SFN’oppose aux effets prolifératifs du TNF� dans une lignée synovio-ytaire humaine [22]. Il n’y a eu, à ma connaissance, aucun essailinique dans la PR avec l’un ou l’autre des composés du brocoli.

. Brocoli et arthrose

Une observation pionnière plutôt originale avait été publiéeans le British Medical Journal suggérant l’efficacité de l’application

ocale de feuilles de brocoli (Fig. 2) [23]. Mais la première étude’intéressant sérieusement à son rôle bénéfique et à celui du SFN

ans l’arthrose a été publiée récemment [1]. Le SFN a inhibé

’expression de métalloprotéases induites par des cytokines pro-nflammatoires dans les chondrocytes articulaires et les cellulesynoviales fibroblastiques humaines. La dégradation du cartilage

Fig. 2. Utilisation ancestrale d’une feuille de chou en topique pour soulager la gonar-throse [23].

a également été réduite par l’ajout de SFN sur des explants decartilage bovin en présence de cytokines pro-inflammatoires. Ilest intéressant de noter que ces effets semblaient indépendant deNrf2 en agissant plutôt sur les voies de signalisation JNK, p38 MAPKet NF�B. Les auteurs ont ensuite nourri des souris avec un régimealimentaire riche en SFN (3 �moles/jour de SFN). Le score d’arthroseétait significativement plus bas chez les souris soumises à cerégime, dans le modèle classique de déstabilisation du ménisquemédial du genou (modèle DMM).

Cette étude préclinique innovante ouvre la voie à de nou-velles pistes thérapeutiques dans le domaine des produits« nutraceutiques », terme générique pour tout produit isolé ou puri-fié à partir d’aliments vendu sous forme de comprimé ou autreprésentation pharmaceutique et ayant des effets positifs sur lecorps pour traiter notamment les maladies chroniques. Dans ledomaine de l’arthrose, plusieurs molécules de cette famille sontdéjà sur le marché, alimentant sans fin un débat sur leur effica-cité [24]. Dans le cas présent, on peut se demander bien sûr s’ilest possible d’atteindre les concentrations de SFN utilisées danstoutes ces expériences in vitro ou ex vivo rien qu’en mangeantdu brocoli (et plus particulièrement les jeunes pousses bien plusriches en SFN). La quantité qu’un individu accepterait de mangerrégulièrement en pratique paraît trop limitée vue les concentra-tions locales nécessaires, même si les industriels ne manquentpas d’imagination pour fabriquer des superbrocolis génétiquementmodifiés afin qu’ils aient des concentrations élevées en glucora-phanines [25,26]. Il faut se rappeler que les résultats obtenus chezla souris ont nécessité un régime quotidien de SFN, ce qui paraîtpeu envisageable chez l’homme au long cours. Il paraît donc plusraisonnable d’envisager des substituts sous forme de gélules ou

de poudres qui contiendraient des glucoraphanines avec l’enzymehydrolysante, la myrosinase (la sulpharanine étant trop instablechimiquement pour être utilisée telle quelle comme supplément).Mais la quantité de capsules ou de poudre nécessaire à avaler pour
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Adresse e-mail : [email protected]

80 Éditorial / Revue du rhu

tteindre les concentrations tissulaires efficaces semble pour leoment difficile à accepter en pratique courante. De nouvelles

ormulations en topique ou en intra-articulaire sont en dévelop-ement [27,28], ce qui aurait l’avantage, d’une part, d’améliorer

a biodisponibilité articulaire mais également de réduire le risqueossible de troubles de la fonction thyroïdienne ou de déstabilisa-ion de l’INR chez les patients sous AVK.

En conclusion, même si l’encouragement à manger des légumeserts en général et des brocolis en particulier ne peut être queénéfique en détournant ainsi nos assiettes des frites et ham-urgers, il paraît difficile de motiver aujourd’hui nos patientsrthrosiques vers ces légumes crucifères en promettant le nou-eau régime miracle. En revanche, à l’instar d’autres produits issuse la phytothérapie contenant des produits actifs antirhumatis-aux [29], il existe désormais suffisamment d’arguments dans

a littérature pour tester ces molécules actives issues du brocolians l’arthrose, le développement d’une nouvelle galénique intra-rticulaire paraissant aujourd’hui particulièrement séduisant [27].

éclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relationvec cet article.

éférences

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Francis BerenbaumService de rhumatologie, département

inflammation–immunopathology–biotherapy(DHU i2B), Inserm UMRS 938, UPMC, universitéParis 06, Assistance publique–Hôpitaux de Paris,

hôpital Saint-Antoine, 184, rue duFaubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France

Accepté le 24 mars 2014Disponible sur Internet le 26 juin 2014