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Perspectives Quelle que soit l’évolution du régime par répartition, réformé pour la cinquième fois dans les pro- chains jours, les Français ont pris conscience qu’ils devront se consti- tuer une épargne individuelle pour On connaît la chanson : à chaque nouvelle réforme « paramé- trique » des retraites, les gouver- nements promettent, en échange régime par répartition. Mais voilà : luxe d’enchaîner cinq « - nitives ». Tel est le premier paradoxe français : loin de rassurer, ce change- ment permanent des règles s’avère anxiogène tant il donne l’impression que l’avenir de nos retraites est tout sauf assuré. Fatalistes, les salariés se préparent ainsi à l’inévitable : il fau- dra travailler plus longtemps, cotiser moins. Mais combien ? Sans doute l’opacité du système interdit-elle une vraie prise de conscience. Faute d’anticipation, peu de Français savent qu’ils toucheront en moyenne la moitié de leur dernier revenu. Le second paradoxe français, c’est que l’inquiétude des futurs retraités ne se traduit pas par une préparation minutieuse de l’après vie profession- nelle. Il faut cette fois y voir, dans un pays qui chérit tant l’Etat Providence, la conséquence d’un tabou : la simple idée d’instaurer une once de capitali- sation crée encore la polémique. Sur ce sujet, le débat public est interdit ou presque. Et puis le transfert de la gestion des retraites socialisées à des organismes publics a entraîné une sorte de déresponsabilisation des cotisants. L’immobilier et l’assurance vie servent de réassurance face à un régime qu’on ose à peine imaginer en prive trop souvent les épargnants d’une pédagogie sur la nécessité de s’organiser le plus tôt possible, de retraite sans négliger les avantages assurantielle. Conseiller sur le présent pour préparer le futur : tel est l’objectif de ce premier numéro des Cahiers de L’Opinion réalisé en partenariat avec AXA. Nicolas Beytout Systèmes Allongement de la durée de vie, faible taux de fécondité, crise écono- retraite de la plupart des pays dévelop- pés sont sous pression. Au même titre que les régimes par répartition de type français, les régimes privés de retraite - cette. Des réformes ont été engagées, remettant parfois en cause les modèles établis. Pour palier la déconvenue de nom- breux fonds de pension, le Royaume- niveau professionnel. Désormais, les entreprises doivent proposer un fonds salaire en plus des cotisations des sala- à ce régime car jugés trop jeunes, trop vieux ou manquant de ressources. Sans compter les salariés qui souhaiteront sortir de ce système. A défaut, les entre- - vings trust. La problématique des fonds de pension se retrouve aux Pays-Bas, où près d’un fonds de pension sur quatre - pensions versées en 2013 baisseront du coup à basculer d’un régime à pres- - l’entreprise, en créant le Premium pen- sion institut, une solution très proche du Perco français. Quant à nos voisins allemands, les autorités ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque de paupérisation de nom- breux retraités qui ne toucheraient que a pourtant, dès 2001, favorisé le déve- loppement de la retraite par capitalisa- tion avec un système proche du Perp - lions de souscripteurs. Les autorités ont transféré à des assureurs privés une par- tie de la retraite publique, notamment en jouant sur des baisses importantes pour les épargnants peu ou pas imposés ainsi qu’aux familles nombreuses. Nos voisins européens tentent de s’adapter Des produits spécifiques pour financer sa retraite trois types de contrats qui permettent de préparer et sécuriser l’avenir des épargnants. Page 2 L’assurance-vie, un placement incontournable avantageuse pourrait être revue, ce placement demeure une solution de premier choix. Page 4 Comment faire rimer performance et sécurité En complément de fonds en euros, l’investissement en unités de compte permet de doper son épargne. Page 6 Paradoxes Le Premier ministre Jean-Marc Ay- rault a présenté son projet de réforme des retraites – le cinquième en 20 ans. Au menu : hausse des cotisations et, après 2020, allongement de la durée de cotisation progressive jusqu’à 43 ans. Si les mesures décidées par le gouverne- à partir de 2020, deux nuances doivent être apportées. D’abord, cet objectif sera atteint à condition que les hypo- thèses conjoncturelles optimistes se vé- côté les régimes des fonctionnaires et que le trou des régimes complémen- taires du privé (Arrco et Agirc). - dra 20,7 milliards d’euros en 2020 et se stabilisera à 27 milliards jusqu’en 2040, sont connues : une croissance écono- ●●● Page 2 SIPA PRE SS mique molle, voire nulle, et un allonge- ment de l’espérance de vie à la retraite dont on ne peut que se réjouir. Seul souci : l’écart entre le nombre d’actifs et de retraités ne cesse de se creuser. Alors qu’il y avait quatre actifs pour un retrai- té en 1960, il n’y en a plus que deux pour un aujourd’hui. Et le ratio passerait à un pour un en 2040. Le régime par répar- tition français, qui repose sur la soli- darité intergénérationnelle (les actifs pérenne. Son reformatage est indispen- sable. Cette réforme, la Commission de Bruxelles la souhaite voir adoptée sans tarder, dès cette année. Le Fonds moné- taire international recommande de la même manière à la France d’accélérer le tempo des réformes structurelles. Au risque de jeter les gens dans la rue ? Le gouvernement veut ne pas croire à une forte mobilisation. Une manifestation à l’appel de certaines centrales syndi- cales était prévue le 10 septembre. Certains rêvent d’une réforme sys- témique des retraites avec l’instaura- tion d’un système unique par points, un peu à l’image des modèles suédois et italien. Mais faute de consensus au niveau des partenaires sociaux et face à l’urgence de la situation, le « grand Retraite & Placements Les cahiers de SEPTEMBRE Le problème du financement du régime des retraites reste entier. Les Français vont être amenés à compléter eux-mêmes leur pension Une réforme des retraites nécessaire, mais pas suffisante

Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

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Page 1: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

PerspectivesQuelle que soit l’évolution du régime par répartition, réformé pour la cinquième fois dans les pro-chains jours, les Français ont pris conscience qu’ils devront se consti-tuer une épargne individuelle pour

On connaît la chanson : à chaque nouvelle réforme « paramé-

trique » des retraites, les gouver-nements promettent, en échange

régime par répartition. Mais voilà :

luxe d’enchaîner cinq « -nitives ». Tel est le premier paradoxe français : loin de rassurer, ce change-ment permanent des règles s’avère anxiogène tant il donne l’impression que l’avenir de nos retraites est tout sauf assuré. Fatalistes, les salariés se préparent ainsi à l’inévitable : il fau-dra travailler plus longtemps, cotiser

moins. Mais combien ? Sans doute l’opacité du système interdit-elle une vraie prise de conscience. Faute d’anticipation, peu de Français savent qu’ils toucheront en moyenne la moitié de leur dernier revenu. Le second paradoxe français, c’est que l’inquiétude des futurs retraités ne se traduit pas par une préparation minutieuse de l’après vie profession-nelle. Il faut cette fois y voir, dans un pays qui chérit tant l’Etat Providence, la conséquence d’un tabou : la simple idée d’instaurer une once de capitali-sation crée encore la polémique. Sur ce sujet, le débat public est interdit ou presque. Et puis le transfert de la gestion des retraites socialisées à des organismes publics a entraîné une sorte de déresponsabilisation des cotisants. L’immobilier et l’assurance vie servent de réassurance face à un régime qu’on ose à peine imaginer en

prive trop souvent les épargnants d’une pédagogie sur la nécessité de s’organiser le plus tôt possible,

de retraite sans négliger les avantages

assurantielle. Conseiller sur le présent pour préparer le futur : tel est l’objectif de ce premier numéro des Cahiers de L’Opinion réalisé en partenariat avec AXA.

Nicolas Beytout

Systèmes● Allongement de la durée de vie, faible taux de fécondité, crise écono-

retraite de la plupart des pays dévelop-pés sont sous pression. Au même titre que les régimes par répartition de type français, les régimes privés de retraite

-cette. Des réformes ont été engagées, remettant parfois en cause les modèles établis.

Pour palier la déconvenue de nom-breux fonds de pension, le Royaume-

niveau professionnel. Désormais, les entreprises doivent proposer un fonds

salaire en plus des cotisations des sala-

à ce régime car jugés trop jeunes, trop vieux ou manquant de ressources. Sans compter les salariés qui souhaiteront sortir de ce système. A défaut, les entre-

-vings trust.

La problématique des fonds de pension se retrouve aux Pays-Bas, où près d’un fonds de pension sur quatre

-

pensions versées en 2013 baisseront

du coup à basculer d’un régime à pres--

l’entreprise, en créant le Premium pen-sion institut, une solution très proche du Perco français.

Quant à nos voisins allemands, les autorités ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque de paupérisation de nom-breux retraités qui ne toucheraient que

a pourtant, dès 2001, favorisé le déve-loppement de la retraite par capitalisa-tion avec un système proche du Perp

-lions de souscripteurs. Les autorités ont transféré à des assureurs privés une par-tie de la retraite publique, notamment en jouant sur des baisses importantes pour les épargnants peu ou pas imposés ainsi qu’aux familles nombreuses.

Nos voisins européens tentent de s’adapter

Des produits spécifiques pour financer sa retraite

trois types de contrats qui permettent de préparer et sécuriser l’avenir des épargnants. Page 2

L’assurance-vie, un placement incontournable

avantageuse pourrait être revue, ce placement demeure une solution de premier choix. Page 4

Comment faire rimer performance et sécuritéEn complément de fonds en euros, l’investissement en unités de compte permet de doper son épargne. Page 6

Paradoxes

● Le Premier ministre Jean-Marc Ay-rault a présenté son projet de réforme des retraites – le cinquième en 20 ans. Au menu : hausse des cotisations et, après 2020, allongement de la durée de

cotisation progressive jusqu’à 43 ans. Si les mesures décidées par le gouverne-

à partir de 2020, deux nuances doivent être apportées. D’abord, cet objectif sera atteint à condition que les hypo-thèses conjoncturelles optimistes se vé-

côté les régimes des fonctionnaires et

que le trou des régimes complémen-taires du privé (Arrco et Agirc).

-dra 20,7 milliards d’euros en 2020 et se stabilisera à 27 milliards jusqu’en 2040, sont connues : une croissance écono- ●●● Page 2

SIPA P RE SS

mique molle, voire nulle, et un allonge-ment de l’espérance de vie à la retraite dont on ne peut que se réjouir. Seul souci : l’écart entre le nombre d’actifs et de retraités ne cesse de se creuser. Alors qu’il y avait quatre actifs pour un retrai-té en 1960, il n’y en a plus que deux pour un aujourd’hui. Et le ratio passerait à un pour un en 2040. Le régime par répar-tition français, qui repose sur la soli-darité intergénérationnelle (les actifs

pérenne. Son reformatage est indispen-sable. Cette réforme, la Commission de Bruxelles la souhaite voir adoptée sans tarder, dès cette année. Le Fonds moné-

taire international recommande de la même manière à la France d’accélérer le tempo des réformes structurelles. Au risque de jeter les gens dans la rue ? Le gouvernement veut ne pas croire à une forte mobilisation. Une manifestation à l’appel de certaines centrales syndi-cales était prévue le 10 septembre.

Certains rêvent d’une réforme sys-témique des retraites avec l’instaura-tion d’un système unique par points, un peu à l’image des modèles suédois et italien. Mais faute de consensus au niveau des partenaires sociaux et face à l’urgence de la situation, le « grand

Retraite & PlacementsLes cahiers de

SEPTEMBRE

Le problème du financement du régime des retraites reste entier. Les Français vont être amenés à compléter eux-mêmes leur pension

Une réforme des retraites nécessaire, mais pas suffisante

Page 2: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

2 Les cahiers de l’Opinion septembre 2013

Toutes les enquêtes d’opinion le montrent : la retraite préoccupe de plus en plus les Français. Sont-ils, selon vous, bien informés ?

Globalement, ils le sont assez peu. La deuxième édition du baromètre Deloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future et les moyens de se préparer à la retraite. Environ 80 % des actifs n’ont aucune idée de leur niveau de retraite. Pire, ils sont sept sur dix à penser qu’ils toucheront au moins 60 % de leur dernier revenu. Or, la moyenne est plus proche de 50 %.

La mise en place de revenus futurs pour compenser la baisse du taux de rempla-cement est donc indispensable. Pour quelles raisons ?

Tout d’abord pour tordre le cou à certaines idées reçues, comme penser qu’une fois à la retraite, les charges et les dépenses diminuent. Ensuite, parce que le régime des retraites par répartition

n’est plus pérenne. On est passé de quatre actifs pour un retraité dans les années 1960 à deux pour un aujourd’hui. Et les anticipations prévoient un actif pour un retraité en 2040. Enfin, l’espérance de vie augmente, ce qui est une bonne chose. En moyenne, elle est de 25 ans pour un homme à la retraite et de 27 ans pour une femme. Autant d’années d’inactivité à financer. Notre rôle est donc de faire prendre conscience aux épargnants de ces évolutions économiques et démogra-phiques.

Dès lors, comment s’y préparer ?La préparation à la retraite est une dé-

marche individuelle qui vise, avec l’aide d’un expert, à mettre en place une solu-tion adaptée à sa situation. Il n’existe pas de solution miracle. C’est l’articulation de différents produits comprenant, entre autres, de l’assurance-vie, de l’épargne de précaution, des solutions retraites, qui optimisera cette préparation. Quoi qu’il en soit, il est primordial d’épargner le plus tôt possible car tous les dix ans, l’« effort d’épargne » double. Ainsi, pour espérer toucher à la retraite la même chose qu’une personne de 35 ans, une personne de 45 devra épargner deux fois plus.

Faut-il privilégier les produits de rente ?Au regard de l’augmentation de

l’espérance de vie, ce sont les seuls à proposer une protection viagère et des revenus revalorisés tous les ans tout au long de la vie. Ce que permettent des dispositifs comme le Perp ou le contrat Madelin (lire ci-contre), qui offrent des avantages fiscaux intéressants, comme des déductions d’impôts jusqu’à 45 % des montants investis. Les produits vertueux pour la retraite sont les pro-duits « tunnels », pas « rachetables » avant le départ à la retraite, sauf cas exceptionnels (décès, fin de droits au chômage, invalidité...), car ils répondent à un objectif de long terme.

Propos recueillis par T. S.

l l l Suite de la page 1

Le Perp : préparer sa retraite en allégeant ses impôts

Véritable produit de retraite individuel, le Perp (plan d’épargne retraite populaire) a été créé en 2003 par la loi Fillon portant sur la réforme des retraites. Dix ans après son lancement, on en compte 2,18 millions pour 8,8 milliards d’euros d’encours (source FFSA-GEMA, fin 2012). Acces-sible à tous et facultatif, ce produit fonctionne comme une assurance-vie, avec des contrats monosupports et multisupports. Il est donc conseillé de bien sélectionner son fonds en euros et ses unités de compte. Sauf exception (invalidité, décès du conjoint ou du partenaire d’un Pacs, expiration de droits aux chômage...), l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite. Les versements peuvent être libres ou périodiques, sans limite de montant. Une fois à la retraite, l’épargne constituée sera versée pour au moins 80 % sous forme de rente viagère (avec une ré-version possible), 20% pouvant l’être en capital

soir » des retraites est, une fois de plus, repor-té à plus tard. Quelles sont alors les solutions envisagées ? François Hollande, président de la République, et son gouvernement ont d’of-fice écarté la piste d’un report de l’âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans en 2010 par le gouvernement Fillon. Une mesure jugée pour-tant nécessaire par 60 % des Français, indique la 11e enquête du Cercle des épargnants sur « les Français, l’épargne et la retraite » parue en jan-vier. Ce que souhaitent aussi les organisations patronales, mettant en avant l’accroissement de l’espérance de vie et l’évolution démogra-phique.

Le gouvernement va donc actionner d’autres leviers traditionnels. Ainsi, l’allonge-ment de la durée de cotisation est privilégié. Pour liquider une pension à taux plein, la durée de cotisation nécessaire, qui s’élèvera à 41 ans et trois trimestres en 2020, sera portée à 42 ans en 2023, 42 ans et un trimestre en 2026, 42 ans et demi en 2029, 42 ans et 9 mois en 2032 et 43 ans en 2035 pour les générations nées en 1973 et suivantes. Une mesure qui pénalise ceux qui rentrent tard sur le marché du travail. Cela ne suffira toutefois pas pour trouver les 7,6 mil-liards d’euros manquants d’ici 2020. D’autres pistes sont donc proposées. Si la hausse de la CSG est exclue, les cotisations des actifs et des entreprises augmenteront dans la même pro-portion et de façon mesurée. Ainsi, entre 2014 et 2017, l’accroissement sera de 0,3 point pour les deux parties. Et tous les régimes seront concernés. Pour rassurer le Medef, Jean-Marc Ayrault a précisé qu’il n’y aurait pas de hausse du coût du travail en 2014. Sans surprise, les re-

traités seront aussi mis à contribution. Si le gel ou la baisse de la revalorisation des pensions des retraités est écarté, les majorations de pen-sions de 10 % des retraités ayant élevé trois en-fants ou plus seront désormais soumises à l’im-pôt sur le revenu comme le reste des pensions. Ces mesures de redressement à court-moyen terme rapporteraient 7,3 milliards d’euros au régime général en 2020, selon Matignon.

Si le financement des retraites préoccupe les autorités, elle inquiète aussi 67 % des Fran-çais, révèle l’étude du Cercle des épargnants. Notamment sur le montant qu’ils toucheront des régimes obligatoires. Tout l’enjeu est de maintenir son niveau de vie une fois à la retraite, sachant qu’en France l’espérance de vie une fois retraité est en moyenne de 26 ans, soit autant d’année d’inactivité à financer. Les dernières études menées sur le devenir des re-traites montrent qu’un Français, en moyenne, considère que 57 % de ses revenus à la retraite proviendront de l’Etat. C’est optimiste car le taux de remplacement est plus proche de 50 %. Les Français devront donc compter sur eux-mêmes et sur leur épargne financière per-sonnelle pour se constituer un complément de revenus pour leurs vieux jours. Reste à sa-voir quels produits choisir puisque l’épargne retraite revêt diverses formes. Un exercice d’autant plus délicat que les Français, qui n’ont pas une grande culture financière, se plaignent d’un manque d’information sur leur situation future et les moyens de se préparer. Ainsi, 59 % ne se préparent pas suffisamment ou pas du tout pour vivre une retraite correcte. Une chose est sûre, il faut s’y prendre le plus tôt possible afin de lisser dans le temps la volatilité. Il appa-raît que l’âge limite moyen pour commencer à épargner est de 39 ans. La retraite est une

depuis 2010. Il est aussi possible de disposer du capital en cas de primo-accession à la propriété.

Les cotisations versées chaque année sont, pour chaque membre du foyer fiscal, déduc-tibles du revenu imposable dans la limite de 10 % des revenus professionnels de l’année n - 1 (net de cotisations sociales et de frais pro-fessionnels) eux-mêmes plafonnés à 8 Pass* de l’année n - 1 (soit 29 625 euros en 2013), avec un minimum de 10 % du Pass (3 703 euros). Ce plafond englobe les cotisations versées sur d’autres dispositifs comme le Préfon, un contrat Madelin ou un Perco. Si l’enveloppe fiscale n’a pas été totalement utilisée, elle est reportable sur les trois années suivantes. Et on peut utili-ser le disponible fiscal de son conjoint ou du partenaire d’un Pacs. Autre atout : en période de constitution, le Perp est exonéré de prélè-vements sociaux. Et, pour les plus fortunés, il existe des avantages fiscaux en phase d’épargne car les sommes accumulées sur un Perp ne sont pas prises en compte pour déterminer le patrimoine taxable et en phase de rente ils bé-néficient d’une exonération d’ISF sous réserve d’avoir cotisé pendant quinze ans. En contre-partie de ces avantages fiscaux, la rente servie par un Perp est imposée comme une pension de retraite et soumise aux contributions sociales à hauteur de 8,4 %.

Le contrat Madelin : fiscalement intéressant

Ce contrat, créé en 1994, est dédié aux travail-leurs non salariés (artisans, commerçants, gérants non salariés de sociétés, professions libérales), ainsi qu’aux conjoints collabora-teurs, soumis à l’impôt sur le bénéfice indus-triel et commercial (BIC) ou non commercial (BNC). Fin 2012, on dénombrait 1,08 million de « Madelin » pour 23,7 milliards d’euros d’encours (source FFSA-GEMA). En phase d’épargne, les cotisations sont préfixées et modulables dans une fourchette de 1 à 10 tous les ans. La sortie se fait en rente soumise au même régime fiscal que le Perp. L’offre est composée de contrats mono (un fonds en euros) ou multisupport (fonds en euros et unités de compte), sur le modèle de l’assurance-vie en gestion libre ou pilotée. Certains « Madelin » offrent une garantie de table de mortalité dès la souscription. Et, sauf exceptions (invalidité, liquidation judiciaire de son activité...), les fonds sont bloqués jusqu’à la liquidation du contrat. Avec le « Madelin », les cotisations sont déductibles des BIC ou BNC de l’année mais ne diminuent pas l’assiette des cotisations sociales. Si le bénéfice est inférieur à un Pass*, la déduction fiscale est de 10 % du Pass. S’il est supérieur, elle est de 10 % d’un Pass majorée de 15 % du revenu imposable dépassant un Pass dans la limite de 8 Pass, soit au maxi-mum 68 509 euros !

Le Perco : l’épargne salariale pour compléter sa retraite

Avec le Perco (plan d’épargne pour la re-traite collectif ), le salarié peut, avec l’aide de son employeur, se constituer un complément de retraite individuel dans un cadre collectif. Si l’entreprise emploie moins de 250 salariés, elle peut mettre en place un dispositif d’épargne salariale à travers un Perco. A noter que sa mise en place est conditionnée à l’existence préalable d’un PEE (plan d’épargne entre-prise). Aujourd’hui, 159 000 entreprises sont équipées d’un Perco, 1 250 000 salariés en ont un et cela représente 6,7 milliards d’encours (source AFG). Le Perco peut être alimenté par la participation, l’intéressement et des verse-ments volontaires (dans la limite de 25 % de la rémunération annuelle brute) dont des jours de congés non pris. L’entreprise peut abonder ces sommes dans la limite de 300 % des verse-ments et de 16 % du Pass*, soit 5 925 euros en 2013. Cette somme est déductible du bénéfice net imposable et exonérée de charges sociales, mais reste soumise à la CSG (7,5 %) et à la CRDS (0,5 %). L’épargne est placée sur des FCP et sicav dont la performance dépend de l’évolution des marchés. Au moment de partir à la retraite, le Perco peut être liquidé en capital – seules les plus-values sont soumises aux prélèvements sociaux (15,5 %) –, ou en rente dont la fiscalité dépend de celle des rentes à titres onéreux qui est fonction de l’âge du crédirentier au premier versement (voir page 3). T. S.

* Pass = Plafond annuel de la Sécurité sociale qui est de 37 032 euros en 2013

problématique de long terme. Or, on constate que les épargnants ont une préférence pour les produits court terme non directement dédiés à la retraite comme les livrets d’épargne, notam-ment défiscalisée (Livret A ou le livret de déve-loppement durable). Ou encore l’assurance vie qui reste une enveloppe fiscale et financière intéressante et ce, malgré des contrats en eu-ros peu attractifs en termes de rendement. L’immobilier fait aussi partie des placements privilégiés des Français. Il est vrai qu’être pro-priétaire une fois retraité à un côté rassurant. Cette solution est toutefois partielle car peu de résidences principales sont adaptées pour le 4e âge.

Mais tout cela reste insuffisant pour finan-cer sa retraite. Les professionnels conseillent d’allouer une part de l’épargne sur des produits par capitali-sation spécifiques à la retraite. Pour cela, les particuliers ont à leur disposition des solutions individuelles comme le Perp (plan d’épargne retraite popu-laire) ou le contrat Madelin réservé aux travailleurs non salariés (indépendants, pro-fessions libérales...) (lire ci-contre). S’ajoute une offre de produits collectifs, c’est-à-dire souscrite dans le cadre de l’en-treprise, proposée à travers l’épargne salariale comme le Perco (plan d’épargne pour la retraite collectif ) (lire ci-contre). Ces produits peinent encore à franchement s’imposer : produits « tunnels » (argent bloqué jusqu’à la retraite), sortie quasi exclusivement en rente (Perp, « Madelin »). De plus, l’épargne est en partie placée sur les marchés financiers ce qui présente un risque de perte en capital. Mais à ce jour, ces supports sont incontournables pour se constituer un complément de retraite.

59 % des Français ne se préparent pas suffisamment ou pas du tout pour avoir une retraite correcte, selon un récent sondage

Des produits spécifiques pour financer sa retraite

Perp, « Madelin », Perco : trois contrats pour envisager plus sereinement l’avenir, chacun avec ses avantages spécifiques

Solutions d’épargneQu’elle soit accessible à tous, réservée aux indépendants ou souscrite dans le cadre d’entreprise, l’épargne financière indivi-duelle est indispensable pour dégager un complément de revenu une fois retraité. Les avantages fiscaux que procurent les produits de retraite sont des éléments convaincants pour les ménages les plus imposés.Solde financier

tous régimesconfondusEn milliards d’euros(avant la réforme Ayrault)

SOURCE: COR

2030

-13,2

-20,2 à -21,9

-17,7 -20,2

2011 2014 2017 2020

-20,2 à -47,7

Dr

Patrimoine des ménages En milliards d’euros

Actifs non financiers

20122006 2004

Assurances

Titres Liquidités

0

2000

4000

6000

8000

10 000

12 000

7 707

10 072

11 457

SOURCE: BDF, INSEE

2010 2008

9 65910 874

« Epargner le plus tôt possible car tous les dix ans, l’effort d’épargne double »

Nicolas Deschamps est responsable de la Direction développement Retraite et Epargne d’AXA

Page 3: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

septembre 2013 Les cahiers de l’Opinion 3

Anticipationl Disposer d’un logement une fois inactif constitue l’une des principales préoccupations de nombreux futurs retraités. De fait, continuer à payer un loyer, voire un remboursement d’em-prunt, alors que les revenus baissent, peut lour-dement peser sur les finances une fois quitté le marché du travail. A l’inverse, la propriété per-met de recevoir une pension de retraite nette de toute charge, en dehors de celles du fonctionne-ment du logement.

Encore faut-il avoir anticipé son opération immobilière. Car rares sont les banques qui prêtent au-delà de 55 ans, ou alors à des taux dissuasifs. Aussi, est-il conseillé d’emprunter à l’approche de la quarantaine, d’autant plus que la durée moyenne des prêts est de 20 ans. Autre raison, plus conjoncturelle : les taux d’intérêt sont aujourd’hui bas, à 3,45 % en moyenne. Enfin, être propriétaire de sa résidence princi-pale offre la possibilité de la transmettre à ses enfants, soit de son vivant, soit en héritage.

Il existe aujourd’hui plusieurs dispositifs d’immobilier locatif. Que ce soit le Duflot, en vi-gueur depuis le 1er janvier 2013 en remplacement du Scellier, le Censi-Bouvard (encore disponible jusqu’au 31 décembre 2016), le Girardin ou le Malraux, tous proposent une réduction d’impôt allant de 11 % du prix d’achat pour le Censi-Bou-vard, à 18 % pour le Duflot ou même 30 % pour le Malraux. La contrepartie ? Louer son bien pendant une durée prédéterminée, à l’issue de laquelle l’acquéreur en prendra possession. Il pourra alors continuer à percevoir des loyers réguliers, décider d’y habiter, le transmettre à ses enfants ou tout simplement le vendre avec, à la clé, l’espoir d’une plus-value. Les loyers per-çus pendant la période de location sont taxés selon le régime du foncier, voire du microfon-cier s’ils sont inférieurs à 15 000 euros par an, et généreront un rendement annuel de 2 % à 3 % en moyenne selon le dispositif choisi.

Le statut de loueur en meublé non profes-sionnel (LMNP) est aussi une solution. Il permet d’investir dans des résidences de services (étu-diants, séniors, tourisme…) gérées et mises en location par un prestataire externe. L’avantage est qu’en déclarant les loyers dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), il est possible chaque année de déduire le mon-tant des charges supportées et donc de dégager une rente nette d’impôt. Aussi, ce statut offre-t-il des revenus supplémentaires et permet-il de profiter d’autres niches fiscales (limitées à 10 000 euros), le statut LMNP n’entrant pas dans leurs calculs. Marianne Lagrange

RentePour maintenir son niveau de vie, amélio-rer sa retraite, financer une dépendance, la mise en vente de sa résidence en échange du versement d’une rente à vie par l’acqué-reur peut être une solution intéressante. C’est aussi un outil de solidarité intra-gé-nérationnel.

l Avec environ 10 000 transactions par an en France, soit moins de 2 % des ventes totales, le viager immobilier reste encore un marché de niche, l’offre ayant du mal à rencontrer la demande. Mais face à la problématique du fi-nancement des retraites et de la dépendance, Dominique Charrier, directeur de l’Institut national du viager, estime que « le viager im-mobilier devrait se développer dans les pro-chaines années, car c’est un outil patrimonial qui permet aux seniors de rendre liquide leur patrimoine immobilier ».

Le viager immobilier est une vente clas-sique finalisée par un acte notarié. Il convient donc de définir un prix de vente. Pour un via-ger libre, il correspond à la valeur vénale du bien. Pour un viager occupé (la majorité des transactions), il est égal à la valeur vénale ou marchande moins la valeur économique du droit d’usage et d’occupation. Sans que cela soit obligatoire, l’acheteur, appelé « débiren-tier », peut payer au vendeur – le « crédiren-tier » – une partie au comptant de la vente. C’est le « bouquet », égal à environ 30 % du prix du bien pour un viager occupé. Le solde sera converti en rente viagère mensuelle, dont le montant tiendra compte de l’âge et du sexe du vendeur afin de déterminer son espérance de vie. Elle est, en outre, indexée sur le coût de la vie et payée jusqu’au décès du ou des vendeurs et/ou du conjoint survivant si l’acte de vente mentionne la réversibilité de la rente. La répar-tition du paiement des charges et des taxes doit être contractualisée dans l’acte de vente. Ainsi, le vendeur s’acquittera, entre autres, de la taxe d’habitation tandis que la taxe foncière est à la charge de l’acheteur.

Si l’acquéreur sait ce qu’il va payer, il ne sait jamais pendant combien de temps. Car le viager, qui est un contrat de gré à gré, repose

sur un aléa : la durée de vie du crédiren-tier. L’exemple de Jeanne Calment, qui avait vendu son logement à son notaire, a de quoi freiner les amateurs de viager. Elle vécut plus longtemps que son malheureux acquéreur, puisqu’elle mourut à 122 ans, en tant que doyenne des Français ...

Stratégie patrimoniale. Pour le crédiren-tier, la rente lui permet d’améliorer son quoti-dien, de faire face à certaines dépenses (aide à domicile, soins...) et de bénéficier d’une re-traite complémentaire tout en restant chez lui jusqu’à son décès. Autre avantage : éviter aux enfants du vendeur de mettre la main au por-tefeuille pour financer le coût d’une maison médicalisée ou de la dépendance à domicile. Pour l’acquéreur, cela revient à effectuer un

placement financier sur un support immobi-lier. C’est aussi investir dans l’achat d’un bien dont le prix sera minoré d’une somme pouvant aller jusqu’à 50 % de la valeur vénale sans les contraintes de la location et de l’imposition des revenus fonciers. C’est enfin un moyen de se constituer un patrimoine immobilier sans recourir au crédit. Il est d’ailleurs impossible d’emprunter pour financer son viager, le crédit vendeur étant par essence d’une durée incon-nue.

Au décès du crédirentier, l’ investisseur pourra, soit toucher des revenus locatifs une fois la retraite venue, soit revendre le bien et empocher une plus-value. Ce dispositif peut aussi faire partie d’une stratégie patrimoniale pour anticiper la transmission du patr imoine. Le principe : acheter en viager un bien im-mobilier lorsque les enfants sont en bas âge et procéder à une donation au décès du vendeur. Ainsi, « le viager est comme un contrat de mariage entre deux générations en créant une solidarité réciproque : immédiate pour le vendeur et future pour l’acheteur », indique Dominique Charrier.

Pour acheter ou vendre en viager, l’inves-tisseur ou le vendeur s’adressent générale-ment à une agence spécialisée. Il est aussi pos-sible de faire du « viager mutualisé » en sous-crivant à des parts de fonds à travers des SCPI ou des SICAV. Les fonds achètent en viager plu-sieurs biens ce qui mutualise le caractère aléatoire de la durée de paiement de la rente. Mais l’acquéreur n’habitera jamais l’apparte-ment ou la maison car il ne détiendra qu’une partie du portefeuille immobilier. Sur le plan fiscal, s’il s’agit de la vente d’une résidence principale, le bouquet n’est pas imposable et peut faire l’objet de donation. La rente viagère bénéficie d’un abattement qui est fonction de l’âge du crédirentier à la date de la vente du bien (voir tableau). Quant au débirentier, il est fiscalement sécurisé, son placement ne bénéfi-ciant d’aucun avantage fiscal susceptible d’être raboté dans le futur. M.L.

Le viager immobilier, un contrat appelé à se développer

Cet outil astucieux permet aux séniors de « rendre liquide » leur patrimoine immobilier. Pour l’acquéreur, l’investissement, certes aléatoire selon la durée de vie du vendeur, est fiscalement sécurisé

Pouvez-vous dresser un panorama du marché de l’épargne en France ?

C’est un marché très porteur car les Français sont parmi les plus gros épargnants d’Europe avec un taux d’épargne de l’ordre de 16 % du revenu disponible brut. De plus, c’est un marché stable, peu cyclique car quand l’économie se porte bien, les Français ont tendance à augmenter leur épargne, et quand l’économie ralentit, ce taux reste assez stable. Au 30 mai 2013, la collecte était de 24,6 milliards d’euros, en hausse de 30 % par rapport à la fin mai 2012. Les grands gagnants sont les livrets d’épargne bancaire, notamment les livrets d’épargne réglementés comme le livret A ou le LDD (livret de développement durable), puisqu’ils ont capté les trois quarts de cette collecte depuis le début de l’année, soit 18,6 milliards d’euros. Le solde, soit 6 milliards d’euros, s’est porté sur l’assurance vie.

L’horizon semble s’éclaircir pour l’assurance vie. Comment la voyez-vous évoluer ?

La collecte reste fragile. La baisse des taux va se poursuivre, pénalisant le rendement des fonds en euros. D’où la nécessité de diversifier ses placements pour chercher de la perfor-mance. Nous renforçons notre gamme de place-ments dans ce sens. En 2012, nous avons lancé des produits structurés et AXA Selectiv’Immo, le plus important OPCI grand public éligible dans

nos contrats d’assurance vie et aux contrats retraite Perp et Madelin. La diversification, c’est aussi donner accès aux gestions flexibles car une gestion statique des unités de compte n’est plus adéquate. Depuis décembre 2012, nous propo-sons AXA Sélection Carmignac Convictions. Ce fonds de fonds dédié donne accès à l’ensemble de l’univers des fonds Carmignac et s’ajoute à AXA Sélection Flexible (gestion déléguée à Roth-

schild & Cie Gestion). La gestion sous mandat qui démontre toute sa pertinence puisqu’elle affiche une performance supérieure à 7 % en 2012. Enfin, nous continuons à faire profiter nos clients du Bonus Euro+.

Et en matière de retraite ?Notre priorité cette année est de mettre

l’accent sur la préparation de la retraite de nos clients. Les épargnes de précaution classique (livret A, Livret Développement Durable…) ne permettent pas de répondre aux probléma-tiques long terme des ménages.

Les Français ont intérêt à anticiper leurs be-soins financiers à moyen et long terme : il s’agit de se prémunir contre les aléas de la vie, d’anti-

ciper les dépenses significatives auxquelles ils devront faire face (par exemple accession à la propriété, nouvelle personne à charge, etc), et de se préparer à la constitution de compléments de retraite pour soutenir leurs besoins en fin d’activité professionnelle, dans un contexte de diminution anticipée des taux de remplacement des régimes obligatoires.

Pour répondre à ces besoins, ils doivent ini-tier très tôt dans leur cycle de vie la constitution d’une épargne longue.

Depuis le début de l’année, les produits retraite comme le contrat Perp et Madelin af-fichent un taux de croissance de 40 %. Ce sont deux enveloppes qui représentent de nombreux avantages, notamment fis-caux. En effet, ces produits d’épargne longue permettent non seulement de constituer un complément de retraite mais aussi de réduire l’impôt sur le revenu.

De plus, durant la phase d’épargne, les versements ne rentrent pas dans le calcul de l’as-siette de l’ISF. Et ce, sans faire partie des niches fiscales, qui rappelons-le, sont plafonnées à 10 000 euros !

Les clients ont bien conscience que pour financer leurs vieux jours, ils doivent épargner dès maintenant.

DR

Marché du viager

SOURCE : VIAGER-RENTABLE.COM

Maison Appartement

Divers 1 %

Gironde

Pyrénées

Rhône

Types de bien immobilier en viager

56 % 43 %

Côte d’Azur4%

2%

13 %

27 %

Ile de France

4%

Fiscalité des rentes viagères

Fraction de la rente imposable en fonction de l’âge du crédirentier.

Jusqu’à 49 ans inclus : 70 %

Jusqu’à 59 ans inclus : 50 %

Jusqu’à 69 ans inclus : 40 %

A partir de 70 ans : 30 %

SouRce : coDe généRalDeS împotS

« Nous renforçons notre gamme pour diversifier les placements de nos clients »

Olivier Mariée est directeur du Pôle Epargne chez AxA France

La pierre pour financer sa retraite

« Les Français ont intérêt à anticiper leurs besoins finan-ciers à moyen et long terme »

Page 4: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

Cotisations (affaires directes) par type de contrat En milliards d’euros

0

20

40

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80

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120

140

160

2003 2004 2005 2006 20112008 2009 20102007 20120

20

40

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100

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Cotisations (affaires directes) par type de support En milliards d’euros

2003 2004 2005 2006 20112008 2009 20102007 2012

Contrats à adhésion individuelle

Contrats collectifs

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110

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130

10

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50

70

100

90

0

Supports euros

Supports unités de compte

SOURCE: FFSA-GEMA

15%

25%

13% 15%

85%

75%

87%

85%

+ 8 %

+ 14 %

+ 15 %

+ 16 % - 2 %

- 11 %

+ 13 %+ 4 %

- 14 %

- 9 %

4 Les cahiers de l’Opinion septembre 2013

son contrat d’assurance-vie sur Internet. Enfin, le client peut déléguer la gestion de son contrat à des professionnels. Ces derniers s’occupent de la sélection et de l’allocation entre les dif-férentes classes d’actifs en fonction du profil de l’investisseur. Mais s’il existe de nombreux comparateurs en ligne sur les frais ou les per-formances des contrats, aucun ne porte encore sur la qualité de la gestion déléguée. De même, il est possible de souscrire un contrat en ligne via un conseiller en gestion de patrimoine et ainsi bénéficier des conseils d’un profession-nel. L’offre de contrat d’assurance-vie sur Inter-net se rapproche donc de l’offre traditionnelle. Davantage de conseil, de personnalisation per-mettront, entre autres, à ce marché de se déve-lopper.

M.L.

Produit starMême si elle n’y est pas à l’origine destinée, sa souplesse, sa diversité et sa fiscalité avan-tageuse font du « placement préféré » des Français une solution de premier choix pour se constituer un revenu complémen-taire une fois la retraite venue.

l C’est paradoxal, mais pour financer leur re-traite, les Français privilégient les produits tra-ditionnels non dédiés. Parmi eux, l’assurance-vie. La onzième enquête du Cercle des épar-gnants sur « Les Français, l’épargne et la retraite », parue en janvier 2013, indique que 43 % des sondés mentionnent l’assurance-vie comme ou-til pour préparer sa retraite. Epargnée par la ré-forme fiscale, « le couteau suisse de l’épargne »

entre 20 % à 30 % de ses actifs. A noter que les plus-values générées par les arbitrages entre UC ne sont pas imposées quand elles sont capi-talisées. Par ailleurs, ces contrats en UC pro-posent toute une série d’options financières (« stop loss », mandats d’arbitrage, sécurisation des plus-values…).

A la différence des produits dits « tunnels », les versements ponctuels ou programmés ne sont pas bloqués. Les épargnants peuvent dis-poser à tout moment de leur argent pour faire face aux aléas. Ce qui est contradictoire avec

un horizon de placement à long terme. Mais la fiscalité des rachats varie en fonction de l’ancienneté du contrat. Pour une fiscalité optimale, mieux vaut effectuer des retraits au-delà de huit ans (voir tableau).

Une fo i s à la ret ra i te , l’épargne peut être totalement récupérée sous forme de capi-tal. Après huit ans de déten-tion du contrat, les revenus sont exonérés dans la limite de 4 600 euros pour une per-sonne seule (9 200 euros pour un couple marié ou pacsé), et taxés à 7,5 % au-delà. S’y ajoutent les 15,5 % de prélè-vements sociaux prélevés le 31 décembre de chaque année sur les intérêts des fonds en euros, ainsi qu’à chaque retrait effectué en cours d’année. Si vous optez pour des retraits programmés, la fiscalité appli-quée est la même que pour un rachat total. A la différence près que le capital non retiré

continue de générer des intérêts avec un abat-tement valable tous les ans. Il est donc conseil-lé de programmer ses retraits en début d’an-née pour bénéficier du taux du fonds en euros de l’année précédente. Enfin, la sortie en rente viagère est possible. L’assiette imposable est dégressive en fonction de l’âge du crédirentier (voir barème page 3). L’argent non perçu fruc-tifie pendant ce temps. Toutefois, il faut faire attention aux frais de gestion des rentes, qui peuvent représenter 3 % des rentes versées.

En matière de transmission, l’assurance-vie permet de transmettre un patrimoine, au bénéficiaire de son choix, dans des condi-tions fiscales avantageuses. Ainsi, les sommes correspondant à des primes versées sur un

contrat par le défunt avant l’âge de 70 ans et avant le 13 octobre 1998 sont exonérées de droits. Après cette date, les primes versées par le défunt avant l’âge de 70 ans sont soumises à un prélèvement de 20 % après application d’un abattement de 152 500 euros par bénéfi-ciaire tous contrats confondus (25 % au-delà de 902 832 euros de capital). Enfin, les primes versées par le défunt après l’âge de 70 ans sont soumises aux droits de succession après un abattement de 30 500 euros global et unique quelque soit le nombre de contrats ouverts et le nombre de bénéficiaires. Les intérêts accu-mulés sur l’assurance-vie sont exonérés.

représente une des meilleures enveloppes fis-cales et financières pour se constituer un com-plément de revenu une fois à la retraite.

La performance des fonds en euros s’ef-frite. Le fonds en euros constitue le support de base du contrat d’assurance-vie. Ces avan-tages sont multiples : le capital est garanti, les intérêts crédités chaque année définitivement acquis. Mais depuis quelques années, la baisse des emprunts d’Etat pèse sur le rendement de ces fonds qui s’effrite. Il est passé de 4,5 % en moyenne en 2003 à 2,9 % de rendement net de frais de gestion en 2012. Et la tendance est à la baisse. Une fois les prélèvements sociaux de 15,5 % appliqués et l’inflation prise en compte, la performance nette finale est très faible.

Pour dynamiser les rendements de son contrat d’assurance-vie, les compagnies

d’assurance conseillent de diversifier ses pla-cements en investissant, à côté du fonds en euros, une partie de ses avoirs sur des unités de comptes (UC), puisque l’horizon de pla-cement est long. C’est d’ailleurs ce que per-mettent les contrats d’assurance-vie multisup-ports en UC. Les UC couvrent l’ensemble des classes d’actifs et donnent accès à des produits au profil de rendement et de risque variés : fonds actions, obligataires, monétaires, pro-filés ou flexibles. Une offre complétée, depuis quelque temps, par des produits immobiliers (SCI, SCPI, OPCI), ce qui est pertinent pour un investissement de long terme. Mais attention, les UC sont soumises aux variations des mar-chés financiers, à la hausse comme à la baisse. Un risque de perte en capital est donc possible. La part allouée aux UC est fonction de votre profil de risque. Il est recommandé d’y placer

Les unités de compte sont soumises aux variations des marchés. Un risque de perte en capital est donc possible

L’assurance-vie, le placement incontournable pour préparer sa retraite

Celle que l’on surnomme « le couteau suisse de l’épargne » n’a pas usurpé sa réputation. Même si sa fiscalité avantageuse pourrait être revue, elle reste une valeur sûre

l A leur apparition au début des années 2000, les précurseurs en la matière de contrats en ligne ont joué la carte de frais bas, de taux at-tractifs et d’une palette très large de supports en unités de compte (UC). Mais ces produits présentent l’inconvénient majeur de ne pas offrir de services annexes, la gestion du contrat étant réalisée par le porteur lui-même, notam-ment dans les arbitrages entre fonds en euros ou UC. Principalement réservés aux initiés, les contrats en ligne peinent donc à s’imposer, et représentent environ 2 % du marché.

Depuis, les « pure players » Internet et les assureurs traditionnels se font concurrence et innovent en développant davantage de ser-vices. Désormais, les sites proposent de mettre en place un plan de versements de sa cotisa-tion, soit en une fois, soit de manière régu-

l Dans son rapport préliminaire au projet de loi de finances pour 2014, Christian Eckert, le rapporteur PS du budget à l’Assemblée natio-nale, plaide pour une évolution de l’imposition des contrats d’assurance-vie les plus impor-tants, qui permettent « aux contribuables les plus fortunés d’échapper au droit commun de l’impôt et, plus particulièrement, de l’impôt sur les successions ». Par ailleurs, il estime que cette fiscalité avantageuse confère une « distorsion » qui réduit les investissements favorables aux entreprises et à la construction.

Lors d’une succession, un bénéficiaire peut recevoir 152 500 euros de capital décès sur un ou plusieurs contrats souscrits par le défunt en franchise d’impôt et être imposé à 20 % de 152 500 euros à 1 055 338 euros, puis 25 % au-delà. C’est inférieur aux taux appliqués aux droits de succession en ligne directe qui peuvent atteindre 45 %, après un abattement de 100 000 euros. Christian Eckert suggère donc d’abaisser l’abattement – on parle de 100 000 euros – dont bénéficie l’assurance-vie.

lière ou comme le souhaite l’investisseur. Il est même possible de réaliser des reversements en ligne, c’est-à-dire d’alimenter son contrat direc-tement, via le site du promoteur.

Comparer les qualités de la gestion déléguée. Liberté et simplicité, deux mots qui se retrouvent dans le choix des supports avec, de surcroît, la proposition d’arbitrage de ges-tion. Ainsi, l’internaute peut choisir de réinves-tir dans son contrat en euros une partie de ses plus-values réalisées sur les UC, dans une limite haute déterminée. A l’inverse, des options de ventes (ou « stop loss ») en cas de baisse des marchés sont quasi-automatiquement propo-sées afin de sécuriser son contrat. Des options, certes payantes, disponibles sur presque tous les sites et qui permettent une gestion active de

Une idée déjà évoquée dans le rapport Ber-ger-Lefebvre sur l’épargne d’avril dernier, qui trouve « logique » que la taxation des sommes transmises aux bénéficiaires des contrats d’as-surance-vie après décès de leur titulaire soit réexaminée au vu des mesures de la loi de fi-nances rectificative de l’été 2012 pour renforcer l’équité de l’imposition des successions.

Un nouveau contrat « euro-croissance ». Un rapport qui préconise aussi de conforter la spécificité fiscale et sociale de l’assurance-vie, mais en incitant à des placements plus longs, davantage orientés vers le risque. Pour cela, un nouveau contrat « euro-croissance », proche des contrats euro-diversifiés, devrait être créé avec une garantie de capital à l’échéance. Sur le plan fiscal, les produits de versements de moins de 4 ans seraient systématiquement imposés au barème progressif de l’impôt sur le revenu, en cohérence avec la réforme fiscale des reve-nus du capital initiée par la loi de finances pour 2013. Quant à l’avantage fiscal de l’assurance-

vie (voir tableau ci-dessus), il serait réservé, au-delà d’un encours de 500 000 euros par ménage, aux contrats en unités de compte et aux contrats euro-croissance. Ces deux contrats devraient créer des compartiments en direction des PME, de l’investissement à impact social et du logement intermédiaire pour que les assu-rances vie de plus de 500 000 euros continuent de bénéficier de l’avantage fiscal.

L’objectif du rapport Berger-Lefebvre est de réorienter 100 milliards d’euros des 3 600 mil-liards d’euros d’épargne financière des Fran-çais, en quatre ans, vers le financement des entreprises, dont 25 % pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Mais les assureurs contribuent déjà fortement au financement de l’économie réelle et de la dette publique. Par ailleurs, les précédentes réformes ont souvent porté un coup à la collecte nette de l’assurance-vie qui, si elle est de nouveau posi-tive, reste encore fragile. Ces propositions se-ront débattues lors du projet de loi de finances 2014. Verdict dans quelques semaines.

Aujourd’hui, tout s’achète sur la Toile, y compris des contrats mono ou multisupports

Budget 2014 : l’imposition des contrats d’assurance-vie une nouvelle fois sur la sellette

Les acteurs

Le souscripteur souscrit le contrat et choisit les bénéficiaires en cas de décés de l’assuré. Il est

important de vérifier que le souscripteur est bien en

capacité de souscrire le contrat.

L’assuré est la personne sur laquelle repose le

risque : celui dont le décès déclenche le versement

du capital ou de la rente.

Le bénéficiaire. S’il est vivant, le souscripteur est

généralement le bénéfi-ciaire ; en cas de décès,

c’est celui qui a été désigné par le souscripteur.

L’organisme assureur est la personne morale

dont le rôle est de couvrir le risque et de verser les

prestations garanties si le risque se réalise.

Fiscalité de l’assurance vie

Ancienneté du contrat au moment du rachat

SOURCE: L’OPINION

Prélèvement forfaitaire

libératoire*

Abattement

< à 4 ans

Entre 4 et 8 ans

> à 8 ans

35 %

15 %

7,5 %

Aucun

Aucun

Personne seule :4 600 €Couple : 9 200€**

* Hors prélèvement sociaux de 15,5 % depuis le 1er juillet 2012

** Soumis à imposition commune

Page 5: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

www.axa.frAXA France Vie : Société Anonyme au capital de 487 725 073,50 € - 310 499 959 R.C.S. Nanterre • AXA Assurances Vie Mutuelle : Société d’Assurance Mutuelle sur la vie et de capitalisation à cotisations fixes. Siren 353 457 245. Sièges sociaux : 313 Terrasses de l’Arche - 92727 Nanterre Cedex. Entreprises régies par le code des assurances. AXA Banque : Société anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 69 467 904 3 - 542 016 993 RCS Créteil. Siège social : 203/205, rue Carnot 94138 Fontenay-sous-Bois Cedex. AXA Banque est intermédiaire en assurance pour le compte d’AXA France Vie et AXA France IARD - N° ORIAS 07 025 377.

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Page 6: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

6 Les cahiers de l’Opinion septembre 2013

l Pendant de nombreuses années, les fonds en euros ont représenté un placement gagnant pour tous les épargnants. Il est vrai qu’ils représentent encore 85 % des cotisa-tions des contrats d’assurance-vie, et ont cer-tains atouts à faire valoir. Le capital est garanti par l’assureur, et les intérêts crédités chaque année définitivement acquis. De plus, fisca-lement, il a été épargné par la loi de finances pour 2013 et a conservé tous ses avantages fis-caux (lire page 4).

Mais depuis plusieurs années, leur rende-ment moyen net de frais de gestion n’a cessé de diminuer, passant de 4,5 % en 2003 à 2,9 % en 2012. Une fois les 15,5 % de prélèvements sociaux actuellement en vigueur ponctionnés, il ne reste que 2,45 %. Principale raison de cette baisse : la chute des rendements obligataires, notamment des emprunts d’Etat de maturité longue (10 ans et plus) sur lesquels les capi-taux sont en grande partie investis. Le taux à 10 ans français est passé de 4,5 % il y a cinq ans à 2,48 %. Une remontée des taux longs n’étant pas envisagée, l’érosion de la performance des fonds en euros se poursuivra. Les profes-sionnels tablent pour 2013 sur un taux moyen compris entre 2,50 % et 2,60 % (2,11 % et 2,20 % après prélèvements sociaux). Comparées au Livret A, ces prévisions sont nettement supé-rieures car, depuis le 1er août, son taux de rémunération est de 1,25 %, contre 2,25 % en début d’année. Il s’agit d’un taux net d’impôt et de prélèvements sociaux, mais à peine au-dessus de l’inflation (0,9 % en juin).

Contrats nouvelle génération. Dans une recherche de sécurité, de liquidité de l’épargne (lire page 4 sur la fiscalité des rachats), ce sup-port garde toute sa place dans une allocation patrimoniale. Mais un changement de para-digme s’est produit. Le fonds en euros tradi-tionnel a vécu. Pour maintenir un taux de ren-dement correct, les compagnies d’assurance se sont adaptées et proposent des contrats dits de nouvelle génération. Elles ont diversifié l’al-location du fonds en euros avec des produits structurés ou en augmentant significative-ment la part des obligations d’entreprises bien notées, voire non notées, de l’immobilier (en direct ou via de la pierre papier), et celle des actions. L’allocation peut être plus volatile en

fonction des années. Mais l’es-sentiel est préservé : le capital et les intérêts crédités sont ga-rantis. En revanche, l’assureur ne s’engage pas à faire progres-ser l’épargne de manière régu-lière, à la différence des fonds en euros.

Enfin, pour inciter les assu-rés à diversifier davantage leurs placements sur des unités de compte (UC) (lire ci-contre), les compagnies d’assurance ont développé un mécanisme de

bonus. Le concept est simple : cela consiste à verser des rendements supérieurs sur le fonds en euros dès lors que l’épargnant place une partie de son capital sur des UC. AXA, l’une des compagnies pionnières en la matière, a pu ainsi servir en 2012 un rendement de 3,05 % à ses assurés qui avaient placé au minimum 25 % de leur épargne sur des UC. Et un taux bonifié à 3,5 % s’ils détenaient en plus un contrat d’as-surance-vie supérieur ou égal à 50 000 euros. Les contrats et les rémunérations se person-nalisent. Mais ce concept n’est pas sans risque. Les UC sont soumises aux fluctuations des mar-chés financiers, à la hausse comme à la baisse. Un risque de perte en capital est donc possible. Si c’était le cas, cela gommerait une partie, voire la totalité, du bonus. En revanche, si les UC progressent, les clients gagnent alors sur les deux tableaux : un fonds en euros mieux rémunéré et un gain sur les UC.

Les fonds en euros pour la sécurité

Les assureurs, AXA en tête, ont imaginé un système de bonus pour soutenir leur rendement

CapitalLa baisse des taux d’intérêt pénalise le ren-dement de ces produits, qui captent encore 85 % des cotisations des contrats d’assu-rance-vie. Les compagnies d’assurance adaptent leur offre en la personnalisant.

GestionEn complément du fonds en euros, la re-cherche de rendement sur long terme né-cessite d’investir une part de son épargne sur des unités de compte. Différentes solu-tions sont proposées par les assureurs pour faire rimer performance et sécurité.

l Si investir 100 % de son épargne sur un fonds en euros est un gage de sécurité, ça l’est de moins en moins en matière de rendement. L’environnement actuel de taux bas limite le potentiel de performance de ce support même si les assureurs s’emploient pour déli-vrer un rendement convenable (lire ci-contre). Dès lors, pour capter une potentielle perfor-mance des marchés financiers et dynamiser votre assurance-vie en optimisant le couple rendement/risque, la diversification apparaît comme une nécessité. En 2012, elle a permis aux clients d’AXA une valorisation de 4,55 % de leur épargne avec la « convention essentielle » et de 4,77 % avec la « convention précaution », disponibles dans leur contrat d’assurance-vie.

La diversification revêt plusieurs formes. Les assureurs peuvent proposer ponctuellement des supports adossés à des sous-jacents (actions, obligations...) offrant une garantie totale ou par-tielle de la valeur liquidative (VL) à l’échéance. Mais aussi des émissions d’obligations d’entre-prise servant un coupon capitalisé avec une garantie de récupérer sa VL à l’échéance, sauf en cas de défaut de l’émetteur. Ces produits ont connu un certains succès ces dernières années. Mais cela nécessite de mobiliser son épargne et aujourd’hui, l’environnement de taux bas rend difficile leur structuration.

Autre solution pour dynamiser son assu-rance-vie : les unités de compte (UC, parts de fonds commun de placement ou de Sicav) sur lesquelles Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Fact & Figures, conseille de placer « entre 20 % et 30 % de son épargne et le solde sur le fonds en euros ». Ce que permettent les contrats multisupports. Cette répartition est plutôt sécurisée car après huit à dix ans, on est sûr de récupérer son capital, même si la part des UC s’est effondrée. En 2012, elles ont rap-porté en moyenne 11,3 %.

Lisser la volatilité des marchés finan-ciers. Les UC donnent accès à une palette très large de sociétés de gestion et de classes d’ac-tifs au profil de risque et de rendement variés : actions (géographiques, sectorielles, de style), obligations (haut rendement, non notées...), fonds monétaires, immobilier, flexibles... Leur succès est toutefois mitigé puisqu’elles repré-sentaient, fin 2012, 15 % des cotisations (16,8 mil-liards d’euros) et 16 % des provisions mathéma-tiques (218,1 milliards d’euros). Il est vrai que les UC sont soumises aux fluctuations des marchés financiers, à la hausse comme à la baisse. Un risque de perte en capital n’est pas exclu. Car contrairement au fonds en euros, le capital et les plus-values ne sont pas garantis. Par ailleurs, « l’assurance-vie ne permet pas de déduire les moins-values à la différence d’un compte titres ou d’un PEA », rappelle Cyrille Chartier-Kastler.

Reste à réaliser leur sélection et leur alloca-tion. Avant de passer à l’acte, un bilan patrimo-nial est recommandé afin de définir quelle part y consacrer. Les plus initiés mixeront eux-mêmes les classes d’actifs, les devises... avec une corré-lation la plus faible possible afin de lisser la vola-tilité, les contre-performances possibles.

Les moins avertis se verront proposer dif-férentes options de pilotage, comme les fonds flexibles ou profilés (prudents, équilibrés ou dynamiques), dont la gestion sous contrainte peut handicaper. Mais aussi des conventions de gestion et des mandats de gestion. Les pre-mières mettent en place une diversification plus ou moins dynamique entre le fonds en euros et les UC correspondant au profil de l’assuré. Un profil qui peut être maintenu tout au long de la durée de vie du contrat grâce au réajustement automatique et périodique de l’épargne entre les UC et le support en euros. En cas de baisse des marchés financiers, ce réajustement entraîne un désinvestissement d’une partie de l’épargne pré-sente sur le fonds en euros vers les UC. Ce réajustement permet de réinvestir sur les supports en UC quand leur valeur est à la baisse et ainsi de profiter des rebonds potentiels des marchés. En cas de hausse, le réajustement a pour effet de sécuriser une partie des performances en désin-vestissant une partie de l’épargne présente sur les UC vers le support en euros. Dans le cadre d’un mandat sous gestion, l’épargnant délègue à des experts la gestion et les arbitrages entre les UC. Le gérant réalisera l’allocation en fonction de ses convictions, de l’environnement écono-mique et financier de façon transparente.

Enfin, des arbitrages automatiques per-mettent de sécuriser les gains sur les UC en les reportant sur le fonds en euros. Inversement, les gains du support en euros sont dynamisés en les investissant sur des UC. Et en cas de perte, des « stop loss » sont possibles.

Diversifier son contrat d’assurance-vie pour le dynamiser

Avec l’effritement des performances des fonds en euros, investir sur des unités de compte (UC) permet de redonner du lustre à son épargne. Divers profils de risque sont proposés

Quelle est votre approche du marché ?Depuis plusieurs années, les Français

sont focalisés sur le Livret A et les produits sans risque, à commencer par les fonds en euro. Le couple risque/rendement a pen-dant longtemps été oublié mais aujourd’hui il faut savoir reprendre du risque pour obtenir du rendement. Et les unités de compte (UC) sont le bon support pour cela car, contrairement aux idées reçues, elles ne portent pas uniquement sur des actions.

Dans ce contexte, quelles solutions envi-sagez-vous ?

Nous travaillons sur un triptyque. Tout d’abord, trouver la bonne enveloppe d’investissement, c’est-à-dire choisir entre assurance-vie, compte sur livret, compte à terme… Ensuite, avoir la bonne allocation d’actifs en ouvrant les UC à un univers plus large que les simples actions françaises. L’assurance-vie est une enveloppe très souple qui permet d’investir sur différentes classes d’actifs (obligations, matières pre-mières, immobilier, etc…) mais aussi dans différentes zones géographiques (Europe,

Etats-Unis, Asie…). Dernier point, sélection-ner le bon gérant.

Vous-même, vous sélectionnez des gérants. Quelles sont les solutions qui vous sont apportées ?

AXA Investissement managers (filiale de gestion d’actifs d’AXA) propose déjà une large palette de fonds mais afin de répondre au mieux à notre clientèle, nous travaillons en architecture ouverte avec une quinzaine de partenaires comme Rothschild & Cie, BlackRock, Fidelity, etc. Cela permet d’avoir des acteurs locaux et globaux, chacun ayant une spécialité. Le processus d’investissement de nos partenaires fait l’objet d’une diligence et d’un suivi sur le long terme. Une fois le gérant choisi, nous regardons les fonds et les styles de gestion. Car pour capturer de la performance, il faut aujourd’hui disposer de différents styles de gestion dans son portefeuille afin d’amortir les phases de marché.

Au final, quels services mettez-vous en avant auprès de vos clients ?

Nous proposons une « convention » dans laquelle nous offrons un package au client. Ce dernier n’a rien à faire à part définir sa répartition entre UC et fonds en euro. La convention lui donne accès à un fonds flexible qui permet d’amortir les mouvements de marché avec en plus un rebalancement régulier de ses plus values vers le fonds en euro, maintenant en permanence la répartition entre UC et euro. Enfin, nous proposons la gestion sous mandat, permettant un choix de profil d’investissement avec la possibilité de suivre son porte-feuille et les fonds qui le composent, au jour le jour, avec des conseils d’investissements adéquats.

Propos recueillis par M. L.

« Il faut disposer de différents styles de gestion dans son portefeuille afin d’amortir les phases de marché »

DR

16,8milliards d’€Cotisations en 2012 : 16,8 milliards d’euros (dont 15% en euros+UC).

Prestations en 2012 : 15,4 milliards d’euros(dont 13% en euros+UC).

Collecte nette : 1,3 milliard

2,1%C’est le rendement moyen

net de frais de gestion en 2012. En 2011, le taux moyen servi était de 3%. C’est la douzième année

consécutive de baisse des rendements. On est très

loin des 5,3% servis en 2001.

Rendement(1) des supports euros

0 %

SOURCE: FFSA-GEMA

Performance des supports unités de compte

(1) net de chargements de gestion et brut de prélèvements sociaux

1 %

2 %

3 %

4 %

5 %

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7 %

0 %

+5 %

+10 %

+15 %

+20 %

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-10 %

-5 %

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-25 %

-30 %2003 2004 2005 2006 20112009 20102007 20122003 2004 2005 2006 20112008 2009 20102007 2012

4,5 % 4,4 % 4,2 % 4,1 % 4,1 % 4 % 3,6 %3,4 %

3 % 2,9 %

2,1 % 2,1 % 1,8 % 1,6 % 1,5 %

2,8 %

0,1 %

1,5 %2,1 % 2 %

Rendement des supports euros

Inflation (taux d’évolution) + 8,4 %

+ 14,4 %

+ 8,8 %

+ 1,5 %

+ 14,4 %

+ 5,2 %

- 7 %

+ 11,3 %

- 22,3 %

2008

+ 6,4 %

Jean-Damien Létoquart est Responsablede la Direction Offres et Investissement

Page 7: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

septembre 2013 Les cahiers de l’Opinion 7

ProlongationsDepuis que la loi a assoupli le cadre du cu-mul emploi retraite et sous l’effet de la crise, les retraités sont plus nombreux à pour-suivre leur activité professionnelle pour des raisons exclusivement financières. Cumul intégral ou limité, retraite progressive : ces trois régimes forment un dispositif à la carte encore mal connu.

Expatriation

Maroc, Espagne, Madagascar, Thaïlande... Le nouvel horizon des retraités françaisl Vrai phénomène de société provoqué par la crise et encouragé par les faibles revalorisations des pensions, l’expatria-tion des retraités Français ne cesse de progresser. Ils seraient près d’un million à s’être établis hors de France. Demain, ils seront plus nombreux encore. Selon les consulats, l’expatriation, toutes catégories de population, progresse de 4 % par an.

Ces nouveaux seniors, qui peuvent percevoir leur pension de retraite partout à la seule condition de fournir à leur caisse un justificatif d’existence, quittent définitivement la France et son coût de la vie, troquant appartement citadin contre pavillon de résidence balnéaire enso-leillée au-delà des frontières françaises, voire européennes. A la quête d’un climat plus favorable, mais aussi d’un meilleur pouvoir d’achat, ils privilégient le sud. Au sein de l’Union européenne (UE), l’Es-pagne et le Portugal offrent couverture sociale, proximité géographique et pas de risque de change. Avec la crise, l’inves-tissement immobilier y est facilité. Si le Maroc et la Tunisie étaient jusqu’alors les destinations préférées des Français, la situation a changé suite à la révolution du Jasmin en Tunisie. Logement, emploi à domicile, essence, loisirs, tout y est plus accessible. Des destinations plus lointaines émergent comme l’île Maurice, Madagascar, ou l’Asie du Sud-Est, dont la Thaïlande. L’éloignement semble réduit par la multiplication des vols low cost et de nouvelles télécommunications.

Dumping fiscal à destination des seniors. Tirant profit de cette migration, le marché se structure et voit fleurir des programmes immobiliers et autres résidences médicalisées aux standards européens. L’offre devient même fiscale, comme au Maroc, véritable pays de cocagne pour le retraité français, qui y bénéficie d’un abattement de 40  % sur sa pension, puis d’une réduction

d’impôt de 80 %. La Tunisie et le Sénégal prévoient un abattement de 80  % sur les pensions de retraite étrangères transfé-rées sur place. Ces régimes très attractifs ont inspiré le Portugal qui, depuis août 2012, réserve aux retraités fortunés une exonération totale d’impôt sur le revenu de dix ans. Ce régime dit de « résident non habituel », validé par la Commission européenne, pose la question de la concurrence fiscale au sein de l’Union européenne. Quel sera le prochain Etat à draguer les seniors dont les pensions sont versées par la France sans contre-partie fiscale ? Autres exclus de cette surenchère fiscale : les retraités de la fonction publique, dont les pensions restent taxables en France.

Précautions avant le départ. Dans tous les cas, l’exil ne rompt pas complè-tement le lien fiscal avec la France. L’ISF reste dû sur les biens immobiliers situés en France. S’il ne peut plus percevoir l’allocation de solidarité aux personnes âgées, ni détenir de livret de développe-ment durable, l’exilé n’est en revanche plus obligé de clôturer son PEA. Quant à l’assurance-santé, poste croissant avec l’âge, son coût doit être anticipé selon la destination, surtout si les prestations publiques ne sont pas satisfaisantes. Au sein de l’UE, le rattachement à la sécurité sociale locale est automatique, et, dans les pays tiers, il dépend là encore de l’existence de conventions avec la France. A défaut, l’expatrié peut adhérer à la Caisse des Français de l’étranger (CFE), notamment pour les risques santé maladie, vieillesse, invalidité. Enfin, devenir résident d’un pays, c’est parfois aussi se soumettre à son régime matri-monial, ce qui produit des conséquences patrimoniales en cas de divorce et de décès. La consultation avec un notaire s’impose avant de partir.

Annabelle Pando

l La responsabilité d’entreprise est l’un des prin-cipaux axes du développement des sociétés de-puis plusieurs années. Si cela consiste à instaurer des normes de gouvernance, cela va plus loin en donnant une dimension plus humaine à la ges-tion de l’entreprise. L’engagement vis-à-vis des

l Pensions peu revalorisées, fiscalité à la hausse… maintenir son pouvoir d’achat au moment de la retraite impose parfois de re-prendre du service. Depuis le 1er janvier 2009, les retraités relevant du régime général mais aussi ceux des salariés, professions libérales, fonctionnaires, etc, peuvent occuper un em-ploi sans perdre les acquis de leur retraite.

Sous l’effet de ce nouveau cadre juridique simplifié, les retraités au travail sont deux fois plus nombreux qu’en 2006. Selon l’Insee, 7 % des retraités âgés de 60 à 69 ans ayant tra-vaillé après 50 ans occupaient un emploi en 2012 (1). La crise est passée par là, en témoigne les motivations exprimées. La moitié de ces retraités déclarent travailler principalement parce que leur retraite « ne suffit pas pour vivre aujourd’hui », 7 % car « cela leur permet de cotiser plus pour améliorer leur retraite de demain », 1 % pour ces deux raisons et 43 % pour des raisons financières.

Le cumul emploi-retraite concerne un peu plus souvent les hommes, les personnes se déclarant en bonne santé et les cadres et diplô-més du supérieur. Sans surprise, les emplois non salariés, notamment commerçants et professions libérales y sont surreprésentées. Dernière indication, les retraités salariés oc-cupent très souvent ce dernier à temps partiel (72 % des retraités contre 20 % des actifs non retraités).

Les actifs plus jeunes affichent déjà leur intention. « Parmi des personnes de 50 à 59 ans qui occupent un emploi, 19 % d’entre eux envisagent de travailler pendant leur retraite dont plus de la moitié pour des raisons finan-cières », indique l’Insee.

Plusieurs voies sont possibles pour amé-liorer ses revenus pendant la retraite, depuis que la loi de financement de la Sécurité sociale

pour 2009 a simplifié et libéralisé les régimes. Le dispositif le plus connu par les candidats est le cumul des pensions de retraite et d’un revenu d’activité professionnelle. Cette possi-bilité est ouverte aux personnes qui ont obte-nu leurs retraites de base et complémentaire, c’est-à-dire avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite et réuni le nombre de trimestres nécessaires, ou avoir atteint l’âge pour un taux plein automatique.

Si le retraité peut poursuivre dans l’entre-prise qui l’employait, cette collaboration doit se faire sur la base d’un nouveau contrat de travail. Terme du précédent contrat, départ à la retraite et nouveau contrat peuvent se succéder dans un délai très court tant que la chronologie est respectée. La loi prévoit que certaines activités (artistes, auxiliaires de vie, activités juridictionnelles) peuvent être pour-suivies sans marquer cette rupture. Confor-mément à la logique de la répartition, les re-venus professionnels cotiseront mais n’ouvri-ront pas de nouveaux droits pour la retraite déjà liquidée.

Les personnes qui ne peuvent prétendre au cumul total ont droit à un cumul limité dans son montant. Le total du revenu d’activité et des retraites salariées ne doit en effet pas dé-passer la moyenne des trois derniers salaires, faute de quoi, la pension pourrait se trouver suspendue le temps de la période d’activité. De plus, en cas de cumul limité, un délai de six mois doit séparer la date de prise de retraite et le nouvel emploi.

Enfin, le troisième dispositif est la retraite progressive. Méconnue des seniors, elle per-met pourtant de sortir de la vie active en dou-ceur et d’améliorer le niveau de sa pension. Décidée en cours d’activité, elle consiste à réduire son activité professionnelle et de bénéficier d’une fraction de sa retraite. Les

salariés, des clients et des fournisseurs, mais aussi de la société au sens large, fait partie des grands enjeux de demain..

S’investir dans des actions de mécénat

Il s’agit d’aller au-delà de leur simple activité économique, pour contribuer au développement plus juste de la société. En soutenant des associa-tions, des structures culturelles ou encore des Instituts de recherche, les entreprises s’engagent dans du mécénat dit solidaire, culturel, scien-tifique…La création du Fonds AXA illustre par exemple la volonté d’AXA de soutenir la recherche scientifique. Mais les entreprises peuvent aussi agir en lien avec leur propre activité. A l’initia-tive des assureurs par exemple, des campagnes de sensibilisation aux risques du quotidien ou encore des fonds d’entraides aux assurés en situa-tion humaine et financière difficile sont lancés. Mais l’engagement philanthropique, c’est aussi l’implication des salariés aux actions de mécénat menées par leurs employeurs. Les collaborateurs n’hésitent pas à prendre sur leur temps libre pour travailler bénévolement auprès d’associations soutenues par leurs employeurs. Chez AXA, l’as-sociation AXA Atout Cœur créée en 1991 permet aux collaborateurs, réseaux commerciaux, re-traités… de s’engager dans des actions concrètes contre toutes les formes d’exclusion, notamment. Un bon moyen pour l’entreprise de conforter son engagement et de s’initier à l’empreinte sociétale.

Travailler sur l’offre commerciale et les ressources humaines

Les entreprises peuvent aussi travailler sur leur politique commerciale en mettant en place des produits à visée responsable. A destination des jeunes, des populations fragilisées ou simple-ment des particuliers et entreprises, les gammes de produits s’enrichissent de garanties novatrices. Elles peuvent ainsi agir via l’investissement socia-lement responsable (ISR) qui consiste à privilé-gier, dans les placements, des entreprises ayant des engagements forts à dimension environne-mentale, sociétale et de gouvernance. Répondant aux préoccupations croissantes des Français, les compagnies d’assurance sont nombreuses à avoir lancé des contrats d’assurance vie proposant des fonds ISR labélisés par Novethic. Mais l’ISR est surtout présent dans les produits d’épargne sala-riale, les entreprises ayant l’obligation d’avoir au moins un produit de ce type dans leur offre. Dans ce domaine, les compagnies d’assurance sont en pointe. Ainsi toute la gamme AXA Génération d’AXA est investie en ISR. La politique RH est, par ailleurs, un autre moyen d’imprimer un coté responsable auprès des salariés. Elle implique l’égalité homme-femme, l’équité entre les colla-borateurs, notamment au niveau salarial. Mais également de promouvoir la diversité, véritable source de valeur, en recrutant par exemple des personnes handicapées. Cela permet d’amélio-rer les échanges et la compétitivité des salariés. Enfin, le bien-être des employés représente aussi une part importante des politiques RH respon-sables. Conscient qu’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée est essentiel pour une meilleure performance des salariés, le comi-té de direction d’AXA a signé une charte « Mieux travailler ensemble » mettant en place des codes de vie commune dans l’entreprise mais aussi des accords de télétravail pour leurs salariés.

Agir pour l’environnement

Mais le biais sociétal au sein d’une entreprise passe aussi par la maîtrise de son environne-ment. Réduire sa consommation d’énergie, de papier, d’eau, ses émissions de CO2 et une bonne gestion des déchets font l’objet d’analyses et de reporting. Ces publications permettent de collec-ter et de suivre les évolutions de consommation environnementale des entreprises et d’adapter les politiques de sensibilisation internes aux « écogestes ». La politique environnementale peut aller encore plus loin en s’appliquant aux four-nisseurs. Que ce soit l’achat de papier ou la sélec-tion de prestataires de services, les entreprises responsables privilégieront et encourageront les sociétés partageant les mêmes valeurs. La respon-sabilité sociétale de l’entreprise recouvre ainsi de multiples formes, principes que les entreprises responsables, quel que soit le secteur d’activité, prennent de plus en plus en compte dans leurs stratégies globales. Pour en mesurer la portée et l’efficacité, elle fait d’ailleurs l’objet d’un rapport spécifique aux côtés du rapport annuel. M.L.

candidats doivent avoir l’âge légal de départ à la retraite, justifier de 150 trimestres et exercer une activité qui ne doit pas dépassée 80 % de la durée du travail dans l’entreprise. Sur le plan financier, cette solution présente l’intérêt d’améliorer le montant des pensions puisque la retraite entière tiendra compte des trimestres effectués dans ce cadre et qui béné-ficient d’une surcote de 5 % par an.

Gageons que la réforme à venir ne limitera l’intérêt de ces différents dispositifs, sur les-quels les futurs retraités comptent déjà.

Annabelle Pando

(1) Insee Premièren°1449, juin 2013

Les revenus professionnels cotiseront mais n’ouvriront pas de nouveaux droits pour la retraite déjà liquidée

Poursuivre une activité pendant la retraite

La responsabilité d’entreprise, une stratégie d’avenir

Pour maintenir leur pouvoir d’achat, certains retraités ont fait le choix de prolonger leur vie professionnelle

L’assureur AXA a mis sur pieds plusieurs programmes philanthropiques, qu’il a intégrés à sa stratégie globale

SocialMécénat, offre responsable, politique de ressources humaines, environnement… tous ces sujets font désormais partie in-tégrante des grandes entreprises, don-nant un aspect plus sociétal à leur approche commerciale, financière et marketing.

crédit photo

Page 8: Les cahiers de Retraite & PlacementsDeloitte « Les Français et la préparation à la retraite » montre qu’ils ont un manque d’informations à la fois sur leur situation future

Retraite

Avec moitié moins de revenus à la retraite, comment faire ?

AXA France Vie : S.A. au capital de 487 725 073,50 €. 310 499 959 R.C.S. Nanterre • AXA Assurances Vie Mutuelle : Société d’Assurance Mutuelle sur la vie et de capitalisation à cotisations fixes. Siren 353 457 245. Sièges sociaux : 313 Terrasses de l’Arche - 92727 Nanterre Cedex • Entreprises régies par le Code des Assurances•ANPERE : Association loi 1901• ANPERE Retraite : Association déclarée, régie par la loi du 1er juillet 1901 et le code des assurances - GERP enregistré à l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP) sous le n°477 654 743/GP1. Sièges sociaux : Immeuble Axe Étoile, 103-105, rue des Trois Fontanot, 92000 Nanterre.

AXA, n°1 du service pour la préparation de la retraite

(1) Economies d’Impôts sur le Revenu sur les sommes versées sur les contrats PERP,Madelin et Madelin agricole, dans les limites et conditions fixées par la réglementation.

1 heure pour être doublement gagnant :

moins d’impôts grâce aux avantages fiscauxdes contrats PERP et Madelin(1)

plus de retraite avec un complément de revenus à vie

RC

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399

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Classement au 01/08/2012, au regard des services les plus importants pour les Français pour la préparation de la retraite.Ce classement est issu du comparateur de services disponible sur le site édité par AXA.

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