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Les chemins et l’histoire | Strade e storia 2007 | 1 L’époque des calèches | Il tempo delle carrozze 28 C ’est avec la conquête des «glacières de Sa- voye» et l’avènement du tourisme dans les Alpes à la fin du XVIII e siècle que l’itinéraire Chamonix-Martigny prend toute son importance. Les voyageurs, à l’instar des jeunes lords anglais accomplissent un tour à partir de Genève, rejoignant tout d’abord Chamonix puis le Valais, avant de poursuivre vers l’Oberland bernois ou l’Italie. La route carrossable de Sallanches à Chamonix Dès le milieu du XVIII e siècle, de Paris on rejoint Genève en diligences pour aller découvrir les gla- cières de la haute vallée de l’Arve. L’accès depuis Genève se fait tout d’abord en diligence jusqu’à Sallanches puis en chars à bancs. Horace-Béné- dict de Saussure en 1779 écrit: «on peut faire cette route sur des chariots étroits et légers: les gens de Sallanches en tiennent de tout prêts pour les dames et pour les voyageurs qui craignent de monter à cheval.» Il faut compter 17 heures pour faire le trajet Genève-Chamonix en 1820, une di- zaine en 1824. Dès Servoz certains passages sont délicats, de telle sorte que les mulets sont plus sûrs. Avec le rattachement de la Savoie à la France en 1860, l’empereur Napoléon III décide la construc- tion d’une route carrossable de Sallanches à Cha- monix. Elle est terminée en 1870. Les premiers touristes accèdent ainsi beaucoup plus facile- ment à la haute vallée de l’Arve: en été 1850, ils Infrastuctures touristiques au XIX e siècle La liaison Chamonix–Martigny au temps des diligences L’établissement d’une route de diligences pour relier la haute vallée de l’Arve et la vallée du Rhône suisse est un travail de longue haleine qui a pris plus de 0 ans. Il coïncide avec le développement des sociétés de guides et de cochers ainsi qu’avec un boom important de l’hôtellerie. L’aristocratie euro- péenne se donne rendez-vous dans les palaces pour y passer l’été, le confort des villes conquiert la montagne. Chemins de Chamonix dans le guide de voyage de Jwan von Tschudi: «Der Turist in der Schweiz», 28 e édition, 1886. De Genève, Cha- monix est accessible par une voie carros- sable, au contraire de- puis le Valais seul des chemins muletiers sont mentionnés. p. 36

Les chemins de l'histoire benedetti liaison chamonix martigny 2007

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Les chemins et l’histoire | Strade e storia 2007 | 1

L’époque des calèches | Il tempo delle carrozze28

C’est avec la conquête des «glacières de Sa­voye» et l’avènement du tourisme dans les Alpes à la fin du XVIIIe siècle que

l’itinéraire Chamonix­Martigny prend toute son importance. Les voyageurs, à l’instar des jeunes lords anglais accomplissent un tour à partir de Genève, rejoignant tout d’abord Chamonix puis le Valais, avant de poursuivre vers l’Oberland bernois ou l’Italie.

La route carrossable de Sallanches à ChamonixDès le milieu du XVIIIe siècle, de Paris on rejoint Genève en diligences pour aller découvrir les gla­cières de la haute vallée de l’Arve. L’accès depuis Genève se fait tout d’abord en diligence jusqu’à

Sallanches puis en chars à bancs. Horace­Béné­dict de Saussure en 1779 écrit: «on peut faire cette route sur des chariots étroits et légers: les gens de Sallanches en tiennent de tout prêts pour les dames et pour les voyageurs qui craignent de monter à cheval.» Il faut compter 17 heures pour faire le trajet Genève­Chamonix en 1820, une di­zaine en 1824. Dès Servoz certains passages sont délicats, de telle sorte que les mulets sont plus sûrs. Avec le rattachement de la Savoie à la France en 1860, l’empereur Napoléon III décide la construc­tion d’une route carrossable de Sallanches à Cha­monix. Elle est terminée en 1870. Les premiers touristes accèdent ainsi beaucoup plus facile­ment à la haute vallée de l’Arve: en été 1850, ils

Infrastuctures touristiques au XIXe siècle

LaliaisonChamonix–MartignyautempsdesdiligencesL’établissement d’une route de diligences pour relier la haute vallée de l’Arve

et la vallée du Rhône suisse est un travail de longue haleine qui a pris plus

de �0 ans. Il coïncide avec le développement des sociétés de guides et de

cochers ainsi qu’avec un boom important de l’hôtellerie. L’aristocratie euro-

péenne se donne rendez-vous dans les palaces pour y passer l’été, le confort

des villes conquiert la montagne.

Chemins de Chamonix

dans le guide de voyage

de Jwan von Tschudi:

«Der Turist in der

Schweiz», 28e édition,

1886. De Genève, Cha-

monix est accessible

par une voie carros-

sable, au contraire de-

puis le Valais seul des

chemins muletiers sont

mentionnés.

p. 36

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sont 5000; en 1865, 12 000. De nombreux hôtels se construisent, ce qui fait dire à l’historien Jules Michelet en 1860: «Interlaken et Chamonix sont des sites galvaudés, avec des foules mondaines.» Le tourisme de masse est né. L’arrivée du chemin de fer à Cluses en 1890, puis au Fayet en 1898 et à Chamonix en 1901 décuple la fréquentation de la station avec 24 000 vacanciers en 1892, et 130 000 en 1905.

La route de la ForclazDu côté valaisan, l’afflux des premiers touristes nécessite au début du XIXe siècle la construction d’une route carrossable. Celle­ci se fait par étapes tout au long du XIXe siècle. Vers 1825, l’ingénieur cantonal Ignace Venetz dépose un projet de route à chars pour relier Mar­tigny à Chamonix par le col de la Forclaz. D’en­tente avec ses collègues sardes, il décide de pas­ser par la Tête Noire et le col des Montets. La pre­mière oeuvre est le percement du tunnel de la «Roche percée» à Tête Noire, qui débute en 1827 et se termine en 1836. Suite à ces premiers travaux, le pont franchissant la frontière helvetico­sarde, sur la Barberine, est refait à neuf en 1840.Vu le coût de l’opération, les travaux de construc­tion de la route sont arrêtés. Il faut attendre la loi du 26 mai 1857 qui, par la caisse des guides, amène de l’argent, pour voir le projet se concré­tiser. Deux lots sont mis en travaux, le premier entre les villages de La Fontaine et du Fays et le deuxième entre Trient et le col de la Forclaz. Entre 1861 et 1865 on construit le tronçon Les Rappes–La Fontaine. Par la suite des travaux sont effectués pour relier les différentes parties neuves (Luc Genoud 1957). En 1868, Théophile Gautier nous signale lors de son parcours de Chamonix à Martigny que le tra­jet se fait à pied ou à dos de mulet mais que la route commence à être praticable aux chars lé­gers du pays à partir de la Tête Noire; toutefois, ajoute­t­il, il vaut mieux ne pas y recourir. Le dernier tronçon de route concerne la liaison avec la route du Grand Saint­Bernard entre les Rappes et le Broccard pour remplacer le vieux chemin qui de Martigny­Croix menait aux Rappes avec une pente de 19 %. De 4 mètres de large et 10 % de pente, elle est terminée en 1882 et permet le croisement de deux attelages. Il est à noter qu’une décision du Conseil d’Etat en 1871, suite à la de­mande du conseil du district de Martigny, rap­

pelle que malgré les travaux, le parcours reste un chemin muletier interdit à tout véhicule. La route devient officiellement carrossable en 1875 seule­ment, date à partir de laquelle elle est régulière­ment améliorée et entretenue.Il en est ainsi, en 1888, pour l’élargissement de la route au Châtelard entre le pont du Châtelard et celui de la Barberine. C’est à cette date que l’on démolit la Porte du Valais, muraille qui permet­tait de contrôler le passage de la frontière.

Trient et l’hôtel de Tête NoireAndré César Bordier, en 1772, s’arrête dans une auberge à Trient sur sa route entre Martigny et Chamonix, précisant que c’est même la seule. En 1826, Rodolphe Toepffer décrit le vallon du Trient comme un «misérable séjour où habitent deux trois familles auprès d’un immense glacier do­miné de toutes parts par d’immenses montagnes». On apprend avec Alexandre Dumas en 1832 que deux auberges y accueillent les visiteurs dans deux hameaux, l’une étant vraisemblablement celle du Peuty décrite par Bordier, l’autre se si­tuant vraisemblablement au Gilliod. Plus tard, à la Belle Epoque, Trient se veut une station qui accueille les visiteurs recherchant le calme et la tranquillité loin des tapageuses et lassantes dis­tractions mondaines de ses voisines.Le passage de la Tête Noire est connu de longue date par les difficultés que l’ancien chemin mu­letier offrait aux voyageurs de passage; le Mau­pas, mauvais passage où il fallait descendre du mulet, était connu loin à la ronde. C’est en 1834, suite aux travaux pour le percement du tunnel de la Roche Percée, qu’une auberge ouvre ses portes à Tête Noire; elle est transformée en hôtel en

Carte postale de

l’hôtel de Tête Noire,

vers 1900. (CPN)

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1851 et devient un important relais sur la route Martigny­Chamonix. En 1889, l’hôtel est décrit comme un des mieux connus et plus fréquentés d’Europe (B. Bioley 1889, dans Perriard­Volorio 1996). Pour divertir les passants, le propriétaire aménage les gorges mystérieuses inaugurées en 1884.

La route de la vallée du TrientL’itinéraire de la vallée du Trient est mentionné une première fois dans le Manuel du voyageur en Suisse de Johann Gottfried Ebel de 1837: le che­min y est brièvement décrit comme une alterna­tive plus courte à l’itinéraire de la Forclaz pour relier Chamonix à la vallée du Rhône, surtout si l’on désire se rendre à Bex ou Saint­Maurice. En 1862 le guide Baedeker consacre un bref para­graphe au chemin de la vallée du Trient pour les «voyageurs qui ont un pied ferme et une tête ex­empte au vertige». En 1863, dans «The alpine Guide», John Ball présente pour la première fois le parcours de la vallée du Trient de façon égale aux tracés par le col de Balme et la Tête Noire qui relient le Valais à Chamonix, toutefois il regrette le manque de structures d’accueil (Periard­Volo­rio 1996: 120). Dès les années 1870 la vallée est chaudement recommandée et prend un essor im­portant, comme nous l’explique un touriste bour­guignon en voyage pour le Grand Saint­Bernard en 1884 par Lausanne et la vallée du Rhône: «… Nous prenons place dans un wagon à couloir central. Quelques minutes après nous descen­

dions à Vernayaz. Cette station de la ligne du Simplon, jadis inconnue, commence à devenir une rivale dangereuse pour Martigny comme point de départ des grandes explorations. La route de Vernayaz à Chamonix par les sinuosités de la forêt de Salvan et les grandioses perspectives de Finhaut est certainement supérieure à celle qui part de Martigny et passe par la Forclaz. Mar­

A droite: Les routes par

la vallée du Trient et

par le col de la Forclaz

dans «La Suisse. Ma-

nuel du voyageur» par

Karl Baedeker, 23e édi-

tion, 1903.

En bas: Publicité tirée

de l’ouvrage de Louis

Coquoz: «Salvan Fins-

hauts avec petite notice

sur Trient», 1899.

p. 37

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tigny a ses anciens hôtels et ses guides renom­més; Vernayaz est en train de construire les uns et de rassembler les autres. Puis pour retenir le pèlerin à son passage, il a deux attractions: Pisse­vache et les gorges du Trient. … Vous voyez bien qu’on ne peut pas se dispenser de faire une pause à Vernayaz.»La route des diligences entre Vernayaz et Sal­ van est construite à la fin des années 1850. Elle compte une cinquantaine de virages, et connait un essor particulier avec l’arrivée du chemin de fer de la Ligne d’Italie à Vernayaz en 1859. Dans les années 1880 on élimine certains virages pour diminuer la pente et faciliter l’accès aux petites diligences qui la fréquentaient, le but étant de la rendre carrossable pour tous les types de véhicules. Face à l’augmentation du nombre de passages et l’afflux de touristes résidant tout l’été dans la ré­gion, et sous la pression de la compagnie des guides et de la presse locale, l’itinéraire qui n’est accessible qu’à des véhicules spéciaux à un ou deux chevaux, est régulièrement amélioré jus­qu’au début du XXe siècle et la construction de la ligne de chemin de fer Martigny–Chamonix (1902–1908). Concernant sa partie Le Trétien­Finhaut, elle est bâtie de 1855 à 1861. Les huit premiers virages datent encore de ces années, les six autres ont été aménagés au début des années 1890 pour facili­ter l’accès aux diligences en évitant le passage de la Grand Barmaz. Les voyageurs devaient y mettre

pied à terre pour dételer la voiture, car il était impossible de passer avec deux chevaux de front. Le cocher mettait à l’abri les voyageurs sous la barme, passait l’obstacle tiré avec un seul cheval, puis reconstituait l’attelage pour poursuivre son chemin vers Finhaut. Quant à l’accès complet par la vallée de Vernayaz au Châtelard il est assuré en 1867.

Finhaut, Salvan et VernayazLa construction de la route des diligences en­traîne le développement des villages le long de la route, Giétroz, Finhaut, Le Trétien, Les Marécot­tes, Salvan et Vernayaz tous voient se construire les hôtels les uns après les autres, on en compte une soixantaine de telle sorte que le district de Saint­Maurice rivalise avec celui de Viège en matière de nombre de lits hôteliers. La Gazette du Valais de 1896 décrit Salvan en ses termes: «Sal­van qui, il y a 20 ans, n’était pour ainsi dire pas connu du touriste, est maintenant une station d’été renommée dans l’Europe entière. Sa posi­tion, qui est une des plus ravissantes de la vallée, charme les touristes dont le nombre va toujours croissant.» Si la clientèle de Salvan est familiale et cosmo­polite, Français, Belges, Anglais, Suisses, Alle­mands et Russes y séjournent, celle de Finhaut est plus aristocratique, les Anglais y sont repré­sentés en nombre. De 1886 à 1913, seize hôtels sont construits, ils constituent un nouveau quar­tier liant les deux anciens hameaux de la Cotze

Projet de correction de

la route des diligences

entre Vernayaz et Sal-

van, certains virages

ont été supprimés mais

le projet n’a pas été

réalisé complètement.

1881. (Archives d’Etat

Valaisan, Sion DTP-R

��. Photo Preisig Sion)

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et du Léamon qui dès lors ne forment plus qu’un seul village. La Vallée du Rhône, journal illustré des stations du Valais, écrit en 1908: «Superbe station alpestre de premier ordre, avec des hôtels dignes d’une capitale, trop beaux pour la montagne, mais Fin­haut a une clientèle anglaise qui demande son luxe habituel.» Ceci n’est pas aussi sans créer quelques méfiances ou mécontentements, ainsi en 1899, Louis Coquoz écrit: «Les Fins­Hauts se voient depuis quelque quinze ans envahis, dé­bordés par les Anglais qui y font chaque année un séjour prolongé. C’est aujourd’hui un de leurs boulevards alpestres. Pour eux voir Fin­Hauts et mourir.»Les attractions aussi se développent, sites pano­ramiques, restaurants d’altitude, gorges et lacs sont aménagés pour accueillir les visiteurs. Les métiers se diversifient, les habitants se font hôte­liers, portiers, cochers, blanchisseuses, coutu­rières, cordonniers, guides, épiciers, boulangers. Les textes publicitaires vantent les séjours d’été à la montagne, le repos, le confort des hôtels, le bon air, la variété de la flore alpine, les grandes et petites ascensions. En station, les journées sont occupées à la randonnée ou à diverses as­censions. Le soir, après une petite balade en te­nue de soirée dans les rues du village, les vacan­ciers organisent souvent eux­mêmes bals, confé­rences ou soirées artistiques. Certains hôtels ont des orchestres durant toute la saison.

Si la route des diligences est le facteur de déve­loppement de toute la région, l’arrivée du train est l’élément multiplicateur. Projeté durant la dernière décennie du XIXe siècle, il devient réa­lité de Martigny à Chamonix, en 1908. Dès lors, le nombre de visiteurs ne cesse de croître jusqu’à la première guerre mondiale qui marque brus­quement la fin de l’essor du tourisme de première génération. L’entre­deux­guerres voit la stagna­tion de l’offre et un changement de clientèle, quant à l’avènement du tourisme hivernal dans les années 50–60, il provoque la fin des hôtels qui n’ont pas su s’adapter aux nouvelles exi­gences de la clientèle.

Zusammenfassung:Die Verbindung Chamonix–Martigny in der Zeit der KutschenDie Planung und der Bau einer Kutschenstrasse als Verbindung zwischen dem oberen Tal der Arve (F) und dem Rhonetal haben mehr als 50 Jahre gedauert. Um von Chamonix ins Haupttal des Wallis zu gelangen, musste zunächst der col des Montets überquert werden, darauf boten sich zwei Lösungen an: die Route über die Tête Noire und den col de la Forclaz nach Martigny oder der Abstieg durch die Vallée de Trient nach Vernayaz und weiter nach Saint­Maurice. Die Arbeiten an der Verbindung über den col de la Forclaz began­nen zwar schon 1826, sie konnte aber erst 1875 wirklich benutzt werden. Die Strasse durch die

Photo de Finhaut

datant du tout début du

XXe siècle, les deux an-

ciens hameaux, autre-

fois séparés par la

forêt, sont reliés par

une série d’hôtels cons-

truits le long de la route

des diligences. (Photo

Julien Frères)

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Vallée de Trient wurde von 1855 bis 1875 gebaut. Beide mussten allerdings auf den Abschluss der Bauarbeiten am col des Montets im Jahr 1887 warten, bis endlich eine durchgehende Verbin­dung bestand. Der Bau der Strassen fällt zeitlich zusammen mit dem Entstehen der Führer­ und Kutschergesellschaften und mit einem Boom der Hotellerie. Der europäische Adel traf sich in den Palasthotels, um den Sommer zu verbringen, der städtische Komfort eroberte die Bergwelt.

Riassunto:Il collegamento Chamonix–Martigny al tempo delle diligenzeIl collocamento della strada per diligenze tra l’alta valle dell’Arve e la parte svizzera della valle del Rodano fu un lavoro di ampio respiro che ha richiesto più di cinquant’anni. Dopo il Col des Montets al viaggiatore si offrivano due soluzioni: per recarsi a Martigny, andando verso il Lemano o il Vallese centrale, doveva superare la Tête Noire e il Passo della Forclaz, oppure poteva dis­cendere lungo la valle del Trient per raggiungere

Vernayaz e poi Saint­Maurice. Il collegamento attraverso la Forclaz fu avviato già nel 1826 ma diventò praticabile solo nel 1875 e quello at­traverso la valle del Trient fu realizzato dal 1855 al 1867; per diventare effettivi, entrambi dovet­tero però attendere la fine dei lavori al Col des Montets nel 1887. La realizzazione delle strade coincide con l’istituzione delle associazioni delle guide e dei cocchieri, legato alla fioritura del settore alberghiero. Per passare l’estate, l’aristo­crazia europea cominciò a darsi appuntamento nei nuovi palazzi e il comfort cittadino conquistò la montagna.

BibliographieSandro Benedetti: Les voies de communication et le développement touristique, l’exemple de la vallée du Trient, dans: Les chemins historiques du canton du Valais, OFROU, Berne 2003.Louis Coquoz: Histoire et description de Salvan – Fins-Hauts avec petite notice sur Trient, Imprimerie Pache, Lausanne 1899.Théophile Gautier: Les Vacances du Lundi. Tableaux de montagnes. 1881. Réédition partielle, Seyssel 199�.Musée montagnard des Houches: «En passant par les Houches», Textes et documents rassemblés dans le cata-logue de l’exposition 200�. Les Houches, juillet 200�.Myriam Perriard-Volorio: Histoire du tourisme dans la vallée du Trient. Annales Valaisannes, Sion 1996, 10�–1�2.Horace-Bénédict de Saussure: Voyage dans les Alpes, précédés d’un essai sur l’histoire des environs de Genève. � t. Neuchâtel, Genève 1779–1796. Fac-simile Bologne 1970.

SandroBenedetti

géographe, est collabora-

teur chez ViaStoria depuis

1998 et représentant

de ViaStoria en Suisse

romande à Saint-Maurice.

«American party

leaving Vernayaz to

Chamonix» – Départ

d’un groupe de dili-

gences pour Chamonix

par la vallée du Trient.

(Médiathèque Valais

Image et son)