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6. Hans Rhodin, Stockholm. Les courbes des reactions de sedimentation dans la maladle serique et dans diverses affections epiderniqwes. Parmi les diffkrentes modifications qui s’observent dans le sang h I’occasion du shock an8phylactiquq il est pr6sumable que les modifi- cations intkressant les colloi’des du plasma, et qui vont de pair avec une forte diminution de la quantite du fibrinogsne, constituent un des phC- nomenes les plus caractkristiques et les plus importants de cet ktat. La stabilitk de la suspension sanguine depend cssentiellernent des va- riations qui se produisent dans les colloi’des du plasma et spkcialement dans la quantitk du fibrhogene; or on a constatk qu’elle augrnente for- tement dans le shock anaphylactique, c’est h dire .que la vitesse de sedimentation des globules rouges est notablement ralentie (H. L 6 h r, W i t t k of e r). Ce ralentissement fut kgalement observe dans la ma- ladie skrique chez I’homme (C a s p a r i, E 1 i a s b e r g, F i e g e 1). La courbe des vitesses de sedimentation des globules rouges monke en effet, avec I’apparition de la sensibilisation, de fortes chutes, promptes a s’etablir, non moins promptes B disparaitre. Cette phase se rCpktc plusieurs fois sur la courbe avec, gkneralernent, des intervalles de trois h six jours; d’autre part, elle peut se montrer indifferemment en la prk- sence 011 I’absence des syrnpt6mes de la maladie scrique. Cette rno- dification de la courbe survient irnmediatement avant ou en rnkrne temps que les diffkrents accks de la maladie skrique. La stabilitk de la suspension sanguine offre done des modifications caracteristiques dans le shock anaphylactique et la maladie serique. DPs lors il ly a tout i’ntkrct h les rechercher dans les affections qui, pour des raisons plus OU moins probantes, passent pour des manifestations anaphylactiques. P i r q u e t et S c h i c k ont emis une serie d’hypothkses provisoires concernant la pathogenie des maladies Cpidkmiques. Pour celles notarn- ment qui ont une longue periode d’incubation (dew 3 trois semaines) et telles que la rougeole, la rubeole, la variole, la varicelle, les oreil- Ions, ils cherchent B expliquer l’apparation des s y m p t h e s cliniques, en admettant qu’il s’etablit Line sensibilisation 3 I’ggard du virus durant la

Les courbes des réactions de sedimentation dans la maladie sérique et dans diverses affections épidémiques

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6. Hans Rhodin, Stockholm.

Les courbes des reactions de sedimentation dans la

maladle serique et dans diverses affections epiderniqwes.

Parmi les diffkrentes modifications qui s’observent dans le sang h I’occasion du shock an8phylactiquq il est pr6sumable que les modifi- cations intkressant les colloi’des d u plasma, et qui vont de pair avec une forte diminution d e la quantite du fibrinogsne, constituent un des phC- nomenes les plus caractkristiques et les plus importants de cet ktat.

La stabilitk de la suspension sanguine depend cssentiellernent des va- riations qui se produisent dans les colloi’des du plasma et spkcialement dans la quantitk du fibrhogene; or on a constatk qu’elle augrnente for- tement dans le shock anaphylactique, c’est h dire .que la vitesse de sedimentation des globules rouges est notablement ralentie (H. L 6 h r, W i t t k of e r). Ce ralentissement fut kgalement observe dans la ma- ladie skrique chez I’homme (C a s p a r i, E 1 i a s b e r g, F i e g e 1). La courbe des vitesses de sedimentation des globules rouges monke en effet, avec I’apparition de la sensibilisation, de fortes chutes, promptes a s’etablir, non moins promptes B disparaitre. Cette phase se rCpktc plusieurs fois sur la courbe avec, gkneralernent, des intervalles de trois h six jours; d’autre part, elle peut se montrer indifferemment en la prk- sence 011 I’absence des syrnpt6mes de la maladie scrique. Cette rno- dification de la courbe survient irnmediatement avant ou en rnkrne temps que les diffkrents accks de la maladie skrique.

La stabilitk de la suspension sanguine offre done des modifications caracteristiques dans le shock anaphylactique et la maladie serique. DPs lors il ly a tout i’ntkrct h les rechercher dans les affections qui, pour des raisons plus OU moins probantes, passent pour des manifestations anaphylactiques.

P i r q u e t et S c h i c k ont emis une serie d’hypothkses provisoires concernant la pathogenie des maladies Cpidkmiques. Pour celles notarn- ment qui ont une longue periode d’incubation ( d e w 3 trois semaines) et telles que la rougeole, la rubeole, la variole, la varicelle, les oreil- Ions, ils cherchent B expliquer l’apparation des s y m p t h e s cliniques, en admettant qu’il s’etablit Line sensibilisation 3 I’ggard du virus durant la

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periode d’incubation ; la production des symptbmes cliniques dipendrait alors des modifications engendries dans les capacites riactionnelles de l’organisme.

Dans la scarlatine par contre ils admettent que les symptbmes pri- maires - ceux du stade de I’exantheme - seraient produite par la toxine, tandis que les complications - adenites, nkphrites, angines, rkcidives - dipendraient d’une sensibilisation diveloppee au cours d e la maladie elle mCme.

Toutefois bien d’autres observateurs (S z o n t a g h, K r e t s c h- m e r , S c h l o s s m a n n , S. M e y e r , G l a n z m a n etc.) admettent que la periode d e I’exanthkme scarlatineux doit Ctre considirie, elk aussi, comme une reaction anaphylactique spicialement dirigee contre I’albumine streptococcique.

A I ’ H 8 p i t a l d e s E p i d e m i e s d e S t o c k h o l m , je me suis livrk, pour une serie d’affections epidkmiques, i des recherches quoti- diennes sur la vitesse d e sedimentation des irythocytes (mes cas de scarlatine sont une centaine; ceux des autres affections epidemiques sont moins nombreux). Je vais donc indiquer les caracteres que pr6- sente l’evolution de la courbe des sedimentations dans ce3 maladies.

La methode employee fut celle de W e s t e r g r e n. 0 b s. I. Diphterie de I’isthme du gosier; maladie serique. Homme, 21 ans. Trait6 avec 97 cc. d e serum antidiphteritique. Rk-

action de sedimentation (lors de l’admission i l’hbpital): 40 mm. (en une heure) environ. Aux septieme et dixihne jours qui suivent le traitement sirique, chute profonde d e la courbe de sedimentation. Urticaire serique d u s e p t i h e au neuvieme e t du dixikme au treizikme jour.

0 b s. I 1. Homme, 21 ans. Pleuropneumonie et synovite. 11 y a quatre ans, le malade,a i t4 trait6 avec le serum antidiphteri-

tique. Durant l’bvolution d e la maladie, la courbe de sedimentation at- teint des valeurs 6levCes (110 mm.); aprks que le malade a 6t6 trait6 avec 60 cc. de serum antistreptococcique polyvalent, elle prksente, par intervalles, les fortes chutes qui caracthisent la maladie serique (aux deuxikme, septillme et neuvieme jours apres I’injection du serum; urti- caire serique aux septieme et neuvieme jours). Dans le cas present ces modifications de la courbe apparurent plus tat que dans le precaent ; le patient de l’obs. I f . avait en effet recu autrefois du serum antidiphteri- tique et se trouvait par consequent deja sensibilisi. 0 b s. I I I. Homme, 20 ans. Oreillons et orchite. 0 bs . IV. Homme, 21 ans. Rubeole. Dans ces deux cas, la courbe de sedimentation evolue sans presenter

de variations bien brusques et presente le type que Westergren a de- crit dans les maladies aigues, c’est B dire une ascension lente qui at- teint un maximum fort net, alors que les symptbmes cliniques s’atti- nuent, puis un retour assez lent B la normale. Dans I’obs. 111, le

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maximum (60 mm.) fut atteint au onzieme jour et, dans I’obs. IV (25 mm.), au troisieme jour d e la haladie.

0 b s. V, VI et VII (Filette d e 8 ans, une autre de 5 ans et un pe- tit garcon d e 6 ans).

Ces 3 cas sont des rougeoles. Les examens en vue des courbes de sedimentation furent pratiques pendant la derniere partie de la phiode d’incubation, ainsi que pendant I’evolution d e la maladie.

Durant la periode d’incubation, la reaction d e sedimentation donna des valeurs normales. Avec la periode catarrhale, la courbe de sedi- mentation monte lentement. Dans ces 3 cas, il ne se produisit pas d e ces remissions qu’on observe avec la maladie serique. La courbe dif- fere du type habitue1 des maladies infectieuses aigues par I’absence d’un maximum bien distinct. On ne decouvre non plus aucune tendance i la chute pendant la semaine quii suit la disparition des symptbmes cli- niques. Les courbes atteignent les valeurs pafhologiques de 30 It 40 mm..

0 b s. V I I I. Scarlatine, IymphadCnite cervicale et angine. 0 b s. I X. Scarlatine, lymphadenite cervicale et rCcidive. O b s . X. Scarlatine et nephrite aigue. Dans la scarlatine la courbe de la reaction de sedimentation est su-

jette, pendant la plus grande partie de I’evolution de la maladie, h de rapides variations. D’une hauteur plus ou moins pathologique elle descend brusquement It des valeurs notablement plus basses et mCme, ie cas 6ch6ant1 subnormales, puis elle regagne vite i peu pres son -niveau anterieur. S’il survient des complications, celles-ci apparaissent imme- diatement apres cette phasa d e la courbe de sedimentation. Dans 2 cas, la coagulation du sang fui! plus lente i s’operer, en mEme temps que la reaction de sedimentation donnait des valeurs subnormales.

Ainsi donc les courbes fournies par les reactions d e sedimentation dans quelques cas d e parotidite, de rubeole e t d e rougeole ne concor- dent pas avec celles de la maladie anaphylactique chez I’homme (mala- die serique). P a r contre, d a m la scarlatine, la courbe des reactions d e sedimentation offre une concordance parfaite avec les courbes de ce dernier genre.