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Presses Universitaires du Mirail Séville: Vingt siècles d'histoire by B. Lavallé Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 61, LES CULTURES DU CAFÉ (1993), pp. 227-229 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853426 . Accessed: 14/06/2014 09:49 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.177 on Sat, 14 Jun 2014 09:49:00 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LES CULTURES DU CAFÉ || Séville: Vingt siècles d'histoireby B. Lavallé

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Presses Universitaires du Mirail

Séville: Vingt siècles d'histoire by B. LavalléReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 61, LES CULTURES DU CAFÉ (1993), pp. 227-229Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853426 .

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CM.H.L.B. CARAVELLE

n° 61, pp. 227-265, Toulouse, 1993

COMPTES RENDUS

Seville: Vingt siècles d'histoire. Textes réunis par B. Lavallé, Collec- tion de la MPI, N° 54, Bordeaux 1992.

1992 aura permis à Seville un fugace mais tumultueux retour sur la scène historique européenne. L' occasion offerte -ou plutôt saisie- de la commémoration du Vo centenaire de l'arrivée européenne dans l'espace américain a, le temps d'une exposition universelle, refait de Seville une capitale à l'échelle mondiale. En étroite relation avec l'événement sévil- lan se sont multipliés les ouvrages rappelant le passé de la ville en lien avec l'empire des Indes. A travers un tel choix, centré sur l'événement médiatique de l'année 1992, ces publications étaient contraintes de se limiter à la reconstitution de 3 siècles d'histoire d'une ville pourtant 2 fois millénaire. C'est exactement le parti inverse que le coordinateur de ce livre, B. Lavallé, a choisi : il propose ici une approche de Seville s'ins- crivant dans la très longue durée.

Ce travail collectif est composé de 10 contributions couvrant les 20 siècles de l'histoire sévillane. Loin de donner une préférence aux 2 siècles durant lesquels la ville fut le seul point d'ancrage entre l'Espagne et son empire d'Amérique, les textes se répartissent de maniè- re équilibrée dans le temps: 1 contribution pour la Seville antique, 2 pour la cité musulmane, 2 correspondant à l'âge d'or de la ville, 2 cou- vrant le XIXo siècle et 3 consacrées à la Seville du XXo siècle. L'intérêt des choix chronologiques effectués permet ainsi de faire surgir cette étonnante continuité historique inscrite sur les berges du Guadalquivir.

D'un ensemble fort riche et varié constitué par les diverses contribu- tions, nous voudrions évoquer ici les textes ayant le plus retenu notre attention. Le travail de F. Mayet et P. Sillières démontre avec force la pré-

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sence d'un pôle portuaire sévillan à rayonnement régional dès l'Antiqui- té. Ce rôle est véritablement inscrit dans la présence du fleuve qui, drai- nant l'ensemble de l'Andalousie occidentale, en devient son véritable axe structurant. Et comme le rappellent les auteurs (p. 24), avec une citation fort à propos, les contemporains insistaient déjà sur l'abondance et la diversité des richesses trouvées dans cette région perçue comme mer- veilleuse. Mais déjà à cette époque Seville était loin de n'être qu'une simple capitale régionale à l'échelle andalouse: son commerce révèle en effet des relations lointaines s'étendant à l'échelle de l'empire romain.

Ce prestige, ce renom ne vont plus quitter une ville dont pourtant les aléas de fortune sont eux bien marqués. Après des siècles d'effacement correspondant à l'apogée de la rivale et voisine Cordoue, Seville retrouve sa place de capitale au XIo siècle jusqu'à sa prise par les armées cas- tillanes en 1248. (Contributions de D. Urvoy et de A. Bazzana, P. Gui- chard, et C. Mazzoli-Guintard). Après une nouvelle phase d'effacement, Seville atteint son âge d'or grâce au monopole du commerce avec les Indes qui lui est concédé en 1503 avec la création de la Casa de Contra- tación. C'est précisément ce à quoi s'attache B. Lavallé dans un exposé synthétique, clair et précis de l'histoire du commerce sévillan aux XVIo- XVIIo siècles. En recourant tout particulièrement à la bibliographie la plus récente - et notamment espagnole - B. Lavallé offre un panorama complet des acquis historiographiques sur cette question essentielle que constitue la place du commerce atlantique dans la capitale andalouse.

La contribution de B. Vincent renvoie quant à elle directement à l'actualité sévillane. L'auteur rappelle en effet que, dans cette Seville du Siècle d'Or, la place des marginaux de tout acabit y était déjà non négli- geable. Comment alors ne pas faire le parallèle avec la Seville d'aujourd'hui? Dans une cité qui a vu s'investir des dizaines de millions de pesetas dans le cadre de l'Expo'92, on a assisté à un envol artificiel de l'économie locale. En déchaînant une spéculation effrénée, tout particu- lièrement foncière, cette euphorie économique temporaire a eu tendance à exclure de ses bénéfices toute une fraction de la population sévillane rejetée alors dans la marginalité des banlieues et de la délinquance. Pré- cisément, l'une des principales différences entre la marginalité étudiée par B. Vincent et celle constatée aujourd'hui se trouve dans leur inscrip- tion spatiale contraire. La marginalité des XVI°-XVII° siècles ne se tra- duisait pas par une ségrégation géographique marquée, Seville restant en cela un espace social urbain véritablement médiéval. Par contre, la marginalité d'aujourd'hui se traduit d'abord par le renforcement d'une ségrégation sociale inscrite dans l'espace urbain.

C'est précisément cela qu'étudie F. Fourneau dans son étude des trans- formations du tissu urbain sévillan au XXo siècle dans la période com- prise entre les 2 expositions qui eurent lieu dans cette ville. L'exposition

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de I929 marque véritablement le passage de l'espace urbain sévillan dans la modernité mais dans une anarchie totale. Seville devient alors une ville caractérisée par le manque de véritables infrastructures urbaines et d'équipements sociaux, et leur absence jugée responsable de la dégradation régulière et continue du tissu urbain. Le projet de réno- vation lié à l'exposition de 1992 cherche précisément à répondre à ces carences. Il s'agit de profiter de l'occasion pour offrir à cette métropole les infrastructures et les services dont une population toujours croissante se voyait privée.

Ce projet ambitieux et indispensable interpelle cependant l'observa- teur sur la question de sa viabilité. Les infrastructures réalisées à ce jour n'ont pas réellement rendu à cette cité assoupie l'élan lui faisant défaut depuis maintenant près de 3 siècles. N'est-ce-pas précisément ce malai- se, ces inquiétudes, que révèle le retournement politique observé par AJ. Porras et E. Soria dans leur contribution? Ces attitudes n'expri- ment-elles pas le doute sur la réalité des bénéfices que les Sévillans attendent de ces énormes investissements publics? Ceux-ci ne craignent- ils pas de se retrouver, comme en 1930, avec une dette collective à payer durant de longues années? En un sens, si un tel schéma se répétait, il apparaîtrait alors que l'Expo'92, loin de refaire de Seville un centre éco- nomique à la hauteur de son prestige passé, aurait bien plus contribué à hypothéquer son avenir. Si tel était le cas, c'est bien à reculons que Seville risquerait d'entrer dans son XXIo siècle d'histoire.

L'intérêt de cet ouvrage réside avant tout dans l'image contrastée et riche qu'il offre de Seville. Il montre avec force que le rayonnement sévillan ne se limite pas à ces deux siècles que le fracas assourdissant accompagnant l'arrivée du "trésor américain" incite trop souvent à rete- nir. Le choix de la très longue durée permet ainsi de jalonner son passé afin de donner à comprendre un présent complexe, multiforme mais chargé d'interrogations.

Michel BERTRAND

TRACE:, Numéro 22, décembre 1992. Numéro thématique consacré à l'histoire coloniale méso-américaine par la revue du Centre d'Etudes Mexicaines et Centraméricaines, Mexico.

La publication semestrielle du CEMCA, TRACE, offre dans sa livrai- son de décembre 1992 un numéro coordonné par C. Cramaussel et consacré aux régions septentrionales de la Nouvelle-Espagne coloniale. On ne peut que se réjouir de l'idée d'un tel numéro centré sur une telle thématique. Traditionnellement, l'histoire coloniale de la Mésoamérique se limite trop souvent à ses régions centrales, négligeant ainsi ses marges autant septentrionales que méridionales. Or, depuis une dizaine

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