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Les Voix de

l’Ombre Tome 2 - Renaissance

Mélissa J. swan

33.64 603720

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 452 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 33.64 ----------------------------------------------------------------------------

Les Voix de l’Ombre Tome 2 Renaissance

Mélissa J. Swan

Mél

issa

J. S

wan

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À ma maman, Catherine,

Merci d’avoir cru en moi et de continuer à me soutenir.

À ma fille, qui porte le prénom de mon héroïne. Elle est ma plus belle réussite.

À mon père, Alain, pour sa participation et son intérêt pour mon livre.

À mon compagnon, JB, pour son amour sans limites. Je vous aime.

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Prologue

Des bruits de pas proches de moi me réveillèrent. J’ouvris lentement les yeux et sentis mon corps s’animer. Je sentais chaque partie qui était engourdie se réveiller lentement. Je bougeais mes mains et mes pieds, puis mes bras et mes jambes. Je me sentais lourde et courbaturée, comme si j’avais couru un marathon la veille sans faire d’échauffement. La pièce était sombre, il devait faire nuit, seule une petite lampe sur le bureau qui se trouvait près de la fenêtre à ma gauche éclairait faiblement cette partie de la chambre. Je me tournais de ce côté-là. Quand ma main retomba sur le matelas je m’aperçus que je n’étais pas seule dans le lit. Stéphane dormait à mes côtés. Il était tourné vers moi une main sur l’oreiller et le visage paisible. Mon cœur se mit à cogner rapidement dans ma poitrine. Je le regardais pendant un moment, il était si beau, il n’y avait plus aucune trace de la valériane. Son visage avait pris des couleurs, ses yeux n’étaient plus sombres et même les

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cernes violets avait disparues. Je l’admirais, contente d’avoir eu cette vision-là à mon réveil. Il n’y avait rien de plus agréable que de voir le visage de Stéphane. J’aurais aimé caresser sa main, mais n’osais pas, j’avais peur de le réveiller. Je restai ainsi allongée sur le côté à le contempler, tel un ange qui m’avait gardée toute la nuit et avait fini par s’assoupir. Stéphane était resté près de moi pendant… Combien de temps ? Il n’y avait pas de réveil sur la table de chevet qui se trouvait à côté de moi, avais-je dormi longtemps ? Quelqu’un m’avait mise sous les draps et m’avait enlevé mes vêtements. Je portais mon shorty et un t-shirt qui n’était pas le mien et qui portait l’odeur de Stéphane. Ça devenait une habitude de me retrouver dans le lit de quelqu’un d’autre avec des habits qui n’étaient pas les miens… Je me demandais si je n’aurais pas mieux fait de rester tranquillement chez moi et de renier ce que j’étais. Mais le vampire à côté de moi me faisait penser que j’avais bien agi. Les événements de la veille étaient flous dans ma mémoire ; je savais que j’avais tout fait pour que Stéphane boive mon sang, je me souvenais aussi de ses grondements, de ses yeux sombres et menaçants, et de la douleur que j’avais ressentie quand il avait planté ses crocs dans ma chair. Je tressaillis à cette dernière pensée. Soudain je sentis une autre présence dans la pièce. Mes yeux brûlaient légèrement, signe qu’il y avait un autre vampire pas loin, et dans cette maison je n’en connaissais pas d’autre. D’ailleurs je ne connaissais que Stéphane. Je

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me pétrifiai et essayai de calmer mon cœur qui commençait à s’affoler, quand un souffle se déplaça rapidement dans la chambre.

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Chapitre 1

– Bonjour, Alexis. Murmura Stéphane.

Je sursautai, ne m’attendant pas du tout à l’entendre. Je le regardai. Il avait toujours les yeux clos. Dormait-il ou ne m’avait-il pas reconnue ? Qui était Alexis ? À mon avis je n’allais pas tarder à le savoir, car Stéphane ouvrit les yeux rapidement et sans que je ne comprenne ce qu’il se passe, se retrouva à genoux devant moi les bras légèrement écartés en arrière. Le temps que je cligne des yeux, et l’action s’était déroulée sans que je ne m’en aperçoive.

– Salut, frangin. Répondit une voix cristalline.

Je regardais sur le côté gauche de Stéphane et vis une silhouette féminine qui se tenait juste au bout du lit. Effrayée, je me reculai contre le mur et repliai mes jambes devant moi. J’émis un cri (ou plutôt un couinement). La petite silhouette qui se trouvait face à Stéphane gloussa doucement. Elle commençait à s’approcher, mais un feulement l’en dissuada et elle

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s’arrêta net. Stéphane recula près de moi et me tint la main pour que je me calme, son contact m’apaisant presque instantanément.

– Hum… Je vois. Tu ne veux pas partager. C’est pas sympa de ta part, j’ai faim moi, le voyage a été long et je n’ai pas eu le temps de me sustenter. Se plaignit la jeune femme.

– Ce n’est pas ce que tu crois Alexis. Je t’interdis de toucher à un seul de ses cheveux, j’espère que je me suis bien fait comprendre.

– Tu n’es qu’un égoïste ! – Moi aussi, je suis content de te revoir depuis

tout ce temps. – Combien ça fait ? Une cinquantaine d’années,

ce n’est pas si long. À moins que je ne t’aie manqué ? Sourit la jeune femme.

– Comme tu l’as dit toi-même, ce n’était pas si long alors tu n’as pas eu le temps de me manquer. Mais te voir est toujours un plaisir, petite sœur.

Petite sœur ? Stéphane se recula et se mit à ma gauche, il me prit délicatement par les épaules et me tint contre lui. Je posai ma tête sur son torse et je m’aperçus que je m’étais mise à respirer rapidement. J’étais dans un état second et je ne me reconnaissais pas. Son contact et son odeur me calmèrent tout de suite, c’était étrange car je n’avais jamais ressenti cette sensation-là avec lui. Depuis quand son contact me calmait au lieu de m’envahir d’une douce chaleur ? Quelque chose avait changé j’en étais sûre, mais quoi

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exactement ? Il fallait que je lui demande pourquoi je me sentais aussi bizarre, je me sentais plus proche de lui que jamais. Il plaça une main contre mon visage et de son pouce me caressa la joue. Je me sentais en sécurité dans ses bras et sa caresse me rassurait. Je me lovai contre lui, trop heureuse de cette marque d’affection. La jeune fille qui se trouvait en face de nous nous observait, la tête penchée sur le côté. Elle avait de longs cheveux bruns que quelques mèches noires venaient balayer. Elle avait les mêmes traits que Stéphane, les mêmes beaux yeux vert émeraude, sauf que les siens avaient l’air plus menaçants que ceux de son frère. Son nez était fin et droit et ses lèvres, pleines et pulpeuses et d’un rouge profond. Elle était habillée d’un pantalon de cuir noir qui la mettait bien en valeur et d’un t-shirt rouge.

– Depuis quand tu t’es remis à chasser les humains ? Enfin à en faire ton garde-manger permanent plutôt, à en juger ces belles marques. Fit Alexis en me désignant.

– Tu te trompes encore. Et je pense que tu n’es pas venue ici pour rien. Tu dois bien te douter de quelque chose n’est-ce pas ? Demanda son frère.

– Pourquoi n’aurais-je pas envie de venir rendre visite à mon frère sans qu’il y ait autre chose derrière ma venue ?

– Alexis, je te connais par cœur tu devrais le savoir. Et je sais très bien pourquoi tu es ici tu ne peux pas me mentir.

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– Aïe, touché ! – Alors, je t’écoute. Dit patiemment Stéphane.

Je n’avais pas bougé durant leur conversation, j’étais comme paralysée par un je-ne-sais-quoi. J’avais l’impression qu’aucun mot ne pouvait sortir de mes lèvres. Stéphane continuait à me caresser la joue d’une main et les cheveux de l’autre, son contact était apaisant. Je ne comprenais toujours pas pourquoi je ressentais ça, et j’avais l’impression que lui le savait. Il savait ce que je ressentais et ce qu’il produisait en moi. Alexis croisa ses bras sur sa poitrine et prit une mine boudeuse, elle ressemblait à une gamine.

– Je ressens ce que tu ressens. Je t’ai senti à des kilomètres. Je ressentais les effets du poison et ton état qui empirait. J’ai attendu en pensant que tu allais réagir, mais rien ne s’est produit. Tu t’es consumé et je l’ai ressenti. Parfois je perdais partiellement le contrôle de moi-même. J’ai décidé de partir de là où je me trouvais et de venir voir ce qui se passait. Mais à ce que je vois tu vas beaucoup mieux. Je sens ta force, pas très habituelle pour un vampire.

– Tu ressens ce que je ressens ? Seulement la valériane ?

– Non, seulement toi. Mais ça n’avait jamais été aussi fort.

– Ça ne devrait pas me surprendre. Mais je pensais que tu étais une personne à part entière, finalement je crois que non, tu seras toujours un peu en moi. Comme avant, fit Stéphane.

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Je ne sais pas s’ils avaient arrêté de parler parce que j’avais fermé les yeux, ou simplement je ne les entendais plus car je m’étais assoupie. La fatigue m’avait reprise plus vite que je ne le pensais, contre le corps tiède de Stéphane mes muscles s’étaient relaxés et avaient fini par se détendre complètement. Je me demandais si j’avais rêvé cet instant ou s’il avait été bien réel. Cette fois-ci je dormis d’un sommeil profond et sans rêve. Je ne savais pas combien de temps. Plusieurs heures voire même plusieurs jours, le temps n’avait plus d’emprise sur moi, il défilait sans que je ne le vois. Ces derniers temps, les heures n’avaient plus beaucoup de sens à mes yeux, je ne prenais plus la peine de regarder les aiguilles des horloges. Mes rêves et mes cauchemars se faisaient rares. Je n’avais que des sortes de flashs bizarres, des scènes, trop rapides pour que je me souvienne de quoi elles parlaient le lendemain matin. Les choses changeaient autour de moi, ma vie tout entière avait pris un autre sens et je me dirigeais vers une toute autre voie.

La lumière du jour entrait à grand coup de rayon de soleil dans la chambre. C’est cette lueur qui m’avait sortie de mon sommeil. J’ouvris lentement les yeux, encore lourds de fatigue, et attendis que mes membres se dégourdissent. Mon corps réclamait constamment du repos à cause de tout le sang que j’avais dû perdre, que Stéphane avait bu. Mon instinct se réveilla plus rapidement et mes yeux se mirent à chauffer. Je me

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tournai, mais personne ne se trouvait dans le lit à côté de moi. Je me mis assise, un peu trop rapidement car ma tête tournait un peu. L’armoire qui se trouvait en face du lit de Stéphane était ouverte. Une silhouette se remit lentement debout et cherchait quelque chose à l’intérieur. C’était Alexis. Je reconnaissais ses longs cheveux bruns balayés de mèches noires. Celle-ci avait dû sentir que je m’étais réveillée, car elle se tourna rapidement et me regarda en souriant. Mais un sourire narquois pas amical, ce qui me glaça.

– Léxy ! Désolée si je t’ai réveillée, mais j’ai besoin de vêtements. Me dit-elle.

– Pas de problème. – T’as vraiment une sale mine, mon frère ta pas

loupée ! Il a gardé son instinct de vampire. As-tu beaucoup mal ?

Elle me regardait avidement et un large sourire étira ses lèvres pulpeuses, montrant volontairement ses crocs. Je voyais la faim, la soif, dans ses yeux. J’étais trop faible pour riposter et ses prunelles me pétrifièrent. J’aurais dû être plus forte et ne rien laisser paraître ; au lieu de ça, je touchais le pansement sur mon cou et regardais celui qui se trouvait sur mon poignet gauche. Deux taches de sang s’y trouvaient. Je savais que Stéphane n’avait pas pu se contrôler en buvant, son instinct et le désir de boire avaient été plus forts que sa propre volonté. Mais au moins, il était en vie. C’est la seule chose qui comptait à mes yeux. Je n’étais pas dans un état aussi pitoyable

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qu’elle le prétendait, j’étais vivante moi aussi. Mais je n’étais pas passée loin de la mort.

– Je me demande si… Tu ne serais pas une chasseresse ? Malgré tout le sang de mon frère qui coule dans tes veines, je sens quelque chose d’autre. Continua-t-elle.

– Une quoi ? Demandai-je, faussement naïve. – Chasseresse. Un chasseur de vampire quoi ! Tu

sais quand même que mon frère est un vampire rassure-moi ?

– Oui, je suis au courant. – Oui ça tu dois le savoir, tu dois même l’avoir

bien senti. Rigola-t-elle.

Son rire était tranchant comme une lame, je sentais qu’il était destiné à effrayer. Des frissons me parcoururent la peau, me donnant la chair de poule. Elle riait toujours quand Stéphane entra dans la chambre. Ce dernier déposa un verre sur la table de chevet à côté de moi et me regarda. Je levai les yeux vers lui et le fixai, ses iris émeraude m’engloutirent pendant un instant, puis me relâchèrent. Il se mit sur le lit à côté de moi, croisa ses jambes au-dessus de la couverture et me prit par les épaules pour m’installer délicatement contre son torse. Je me laissais faire comme une enfant malade. Alexis s’était arrêtée de rire et nous regardait d’un mauvais œil. Elle retroussa légèrement ses lèvres sur ses dents, mais se ressaisit rapidement. Je ne sais pas si j’avais bien saisi, mais il me sembla que c’était de la jalousie.

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– Qu’est-ce que tu racontais à Léxy, Alexis ? Grommela Stéphane.

– Rien. Je lui disais juste que tu ne l’avais pas ratée.

Stéphane leva les yeux sur elle et la toisa durement. La jeune femme baissa la tête, honteuse. Elle avait peur de la colère de son frère, j’en étais certaine, elle ne lui répondait pas par une menace mais toujours gentiment, comme si elle lui devait quelque chose de précieux, comme si elle lui était redevable. Ce qui était sûrement le cas, mais je ne me risquerais pas à poser la question, ou du moins pas aujourd’hui. Mais il y avait aussi un lien encore plus fort qui m’unissait à Stéphane, je le sentais c’était presque palpable. Je ne savais pas encore me servir correctement de mes pouvoirs, ni déchiffrer mon instinct. Tout ça était nouveau pour moi, mais il y avait des choses que je comprenais assez rapidement, comme ce lien étrange entre Alexis et Stéphane et entre Stéphane et moi.

– Tu n’étais pas obligée d’être aussi impolie. Si tu dois te comporter tout le temps comme ça, ce n’est pas la peine de rester ici tu sais.

– Excuse-moi. Répondit Alexis avec des yeux auxquels aucun homme n’aurait pû résister.

– J’aimerais que tu nous laisses seuls s’il te plaît, tu peux aller prendre ta douche, Mathis a fini.

– J’y vais.

La tête basse elle sortit de la chambre non sans

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m’avoir menacée du regard en passant à côté de moi. Ce qui eut le don de me faire frémir. Stéphane avait dû le voir, car il souffla et murmura quelque chose si rapidement que je n’avais pas compris ce qu’il disait. Il s’écarta légèrement de moi pour mieux m’examiner.

– Comment tu te sens ? S’enquit-il. – Je ne sais pas, confuse. – Je m’en doute. Ça ne doit pas être facile, je

comprends et je m’en excuse. – Pourquoi ? Ce n’est pas ta faute. – Si, c’est à cause de moi si tu es comme ça, c’est

moi qui t’ai mise dans cet état, et je m’en veux beaucoup.

– Je t’ai forcé à boire mon sang, je savais ce que je risquais.

– Tu n’aurais pas dû c’est vrai, mais je te suis très reconnaissant. Tu t’es mise en danger pour sauver ma vie, pour sauver le démon que je suis. C’était stupide certes, mais je te dois ma vie. Je te remercie pour ton geste, aussi bête soit-il. Murmura-t-il tendrement.

– De rien. Je suis sûrement stupide comme tu le dis, mais je ne pouvais pas te laisser comme ça. C’était plus fort que moi, et je savais que sans moi tu ne t’en serais peut-être pas sorti indemne. Merci de ne pas m’avoir… tuée.

Sa réponse sortit tout droit de son torse, un grondement animal. Il s’en voulait de m’avoir fait souffrir, d’avoir bu mon sang jusqu’à ce que je perde conscience et que la mort me tende la main. Je le

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voyais dans ses yeux, mais surtout je le ressentais. Quand il me regardait, il y avait beaucoup de tendresse et de douceur, mais derrière se dessinait une pointe d’inquiétude et de remords. Après tout, c’était bel et bien ma faute. Je savais ce que je faisais en venant ici il n’avait pas à s’en vouloir, je connaissais les risques et je les avais vécus, non sans mal. Je levais la tête pour le regarder, il avait fermé les yeux et je sentais encore son grondement au fond de son torse, lent et presque silencieux. Je passai ma main délicatement sur son visage. Je commençai par sa mâchoire et remontai lentement passant autour de tous ses traits. Stéphane ne bougeait pas et il s’arrêta de gronder aussi rapidement que son contact me calmait quand j’en avais besoin. Étrange. Je continuais de caresser la moindre parcelle de sa peau lisse et dure, sans me lasser de la douceur de celle-ci et de sa beauté. Il se laissa faire pendant un long moment, puis il me prit délicatement le poignet et examina la compresse qui cachait sa morsure. Je le regardai faire. Il passa ses doigts autour du pansement en caressant doucement, il leva mon bras et déposa un baiser sur la compresse, aussi doux qu’une plume.

– Est-ce que tu as mal à ton poignet ou à ton cou ? – Non je ne les sens pas beaucoup, parfois ça me

brûle mais c’est supportable. Le rassurai-je. – Veux-tu que je t’apporte des cachets pour faire

passer la douleur ? Je ne veux pas que tu souffres, je me sens déjà assez coupable comme ça.

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– Je n’ai besoin de rien merci. Arrête de te faire passer pour un monstre, tu as fait ce que je voulais que tu fasses c’est tout. Je suis responsable. Répétai-je.

– Bois quand même ça. M’ordonna-t-il.

Il me tendit le verre qu’il avait posé sur la table de chevet en entrant dans la chambre quelques minutes plus tôt.

– Qu’est-ce que c’est ?

Je regardai à l’intérieur du verre opaque, il y avait un liquide rouge foncé qui avait une étrange odeur. Je me demandai un instant s’il n’allait pas encore me faire boire son épais liquide, celui que j’avais senti alors que j’étais sur le point de mourir. Impossible de me souvenir, j’avais l’esprit encore trop embrumé.

– Est-ce que c’est la même chose que tu m’as fait boire après que tu as bu mon sang ? Murmurai-je.

– Parce que tu te souviens de ça ? S’exclama-t-il, surpris.

– Plus ou moins. Je n’étais pas vraiment consciente. Mais je me souviens d’un liquide chaud et épais que tu m’as forcée à boire.

– Je pensais que tu l’aurais oublié. Non ce n’est pas la même chose, dans le verre c’est des vitamines mélangées à un autre médicament. C’est pour aider ton corps à fabriquer du sang, car je t’en ai beaucoup pris et tu es encore trop faible.

– Oh d’accord. Mais je ne suis pas si faible que ça, je me sens plutôt bien à vrai dire, en tout cas quand ta sœur n’est pas dans les parages.

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Je me mis à frissonner en pensant au regard avide et menaçant de sa vampire de sœur. Je ne pensais pas qu’un vampire pouvait être aussi effrayant, mais ça paraissait logique pour un monstre.

– Elle t’effraie n’est-ce pas ? Je sais qu’elle peut se montrer très froide, elle n’est pas vraiment comme moi.

– Qu’est-ce qu’elle a de différent ? – C’est compliqué.

Stéphane se mit à contempler le vide et je savais qu’il ne me répondrait pas maintenant. Alors je bus dans le verre qu’il avait mis entre mes mains. Il n’y avait pas d’odeur particulière sinon celle du médicament. Une fois que j’eus fini, il me prit le verre et le posa sur la table de nuit à côté de lui, puis il posa sa tête contre le mur et me serra un peu plus fort contre lui. Je sentais son corps musclé et la chaleur qui s’en dégageait, j’étais bien collée ainsi contre son torse, je m’y sentais comme s’il n’y avait pas d’endroit meilleur. J’avais toujours ressenti d’étranges sensations en sa présence, je savais qu’elles étaient encore là, mais c’est comme si elles faisaient partie de moi depuis toujours. Or, ça ne pouvait pas être le cas, au contraire. Nous ne nous connaissions pas depuis très longtemps, et nous n’avions jamais été aussi proches l’un de l’autre. Seulement depuis que nous avions frôlé la mort à tour de rôle. Quand sa peau entrait en contact avec la mienne, je sentais tout mon être se détendre. Comme si on avait appuyé sur un interrupteur. Et le pire, c’est