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128– JUIN 2011 ACOSS - Direction des Statistiques, des Etudes et de la Prévision N° 256 - OCTOBRE 2017 LES EFFECTIFS SALARIÉS DU SECTEUR PRIVÉ DANS LES RÉGIONS EN 2016 En 2016, les entreprises du secteur con- currentiel emploient 17,8 millions de salariés en moyenne annuelle, en hausse de 1,0 % (soit + 168 500 postes) par rap- port à 2015. L’amélioration de l’emploi salarié débutée en 2015 au sud et à l’ouest de la métropole se constate à présent dans toutes les régions : en 2016, toutes pré- sentent des hausses d’effectifs salariés annuels. Les évolutions restent néanmoins contrastées entre les régions. Outre l’Île- de-France et les Dom, les régions les plus dynamiques (avec une hausse d’au moins 1,0 %) se situent dans la moitié sud et sur la façade atlantique de la métropole (carte 1, tableau 1). Des évolutions diffé- renciées sont aussi observées au sein des régions (cartes 1 et 3). Ainsi, le Limousin et Poitou-Charentes (+ 0,3 %) sont nettement moins dynamiques que l’Aquitaine (+ 1,4 %). Il en est de même pour la Champagne- Ardenne (- 0,2 %) et la Lorraine (- 0,1 %) comparativement à l’Alsace (+ 0,6 %), ou pour la Haute-Normandie (- 0,3 %) relati- vement à la Basse-Normandie (+ 0,7 %). Le salaire moyen par tête (SMPT) croît de 1,4 % en 2016, pour atteindre 2 527 € en moyenne (tableau 1). Cette progression est un peu plus dispersée que l’année précédente. Elle est de l’ordre de 1,5- 1,6 % en Île-de-France et dans les régions de la façade Atlantique tandis qu’elle est inférieure à 1,0 % en Centre-Val de Loire, en Normandie et dans les Dom hors Guyane. Carte 1 : Evolution de l’emploi entre 2015 et 2016 (en %) Source : Acoss – Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) Les effectifs salariés du secteur concurrentiel progressent de 1,0 %, en 2016. Ils s’établissent à 17,8 millions en moyenne annuelle. La masse salariale augmente de 2,4 %, en accélération par rapport à 2015 (+ 1,7 %). Le salaire moyen par tête progresse de 1,4 %. Comparée à l’an passé, la situation s’améliore dans toutes les régions : toutes affichent sur l’année 2016 une augmentation des effectifs salariés, de 0,1 % en Bourgogne- Franche-Comté et en Normandie à 3,0 % à la Réunion. Cette améliora- tion doit beaucoup à la très forte progression du secteur de l’intérim sur l’année écoulée (+ 9,7 %). Hors intérimaires, les effectifs salariés diminuent encore en 2016 dans quatre régions, toutes dans la par- tie nord de la métropole. L’industrie et la construction conti- nuent de perdre des emplois en 2016 dans quasiment toutes les régions métropolitaines. Les ré- gions du sud et de l’ouest sont les mieux orientées et gagnent pour certaines des salariés dans ces secteurs. L’hébergement et la restauration ainsi que les activités informa- tiques sont, comme en 2015, les secteurs du tertiaire les plus dyna- miques dans la plupart des régions. À l’inverse, les télécommunications et l’administration publique perdent des emplois dans un grand nombre de régions. France

LES EFFECTIFS SALARIÉS DU SECTEUR PRIVÉ DANS LES RÉGIONS EN 2016 · 2017-11-02 · N° 256 - OCTOBRE 2017 LES EFFECTIFS SALARIÉS DU SECTEUR PRIVÉ DANS LES RÉGIONS EN 2016 En

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128– JUIN 2011

ACOSS - Direction des Statistiques, des Etudes et de la Prévision

N° 256 - OCTOBRE 2017

LES EFFECTIFS SALARIÉS DU SECTEUR PRIVÉ DANS LES RÉGIONS EN 2016 En 2016, les entreprises du secteur con-currentiel emploient 17,8 millions de salariés en moyenne annuelle, en hausse de 1,0 % (soit + 168 500 postes) par rap-port à 2015. L’amélioration de l’emploi salarié débutée en 2015 au sud et à l’ouest de la métropole se constate à présent dans toutes les régions : en 2016, toutes pré-sentent des hausses d’effectifs salariés annuels. Les évolutions restent néanmoins contrastées entre les régions. Outre l’Île-de-France et les Dom, les régions les plus dynamiques (avec une hausse d’au moins 1,0 %) se situent dans la moitié sud et sur la façade atlantique de la métropole (carte 1, tableau 1). Des évolutions diffé-renciées sont aussi observées au sein des régions (cartes 1 et 3). Ainsi, le Limousin et

Poitou-Charentes (+ 0,3 %) sont nettement moins dynamiques que l’Aquitaine (+ 1,4 %). Il en est de même pour la Champagne-Ardenne (- 0,2 %) et la Lorraine (- 0,1 %) comparativement à l’Alsace (+ 0,6 %), ou pour la Haute-Normandie (- 0,3 %) relati-vement à la Basse-Normandie (+ 0,7 %).

Le salaire moyen par tête (SMPT) croît de 1,4 % en 2016, pour atteindre 2 527 € en moyenne (tableau 1). Cette progression est un peu plus dispersée que l’année précédente. Elle est de l’ordre de 1,5-1,6 % en Île-de-France et dans les régions de la façade Atlantique tandis qu’elle est inférieure à 1,0 % en Centre-Val de Loire, en Normandie et dans les Dom hors Guyane.

Carte 1 : Evolution de l’emploi entre 2015 et 2016 (en %)

Source : Acoss – Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)

Les effectifs salariés du secteur concurrentiel progressent de 1,0 %, en 2016. Ils s’établissent à 17,8 millions en moyenne annuelle. La masse salariale augmente de 2,4 %, en accélération par rapport à 2015 (+ 1,7 %). Le salaire moyen par tête progresse de 1,4 %.

Comparée à l’an passé, la situation s’améliore dans toutes les régions : toutes affichent sur l’année 2016 une augmentation des effectifs salariés, de 0,1 % en Bourgogne-Franche-Comté et en Normandie à 3,0 % à la Réunion. Cette améliora-tion doit beaucoup à la très forte progression du secteur de l’intérim sur l’année écoulée (+ 9,7 %). Hors intérimaires, les effectifs salariés diminuent encore en 2016 dans quatre régions, toutes dans la par-tie nord de la métropole.

L’industrie et la construction conti-nuent de perdre des emplois en 2016 dans quasiment toutes les régions métropolitaines. Les ré-gions du sud et de l’ouest sont les mieux orientées et gagnent pour certaines des salariés dans ces secteurs.

L’hébergement et la restauration ainsi que les activités informa-tiques sont, comme en 2015, les secteurs du tertiaire les plus dyna-miques dans la plupart des régions. À l’inverse, les télécommunications et l’administration publique perdent des emplois dans un grand nombre de régions.

France

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N° 256 - OCTOBRE 2017

La masse salariale augmente ainsi de 2,4 % en 2016, en accélération par rap-port à l’année passée (+ 1,7 %). Compte tenu des différences de rythme d’évolution des effectifs et des salaires, l’évolution de la masse salariale présente des disparités régionales assez mar-quées, allant en métropole de + 1,1 % en Normandie à + 3,2 % en Pays de la Loire. Dans les Dom, la masse salariale augmente fortement (+ 3,1 % en moyenne), principalement portée par l’augmentation des effectifs, la hausse du SMPT étant relativement modeste (+ 0,6 % en moyenne), excepté en Guyane où les effectifs progressent de 1,5 % et le SMPT de 1,1 %.

La construction et l’industrie demeu-rent à la peine sur quasiment la totalité du territoire.

En 2016, les effectifs de la construction continuent de diminuer, sur un rythme néanmoins moindre que l’année précé-dente : - 1,2 % (- 16 500 postes), après - 3,0 % en 2015. Pratiquement toutes les régions métropolitaines sont concernées par cette baisse même si l’évolution reste plus favorable dans la partie sud du pays. Seule la région Paca réussit à stabiliser les effectifs sur l’année (+ 0,2 %). La situation est bien meilleure dans les Dom où les effectifs progressent partout sauf en Guyane (cartes 2).

En diminution depuis de nombreuses années, les effectifs dans l’industrie continuent de se réduire en 2016 à un rythme similaire à ceux des années pré-cédentes : - 1,0 %, soit - 29 400 postes. Cette baisse concerne presque toutes les régions métropolitaines ; seules la Corse (+ 2,2 %), l’Occitanie (+ 0,2 %) et la Bre-tagne (+ 0,1 %) enregistrent une hausse d’effectifs dans l’industrie. Les régions du nord et de l’est sont les plus marquées par le recul (supérieur à - 1,5 %, jusqu’à - 1,9 % dans les Hauts-de-France). En revanche, les effectifs progressent dans tous les DOM.

Tableau 1 : Evolution de la masse salariale, des effectifs salariés et du SMPT par région

RÉGIONS

Masse salariale Effectifs moyens SMPT moyen Répartition sectorielle des

effectifs salariés

Montant 2016

Evolution Niveau 2016

Evolution Niveau 2016

Evolution Indus-

trie BTP

Tertiaire hors

intérim Intérim

2016 /2015

2015 /2014

2016/2015 2015/2014

2016 /2015

2015 /2014

Md€ % % % milliers % milliers % % € % % % % % %

Auvergne-Rhône-Alpes 63,5 11,8 2,5 1,8 2 195 12,3 23,1 1,1 0,3 2 406 1,3 1,5 21,4 8,0 66,7 3,8

Auvergne 8,2 1,5 2,0 1,3 314 1,8 2,3 0,7 -0,3 2 186 1,2 1,5 25,1 8,5 63,3 3,2

Rhône-Alpes 55,2 10,2 2,6 1,9 1 881 10,6 20,8 1,1 0,4 2 443 1,4 1,5 20,8 7,9 67,3 3,9

Bourgogne-Franche-Comté 17,6 3,3 1,3 0,6 667 3,8 0,4 0,1 -0,7 2 199 1,2 1,4 25,1 7,5 62,6 4,8

Bourgogne 10,3 1,9 1,0 0,5 392 2,2 -0,8 -0,2 -0,8 2 181 1,1 1,4 22,1 7,7 65,8 4,4

Franche-Comté 7,3 1,4 1,8 0,8 275 1,5 1,2 0,4 -0,6 2 223 1,4 1,4 29,3 7,2 58,1 5,3

Bretagne 20,7 3,8 3,0 2,1 788 4,4 10,1 1,3 0,4 2 189 1,6 1,7 20,2 8,7 67,0 4,3

Centre-Val de Loire 16,9 3,1 1,5 0,9 622 3,5 2,6 0,4 -0,4 2 261 0,8 1,3 23,0 8,3 63,7 5,1

Corse 1,9 0,4 3,0 1,4 78 0,4 1,4 1,8 0,4 2 086 1,4 0,9 8,1 13,6 78,1 0,3

Grand Est 36,8 6,8 1,4 0,6 1 349 7,6 2,2 0,2 -0,8 2 267 1,2 1,4 22,5 7,8 65,6 4,0

Alsace 15,2 2,8 2,0 1,0 531 3,0 3,3 0,6 -0,4 2 374 1,2 1,4 22,8 7,7 65,5 4,0

Champagne-Ardenne 8,0 1,5 1,1 0,1 303 1,7 -0,5 -0,2 -1,3 2 197 1,3 1,4 23,5 8,0 64,3 4,2

Lorraine 13,6 2,5 0,9 0,4 515 2,9 -0,6 -0,1 -0,9 2 197 0,9 1,3 21,6 7,8 66,5 4,0

Guadeloupe 2,0 0,4 1,9 1,9 70,0 0,4 1,4 2,1 -0,1 2 365 0,2 2,1 11,1 8,0 79,3 1,6

Guyane 0,9 0,2 2,2 2,1 30,0 0,2 0,4 1,5 1,4 2 559 1,1 0,9 14,2 10,6 72,0 3,2

Hauts de France 38,3 7,1 1,7 1,2 1 414 8,0 8,0 0,6 -0,1 2 258 1,2 1,3 20,2 7,5 67,9 4,4

Nord-Pas-de-Calais 27,5 5,1 1,9 1,4 1 010 5,7 7,3 0,7 0,1 2 269 1,1 1,3 18,7 7,4 69,6 4,2

Picardie 10,8 2,0 1,3 0,7 404 2,3 0,7 0,2 -0,7 2 230 1,3 1,3 23,8 7,6 63,6 5,0

Île-de-France 176,8 32,8 2,6 2,2 4 534 25,5 42,7 1,0 0,5 3 243 1,6 1,7 9,5 6,2 82,3 2,1

Martinique 2,0 0,4 3,0 2,6 70,0 0,4 2,0 2,9 0,7 2 386 0,5 1,8 11,8 7,6 78,9 1,8

Normandie 21,9 4,1 1,1 0,9 804 4,5 1,1 0,1 -0,3 2 264 0,9 1,2 23,0 8,6 63,8 4,7

Basse-Normandie 9,0 1,7 1,9 1,3 348 2,0 2,3 0,7 -0,2 2 144 1,2 1,5 22,1 8,8 64,8 4,3

Haute-Normandie 12,9 2,4 0,6 0,6 456 2,6 -1,2 -0,3 -0,5 2 355 0,8 1,0 23,6 8,3 63,0 5,0

Nouvelle Aquitaine 36,6 6,8 2,4 1,3 1 374 7,7 13,1 1,0 -0,1 2 218 1,5 1,5 17,6 8,6 70,0 3,8

Aquitaine 22,2 4,1 2,8 1,8 818 4,6 11,4 1,4 0,4 2 263 1,4 1,5 15,8 8,7 71,8 3,7

Poitou-Charentes 3,9 0,7 1,8 0,7 156 0,9 0,4 0,3 -0,8 2 111 1,3 1,5 20,7 8,2 67,5 3,6

Limousin 10,4 1,9 1,7 0,5 400 2,2 1,2 0,3 -1,1 2 168 1,5 1,5 20,2 8,5 67,2 4,0

Occitanie 36,2 6,7 2,7 2,0 1 332 7,5 19,7 1,5 0,5 2 266 1,1 1,5 15,3 8,3 73,2 3,1

Languedoc-Roussillon 14,4 2,7 2,4 2,1 571 3,2 8,1 1,4 0,7 2 103 0,9 1,4 10,8 8,8 77,8 2,6

Midi-Pyrénées 21,8 4,0 2,8 1,9 760 4,3 11,6 1,5 0,3 2 387 1,2 1,6 18,7 8,0 69,8 3,5

Pays de la Loire 27,5 5,1 3,2 1,9 1 014 5,7 15,9 1,6 0,3 2 258 1,6 1,7 22,9 8,4 63,7 5,0

Provence-Alpes-Côte d'Azur 36,3 6,7 2,8 1,9 1 296 7,3 20,2 1,6 0,3 2 329 1,1 1,6 11,5 7,9 77,7 3,0

Réunion 3,9 0,7 4,1 3,5 145 0,8 4,2 3,0 2,7 2 239 0,8 0,8 11,6 10,1 77,0 1,3

France 539,9 100,0 2,4 1,7 17 781 100,00 168, 5 1,0 0,1 2 527 1,4 1,6 16,9 7,7 71,9 3,5

dont Métropole 531,0 98,3 2,4 1,7 17 466 98,2 160,4 0,9 0,1 2 530 1,4 1,6 17,0 7,6 71,8 3,5

Source : Acoss – Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)

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N° 256 - OCTOBRE 2017

Cartes 2 : Evolution de l’emploi entre 2015 et 2016 par secteurs d’activité

Industrie Construction

Intérimaires Tertiaire hors intérimaires

Commerce Hébergement et restauration Autres services

Source : Acoss –Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)

en % (en niveau)

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N° 256 - OCTOBRE 2017

Les évolutions régionales sont plus contrastées dans le secteur tertiaire

Dans le tertiaire hors intérimaires, les effectifs salariés progressent de 1,3 % en 2016 (+ 159 900 postes). Les régions de l’ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Aquitaine), celles du pourtour méditerra-néen ainsi que Rhône-Alpes et les Dom affichent les plus fortes hausses d’effectifs.

Tous les secteurs des services présen-tent des créations nettes d’emploi mais les évolutions régionales sont très con-trastées selon le type d’activité (cartes 2). Ainsi, le dynamisme du secteur de l’hébergement et de la restauration (+ 3,0 %) est plus marqué dans les ré-gions côtières. Le commerce progresse selon un gradient allant du nord au sud, relativement proche de l’évolution de l’ensemble des secteurs. Quant aux effectifs des autres services, ils aug-mentent notamment dans les Dom, l’ouest et le sud de la métropole (en Pays de la Loire et en Occitanie notamment) alors que leur évolution reste modérée dans le nord-est.

Les intérimaires, en hausse de 9,7 % en 2016, sont très dynamiques dans toutes les régions, hormis à la Réunion où ils sont en baisse (cartes 2).

Hors intérimaires, quatre régions (Centre- Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Grand Est) connaissent encore des diminutions d’effectifs sala-riés (cartes 2).

Le recul des effectifs dans l’industrie pénalise la Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie et le Grand-Est

En région Bourgogne-Franche-Comté l’emploi intérimaire (+ 11,0 %) permet d’afficher une évolution légèrement posi-tive en 2016 (+ 0,1 %, soit 400 postes) après une baisse de 0,7 % en 2015 ; hors intérimaires, les effectifs salariés diminuent de 0,4 %.

Au sein de la région, les effectifs conti-nuent de diminuer en Bourgogne (- 0,2 % après - 0,9 % en 2015) tandis qu’ils aug-mentent désormais en Franche-Comté (+ 0,4 % après - 0,6 %). Cependant, hors intérimaires, les effectifs baissent dans les deux zones.

Les effectifs de la construction reculent de 2,2 % (- 1 100 postes). Cette baisse est bien plus prononcée en Bourgogne (- 2,7 %) qu’en Franche-Comté (- 1,4 %).

Dans cette région, où 25 % des salariés exercent dans l’industrie, l’évolution des effectifs est particulièrement impactée par le recul enregistré dans ce secteur, que ce soit en Bourgogne (- 1,8 %) ou en Franche-Comté (- 1,5 %). Au global, l’industrie perd 2 800 postes sur l’année dans la région (- 1,6 %). L’évolution des différents secteurs industriels est sensi-blement identique dans les deux composantes régionales. Les effectifs diminuent principalement dans la fabrica-tion d’équipements électriques (- 3,7 %), de machines (- 3,2 %) et de matériels de transport (- 3,1 %). L’industrie du textile (+ 3,8 %) et l’industrie agro-alimentaire (+ 0,4 %) sont les seuls secteurs où les effectifs progressent cette année.

En Normandie, les effectifs sont en légère hausse (+ 0,1 %) en 2016 après - 0,3 % en 2015 ; ils diminuent toutefois de 0,2 % hors intérimaires. Les pertes d’effectifs diminuent par rapport à l’année précédente dans le secteur de la cons-truction mais continuent d’être importantes (- 2,8 % en 2016 après - 3,7 % en 2015). Les réductions d’effectifs dans l’industrie poursuivent pour leur part la tendance des années passées. La plupart des secteurs industriels sont concernés, en particulier la cokéfaction et le raffinage (- 4,9 %), la fabrication de matériel de transport (- 3,9 %), la métallurgie (- 2,8 %), l’industrie du bois et du papier (- 2,8 %) et l’industrie du plastique (- 1,8 %). Deux secteurs connaissent une progression de leurs effectifs au niveau régional : la fabri-cation de machines (+ 1,1 %) notamment en Basse-Normandie, et l’industrie phar-maceutique (+ 2,4 %) surtout en Haute-Normandie.

Les effectifs dans l’hébergement -restauration augmentent de 2,9 %, soit 1 100 postes. Il s’agit cependant de la progression la plus faible de l’ensemble des régions côtières françaises. Enfin, les secteurs de l’éducation (+ 2,9 %), des arts et spectacles (+ 2,5 %), des activités de services administratifs (+ 1,6 %) et de l’action sociale (+ 0,8 %) affichent des hausses d’effectifs relativement impor-tantes dans la région.

Les effectifs de la région Grand-Est progressent de 0,2 % en 2016, après - 0,8 % en 2015. Dans cette région éga-lement, une partie de la croissance est liée au dynamisme de l’intérim (+ 7,7 %) ; sans ce secteur, les effectifs régionaux sont en très légère diminution (- 0,1 %). Les évolutions de l’emploi sont globale-ment analogues dans les trois parties régionales : les effectifs diminuent dans

la construction (- 2,2 % au niveau de l’ensemble de la région) et dans l’industrie (- 1,6 %), sont quasiment stables dans le commerce (- 0,1 %), et progressent dans l’hébergement et la restauration (+ 3,1 %) et les autres activi-tés de services (+ 0,7 %).

Presque tous les secteurs industriels perdent des salariés, à l’exception des industries agroalimentaires. La métallur-gie (- 2,6 %), la fabrication de matériel de transport (- 2,6 %), l’industrie du bois et papier (- 2,2 %) et l’industrie plastique (- 1,9 %) portent près des deux tiers des pertes d’effectifs. Les activités de service informatique, de l’éducation, de l’action sociale et des services administratifs sont parmi les secteurs les plus dyna-miques du tertiaire (respectivement + 5,3 %, + 3,1 %, + 2,0 % et + 1,4 %) tandis que les activités de logistique, des télécommunications et des activités scientifiques et techniques sont celles qui perdent le plus d’emplois (respective-ment - 0,7 %, - 4,9 %, - 2,7 %).

La progression dans le Centre-Val de Loire et dans les Hauts-de-France est surtout liée à l’intérim

En région Centre-Val de Loire, les effec-tifs salariés augmentent de 0,4 % (soit + 2 600 postes), compensant la diminu-tion de l’année précédente (- 0,4 %, soit - 2 700 postes). La progression du nombre d’intérimaires est très importante (+ 10,5 %, soit + 3 000 postes). Hors intérimaires, la région perd encore envi-ron 400 postes cette année.

Le secteur de la construction (- 3,3 %, soit - 1 800 postes) continue d’être en berne, de même que l’industrie (- 1,4 %, soit - 2 000 postes). Pratiquement tous les secteurs de l’industrie perdent des effectifs, en particulier l’industrie du bois et du papier (- 4,5 %), la métallurgie (- 2,1 %) et l’industrie plastique (-1,5 %).

Le secteur du commerce enregistre une progression de 0,6 %, légèrement en-deçà de l’évolution nationale. Parmi les autres activités tertiaires, les activités de services administratifs (+ 3,2 %), les services informatiques (+ 2,1 %), l’héber-gement - restauration (+ 2,1 %) et les arts et spectacles (+ 1,9 %) demeurent dynamiques.

Dans son ensemble, la région Hauts-de-France affiche une progression de 0,6 % de ses effectifs, soit + 8 000 postes dont 7 100 intérimaires (+ 12,7 %) ; en 2015, les effectifs avaient baissé de 0,1 %. Hors intérimaires, les effectifs augmen-

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tent de 0,1 % sur une année (+ 900 postes), se décomposant en une hausse de 0,3 % dans le Nord-Pas de Calais et une baisse de 0,4 % en Picardie.

À la peine dans les deux parties régio-nales, le secteur industriel continue de perdre des postes sur un rythme similaire à celui de l’année précédente (- 1,9 %). L’ensemble des branches industrielles perdent du personnel ; les plus concer-nées sont l’industrie du bois et papier (- 5,1 %), la fabrication de machines et d’équipement (- 4,1 %), la métallurgie (- 3,2 %) et la fabrication de matériel de transport (- 2,2 %). Les effectifs de la construction sont également en baisse dans la région ; la diminution est cepen-dant inférieure à celle de 2015 (- 2,3 % en 2016 contre - 3,8 % en 2015).

Le commerce affiche une stabilité sur l’ensemble de la région (- 0,1 %). Les évolutions sont cependant contrastées en son sein : les effectifs progressent en Picardie (+ 0,4 %) mais diminuent dans le Nord-Pas de Calais (- 0,3 %).

L’hébergement - restauration ainsi que les autres services du secteur tertiaire affichent des effectifs en hausse (respec-tivement + 3,6 % et + 1,1 %), portés en particulier par une évolution dans le Nord-Pas de Calais nettement supé-rieure à celle de la Picardie. Les effectifs salariés progressent notamment dans l’éducation (+ 1,5 %), l’action sociale et l’hébergement médico-social (+ 1,3 %), la santé humaine (+ 0,9 %) et l’administration publique (+ 0,6 %). Pour ce dernier secteur, il s’agit de la progres-sion la plus forte en métropole.

Les activités informatiques et juri-diques tirent l’emploi en Île-de-France

Les effectifs salariés en Île-de-France augmentent de 1,0 % (+ 42 800 postes), après + 0,5 % en 2015. Une grande partie des secteurs du tertiaire est en croissance. Les activités informatiques (+ 3,2 % soit + 6 200 postes), ainsi que les activités juridiques, de conseil et d’ingénierie (+ 2,4 % soit + 9 000 postes) restent dynamiques.

Le secteur de la santé continue égale-ment de gagner des effectifs, que ce soit dans l’action sociale et de l’hébergement médico-social (+ 2,6 % soit + 4 900 postes) ou dans la santé humaine (+ 1,4 %). En revanche, le secteur de l’audiovisuel (- 1,1 %), des télécommuni-cations (- 0,3 %), de l’administration

publique (- 0,9 %) et des activités immo-bilières (- 0,8 %) restent en retrait.

Comme en 2015, dans le secteur de la construction, les effectifs salariés évoluent plus favorablement que la moyenne na-tionale ; ils sont quasiment stables en 2016 (- 0,1 %). En revanche, le recul est marqué dans plusieurs secteurs indus-triels, en particulier dans l’industrie du bois et du papier (- 6,4 %), dans la fabrication d’équipements électriques (- 3,6 %) et de produits informatiques et électroniques (- 3,4 %). L’industrie agro-alimentaire, comme l’année précédente, continue de créer des postes (+ 2,4 %).

En Nouvelle-Aquitaine, l’Aquitaine est en nette hausse, Poitou-Charentes et Limousin sont plus à la peine

En région Nouvelle-Aquitaine, les effec-tifs salariés progressent de 1,0 % après - 0,1 % en 2015. Hors intérimaires, ils sont en hausse de 0,7 %.

L’évolution régionale est portée principa-lement par l’Aquitaine, qui concentre la totalité des nouveaux postes hors intéri-maires et un peu moins des deux tiers des postes intérimaires. Les effectifs salariés hors intérimaires sont stables dans les deux autres parties régionales et en hausse de 0,3 % en intégrant les effectifs intérimaires.

Malgré des ampleurs différentes, les évolutions sectorielles sont similaires dans les trois anciennes régions : l’industrie et la construction perdent des emplois, les secteurs du tertiaire en ga-gnent. Seule exception, le commerce dans le Limousin qui parvient tout juste à maintenir ses effectifs salariés. Le con-traste entre les différentes parties régionales résulte à la fois d’un moindre repli des effectifs dans l’industrie et la construction en Aquitaine (- 0,3 % pour ces deux secteurs contre respectivement - 1,5 % et - 3,3 % en Poitou-Charentes et - 1,0 % et - 2,4 % dans le Limousin) et d’une progression plus modeste des effectifs des autres services en Poitou-Charentes et dans le Limousin.

Au sein de l’industrie, les tendances régionales sont également à peu près similaires. L’industrie plastique (- 2,4 %), la fabrication d’équipements électriques (- 1,9 %), l’industrie du bois et papier (- 1,6 %) et l’industrie du meuble (- 1,5 %) sont les secteurs industriels qui perdent le plus d’emplois dans la région. A l’inverse, les effectifs dans l’industrie agro-alimentaire progressent (+ 0,4 %).

Au sein du tertiaire, le secteur de l’hébergement - restauration est en forte progression (+ 4,3 %). Les activités in-formatiques (+ 4,3 %), juridiques et de conseil (+ 2,5 %) et le secteur de l’éducation (+ 2,0 %) sont également des secteurs très dynamiques en termes d’effectifs dans la région. Les secteurs de l’action sociale et du commerce affi-chent quant à eux des hausses respectives de + 1,4 % et + 0,7 %. En revanche, le secteur des télécommunica-tions, de la recherche et développement ainsi que les activités immobilières per-dent des effectifs salariés (respective-ment - 2,2 %, - 2,3 % et - 1,8 %).

Les régions Auvergne et Rhône-Alpes se complètent

Les effectifs de la nouvelle région Au-vergne-Rhône-Alpes progressent de 1,1 % au total, après + 0,3 % en 2015, et de 0,8 % hors intérimaires. Les deux composantes régionales présentent des effectifs salariés en hausse, avec néan-moins un dynamisme plus prononcé en Rhône-Alpes (+ 1,1 %) qu‘en Auvergne (+ 0,7 %).

Sur l’ensemble de la région, le secteur de l’industrie continue de perdre des postes. Néanmoins, en Auvergne, il gagne des emplois, en particulier dans l’industrie textile (+ 2,9 %) et dans l’industrie du plastique et du caoutchouc (+ 2,2 %), très présente dans cette zone géographique. En Rhône-Alpes, la bonne santé de l’industrie pharmaceutique (+ 4,9 %) et des industries agro-alimentaires (+ 2,1 %) est contrebalancée par d’importantes destructions de postes dans la métallurgie (- 2,0 %), l’industrie du bois et du papier (- 2,5 %), la fabrication de matériels de transport (- 3,7 %), d’équipements élec-triques (- 2,5 %) et de machines (- 1,7 %).

La construction perd environ 2 000 postes, soit 1,1 % de ses effectifs sala-riés. L‘Auvergne est particulièrement touchée (- 2,5 % contre - 0,8 % en Rhône-Alpes).

L’hébergement - restauration est bien orienté au sein des deux parties régio-nales, avec une croissance des effectifs salariés supérieure en Auvergne (+ 3,1 %) par rapport à Rhône-Alpes (+ 2,1 %). Cette évolution reste cependant très modérée en comparaison de celles ob-servées dans les autres régions métropolitaines, en particulier sur le littoral (cf. cartes 2).

Les activités juridiques et de conseil (+ 3,7 %) et de services administratifs

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N° 256 - OCTOBRE 2017

Carte 3 : Évolution de l’emploi dans les zones d’emploi entre 2015 et 2016

Source : Acoss – Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)

Lecture : cette carte présente les évolutions des effectifs salariés par zone d’emploi (encadré). Elle montre notamment le dynamisme de l’emploi salarié sur les littoraux méditerranéen et atlantique, ainsi que dans les zones d’emploi des agglomérations de Toulouse, Montauban, Lyon, Annecy, Cholet, Orléans, Rennes, Strasbourg et Lille.

(+ 2,3 %) ainsi que l’action sociale (+ 2,3 %) sont très dynamiques, que ce soit en Rhône-Alpes ou en Auvergne. Au niveau régional, les effectifs diminuent dans les activités immobilières (- 2,0 %) et l’administration publique (- 6,6 %). Ces pertes sont concentrées quasiment ex-clusivement en Rhône-Alpes ; en Auver-gne, les effectifs y sont stables.

L’industrie et la construction se stabi-lisent en Bretagne

En Bretagne, les effectifs sont en hausse de 1,3 %, soit 10 100 postes dont 7 800 postes hors intérimaires (+ 1,0 %) ; en 2015, ils avaient augmenté de 0,4 %. Le secteur de la construction est presque stable sur l’année (- 0,4 % soit - 300 postes), de même que les effectifs dans l’industrie (+ 0,1 %, soit + 100 postes). La bonne tenue de l’industrie agro-alimentaire (+ 1,6 %, soit + 900 postes) contrebalance les baisses dans l’industrie des matériels de transport (- 3,0 %), du bois et du papier (- 1,7 %) et des plastiques (- 1,6 %).

Pratiquement tous les secteurs du ter-tiaire hors intérim présentent des effectifs en hausse, à l’exception de l’administration publique (- 2,1 %) et des télécommunica-tions (- 1,6 %). Les secteurs des activités informatiques (+ 5,8 %), de la recherche et développement (+ 5,8 %), de l’hébergement - restauration (+ 4,0 %), des activités juridiques et de conseil (+ 3,1 %), de l’action sociale (+ 2,2 %) et du commerce (+ 1,3 %) sont très pour-voyeurs d’emplois en 2016.

En Occitanie, la région Midi-Pyrénées se démarque du Languedoc-Roussillon par l’industrie et l’intérim

Sur l’ensemble de la région Occitanie, les effectifs progressent de 1,5 %, après + 0,5 % en 2015. L’évolution est du même ordre en Midi-Pyrénées (+ 1,5 %) et en Languedoc-Roussillon (+ 1,4 %). En revanche, les effectifs intérimaires, en progression de 7,0 % dans la région, sont dynamiques uniquement en Midi-Pyrénées (+ 11,1 %) ; en Languedoc-Roussillon la hausse est de + 0,4 %.

De façon similaire à l’année précédente, les effectifs du secteur industriel pro-gressent en Midi-Pyrénées alors qu’ils diminuent en Languedoc-Roussillon. En Midi-Pyrénées, la hausse est notamment portée par la métallurgie (+ 1,3 %) et la fabrication de matériels de transports, industrie emblématique de la région (+ 1,7 %). En Languedoc-Roussillon, les

augmentations d’effectifs dans les indus-tries agro-alimentaires (+ 2,4 %) et dans la production et l’assainissement d’eau (+ 2,2 %) ne compensent pas les pertes dans l’industrie du plastique (- 3,2 %), la métallurgie (- 4,5 %) et la fabrication de machines (- 5,4 %).

Dans le secteur de la construction, mal-gré une amélioration, les effectifs restent en baisse dans les deux anciennes ré-gions. Au total, l’évolution est de - 1,1 % en 2016 après - 2,3 % en 2015.

Enfin, les évolutions d’effectifs au sein du tertiaire sont sensiblement analogues entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Se démarquent particulière-ment les activités informatiques (+ 4,5 %), l’hébergement et la restauration (+ 3,9 %), les activités juridiques et de conseil (+ 3,3 %), l’éducation (+ 3,2 %), les acti-vités de services administratifs (+ 3,1 %), et l’action sociale (+ 1,8 %). Les activités immobilières (- 1,1 %) et les télécommu-nications (- 0,9 %) sont les seules

activités qui perdent des postes dans la région cette année.

Le secteur tertiaire reste le principal moteur des créations d’emploi en Pays de la Loire

Les effectifs salariés des Pays de la Loire progressent fortement en 2016 : + 1,6 % (15 900 postes), après + 0,3 % en 2015. Les principaux contributeurs à la croissance sont, outre le secteur de l’intérim (+ 16,9 %), les activités informa-tiques (+ 6,8 %), les activités juridiques, de conseil et d’ingénierie (+ 4,7 %), les secteurs de l’hébergement - restauration (+ 3,9 %), les activités de services admi-nistratifs (+ 2,8 %) et l’action sociale (+ 1,7 %) qui représentent pratiquement la totalité des créations de postes.

Par ailleurs, malgré une amélioration par rapport à l’année 2015, les secteurs de la construction (- 1,9 %, soit - 1 700 postes) et de l’industrie (- 0,4 %, soit - 1 000 postes) restent dans le rouge. Les sec-teurs les plus en difficulté sont les

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industries extractives (- 6,3 %) et la fabri-cation de machines et d’équipements (- 3,4 %). L’industrie agro-alimentaire, importante dans la région progresse légèrement (+ 0,4 %).

En Paca, quasiment tous les secteurs sont bien orientés

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les effectifs salariés progressent de 1,6 % (soit + 20 200 postes), après + 0,3 % en 2015. L’intérim est très dynamique (+ 11,1 %). Le secteur industriel parvient à stabiliser ses effectifs salariés (- 0,1 %) : les créations de postes dans l’industrie agro-alimentaire (+ 1,5 %) et dans l’industrie chimique (+ 1,1 %) com-pensent les destructions dans l’industrie du bois et du papier (- 2,9 %), la métal-lurgie (- 1,6 %) et la fabrication de matériel de transport (- 0,8 %).

Par ailleurs, Provence-Alpes-Côte d’Azur est la seule région de métropole où le secteur de la construction ne perd pas d’effectifs (+ 0,2 %, soit + 200 postes).

Au sein du tertiaire hors intérim (+ 1,6 %), les activités scientifiques et techniques (+ 4,1 %), l’hébergement - restauration (+ 3,5 %), la recherche et développement (+ 3,5 %), les activités informatiques (+ 3,4 %) et les services administratifs (+ 2,4 %) sont très dynamiques. L’administration publique (- 2,6 %), les activités immobilières (- 2,1 %) et les télécommunications (- 1,9 %) perdent en revanche des effectifs.

Les activités touristiques dopent les effectifs de la Corse

En Corse, les effectifs progressent de 1,8 % (+ 1 400 postes) en 2016. Compte tenu du faible poids du secteur intéri-maire dans la région, l’évolution hors

intérimaires est presque identique (+ 1,7 %, soit + 1 300 postes).

Comme l’année précédente, les effectifs industriels sont en hausse (+ 2,2 %), portés en particulier par l’industrie agro-alimentaire (+ 4,9 %). Le secteur est toutefois marginal dans la région.

A l’instar de la métropole, la construction continue de perdre des emplois (- 1,9 %).

Les secteurs liées aux activités touris-tiques poursuivent la croissance observée l’an passé : l’hébergement -restauration croît de 6,2 % (+ 650 postes soit environ 50 % des créations sur l’année), le secteur des arts et spec-tacles de 3,0 %. Le commerce présente également des hausses assez impor-tantes d’effectifs : + 2,4 %, soit + 400 postes.

L’emploi reste dynamique dans tous les Dom

Les effectifs augmentent au total de 1,5 % en Guyane en 2016 (+ 450 postes) et de 0,6 % hors intérimaires. Les industries extractives perdent des effectifs (- 7,1 %) tandis que l’industrie agro-alimentaire, la métallurgie et l’industrie du meuble en gagnent (respec-tivement + 5,7 %, + 6,3 % et + 9,0 %). La construction est à la peine dans la région (- 7,7 %), plus encore qu’en 2015. Dans le tertiaire, les services administratifs et de soutien sont très dynamiques (+ 8,9 %).

À la différence de l’année précédente, les effectifs salariés en Guadeloupe sont en forte augmentation : + 2,1 % (+ 1 400 postes), après - 0,1 % en 2015. Tous les macro-secteurs d’activité affichent des effectifs en hausse. L’industrie est portée par la bonne santé de l’industrie agro-alimentaire. Le commerce (+ 0,8 %),

l’hébergement - restauration (+ 5,5 %), l’hébergement social (+ 7 %), les arts et spectacles (+ 6,4 %) et l’intérim (+ 24,3 %) sont les secteurs qui créent le plus d’emploi.

En Martinique, les effectifs progressent de 2,9 % (+ 2 000 postes). Les effectifs dans l’industrie augmentent de 150 postes (+ 2,0 %) grâce notamment à l’industrie agro-alimentaire (+ 3,1 %) et à l’industrie du meuble (+ 6,6 %). Les effectifs intéri-maires (+ 37,2 %), l’hébergement et la restauration (+ 5,6 %), les autres activi-tés de service (+ 6,9 %), les transports et entreposage (+ 2,3 %) et le commerce (+ 1,8 %) portent la dynamique de la région.

À la Réunion, les effectifs salariés pro-gressent de 3,0 %, soit + 4 200 postes. La région est la seule parmi toutes les régions françaises où les effectifs intéri-maires diminuent en 2016 (- 12,3 %). La plupart des autres secteurs économiques sont bien orientés. Dans l’industrie, les secteurs de l’agro-alimentaire (+ 3,6 %) et de l’industrie du plastique (+ 11,8 %) créent des emplois. Les effectifs conti-nuent d’augmenter dans la construction, sur un rythme comparable à celui de 2015 (+ 2,4 %).

Parmi les activités de services, les activi-tés informatiques (+ 10,9 %), l’héberge- ment - restauration (+ 8,1 %), les activi-tés des services administratifs (+ 5,6 %) et de l’action sociale et hébergement médico-social (+ 4,8 %) sont les secteurs qui portent l’emploi de la région.

Gilles Capon

Jérôme Mathias

Département des études statistiques et de l’animation du réseau (DESAR)

Encadré : Sources et méthodologie

Les employeurs du régime général déclarent leurs cotisations sociales aux Urssaf à l’aide du Bordereau Récapitu-latif des Cotisations (BRC) et la déclaration sociale nominative (DSN) qui, depuis mars 2015, se substitue progressivement au BRC. Ils y portent les différentes assiettes salariales (pla-fonnée, déplafonnée, CSG) donnant lieu à cotisations ou à allégements ainsi que leurs effectifs.

Le champ de cette publication couvre l’ensemble des cotisants du champ concurrentiel (« secteur privé » selon la définition de la DGAFP) affiliés au ré-

gime général, domiciliés en France, hors agriculture, sylviculture et pêche (secteur AZ, qui relève en grande partie de la MSA), hors activités extraterrito-riales (UZ) et hors salariés des particuliers employeurs, en France hors Mayotte.

L’assiette salariale totale ou l’assiette déplafonnée désigne l’ensemble des rémunérations sur lesquelles reposent le calcul des cotisations des assurances sociales, des accidents du travail et des allocations familiales, c’est à dire le salaire de base auquel s’ajoutent des compléments légaux, conventionnels ou

attribués à l’initiative de l’employeur, sous forme de commissions, de primes, de rémunération des heures supplé-mentaires, de gratifications et d’avantages en nature.

Elle se distingue de l’assiette « Contri-bution Sociale Généralisée » (CSG) sur les revenus d’activité, qui comprend également les sommes allouées au titre de l’intéressement et de la participation, et de l’assiette CSG sur les revenus de remplacement, qui intègre certaines indemnités n’entrant pas dans l’assiette déplafonnée, notamment les indemni-tés de chômage partiel.

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ISSN 1636-4201– Acoss – 36, rue de Valmy - 93 108 Montreuil Cedex – Tél. : 01 77 93 65 00 – Directeur de la publication : Yann-Gael Amghar Rédacteur en chef : Alain Gubian – Responsable éditorial : Cyrille Hagneré – Réalisation : Direction des Statistiques, des Études et de la Prévision La collection Acoss Stat est consultable en ligne sur www.acoss.fr dans la rubrique Publications – Pour toute demande : [email protected] – Impression Hélio Service

Tableau A : Effets des changements méthodologiques sur les effectifs en 2016

Région

(effectifs en milliers)

Modification du champ de la publication

Modification de la définition du champ

du secteur privé

Change-ment de source

pour les intéri-maires

Total Agricul-

ture (AZ)

Activités extra-territoriales

(UZ), étab. non domicilés en

France, autres

Total en-trants

sor-tants Solde

Auvergne-Rhône-Alpes -0,4 -0,8 -1,1 5,0 -17,3 -12,2 -3,4 -16,7

Bourgogne-Franche Comté -0,3 0,0 -0,4 1,5 -3,3 -1,9 -0,3 -2,6

Bretagne -1,0 0,0 -1,0 2,8 -6,3 -3,5 -1,3 -5,9

Centre-Val de Loire -0,2 0,0 -0,2 1,4 -4,2 -2,8 -2,7 -5,8

Corse 0,0 0,0 0,0 1,1 -0,5 0,6 0,0 0,6

Grand Est -0,4 -0,8 -1,2 2,9 -11,8 -8,9 -2,4 -12,4

Guadeloupe -1,6 0,0 -1,7 0,3 -1,1 -0,8 -0,8 -3,2

Guyane -0,3 0,0 -0,3 0,2 -0,4 -0,2 -0,4 -1,0

Hauts de France -0,6 -0,2 -0,8 4,4 -7,8 -3,4 0,5 -3,7

Île-de-France -0,4 -4,8 -5,2 12,7 -48,4 -35,7 -9,9 -50,8

Martinique -4,2 0,0 -4,2 0,4 -0,2 0,2 -1,4 -5,4

Normandie -0,4 -0,1 -0,5 2,2 -5,7 -3,5 -0,8 -4,8

Nouvelle Aquitaine -0,9 -0,1 -1,0 4,5 -14,8 -10,3 0,9 -10,4

Occitanie -0,4 -0,2 -0,6 4,0 -17,8 -13,8 -1,0 -15,5

Pays de la Loire -0,2 -0,1 -0,3 3,0 -5,0 -2,0 0,9 -1,3

Provence Alpes Cote d'Azur -0,3 -0,3 -0,6 3,6 -12,0 -8,4 -1,2 -10,2

Réunion -2,5 0,0 -2,5 1,0 -0,3 0,7 -2,0 -3,8

Etranger 0,0 -25,3 -25,4 0,0 0,0 0,0 0,0 -25,4

Total France -14,1 -32,8 -47,0 50,9 -156,8 -105,9 -25,4 -178,3

Source : Acoss –Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)

- « Les effectifs salariés du secteur privé repartent à la hausse en 2016 », Acoss Stat n°255, octobre 2017.

- « Les effectifs salariés du secteur privé dans les régions en 2015 », Acoss Stat n° 237, juillet 2016.

Les publications de l’Acoss et celles des Urssaf sont disponibles, dès le jour de leur parution, sur le site acoss.fr - rubrique Observatoire économique. Des données plus détaillées y sont également à disposition.

Pour approfondir…

L’effectif salarié est un effectif en fin de trimestre. Chaque salarié compte pour un, indépendamment de sa durée de travail. Les données mobilisées ne permettent pas de corriger de la multi-activité, ce qui rapproche l’effectif pré-senté d’un nombre de postes de travail. Cet effectif donne lieu à de nombreuses vérifications par les Urssaf et l’Acoss.

L’effectif moyen trimestriel est égal à la demi-somme des effectifs de fin de trimestre. L’effectif moyen annuel est la moyenne des effectifs moyens trimes-triels.

Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale annuelle à l’effectif annuel moyen puis divisé par douze pour obtenir un mon-tant mensuel.

Une zone d’emploi est un espace géo-graphique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les employeurs peuvent trouver l’essentiel de la main d’œuvre néces-saire pour occuper les emplois offerts. Effectué conjointement par l'Insee et les services statistiques du Ministère du Travail (Dares), avec l’appui de la Datar

et les administrations concernées, le découpage en zones d'emploi constitue une partition du territoire adaptée aux études locales sur l'emploi et son envi-ronnement.

Le contour des 332 zones d'emploi a été actualisé en juillet 2011 afin d’intégrer les flux domicile - travail mis en évidence par le recensement de 2006. 114 zones d’emploi sont à cheval sur au moins deux départements ; 11 le sont sur deux régions.

Éclairage : Impact des changements méthodologiques sur les effectifs salariés régionaux

Dans le cadre d’une harmonisation des concepts avec l’Insee et la Dares, les séries d’effectifs salariés et de masse salariale publiées dans l’Acoss Stat portant sur ces thèmes connaissent des modifications à compter du numéro 249 (paru en juin 2017). Les changements concernent la définition du champ du secteur privé, un ajustement du champ de la publication (d’établissements situés à l’étranger mais avec des effectifs rele-vant du droit français, transfert des séries du champ agricole à l’Insee), la source et le périmètre des effectifs inté-rimaires.

Ces modifications affectent les régions de façon différente, en fonction de la structure sectorielle.

L’exclusion du secteur agricole concerne principalement les Dom, ce secteur rele-vant très largement de la MSA en métropole : les effectifs concernés pou-vaient représenter jusqu’à près de 5 % des effectifs salariés de la région.

La mise hors champ des établissements liés à la gestion des musées, aux parcs nationaux ou aux monuments nationaux d’une part, et de ceux liés aux différentes ambassades d’autre part, affecte plus particulièrement l’Île-de-France. A con-trario, les effets de l’exclusion des syndicats d’intercommunalités sont ré-partis dans l’ensemble des régions métropolitaines.

S’agissant des établissements qui entrent dans le champ, une grande part

d’entre eux concerne des missions locales pour l’emploi et des chambres de commerce. Les effectifs sont donc

répartis de façon assez homogène sur l’ensemble du territoire.