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Les entreprises allemandesen France
Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Cette enquête a été menée par :
la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie18, rue BalardF-75015 Paris Tél. : 00-33-(0)1 40 58 35 35Fax : 00-33-(0)1 45 75 47 [email protected]
EYTour First 1, place des SaisonsTSA 1444492037 Paris-La Défense Cedex, FranceTél. : 00-33-(0) 1 46 93 60 00 www.ey.com
Paris, septembre 2016
Nous adressons des remerciements particuliers aux dirigeants qui ont accepté d’être interviewés :
� Alexander Abe, Jungheinrich � David Arlettaz, Commerzbank � Jean-Luc Batchi, Salzgitter Mannesmann France
� François Bernardeau, Meiser � Peter Bichara, Siemens � Marcus Blumenschein, Jokey � Manfred Hammes, WRO Offenburg Ortenau
� Pierre Hugel, Würth France � Stephan Jager, Weberhaus � Pierre Kopp, Knauf Industrie � Herbert Kupferschmied, Carl Zeiss
� Joel Lermytte, TIM � Alexander Lohnherr, Miele � Patrick Mai, Halder � Guy Maugis, Bosch � Thierry Panadero, Claas France � Russel Parker, Hoppecke � Olivier Philippe, Index � Thierry Prat, Staub � Jacques Rivoal, Volkswagen � Ulrike Steinhorst, Airbus � Jean-Michel Tasse, Festo � Bernard Theunissen, TIM
Merci également aux équipes de la CFACI et d’EY qui ont travaillé sur cette enquête.
AVANT-PROPOS _______________________________________ 1
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS ___________________________ 2
LA SITUATION ACTUELLE DE LA FRANCE VUE PAR LES ENTREPRISES ALLEMANDES _________________ 8
PRÉVISIONS À COURT ET MOYEN TERMES ________________ 12
LES FACTEURS DE RÉUSSITE SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS ____ 20
L’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE : POINT DE VUE DES INVESTISSEURS ALLEMANDS __________ 22
MÉTHODOLOGIE _____________________________________ 30
PRESTATIONS DE LA CHAMBRE FRANCO-ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE ET D’EY _________________ 34
SOMMAIRE
1Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Selon le baromètre EY de l’attractivité de la France publié en mai 2016, l’Allemagne reste le deuxième investisseur étranger en France en nombre de projets d’implantation (445 depuis 2011). Au total, ce sont plus de 3 000 entreprises allemandes qui interagissent avec l’économie française.
Le point de vue des entreprises allemandes présentes en France apporte, non seulement l’éclairage du premier partenaire économique de la France et du co-fondateur de l’Union européenne, mais également un regard riche des différences culturelles et économiques profondes entre ces deux grandes nations amies.
C’est cette perception des entreprises allemandes sur leur implantation en France qui est au cœur de l’enquête menée par la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie : « Les entreprises allemandes en France : situation de l’activité économique, prévisions et facteurs de réussite ».
Publiée tous les deux ans, cette étude connaît sa cinquième édition. Elle a été une nouvelle fois réalisée en association avec EY (ex Ernst & Young) qui publie régulièrement ses « Baromètres » annuels sur la France, l’Allemagne ou l’Europe.
EY est en effet un observateur – et un acteur – expérimenté de l’internationalisation des entreprises et de l’attractivité des territoires. Pour cette enquête, EY a mobilisé à Paris et en régions ses équipes dédiées aux investisseurs allemands.
Nous espérons que ce travail commun mettra en lumière les points forts de la France, tout en aidant le lecteur à mieux comprendre l’état d’esprit des investisseurs allemands et les améliorations qu’ils souhaitent, dans un esprit constructif.
Nous adressons nos sincères remerciements à tous ceux qui ont bien voulu participer à cette enquête.
Guy MaugisConseiller du directoire Robert Bosch GmbH et Président de la CFACI
Jean-Pierre LetartrePrésident d’EY en France
AVANT-PROPOS
2 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
1
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS
1Une situation économique en amélioration sensibleLes entreprises allemandes confirment que l’environnement économique français s’est amélioré au cours de ces deux dernières années, en partie grâce à l’évolution des politiques du gouvernement. Les anticipations esquissées en 2014 se sont confirmées :
� Alors qu’elles étaient 82 % à juger la situation mauvaise ou très mauvaise, les entreprises allemandes ne sont plus que 58 % à dresser ce constat en 2016 [Figure 1]. Le nombre de celles qui prévoyaient une dégradation à l’horizon 2/4 ans baisse de 22 % à 17 % [Figure 2].
� L’écart entre leur perception de l’environnement économique de la France et leur propre situation se réduit. 77 % (contre 69 % lors de l’étude 2014) des entreprises allemandes présentes en France jugent leur chiffre d’affaires satisfaisant, voire bon [Figure 3].
� A un horizon de 2 à 4 ans, elles sont 53 % à considérer leurs perspectives encourageantes (contre 48 % en 2014), et seulement 7 % à juger ces perspectives mauvaises) [Figure 8].
Les clés de la réussite en FranceCe décalage entre un environnement économique assez morose et la réussite individuelle des entreprises allemandes s’expliquent par une implantation de longue date en France sur des créneaux porteurs avec des produits à haute technicité, qui correspondent bien au repositionnement de l’industrie française sur le haut de gamme.
Ainsi, la qualité des produits est devenue, selon les entreprises allemandes, le critère numéro 1 de réussite sur le marché français en 2016 ; le critère « caractère novateur » progresse également de manière forte [Figure 14].
En revanche, les critères traditionnels de prix et de service, certes toujours importants et respectivement classés numéros 2 et 3, sont en recul. On remarque également que les difficultés à comprendre la mentalité des clients et des salariés français se résorbent, ce qui facilite la réussite en France – voire à l’international. En effet, plus de la moitié des entreprises allemandes
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS
« Le client français est connaisseur et
exigeant. Il recherche davantage de qualité
et de technicité. »
Alexander LohnherrMiele
3Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
utilisent leurs implantations françaises pour exporter, depuis l’Hexagone, principalement vers le bassin méditerranéen et en Afrique [Figure 9].
Pour autant, cette bonne marche des affaires ne se traduit pas suffisamment dans les bénéfices, les investissements et l’emploi. Dans ces trois domaines, la majorité des entreprises prévoit peu d’améliorations : à l’horizon 2/4 ans, elles ne sont que 39 % (contre 37 % en 2014) à prévoir une hausse des profits [Figure 11], 30 % (contre 24 %) des investissements [Figure 12] et 30 % (contre 26 %) des recrutements [Figure 13].
Selon nos interlocuteurs, la cause en est malheureu-sement simple et connue : un conservatisme puissant empêche la France de profiter des énormes atouts dont elle dispose, atouts que les Allemands apprécient.
La France, un pays qui a tout pour réussir selon les entreprises allemandes« La France, c’est compliqué à expliquer aux Allemands » : voici une formule fréquemment revenue dans nos entretiens. « Ils ne comprennent pas comment, mais ils finissent par voir que cela fonctionne, alors ils font confiance au management local ! » Ce qui désarçonne les Allemands, c’est de constater autant de différences avec un pays aussi proche du leur, cofondateur avec eux de l’Union européenne.
Les dirigeants de filiales françaises de groupes allemands ont souvent une double culture qui leur permet de dépasser ces différences. Dans le cas de cette enquête, 90 % d’entre eux ont choisi de répondre en français plutôt qu’en allemand.
Pour les groupes présents depuis longtemps en France, ou qui ont su aller au-delà des clichés et d’une analyse superficielle, les attraits de la France sont à la fois nombreux et puissants :
� Le marché intérieur est vaste et stable grâce à la démographie, aux amortisseurs sociaux et au poids du secteur public.
� Il est homogène et facile d’accès, avec d’excellentes infrastructures qui permettent un accès efficace depuis Paris sur tout le territoire.
� La technologie française est de très haut niveau : une bénédiction pour les biens d’équipement allemands, d’une très haute technicité, susceptibles de créer de la valeur et qui s’adressent à des clients exigeants.
Nantes
« Connaître et comprendre l’environnement culturel et structurel spécifique à la France, c’est se donner les moyens de tirer parti des nombreuses opportunités du marché. »
Jörn BousselmiDirecteur général de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie
4 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
� On y trouve des secteurs d’excellence internationale, avec des entreprises qui comptent parmi les leaders mondiaux dans des secteurs tels que la mécanique et la production de moyens de transport en tout genre, l’agro-alimentaire, la distribution, la logistique, l’énergie, les services, le luxe. Autant de débouchés très précieux pour les entreprises du Mittelstand allemand souvent leaders mondiaux dans leurs spécialités de niches.
� La réactivité et la flexibilité sont également souvent citées comme des points forts des équipes françaises.
� Les ingénieurs et managers français bénéficient d’une excellente formation. Elle a développé leur capacité à appréhender la complexité dans son ensemble et à proposer des solutions de rupture.
� Le cadre de vie et la qualité des infrastructures éducatives ou de soins sont de nature à retenir ou attirer les talents. C’est un facteur d’attractivité non négligeable pour l’implantation de quartiers généraux ou de services centraux à haute valeur ajoutée.
� Le vivier de start-ups et la qualité de la high-tech française suscitent l’intérêt outre-Rhin. Selon les divers témoignages recueillis, la France a, dans ce domaine, métamorphosé son écosystème.
� Sont soulignées la situation géographique et la qualité des relations avec le bassin méditerranéen, dont l’économie redémarre.
� Quelques commentaires positifs sont même avancés sur l’administration : intègre, elle structure bien le pays.
� Enfin, le gouvernement a implanté depuis 2013 un dispositif de baisse de charges sociales sur les bas salaires : le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Combiné avec une faible inflation salariale, il a permis à l’industrie française de retrouver de la compétitivité en matière de coûts par rapport à l’Allemagne, et de maintenir, voire de créer de l’emploi.
Comment peut-on gâcher autant d’atouts ?Si les entreprises allemandes raffolent du marché français et admirent les talents de haut niveau qu’on y rencontre, elles ne sont pas pour autant prêtes à affronter les rigidités du monde du travail, qui, selon l’ensemble de nos interlocuteurs, constituent un véritable repoussoir.
Ces rigidités du monde du travail prennent plusieurs formes :
� Une insuffisante flexibilité du temps de travail : les fortes évolutions et incertitudes du monde économique actuel ont fait fondre les carnets de commande. Même quand l’activité est soutenue tout au long de l’année, la demande est devenue très volatile. Il n’y a, dans certains secteurs, guère de visibilité au-delà de quelques jours.
« L’administration sait collecter l’impôt,
ce qui est un gage de sérieux pour
les Allemands. »
David ArlettazCommerzbank
« La France n’a pas mérité ce gâchis
de talents. C’est un géant qui doit se
débarrasser de ses entraves ! »
Peter BicharaSiemens
1
PRIN
CIPA
UX
ENSE
IGN
EMEN
TS
5Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
� Concernant le système social, ce n’est pas tant le principe même de solidarité qui est en cause que l’efficacité de la dépense. En général, les entreprises allemandes sont des entreprises citoyennes. Les amortisseurs sociaux et la solidarité dans les moments difficiles sont plutôt perçus comme des éléments de fierté.
� Un système éducatif jugé peu efficace pour l’insertion professionnelle, qui enseigne avec difficulté les principes élémentaires de la réalité du monde de l’entreprise, et qui ne parvient pas à former les techniciens et commerciaux dont manque cruellement le marché de l’emploi. Ces insuffisances peuvent conduire à une absence de pragmatisme, à une incapacité à comprendre la relation entre rentabilité, investissement et emploi. Est aussi très contestée la décision de réduire le nombre de classes bilangues, tellement précieuses pour le renforcement des économies allemandes et françaises.
Le tissu de PME et de sous-traitants a beaucoup souffert des différentes crises et du poids des lourdeurs françaises : ces entreprises les ont davantage subis que les grands groupes. Bénéficiant d’une image forte et d’implantations géographiques à même d’attirer les meilleurs talents, ces derniers ont pu réduire leur dépendance aux outils de production localisés en France, bénéficier de grands marchés d’Etat et amortir plus facilement les coûts pour gérer la complexité du droit du travail.
Le facteur le plus pénalisant réside toujours dans les rigidités qui pèsent sur le monde du travail. Elles sont si puissantes que les dirigeants sont tous inquiets sur la capacité de la France à les réformer. Ce ne sont pas tant les relations avec les syndicats au quotidien qui sont mises en cause : au sein des entreprises, le dialogue reste toujours possible. Ce qui inquiète, ce sont les positions parfois jugées très dogmatiques de certaines centrales et organismes nationaux dont les permanents sont considérés comme trop souvent déconnectés du monde réel.
Les avis recueillis cette année soulignent, de manière consensuelle, que le gouvernement fait face à une tâche extrêmement complexe et que, dans l’ensemble, les réformes entreprises ces dernières années ont porté sur les vrais problèmes. En revanche, l’absence de consensus national sur le diagnostic a conduit à des réformes peu ambitieuses qui, parfois, n’ont fait que renforcer la complexité.
Selon nos interlocuteurs, les pouvoirs centraux, qui ont fait la force de la France dans la reconstruction d’après-guerre, sont devenus, dans la période de profonde mutation actuelle, de lourdes entraves. Certaines organisations disposent de puissantes capacités de blocage, utilisées à des fins idéologiques.
« Les entreprises allemandes déplorent une approche trop idéologique et pas assez pragmatique des questions économiques en France.Elles regrettent aussi une propension à traiter les effets plutôt que les causes des problèmes du pays. »
William ZanottiEY
6 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Les entrepreneurs allemands sont habitués à une organisation fédérale. Le pays a été contraint de procéder à de profondes réformes pour pouvoir maintenir son système social malgré une démographie préoccupante. Pragmatiques, les dirigeants ont su s’adapter en permanence à l’évolution de la demande des clients. Pour eux, rigidité dogmatique et centralisation constituent une combinaison déconcertante.
Les chantiers prioritaires pour le gouvernement françaisLa France est indiscutablement pénalisée par l’image d’un pays hostile aux entreprises. Il est toutefois souligné que l’attractivité réelle du pays est meilleure que l’attractivité perçue. Les groupes allemands sont les seconds investisseurs en France, comme l’indiquent les enquêtes d’EY et de Business France. En matière d’investissements industriels, la France passe même devant le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Les entreprises allemandes souhaiteraient que le gouvernement français agisse sur les leviers suivants :
� La flexibilité du travail : il faut permettre aux entreprises d’adapter leur structure de coût face à un marché à forte volatilité, tout en maintenant la sécurité d’un dispositif de solidarité sociale qui fait de la France un pays où il fait bon vivre.
� Le droit du travail : il doit devenir plus simple, le coût d’un salarié doit être plus prévisible. La complexité et les perpétuelles mutations du droit du travail laissent les investisseurs dans le flou. Une simplification permettrait de rendre la justice prud’homale plus rapide et plus prévisible. Malgré les qualités reconnues du personnel, les variations continuelles de coûts et d’engagements viennent sérieusement modérer les velléités de recrutement en France.
� La fiscalité : la pression fiscale est perçue comme excessive ; il est particulièrement complexe d’appréhender le total des taxes à payer, a fortiori dans un environnement si mouvant.
� La formation de techniciens qualifiés : certains secteurs peinent à trouver de la main d’œuvre qualifiée en raison de la mauvaise image du travail manuel dans la société.
1
PRIN
CIPA
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ENSE
IGN
EMEN
TS
« Les idées sont souvent excellentes,
mais leur mise en œuvre se heurte à un dédain des détails
ou un oubli de la finalité en cours de
mise en œuvre. »
Thierry PanaderoClaas France
« Au cours de ces dernières années, il y a eu peu de réformes. J’entends par là peu de vraies réformes génératrices d’attractivité et
de compétitivité. Au final, la situation de la France est encore plus compliquée et complexe – notamment pour un non-Français comme moi
– et la France encore moins attractive. Un exemple : le coût du travail doit baisser réellement et cette baisse doit s’effectuer principalement sur
les charges sociales. Certes il y a eu le CICE. Mais, globalement et par comparaison avec d’autres pays, les charges sont trop onéreuses pour
les entreprises, dispendieuses pour la société et peu claires pour tous car je doute que l’argent collecté soit toujours utilisé à bon escient. »
Alexander AbeJungheinrich
7Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Aucune de ces réformes ne sera possible sans pragmatisme ni consensus. Ce consensus suppose un effort de pédagogie sur les principes élémentaires de fonctionnement des entreprises et sur la nécessité de s’adapter aux réalités économiques du XXIe siècle. Il requiert également le rétablissement de la confiance entre les différents acteurs économiques. Mais compte tenu de la difficulté à établir ce consensus à l’échelle de la nation, il faudra sans doute redéfinir le degré d’interventionnisme et/ou de centralisme de l’Etat pour permettre à l’économie de s’adapter aux rapides changements des marchés.
Soulignons enfin qu’une harmonisation fiscale et sociale au niveau européen a été souvent évoquée lors des entretiens. L’objectif est d’aider l’Europe à mieux se défendre dans la compétition mondiale et de réduire la concurrence entre Etats qui finit par affaiblir leurs finances. Une Europe toujours plurielle, mais avec des divergences fiscales et sociales amoindries, sera sans doute plus propice à l’épanouissement de ses entreprises – en particulier en France.
En conclusion : les entreprises allemandes sont-elles optimistes pour la France ?Les dirigeants des filiales françaises de groupes allemands ont été unanimes à évoquer simultanément leur très grande confiance dans les atouts des Français pour réussir dans un environnement économique mondialisé et digitalisé et, en parallèle, leur frustration de constater la peur et la méfiance des Français envers la mutation économique en cours.
Si le constat n’est pas nouveau, quelques éléments absents de la précédente étude de 2014 incitent à un peu plus d’optimisme :
� Les réformes entreprises par le gouvernement au cours des dernières années reposent sur un diagnostic pertinent des réformes à réaliser. Le problème est davantage dans la difficulté à réformer le pays, avec pour conséquence une ambition trop faible et une exécution qui engendre plus de complexité.
� Les très nombreuses start-ups évoluant dans le digital et l’émergence de générations beaucoup plus entrepreneuriales qui n’attendent plus que l’Etat résolve leurs problèmes.
« Il y a une prise de conscience dans le milieu des affaires de la nécessité qu’il faut une Europe forte pour négocier avec la Chine et les USA. »
Guy MaugisConseiller du directoire de Robert Bosch GmbH et président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie
8 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Après la forte détérioration de la perception de la situation économique de la France entre 2012 et 2014, on observe en 2016 une amélioration et un retour aux niveaux observés en 2012.
Le sentiment des entreprises allemandes interrogées est, encore cette année, globalement négatif sur l’environnement économique de la France. En effet, une majorité des répondants (57 %) estime que la situation économique actuelle reste « mauvaise ».
Toutefois, le climat général s’améliore : lors de l’édition précédente de cette étude, 73 % trouvaient la situation économique « mauvaise », 9 % « très mauvaise » ; seuls 17 % disaient en être satisfaits.
En 2016, 37 % des entreprises interrogées la jugent au contraire « satisfaisante », et 4 % des répondants la considèrent « bonne ».
Bonne Satisfaisante Mauvaise Très mauvaise
36 %
57 %
6 %
2 % 4 %
17 %
37 %
56 %
2 %
73 %
9 %2012 20162014
2
LA SITUATION ACTUELLE DE LA FRANCE VUE PAR LES ENTREPRISES ALLEMANDES
Perception de la situation économique actuelle en FranceFigure 1
9Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Les entreprises estiment que la situation économique actuelle demeure mauvaise. Mais elles espèrent une amélioration dans les 4 prochaines années, tout en restant prudentes quant aux progrès à attendre.
Les entreprises étaient 52 % à envisager une situation économique « mauvaise » à 6 mois en 2014. Elles ne sont plus que 30 % en 2016, et 17 % à l’horizon 2 à 4 ans. Pour la période 2018-2020, plus d’un tiers des entreprises font le pari d’une perspective économique encourageante, tandis que la moitié voit la situation rester stable.
L’amélioration du moral des entreprises par rapport à 2014 est donc réelle et l’espoir d’un redressement à l’horizon 2 à 4 ans se confirme pour le tiers d’entre elles.
Bordeaux
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
Encourageantes Stables Mauvaises
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
52 % 30 % 33 % 19 % 22 % 17 %
45 % 57 % 46 % 65 % 43 % 50 %
3 % 13 % 21 % 16 % 35 % 34 %
Perspective de l’économie française 2014 versus 2016Comment qualifieriez-vous les perspectives de l’économie française ? Figure 2
10 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Evolution de l’activité des entreprisesLe décalage entre la perception du contexte économique général et la situation propre à chacune des entreprises, déjà meilleure lors de la précédente enquête, perdure. Bien que la situation économique générale soit jugée mauvaise, il existe des opportunités à saisir. Les évolutions de ces dernières années confirment que la France demeure un marché important pour les entreprises étrangères.
La perception qu’ont les entreprises allemandes de leurs activités françaises retrouve son niveau de 2012. 77 % considèrent leur situation actuelle satisfaisante voire bonne, en amélioration notable par rapport à 2014 (69 %).
Perception de l’activité actuelle de l’entrepriseComment jugez-vous l’activité économique de votre entreprise en France ?
Ce décalage entre la perception d’un environnement économique général, jugé très hostile, et la situation réelle des entreprises est maintenant devenu une constante. Le déficit d’image ne s’est clairement pas résorbé, notamment à cause des manifestations contre les projets de réformes.
Ce constat est corroboré par le Baromètre de l’attractivité de la France publié en mai 2016 par EY - sur lequel nous revenons dans la dernière partie de cette étude (cf. 5. Attractivité de la France : point de vue des investisseurs allemands).
Perception de l’activité actuelle de l’entrepriseComment jugez-vous l’activité économique de votre entreprise en France ?
Les entreprises allemandes implantées en France le sont de longue date. Elles ont souvent eu recours à un management français ou francophile pour gérer leurs opérations. Ce facteur clé de réussite leur permet de tirer leur épingle du jeu.
Elles ont ainsi fini par s’accoutumer à tout ce qui décourage les investisseurs étrangers peu familiers de la France et qu’elles ont cité/décrit comme suit : l’instabilité réglementaire, les effets de menton, la puissance des transports publics qui, combinée à la centralisation parisienne, permet de facilement paralyser le pays, le recours au rapport de force, parade rituelle avant tout débat en matière sociale. Ce dernier point reste particulièrement difficile à comprendre pour des Allemands, habitués à la recherche du consensus au sein des entreprises et à un pragmatisme économique généralisé.
Perspective d’évolution positive du chiffre d’affaires au 1er semestre 2016Pour le premier semestre 2016, 26 % des entreprises jugent leur chiffre d’affaires « bon », 45 % « satisfaisant ». Nous retrouvons là des proportions quasi identiques à celles des études précédentes.
LA S
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DES
2
Bonne Satisfaisante Mauvaise
2012 2014 2016
21 % 18 %
51 %
31 %
22 %
55 %
22 %21 %
57 %
Figure 3
« Ce n’est qu’avec des entreprises prospères que
la France pourra maintenir
ses dispositifs sociaux de solidarité qui sont
un atout et qui font sa fierté. »
Ulrike SteinhorstAirbus
11Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Evolution du chiffre d’affaires du 1er semestre 2016Votre chiffre d’affaires des premiers mois 2016 est...
Les bénéfices avant impôts ne suivent pas la légère embellie des indicateurs précédentsLa croissance des bénéfices ne suit pas celles des ventes : en 2015, 32 % des entreprises interrogées ont connu une hausse de leur bénéfice. Il est resté stable pour 38 % d’entre elles et a baissé pour 30 %. Si la majorité des entreprises ne constate pas de dégradation, la proportion de celles qui parviennent à accroître leur bénéfice se réduit inexorablement depuis 2011.
Les principales explications recueillies lors de nos enquêtes évoquent l’effet des amortisseurs sociaux qui ont très bien fonctionné lors de la crise, mais qui jouent aujourd’hui à contresens et empêchent un rebond rapide de la France d’un point de vue économique.
Cette difficulté à traduire les hausses des ventes en hausse des profits a donc pour origine les fortes obligations qui pèsent sur les entreprises françaises, malgré la bouffée d’oxygène du CICE, saluée régulièrement lors de nos entretiens. La préférence marquée du marché français pour des produits de qualité par rapport à des produits à bas coût, qui
bénéficie naturellement au Made in Germany, permet de réduire un peu la pression sur les prix mais elle reste, là encore, insuffisante. Or, et pour reprendre une célèbre maxime, pour beaucoup d’Allemands « les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain ».
Dans ce contexte, les groupes internationaux arbitrent entre des investissements en Europe de l’Ouest et dans d’autres zones économiques où les structures de coûts sont plus faibles.
Enfin, à la pression du marché sur les prix et la structure de coût des équipes établies en France s’ajoute le vieillissement de l’outil industriel qui résulte de ces arbitrages pour les entrepreneurs allemands qui ont maintenu une présence industrielle en France.
Au final, si la rentabilité se maintient, elle est amoindrie par le poids des prélèvements sociaux et, pour ceux qui ont encore une implantation industrielle, par le vieillissement de l’outil de production.
Evolution des bénéficesQuelle a été l’évolution de votre bénéfice avant impôts en 2015 ?
Bon Satisfaisant Mauvais
2012 2014 2016
24 % 23 %
47 %
30 %
26 %
45 %
29 %14 %
62 %
En hausse Stabilité En baisse
2011 2013 2015
44 % 37 %
31 %
32 %
32 %
38 %
30 %32 %
24 %
Figure 5
Figure 4
12 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Les entreprises plus confiantes pour leur secteur d’activité qu’en 2014Par rapport à l’étude de 2014, on observe un quasi arrêt de la dégradation des chiffres et une amélioration modérée. Ce constat est finalement assez proche des perspectives d’évolution, à l’horizon 2 à 4 ans, de l’économie française. Grâce à l’amélioration de
l’environnement économique général au cours des deux dernières années, les prévisions à court terme de l’activité sectorielle s’améliorent progressivement.
En effet, la perspective d’une évolution encourageante des secteurs d’activité des entreprises interrogées progresse par rapport à celle de l’étude précédente de 13 points à 6 mois, et de 9 points à 1 an.
3
PRÉVISIONS À COURT ET MOYEN TERMES
38 % 21 % 22 % 13 % 15 % 11 %
51 % 55 % 60 % 58 % 49 % 54 %
11 % 23 % 19 % 27 % 36 % 34 %
Encourageantes Stables Mauvaises
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
Perspectives d’évolution pour le secteur d’activité 2016 versus 2014Quelles sont les perspectives d’évolution dans votre secteur d’activité en France ?
Figure 6
13Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
On notera toutefois que les opinions « encourageantes » à l’horizon 2 à 4 ans restent stables.
Enfin, l’évolution notable est le recul à court, moyen et long terme, d’une perspective d’évolution mauvaise de l’activité sectorielle : à 6 mois, seulement 21 % des entreprises interrogées croient en une baisse contre 38 % en 2014. A 1 an, elles ne sont plus que 13 % à imaginer une évolution négative, contre 22 % en 2014. Et à l’horizon 2 à 4 ans, on observe un recul de
4 points. Désormais, ce sont donc seulement 11 % des entreprises qui ont une perspective négative de leur secteur d’activité.
L’optimisme à court terme est bien plus important dans les PME de 50 à 500 employés que dans les grands groupes. Cette tendance s’explique par le fait que cette catégorie regroupe les fleurons du Mittelstand industriel allemand, solidement implantés sur des niches où la concurrence est plus faible.
0
1
2
3
Situationéconomique
française
Activité du secteur
CA
ExportationsBénéfices
Investissements
Effectifs
<10
10< <50
50< <500
>500
1 = Pessimiste2 = Stable3 = Optimiste
Lille
Perspective d’évolution à l’horizon fin 2016 par tranches d’effectifsSituation économique française
Figure 7
14 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
PRÉV
ISIO
NS
À CO
URT
ET
MO
YEN
TER
MES
3Dans un environnement économique moins hostile, les entreprises allemandes sont confiantes dans leur capacité à réussir en France :
� Pour 31 % d’entre elles, les perspectives d’activité à 6 mois sont encourageantes (contre 19 % lors de l’étude 2014). Elles sont même 46 % à imaginer cette bonne perspective à 1 an (en hausse de 10 points par rapport à 2014), et 53 % à l’horizon 2 à 4 ans.
� Par ailleurs, on relève à court terme une forte baisse (-9 points) des entreprises envisageant des perspectives d’évolution négatives par rapport à l’étude de 2014, avec un léger recul (-2 points) à l’horizon à 1 an. Seules 7 % des entreprises prévoient une baisse d’activité pour 2018-2020.
� Enfin, on observe un léger recul des entreprises envisageant une perspective d’évolution stable de leur activité, que ce soit à court terme (-3 points), moyen terme (-2 points) et long terme (-5 points).
La proportion des perspectives d’évolution négative de leur activité se réduit fortement à 6 mois (-9 points), avec une légère baisse à l’horizon à 1 an (-2 points). Cette perspective d’évolution négative n’est conservée à plus long terme que par seulement 7 % des entreprises interrogées.
Le contexte économique français est terne. Mais les entreprises allemandes sont implantées dans des secteurs d’activité qui demeurent porteurs. Par exemple, les infrastructures et équipements industriels vieillissants en France devront être renouvelés. Dans ce cas, l’excellence du Made in Germany peut faire recette.
Encourageantes Stables Mauvaises
26 % 17 % 9 % 7 % 7 % 7 %
55 % 52 % 55 % 47 % 45 % 40 %
19 % 31 % 36 % 46 % 48 % 53 %
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
« La France ne compte peut-être que 8 000 centres
d’usinage contre 54 000 en Allemagne
et 25 000 en Italie. Mais elle reste un des rares marchés où l’on
parvient à tirer tous les potentiels de nos
équipements. »
Olivier PhilippeIndex
Perspectives d’évolution de l’activité de l’entreprise 2016 versus 2014Quelles sont les perspectives d’évolution de l’activité de votre entreprise ?
Figure 8
15Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
80 -100 %60 -80 % 40-60 %20 -40 %0 -20 % 80 -100 %60 -80 % 40-60 %20 -40 %0 -20 %
54 %
9 %9 %
9 %
20 %
Ce constat ressort clairement des entretiens : les biens d’équipement allemands conviennent parfaitement aux entreprises industrielles françaises (42 % des entreprises ayant répondu à l’étude sont à dominante industrielle). Pour les entreprises interrogées, le marché français, même s’il compte moins de sites industriels que l’Allemagne ou l’Italie, demeure incontournable par son ampleur, sa technicité, sa proximité et sa stabilité.
Optimisme également concernant les exportations Grâce à leur présence en France, les industriels allemands s’ouvrent des marchés à l’exportation. Ceux-ci reposent notamment sur des domaines d’excellence français comme l’industrie agro-alimentaire, l’énergie, l’aéronautique et défense, la grande distribution, le luxe.
L’étude 2016 montre une évolution positive : 51 % des entreprises interrogées exportent, contre 47 % lors de l’étude précédente. Mieux, 47 % d’entre elles ont amélioré leurs ventes à l’exportation, alors que ce n’était le cas que de 40 % d’entre elles en 2013.
Les exportations représentent plus de 20 % du chiffre d’affaires réalisé pour 46 % des répondants exportant depuis la France. C’est-à-dire 14 points de plus qu’en 2014. Mieux encore, pour 20 % d’entre eux, cela représente plus de 50 % de leur chiffre d’affaires français, contre 8 % en 2014. Sur la même période, les entreprises allemandes qui exportent entre 0 et 20 % de leur chiffre d’affaires depuis la France passent de 69 % à 54 %.
Les entreprises interrogées sont 14 % à piloter depuis la France des activités en Espagne, 13 % au Portugal, 12 % en Italie et 10 % au Royaume-Uni. L’Afrique du Nord, et plus spécifiquement le Maghreb, sont cités par 14 % des entreprises concernées. Une implantation en France offre aussi une porte d’entrée vers le continent africain au fort potentiel de développement, et dont une partie est liée à la France pour des raisons historiques. Comme en 2014, pour plus de la moitié des entreprises interrogées, le volume d’activité sur ces marchés devient « important » (49 %), voire « très important » (13 %).
80 -100 %60 -80 %40 -60 %20 -40 %0 -20 % 80 -100 %60 -80 %40 -60 %20 -40 %0 -20 %
69 %
8 %3 %5 %
19 %
Part des exportations dans le chiffre d’affaires réalisé par la France 2014Part des exportations dans le chiffre d’affaires réalisé par la France
Part des exportations dans le chiffre d’affaires réalisé par la France en 2016Part des exportations dans le chiffre d’affaires réalisé par la France
Figure 9
16 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
3
PRÉV
ISIO
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ET
MO
YEN
TER
MES
Prévisions en hausse pour les bénéfices avant impôtsUn tiers des entreprises interrogées a connu une hausse de ses bénéfices avant impôts en 2015, alors que 30 % ont enregistré une baisse [Figure 5].
Pour l’année 2017, 55 % des entreprises allemandes envisagent un maintien de leur bénéfice avant impôts, et une hausse pour un tiers d’entre elles. Elles ne sont plus
que 12 % (soit 3 points de moins qu’en 2014) à envisager une baisse de leurs bénéfices avant impôts. A l’horizon 2020, seules 10 % s’attendent à une baisse de leur bénéfice ; 39 % anticipent une hausse, 51 % un maintien.
Le décalage entre la hausse prévue des ventes, et celle plus faible de la rentabilité, reflète une grande prudence quant à la capacité à dégager une rentabilité significative en France.
En hausse Stables En baisse
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
26 % 28 % 15 % 12 % 9 % 10 %
48 % 49 % 56 % 55 % 54 % 51 %
26 % 23 % 29 % 33 % 37 % 39 %
Encourageantes Stables Mauvaises
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
19 % 18 % 7 % 6 % 5 % 5 %
43 % 40 % 48 % 45 % 49 % 39 %
38 % 40 % 44 % 47 % 46 % 52 %
Perspectives d’évolution des exportations 2016 versus 2014Quelles sont les perspectives d’évolution de vos ventes à l’exportation ?
Perspectives d’évolution du bénéfice avant impôts 2016 versus 2014Quelles sont les perspectives d’évolution de votre bénéfice avant impôts ?
Figure 10
Figure 11
17Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Légère hausse des dépenses d’investissementFaire du commerce en France est une chose, y investir en est une autre compte tenu des facteurs d’attractivité. Sans surprise, les perspectives d’investissement sont moins bonnes que les perspectives de bénéfices. Ce décalage est encore plus marqué par rapport à la croissance du chiffre d’affaires.
Cependant, l’amélioration du climat économique des 2 dernières années conduit maintenant 30 % des entreprises à envisager une hausse des investissements à l’horizon 2 à 4 ans, contre 24 % lors de la précédente étude. Ces chiffres restent toutefois en retrait par rapport à des perspectives de hausse de chiffre d’affaires au même horizon pour 54 % des entreprises. Quant à la proportion d’entreprises envisageant de maintenir à un même niveau leurs dépenses en investissements, elle reste quasi identique à celle de 2014.
C’est donc la part des entreprises qui envisagent de réduire leurs investissements qui diminue ; cette évolution constitue un signe d’amélioration – relative – de l’attractivité de la France au cours de ces dernières années.
« La lourdeur du climat social est là aussi à l’origine d’une incompréhension notable entre l’investisseur allemand et sa filiale française. »
Thierry PratStaub
En hausse Stables En baisse
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
22 %
58 %
20 %
27 %
59 %
14 %
23 %
63 %
14 %
27 %
62 %
12 %
24 %
65 %
11 %
30 %
60 %
10 %
Perspectives d’évolution des dépenses d’investissements 2016 versus 2014Quelles sont les perspectives d’évolution de vos dépenses d’investissement ?
Figure 12
18 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Légère amélioration sur le front de l’emploi par rapport à 2014Selon le « théorème » d’Helmut Schmidt en 1974, les profits engendrent les investissements qui eux-mêmes génèrent de l’emploi.
Bien sûr, depuis 1974, la mondialisation s’est imposée et l’évolution du chiffre d’affaires et des bénéfices n’est plus autant corrélée avec l’investissement dans les pays à coût de main d’œuvre élevé. C’est particulièrement vrai en France avec les rigidités qui dégradent la rentabilité des investissements.
60 % des entreprises allemandes en France ne prévoient pas de nouveau recrutement, contre 28 % qui envisagent une hausse de leurs effectifs à l’horizon 6 mois. Elles n’étaient que 22 % lors de l’étude 2014, soit 6 points de mieux. Cette tendance positive à plus long terme se confirme puisque 30 % des répondants prédisent une croissance de leurs effectifs en 2018-2020.
3
« L’industrie souffre de manque
de vision à long terme. Ce sentiment
de précarité, combiné à la complexité
du droit du travail et du système éducatif, nuit au recrutement
en CDI. »
Patrick Mai Halder
PRÉV
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En hausse Stables En baisse
Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016 Perspectives 2014 Perspectives 2016
à 6 mois à 1 an à 2/4 ans
22 %
60 %
18 %
28 %
59 %
13 %
21 %
67 %
12 %
28 %
59 %
13 %
26 %
64 %
9 %
30 %
62 %
8 %
Perspectives d’évolution des effectifs 2016 versus 2014Quelles sont les perspectives d’évolution de vos effectifs ?
Figure 13
19Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
20 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Autre enseignement très intéressant de l’enquête 2016, les facteurs de réussite sur le marché français ont sensiblement évolué depuis 2014.
Le critère « Qualité des produits et services » retrouve sa place de numéro 1. Les notions de service et de prix descendent d’une marche sur le podium, de même que la proximité avec les clients et le respect des délais.
Pour les entreprises allemandes, il est un peu moins difficile de comprendre la mentalité des clients et des salariés, de faire preuve de flexibilité et d’adaptabilité. Les particularités du marché français sont mieux appréhendées ou s’estompent, peut-être sous l’effet d’une mondialisation accrue.
En revanche, l’innovation des produits et la connaissance du marché, ainsi que la proximité avec les réseaux professionnels, ont pris de l’importance. Il faut suivre les nouvelles tendances et les transformations locales. Les entrepreneurs ont indiqué que la compétitivité n’était plus exclusivement liée au prix de revient ; elle reposerait désormais sur la capacité, grâce à l’innovation technologique, à apporter une valeur supérieure au client ou à lui faire économiser des coûts grâce à une meilleure productivité.
4
LES FACTEURS DE RÉUSSITE SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS
« L’agilité française (combinée) avec
la rigueur allemande ne peut être que
source de succès. »
Jean-Michel TasseFesto
21Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
2016 2014 2012
3,203,41
3,753,753,813,853,883,884,194,364,49
5,20
1
2
3
4
5
6
Intégrationaux réseaux
professionnelsdu secteur
Certificatsde qualité
Informationssur le marché
Innovationsproduits/services
Proximitévis-à-vis
des clients
Compréhensionde la mentalité
des salariés
Respectdes délais(offres et
commandes)
Flexibilitéet adaptation
Compréhensionde la mentalité
des clients
Compétitivitédes prix
Serviceaux clients
Qualitédes produits
/services
1 = pas important 6 = trés important
Marseille
Les facteurs de réussite sur le marché français Pour vous, quels sont les facteurs de réussite sur le marché français ?
Figure 14
22 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Pour apprécier l’attractivité de la France, les entreprises allemandes interrogées ont été invitées à hiérarchiser des facteurs en fonction de leur importance.
En matière d’impact sur leur activité, les critères « les plus importants » selon les investisseurs interrogés sont :
• les charges sociales (57 %), • la présence de personnel qualifié sur le marché
du travail (55 %), • la fiscalité et les charges sur les entreprises (54 %), • la flexibilité du travail (53 %), • la stabilité réglementaire (53 %), • l’engagement des salariés (50 %).
Les critères jugés « importants » sont :
• les infrastructures (65 %), • la productivité des salariés par rapport à l’Allemagne
(57 %), • l’efficacité de l’administration (55 %), • l’accès aux technologies (53 %), • la présence de fournisseurs qualifiés (51 %),• les salaires (50 %).
Les critères les « moins importants » sont :
• l’accès aux marchés méditerranéens (63 %), • les conditions de vie pour les cadres expatriés (50 %), • la transparence des appels d’offres publics (46 %).
On notera que les conditions de R&D sont devenues un critère « important » pour 49 % des entreprises interrogées en 2016.
Cette hiérarchie établie, les entreprises ont ensuite été interrogées sur ce qui leur paraît satisfaisant ou non.
Elles plébiscitent ainsi les infrastructures, l’engagement des salariés, la présence de fournisseurs qualifiés et les conditions de vie pour les cadres expatriés. Puis viennent la protection de la propriété intellectuelle, l’accès aux technologies, la productivité des salariés par rapport à l’Allemagne, la capacité d’adaptation du personnel et les coûts énergétiques.
En revanche sont jugés comme des facteurs « très mauvais », pour plus d’un tiers des entreprises interrogées, les charges sociales, la législation du travail
5
L’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE : POINT DE VUE DES INVESTISSEURS ALLEMANDS
« Ce qui exaspère souvent les managers allemands en France
de la part de leurs interlocuteurs, ce sont
les sempiternelles discussions. » Pierre Hugel
Würth
« Une harmonisation des politiques fiscales
et sociales au niveau européen
apporterait beaucoup à la France. » Pierre Kopp
Knauf Industrie
23Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
et les syndicats. On notera également que la fiscalité est considérée comme « très mauvaise » pour un quart des entreprises, et « mauvaise » pour un tiers d’entre elles.
Or, tous ces critères sont justement ceux jugés parmi les plus importants pour l’activité et le développement.
Dans l’ensemble, on observe une grande stabilité des forces et faiblesses. Une exception notable : le coût salarial (salaire et charges sociales) s’est amélioré grâce au CICE et à la faible inflation des rémunérations. Ceci a redonné quelques gains de productivité.
2016 2014 2012 Importance
Présencede personnel
qualifié
Engagementdes salairés
Capacitéd’adaptationdu personnel
Productivitédes
salariés
Salaires et charges sociales
Conditions de
paiement
Protection de la
propriété intellectuelle
Conditions pour
la R&D
Coûts énergétiques
Conditions de vie pour les cadres expatriés
Fiscalité,chargessur les
entreprises
Flexibilitédu travail
Législationdu travail
etsyndicats
Infra-structures
Efficacitéde l’adminis-
tration publique
Accès aux technologies
Présence de fournisseurs
qualifiés
Aides aux entreprises
Transparence des appels
d’offres publics
Accès aux marchés méditer-ranéens
0,00
1,00
2,00
3,00
4,00
5,00
6,00
1,00
2,00
3,00
4,00
5,00
Stabilitéréglementaire
* Pour 2016, les réponses supérieures à 4 ou inférieures à 3 apparaissent respectivement en vert et rouge.
Strasbourg
Evolution des critères d’implantation Evaluez les critères d’implantation ci-dessous : // Insérez une note de satisfaction pour chacun des critères d’implantation ci-dessous :
Figure 15
24 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Critères d'implantation Evaluation 2012
Evaluation 2014
Evaluation 2016
Importance 2016
Stabilité réglementaire N/A N/A 2,7 5,0
Présence de personnel qualifié 3,2 3,7 3,8 5,0
Fiscalité, charges sur les entreprises 4,4 2,2 2,5 4,9
Engagement des salariés 3,0 4,0 4,2 4,9
Flexibilité du travail 4,1 2,7 2,6 4,8
Capacité d'adaptation du personnel N/A N/A 4,0 4,6
Législation du travail et syndicats 4,7 2,1 2,4 4,4
Productivité des salariés par rapport à l'Allemagne
3,0 3,9 4,1 4,3
Infrastructures 2,1 4,5 4,5 4,1
Salaires et charges sociales 4,5 2,5 3,7 4,1
Efficacité de l'administration publique 3,6 2,9 3,2 4,0
Conditions de paiement 3,2 3,5 3,7 4,0
Accès aux technologies 2,7 4,2 4,4 3,8
Protection de la propriété intellectuelle 2,2 4,2 3,4 3,8
Présence de fournisseurs qualifiés 2,6 4,2 4,3 3,7
Conditions pour la R&D 2,8 3,9 4,1 3,7
Aides aux entreprises N/A 3,5 3,6 3,5
Coûts énergétiques 2,5 4,2 4,3 3,5
Transparence des appels d'offres publics 2,7 3,7 3,5 3,3
Conditions de vie pour les cadres expatriés 2,3 4,4 4,4 3,1
Accès aux marchés méditerranéens N/A N/A 3,7 2,9
1 = Pas Important / Très Mauvais
6 = Important / Très Bon
L’ATT
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FRA
NCE
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VUE
DES
INVE
STIS
SEU
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S
5
Figure 16
25Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Les mesures visant à accroître l’attractivitéPour évaluer les mesures visant à accroître l’attractivité du pays, les entreprises participant à l’enquête ont été invitées à choisir les trois propositions les plus importantes à leurs yeux, dans une liste de 12.
Il en résulte que :
� l’augmentation de la flexibilité du marché du travail arrive cette année en première place des demandes des entreprises et ce pour 60 % d’entre elles ;
� la réduction de la pression fiscale sur les entreprises et les prélèvements des revenus du travail arrivent respectivement en 2e et 4e place des mesures attendues ;
� la simplification du droit du travail est de plus en plus souhaitée, 54 % des entreprises la citent (3e place) ; la simplification des règles fiscales et la stabilité de l’environnement réglementaire arrivent en 5e place des requêtes.
« Le rapport entre l’Etat et l’économie doit se réformer. »
Russel ParkerHoppecke
60%54%
58%
47%
21% 21%12%
11%11% 10% 6% 5%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
2016 2014 2012 Améliorations notées depuis 2014
Augmentationflexibilitémarché
du travail
Réductionpression fiscalesur entreprises
Réductionprélèvementssur revenus
du travail
Stabilisationenvironnementréglementaire
Améliorationefficacité
administrationpublique
Améliorationefficacitésystèmejudiciaire
Augmentationflexibilitémarché
du travail
Simplificationdroit du travail
Simplicationrègles
fiscales
Harmonisationcalcul assiette
fiscaleinter pays
Aides à la R&Det à l’innovation
Augmentationflexibilitémarché
du travail
Au cours des entretiens, la capacité de pouvoir rapidement adapter l’emploi à la demande a été très régulièrement citée comme plus importante que le coût du travail. Le volume horaire hebdomadaire et les 35 heures n’ont en revanche pas été abordés.
Importance et évolution des mesures d’attractivité à prendre A votre avis, quelles sont les mesures que devrait prendre le gouvernement pour accroître l’attractivité de la France auprès des investisseurs allemands ? Cocher les 3 domaines qui se sont améliorés.
Figure 17
26 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
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Les entreprises ont également été interrogées sur l’importance des réformes et la perception qu’elles ont de leur mise en œuvre au cours des deux dernières années.
Les entrepreneurs ont perçu l’efficacité de certaines mesures de soutien de l’économie. Aucune critique n’a d’ailleurs été faite sur l’Administration, qui semble mieux s’adapter aux besoins et contraintes des entreprises.
Le CICE, malgré la complexité de son mécanisme, est reconnu comme un outil qui contribue à soutenir l’emploi.
Le Crédit Impôt Recherche (CIR) a régulièrement été cité comme un facteur important d’aide au maintien des centres de R&D en France ; une appréciation qui, certainement, influe sur l’excellente perception qu’ont les entreprises allemandes des ingénieurs français.
Mais le poids des prélèvements sociaux, et surtout les rigidités des relations avec les salariés, demeurent des freins puissants à toute localisation de nouveaux emplois en France.
Et si c’était à refaire ? 53% disent « Oui »
Lorsque l’on interroge les entreprises allemandes pour savoir si elles referaient le choix de s’implanter en France, 53 % répondent « oui », contre 68 % en 2014. On notera qu’un tiers d’entre elles ne sont pas certaines de refaire ce choix, tandis que 13 % ne recommenceraient certainement pas l’aventure.
Notre étude a également recherché les pays qui attirent le plus, et donc concurrencent directement la France. On constate, sans grande surprise, une préférence marquée des investisseurs allemands pour leur pays d’origine. L’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis), et la Chine qui perd une place, complètent le podium. La Grande-Bretagne conserve sa 5e place1, tandis que la France chute d’un rang pour se situer à la 11e place mondiale de l’attractivité. On remarque également la chute de l’attractivité du Brésil, qui perd 6 places par rapport à l’étude 2014.
Les pays les moins attractifs sont les pays d’Afrique sub-saharienne, du Maghreb et d’Afrique du Nord, suivis par la Russie, le Portugal et les pays d’Amérique du Sud.
1 Questionnaire soumis durant la campagne sur le Brexit.
« Pendant la crise de 2008, de nombreuses entreprises allemandes ont pu mettre en place une réduction du temps de travail. Grâce au soutien
financier de l’Agence fédérale du travail, les entreprises ont pu conserver leurs talents et leur personnel spécialisé. Lors de la reprise en 2010,
l’Allemagne disposait de capacités intactes permettant un redémarrage rapide de l’économie et une augmentation du revenu des salariés.
Une flexibilité impensable aujourd’hui en France ! »Herbert
KupferschmiedCarl Zeiss
27Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Classement 2016
Classement 2014
Variation
Allemagne 1 1 -Etats-Unis / Canada 2 3 1Chine 3 2 -1Pays d’Europe centrale et orientale 4 8 4Grande-Bretagne 5 5 -Autres pays de l’UE 6 4 -2Inde 7 7 -Espagne 8 10 2Autres pays asiatiques 9 9 -Italie 10 11 1France 11 10 -1Brésil 12 6 -6Portugal 13 14 1Autres pays d'Amérique du Sud 14 12 -2Russie 15 NA NAMaghreb / Afrique du Nord 16 NA NAAfrique sub-saharienne 17 NA NA
Figure 18
28 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
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La France dans la compétition internationale de l’attractivitéCette année, l’étude a rapproché la perception qu’ont les entreprises allemandes de l’attractivité française avec celle des investisseurs internationaux. Pour cela, elle s’est appuyée sur le « Baromètre de l’attractivité de la France 2016 ». Publiée en mai 2016 par les équipes International Location Advisory Services d’EY, cette analyse recense l’ensemble des projets d’investissements dans les principales zones géographiques d’Europe.
Même en mettant de côté les projets d’implantation en Europe de l’Est, où le nombre d’emplois par projet est largement supérieur à ceux des pays occidentaux, la France souffre d’un déficit global d’attractivité.
En 2015, il a été recensé en Allemagne 946 projets d’investissements, avec 18 emplois créés par projets. Au Royaume-Uni, ce sont 1 065 projets d’investissements étrangers et 40 emplois créés par projets. La France n’a elle recensé que 598 projets pour un total de 13 639 emplois créés, soit 22 emplois par projet en moyenne.
Ces chiffres sont toutefois à relativiser : si l’on considère le nombre de projets d’implantations industrielles, la France demeure le numéro 1 européen avec plus de 212 projets en 2016, soit une progression de 25 % par rapport à 2011. A titre comparatif, l’Allemagne ne recense que 142 projets (en progression de + 17 % sur 5 ans).
La provenance des investissements éclaire sur le lien étroit entre la France et l’Allemagne : si les investissements étrangers en France viennent pour un quart des Etats-Unis, l’Allemagne se place en deuxième position avec 16 % des projets d’implantations les 5 dernières années, soit 445 projets.
5
212 (+25 %)231
166
127183 (+99 %)
165
124142 (+17%)142
131
108
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
220
240
2011 2012 2013 2014 2015
121 120
92
170
France
Royaume-Uni
Allemagne
Nombre de projets d’implantation industriels – Top 3 (2011-2015)
Source : EY Baromètre de l’attractivité de la France 2016 – Mai 2016
Figure 19
29Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Une attractivité réelle plus forte que l’attractivité perçueDe même que les entreprises allemandes présentes en France jugent beaucoup plus sévèrement l’environnement économique français que la situation réelle de leur propre filiale, on observe un écart net entre l’attractivité perçue et le nombre de projets réels d’implantation ou d’extension. C’est ce qu’illustre le schéma ci-dessous.
Alors que 39 % des entreprises interrogées citent l’Allemagne parmi les pays les plus attractifs pour une implantation en Europe de l’Ouest, la France se place en 3e position avec seulement 6 % des suffrages.
Mais lorsque l’on regarde la répartition des investissements réels en Europe de l’Ouest, l’Allemagne tombe à la 2e place avec 19 % des projets, derrière le Royaume-Uni2 qui attire 21 % des projets. La France reste, elle, à la 3e place mais avec 12 % des projets, soit 6 points de mieux (le double) que pour son attractivité perçue.
2 L’enquête a été réalisée avant le 23 juin 2016, date du vote sur le Brexit.
Source : EY Baromètre de l’attractivité de la France 2016 – Mai 2016
Source : EY’s 2016 European attractiveness survey (Nombre de répondants : 738)
Source : EY’s Global investment Monitor 2016 (En nombre de projets d’investissements directs étrangers)
Espagne 3%
Pays-Bas 5%
France 6%
Royaume-Uni 17%
Allemagne 39%
946
214
248
598
1 065
Belgique
Espagne
France
Allemagne
Royaume-Uni
Attractivité perçueQuels sont selon vous les trois pays les plus attractifs pour une implantation en Europe de l’Ouest ?
Attractivité réelleRépartition du nombre d’investissements en Europe de l’Ouest (2015)
Figure 20
« La France mérite qu’on ait confiance en elle. Il y a certes quelques problèmes majeurs à résoudre, mais aussi beaucoup d’atouts. »
Jacques RivoalVolkswagen
30 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Nombre d’entreprises par tranches de chiffre d’affaires 2015Chiffre d’affaires annuel en 2015 réalisé sur vos activités en France
La Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie estime à plus de 3 000 le nombre d’entreprises allemandes implantées en France. Par entreprise allemande implantée en France, nous entendons une société juridiquement autonome opérant sur le territoire français, dont le capital social est détenu majoritairement par un actionnariat allemand.
Les entreprises ont été invitées à s’exprimer de mai à juillet 2016 via un questionnaire en ligne de 35 questions identiques aux études précédentes afin de mieux analyser les tendances d’évolution dans le temps. 170 entreprises ont répondu. En plus du questionnaire, une vingtaine d’entretiens avec des dirigeants complètent les résultats du questionnaire.
Les entreprises ayant participé à l’étude constituent un panel assez large par leur diversité, tant en termes d’effectifs, de chiffre d’affaires que de secteur d’activité.
Au total, les entreprises ayant répondu réalisent en France environ 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En 2015, environ 40 % (59 % en 2013) des entreprises allemandes interrogées ont réalisé en France un chiffre d’affaires compris entre 0 et 15 millions d’euros, et 60 % (41 % en 2013) de plus de 15 millions d’euros.
Ces entreprises ayant répondu emploient en France plus de 50 000 salariés. 77 % comptent un effectif inférieur ou égal à 250 salariés, contre 84 % en 2014. En 2016, 23 % d’entre elles ont un effectif de plus de 250 salariés, contre 16 % en 2014.
6
MÉTHODOLOGIE
> 250 millions50 à 250 millions
5 à 50 millions< 5 millions
> 250 millions50 à 250 millions
5 à 50 millions< 5 millions
41 %16 %
21 % 22 %
Moins de 10Entre 10 et 50
Entre 50 et 250Entre 250 et 500Supérieur à 500
Moins de 10Entre 10 et 50
Entre 50 et 250Entre 250 et 500Supérieur à 500
22 %36 %
19 % 18 %5 %
Répartition par tranches d’effectifsEffectifs en France au 31 mars 2016
Figure 22Figure 21
31Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Les entreprises qui ont participé à l’enquête ont déjà une bonne connaissance du tissu économique français puisque seulement 24 % d’entre elles ne sont implantées en France qu’après 2000. 31 % ont ouvert une filiale entre 1970 et 2000, 44 % avant 1970.
Lyon
Année d’implantationAnnée d’implantation en France
Avant 1970
Entre 1970 et 1980Entre 1980 et 1990
Entre 1990 et 2000
Entre 2000 et 2010Après 2010
Avant 1970
Entre 1970 et 1980Entre 1980 et 1990
Entre 1990 et 2000
Entre 2000 et 2010Après 2010
13 %
44 %
12 % 7 %
7 %
17 %
Figure 23
32 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
Répartition des entreprises par secteurActivité principale de l’entreprise
ServicesVenteset distribution
Industrie ServicesVenteset distribution
Industrie
43 %
14 %
42 %
Détention du capital par des associés / actionnaires allemandsDans 83 % des cas, les entreprises interrogées sont détenues à 100 % par des associés/actionnaires allemands, tandis que 5 % sont détenues entre 90 % et 99 %, 7 % entre 50% et 89 % et 5 % à moins de 50 %.
Secteur d’activité42 % des entreprises interrogées opèrent dans le secteur industriel, 43 % dans celui des ventes et de la distribution, 14 % dans les services. Les entreprises du secteur industriel sont celles qui ont le plus d’effectifs en France, les entreprises de services ont dans leur majorité moins de 50 salariés.
MÉT
HO
DO
LOG
IE
6
Figure 24
Distribution des effectifs par secteursEffectifs en France au 31 mars 2016
Industrie Services Distribution
< 10 10 < < 50 50 < < 500 > 500
16 % 36 % 56 % 79 %
34 % 11 %
10 %
49 % 54 % 34 % 21 %
Figure 25
33Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
On constate que les entreprises de services [Figure 26] et les petites entreprises [Figure 28] sont, en général, plus optimistes que les entreprises du secteur industriel aux effectifs plus conséquents.
Avertissement : Du fait de l’arrondi automatique des pourcentages, les sommes ne font pas toujours 100 %.
Perspectives 2016 par secteurs
Figure 26.a
1 = Pessimiste
2 = Stable
3 = Optimiste
0
1
2
3
Situationéconomique
française
Activitéssectorielles
Chiffre d’affaires
ExportationsBénéfices avant
impôts
Investissements
EffectifsIndustrie
Services
Distribution
0
1
2
3
Situationéconomique
française
Activitéssectorielles
Chiffre d’affaires
ExportationsBénéfices avant
impôts
Investissements
Effectifs
Industrie
Services
Distribution
Perspectives 2018-2020 par secteurs
Figure 26.b
1 = Pessimiste
2 = Stable
3 = Optimiste
34 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY
La Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie est une Chambre de Commerce Allemande à l’étranger (AHK), reconnue par la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie allemandes (DIHK) et membre du réseau des 130 Chambres de Commerce Allemandes et délégations représentées dans 90 pays à l’étranger. Soutenue par le ministère fédéral de l’Economie et de l’Energie, elle représente à ce titre l’économie allemande en France. En tant qu’institution bilatérale, elle défend les intérêts de ses membres des deux côtés du Rhin.
Par son engagement dans de nombreux comités, manifestations et services aux entreprises, grâce aussi à ses excellents réseaux économiques et politiques, la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie apporte sa contribution à une coopération bilatérale dynamique entre les deux pays et leurs entreprises, aussi bien au niveau européen qu’international.
Forte de 950 membres, grâce à ses collaborateurs qualifiés, à sa connaissance pointue des marchés et à ses contacts privilégiés, la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie est un porte-parole, partenaire et prestataire de service compétent et polyvalent.
EY (anciennement Ernst & Young) est un des leaders mondiaux de l’audit, du conseil, des transactions, de la fiscalité et du droit. Avec 212 000 collaborateurs répartis dans 700 bureaux ouverts dans 151 pays, l’international fait partie de son quotidien.
Les opérations transfrontières peuvent soulever d’importantes questions financières, fiscales, sociales, organisationnelles et interculturelles. Pour répondre à ces enjeux, EY a composé, en France, des équipes pluridisciplinaires spécialisées dans l’international, inbound et outbound, pour plusieurs zones géographiques, dont l’Allemagne. L’équipe Franco-Allemande d’EY est dédiée aux intérêts de ses clients français et allemands. Elle est constituée d’un réseau de professionnels représentant tous les métiers d’EY. Ils sont situés de part et d’autre du Rhin et disposent d’une expertise spécifique dans le contexte franco-allemand.
7
PRESTATIONS DE LA CHAMBRE FRANCO-ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE ET D’EY
35Les entreprises allemandes en France 2014 – 2017 | Situation économique, perceptions et perspectives 2016-2020
Deutsch-Französische Industrie und Handelskammer18, rue BalardF- 75015 ParisTél. : 00 33 (0)1 40 58 35 35
Deutsch-Französische Industrie und HandelskammerCharlottenstraße 16D- 10117 BerlinTél. : 00 49 (0) 30 206 790 43
www.francoallemand.comwww.frankreich.ahk.de
L’équipe de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’IndustrieGeneral ManagerJörn [email protected] Wally Lindermeir [email protected] Riegler-Poyet [email protected] & FiscalitéJoachim [email protected] Geissinger [email protected]
Membres & EvénementsAudrey Gibouin [email protected] & Evénements Wolfgang Krill de [email protected] & PresseAlexandra Seidel-Lauer [email protected] BerlinMartina [email protected]é de l’emploiCatherine [email protected]
Tour First 1, place des SaisonsTSA 1444492037 Paris-La Défense Cedex, FranceTél. : 00-33-(0) 1 46 93 60 00 www.ey.com/fr
Toulouse
L’équipe franco-allemande d’EY AuditWilliam Zanotti Tél. : + 33 1 46 93 81 [email protected] ReynaudTél. : + 33 4 78 63 19 [email protected] GerberTél. : + 33 3 88 22 85 [email protected]
FiscalEric BruckerTél. : + 33 3 88 22 87 [email protected]élie DenonninTél. : + 33 3 88 15 24 [email protected] WelterTél. : + 33 3 28 04 37 [email protected]
EY | Audit | Conseil | Fiscalité & Droit | Transactions
EY est un des leaders mondiaux de l’audit, du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions. Partout dans le monde, notre expertise et la qualité de nos services contribuent à créer les conditions de la confiance dans l’économie et les marchés financiers. Nous faisons grandir les talents afin qu’ensemble, ils accompagnent les organisations vers une croissance pérenne. C’est ainsi que nous jouons un rôle actif dans la construction d’un monde plus juste et plus équilibré pour nos équipes, nos clients et la société dans son ensemble.
EY désigne l’organisation mondiale et peut faire référence à l’un ou plusieurs des membres d’Ernst & Young Global Limited, dont chacun est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur www.ey.com.
© 2016 Ernst & Young et Associés.Studio EY France - 1609SG114SCORE France N° 2016-048© Photos : EY, Fotolia
Document imprimé conformément à l’engagement d’EY de réduire son empreinte sur l’environnement.
Cette publication a valeur d’information générale et ne saurait se substituer à un conseil professionnel en matière comptable, fiscale ou autre. Pour toute question spécifique, vous devez vous adresser à vos conseillers.
ey.com/fr