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Les Forces Naturelles Une autre approche, sensible, de l’Architecture Stonehenge KUCHARSKI Marina EALR 2 ème cycle-2 ème année Session septembre 2002 Enseignants : CHAUTARD Norbert ESTEVE Christine

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Les Forces Naturelles

Une autre approche, sensible, de l’Architecture

Stonehenge

KUCHARSKI Marina EALR 2ème cycle-2ème année

Session septembre 2002

Enseignants : CHAUTARD Norbert ESTEVE Christine

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RESUME

La Terre est traversée par des forces qui la font fonctionner, vivre. Seules certaines d’entre elles, comme le soleil, la lune, l’air, sont connues par l’homme d’aujourd’hui, et reconnues.

Ces forces peuvent se classer selon leur appartenance à la terre, au ciel, ou aux deux. Quelles soient telluriques, cosmiques, ou cosmotelluriques, elles animent le vivant ; se traduisant par des réactions plus ou moins bienfaisantes sur le monde animal et végétal. En effet, la malformation, la densité, ou la diversité des végétaux, et même selon certains chercheurs, la maladie, le stress sont des conséquences des agissements de ces forces : les composants chimiques du sol, la présence de l’eau, les rayons UV, l’attraction lunaire, l’électricité atmosphérique… L’homme vit donc au rythme de ces forces naturelles, et l’architecture qui en découle s’oriente, se situe, se forme, se construit selon leurs résonances. De nombreuses civilisations, telles que l’ancienne Egypte, les Mayas, l’Inde, ou l’Asie, ont érigés leur architecture, en particulier les temples, selon les positionnements du soleil, de la lune, de l’eau…et de l’harmonie de la nature. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles influencées par l’Occident, ont perdu le rapport à la nature. Pourtant, l’Occident, possédait autrefois ce lien, mais dans une vision idéale d’un anthropocentrisme, et d’une société matérialiste, il l’a abandonné. La société actuelle, par l’omission de certaines de ces forces, et la modernité des matériaux, accentue involontairement les effets des forces naturelles. La mise en œuvre et l’emploie de matériaux non naturels, comme le béton et l’acier, l’utilisation abondante d’appareils électriques, la destruction de l’environnement, perturbent leurs actions et les rendent nocifs pour le vivant. Le mal-être des villes, des habitants, de l’architecture, s’en ressent. L’homme occidental commence donc à peine à repenser la nature, et propose l’emploie d’énergies naturelles, notamment en architecture.

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SOMMAIRE

PROLOGUE pourquoi j’ai porté mon mémoire sur ce sujet INTRODUCTION présentation et définition du sujet p. 1 LES FORCES p. 2 1 LES FORCES DE LA TERRE p. 2

1.1 Champ magnétique et orientation p. 2 1.2 La nature du sol p. 4 1.3 La géobiologie p. 5 1.4 L’eau dans le sol p. 9

2 LES FORCES COSMIQUES p.11 2.1 Les rayons cosmiques p.11 2.2 Le soleil p.13 2.3 La lune p.14 2.4 Les autres planètes p.15 2.5 L’air p.16 2.6 L’eau p.17 2.7 L’électricité atmosphérique p.18

3 LA RENCONTRE DES FORCES p.19 3.1 Les forces cosmotelluriques p.19 3.2 Les formes de la Nature p.19 3.3 L’eau p.21 LES FORCES DANS L’ARCHITECTURE DES CIVILISATIONS p.22 1 DES CIVILISATIONS CONNECTEES A LA NATURE p.22

1.1 L’Egypte p.22 1.1.A Les temples p.23 1.1.B Les pyramides p.24

1.2 Les mayas p.26 1.3 L’Extrême Orient p.27 1.3.A La Chine p.27 1.3.B Le Japon p.28 1.4 L’Inde p.29

2 L’EVOLUTION DE LA CIVILISATION OCCIDENTALE p.31 2.1 Le néolithique p.31 2.2 L’Antiquité p.33 2.2.A La Grèce p.33 2.2.B Les Celtes p.34 2.3 Le Moyen-Age p.36 2.3.A Le Roman p.36 2.3.B Le Gothique p.37

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CONCLUSION constat et proposition pour l’avenir p.39 BIBLIOGRAPHIE p.40

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PROLOGUE Ce sujet mérite une explication.

J’ai porté mon intérêt sur les forces naturelles car j’ai toujours été intéressée par l’influence qu’elles pouvaient avoir sur les civilisations.

Dans l’histoire de l’architecture, mon attention s’est toujours portée sur l’Antiquité et le Moyen-Age. L’époque où les gens bâtissaient dans le but de communier avec la nature, et non pour le profit. De plus, je m’intéresse beaucoup à l’atmosphère, au bien-être, que l’on peut ressentir dans un lieu. Pour ma part, c’est l’élément primordial de l’architecture, car cette dernière doit répondre aux besoins de l’homme.

Dans la société où nous vivons, nous faisons toujours plus pour le confort , souvent au détriment de la nature.

Les pensées du Feng-Shui et la géobiologie m’ont appris qu’il existait d’autres moyens de percevoir l’importance de l’architecture.

J’ai voulu approfondir cette perception du « bien-être ». Chercher à comprendre les raisons qui peuvent faire qu’une orientation, que la présence d’eau, ou qu’une implantation sur un site, peuvent influer sur le comportement de l’homme, et par-là sur son architecture. Les civilisations anciennes s’en préoccupaient. Et même si cela m’intriguait, je n’avais, jusqu’alors, jamais essayé de les comprendre. Aujourd’hui, je souhaite appréhender leur lien à la nature, et leur façon de raisonner l’architecture selon ces forces qu’ils estiment être présentes. Je me suis donc intéressée à ce domaine, et j’ai ressenti que ces perceptions n’étaient pas de la simple croyance, mais une sensibilité liée à l’environnement, que notre société occidentale ne possédait plus. Je souhaiterai ainsi exposer les éléments de mes recherches.

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INTRODUCTION

Autrefois, lorsque les technologies et sciences ne prenaient pas encore le monopole sur notre façon de penser, notre existence, l’Homme devait se fier à ce que la nature voulait bien lui donner. Comme les autres êtres vivants, il était lié à son univers, il écoutait, ressentait son environnement et s’y adaptait. Aujourd’hui, notre civilisation a perdu ce contact, prônant le profit, l’avancée technologique à sa Terre. Elle n’a retenu de la nature que le côté « matériel », « énergétique », oubliant son pouvoir sensible sur le vivant. Cela se ressent sur notre façon de vivre, et nos constructions. L’habitat, et plus généralement l’architecture, est la création de L’Homme pour l’Homme, pour qu’il s’y sente « bien », protégé. C’est le reflet et le prolongement de son existence, sa liaison à la Terre, à son environnement, au soleil, au vent, au cosmos. C’est pourquoi, les architectes étudient au préalable le site, son environnement, afin de prévenir les meilleures conditions pour sa réalisation.

Cependant, l’Homme, en omettant ses principes fondamentaux d’écoute de la nature, a, malgré toutes ses études, détruit les circuits vivants de la Terre. Le philosophe allemand Heidegger ( 1889-1976) écrit : « exploiter la Terre est une chose, mais c’est tout autre chose que de recevoir ses bienfaits et de s’initier à la loi de ce don de manière à se faire le berger de l’être et à respecter l’inviolabilité du possible »

Un changement de conception s’amorce tout de même mais reste limité par la réticence de la masse populaire qui reste sceptique quant à l’existence de ces forces.

Ce mémoire tend ainsi à lui ouvrir les yeux sur la réalité et la présence, même subtile, de ces forces. C’est une (re)découverte de la Terre et du Cosmos sous un angle énergétique et sensible. Pour mieux appréhender la relation de l’homme à l’environnement, d’une biologie de la construction, cet ouvrage traitera :

Dans une première partie, de la présence des forces naturelles, dites cosmiques et telluriques, et leurs effets, par l’emploi d’informations théoriques, de recherches ou de démonstrations.

Et dans une seconde partie, de toutes les civilisations fondées sur cet état de connexion avec la nature, qu’elles soient révolues ou encore vivantes, afin de nous aider à repenser notre relation avec la Terre. Mais aussi, de l’évolution de notre civilisation occidentale qui s’est éloignée de ce lien.

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LES FORCES

Le travail premier d’un architecte est de choisir le meilleur des sites pour son projet, ou du moins, l’étudier pour en retirer le maximum de son potentiel et le transmettre à son bâtiment. Ainsi, il doit observer la constitution du sol ,la topographie, le climat , l’orientation, l’environnement, bref, tout ce qu’il faut de technique et de physique pour construire.

Mais, il lui manque un élément : l’émotion que lui renvoie le terrain, l’écoute et l’observation de son environnement. Ce dernier s’exprime par l’état de la végétation : véritable indicateur de la validité d’un lieu. C’est cette approche sensible du lieu que nous allons aborder en observant l’existence de forces telluriques, cosmiques, ainsi que leur rencontre mutuelle.

1 LES FORCES DE LA TERRE

1.1 Champ magnétique et orientation La Terre fonctionne tel un aimant au milieu du système solaire.

Elle est parcourue sur toute sa surface par un champ magnétique régulier1 L’intensité de ce champ varie selon les heures du jour, et présente deux maxima et

deux minima quotidiens. Ces phénomènes influent sur les comportements des végétaux, des animaux, ainsi que des hommes. Comme les autres êtres vivants ( je considère par là tout ce qui émet une activité comprenant ainsi les végétaux ou le terrain), l’homme est parcouru par des champs électromagnétiques. N’avez-vous jamais eu les cheveux électriques ? Ou pris le courant en touchant une personne ou un véhicule ? L’homme est conducteur, et par-là, subit les effets de ces champs. La nature mémorise et vit au rythme du pôle. Selon deux chercheurs de l’Institut de Technologie de Californie, David Presti et John D. Pettigrew, la lave enregistre l’orientation du champ magnétique terrestre dans ses particules de magnétite2 . Ainsi, on peut noter les déviations qu’elle peut subir et dater les éruptions successives d’un volcan.

Comment les oiseaux migrateurs font-ils pour se diriger quand vient la saison ? Ces mêmes chercheurs américains ont voulu le savoir en observant des pigeons voyageurs. Ils ont constaté la présence d’oxyde de fer dans les tissus de leur boîte crânienne et des particules de magnétite dans les muscles du cou. Ils seraient donc sensibles aux mouvements du champ magnétique terrestre. Ils évalueraient même la distance parcourue grâce au gradient magnétique, car comme on le sait, le champ magnétique terrestre est de l’ordre de 0.5 Gauss (50 000 gammas) à la latitude de 40° Nord et il varie d’environ 5 gammas tous les kilomètres.3 Qui dit Nord, dit aussi Sud, Est et Ouest . Bien sûr, nous utilisons déjà ces points cardinaux, pour nous situer et nous protéger face aux climats et aux mouvements du soleil. Mais, leurs fonctions ne s’arrêtent pas là.

1 : cf. collectif_Larousse encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_ T21, la Terre p. 9017 2 : définition, magnétite : minerai magnétique, aimant naturel 3 : cf. revue « Nature » mai 1980

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Comme pour les oiseaux, le professeur Yves Rocard4 remarque que le corps humain possède des zones de réception des influences magnétiques terrestres. Il y en aurait six dont une à chaque pliure de coude, ce qui expliquerait le fonctionnement des baguettes de sourciers qui enverraient tout simplement les signaux de modifications du champ magnétique aux récepteurs. Le corps s’exprime selon l’orientation dans l’espace. D’autres observations indiqueraient que la direction Nord-Sud favorise le repos, et la direction Est-Ouest l’activité. Plus précisément, le Sud provoquerait l’énervement, l’Est la bonne humeur, l’Ouest une meilleure activité, productivité dans le travail, le Nord calmerait les nerfs, les maux de tête, favoriserait l’appétit et le sommeil. C’est pourquoi, on a toujours entendu dire qu’il valait mieux dormir la tête au nord, si l’on voulait que le sommeil ne soit pas perturbé.

Le docteur Hartmann5, dont nous reparlerons pour son travail sur la géobiologie, explique que le flux sanguin draine mieux le cerveau quand le corps s’oriente au Nord. Le sang comporte du fer, il est donc magnétique. Mais, il serait préférable de ne s’y orienter que pour un repos de courte durée. Le sommeil réparateur, re énergisant se trouverait plutôt à l’Est. Aussi, les bienfaits de cet aimant naturel, pourraient être reproduis, si besoin est, par de plus petits aimants. Ils aideraient à rééquilibrer un champ magnétique vital dans des lieux ou pour des personnes qui en ont la nécessité. En ce qui concerne le bâtiment, il ne devrait pas être orienté de n’importe qu’elle manière, mais tenir compte du Nord magnétique, et de son aménagement intérieur afin de prévaloir à son habitant une vie saine et sans perturbation ; dans la limite de ses capacités bien sûr. De nombreuses sociétés traditionnelles implantent leurs constructions suivant une orientation précise, mais la plus connue et la plus portée en ce domaine, est sans nul doute la civilisation chinoise. Sa philosophie repose sur le lien de la nature et de l’homme au cosmos. Une ville a été entièrement conçue en suivant un axe Nord-Sud. Nous reviendrons sur cette philosophie partagée à ce sujet par d’autres sociétés lors de l’étude des différentes civilisations face aux forces naturelles.

Le magnétisme est partout et nous parcourt. Il est indispensable à la vie que ce soit pour nous repérer, nous guider. Il tient par-là une place prépondérante dans les constructions humaines.

4 : Yves- André Rocard (1903-1992) : docteur en mathématique et en science physique, diplômé de l’Ecole National Supérieur à Paris] 5 : Ernst Hartmann (1915-1992) : médecin allemand. Il crée en 1961 le Groupe d’études en Géobiologie ( siège social : D-6935 Waldbrunn-WK). Il fonde les bases de la géobiologie et de la géopathologie

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1.2 La nature du sol On sait que tous les sols ne sont pas physiquement et chimiquement identiques.

Des sols peuvent être de nature calcaire, argileuse, ferreuse…Ces différences ont des conséquences sur le vivant. L’homme sédentaire est vulnérable à son environnement puisqu’il y vit quotidiennement. De nombreuses recherches sur la nature du sol et ses effets sur l’homme ont été réalisées.

Parmi elles, se trouvent celles de Georges Lakhovsky6, Dans les années 40, par des études établies sur la géologie des sols en France, il montre que des sols humides ou près de cours d’eau, sont plus favorables au développement de cancer que sur des sols secs et situés en haute altitude.

Par ailleurs, en observant ces cartes, les sols riches en magnésie semblent être peu touchés par les décès dû à la maladie. Dans son œuvre : « les dix livres d’architecture »7, Vitruve, architecte romain, du 1er siècle av J.C.,expose un phénomène de maladie liée au sol. Ainsi, dans la même campagne, des moutons se trouvant d’un côté de la rivière possédaient une rate de taille normale, alors que ceux de l’autre côté en avaient une atrophiée. En observant le comportement de ces derniers, les médecins notèrent en ce lieu, la présence d’une plante qui avait pour effet de diminuer la rate. Ce végétal, nommée asphlenon est depuis utilisée pour soigner les malades. C’est la qualité particulière du sol qui a permis le développement de cette plante.

1. cancer de l’arbre dû à un excès d’eau

Plus récemment, on a pu suivre aux informations l’affaire Tchernobyl. Malgré une soi-disant dissipation des effets nocifs, des millions d’hectares de sol, dont celui de la France, ont été contaminés. En France, le gouvernement n’ayant pas tenu compte des conséquences, les habitants n’ont pas changé leur quotidien. Pourtant, on a relevé que le nombre de personnes atteintes de problèmes à la thyroïde est plus important dans les régions touchées par le nuage que dans d’autres régions de France. Le nombre de cancer à la thyroïde a été multiplié par deux en France depuis 1986.8

Nous pouvons dons penser que la nature géologique d’un terrain peut modifier la santé d’un être et donc influencer l’établissement de sa maison.

6 : Georges Lakhovsky (1869-1942) : ingénieur d’origine russe, pionnier de la bioélectrique 7 : Vitruves_ « Les dix livres d’architecture »_ Edition Balland _ch. VII : De l’inspection des foies des animaux pour reconnaître la qualité de l’air. 8 : cf. www/sortirdunucleaire.org/aberrationnew/2002/consequences.htm

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9 : cf. note de bas de page n°5, p.3 10 : Jean Picard (1620-1682) : professeur d’astronomie au Collège de France à Paris, membre de l’Académie Royale des sciences 11 : cf. collectif_Larousse encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_T21, Terre p.9017.

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1.3 La géobiologie

Moins évident à saisir que la chimie du sol, c’est sa géobiologie. Le sol véhicule des courants qui modifieraient le comportement du vivant en certains lieux. Contrairement à la végétation, l’homme, toujours en mouvement, ne peut ressentir ces effets directement. Excepté dans le bâtiment où il s’arrête, se pose comme dans la chambre, le salon, la salle de bain, le bureau, …

Le terme de géobiologie est apparu en 1935 avec le docteur Hartmann.9 Ce médecin, travaillant dans une clinique en Bavière, est un des pionniers dans la recherche des rayons telluriques et leurs effets sur la santé de l’homme. C’est en observant ses patients, qu’il constate que certains d’entre eux, pourtant atteints de la même maladie à un même niveau de gravité, guérissent de manière plus lente. Des chambres sont sujettes à des temps de guérison plus longs, allant parfois jusqu’au double du temps, et même à des cas d’aggravation. Mais le plus troublant, est qu’en déplaçant ces malades, leur guérison s’améliore. Travaillant beaucoup dans les domaines de la psychiatrie et de la psychologie, il ne trouve pas dans un premier temps, de lien à ces phénomènes, et se tourne alors vers l’environnement proche du malade et au lieu. Il essaie de résoudre ce problème en faisant appel à des radiesthésistes, puis à des scientifiques. Ces premiers, après analyse du site, ressentent des perturbations d’un point de vue géologique. Les scientifiques constatent à l’aide d’un géomagnétomètre (appareil mesurant des variations électromagnétiques dans le sol) qu’il y a bien des modifications de champs électromagnétiques terrestres aux mêmes endroits, décelés par les sourciers. En effet, le docteur n’avait pas remarqué que les personnes les plus atteintes, se trouvaient les unes au-dessus des autres dans des zones bien particulières de l’hôpital. Il les a alors déplacé et leur état s’est amélioré. Un autre scientifique, le docteur Picard10, effectua la même démarche pour ses études sur le cancer : les « zones à cancer » se trouvaient toujours là où une faille géologique ou de l’eau se présentaient. Ce phénomène serait à prendre en considération lors de l’étude d’un site pour la construction d’un bâtiment dans le sens où cette présence dégage des sensations néfastes au quotidien. Pour le géobiologue, ces variations seraient dues aux rotations du globe terrestre sur lui-même et autour du soleil. Notre planète se comporterait donc comme « l’armature négative d’un immense condensateur dont l’autre partie, le cosmos, serait de charge positive. »11

La rencontre de ces deux charges provoquerait un courant électromagnétique, qui recouvrerait la surface de la Terre et qui se répartirait sous la forme d’un immense filet. C’est le réseau Hartmann. Il s’exprimerait par un quadrillage régulier orienté Nord-Sud et Est-Ouest. Chaque maille ainsi constituée mesurerait de 2.30m à 2.50m en E-O, et de 2m en N-S. Les axes, appelés « murs » auraient une épaisseur de 21 cm environ. Ces murs détermineraient trois types de zones : - La zone neutre, se situant à l’intérieur de la maille, est un lieu de repos des forces. - Les « murs », d’intensité dite « première », n’ont pas

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de véritables influences sur l’homme. - Les zones de fortes intensités, ou nœuds Hartmann, sont l’intersection des murs. Elles forment un carré de 21cm de côté. Ce sont ces dernières qui provoqueraient des perturbations à la surface de la Terre.

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12 : Fabre Jean-C

2. Schéma de principe du réseau Hartman

aussi de multiples instruments pouvant servir à les repérer tels que la baguette l’on utilise en France depuis le Moyen-Age, la plume d’oiseau ou encore une due. Le plus répandu est le pendule. s élaboré , le docteur Hartmann a mis au point deux systèmes, celui composé es, et l’autre nommé « lobe-antenne ».

cteurs permettraient ainsi de repérer des lieux dits «mauvais» pour de futurs u de confirmer les malaises existants. raduiraient par des protubérances sur les plantes comme par exemple, les g-Ylang aux Comores. Il paraîtrait que ces plantes aux branches noueuses icile de génies malfaisants. de sur la foudre révéla que beaucoup d’arbres foudroyés se situaient sur un . Ceci peut s’expliquer par le fait que l’intensité électromagnétique provoquée de deux «murs» est plus forte ; le sol est de fait, plus sensible à recevoir une Romains construisaient des puits sur ces nœuds, sensibles à la foudre, en ieu Jupiter : Dieu de la foudre.

aux recherchent les fortes intensités. Les fourmilières s’établissent sur des g des réseaux. Jean-Charles Fabre, a réalisé une expérience sur des abeilles.12

rs réactions selon le positionnement des ruches sur des nœuds orientées à l’Est ue l’orientation Est favoriserait l’activité). En ces lieux, la production de miel est bondante qu ‘en installant les ruches en zones neutres. Il n’est cependant pas

e laisser les ruches sur les nœuds toute l’année, car l’essaim s’épuise plus s ruches doivent être déplacées lorsque la période de productivité a cessé. ux comme le chat, le chien, … nous renseignent par leur comportement vis à

harles_ « Maison entre terre et ciel »_ édition Arista 1989-p.47 6

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vis de ces champs en les évitant, devenant malades, s’activant,... Selon l’étude du docteur Hartmann, l’homme subit aussi ces nuisances qui se

manifestent par l’insomnie, le stress, la douleur, la maladie. L’architecture doit être réalisée pour éviter ces problèmes, ou les résoudre. La philosophie du Feng-Shui s’y attache particulièrement dans le choix des sites, dans l’agencement des maisons et de leurs pièces : Logiquement, l’implantation du bâtiment ne devrait pas se trouver sur un site où la végétation est perturbée. Pour ne pas accentuer la puissance du champ magnétique, des joints de dilatation devraient être plus fréquents. Ils protègeraient ainsi les structures composées d’armatures métalliques les unes des autres. Dans la maison, le réseau et particulièrement les nœuds, devraient se localiser dans les zones de circulation, sanitaires, les mobiliers de repos ou de travail en zone neutre, et les lits bien orientés. Nous savons que tous les appareils électriques renvoient des ondes nocives pour l’organisme : le four micro-onde, l’ordinateur, le téléphone portable. Selon les recherches de l’institut de Géobiologie de Chardonne à Lausanne, le téléviseur émet des influx d’énergie attaquant le système nerveux si la personne est située à moins de 6 mètres. Ne vous êtes-vous jamais senti las, fatigué, ou même eu mal à la tête, aux yeux après avoir passé du temps devant votre téléviseur ou ordinateur ? Il semble donc important de placer ces appareils en biais pour ne pas être atteint directement, et dans des zones neutres pour ne pas les accentuer et perturber le réseau. De nombreux autres objets conducteurs comme les matériaux modernes(moquette, plastique, …), ou le miroir qui reflète et renvoie l’énergie (comme pour un rayon solaire ), font de même. Afin de voir, si ce que j’ai pu lire ou entendre pouvait être ressenti par une personne novice dans ce domaine ,

j’ai souhaité expérimenter la présence du réseau Hartmann dans la maison de mes parents pour relever d’éventuels dysfonctionnements induits.

Je me suis déplacée doucement en ligne droite, le pendule s’est d’abord balancé de gauche à droite, il s’est arrêté et s’est remis à balancer. Je me suis ensuite déplacée de côté : le pendule s’est balancé d’avant en arrière. Les éloignements constatés entre les différents balancements équivalent à la trame du réseau Hartmann décrite plus haut. En fait, le balancement de gauche à droite devait exprimer l’épaisseur du « mur »Nord-Sud et le balancement d’avant en arrière, celle du « mur »Est-Ouest. A la rencontre de deux de ces « murs », le pendule s’est mis à tourner rapidement. Les nœuds repérés sont situés, pour la majorité d’entre eux, dans des zones de circulation. D’autres sont situés en des lieux de « repos » : Mes deux premières années dans cet appartement, mon lit était situé dans un angle. Je n’ai jamais eu de sommeil réparateur. Après un réaménagement , le lit a été positionné au centre de la pièce. Depuis je n’ai plus eu de problèmes. Un nœud se trouvait dans ce même angle. J’ai constaté un autre phénomène, concernant l’emplacement de la baignoire dans la salle de bains. Après avoir découvert un nœud à la tête de cette baignoire, j’ai pu faire le rapprochement par rapport au fait que personne ne pouvait se détendre. En effet, un nœud, exprimant une concentration d’énergie, une suractivité, ne pouvait favoriser le repos et l’apaisement recherchés. Cette expérience m’a permis de détecter la position et l’influence de ces forces, mais est-ce de la sensibilité ou simplement de l’autosuggestion ?

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Le réseau Hartmann serait donc sensible à ce qu’il peut rencontrer. Il pourrait être ainsi modifié quand il rencontre des phénomènes sous-terrains comme les failles telluriques, les cours d’eau ou des corps radio-actifs, ferreux, magnétiques. Ces derniers provoqueraient des ruptures dans les mailles du réseau, qui se resserreraient. De ce fait, comme les mailles sont plus étroites, l’intensité radiante des nœuds se rapprocherait, et les effets du réseau Hartmann s’aggraveraient. Il faudrait donc éviter tout établissement d’un bâtiment sur ou près d’un lieu où ces phénomènes se produisent, à moins de pouvoir les résoudre. J’ai eu l’occasion de rencontrer un architecte et responsable au Centre National Du Bois, Jean-Marie Haquette, de l’arrière pays niçois. Lorsqu’il fit construire sa maison à Saint Cézaire sur Siagne, , selon l’environnement naturel du site, il étudia le terrain sur les bases du réseau Hartmann, à l’aide de baguettes. Il m’expliqua que près des ruines, il percevait une forte perturbation du réseau. Des ouvriers retirèrent des pierres et ils découvrirent une ancienne citerne qui devait être là autrefois, pour alimenter la demeure en eau. Cette citerne de 2m de profondeur et de 3m de large, était bouchée. L’eau et l’oxygène présentes à l’intérieur devaient, depuis le temps, avoir macérés et s’être transformés en gaz. Quand l’un des ouvriers ouvrit la citerne, un bruit sec en sorti tel un bouchon de champagne qui s’éjecte et les gaz puissants provoqués eurent un tel relent qu’un chêne tout proche, fut touché. L’arbre mit une année entière avant de repartir, et de s’épanouir. Il repassa alors avec ses baguettes à ce même endroit, et la perturbation avait disparu. 8

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1.4 l’eau dans le sol. L’eau est présente partout, dans le sol, les plantes, les animaux et les hommes, à la surface de la Terre, et dans l’air. C’est l’élément vital par excellence. C’est plusieurs forces à elle seule : elle est à la fois tellurique, cosmique, et sert de lien entre les deux. Nous abordons ici, sa présence à la surface et dans le sol. Toujours en mouvement, suivant des courants, formant des tourbillons, l’eau rythme la vie de la nature et de ses habitants. Elle modèle le sol, crée des formes, des chemins sinueux, lisse les roches, les éclate. Cet élément qui sait être à la fois liquide, solide et gazeux, est le seul à pouvoir tout régir, réguler. L’eau vit. Si elle s’arrête de bouger, elle « meurt ». En effet, quand l’eau stagne, les microbes, les bactéries se développent, la vie disparaît Elle devient malade, nocive. Depuis toujours, elle est respectée, vénérée. Nombreux sont ceux à avoir voulu l’affronter, la dompter, en construisant sur son passage, sur son territoire. Mais, l’eau ne peut se contenir et reprend ses possessions quoi qu’il en coûte. Si, elle sait donner la vie, être réparatrice, elle sait aussi être destructrice : inondations, raz de marée, …

Le sol est parcouru par de nombreux cours d’eau souterrains. Ils ne sont pas toujours révélés, mais leur présence s’exprimerait à travers les réactions du réseau Hartmann. Comme une aiguille prise dans un tricot, les mailles se tordraient et se resserreraient, entraînant des perturbations dû à l’accroissement de l’intensité du champ électromagnétique terrestre . Les géobiologues et particulièrement les sourciers les repèrent grâce à l’utilisation de baguettes, et de pendules.

J’ai eu l’occasion de suivre pendant quelques semaines une consultante en Feng-shui géobiologie, et HQE, Joële Vésin. Lors des différentes visites chez les clients, elle s’est munie de baguettes de cuivre et repéra les failles et l’eau des lieux. Selon ses enseignements ces perturbations du sol peuvent être réglées. Sur le passage de l’eau, on dispose en aval de la maison un fil de nylon, et sur celui de la faille un fil de cuivre en amont de la maison. Elle m’exposa alors, le résultat positif de ses travaux sur une maison de retraite de la région niçoise. Le propriétaire de cet ensemble connaissait depuis quelques temps des problèmes financiers dû aux rapides décès de ses membres. Il fit alors appel à Joële Vésin, qui lui effectua un « équilibrage » du lieu. Dans les trois mois qui ont suivi, le taux de mortalité baissa et l’établissement se renfloua.

D’autre part, j’ai pu essayer, sous la direction de Joële Vésin, la manipulation de baguettes de cuivre afin de repérer les cours de l’eau sous-terrains. Nous étions sur un site où l’eau est très présente, et dont elle connaissait les localisations. Je me suis donc mise pieds-nus, je me suis concentrée sur le fait de ne vouloir chercher que de l’eau, et j’ai avancé lentement. Les baguettes se sont alors croisées sur le passage, puis décroisées à la fin de l’aplomb de la rive. Je suis repassée plusieurs 3. arbres noués suivant le sens des courants d’eau

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fois, dans plusieurs sens, les localisations étaient les même. La géobiologue me confirma alors mes repères, et me fit remarquer que les arbres se situant sur le passage de l’eau possédaient une forme noueuse.

Ils s’exprimeraient aussi au travers de lignes naturelles, parfois visibles à la surface de la Terre, appelées « Ley » ou plus communément les veines du Dragon. Elles irrigueraient la Terre, comme le sang irrigue un corps. Les lignes de « Ley »13 seraient probablement les plus anciennes formes sacrées d’énergie de la civilisation occidentale. Elles parcourraient le sol telles des formations d’énergies « électriques » et coïncident parfaitement avec les courants d’eau sous-terrains. On les compare aux méridiens énergiques du corps humain dont les acupuncteurs se servent pour dispenser leurs soins.

Ces lignes étaient d’abord considérées comme de simples sentiers gravés dans le sol à force d’être traversés par les anciens. Mais toutes n’étaient pas immédiatement visibles. Alfred Watkins, brasseur et magistrat local d’une petite ville d’Angleterre, fût le premier à proposer la théorie de méridiens énergétiques. Il les appela « Ley » ou « Leas » après qu’un écrivain du nom de William Freeman, signala aussi ces pistes invisibles. De nombreuses villes britanniques portent leurs noms avec le suffixe « ley » ou « leigh ». Cette terminaison signifie à l’origine un « champ environnant », ainsi les Leys sont considérés comme des clôtures établies dans les alentours des dites villes. Watkins remarqua alors que certaines de ces villes n’avaient pas de champ qui les ceinturaient. Le mot n’était en fait qu’usité pour démontrer la présence d’une piste verte autour de la campagne locale. Des chasseurs de lignes de Ley ont rencontré des formes inexplicables d’énergie qui traversaient la totalité des continents américain et européen.

On ne peut prouver véritablement la force émise par ces veines. Mais, à travers le

monde, le nombre incommensurable de monuments, de lieux sacrés implantés sur ces lignes, laissent percevoir ce phénomène. Elles forment souvent des lignes droites traversant parfois tout un pays afin de relier les différents lieux sacrés entre eux. Quand elles sont perceptibles à l’œil, on voit nettement cette cassure, comme si les végétaux avaient été retirés afin d’avoir une perspective sur le paysage. Pour toutes les civilisations, elles sont réelles comme la connexion sacrée entre l’homme et la nature, l’homme et sa planète.

Notre esprit cartésien, n’ayant pas d’explication rationnelle, tend à ne pas accepter l’existence de phénomènes inexplicables. Les lignes de Leys peuvent être associées à des explications irrationnelles. Mais l’irrationalité n’est rien de plus, après tout, que de l’incompréhension à cet instant là. Ce qui est irrationnel pour nous, était totalement clair et compréhensible pour nos ancêtres. Il le sera peut-être à nouveau dans le futur…

13 : Osmen Sarah Ann _”Sacred Places into the holiest lands”_ edition St Martin’s Press 1990_ p.42-47 10

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2 LES FORCES COSMIQUES Notre planète est soumise à son environnement, à l’Espace qui la contient. Elle subit les effets des planètes et étoiles qui l’entourent, particulièrement, le soleil et la lune, mais aussi ceux des rayons cosmiques. A une échelle plus proche de l’homme, la Terre est influencée par les forces de l’atmosphère, de l’air et de l’eau . Ces forces, en influençant la planète, modifient le comportement et les effets que peuvent avoir les forces telluriques sur cette Terre. Les forces cosmiques et telluriques sont liées entre elles.

2.1 les rayons cosmiques14 Le Cosmos est Infini. On ne peut tout savoir à son sujet. Les recherches astronomiques sont sans cesse en évolution. Actuellement, nous ne possédons que peu d’éléments sur les rayons cosmiques et leurs influences sur la Terre. Le sujet ne sera pas, par conséquent, approfondi . Les rayons cosmiques sont des noyaux atomiques et des particules élémentaires qui voyagent dans l’espace à des vitesses voisines de celle de la lumière. Certains d’entre eux vont au delà du système solaire, pénètrent l’atmosphère terrestre et peuvent même atteindre la mer et le sol. On dit qu’ils sont de types primaires. Ces rayons sont constitués de noyaux d’atomes chargés positivement et sont susceptibles de transporter individuellement une quantité énorme d’énergie : un seul noyau (d’hydrogène, par exemple) peut véhiculer jusqu’à quelques centaines de milliards de milliards d’électronvolts, soit une énergie macroscopique qui suffirait à soulever un poids de deux kilogrammes de plusieurs mètres! Cependant, les rayons cosmiques observés jusqu’alors, ne dépassent pas une énergie de quelques milliards d’électronvolts. C’est en 1912 qu’un physicien autrichien du nom de Victor Franz Hess15 constata leur présence. Alors qu’il vole à bord de ballons ouverts atteignant 5 kilomètres d’altitude, il remarque alors que passé le kilomètre, les fines feuilles de son électroscope enregistrent une charge électrique qui augmente régulièrement à mesure que le ballon s’élève. Il conclut à l’existence du rayonnement ionisant d’origine cosmique. De nombreuses recherches s’en suivent, mais il faut attendre les années Trente, avec l’invention du compteur Geiger-Muller, pour établir la nature de ces rayonnements. Parmi les « fenêtres » de longueurs d’onde qui ont été ouvertes sur l’Univers (ondes radio, infrarouge, ultra violet, rayons X et gamma), des objets d’un type nouveau ont été découverts. Ils émettent d’énormes quantités d’énergie. On a pu ainsi obtenir la preuve indirecte que les rayons cosmiques sont partout présents dans l’Univers, et qu’ils sont associés à des évènements d’une extrême violence. Quand ils pénètrent l’atmosphère, les rayons cosmiques produisent un grand nombre d’atomes radioactifs différents, mais ne participent pas beaucoup à la radioactivité naturelle terrestre. Pour le moment, les scientifiques n’ont pas véritablement porté leurs recherches sur les conséquences des rayons cosmiques sur la Terre.

14 : cf. collectif_Encyclopédia Universalis_ édition 1989_T6, le rayonnement cosmique p.641-644 15 : Victor Franz Hess (1883-1964) : professeur de physique expérimentale à l’université de Graz, membre de l’Académie des sciences à Vienne, prix Nobel de physique en 1936

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Mais, retenons tout de même que le champ magnétique et l’atmosphère, protègent le globe terrestre de leurs effets biologiques (rayons X, ultra violet,…).

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2.2 le soleil16 Cet astre donne de la lumière et de la chaleur à la Terre, et rythme la vie à sa surface. Notre planète gravite autour de lui au sein d’un système solaire. Il y a attraction, et en conséquence conduction de ce qu’il lui renvoie. Le soleil est une énorme boule de feu, émettant des éruptions qui sont parfois violentes. Elle en dégage des rafales de particules électriques qui sont attirées par nos pôles magnétiques. En atteignant l’atmosphère, les électrons solaires forment ce que l’on appelle une aurore boréale. On ne les trouve que dans les régions polaires. Tous les onze ans, le soleil envoie un nombre de particules beaucoup plus élevés. Elles forment alors un courant intense qui va perturber nos liaisons radio-terrestres. Ce cycle ainsi que les taches solaires que l’on peut voir à la surface de l’astre ont suscité de nombreuses théories, parfois farfelues. On les a associés à des cataclysmes, des guerres,… Mais, ils ont bien une influence sur les conditions climatiques et donc sur les cultures. Par exemple, le vin est meilleur selon les années. Cela peut-être attribué au fait que, cette année là le climat à été différent des autres années. En effet, le rayonnement solaire confronté à des courants d’air sinueux dans la partie haute de l’atmosphère, se répartit inégalement sur Terre. Il provoque ainsi un échauffement inégal de l’air. Cette influence climatique se répercute sur les sols, et donc sur le vivant. On connaît aussi les rayons UV. L’atmosphère filtre une grande partie de leur énergie, mais celle qui arrive à la traverser agit sur l’organisme. Ils nous sont indispensables : ils permettent la photosensibilisation des plantes, la pigmentation de la peau, mais aussi les brûlures, sécheresse. Le soleil, de par sa puissance sur la Terre, a toujours été vénéré. C’est le symbole du pouvoir.

On comprend bien la force que possède cet astre, les effets qu’il a sur l’homme, et sur la construction des bâtiments. L’architecture doit s’adapter au climat que lui renvoie le rayonnement solaire. La nature du sol, les matériaux , l’orientation, la protection, autant de contraintes que la construction doit prendre en compte. C’est pourquoi, il y a autant de diversité d’habitat dans le monde. L’architecture méditerranéenne possède plus de bâtiments à matériaux poreux, à toits terrasses, couleurs claires et peu d’ouvertures afin de conserver une certaine fraîcheur et repousser une chaleur trop forte. En Grèce, les murs à la chaux sont blancs. En Afrique, les habitations sont en terre crues, en Provence la pierre sert d’isolant. Dans le Nord, les

habitations sont plus ouvertes au soleil car il faut capter la chaleur et la conserver : on utilise par exemple le bois comme pour les chalets suisses ou canadiens.

4. façade sud de la maison bioclimatique

Jean-Marie Haquette, pour sa demeure à Saint-Cézaire sur Siagne, s’est appuyé sur la présence d’un Tilleul. Cet arbre à feuilles caduques, amène une véritable fraîcheur l’été. Ainsi, toute la façade sud est vitrée du sol au plafond. Le reste du bâtiment est constitué de matériaux poreux comme la terre cuite, la brique, la pierre, la chaux avec de la paille, et une structure en bois. La maison, sans chauffage au sol et protégée du Nord et de l’Ouest par des murs épais, respire, laissant passer le soleil l’hiver et la conservant par les matériaux. A l’inverse, l’été, elle conserve une véritable fraîcheur procurée par la présence du Tilleul.

16 : cf. collectif_Encyclopédia Universalis_ édition 1989_ T21, le soleil 13

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17 : cf. collectif_Encyclopédia Universalis_ édition 1989_ T13, la lune 18 : Schwenk Théodore_ « Le chaos sensible »_ édition Centres Triades 1982_ ch. L’eau transmet à la terre les ordonnances cosmiques p.66-67]

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2.3 la lune17

La lune est le seul satellite naturel de la Terre. Ses rotations sur elle même et autour de la Terre s’effectuent selon un cycle de 30 jours environ. La synchronisation entre sa rotation et sa révolution, est la conséquence de l’attraction gravitationnelle de la Terre sur la lune. Mais cette attraction fonctionne aussi dans le sens inverse.

Les caractéristiques de ses mouvements apparents sont connus depuis la plus haute Antiquité. L’homme en a crée un calendrier naturel qui permet de mesurer le temps, et de lui associer des évènements à des dates précises : un mois équivaut à une rotation complète de la lune. De nombreux phénomènes ont été attribués à la lune et plus particulièrement à la pleine lune : les modifications du comportement, la pousse des cheveux, l’éclaircissement du linge dû aux rayons lunaires…

D’autre part, la lune influe sur les eaux entraînant le phénomène des marées. L’eau monte et descend, non seulement dans les océans, mais aussi dans le sol. Dans son livre « le Chaos sensible »18, Théodore Schwenk, hydrodynamicien, écrit qu’autrefois, on forait un puit selon la position de l’astre pour atteindre l’eau le plus rapidement possible. Les cours d’eau s’élargissent à la pleine lune et creusent leur lit en profondeur à la nouvelle lune. Les ouvriers qui font flotter le bois le savent. Ils s’en servent pour transporter les troncs le plus aisément possible : dans le premier cas, le bois est dirigé sur les rives et s’échouent. Dans le second cas, ils restent dans l’axe du courant. Son attraction modifie le champ magnétique terrestre selon la journée et le mois lunaire ainsi que le comportement du vivant. Encore aujourd’hui, les forestiers coupent les arbres selon la position de la lune dans le Zodiaque. A la nouvelle lune, le courant de la sève varie et rend le bois plus résistant. En Amérique du sud, on marque le bois d’un cachet afin de savoir à qu’elle phase lunaire il a été abattu, et ainsi lui attribuer une meilleure valeur commerciale. On dit que son cycle régit les règles de la femme. La force lunaire agit bien sur la Terre. Modifiant les comportements de l’eau et par conséquent tout ce qui existe sur cette planète ( comme je l’ai déjà noté précédemment, l’eau est partout), elle oblige la nature à s’adapter. Depuis la nuit des temps, les hommes ont réglé, comme pour le soleil, leurs cultures, leurs monuments, en fonction de ces cycles lunaires. Pour exemple : une des raisons à l’origine de la forme des pyramides tient au fait que celles-ci servaient de cadran lunaire (et solaire). Repère du temps, et des cultures agricoles, elle rythme la vie.

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2.4 les autres planètes L’univers n’est pas constitué essentiellement du soleil et de la lune. Les étoiles, et d’autres planètes agissent sur le fonctionnement de la Terre.

On ne peut parler d’étoiles sans aborder le délicat sujet de l’astrologie. Toutes les sociétés ont traité de l’influence des astres selon leur positionnement, leur rencontre. L’ astrologie permet de définir le caractère d’une personne, et ses réactions selon les affinités cosmiques qu’elle entretient avec le ciel. Pour peu que l’on possède la date de construction d’un bâtiment, on peut le soumettre à l’astrologie. En Islam, on disposait la première pierre d’un édifice, que si la conjoncture des étoiles le permettait. Dans l’Espagne du XVIème siècle, les astrologues jouaient un rôle important. Ils écoutaient et observaient les étoiles pour réunir les meilleures conditions de vie de l’architecture. Le géomancien chinois, comme pour toutes autres forces, établit la maison selon cette science. Il recrée l’ordre de l’Univers. Dans Le Robert, dictionnaire d’aujourd’hui19 la définition littérale de l’astrologie est : « Art de déterminer le caractère et de prévoir le destin des hommes par l’étude des influences supposées des astres. » On s ‘arrêtera sur le mot « supposé ». Ne pouvant prouver réellement si les étoiles génèrent une personnalité à l’ individu, et son parcours, l’homme occidental d’aujourd’hui reste perplexe. Ce que l’on sait en revanche, c’est que ces étoiles, et les planètes émettent des rayonnements. Les novaes, et supernovaes produisent une forte énergie, encore plus puissante que celles émises par les rayons cosmiques. D’ailleurs, en1966, le scientifique Evry Schatzman20 , démontra que l’onde de choc due à l’explosion d’une supernovae peut, en comprimant brutalement le champ magnétique interstellaire sur son passage, fournir de l’énergie à certaines particules qui deviendront des rayons cosmiques. En 1951, un rayonnement provient d’un nuage d’hydrogène. Il permet alors de découvrir qu’un atome d’hydrogène émet sur une longueur d’onde de 21cm. Ce qui n’est sans rappeler, l’épaisseur d’un « mur » du réseau hartmann. Pour le moment, nous ne pouvons constater les effets conséquents des étoiles sur le globe terrestre, mais nous savons au moins qu’ils existent, et qu’à l’extérieur de l’atmosphère terrestre les astronautes doivent s’en protéger.

19 : collectif_Le Robert_édition 1995_astrologie p. 21 20 : Evry Schatzman (né en 1920) :directeur de recherches émérite au CNRS, astrophysicien

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2.5 l’air21 Pourquoi dit-on que l’air est plus « frais » à la montagne, à la mer, qu’en ville ? On parle d’air pur, non pollué. Il est vrai que la pollution rend l’air plus lourd, mais cela n’est pas dû à une baisse d’oxygène. L’air, en milieu urbain, possède le même taux d’oxygène qu’à la campagne : 21%. Il n’y a pas de diminution de l’oxygène mais une modification du nombre des ions présents dans ce même air.

Tout atome est constitué d’un noyau de charge électrique positive et d’électrons de charge négative. En l’absence de circonstances atmosphériques particulières, ces polarités s’équilibrent et la charge est neutre. Si, la particule acquiert un électron périphérique, sa charge devient positive. En revanche, si elle en perd un, sa charge devient négative. L’ion qui en résulte cherche à se fixer sur une molécule et à lui donner son caractère électrique positif ou négatif.

En ville, le nombre d’ions positifs est multiplié; ceci est dû aux fumées, gaz, vapeurs d’eau en suspension. L’expérience montre que ces ions positifs, en trop grande quantité dans l’air, sont nuisibles au développement des plantes, et rendent les animaux et les hommes agressifs, stressés.

Un lieu où l’air n’a pas été renouvelé, l’humidité stagne et génère des ions positifs nocifs. Dans les sous-terrains, tout volume d’air clos modifie le réseau Hartmann et accroît les ions positifs d’un bâtiment situé au-dessus de lui. Les climatiseurs, que l’on retrouve, par exemple, dans les immeubles de bureaux, sont des accélérateurs de cet air pollué. Dans un excès d’humidité, comme par temps d’orages, ou dans certains vents : sirocco,… l’équilibre ionique se modifie. La fatigue et l’irritabilité apparaissent.

A l’inverse, dans un air où la présence des ions négatifs rétablissent l’équilibre, les esprits s’ apaisent. C’est pour cela que l’on se sent régénéré, lorsque l’on se trouve en montagne ,ou au bord de l’eau. Mais en excès, la soif et la faim se font ressentirent. Les ioniseurs artificiels permettent d’aider à rééquilibrer un lieu quand il en a besoin. En médecine, il permet de réduire l’anxiété, de renforcer l’endurance face à la douleur, et donc de restreindre l’emploi de médicaments.

En architecture, les ions sont aussi utiles. Pour les chinois, une maison établie près

d’une cascade, est un gage de longévité et de vitalité. Dans un intérieur, la présence d’un ioniseur ou celle d’un aquarium, apaisent les lieux d’activité comme le séjour ou les couloirs (lieux de circulations). Cependant, leurs effets ne sont perçus que dans un périmètre restreint.

21 : cf. collectif_Encyclopédia Universalis_ édition 1989_T1, l’air, p.42

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2.6 l’eau22 L’eau possède une force cosmique. N’avez-vous jamais remarqué qu’un poids, se trouvant dans l’eau, semble plus léger que lorsqu’il en est en dehors ? Il nous semble plus facile de le porter. Pourquoi ? C’est le principe d’Archimède : Tout corps plongé dans un fluide subit une poussée verticale,

dirigée de bas en haut, égale au poids du fluide déplacé et appliquée au centre de gravité de ce fluide.23

Les forces de la pesanteur sont dirigées vers le bas. La force de l’eau est dirigée dans tous les sens. L’eau amoindrit le poids du corps immergé. Ceci est sans rappeler la force émise par l’espace: les cosmonautes ne sont pas soumis à la pesanteur et flottent.

Sans cette capacité de poussée de l’eau, la sève d’une

E

p

5. Principe d’Archimède

plante ne pourrait pas monter à la cime. On peut donc dire que la force de l’eau se rapproche des forces cosmiques.

lle se trouve ainsi, comprise entre les forces de la Terre et des sphères célestes. Cette force permet d’établir une architecture navale. C’est grâce à cette loi de

hysique, exprimée par le principe d’Archimède, que les bâtiments flottent.

22 : Schwenk Théodore_ « Le chaos sensible »_op.cit_p.70 23 : cf. collectif_Larousse encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_ T2, Archimède, p.505

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2.7 l’électricité atmosphérique

Comme nous l’avons vu au début de l’ouvrage, la Terre par son noyau de Ferro Nickel est considérée comme l’armature négative d’un immense condensateur et le Cosmos en est l’armature positive. Il y a échange d’électricité entre le sol et la ionosphère (dernière couche de l’atmosphère) où circulent des vents ionosphériques qui sont à l’origine des orages, de la foudre. Cette électricité produite varie environ de 130 volts par mètre vertical.

L’homme étant conducteur, il est parcouru en permanence par un courant variant entre 170 et 220 volts. Sans cette électricité, l’individu ne pourrait faire fonctionner son organisme ; c’est elle qui permet d’ouvrir les membranes. S’ il s’allonge, son potentiel électrique diminue et il se « décharge ».

La faune et la flore sont, elles aussi, parcourues. Elles peuvent nous renseigner sur la nature électrique du sol. Les bruyères et buis se trouvent généralement sur un terrain à caractère électrique positif, les escargots sur sol négatif, et en zone neutre, on trouvera plus facilement des asperges, fougères, et des lapins. Différents systèmes permettent de capter l’électricité atmosphérique et de stimuler la croissance des plantes. Tous comportent du cuivre. Georges Lakhovsky a étudié ce phénomène. Si vous serrez un arbre par un fil de cuivre relié à la terre, un phénomène d’électro-osmose se produit et l’arbre meurt. Le cuivre représente une charge négative. La sève monte vers les ions positifs. Si on place des ions négatifs sur le parcours de la sève, celle-ci redescend, et le végétal meurt. Par l’exemple de la civilisation celte, on peut noter que le cercle de cuivre était déjà considéré comme un élément conducteur de force. Ainsi, les celtes portaient un collier de cuivre ouvert : le torque. Ce dernier conférait selon la tradition une grande puissance et une protection.

Dans le bâtiment, on utilise généralement un paratonnerre pour rééquilibrer ces forces telluriques et cosmiques. Les charges positives en surcharge dans l’air sont captées et transmises au sol pour s’y décharger. Il évite ainsi les retombées de foudres. Il faut aussi relier la construction à la terre. Dans les années 30-40, au début de la construction des grands ensembles en structure métallique, les bâtiments n’y étaient pas reliés. Aujourd’hui, c’est obligatoire. Ce report au sol est primordial : s’il est bon d’être parcouru par des courants extérieurs, il ne faut pas s’en saturer.

6. principe de descente des charges positives dans le sol, grâce au paratonnerre

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3 LA RENCONTRE DES FORCES Les forces cosmiques et telluriques sont indissociables. Elles agissent l’une sur l’autre, entraînant des modifications dans leur influences propres sur la Terre. C’est comme le yin et le yang : ces forces ont des actions opposées, mais ne peuvent vivre l’une sans l’autre. Leur rencontre se traduit par la création des forces cosmotelluriques, par les formes de la nature, l’eau.

3.1 Les forces cosmotelluriques Comme nous avons pu le constater plus haut, les forces telluriques et cosmiques qui s’interpénètrent. Par exemple, l’eau, qui est présente dans l’air, rejoint celle du sol en tombant. A l’inverse, l’eau du sol en s’évaporant, rejoint le ciel. Toutes ces forces sont liées.

3.2 Les formes de la nature

Observons la nature . Analysons-la. Que voit-on ? En premier lieu, regardons l’aspect général des différentes espèces.

Les végétaux, qui la composent, s’étirent, s’allongent, se densifient, se propagent, … Ils possèdent tous le même objectif : la conquête de l’oxygène et de la lumière tout en se raccrochant à la terre. La base bien ancrée dans le sol, la plante cherche à atteindre le ciel. Ce sont à la fois des capteurs et des diffuseurs.

Prenons pour exemple un arbre : Les racines s’enfoncent ou s’évasent. Comme un entonnoir, elles récupèrent le maximum d’énergie qu’elles peuvent aller chercher, puis, la concentrent pour mieux la rediffuser vers la plante. A l’autre bout, la cime reproduit le même système, mais afin de récupérer cette fois-ci l’énergie céleste. A la rencontre de ces deux capteurs, se situe le tronc. Par sa forme en tube vertical, il diffuse la sève jusqu’au bout des branches, et amène l’oxygène aux racines. Les autres végétaux, de part leurs différences, reprennent à leur manière ce concept. Pour une fleur, la tige sert de diffuseur et la corolle de capteur.

Ces moyens, ces formes nous inspirent dans l’élaboration d’outils de tous les jours. Si l’on regarde autour de soi, de nombreux objets y correspondent : tuyaux, câbles, entonnoirs, lampes, stylos, ….

Dans l’architecture, aussi. En Egypte, la pyramide prend la forme d’un tétraèdre. La base, large , diminue en

s’élevant, pour finir en une pointe qui gratte le ciel. L’architecture funéraire, première construction, était réalisée pour que le défunt puisse atteindre le ciel.

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Les voûtes que l’on trouve dans les églises sous formes d’ogives, ou dans l’architecture orientale, imitent cette force venant de la Terre. C’est cette observation, qui nous a appris la descente de charge par répartition des forces, que l’on retrouve encore aujourd’hui dans l’architecture : linteau, toiture, poteau et mur porteur, dôme, …

L’imitation la plus frappante est celle des colonnes établies dans l’Antiquité, et plus particulièrement les colonnes d’ordres dorique et corinthien pour leur ornementation florale. La colonne est composée de trois partie distincte : - Le chapiteau. Composé de pétales de Lotus pour l’ordre dorique, ou de feuilles d’acanthe pour l’ordre corinthien. Il symbolise le capteur céleste telle la corolle d’une fleur.

7. dessin des différentes colonnes dans l’architecture. - Le fût. Il représente le tronc, le médiateur et diffuseur des deux forces qui le pousse. Cannelé, il se rapproche des dentelures d’un tronc. - le socle. Il possède la forme de la force terrestre qui récupère celle du cosmos transmise par le fût. Les colonnes ont longtemps été utilisées, puisqu’au Moyen-Age, elles étaient toujours présentes dans l’architecture religieuse. Aujourd’hui, nous conservons le principe, mais leur forme s’est épurée pour ne garder que le côté technique.

Ainsi, la nature de part sa forme nous apprend à construire. Elle nous enseigne aussi que la forme émet les forces. En effet, la forme transmet, et répartit les énergies. Nous venons d’observer ce phénomène sur les forces du sol et du ciel et de constater la descente de charge. Mais, il y en existe d’autres.

Mettons nous au fond d’ une grande salle, que l’on pourrait dire « ordinaire » : quatre murs avec un sol et un plafond plat. A l’autre bout, une personne parle. L’entendez-vous ? Non, elle est trop loin, le son ne parvient pas à traverser la pièce en conservant la même intensité car il se disperse. A présent, installons-nous au même endroit dans une pièce possédant un dôme( ou un plan incliné). Entendez-vous la personne s’exprimer ? Oui. Le son monte, glisse sur la voûte et retombe jusqu'à nos oreilles. C’est le principe des amphithéâtres, des auditoriums.

La forme aide donc à transmettre les ondes sonores. Elle fait de même pour les ondes lumineuses : la lumière se diffuse, et permet d’illuminer un lieu de façon indirecte et continue. Si l’émission des ondes due à la forme est modifiée, alors les ondes électromagnétiques le sont aussi. On ne perçoit visuellement cet effet, mais on le ressent au niveau du bien-être.

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3.3 L’eau Elle est à la fois dans le sol et l’air, tellurique et cosmique, elle est le médiateur, le lien entre les forces. De part sa présence dans tout ce qui nous entoure : le sol, les plantes, l’air, les êtres vivants, elle permet à la nature d’exister, de lier la Terre au ciel .

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LES FORCES DANS L’ARCHITECTURE DES CIVILISATIONS

Toutes ces forces qui traversent la Terre et la font fonctionner,ont depuis toujours été l’objet de croyances, de philosophies, de constructions pour les civilisations, aussi différentes soient-elles. En effet, si l’on repense aux civilisations anciennes, on s’aperçoit que l’homme prenait en compte les forces que lui envoyait la nature, qu’elles soient évidentes ou plus subtiles.

C’est par la peur de leur puissance, de ne pouvoir les maîtriser qu’ils les vénéraient. On se pliait, on offrait, et parfois même, on sacrifiait pour s’éviter le courroux et s’attirer les faveurs des puissances. Elles se sont même vues attribuer des noms, devenues divinités : Shiva, Ra, Zeus, Chac,… Autant de Dieux différents mais qui s’équivalent dans chaque religion.

Certaines de ces civilisations sont encore présentes de nos jours et perpétuent leur lien avec la nature, comme les civilisations asiatique et amérindienne ou aborigène. D’autres , en revanche, devenues plus cartésiennes ou influencées par la culture occidentale ont, comme l’Inde ou l’Egypte, perdu ce lien précieux. C’est certaines de ces civilisations, représentatives de ce lien, que nous allons étudier.

1 DES CIVILISATONS CONNECTEES A LA NATURE 1.1 L’EGYPTE24

Aujourd’hui, territoire touristique, confronté au monde occidental, la population, acculturée, a perdu ce rapport aux forces naturelles qui faisait la richesse de ce pays. Mais il n’en demeure pas moins, que ce que nous retiendrons est que l’ Egypte est avant tout un pays agricole, fonctionnant avec les crues du Nil.

Toute son architecture est basée sur le spirituel, sur les forces dont les plus importantes sont les étoiles, le soleil et la lune. Comme beaucoup de civilisations, la religion égyptienne est basée sur le polythéisme. Leurs dieux symboliques (mi-homme mi-animal pour certains) permettaient de rendre hommage à toutes les grandes forces naturelles et de garantir ainsi la fertilité continue dans la Vallée du Nil. Le plus connu et le plus grand est le dieu Ré (devenu Amon-Ré) qui, n’est autre que le Dieu Soleil. C’est pour lui que les pharaons, ses « fils », érigèrent de somptueux temples comme à Karnak.

24 : cf. collectif_Larousse encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_T7, Egypte, p.3075-3077

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1.1.A les temples Véritables astronomes, les égyptiens déterminaient les crues du Nil en fonction des

étoiles, du positionnement des constellations et élevaient leur temples selon ces indications.

plus, leur lien à la nature se traduit

architecture que la

chitecte,

Si l’on observe une carte géographique du pays, on peut remarquer que les temples funéraires se situent à gauche du fleuve, c’est à dire à l’Ouest , et les autres temples à sa droite, soit à l’Est. Cette situation n’a rien d’involontaire. Rappelons que les égyptiens sont fascinés par le soleil. L’Est , le levant du soleil était considéré comme la métaphore de la naissance, de la vie ; ainsi, tous les temples des pharaons étaient érigés de ce côté du fleuve pour célébrer leurs règnes. A l’inverse, l’Ouest, le coucher du soleil représentait la mort. Tous les tombeaux, que ce soit les pyramides, les temples, dont la vallée des rois, s’y trouvaient. Selon leur croyance, les morts avaient ainsi accès à l’immortalité et les pharaons pouvaient devenir divinités. De aussi par l’imitation des formes végétales dans leur culture. Le pays est séparé en deux territoires la haute Egypte, au sud, symbolisée par le lotus et la basse Egypte, au nord, symbolisée par le papyrus. Mais c’est surtout dans l’présence végétale s’est effectuée. C’est grâce à Imhotep, chancelier-ar

dseccfcCor

8. carte de la vallée du Nil

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ans son monumental ensemble funéraire de Djéser que les premières colonnes en pierres culptées de plantes apparaissent. (Elles seront reprises plus tard par les civilisations grecques t romaines à travers les ordres : dorique, ionique et corinthien.). Les solutions techniques de et architecte n’étaient pas caractéristiques du travail de la pierre, mais une transposition sur elle-ci du travail de la terre et des vanneries de la précédente architecture. Les colonnes au ût cannelé rappelaient la « botte de roseaux qui entouraient les supports dans les onstructions prédynastiques en matériaux légers » et les chapiteaux, l’épanouissement floral. es derniers pouvaient être palmiformes ( palmes), lotiformes ( bouton de lotus fermé ou uvert), ou papyriformes ( fleur de papyrus ouverte ou fermée), transposant ainsi les végétaux eprésentatifs du pays.

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1.1.B les pyramides

D’abord enterrés puis devenus mastabas, les temples funéraires se sont transformés durant la IVè dynastie( 2700 av J.C) en de véritables architectures funéraires monumentales. Les prouesses techniques se sont faites remarquer dans la construction des pyramides de Chéphren, Mykérinos et surtout dans la grande pyramide de Chéops. Ces pyramides sont certes des tombeaux pharaoniques, mais leur forme, leur position et leurs fonctions sont plus complexes.

Prenons le cas de Chéops.25 Sa forme de tétraèdre

( pyramidale), s’élevant vers les domaines du dieu solaire, est définie par quatre triangles isocèles inclinés à 51°52’qui, à leur intersection, s’orientent parfaitement dans l’axe des quatre points cardinaux. Des scientifiques ont comparé son orientation à celle de l’observatoire de Tycho Brahe, à Hven Island en Suède ; ils se sont aperçus que la pyramide avait une distorsion de 3’6° alors que celle de l’observatoire était de 18°.

9. vue aérienne de la pyramide de Chéops Comme je l’ai noté plus haut, les égyptiens étaient de véritables astronomes. Toute leur agriculture et leur architecture se basaient sur le mouvement des astres. Pour preuve, ils déterminaient le rythme des crues selon une « méthode simple mais précise : ils relèvent sur un mur les emplacements de lever et de coucher d’une étoile située au nord et la bissectrice de la projection de ces marques sur le sol leur indique le nord exact. »26 La pyramide est ainsi un véritable cadran solaire. Il paraîtrait même qu’elle aidait plus facilement les agriculteurs dans le travail de la terre et des récoltes. Sur le plan théorique, un éditeur londonien, John Taylor, et un ami astronome, Charles Piazzi Smith, y trouvent, vers 1830, des symboliques mathématiques : (4* côté de la pyramide) / (2* hauteur de la pyramide)= 3.14, soit le nombre pi. 27 Mais aussi: (surface latérale)/( surface de la base) = ( surface totale)/ (surface latérale)= 1.618, soit le nombre d’or trouvé par pythagore.28 Si nous admettons que les égyptiens possédaient ces mêmes connaissances du nombre d’or, alors ces données sont incontestables. Ce qui ne serait pas étonnant puisque les égyptiens

25 : cf. collectif_ « Les grandes énigmes »_ édition Larousse 1992_ch. La pyramide de Khéops, p.30-31 26 : cf. 2.ibid., p.31 27 : Vérifions, sachant que la pyramide mesure 146.6m de haut et 230.35m de côté :

(230.35*4)/(2*146.6)=3.142564802] 28 : Vérifions, selon Pythagore, la surface latérale =[ [ (146.6*146.6)+((230.35/2)*(230.35/2))]*230.35/2]*4 = 85889.16064

85889.16064 / (230.35*230.35)=(sl+sb) / sl=1.618]

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possédaient des connaissances mathématiques. La pyramide a certainement été élaborée selon une esthétique et un équilibre recherchés par les architectes. D’autres théories dépassent le caractère technique pour se pencher sur la symbolique. Une pensée intéressante fut celle d’Ernesto Schiaparelli, l’un des premiers égyptologues qui ne considéra pas les pyramides comme des simples tombes. Dans son article « la signification symbolique des pyramides égyptiennes » en 1884, il compare la pyramide « au disque solaire qui surgit entre deux montagnes. » Elle devait permettre de lier le défunt pharaon aux divinités de caractères solaires, et à l’inverse d’étendre les dons des divinités sur la Terre. Il compare les obélisques à des rayons de soleil pétrifiés. Leur structure ne proviendrait donc pas d’une pensée géométrique, mais représenterait un « faisceau de rayons solaires illuminant les alentours (…) et descendant à la verticale pour procurer à la terre chaleur et fertilité. ». Les pyramides seraient à la fois un moyen d’ascension des pharaons aux régions célestes, et le symbole de l’énergie qui donne la vie. D’ailleurs, les pyramides étant recouvertes d’or, on peut penser que cela servait à mieux capter cette énergie divine. Cette forme est sans rappeler la symbolique des formes de la nature vu précédemment.

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1.1 LES MAYAS29

Les mayas sont assez proches de la culture égyptienne. Fondée sur le polythéisme, cette civilisation agricole possède aussi des connaissances astronomiques étonnantes. Elle élabore des temples dédiés aux divinités sous formes de pyramides à degrés. (La société repose sur la pensée d’un ordre religieux et des sacrifices humains sont pratiqués.)

Chichén Itza, site maya du Xè siècle, au nord de la péninsule du Yucatan, au Mexique, exprime assez bien la relation de ce peuple aux forces naturelles. Investie par les toltèques, cette cité délaissée pour un temps, reprend vie. Le temple dédié à Kukulcan (divinité anciennement appelée Quetzalcoatl, le serpent à plumes de Quetzal, représentant le dieu maya de la Pluie :Chac) est un ouvrage maya-toltèque. Cette pyramide à 9 gradins

10. vue aérienne du temple de Chichén Itzà

mesurant 24m de hauteur, fut construite selon le positionnement du soleil. L’orientation de la pyramide a été calculée de façon à ce que les rayonnements de l’astre couchant, précisément lors des équinoxes de septembre et de mars, dessinent le corps du serpent sur les rampes. Cet acte symbolise la venue sur terre du dieu Kukulcan et son retour au ciel.

29 : cf. collectif_« Les grands monuments »_ édition Larousse 1994_ch. Chichén Itzà, p.116-117

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1.3 L’EXTREME ORIENT

La philosophie asiatique est reconnue pour être calme, posée et à l’écoute de ce qui l’entoure, de son lien et son respect à la nature.

1.3.A La Chine Depuis quelques années en Occident, l’on entend beaucoup parler de la philosophie du

Feng-Shui. La pensée chinoise fonctionne selon deux doctrines philosophiques : le confucianisme,

prêchant les rapports humains, et le taoïsme fondé sur le principe du macrocosme qu’est l’univers et du microcosme qu’est l’être humain.30 C’est à cette seconde religion que l’art du Feng-Shui se réfère. Le tao31lie l’homme et son destin à son environnement, au ciel et à la terre, divisant les choses en dualités complémentaires : le yin et le yang, indissociables, constituent le grand principe de l’Ordre universel. Ainsi, le taoïsme considère toute réalisation comme inférieure à la nature: l’architecture doit se fondre dans le paysage .

Littéralement, Feng-Shui32signifie « vent et eau ». Ce sont ces deux forces que les chinois estiment être les déterminant de la santé, de la prospérité et de la chance. Le vent permet de faire circuler les forces dans les airs (cosmos),et l’eau dans le sol (tellurisme). Autrefois appelé Hum-Yue ( « Hum » signifie le « sentier céleste », référant aux forces invisibles. « Yue » signifie « sentier terrestre » référant aux formes terrestres naturelles), il était transmis à travers la littérature, et servait surtout au royaume pour les édifices publics, et les périodes propices à la guerre.

Cette philosophie prend en compte la situation géographique du lieu ( le champ magnétique, l’eau dont la fameuse veine du Dragon, le vent), son orientation, les formes présentes ( tous les angles sont agressifs, ils doivent être arrondis afin d’adoucir et fluidifier le passage des ondes : que ce soit dans un logement ou un immeuble au sein d’un quartier, une route en T) . Elle se base aussi, selon les différentes écoles, sur un tableau nommé Ba-gua reposant sur la présence des cinq éléments de base ( feu- terre- métal- eau- bois) et leur relation afin d’avoir une véritable harmonie dans l’habitation et par conséquent dans la vie .

On retrouve le rapport des différents éléments dans leur astrologie. Pour les chinois, cet art les lie à l’univers, au temps ; c’est un modèle céleste de l’ordre cosmique sur terre. Une histoire chinoise raconte que le palais de l’empereur à Ch’ang-an, la première capitale de Chine, a été construite suivant la forme et le trajet astrologique de la Grande-Ourse. Cette constellation étant reconnue pour pointer vers l’étoile polaire. Ainsi, l’empereur pouvait siéger au centre de la puissance terrestre.

27 30 : cf. Caratini Robert_ « tout en un » _ édition Hachette 1992_ch. la civilisation chinoise p.107 31 : cf. collectif_Larousse encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_T21, Tao, p.8927 32 : cf. cybertechs.qc.ca/prv/jenny/fengshui]

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1.3.B Le Japon31 L’ancienne philosophie japonaise repose sur le Zen. Elle conçoit l’univers comme un système de parties reliées entre elles. Il n’y a pas de séparation, de limite, tout s’interpénètre. On retrouve cette vision dans leur architecture avec la relation intérieur/extérieur.

Les maisons japonaises traditionnelles fonctionnent suivant un flux permanent de l’intérieur vers l’extérieur. Habitat épuré, ses pièces sont simplement séparées par des cloisons amovibles, « membranes », permettant aux énergies de se déplacer sans cesse entre les domaines.

Le jardin exprime cette union à la nature. Le jardin sec de Ryoan-Ji à Kyoto, autrefois considéré comme le temple du paradis travaillait les symboles de la nature.

Composé de graviers ratissés( représentant le cours d’eau ou la mer), le « dessin » représentait la qualité

perpétuellement changeante des choses. Posés tels des îles, les rochers et amas de pierres en horai (symbolisant la montagne) exprimaient la stabilité, la permanence, l’univers tout entier.

11. photo du jardin sec de Ryoan-Ji

28 31 : cf. collectif_Larousse encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_T12, Japon, p.5029-5034

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1.4 L’INDE32

La civilisation indienne a connu beaucoup de religions différentes. Les plus importantes sont l’hindouisme et le bouddhisme. Toutes ses religions considèrent l’existence matérielle de l’être comme une souffrance qu’il faut endurer vie après vie, éternellement, jusqu'à ce que l’âme atteigne l’intuition éclatante : « Tat Tvam Asi » (« Tu es cela »), qui est la « vérité des vérités ». Alors le cercle des réincarnations sera bouclé et l’individu s’anéantira dans l’infini absolu.

Selon la cosmogonie indienne, le mont Meru33 se dresse au centre de l’univers et au dessus de lui brille l’étoile polaire. Pivot de la terre autour duquel les astres tournent, il est la résidence principale des Dieux. Résidence de Indra, divinité du ciel, cette montagne représente le toit protecteur dans les temples de l’Inde.

Le temple de Sanchi34 est assimilé à cette montagne cosmique. Sanchi, temple funéraire bouddhique, de l’ancienne époque, est l’ensemble de stupa le mieux conservé de L’Inde. Cette construction monumentale en briques et massive, est un haut lieu de ferveur religieuse depuis le IIIème siècle av. J.C. et est édifié sur une colline ( ce serait pour .

12. la stupa de Sanchi, avec la torana (portique) est

protéger les reliques de Bouddha). L’ensemble de l’édifice est constitué selon un symbolisme cosmique précis : le soubassement circulaire élevé représente la Terre ; la coupole, dite hémisphérique, symbolise la voûte céleste ; la plate-forme carrée est couronnée d’une balustrade, la vedika, qui renvoie à la montagne cosmique. Aux quatre points cardinaux, cette dernière est interrompue par des corps en porte à faux et des portiques, torona. Avec la stupa centrale, les portes forment une croix se référant au concept du rayonnement cosmogonique. A son sommet, un mât, le chattravala, le traverse et laisse surgir divers parasols sensés représenter de petites voûtes célestes. Il symbolise le lien au monde immatériel, domaine de la vérité ultime.

32 : cf. collectif_Larousse Encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_T.11, Inde, p.4790-4792 33 : cf. www/Mesdocuments/Lesnombrilsau traverslemonde 34 : cf. collectif_ « Les grands monuments »_ édition Larousse 1994_ch. Les stupas de Sanci, p.44-45

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A l’instar des temples bouddhistes, le temple hindou représente l’image du cosmos

avec toutes ses composantes : les étages ou les terrasses représentent les « cieux » ou niveaux cosmiques. En les montant, le pèlerin se rapproche du centre du monde. La dernière terrasse marque une rupture des autres niveaux, « transcendant l’espace profane », et donne accès à une « sphère pure ». La construction d’un temple ne se fait pas au hasard, mais intervient après des calculs astrologiques et numérologiques. L’espace se divise en cinq parties : Au centre du temple « le saint des saints », garbhagriha, dédié à la divinité pour laquelle le bâtiment fut construit. Ensuite vient une chambre interne, l’antaral, le vestibul central, le madhya mandapa, le grand vestibule, le maha mandapa, et le petit vestibule, l’ardha mandapa. Le « saint des saints » est surmonté d’un dôme, le shikara, symbolisant le Mont Meru, soit la « sphère pure », l’univers.

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2 L’EVOLUTION DE LA CIVILISATION OCCIDENTALE Si la croyance et la relation aux forces naturelles existe à travers le monde, l’Occident, s’en est aujourd’hui éloigné. Autrefois, il possédait de remarquables liens aux cosmos, à la terre, mais l’évolution dans le temps, dans les esprits, et dans la technique l’ont peu à peu enfoui, mis à l’écart, au profit de la conquête « Humaine ». 2.1 Le néolithique

Les plus anciens témoignages de cosmologie réellement organisés ne sont autres que le menhir et le dolmen, situés pour la plupart en Grande-Bretagne et en France. Ces monuments sont caractéristiques du paléolithique et du néolithique. Ils furent érigés entre 4000 et 2000 ans avant J.C. Si l’habitat était relativement primitif, les sites commémoratifs étaient, eux, construits savamment, suivant les forces, les étoiles, l’eau.

Le menhir est un monument strictement commémoratif ou votif.

C’est au XIXème siècle, sur le site de Carnac dans le Morbihan35, que l’on remarque pour la première fois les correspondances entre les onze alignements des mégalithes et les positions du soleil à certaines dates de l’année. Dans chaque alignement, , les menhirs sont placés par ordre décroissant et chaque série forme un angle précis avec la précédente : L’alignement de Kerlescan est orienté selon les levers de soleil à l’équinoxe, celui de Kermario selon le lever au solstice d’été, Ménec selon les levers intermédiaires. Dans les années soixante-dix, le professeur, et spécialiste dans la géométrie des grandes constructions mégalithes, A. Thom, démontre que Carnac est aussi un observatoire lunaire. Elles prédisent les éclipses, les déclinaisons de la lune.

En forme de cercle, symbole du soleil, ou en fer à cheval, symbole de la lune, les dolmens étaient, et le sont toujours, impressionnants. Le plus célèbre, et le plus mystérieux dolmen, est le site de Stonehenge, à Salisbury en Angleterre.36 Ce centre cérémoniel est construit afin d’assurer le lien avec les ancêtres. Mais sa situation lui permet aussi de communiquer avec le ciel et le monde sous-terrain, c’est à dire avec les dieux chtoniens et les esprits des morts. Le culte mégalithique veut la survivance de l’âme, mais surtout la confiance dans la puissance des morts et leur protection.

Depuis longtemps observé, il fascine par sa conception différente des autres dolmens.

Selon de nombreux astronomes, ésotéristes, et archéologues, Stonehenge ne serait pas qu’un simple monument funéraire.

Tout le monument est érigé comme une sorte d’observatoire astronomique destiné à prévoir les éclipses et les évènements exceptionnels.

31 35 : cf. collectif_ « Les grandes énigmes »_ édition Larousse 1992_ch. Les alignements de Carnac, p.24-25 36 :cf. 2.ibid._ch. L’énigme de Stonehenge, p.28-29

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La thèse de Gérald Hawkins, professeur d’astronomie à Cambridge, en 1961, est que pour un observateur situé au centre du monument, les mégalithes s’ordonnent en des lignes de visée mettant en valeur des phénomènes astronomiques : les différents angles entre les pierres solitaires matérialisent les solstices et les équinoxes, les levers et les couchers du soleil et de la lune. Cette pensée semble aujourd’hui reconnue par les archéologues et astronomes, car la précision des emplacements des mégalithes ne saurait être le fruit seul du hasard. Une autre théorie, celle de Alfred Watkins, un brasseur et magistrat d’Hereford, expose la présence de méridiens énergétiques sur le site : les lignes de « Ley » le traversent pour le lier à d’autres cercles de pierres répandus dans toute l’Europe. Les shamans de l’Age de la pierre, donnant un pouvoir divin aux mouvements de l’eau sous-terrain, érigent le temples dessus pour se lier aux défunts.

13. Vue aérienne du domaine de Stonehenge

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37 : cf. collectif_Larousse Encyclopédique en couleurs_ édition Larousse 1978_ T.10, Grèce, p.4308-4315 38 : cf. collectif_ « Les grandes énigmes »_op.cit._ch. le nombre d’or, p.62

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2.2 L’Antiquité 2.2.A La Grèce37

L’Homme évolue, sa connaissance des mathématiques, de la physique, de la construction progresse. La pensée anthropomorphique aussi. Les philosophes apparaissent avec leurs réflexions mécanistes sur toute chose, en particulier sur l’univers.

Au Vème siècle avant J.C, Leucippe et Démocrite décrivent la matière comme composée d’atomes. La science devient une connaissance phénoménologique plus pertinente qu’auparavant. Elle prend le dessus sur la croyance, l’écoute de la terre et du cosmos. Tout est matière, seul l’Homme possédant une âme, et donc un esprit , est supérieur au reste de l’univers, à la nature. C’est l’atomisme.

Le lien aux divinités célestes et à la nature est toujours présent dans la civilisation, et dans son architecture sacrée. L’Acropole d’Athènes est le plus remarquable site commémoratif grec dédié aux dieux (devenus plus humains). Lieu de séjour terrestre des divinités, il propose plusieurs temples dont le fameux Parthénon dédié à Athéna . Il est orienté Est-Ouest pour que les rayonnements du soleil viennent illuminer la représentation de la divinité placée en face de la porte, à l’Est. Les colonnes et frises sont sculptées à l’image des végétaux, comme l’avaient fait les égyptiens. De style dorique, la frise est sculptée en style ionique.

Mais sa grandeur, la perfection du site, sa hauteur par rapport à la ville et son orientation, se traduisent par une réponse plus esthétique, géométrique, et proportionnelle que cosmique. « Tout est arrangé selon le nombre ». Pythagore, mathématicien et fondateur, au VIème siècle, d’une école scientifique, invente « l’harmonie mathématique ».38 Partant de l’idée que l’univers est constitué d’une même matière, tous les éléments, bien que séparés, sont joints selon un ordre immuable : il existe donc une harmonie parfaite entre les différents éléments, et elle s’exprime en nombre. Ce concept d’ordre entraîne, par là, celui de la proportion, ou de nombre d’or. Pythagore estime que la nature répond à une logique mathématique( dans sa croissance, la disposition et l’espace du feuillage,…) et que c’est d’elle qu’elle tire sa beauté. Ainsi, le rythme de vie des plantes, et notamment de certains coquillages évoluent selon le rythme spiralé du nombre d’or : 1.618. Cette valeur va réguler la composition des monuments: La façade du Parthénon s’inscrit dans un rectangle doré (L/l=1.618), les volutes et colonnes suivent aussi le principe du nombre d’or.

Pères de la démocratie, les grecs ouvrent la voie aux droits et libertés modernes. L’architecture monumentale grecque devient un symbole de l’autorité anthropocentrique, qui sera repris dans la plupart des bâtiments de pouvoir : bourses, tribunaux, banques, gouvernements. La civilisation ancienne grecque a ainsi contribuée au détachement de l’Occident à la nature, par sa logique scientifique de l’univers et sa philosophie de l’Homme sur la nature .

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2.2.B Les celtes.39

A la même période, les celtes et leurs druides récupèrent les sites sacrés des dolmens pour en faire des lieux de sacrifices. N’ayant aucun temple, aucun texte sacré, c’est la tradition orale, toujours présente dans les peuples celtiques, qui renseigne sur la vie de cette civilisation. Les celtes étendent une gigantesque civilisation sur l’Europe, les Balkans et l’Asie Mineure, mais ne se regroupent pas administrativement. Leurs tribus ne sont liées que par la langue, la religion druidique, et un grand respect de la nature et de ses forces.

Le culte celtique vénère la nature, en particulier la Terre-Mère : Morrigan, et le Père-Tribal : Dagda. Cependant, elle ne statufie pas les divinités : les dieux celtiques, contrairement aux dieux gréco-romains, ne sont pas des personnages distincts ayant chacun son individualité et ses attributs propres, mais sont des aspects de la « transcendance infinie ». La religion, tout comme l’art et la philosophie, se base sur l’idéal de la triade. Les cérémonies ont désormais un représentant, une personne qui lie les esprits aux hommes. La direction spirituelle est assurée par les druides40 qui sont à la fois sages, savants et devins. Ils instruisent les jeunes, soignent les malades, et prient l’ENTITE : symbole de l’unité de l’univers. [ l’entité est l’énergie des sept éléments qui composent l’univers, elle maintient la cohésion du monde :eau- air- feu- terre- végétal- animal- conscience]. Leur connaissance des sciences naturelles, le développement de leurs facultés, leur procurent une puissance supérieure aux autres personnes. Les druides semblent posséder de nombreux dons : un ascendant sur les animaux, la prescience des phénomènes météorologiques…

Comme le vent, la pluie, la foudre, la lune, les sources, les pierres, les arbres sont indestructibles. Le culte peut se dérouler partout, là ou l’âme est en harmonie avec son créateur. Les cérémonies se déroulaient plus particulièrement dans les clairières sacrées : nemeta, près de marais, de sources, de vieux arbres noueux, ou dans les sites de dolmens : Stonehenge, par exemple.

39 :cf. collectif_Larousse Encyclopédique en couleurs_édition Larousse 1978_ T.4, Celtes, p.1602-1603 40 : cf. www/bzh.com/keltia/galleg/histoire/celtie/druides 41 :cf. www/ecol.ndg.chez.tiscali.fr/Fontaines 42 : Vincenot Henri_« Le Pape des escargots »_édition Denoël 1972_ p.52 43 : le mot « Vouivre » viendrait du latin « Volvere » qui signifie « rouler »

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L’eau est une force importante pour ce peuple. (D’ailleurs on peut noter que la plupart de ces sites comporte de l’eau : les arbres peuvent être noueux en raison d’un cours d’eau sous-terrain, Stonehenge est traversé par les lignes de Ley) Fascinés par sa clarté, sa puissance, sa transparence, les celtes s’attachent en particulier aux sources des grandes rivières et aux cours d’eau sous-terrain. L’eau de source possède des vertus curatives :

14. image d’un druide expliquant les vertus de la source

les druides, par des paroles magiques, rendent les fontaines41 capables de guérir les maladies, de féconder, et même de deviner l’avenir. Dans l’enseignement du druidisme, les disciples sont immergés dans un puit sacré afin d’obtenir ce statut. On attribue aussi à l’eau la divinité féminine (l’eau sortant de la terre) . « […]ils trouvèrent une figure grossière de femme posant le pied sur un serpent ! _Le puits celtique ! râlait la Gazette. Le contact d’eau ! La Dame-de-sous-terre avec son pied sur la Vouivre ![…] » 42. La Vouivre43 est l’autre nom, pour les druides, de la ligne du Dragon ou des lignes de Ley. Elle est une fée de la terre, et est censée représenter les courants de force

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qui se roulent et se tordent dans le sous-sol. Les druides en tiennent compte pour l’emplacement de leurs monuments culturels tels que les puits. La religion celte empreinte encore de spiritualité liée à la nature, amène la présence d’un intermédiaire entre les hommes et les dieux. Fondée sur la triade et célébrant de nombreuses fêtes traditionnelles, la religion est presque indéracinable. Ainsi, malgré leur soumission à la civilisation romaine au Ier siècle, les celtes ne peuvent s’en détacher. L’Eglise adopte la religion moyennant des compromis comme l’érection de chapelles sur les puits, la triade devient trinité. Les fêtes acquièrent de nouveaux noms : l’Akinane pour le solstice d’hiver devient la nativité, les feux de joies du solstice d’été sont dédiés à la Saint Jean, et la communion avec les morts devient la Toussaint…

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2.3 Le Moyen-Age

Jusqu’au Moyen-Age, la philosophie et les sciences léguées par l’Antiquité sont mis de côté au profit du christianisme. C’est au moment où l’Eglise décide d’investir ses biens dans la construction de temples, que la philosophie grecque fait école. Les églises romanes, autant que les cathédrales gothiques continuent à se construire selon le culte du druidisme. Il s’ajoute à cela, les proportions mathématiques du nombre d’or selon Pythagore. Mais c’est surtout l’idée d’un anthropocentrisme, de l’apogée de cette vénération d’un Dieu unique qui marque la rupture entre l’homme et la nature. Désormais, Dieu ( un homme) est l’être suprême, le créateur de la nature et de la vie. L’homme n’a donc aucun compte à rendre à la nature, il en est le simple bénéficiaire. 2.3.A Le Roman

La civilisation occidentale se développe en comtés, en villages, … Vers le Xème-XIème siècle, on construit des églises afin que les fidèles, les paysans, puissent venir prier, et se rapprocher de Dieu.

Les églises romanes de compositions massives, austères, et « basses », sont les constructions de l’homme, par l’homme et pour l’homme. Il en est la mesure : les bâtiments sont pensés selon la coudée humaine. Reprenant le principe de Pythagore, l’homme s’inscrit dans l’harmonie du nombre d’or. C’est donc naturellement qu’il va être l’unité de mesure à partir de laquelle on va construire le temple céleste. Il n’a qu’a être lui-même pour devenir temple, car il a tout à l’intérieur. Ils ont pour but d’élever l’homme vers Dieu, le ciel (le cosmos). Toutes les énergies montent du bas vers le haut.

Ces édifices ne sont pas érigés au hasard d’un lieu, mais selon la convergence de courants d’eau, de failles, là où les énergies émises par le sol sont puissantes. C’est pour cela que la plupart du temps, les églises sont construites sur des puits sacrés celtes. Selon Mircea Eliade44, « Un lieu sacré se révèle à

omme, il n’est pas « choisi ». Elle ( la position l’h 15. plan d’une église romane traversée par les courants énergétiques. Ils se rencontrent au niveau de l’autel. de l’église) s’obtient parfois au moyen d’une technique traditionnelle, issue d’un système cosmologique et fondé sur lui. L’orientation est l’un de ces procédés employés pour découvrir les emplacements. ». Les églises dépendent donc aussi de l’orientation du soleil, des astres. Elles se positionnent

44 : Eliade Mircea (1907-1986) : écrivain et historien roumain, professeur d’histoire des religions à Chicago]

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suivant l’axe Est-Ouest. L’entrée de l’église s’offre ainsi à la lumière naissante. Ce concentré d’énergie confère aux églises cette sensation de spiritualité, de pesanteur, unique au lieu. A l’origine, le sol est nu pour que le fidèle « aspire » ces énergies en se déplaçant, mais aussi pour qu’il ne reste pas statique et ressente un malaise dû à la puissance des forces. Henri Vincenot45 l’exprime à travers un extrait du livre « le pape des escargots » : « Je tire ma force de la terre. Du contact de la terre. (…)Le premier scandale ce sont ces chaises, ces bancs qui encombrent ce sanctuaire qui doit être un « chemin » que l’homme doit parcourir dans le bon sens, pieds nus ! ».46 2.3.B Le Gothique

Vers le XIIème siècle, les villes prennent une plus grande importance, s’émancipent. Il faut désormais que le temple soit reconnu, visible dans la cité, que la population se lettre en apprenant l’histoire de la Génèse. C’est aussi l’époque de l’ostentatoire, de l’exposition des richesses de l’Eglise. Ainsi, les églises deviennent monumentales, s’élèvent. L’évolution technique se fait ressentir : on construit plus haut et plus léger, les vitraux sont plus présents et enseignent la Génèse par l’Art pictural.

On passe d’une architecture connectée à la terre, à une architecture liée au ciel. L’église gothique, la cathédrale devient le lieu où l’homme désire accéder au ciel. Désormais, les énergies descendent du haut vers le bas.

Selon Jacques Bonvin et Paul Trilloux, dans leur œuvre « Eglise Romane lieu d’énergie, pour une géobiologie du sacré »,47voient le gothique comme la définition du mot grec « Goës ». Ce terme signifie Magie. « Au Moyen-Age, un art goëtique est un art d’envoûtement. Un art qui met l’homme sous l’influence des voûtes. Envoûtement, envolutement, c’est un lieu de passage du droit au courbe, un lieu où toutes les transmutations sont possibles. ». L’église gothique prend un sens sacré plus important qu’auparavant. Elle est à la dimension de l’univers et non plus de l’homme. C’est là aussi sa différence avec l’église romane.

Les cathédrales, toujours construites sur les lieux de fortes énergies, ne sont plus élaborées selon la coudée humaine, mais selon la coudée du méridien qui traversent leur site. Elles ont une valeur planétaire. Notre-Dame de Chartres (1194-1220), est l’une des plus importantes cathédrales de France. Elle est érigée d’après la coudée du 48ème parallèle. « Les géographes modernes estiment que la longueur du parallèle de Chartres est de 26 570 km. Sur ce parallèle, le degré (la 360ème partie) est donc égal à 73.80km. La coudée de Chartres est donc la cent millième partie du degré du 48ème parallèle. ».48 Son orientation n’est pas précisément celle de l’Est, mais du Nord –Est. Cette position, selon les historiens, lui permettrait aussi de suivre les courants telluriques du lieu qu’avaient déjà remarqués les gaulois. Elle est construite sur un ancien temple païen dans lequel s’ouvre un puits sacré d’environ 33 mètres de profondeur. L’orientation et l’utilisation de la lumière sont plus présentes, grâce aux vitraux. Selon la religion chrétienne, la vie naît de la Lumière, et le Christ est la lumière qui a éclairé

45 : Henri Vincenot (né en 1912) :écrivain français, rédacteur de la revue La Vie du Rail 46 :Vincenot Henri_ « Le pape des escargots »_op.cit.,p.52

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47 : Bonvin Jacques, Trilloux Paul_« Eglise romane lieu d’énergie, pour une géobiologie du sacré »_ édition Dervy 1990_Avant-propos, p.22, édition Dervy 1990 48 : 2.ibid._ch.1 : le nouveau regard de la géobiologie sacrée, p.35

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le monde. C’est la raison pour laquelle, il est représenté dans sa mandorle sur la façade sud des grandes cathédrales. Le Moyen-Age est une période où les forces cosmiques et telluriques sont encore prises nettement en compte. Mais le fait de leur attribuer une référence et une origine humaine marque sans doute le début de la « prise de pouvoir » de l’homme sur la nature. Les mathématiques, la technologie, les pensées matérialistes, atomistes, sont autant de facteurs d’un anthropocentrisme et d’un individualisme croissant. Ce phénomène se confirme avec les trente glorieuses, l’évolution technique et technologique, un besoin de toujours plus de confort, de matérialisme, d’expansion. Les villes, les industries s’accroissent, se développent, prenant du terrain sur la mer et la montagne. Les forêts rétrécissent, l’eau diminue et se pollue, la couche d’ozone s’affaiblit… Aujourd’hui, la nature est affaiblie, elle nous envoie un signal d’alerte par ces inondations, montée de carbone dans l’air, …

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CONCLUSION

Les forces naturelles sont présentes, mais ce sont leurs effets sur l’environnement qui les mettent à jour. Tout au long de l’histoire, sur n’importe quel continent, elles ont été adorées et surtout utilisées dans l’élaboration de temples .

Aujourd’hui, seules quelques civilisations et certaines personnes conservent ce lien et la technique pour travailler les bienfaits de ces forces. Les premières sont considérées comme primitives par l’Occident : les aborigènes, les indiens. Les seconds, sont perçus de manière sceptique ; ces personnes, pourtant elles aussi occidentales, sont considérées comme décalées: sourciers, géobiologues, experts en Feng-shui. Ce même Occident qui autrefois sacrifiait des vies ou érigeait de somptueux temples et cathédrales afin d’obtenir le meilleur de ces forces et établir un lien avec le cosmos.

Pourtant, dans sa vision idéaliste d’une architecture toujours plus performante, plus rapide, et plus économique à court terme, la société occidentale en a écarté les lois naturelles. En effet, l’emploi de matériaux artificiels, dont les procédés de fabrication et de recyclage sont polluants, tels que le béton, nous a imposé une compensation en équipements supplémentaires : climatiseurs, convecteurs, humidificateurs d’air,…Autant d’appareils qui ont besoin d’énergie, et qui accroissent la pollution de l’environnement.

De fait, la conquête de la Terre s’est retournée contre cette civilisation occidentale, lui rendant par les effets nocifs et la diminution des ressources, les déboires qu’elle connaît aujourd’hui.

Saturée, épuisée, notre civilisation ne possédant pas les moyens de réparer les erreurs par sa connaissance technologique, commence à peine à se réouvrir à d’autres manières de vivre. L’avènement de l’écologie, de la bioclimatique, de la Haute Qualité Environnementale déjà utilisée depuis quelques années en Allemagne, ainsi que la philosophie chinoise du Feng-shui, prennent de l’essor en Occident. Mais cette conscience écologique demeure encore faible. L’esprit des occidentaux est encore trop matérialiste et scientifique. Comme l’exprime un chef traditionnel et spirituel Sioux, Archi Fire Lame Deer : « (…) nous, hommes médecine, menons notre vie, en aidant les êtres humains, même les animaux, les arbres, et les plantes car nous sommes reliés, nous n’avons pas perdu cette relation. C’est un long retour aux sources pour l’européen qui, pendant deux mille ans, a été éloigné des vieux enseignements du peuple celte. ».49 Notre relation à la nature est trop éloignée pour que l’on accepte, de prime abord, ces « nouvelles » pensées. La connaissance de ces forces et la démonstration de leur présence, ainsi que la connexion réelle de nos ancêtres au cosmos, devraient nous aider à ré apprendre et à repenser notre relation à la nature.

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Vie, formes, énergie » collection Folio Edition Arista 1989, Paris Edition Denoël 1972, France 197 pages 375 pages _OSMEN Sarah Ann _BONVIN Jacques, TRILLOUX Paul « Sacred places « Eglise Romane lieu d’énergie A journey into the holiest lands » Pour une géobiologue du Sacré » Edition St Martin’s Press 1990 Edition Dervy 1990 98 pages 287 pages _ WINES James _ « L’Art des Bâtisseurs Romans, « L’Architecture Verte » Cahiers de Boscodon n°4 » Edition Taschen 2000 Edition Association des amis de Boscodon 150 pages 1991 _SCHWENK Théodore _ LAPLANE Florence « Le chaos sensible « La maison de l’homme » création de formes par les mouvements Thèse soutenue à l’UAP de Luminy,1984 de l’eau et de l’air » Marseille Edition Triades 1982, Paris 175 pages 85 pages _Collectif _Collectif Encyclopédie Universalis Larousse encyclopédique en couleurs Edition Larousse 1989, Paris Edition Larousse 1978, Paris 25 tomes 22 tomes _Collectif _Collectif « Les grands monuments » « Les grandes énigmes » Collection La mémoire de l’humanité Collection La mémoire de l’humanité Edition Larousse 1994, Paris Edition Larousse 1992, Paris 320 pages 320 pages _ ROCARD Yves « Les sourciers » Collection Que-sais-je ? Edition Presses universitaires de France

1981, Paris 127 pages.

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