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Teatro Malandro / ml / 27.4.2009 TEATRO MALANDRO présente Les Fourberies de Scapin D’après Molière Mise en scène : Omar Porras Dossier de présentation Saison 2008-2009 Teatro Malandro – 1, Place des Cinq-Continents – Case Postale 290 – 1217 Meyrin 1 – Suisse Tél. +41 22 989 34 20 Fax +41 22 989 34 22 E-mail : [email protected] Site : www.malandro.ch

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Teatro Malandro / ml / 27.4.2009

TEATRO MALANDROprésente

Les Fourberies de ScapinD’après Molière

Mise en scène : Omar Porras

Dossier de présentation

Saison 2008-2009

Teatro Malandro – 1, Place des Cinq-Continents – Case Postale 290 – 1217 Meyrin 1 – SuisseTél. +41 22 989 34 20 Fax +41 22 989 34 22

E-mail : [email protected] Site : www.malandro.ch

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TEATRO MALANDRO

Direction : Omar Porras

Direction M. Omar PORRAS +41 22 989 34 20 [email protected] Mme Florence Crettol +41 22 989 34 20 [email protected] & Communication Mme Margaret Labbé +41 22 989 34 20 [email protected] Publiques Mme Brigitte Piller +41 22 989 34 26 [email protected] M. Yoann Montandon +41 22 989 34 24 [email protected]é Mme Rosangela Zanella +41 22 989 34 23 [email protected] Technique M. Olivier Lorétan +41 79 321 39 38

+33 6 32 82 88 [email protected]

Coordonnées

Teatro Malandro Tél +41 22 989 34 201, Place des Cinq-Continents Fax +41 22 989 34 22Case Postale 290 E-mail [email protected] Meyrin 1 Site www.malandro.chSUISSE

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Les Fourberies de ScapinD’après Molière

Comédie en 3 actes et en prose, créée au Palais Royal le 24 mai 1671

Alors que la mise en scène de « Maître Puntila et son valet Matti » de Bertolt Brecht sillonne l’Europe,la Suisse et l’Amérique Latine à la rencontre d’un public curieux, enthousiaste et nombreux, l’envie demettre en scène Les Fourberies de Scapin de Molière s’impose.Dès ses débuts le Teatro Malandro s’est orienté vers les grands textes : Les Bakkhantes d’aprèsEuripide, Faust de Marlowe, Othello de W. Shakespeare, Ay ! QuiXote d’après Cervantès, El DonJuan d’après Tirso de Molina, Pedro et le Commandeur de Lope de Vega et tout récemment MaîtrePuntila et son valet Matti de Bertolt Brecht …

Aujourd’hui, « Retourner au centre du plateau » prend la forme d’un élan vital.Rencontrer Molière concrétise un besoin d’explorer la farce, l’efficacité du jeu masqué, les codes dejeu issus de la tradition populaire italienne, et de la commedia dell’arte ainsi que les ressorts comiquesproposés par cet auteur.

Mélange des genres : comédie latine (Phormion de Térence), commedia dell’arte, tradition populairede Tabarin, farces (reprise des premières farces de Molière aujourd’hui perdues telles Grogibus dansle sac et de certaines de ses propres pièces comme L’Etourdi et Le Médecin volant), échos à La Sœurde Rotrou, à La Dupe amoureuse de Rosimond et emprunts de deux scènes du Pédant joué deCyrano de Bergerac … Les Fourberies de Scapin constitue à la fois une remarquable synthèse duthéâtre tel qu’il a été pratiqué pendant le siècle et demi qui a précédé et une démonstrationéblouissante du savoir-faire de Molière s’éloignant volontairement des genres spectaculaires en vogueà la même époque (comédie-ballet, divertissement de cour, etc.).

La tension dramatique des Fourberies est construite sur une série de parallélismes : il y a deuxgéniteurs, deux couples d'amoureux et deux valets, de façon à produire des effets de répétition avecde multiples variantes. Loin de diviser l'action, dont Scapin assure l'unité, le procédé crée une sorte dedynamique du comique extrêmement efficace : les ruses et les stratagèmes de l'ingénieux valetapparaissent comme les étapes d'une course folle.Scapin, tel un époustouflant manipulateur, charismatique et habile maître de cérémonies n’est passans évoquer certains qui usent de petits arrangements de ce monde. As de l’astuce, des bons planset autres petits coups, il résout tous les problèmes. Le génial et malin Scapin débrouille toutes lesintrigues et passe entre les mailles de tous les filets, il se joue habilement des puissants, des riches,des maîtres, des pères, des mères et des fils…C’est à travers l’énergie et la vivacité de comédiens soigneusement aiguisés que la rencontre entreMolière, ses Fourberies de Scapin et le Teatro Malandro devrait se produire : musiques, chants … lerythme trépidant et cruel de la farce, la fraîcheur débridée de l’improvisation, la satire mordante ettordante de la décadence moderne au service d’une fable à l’efficacité redoutable où le valet règne enmaître.

Omar Porras

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Les Fourberies de Scapin : synopsis

En l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave, fils d’Argante et Léandre, fils de Géronte, sesont épris l’un de Hyacinte, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient secrètementd’épouser, l’autre de Zerbinette, une jeune esclave Égyptienne.Octave, inquieté par le retour de son père Argante implore le secours de Scapin, valet de Léandre.Scapin accepte de lui venir en aide et fait croire au vieil homme que son fils a été contraint d’épouserla jeune fille ayant été surpris près d’elle. Le vieil Argante ne veut rien savoir et veut faire rompre lemariage. Le fourbe Scapin utilise l’alibi d’un faux frère de Hyacinthe prêt à consentir à un arrangementen échange d’une forte somme d’argent. La force de conviction de Scapin puis les menacesphysiques de ce prétendu frère parviennent à convaincre Argante : il se résigne à donner les deuxcents pistoles exigées.

De son côté Argante apprend à son ami Géronte l’indiscrétion qu’il tient de Scapin selon laquelleLéandre a commis une grave sottise. Léandre pris au dépourvu lors des retrouvailles avec son pèrecorrige vertement le valet Scapin pour sa trahison. Toutefois, il quitte bientôt son ressentiment pour lesupplier de lui venir en aide car il apprend de Carle qu’il doit payer rapidement une rançon pour safiancée Zerbinette, menacée d’enlèvement.Scapin parle à Géronte et lui fait croire que son fils, Léandre a été enlevé par des turcs et qu’il estretenu dans une galère turque en partance pour Alger. Celui-ci pouvant être libéré à la condition depayer une rançon de cinq cents écus. Le vieil homme se lamente et essaie par tous les moyensd’échapper à ce racket. Il finit toutefois par confier sa bourse à Scapin.Heureux, les deux jeunes fils s’enthousiasment de ce que Scapin a pu obtenir l’argent de leur bonheuralors que Scapin demande à Léandre le droit de se venger de son père.

Sous l’autorité de Sylvestre envoyé par Octave et Léandre, les deux jeunes femmes Hyacinte etZerbinette se rencontrent et exposent à Sylvestre et Scapin leur regard sur l’amour.Alors qu’il eu l’autorisation de Léandre, Scapin décide de se venger de Géronte lui faisant croire quedes hommes méchants sont à sa recherche pour le tuer parce qu’il a tenté de rompre le mariage deleur sœur avec le fils d’Argante, voulant remplacée la promise par sa propre fille. Aussi, afin de lesoustraire à ce danger, Scapin lui propose de le cacher dans un sac... Contrefaisant sa voix et jouantplusieurs rôles à la fois, Scapin roue le vieil homme de coups de bâton. Or celui-ci finit par découvrir lasupercherie : Scapin s’enfuit à toutes jambes.Géronte, fort en colère jure de faire payer cher ses fourberies à Scapin or la double reconnaissancequi se produit, révélant en Hyacinte la fille perdue de Géronte et en Zerbinette celle d’Argante, sauveScapin des pires inclinaisons des deux vieillards bafoués.Scapin simulant une terrible blessure « mortelle » des suites d’un accident factice arrache le pardondes pères !

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Molière (1622-1673)

Jean-Baptiste Poquelin est baptisé le 15 janvier 1622 à Paris.Sa mère meurt en 1632 alors qu’il n’a que 10 ans.De 1633 à 1639, il fait ses études chez les Jésuites au collège de Clermont avant d’étudier le droit àOrléans.Lorsqu’il est enfant, son grand-père maternel l’emmène aux représentations théâtrales de l’Hôtel deBourgogne, aux représentations d’improvisation sur canevas des comédiens Italiens et aux farcescomiques de Gaultier-Garguille ou Guillot-Gorju.En 1643, à 21 ans, il tourne le dos à la carrière bourgeoise pour fonder l’Illustre-Théâtre avecMadeleine Béjart, une comédienne dont il est follement amoureux. Leur nouvelle compagnie dont ilprend la direction sous le nom de Molière n’arrive pas à s’imposer. Elle a deux rivales importantes :l’Hôtel de Bourgogne et le Théâtre du Marais. En 1646, elle périclite pour raisons financières.Molière quitte Paris pour la province où il entre dans la troupe de Dufresnes. Il y restera treize ans.Durant cette période, il apprend le métier d’acteur et crée le personnage de Mascarille dans sespremières pièces; il écrit d’après Beltrame L’Etourdi (1655) et Le Dépit amoureux (1656).En 1658, il revient à Paris pour jouer Nicomède et Le Dépit amoureux devant le roi et gagne saprotection.C'est la pièce Les Précieuses ridicules (1659) qui remporte un vif succès et qui lui apporte unecertaine reconnaissance. Molière obtient du roi la salle du Petit-Bourbon puis celle du Palais-Royal (àpartir de 1660) où il remporte de nombreux succès. Comédien, chef de troupe et auteur, il écrit desrôles sur mesure pour les membres de sa troupe. L’Ecole des Femmes remporte un vif succès. Laquerelle de L’Ecole des Femmes marque le début de certaines difficultés. Le 29 janvier 1664 Molièreprésente au Louvre Le Mariage forcé où le Roi danse, costumé en égyptien.En 1665, Molière présente devant le Roi Le Tartuffe, où il critique l'hypocrisie des faux dévots. Lapièce fait scandale. Elle est interdite et ce, jusqu’en 1669.Alors Dom Juan qui remporte un grand succès. La pièce subie toutefois des pressions discrètes, elleest retirée. Molière continue de bénéficier de la faveur du roi.En septembre 1665, Molière joue L’Amour Médecin et en novembre, malade, il est écarté de la scènepour deux mois. La collaboration de Molière avec Lully se traduit par l’apparition d’un nouveaugenre : « la comédie-ballet ». Sa troupe est nommée en 1665 « la Troupe du Roy ».Le 4 juin a lieu la présentation du Misanthrope sur lequel Molière a travaillé deux ans. C’est d’abordun succès incertain confirmé ensuite lorsque la pièce est jouée en même temps que Le Médecinmalgré lui.En 1668 sont représentés successivement Amphitryon et Georges Dandin. En septembre, l aprésentation de L’Avare, première pièce en 5 actes, est un échec. Molière est de plus en plus malade.En collaboration avec Lully, Molière crée les comédies-ballets : Monsieur de Pourcegnac (1669) LesAmants magnifiques (1670), et Le Bourgeois Gentilhomme (1670).En 1671, pour les représentations de Psyché, Molière fait faire de coûteuses transformations à lascène et à la salle du Palais Royal. Le 24 mai 1671, il présente au Palais Royal Les Fourberies deScapin, comédie en 3 actes et en prose, fortement empreinte de comédie italienne. Elle ne connaîtqu'un faible succès. Il est alors reproché à Molière la grossièreté de ses procédés comiques etl'immoralité du sujet. Boileau critique son côté populaire et Fénelon, l'exagération des caractères.

En décembre 1671, Molière donne La Duchesse d’Escarbagnas et en 1672 il crée Les FemmesSavantes. Lully intrigue auprès du roi pour obtenir l’exclusivité de la création des ballets. Molière perdla faveur du roi.Son dernier spectacle Le Malade Imaginaire, dont la musique est de Charpentier n’est pas joué à lacour. Le 17 février 1673, le soir de la 4ème représentation, alors qu’il tient le rôle d’Argan Molière estpris de convulsion en scène est transporté chez lui. Il meurt dans la nuit.

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Les Fourberies de Scapin

D’après Molière

Mise en scène : Omar Porras

Assistante à la mise en scène : Bérangère GrosAdaptation et dramaturgie : Marco Sabbatini et Omar Porras

Comédiens : Julie Biereye, Sophie Botte, Olivia Dalric, Peggy Dias, Karl Eberhard, Alexandre Ethève,Paul Jeanson, Lionel Lingelser, Richard Sandra

Scénographie : Fredy PorrasMusique : Erick Bongcam et Omar PorrasSon : Emmanuel Nappey et Erick BongcamCréation lumière : Mathias RocheCréation costumes : Coralie Sanvoisin assistée par Peggy SturmCouturière : Irène SchlatterMasques et postiches : Cécile Kretschmar assistée par Marie MessienAccessoires : Laurent Boulanger assisté par Marie VernayConstruction du décor : Olivier Lorétan en collaboration avec Jean-Marc Bassoli, Christophe Crausaz

Directeur technique : Olivier LorétanRégie accessoires : Laurent BoulangerRégie plateau : Jean-Marc BassoliRégie son : Emmanuel NappeyRégie lumière : Mathias RocheHabilleuse : Marucha Castillo

GENERIQUE SOUS RESERVE DE MODIFICATIONS

El Don JuanD’après Tirso de Molina

Par le Teatro Malandro

LES MENTIONS CI-DESSOUS SONT OBLIGATOIRES !

Production : Teatro Malandro

Coproduction : Théâtre Forum Meyrin (Genève), Théâtre de Carouge – Atelier de Genève, LeGrand T scène conventionnée de Loire-Atlantique – Nantes, Espace Malraux Scène Nationalede Chambéry et de Savoie, Bonlieu – Scène nationale d’Annecy, Château-Rouge – Annemasse

Avec l’appui de la Ville de Genève – Département cantonal de la culture, avec le soutien de laRépublique et canton de Genève, de la Commune de Meyrin, de Pro Helvetia, Fondation suissepour la culture et de la Fondation meyrinoise pour la promotion culturelle sportive et sociale

Le Teatro Malandro est en résidence au Théâtre Forum Meyrin.

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Les Fourberies de Scapin

Création(sous réserve de modifications)

Suisse - Carouge / Théâtre de CarougeDu 21 avril – 10 mai 2009

Suisse – Meyrin / Théâtre Forum MeyrinDu 14 au 20 mai 2009

TournéeFrance – Chambéry / Espace Malraux – scènenationale de Chambéry et de la SavoieDu 26 au 28 mai 2009

France – Lyon / La Croix Rousse, scène nationalede LyonDu 3 au 10 juin 2009

France – Montpellier / Le Printemps descomédiensLes 16 et 17 juin 2009

Japon – Shizuoka / SPAC FestivalLes 4 et 5 juillet 2009

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Omar Porras : portrait

Né à Bogota en Colombie, Omar Porras se forme à la danse et au théâtre au cours dediverses expériences artistiques en Amérique latine et en Europe.

C’est en 1990 qu’il fonde à Genève le Teatro Malandro, centre de création, de formation et derecherche où il développe une démarche créative très personnelle, basée sur le mouvement. Satechnique théâtrale s’inspire à la fois de la tradition occidentale et orientale, comme la biomécanique,le théâtre balinais, indien et japonais.

D’Ubu Roi (Le Garage – Genève – 1991) à Maître Puntila et son valet Matti (création auThéâtre Forum Meyrin – Genève en 2007), Omar Porras mêle l’art de l’acteur, de la marionnette, ladanse et la musique; il place le corps au centre de ses recherches théâtrales, dans un travaild’harmonisation entre l’acte et la parole.

Dès ses débuts, le metteur en scène se tourne vers les grands textes, en explorant aussi bienles auteurs du passé – Faust de Marlowe (1993), Othello de Shakespeare (Comédie de Genève,1995), Les Bakkhantes d’Euripide (2000), Ay ! QuiXote d’après Cervantès (Théâtre Vidy-Lausanne,2001) et aussi Pedro et le Commandeur de Lope de Vega (Comédie-Française – Paris, 2006) – queles modernes et les contemporains – La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt (1993 et2004), Strip-tease de Slawomir Mrozek et Noces de sang de Garcia Lorca (1997) et Maître Puntila etson valet Matti de Bertolt Brecht (Théâtre Forum Meyrin, 2007).

S’il est fondé sur le texte, le théâtre d’Omar Porras ne se met pas pour autant servilement àson service : l’adaptation joue un rôle central dans le processus de création du Teatro Malandro. Letexte, pour être l’objet de libres explorations de la part des comédiens et du metteur en scène, doits’émanciper de tout carcan littéraire et s’ouvrir à l’improvisation, désacralisant la lettre pour mieuxjurer fidélité à l’acte théâtral.

En tant qu’acteur, il a joué dans plusieurs de ses créations, ainsi que sous la direction deClaude Stratz dans Ce soir on improvise de Pirandello.

Il a entre autres mis en scène un spectacle musical Alas pa’ volar avec Angélique Ionatos quirend hommage à la vie et à l'œuvre de Frida Kahlo (Théâtre Forum Meyrin – Théâtre de la Ville –Paris 2003).

En 2006, dans le prolongement de ces premières incursions musicales, Omar Porras abordel’univers de l’Opéra en mettant en scène deux œuvres : L’Elixir d’amour de Donizetti à l’Opéranational de Lorraine et Le Barbier de Séville de Paisiello au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles.En 2007 il est invité par le Grand Théâtre de Genève pour mettre en scène La Flûte enchantée deMozart. Il a récemment crée La Périchole d’Offenbach au Théâtre du Capitole de Toulouse -décembre 2008, reprise à l’Opéra national de Bordeaux en février 2009 et à l’Opéra de Lausanne endécembre 2009.

Parallèlement à ses mises en scène, Omar Porras a organisé et dirigé plusieurs ateliers quipermettent à des comédiens de découvrir le travail de l’acteur du masque et de développer laconscience du geste dans un dessein plus large qui vise une théâtralité organique.

Que ce soit auprès de l’E.S.A.D. en 2001 et 2002 (Ecole supérieure d’art dramatique deGenève), à l’Atelier de Paris Carolyn Carlson (2003, 2006 et 2009) ou à la Haute Ecole de Théâtre deSuisse Romande (Lausanne) Omar Porras est en perpétuelle recherche avec les comédiens, dansune relation de réciprocité qui nourrit aussi bien l’enseigné que l’enseignant.

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Parmi les distinctions reçues, « La Visite de la vieille dame » de Friedrich Dürenmatt a étéprimée par le Prix Romand des Spectacles indépendants en 1994. « Pedro et le commandeur » deLope de Vega a été nommé dans la catégorie « Meilleur spectacle public » ainsi que pour la« Meilleure adaptation » aux Molières 2007.

La Colombie a souhaité honorer Omar Porras pour l’ensemble de son œuvre au service du théâtre enlui décernant le 12 décembre 2007 l’Ordre National du Mérite. A cette même date, une conventionsignée par la ville et l’Etat de Genève, la ville de Meyrin et Pro Helvetia permettra à la compagnie depoursuivre ses activités futures.

Le 28 mars 2008, lors de la tournée en Colombie de « Maître Puntila et son valet Matti », la ministrede la Culture en Colombie, Madame Paula Marcela Moreno Zapata a décerné à Omar Porras, laMédaille du Mérite Culturel.

Omar Porras Photo : Monica Barreneche

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Julie Biereye :Enfant de la balle, dès sa naissance elle a suivi en tournée ses parents comédiens du FOOTSBARNTRAVELLING THEATER, troupe ambulante internationale, en jouant des rôles d’enfants. Puis àquinze ans elle travaille et joue avec la troupe TON UND KIRSCHEN. Cette itinérance dans le mondelui fait rencontrer de nombreuses cultures de jeu, de musique et de danse. Elle maîtrisera le flamencoà Jerez de la Frontera. Déjà chanteuse et accordéoniste, elle devient aussi leader d’un groupe deGypsy Folk : Ojos Azules puis The White Crocodile. Comme comédienne, elle travaillera ensuite avecGeorges Bigot, Tapa Sudana et Molik Sigmund. Elle participe à trois créations du Petit Théâtre dePain et retourne sept ans en tournée avec le FOOTSBARN pour jouer Shakespeare et Molière dans lalangue. En 2006, Philippe Adrien monte LA MOUETTE sur la Nina qu’elle lui inspirera en stage. Ellejoue après avec Mikaël Serre dans L’ENFANT FROID, au théâtre de la Bastille en 2007 et dans T’ASBOUGE en 2008 à la Rose des Vents. Parallèlement, elle prépare en ce moment l’enregistrementd’un album avec le groupe THE SHIELS…

Sophie Botte :Elle travaille avec Fabrice Melquiot pendant 5 ans au sein de la compagnie Arcannes et participe à lacréation de plusieurs spectacles dont "Roberto Zucco" de Koltes, "L'Age de roseau", "Cette petitefumée qui danse dans nos têtes" et "Homme et galant homme" de Di Filippo. Après 3 ans deformation à l'Ecole Claude Mathieu à Paris, elle rejoint Annabelle Simon qui crée la compagnieLalasonge et joue dans le cabaret "Souricette, curés et autres bestioles", "La Dispute" de Marivaux et"Pâte à clown", forme clownesque. De 2006 à 2008 elle joue au côté de Michel Bouquet dans l'Avarede Molière mis en scène par Georges Werler.

Olivia Dalric :Après avoir été formé au Studio Théâtre dirigé par Jean-Louis Martin-Barbaz, Olivia Dalric intègre lacompagnie et joue sous sa direction, le rôle de la mariée dans La Noce chez les Petits Bourgeois deBrecht. Peu de temps après elle rencontre Patrick Pelloquet, directeur et metteur en scène du ThéâtreRégional des Pays de la Loire, et joue dans La Tempête de Shakespeare et La Cagnotte de Labiche.Elle y rencontrera aussi Jean-Claude Drouot qui la mettra en scène dans Cinna de Corneille.Parallèlement elle suit une formation plus corporelle à l’école internationale Jacques Lecoq pendantdeux ans. Elle y découvre entre autre le jeu masqué et jouera à sa sortie, Azdak dans Le Cercle deCraie Caucasien de Brecht et Falstaff dans Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare,aux rencontres internationales de Haute-Corse dirigée par Robin Renucci. Récemment elle a joué auThéâtre 13 à Paris dans Le Mandat de N. Erdman.

Peggy Dias :Formée à l’école « Parenthèses » de 1993 à 1995, sous la direction de Lucien Marchal, elle y travaille avecLudovic Lagarde et François Kergourlay. De 1995 à 1997, elle continue sa formation à « l’Ecole du ThéâtreNational de Chaillot » avec Michel Lopez, Abbès Zahmani et Pierre Vial. Passionnée par le jeu masqué, ellefait la rencontre de Christophe Patty, Kamel Basli , Ariane Mnouchkine et Mario Gonzalez avec lequel elletravaillera dans Scapin en 2001, L’île du Docteur Mario en 2003 et George Dandin en 2007. Par ailleurs, elleassiste Christophe Patty au C.N.S.A.D de Paris ainsi qu’à l’E.S.A.D et donne des stages de masques à« l’Ecole Pierre Debauche », et à « l’Ecole du Théâtre National de Chaillot ».

Karl Eberhard :Naissance à Paris en 1985, il entre au lycée Molière en 1999 où il commence le théâtre dès 2000dans le cours d’Yves Steinmetz. Après le lycée, il intègre plusieurs écoles (Studio théâtre d'Asnières,Conservatoire du XIème arrondissement de Paris) puis joue parallèlement dans Le Mandat de NikolaïErdmann, dans Le Singe égal du ciel de Frederic Tristan, et dans La Mouette de Tchekhov. En 2006,il entre au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, classe de Daniel Mesguich.Puis il fonde la « Compagnie du Théâtre Nomade » avec laquelle il met en scène: Les Fourberies deScapin, La Jalousie du barbouillé et Le médecin volant de Molière.

Alexandre Ethève :Il naît le 19 février 1983 à St-Pierre de la Réunion. Il s’installe en France en 2002 pour suivre les coursde l’Ecole Florent à Paris. Parallèlement, il se forme à la commedia dell'arte au sein de « Viva LaCommedia » et intègre la troupe où il est dirigé par Anthony Magnier, notamment dans La princessefolle et Le songe d’une nuit d’été. Il rencontre Alberto Nason qui le met en scène sur tréteaux dansL'assemblée des femmes de Robert Merle. S'intéressant à la technique du masque, il assiste lescours de Christophe Patty au conservatoire national de Paris.

Paul Jeanson :

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Il a été formé au Studio Théâtre d'Asnières. Là-bas il rencontre 4 garçons avec qui, il fonde lacompagnie « Les Sans Cou ». Il co-écrit deux spectacles Banquet à Babarville et La lamentabletragédie du cimetière des éléphants qui seront joués au Ciné 13 Théâtre. Ce même lieu leurcommandera Le plus heureux des trois d'Eugène Labiche ainsi qu'Hamlet. « Les sans cou » imaginentun spectacle improvisé masqué Des masques et des nez qui partira en Avignon 2009, ainsi qu'uncabaret alternatif, sorte de laboratoire d'expérimentation théâtrale qui s'appelle Le cabaret pour tesparents. En parallèle Paul travaille à la Comédie-Française sous la direction de Benno Besson dansOedipe tyran et de Denis Podalydes dans Cyrano de Bergerac. Il a joué dans le Mandat de NickolaïErdman au théâtre 13 ainsi que dans On ne badine pas avec l'amour au théâtre 95. Paul écrit aussidu slam forme de poésie urbaine.

Lionel Lingelser :Il est né le 8 mars 1984 à Mulhouse. Après un bac scientifique, il monte à Paris où il suit les cours dela Classe Libre à l’école Florent. Parallèlement aux cours, il joue au théâtre du Rond Point dansMusée Haut Musée Bas mise en scène par Jean Michel Ribes ainsi que dans l’adaptation cinéma.Puis en 2006, il intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Ses professeurs sont:Daniel Mesguich, Dominique Valadié et Sandy Ouvrier; il travaille également avecMario Gonzales, Alfredo Arias, Gérard Desarthe, Antoine Mathieu...Il fait parti de la compagnie Lalasonge créée en 2006 par Annabelle Simon (TNS), il y joue notammentLa Dispute de Marivaux et un cabaret autour de l’oeuvre de Dario FO.Il débute au cinéma en 2007 dans une comédie au côté de Daniel Auteuil et à la télévision dansAristides de Sousamendes réalisé par Joël SANTONI.

Richard Sandra :Il est formé à l’école Jacques Lecoq. Il a joué en France et en Angleterre sous la direction, de entreautres : C. Andrault, Amadeus de Peter Shaffer ; J. Richer, Fool for love de Sam Shepard ; GérardDesarthe, Lorenzino, d’après Lorenzaccio d’Alfred de Musset ; L. Eisler, A quiet afternoon de B.Hrabal ; E. Charon, Plume, de H. Michaux ; M. Bauer (Sentimental Bourreau), Tendre jeudi, d’aprèsJohn Steinbeck, et Alta villa de L. Hamelin. Il est également marionnettiste dans Fallen Star et TomThumb (Collab. Th. Company), ainsi que pour la télévision française, sur France 5 dans 5 rueSesame. Il a réalisé quelques mises en scène, notamment : Qui je suis de Pier-Paolo Pasolini, LeBouc de Rainer Werner Fassbinder, Nena de Maria Irene Fornes.

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1991 Ubu Roi d'Alfred Jarry

1992 La Tragique Histoire du Docteur Faust de Christopher Marlowe

1993 Ubu Roi d'Alfred Jarry Reprise et tournée

1993-1994 La Visite de la vieille Dame de Friedrich Dürrenmatt Création et tournée Prix Romand des Spectacles Indépendants 1994

1995 Othello de William Shakespeare

1997 Strip-tease de Slawomir MrozekCréation et tournée

1997-1998 Noces de sang de Federico García-Lorca Création1998-2000 Reprise et tournée

2000-2001 Bakkhantes d'après EuripideCréation et tournée

2001-2002 Ay ! QuiXote d'après Miguel de Cervantès SaavedraCréation et tournée

2002-2003 Reprise et tournée

2003-2004 L'Histoire du Soldat de C.F. Ramuz Création octobre 2003 – Théâtre Am Stram Gram / Genève REPRISE du 21 sept. au 3 octobre 2004 – Théâtre de la Ville - Paris Production Am Stram Gram le Théâtre – Coproduction Contrechamps

2004 La Visite de la vieille Dame de Friedrich Dürrenmatt Création janvier 2004 et tournée2004-2005 Reprise et tournée

2005 El Don Juan d’après Tirso de MolinaCréation mars 2005 et tournée

2006 Reprise et tournée

2007-2008 Maître Puntila et son valet Matti d’après Bertolt BrechtCréation avril 2007 et tournée

Le Malandro au fil du temps …

Les mises en scène d’Omar Porras

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Historique du Teatro MalandroLe Garage, squat genevoisAprès six ans passés à faire du théâtre de rue à Paris, le Colombien Omar Porras s’installe dans unsquat à Genève en 1990, le Garage, et y fonde le Teatro Malandro. Lieu de recherche théâtrale, lespremiers spectacles y sont créés : en 1991 Ubu roi d’Alfred Jarry donne le ton d’un travail caractérisépar un univers baroque, un métissage des cultures, des comédiens masqués, une conscience ducorps et une présence de la musique, le tout conçu de manière organique. Très vite la compagnie estremarquée et programmée dans différents lieux, notamment au Festival des arts de Nyon, mais aussiau Festival de la Cité à Lausanne : elle commence à émerger des milieux artistiques et alternatifslocaux.

Lieu illégitime, matériaux récupérés dans la rue, le Teatro Malandro transforme sa précarité enprofusion d’imagination grâce à une ingéniosité détonante, grâce à une poésie de la nécessité dontOmar Porras est coutumier depuis son enfance, dans son quartier à Bogota.

Un an après Ubu roi, Omar Porras et ses complices montent en 1992 La tragique histoire duDocteur Faust de Christopher Marlowe, inaugurant l’exploration des grands mythes. Après unereprise d’Ubu roi (1993), le metteur en scène s’attaque la même année à un auteur suisse – FriedrichDürrenmatt – et à une œuvre à la dimension universelle : La Visite de la vieille dame. Ce spectaclemarque une étape très importante dans l’histoire du Teatro Malandro, reconnue par le biais du Prixromand du spectacle indépendant (1994). Traitant cette œuvre de manière iconoclaste, le metteur enscène colombien installé à Genève prouve conjointement la force de son interprétation et démontre laradicalité de l’auteur suisse allemand. C’est alors que les grandes scènes internationales s’ouvrent àla compagnie toujours établie dans un squat et que démarre une tournée suisse et internationale surles routes de France, d’Allemagne et d’Amérique latine.

De la Comédie de Genève à SécheronSuite à cet immense succès, le directeur de la Comédie de Genève, Claude Stratz, offre son plateauau Teatro Malandro pour monter Othello de William Shakespeare (1995) dans ce qui est l’institutionthéâtrale de la Ville de Genève. En 1996, une autre étape déterminante s’amorce : l’investissement –au sens de grands travaux d’aménagement – des anciens ateliers de Sécheron par la compagnie lestransforme en un véritable lieu de création et de recherche théâtrale. Un espace immense quiconcentre sur le même site un dojo de travail, un espace de construction de décors, des bureauxadministratifs, un espace de convivialité rend possible la concentration et l’inter-activité entre lesdifférentes dimensions du travail (artistique, technique et administrative) durant les créations. Lapremière-née suite à cette installation est Strip-Tease de Slawomir Mrozek en 1997. Quelques moisplus tard, le Teatro Malandro atteint un nouveau palier : créé à la Comédie de Genève, Noces desang de Federico Garcia Lorca est joué au Canada, au Japon et sillonne une grande partie de laFrance, pour la plupart des Scènes nationales et Centres dramatiques. La force du texte alliée à lalecture d’Omar Porras produit un spectacle d’une énergie extrêmement puissante. Après trois ans detournée, c’est le théâtre antique qui impose sa nécessité artistique et qui emmènera la troupe vers lesBakkhantes (d’après Euripide) pour une tournée internationale (2000). Le metteur en scène etdirecteur de troupe se tourne ensuite vers une figure elle aussi mythique, habitée par un idéalismeconfinant au mysticisme, Don Quichotte devenu Ay ! Quixote dans l’univers porrassien : moment degrâce pour la compagnie (2001) et pour le public, cette transposition du roman au théâtre souligne laforce du langage d’Omar Porras qui souhaite s’affranchir de la tyrannie du verbe pour toucher auxautres dimensions de l’homme. Poursuivant les tournées internationales, le spectacle adapté del’œuvre de Miguel de Cervantès Saavedra ouvrira les portes de la Colombie au fils prodigue : c’est lapremière participation du Teatro Malandro au Festival Iberoamericano de teatro de Bogota, dirigéalors par Fanny Mikey.

Théâtre Forum MeyrinComme depuis ses débuts, l’histoire du Teatro Malandro est marquée par ses lieux d’établissement :en 2003, au terme de la tournée de Ay ! QuiXote au Barbican Centre de Londres, la compagnie estcontrainte à quitter le site de Sécheron et est accueillie en résidence au Théâtre Forum Meyrin parson directeur Jean-Pierre Aebersold. Disposant d’un espace pour son équipe administrative, le TeatroMalandro est toujours en quête d’un lieu qui permette de réunir toutes les facettes de la vie d’unetroupe, y compris la dimension pédagogique, consubstantielle de la méthode porrassienne. Désormaisles créations de spectacle sont accueillies par divers théâtres. En 2003, Omar Porras est invité par leThéâtre Am Stram Gram (Genève) à monter L’Histoire du soldat d’Igor Stravinski et Charles-

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Ferdinand Ramuz avec toute son équipe. Première expérience d’une collaboration avec une formationd’orchestre (l’Ensemble Contrechamps), ce spectacle lui ouvre ensuite les portes de l’opéra. Petitbijou de délicatesse, le spectacle créé à Genève sera ensuite repris au Théâtre des Abbesses à Paris.En 2004, Omar Porras décide de reprendre – dix ans plus tard – La Visite de la vieille dame pourune recréation : le rôle titre, incarné dans la première version le metteur en scène qui est égalementacteur, lui revient naturellement. Fable intemporelle, le spectacle tiré de l’œuvre de Dürrenmattvoyage à nouveaux sur les scènes internationale, jusque dans les régions les plus lointaines, tellesque le Centre dramatique de l’Océan indien (Ile de la Réunion). Renouant en 2005 avec les figuresmythiques et initiant une exploration de la relation maître-valet, la troupe révèle au public un El DonJuan (d’après Tirso de Molina) enfantin et capricieux, mais non moins cruel, qui fascinera par unerichesse picturale toujours et encore plus intense, la plupart du temps soignée par Fredy Porras(scènographe et frère du metteur en scène) ; elle ramène une nouvelle fois la compagnie genevoisesur les scènes colombiennes après avoir écumé la francophonie sur sol européen, c’est en effet lapremière incursion en Belgique (Namur et Bruxelles). Enorme travail de compilation, le texte se nourritdes versions de Tirso de Molina, de Molière, mais aussi de la Commedia dell’arte et de bouturesanglaises, véritable création textuelle réalisée conjointement par Omar Porras et Marco Sabbatini,dramaturge. Comme toujours le metteur en scène ressent la nécessité de se réapproprier les textes,de les investir profondément, de les bousculer pour en retirer – avec le travail d’improvisation descomédiens et la force de proposition de toute la compagnie – une sorte de quintessence du sens, tantrationnel qu’intuitif. Puis en 2007, c’est la première confrontation avec l’univers textuel et doncidéologique de Bertolt Brecht : dans Maître Puntila et son valet Matti, Omar Porras explore unenouvelle fois la relation maître-valet, mais aussi la duplicité de l’être humain, ombre et lumièrecoexistant dans le même personnage de Puntila. Longue tournée qui marque à la fois les premièresreprésentations en Espagne (Festival de Teatro de Malaga - Teatro Cervantès) mais également leretour du Teatro Malandro au Japon, au sein du Shizuoka Spring Festival nouvellement dirigé parSatoshi Miyagi qui propose à Omar Porras une recréation de El Don Juan avec des comédiensjaponais pour 2009.

Par le biais de ses spectacles, véritables boîtes à musique, le Teatro Malandro a ouvert à OmarPorras depuis 2006 les portes des plus grandes maisons d’opéra européennes, telles que la Monnaieà Bruxelles, le Théâtre du Capitole à Toulouse, l’Opéra national de Lorraine, le Grand Théâtre deGenève et l’Opéra de Lausanne ; dans le même élan, la Comédie-Française a également invité OmarPorras pour la mise en scène en 2006 d’un spectacle qui a permis l’inscription au répertoire de laprestigieuse institution de la pièce Pedro et le commandeur de Félix Lope de Vega.

La création 2009, Les Fourberies de Scapin de Molière, renoue avec la relation maître-valet. Elleconstitue également le premier spectacle issu du partenariat entre le Théâtre de Carouge et leThéâtre Forum Meyrin, à la fois coproduit et co-accueilli par les deux institutions genevoises. Avantmême sa première représentation, une tournée nationale et internationale est déjà confirmée auJapon, en France et en Amérique latine.

La production 2010, le spectacle autour de la figure historique de Simon Bolivar célèbre lebicentenaire du début de la guerre d’indépendance du Nouveau Monde. C’est le philosophe etromancier colombien William Ospina qui en écrit la pièce. Une tournée en Europe et en Amériquelatine est en cours de planification pour la saison 2010-2011.

Aujourd’hui le Teatro Malandro est la première compagnie théâtrale de Suisse romande à êtresoutenue conjointement par la Ville et l’Etat de Genève, Pro Helvetia et une commune genevoise(Meyrin).

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Les Espaces du Malandro

Créée en 1990, la Compagnie a acquis une place importante dans le paysage théâtral suisseromand. Les spectateurs, séduits par sa démarche artistique, ont suivi la troupe d’Omar Porras dugarage désaffecté qui lui a servi de théâtre dans les premières années jusqu’à la Comédie deGenève. Du Théâtre Vidy-Lausanne au Théâtre de la Ville (Paris) en passant par le Olympic TheatreFestival au Japon : le public s’est élargi au fil des nombreuses tournées qui ont conduit le TeatroMalandro sur quatre continents (Amérique latine, Amérique du Nord, Asie, Europe).

L’aventure du Teatro Malandro commence au milieu des années ’80, lorsqu’Omar Porras, jeunepraticien du théâtre colombien, arrive à Paris. En 1990, il s’installe à Genève et fonde son théâtre, uncentre de création, de formation et de recherche dans un garage désaffecté : un espace architecturalrépondant aux besoins artistiques et techniques des trois premiers spectacles de la compagnie. Puiscelle-ci s’installe en 1996 aux anciens Ateliers de Sécheron et conçoit un espace de répétition dotéd’un dojo d’entraînement ainsi que de locaux administratifs et techniques. La salle de répétition aaccueilli aussi les nombreux ateliers et stages auxquels ont participé plus d'une centaine deprofessionnels du spectacle, suisses et étrangers confondus. Et durant les deux années qui ont suivi,ont été organisés les stages qu'a donnés Omar Porras à l' E.S.A.D.: les spectacles de fin d'année yont été présentés. En mars 2003, la Compagnie a dû quitter les locaux de Sécheron et s’estprovisoirement installée à Meyrin, dans des bureaux mis à disposition par le Théâtre Forum Meyrin.Nous sommes toujours à la recherche d’un lieu réunissant plateau, administration et stockage dedécors.

De la pratique à la méthode

Le Teatro Malandro en répétition (2005) © Jean-Paul Lozouet

La démarche créative d’Omar Porras s’inscrit dans un théâtre dynamique, où chaque élément faitsens. Mais loin d’avoir pour seul but la représentation publique, son travail est une rechercheméthodologique et pratique, qui comporte aussi la formation des comédiens et des autresprofessionnels issus des différents domaines liés au théâtre. Le travail est basé sur une interactionpermanente entre les différents domaines artistiques et techniques (danse, musique, son et lumières,photographie, vidéo, écriture, etc.). Chaque spectacle est un organisme vivant qui s’enrichit et évolueau cours des années, au fil des rencontres.

Chaque pièce montée par Omar Porras, aussi bien du répertoire classique que contemporain,s’efforce de répondre aux questionnements fondamentaux de l’acteur. L’art de celui-ci consiste àraconter une histoire et pour matérialiser cette histoire, le pilier fondamental, c’est le corps. C’estpourquoi la pièce est constamment mise en pratique dans des ateliers de travail qui favorisent ausside nouvelles rencontres avec des artistes d’horizons divers. Ce travail se base sur la prise deconscience de l’acte et de la parole, puis sur leur mise en harmonie. Loin d’être une obligation ou unecondition, c’est un processus à travers lequel l’acteur peut dévoiler, puis transgresser les obstaclesphysiques et psychiques qui obscurcissent la partie intuitive et organique de lui-même.

La présence de la musique est permanente pendant le processus de création ; le rythme et lechant occupent une place importante, comme un maillon qui relie l’« organicité » du corps de l’acteurà celle du texte. La méthode d’Omar Porras, qui s’est développée dans un pays multiculturel tel que laSuisse, confère un caractère universel à ce travail où l’art de l’acteur, la danse, la musique sont réunisdans un constant processus de recherche. Un langage métissé qui contribue à rendre cetteproposition artistique accessible aux cultures les plus diverses.

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Les Masques du Teatro Malandro au fil du répertoire

Nous sommes venus pour apporter «quelque chose d’oublié»: un théâtre masqué, un théâtretrès proche du public dans l’esprit des spectacles de tréteaux».

Depuis ses débuts en 1990 et depuis ses premiers spectacles, le Teatro Malandro a toujoursrecouru aux masques, au maquillage et aux "coiffures" (cornes, couronnes de lumière, chapeaux…).Bien souvent toute la tête est couverte, mais le masque peut ne couvrir que la moitié du visage,laissant aux yeux et à la bouche la liberté de mouvement et d'expression ou n’être même qu’unélément (un nez, des oreilles, des lunettes, un maquillage…).C’est à partir de la mise en scène de La Visite de la Vieille Dame (1993) que les masques desspectacles du Teatro Malandro n’ont plus été ‘récupérés’ ou repris aux diverses traditions. Ils ont été,bien au contraire, conçus et fabriqués pour un projet, un personnage, en fonction des comédiens.Latex, cuir, plumes, résines… matériaux et textures explorées et adaptées à chaque création : lesmasques sont devenus les médiateurs des créatures crées par ce théâtre.

Pour Omar Porras, les masques sont un des symboles forts du théâtre : la théâtralité, la révélation, latransformation, l’extraordinaire, la fusion entre la réalité et le rêve…il rapporte s’être passionné trèsjeune pour la tradition du jeu masqué qui, selon lui, assure une transgression entre le mythe et leprésent, entre l’origine et l’avenir.Tous les masques du Teatro Malandro ont une histoire ; ils sont comme hantés de la présence d’unautre acteur, ils portent en eux un héritage.Chacun porte la trace des conditions de sa naissance : l’acteur qui le porte est imprégné d’un passéqui n’est pas le sien. Mettre un masque c’est une rencontre avec un autre que soi qui peut induireune modification de sa propre perception.Pour Omar Porras, l’approche du jeu masqué est un lent processus de gestation et de construction oùchaque phase est une étape décisive.La base du travail de départ est une mise à nu. Il s’agit d’une discipline rigoureuse et quotidienne,d’un travail sur le corps, sur la voix, sur le geste et sur l’écoute.L’éveil, l’acuité et la concentration sont les premières exigences. Elles restent fondamentales et vitalespour permettre la naissance d’un personnage, de créatures.Toute la démarche du metteur en scène consiste à saisir comment l’énergie offerte par le comédiendevient l’énergie propre au personnage masqué, comment elle influe sur la démarche, les impulsionset les attitudes du personnage.La pratique du jeu masqué est liée à un travail de recherches sur le mouvement. Le corps ducomédien, sollicité dans ses moindres articulations, va ‘permettre’ la création de ces personnages.Cette recherche est également musicale, rythmique, et dans l’exercice de répétition, chaque entrée,chaque déplacement et chaque intention sont accompagnées musicalement.La musique induit le geste du corps crée par le masque.Ces personnages masqués indiquent un type de théâtralité qui, rassemblés et agencés ensembleracontent une fable et présentent un spectacle tels qu’Omar Porras aime les inventer.Pour les Fourberies de Scapin, les formes et figures de ces masques et créatures s’inventeront dansle temps des répétitions. Postiches, nez, perruques, oreilles, maquillages, masques complets, demi-masques, masques de la commedia dell’arte… tout est à inventer. Le travail des répétitions vaimposer sa rigueur et la recherche va permettre d’explorer de nombreuses possibilités. Rien ne seraanodin, rien n’est pour le moment prévu, tout est à inventer.