LES IDEAS BOX EN FRANCE, - Bibliothèques Sans Frontières · de société et la papeterie (les liseuses sont stockées dans le module informatique). Les livres et jeux sont stockés

LES IDEAS BOX EN FRANCE,DE L’IDÉE À LA RÉALITÉEVALUATION DES PREMIERS DÉPLOIEMENTS EN FRANCE DE L’IDEAS BOX CONÇUE PAR BIBLIOTHÈQUES SANS FRONTIÈRES, MAI – DÉCEMBRE 2015

PAR PASCAL SANZ

PARTENAIRES FONDATEURS DU PROGRAMME IDEAS BOX

ILS NOUS ONT REJOINTS ET NOUS SOUTIENNENT

ILS NOUS ONT FAIT CONFIANCE POUR LA PREMIÈRE ANNÉE DE DÉVELOPPEMENT

Maquettage : Manuella Bitor | Crédits photos : BSF, Videaux, © Laurent Renault | Ville de CalaisPhoto de couverture : Ideas Box exposée à la mairie du 10e à Paris. Avril 2015

Pascal SanzPascal Sanz est conservateur général des bibliothèques honoraire. Après avoir commencé sa carrière dans la lecture publique (1974 – 1979), il l’a poursuivie à la direction du livre et de la lecture (1979 – 1987), puis dans des fonctions de direction successives, au centre national de coopération des bibliothèques publiques (1987 – 1990), au centre national de documentation pédagogique (1990 – 1998), au centre technique du livre de l’enseignement supérieur (1998 – 2004), enfin comme directeur de département à la Bibliothèque nationale de France (2004 – 2015). Tout au long de sa carrière, il a exercé parallèlement des fonctions d’enseignement. Engagé dans diverses associations professionnelles nationales et internationales, il a consacré nombre de ses travaux à la coopération entre bibliothèques et au développement de l’action internationale des bibliothèques et organismes de documentation français. Il est actuellement vice-président du comité français international bibliothèques et documentation (Cfibd).

L'AUTEUR

IDEAS BOX FRANCE- De l'idée à la réalité - Mars 2016 5

SOMMAIRE1. GENÈSE ET ÉVOLUTION DU CONCEPT D’ IDEASBOX

2. OBJECTIFS, PÉRIMÈTRE ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉVALUATION DES IDEAS BOX EN FRANCE

Objectifs | Périmètre | Méthodologie | Chronologie de l’étude | Limites, lacunes de l’étude

3. LES ÉTABLISSEMENTS PORTEURS DES DÉPLOIEMENTS D’ IDEAS BOX

La Médiathèque Françoise Sagan à Paris 10e | Les Espaces de proximité et d’initiative, avec le concours de la Bibliothèque Anna Langfus à Sarcelles | Le Réseau de lecture publique de Calais | Le lieu d’accueil et d’orientation pour mineurs étrangers isolés de Taverny

4. L’EXPÉRIMENTATION EN 3 ÉTAPES: PARIS-SAGAN, SARCELLES, TAVERNY

Niveau d’appropriation de l’Ideas Box par la collectivité utilisatrice | Participation de la structure porteuse de l’expérimentation à la prise de décision | Participation de la structure porteuse de l’expérimentation au déroulement du programme | La durée de l’expérimentation | Les partenariats | Les formations | Les suites après les déploiements expérimentaux

5. LA PREMIÈRE VÉRITABLE APPROPRIATION DE L’ IDEAS BOX: CALAIS

Participation de la médiathèque à la prise de décision | Participation de la bibliothèque au déroulement du programme | Les partenariats | Les formations | Les suites après le premier déploiement expérimental

6. LES ENSEIGNEMENTS COMMUNS ISSUS DES EXPÉRIMENTATIONS

L’adaptation des contenus | Les lieux | La conception, le design de l'Ideas Box, la logistique nécessaire pour l’utiliser

7. LES HYPOTHÈSES D’EXPLOITATION ET D ’ÉVOLUTION DE L’ IDEAS BOX

Quelques questions préalables | Les hypothèses initiales | Les hypothèses complémentaires

R ECO M M A N DAT I O N S | CO N C LU S I O N | A N N E X ES

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IDEAS BOX FRANCE- De l'idée à la réalité - Mars 20166


LA CAMPAGNE “L’URGENCE DE LIRE"

À la source, dans l’histoire encore courte mais déjà combien riche de Bibliothèques Sans Frontières (BSF), il faut remonter à 2010 et l'intervention rapide, mouvementée et remarquablement efficace, malgré les obstacles, de BSF en Haïti après le tremblement de terre.

1. GENÈSE ET ÉVOLUTION DU

CONCEPT D’IDEAS BOX

L'objectif de BSF en Haïti : fournir aux populations contraintes de vivre dans des camps de réfugiés des services de lecture adaptés à la situation, en même temps qu’une bibliothèque universitaire numérique des plus modernes.Cette action a fait apparaître avec force, à côté de l’urgence des réponses aux besoins d’aliments de base et d’eau potable, d’abris et de logements, de vêtements décents, de services médicaux et d’installations sanitaires, le caractère essentiel de l'accès aux moyens de communication et d’échange, ainsi que de l'accès à l’information et à la culture, pourtant laissés de côté par la plupart des agences d’aide humanitaire.

C’est dans l’intention de sensibiliser le grand public et de contribuer à changer les principes guidant les organisations internationales, notamment l’ONU, et les Etats en situation d’urgence humanitaire que BSF a lancé le 29 novembre 2012 la Campagne “ L’Urgence de Lire ” soutenue par plus d’une centaine d’intellectuels internationaux. Cette campagne fut constituée à la fois d’un plaidoyer, d'un colloque et d'un programme de recherche et développement.

Le plaidoyerl’Appel international

« pour que la lecture, l’écriture et l’accès à l’information fassent

partie des priorités de l’aide d’urgence;Pour guérir et se

reconstruire, il faut aussi pouvoir lire et dire ». Cet appel a recueilli 4 100 signatures.

Le colloque international(Paris, 11-12 octobre 2013)

qui réunit des professionnels de l’humanitaire, des

bibliothèques et de l’information et réfléchit

à un meilleur accès à l’information en situation

humanitaire.

Le programme de recherche et

développement qui aboutit en février 2014 à la création et

au déploiement au Burundi des deux premières Ideas Box

dans des camps de réfugiés congolais.


Puis a émergé l’idée que cet outil pouvait avoir une utilité dans d’autres contextes. En particulier pour contribuer à apporter des solutions à la situation de franges de la population qui, dans les pays dits développés, restent éloignées de l’accès à l’information, à la connaissance, à la culture, les populations vulnérables.

En France, on pense, notamment :

• aux populations géographiquement éloignées d’une bibliothèque et, plus largement, de tout équipement culturel collectif, en milieu urbain comme rural ;

• aux jeunes des milieux défavorisés ;

• aux migrants ;

• auxsansdomicilefixeetautrespopulationsengrande précarité.

La conjonction entre le projet de BSF, le questionnement de certaines collectivités territoriales et associations, le souhait du service du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture et de la Communication de voir expérimentées de nouvelles approches de ce sujet, a débouché sur un programme d’expérimentations en France, d’autres étant également menées à l'étranger :

• aux États-Unis, plus précisément dans le quartier du Bronx, à New York et dans la ville de Détroit ;

• en Australie, dans le but de créer des annexes de certaines bibliothèques d’État dans les commu-nautés aborigènes.

DESCRIPTION DU PROGRAMME IDEAS BOX EN OCTOBRE 2013


PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES IDEAS BOX

C’est en 2013 que Bibliothèques Sans Frontières a conçu et imaginé, avec le concours gracieux du designer Philippe Starck, un dispositif innovant de médiathèques portatives en kit : les Ideas Box.L'Ideas Box est fondée sur un concept unique pour faciliter l'accès à l'information, à la culture et à l'éducation. Elle a été présentée pour la première fois par le directeur de la Bibliothèque Publique de New York le 25 mars 2014, puis au congrès de l'IFLA, à Lyon, en août 2014 auprès de milliers de bibliothécaires des cinq continents.Fabriquée en France, l'Ideas Box trouve sa place dans de nombreuses situations humanitaires, mais répond également à certains besoins de collectivités locales ou associations françaises désireuses d’agir en direction des populations les plus vulnérables.

De quoi l’Ideas Box est-elle le nom ?

Au départ, l’Ideas Box repose sur…

1. Quelques principes fondamentaux :

• Un dispositif simple à transporter et à déployer sur le terrain, même dans les situations d’urgence ;

• Un outil à la prise en main rapide, après une formation de courte durée, pour des animateurs-facilitateurs locaux ;

• Un dispositif robuste, étanche, sécurisé, peu éner-givore et mêlant low tech et high tech pour pouvoir être utilisé et adapté dans toutes les situations et les conditions à travers le monde ;

• Un prix unique et maitrisé.

2. Un contenu très étudié

Les quatre modules de l’Ideas Box permettent à ses utilisateurs de se connecter, d’apprendre, de jouer et de créer. Pour chaque déploiement, les équipes de BSF travaillent en lien étroit avec les partenaires sur le terrain pour identifier les contenus et équipements qui correspondent aux besoins et aux attentes des populations ciblées (langue, culture, contexte géographique, etc.).

L’Ideas Box est également complètement autonome énergétiquement grâce au groupe électrogène inclus.S‘ajoute à ces quatre modules une boite contenant deux grandes tables, des tabourets, le groupe électrogène et différentes fournitures.


LE MODULE ADMINISTRATIONIl est la colonne vertébrale de l’Ideas Box. Il abrite le système réseau (serveur, stockage et relai wifi) et le système électrique (batterie, inverteur, etc.).Le serveur est sous système Linux. Il dessert l’ensemble des équipements de l’Ideas Box ainsi que les équipements des utilisateurs (sur un modèle Bring Your Own Device). Il contient de très nombreuses ressources offline pour favoriser les connexions internes et limiter l’usage d’internet, en particulier lorsque les box sont connectées en satellitaire (connexions

relativement couteuses et peu rapides).

LE MODULE CINÉMACe module héberge une télévision HD pour les projections et un vidéoprojecteur avec un système son pour les projections en plein air. Il abrite également le groupe électrogène qui alimente l’Ideas Box.Le cinéma de la box est à la fois un outil pédagogique (avec des documentaires et ressources d’apprentissage), de sensibilisation (avec des films courts de prévention, d’hygiène ou d’information) et ludique (avec des films pour les enfants comme pour les adultes). Le cinéma est aussi le lieu de diffusion des contenus vidéo créés localement grâce aux

caméras vidéo de l’Ideas Box.

LE MODULE BIBLIOTHÈQUECelui-ci peut contenir jusqu’à 300 livres papier, une dizaine de jeux de société et la papeterie (les liseuses sont stockées dans le module informatique). Les livres et jeux sont stockés dans des caisses de plastiques pendant le transport et une fois sur place, le module se transforme en véritable bibliothèque avec des rayonnages sur lesquels les animateurs peuvent disposer et classer les livres. Le contenu de ce module est éminemment adaptable à chaque contexte local (spécificités des publics concernés, production éditoriale locale, etc.).

LE MODULE INFORMATIQUECe module accueille 50 liseuses, 15 tablettes, 4 ordinateurs portables, 5 caméras HD, 5 GPS et la connexion internet, tous protégés par des écrins de mousse. Il peut être réaménagé en fonction des besoins. Dans la mesure du possible, l’emploi de systèmes d’exploitation et de logiciels libres est la norme pour tous les équipements de l’Ideas Box (systèmes Linux et Android). Cette approche permet une adaptation des logiciels aux contraintes du terrain et permet d’accroitre la durabilité des Box. En effet, en cas de panne ou de vol, les tablettes et ordinateurs peuvent être remplacés facilement par des équipements disponibles sur le marché local et être réinstallés

automatiquement par le serveur central de la box.

S ‘ajoute à ces 4 modules une boite contenant 2 grandes tables, des tabourets, le groupe électrogène et

différentes fournitures.

CONTENU DE L' IDEAS BOX


2. OBJECTIFS, PÉRIMÈTRE ET

MÉTHODOLOGIE DE L’ÉVALUATION

DES IDEAS BOX EN FRANCE

OBJECTIFS

Selon les termes mêmes d’une note méthodologique préparée par Bibliothèques Sans Frontières (mai 2015), l’objectif global de l’évaluation est d’identifier sa place actuelle et le programme Ideas Box au sein du réseau de lecture publique où BSF est intervenu mais surtout de pouvoir proposer un positionnement dans ce réseau et vis-à-vis de ses acteurs.En ce sens, l’évaluation doit pouvoir proposer des arguments validant ou invalidant les hypothèses explorées. Elle doit également dégager de nouveaux axes plus pertinents et ainsi permettre, à terme, la définition d’une stratégie adaptée aux attentes et surtout aux contraintes du maillage associatif et institutionnel français, avec un focus autour du réseau de lecture publique.

PÉRIMÈTRE

Le champ géographique et institutionnel de cette étude a été circonscrit à quatre localités et trois types d’institution :

• Paris 10e arrondissement, où les déploiements de l’Ideas Box ont été menés, au printemps 2015, par la Médiathèque Françoise Sagan ;

• Sarcelles (Val d’Oise), où les déploiements de l’Ideas Box se sont opérés, pendant l’été 2015, autour de deux Espaces de proximité et d’initiatives (EPI), avec le concours de la bibliothèque inter-communale Anna Langfus ;

• Calais (Pas-de-Calais), où la médiathèque municipale a été (et demeure) le porteur des déploiements de l’Ideas Box, depuis l’automne 2015 ;

• Taverny (Val d’Oise), où le Lieu d’accueil et d’orientation (LAO) pour mineurs étrangers isolés, relevant de la Croix-Rouge française, a accueilli l’IdeasBoxàlafindel’année2015.

MÉTHODOLOGIE

Bibliothèques Sans Frontières a décidé de recourir à un évaluateur externe, professionnel des bibliothèques.D’un commun accord, il a été convenu que l’évaluateur effectuerait sa prestation à titre bénévole, cette disposition lui garantissant l’indépendance nécessaire à l’égard de BSF (facteur de sincérité des réponses et commentaires

de la part des acteurs qu’il allait rencontrer). Cet aspect fut très bien ressenti par les personnes interviewées.

Il a été convenu que cette évaluation reposerait, pour l’essentiel, sur des entretiens avec les professionnels (bibliothécaires, animateurs de centres sociaux ou d’association) et, dans la mesure du possible, avec les décideurs politiques, dans les localités ou organismes où ont été opérés les déploiements de l’Ideas Box entre le printemps et la fin de l’année 2015.

La note méthodologique de mai 2015 était assortie de deux supports indicatifs destinés à proposer à l’évaluateur un fil conducteur :• une grille d’entretien ;• une grille d’analyse.Ces deux documents, reproduits en annexes 1 et 2 ont été en grande partie utilisés par l’évaluateur, qui n’a cependant pas hésité, pour approfondir certaines questions ou mieux comprendre certaines situations, à s’en écarter lorsque nécessaire.Il convient de signaler que, par ailleurs, BSF avait conçu des documents de suivi et d’évaluation des déploiements destinés à être remplis par les acteurs de chaque déploiement .


CHRONOLOGIE DE L’ÉTUDE

Le principe et les modalités de l’évaluation des Ideas Box en France ont été préalablement établis lors de trois rencontres entre l’équipe de BSF et l’évaluateur, en mai, juin, puis septembre 2015. Les visites et entretiens ont été menés par l'évaluateur entre le 2 novembre et le 15 décembre 2015. Ces rencontres ont été complétées par deux entretiens avec la responsable Ideas Box de BSF pour la France puis son équipe et un entretien avec trois bénévoles de BSF ayant participé à des déploiements d’Ideas Box. On trouvera en annexe 3 la liste détaillée des entretiens et personnes interviewées.L’évaluateur a également participé aux ateliers organisés par BSF afin de construire un corpus d’indicateurs destinés à évaluer l’impact des Ideas Box, notamment sur les publics (17 novembre et 11 décembre 2015).La rédaction du présent rapport et de sa version simplifiée sous forme de présentation Powerpoint a été effectuée en janvier-février 2016.

LIMITES, LACUNES DE L’ÉTUDE

Le lecteur de la présente étude doit être avisé des limites et lacunes de celle-ci :

• pour des raisons de calendrier, l’évaluateur n’a pu observer aucun déploiement de l’Ideas Box (si ce n’est une heure sur un atelier très particulier au LAO de Taverny, axé sur le travail en biblio-thèque, équipement des livres et rudiments de catalogage) ;

• il ne lui a pas été possible de recueillir l’avis d'au moins une bibliothèque départementale de prêt. Manque donc à cette étude l’apport et l’impact possible des Ideas Box sur un réseau de lecture publique départemental et les hypothèses de son utilisation en milieu rural ;

• à Paris et Taverny, il ne lui a pas été possible de rencontrer les auteurs des décisions politiques ayant amené à l’expérimentation de l’Ideas Box. A Sarcelles, l’évaluateur a pu recueillir les observa-tions et avis d’un élu dont la délégation fut pleine-ment actrice de l’expérimentation, mais qui n’avait pas pris part à la décision. En fait, l’évaluateur n’a été en situation de recueillir pleinement le point de vue du politique qu’à Calais ;

• l’évaluateur a eu très peu de contacts avec les partenaires des structures porteuses de l’expéri-mentation, ces contacts n’ayant pas été prévus ou ayant été annulés par les partenaires ;

• enfin,ildevraêtretenucomptedudécalagedansle temps entre le vécu des personnes impliquées dans les déploiements de l’Ideas Box, les dates des entretiensetlafindelarédactiondecerapport.


3. LES ÉTABLISSEMENTS

PORTEURS DES DÉPLOIEMENTS

D’IDEAS BOX

8 Rue Léon Schwartzenberg, 75010 Paris - 01 53 24 69 70

LA MÉDIATHÈQUE FRANÇOISE SAGAN À PARIS

La médiathèque appartient au réseau des bibliothèques de la Ville de Paris, composé de 75 bibliothèques de lecture publique et de 16 bibliothèques patrimoniales et spécialisées.

Site web : Article de presse récent « À Paris, la médiathèque Françoise Sagan cultive l’accueil pour tous », par Yohav Oremiatzki, site de Télérama, publié le 18/01/2016, mis à jour le 24/01/2016http://www.telerama.fr/monde/a-paris-la-mediatheque-francoise-sagan-cultive-l-accueil-pour-tous,136676.php(Consulté le 26/01/2016)

Personnel : 41 agentsSuperficie totale : 3 600 m2, dont 2 500 m2 d’espaces publics et un jardin intérieur de 800 m2

Collections et services : - 100 000 documents tous supports en libre accès. Fonds patrimonial jeunesse issu de l’Heure joyeuse, 80 000 documents, fonds « Autoformation » et fonds « Parents » - Ouverture : 40h/semaine ; - À noter, parmi les services et collections, • la Salle d’actualité, conçue comme espace de vivre ensemble ; • 50 ordinateurs pour le public ; • la présence d'un écrivain public ; • le portage de livres à domicile pour les personnes ne pouvant se déplacer ; • le service « Coup 2 pouce » pour l'aide aux devoirs et l'apprentissage du français ; • l'atelier de conversation «Bla bla Lunch » • les nombreux ateliers et animations, notamment autour du numérique ; • l’ouverture le dimanche après-midiNB : il existe trois autres bibliothèques dans le 10e arrondissement : Lancry, François Villon et Château d’eau (dans la mairie).


EPI Rosiers-Chantepie1 rue de Gascogne, 95200 Sarcelles

01 39 33 54 55

EPI Valéry-WatteauRoute des Refuzniks, 95200 Sarcelles

01 39 94 85 00

LES ESPACES DE PROXIMITÉ ET D ’ INITIATIVES, AVEC LE CONCOURS DE LA BIBLIOTHÈQUE ANNA LANGFUS, À SARCELLES

La Ville de Sarcelles compte cinq Espaces de proximité et d'initiatives (EPI) répartis sur la commune.Ces derniers sont organisés selon la politique municipale menée dans les quartiers en matière de lien et de cohésion sociale, d'éducation et de réussite éducative, d'accompagnement à l'insertion sociale et professionnelle des jeunes, d'accompagnement et de soutien à la vie associative locale, à la jeunesse, à la petite enfance et à l'animation de la vie locale.Ils sont agréés « centre social », font l’objet, à ce titre, d’un conventionnement avec la Caisse d’allocations familiales (CAF) départementale et répondent aux exigences d’un cahier des charges défini par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).La direction des EPI est dotée d'un Bureau information jeunesse (BIJ), plateforme centrale destinée aux jeunes : elle articule et coordonne l'intervention des espaces de proximité en direction des jeunes (11-25 ans) et de leurs familles en matière d'information et d'orientation sur tous les sujets qui les concernent.

Les EPI travaillent, notamment, sur les fonctions suivantes :• accueil ;• renforcement de la fonction éducative ;• aide aux publics en difficulté, incluant l’aide à l’emploi ;• participation des habitants.

Personnel : l’ensemble des cinq EPI, avec le BIJ, compte 130 agents. Chaque EPI dispose en moyenne de 20 agents.

BIBLIOTHÈQUE ANNA LANGFUS

37 boulevard Henri Bergson (2e étage), 95200 Sarcelles - 01 39 93 27 80http://bibliotheques.agglovaldefrance.fr

Appartient au réseau des bibliothèques de la communauté d’agglomération, créée le 1er janvier 2016 et issue de la fusion des deux communautés précédentes, Roissy-Porte-de-France et Val-de-France, à laquelle appartenait précédemment Sarcelles.

Personnel : 11 agentsCollections et services :• 60 000 documents tous supports ;• Ouverture : 25h,(vacances scolaires : 31h/semaine) ;• À noter, parmi les services : un Espace multimédia (7 postes informatiques).NB 1 : il existe également l’Espace Musique Mel Bonis, distinct de la bibliothèque, 1 place de Navarre, centre commercial Les Flanades. Tél. : 01 39 90 53 22. 10 000 CD, 1 000 DVD.NB 2 : La Bibliothèque Anna Langfus avait été fermée neuf mois, en attendant le remplacement d’une paroi vitrée dangereuse le long de l’escalier commandant l’accès à la bibliothèque située au 2e étage du bâtiment. Elle avait réouvert depuis peu au moment des déploiements de l’Ideas Box.


16 rue du pont Lottin, 62100 Calais03 21 46 20 40

42 rue Auguste Godard Château du Haut Tertre, 95150 Taverny 01 34 18 74 30

LE RÉSEAU DE LECTURE PUBLIQUEDE CALAIS

LE LIEU D’ACCUEIL ET D ’ORIENTATION POUR MINEURS ÉTRANGERS ISOLÉS À TAVERNY

Il est composé de quatre équipements :- la médiathèque Louis Aragon, dite « centrale » ou du Centre-ville, inaugurée en 1982, rénovée en 2007 ;- la bibliothèque enfantine du Beau Marais, inaugurée en 1976 ;- la bibliothèque saisonnière de plage, en fonction depuis 2004 ;- la bibliothèque mobile « Mediabus », en service depuis 2005 (actuellement suspendue).

Superficie totale : 2 426 m2

S’agissant du nombre de places assises (0,39 pour 100 hab.) et des horaires d’ouverture au public (39,5h, 5 jours par semaine pour la Médiathèque centrale), Calais se situe dans la moyenne nationale.Personnel : 53 agents

Collections et services :- 160 000 documents tous supports en libre accès ;- Fonds patrimonial important mais très partiellement signalé et donc peu exploité ;- 15 postes informatiques pour le public ;À noter parmi les services :• l’Espace multimédia (8 postes), très fréquenté ;• un service aux collectivités ;• une action culturelle caractérisée notamment par de très nombreuses actions hors les murs et des activités en direction de la petite enfance.

Ce lieu d’accueil et d’orientation (LAO) appartient à la Croix-Rouge française. Au sein de celle-ci, il relève du Pôle Enfance Parentalité d’Argenteuil.D’une capacité de trente places, le LAO reçoit des jeunes confiés sur décision du juge des enfants dans le cadre d’une ordonnance de placement provisoire (OPP), dont le séjour est en principe limité à deux mois (ce qui permet le passage d’environ 180 jeunes par an dans la structure). L’équipe évalue la situation du jeune, élabore avec lui une orientation et envisage la solution la plus adaptée : réunification familiale en France ou à l’étranger, retour dans le pays d’origine, placement auprès d’un tiers digne de confiance, prise en charge par une structure de l’aide sociale à l’enfance, etc.… Le travail est assuré en liaison avec les différents services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ; des partenariats sont entretenus avec des internats professionnels, des foyers de jeunes travailleurs, des familles d’accueil, des maisons d’enfants à caractère social, etc.

Les déploiements de l’Ideas Box au LAO ont bénéficié du soutien de la Médiathèque municipale Les Temps libres (7 rue du Chemin vert de Boissy / Tél. : 01 30 40 55 00 / Site : www.les-temps-modernes.org)



4. L’EXPÉRIMENTATION

EN 3 ÉTAPES : PARIS-SAGAN,

SARCELLES, TAVERNY

Bibliothèques Sans Frontières avait, dès l’origine de son projet d’expérimentation des Ideas Box en France, imaginé le déroulement de celui-ci selon une démarche en trois étapes, chacune fondée sur une coopération avec un type de partenaire différent :

• 1re phase, avec une bibliothèque et ce fut la médiathèque Françoise Sagan, à l’initiative du partenariat du côté de la Ville de Paris ;

• 2e phase, directement avec l’échelon politique et ce fut le cas à Sarcelles ;

• 3e phase, avec une association faisant sien ce projet et ce fut la Croix-Rouge française, avec son LAO de Taverny.

NIVEAU D’APPROPRIATION DE L’ IDEAS BOX PAR LA C O L L E C T I V I T É U T I L I S AT R I C E

Sur ce point, on ne distingue pas, entre les trois phases, de différences notoires. À Paris, Sarcelles et Taverny, les déploiements ont été fondés sur le principe que BSF

mettait une Ideas Box à la disposition de la collectivité qui allait porter l’expérimentation de celle-ci et non pas sur une acquisition de sa part. Cette mise à disposition était accompagnée d’une prestation de formation, d’assistance à l’installation et de contribution à l’animation lors des déploiements.Suite à ces expérimentations, les collectivités concernées ont décidé ou envisagent d’acheter une ou plusieurs Ideas Box (voir infra).

L'Ideas Box à Sarcelles. Août 2015.


Enfin, à la bibliothèque, on a vu dans le projet d’expérimentation de l’Ideas Box des possibilités intéressantes.

« On a décidé de saisir l’opportunité. On a pensé qu’après une fermeture de la biblio-thèque de neuf mois [en attente de travaux de mise en sécurité des locaux] ça allait nous permettre de renouer avec un certain public, d’inaugurer des partenariats, de rencontrer les familles des enfants venant seuls à la biblio-thèque, le public cible de l’opération, ceux qui ne partent pas en vacances. Et aussi de tester avec un public des outils que nous n’avions pas à la bibliothèque [liseuses et tablettes]. L’équipe était même assez emballée. »

Mélanie Lemogne, responsable de la section jeunesse de la bibliothèque Anna Langfus,

Sarcelles

L'Ideas Box installée à Taverny. Novembre 2015.

A Taverny, c’est le siège de la Croix-Rouge française qui a pris la décision du partenariat avec Bibliothèque Sans Frontières pour expérimenter l’Ideas Box. Après quoi, via la direction du PEPA d’Argenteuil, le LAO s’est vu présenter le projet et l’a accepté.

« Je ne me suis pas posé la question de savoir si nous pouvions accepter ou non. Ce n’est que plus tard que nous avons appris que d’autres structures de la Croix-Rouge avaient refusé parce que la durée de l’expérimentation était trop courte. Nous, nous y avons vu l’opportunité de tester du matériel que nous avions dans l’idée d’acquérir – les tablettes – et aussi notre projet de créer dans le LAO un petit espace médiathèque. Nous étions aussi tentés de voir quels « bienfaits » quelque chose comme l’Ideas Box pouvait apporter aux jeunes et aussi aux éducateurs du LAO. »

Laetitia Faure, responsable pédagogique au LAO, Taverny


À Sarcelles, le projet d’expérimentation de l’Ideas Box a été apporté directement au maire par le premier adjoint chargé des Finances, des Marchés publics et de la Grande intercommunalité, qui avait eu un contact avec BSF.Le maire a décidé de le mettre en œuvre. Du côté des équipes des EPI, on a intégré cette décision assez rapidement.

« On ne s’est pas posé de question, on a percu-té : très bien, ça va nous permettre d’aller dans les quartiers et de toucher des populations que nous ne touchons pas ou très peu »

Mamadou Lamine Sanogo, animateur, adjoint au directeur de l'espace Valéry-Watteau,

Sarcelles

« Nos programmes étaient déjà faits pour tout l’été, et même imprimés et distribués. Mais on a une bonne capacité d’adaptation. Ça m’a rappelé mes débuts ici, quand on faisait de l’animation de rue, quand on allait chercher les jeunes dehors. On a très vite eu des idées d’animation quand on nous a exposé le projet »

Bocar Diop, animateur, coordinateur du pôle animation à l'espace Rosiers-Chantepie,

Sarcelles

« J’ai réalisé tout de suite que cet outil était pertinent pour la population enfants – jeunesse »Olivier Langlet, directeur des espaces de proxi-

mités et d'initatives, Sarcelles Inauguration de l'Ideas Box à Paris. Avril 2015.


PARTICIPATION DE LA STRUCTURE PORTEUSE DE L’EXPÉRIMENTATION À LA PRISE DE DÉCISION

Sur cette question, au contraire, les processus ont été très différents entre Paris, d’une part, et Sarcelles et Taverny, d’autre part.À Paris, suite aux premiers contacts entre la directrice de la Médiathèque Françoise Sagan (MFS) et le directeur général de BSF, dès le congrès de l’IFLA à Lyon, en août 2014, BSF a proposé en janvier 2015 à la MFS de mener ensemble la première expérimentation de l’Ideas Box en France. La direction de la MFS, tout en trouvant le projet périlleux en raison de sa concomitance avec le très lourd calendrier d’opérations à mener pour assurer l’ouverture de la médiathèque, a considéré que celui-ci s’insérait bien dans les intentions de la médiathèque à l’égard des publics éloignés ou empêchés et avec ses propres projets de Bibliothèque hors les murs (BHLM).

L’équipe de direction de la MFS a entrepris un certain nombre d’actions préparatoires :

• des contacts pris avec des associations parte-naires potentielles dans le 10e arrondissement pendantlapréfigurationdelamédiathèqueontétéréactivés dans le cadre du projet Ideas Box;

• une réunion de présentation du projet à l’ensemble du personnel de la médiathèque. L’accueil du projet fut globalement très favorable ;

• la présentation du projet au conseiller Culture du maire du 10e. Son soutien et celui du maire furent très rapidement acquis ;

• forte de l’adhésion du personnel, de l’intérêt de plusieurs partenaires de terrain potentiels et du maire de l’arrondissement, la direction de la MFS est alors « allée vendre » le projet au Bureau des bibliothèques et de la lecture de la Direction des affaires culturelles de la Ville.

« Le projet d’Ideas Box a donc d’abord été un projet d’établissement, centré sur l’établis-sement lui-même, mais sans dichotomie avec la mairie d’arrondissement qui, depuis 2011, avait toujours fortement soutenu le projet de création de la nouvelle médiathèque.Lors de la réunion de présentation du projet à la DAC (Direction des Affaires Culturelles), nous avons cherché à montrer que le projet d’Ideas Box était aussi un enjeu important pour le réseau des bibliothèques de la Ville, un outil potentiel de soutien à la politique municipale en direction des publics défavorisés. »

Christophe Séné, conservateur au bureau des bibliothèques et de la lecture, Paris

« Le projet de l’Ideas Box cadrait bien avec notre volonté d’ancrage dans le territoire. Il permettait d’entrer dans le concret en matière de partenariats avec des associations. Il pouvait être une passerelle vers et pour les publics en difficulté, pour que la médiathèque soit vraiment ouverte à tous. »

Soizic Cadio, bibliothécaire, responsable de l'action culturelle, des partenariats et de la communication à la Médiathèque Françoise

Sagan, Paris


A Sarcelles, une partie des animateurs des deux EPI a participé activement aux 13 déploiements. La bibliothèque Anna Langfus a contribué par un prêt de documents à l’adaptation de l’offre documentaire de l'Ideas Box et trois bibliothécaires de la section jeunesse ont participé à une partie des déploiements.Au LAO de Taverny, une partie du personnel a participé aux animations, aidée, pour certains ateliers, par trois agents de la médiathèque municipale Les Temps libres.

A Taverny, c’est la période globale sur laquelle l’expérimentation a été menée - cinq semaines, dont une passée au PEPA d’Argenteuil - qui a été jugée clairement insuffisante.Enfin, partout, on a estimé les durées de la préparation et de la formation (voir aussi infra) trop courtes.

PARTICIPATION DE LA STRUCTURE PORTEUSE DE L’EXPÉRIMENTATION AU DÉROULEMENT DU PROGRAMME

À Paris, la MFS a participé à chacun des 12 déploiements, les mercredis au jardin Villemin et les jeudis dans le square Satragne. Au total, 14 agents de la MFS ont participé aux déploiements, ceux d’entre eux ayant pu suivre la formation y participant davantage.

LA DURÉE DE L’EXPÉRIMENTATION

A Paris, où l’expérimentation de l’Ideas Box s’est trouvée, de fait, liée à l’ouverture de la Médiathèque Françoise Sagan, la durée globale de l’opération n’a pas fait l’objet de commentaires.A Sarcelles, c’est surtout la durée journalière des déploiements qui a été jugée trop courte, à la fois eu égard à l’énergie nécessitée pour déployer et reployer chaque fois l'Ideas Box et pour pouvoir mieux en exploiter les possibilités : des déploiements d’une journée entière auraient été préférables.

« Parmi le personnel de la médiathèque, ça a beaucoup tourné : à chaque fois il y avait des novices. »


Sagan, Paris

« Il aurait fallu des déploiements sur toute la journée : on aurait touché plus de monde pour un tel investissement. »


Sarcelles

L'Ideas Box exposée dans le 10e arrondissement de Paris. Mai-juin 2015


LES PARTENARIATS

• Le travail en commun entre acteurs de la

structure utilisatrice de l’Ideas Box et BSF.

Sur cette importante question, il convient de distinguer les relations avec l’équipe du programme Ideas Box de BSF, d’une part, et avec les bénévoles de BSF, d’autre part.L’engagement, la compétence et le professionnalisme de l’équipe Ideas Box (salariée) de BSF ont été unanimement salués à Paris comme à Sarcelles.

« L’équipe BSF est très compétente dans ses domaines : la communication, l’innovation, la proximité avec les publics ».


Sarcelles

A Taverny, le soutien post-formation, apprécié pour sa grande présence, a suscité quelques réserves de la part des éducateurs du LAO, qui auraient souhaité un soutien de BSF plus axé sur les aspects matériels.

Entre représentants de la structure porteuse des déploiements et les bénévoles de BSF, le modus vivendi a parfois été plus difficile à établir.

« Le lien entre bénévoles BSF, partenaires terrain (associations, structures sociales, structures culturelles) et équipe de la biblio-thèque est essentiel. [Mais] il n’y a pas eu assez de partage entre bénévoles et équipe de la médiathèque. Parfois, pendant les déploie-ments, ça s’est mal passé : pour certains, parmi les bénévoles, c’était les Ideas Box BSF, les déploiements BSF. Il y a eu de leur part une tentative de prise de leadership et les agents de la médiathèque étaient considérés comme des petites mains ».


« Ça a pu être un peu compliqué. Pourtant, on a l’habitude de travailler avec des bénévoles d’associations, mais chacun a une vision claire de sa fonction. Là, ce n’était pas le cas : nous n’avions pas le même vocabulaire, pas les mêmes façons de procéder dans le rapport au livre et aux autres médias.Ça aurait pu être corrigé, amélioré, si l’équipe de la médiathèque avait pu rencontrer les bénévoles de BSF avant les déploiements et les préparer avec eux, en dehors de la formation où quelques-uns étaient là ».


Sagan, Paris

« Je tire surtout mon chapeau au Pari’s des Faubourgs. Les personnes de la médiathèque Françoise Sagan, ils avaient tout à faire en même temps pour préparer puis réaliser leur ouverture. Pour l’Ideas Box, ils devaient un peu se forcer. » Laure Bianchini, bénévole sur les

déploiements à Paris

« Les animateurs du Pari’s des Faubourgs avait une connaissance du public. Les gens de la médiathèque n’étaient pas à l’aise dans l’animation, pas à l’aise avec les migrants. » Christian Mille, bénévole sur les

déploiements à Paris

D’une certaine manière, ce qu’ont exprimé les trois bénévoles BSF interviewés par l’évaluateur, corrobore, en creux, cette appréciation.


• Les partenariats internes à la collectivité À Paris, l’importance du travail de préparation avec les divers services municipaux a été soulignée : parcs et jardins, services techniques, sécurité, communication…

À Sarcelles, l’apport de la bibliothèque a été jugé essentiel par les animateurs des EPI.

• Les partenariats externes

A Paris, autour de la médiathèque Françoise Sagan, les contacts en vue de partenariats ont été nombreux : les associations ACORT, Français Langue d’Accueil, ARC 75, Ensemble nous sommes le 10e, Maison Helder Camara (établissement d’accueil et d’hébergement pour personnes en difficulté), Le Pari’s des Faubourgs, auxquels il convient d’ajouter l’Equipe de développement local du 10e arrondissement, structure municipale relevant de la direction de la Démocratie, des Citoyens et des Territoires (DDCT) - Mission politique de la ville).Ensuite, dans la réalisation des déploiements, l’implication des différents partenaires précédemment contactés a été très inégale, la plupart d’entre eux n’ayant pu suivre l’opération que de loin et relayer l’information à ce sujet auprès de leurs membres et partenaires. Seuls la Maison Helder Camara et le Pari’s des Faubourgs se sont impliqués davantage, ce dernier en participant activement à tous les déploiements effectués dans le square Satragne.

« Pendant les déploiements, le centre social Pari’s des Faubourgs, cafetière à la main, allait vers les gens du square, leur annonçait que l’Ideas Box allait être déployée, puis les invitait à la découvrir. L’une de ses animatrices captait le besoin d’apprentissage du français sur tablette. Les gens de la médiathèque, je les ai trouvé plus en retrait sur le volet animation. Etait-ce parce qu’ils avaient voulu se donner ce rôle ou parce que ce n’est tout simplement pas leur métier ? En fait, certains semblaient plus à l’aise que d’autres. L’équipe de BSF (Annabelle, Romain et des bénévoles) était très à l’écoute de ce qui se passait, dans une envie de construire. Pas du tout dans une posture de « sachants », mais dans une posture chaleu-reuse, conviviale, et aussi maîtres de leur outil. »

Laure Monchauzou, chargée de mission à l'Equipe de développement local du

10e arrondissement, Paris

La perception d’un partenaire terrain apporte aussi un éclairage.

L'Ideas Box à Sarcelles. Août 2015.


« Les partenariats initialement prévus se sont ensuite réduits, notamment pour des raisons pratiques (jours et horaires des déploiements, espace disponible pour ceux-ci, etc.) mais aussi parce que ces acteurs ont été plus ou moins réceptifs.Si on avait eu plus de temps pour la préparation, ou encore si on avait opéré les déploiements en période de plein fonctionnement de la médiathèque et non pas en période d’inauguration, on aurait pu travailler davantage avec les structures partenaires. »


« La médiathèque Françoise Sagan m’a informée qu’il allait y avoir une expérimentation et a invité l’Equipe de développement local à venir faire du lien avec les autres partenaires du territoire. J’ai eu des contacts avec Soizic de la médiathèque pour identifier quelles associations pourraient être intéressées pour apporter des conseils, de la mise en lien. Puis, j’ai participé à une réunion, au cours de laquelle j’ai parlé des attentes des gens et expliqué pourquoi une Equipe de développement local pouvait être intéressée. Ensuite, j’ai participé à deux déploiements, une heure et demi pour le premier, plus longtemps pour le suivant. […] Ce n’était pas mon rôle de faire l’animatrice, je me suis plutôt fondue dans le décor. J’ai échangé avec les personnes qui utilisaient l’Ideas Box. Je me suis en particulier intéressée à ceux qui fréquentent habituellement le square Satragne, les jeunes immigrés, les jeunes hommes et quelques femmes alcoolisés, souvent drogués, errants. Et capter les besoins des habitants du 10e les plus mal connus. »

Laure Monchauzou, chargée de mission à l'Equipe de développement local du 10e

arrondissement, Paris

L’évaluateur n’a eu qu’un seul entretien avec une représentante d’un partenaire de terrain, à Paris, l’Equipe de développement local. Le mieux est de lui laisser la parole :

Acheminement de l'Ideas Box vers la Médiathèque Françoise Sagan. Mai 2015.


« Prendre sa canne et son chapeau pour aller voir les partenaires, ça prend du temps. Or, les animateurs des EPI avaient le nez sur le guidon. »Olivier Langlet, directeur des espaces de proximités

et d'initatives, Sarcelles

À Sarcelles, les partenariats avec les associations ont été relativement limités, surtout faute de temps de préparation des déploiements.

À Taverny, le partenariat avec le niveau politique de la municipalité de Taverny n’a pas été recherché. Néanmoins, la médiathèque municipale Les Temps libres a fourni un soutien réel, en mettant à disposition du LAO les livres et quelques CD et DVD, en accueillant deux visites des jeunes du LAO et en participant à l’animation de certains ateliers organisés pour les jeunes au LAO dans le cadre de l’expérimentation de l’Ideas Box.

L'Ideas Box à Taverny. Décembre 2015.

LES FORMATIONS Ces formations, dispensées par BSF, ont été, le plus souvent, bien ressenties voire très appréciées et, d’une manière générale, jugées trop courtes. Elles ont, sur certains points, fait l’objet de critiques.

Dans les trois sites où l’Ideas Box a été expérimentée dans le cadre d’une mise à disposition par BSF, la durée de la formation des personnes appelées à participer aux déploiements et à l’animation de celle-ci a été de un à deux jours. En fait, chaque personne a bénéficié d’au moins un jour de formation.

Celle-ci était ouverte, en général, à la partie du personnel de la structure porteuse des déploiements, aux représentants des partenaires de celle-ci, quand ils pouvaient se libérer et aux bénévoles de BSF n'ayant pas déjà participé au déploiement d'une Ideas Box.

La partie « standard » de son contenu comprenait :

• la présentation de Bibliothèques Sans Frontières et des objectifs de l’opération,

• la présentation des différents modules de l’Ideas Box et leur contenu,

• les manipulations pour mouvoir les modules, les ouvrir, les fermer, déployer les éléments qu’ils contenaient.

La partie adaptable en fonction de la formation antérieure, du métier et de l’expérience des futurs acteurs des déploiements portait sur des exemples d’animation autour des contenus, sur des simulations d’intervention orientées vers certains publics cibles.


« Le 2e jour a été essentiellement consacré à des jeux de rôle. Mais c’était sur des cas qui n’avaient pas grand chose à voir avec les situations pouvant être rencontrées ici, très détachés du projet de la médiathèque. »


Sagan, Paris

« Selon les échos recueillis, ça aurait pu être plus long. En particulier, il n’y a pas eu assez de temps de partage entre bénévoles BSF et équipe de la médiathèque. »


« La découverte des contenus des modules était très utile. La réflexion sur les animations possibles a été le fait de l’équipe d’animateurs [des EPI]. Ils n’avaient pas besoin de formation là-dessus. »


Sarcelles

« La formation Ideas Box a été ressentie comme excellente, très appréciée. Ça donnait des techniques pour faire en sorte que les gamins tournent sur toutes les activités. »Olivier Langlet, directeur des espaces de proxi-

mités et d'initatives, Sarcelles

« Trois agents de la bibliothèque ont participé, chacun, à un jour de formation. Ça manquait à la fois d’outils pratiques – pas de fiche projet à remplir, pas de document de prise en main de l’Ideas Box, pas de liste des applis sur tablettes – et de perspectives. »

Mélanie Lemogne, responsable de la section jeunesse de la bibliothèque Anna

Langfus,Sarcelles

LES SUITES APRÈS LES DÉPLOIEMENTS EXPÉRIMENTAUX La Ville de Paris a décidé d’acquérir deux Ideas Box :

• l’une sera durablement mise à la disposition d’Emmaüs Solidarité, qui vient d’ouvrir, dans le 19e arrondissement, dans un ancien lycée réaménagé pour cette fonction, un centre d’hébergement d’urgence pour migrants - le Centre Jean-Quarré - accueillant dès à présent 105 personnes et à terme 150 ;

• l’autre sera itinérante et destinée aux déploiements opérés par des bibliothèques, auprès de structures s’occupant de personnes en grande difficulté(notammentfemmesseules,mineursisolés).

Et le Bureau des bibliothèques et de la lecture s’apprête à organiser l’exploitation de ces Ideas Box.

« Il va falloir régler le plus possible en amont les questions de logistique et, pour utiliser les Ideas Box, choisir les équipes de bibliothèque les plus au contact des structures sociales, prévoir les formations communes au person-nel d’Emmaüs, des structures sociales et des bibliothèques. La commande passée à BSF par la Ville constitue un package comprenant l'Ideas Box, des formations, une expertise pour certains choix documentaires et l'évaluation des actions. »


La Ville de Sarcelles s’est montrée quant à elle très intéressée par l’acquisition d’une Ideas Box et en étudie aujourd’hui les modalités.

Suite à l’expérimentation menée au LAO de Taverny, la Croix-Rouge française réfléchit au déploiement d’Ideas Box dans ses centres sur tout le territoire français.


PARTICIPATION DE LA BIBLIOTHÈQUE À LA PRISE DE DÉCISION La direction de la médiathèque municipale a pris une part déterminante dans la décision non seulement d’expérimenter mais d’acquérir une Ideas Box.Après une première rencontre avec BSF en août 2014, un nouvel échange entre Bénédicte Frocaut et BSF a lieu en octobre 2014 à l’occasion d’un événement de France Terre d’asile sur l’accueil des migrants tenu à la BPI. De là naît l’idée d’organiser à Calais, à la Cité de la dentelle, toute proche de la médiathèque centrale, une journée d’étude co-organisée avec la BPI sur l’accueil des migrants en bibliothèque.

Simultanément, Bénédicte Frocaut avait sondé la maire de Calais sur l’hypothèse d’expérimenter l’Ideas Box à Calais. Celle-ci lui avait dit « Creusez l’idée ».

5. LA PREMIÈRE VÉRITABLE

APPROPRIATION DE L’IDEAS BOX:

CALAIS

Très vite ensuite la réflexion de la direction de la bibliothèque a abouti à la triple proposition que l’Ideas Box, avec la dynamique qu’elle pourrait engendrer, constituerait un excellent outil pour :

• montrer, à Calais même, ce que pouvait être une médiathèque moderne aujourd’hui ;

• montrer que la lecture publique était bien un acteur essentiel de la vie au cœur du territoire municipal ;

• faire en sorte que la population la plus éloignée de l’accès à la culture soit aussi desservie.

La direction de la bibliothèque a reçu très vite le soutien à sa démarche du maire adjoint chargé de la Culture, du Patrimoine, de la Communication, des Archives et des Jumelages.

L’Ideas Box, dessinée par Philippe Starck, s’est installée à la médiathèque de Calais, première ville de France à s’approprier ce nouveau concept de bibliothèque ludique et mobile. Octobre 2015.


« La directrice de la bibliothèque m’a bien vendu le projet d’Ideas Box. Elle et moi avons alors présenté ensemble le projet à la maire. La maire a été tout de suite emballée. L’idée a été d’emblée d’être le premier partenaire de BSF en France à acheter l’Ideas Box. On comptait ainsi sur un accompagnement fort de BSF. »

Pascal Pestre, maire adjoint délégué à la Culture, Calais

Calais est, effectivement, la première ville en France à avoir pris la décision, début février 2015, de se doter, en pleine propriété, d’une Ideas Box. Il est intéressant de noter que la décision du conseil municipal d’acquérir l’Ideas Box a été quasi consensuelle. Majorité et opposition du conseil réunies - à l’exception des élus du Front national - ont voté cette acquisition.

Dans son discours d’introduction au conseil municipal, Natacha Bouchart (maire et vice présidente du Conseil régional, Les Républi-cains) expliquait :« La médiathèque est le premier lieu d’accès à la culture, le seul qui ne nécessite pas de s’acquitter d’un droit d’accès. Il apparais-sait important de répondre aux attentes des personnes qui ne fréquentent pas naturelle-ment la médiathèque. C’est dans cet esprit qu’il nous a semblé nécessaire de proposer des solutions innovantes, ludiques et accessibles partout ». Elle soulignait l’intention « d’aller au devant des différentes populations qui restent éloignées du réseau de lecture publique, par manque d’intérêt ou en raison de difficultés d’accès », insistant sur le fait que l’Ideas Box peut « gommer ces difficultés, parce qu’elle est une médiathèque portable présentant l’avantage d’être installée au cœur des espaces publics ».

L’Ideas Box installée à la médiathèque de Calais, première ville de France à s’approprier ce nouveau concept. Octobre 2015.


Pour l’ancien maire et conseiller d’opposition communiste Jacky Hénin, « tout ce qui peut rapprocher les gens qui sont en difficulté de la culture est une bonne chose. Pour certains, aller à la médiathèque ou au médiabus est compliqué. Si cette forme spécifique permet ne serait-ce qu’à quelques-uns de se rapprocher de la culture, on est dans l’intérêt général. Nous voterons pour. ».Extraits de l’article d’Eric Dauchard publié sur le site de La Voix du Nord, le 6 février 2015.

« Au départ, BSF ne voulait pas que Calais achète l’Ideas Box. L’idée initiale de BSF, c’était de déployer l'Ideas Box dans le camp de réfugiés de Calais, la Jungle. On leur a dit : ce n’est pas possible, d’une part parce que ce serait trop difficile voire dangereux, d’autre part parce qu’une telle opération uniquement dédiée aux migrants serait impossible vis-à-vis de la population de Calais. BSF, néanmoins, tenait à un partenariat avec Calais. Ce fut un peu dur de leur faire admettre que Calais voulait être propriétaire de l’outil et donc être maître de son exploitation. Celle-ci devait être orientée vers la population calaisienne dans son ensemble, y compris les migrants, mais pas seulement vers ceux-ci. » Bénédicte Frocaut, directrice du

réseau de lecture publique, Calais

Cette acquisition s’est effectuée dans le cadre d’un marché à procédure adaptée, signé le 15 juillet 2015, aux termes duquel Bibliothèques Sans Frontières s’engageait à livrer l’ensemble des modules de l'Ideas Box et une prestation de consultance.

Les objectifs de la prestation de consultance sont :

• Sélection, achats et livraison des contenus de l’Ideas Box

• Configurationdel’IdeasBox

• Formation à l’utilisation technique de l’Ideas Box

• Formation à l’animation de l’Ideas Box

• Accompagnement de l’équipe de la médiathèque, pour une durée de six mois, sur les éléments suivants :

• Définitionetplanificationd’unprojetdedéploiement de l’Ideas Box ;

• Programmation des activités qui seront menées dans l’Ideas Box ;

• Suivi des activités, évaluation du projet et de son impact, réorientation éventuelle des activités.

Et l’on va voir que cet engagement de la ville, cette acquisition en pleine propriété et l’importance de la prestation d’accompagnement de BSF changent, sinon tout, du moins beaucoup de choses par rapport aux expérimentations de l’Ideas Box menées antérieurement ou en même temps que celle de Calais, sur la base d’une mise à disposition de l’Ideas Box par BSF.

L’inauguration de l’Ideas Box à Calais a eu lieu le 9 octobre 2015, à l’espace Nelson Mandela, dans le quartier du Fort Nieulay. Le premier déploiement à l’intention du public de ce quartier s’est opéré le lendemain, le samedi 10 octobre durant l'après-midi.


PARTICIPATION DE LA BIBLIOTHÈQUE AU DÉROULEMENT DU PROGRAMME La direction de la médiathèque a choisi de faire appel au volontariat au sein du personnel du réseau municipal de lecture publique pour constituer l’équipe d’animation des déploiements de l’Ideas Box. Onze personnes, de différentes catégories d’agents, issus, pour la majorité (mais pas tous), des services de la médiathèque centrale ou de l’annexe du Beau Marais.Les membres de l’équipe Ideas Box, tous interviewés, sont unanimes dans l’expression de leur enthousiasme, de leur conviction que l’Ideas Box amène à la fois des innovations permettant de toucher des publics jusqu’alors éloignés de la bibliothèque et donc de transformer et diversifier les modes d’action de celle-ci et leur espoir que la ville prenne la décision de renforcer les équipements du réseau des bibliothèques.

LES PARTENARIATS

• Importance du partenariat entre les différents services municipaux

Les partenariats entre les différentes entités municipales (délégations d’élus, services municipaux) sont très importants : élus aux Affaires sociales, à la Jeunesse, aux Affaires scolaires et autres, service de la Communication, services techniques, etc.Ces derniers, en particulier, se voient adresser par la bibliothèque des demandes auxquelles ils ne sont pas habitués venant d’elle. Par exemple : un camion, et pas n’importe lequel (avec un hayon), à une date et une heure bien précise, pas quand le service technique trouvera un moment. Cette seule question a nécessité une vingtaine d’e-mails pour que la médiathèque ait l’assurance de disposer de cet indispensable véhicule. Mais il y a eu un aspect positif : au bout du compte, c’est aussi une manière, pour la bibliothèque, d’exister vis-à-vis de certains autres services municipaux.

« L’Ideas Box opérée par la médiathèque, ça a un impact sur toute la municipalité : les élus, les services. Il y a maintenant un réel intérêt, beaucoup plus qu’avant. C’était déjà un peu le cas avec la bibliothèque de plage, mais moins. »

Bénédicte Frocaut, directrice du réseau de lecture publique, Calais

« Maintenant on existe pour eux. On n’a plus besoin d’entrée en matière, les choses vont plus vite. »

Vincent Caron, bibliothécaire, Calais

Inauguration de l'Ideas Box à Calais. Octobre 2015.


PA R T E N A R I AT S E X T E R N E S

Pour le premier déploiement, ils ont été relativement limités. Il est prévu de les développer considérablement par la suite (voir infra).

L E S F O R M AT I O N S

A Calais, BSF a dispensé 10 jours de formation, en trois fois. Elle a été extrêmement appréciée par les agents de la bibliothèque qui allaient participer aux déploiements.Les avis qui suivent montrent la diversité des apports de cette formation pour leurs bénéficiaires.

« En fait, la formation avait même commencé avant, quand on était allé à Paris assister à un déploiement. »

Guillaume Vanhee, membre de l'équipe informatique/multimédia de la médiathèque

centrale, Calais

« Je ne suis pas allé à Paris, mais la formation ici à Calais m’a plu pratiquement de bout en bout. […] Maintenant, quand je veux télé-charger une application sur les tablettes de l'Ideas Box, je le fais, sans avoir à passer par le service informatique. » Jean-Loup Lesuisse,

médiateur culturel jeunesse du réseau, Calais « La formation était bien adaptée à nos besoins. Elle a permis de lever nos inquiétudes. Le jour de la mise en place, on s’est senti à l’aise. »

Muriel Decarme, responsable de l'équipe informatique/multimédia de la médiathèque

centale, Calais

« La formation m’a apporté, en particulier, la connaissance des tablettes et la dynamique de groupe. On a appris à connaître les autres services. »

Didier Adam, responsable du service aux collectivités et du médiabus du réseau, Calais

« La formation m’a vraiment apporté beaucoup sur le numérique. Avant, j’en avais un peu peur, je me posais trop de questions. La formation m’a montré que c’était plus simple que je ne pensais. »

Natalie Agneray, membre de l'équipe de la bibliothèque jeunesse du Beau Marais, Calais

Sur la partie formation à la conduite de projet :

« C’était vraiment très bien, sur un jour et demi, ça nous a donné pas mal d’outils pour construire un projet. » Jean-Christophe Blancard, membre de l'équipe

informatique/multimédia de la médiathèque centrale, Calais

« J’avais déjà suivi avant une formation à la gestion de projet, mais celle de BSF nous a vraiment permis de structurer notre propre projet. Chacun d’entre nous a été mis en position de chef de projet. » France Poison, responsable du traitement

du document du réseau, Calais


L E S S U I T E S A P R È S L E P R E M I E R D É P L O I E M E N T E X P É R I M E N TA L

Le deuxième déploiement s’est déroulé samedi 12 et dimanche 13 décembre 2015, dans le principal centre commercial du centre ville. Il a connu un grand succès.Des déploiements sont prévus tous les mois, à intervalles réguliers avec des animations spécifiques selon les périodes de l’année et les grands événements. Sur le site internet de la médiathèque de Calais, une page est consacrée à l’Ideas Box.La médiathèque organise des ateliers Scratch : ateliers d’une heure pour les enfants et jeunes de plus de 8 ans « réalisés dans le cadre de l’Ideas Box », pour créer, grâce à ce logiciel, des documents graphiques ou des jeux vidéo.Enfin et surtout, la ville a annoncé, par la voix de la maire, son intention d’acquérir une deuxième, voire une troisième Ideas Box. ll est prévu de mettre en place des partenariats pour opérer des déploiements en plus grand nombre et répondre ainsi aux demandes : avec les établissements scolaires, les centres d’action sociale, des associations agissant tant autour des formes d’expression et de création (exemple de l’Orange bleue autour de la poésie) qu'auprès de publics spécifiques (migrants, EPAD).

« L’idée est que certains partenaires, après formation, deviennent compétents pour animer des déploiements... Si, demain, on a deux, voire trois Ideas Box, la bibliothèque pourrait mettre une Ideas Box temporairement à la disposition d’autres organismes. »


« Il y a à Calais une ludothèque avec des ressources énormes et quelqu’un qui s’y connaît. Il faudrait utiliser ses ressources et ses compétences. Il y a aussi Virtual Calais, le Fab Lab et Retro Gaming (qui fait redécouvrir les jeux de notre enfance). Je leur ai parlé de l’Ideas Box. Ils sont intéressés. » Jean-Christophe Blancart, membre

de l'équipe informatique/multimédia de la médiathèque centrale, Calais


L’A D A P TAT I O N D E S C O N T E N U S

Le contenu du module livres a été unanimement jugé inapproprié : sujets éloignés des centres d’intérêt des publics cibles, livres trop longs alors que les temps de lecture sont courts, pas assez d’albums, etc. Partout, le personnel des bibliothèques ou médiathèques, support ou partenaire des déploiements, l’a largement remplacé. Une fois ce remplacement opéré, les livres étaient surtout utilisés lorsqu’au moins un(e) bibliothécaire participait au déploiement et pratiquait une animation lecture.Le contenu des liseuses a été peu utilisé : peut-être un choix d’extraits de livres serait-il plus adapté à la temporalité des déploiements ? Les tablettes attiraient incontestablement jeunes et enfants. L’outil lui-même et certains de ses contenus : l’application d’apprentissage du français, certains jeux.

« Au jardin Villemin, pas mal d’enfants étaient intéressés par les tablettes parce qu’ils n’en avaient pas chez eux. Et leurs parents venaient voir de quoi il retournait. »

Sébastien Le Pon, bénévole sur les déploiements à Paris

6. LES ENSEIGNEMENTS COMMUNS

ISSUS DES EXPÉRIMENTATIONS

L'Ideas Box exposée dans le 10e arrondissement de Paris. Mai-juin 2015.


A propos du choix de jeux et autres applications proposés par l'Ideas Box, des critiques ont été formulées par les bibliothécaires, à Paris et Sarcelles.

Les jeux de société traditionnels ont connu un certain succès et ont été, notamment, de très bons facteurs de liens intergénérationnels.Le matériel de cinéma semble avoir été peu utilisé. Cependant, le visionnage de films (DVD) a connu, au cours de certains déploiements, un certain succès.L’initiation à la programmation a très bien fonctionné auprès des jeunes.

« Dans le réseau des bibliothèques parisiennes, il y a un gros travail là-dessus, il y a beaucoup de compétences, et les bibliothèques ont des crédits pour en acheter. »


« Il n’y avait que des applis gratuites, qui ne sont pas les plus intéressantes. […] Sur les applis, j’aurai souhaité que soient exploitées ma propre compétence et mon expérience. Par exemple, j’aurai aimé animer un atelier sur la photo, comment on la prend et, avec l’application Picasa, comment on la met sur l’ordinateur, comment on la magnifie, etc. Ça n’a pas été possible. »

Mélanie Lemogne, responsable de la section jeunesse de la bibliothèque Anna

Langfus,Sarcelles

« Gros succès pour l’atelier Scratch. Tous les gamins, de 5 à 12 ans, faisaient l’exercice en entier. Il y avait beaucoup de monde, Guillaume est venu nous prêter main forte. » Nathalie Agneray et

Jean-Christophe Blancart, Calais

L’Ideas Box installée à la médiathèque de Calais. Octobre 2015.


L E S L I E U X

À Paris 10e, les déploiements se sont tous déroulés en extérieur, soit dans le square Alban Satragne, qui jouxte la médiathèque Françoise Sagan, soit dans le jardin Villemin (sous un kiosque à musique et à côté de celui-ci) à environ 1 km de la médiathèque.À Sarcelles, les déploiements ont eu lieu tantôt dans les locaux d’un des deux EPI ou dans d’autres locaux (une école, une maison des parents), tantôt en extérieur (sur le parvis d’une école, dans un stade avec terrain synthétique, sur des places ou allées publiques).Dans certains cas, la chaleur trop élevée et le manque d’ombre ont été, à certaines heures, des facteurs de faible fréquentation de l'Ideas Box.À Calais, en raison du climat habituel dans la région à l’automne et pendant l’hiver, tous les déploiements réalisés ou actuellement prévus l’ont été dans des lieux couverts (un gymnase, un centre commercial, un centre social).À Taverny, tous les déploiements ont été effectués à l’intérieur du LAO, dans une pièce du bâtiment. Une pièce attenante a été utilisée pour le rangement des composantes de l'Ideas Box. On a particulièrement veillé, parfois jusqu’à l’obsession, à la sécurité des contenus, rangés tous les soirs sous clé.

L A C O N C E P T I O N , L E D E S I G N D E L' I D E A S B O X E T L A L O G I S T I Q U E NÉCESSAIRE POUR L’UTIL ISER

Partout, l’Ideas Box a été jugée originale, judicieusement conçue, jolie, colorée, attractive pour le public.Les critiques explicites ont porté sur la charge que représentaient les transports et les manipulations de l'Ideas Box, nécessaires pour réaliser chaque déploiement.

« Pendant toute la période des déploiements, l’Ideas Box était stockée à la MFS, au sous-sol, encore vide. Les modules étaient déplacés sur leurs propres roulettes et remontés par ascen-seur avant chaque déploiement. Pour les déploie-ments sur le square Satragne, à côté de la média-thèque, ils y étaient déplacés sur leurs roulettes. Pour les déploiements au jardin Villemin, une camionnette fournie par la mairie du 10e arrivait vers midi. On y chargeait les modules. Mais la camionnette n’avait pas de hayon : c’était très dur. Certains bénévoles de BSF se sont fait mal au dos. »


Sagan, Paris

« Ça a été un gros travail pour aller chercher les Ideas Box, les charger [dans le camion],les décharger, les installer, les désinstaller, les recharger… à chaque fois. »


Sarcelles

« On aurait aimé que 100� du temps des animateurs soit consacré à l’animation et pas à faire les déménageurs. »

Mamadou Lamine Sanogo,



Q U E L Q U E S Q U E S T I O N S P R É A L A B L E S

BSF souhaitait, tout d’abord, des éléments de réponse à certaines questions permettant, de son point de vue, de mesurer efficacité, pertinence, efficience et durabilité des Ideas Box.Il n’a pas toujours été possible, durant les entretiens, de poser les questions sous la forme imaginée.On trouvera néanmoins ci-dessous les lignes de force des opinions exprimées sur ces sujets, assorties de quelques citations.

Question : L’Ideas Box est-elle un outil pertinent, permettant de remplir certain(e)s missions/objectifs de la structure ?[Dans l’affirmative] En quoi l’Ideas Box a-t-elle aidé la structure à répondre à ses missions/objectifs ?Personne n’a exprimé le point de vue que l’expérience des déploiements concluait à une inadéquation radicale, à une inutilité absolue de l’Ideas Box.Les réponses aux questions posées sur ce point sont, au contraire, de positives à très positives.

7. LES HYPOTHÈSES

D’EXPLOITATION

ET D’ÉVOLUTION DE L’IDEAS BOXL’Ideas Box, dessinée par Philippe Starck, s’est installée à la médiathèque de Calais, première ville de France à s’approprier ce nouveau concept de bibliothèque ludique et mobile. Octobre 2015.

« On a besoin de BSF pour le concept de l’Ideas Box, la méthodologie d’exploitation, la formation. Ils nous secondent, ils nous réinter-rogent, ils nous bousculent, nous obligent à nous poser ou nous reposer certaines questions. »

Bénédicte Frocaut, directrice du réseau de lecture publique, Calais

« Oui, dès à présent, l’essai est concluant, transformé, même si on n’a pas encore tous les éléments. »



Question : L’impact de l’Ideas Box est-il à la hauteur des attentes et des énergies investies ?Souvent, on nous a répondu qu’il était encore trop tôt pour le dire. Mais ceux qui ont exprimé un avis l'ont fait en termes extrêmement positifs.

Question : La structure est-elle capable d’imaginer ce dispositif sur le long terme ? Comment ?Trois des quatre organismes interrogés voient assurément une exploitation de l’Ideas Box à long terme, se traduisant d’ores et déjà par des projets précis : Paris, Calais et Taverny.

L E S H Y P O T H È S E S I N I T I A L E S

• L’Ideas Box dans une dynamique de projection hors les murs

Les équipements culturels n'ont souvent pas les moyens d’intervenir en profondeur sur tout leur territoire et certains quartiers ou zones rurales demeurent éloignés de l’offre culturelle. L’hypo-thèse de BSF est que l’Ideas Box apparaît comme un outil intéressant au service des bibliothèques pour construire leur politique d’action hors les murs. Plus flexible et moins coûteuse qu’un bibliobus, elle se déploie facilement au plus près des publics éloignés. Que ce soit dans les quartiers pauvres dépourvus d’annexes de bibliothèques comme à Calais, ou en zone rurale comme en Ille-et-Vilaine. Elle ne remplace pas la bibliothèque, mais agit comme une passerelle vers celle-ci et vient étendre son rayonnement et son impact.

Partout, les réponses à l’évocation de cette piste sont positives.

« Oui, bien sûr, c’est dans le droit fil de ce que nous faisions déjà dans nos programmes « Bibli-othèque hors les murs – BHLM. »

Soizic Cadio, Paris

« Bien sûr, l’expérimentation de l’Ideas Box nous a confirmé dans ce que nous savions déjà ; il faut que nous soyons mobiles, allions à la rencontre des gens dans les quartiers. »

Olivier Langlet, Sarcelles

« Oui, pas pour faire venir plus de monde à la médiathèque, mais pour 'élargir notre zone de "chalandise". »

Bénédicte Frocaut, Calais

« Je considère que l’Ideas Box, c’est la média-thèque. Et donc, les gens qui viennent utiliser l’Ideas Box utilisent la médiathèque. »

Thomas Dusautoir, membre de l'équipe informatique/multimédia de la médiathèque

centrale, Calais

Déploiement de l'Ideas Box au coeur de Sarcelles. Août 2015.


• L’Ideas Box dans une logique événementielle

Parfois les bibliothèques peinent à être présentes et visibles lors des grands événements de leur ville ou de leur territoire. Trop complexe, trop coûteuse, la participation aux événements marquants de la ville ou sur les lieux des vacances par exemple est pour-tant plébiscitée par le public lorsqu’elle est menée à bien. L’hypothèse de BSF est que l’Ideas Box permet aux bibliothèques de s’insérer dans l’offre culturelle et événementielle de leur territoire et d’attirer de nouveaux usagers vers leurs services.

En dehors de l’élu de Calais, les personnes interrogées ont témoigné pour cette piste d’exploitation de l’Ideas Box peu d’enthousiasme, quand ils ne l’ont pas considérée comme franchement inappropriée.

• L’Ideas Box dans une logique de préfiguration

BSF fait également l’hypothèse de l’utilisation de l’Ideas Box comme un outil de préfiguration de services publics au coeur du territoire. L’Ideas Box permet de casser les barrières symboliques ou physiques d’accès à la bibliothèque ou aux services publics. En cela, elle permet de créer un forum d’échange et de participation au plus près des populations. Si à Calais, l’Ideas Box permet d’identifier les zones les plus en demande de services culturels, son rayonnement ne se cantonne pas à la simple sphère culturelle. Modulable, attractive et participative, l’Ideas Box peut, par exemple, proposer aux citoyens de s’approprier leur ville à travers des ateliers de cartographie, de s’initier à la programmation informatique, d’héberger les conseils de quartier, d’organiser des sessions de tutorat pour les enfants en difficulté, ou encore d’organiser des rencontres inspirantes avec des entrepreneurs. Et cela, en plein cœur des quartiers prioritaires.

L’évaluateur a questionné sur le risque que la collectivité ayant acquis une ou plusieurs Ideas Box ne s’en satisfasse au lieu de construire les bibliothèques manquantes sur son territoire sachant pertinemment que cette crainte est fréquemment exprimée dans la profession.

« C’est cette logique que nous mettons en avant. Nous avons particulièrement à l’esprit certains quartiers, comme Beau Marais, qui se perçoivent comme des villes différentes de Calais. Les habitants de ce quartier sont physi-quement et mentalement tellement éloignés du centre ville que, quand ils y viennent, ils disent « On va à Calais. »

« Préfiguration non seulement en direction des usagers mais aussi de l’équipe de la biblio-thèque. »


Le discours de l’adjoint délégué à la Culture est, au départ, différent : « La ville n’a pas les moyens d’un investissement pour une médiathèque de quartier. Je compte plutôt sur une fusion des compétences au sein de l’agglomération [Il fait allusion aux petites bibliothèques existant dans deux communes de l’agglomération, Coquelles et Coulogne]. Mais, au fil de la discussion, il convient : « Je suis conscient qu’il faudra à terme une médiathèque supplémentaire, a priori dans le quartier Beau Marais. L’idéal serait d’en avoir une autre au Fort Nieulay. »

Pascal Pestre, Calais


Les réponses des porteurs des projets d’Ideas Box dans les différentes structures ayant expérimenté celle-ci vont toutes dans le même sens : sans nier l’existence de ce risque potentiel, ils sont convaincus que leur démarche va, au contraire, devant la force des besoins exprimés au travers des déploiements de l’Ideas Box, conduire les décideurs à programmer la construction de bibliothèques (ou autres équipements) là où la nécessité s’en révèlera la plus évidente.Ainsi, à Calais, pour la directrice de la bibliothèque, l’Ideas Box est un outil non seulement pour desservir, selon des modalités adaptées des populations qui ne viennent pas à la médiathèque, mais pour apporter au maire et aux autres élus la preuve qu’il faut à Calais « un nouvel équipement structurant avec, à terme, un maillage territorial constitué de bibliothèques de quartier ».

« C’est ma priorité, ma stratégie. Ensuite s’atteler à une requalification des équipements existants dans la communauté d’agglomération. » Nathalie Agneray et

Jean-Christophe Blancart, Calais

• L’Ideas Box dans une logique de plaidoyer

Partout ou presque, cette hypothèse a surpris. Inattendue, elle a souvent fait l’objet d’une demande d’explicitation, alors que la formulation des trois autres hypothèses était immédiatement comprise par tous. L’évaluateur a donné des exemples selon sa propre compréhension de la proposition contenue dans l’expression « logique de plaidoyer » : « La bibliothèque, lieu d’accès à l’information pour ceux qui n’y ont pas accès autrement » ou « La bibliothèque comme outil pour favoriser l’égalité des chances ». Finalement, quelques-unes des personnes interviewées ont livré des réponses:

« Je n’en suis pas totalement convaincue, sauf de façon très générale : chaque lieu de partage est un plaidoyer, une Ideas Box en est un comme un autre. »

Soizic Cadio, Paris

« Oui. Par exemple pour démontrer que la posture des bibliothécaires doit changer, qu’il faut qu’ils soient mobiles et s’exposent, qu’ils s’incluent dans la communauté. »


« L’Ideas Box libère la plasticité. » Vincent Caron, bibliothécaire, Calais

« Elle est certainement utile pour montrer que ce qu’on fait dans les quartiers pour leurs habitants a beaucoup plus d’impact quand on se déplace. »


Déploiement de l'Ideas Box à Sarcelles. Juillet 2015.


Pour les équipes de BSF, cela reste un axe à creuser et l’association insiste sur le fait que l’Ideas Box peut être un bel outil pour positionner la bibliothèque. Elle permet de réaffirmer le rôle central de la biblio-thèque dans l’accès à la culture, l’éducation formelle et informelle, la lutte contre les inégalités et la participation citoyenne. Elle met en avant la techno-logie au service de la culture et projette une image moderne de la bibliothèque. En cela, elle est un levier de conviction et de mobilisation du politique et permet de construire un plaidoyer structurant en faveur de l’extension des services des bibliothèques sur le territoire. C’est déjà le cas à Calais où la forte adhésion populaire et la mobilisation politique active autour de l’Ideas Box ont engendré un engage-ment fort de la municipalité pour la création d’une nouvelle médiathèque.

H Y P O T H È S E S C O M P L É M E N TA I R E S

A la différence des quatre précédentes, les deux hypothèses d’exploitation de l’Ideas Box qui suivent n’ont pas été proposées par BSF, mais ont émergé de certains entretiens.

• L’Ideas Box comme outil de management

C’est à Calais que cette idée s’est le plus clairement exprimée : l’Ideas Box comme outil d’un management à la fois plus exigeant et plus participatif.La directrice du réseau de lecture publique municipal a voulu faire de l’Ideas Box un projet qui ait du sens pour l’équipe. C’est pour cela qu’elle a procédé en faisant appel au volontariat parmi le personnel du réseau pour participer au projet. Elle compte ensuite « procéder par capillarité » et cela commence à fonctionner : d’une part, ceux qui ne se sont pas portés volontaires pour participer au projet Ideas Box ont néanmoins accepté de prendre des plages de service public supplémentaires pour permettre à ceux qui y participent de suivre les formations et d'effectuer les déploiements de l'Ideas Box. Par ailleurs et comme par ricochet, l’équipe Adultes de le médiathèque centrale, dont aucun membre ne s’est spontanément inclus au projet Ideas Box, a commencé à s’investir dans la programmation d’action culturelle de la bibliothèque.

« C’est la première fois, depuis que je travaille ici, que j’ai autant de plaisir à travailler au sein d’un groupe. On arrive à travailler ensemble et ça se fait naturellement. »

Martine Lovergne, responsable de l'équipe jeunesse de la médiathèque centrale, Calais

« Et ce, toutes catégories confondues. Dans ce groupe, il n’y a plus de grades, plus de fonc-tions : on travaille ensemble, c’est tout. »

Marion Thorel et Thomas Dusautoir, Calais

L’évaluateur : « Et que deviennent les autres, ceux qui ne participent pas à l’Ideas Box ? »

Tous trois répondent : « Déjà, la présentation qu’on a faite à l’ensemble du personnel en a intéressé plusieurs. On va leur proposer de participer à un déploiement. Et pas comme bouche-trou en cas d’absence, mais pour qu’ils participent vraiment. Déjà un ou deux seraient partants. »

Enfin, certains anciens, au sein du personnel de la bibliothèque commencent à dire « Il faut qu’on modifie notre façon de travailler ».Et les opinions se dégageant des entretiens avec les membres de l’équipe de volontaires du projet Ideas Box semblent bien abonder en ce sens.


• L’Ideas Box comme « connecteur », espace de dialogue, d’expression des besoins réels

Dans certains cas, plus que comme une réponse à un besoin identifié, l’Ideas Box pourrait être identifiée comme « plug-in », comme branchement, comme connecteur, c’est à dire un espace de dialogue entre les porteurs d’objectifs (éducatifs, culturels, sociaux, humanitaires) et l’expression des besoins locaux.

« Outil de questionnement de la population. Possibilité pour les gens d’exprimer leurs besoins, leurs attentes, autrement et bien mieux qu’en répondant à un questionnaire […]. Ça peut rejoindre la logique de préfigura-tion : par exemple, dans le cadre d’un projet de construction d’un nouvel équipement de quartier, l’Ideas Box pourrait être un outil très intéressant de consultation de la population en permettant aux habitants du quartier concerné d’exprimer leurs avis sur les tablettes. »


« Si on arrive à installer l’Ideas Box sur des temps pérennes, ses usagers vont devenir force de proposition. »

Vincent Caron, Calais


Ce qui suit ne constitue en aucune manière une leçon mais aspire à renvoyer le reflet pointilliste (au sens pictural) mais fidèle des avis les plus communément exprimés au cours des entretiens et appelant prises de conscience, améliorations ou transformations. Ces recommandations s’adressent tantôt à Bibliothèques Sans Frontières, tantôt aux collectivités et organismes qui envisagent de mettre en œuvre une Ideas Box, parfois aux deux. Chacun reconnaîtra en quoi il est concerné.Du côté de BSF, il est clair qu’au fil des expérimentations, depuis mai 2015, certains sujets ici abordés ont trouvé un écho et que plusieurs améliorations ont d’ores et déjà été apportées ou sont, à ce jour, en cours d’exécution.S’agissant des futurs utilisateurs des Ideas Box, il nous a semblé que la conservation de la trace des difficultés rencontrées par leurs prédécesseurs, ne pouvait - surtout exprimés en termes de recommandations et propositions de solution - que les aider et les encourager.

Prise de décision et engagement des structures porteuses de l’utilisation des Ideas Box:

» Impliquer les bibliothèques (ou autres structures) appelées à utiliser une Ideas Box le plus en amont possible. Veiller à ce que (exiger que) la collectivité territoriale ou l’association s’apprêtant à exploiter une Ideas Box le fasse, pour ce qui la concerne.

» Laisser la main à la bibliothèque (ou autre structure) sur ce sur quoi elle est pleinement compétente (ex : choix des livres, CD et DVD ; dans certains cas, choix des applis de jeux) ou l’associer aux choix quand elle est partiellement compétente.

Formation

» Anticiper, renforcer et adapter(durée, modulation des contenus, choix des cas concrets) la formation des membres de l’équipe de la bibliothèque (ou autre structure).

RECOMMANDATIONSFormation Ideas Box à Calais. Septembre 2015.


Liens entre bénévoles de BSF et équipe de la structure locale

» Renforcer le lien entre l’équipe de la bibliothèque (ou autre structure) et bénévoles de BSF. Mieux faire connaître les compétences et savoir-faire respectifs des uns et des autres. Mieux préciser les rôles respectifs (qui peuvent changer d’un déploiement à un autre) du personnel de la bibliothèque (ou de tout autre service public) intervenant sur l’Ideas Box et des bénévoles BSF. Pour se faire, en plus de la formation ou intégrée à celle-ci, prévoir un temps spécifique dans la préparation des déploiements auxquels les deux types d’acteurs seront amenés à travailler ensemble.

Compétences internes de BSFAu sein de BSF, d’une manière globale :

» Renforcer la connaissance du fonctionnement des collectivités publiques :Leurs contraintes : par exemple, pour louer un camion ou un gonfleur électrique, il est obligatoire de passer un marché.Leurs circuits internes et les délais qu’ils génèrent : le circuit de décision, le circuit des signatures,…

» Renforcer la connaissance de la (des) réalité(s) des bibliothèques françaises, leurs compétences, leurs savoir-faire, leurs réussites aussi bien que leurs limites et insuffisances.

Logistique

» Mieux mesurer l’importance et la charge que représentent, pour l’équipe de la bibliothèque (ou autre structure) utilisant l’Ideas Box, les questions logistiques (notamment, transport de l'Ideas Box) et techniques (notamment le fonctionnement et les dysfonctionnements éventuels du serveur).

Hypothèses pour le futur

» Revoir à la base, préciser, expliquer ce que BSF entend dans l’hypothèse d’exploiter I’Ideas Box comme vecteur d’un plaidoyer.

Equipe Ideas Box et PEPA à Taverny. Décembre 2015.


CONCLUSION

Parmi les programmes de Bibliothèques Sans Frontières, le programme Ideas Box, loin de se vouloir la solution à toutes les difficultés que rencontrent les populations les plus démunies pour accéder à l’information, à la culture ou aux loisirs, s’insère dans une stratégie globale et un dispositif opérationnel comprenant plusieurs autres réalisations durables.

En voici quelques exemples :

• la création de bibliothèques dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile ;

• des bibliothèques et programmes d’animation-formation dans des centres d’accueil pour personnes en situation d’exclusion et de précarité ;

• et, bien entendu, ses programmes d’éducation

numérique (la Khan Academy en français, les Voyageurs du Code)

Cela constitue un ensemble diversifié, mais cohérent et efficace. Le questionnement qui était proposé à l’étude que nous avons menée portait plus particulièrement sur le positionnement du programme Ideas Box par rapport aux objectifs de ceux qui allaient en être les acteurs.

L'Ideas Box exposée dans le 10e arrondissement de Paris. Mai-juin 2015.


Les objectifs que les différentes collectivités et structures s’étaient données avant de se lancer dans l’expérimentation de l’Ideas Box ont-ils donc été atteints ? Repartons de quelques témoignages dont la tonalité nous semble représentative du sentiment de la majorité des acteurs de ces expérimentations.

« En termes de communication, oui, totalement, sous tous les aspects. S’agissant de l’objectif de toucher les publics empêchés divers, on a touché certains migrants. Après l’ouverture de la médiathèque, quelques-uns sont venus et y restent. Ils y amènent leurs copains. Quant aux familles défavorisées, quand l'Ideas Box s’est arrêtée, certaines – combien, on ne sait pas au juste - sont venues à la médiathèque, mais elles auraient préféré que l'Ideas Box continue. »

Christophe Séné, Paris

À Sarcelles, la démonstration semble avoir été probante aux yeux des équipes des EPI.« L’idéal, ça serait d’avoir ça [une Ideas Box] les mercredis et les samedis et à l’année. Ça serait superbe. »

Olivier Langlet

« Oui, c’était même mieux que ce qu’on espérait […]. Et il y a encore plein de choses à découvrir et à faire découvrir avec l’Ideas Box. »

Guillaume Vanhee, Calais

Par ailleurs, les collectivités ayant testé l’Ideas Box, en accomplissant l’acte politique et financier d’aller au-delà de l’expérimentation en acquérant plusieurs Ideas Box pour se les approprier, les intégrer à leur politique et à leur programme d’action au service des populations éloignées, empêchées, fragiles, répondent elles aussi à la question.

Oui donc, au terme de cette étude, il nous semble légitime d’affirmer que l’Ideas Box, cette invention originale, au design attractif, extrêmement mobile (même si cet aspect doit être encore amélioré),

aux contenus malléables et évolutifs au gré des compétences et de la connaissance du terrain du personnel des structures culturelles ou sociales qui vont choisir de l’exploiter, constitue un outil pertinent pour aider les bibliothèques et d’autres structures à vocation culturelle ou sociale à mener leurs missions en direction de ces populations vulnérables :

• elle est un instrument adéquat pour que ces structures se projettent hors de leurs propres murs afin de mieux et plus souvent aller au devant des publics qui ne les fréquentent pas spontanément ;

• en veillant à ce que le spectaculaire ne l’emporte pas sur le travail de fond, elle peut être, dans le cadre de certaines manifestations locales, un bon vecteur de visibilité et de communication pour la bibliothèque ou l’organisme social ;

• elle a, d’ores et déjà, fait la preuve de sa force de démonstration pour prouver la nécessité que soit créé un nouvel équipement de bibliothèque ou un nouveau centre social dans un quartier qui en est dépourvu ;

• elle est potentiellement l’illustration de ce que la bibliothèque ou le centre social inscrit complètement son action au cœur de la cité et la destine à tous et à chacun. Elle pourrait, moyennant un énoncé clair des objectifs et une formation du personnel appelé à concourir à cette mission, contribuer à porter d’autres thèmes, d’autres affirmations que la collectivité voudrait promouvoir ;

• son exploitation offre une occasion et un outil pour rénover et dynamiser le management d’une équipe de professionnels au sein d’une structure de travail ;

• elle a toutes les caractéristiques pour devenir un réceptacle moderne, une excellente chambre d’écho, pour recueillir et transmettre les avis, les critiques, les aspirations de la population d’un quartier sur un sujet ou un projet donné.

Toutes ces hypothèses de travail, toutes ces fonctions - certaines déjà complètement actuelles, quelques-unes ne demandant qu'à ce qu’on se saisisse d’elles - font de l’Ideas Box un instrument singulier pour aller au devant


des populations les plus socialement et économiquement éloignées de la culture et de l’information. D’autres outils partagent, certes, sinon cette intention explicite, du moins la fonction de bibliothèque mobile. En France, on utilise en ce sens, depuis longtemps, les bibliobus et médiabus. Moins répandues sont les bibliothèques portables, telles qu’elles avaient commencé à voir le jour dans les années 1980 aux Etats-Unis, sous les vocables de Portastructures, Portacabins ou Portalibraries. Il en existe un certain nombre aujourd’hui dans le monde anglo-saxon, tantôt jouant le rôle de bibliothèque provisoire, tantôt destinées à fournir à une communauté donnée un service de bibliothèque miniature et limité mais durable. On trouvera en annexe 4 une sélection d'exemples au Royaume-Uni via quelques liens.Mais ce qui fait l’originalité de l’Ideas Box, c'est sa mobilité alliée à sa modularité, non seulement son offre multimédia mais encore sa large ouverture sur le numérique pour tous, sa vocation à ne pas être proposée au public uniquement comme point de desserte mobile, mais à être « animée » pour lui, enfin son intention qui, dépassant

L'Ideas Box à Taverny. Décembre 2015.

l’objectif éducationnel et culturel, toujours totalement actuel, est tout autant et délibérément social.En ce sens, l’Ideas Box va être amenée à occuper une place aussi pertinente que singulière parmi les dispositifs que les bibliothèques et organismes à vocation sociale mettront en œuvre pour accomplir mieux encore, au bénéfice de tous les publics, leurs missions.



ANNEXES

» ANNEXE #1 GUIDE D’ENTRETIEN

» ANNEXE #2 GRILLE D’ANALYSE

» ANNEXE #3 LISTE DES ENTRETIENS ET DES PER-SONNES INTERVIEWÉES

» ANNEXE #4 QUELQUES EXEMPLES DE BIBLIOTHÈQUE PORTABLE (PORTALIBRARY) AU ROYAUME-UNI

L’Ideas Box, dessinée par Philippe Starck, s’est installée à la médiathèque de Calais, première ville de France à s’approprier ce nouveau concept de bibliothèque ludique et mobile. Octobre 2015.


GUIDE D’ENTRETIEN

» ANNEXE #1

• Thème 1 : L’interlocuteur

Quelle est la mission de votre structure ?Objectifs généraux de la structureServices proposésMoyens (humains, matériels…)

• Thème 2 : Historique du projet

Lorsque vous êtes entré en contact avec BSF, qu’imaginiez-vous sur l’Ideas Box ?Problématiques et besoins identifiésLes services et les attentes imaginésObjectifs identifiés

• Thème 3 : Les partenariats

Comment qualifieriez-vous le rôle que vous avez joué autour de l’Ideas Box ?Partenaire terrain / évaluation / logistique / contenu…Degrés d’investissement dans le projetQuels sont les atouts de votre fonction pour l’animation de l’Ideas Box ?Complémentarité des intervenantsImplication professionnelle dans le dispositifAugmentation du niveau de compétence

• Thème 4 : Formation

Selon vous, que demande la fonction d’animateur sur l’Ideas Box ?SavoirSavoir-faireSavoir-être

• Thème 4bis : Déroulé

Lors des déploiements, en quoi l’Ideas Box s’est-elle révélée utile pour votre structure ?Par rapport aux objectifsPar rapport aux moyens de la structureL’Ideas Box vous a-t-elle demandé des compétences qui ne relèvent normalement pas de votre fonction ?Adaptabilité de l’outilPertinence des partenariats

• Thème 5 : Suites

Après avoir travaillé avec l’Ideas Box, que pourriez-vous proposer/imaginer pour mettre en place ce type de projet sur le long terme au sein de votre structure ?Type de partenariats et de partenairesFormat de l’actionIdentification ou affinement de nouveaux objectifs


GRILLE D'ANALYSE

» ANNEXE #2

NIVEAU 1

HYPOTHÈSES

NOUVEAUX AXES

L'Ideas Box est elle un outil pertinent, permettant de remplir certain(e)s missions/objectifs de la structure ?EFFICACITE

Objectifs généraux de la structure. Services proposés.Partenaire terrain/ évaluation /logistique/contenu...Degrés d'investissementdans le projet

L'Ideas Box dans une dynamique de projection hors-les-murs

L'Ideas Box dans une logique évènementielle

L'Ideas Box dans une logique de préfiguration

L'Ideas Box dans une logique de plaidoyer

Indicateurs* Citations Commentaires

Citations Commentaires

Thématique Citations Commentaires

En quoi l'Ideas Box a-t-elleaidé la structure à répondre à ses missions/objectifs ? PERTINENCE

Problématiques et besoins identifiés,Les services et les attentes imaginés.Objectifs identifiés, utilité parrapport aux objectifs

L'impact de l'Ideas Box est-il à la hauteur des attentes et des énergies investies ? EFFICIENCE

Par rapport aux objectifsPar rapport au moyen de lastructure (humains, matériels...)

La structure est-elle capable d'imaginer ce dispositif sur le long terme? Comment ? DURABILITE / VALIDITE

Type de partenariats et de partenairesFormat de l'actionIdentification ou affinement de nouveaux objectifs


PARIS-SAGAN, 9 NOVEMBRE, 2 ET 9 DÉCEMBRE 2015

SARCELLES, 2 – 3 NOVEMBRE 2015

CALAIS, 25 – 26 NOVEMBRE 2015

9 NOVEMBREMATIN

25 NOVEMBREMATIN

APRÈS-MIDI

26 NOVEMBREMATIN

2 NOVEMBREMATIN

APRÈS-MIDI

2 DÉCEMBREAPRÈS-MIDI

9 DÉCEMBREMATIN

3 NOVEMBREMATIN

APRÈS-MIDI

Laure MONCHAUZOU, chargée de mission à l’Equipe de développement local du 10e arrondissement

Bénédicte FROCAUT, conservatrice, directrice du réseau de lecture publiqueVincent CARON, bibliothécaire, chargé de l’action culturelle et de la communication du réseau,

coordonnateur du projet Ideas BoxDéjeuner avec Bénédicte FROCAUT et Vincent CARON

Premier entretien de groupe : Thomas DUSAUTOIR, membre de l’équipe Informatique/multimédia de la médiathèque centrale

Martine LOVERGNE, responsable de l’équipe jeunesse de la médiathèque centraleMarion THOREL, membre de l’équipe jeunesse de la médiathèque centrale

Pascal PESTRE, maire adjoint délégué à la culture, au patrimoine, à la communication, aux archives et aux jumelages

Deuxième entretien de groupe : Didier ADAM, responsable du service aux collectivités et du médiabus du réseau

Nathalie AGNERAY, membre de l’équipe de la bibliothèque jeunesse du Beau MaraisMuriel DECARME, responsable de l’équipe informatique/multimédia de la médiathèque centrale

Jean-Louis LESUISSE, médiateur culturel jeunesse du réseauGuillaume VANHEE, membre de l’équipe informatique/multimédia de la médiathèque centrale

Déjeuner avec Vincent CARON

Olivier LANGLET, directeur des espaces de proximité et d’initiatives (EPI)Mamadou Lamine SANOGO, animateur, adjoint au directeur de l’Espace Valéry-Watteau

Ali ABCHICHE, maire adjoint délégué à la Jeunesse et aux Espaces de ProximitéFatima ALI, chargée de mission

Soizic CADIO, bibliothécaire, responsable de l’action culturelle, des partenariats et de la communication à la Médiathèque Françoise Sagan

Christophe SENE, conservateur au bureau des bibliothèques et de la lecture (ancien ad-joint à la directrice de la médiathèque Françoise Sagan)

Olivier LANGLET, directeur des espaces de proximité et d’initiatives (EPI)Bocar DIOP, animateur, coordinateur du pôle animation à l’espace Rosiers-Chantepie

Mélanie LEMOGNE, responsable de la section jeunesse de la bibliothèque Anna Langfus

LISTE DES ENTRETIENS ET DES PERSONNES INTERVIEWÉES

» ANNEXE #3


Troisième entretien de groupe :Jean-Christophe BLANCART, membre de l’équipe informatique/multimédia

de la médiathèque centraleFrance POISON, responsable du traitement du document du réseau

Vincent CARON

TAVERNY, 9 DÉCEMBRE 2015

BIBLIOTHÈQUES SANS FRONTIÈRES, 14 ET 15 DÉCEMBRE 2015

9 DÉCEMBRE APRÈS-MIDI

26 NOVEMBRE APRÈS-MIDI

14 DÉCEMBREAPRÈS-MIDI

15 DÉCEMBREMATIN

APRÈS-MIDI

Au Lieu d’accueil et d’orientation (LAO) de la Croix-Rouge Observation de l’atelier Travail en bibliothèque, animé par une éducatrice du LAO, deux agents de

la médiathèque des Temps libres et Robinson LUCAS, chargé de projet Ideas Box chez Bibliothèques Sans Frontières

Laëtitia FAURE, responsable pédagogique au LAO

Annabelle GIUDICE, responsable du projet Ideas Box France (jusqu’au 14/12/2015)

Romain BERTHIER, chargé de l’appui au programme Ideas Box FranceRobinson LUCAS, chargé de projet Ideas Box

Quentin ROLLAND, responsable du projet Ideas Box France (à compter du 15/12/2015)

Bénévoles BSF : Laure BIANCHI / Sébastien LE PON / Christian MILLE


QUELQUES EXEMPLES DEBIBLIOTHÈQUE PORTABLE (PORTALIBRARY) AU ROYAUME-UNI

» ANNEXE #4

Exemple de bibliothèque provisoire dans le Cambridgeshire

Melbourn libray Access Point, closing for biger premises : http://susanvandeven.mycouncillor.org.uk/2013/12/26/melbourn-library-farewell-to-the-green-portacabin/

Après un incendie, bibliothèque provisoire pour 2 ou 3 ans, très bien évaluée par le public

Ramsgate Libray, Kent County :http://www.portakabin.co.uk/ramsgate-library.html

Une PortaLibrary destinée à durer : La Cabin Library de Lisvane, quartier riche mais excentré de Cardiff, Pays de Galle

http://www.lisvanecommunity.org.uk/Lisvane-CC/library-7044.aspxSlogan : « Run for the Community by the Community », car entièrement opérée par des bénévoles.

Une autre PortaLibrary durable : Bibliothèque d’école primaire dans une Portakabin, inaugurée 21 octobre 2015, à Bury, Greater Manchester

http://www.burytimes.co.uk/news/13881429.New_chapter_in_library_provision_at_Bury_primary_school/

•

Ce rapport a été imprimé avec le soutien du:

Un projet de:

REMERCIEMENTS

Documents

LES IDEAS BOX EN FRANCE, - Bibliothèques Sans Frontières · de société et la papeterie (les liseuses sont stockées dans le module informatique). Les livres et jeux sont stockés