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1 République du Sénégal Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Institut Supérieur des Transports (IST) Groupe Sup De Co MEMOIRE DE FIN DE FORMATION MASTER EN TRANSPORT LOGISTIQUE SUJET : Présentée par : Madame SAMB Soukeyna NDIAYE PROMOTION PROMOTION PROMOTION PROMOTION : 2005 : 2005 : 2005 : 2005 - 2006 2006 2006 2006 Encadreur : Amadou Makhourédia DIOP LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES TRANSPORTS DE MARCHANDISES AU SEIN DE L’UEMOA

LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

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Page 1: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

1

République du Sénégal Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Institut Supérieur des Transports (IST)

Groupe Sup De Co

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION

MASTER EN TRANSPORT LOGISTIQUE

SUJET :

Présentée par : Madame SAMB Soukeyna NDIAYE

PROMOTIONPROMOTIONPROMOTIONPROMOTION : 2005 : 2005 : 2005 : 2005 ---- 2006200620062006

Encadreur : Amadou Makhourédia DIOP

LES IMPACTS ET ENJEUX

DE LA MONDIALISATION

SUR LES TRANSPORTS DE

MARCHANDISES AU SEIN

DE L’UEMOA

Page 2: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

2

DEDICACES

ALHAMDOULILLAH, je remercie ALLAH , Le Tout Puissant, Le Miséricordieux de

m’avoir accordé Ses Faveurs,

Paix et Salut sur le Prophète Bien Aimé, Mouhammad (SAS)

Que la Grâce d’ALLAH (SWT) soit sur l’Eclairé Cheikh Ahmed Tidjanî (RA) pour

qui je témoigne un Amour Sincère

Qu’ALLAH (SWT) fortifie les liens spirituels qui me lient avec mon Guide :

Cheikh Ablaye DIOP

A ma très chère défunte maman NDATA SENE, pour qui j’avais écrit ce poème de son

vivant, alors que je faisais l’apprentissage de l’écriture.

N’DATA ma bien aimée,

De tes mains tu m’as bercée

Avec un cœur d’or tu m’as aimée

Ta noirceur représente pour moi la beauté de ma race

A ma belle, je dédie ces quelques vers

Aujourd’hui, c’est avec une grande fierté que je lui dédie entièrement ce présent

mémoire qui sanctionne la fin d’une formation de deux années.

Mes pensées constantes pour elle sont la seule source d’où je puise toute la force et le

courage d’apprendre et d’entreprendre.

REMERCIEMENTS

Page 3: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

3

A mon meilleur ami, mon confident et soutien, mon mari Abibou Ndiaye SAMB aux

côtés de qui la vie est synonyme de joie et de simplicité.

Je remercie mon professeur et encadreur Monsieur Amadou Makhourédia DIOP pour sa

disponibilité et son culte du travail bien fait qui m’a poussée à donner le meilleur de

moi-même.

A Messieurs, Séga BALDE, BA et Serigne Momar SECK de la Chambre de Commerce

de d’Industrie de Dakar,

A Messieurs Mademba NDIAYE et Ibou DIOUF de la Banque Mondiale pour leur

apport technique et leur disponibilité

Je remercie aussi tout le l’encadrement de l’IST notamment le Directeur M. DIALLO,

le Chargé des Etudes et de la Recherche M. Alassane SY, ainsi que l’ensemble de mes

camarades de promotion

Remerciements

A mes enfants Fatima et Ndata SAMB pour leur patience et leur compréhension

A mon père Ousmane DIOP qui a fait de moi la personne que je suis

A mon père Issakha NDIAYE pour son soutien et sa compréhension

A tous mes frères et sœurs : Médoune NDIAYE, Adama DIOP et sa femme Diary Bâ,

ma sœur et amie Aïda DIOP, Babacar DIOP, Maman DIOP (merci soeurette pour ton

soutien !), Ndèye Arame DIOP, à notre benjamin Moustapha DIOP, à ma cousine et très

chère amie

Awa NDIAYE que j’adore et à toute sa famille.

Remerciements

A mes chères belles mères Adiara MBAYE, Diry NIANG et leurs enfants Marième

NDIAYE, Nogaye NIANG, Ablaye SAMB, Ndèye Coumba, Bella, Tamsir, Isma,

Malick, ma chère fille Anta SENE.

A mes amies Mariama DIA et Rella SARR ainsi qu’à tous ceux qui m’ont soutenue de

près ou de loin.

Page 4: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

4

SIGLES ET ABREVIATIONS

ALENA : Association nord Américaine de Libre Echange

ANSEA : Association des Nations de l’Asie du Sud Est

ANZCERTA : Australia New Zealand Closer Economic Relation Trade Agreement

APEC : Coopération Asie Pacifique

ASECNA : Agence pour la Sécurité et la Navigation Aérienne

BCEAO : Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

BIRD : Banque International pour la Reconstruction et le Développement

BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement

CAE : Communauté de l’Afrique de l’Est

CARICOM : Communauté des Caraïbes

CBI : Cross Border Initiative

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

CNUCED : Conférences des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

COMESA: Common Market for East and Southern Africa

FMI : Fond Monétaire International

GATT : General Agreement on Tarif and Trade (Accord Général sur les Tarifs

Douaniers et

le Commerce

MERCOSUR : Marché Commun du Cône du Sud

OACI : Organisation de l’Aviation Civile Internationale

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole

SAARC : Association Régionale pour la Coopération en Asie du Sud

SADC : South African Development Community

SFI : Société financière Internationale

UEMOA : Union Economique et Monétaire ouest Africaine

ZLEA : Zone de Libre Echange Américain

Page 5: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

5

Introduction et Problématique ….………………………………………1

PREMIERE PARTIE : MONDIALISATION ET REGIONALISATION 6

Chapitre I : LA MONDIALISATION …………………………………………….9

Section 1 : Le Commerce International…………………………………………..9

A. Définition………………………………………………………………….…9

B. Evolution…………………………………………………………………....10

1. Théories du commerce International………………………………....10

2. Evolution de 1960 à 1973…………………………………………..12

Section 2 : Le Transport Vecteur du Commerce International……..………..14

A. Les effets de innovations technologiques…………………………………14

1. Dans le mode maritime……………………………………………14

2. Dans le mode aérien……………………………………………….14

3. Dans le mode terrestre……………………………………….…….14

4. Dans les systèmes de manutention…………………………….…..14

5. Le plurimodal………………………………………….…………..15

6. L’informatique et la robotique…………………………………….15

B. Les effets de l’intervention étatique……………………………………….17

Section 3 : Le Commerce International Moteur de l’Economie Mondiale..…18

A. L’économie mondiale………………………………………………….…..18

1. Le marché mondial……………………………………………..….18

2. Les agents de l’économie mondiale………………………………19

a) les firmes transnationales………………………...……….19

b) Les organismes internationaux…………………………….22

3. La spécialisation…………………………………………...……….22

4. La division internationale du travail…………………………..……22

Section 4 : Interdépendance et Coopération dans l’Economie Mondiale …..…23

A. Interdépendance…………………………..…………………………….23

B. Coopération……………………………………………………………24

TABLE DES MATIERES

Page 6: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

6

Chapitre II : La régionalisation du monde……………………………….…25

Section 1 : Classification des Différents Types d’Organisations Régionales……25

A. La Zone de libre échange………………………………………...25

B. L’union douanière……………………………………………….26

C. L’union économique…………………………………………….26

D. L’union économique intégrée……………………………………26

Section 2 : Régionalisation du Monde……………………………………..27

A. En Europe…………………………………………………………27

B. En Amérique………………………………………………………27

C. En Asie……………………………………………………………28

D. En Australie………………………………………………………28

E. En Afrique………………………………………………………..29

Chapitre III : L’UEMOA…………………………………………………..32

Section 1 : L’Espace Sous Régionale………………………………………32

A. Situation géographique……………………………………32

B. Situation économique……………………………..………33

Section 2 : Les Outils d’Intégration du Marché………………………….36

A. Politiques macroéconomiques communes……………………....36

B. Politiques douanières et commerciales communes……………..37

C. Législation commune…………………………………………..38

D. Mise en place du marché financier commun………………..…38

E. La libre circulation des personnes, des biens et des services…..39

Section 3 : L’Intégration Physique………………………………………40

A. L’exemple des Etats-Unis……………………………………..40

B. Contexte actuel des infrastructures……………………………41

Page 7: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

7

DEUXIEME PARTIE : LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA

MONDIALISATION SUR LES TRANSPORTS…………………………….42

Chapitre 1 : Le Transport Terrestre………….…………………..…..……44

Section 1 : Rôle stratégique du transport routier et ferroviaire…………….…..44

Section 2 : Les infrastructures…………………………………………...……45

Section 3 : La réglementation…………………………………………...…….47

Section 4 : Les acteurs…………………………………………………..……47

Sections 5 : Les perspectives de développement des transports terrestres……48

Chapitre II : Le Transport Aérien ………………………………………..50

Section 1 : Rôle stratégique du transport aérien et les impacts de la

libéralisation………………………………………………………………….50

Section 2 : les infrastructures……………………………………………..…51

Section 3 : Le programme commun du transport aérien……………………..52

Section 4 : les acteurs……………………………………………………….53

Chapitre III : Le Transport Maritime ………………………..…………..54

Section 1 : Rôle stratégique du transport maritime………………..………..54

Section 2 : Compétitive des ports sous régionaux………………………..…55

Section 3 : La réglementation…………………………………………..…..56

Section 4 : Les acteurs……………………………………….……………..58

A. l’Etat……………………………………………………………58

B. Les compagnies maritimes…………………………..…………59

C. Les conseils des chargeurs……………………………………..59

D. L’autorité portuaire et la douane……………………………….60

E. Les consignataires………………………………………………61

F. Les manutentionnaires…………………………………………62

G. Les transitaires / C A D……………………………………...…62

Section 5 : Programmes prioritaires de facilitation du transport maritime et

simplification des procédures portuaires……………………………….……63

Section 6 : Analyse de la compétitivité du Port Autonome de Dakar et du Port

Autonome de Lomé…………………………………………………..………66

A. Le port Autonome de Dakar……………………………………66

B. Le Port Autonome de Lomé………………………………..…..67

Page 8: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

8

TROISIEME PARTIE : LES ECHANGES INTERNATIONAUX ET

INTRACOMMUNAUTAIRES DE MARCHANDISES……………...……..69

Chapitre I : Les Echanges Internationaux de Marchandises……………..71

Section 1 : La Géographie des Transports Maritimes Mondiaux…………….71

A. Le pétrole………………………………………………………….71

B. Le minerai de fer…………………………………………………..72

C. le charbon………………………………………………………....73

D. Les céréales…………………………………………………...…..74

E. Les vracs divers…………………………………………………...75

F. Les marchandises diverses…………………………………..……75

Chapitre II : Le Commerce International de L’UEMOA……………………….77

Section 1 : Le commerce extérieur de l’UEMOA………………………………..…77

Section 2 : Le commerce intra- régional……………………………………......…...79

Conclusion Générale………………………………………………………………81

Page 9: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

9

INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE

La mondialisation a radicalement changé le contexte économique international. Elle a

pour soubassement la libre circulation des biens et des capitaux, l’internationalisation

croissante des économies nationales et une innovation technologique qui supprime

rapidement les barrières, favorisant l’ouverture des frontières.

L’ouverture des frontières et l’existence d’un marché unique sont à l’origine de

l’intensification des flux des échanges et donc la demande en transport. Cette nouvelle

situation entraîne de profondes modifications dans la structure des transports

internationaux.

Les progrès réalisés dans le domaine des transports ont permis le développement du

commerce international. En effet les flux de marchandises devenaient plus denses, plus

diverses et allaient de plus en plus loin. A la fin du XXème siècle l’ampleur du

commerce international est tel que, toutes les économies nationales interagissent dans

un espace unique, le marché mondial. L’existence de ce marché unique a favorisé

l’émergence d’une économie mondiale, caractérisée par l’Internationalisation de la

production et de la distribution.

L’Internationalisation est un processus qui reflète la dynamique de l’insertion croissante

des économies contemporaines dans un tissu de relations économiques à l’échelle de la

planète. Dans ce nouveau contexte, les économies nationales deviennent de plus en plus

tourner vers l’extérieur et en dépendent pour écouler leurs produits et obtenir des biens

indispensables pour la production.

Face à cette nouvelle donnée de l’économie mondialisée et l’intensification de la

concurrence à l’échelle planétaire, des blocs économiques se forment ou se consolident

donnant naissance à des unions économiques régionales et sous régionales.

La régionalisation même si elle n’est pas une conséquence directe de la mondialisation

(parce qu’il y’a toujours eu dans les relations économiques internationales des accords

préférentiels bilatéraux et multilatéraux entre les états) a atteint des dimensions

nouvelles dans le contexte actuel.

Page 10: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

10

Les blocs économiques permettent ainsi aux pays membres de faciliter les échanges à

l’intérieur d’une zone et d’améliorer la compétitivité des économies respectives par les

progrès de l’intégration économique qui constitue un tremplin vers l’insertion dans

l’économie mondiale.

Pour certains économistes comme l’américain Jacob Viner (1950) le rapport entre

régionalisation et mondialisation est souvent perçu comme conflictuel. Selon Viner, les

regroupements régionaux comme les unions douanières conduisent à une « allocation non

optimale des ressources à l’échelle de l’économie mondiale »1.

Seulement, il se trouve que les partisans les plus connus de l’intégration régionale,

notamment les pères de la construction européenne, les Français Jean Monnet, Robert

Schuman et Robert Marjolin2 ont tous été des mondialistes. Pour eux la régionalisation et

la mondialisation se situant à deux niveaux différents du fédéralisme sont

complémentaires et doivent agir ensemble. Le rapport entre régionalisation et

mondialisation devient ainsi plus facile à comprendre. Selon ces économistes, ce rapport

n’est pas d’opposition, d’exclusivisme, mais de complémentarité ; la régionalisation est

une étape nécessaire, un tremplin pour la mondialisation.

C’est dans la perspective d’insérer les Etats de l’Afrique de l’ouest dans la

mondialisation que l’UEMOA a été créé. L’objectif principal de L'UEMOA est de

renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres

dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique

rationalisé et harmonisé. 13

Cependant, en dehors de cette dimension purement économique, la mondialisation

s’analyse sous d’autres aspects non moins importants tels que la dimension sociale et la

dimension politique. La dimension sociale d’une part, définit l’ensemble des processus

de multiplication des liens entre les sociétés et les hommes sur toute la planète. D’autre

part, la dimension politique définit un processus de normes planétaires.

1 Jacob Viner (1950) The Custom Union Issue 2 Robert Schuman Jean Monnet et Robert Marjolin ont lancé les bases de la construction de l’Union européenne

avec la proclamation le 09 Mai 1950 de la création de la CECA (Communauté Européenne de l’Acier et du Charbon)

Page 11: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

11

C’est pourquoi, la mondialisation représente un terrain privilégié pour les théoriciens

qui s’inquiètent pour l’avenir de la diversité des civilisations nationales et la sauvegarde

des patrimoines culturels de l’humanité ; mais aussi pour les théoriciens qui s’inquiètent

pour la sauvegarde des souverainetés nationales face à une volonté supranationale que

constitue la mondialisation.

Revenant sur la dimension économique, nous pourrons aussi remarquer que la

mondialisation de l’économie est en déséquilibre. En effet, si nous considérons certaines

régions comme l’Europe, les Etats Unis et le Japon (la triade) ; elles s’enrichissent

davantage. D’autres, comme la plupart du tiers monde asiatique s’intègrent parfaitement

dans cet nouvel environnement économique en s’appuyant sur les avantages de cette

globalisation des marchés. Par contre, la plupart des états africains et les états de

l’Afrique subsaharienne en particulier s’appauvrissent davantage et s’enlisent dans le

sous développement. Cette situation de pauvreté alarmante du continent africain (Plus

de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour) interpelle tout le

monde. C’est la raison pour laquelle, les débats, les conférences et les sommets sur la

question se multiplient.

Des outils d’intégrations des marchés régionaux ont été crées pour ‘aider’ l’Afrique à

réaliser un décollage économique et s’insérer dans les nouveaux termes de l’échange.

Beaucoup de ces tentatives n’ont pas produit l’effet escompté pour les africains car la

pauvreté perdure et le sous-développement prend des dimensions inquiétantes.

Ces conditions de vie précaires favorisent la dissémination de fléaux tels que la famine,

les guerres, la délinquance, la prostitution, les maladies et le développement du

phénomène de l’immigration clandestine. C’est pourquoi il est dans l’intérêt du monde

entier de poursuivre la recherche concernant le sous développement en Afrique et les

moyens d’y remédier.

Certes, nous ne nous proposons pas de faire une critique de la mondialisation seulement

de constater les effets qu’elle entraîne dans le domaine qui nous intéresse et qui est

directement relié a ce phénomène, à savoir les transports de marchandises.

Page 12: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

12

OBJECTIF

Notre objectif est d’analyser les impacts et les enjeux de la mondialisation sur les

transports de marchandises au sein de l’UEMOA. Pour cela notre recherche s’articulera

autour de trois grandes parties. Dans la première partie, nous allons analyser le contexte

de la mondialisation et de la régionalisation. Dans la deuxième partie, nous allons

étudier les impacts et les enjeux de la mondialisation sur les transports de marchandises

au sein de l’UEMOA. Enfin nous vous proposerons une évaluation des échanges

internationaux avec une présentation de la géographie des transports maritimes

mondiaux par nature de produit. Nous évaluerons aussi dans cette partie, le commerce

international dans le cadre de l’UEMOA.

Le résultat attendu dans l’élaboration de ce mémoire est de montrer que le

développement et l’amélioration des transports de marchandises représentent une

condition sine qua non pour un développement durable et l’éradication de la pauvreté en

Afrique en vue d’une meilleure intégration dans l’économie mondiale.

HYPOTHESE

L’hypothèse de notre travail est de démontrer que l’intégration économique ne peut se

faire que si l’on réalise au préalable une intégration physique de l’espace en disposant

de réseaux de communication adéquats et harmonisés pour permettre la mobilité des

personnes des biens et services au sein de la zone.

Page 13: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

13

METHODOLOGIE

Notre recherche est en partie basée sur une analyse documentaire. Certaines des

données exploitées sont tirées d’ouvrages, d’essais, de séminaires et de rapports sur la

question. En plus de cela, des interviews ont étés réalisés avec des professionnels du

milieu. Des voyages d’étude dans la sous région sont prévus afin de recueillir des

informations pour donner à notre étude une dimension plus opérationnelle.

Cependant il est évident que la rédaction du mémoire de fin d’étude est principalement

confrontée à une contrainte de temps qui nous pousse à ne circonscrire l’analyse qu’au

tour des aspects qui retiennent le plus notre attention. Les contraintes de temps et

insuffisance de moyens financiers nous ont obligées à limiter les déplacements à la

seule région du Burkina Faso où se trouve le siège de l’UEMOA.

Enfin, l’élaboration du mémoire de fin d’étude représente une activité enrichissante.

Elle permet à l’étudiant d’acquérir de nouvelles connaissances et de renforcer celles

déjà acquises durant la formation, de confirmer ou d’infirmer certaines idées reçues.

Page 14: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

14

PREMIERE PARTIE

MONDIALISATION ET REGIONALISATION

Page 15: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

15

LA MONDIALISATION ET LA REGIONALISATION

Le processus de mondialisation bien qu’il soit amorcé depuis très longtemps, il évolue

très rapidement au XXème siècle, où le terme de mondialisation apparaît pour la

première fois. La mondialisation est dès lors définit comme « un mouvement complexe

d’ouverture des frontières économiques permettant aux acteurs d’étendre leur champ

d’action à l’ensemble de la planète, afin de tirer profit des différentiels de dynamiques

entres les différentes zones du globe et d’établir des visions d’ensemble »3.

A l’origine, le commerce est l’initiateur des échanges et liens internationaux. En effet, la

nécessité pour les pays d’entretenir des relations commerciales est le moteur même de la

mondialisation depuis ses débuts.

L’accélération de la mondialisation vers la fin du XXème siècle constitue l’une des

caractéristiques les plus marquantes de l’économie contemporaine. Elle se manifeste

par une évolution soutenue du commerce international.

Le cadre du commerce international s’élargit à l’échelle de la planète, les marchandises

échangées augmentent en nombre et en volume et vont de plus en plus loin. Cette

expansion du commerce international est rendue possible grâce aux progrès réalisés

dans les techniques de transport.

Le développement du commerce international a favorisé l’émergence d’une économie

mondiale et d’un marché unique où s’interagissent les différentes économies nationales.

L’interdépendance dans l’économie mondiale fait que, aucune nation ne peut ignorer les

politiques économiques extérieures, puisse quelles ont des influences directes sur les

économies nationales.

L’interdépendance dans le monde contemporain favorise la coopération entre les états,

par le biais d’accords bilatéraux et multilatéraux.

14

3 Jean Luc Ferranderry (1996) ‘’Le point sur la mondialisation’’

Page 16: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

16

La coopération prend une dimension nouvelle avec le renforcement de la régionalisation

partout dans le monde. Elle est perçue comme un moyen pour réussir l’intégration dans

l’économie

Ainsi, des blocs économiques se forment ou se consolident pour créer une synergie de

groupe en développant des politiques économiques communes dans le cadre d’un

marché régional.

Cette régionalisation portée par la mondialisation est encouragée en Afrique

particulièrement en Afrique de l’ouest avec l’organe sous régional, l’UEMOA.

Page 17: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

17

CHAPITRE I : LA MONDIALISATION

Il importe de rappeler que si la mondialisation est une expression nouvelle, le

phénomène qu’elle décrit ne l’est pas. C’est un thème important de l’histoire de

l’humanité depuis que des échanges existent entre les nations et que les relations

économiques que celles-ci entretiennent deviennent de plus en plus complexes. Ainsi,

on note une évolution parallèle entre le phénomène de mondialisation et celui du

commerce internationale.

Section 1 : Le commerce international

A) Définition

Au sens large, le commerce international correspond à l’ensemble des flux de biens et

de services, aux mouvements de capitaux entre les espaces économiques nationaux

(transactions internationales liées aux opérations de crédit et de prêt). Au sens strict, le

commerce international correspond à l’ensemble des flux de marchandises (biens) entre

les espaces économiques nationaux.4

Le commerce international tel qu’il est définit ici enregistre donc l’échange de produits

matériels comprenant d’une part les produits primaires (ressources agricoles et matières

premières, peu ou faiblement transformés), d’autre part les produits ou articles

manufacturés qui se partagent en bien de consommation, et en bien de production ou

d’équipement. Ces échanges de biens sont désignés sous les noms « Importations » et

« Exportations ».

L’importation est une opération par laquelle des biens produits en dehors du territoire

sont transférés dans ce territoire. Leur valeur est fixée au prix C.A.F (coût, assurance,

fret) qui comprend à la fois, le prix du produit et les frais de transport et d’assurance du

lieu d’expédition jusqu’au lieu de destination.

4 Michel Rainelli (1994) Le commerce international

Page 18: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

18

Par opposition, l’exportation est une opération par laquelle des biens produits sur le

territoire sont transférés hors de ce territoire. Elles sont prises en compte sur la base

d’une évaluation F.O.B. ou F.A.B. (franco à bord), qui ajoute au prix des produits les

frais de transport et d’assurance, droits et taxes jusqu’à l’embarquement au lieu

d’expédition et éventuellement les droits de sortie.

Le compte statistique qui enregistre exportations et importations de marchandises entre

un pays donné et le reste du monde est la balance commerciale. Le solde de la balance

commerciale correspond à la différence entre les exportations et les importations ; ce

solde nous éclaire sur les performances commerciales du pays. Le solde commercial

d’un pays est actif ou positif, lorsqu’il y a excédent de l’exportation, et l’on parle d’une

balance qui présente un solde créditeur. Il est par contre passif ou négatif, quand il y a

excédent de l’importation, et l’on parle de balance débitrice. Ce procédé traduit le taux

de couverture des importations par les exportations. Une économie nationale équilibrée

présente un taux de couverture positif. Cette notion d’équilibre de l’économie, est d’une

importance capitale. Elle est à l’origine des diverses théories qui ont marquées

l’évolution du commerce international.

B) Evolution du commerce international

1. Les théories du commerce international

L’intervention de l’Etat dans le domaine du commerce extérieur oscille entre deux

orientations, soit la protection de l’économie et du marché national, soit la libération des

échanges et l’ouverture de ce marché. Protectionnisme et libre-échange ont tour à tour

marqué l’évolution de l’histoire commerciale.

a) Le protectionnisme

A la fois doctrine et théorie économique mais aussi politique commerciale, le

protectionnisme vise à protéger les activités nationales de la concurrence étrangère et à

maintenir à un niveau favorable, le taux de couverture des importations par les

exportations.

Page 19: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

19

Dès le XVIIIème, le mercantilisme (doctrine économique qui recommande aux états de

vendre plus que d’acheter) introduit des mesures dans ce sens. Ces mesures sont les

taxes à l’importation des produits, les primes à l’exportation des articles manufacturés et

une interdiction d’exporter des matières premières nationales.

Historiquement, le protectionnisme mercantilistes revient aux économistes français Jean

Bodin (1530-1596) et Antoine de Montchrestien (1575-1621) qui prônent la politique de

l’Autarcie.5 Toutefois, la pratique mercantiliste diffère selon les pays. Le mercantilisme

colbertisme6 en France par exemple, préconise aux états un protectionnisme sélectif et

une politique de création et de développement de manufactures d’Etat. D’autre part, le

mercantilisme anglais considère qu’il faut exporter le plus possible au prix le plus élevé,

et importer le moins possible. Cette pratique permet de dégager un excédent commercial

favorable à l’économie nationale.

Au XXème siècle, le protectionnisme avance de nouveaux arguments, à dimension

sociale, tel celui de la défense du niveau de vie, de l’emploi ou de la protection de la

santé du consommateur (les barrières non tarifaires). Le protectionnisme s’oppose ainsi

au libre-échange qui cherche à réduire sinon supprimer les barrières protectionnistes.

b) Le libre-échange

Le libre-échange cherche à réaliser la libre circulation des marchandises entre les pays

par l’assouplissement ou la suppression des restrictions au commerce international.

Historiquement il revient aux économistes britanniques de la première moitié du

XXème siècle. Selon ces économistes, l’échange est source de profit pour les deux

parties en présence, en raison de la différence qui existe entre les coûts de production.

Par exemple Adam Smith prône les avantages absolus. Selon Smith il faut toujours

acheter ailleurs ce que l’on trouve moins chers que chez soi. Les économies ainsi

réalisées permettront de développer des activités ou l’on détient un avantage. C’est la

théorie des avantages absolus.

5 Marc Montoussé (1999) LesThéories Economiques 6 du nom du Ministre de Louis XIV, Colbert qui développa l’industrie du transport maritime en mettant en place une politique protectionniste de l’industrie du transport maritime

Page 20: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

20

Cette analyse est poussée plus loin encore par David Ricardo, qui lui introduit le

concept d’avantage comparatif. L’échange intervient à partir du moment où un pays est

plus avantagé pour une production que pour une autre.

Les économistes libéraux contemporains prolongent la théorie libre-échangiste de

Ricardo. Parmi eux ont peut citer, Ohlin, Vernon et le japonais Kaname Takamatsu

(8).Pour tous ces économistes, il paraît nécessaire que l’état libère et favorise les

échanges. Le libre-échange n’équivaut cependant jamais, à l’abolition des restrictions

mais plutôt à leur atténuation par la diminution des droits de douane par exemple. Il est

le plus souvent le fruit d’accords, de conventions, de négociations commerciales

multilatérales (NCM)7 entre les états.

Au XXème siècle, des accords commerciaux sont allés dans le sens de la libéralisation

des échanges et de leur intégration dans un ensemble plus vaste. Ils ont contribué à

l’affirmation de la tendance à la mondialisation des échanges et l’explosion des flux de

toutes sortes. En effet les économies augmentent de plus en plus leur ouverture sur le

monde, encouragées par la poursuite du désarmement douanier. Le libre échange est à

l’origine des phases d’évolution remarquable du commerce international. Nous

retiendrons surtout la période de 1960 à 1973 qui est considérée par la plupart des

économistes comme l’âge d’or du commerce international.

2. Evolution du commerce international 1960 à 1973

Le commerce international connaît entre 1960 et 1973, des phases de développement

marqué. La valeur du commerce international passe de 263 milliards de dollars en 1960

à 641 milliards en 1970, soit une augmentation de 144%. Les exportations augmentent

en valeur et en volume, plus que la production mondiale. Leur volume croît entre 1960

et 1970, au rythme de 10% par an, soit plus que l’accroissement annuel moyen de la

production (7%).8

On pourra noter particulièrement la période de 1971 à 1973 où l’accroissement des

exportations mondiales est noté dans le tableau 1et la figure 1. Cette remarquable

expansion du commerce international est rendue possible grâce au progrès réalisés dans

le domaine des transports, vecteur du commerce international.

7 Les NCM sont les grandes négociations commerciales menées par le GATT. Elles sont aux nombres de huit. On distingue parmi elles la Négociation de Genève (1947), le Kennedy Round (1964-1967), l’Urugay Round (1986-1993). 8 Bréal (1986) Le Commerce International

Page 21: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

21

15 Tableau 1

Croissance annuelle en valeur et en volume du commerce international 1971 à 1973

Source : Le Commerce International, Bréal (1986)

Figure 1

00,050,1

0,150,2

0,250,3

0,350,4

Entre 1970 et1971

Entre 1971 et1972

Entre 1972 et1973

Croissance du commerce intrenational en valeur et v olume

Croissance en Valeur

Croissace en Volume

(8) Marc Montoussé (1999), Théories économiques

(10 Bréal (1986) ) Le commerce international

1971 1972 1973

VALEUR 12% 18% 36%

VOLUME 5,60% 8,50% 13%

Page 22: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

22

Section 2 : Le transport vecteur du commerce international

Les flux d’échanges ne peuvent exister que s’ils sont supportés par des infrastructures

de transport permettant aux biens de circuler adéquatement à partir d’une origine vers

une destination. Cela est du au fait que, les échanges de marchandises représentent la

demande en transport international.

D’une part, la multiplication des échanges n’aurait pu avoir lieu sans le concours

d’innovations technologiques importantes, qui permettent de transporter des quantités

croissantes de fret de façon plus rapide et plus efficace.

D’autre part, l’intervention de l’état en matière de transport a permis de réduire

considérablement les coûts de transport.

A) Les impacts des innovations techniques

Dans tous les modes, on assiste à une amélioration de la capacité d’emport, de la vitesse

et de la fiabilité des moyens de transport. En effet, en matière de transport, la manière

dont les biens sont déplacés du point d’origine au point de destination importe peu. Pour

les usagers des transports ce qui importe, c’est l’arrivée à bon port des marchandises

dans les meilleures conditions de sécurité, de temps et de coût. Des progrès

remarquables ont été réalisés dans tous les modes et techniques de transport.

1- dans le mode maritime

Dés 1939, apparaissent de grands navires de 15000 tonnes de port en lourd (TPL) très

vite surclassés. Aujourd’hui la taille des grands navires se situe entre 450 et 500000

TPL9. Ce caractère massif du transport maritime lui permet de garder sa place au

premier rang dans le commerce mondial de marchandises malgré la concurrence du

transport aérien.

9 Image Economique du monde 2005, Collection Armand Collin

Page 23: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

23

2- dans le mode aérien

Le transport aérien a en effet détrôné le maritime en ce qui concerne le transport de

passagers, sauf pour le ferry boat et les croisières. Quelques chiffres montrent les

innovations techniques dans ce domaine. Le nombre des avions de gros tonnages entre

1963 et 1973 est passé de 3200 à 5200 TPL. La charge moyenne par avion est de 10 à

17 tonnes. Aujourd’hui, un 747 enlève plus de 100 tonnes de fret.10

Actuellement le transport aérien menace très sérieusement le transport maritime en ce

qui concerne le trafic de marchandises à haute valeur unitaire. D’autant plus que la

tendance à utiliser des avions de ligne régulière pour le transport de fret assure une très

grande régularité de transport.

3- dans le mode terrestre

Si au XIXème siècle le chemin de fer et les navires à vapeur ont révolutionné le marché

du transport, au XXème siècle sont intervenues des innovations majeures. L’avènement

des poids lourds et le développement d’autoroutes, ont permis en Europe et aux Etats-

Unis la progression du transport routier entraînant une forte régression du chemin de

fer. Néanmoins l’apparition du Train à grande vitesse (TGV) dont la vitesse moyenne

est estimée à 300km/h redonne un élan au ferroviaire. Il est question aujourd’hui, en

Europe et partout où le transport routier est en phase de saturation, de redynamiser le

transport ferroviaire.

4- dans les systèmes de manutention

Les progrès techniques en matière de transport concernent aussi bien les véhicules de

transport que la manutention qui est tout aussi fondamentale. Après la mécanisation sont

apparues les unités de chargement, notamment, les palettes et les conteneurs.

C’est la conteneurisation qui constitue l’une des véritables révolutions du transport

international contemporain. C’est surtout l’apparition des conteneurs ISO qui, depuis 15

ans, a entraîné des conséquences dans divers domaines. Premièrement, la

standardisation des dimensions des conteneurs (2,435 m en largeur, 6m ou 12m en

longueur) permet de les gerber et d’en faire des instruments de stockage.

10 Pierre Bauchet (1982) Economie du Transport International de Marchandises -Air, Mer-

Page 24: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

24

Deuxièmement, la facilité de leur déplacement d’un véhicule à l’autre par unité

atteignant 20 à 30 tonnes, est la raison pour laquelle, les conteneurs occupent une place

privilégiée dans le transport plurimodal (multimodal).

5- Le plurimodal

Le plurimodal est l’autre grande révolution du transport au delà des innovations

technique que nous avons déjà analyser. En effet, le plurimodal permet un transport de

bout en bout de la marchandise. Au cours du transport plusieurs modes sont utilisés.

L’intérêt du transport de bout en bout réside dans le fait que, les négociations

commerciales concernant le transport de la marchandise sont simplifiées. L’expéditeur

négocie un seul contrat de transport qui valable pour tous les déplacements de la

marchandise.

En outre, le plurimodal permet l’utilisation aisée de plusieurs modes au cours d’un seul

trajet. On parle ainsi de ferroutage quand des voitures sont chargées sur des trains et de

merroutage quand des voitures sont chargées sur des navires rouliers.

6- L’informatique et la robotique

Enfin, l’informatique et la robotique, participent aussi au développement des transports.

Aujourd’hui, un ordinateur et quelques personnes suffisent à décharger un conteneur 40

pieds en moins d’une minute. En outre, l’informatique simplifie tous les transactions

commerciales avec le développement des EDI (échanges directs d’information) et du e-

commerce. Le e-commerce permet à des partenaires commerciaux qui se trouvent d’un

bout à l’autre de la planète de négocier l’achat ou la vente de marchandises via Internet.

Ainsi, la logistique pour gérer au mieux le transport est devenue une science surtout,

avec la prise en compte de nouveaux concepts de production – distribution tel que le

système de production en « juste à temps » ou « flux tendus » (qui consiste à produire la

demande juste au moment où elle se manifeste dans la juste quantité et la juste qualité).

Les entreprises ont compris qu’elles peuvent tirer plus de profit d’une bonne gestion de

leurs transports que de leurs fabrications. En effet le transport ajoute de la valeur au

produit. C’est surtout ce dernier aspect qui fait qu’il a toujours fait l’objet d’une

intervention étatique.

Page 25: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

25

B) Les impacts de l’intervention étatique

Il faut remarquer que les innovations en matière de transport n’auraient pu avoir lieu

sans l’intervention des états qui subventionnent largement les transports en terme

d’infrastructures (ports, aéroport, gares, voies ferrées routes, couloirs aériens et

maritimes). Cet intérêt des états pour leurs transports est mû par la conviction que, dans

le domaine des transports c’est l’offre qui commande la demande. Cette intervention des

états en matière de transport a permis l’effondrement des prix du transport et

l’accélération du commerce international. Pour expliquer ce phénomène, il faut faire

appel à la notion économique de la loi de la demande et de l’offre.

Selon la loi de la demande et de l’offre, une augmentation de la demande d’un bien ou

d’un service entraîne à la fois un relèvement du prix d’équilibre, des quantités achetées

et vendues. Par ailleurs une diminution de la demande d’un bien ou service entraîne à la

fois une diminution du prix d’équilibre ainsi que des quantités achetées et vendues.

Dans cette même démarche de la loi de l’offre et de la demande, une augmentation de

l’offre d’un bien ou service entraîne à la fois une chute du prix d’équilibre, et une

augmentation des quantités achetées et vendues d’une part. D’autre part, une diminution

de l’offre entraîne à la fois un relèvement du prix d’équilibre, et une diminution des

quantités achetées et vendues.

Il ressort de cette analyse, que la baisse des prix du transport est consécutive à la

diversification et l’amélioration de la qualité (un mauvais produit ne survira pas à la

mévente) du service des transports. Il s’ensuit donc que les transports constituent une

technologie d’accès qui n'est point la cause même derrière le commerce international

mais plutôt un moyen autour duquel celui-ci s’articule. Enfin, les transports ont

participé à l’accélération de la mondialisation, ils ont permis une diffusion rapide du

progrès technique et industriel dans le monde entier.

Si la relation entre transport et commerce international est évidente et simple à analyser,

celle qui lie le commerce international à l’économie mondiale est moins évidente et plus

complexe à analyser. Néanmoins nous allons voir le chapitre ci-après en quoi le

commerce international est considéré comme moteur de l’économie mondiale. Au

préalable nous allons étudier la notion d’économie mondiale avec l’analyse du marché

mondial, et des agents de l’économie mondiale.

Page 26: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

26

Section3 : Le commerce international moteur de l’économie

mondiale

A) L’économie mondiale

L’unification du monde (grâce aux progrès technologiques) a conduit au développement

d’une économie mondiale. Elle se manifeste d’abord, par l’existence d’un marché

mondial ; puis par l’action des organismes à vocation internationale et des firmes

transnationales.

1- Le marché mondial

Le concept de marché dans notre contexte présent, est un lieu abstrait où se rencontre

l’offre et la demande. Le marché mondial est alors compris comme étant un espace

économique qui transcende les frontières nationales. Son existence est concrétisée par la

suppression des barrières aux échanges internationaux. Ces barrières peuvent être

tarifaires et non tarifaires comme nous l’avons souligné dans l’analyse du

protectionnisme. La suppression de tels obstacles suppose donc une libre circulation des

biens dans l’espace considéré.

Les barrières peuvent aussi être d’ordre monétaire, car depuis que les échanges ont

dépassés l’âge du troc, la monnaie (devise) est devenue un support aux transactions.

Seulement, toute monnaie s’identifie à une ou un groupe de nations. La pluralité des

monnaies nationales ajoutée à l’absence d’une monnaie internationale complique les

échanges internationaux de marchandises. La monnaie est donc par son caractère

nationale une barrière à l’expansion du commerce international.

Le rôle important que joue le commerce international dans la croissance économique

mondiale amène donc les Etats à supprimer progressivement les barrières douanières et

à mettre en place des systèmes monétaires pour régler les problèmes relatifs à la

conversion des monnaies nationales. On peut citer le système de l’Etalon or, le Gold

Exchange Standard et les DTS (droits de tirages spéciaux).

Par ailleurs, l’économie mondiale ne se manifeste pas seulement à travers les

spéculations statistiques du marché. Elle est une réalité concrète qui se manifeste aussi à

travers les activités des firmes transnationales et des organismes à vocation mondiale.

Page 27: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

27

2- Les agents de l’économie mondiale

a) Les firmes transnationales

« Quand un américain achète une Pontiac le Mans (GM) à 20000 dollars, les 6000 vont

à la Corée du Sud (main d’œuvre et opérations de montage) 3500 au Japon (composants

majeurs dont le moteur) 1500 à l’Allemagne (travaux de design) 800 à Taiwan,

Singapour et au Japon (petits composants) et 600 en Angleterre, Irlande et à la Barbade

pour divers services ».11

Cet exemple de Reich (1991) décrit parfaitement l’internationalisation de la production

à travers les activités des firmes transnationales qui opèrent partout dans le monde grâce

à des stratégies mondiales et échappent ainsi à une territorialité unique.

En effet, ces firmes créent des filiales ou achètent des sociétés existantes à l’étranger

pour profiter d’avantages comparatifs (abondance de produits de base, marché à

conquérir, bas coût de production, main d’œuvre abondante et bon marché). De plus,

elles s’appuient sur la supériorité technique et financière de leur société mère d’où elles

importent les pièces de haute technicité, et elles y réexportent parfois leurs produits

finis. Elles participent de ce fait à l’industrialisation des pays en voie de développement

(PVD) par le flux croissant des Investissement Direct Etranger (IDE) qu’elles créent.

De plus, les firmes transnationales participent largement à l’expansion du commerce

international car, la part des échanges intra firmes était estimée à environ 35% du

commerce mondial en 1975.

Enfin, nous pourrons dire, que les firmes transnationales par les activités qu’elles

mènent partout dans le monde, représentent les principales forces motrices de

l’économie mondiale. Seulement, leur contrôle échappe souvent aux institutions

nationales (surtout les plus faibles). C’est pourquoi les organismes internationaux visent

à établir des normes universelles pour garantir l’équilibre et le bon fonctionnement de

l’économie mondiale.

11 Robert Reich (1991), Work of Nations

Page 28: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

28

b) Les organismes internationaux

Comme nous venons de le voir, le développement des organismes internationaux n’est

pas sans lien avec celui des transnationales, qui débordent le champ d’intervention des

états pris un en un. Les acteurs du marché mondial, professionnels et états pensent en

effet, qu’il faut établir des règles de conduites universelles à travers des ententes et des

organisations internationales. Ainsi, de l’avis de tout le monde, les organismes chargés

du droit public international sont indispensables à la survie de l’économie mondiale.

Chacun de ces nouveaux agents représente des intérêts bien déterminés et une stratégie

propre.

On distingue parmi eux :

- La Conférence des Nations Unis pour le Commerce et le Développement

(CNUCED) qui est dans le système des Nations Unies, l’organe de coordination des

questions relatives au développement dans le domaine du commerce, de la finance, de la

technologie, des investissements et du développement durable. La CNUCED s’efforce

d’optimiser les possibilités des pays en développement en matière de commerce,

d’investissement et de développement et les aide à relever les défis de la mondialisation.

La CNUCED s’efforce d’atteindre ses objectifs au moyen de recherches et d’analyses,

de débats intergouvernementaux, de coopération technique et de consultation avec la

société civile et le secteur privé. Son action en faveur des pays en développements

concerne particulièrement les transports internationaux, surtout les propositions de

réglementation des conférences maritimes.

- L’Organisation Mondiale pour le Commerce (OMC)

L'Organisation Mondiale pour le Commerce (OMC) est née le 1er janvier 1995 mais

le système commercial qu'elle représente a presque un demi-siècle de plus. En1947,

l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT : General Agreement

on Tariffs and Trade) établissait les règles du système, dont le cinquantième

anniversaire a été commémoré lors de la deuxième réunion ministérielle de l'OMC,

qui s'est tenue à Genève en mai 1998.

Page 29: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

29

- les institutions financières, le FMI et la Banque Mondiale

� Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale dont

le rôle essentiel de nos jours est de fournir des crédits aux pays connaissant

des déficits extérieurs et des difficultés financières. Il leur impose en

contrepartie certaines politiques économiques, très connues sous le nom

d’Ajustements structurels12. L’institution a été créée en 1944 et devait à

l’origine garantir la stabilité du système monétaire international, dont la

disparition au moment de la Grande dépression des années 1930 avait eu des

effets catastrophiques sur l’économie mondiale.

� la Banque mondiale regroupe cinq institutions que sont, la Banque internationale

pour la reconstruction et le développement (BIRD; 1945) ; la Société financière

internationale (SFI ; 1956) ; Association internationale de développement

(1960) ; l’Agence multilatérale de garantie des investissements (1988) et le

Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements

(1966). Ces institutions ont pour objectif de réduire la pauvreté dans le monde

en renforçant les économies des pays pauvres. A cette fin, elles s’emploient à

relever le niveau de vie des populations en favorisant leur participation au

commerce international, qui est une source de croissance économique et de

développement durable.

A l’évidence, le commerce international est indispensable à l’économie mondiale dans

le sens où il permet aux nations d’exporter leurs excédents de production et d’importer

les produits dont elles sont faiblement dotées. Cet avantage du commerce international

est poussé plus loin encore par la théorie de la spécialisation, qui conduit à une division

internationale du travail.

12Les ajustements structurels sont des programmes économiques préconisés par la Banque Mondiale dans le début des années 1990. Ils visent à rendre les économies plus compétitives et à relancer la croissance par le rétablissement des équilibres macroéconomiques et budgétaire. Source : Banque Mondiale

Page 30: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

30

B) La Spécialisation

Nous avons vu que le libre échange dans l’hypothèse ricardienne conduit à la

spécialisation. Selon Ricardo, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production

de produits pour lesquels il est plus avantagé ou le moins désavantagé et à abandonner

les autres productions. L’Angleterre fut le leader de l’économie mondiale au XIX grâce

à la politique de la spécialisation qui conduit à une division internationale du travail.

C) La Division internationale du travail

Pour illustrer l’impact de la division internationale du travail nous allons prendre

l’exemple de l’Angleterre du XIXème qui était considéré comme le bastion du libre

échange dans une époque où le protectionnisme était en vigueur.

L’Angleterre du XIXème siècle a occupé une place privilégiée dans l’économie

mondiale grâce à une maîtrise parfaite d’une division internationale du travail

manifestement avantageuse. Le commerce international de L’Angleterre de cette époque

se décompose en trois grandes catégories de produits: produits alimentaires, matières

premières et produits manufacturés.

D’un côté, l’Angleterre exporte essentiellement des produits manufacturés qui ajoute de

la valeur aux exportations. De l’autre, elle importe la majeure partie des produits

alimentaires en provenance du reste de l’Europe et des Etats-Unis, alors que la presque

totalité des matières première lui provenaient de ses colonies d’Afrique. Ces

importations sont réalisées au meilleur coût. En effet la prédominance commerciale de

l’Angleterre lui confère une position telle qu’elle soit en mesure d’imposer les prix

mondiaux.

L’Angleterre devint ainsi la plaque tournante de l’économie mondiale. Ce rôle revient

aujourd’hui aux Etats-Unis et dans une moindre mesure au Japon. Il faut aussi souligner

l’importance grandissante de certain pays en développement tels que la Chine, l’Inde

qui se sont intégrés progressivement dans la dynamique de l’économie mondiale et du

commerce international.

Il ressort de cette analyse que la division internationale du travail favorise

l’interdépendance des économies nationale. Cette interdépendance amène les états à

intensifier la coopération par des accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux.

Page 31: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

31

Section 4 : L’interdépendance et la coopération dans l’économie

mondiale

A) L’interdépendance

Selon les économistes libéraux, la division internationale du travail est un facteur

économique bénéfique pour les nations qui optent pour l’échange. En effet pour les

libéraux anglo-saxons, le développement du commerce et de la spécialisation

économique favorise l’interdépendance par « une sorte de transfusion de prospérité dont

bénéficieraient tous les partenaires, et notamment les pays en développement »13.

L’interdépendance est un fait presque naturel, pouvons observer. Aucune nation ne peut

se suffire à elle même. Les échanges constituent donc un moyen pour l’Etat d’importer

les produits qui lui manquent, et d’exporter sa production excédentaire.

Aujourd’hui les relations économiques internationales sont considérablement modifiées.

Cette modification est consécutive à la division internationale du travail qui accentue

interdépendance dans l’économie mondiale. Les pays industrialisés exportent

aujourd’hui des produits manufacturés, qui ajoutent de la valeur aux produits primaires

qu’ils importent des pays faiblement industrialisés. Dès lors, les pays industrialisés vont

améliorer leurs termes de l’échange (couverture des importations par les exportations),

tandis que les pays faiblement industrialisés, les pays africains en particulier,

exportateurs de matières premières de base vont voir leurs termes de l’échange se

détériorer.

Cette situation crée un profond déséquilibre dans l’économie mondiale et entraîne des

effets de domination de certaines économies nationales par d’autres. Cette situation de

dominant/dominé pousse les instituions internationales et les états concernés à réfléchir

sur le rôle que peut jouer la coopération au niveau international et régional.

16

13 Marc Montoussé (1999), Théories économiques

Page 32: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

32

B) La coopération

Au départ il s’agit de réorganiser les relations économiques internationales sur la base

d’une coopération entre Etats. La coopération est un moyen pour les Etats d’organiser

un espace économique où s’ouvrent les économies nationales respectives. La

coopération dans le cadre de la mondialisation tend vers le multilatéralisme. Le

multilatéralisme est l’objectif même de la mondialisation de l’économie

De nos jours, la coopération internationale est conçue comme un moyen, sinon le seul,

pour les états de s’intégrer dans la dynamique de la mondialisation. C’est dans cette

optique, que des blocs économiques sont formés partout dans le monde pour favoriser la

coopération au niveau régional. Ces blocs économiques traduisent tous des degrés

d’intégration différents et constituent un tremplin vers l’intégration dans l’économie

mondiale.

Page 33: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

33

CHAPITRE II : LA REGIONALISATION

Dans la période actuelle de l’économie mondialisée, la formation de blocs commerciaux

régionaux et sous régionaux est non seulement tolérée mais encouragée. Cette nouvelle

régionalisation est caractérisée par un certain degré d’intégration des économies

nationales.

Ce processus d’intégration va plus loin que les négociations commerciales

traditionnelles (les accords de commerce bilatéraux). Il implique en plus un

démantèlement généralisé des barrières aux échanges et une fin à l’isolement des

économies nationales.

Nous traiterons dans ce chapitre, premièrement de la classification des diffèrent types

d’organisations régionales, qui reflètent chacun des degrés d’intégration économique

distincts. En deuxième lieu, nous traiterons de la régionalisation du monde. Enfin nous

analyserons la particularité de la régionalisation en Afrique.

Section 1 : Classification des différents types d’organisations

régionales

On distingue quatre formes d’organisations régionales. La zone de libre-échange,

l’union douanière, l’union économique et l’union économique intégrée.

A) La Zone de libre-échange

Elle est marquée par une suppression des obstacles aux échanges (notamment les droits

de douane et les contingents) entre pays membres. Cependant, dans la Zone de libre-

échange, chacun des pays membres reste maître de sa propre politique commerciale vis

à vis des pays tiers. Il conserve de ce fait son tarif douanier. Les liens économiques et

politiques sont moins intégrés que dans une Union douanière.

Page 34: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

34

B) L’Union douanière

En plus d’une libre circulation des marchandises entre pays membres, l’Union

douanière établit un tarif extérieur commun à l’égard des pays tiers (c’est-à-dire des

taxes douanières identiques à chaque pays membre vis-à-vis des pays tiers). L’Union

douanière réalise donc un degré d’intégration supérieur à celui de la Zone de libre-

échange. Par contre, l’Union douanière n’atteint pas le niveau d’intégration de l’Union

économique.

C) L’Union économique

L’union économique va au-delà du seul règlement des relations commerciales. Elle vise

en effet à harmoniser les politiques économiques, à adopter une monnaie unique et à

lever les barrières à la libre circulation des biens et des personnes. Elle constitue la

véritable forme d’intégration économique qui représente un tremplin à l’intégration

politique.

D) L’Union économique intégrée

Il paraît impossible de dissocier l’intégration économique de l’intégration politique. En

effet, on ne peut avancer très loin dans la voie de l’intégration économique sans une

volonté parallèle d’harmonisation politique. Cependant, il ne s’agit pas nécessairement

de réaliser une entité supranationale, ou de créer du jour au lendemain une fédération

des états, mais d’établir des instruments politiques qui permettent le bon

fonctionnement et l’évolution de l’intégration économique.

Au terme de cette analyse des différents types d’organisations régionales, nous

comprenons mieux le développement de la régionalisation dans le monde entier. La

régionalisation est conçue comme une étape nécessaire vers la mondialisation. Nous

analyserons dans la section suivante comment la régionalisation s’est répandue dans les

différentes parties du globe

Page 35: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

35

Section 2: la régionalisation du monde

A) En Europe

En Europe, l’Union européenne se renforce en extension avec 25 pays membres.

Actuellement, l’union européenne rassemble 87,5% de la population européenne et

94,5% de son PIB14. Elle se renforce aussi en profondeur. En effet, à l’intégration

commerciale s’ajoute l’intégration monétaire avec la mise en place de la monnaie

unique, l’Euro. L’union européenne est de ce point de vue une union économique. Il

faut aussi ajouter que l’espace Schengen, qui assure la libre circulation des personnes

physique dans toute l’union (en dehors du Royaume-Uni et de l’Irlande) achève l’union

économique dans ses différentes phases.

L’année 2003-2004 aurait pu être une année phare dans la construction européenne si la

constitution avait été ratifiée. Néanmoins, La construction européenne progresse et

l’union européenne tend de plus en plus vers une union politique qui semble inévitable.

Il demeure que c’est surtout sur le socle de l’économie et les transports comme vecteur

principal de l’intégration que l’union européenne s’affirme. L’importance des transports

dans l’intégration est très bien comprise par les européens. D’ailleurs, le projet de

Réseau transeuropéen de transports (qui donne la priorité au transport ferroviaire et au

cabotage) fait l’objet d’un financement estimé à 600 milliards d’euros.

Cependant, l’union européenne ne représente pas la seule union économique en Europe,

même si elle est de loin la plus importante. On peut citer en exemple l’EEE (Espace

Economique Européen) qui compte parmi ses membres, la Norvège et l’Islande

B) En Amérique

� En Amérique du nord, les Etats-Unis longtemps hostiles aux blocs régionaux,

forment avec le Canada et le Mexique l’Association Nord-Américaine de Libre

Echange (ALENA).L’intégration économique des trois pays signataires de

l’ALENA, Canada, Etats-Unis, Mexique se poursuit. Actuellement les

exportations du Canada et du Mexique se font à 85% vers les Etats-Unis alors

que la part total du commerce américain avec ses deux voisins atteint près du

tiers, 20% pour le Canada et 12% pour le Mexique. 14 Image Economique du monde 2005, Collection Armand Colin

Page 36: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

36

Cependant l’ALENA ressemble plutôt à un accord commercial réunissant deux

ententes bilatérales américaines. D’une part, les échanges commerciaux entre le

Canada et le Mexique demeurent limités. D’autre part, la seule institution de

nature politique qui soit au dessus des trois gouvernements, est le tribunal

commercial paritaire qui doit arbitrer les conflits commerciaux entre les pays

membre.

� En Amérique du Sud, le MERCOSUR (Marché Commun du Sud) est crée en

remplacement d’expériences antérieures avortées.

Toutefois, un vaste chantier avait été annoncé et avait pour but de créer une zone de

libre échange à l’échelle continentale, réunissant l’Amérique du nord, l’Amérique du

sud et du centre, la ZLEA. Elle devait entrer en vigueur en janvier 2005, mais elle voit

son calendrier sérieusement remis en question. En effet, les négociations concernant la

création de la ZLEA butent sur les réticences des pays pauvres du sud qui craignent

d’avoir à négocier des transferts de souveraineté avec une puissance américaine qui n’en

effectue jamais. On peut aussi citer dans cette partie du monde, la CARICOM qui

regroupe les pays des Caraïbes.

C) En Asie

Dans la région de l’Asie du sud est, les remarquables progrès économiques réalisés par

la Chine font de la sous région de l’ASEAN un bloc économique compétitif. Les

résultats économiques réalisés par la Chine font d’elle un modèle d’insertion à la

dynamique mondiale pour les pays du tiers monde.

L’Inde à l’instar de la Chine insuffle une nouvelle dynamique régionale dans le cadre

d’une ouverture accrue au marché mondial. L’organisation sous régionale dans cette

partie de l’Asie du sud est la SAARC qui compte sept pays membres.

D) En Australie

Toujours, dans cette dynamique de formation d’entités économiques régionales et/ou

sous régionales l’Australie n’est pas en reste avec la création en 1983 de l’ANZCERTA

qui regroupe l’Australie et la Nouvelle –Zélande.

Page 37: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

37

En plus de ces formations qui regroupent des pays voisins, il y a des alliances

économiques constituées par des états qui peuvent être géographiquement éloignés,

mais sont rapprochés par des intérêts économiques communs.

E) Les formations d’intérêt économique

Parmi ces différentes alliances économiques, on peut citer :

� l’OPEP qui est une Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole ;

� l’APEC (coopération Asie Pacifique) qui compte en plus des pays qui forment

l’ALENA certains pays d’Asie pour ne citer que la Chine ;

� l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) qui

compte 35 membres. Parmi eux ont peut citer, les Etats-Unis, le Japon, le

Royaume Uni, la France, L’Allemagne, la Corée et la Turquie.

� L’organisation des pays APC qui est composé des pays les moins avancés

d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Après cette analyse de la plupart des organisations régionales il est clair, que dans un

monde marqué par des mutations économiques importante, l’édification d’un espace

économique régional constitue un tremplin vers le marché mondial. C’est surtout dans

cette perspective d’insertion à l’économie mondiale que la régionalisation est

encouragée en Afrique. L’Afrique est d’ailleurs l’une des régions les plus pauvres, et

les plus marginalisées dans la mondialisation.

F) En Afrique

L’Afrique est particulièrement ciblée par cette nouvelle forme de régionalisation. Des

projets d’intégration africaine intéressent tout le monde, l’union européenne en

particulier. Une conférence sur l’Afrique a été organisée en 1990 à Maastricht par

l’Union européenne. Le Cross Border Initiative (Initiative Transfrontière), CBI, résulte

de cette conférence.

L’objectif du CBI est de définir les moyens d’harmonisation des politiques

économiques des pays africains. Pour cela, il faut d’une part renforcer la stratégie

d’intégration des marchés, et d’autre part ouvrir davantage les économies nationales sur

l’extérieur.

Page 38: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

38

En d’autre terme, l’objectif du CBI est d’initier l’Afrique à la régionalisation. Il

recommande la poursuite de la libéralisation et l’accélération du processus d’intégration

à l’intérieur d’une communauté économique. En outre le CBI propose qu’un sous

groupe constitué par les partenaires les plus dynamiques met en place une zone de libre

échange (en abolissant toutes formes de restrictions commerciales), sans attendre les

autres. Les deux sous régions d’Afrique Orientale et Australe sont proposées pour

expérimenter la régionalisation.

Le COMESA (‘’Common Market for East and Southern Africa’’), nouvelle appellation

de la Zone d’Echanges Préférentiels est particulièrement ciblée parce qu’elle est la

communauté économique qui compte le plus grand nombre de membres.

Lors d’une réunion tenue à Maurice en 1995, les mesures suivantes sont prescrites dans

le cadre du COMESA. Ces mesures concernent, l’abolition de toutes barrières

douanières à partir de 1998 ; l’abolition immédiate de toutes barrières non douanières et

une harmonisation des tarifs extérieurs à l’égard des pays tiers (le nombre de taux ne

doit pas dépasser 4 ; le taux maximum doit se situer entre 20% et 25% ; le taux moyen

ne doit pas dépasser 15%).

En Mai 2000, lors d’une réunion tenue à Maurice, le CBI est transformé en RIFF

(Régional Intégration Facilitation Forum - Forum de facilitation de l’intégration

régionale -). L’initiative CBI (RIFF) couvre des pays des deux sous régions de l’Afrique

Australe et de l’Afrique de l’Est. Ils sont répartis entre quatre communautés

économiques, le COMESA, le SADC (Communauté de Développement de l’Afrique

Australe) et la CAE (Communauté de l’Afrique de l’Est).

La régionalisation s’étend ainsi sur tout le continent africain. L’Afrique compte

actuellement une quinzaine de communautés économiques. Cette prolifération de blocs

économiques sous régionaux constitue un handicap sérieux pour la réussite de

l’intégration économique à l’échelle régionale. Parmi les différents blocs sous régionaux

on peut citer, CEMAC, CEEAC, CEDEAO et l’UEMOA.

Page 39: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

39

L’UEMOA est aujourd’hui considérée comme l’exemple le plus réussit de l’intégration

en Afrique (Figure 2). En effet, l’UEMOA a mis en place tout un dispositif nécessaire à

l’ouverture des frontières communautaires, par établissement de politiques communes et

harmonisées. C’est la raison pour laquelle, le tarif extérieur commun de l’UEMOA fait

l’objet d’une étude pour son adoption au sein de la CEDEAO. La CEDEAO est en effet

le plus grand espace communautaire de l’Afrique de l’ouest. Elle regroupe 15 pays dont

les 8 forment l’UEMOA qui fera l’objet de notre analyse dans le chapitre qui suit.

Figure 2

Source : l’Intégration régionale en Afrique document Internet, adresse Web

http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afec/vol16no2/p6gr1.gif

Page 40: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

40

CHAPITRE III : l’UEMOA

Le traité portant création de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain

(UEMOA) a été signé a Dakar le 10 janvier 1994 et est entrée en vigueur le 1er Août

1994.

Section 1 : L’espace sous régional

A) Situation géographique

L’UEMOA regroupe aujourd’hui huit Etats que sont, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte

d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La Guinée est

devenue le huitième pays membre le 2 mai 1997. L’UEMOA a une superficie totale de

3 505 901 km2 et une population estimée a 78 172 205 (voir Tableau 2).

TTooggoo BBéénniinn

BBuurr kkiinnaa FFaassoo

SSéénnééggaall

MM aall ii

GGuuiinnééee BBiissssaauu

CCôôttee dd’’ II vvooii rr ee

NNiiggeerr

Page 41: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

41

L’UEMOA a une position géographique relativement favorable. Parmi les huit pays qui

composent l’Union, les cinq pays ont une ouverture sur l’Océan Atlantique (Bénin, Côte

d’Ivoire, Guinée, Sénégal, Togo). En plus de cela, les trois pays sans littoral, partagent

tous au moins, une frontière avec les pays côtiers. Il faut aussi noter que, l’espace

UEMOA a une continuité géographique. Cette situation est favorable à l’intégration de

l’espace (voir carte page précédente).

B) Situation économique

Sur le plan économique, l'UEMOA totalise un Produit 29 milliards USD en termes de

produit intérieur brut (voir Tableau 2), soit près de 33% du PIB ouest africain. En 2004,

le taux de croissance économique enregistré était de 4,6%. La répartition sectorielle du

PIB laisse transparaître des disparités.

En effet, l'activité économique au sein de l'UEMOA en 2003 était majoritairement

concentrée dans le secteur tertiaire avec environ 53% du PIB de l'Union, montrant ainsi

l'importance des services relativement aux autres domaines de l'activité économique.

Les secteurs primaire et secondaire ne représentaient respectivement qu'environ 28% et

19% du PIB de l'Union. C’est taux sont jugés comme étant encore très faibles.

Au sein de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire possède l'économie dominante avec en moyenne

environ 38% du PIB de l'Union sur les dernières années. Elle est suivie du Sénégal

(18% du PIB), du Burkina Faso et du Mali (11% chacun). Les autres pays viennent

ensuite avec des proportions de 9%, 7%, 5% et 1% respectivement pour le Bénin, le

Niger, le Togo et la Guinée Bissau.16 Le taux d'investissement au sein de l'Union a

représenté en moyenne sur les dernières années environ 16% du PIB. Nous allons

néanmoins, résumer La situation macroéconomique de l’UEMOA dans les tableaux 2, 3

et 4 suivants.

16 Source des informations : site officiel BCEAO, CEA et UEMOA ]

Page 42: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

42

Tableau2

Données géographique des différents pays de l’UEMOA en 2005

(sauf indication contraire)

Source : Image Economique du monde 2005

Tableau 3

Evolution du PIB entre 2000 et 2005 au sein de L’UEMOA

Comptes nationaux 2000 2001 2002 2003 2004 2005

PIB nominal (en milliards de FCFA) 1679,6 1832,1 1956,8 2068,1 2163,2 2323,3

PIB en volume (au prix de l'année 1985) 805,6 855,9 893,7 928,4 956,7 1007,3

Taux de croissance réel du PIB 4,9% 6,2% 4,4% 3,9% 3,0% 5,3%

Source : Commission de l’UEMOA, comité de convergence et BCEAO

Pays Superficie en milliers de km2

Population en millions

PIB en milliards

USD (2002)

PNB en milliards

USD (2003)

Capitale

Bénin 112 622 6, 769 914 3 3 Cotonou

Burkina Faso 274 000 13, 200 000 3 3 Ouagadougou

Côte d’Ivoire 322 462 17, 000 000 12 11 Yamoussoukro

Guinée Bissau 36 120 1, 345 479 - - Bissau

Mali 1 240 190 11, 600 000 3 3 Bamako

Niger 1 267 000 12, 100 000 2 2 Niamey

Sénégal 196 722 10, 600 000 5 5 Dakar

Togo 56 785 5, 556 812 1 1 Lomé

UEMOA 3 505 901 78, 172 205 29

Page 43: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

43

Tableau 4

Les principales productions agricoles

Production 99-00 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05

Coton-graine Bénin (en milliers de tonnes) 362,2 336,6 416,4 337,3 330,0 348,8

Coton-graine Burkina (en milliers de tonnes) 270,0 275,8 378,5 409,1 461,7 563,0

Coton-graine Côte d'Ivoire (en milliers de tonnes) 398,7 287,0 393,0 396,1 300,0 344,0

Coton-graine Mali (en milliers de tonnes) 459,1 242,8 570,9 439,8 608,7 620,7

Coton-graine Niger (en milliers de tonnes) 3,3 2,4 2,7 8,3 8,4 10,0

Coton-graine Sénégal (en milliers de tonnes) 14,6 20,4 35,7 40,1 55,0 50,0

Coton-graine Togo (en milliers de tonnes) 117,4 168,3 186,6 176,6 175,0 175,0

Cacao Côte d'Ivoire (en milliers de tonnes) 1412,4 1212,4 1264,7 1336,4 1406,2 1419,3

Cacao Togo (en milliers de tonnes) 6,6 10,2 7,5 7,6 4,9 5,4

Café Côte d'Ivoire (en milliers de tonnes) 379,1 301,1 182,0 136,6 154,1 154,1

Café Togo (en milliers de tonnes) 15,2 16,9 17,8 3,8 5,3 4,8

Arachides Bénin (en milliers de tonnes) 100,9 121,2 125,4 146,2 164,7 141,0

Arachides Burkina (en milliers de tonnes) 282,8 169,1 301,1 323,6 368,9 379,9

Arachides Mali (en milliers de tonnes) 158,4 166,3 174,6 120,8 290,0 212,0

Arachides Niger (en milliers de tonnes) 103,7 113,2 82,0 153,7 196,9 144,2

Arachides Sénégal (en milliers de tonnes) 1014,2 1061,5 943,8 265,4 440,7 572,6

Arachides Togo (en milliers de tonnes) 26,0 33,0 35,9 38,2 36,2 36,5

Source : Commission de l’UEMOA, Comité de convergence

Page 44: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

44

La situation économique est cependant moins favorable que la situation géographique.

En effet presque tous les pays de l’union ont une production principalement agricole et

pas tellement diversifiée. Par conséquent, les économies dépendent largement de

l’exportation de produits agricoles. C’est cette situation qui fait que leur balance

commerciale est déficitaire. Afin de créer une synergie de groupe, et de réaliser des

économies d’échelle qui pourront favoriser le développement économique, des outils

d’intégration du marché ont été mis en place.

Section 2 : Les outils d’intégration du marché au sein de

l’UEMOA

L’objectif principal de l’UEMOA est de mettre en place un marché commun basé sur la

libre circulation des personnes, des biens et des services. Le traité de l’UEMOA vise à

établir un système de coordination des économies nationales par la mise en œuvre

d’actions communes et de politiques communes.

Des politiques sectorielles communes ont été réalisé dans les domaines tels que, les

ressource humaines, l’aménagement du territoire, l’agriculture (PAU), l’énergie (PEC),

l’industrie (PIC) , les mines (PMC), les transports, les infrastructures et la

télécommunication.

Il s’agit en principe d’harmoniser le secteur économique de la sous région en adoptant

des politiques économiques communes, des politiques douanières et commerciales

communes et une législation commune. L’harmonisation du secteur économique a pour

but de rendre la zone plus attractive à l’égard du monde entier et particulièrement aux

yeux des investisseurs étrangers.

A) Politiques macroéconomiques

Dans le cadre macro-économique, la surveillance multilatérale de la convergence et des

performances des politiques macro-économiques est concrétisée par l’adoption du pacte

de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les états membres le 08

décembre 1999.

Page 45: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

45

Ce pacte de convergence économique établit entre autres, la définition des valeurs de

référence des critères quantitatifs pour les règles de convergence ; un suivi et assistance

aux Etats membres dans le cadre de la gestion et la négociation des politiques

d'ajustement structurel ; l’élaboration de statistiques économiques et l’élaboration du

code communautaire des investissements.

B) Politiques douanières et commerciales communes

L’harmonisation des politiques douanières et commerciales concerne premièrement la

promotion des échanges commerciaux intra-communautaires par la mise en place du

régime préférentiel des échanges intra-communautaires (entrée en vigueur le 1er janvier

2000 de la libre circulation, en franchise totale des droits et taxes pour les produits de

l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et des produits industriels agréés).

En second lieu, un tarif extérieur commun est mis en place pour réguler les échanges

entre les pays membres de l’union et les pays tiers. Le TEC est entrée en vigueur le 1er

janvier 2000. Les droits d’entrée sont plafonnés à 22%.

Le TEC de l’UEMOA se compose d’une nomenclature tarifaire et statistique et d’un

tableau des droits et taxes à caractère permanent (Droit de douane, Redevance

statistique et Prélèvement Communautaire de solidarité) ou temporaire (Taxe dégressive

de protection et Taxe conjoncturelle à l’importation).

Le Droit de Douane comprend quatre taux répartis selon la catégorie des produits. La

première catégorie concernent les biens sociaux (médicaments, livres, etc.) ; le taux

applicable est 0%. Un taux de 5% est appliqué à la deuxième catégorie ; il s’agit de

biens de première nécessité notamment les matières premières de base, les biens

d’équipement et certains produits spécifiques désignés dans la nomenclature. La

troisième catégorie est composée par des produits intermédiaires particulièrement ceux

destinés à l’industrie. Le taux de droit de douane appliqué pour ces produits est de 10%.

En fin, un taux de 20% est appliqué à la quatrième catégorie, constituée de biens de

consommation finale.

Concernant la Redevance Statistique de 1%, elle est perçue sur tous les produits qui

entre dans le territoire de l’union ; de même que le Prélèvement Communautaire de

Solidarité, dont le taux est fixé à 1%,et est destiné au financement des activités de

l’Union.

Page 46: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

46

On peut aussi noter les actes relatifs à la liquidation des compensations des pertes de

recettes ; l’élaboration et gestion d’un code antidumping ; l’élaboration et la gestion

d’un code de l’évaluation en douane et l’élaboration de statistiques commerciales.

C) Législation commune

L’adoption de la législation communautaire de la concurrence le 23 mai 2002 (entrée en

vigueur le 1er janvier 2003), entre dans le cadre de l’harmonisation de la législation

communautaire.

On peut aussi noter que, l’application par tous les états membres de la législation

uniformes de l'Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique

(OHADA) et du plan SYSCOA, est destiné à améliorer la fiabilité des données

financières et la gestion des entreprises pour une vision plus globale des activités de la

sous région.

Il s’y ajoute aussi l’harmonisation des fiscalités intérieures, directes et indirecte

(harmonisation de la TVA à 18%). En plus de l’existence d’un cadre économique et

législatif communautaires, l’union s’est doté d’un marché financier communautaire.

D) Mise en place du marché financier commun

� L’existence du marché financier commun est concrétisée en premier lieu par la

Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La banque est

l’institution d’émission de la monnaie commune, le franc CFA. Le franc CFA

est arrimée à l'Euro avec une parité fixe (1 euro = 655 f CFA).

� Il y a aussi la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). C’est une

banque commune de financement du développement. Elle a un capital de 350

milliards de F CFA soit, 533 millions d’Euros. La BOAD en étroite

collaboration avec la Banque mondiale finance principalement des projets de

développement.

� De plus, depuis septembre 1998, il existe une Bourse régionale des valeurs

mobilières (BRVM). La BRVM est basée à Abidjan ; elle est une source

alternative de financement des économies nationales et des entreprises.

Page 47: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

47

Cependant, tous ces outils d’intégration du marché communautaire n’ont de sens que

dans la mesure où, les personnes, les biens et les services puissent circuler librement au

sein de l’espace.

E) La libre circulation des personnes, des biens et des services

Toutes les mesures que l’on vient de citer visent à créer un espace harmonisé qui

facilite la libre circulation des personnes, des biens et des services. En effet l’un des

principaux objectifs de L’UEMOA est de créer entre les états membres un marché

commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des

capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante

ou salarié. En effet aux termes des articles 4, 91 et 92 du traité de l’UEMOA, les états

membres s’engagent à créer un marché commun basé sur la libre circulation des

personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des

personnes exerçant une activité indépendante ou salariée.

Il faut néanmoins remarquer que la mobilité des personnes et des biens constitue un

problème majeur et préoccupant. En effet en dehors des barrières artificielles qui sont

consécutives à l’application des différentes politiques nationales, des congestions

routières sont remarquées dans presque toutes les grandes villes au sein de l’Union.

Cette situation découle de l’inadaptation des infrastructures routières à la demande en

transport routier. Cependant un vaste programme d’amélioration de la mobilité

urbaine (PAMU) est mis en place. Le projet est d’ailleurs en phase d’exécution à

Dakar avec la construction de deux échangeurs et d’une autoroute à péage.

Néanmoins, force est de reconnaître qu’en dépit de tous ces dispositifs, l’intégration n’a

pas toujours produit les résultats escomptés. Ces résultats étant de booster les relations

commerciales dans la sous région pour une meilleure participation au commerce

mondial. Les causes de ce retard s’expliquent par le fait que, l’intégration physique de

l’espace par la mise en place de réseaux de transports communautaire adéquats constitue

un préambule, une étape nécessaire à l’intégration économique.

Page 48: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

48

Section 3 : L’intégration physique

Les autorités de l’union ont très tôt compris que intégration économique ne pourrait

avoir lieu que si l’on réalisait une intégration physique de l’espace. En effet comme

nous avons pu le démontrer avant, les transports sont à la base de tout développement

économique durable. Ils représentent l’un des principaux vecteurs de l’économie par les

effets qu’ils induisent sur le développement des échanges tant au niveau régional

qu’international. Pour illustrer ce fait, il suffit de prendre l’exemple des Etats Unis dont

l’intégration physique de l’espace a permis de construire la première puissance

économique du monde de 1945 à nos jours.

A) L’exemple des Etats Unis

L’avancé technique des Etats Unis en matière de transport surtout mérite d’être étudier à

titre d’exemple. Les moyens de transport, particulièrement les moyens de transport

intérieur sont adaptés à l’immensité du pays et à la mobilité des personnes des biens et

des services. En effet, les Etats Unis disposent de réseaux de transport adaptés à la

demande mondiale. Ils occupent nettement la première place mondiale concernant, les

voies ferrées qui s’étendent sur 330 000 km (soit le tiers du réseau mondial), le réseau

routier compte 6,3 millions de km (soit le quart du réseau mondial), le réseau

d’oléoducs s’étend sur 300 000 km (6 fois plus long que celui de l’URSS).

Hormis la relative faiblesse du réseau ferroviaire qui est très ancien, les autre réseau

sont tout à fait très modernes. Le réseau routier par exemple est moderne ; les autoroutes

en effet date d’un demi siècle tout au plus et souvent même d’une vingtaine d’année

seulement. Elles sont en parfait état et s’étendent sur 70 000 km.

De plus, les Etats Unis possèdent les plus grands échangeurs et les ponts routiers les

plus longs.

Enfin, le transport aérien est le plus moderne du monde, tant en ce qui concerne le

nombre et la qualité des appareils (2500 avions à réaction en 1983) que la densité et

l’équipement des aéroports (15 000 aéroports dont les deux tiers sont privés).18Il

apparaît dès l’hors claire que les transports ont beaucoup participé à la construction des

Etats Unis en tant que première puissance économique mondial. 18 Les Etats Unies de 1945 à nos jours, G. Dorel, A. Gauthier, A. Reynaud (1988)

Page 49: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

49

B) Le contexte actuel des infrastructures

En considérant l’exemple des Etats Unis, il semble évident que la situation des

infrastructures en Afrique en général et dans l’espace considéré en particulier, retarde

l’intégration économique et favorisent la marginalisation de la région dans le commerce

mondial.

En effet, en matière d'infrastructures et particulièrement d’infrastructures de transport,

l'Union est faiblement dotée. Elle accuse un retard important par rapport à la plupart des

autres régions du monde en termes de quantité, qualité, coût et égalité d'accès des

populations aux infrastructures et services de base. Il en résulte une faible compétitivité

des économies, une imparfaite intégration des marchés, des difficultés de circulation des

biens et services et une faible croissance économique, obstacle majeur à l’intégration

économique. Pour résoudre ce problème, il faudra combler l’écart dans le domaine des

transports.

CONCLUSION

L’intérêt de la partie que nous venons de terminer, réside dans le fait qu’il est

nécessaire pour l’analyse de notre thème principal. En effet pour une meilleure étude

des impacts de la mondialisation sur les transports de marchandises au sein de

l’UEMOA, il fallait d’abord que nous mettions en relief les liens entre mondialisation

et régionalisation. En effet il ressort de cette analyse que la régionalisation dans la

mondialisation est un moyen pour les Etats d’améliorer leur compétitivité économique.

Pour cela les blocs économiques aménagent un espace de libre concurrence où les

économies nationales sont préparées pour une meilleure intégration dans une sphère de

relations économiques à l’échelle mondiale.

Par ailleurs, on a put constater que l’amélioration des systèmes de transport a beaucoup

participé à l’essor du commerce international. Cependant aujourd’hui les transports de

marchandises doivent constamment s’adapter à un environnement concurrentiel et aux

perpétuelles mutations du commerce international.

Page 50: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

50

DEUXIEME PARTIE

LES ENJEUX ET IMPACTS DE LA MONDIALISATION

SUR LES TRANSPORTS DE MARCHANDISES AU SEIN

DE L’UEMOA

Page 51: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

51

LES ENJEUX ET IMPACTS DE LA MONDIALISATION SUR LES

TRANSPORTS DE MARCHANDISES AU SEIN DE L’UEMOA

S’il est vrai que les énormes progrès techniques réalisés dans le domaine des transports

ont été à l’origine de l’expansion de la mondialisation du commerce ; il est aujourd’hui

tout aussi vrai que, le phénomène de mondialisation dans son acceptation la plus large a

profondément transformé la demande des services de transport et a contraint ledit

secteur à adapter ces services de manière à ce qu’ils satisfassent les besoins de la

communauté des importateurs et des exportateurs.

Par ailleurs, des systèmes de transport, terrestre, aérien et maritime modernes et

performants sont absolument déterminants et constituent des moyens indispensables à la

facilitation et à la promotion des échanges. Il importe d’hors et déjà, que les modes,

terrestre, aérien et maritime offrent des services de qualité, fiables et intégrés,

notamment des système de communication, de documentation et des procédures

douanières, permettant d’assurer le passage des marchandises dans la chaîne des

transports qui est une partie déterminante de la production dans le contexte de la

mondialisation et de l’internationalisation de la production.

Seulement, l’intégration de nos pays dans ce processus de mondialisation des échanges

s’est montrée jusqu’à présent difficile en raison de certains éléments nécessaires dont

nous manquons. En effet le faible niveau des infrastructures physiques, l’hétérogénéité

des cadres réglementaires et législatifs et le manque de coordination des activités du

service des transports sont autant de raisons qui font que l’intégration régionale ne

puisse pas produire les effets attendus. Ces effets étant d’établir des bases solides

favorisant les mécanismes du marché à partir desquelles pourront se développer les

activités internationales étendues indiquant clairement qu’ils ont emprunté la voie de la

libéralisation des marchés.

Nous allons donc, dans les chapitres suivants analyser les différents modes de transport

de marchandises au sein de l’UEMOA à la lumière des points que nous venons de citer ;

c'est-à-dire leur rôle dans le développement des échanges et aussi les obstacles qui

entravent leur développement. En plus de cela nous mettrons aussi en relief les solution

proposer par les instances concernés pour chaque mode.

Page 52: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

52

CHAPITRE I : LE TRANSPORT TERRESTRE

La route et le chemin de fer sont destinés à remplir certaines fonctions traditionnelles.

Ces fonctions traditionnelles consistent à faciliter l’approvisionnement et

l’acheminement des produits sur les marchés ; à permettre la libre circulation des

personnes, des biens, des services et des valeurs (commerce, culture, technologie,

savoir, paix,…) ; et à contribuer à l’accroissement des flux d’échanges physiques,

commerciaux, financiers et de facteurs de production entre les Etats de la sous région.

Toutefois, à côté de ces fonctions traditionnelles, la route et le chemin de fer sont

appelés, dans le contexte actuel de la mondialisation, à jouer un rôle stratégique destiné

à améliorer l’intégration du bloc et l’insertion dans l’ordre économique mondial.

Section 1 : Rôle stratégique des transports routier et

ferroviaire

Ce rôle stratégique consiste premièrement à contribuer à l’accélération et à la

concrétisation de l’intégration sous régionale. Il s’agira donc de désenclaver les Etats de

l’intérieur. En effet le désenclavement des états de l’intérieur aura pour conséquence

globale, le renforcement de la vigueur économique globale de la sous région.

Plus particulièrement, l’établissement de réseaux de transports routier et ferroviaire

adéquats contribue à l’accroissement du commerce international de la sous région. Cette

situation aura comme conséquence, le développement des échanges

intracommunautaires et l’amélioration des termes de l’échange des pays de la sous

région.

Il s’y ajoute que amélioration de l’aménagement du territoire à l’échelle communautaire

attire les investissements directs étrangers (IDE) générateurs des emplois substantiels

dans la sous région. En effet, c’est grâce à ces IDE que beaucoup de pays nouvellement

industrialisés à l’instar de la Chine, de l’Inde et de la Coré ont pu réaliser un décollage

économique efficace.

Page 53: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

53

Enfin, la présence de la route et du chemin de fer facilite l’accès des populations

environnantes aux différents marchés et services sociaux (petit commerce, écoles,

hôpitaux). Il apparaît d’hors et déjà clair que les installations routière et ferroviaire

conduit par effet d’entraînement à la réduction de la pauvreté dans la zone.

Cependant, le transport terrestre n’arrive jusqu’à présent pas à assumer ce rôle d’appui

au développement économique à cause d’un faible niveau des infrastructures. En vérité

l’état actuel des transports terrestres constitue un frein au développement du commerce.

En effet, les marchandises circulent lentement et faiblement à l’intérieur de l’union.

C’est la cause pour laquelle, les délais et les coûts d’acheminement des marchandises

son rallongés.

Section 2 : Les infrastructures

En ce qui concerne les infrastructures de transport, la situation physique des

infrastructures routières n’a pas évolué de façon significative depuis les indépendances.

Elle se caractérise toujours par un réseau d’une densité relativement faible (2,68 km

pour 1000 habitants) et en état de vétusté avancé.

Il s’y ajoute une discontinuité physique et une disparité de niveau de services sur les

axes communautaires, une faible accessibilité des zones rurales aux infrastructures de

transport et un manque de coordination dans la gestion des infrastructures. Il s’y ajoute

que les conditions d’utilisation optimale du réseau ne sont pas encore réunies en raison

de la disparité des règles et usages relatifs aux transports et transits routiers inter - Etats

au sein de l’Union.

Le rail, pour sa part, n'est pas en meilleur état. D'une manière générale, il a perdu la

réputation qu'on lui accorde traditionnellement d'être à la fois plus sûr et moins cher

que la route. Privés pendant de nombreuses années du moindre investissement et

utilisant un matériel roulant vétuste, les chemins de fer de l'Afrique subsaharienne,

par exemple, sont souvent dans un état alarmant.

Page 54: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

54

Pourtant, on ne peut contester le rôle primordial des chemins de fer dans le

développement économique de pays tels que le Burkina Faso, le Mali, le Niger, situés

à plus de 1 000 kilomètres20 des zones portuaires les plus proches et tributaires des

infrastructures portuaires et ferroviaires des pays côtiers.

De plus, la longueur totale des chemins de fer de la sous région atteint à peine 4000

kilomètres21 de voies dont plus de la moitié se trouve dans un état de vétusté avancé. Ce

réseau se caractérise par une faible interconnexion entre les différents centres urbains et

entre les centres de production et d’échanges de produits agricoles et industriels.

Cet état des infrastructures de l’Union est l’une des principales causes de la faiblesse

des échanges intracommunautaire et des activités de transit. En effet l’état des

infrastructures entraîne une inefficacité des système de transports et par conséquent un

alourdissement des coûts des activités économiques. Ils constituent de ce fait une

véritable entrave à l’accroissement des échanges. En plus de ces obstacles qui découlent

de la situation des infrastructure, il y aussi les obstacles d’ordre réglementaire, due à la

multiplicité des réglementations nationales.

Section 3 : La réglementation

Le transport terrestre notamment routier est généralement soumis en Afrique et

particulièrement en Afrique de l’Ouest à des contrôles excessifs et intempestifs qui

rallongent les délais d’acheminement et grèvent les coûts de transport des marchandises.

Cette question des tracasseries douanière constitue une réelle entrave à la libre

circulation et à la compétitivité du secteur des transports terrestres. C’est la raison pour

laquelle les autorités de l’Union tentent d’imposer des règles communes et des mesures

de suivi de l’application de ces règles. Le système du Transit Routier Inter Etat entre

dans cette optique de facilitation et d’harmonisation des stratégies concernant les

activités de transit dans la sous régions.

20 Développement et Transport en Afrique Séminaire publié sur http://www.un.org.french/ecosocdev/

21 Développement et Transport en Afrique Séminaire publié sur http://www.un.org.french/ecosocdev/

Page 55: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

55

De plus il existe une réglementation qui régie les transports au sein de l’UEMOA. Elle

est contenue dans les articles 50 et 51 du livre 1 du cadre organisationnel des procédures

et régime douaniers de l’Annexe au règlement N° 09/2001/CM/UEMOA portant

adoption du Code des Douanes de l’UEMOA.22

Toutefois on a noté la persistance de l’application des réglementations nationales. Des

pratiques anormales sont aussi relevées sur les axes routiers. Ces obstacles artificiels,

entraînent, comme nous l’avons constaté tout à l’heure, des surcoûts sur le poste des

transports terrestres au sein de l’Union.

Les actions visant à réglementer le transport routier consistent à harmoniser les

règlements et documents administratifs (par exemple un document douanier unique et

des procédures douanières communes) ; à établir des règlementations concernant

l’importation de véhicule d’occasions (par exemple l’age limite d’un véhicule à

l’importation au Sénégal est de 5ans) ; à établir des normes de charge à l’essieu et à

harmoniser les sanctions et pénalités (concernant les particulièrement les surcharges à

l’essieu), et la suppression de l’essence à plomb. Enfin, des mécanismes de garantie des

opérations et d’harmonisation de la fiscalité sont mis en place, ainsi qu’un mécanisme

de suivi du trafic par le Système d’Information Anticipé sur la marchandise (SIAM).

Ces actions entrent aussi dans le cadre d’une facilitation des activités des acteurs du

secteur.

Section 3 : Les acteurs

L’accès à la profession de transporteur routier est libre dans les états membres de

l’UEMOA. Il suffit seulement de disposer d’un permis de conduire, d’une autorisation

de transport, d’une visite technique, d’une assurance, d’une carte grise du véhicule en

règle, d’une lettre de voiture et d’un carnet TRIE pour les marchandises en transit.

Par contre, le transport ferroviaire, jusqu’à une date très récente était encore sous le

contrôle des états. Néanmoins, depuis quelques temps, les sociétés nationales de

chemins de fer de la sous région sont en train d’être privatisé. Cette privatisation des

chemins de fer entre dans le cadre d’une libéralisation accrue des transports par le

désengagement progressif de l’état. 22 ) Site officiel UMEOA

Page 56: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

56

La libéralisation des transports terrestres, en général de tous les secteurs des transports,

a pour objectif d’améliorer la compétitivité susmentionnée des services des transports. Il

est question dès l’hors d’impliquer un plus grand nombre d’acteurs dans le but d’établir

un partenariat public – privé. Ce partenariat public – privé a une double mission qui

consiste d’une part à préserver les usagers de l’abus d’un pouvoir monopolistique, et

d’autre part à concilier les objectifs commerciaux et la nécessité d’assurer un

environnement économique stable et potentiellement rentable. En vue de relever les

défis de la mondialisation des perspectives de développement du réseau terrestre sont

mis en place à l’échelle de la sous région.

Section 4 : Les perspectives de développement des transports

terrestres

Source Séminaire International sur la fluidité et les encombrements des transports terrestres.

Ouagadougou, 13-14-15 juin 2005

La carte du réseau routier communautaire définit un programme

d’investissements routiers sur une période de dix ans, d’un linéaire de 13 300 km. Sur la

base du programme décennal un programme routier de cinq ans,

pour un linéaire de 5383 km met l’accent sur l’entretien et la réhabilitation

des routes communautaires.

C a p ita le d ’E ta t

V il l e Im p o r ta n te

L im i te z o n e U E M O A

R é s e a u In t e r - E t a t s ( R I E )

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C L A S S I F I C A T I O N D U R E S E A U R O U T I E R C O M M U N A U T A I R E U E M O A

Page 57: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

57

Les perspectives de développement du réseau routier sont mises en place pour

l’amélioration de la fluidité en vue de réduire les coûts du transport routier. De plus

concernant toujours l’amélioration de la fluidité du transport et la réduction des coûts,

un programme de mise en place de postes de contrôles juxtaposés est entamé avec la

création des postes de la Léraba à la frontière Côte d’Ivoire - Burkina Faso. En plus de

l’établissement d’un observatoire des pratiques anormales sur les axes routiers inter

états, des comités nationaux de facilitation des transports ont étés créé.

Concernant le transport ferroviaire, la BAD a accordé une subvention pour financer une

étude de faisabilité sur le développement d’un réseau ferroviaire de l’Afrique de l’ouest.

En guise de conclusion, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que la

mondialisation économique influence largement les politiques communautaires en

matière de transport terrestre comme un maillon de la chaîne des transports de

marchandises. Il se trouve en effet à l’interface des autres modes de transports aériens et

maritime de marchandises.

Page 58: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

58

CHAPITRE II : LE TRANSPORT AERIEN

Le transport aérien a vocation de jouer, à l’instar des autres modes de transport, un rôle

de support à la production et d’accélérateur du développement économique des états

membres de l’union. Mieux en tant que mode de transport le plus rapide, le transport

aérien doit constituer un véritable trait d’union entre les populations de l’espace

communautaire de l’UEMOA.

Section 1 : Rôle stratégique du transport aérien et les impacts de

la libéralisation

Le rôle du transport aérien au sein de l’espace consiste donc à désenclaver le territoire

communautaire, à développer un système de transport sûr, ordonné et efficace dans la

zone en répondant aux normes internationales définies par l’OACI.

Il est donc nécessaire pour les états membres de conjuguer leurs efforts pour tirer profit

de l’évolution du transport aérien international vers la libéralisation et la mondialisation.

Il s’agit en outre de luter contre la marginalisation croissante des états membres dans le

marché du transport aérien africain. En effet les états de l’union semblent faiblement

disposer à assurer le développement harmonieux de leurs activités aéronautiques.

L’Afrique a commencé son expérience dans la pratique de la libéralisation des services

aériens en 1988 avec la Déclaration Ministérielle de Yamoussoukro1. Cette déclaration

prévoit l’intégration des compagnies aériennes africaines; la souplesse dans l’octroi de

la 5e liberté; l’amélioration de la gestion des compagnies aériennes; le financement des

activités en matière de transport aérien ; le système de distribution des produits; le bruit

des aéronefs et le mécanisme de suivi. Des impacts positifs ont été relevés mais aussi

des impacts négatifs.

Les impacts positifs ci-dessous ont été observés sur les routes où la libéralisation a été

mise en oeuvre. Des nouvelles lignes ont été exploitées ; Des fréquences ont été

multipliées entre les Etats africains, rendant un peu plus fluide le mouvement des

personnes et des biens ; Les consommateurs disposent de plusieurs fréquences et de

multiples choix tarifaires.

Page 59: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

59

Dans certains cas les tarifs ont baissé ; les recettes des autorités aéroportuaires, des

compagnies aériennes, et des agences de navigation aérienne commencent à s’améliorer

; de plus, la compétition a entraîné l’amélioration de la qualité de certains services et

l’introduction de plusieurs gammes tarifaires. On a aussi noté que le secteur privé a

commencé à s’intéresser au secteur aéronautique en Afrique à travers la participation au

capital et/ou la création des nouvelles compagnies aériennes. Par contre les compagnies

aériennes surtout africaines qui n’arrivent pas à s’adapter à l’environnement libéralisé

tendent toutes à disparaître.

L’échec de la compagnie Air Afrique illustre les difficultés des pays africain à assurer

un développement dans le temps d’une compagnie aérienne à vocation internationale

dans cette libéralisation du ciel africain. La dissolution de Air Afrique est suivie par le

déclin de plusieurs autres compagnies aériennes de l’Afrique. On peut citer notamment

Ghana Airways, Nigeria Airways, Zambia Airways ou encore Air Zaïre.

Section 2 : Les infrastructures

Malgré l’importance du transport aérien pour le fret de longue distance, seule une

poignée d’aéroports dans l’Afrique toute entière (Égypte, Cap Vert, Éthiopie, Maroc,

Ghana et Afrique du Sud) sont conforment aux normes de qualification requise pour les

vols internationaux.

En outre, L’Afrique recense seulement 4.5 % du trafic aérien mondial mais 25% des

accidents survenus en 2004. Ce taux très élevé de prévalence des accidents

aéroportuaires ont pour cause le faible niveau des infrastructures de transport aérien, qui

dans leur état actuel, ne remplissent aucun des normes de sûreté aéroportuaire et

sécurité aériennes prescrites par l’OACI. C’est dans le but principal de remédier aux

handicapes du transport aérien qu’un programme commun de transport aérien des états

membres de l’UEMOA a été mis en place.

Page 60: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

60

Section 3 : Le programme commun de transport aérien

Les autorités de l’union sont convaincues que la mise en place d’un programme

commun contribuera à harmoniser les législations nationales, à renforcer la sûreté

aéroportuaire et la sécurité aérienne et à accroître l’efficacité des industries de transport

aérien au bénéfice des usagers. Ce programme commun est adopté par la Décision

N°08/2002/CM/UEMOA. Il comprend deux paquets de textes du cadre juridique

communautaire du transport aérien.23

Le premier paquet est composé des règlements suivants :

� Règlement n°06/2002/CM/UEMOA, relatif à l’agrément de transporteur aérien ;

� Règlement n°07/2002/CM/UEMOA, relatif au tarif de passager, de fret et des

postes applicables aux services du transport aérien à l’intérieur, de et vers les

états membres de l’UEMOA ;

� Règlement n°24/2002/CM/UEMOA fixant les conditions d’accès des

transporteurs aériens de l’UEMOA aux liaisons aériennes intracommunautaires ;

� Directive n°05/2002/CM/UEMOA, relatif aux principes fondamentaux régissant

les enquêtes sur les accidents et incidents de l’aviation au sein de l’UEMOA.

Le deuxième paquet est composé des règlements suivants :

� Règlement n°02/2003/CM/UEMOA, relatif à la responsabilité des

transporteurs aériens en cas d’accident ;

� Règlement n°03/2003/CM/UEMOA, établissant les règles relatives aux

compensations pour refus d’embarquement des passagers et pour annulation

ou retard important d’un vol ;

� Règlement n°04/2003/CM/UEMOA, fixant les règles communes pour

l’attribution des créneaux horaires dans les aéroports de l’union ;

� Directive n°01/2003/CM/UEMOA, relative à l’accès au marché de

l’assistance en escale dans les aéroports de l’union.

23 Programme Commun de Transport Aérien des Etats membres de L’UEMOA

Page 61: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

61

Ces deux paquets de textes du cadre juridique communautaire du transport aérien

mettent en place, comme nous avons pu le constater, toutes les règles nécessaires pour

améliorer les performances du secteur aérien en vue d’une meilleure compétitivité et

d’une plus grande efficacité des entreprises du secteur.

Le programme commun de transport aérien vise en outre la libéralisation des activités

du secteur par un désengagement progressif du secteur marchand du transport aérien et

la promotion du secteur privé.

Section 4 : Les acteurs

En ce qui concernent les activités des acteurs du secteur industriel et commercial du

transport aérien, notamment concernant les compagnies aériennes, les aéroports,

l’assistance en escale et le catering, la commission de l’UEMOA encourage le

désengagement de l’état et la participation plus effective du secteur privé.

La libéralisation et l’harmonisation du secteur du transport aérien assurent à l’Union une

meilleure représentation auprès de toutes les organisations internationales du transport

aérien, comme par exemple, OACI et ASECNA.

Elles assurent aussi le développement des convergences de politique avec les autres

organisations sous régionales (CEDEAO, CEMAC, UMA, SADC) et renforce le

partenariat avec tous les bailleurs de fond (France, Union européenne, Etats-Unis).

Cependant, le transport aérien même s’il a connu un essor spectaculaire dans la fin du

XXème siècle ; en effet il est devenu le mode privilégié de transport international de

passagers ; il n’arrive pas à égaler le transport maritime en tant que premier mode de

transport international de frets.

En effet, le transport maritime joue un rôle primordial dans l’expansion du commerce

international. De ce fait la maîtrise du transport maritime permet une meilleure

participation dans la mondialisation des échanges.

Page 62: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

62

CHAPITRE III : Le TRANSPORT MARITIME

Pour les Etats de l’UEMOA, et pour l’Afrique en général le transport maritime joue un

rôle prépondérant dans le commerce extérieur. En effet, il représente en 1999 entre 92

et 97% du commerce international africain. Cette situation n’est pas spécifique au

continent africain. La raison en est que, le transport maritime est le mode privilégié dans

les échanges internationaux de marchandises.

Section 1 : Rôle stratégique du transport maritime

Le phénomène de la mondialisation, comme nous avons pu le constater, est renforcé par

les énormes progrès techniques réalisés dans le domaine des transports et du transport

maritime en particulier. La baisse des coûts de transport rendue possible grâce au

développement des économies d’échelles (tirées de l’augmentation en volume et en

valeur des marchandises transportées), à l’amélioration des moyens logistiques et à

l’application systématique des NTIC, a en effet donné à la mondialisation sa dimension

actuelle.

Les navires par exemple, moyens de transport maritime, ont très rapidement évolués en

terme d’emports et sont très diversifiés (vraquiers, rouliers, tankers, porte conteneurs).

Leur grande taille confère au transport maritime son caractère massif et lui confirme sa

place en tant que mode de transport international par excellence.

Page 63: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

63

Dès lors, la maîtrise de l’activité du transport maritime devient l’un des supports

Primordiaux du développement économique pour les pays en développement et les pays

de la sous région en particulier. Etant donné que le terminal portuaire est le lieu

principal des activités du transport maritime, il se doit d’être compétitif dans le contexte

de la mondialisation. Ports et communautés portuaires doivent par conséquent, offrir

des services adaptés à un environnement concurrentiel et évolutif.

Seulement on a constaté au niveau sous régional un manque de compétitivité des ports

sous régionaux entraînant. Ce manque de compétitivité des ports sous régionaux et de

l’industrie du transport maritime est l’une des principales causes de la marginalisation

de l’Union dans le commerce international.

Section 2 : Analyse de la Compétitivité des ports sous régionaux

L'évolution des ports dans le monde s'effectue dans le contexte de l'intermodalité des

transports (ports, transports maritime, terrestre, aérien, ferroviaire et activités

auxiliaires…). Les armateurs sont de plus en plus soucieux de la maîtrise des coûts

d’immobilisation du navire et de la marchandise.

L'émergence et le développement de structures portuaires permettant aux compagnies

navales et aux chargeurs, de réduire les coûts, les délais et d’améliorer la qualité de

services, conformément aux normes internationales, apparaît ainsi comme un objectif

primordial à atteindre. Les ports de la sous région évoluent dans un environnement

institutionnel inadapté, un cadre fiscal et réglementaire difficile et une organisation

logistique limitée et peu performante.

Ces obstacles liés à l’environnement administratif et réglementaire sont de sérieux

entraves à l’acheminement des marchandises dans la sous région. En effet, les

procédures administratives et douanières au passage portuaire impliquent plusieurs

intervenants qui poursuivent des objectifs différents, mais complémentaires. Cela

implique donc une multiplicité de document et l’éparpillement de l’information dans

plusieurs services administratifs géographiquement éloignés. Par conséquent les délais

de séjour portuaires sont rallongés. Par exemple la durée moyenne de séjour dans le port

de Dakar est de l’ordre de 8 jours, toutes filières et opérateurs confondus.

Page 64: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

64

Des durées plus longues vont jusqu’à plusieurs semaines, engendrant des frais élevés de

surestaries et de magasinage.

En définitive, le caractère complexe, la lenteur, la multiplicité, le coût élevé des

procédures administratives et des prestations (douanes, fisc, commerce extérieur,

service de contrôles de qualité), l’éparpillement géographique des services, le sous

équipement technique des ports, les difficultés liées à la dotation ou à l’utilisation

adéquate de l’outil informatique…., créent une situation inefficace qui gène les

paramètres de compétitivité des ports de l’Union à l’échelle régionale et internationale.

Toute action visant une plus grande compétitivité des ports dans la sous région suppose,

alors, la mise en oeuvre de mesures de simplification et d’harmonisation des procédures

administratives et de transit portuaire (douanes, fisc, commerce extérieur, services de

contrôle de qualité…). Il s’agit par conséquent pour les états membre de l’UEMOA

d’instaurer un cadre législatif harmonisé en vue de rendre les ports de la sous régions

plus compétitifs au niveau régional et international.

Section 3 : la réglementation

Le transport maritime, vu la place importante qu’elle occupe dans l’économie mondial,

est un milieu organisé à l’échelle internationale. C’est la raison pour laquelle les états

membres de l’union participent dans une coopération à l’échelle régionale. Cette

coopération est concrétisée par l’organe régional, la CMEAOC.

La CMEAOC est née de « la charte d’Abidjan » adopté le 07 mai 1975 par 17 états de

l’Afrique de l’ouest et du centre. Elle s’était fixée des objectifs qui répondaient à la

nécessité de réaliser le « nouvel ordre maritime international » de l’époque défini sous

l’égide de la CNUCED et qui devait favorisé l’accès des pays en voie de développement

au marché international des transports maritimes. Parallèlement, la Charte d’Abidjan

cherche à promouvoir les armements nationaux par l’application des principes du

système de répartition de cargaisons (règle 40/40/20).

Page 65: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

65

C’est ainsi que la CMEAOC assiste les pays membres en vue de l’actualisation et

l’harmonisation de leurs législations nationales relatives au transport maritime, en

liaison étroite avec les organisations internationales compétentes.

Ces organisations internationales sont chargées d’établir des normes internationales en

matière de transport maritime. La CNUCED par exemple établit la réglementation à

caractère économique et commerciale. L’OMI, pour sa part est chargée de la

réglementation à caractère technique ; et l’OIT s’occupe de la réglementation à

caractère social.

Dans le même ordre d’idée la CMEAOC incite tous les états membre à améliorer leur

insertion dans la communauté maritime international par la ratification des conventions

qui présentent un intérêt majeur pour les pays de la sous région, que ce soit en matière

de sécurité de la navigation et de prévention de la pollution par les navires, ou en

matière commerciale, notamment les règles de Hambourg et la Convention sur le

transport multimodal. En outre, la CEMAOC invite tous les pays membres à accepter et

à ratifier les conventions internationales régissant la facilitation des procédures liées au

commerce et au transport.

Les Etats membres, qui ne l’ont pas encore fait, sont invités à ratifier ces conventions de

base. En particulier, la Convention visant à faciliter le trafic maritime international, dite

Convention FAL, signée le 09 avril 1965 à Londres ; et La Convention internationale

pour la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers, dite Convention de

Kyoto, signée le 18 mai 1973 à Kyoto.

En guise de conclusion nous noterons que, toutes ces dispositions vise à faciliter les

activités des acteurs du secteur pour qu’ils puissent offrir des services de meilleure

qualité sur le marché régional et mondial. En effet tous les acteurs au niveau national

régional et international doivent coordonner leurs activités pour offrir de meilleurs

services et donner à l’Afrique les moyens d’être compétitive.

Page 66: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

66

Section 4 : Les acteurs

A) l’Etat

Nous noterons en premier lieu que l’acteur principal dans le transport maritime, c’est

l’état. En effet dans le contexte actuel de la mondialisation et du libéralisme, l’état

continue néanmoins à assurer un rôle essentiel, particulièrement dans les domaines de la

sécurité et de l’environnement. Il doit aussi intervenir en titre de législateur pour établir

les règles et principes généraux de la concurrence. Il garantit ainsi l’expansion du

commerce international en favorisant le multilatéralisme et en créant un environnement

propice pour le développement du secteur surtout du point de vue sécurité et

environnement.

Il faut cependant remarquer, que l’état n’a pas toujours eu cette approche multilatérale

en matière de transport maritime. En effet, un grand nombre de pays appliquaient une

politique protectionniste vis-à-vis de leur transport maritime. Ils estimaient le contrôle

du transport maritime comme une source de pouvoir national, tant économique que

politique.

La propriété nationale et le contrôle du transport maritime au service du commerce

extérieur du pays devinrent donc un objectif majeur pour la souveraineté du pays.

Ces politiques traditionnelles nationalistes étaient basées sur le principe implicite selon

laquelle, « ce qui est bon pour la marine marchande est bon pour le pays ». Cependant,

si nous admettons le fait que, si un armement national est efficace et concurrentiel,

alors, une politique protectionniste devint inutile. Dans le cas contraire, le fait de

vouloir coûte que coûte protéger un armement inefficace et non compétitif, entraîne un

coût réel supporté par les chargeur en particulier et par l’économie en général.

Il apparaît dés lors évident, que la libéralisation des marchés du transport maritime

présente des avantages certains et des opportunités de développement de compagnies

maritimes capables de réagir à la diversité des besoins des acheteurs grâce à

l’innovation et à leur capacité à s’adapter rapidement aux modifications des conditions

des marchés.

Page 67: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

67

B) Les Compagnies maritime

Traditionnellement, les compagnies maritimes étaient identifiées à leur pays

d’immatriculation. Le navire battant pavillon national était construit dans son pays

d’attache, l’équipage et les officiers devaient être des nationaux. Les marchandises

qu’ils transportées étaient principalement celles générées par le commerce extérieur de

leur pays. En plus de cela, la marine marchande, constituée de compagnies maritimes

nationales, entretenait une coopération étroite avec la marine militaire ; et ensemble

elles représentaient leur pays à l’étranger. De ce fait, il y avait une nette opposition entre

ces compagnies maritimes qui proposaient généralement des lignes régulières et les

autres qu’on dénommait, les pavillons de complaisance. Le pavillon du navire était très

déterminant dans la cotation.

Aujourd’hui, dans le contexte de la mondialisation et de la libéralisation, les

compagnies maritimes ont d’autres priorité et objectifs à satisfaire. Leurs priorités

consistent à rechercher à travers le monde, les facteurs de production au moindre coût,

étant donné la mobilité des ressources en jeu. Par conséquent, un navire norvégien peut

battre pavillon libérien, avoir à bord des officiers indiens et un équipage philippins ; il

pourrait avoir été construit en Chine et financé sur les marchés internationaux de

capitaux. Le navire peut être géré depuis Hong Kong ou Londres. Dans cette situation,

le navire transporteur arborant le pavillon national est dénudé de sens qu’il soit

propriété du gouvernement ou du secteur privé, ou exploité par l’une de ces deux partie

par un contrat d’affrètement.

Par ailleurs, pour survivre dans cet environnement concurrentiel, ces compagnies se

doivent de placer les besoins des chargeurs au cœur de leur préoccupation en leur

offrant des services de qualités à des prix compétitifs.

C) Les conseils de chargeurs

La création de conseils de chargeurs a été recommandée par la Chambre de commerce

international en 1958. C’est ainsi qu’en 1961, on assiste à la création de conseils de

chargeurs européens sous l’égide du Conseil européen des chargeurs.

Page 68: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

68

Plus tard en 1964, la CNUCED recommande la création de conseils de chargeurs

africains. Les objectifs principaux consistent à, premièrement à unir les chargeurs et leur

donner la force de négociation nécessaire à l’obtention de services adéquats et efficients

à un coût minimum face aux prétentions des conférences maritime. D’autre part, les

conseils des chargeurs représentent un intermédiaire. Ils établissent des moyens de

communication entre les chargeurs, les armateurs, les gouvernements et les autorités

portuaires.

Les activités principales des conseils des chargeurs en général sont les consultations

avec les conférences, les interventions dans la politique nationale et internationale, les

études et conseils ainsi que la formation, le shipping en général et la protection des

intérêts du chargeur en particulier.

Il faut noter que la Convention de Hambourg facilite la mission des conseils des

chargeurs concernant la protection des intérêts des chargeurs. En effet, en plus du

principe commun de base concernant la présomption de responsabilité du transport en

cas de perte ou d’avarie (Convention de Bruxelles), la Convention de Hambourg y

ajoute la présomption de faute ou de négligence du transporteur.

Les conseils des chargeurs de par leur rôle dans le shipping sont à l’interface des

activités maritimes. Cependant, tous les acteurs du shipping ont aussi un rôle important

à jouer dans la promotion des échanges dans la sous région. Nous allons analyser

suivant le rôle de l’autorité portuaire et de la douane.

D) L’autorité portuaire et la douane

L’autorité portuaire, en règle générale, autonome dans sa gestion est chargée de la

coordination des opérations de la communauté portuaires. Elle doit à cet effet, disposer

de l’information sous une forme acceptable pour optimiser le temps de transit de la

marchandise en accélérant la libération de la celle-ci ; ce qui suppose un flux

d’information direct et intense avec les autres professionnels du secteur.

Page 69: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

69

Dans la pratique, les autorités portuaires de la sous région, attendent en général de

récupérer la copie du manifeste validé auprès des douanes avant d’entamer la procédure

de facturation des redevances. Les systèmes automatisés de facturation desdites

redevances, lorsqu’ils existent, ne sont guère interconnectés aux systèmes informatiques

douaniers. Cependant, la douane est soucieuse de la perception des droits et taxes, ce

qui suppose une instruction des déclarations, une vérification des dossiers d’importation

et des valeurs, le paiement des sommes dues et le suivi de la marchandise (apurement du

manifeste) de sorte que le traitement des manifestes par le port, va de pair avec des

délais d’émission et de transmission souvent longs. De plus, la copie du manifeste fait

l’objet d’un visa par l’autorité portuaire avant l’enlèvement de la marchandise. Ainsi

cohabitent, un Bon à enlever des services des douanes et un Bon à délivrer du port.

La double intervention au niveau documentaire, de la douane et de l’autorité portuaire,

révèle, de toute évidence, un manque d'optimisation du processus de partage

d'informations entre intervenants portuaires. En effet pour une meilleure gestion des

opérations portuaires, les données du manifeste provisoire (qui sont fournies à l’autorité

portuaire et à la douane, en vue de la prise en charge et de l’imputation des

déclarations), devraient permettre, outre l’organisation des opérations physiques, une

consolidation après pointage à quai. La facturation des redevances devrait alors dériver

du traitement des mêmes données, sans qu’il ne soit nécessaire d’attendre une validation

par la douane, du manifeste.

Les professionnels, quant à eux, sont préoccupés par la réduction du temps de séjour des

navires, des marchandises, ainsi que par la simplification des procédures (douanières,

fiscales, du commerce extérieur, de contrôle de qualité, de visites, de délivrance du Bon

à Enlever, d’accélération et de simplification des visas portuaires, de simplification des

circuits du manifeste). C’est la raison pour laquelle, le rôle du consignataire reste très

important.

E) Les consignataires La transmission à la douane du manifeste reste, encore, aux soins du consignataire. Or

plus vite cette transmission se fera, plus vite la déclaration sera traitée et validée par la

douane.

Page 70: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

70

Le dépôt du manifeste avant l’arrivée du navire constitue par conséquent un avantage

sur le temps, pourvu que les différents ports de chargement fassent diligence pour une

transmission rapide du document.

Dans tous les cas, même dans celui d’une procédure de dépôt anticipé des déclarations

des marchandises, tout dépendra de la capacité du consignataire, à traiter une masse

considérable de données, qui lui auront été transmises quelques heures avant l’arrivée

du navire. La réduction des délais de séjour de la marchandise au port implique aussi

bien le circuit administratif que les autres services connexes au traitement de la

marchandise. Il s’agit notamment des manutentionnaires et des transitaires.

F) Les manutentionnaires L’analyse de la manutention a révélé que, les cadences de manutention les moins

compétitives, étaient enregistrées dans des ports où cette activité est encore sous

monopole d’Etat, en raison principalement, de problèmes d’ordre logistique et

organisationnel. L’idée de concéder cette activité au secteur privé procède de la volonté

d’en assurer l’efficacité.

Dans ce cas, des règles d’agrément rigoureuses doivent être édictées. La Commission de

l’UEMOA pourrait envisager, comme a pu le faire la CEMAC pour les pays d’Afrique

Centrale, de définir, sur une base communautaire, les conditions d’accès à la profession

de manutentionnaire portuaire.

G) Les transitaires/ CAD L’autorisation d’exercer la profession est donnée sous la forme d’un agrément assorti

d’un engagement à cautionner les crédits en douane (crédits d’enlèvement et/ ou de

droits) donné par un organisme de crédit. L’agrément est valable pour des bureaux

expressément énumérés. En dépit des règles de déontologie à observer par le

bénéficiaire de l’agrément, l’on constate des dérapages.

Page 71: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

71

En effet, il n’est pas rare de rencontrer dans les ports de la sous région, une multitude

de déclarants ambulants, faisant passer leurs déclarations au comptant ou utilisant les

crédits de CAD, qui eux-mêmes se complaisent dans un tel trafic, au mépris des

engagements qu'ils ont souscrits. La conséquence la plus visible d’une telle situation,

réside dans la multiplication des cas de fausses déclarations, sans que l’Administration

des douanes ne puisse interpeller les contrevenants, en raison précisément de leur

dispersion et de leur mobilité. La profession, prise dans son ensemble, ne survit que très

difficilement à cette concurrence malsaine. La définition de règles communautaires

d’accès à la profession de transitaire / CAD est de ce fait nécessaire.

Il ressort de notre analyse, que le secteur du transport maritime à besoins d’être

amélioré très rapidement en terme de simplification et d’harmonisation des procédures

administratives portuaires en vue de rendre les ports de l’Union moins chers, et plus

efficaces.

Section 5 : Programme prioritaire de facilitation du transport

maritime et de simplification des procédures portuaires

En vue de faciliter le transport maritime et améliorer la compétitivité des ports sous

régionaux, des comités nationaux de facilitation sont mis en place.

Ces comités doivent mettre en oeuvre des recommandations allant dans le sens d’une

amélioration des procédures qui conditionnent le mouvement des marchandises dans

l’espace de l’UEMOA. Leurs missions consistent à, identifier les difficultés et goulots

d’étranglement dans toutes les activités liées au trafic maritime; organiser la

concertation permanente entre les opérateurs économiques d’une part et les

administrations et services publics d’autre part ; expliquer les réformes intervenues dans

le système des transports maritimes ; assurer le lien avec les instances maritimes

régionales et internationales.

La Commission de l’UEMOA doit inciter les Comités nationaux de facilitation à

coopérer entre eux, en suscitant, si possible, l’adoption de mécanismes communs de

concertation.

Page 72: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

72

En ce qui concerne les flux informationnels, les principes suivants pourraient être

appliqués au passage portuaire, en vue d'assurer leur optimisation. En effet pour

l’optimisation des flux d’information, le SIAM (système d’information anticipée sur la

marchandise) de la CNUCED est proposé dans tous les états membres de l’union. Ce

système permet d’avoir des informations en temps réel sur la marchandise durant toute

la chaîne de transport.

En acceptant les principes de base selon laquelle, l’information doit précéder la

marchandise, les ports de l’Union doivent accepter la procédure de dépôt anticipé des

déclarations des marchandises, en lui enlevant son caractère encore exceptionnel ou

dérogatoire, et l’entrevoir comme une procédure normale visant la facilitation et

l’accélération du passage portuaire.

De même, au niveau des administrations douanières la déclaration de la marchandise

avant son arrivée doit être acceptée par les administrations douanières ; l’inspection des

marchandises dans le cas du transbordement doit être évitée.

En ce qui concerne également les opérations douanières, la réduction des documents

doit être intégrée comme une solution de simplification des procédures ; La DDU

(document de douane unique) qui répond à ce souci, doit être mise en circulation

rapidement .

De plus, les scellements douaniers étrangers, lorsque leur intégrité est constatée,

devraient être acceptés et permettre de supprimer toute inspection de la marchandise,

notamment pour les transferts et le transit inter états. Ainsi le contrôle minimum à

l’inspection avant expédition doit être institué comme une règle.

Il faut aussi ajouter le projet d’harmonisation des systèmes informatiques douaniers. En

effet il existent trois systèmes informatiques douaniers dans l’Union ; SYDAM en Côte

d’Ivoire, GAINDE au Sénégal, et SYDONIA dans les autres Etats membres.

L’interconnexion entre ces trois systèmes doit faire l’objet d’une évaluation approfondie

par la Commission de l’UEMOA en rapport avec la CNUCED et l’Organisation

Mondiale des Douanes (OMD).

Page 73: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

73

L’intérêt d’une interconnexion entre les systèmes informatiques douaniers des huit (8)

états membres de l’Union doit être également apprécié au niveau régional et

international.

Concernant le transit, la rationalisation des procédures de transit inter états de

marchandises à partir des ports de l’Union, est mise en place par l’application des

dispositions de la Convention TRIE. A ce titre, un document unique, le carnet TRIE,

doit être levé pour suivre la marchandise d’un bout à l’autre du trafic.

Concernant le transbordement, le principe d’une déclaration sommaire pour l’entrée et

la sortie, doit être institué dans tous les ports de l’Union, en ce qui concerne les

cargaisons à transborder.

Pour les transferts à l’intérieur des ports, ils ne doivent pas donner lieu à escorte.

L’acceptation des scellements étrangers devrait permettre d’éviter cette pratique.

Enfin, nous noterons l’harmonisation du temps de séjour en dépôt des marchandises à

un maximum de 120 jours (conformément aux dispositions du Code des douanes de

l’UEMOA), dans un souci d’optimisation de l’utilisation de l’espace portuaire.

Au sortir de notre analyse sur les enjeux et impacts de la mondialisation sur le secteur

du transport maritime de l’union, nous pourront d’hors et déjà affirmer sans risque de

nous tromper que tous les pays membres sont conscients de la nécessité de faciliter le

commerce international.

Cette facilitation du commerce international, comme nous avons pu nous en rendre

compte, passe par la simplification des procédures en vigueur dans nos ports ; mais

aussi et surtout par l’amélioration des infrastructures portuaires.

Le processus d’amélioration des infrastructures portuaires est déjà lancé dans la plupart

des ports de la sous régions et à déjà eu des effet positif sur la compétitivité de certains

de nos ports. Pour illustrer ce fait nous allons faire un bref analyse de la compétitivité

du Port Autonome de Dakar et du Port Autonome de Lomé.

Page 74: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

74

Section 6 : Analyse de la compétitivité du Port Autonome de Dakar et

du Port Autonome de Lomé

A) Le Port Autonome de Dakar

Le pari volontariste des autorités portuaires d’ériger le port autonome de Dakar (PAD)

en port d’éclatement e de transbordement de la sous région, soutenu par une

modernisation de l’outil et des actions d’envergures menées pour la promotion du port à

l’extérieur a entraîné une bonne amélioration de l’activité.

Le port de Dakar est situé à l’intersection des principales routes maritimes desservant la

Côte Ouest Africaine (COA). Il dispose d’une situation géographique exceptionnelle

(pointe la plus avancée de la COA) à l’intersection des lignes reliant l’Europe à

l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud. Un chenal de 195m dragué

à 11m et parfaitement balisé, permet d’accéder au plan d’eau.

De par sa situation géographique Dakar est le 1er port en eau profonde touché par les

navires venant du nord. Il présente en outre, une rade stable et protégée, un accès direct

à toute heure (le service est assurée sans interruption 24h/24), un plan d’eau

exceptionnel et un linéaire de dix (10) km de quai pouvant recevoir toute catégorie de

navires. La maintenance portuaire y est qualifiée.

Il est aussi un port international de transit qui constitue une porte naturelle sur le Mali

offrant ainsi la possibilité de desservir le Niger et le Burkina Faso surtout après la crise

ivoirienne.

Par rapport aux autres ports de la région, celui d'Abidjan en particulier, les atouts du

PAD sont sa position géographique, les qualités nautiques du site et le potentiel

d’extension, sa fiabilité satisfaisante, et ses coûts globalement satisfaisants.

Le handicap lié aux voies terrestres oriente les clients vers les ports concurrents

comme celui d’Abidjan qui est relié au Mali par une route très fonctionnelle, la

distance Dakar –Bamako et Abidjan Bamako étant les mêmes.

Page 75: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

75

Cependant, de vastes chantiers ont étés entrepris afin d’améliorer la compétitivité du

PAD. Il s’agit notamment de la construction d’un troisième poste à quai pour

conteneurs ; de la construction d’une plate-forme de distribution sur un complexe de 20

ha regroupant (parking, centre d'accueil, restaurants, services communs...) en plus de

cela les autorités du PAD ont prévu la réalisation d’un gare maritime moderne

comprenant des installations de réception de navires ;

des salles d'attente avec couloirs d'accès aux navires et un centre commercial.

B) Port autonome de Lomé

Le port autonome en eau profonde de Lomé assure environ 90% des échanges

commerciaux du Togo. Ceux-ci avaient connu une baisse drastique, en raison des

évènements difficiles qui ont traversés le pays dans les années quatre-vingt-dix (note de

bas de page). Mais aujourd'hui, avec le climat de paix qui règne, la reprise a été ferme et

le port devient de plus en plus solliciter.

Les perspectives de croissance significative du trafic au port de Lomé sont intimement

liées à ses nombreux atouts, notamment, la sécurité et facilité des transactions ; les

conditions maritimes exceptionnelles, grâce à de très faibles marées ; niveau des quais

des tirants d'eau admissible allant de 9,5 à 12mètres.

Ajouter à cela, les navires accostent directement à quai dès leur arrivée ; les opérations

de chargement et de déchargement commencent aussitôt ; les mouvements de

marchandises à l'intérieur du port franc sont fluides, sans restriction aucune des services

de douane. Ces conditions assurent un transit maritime très court aux navires et aux

frets, réduisant ainsi les coûts d'escale et les coûts de passage portuaire.

Ce sont ces considérations politiques et techniques qui expliquent en partie la reprise

des activités portuaires. Par exemple le PAD a traité en 2004 environ dix millions de

tonnes de marchandises. Des facilités supplémentaires adoptées par les autorités

portuaires (entrepôts réservés à des pays de l'hinterland, transport des marchandises à la

frontière dans des délais records, etc.) permettent d'envisager l'avenir du commerce

international de la sous région avec sérénité.

Page 76: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

76

Conclusion

Il ressort de notre analyse que les transports constituent incontestablement un élément

déterminant du développement du commerce international et par conséquent du

développement socio-économique. Cependant, le développement du secteur des

transports de marchandises, en Afrique en général, et dans l’espace spécifié, est

handicapé par un certain nombre de difficultés. Ces difficultés relèvent généralement,

comme nous l’avons remarquer, de l’état de vétusté avancé des infrastructures, de la

lourdeur et la multiplicité des procédures administratives concernant l’acheminement

des marchandises dans le territoire douanier.

Les conséquences de cette situation sont des coûts de transport élevés ; et des délais

d’acheminement longs entraînant aussi des coûts supplémentaires qui vont se répercuter

sur le prix de la marchandise (voir Annexe 3). Par conséquent, les produits à l’import

comme à l’export deviennent chers et manque de compétitivité.

Mais force est de constater que les structures gouvernementales et sous-régionales qui

oeuvrent entre autres dans le secteur des transports ont inséré dans leurs politiques des

dispositions pour apporter des solutions aux problèmes posés.

C’est ainsi que de vastes programmes d’harmonisation et d’amélioration des

infrastructures et de l’industrie des transports ont été entrepris.

S’il est vrai que le développement du commerce mondial peut fournir une description

relativement juste des réalisation présentes et escompter dans le domaine du transport

maritime, une analyse du trafic maritime mondial de marchandises permet aussi

d’apporter des informations nécessaires à partir desquelles il sera possible d’évaluer la

demande en transport maritime et la manière dont il contribue au développement

économique mondial et régional.

Page 77: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

77

TROISIEME PARTIE

LES ECHANGES INTERNATIONAUX DE

MARCHANDISES ET LE COMMERCE

INTERNATIONAL DE L’UEMOA

Page 78: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

78

LES ECHANGES INTERNATIONAUX DE MARCHANDISES ET LE

COMMERCE INTERNATIONAL DE L’UEMOA

La période durant laquelle l’économie mondiale fut dominée par l’Europe des colonies

s’est étendue jusqu’en 1945. Après la deuxième guerre mondiale, la suprématie des

Etats-Unis se confirme, ils dominent avec le Japon à leur tour les échanges

internationaux de marchandises.

L’Europe, les Etats-Unis et le Japon constituèrent des pôles d’échanges où partent des

produits manufacturés vers les régions les moins développés. En retour ils importent de

ces pays des produits de base et des matières premières. Il en résulte une polarisation

Nord – Sud des échanges.

Avec le développement de la mondialisation et l’émergence de nouveaux pays

industrialisés particulièrement en Asie ; un nouveau réseau Sud – Sud qui suppose une

intensification des échanges entre pays en voie de développement se dessine.

En effet, le développement de la régionalisation dans le contexte de la mondialisation a

eu des effets sans précédent dans la structure des transports mondiaux. La formation de

blocs économiques favorisent les échanges à l’intérieur des blocs et entraîne la

disparition de la polarisation.

Le repli sur les continents, en Europe, en Amérique, en Asie et a des conséquences

évidentes sur les transports internationaux.

Nous allons voir suivant comment est constitué le réseau des transports mondiaux par

produit avec des graphiques à l’appui.

Ensuite nous verrons à la lumière de cette analyse le commerce extérieur et intra

communautaire de l’UEMOA.

Page 79: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

79

CHAPITRE I : LES ECHANGES INTERNATIONAUX DE

MARCHANDISES

Nous allons vous présenter dans ce chapitre un bref résumé de la géographie des

transports mondiaux qui nous avons jugé, est un élément important pour mieux

apprécier les relations commerciales internationales et les transports de marchandises

Section 1 : La géographie des transports maritimes mondiaux

A) Le Pétrole Brut

Le pétrole représente la principale source d’énergie. Sa production est d’environ 3,1

milliards de tonne par an. Les principaux producteurs sont le Proche-Orient, les Etats-

Unis, l’URSS, l’Amérique Latine, l’Afrique, l’Extrême Orient, L’Europe.

Les principaux consommateurs sont les Etats-Unis (880 millions de tonnes en 1980soit

près du tiers de la consommation mondiale), l’URSS, (530 millions de tonnes), le Japon

(228 millions de tonnes).

Le trafic mondial de vrac liquide est estimé en 1995 à 2 milliards de tonnes, et à 8,385

milliards de tonnes mille.

Graphique 1

le Pétrole Brut, Transport Maritime 1980

Source : L’Economie du Transport International de Marchandises Air et Mer (1982)

Page 80: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

80

B) Le Minerai de Fer

La production du minerai de fer est d’environ 860 millions de tonnes en 1980. Les

principaux producteurs sont l’Australie, l’Amérique du Sud (Brésil), l’Afrique de

l’Ouest.

Les principaux consommateurs sont le Japon, les Etats-Unis, l’Europe de l’Ouest,

l’URSS et plus récemment certains pays en développement qui développent de

nouveaux complexes sidérurgiques.

Les, principales routes du fer sont, Scandinavie – Europe de l’Ouest, Australie – Japon

(63 millions de tonnes) ; Brésil – Japon (28,5 millions de tonnes) et Brésil – Europe et

Etats-Unis.

Graphique 2

Minerai de Fer, Transport Maritime 1980

Source : L’Economie du Transport International de Marchandises Air et Mer (1982)

Page 81: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

81

C) Le Charbon

La production de est de 2,820 milliards de tonnes en 1980. Elle pourrait augmenter dans

les années à venir car le charbon constitue une énergie de remplacement.

En effet les réserves de charbon se comptent en plusieurs milliers d’années, alors que

pour les autres produits énergétiques elles se comptent en dizaines d’années.

Les principaux producteurs de charbon sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’URSS,

le Canada, l’Afrique du Sud.

Les principaux consommateurs de charbon sont essentiellement le Japon et l’Europe

occidentale. Ces deux zones reçoivent près de 80% des expéditions par voie maritime.

Graphique 3

Charbon ,Transport Maritime 1980

Source : L’Economie du Transport International de Marchandises Air et Mer (1982)

Page 82: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

82

D) Les Céréales

La production mondiale est de 1,5 milliards de tonnes. Elle est principalement

composée de blé, maïs, riz, ogre et plus faiblement de soja, sorgho, avoine et seigle.

Environ 13% de la production céréalière font l’objet d’un échange maritime, le reste

étant consommé localement. Le blé et le maïs constitue chacun un tiers de ces échanges

maritimes, l’autre tiers étant composé des autres céréales.

Les principaux producteurs de céréales sont les Etats Unis (70% des exportations

mondiales), l’Australie, l’Argentine, l’Afrique du Sud, le Brésil, la France.

Les importations sont diriger vers le Japon, l’Europe de l’Est, la Grande Bretagne, le

continent européen, la Chine, les PVD.

Graphique 4

Céréales, Transport Maritime 1980

Source : L’Economie du Transport International de Marchandises Air et Mer (1982)

Page 83: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

83

E) Les Vracs Divers

� La bauxite

La production de bauxite était seulement de 1,8 millions de tonnes en 1935. le principal

producteur était la France. En 1980 la production passe à 93 millions de tonnes et les

principaux producteurs sont l’Australie, la Guinée, la Jamaïque et l’URSS. Les

principaux importateurs sont les Etats Unis, le Canada, l’Europe occidentale et orientale

et le Japon.

� Le phosphate

La production de phosphate est de 136 millions de tonnes en 1980.les principaux

producteurs sont les Etats Unis, l’URSS, le Maroc et les Îles du pacifique. Le trafic est

de 48 millions de tonnes, dont 40% venant du Maroc et 25% des Etats Unis. Les

principaux consommateurs sont les pays d’Europe occidentale (40% des importations),

les pays de l’Europe orientale (20% des importations), l’Asie et l’Amérique latine.

� Le bois

La production du bois est de 42 millions de tonnes en 1978. Il est produit

essentiellement par l’URSS, le Canada, la Suède et le Finlande. Le bois du fait de sa

faible densité commence à faire l’objet d’un transport par des navires spécialisés.

� Les gaz liquéfiés

Les principaux producteurs de gaz liquéfié sont les Etats Unis, l’URSS, l’Europe (Pays

Bas, Royaume Uni), le Canada, la Chine, l’Afrique (Algérie, Libye) et le moyen

Orient. Les principaux importateurs sont le Japon, les Etats Unis et l’Europe.

F) Les marchandises diverses

Les marchandises diverses comprennent les produits manufacturés et les biens

d’intermédiaires. Elles représentent 937 millions de tonnes, soit plus de 50% des vracs

solides et 26% environ de l’ensemble des marchandises transportées par mer. En valeur,

elles correspondent aux deux tiers de toutes les marchandises transportées par mer.Le

trafic des marchandises diverses progresse très rapidement grâce aux facilités de

mouvement du transport conteneurisé.

Page 84: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

84

Malgré le développement spectaculaire du volume et de la valeur des produits

échangés ; surtout malgré la participation d’un plus grand nombre de pays en

développement aux réseaux des échanges mondiaux, l’Afrique continue d’être de plus

en plus marginalisée et ne profite pas encore de la nouvelle régionalisation des échanges

impulsée par la mondialisation de l’ouverture des frontières.

Page 85: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

85

CHAPITRE II : LE COMMERCE INTERNATIONAL AU SEIN DE

L’UEMOA

La faiblesse des échanges se ressent aussi au niveau sous régional. En effet, les pays

membres de l’UEMOA n’ont pas encore saisit l’opportunité que représente la

mondialisation pour développer leur commerce international. En plus de cela, les

espoirs suscités par la réalisation de l’union douanière et du marché commun, impulsés

par le traité de l’UEMOA sont restés vains. La conséquence est que, le commerce

extérieur de l’union est toujours déficitaire et les échanges intra communautaire sont

toujours aussi faibles qu’avant.

Section 1 : Le commerce extérieur de l’UEMOA

L’Union se caractérise par une large ouverture au commerce international. Le volume

des échanges extérieurs est de l’ordre de 61 % du PIB en moyenne, sur la période 1996-

2003. Les échanges commerciaux de l'Union sont estimés en 2003 à 7,1838 milliards de

FCFA pour les importations et 6,3208 milliards de FCFA pour ce qui concerne les

exportations. Le volume des échanges de l'Union représente en 2003 environ 5% du

volume total des échanges réalisés au niveau continental.24

� A l’export, les cinq grands groupes de produits (en valeur) sont les produits

alimentaires, les matières premières, les combustibles, les produits de l’industrie

automobile et les produits chimiques. Les principaux produits exportés vers la

France sur la période 1996-2004 concernent notamment les autres préparations

et conserves de poissons, les minerais, les bananes, le coton, le cacao en fèves et

brisures de fèves, la pâte de cacao non dégraissée et le café non torréfié.

� A l’import, les six principaux groupes de produits sont, les produits alimentaires,

les produits chimiques, les autres produits semi manufacturés, les machines non

électriques et les produits de l’Industrie automobile.

24 Site officiel de L’UEMOA

Page 86: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

86

S’agissant de l’orientation des échanges, les clients de l’Union sont principalement les

pays membres de l’union européenne. Au sein de l’Europe, la France est le principal

partenaire commercial de l’UEMOA. Les principaux produits importés de la France

sont les médicaments, les chars et automobiles blindés, les huiles et préparation de

pétrole ou minéraux bitumineux.

Seulement, les relations entre les pays membres de l’UEMOA et les pays de l’Union

européenne n’étaient pas à l’avantage des premiers. En effet comme nous avons pu le

constater, les exportations de l’union sur le marché européen est principalement

constitué de produits de base dont les cours mondiaux ne cesse de dégringoler, pendant

que les exportations des pays européens sont constituées de produits manufacturés dont

le commerce mondial est en développement croissante.

Néanmoins, des Accords de Partenariat Economique (APE) ont été signés à Cotonou

pour corriger cette situation défavorable aux pays de l’union et aux autres pays des

Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) en général. Ce dispositif des APE est mis en place

pour favoriser les échanges commerciaux entre l’Union et ses partenaires européens.

Dans le même ordre d’idée, la loi AGOA (Loi sur la croissance et les possibilités

économiques en Afrique) a été adoptée en mai 2000 par le congrès des Etats-Unis. Cette

loi permet aux pays de l’Afrique subsaharienne ‘éligibles’ d’exporter sur le territoire des

Etats-Unis, des produit qui sont eux aussi déclarés ‘éligibles’.

Dans toutes ces négociations, le cheval de bataille reste de pouvoir insérer les pays les

moins avancés (PAM) dans le commerce international ; avec la prise en compte de

spécificités économiques défavorables qui doivent être ajustées au niveau juridique pour

garantir à tous les protagonistes un bénéfice des fruits des échanges commerciaux.

Si le système commercial mondial est globalement basé sur la notion de réciprocité, des

avancées importantes impulsées par la CNUCED ont pu aboutir à la notion de

traitement spécial et différencié dont la finalité est d’introduire un peu plus d’équité en

favorisant la participation des pays en développement.

Page 87: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

87

L’égalité n’est donc plus une égalité mathématique, elle est une inégalité compensatrice

qui introduit l’équité dans les échanges commerciaux internationaux. Cette évolution

fonde la légitimité d’un commerce équitable dont les principes vont au-delà de la

recherche du profit, mais englobe la protection des producteurs des pays en

développement par la mise en place de mécanismes de garantie.

En considération des conclusions que nous avons pu tirer de notre recherche, il nous

semblait que les préoccupations actuelles des pays en développement de l’Afrique,

spécifiquement de la zone UEMOA se ne sont pas explicitement leurs relations avec les

pays développés mais surtout et premièrement avec les pays de la sous région. La

régionalisation devait être un moyen pour booster les échanges intra communautaire. En

dépit des dispositifs d’intégration les échanges intra communautaire sont toujours très

faibles.

Section 2: Le commerce intra régional

Le commerce intra régional de l’UEMOA a progressé, passant de $ 614 millions en

1990 à $ 847 millions en 2000. La Côte d’Ivoire, qui est le plus grand exportateur et

importateur de la région, assure en de 85 %25 du commerce intra régional de l’UEMOA.

Le bilan de l'intégration régionale dans le cadre de l'UEMOA est très satisfaisant. La

valeur des exportations entre les pays membres de l’UEMOA comptait pour 15 % des

exportations totales de la région vers le monde en 2000. Ce taux est encore très faible.

Par contre partir de 1985, la part de l'Union européenne dans le commercial mondial a

très sensiblement augmenté, elle est passée d'environ 34% à plus de 43% en raison de

l'accroissement des échanges intra-communautaires. Cette situation souligne la faiblesse

des moyens consacrés aux objectifs de l’intégration. C’est pourtant le cœur du problème

car la mise en place de l'Union douanière doit favoriser les échanges entre pays

membre. Cette situation est principalement due à deux raisons.

La première est que, les pays membres de l’union ont une production presque identique

et destinée à l’exportation. Ils ne peuvent par ailleurs pas bénéficier des avantages

comparatifs générateurs d’échanges et d’économies d’échelles par la réalisation d’un

plus grand marché.

Page 88: LES IMPACTS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION SUR LES

88

Néanmoins il faut remarquer que l’union dispose de réels potentiels d’échanges intra

régional concernant certains produits comme les produits de la mer dont le Sénégal est

un grand exportateur vers le reste du monde alors que la Côte d’Ivoire en est un grand

importateur.

La deuxième raison est liée au niveau de développement des transports de marchandises

dans notre sous région. Le contexte actuel des transports dans l’espace comme nous

l’avons remarqué dans notre analyse, engendre des coûts de transport élevés qui limitent

les échanges à l’intérieur du territoire en particulier et la participation des pays au

commerce international en général. Il n’est donc pas étonnant que ces pays, où les coûts

de transport sont les plus élevés, représentent aussi la part la plus faible dans le

commerce international.

En effet en 2000, la part des exportations mondiales de l’Afrique était seulement de

2,7% et, pendant les années 90, la part des exportations de marchandises de l’Afrique

subsaharienne est passée de 1,9% à 1,4%.25

Au regard de tout ce que nous avons constaté, il apparaît sans l’ombre d’un doute que

les transports ne peuvent être ignorer dans la construction du marché sous régional car,

il permettent le déplacement des personnes et des biens d’un point à un autre de l’union.

L’état vétuste de nos infrastructures de transport et l’obsolescence de nos parcs de

véhicules terrestre, le niveau très faible des connexions aériennes inter états, la lenteur

et la cherté des activités portuaires alliés à tant d’autres obstacles, notamment les

barrières physiques lié à la multiplicité des procédures douanières et des pratiques

illégales, font que l’intégration sous régional n’a toujours pas joué le rôle qui lui est

assigner. Ce rôle étant de favoriser les échanges intra communautaire par la réalisation

de la complémentarité et par là de développer des économies d’échelles qui permettront

aux économies concernées de se développer. On peut en déduire par conséquent, que la

non compétitivité des réseaux de transport de l’union, et de l’Afrique tout entière est

l’une des principales causes de la marginalisation du continent. De plus, dans une

perspective d’insertion à la dynamique mondiale, l’union doit se doter d’un système de

transport plus intégré.

25 Banque africaine de développement statistique du Commerce 2003

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CONCLUSION GENERALE

Dans de nombreux pays d’Afrique, les colonisateurs n’ont construit d’infrastructures

que pour pouvoir exporter les matières premières africaines et importer en Afrique les

produits de leurs industries. Depuis, l’état et la densité des infrastructures ont peu

évolué.

Il convient donc de reconnaître qu’il est impératif d’améliorer les infrastructures

africaines. Tous les secteurs des infrastructures sont concernés, les routes, les

autoroutes, les aéroports, les ports maritimes, les chemins de fers, les voies navigables

et les installations de télécommunications.

Si l’Afrique était dotée des mêmes infrastructures de base que les pays développés, elle

serait mieux en mesure de se consacrer à la production et à l’amélioration de la

productivité pour faire face à la concurrence internationale. Les insuffisances

structurelles des infrastructures handicapent sérieusement la croissance économique et

la réduction de la pauvreté. Améliorer les infrastructures, y compris le coût et la fiabilité

des services, serait dans l’intérêt de l’Afrique comme de la communauté internationale,

qui pourrait obtenir des biens et services africains à meilleur marché.

Il s’agit par conséquent pour l’espace UEMOA et pour l’Afrique en général, de réaliser

un réseau intermodal efficace, à l’échelle régionale, au moindre impact

environnemental. Ce réseau associant tous les modes de transport doit répondre aux

exigences de la croissance des transports de marchandises dans une perspective

mondiale. Il faut donc analyser tous les modes de transports en prenant en compte, les

enjeux et les impacts de la mondialisation en vue de proposer les actions adéquates à

entreprendre pour que les transports puissent jouer leur rôle de soutien à l’intégration

sous régionale et au développement économique durable.

Que les transports constituent un handicape au développement africain, cela est un fait.

Il est aussi un fait que les pays développer doivent établir des relations commerciales

équitables. En effet, les pays développés doivent appliquer les règles de libre-échange

non seulement aux produits qui ont un intérêt pour eux, mais aussi à ceux où les pays

pauvres ont un avantage comparatif évident.

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Le coton est un cas exemplaire de relations commerciales inégales. Un nombre restreint

de producteurs, soutenus par des subventions dans les pays de l’OCDE, menace

l’unique « gagne-pain » de 10 millions de paysans démunis des pays de l’Afrique de

l’Ouest et du Centre. Plusieurs autres millions de personnes sont encore touchées de

manière indirecte par les difficultés actuelles de ce secteur. Le coton africain n’est plus

rentable face à ses concurrents subventionnés, bien qu’il soit de haute qualité et produit

à des coûts inférieurs de moitié.

Le coton est d’une importance vitale pour les pays africains et les pays de l’UEMOA en

particulier. De ce fait, ce qu’on suggère, à la communauté internationale, aux

organismes internationaux et à tous ceux qui se disent préoccuper par la situation de la

pauvreté en Afrique ; c’est de lutter pour qu’enfin s’établissent le libre-échange et le

commerce équitable pour qu’enfin l’Afrique puisse être compétitif en profitant des

avantages comparatif dont elle dispose.

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