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Les Jésuites parmi les hommes aux XVIe et XVIe siècles by G. et G. Demerson; B. Dompnier;A. RegondReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 35e Année, No. 72 (Oct. - Dec., 1990), pp. 248-249Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30119138 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

tence et finalisation religieuse de quotidien- net6 concrete. Est en question ici le problkme de la rationalisation de la vie journalire carac- tdristique de l'Occident.

Sans entrer dans ce d~bat ni y faire allusion, J.D. souligne, lui, tout ce qui, dans la pratique de la confession vise prncis6ment, selon lui, L la conversion. Pour J.D. le sacrement de p6ni- tence a aid6 l'homme occidental i prendre conscience de sa vie psychologique, i se cons- truire les instruments de cette connaissance, L affiner son < sentir a 6thique. Elle a 6galement cr66 chez les individus un d6sir de < rachcter le temps >, de se perfectionner, de concevoir et de rechercher le progrbs moral et de s'en faire un id6al. L'auteur le souligne, la pratique de la p6nitence en Occident et dans les si6cles con- sid6r6s, et contrairement L ce qu'il est facile de penscr a priori, < a mis la barre tres haut >. On notera cette conclusion : < Au cours des XIII- XVIIIP si6cles, I'immense r6flexion de la th6o- logic morale sur l'aveu p6nitentiel conduisit L mettre progressivement en doute la notion de "loi naturelle" et L accorder une valeur crois- sante L la conscience individuelle et L la res- ponsabilit6 personnelle (p. 173-74).

Au terme de cet ouvrage, on comprend que le sacrement de p6nitence ait pu contribuer L la naissance et i la formation de 1'< homme occidental actif, lucide et inquiet,jamais satis- fait de lui-meme, tendu vers de continuelles ameliorations de soi et d'autrui > (p. 172). La rationalisation de la vie quotidienne comme ph6nomene de civilisation pourrait bien pas- ser aussi par le catholicisme (cf. Arch., infra, 72, na 183). On se montrcra reconnaissant L I'A. de rendre l'hypoth6se pensable.

Jean S6guy.

72.183 DEMERSON (G. et G.), DOMPNIER (B.), REGOND (A), 6ds.

Les J6suites parmi les hommes aux XVPI et XVIP sidcles. Clermont-Ferrand, Publica- tions de la Facult6 des Lettres et Sciences Humaines de l'Universit6 de Clermont-Fer- rand II, 1987, X-555 p. (Nouvelle S6rie, fas- cicule 25).

L'ouvrage r6unit les quarante-cinq com- munications pr6sent6es, en avril 1985, au col- loque organis6 par l'Universit6 de Clermont- Ferrand II et portant le titre donn6 au recueil

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de ses Actes. La vari6t6 des thbmes trait6s (de la spiritualit6 L l'esth6tique par la rh6torique et le politique...) d6courage le compte rendu exhaustif. On se contentera done ici de quel- ques remarques autour du concept de ratio- nalit6 et de rationalisation de la vie quoti- dienne, tel que Max Weber le construit et l'utilise, et dans l'hypoth6se d'une parent6 61ective entre spiritualit6 j6suite et rationa- lit6.

Volker Kapp (Trbves), 6tudiant < La th6o- logic des r6alit6s terrestres dans La Coursainte de Nicolas Caussin a (p. 141-52) note que l'au- teur, j6suite, y soumet < la vie quotidienne du courtisan L une r6glementation rationnelle (p. 150). Il ne s'agit pas li d'un effet non recherch6, tout au contraire. La rationalit6 qui se manifeste en l'occurrence apparait comme voulue; Kapp y voit m~me s'exprimer une protestation indirecte L l'6gard de la rationa- lit6 de l'ltat moderne, et, plus particuliere- ment, L l'6gard de la France de Richelieu (ceci en d6pit des d6n6gations explicites de Caus- sin). On se trouve ici, pensons-nous, devant un excellent exemple de protestation implicite par le biais d'une forme de spiritualit6 et de ses cons6quences sur la vie quotidienne des per- sonnes concernmes.

L'aspect rationalisateur de la pi6t6 j6suite se trouve encore soulign6 avec force et justesse par Louis Chitellier (Nancy III) dans son 6tude sur < Les j6suites et la naissance d'un type : le d6vot > (p. 257-64). L'auteur note L ce propos que la spiritualit6 diffus6e par les congr6gations mariales a produit des effets rationalisateurs consid6rables, aux XVIIP- XVIIP si~cles, sur la vie quotidienne, reli- gieuse et profane, des congr6ganistes, mais aussi sur la vie des cit6s ofl ils pouvaient affirmer leur pr6sence avec succ6s. De ces rdseaux d'amiti6 et de soutien mutuel est sorti, selon Chitellier, un type humain et social nouveau, le d6vot, et, au-deli, le militant catho- lique (cf. Arch., 64, na 219).

Le meme thbme se fait jour, d'une autre fagon, dans la contribution dYves Pontet sur << La pastorale des j6suites dans les AA. (p. 283-94). Ces secr6tes << Assembl6es d'Amis > se rccrutaient, on le sait, par autosdlection dans les congr6gations mariales. Il s'agissait de procurer aux membres quelque chose comme un << pr6-s6minaire apostolique , visant L former des militants lafcs, et plus particulibrement encore des cccl6siastiques,

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( dotes de qualit~s humaines et spirituelles au-dessus de la moyenne (p. 287). Ici comme dans beaucoup d'autres groupes semblables, le secret assure la rationaliti du recrutement et du fonctionnement en m~me temps qu'il promeut la formation d'une elite. On sait qu'en l'occurrence la formation donn6e par les AA. porte des fruits rep~rables (Missions 6trang~res de Paris, 6piscopat des pays d'Asie et du Canada,... entre autres).

Les travaux auxquels nous venons de faire allusion nous convainquent une fois de plus que l'on n'a pas, jusqu'ici, pret6 suffisante attention A la rationalit6 propre aux j~suites, sans doute, mais aussi A d'autres 6lments de la r~forme catholique et de la Contre-r~forme. En quoi diffbre-t-elle de celle que les R~formes protestantes v~hiculent ? Quels sont ses effets sociaux? Dans quels domaines de l'agir se manifestent-ils ? Quelle est l'histoire de cette rationalit6-lA ? Autant de questions auxquel- les il ne nous parait pas que sociologues ni historiens aient encore r6pondu vraiment.

Jean S~guy.

72.184 DE ROSA (Gabriele).

Da Luigi Sturzo ad Aldo Moro. Brescia, Morcelliana, 1988, 230 p. (Biblioteca di Storia Contemporanea).

( Une brass6e d'articles >, colloques, pr6- faces ou comm6morations, autour des gran- des personnalit6s qui ont fait la D6mocratie chr6tienne en Italie et dont plusieurs out 6t6 bien connues de l'auteur: Ferrari, Sturzo, Giordani, De Gasperi, Gonella, Rivera, Moro. Elle est pr6c6d6e d'une importante 6tude, SDu catholicisme lib6ral A la D6mocratie

chr6tienne du second aprbs-guerre >. G.D.R. y insiste sur la n6cessit6 de < revisiter >> l'exp6- rience 6conomique fasciste et sur le concept de populismo ou de popolarismo (sans distinguer entre eux). < Je retiens encore aujourd'hui que le popularisme, dans sa profonde et inspir6e connotation historico-anthropologique, cons- titue le point le plus haut de l'6volution thbo- rique et pratique du mouvement catholique a (p. 7), tandis que, sous nos yeux, se forme un nouveau populisme, d6tach6 du mouvement qui le portait, et oi0, avec Renzo De Felice, il est tentl de voir la ( quatribme culture italien- ne >, encore d6pourvue d'expression politique (1978).

BULLETIN DES OUVRAGES

Les sympathies de G.D.R. vont de Sturzo A Moro, en passant par De Gasperi dont il loue le sens politique mais d6plore les carences 6conomiques. Elles s'opposent A Dossetti et ses amis, pour leur hostilit6 au monde moder- ne, d'inspiration thomiste et maritainienne, qui aboutit A limiter, au profit de

l'lglise, l'autonomie de la soci6t6 civile. L'enjeu, c'est done, pour la D.C. et le mouvement catholi- que, longtemps < exclus > du procks de forma- tion de l'Etat lib6ral, I'acceptation d'une pers- pective laique: celle-1A m~me que juge A ses fruits et d6nonce Comunione e Liberazione. Aprbs tant de monographies et de biogra- phies, cette etude ouvre la voie A l'analyse pouss~e qu'on attend d'un historien italien ouvert A la sociologie et li6 A l'6cole des Annales >.

~mile Poulat.

72.185 DHOQUOIS (R6gine). Appartenance et exclusion. Paris, L'Har- mattan, 1989, 303 p. (Coll. < Logiques socia- les >>).

Toute soci6t6, tout groupe social secrete ses normes et ses cat6gorisations qui ont pour effet ambivalent d'inclure et d'exclure. Ces m~canismes d'inclusion/exclusion s'exercent A tous les niveaux de la r6alit6 sociale, depuis les exclusions infinit6simales entre sembla- bles appartenant aux mmes groupes jus- qu'aux exclusions collectives frappant en rai- son de l'appartenance A une race, A une reli- gion ou A une famille de pens~e. C'est A leur 6tude que se livre l'auteur en empruntant trois directions successives.

Dans la 1re partie diffhrentes formes de micro-exclusions frappant des individus sont montr~es A travers des extraits de textes litt6- raires : Kundera, O'Connor, Conrad, Mau- passant, Faulkner ;dans une 2me partie, la plus substantielle, I'auteur analyse deux experien- ces v~cues par elle en tant qu'acteur et obser- vateur au sein de deux groupes, le M.L.F. et le Comit6 des intellectuels juifs contre l'inter- vention israelienne au Liban. Dans les deux cas, les deux groupes ont iclat6 suite A des m~canismes d'exclusion qui se sont enclan- ch~s par suite d'une impossibilit6 de dialogue. R.D. en tente une analyse. Enfin, dans la 3=" partie, elle aborde le meme ph~nom~ne d'in- clusion/exclusion mais par le biais du droit

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