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1 Rapport de recherche suite à l’obtention d’une bourse de recherche en études canadiennes (BREC) Les Jeux Olympiques de Vancouver 2010 : Premiers jeux d’hiver du développement et de l’aménagement durable Par Jean-Pierre Augustin, professeur à l’université de Bordeaux, chercheur à l’UMR ADES du CNRS et au CECIB.. Les J.O. sont l’événement spatial par excellence puisqu’ils focalisent sur un lieu déterminé à l’avance l’attention du reste du monde. Cette combinaison d’unité de lieu, d’unité de temps et d’unité d’action offre à la ville et au pays choisis une visibilité qu’aucun autre événement n’est susceptible de proposer. Le site olympique devient, grâce au système médiatique mondial, le théâtre où se jouent la mise en scène d’un monde apparemment plu s équitable et plus ordonné et la mise en image des performances et de l’excellence. On comprend mieux la valorisation de ce site d’enchantement dans un monde désenchanté. Le choix de la ville olympique est ainsi devenu la première compétition et, après une période où la décision dépendait souvent de la volonté du président du CIO ou de ses proches, la désignation résulte aujour d’hui d’un véritable affrontement géopolitique. Cette désignation reste une des principales missions des membres du Comité international olympique (CIO) qui, après la présentation des dossiers retenus, se prononcent, à bulletins secrets, sept ans avant l’ouverture des prochains Jeux. Une fois désignée, la ville est contrainte d’édifier les équipements et les installations nécessaires au bon déroulement des épreuves. Cette contrainte de temps est l’occasion d’élargir le programme sportif en projet de ville, en proposant des infrastructures d’accueil, de transport et de communicati on qui participent à une accélération des mutations urbaines et à une valorisation de l’image de la ville inscrite dans une compétition mondiale. Les discours promotionnels qui accompagnent la reconnaissance géopolitique du site et de la nation choisie sont dominants et une seule capitale, Denver, a refusé les Jeux d’hiver qui lui étaient offerts après le vote négatif d’un référendum local. Le coût de l’organisation est en effet très lourd pour la ville et le pays organisateur, malgré les aides et les retombées attendues. Mais les résultats urbanistiques et touristiques sont parfois à la hauteur des moyens mis en œuvre. Dans le cas de Vancouver, les enjeux sont considérables puisqu’il s’agit à la fois d’affirmer l’entrée dans la modernité et de modifier le visage de la métropole pour en faire une cité écologiquement correcte et un modèle environnemental. La désignation de Vancouver par le Comité olympique international (CIO) en 2003, devant les deux villes concurrentes de Salzburg (Autriche) et de Pyeong Chang (Corée du sud) résulte d’un projet qui se veut exemplaire de la prise en compte des critères de durabilité. Depuis cette date le Comité olympique de Vancouver (COVAN) met en œuvre les prescriptions proposées à la Commission d’évaluation du CIO.

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Rapport de recherche suite à l’obtention d’une bourse de recherche en études canadiennes (BREC)

Les Jeux Olympiques de Vancouver 2010 :

Premiers jeux d’hiver du développement et de l’aménagement durable

Par Jean-Pierre Augustin, professeur à l’université de Bordeaux,

chercheur à l’UMR ADES du CNRS et au CECIB..

Les J.O. sont l’événement spatial par excellence puisqu’ils focalisent sur un lieu déterminé à l’avance l’attention du reste du monde. Cette combinaison d’unité de lieu, d’unité

de temps et d’unité d’action offre à la ville et au pays choisis une visibilité qu’aucun autre événement n’est susceptible de proposer. Le site olympique devient, grâce au

système médiatique mondial, le théâtre où se jouent la mise en scène d’un monde apparemment plus équitable et plus ordonné et la mise en image des performances et de

l’excellence. On comprend mieux la valorisation de ce site d’enchantement dans un monde désenchanté. Le choix de la ville olympique est ainsi devenu la première

compétition et, après une période où la décision dépendait souvent de la volonté du président du CIO ou de ses proches, la désignation résulte aujourd’hui d’un véritable

affrontement géopolitique. Cette désignation reste une des principales missions des membres du Comité international olympique (CIO) qui, après la présentation des dossiers

retenus, se prononcent, à bulletins secrets, sept ans avant l’ouverture des prochains Jeux.

Une fois désignée, la ville est contrainte d’édifier les équipements et les installations nécessaires au bon déroulement des épreuves. Cette contrainte de temps est l’occasion

d’élargir le programme sportif en projet de ville, en proposant des infrastructures d’accueil, de transport et de communication qui participent à une accélération des mutations

urbaines et à une valorisation de l’image de la ville inscrite dans une compétition mondiale. Les discours promotionnels qui accompagnent la reconnaissance géopolitique du

site et de la nation choisie sont dominants et une seule capitale, Denver, a refusé les Jeux d’hiver qui lui étaient offerts après le vote négatif d’un référendum local. Le coût de

l’organisation est en effet très lourd pour la ville et le pays organisateur, malgré les aides et les retombées attendues. Mais les résultats urbanistiques et touristiques sont

parfois à la hauteur des moyens mis en œuvre. Dans le cas de Vancouver, les enjeux sont considérables puisqu’il s’agit à la fois d’affirmer l’entrée dans la modernité et de

modifier le visage de la métropole pour en faire une cité écologiquement correcte et un modèle environnemental.

La désignation de Vancouver par le Comité olympique international (CIO) en 2003, devant les deux villes concurrentes de Salzburg (Autriche) et de Pyeong Chang

(Corée du sud) résulte d’un projet qui se veut exemplaire de la prise en compte des critères de durabilité. Depuis cette date le Comité olympique de Vancouver

(COVAN) met en œuvre les prescriptions proposées à la Commission d’évaluation du CIO.

2

Cette recherche, faisant suite à plusieurs travaux concernant l’olympisme et les Jeux canadiens (Augustin, 2004, 2007, 2008), vise à mesurer les efforts et les moyens

engagés par la métropole de l’ouest canadien, ville multiculturelle, ouverte vers le Pacifique et l’Asie et déjà novatrice sur les questions environnementales, pour

réussir le défi de proposer les premiers Jeux d’hiver du développement durable. Une attention particulière sera portée aux aménagements urbains et de nature qui

s’inscrivent dans des projets de grande envergure pour valoriser les sites, améliorer la vie locale et développer un tourisme national et international.

L’approche proposée est pluridisciplinaire. Elle rappelle d’abord le choix de Vancouver qui marque un tournant dans l’histoire des Jeux olympiques d’hiver en

valorisant les options du développement durable. Elle analyse ensuite les impacts des grands équipements nécessaires aux compétions sur l’aménagement et les

transformations urbaines. Elle évoque enfin la complexité des modes de gouvernance et souligne quelques revendications de groupes communautaires autochtones

minoritaires. Ces approches sont donc à la fois historiques, aménagistes et politiques et s’inscrivent dans la poursuite d’études menées depuis plus de vingt ans par

l’auteur sur l’évolution des villes canadiennes et le rôle qu’y jouent les cultures sportives.

Cette nouvelle contribution participe et complète les travaux effectuées par le Centre d’études canadiennes interuniversitaire de Bordeaux (CECIB) ; elle devrait

permettre des publications sur un événement de portée mondiale qui n’est souvent présenté qu’à travers les seuls résultats sportifs, alors qu’il est aussi une occasion

d’accélérer les rénovations urbaines, d’enclencher des processus sociaux et de tester de nouveaux modes de participation. Nous remercions les divers acteurs qui

nous ont reçu et en particulier Célia Rousselle et Romain Roult qui nous ont permis d’utiliser leurs recherches réalisées dans le cadre de travaux universitaires.

I – Les JO de Vancouver, premiers jeux d’hiver du développement et de l’aménagement durable ?

Il convient dans cette première partie de rappeler d’abord les conditions de choix de la candidature de Vancouver 2010 résultant d’une longue procédure soulignant les atouts

de cette ville par rapport à ses deux concurrentes, de souligner ensuite les principes éthiques et les enjeux économiques des JO d’hiver et de montrer enfin les options

engagées autour du développement durable.

A – Le choix de la candidature de Vancouver 2010

Le choix de Vancouver 2010 résulte d’une procédure que l’on peut résumer par le schéma suivant :

Au départ : 8 villes candidates évaluées

Groupes de travail : experts

externes, membres administratifs

3

11 juillet 2002 : Rapport & Procédure

d’acceptation des candidatures

(/ onze critères)

- Vérifie les informations des dossiers

- Détermine si les plans sont réalisables

- Fait une évaluation globale des risques

Le Groupe de travail se base sur onze critères pour orienter les choix : le soutien du gouvernement et de l’opinion, l’infrastructure générale, les sites sportifs, le village

olympique, l’environnement, l’hébergement, les transports, la sécurité, l’expérience passée en matière d’événements sportifs, les finances et le concept général.

La Commission d’évaluation dresse un bilan de chacune des trois villes en lice en se référant à des critères similaires, mais plus précis prenant en compte les caractéristiques

nationales, régionales et celles de la ville candidate, les aspects juridiques et ses garanties, l’immigration et les formalités douanières, la protection de l’environnement et la

météorologie, les finances, le marketing, les sports, les sites sportifs, les jeux paralympiques, le Village olympique, la santé, la sécurité, l’hébergement, le transport, les

Commission exécutive : 28/08/2002 : Sélection de 4 villes

candidates

22/09/2002 : Berne retire sa

candidature

Trois villes en lice : Vancouver,

Salzburg et Pyeong Chang

Commission d’évaluation : CIO, FI, CNO, Athlètes, IPC,

Organisateurs d’anciennes éditions

des JO et spécialistes

Analyse technique : Aide le CIO à faire un choix parmi les

villes candidates

4

services de la communication et des médias et enfin l’olympisme. A travers ces divers critères, il s’agit de dégager ce qui s’avère être davantage en lien avec les principes

établis par la Charte et sur lesquels le CIO va s’orienter.

Compte rendu du rapport de la Commission d’évaluation1 : Atouts et inconvénients

Le rapport de la Commission d’évaluation du CIO présenté à Lausanne le 21 mars 2003 peut être résumé dans le tableau suivant qui rappelle les critères établis lors du rapport des groupes

de travail :

Vancouver Salzburg Pyeong chang

Soutien du gouvernement et opinion publique - Partenaires membres de la société de candidature pour 2010 : le

Gouvernement du Canada et la Colombie britannique, Vancouver, la

municipalité de Whistler et le Comité Olympique Canadien

(signataire de l’entente multipartite), le Comité Paralympique

Canadien. - Soutien des Premières Nations ;

- Une population favorable aux Jeux : 6 sur 10 résidents sont

favorables à Vancouver et plus de 80℅ des Canadiens désirent que

les Jeux soient au Canada.

Consultation générale des Vancouvérois : plus de 68℅ sont

favorables.

- La société de candidature donne un appui de plus de 120

entreprises, sociétés et organismes.

« ferme soutien des autorités fédérales, régionales et

municipales » : somme considérable pour la construction des

sites sportifs, travaux d’amélioration des infrastructures de

transport, couverture des coûts des services médicaux et de

sécurité.

Engagement du Gouvernement pour couvrir tout déficit

éventuel engagé par le COJO.

Associée aux provinces du Tyrol, de la Styrie ainsi que la

province allemande de Bavière.

Gouvernement largement associé au projet, la province a

fourni une garantie de couverture de déficit ;

Le Gouvernement Coréen s’engage à couvrir tous les frais

en matière de sécurité.

Ferme soutien de la part également de l’Assemblée

Nationale ; Gouvernement provincial de Gangwon ;

Conseil municipal de Pyeong Chang ;

Autorités de chaque ville-site associées à la candidature.

1 Rapport de la Commission d’évaluation du CIO pour les XXIème Jeux Olympiques d’hiver 2010 ; CIO, Lausanne, Suisse, 21 mars 2003.

5

Infrastructure générale Les cérémonies d’ouverture et de clôture sont prévues dans une arène

couverte « BC place center » Excellente scène pour les manifestations culturelles, cadre

séduisant dans un stade provisoire. Les cérémonies d’ouverture et de clôture auront lieu dans

le stade du saut à ski d’une capacité de 50000 places

assises (situé à 5 minutes du Village Olympique de

Pyeong Chang).

Sites sportifs Dans la ville de Vancouver et Whistler

2 - s’étalent sur un rayon de 80 km.

Province de Gangwon au centre de la péninsule Coréenne.

Village Olympique Deux villages olympiques : - A Vancouver pour les sports de glace et

- A Whistler pour les sports de neige.

Trois villages olympiques avec Kitzbühel (80 minutes de

Salzbourg) et Amadé (40 à 60 minutes). Trois villages pour répondre aux besoins des athlètes :

Pyeong Chang (Dragon Valley) ; Gangneung et Wonju

Environnement : conditions et impact Engagement vers des principes de durabilité et d’inclusion : le

principal objectif est d’accélérer les processus pour atteindre

l’excellence sur le plan environnemental en même temps qu’un

développement économique et social.

- réduction des sites à 12 Programme environnemental ambitieux, bien fondé et

complet reposant sur un développement durable au niveau

régional : « Plan vert » Impact sur l’environnement concernant les extensions et

l’élargissement des axes routiers et piste de descente de

Jungbong : n’ont pas été étudiés dans le détail ;

Remise en état de l’environnement peut être sous estimée

après les travaux de construction routiers et ferroviaires.

Hébergement Offre satisfaisante et qui couvre tous les besoins olympiques. Tarifs semblant avoir grandement été sous estimés Faiblesse : pas assez de chambres d’hôtel.

Transports Amélioration de la route Sea to Sky entre Vancouver et Whistler quel

que soit le résultat de la candidature. Excellent au niveau des transports : zone olympique

desservie par un système de transports publics bien

développé, nombreuses routes.

Zone Olympique bien desservie, sera complétée d’ici 2010

par une voie à chemin de fer.

2 Whistler avait sans succès soumis sa candidature en 1976

6

Sécurité « Le gouvernement assurera aux futurs organisateurs qu’il se

chargera des services fédéraux essentiels, notamment ceux ayant trait

à la sécurité, à l’immigration et à l’importation de marchandises»

Effectif de sécurité en nombre suffisant. La Commission estime que les effectifs de sécurité sont

en nombre suffisants ; La Corée possède de l’expérience dans le domaine de la

sécurité.

Expérience passée en matière d’événements sportifs Seront les troisièmes Jeux organisés au Canada après les JO d’été de

Montréal en 1976 et les JO d’hiver à Calgary en 1988. Jeux Olympiques d’hiver en 1964 et 1976 à Innsbruck ; de

nombreuses compétitions d’hiver au niveau international.

JO en 1988 à Séoul, Coupe du monde de Foot et Jeux

Asiatiques en 2002.

Finances et concepts généraux - Le Gouvernement du Canada investira 310 millions de dollars dans

des installations sportives de calibre international ainsi que dans des

projets (héritage durable) ; - Une entente multipartite par les partenaires de la candidature de

Vancouver : première fois qu’une telle entente est conclue dans le

cadre d’une candidature olympique : « Démontre l’esprit de

coopération extraordinaire régnant entre les trois ordres de

gouvernement, les comités nationaux olympiques et paralympiques et

la société de candidature ».

Budget de 902 millions d’USD, considéré comme solide et réalisable,

les prévisions financières du comité de candidature s’avèrent

raisonnables et basées sur des méthodes solides.

Budget de 901 millions de dollars : 62 millions pour la

construction des sites et 839 millions pour les frais de

fonctionnement.

Budget de 852 millions de dollars US mais investissements prévus de 3 milliards en

infrastructures

7

Bilan des points positifs et défavorables :

Villes candidates

Vancouver

Salzburg

Pyeong Chang

Points positifs pour l’élection :

Appui populaire

80 ℅ des Canadiens sont favorables et 62 ℅ des habitants

de Vancouver. Fort soutien de la population : 83℅ de la

population Selon le CIO 65℅ des Coréens sont favorables ;

85℅ à Pyeong Chang et dans les villes sites.

Logistique

Village olympique bien conçu, la commission est

persuadée que les exigences en transport peuvent être

satisfaites.

« efficace, facilité de communication,

excellent au niveau des transports »

Expérience

Canada : « vaste expérience en matière d’organisation de

manifestations multisports : JO d’hiver 1988, Jeux du

Commonwealth en 1994, Jeux panaméricains » Aussi candidate en 1976 et 1980

L’Autriche « vaste expérience en matière

d’organisation de manifestations de sports

d’hiver au niveau international » Candidate en 2006

La Corée du Sud : «vaste expérience en matière

d’organisation de manifestations sportives

multisports internationales : JO en 1988, Coupe

du monde de Foot et Jeux Asiatiques en 2002 ». Première Candidature.

Soutien

« Soutien du secteur privé, des autorités nationales,

régionales et locales » La Colombie britannique et le Gouvernement du Canada

ont alloué un montant considérable à la construction des

sites sportifs et amélioration de la route Sea to Sky ; aux

soins médicaux et service de sécurité

« ferme soutien des autorités fédérales,

régionales et municipales » : somme

considérable pour les sites sportifs,

Garanties financières solides.

« excellent soutien des autorités nationales et

locales, investisseurs privés » - bon projet pour le programme

environnemental : soutien financier important et

solides garanties par les autorités

gouvernementales.

Province : garantie de couverture de déficit

Mission et

objectifs

Laisser un héritage durable pour le Sport comme pour les

Communautés locales ; Programme environnemental (développement durable)

ambitieux et conçu avec professionnalisme « associe

largement les premières nations quant à l’héritage post

Olympique ».

« The Sound of Winter », reflète

l’Association entre l’histoire musicale de

l’Autriche et les sports d’hiver très

pratiqués dans ce pays. Cherche à partager sa passion pour les

Sports d’hiver avec le reste du monde.

Candidature qui vise à développer les sports

d’hiver et le tourisme en Corée et œuvrer la paix

et la réconciliation de la péninsule Coréenne.

Les JO d’hiver de 2010 se veulent les jeux de la

Pureté et de la Paix pour tous » ;

Organisation des

Sur 13 sites prévus, 6 sont à construire (transformés

ensuite en centre d’entraînement de haut niveau pour le

développement du Sport au Canada). Deux grands groupes de sites : Vancouver et la station de

Sur 15 sites 10 sont déjà construits. Large choix de sites de ski de haut niveau ;

Trois villages olympiques prévus ;

76℅ des athlètes à moins de 15 minutes de

Trois villages pour répondre aux besoins des

athlètes : 72℅ des athlètes proches de leurs sites.

8

sites montagne voisine de Cypress et la station de Montagne

de Whistler (à 2 heures de Vancouver).

Sites bien conçus, 2 patinoires de niveau international,

nouvelles installations prévues pour le curling et patinage

de vitesse à Vancouver.

leurs sites ;

Pistes déjà existantes : impact sur

l’environnement limité.

Grand nombre de logement de haut niveau ;

Accès aux sites

83℅ des athlètes sont logés à proximité de leur lieu de

compétition, tous logés dans un des 2 villages

Olympiques. Temps de trajets limités vers d’excellents sites sportifs.

Zone Olympique bien desservie, exigences

en transport satisfaites La commission est persuadée que les besoins en

matière de transport peuvent être couverts de

façon satisfaisante.

Jeux

paralympiques

Plan très bien conçu, formule proposée très compacte

avec un seul village paralympique à Whistler. Le Gouvernement du Canada et la Colombie Britannique

contribueront pour 25,8 milliards de dollars au budget des

Jeux paralympiques sur un montant total de 27,5

milliards de Dollars.

« Le Canada est l’un des chefs de file pour le

développement du sport pour handicapés ».

Un seul village Bien planifiés et intégrés : un seul village

paralympique proche des sites. Le ministère de la santé prendra à sa charge 50℅

du budget (USD 57,4 millions)

Hébergement

Nombre suffisant de logements de qualité ; Le comité de candidature garantit pour la construction

d’un village des médias temporaire à Whistler de 1500

chambres. Tarif raisonnable, clair et vérifié.

Se porte garante pour la construction d’un village des

médias.

Particularité

1ère

fois pour les JO d’hiver que la cérémonie

d’ouverture, de clôture et la remise des médailles se

passera dans un stade couvert à 55000 places assises.

Environnement

Programme de développement durable Modèle de gestion environnementale

réaliste ; le COJO prévoit d’appliquer les

pratiques de la gestion environnementale

aux sections du tourisme et de l’agriculture

pour un héritage important.

Programme environnemental ambitieux

Bilan commission

Le Budget du COJO est solide dans l’ensemble ; la

commission d’évaluation est confiante quant à la viabilité

financière du budget des jeux ; « le comité de

Candidature a effectué une planification minutieuse et

Normes environnementales élevées

Budget raisonnable et réalisable ; coûts

susceptibles de fluctuer mais peuvent être

/ Budget : confiante quant au résultat financier

9

détaillée axée sur la minimisation des risques ; vision

clair tant pour l’organisation des JO et P. que pour

l’héritage post Olympique ».

gérés dans le cadre des prévisions des

revenus générales.

10

B - Principes éthiques et enjeux économiques

La Charte Olympique donne une codification des principes fondamentaux de l’Olympisme qui sont à respecter. Les textes d’application et règles qu’elle présente

sont adoptés par le CIO qui chapeaute le Mouvement Olympique, lui-même chargé de respecter la Charte, ils peuvent être résumés dans le schéma suivant.

- fixe et rappelle les valeurs essentielles de l’Olympisme

- sert de statuts au CIO ;

- définit les droits et obligations réciproques du MO

Points défavorables :

Hébergement

10 millions de Dollars

suffisants ? besoin

d’augmenter la capacité

d’hébergement : nombre

de chambres requises

pour les médias à

Whistler peut être sous

estimé

Hébergement déficient Tarifs sous estimés.

- 43000 chambres d’hôtels : faiblesse.

Organisation et

construction des

sites

Aucun village des médias prévu : lors de la

visite de la commission d’évaluation

seulement 50℅ des chambres requises

étaient réservées ; Difficulté par rapport à la logistique en

Combiné Nordique et saut à ski à Ramsau.

Eparpillé en trois zones : une heure de trajet d’un site à l’autre ; Rénover les routes, améliorer les accès : « grosse faiblesse ».

8 des 13 sièges devront être construits ;

Site des épreuves de ski alpin risqué,

Construction d’une nouvelle station : risque.

Les villages d’accueil sont jugés coûteux et complexes. Précédents Jeux

Olympiques - Jeux de 2006 à Turin, proche en date ;

- l’Autriche : deux fois ville hôte à

Innsbruck en 1964 et 1976.

Pas de Jeux Olympiques d’hiver

Pays / Région

Souffre de la proximité de la Corée du Nord : dangereux : sujet de

préoccupation ; Peu avoir un impact entre les deux Corées.

Jeux

paralympiques

Peu d’expérience dans

l’organisation d’épreuves

de sport d’hiver pour les

athlètes handicapés.

Le comité de candidature n’a pas démontré

que ce domaine avait fait l’objet d’une

planification approfondie : des efforts

supplémentaires seront nécessaires.

Budget de 20 millions USD est sous évalué : la planification des Jeux Paralympiques actuels semble manquer de précision.

L’accessibilité aux sites existants est mauvaise ; la Corée a une expérience

minime en matière d’organisation d’épreuves de sports d’hiver pour handicapés. Environnement Impact sur l’environnement mal évalué suite aux constructions prévues.

Financement

Estimation du budget total correct mais certains coûts sont sous évalués et

d’autres inutilement élevés ; les exigences en matière d’aménagement

olympique ne sont pas pleinement abordées. Bilan Progrès à faire dans le domaine de l’environnement et du développement

durable.

Charte Olympique

11

Comité International Olympique

(CIO)

Clubs

Organisations, athlètes, juges, autres officiels, techniciens du sport

CIO FI Associations Nationales

CNO (Comité national Olympique)

COJO (Comité d’organisation des JO)

Ces principes sont souvent mis en cause par les enjeux économiques des jeux :

Principes éthiques Enjeux économiques - Respect de la Charte Olympique

3 :

Le CIO :

1) doit encourager et soutenir la promotion de

l’éthique dans le sport, l’éducation de la jeunesse

par le sport ainsi qu’y faire régner le fair-play.

→ Dopage, Violence permettent d’atteindre plus vite

l’excellence et remporter les sommes en jeu ;

→ développement des enjeux médiatiques.

3 Principes fondamentaux tirés de la Charte Olympique, en vigueur au 1

er septembre 2004, chapitre I, le Mouvement Olympique et son action, p10.

Le Mouvement Olympique (MO)

Son but est de « contribuer à la

construction d’un monde meilleur et

pacifique en éduquant la jeunesse par le

biais d’une pratique sportive en accord

avec l’Olympisme et ses valeurs »

12

2) Encourage et soutient également l’organisation, le

développement et la coordination du sport et des

compétitions sportives.

3) est amené à coopérer avec les organisations et les

autorités publiques ou privées correspondantes aux

fins de mettre le Sport au service de l’Humanité et

de promouvoir la paix.

4) doit agir dans le but de renforcer l’unité et de

protéger l’indépendance du Mouvement

Olympique.

5) doit s’opposer à toute utilisation abusive

politique ou commerciale du sport et des athlètes.

6) doit encourager et soutenir le développement du

sport pour tous ainsi qu’une approche responsable

des problèmes d’environnement.

7) est chargé de promouvoir le développement

durable dans le sport et exiger que les Jeux

Olympiques soient organisés en conséquence.

8) Sa mission est aussi de promouvoir un héritage

positif des Jeux Olympiques pour les villes et les pays

hôtes.

- Par éthique, nous pouvons noter également :

Le droit d’accès à l’information pour tous les

pays ;

Le respect des contrats de travail établis avec

les salariés, employés pour ces Jeux ;

La santé et la sécurité.

→ Bénéfices d’un héritage durable en matière

d’équipements sportifs pour développer le sport de

haut niveau ;

→ développer la région grâce au tourisme local ;

→ attribution des Jeux à un pays qui représente un

acteur majeur du monde économique en ce début de

XXIème siècle (malgré des Droits de l’Homme non

respectés).

→ Grandes firmes, multinationales qui négocient des

contrats brassant des sommes d’argent immenses ;

→ Grandes Chaînes qui offrent des sommes énormes

pour obtenir les prime times :

- problème d’importants décalages horaires pour les

retransmissions.

- Marchandising : développement d’un nouveau

marché financier autour du sport ;

→ nombreuses infrastructures qui ne respectent pas

forcément l’environnement, notamment par rapport à

leur impact après les jeux / Urbanisme

→ besoins de fonds pour organiser les Jeux avec un

impact positif sur le pays à long terme

13

« Nous savons que l’industrie touristique sera l’un des principaux secteurs bénéficiaires du rôle du Canada comme hôte des Jeux », a souligné Maureen Douglas4,

directrice des relations avec les communautés au sein du COJOP d’hiver de 2010 à Vancouver. « Pour ceux qui œuvrent dans le domaine du tourisme, l’apport

des Jeux olympiques et paralympiques en termes de promotion est vraiment sans pareil. » Une étude de l’Alliance canadienne du tourisme sportif (ACTS),

rendue publique le 28 juillet 20045, analyse les retombées possibles pour l’industrie touristique canadienne de la tenue des JO de 2010. Le rapport souligne

4 Site du COVAN

5 Voir le site http://veilletourisme.ca/2004/06/16/quels-impacts-ont-les-grands-evenements-sportifs-sur-le-tourisme-compte-rendu-de-conference/

14

comment il est possible de maximiser l’aspect positif de la tenue des Jeux, non seulement en Colombie-Britannique mais également au travers des autres

provinces.

L’ACTS estime que les JO d’hiver et Paralympiques de 2010 vont coûter 1,3 milliard de dollars.

86 millions de dollars du budget d’investissement (financés par les gouvernements provincial et fédéral) seront dépensés pour l’amélioration ou la

construction des équipements sportifs.

50% des revenus seront issus de la publicité ;

40% proviendront des commandites d’entreprises ;

8% de la vente des billets ;

et enfin, 2% des licences d’autorisation.

On estime que les revenus médiatiques (télévision) rapporteront pas moins de 670 millions de dollars.

Aussi l’impact des Jeux sur le Tourisme représente un atout économique majeur pour le pays et particulièrement la région et la ville d’accueil. Toutefois

à travers cette opportunité le COVAN ne doit pas déroger aux principes qui sous-tendent la Charte.

C - Les JO de Vancouver et le développement durable

Le Congrès Olympique du Centenaire en 1994 fait de l’environnement un nouveau pilier en créant la commission Sport et Environnement. En 1999, le CIO

adopte sa propre version du Programme Action 21 des Nations Unis, pour un développement durable. Cette version vise alors trois objectifs :

- Améliorer les conditions socioéconomiques des communautés Hôtes ;

- Améliorer les pratiques de préservation de l’environnement basées sur les Jeux ;

- Inclure davantage les femmes, les jeunes et les Autochtones dans les Jeux.

15

Ces objectifs de durabilité s’accordent avec les nouvelles valeurs défendues par le Mouvement Olympique et qui s’affiche dans les rapports sur la durabilité. Le

COVAN est le premier à vraiment incorporer les critères environnementaux, sociaux, éthiques et autochtones. Il entend par « durabilité » la gestion des

incidences et possibilités sociales, économiques et environnementales des Jeux de Vancouver qui génèrent des avantages durables aussi bien localement que

mondialement. Il entend par « avantage durable » le fait de diminuer les impacts négatifs et générer des bienfaits pour l’environnement, pour la population et les

communautés cibles, les peuples autochtones et l’économie.

De façon générale, la durabilité est un terme utilisé pour désigner « la configuration de la société humaine lui permettant d’assurer sa pérennité ».

Elle repose sur le maintien d’un environnement vivable, sur le développement économique à l’échelle planétaire et sur une organisation sociale équitable. « Les

Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver de 2010 à Vancouver sont d’abord et avant tout un festival sportif, une célébration de la culture et une tribune pour

promouvoir et mettre en œuvre les principes de durabilité et de responsabilité (…) Ils représentent une occasion de léguer un héritage durable, d’inspirer d’autres

nations et d’influencer les jeunes générations. Ils permettent de rassembler les peuples du monde entier autour d’une cause commune ». Ces paroles de J.A

Furlong, directeur général du Comité Organisateur de Vancouver (COVAN) répondent aux trois objectifs cités précédemment.

Cinq rapports de Durabilité (publiés toutes les fins de mois de juillet) ont été prévus afin d’expliquer ce qui doit être mis en œuvre. Le premier rapport allant du

1er août 2005 au 31 juillet 2006 fait état des progrès initiaux en vue d’honorer les engagements du COVAN et la façon dont ils vont déployer leurs stratégies en

matière de durabilité, en préparation des Jeux de 2010 : « notre rapport sommaire du rendement en matière de durabilité correspond à une liste de mesures

qualitatives et quantitatives, conçues pour aider à contrôler, mesurer et évaluer notre rendement en ce qui concerne la durabilité ».

Le deuxième rapport couvrant la période du 1er août 2006 au 1er juillet 2007 explique les objectifs du COVAN, les relations avec les groupes d’intervenants

clés, les résultats de la durabilité et les défis du Comité Organisateur. Divers points sont abordés et notamment :

Le déracinement avec précaution des plantes dans la région de Cypress Mountain (site de ski acrobatique et surf des neiges) et leur replantation dans un

autre endroit ;

La réutilisation de la chaleur résiduelle au Hill Crest / Nat Bailey Stadium Park (Curling et course en fauteuil roulant) ;

La réduction de l’empreinte écologique des villages Olympiques et Paralympiques de Vancouver et Whistler ;

La réalisation d’un programme d’octroi et de marchandisage autochtone pour les JO 2010, en rapport avec le Tourisme autochtone.

L’élaboration d’un code de conduite pour les détenteurs de licence afin de s’assurer que les produits officiels sont fabriqués de façon éthique partout

dans le monde.

16

Les rapports de durabilité font état de six objectifs visés.6

Objectifs Explication Moyens mis en œuvre

1) Imputabilité

C’est agir selon les règles

de l’éthique, établir des

objectifs de performance

mesurables et

communiquer

ouvertement les enjeux

et progrès.

C’est aussi consulter les

groupes externes touchés

par les activités.

Consultation auprès des intervenants sur les rapports ; réunions, entrevues,

sondages sur le WEB ;

La consultation de juin 2007 a permis d’évaluer les performances et les

mesures à prendre, ainsi que l’efficacité de leur production et de leur

performance : suite à cela a eu lieu la rédaction du rapport.

Partenaires et intervenants sont consultés en référence à ce rapport ; la

relation est généralement officialisée par un accord juridique avec les

avantages et les obligations.

Durabilité en action : Créer un héritage durable : le COVAN a conçu ses

propres façons de travailler avec ses partenaires, commanditaires,

fournisseurs et collectivités pour créer de meilleures pratiques de gestion

(achats durables, approvisionnement éthique, gestion des déchets, suivi des

résultats financiers…).

2) Gestion

environnementale et

réduction des

répercussions

Réduire l’empreinte

écologique ;

Protéger la biodiversité

et l’habitat faunique ;

Réduire la consommation

des énergies ;

Maintenir la qualité de

l’air et de l’eau ; réduire

les émissions de gaz à

effet de serre ; Détourner

les déchets des lieux

d’enfouissement.

Des évaluations environnementales ont été réalisées et sont au point ;

Un plan de gestion environnementale a été mis en place : surveillance de la

qualité de l’eau, gestion des espaces sauvages, contrôle des sédiments, lutte

contre l’érosion, prévention des déversements propres aux sites, planification

d’intervention et restauration des zones perturbées.

Durabilité en action : Jour du déménagement des plantes : Sur le site du

Cypress Provincial Park les organisateurs du COVAN ont sauvé des

échantillons de 12 espèces végétales de la démolition en les déplaçant vers

une nouvelle étendue de terre humide le long du sentier Howe Sound Crest.

« Tous les participants, que ce soit Cypress Bowl, les entrepreneurs de

Vancouver 2010 ou la communauté de Cypress, ont vraiment allié leur forces

pour concrétiser cette initiative » nous dit le contrôleur environnemental du

COVAN Alex Sartori.

6 Toutes les informations rassemblées dans le tableau suivant sont tirées du deuxième rapport de durabilité du COVAN, que vous pouvez trouver sur leur site :

www.vancouver2010.com

17

3) Inclusion sociale

et responsabilité

Pour que les Jeux soient

accessibles et aient des

incidences positives sur

les gens défavorisés sur

le plan social et

économique.

Il s’agit de laisser une

empreinte en prenant le

soin de leur effectif, en

protégeant les droits de

la personne, et en

considérant la santé et la

sécurité en priorité.

En 2006/2007 : Travail avec des organismes des quartiers défavorisés,

personnes avec handicap pour des Jeux inclusifs et accessibles ;

Il s’agit de permettre un accès facile à travers les événements spéciaux,

l’hébergement ou encore les sites et installations : des études d’accessibilités

pour 5 sites et installations ont été réalisées ;

L’étude d’un programme a été tenue pour des possibilités d’emploi, de

formation et d’affaires dans les quartiers défavorisés.

Durabilité en action : Héritage de sécurité : en collaboration avec Work Safe

BC, le COVAN a élaboré « Héritage de sécurité », un programme proactif de

santé et de sécurité pour tous les employés, bénévoles et entrepreneurs du

COVAN.

C’est la première fois qu’un Comité Organisateur de Jeux Olympiques et

Paralympiques crée un partenariat avec l’organisme de réglementation local

de santé et de sécurité.

4) Participation et

collaboration des

Autochtones

Le travail en partenariat

avec ces 4 villes hôtes

(Lil’Wat, Le Musqueam,

Squamish et Tsleil-

Wantuth).

Cet objectif touche 5

secteurs clefs : les

partenariats et la

collaboration, le Sport et

la jeunesse, le

développement

économique, la

participation culturelle et

la sensibilisation et

l’éducation.

Des séries d’affiches qui mettent en vedette trois espoirs du monde des

athlètes autochtones ont été publiées ;

Un spécialiste de l’emploi autochtone a été recruté pour réaliser des

embauches ;

Des stratégies d’approvisionnement autochtones ont été mises en place dans

le but d’aider les entreprises et les entrepreneurs autochtones à tirer profit des

possibilités liées aux Jeux ;

Le lancement du logo des quatre premières nations hôtes a été effectué.

Durabilité en action : Favoriser l’esprit d’entreprise dans le cadre du

« Aboriginal Business Summit » de 2010 :

Organisé par les quatre premières nations Hôtes, la province de la Colombie

Britanique ainsi que le Gouvernement du Canada, le sommet a rassemblé plus

de 400 chefs et entrepreneurs des premières nations, Inuits et Métis de partout

au Canada.

Achats, Octroi de licence,

Expansion des affaires

durables, mise en vedette

des innovations et des

pratiques commerciales

Accords conclus avec le CIO à propos des revenus de diffusion ; Réalisation

et publication d’un Plan d’affaires et d’un budget des Jeux de Vancouver

2010 ;

Collaboration en vue d’améliorer les façons de générer des retombées

économiques au moyen d’achats durables avec « le programme Buy Smart » ;

Etablissement d’un code de conduite des détenteurs de licence par rapport à la

18

5) Retombées

économiques

durables.

conformité sociale et en matière d’environnement.

Durabilité en action : les détenteurs de licence du COVAN et le facteur des

Fabriques :

Le COVAN a nommé un vérificateur indépendant afin d’évaluer 7 fabriques

qu’utilise RC Porducts (fabricant et distributeur canadien d’accessoires de ski

et autres) au Vietnam, en Chine et aux Etats-Unis et leur propre fabrique à

Vancouver.

« Le défi est de trouver des fabriques et des propriétaires de fabrique qui ont

un ensemble de valeurs semblables aux nôtres » nous dit M.Carr président de

RC Products, « nous avons fixé 2010 comme date, pour que la totalité des

marchandises que nous vendons soit produite dans des fabriques socialement

conformes ».

6) Le sport pour un

mode de vie durable

Recherche de moyens

pour utiliser le sport et

les Jeux pour inspirer

les gens à adopter un

mode de vie plus

durable.

Des initiatives ont été prises, par exemple :

Appuyer des installations récréatives et sportives durables ; collaborer avec

Legacies 2010 now ; inspirer davantage de comportements durables au

quotidien.

Durabilité en action : Les Pionniers :

A la fois créer un site olympique et paralympique mais aussi un endroit

récréatif (piste de ski nordique de la Vallée Callagha).

Voici ci-après un tableau qui montre des exemples d’engagements, notamment en référence à l’objectif d’imputabilité en matière de durabilité, à travers

l’implication des différents partenaires et intervenants7.

7 Tableau tiré de la feuille de renseignement du premier rapport de durabilité 2005/2006, p.3

19

Signalons enfin quelques objectifs en lien avec les principes éthiques de La Charte Olympique.

La gestion environnementale

« Encourager et soutenir une approche responsable des problèmes d’environnement, promouvoir le développement durable dans le sport et exiger que les Jeux

Olympiques soient organisés en conséquence » tel est énoncé le point 12 de la Charte Olympique relatif à l’environnement et que le CIO est en charge de faire

respecter. Pour répondre à cela le COVAN a mis en place des actions permettant de le considérer comme un des premiers Comités Organisateurs fortement

impliqués par rapport à ces principes fondateurs.

20

Le COVAN a choisi des sites nécessitant peu de défrichage, l’utilisation d’un système de réfrigération efficace à l’ammoniac ou encore la maximisation des

fonctions de conservation d’énergie pour la conception de la piste. Pour le site de Whistler Creekside, suite à des débuts tardifs et des pluies excessives causant

de l’érosion, le COVAN a offert une formation supplémentaire aux entrepreneurs dans le but d’optimiser leurs pratiques par rapport au contrôle des sédiments et

de la lutte contre l’érosion. Pour contribuer au contrôle du climat et de l’énergie, des plans de gestion de la circulation et des transports ont été mis en place. Une

réduction des besoins en générateurs diesels a été planifiée.

« En mettant en pratique les normes des bâtiments écologiques LEED (Leadership in Energy and environnemental design) et en suivant notre production de gaz à

effet de serre, nous avons réduit les répercussions négatives sur la qualité de l’air et de l’eau ». Des véhicules hybrides et d’autres véhicules économiques en

essence forment la moitié (50℅) du parc de véhicules du COVAN.

Par ailleurs le programme « zéro déchet » s’avère positif. « Au cours de la période 2006/2007 visée par ce rapport, nous avons réussi à détourner des lieux

d’enfouissement, 98℅ des déchets ». Un projet de compostage des déchets de bois dans le parc Olympique de Whistler a également été mis en place. Des

chantiers et bureaux du COVAN sont dotés de système de gestion des déchets et de recyclage. Ces mesures laissent à penser que le COVAN tente de mettre en

œuvre des procédures pour répondre au mieux au point 12 de la Charte Olympique.

Le soutien et la participation des Autochtones

« Coopérer avec les organisations et les autorités publiques ou privées correspondantes, aux fins de mettre le Sport au service de l’Humanité et de promouvoir

la paix » (point 4 de la Charte Olympique). Ce point se trouve en lien direct avec la participation des autochtones aux Jeux de Vancouver et vise à éviter les

conflits des Jeux de Calgary, durant lesquels les autochtones dénonçaient l’appropriation de leurs terres pour la construction de sites.

« Les Autochtones de Colombie jouissent d'un des cadres constitutionnels et juridiques les plus progressistes au monde en ce qui a trait à la reconnaissance des

droits autochtones. La Colombie a également ratifié la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux, qui

donne aux peuples autochtones le droit d'être consultés avant que tout développement ait lieu sur leur territoire »8.

En collaborant avec ces premières nations ou Amérindiens (Indiens d’Amérique), le COVAN resserre les liens entre Canadiens de diverses origines. L’emblème

de Vancouver pour les XXIème Jeux d’hiver est une représentation contemporaine d’un Inukshuk (structure de pierre en forme de silhouette humaine).9 Cet

8 Rapport de durabilité du COVAN

9 Cette dernière servait de point de repère aux voyageurs Inuits canadiens.

21

emblème symbolise le soutien des autochtones aux Jeux de Vancouver 2010 et la reconnaissance qu’il leur en est faite. Il est devenu un symbole d’amitié,

d’espoir, d’accueil, de dynamisme et d’esprit d’équipe et a été baptisé « Ilanacq », ce qui signifie ami. Les nombreuses pierres collées les unes aux autres

représentent l’entraide et le travail d’équipe (message des Jeux 2010), lié à l’environnement physique du pays. Là encore s’illustre la ville de Vancouver comme

la ville des partages aussi bien au niveau culturel, social qu’environnemental.

II – Les impacts des grands équipements nécessaires aux compétitions des JO de 2010

Le site du COVAN s’étend sur une zone de 120 kilomètres, des rives de Richmond (sud de Vancouver) en passant par le centre ville de Vancouver jusqu’au

sommet de la station de montagne de Whistler. L’objectif est de créer des sites spectaculaires pour les épreuves sportives, tout en offrant aux athlètes de bonnes

conditions et aux spectateurs un lieu accueillant. Ces sites sont organisés et situés afin de réduire au mieux les déplacements entre chaque lieu de compétitions,

mais aussi diminuer l’impact néfaste qu’ils pourraient avoir sur l’environnement. Leur organisation est prévue, en référence à la période postérieure aux Jeux,

pour un héritage durable à la ville de Vancouver et sa région.

Vancouver compte quatre lieux principaux, tout d’abord le centre des Sports d’Hiver UBC « University of British Columbia » ou UBC Thunderbird Arena, situé

à 12 kilomètres du Village Olympique de Vancouver et qui offre une capacité de 7200 places. Les épreuves de Hockey sur glace et sur luge s’y dérouleront. Dans

le cadre d’un mode de vie durable, et dans son utilisation après les Jeux, le site deviendra un centre sportif et récréatif multidisciplinaire de haut niveau. La

nouvelle patinoire d’entraînement servira à l’entraînement et aux compétitions de hockey sur luge.

22

Centre des sports d’hiver UBC (University of British Columbia)

Puis le General Moteur Place ou la Place de Hockey du Canada situé dans le centre ville de Vancouver à 2 kilomètres de son Village Olympique, et qui contient

une capacité de 18 630 places. Ce sont les épreuves de Hockey qui s’y dérouleront. Ce site déjà construit est le stade de l’équipe de Hockey de Vancouver de la

LNH (Ligue nationale de Hockey).

General Motors Place

Ensuite le centre Olympique et Paralympique de Vancouver ou encore Hill Crest/ Nat Bailey Stadium Park est situé à 4 kilomètres du village olympique de

23

Vancouver. Il offre une capacité de 6000 places et son évaluation environnementale est complète et sa conception du mode Olympique est presque terminée.

Après les Jeux il servira de centre communautaire de loisir polyvalent (patinoire de Hockey sur glace, gymnase, bibliothèque, huit pistes de curling seront

construites en même temps qu’un centre aquatique avec une piscine de 50 mètres et une piscine ludique).

Hillcrest / Nat Bailey Stadium Park

Enfin pour Vancouver, le Pacific Coliseum se situe dans le Hastings Park de Vancouver et accueillera le patinage artistique et de vitesse sur courte piste. Celui-ci

est placé à 6,2 kilomètres du village olympique et dispose d’une capacité de 14 239 places. Après les Jeux cette construction recevera divers événements tels que

les spectacles sur glace, des galas de boxe, des parties de Basket Ball et de Hockey, des concerts, de grands rassemblements, des salons commerciaux ou encore

des salons à l’intention des consommateurs.

24

Pacific Coliseum

Sur le site de Whistler trois lieux, à savoir, premièrement le centre des Sports de glisse de Whistler. Situé dans la région du Blackcomb Mountain à 14 kilomètres

du village olympique de Whistler, celui-ci contient une capacité de 12000 places et y accueillera le Bobsleigh, la luge ainsi que le Skeleton. Son emplacement est

stratégique puisqu’il se situe près des grands hôtels, il recevera de nombreux touristes et permettra des recettes constantes qui serviront à son exploitation à long

terme. Après les Jeux, son exploitation sera assurée par la Société des installations olympiques de Whistler (soutenu financièrement par un fond de dotations

prévu par le Gouvernement provincial et fédéral pour l’investissement des Jeux). Une occasion de faire connaître les Sports de glisse aux nombreux visiteurs de

la région.

25

Centre des sports de glisse de Whistler

Le Whistler Creekside situé dans les Montagnes de Whistler et à 4,1 kilomètres du village olympique contient une capacité de 7600 places pour les Jeux

olympiques et 6000 places pour le Paralympique. Le ski Alpin s’y déroulera. Après les Jeux, il demeurera un centre de ski de classe internationale pour les

skieurs récréatifs, servira aussi pour les compétitions internationales ainsi qu’à l’entraînement de l’équipe Canadienne.

26

Whistler Creekside

Enfin le Parc Olympique de Whistler situé dans la vallée Callaghan à 15 kilomètres du Village olympique contiendra 12000 places dans chacun des trois stades

temporaires et aura une capacité de 6000 places pour le paralympique.

Après les Jeux ce sera un site récréatif et d’entraînement de haut niveau destiné à l’usage des résidents de la région, des visiteurs et des athlètes. Le biathlon, le

ski de fond, le combiné nordique et le saut à ski s’y dérouleront.

27

Parc Olympique de Whistler

La région de Richmond présente comme lieu de compétition l’Anneau de Richmond situé à 15 kilomètres du village olympique de Vancouver. Il offre une

capacité de 8000 places et accueillera le patinage de vitesse sur longue piste. Après les Jeux, il sera un centre international d’excellence voué aux sports et au

mieux-être et sera aussi utilisé pour des événements sportifs et communautaires variés.

28

Anneau de Richmond

Pour finir le Cypress Moutain dans le district de West Vancouver à 30 kilomètres du village olympique, ayant une capacité de 12000 places dans chacune des

deux installations temporaires accueillera le ski acrobatique et le surf des neiges. Grâce aux améliorations apportées à ce site, les skieurs amateurs autant que les

skieurs de compétition pourront profiter de ces installations dans le Cypress Moutain.

Le village de Vancouver sera aménagé en collectivité durable modèle, il offrira des logements du marché et des logements abordables, des espaces verts et des

complexes de bureaux, des centres commerciaux et de magasinage. Celui-ci situé à environ 12 kilomètres des sites olympiques de la région de Vancouver, pourra

accueillir lors de Jeux 2100 athlètes et officiels. Il permet de « créer une collectivité écologique durable » dans cette région.

Le village de Whistler quant à lui, situé dans la vallée de Cheakamus à 20 minutes des sites de compétitions, dispose d’une capacité de 2400 athlètes et

entraîneurs. Il offre la possibilité de léguer en héritage à la collectivité des logements abordables et un centre des athlètes. Une partie des installations procureront

un précieux héritage aux collectivités des premières nations Squamish et Lil’Wat sous forme de logements relocalisés, locatifs, dans le nouveau quartier ou bien

des espaces commerciaux.

Pour ce qui est des sites de cérémonies, ils se situeront au BC Place Stadium et au cœur du village olympique de Whistler (55000 spectateurs et 8000). Deux

29

centres des médias sont prévus dont le centre principal dans le Vancouver Convention and Exhibition Center (VCEC) et un centre intermédiaire de radio et

Télévision.

Au regard de la présentation de ces différents sites, se place la volonté pour le COVAN de laisser un héritage durable aux Canadiens autant dans le domaine du

sport de compétition que dans celui du loisir. Ces utilisations confortent les axes de la politique sportive Canadienne, et la vision du COVAN qui est « d’édifier

un Canada plus fort animé par sa passion pour le sport, la culture et le développement durable ». Sa mission « d’exalter l’âme de la nation et inspirer le monde

entier grâce à l’organisation et la tenue de Jeux olympiques et paralympiques extraordinaires qui laisseront un héritage durable »10

va d’ailleurs dans ce sens.

L’utilisation que le COVAN veut faire de ses installations vise à restructurer la région et permettre un héritage positif pour le pays ainsi que le développement du

sport pour tous, principes fondateurs de la Charte Olympique.

Vancouver offre des atouts incontestables par rapport aux autres villes candidates. En plus d’une politique sportive largement développée et du fort soutien

gouvernemental Canadien, le Canada fait preuve d’expérience en matière d’accueil des Jeux Olympiques. Sa localisation par rapport aux Etats-Unis et ses

échanges commerciaux avec l’Asie permettent de situer Vancouver comme un compromis idéal entre enjeux économiques et principes fondateurs des JO. Dans

ce sens, le COVAN est un des premiers Comités Organisateurs ayant exposé un programme de durabilité sous forme de 5 rapports annuels lui permettant de

situer son évolution ainsi que les améliorations à réaliser. Ces rapports sont également gage de transparence vis-à-vis de la population, qui connaît en partie les

actions que celui-ci met en place.

Les moyens mis en œuvre en termes de gestion environnementale, de collaboration avec les peuples autochtones et son ambition pour un mode de vie durable

sont autant d’axes qui réponden à une majorité de points forts de la Charte Olympique.

III – Gouvernance complexe

Dans cette troisième partie nous évoquerons le rôle de quelques acteurs et soulignerons certaines difficultés liées notamment à la résistance de groupes communautaires

autochtones minoritaires.

30

1) Intervention des différents acteurs

« La Charte Olympique définit les droits et les obligations réciproques des trois principales parties constitutives du Mouvement Olympique : le CIO, les FI et les CNO, ainsi que

les Comité d’Organisation des Jeux Olympiques, qui doivent tous se conformer à la Charte Olympique »11

C IO Etablit des règles universelles

de pratiques, organise des

compétitions internationales

et homologue les résultats

CNO & FI (indépendante du CIO)

Relais du CIO dans chaque

pays

COJO

(large autonomie)

Mission et rôle du Comité National Olympique, ici le COC (Comité Olympique Canadien) :

« Chaque CNO est chargé de développer, promouvoir, protéger le Mouvement Olympique dans chaque pays respectif conformément à la Charte Olympique »12.

Le CNO diffuse l’idéal olympique dans son pays et inscrit sa délégation aux Jeux. Il est chargé de constituer un Comité Organisateur des Jeux Olympiques et reste le responsable

pour sélectionner les représentants des médias qui seront accrédités par le CIO pour couvrir les JO. Les CNO ont cependant des difficultés à avoir une parfaite indépendance

11

Page 7 de la Charte Olympique. 12

Règle 28 p 60 de la Charte Olympique

31

dans la mesure où la somme qui leur est allouée par le CIO (318,5 millions de dollars pour la période 2001-2004 à répartir entre les 200 CNO) nécessite la recherche d’autres

sources de financement, toujours en conformité avec la Charte.

Missions et rôle du COJO (COVAN) et de la ville Hôte :

L’organisation des Jeux est confiée à la ville hôte Vancouver et non pas au pays. Celle-ci doit accepter le cahier des charges du CIO et de ses partenaires (FI). Le COJO est

constitué du ou des membres du CIO dans le pays, du président et du secrétaire général du CNO, et au moins un membre représentant des autorités publiques ainsi que d’autres

personnes. Il doit assurer la protection de toutes les marques olympiques.

Cette brève présentation de quelques acteurs suscite des questionnements quant au contrôle que ceux-ci exercent les uns envers les autres.

32

Schéma récapitulatif : Interactions et missions des acteurs du Mouvement Olympique Apporte son soutien grâce

Protection de toutes les marques olympiques Organisation des JO

aux droits TV et produits de parrainage mondiaux

Somme allouée Chargé de le constituer

CIO COC COVAN Accrédités par le CIO pour couvrir les Jeux

Autres sources de financement Sélectionne les représentants des médias* (en + du CIO) ses actes vont dépendre toujours en accord avec la Charte du financement alloué par le CIO et l’aide du COC

2) La résistance de groupes autochtones

Comme à Calgary lors Jes jeux d’hiver ou à Sydney pour les Jeux d’été, les négociations engagées avec les autochtones

n’ont pas permis de rallier l’ensemble des groupes communautaires, et certains maintiennent leur opposition aux Jeux. Il en

est de même des groupes radicaux qui s’opposent aux sports spectacle, au mouvement sportif et au CIO en

particulier.« Pas de Jeux Olympiques sur des Terres volées », tels est l’intitulé d’un article13 publié le 31 janvier 2008.

13

Présentation multimédia par deux activistes autochtones de la côte Ouest contre les Jeux Olympiques à

Vancouver / Whistler, le 31 janvier 2008 (dans l’esprit de la résistance au colonialisme),

http://www.lapointelibertaire.org/node/434

33

Voici quelques propos de deux jeunes activistes

autochtones ; Kanahus Pellkey du « Native Youth

Movement Warriors Society », le mouvement

de la jeunesse autochtone et Dustin

Johnson du Ts’mksi’yen Nation ; qui soulignent les

difficultés de coopération avec certains groupes

communautaires.

« Les Jeux Olympiques d’Hiver 2010 se tiendront sur des terres autochtones qui n’ont pas été cédées à l’Etat Canadien »

disent-ils. Ils parlent de territoires non cédés des peuples Coast Salish, St’at’imc et Squamish où « le choix de les investir par

les Jeux Olympiques rend ces terres vulnérables, de même que leurs sites sacrés et leurs territoires à vocation

médicinale ».

Un rassemblement des peuples autochtones de l’hémisphère Nord des Amériques s’est tenu en Octobre 2007 avec plus de

1500 personnes. Des centaines de personnes venant des communautés autochtones se préparent à assister aux Jeux

Olympiques, non pas dans le but de collaborer mais de signaler leur résistance à la menace que posent les JO à leurs

terres, leur identité, culture ou encore mode de vie.

Conclusion :

Certains évoquent le « complexe de Cendrillon » pour rappeler que, une fois la fête terminée, la ville ne

conserve pas toujours les atouts de sa splendeur. D’autres critiquant l’efficacité économique et urbaine

des rénovations, soulignent le coût social des mutations engagées et le risque des dérives inégalitaires. On

doit prêter attention à ces critiques, même si les plus radicales, à la manière de Mike Davis, ne proposent

pas vraiment d’alternatives. Mais les J.O. de Vancouver doivent permettre d’accélérer les mutations de la

métropole. Les effets attendus ne sont d’ailleurs pas seulement urbanistiques, ils sont politiques, culturels

et sportifs et s’inscrivent de plus en plus dans des visées touristiques qui s’accompagnent du renforcement

de la fréquentation des lieux et d’un attrait nouveau pour les installations urbaines et péri-urbaines.

34

Ceux de Vancouver ouvrent incontestablement la voie à des réflexions et des actions visant au

développement et à l’aménagement durable de la ville et de la région.

Les Jeux olympiques (J.O.) offrent aux villes choisies une occasion exceptionnelle de régénération urbaine

tout en valorisant leur audience et leur attractivité. En nécessitant la construction d’infrastructures

d’accueil, de transports et de communication, ils participent aux mutations urbaines en présentant deux

caractéristiques. La première est liée à l’engagement de respecter un calendrier précis pour la réalisation

des projets retenus. La seconde concerne l’élargissement du programme sportif en projet de ville ou

d’agglomération. Aucune ville olympique d’hiver n’a entrepris un aussi grand chantier que celle de

Vancouver depuis sa désignation en 2003, sept ans avant l’ouverture des jeux. Le débat concernant

l’efficacité sociale et urbaine de ces mutations reste cependant ouvert et certains affirment que les

rénovations résultent d’un diktat politique opaque, sans consultations publiques suffisantes, et de

l’incapacité chronique des élites locales à lutter contre les inégalités et à envisager l’avenir des installations

qui ne sont qu’un trompe l’œil et dont la gestion sera un cauchemar. D’autres notent, au contraire, que les

mutations engagées sont l’aboutissement d’une vision réfléchie, de choix proposés par des agences

d’urbanisme reconnues et que les équipements installés ont toutes les chances d’être utilisés et se destinent

à un bel avenir. Entre ces arguments sommaires, nous maintiendrons l’hypothèse que les J.O. de

Vancouver sont une occasion d’accélérer les mutations urbaines, de renforcer l’ouverture de la ville à la

modernité et de construire des installations sportives d’avant-garde, même si les points noirs et le coût

social des rénovations ne doivent pas être occultés.

- Bibliographie indicative

- Augustin (J-P.) et Dallaire (C.).- Jeux, sports et francophonie : l’exemple du Canada, MSHA, 2007

- Augustin (J-P.).- Géographie du Sport : Spatialité Contemporaine et Mondialisation », A Colin, 2007.

- Augustin (J-P.), Gillon (P.).- L’Olympisme : Bilan et enjeux Géopolitiques, Paris, Armand Colin, 2004.

- Burbank (M-J.), Adranovich (G. D.), Heying (C.).- Olympics dreams : The impact of mega events on local

politics, 2001.

- Gold, J. et M.M. Gold (2007), Olympic Cities: City Agendas, Planning, and the World’s Games, 1896 to 2012,

Londres, Routledge.

- Harvey (J.), St Germain (M.).- L’industrie et la Politique Canadienne du Sport en contexte de Mondialisation,

PUM, Canada.

- Ohl (F.).- Sociologie du Sport, Perspectives Internationales et Mondialisation, PUF, 2006.

Rapports, articles, Revues :

- Charte Olympique, Etat en vigueur au 1er

septembre 2004 ;

- Dossier de Candidature de la Ville de Vancouver, site du COVAN ;

- La Politique Canadienne du Sport, 24 mai 2002, telle qu’approuvée par les ministres à Iqaluit (Nunavut) le 6

avril 2002 ;

- Rapport de la Commission d’évaluation du CIO pour les 21ème

Jeux Olympiques d’hiver 2010 ; CIO, Lausanne,

Suisse, 21 mars 2003 ;

- Rapports de durabilité 2005/2006 et 2006/2007, site du COVAN ;

- http://www.olympic.org/fr/organisation/ocog/index_fr.asp ;

- www.vancouver2010.com (site du COVAN) ;

- http://www.monde-diplomatique.fr , Pascal Boniface, Archives Août 2004, Le Sport c’est la guerre :

Géopolitique des Jeux Olympiques ;

- http://canadianasianstudies.concordia.ca/htm/bourbeau.html ;

- http://www.lapointelibertaire.org/node/434 ;

- http://immigrer-quebec.com/chroniques/Vancouver-2010.html