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LES LÉGENDES DANS LA NUMISMATIQUE ANCIENNE Author(s): François Lenormant Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 14 (Juillet à Décembre 1866), pp. 91-102 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41742969 . Accessed: 22/05/2014 12:27 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.104.110.48 on Thu, 22 May 2014 12:27:20 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LES LÉGENDES DANS LA NUMISMATIQUE ANCIENNE

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LES LÉGENDES DANS LA NUMISMATIQUE ANCIENNEAuthor(s): François LenormantSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 14 (Juillet à Décembre 1866), pp. 91-102Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41742969 .

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LES LÉGENDES

DANS LA

NUMISMATIQUE ANCIENNE

1. - Dans la numismatique grecque, à son origine, le type a précédé la légende et possédait un caractère plus essentiel. Les premières pièces où une inscription vient se joindre à la figure qui désignait le monnayage de telle ou telle cité, ne portent en générai que des légendes d'un pelit nombre de lettres, contenant seulement le commencement du nom de la ville ou du pays. On ne rencontre guère d'exceptions à cette règle, de>noms entiers, que sur les in- cuses de la Grande Grèce (1), sur les monnaies primitives des peu- plades indépendantes de la région thraco-macédonienne, Oresciens (2), Bisaltes (3), Édoniens (4), et sur celles des villes de la Crète (5). Avec le progrès de l'art, en même temps que les types se dévelop- pent, tout en gardant la pure simplicité de leur conception, les inscriptions s'étendent également. Si quelques villes, comme Athènes, par affectation de respect pour les vieilles traditions, con-

fi) Tarente. Mionnet, t. I, p. 139, n° 379; Supply t. |I, p. 281, n° 560. - Pyxus et Siris. Mionnet, t. I, p. 151, n° 490; Suppl. , t. I, p. 294, n° 635. - Crotone. Mionnet, t. I, p. 188, nos 841 et 846; Suppl., t. I, p. 338, n° 976. (2) Oresciens in genere. Mionnet, Suppl ., t. Ill, p. 86, n°® 522-525, - Lété. Mion-

net, Suppl. y t. Ill, p. 81, nos 495-497. (3) Mionnet,t. I, p. 470, n° 165. (4) Millengen, Sylloge of greek coins , pl. I, n°« 15 et 16. - Ch. Lcnormant, Nu-

mismatique des rois grecs , pl. IX, n08 7 et 9. (5) Gortyna. Fox, Engravings og unedited greek coins , pl. X, n° 109. - Lyttus,

Mionnet, t. II, p. 287, nos 229-231. - Phœstus. Mionnet, t. II, p. 290, n° 248.

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92 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. servent encore l'habitude de ne marquer leur nom sur la monnaie que d'une manière abrégée, le plus grand nombre déploie ce nom tout entier dans une légende qui épouse d'abord les formes des der- niers restes du carré creux, et qui, lorsque ce carré disparaît défini- tivement, prend une forme circulaire, de manière à suivre les bords du flan monétaire et à embrasser gracieusement le type du revers. Nous, arrivons ainsi à la plus belle époque de l'art, et des noms de magistrats préposés à la fabrication des monnaies commencent alors à apparaître sur quelques pièces. Il est à remarquer du reste que, grâce à la répugnance instinctive des Grecs pour les formes exté- rieures de la souveraineté, tout le monnayage purement hellénique, depuis l'origine de cet art jusqu'à l'époque d'Alexandre, tyran de Phères, est constamment autonome. Il ne porte que le nom des villes ou des peuples. Les tyrans, respectant les apparences républicaines, n'osent point, quel que soit leur pouvoir, inscrire leur nom sur la monnaie. Ainsi les pièces frappées à Athènes sous Pisistrate, à Rhé- gium et à Messine sous Anaxilaiis (1), à Syracuse sous le premier Hiéron et sous les deux Denys (2), à Cyrène sous les Battiades (3), etc., laissant uniquement le nom de la cité dans laquelle elles ont été émises, et demeurent silencieuses sur le personnage qui exerçait le pouvoir suprême.

2. - C'est seulement là où des usages d'origine orientale se mê- lent à la civilisation hellénique que nous voyons dans le même temps les noms des souverains figurer sur les monuments numisma- tiques, dans la monarchie macédonienne, au Bosphore Cimmérien, dans les dynasties vassales de l'empire perse en Asie Mineure,*ou détachées violemment de cet empire comme celle de Chypre. Encore les noms de ces souverains ne sont-ils accompagnés d'aucun titre royal, en Macédoine par respect des susceptibilités grecques, en Asie-Mineure par déférence pour l'autorité suzeraine du roi de Perse, auquel était réservée la possession exclusive du titre officiel de gadi^sùç. Aussi, tandis que les pièces frappées par le gouvernement du Grand Roi dans l'intérieur de l'empire ne portent aucune inscrip- tion, des monnaies dont l'émission présente le même caractère et qui ont été. frappées sous Artaxerxe Mnémon dans les cités grecques de l'Asie Mineure, après la paix d'Antalcidas, portent pour légende le simple mot BA2IAEÛ2, pris dans un sens absolu, sans nom

(1) Eckhel, Doctr. num . vet., t. I, p. 177 et 221. (2) Duc de Luynes, Rev . num., 1843, p. 6-8. (3) Müller, Num. de ťanc. Afr 1. 1, p. 9-22.

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LBS LÉGENDES DANS LA NUMISMATIQUE ANCIENNE. 93

propre ( Monnaie ) du roi (I). Il est vrai que les dynasles des Villes phéniciennes, vassaux des Achéménides, s'attribuent sur leurs es- pèces monnayées le titre de Melek, que l'on traduit ordinairement par < roi (2). » Mais le titre sémitique de Melek n'avait pas exacte- ment le même sens que le grec ßcwtXeb;. Tandis que le successeur de Cyrus était pour ses sujets de race heiïénique ßaaiXet«, le roi propre- ment dit , le seul roi, pour ses sujets de race sémitique, il était melkim melek , « le roi des rois, > et ce titre admettait au-dessous de lui, pour les vassaux héréditaires, le titre plutôt princier que royal melek. Sur les monnaies à légendes grecques, nous ne rencontrons que deux princes qui, avant Alexandre, fassent suivre leur nom du titre de pantXebî, l'un est un pur barbare, Gélas, roi des Édoniens (3), qui ne se soucie ni des scrupules des Grecs ni des prétentions du roi de Perse; l'autre est Leucon I, roi du Bosphore Cim'mérien (i), qui, comme souverain d'une parlie des Scythes, prétendait plus légitimement que le souverain de la Perse aux droits du grand em- pire asiatique (5).

Alexandre, qui .avait d'abord suivi les exemples des rois macédo- niens ses prédécesseurs, lorsqu'il eut vaincu le dernier des Aché- ménides et conquis son empire, s'arrogea tous les droits des rois de Perse, et alors, le premier de tous les Grecs, plaça sur ses monu- ments les mots AAEEANAPOY BA2IAEQ2 (6). Les généraux qui se disputèrent son empire n'osèrent pas d'abord suivre l'exemple qu'il avait donné. Presque immédiatement après la mort du héros, ils se mirent à frapper des espèces monétaires en leur propre nom, mais en n'osant l'accompagner d'aucun lilre (7). Seul l'héritier légitime et le successeur nominal d'Alexandre, Philippe Arrhidée, était dé- signé comme roi sur la monnaie (8). Mais dix-sept ans après, en 306 avant Jésus-Christ, Demétrius Poliorcète, enivré de sa victoire navale de l'ile de Chypre, ayant accolé à son nom l'épithète royale et ceint le diadème, tous ses rivaux, ne voulant pas se trouver dans un rang

(1) Ch. Lenormant, Ann. de VInst. arch ., t. XXIX, p. 377. - Waddington, Mél. de num., p. 96. (2) Duc de Luynes, Num. des satrap., p. 69-96. (3) Millingen, Sylloge of greek coins , pl. I, n°» 15 et 16. - Ch. Lenormant,

Numism. des rois grecs , pl. IX, n°» 7 et 9. (6) Ch. Lenormant, Num. des rois grecs , p. 50. - De Kœhne, Musée du prince

Kotchoubey, t. II, p. 20. (5) Voy. Ch. Lenormant, Mémoire sur les antiquités du Bosphore cimmérien. (6) Voy. Müller, Numismatique ď Alexandre, p. 15-19. (7) Fr. Lenormant, Monnaies des Lagides, p. 98. - Müller, Num. d* Alex*, p. 52. (8) Müller, Num. d'Alex., p. 387-401.

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94 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. inférieur à lui, agirent suivant son exemple (1). Lysimaque, Sé- leucus, Plolémée, Cassandre, en môme temps que Démétrius et An- tigone, s'empressèrent alors, pour bien marquer leur prise de pos- session de la royauté, d'émettre des espèces sur lesquelles ils étaient qualifiés du môme titre qu'Alexandre, et ouvrirent ainsi les séries royales de la Thrace, de la Syrie, de l'Egypte. Les rois d'Épire les imitèrent, et même à Syracuse, Agalhocle, encouragé par ces exem- ple?, s'intitula roi et battit monnaie au nom de ßASIAEQS ArA0O- KAE0Y2 (2). Dans les autres pays que nous avons nommés, l'élément purement grec ne constituait pas le fond de la population, la mo- narchie était plutôt hellénisée qu'hellénique; les répugnances grec- ques pour le tilre royal n'avaient pas grande force. Il n'en était pas de môme de Syracuse. Aussi le succès de l'innovation d'Agathocle fut-il médiocre: Hicélas, qui gouverua après lui, dut supprimer la qualification de paaiXebç, et écrire simplement sur les monnaies EIII IKETA (3). C'est seulement un peu plus lard qu'Hiéron II s'inlitula de nouveau roi (i), et fut imité sans contestation par son successeur Hiéronyme (5).

3. - L'âge intermédiaire entre Alexandre et la conquête ro- maine, en même temps qu'il voit les types se compliquer, entrer dans le domaine des représentations positives, perdre la simplicite et la gravité premières, offre exactement les mêmes fails dans le do- maine des inscriptions monétaires. A la simplicité succède la compli- cation. Les indications de noms de magistrats, soit par des mono- grammes, soit par des légendes supplémentaires, se multiplient comme les petits types. Les légendes royales, surtout en Asie, s'allon- gent indéfiniment, à mesure qu'on avance dans la décadence, par l'addition d'épjthètes et de titres pompeux. Aux noms de villes on joint quelquefois des indications géographiques ou des épithètes ho- norifiques décernées par les rois. En même temps apparaissent sur un certain nombre de points des inscriptions explicatives des types, des mentions de valeurs monétaires, etc., toutes choses inconnues à la belle époque. L'existence d'une légende sur chacune des faces

(1) Diod. Sic. XX, 45-52. - Plutarch. Demetr., 18. - Porphyr, Tyr. ap. Scalig. Euseb. chron p. 59 et 60. (2) Mionnet, 1. 1, p. 332 etsuiv., n0* 43-47, 54 et 55; Suppl ., 1. 1, p. 456, nos 23-26. (3) Mionnct, 1. 1, p. 333, n08 56-59; Suppl., t. I, p. 456, n0» 27 et 28. (4) Hiéron : M ion net, t. I, p. 330, n° 18; Suppl., t. I, p. 453, n<> 3. Philistis, sa femme : Mionnet, t. I, p. 337 et sui v., n0» 96-108; Suppl., t. I, p. 458,

nos 40-43. l5j Mionnet, t. I, p. 336 et suiv., n0» 86-95; Suppl., t. I, p. 456, n®s 38 et 39.

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d'une même pièce est cependant encore une rareté toule exception- nelle. Elle devient une règle presque constante sous la domination romaine, principalement au temps des empereurs, et les monnaies frappées alors par les villes grecques présentent, dans leurs lé- gendes interminables, grâce aux noms et aux tilres des empereurs, aux indications géographiques, aux épithètes données aux villes, aux mentions de magistrats indigènes ou romains, aux explications de types, etc., une complication et une emphase plus grandes encore que celles qui régnent dans leurs types. Il semble alors que les cités helléniques cherchent à se consoler de leur liberté perdue par des phrases pompeuses, des mots sonores et vides de sens.

4. - La marche de l'altération des légendes est absolument la même dans la numismatique romaine. Les premières pièces qui suc- cèdent aux anépigraphes y ont la simple légende ROMA, le nom de la cité et rien autre (1). Les noms des magistrats monétaires appa- raissent ensuite, mais d'abord d'une manière très-brève, sous forme abrégée, avec les lettres souvent liées en monogrammes (2). Bientôt on les écrit en entier, on les accompagne de litres (3), on introduit sur la monnaie des légendes qui expliquent les types, et ces diverses indications expulsent et remplacent le nom de Rome (4). Puis, lors- qu'arrive l'empire, le système des deux légendes s'établit prédomi- nant. La légende comme le type du droit est la plus importante; elle désigne l'empereur, dont elle accompagne l'effigie. Celle du revers y est subordonnée; elle ne contient plus que la date du consulat ou de la puissance trihunitienne, ou bien l'explication du sujet, soit al- légorique, soit religieux, soit positif, gravé sur cette face de la monnaie. Ce système se prolonge jusque sous les empereurs by- zantins.

5. - Rien n'est plus curieux à suivre dans une même série que cette progression de surcharge d'épithètes à mesure que la déca- dence se prononce, progression que nous signalons comme la loi constante qui se remarque dans l'histoire des inscriptions moné- taires. Ainsi, tandis que le fondateur du royaume grec de Syrie se bornait à faire écrire sur ses monnaies BA2IAEÍ22 2EAEYK0Y (S), le dernier prince de la même monarchie, Antiochus XII, grave sur

(1) Mommsen, Geschichte des rœmischen Münzwesens, p. 294. (2) A partir de l'an 217 avant Jésus-Christ. Mommsen, p. 254. (3) A partir de la fin du vi® siècle de Rome. Ibid. (li) A partir du milieu du vne siècle de Rome. Ibid, (5) Mionnet, t. V, p. 1-7.

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96 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. les siennes : BA2IAEÜ2 ANTIOXOT AIONT20Ï EIIIfcANOrZ OIAOI1ATOPOS KAAAINIKOT (1). Dans la dynastie des rois par- thes, pendant les quatorze premiers règnes, d'Arsace à Orode, chaque prince allonge d'une épi thète nouvelle la série des titres royaux (2). La numismatique des villes offre les mômes exemples. Éphèse, qui, au temps de son éclat et de sa pleine indépendance, marquait sa monnaie du seul mot EOE21QN complet ou abrégé (3), sous les em- pereurs romains s'intitule (v' ™>Xiç) EOECIÛN A (Terpáxiç) NEûKOPojv H IIPÛTH IIACÛN KAI MEHCTH (4). Le monnayage de Smyrně autonome porte simplement XMïPNAIQN (5); son monayage im- périal en arrive à laisser lire CMTPNAIÛN nPQTûN ACIAG KAAAEI KAI MErE0El r (rpk) NEÜKOPÍ1N TÛN CEBACTQN (6). On pourrait multiplier indéfiniment ces exemples.

6. - Nous devons cependant tenir compte d'uneanomalie qui se présente quelquefois sur les pièces les plus archaïques, et qui sem- blent un démenti aux règles que nous venons de poser. Il arrive quelquefois, en effet, que sur les plus vieux monuments du mon- nayage grec la légende, au lieu de se composer du seul nom de la ville, abrégé ou complet, comprend une petite phrase tout entière. Ainsi, sur une pièce de Gorlyne de Crète, appartenant à M. le gé- néral Fox (7); on lil :

F OpTUVOÇ TO 7Tat(JLa, le type (est celui) de Gortyne (8) sur une célèbre médaille de Meta- ponto au type du fleuve Achèlotis (9) :

^V6Xov 'A^s^ooio. Les légendes de ce genre suivent les règles ordinay-es des inscrip-

tions grecques très-archaïques composées de plus d'un seul mot; elles sont soumises à des lois métriques (10). Ainsi, les deux que nous venons de citer, lorsqu'on les scande, fournissent deux vers dit s ithy phalliques, composés de trois trochées successifs, le premier

(1) Mionnet, t. V, p. 106 et suiv., n08 931-938. (2) Ch. Lenormant, Nouv. ann. de Vlnst. arch., t. II, p. 230. (3) Mionnet, t. Ill, p. 84 et suiv., n08 151-192. - (4) Ibid., t. Ill, p. 112, n° 379.

- (5) Ibid., t. Ill, p. 190 et suiv., n08 910-1103. - (6) Ibid., t. Ill, p. 242, n° 1366; Supply t. V, p. 358, n°s 179*0 et 1791.

(7) Fox, Engravings of unedited or rare Greek coins , pl. X, n° 109. (8) Voy. Fr. Lenormant, Rev. num. . Nouv. sér. 1864, p. 103-107. (ö) Duc de Luynes, Métaponte, pl. I, n° 13. - Millingen, Ancient coin pl. I, n° 21. (10) Voy. Fr. Lenormant, Rev . num . Nouv. série. 1864, p. 363-369.

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parfaitement régulier, le second avec, tine irrégularité qui se jus- tifie complètement en métrique, ta substitution d'uii tri braque au . second trochée.

7. - L'espèce de légendes lá plus ancienne et la plus multi- pliée sur les monnaies grecques est la désignation de la ville dont les autorités ont ordonné l'émission monétaire.

La règle habituelle est que ce nom, lorsqu'il se trouve écrit en entier, s'exprime par le génitif pluriel de l'adjectif ethnique, for- mant ainsi une petite phrase avec le mot v¿|¿ta|¿a sous-entendu. C'est ainsi qu'on écrit EOE21ÛN (1), 0A2IÛN (2). 2TPAK02IÛN (3), etc La règle souffre cependant d'assez nombreuses exceptions. Ainsi le mot sous-entendu se complète, dans certains exemples, par un adjectif possessif au nominatif singulier du genre neutre. Telles sont ¡es légendes' 0E2IHKON (4), APKAAIKON (5), BISA ATI KON (6) , TEP2IK0N (7), AiriON (8), KfllON (9), MAIONION (10), et beaucoup d'autres que l'on pourrait encore citer. Les inscriptions des pièces grecques suivent toujours le dialecte local, par conséquent, là où l'on disait voCppoç au lieu de vó(j.ia(xa, l'adjectif possessif est du genre masculin. Nous signalerons dans ce cas NE0ÏÏ0AITH2 (11), KAII- IIAN02 (12), KP0TÛNIATA2 (13), KAYAÛNIATA2 (14), 2IPIN02 (18), KECINOS (16), MA0TMNA1O2 (17), 0EBA1O2 (18), KATANAI02 (19), etc. La plupart des exemples de cette catégorie appartiennent aux villes de l'Italie.

Toutes les formes que nous venons de citer supposent nécessai- rement un substantif sous-entendu se rapportant à la monnaie elle- même. Dans quelques exemples très-rares et de date élevée ce substantif se trouve exprimé. Tel est le cas de la légende d'une pièce archaïque de Gortyne. de Crète, que nous citions dans l«j paragraphe précédent ; Toptuvoç tò wxtfMc. Deux médailles d'argent de Seuthès I", roi de Thrace, nous font aussi lire: l'une, 2EY0A KOMMA (20); l'autre, 2ET0A APITPION (21).

(1) Mionnet, t. Ill, p. 84. - - (2) Ibid.. 1. I, p. 433-436. - - (3) Ibid.. t. I, p. 289-315. - (4) Ibid., t. II, p. 110, no 110. - (5) Ibid., t. II, p. 242¿ n° 3. (6) Ibid., t. I, p. 470, no 165. - (7) Ibid., t. Ill, p. 619, n© 388, - (8) Ibid., t. II, p. 165, no 123. - (9) Ibid., t. Ill, p. 402 et Buiv , n08 14-21 et 45. - - (10) Ibid., t. IV, p. 65, il* 343. - '11) Ibid., 1. 1, p. 115 et suiv., n°® 146-153. <

(12) Friedender, Oskische Münzen , pl. V, n#6. (13) Mionnet, t. I, p. 191, nos gee et 868. - (14) Ibid. Suppl t. I, p. 337, n°® 970-

972. - (15) Ibid., t. I, p. 151, no 490. - (17) Ibid., t. Ill, p. 38, no 44, - (10) Ibid., t. II, p. 109, n° 95. - (19) Ibid., t. I, p. 225, n© 144. (20) Numismatic chronicle , t. XX, p. 151. J (21) Duc de Luynes, Num* des satrap ., pl. Vi, p. 45.

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98 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Une forme excessivement rare est celle de l'adjectif ethnique au

nominatif pluriel: 2YPAK02I0I (1) ; sur les impériales grecques elle est un peu plus multipliée que sur les autonomes, mais alors elle est accompagnée d'un complément de phrase. Telle est la légende IIEPrAMHNOI KAI2APA (2) et ses analogues assez nombreux où le verbe Iripiwxv est sous-entendu; telle est cette autre inscription d'une pièce d'Antioche de Syrie KAI2API 2EBA2TQ APXIEPEI APX1EPATIKON ANTI0XEI2 (3) où le verbe de dédicace ávéôrixav doit manifestement êlre suppléé. On trouve aussi, mais cela presque uniquement en Italie et en Sicile, le nom de la ville même, et non celui du peuple écrit purement et simplement au nominatif, TAPAS (4), irraOES (S), 2EAIN0E2 (6), RECION (7), ME22ANA(a), HIMERA (9). C'est cette forme que les Romains ont adoptée sur les premières monnaies frappées dans leur cité, monnaies où ils écri- virent ROMA, tandis que sur les plus anciennes pièces d'or et d'ar- gent émises par eux dans la Campanie on avait mis ROMANOm, génitif pluriel de la langue osque (40), suivant ainsi l'usage le plus habituel des Grecs. L'emploi du nom de la ville au génitif, AMI20Y (1 1), TYPOY (12), BYBAOY (13), etc., se rencontre également; cette forme est même notablement plus fréquente que celle du nominatif.

Le génitif singulier s'applique aussi quelquefois à l'adjectif ethnique, dans ce cas avec le mot S^ou évidemment sous-entendu. C'est là un fait qui a embarrassé les numismatistes et leur a parfois fait prendre des noms de peuples pour des noms d'hommes. Les exemples en sont très-rares mais incontestables. On lit, par exemple, APIIANOY sur les monnaies d'Arpi de l'Apulie (14), BEPrAIOY sur celles de Berga de Macédoine (18), et AYKKEIO ou AYKKEIOY sur celles de la ville de Lyncus, appelée aussi Héraclée de la Lyn- cestide (16).

On ne saurait compter que comme une anomalie difficilement explicable l'accusatif CORINTHVM qui se rencontre sur un bionze

(1) Mionnet, 1. 1, p. 302, n° 806. - (2) Ibid., t. II, p. 593, no 536; cf. p. 594, n# 541- - (3) Ibid., t. V, p. 157, no« 88-95. - (4) Ibid., t. I, p. 137-147. - (5) Ibid., t. I, p. 151, n* 490. - (6) Ibid., 1. 1, p. 285, no» 666 et 667. - (7) Ibid. SuppL, t. I, p. 348, n° 1045. - (8) Ibid., t. I, p. 255, n° 382; Supply 1. 1, p. 402, n03 2 78 et 279. - (9) Ibid., 1. 1, p. 240, n° 261; Suppl., t. I, p. 393, no» 233 et 236.

(10) Friedender, Oskische Münzen , pl. VII et VIII. (11) Mionnet, t. II, p. 341-347. - (12) Ibid., t. V, p. 409-416. - (13) Ibid , t. V,

p. 353-356. - (14) Ibid., t. I, p. 130, n© 304. (15) Nouv . ann. de l'Inst . arch., 1. 1, pl. B, n° 13. (16) Mionnet, Suppl., t. II, p. 560, n° 7.

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LES LÉGENDES DANS LA NUMISMATIQUE ANCIENNE. 99

de la colonie romaine de Corinthe (1). Notons enfin, pour compléter ce tableau des diverses manières dont les anciens ont indiqué les noms des villes sur les monnaies, l'espèce de légende, assez rare, qui ne se montre qu'à l'époque impériale, où l'adjectif ethnique figure au datif pluriel, précédé d'un nom propre d'homme au nomi- natif et d'un verbe de dédicace exprimé, I6PÛNYMOC AN€0HK€ KÏMA101C (2), ou bien sous-entendu, KTIM6NOC ANINHCIOIC (3), B6TOYPIOC TOÍC APKACI (4), etc. Ces légendes doivent indiquer que l'individu dont le nom est ainsi inscrit en tôle avait fait, pour prouver sa générosité envers la ville, les frais de rémission moné- taire (5).

8. - Nous avons déjà remarqué en passant qu'à dátente l'âge de la décadence hellénique, et particulièrement sous les empereurs romains, un certain nombre de villes ajoutaient, sur les espèces monétaires, à leur nom des indications géographiques, le plus souvent destinées à préciser, sur plusieurs cités auxquelles appar- tenait la même appellation, quelle était celle qui faisait frapper la monnaie (6). Ces désignations sont empruntées soit à la province où se trouvait la ville, NIKAIEÛN TÛN EN KIABIANÛ(7), <ï»IAAA€A4>€ON KOIAHC CYPIAC(8), CKHWIÛN AAPAAvťa; (9), MHTPOIIOA€lTÙN TÍÍN €N IÛNIA (10), ANKTPA H MHTPOIIOAIC THC TAAATIAC (11), etc., soit à quelque particularité saillante de la situation, à la montagne voi- sine, KAICAP€IAC rnò IIAN€IÛ (12), MATOHTÛN AIIO C1IIYA0Y(13), AAOAIKEÛN TÖN EN Tû AIBANÛ (14), au fl> u ve qui baignait les murailles 2EAEYKEÜN TÛN IIP02 TOI KAAYKAANÛI (15), TAP2EÛN TÛN IIP02 TÛIKYANÛI (16), NIKOIIOA1TÛN IIPOC ICTPÛ (17), NI- KOIIOAEÛ2 IIP02 ME2TÛ (18), etc., plus rarement à une source célèbre, ANT10XEÛN TÛN Eni KAAAIPOHI (19), à un bois sacré dont la renommée religieuse était universelle, ANTJOXEÛN TÛN 1IP02 AA<1>NHI (20), au voisinage de la mer, IIPOYSIEÛN TÛN IIP02

(1) Mionnet, Suppl., t. IV, p. 54, n° 366. - (2) Ibid., t. III, p. 11, n°» 66 et 67. - (3) Ibid., t. IV. p. 5, n° 27. - (4) Ibid., t. II, p. 245, n<» 19-22. (5) Voy. Eckhel, Doctr. num. vet., t. IV, p. 368. - Mionnet, Tables générales ,

p. 181. (6) Eckliel, t. IV, p. 310-320. - Mionnet, Tables générales, p. 166-173. (7) Mionnet, t. IV, p., 29-32. - (8) Ibid., t. V, p. 330 et suiv., n<* 62, 67-69, 71,

73-80. - (9) Ibid , t. II, p. 669 et 670. - (10) Ibid., t. Ill, p. 159-162. - (11) Ibid., t. IV, p. 378, n» 21. - (12) Ibid., t. V, p. 312, n<» 10-13. - (13) Ibid., t. IV, p. 68-82. - (14) Ibid., t. V, p. 366 et 307. - (15) Ibid., "t. Ill, p. 599-603. - (16) Ibid., t. III, p. 621, n° 405. - (17) Ibid., 1. 1, p. 3(50, n»" 38-42. - (18) Ibid., t. I, p. 394, n» 219. - (19) Ibid., t. V, p. 215, n" 517. - - (20) Ibid., t. V, p. 36, n»' 316-325.

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100 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. 0AAA22H (1), AAOA1KEÛN TÛN IIP02 0AAA22AN (2), ou bien encore à la grandeur de la cité par rapport à une cité homonyme T€PMHCr€ÛN TON M6IZONÛN (3), TBAA2 MErAAAZ (4). On voit par ces exemples que les indications géographiques inscrites sur les monnaies grecques s'appliquent indifféremment à la ville elle-même ou à son peuple. Il en est de même des épilhètes honorifiques dont nous avons déjà dit quelques mois et qui sont un signe encore plus irrécusable de la pleine décadence. Ces épithètes indiquent les privi- lèges, plus nominaux encore que réels, concédés à quelques cités illustres par les rois ou les empereurs en échange de la suppression de leur indépendance véritable. Les plus fréquentes sont purement religieuses, telles que ville sacrée , Up&, asyle , áouXoí (o), néocore, vewxópo; (6), première d'une province, icpwtïi (71, et même à l'époque impériale romaine, métropole, (JwiTpónoXiç (8). D'autres épithètes plus rares ont un caractère politique; ce sont celles de la ville autonome , aùxovo'fxoç, libre, IXeuôépa, exempte de l'impôt, àreMiî (9), ou bien de chef-lieu d'une station navale, vauap/j; (10).

9. - Il n'est pas rare, dans la numismatique grecque, de rencontrer l'union des noms de deux villes. Aux époques anciennes, du temps de la pleine autonomie hellénique, lorsque les noms ou les types de plusieurs cités sont joints sur une même monnaie, cette réunion indique une alliance réelle, une confédération politique et commer- ciale. Sur les bronzes de l'ère impériale, après l'anéantissement de la vie indépendante des villes grecques, elle n'a plus la même signi- fication. Dans cette série, la mention de deux ou plusieurs villes sur la même pièce, avec ou sans le mot OMONOIA, « concorde, » n'in- dique aucun fait politique, mais l'entente de cités diverses pour la célébration de cérémonies religieuses ou de jeux en commun (11). On retrouve cependant, mais dans des cas fort rares, une intenlion poli- tique, lorsque l'OMONOIA est indiquée entre une ville et le peuple romain (12), ou lorsque ce mot accompagne le nom d'une seule cité et se rapporte alors évidemment à sa situation intérieure (13). Dans le premier cas on a voulu marquer la fidélité et la soumission des sujets envers leurs dominateurs; dans le second, la cessation de

(1) Mionnet, t. II, p. 492, nos 443 et 444. - (2) Ibid., t. y, p. 39, no» 342 et 343; p. 247, no» 712-715. - (3) Iüid., t. HI, p. 527 et suiv., n®* 205-215. - (4) Ibid., t. I, p. 244, n°» 289 et 290. (5) Eckhel, Doctr.num . vet., t. IV, p. 306. -(6) Ibid., p. 288. - - (7) Ibid., p. 282.

- (8) Ibid., p. 273. - (9) Ibid., p. 262. - (10) Ibid., p. 309. - (11) Ibid., p. 333- 339. - (12) Ibid., p. 332. - (13) Ibid., p. 333.

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quelques dissensions domestiques et le rétablissement de l'ordre par les soins des magistrats romains.

10. - Après les noms de villes et de peuples, ce qu'il y a de plus habituel sur les monnaies grecques, ce sont les noms propres d'hommes. Us se divisent en diverses catégories dont nous avons déjà parlé dans le cours de cet article, noms de rois, de magistrats des villes autonomes et de graveurs monétaires. A quelques rares exceptions près, où ils sont au nominatif, les noms royaux dans la numismatique grecque sont écrits au génitif, ce cas indiquant la possession du monnayage et de ses droits. On peut aussi citer deux exemples où l'altribution de la monnaie au souverain est indiqué par un adjectif possessif. C'est d'abord ATA80KAEI02 (sous-entendu voSjxpoc) sur une médaille d'Agathocle, roi de Syracuse (1), puis AAE3ANAPE102 (sous-entendu vou^oî ou <rr<ro¡p) sur une pièce d'Alexandre, tyran de Phères (2).

Pour les noms de magistrats sur les pièces des villes libres, la règle est, au contraire, l'etaploi du nominatif. Ce ne sont pas, eu effet, les magistrats qui possèdent le droit monétaire, c'est la cité ; les officiers publics surveillent seulement la fabrication des espèces et leur nom est proprement une signature qui ajoute une garantie de plus de l'exactitude du poids et du titre. On trouve cependant sur les monnaies de certaines villes, d'Abdère de Thrace (3) et de Maronée (4), par exemple, les noms de magistrats au génitif; mais ils sont alors précédés dé la préposition liti, qui indique un rapport de date, EIII MHTPOAÛPOY, «sous la magistrature de Métro- dore, etc. » Quant aux signatures de graveurs, elles sont indiffé- remment au nominatif ou au génitif. Dans le premier cas on sous- entend ¡e verbe èmUi ou ¿mírtoev, « a fait, » exprimé dans un seul exemple, sur une précieuse monnaie de Cydonia de Crète, NEYANT02 EIIOEI (5); avec le génitif, c'est le mot Ipyov, « œuvre de..., » qui est sous-entendu.

Dans le monnayage des villes grecques sous les empereurs, les noms de magistrats sont presque toujours précédés du mol bA. Pour les noms d'empereurs, ils sont toujours au nominatif, à l'accusatif, cas qui révèle une formule d'honneur, ou au datif, cas dénotant une dédicace, et jamais au génitif; tandis qu'à part les quelques

t (1) M ion net, 1. 1, p. 332, n° 48. (2) Rev. num. y 1859, p. 109.

. (3) Mionoet, t. I, p. 3Q5-367. - (6) Ibid., t I, p. 889 et 390. - (5) Ibid., t. p. 271, no 112.

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exceptions signalées tout à l'heure, le nom de la ville ou du peuple est au génitif. Ceci tient au caractère de ce monnayage et à la façon dont l'effigie et le nom du prince y sont introduits. Il n'est pas impé- rial, il est autonome; il ne se fait pas pour le prince et par son autorité, mais par les villes elles-mêmes, pour leur compte et sous leur propre garantie. C'est à titre d'honneur, de marque de respect et de soumission que la tête de l'empereur y est gravée là où figu- rait dans les temps vraiment libres le buste de la divinité protec- trice de la cité. Aussi cette effigie impériale s'échange-t-elle quelque fois à la même époque contre la tête d'une divinité ; à Cyzique, par exemple, contre celle de Proserpine, ou celle d'un génie prolecteur et personnification allégorique du peuple ou du sénat, AHMOC, r€POYCIA, I€PA CïrKAHTOC.

A Rome, de même que le nom de la cité est toujours écrit ROMA, au nominatif, les noms d'hommes quels qu'ils soient, qui figurent sur la monnaie, triumvirs monétaires ou magistrats politiques aux âges républicains, empereurs ou membres de leur famille après César, tout leurs noms sont au même cas. La règle du nominatif ne souffre pour ainsi dire pas d'exceptions, si ce n'est sur les pièces du règne de Trajan, qui portent la dédicace honorifique S. P. Q. R OPTIMO PRINCIPI.

François Lenormant.

(La suite prochainement.)

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