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Chronique DiscographiqueAuthor(s): Édith WeberSource: Nouvelle Revue du XVIe Siècle, Vol. 12, No. 1, Les nobles fils des dieux: l'héroïsme auXVIe (1994), pp. 109-113Published by: Librairie DrozStable URL: http://www.jstor.org/stable/25598776 .
Accessed: 16/06/2014 01:03
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Nouvelle Revue du Seizieme Siecle - 1994 - n? 12/1, pp. 109-112
Chronique discographique ^\^^^
Martin Luther und die Musik. CHRISTOPHORUS, CHE 0025-2.
Ce disque compact ?Martin Luther et la musique? offre un panorama du
repertoire religieux eiabore ? lors de la Reforme en Allemagne ?
par les musiciens de la premiere generation tels que Johann Walter, collaborates et ami du Reformateur, Ludwig Senfl, Arnold von Bruck, Martin Agricola, et ceux de la generation de Heinrich Schutz, comme S. Scheidt et J.H. Schein. Cet enregistrement regroupe des psaumes et chorals allemands, par exemple Vater unser im Himmelreich d'apres la paraphrase de Luther, Aus tiefer Not,
adaptation allemande du Deprofundis..., des pieces appartenant & la litur
gie, comme la Confession de foi ? Wirglauben all...?; ou le Sanctus: Jesaja dem Propheten das geschah... M. Luther ne voulant pas abandonner syste matiquement le latin ?k cause de la jeunesse?, des textes dans cette langue figurent au programme: le Psaume 119 Beati immaculati, le verset Non
moriarsed vivam..., dans la version de L. Senfl sur cantus firmus; le motet sur la melodie grigorienne du Pange lingua de Josquin des Pres, musicien que Luther appreciait tout particulierement. Ces pieces sont entrecoupees par des pages instrumentales, interpretees par l'Ensemble Musica Antiqua (Vienne). Le Wiener Motettenchor, place sous la direction de Bernhard Kle
bel, a signe un beau ?digest?, reveiateur du repertoire religieux et de l'evolu tion de la musique fonctionnelle lutherienne aux XVIe et XVIIC siecles.
Chants liturgiques des Renaissances italienne et polonaise. Les Rossignols de Poznan. JADE, JACD 122168. Distribution SM.
Specialises dans le repertoire de la Renaissance, les ?Rossignols de Poz
nan?, ? ensemble de garr;ons et d'hommes ?, perpetuent la tradition
depuis le XVC siecle. Ils sont dirig6s avec autorit6 par Stefan Stuligrosz qui propose un choix de chants polonais reposant sur des sources bibliques. Ils font decouvrir aux discophiles des oeuvres dignes d'inter6t: Alleluia, Ave
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Maria de S.z. Felsztyna; Ego sum pastor bonus de W. Szamotul, page plus animee, In Te domine speravi, motet du meme compositeur, plus elabore, dans la mouvance franco-flamande. M. Leopolita a mis en musique le verset
Cibavit eos, de caractere plus massif, debouchant sur un Alleluia. Quant a
M. Zielenski, il est represente par O gloriosa Domina et Viderunt omnes.
Aussi bien dans le volet polonais que dans le volet italien (Palestrina, G.
Croce, L. Marenzio), les chanteurs font preuve de discipline, de cohesion, de
musicalite et d'interiorite.
Bldsermusiken der Schutz-Zeit. Suiten, Sonaten und Sinfonien. CANTATE, CAN 58006.
Les fanfares instrumentales sont tres prisees Outre-Rhin, depuis les oeuvres sonn6es du haut des tours jusqu'au suites, danses, sonates et sinfo
nies composee notamment aux XVP et XVIP siecles. Cette realisation est
due au Blaserkreis Bochum (cercle d'instruments k vent); meme si cet ensem
ble n'utilise pas d'instruments anciens, il illustre la pratique associant trom
pettes, trombones et tubas. Karl Saretzki, chef de cette phalange, a regroupe la Huitieme suite, extraite du Banchetto musicale de J.-H. Schein (ne un an
apres H. Schutz), une Canzona, une Symphonia et une Aria de H. Schutz
(1585-1672), la Septieme Suite de S. Scheidt ainsi que des sonates de J. Rosen
muller bien structures, une Suite d'A. Hammerschmidt et une Ouverture de
J.J. Fux. Mouvements tents et mouvements vifs alternent, de meme que les
phrases carrees et les passages fugues. L'interpretation ? a defaut de sonori
tes d'epoque ?, temoigne d'un solide sens du phrase, de l'ornementation
sobre et de la declamation. Ces musiques ont une double finalite profane
(musique de danse, de table, de divertissement) et religieuse. Elles sont repre sentatives de Pepoque de H. Schutz, ?pere de la musique allemande?, influence par les musiciens italiens.
Balau Chateau de Rambures. Les Menestriers picards. CYBELIA, CY 888.
Frederic Billiet et Gilbert Lefeuvre, fondateurs des Menestriers picards, sont aussi des musicologues avertis, sachant exploiter les donnees contenues
dans VOrche'sographie de T. Arbeau. Leur ensemble se produit avec des ins
truments anciens ?hauts et bas? comme k l'6poque de la Renaissance. Cha
que Menestrier joue de plusieurs instruments: flfites & bee, basson, chalemie, cromorne, trompette naturelle, viele k roue, percussions. Ils recreent le carac
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CHRONIQUE DISCOGRAPHIQUE 111
tere et Patmosphere propres a chaque danse: branle, pavane, gaillarde, basse danse (sur la ceiebre chanson ?Jouissance vous donnerai?), bourree... Cette
judicieuse selection reunit les noms celebres de: P. Attaingnant, E. du Tertre, T. Arbeau, Tielman Susato, M. Praetorius. Une reussite du genre.
The mannierist Revolution. DORIAN, DOR 90 154. HARMONIE DISTRI
BUTION.
L'art ?mani?ristev> de la Renaissance tardive est annonciateur d'un autre
contexte sonore et emotionnel, typique du Madrigal au tournant du siecle.
L'atmosphere est alors a la tristesse (Mon ame est triste jusqu'a la mort), a
l'amour malheureux, aux pleurs, aux soupirs, au desir de mourir, k la dou
leur (O vos omnes qui transitis per viam...), a Pangoisse, a la mort cruelle et
amere. Ces etats d'ame sont amplifies dans la musique de Gesualdo, Monte
verdi, G. de Wert. Ils exploitent jusque dans les moindres details la peinture des mots a l'aide des dissonances, du chromatisme et des procedes de la rhe
torique, afin de realiser une solide exegese du texte par la musique. Alexandre
Blachly, chef de l'Ensemble Pommerium musices cree a New York en 1972, confere a seize pieces une empreinte ,?manieriste?, Paccent tourmente, et
toute Pintensite dramatique souhaitables. II applique a la lettre les intentions
figuralistes des compositeurs, met en valeur les divers plans dynamiques, au
service de la plenitude vocale de la Renaissance.
Ave Maris Stella. Maria Cristina Kiehr. EMPREINTE DIGITALE, ED 13021.
Les Ensembles La Fenice et Elseneur autour de M.C. Kiehr (soprano),
specialiste du repertoire italien des XVIe et XVIIC siedes, ont signe ce pro gramme qui se reclame de la Seconda prattica, ax6e sur le respect des rapports
texte/musique et sur la traduction musicale figuraliste des idees et des senti ments. La recherche du coloris instrumental et vocal est accentuee. La voix
superieure est mise en vedette, ce qui n'empeche pas les instruments de
Paccompagner et de contribuer au paysage sonore dans le stile concertato,
typiquement venitien par l'exploitation de l'espace architectural. Le denominateur commun aux diverses pieces gravite autour de la
Vierge: ?Maria flos virginum? ou ?Mater misericordiae?, ?Gloriosa
Domina Caelorum?, ?Maris stella?... Ces pages vocales sont entrecoupees
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par des pieces instrumentales: La Strada, canzon a 3 de T. Merula, la Canzon
prima de B. Marini, des Sonates et une Toccata.
L'ombre de Seicento plane sur cet enregistrement, mais les musiciens
appartiennent a la fois au XVP et au XVIP siecles. Le discours vocal est
mene dans ses moindres details, en tenant compte des affeti, soulignes par les instruments typiques: cornets a bouquin, archiluth, orgue, clavecin, violon et viole de gambe. La voix lumineuse, bien timbree, chaude de M.C.
Kiehr s'impose par son elan, sa precision dans les vocalises, une ornementa tion raisonnable et l'exuberance baroque contenue. Ce disque ?per cantare
et sonare? fera mieux connaitre des maitres dignes d'interet: S. Vesi, B.
Marini, I. Donati, Fr.A. Crotti... Cet enregistrement tres present a sa place dans toute discotheque de seiziemiste et de dixsepttemiste.
Monteverdi, Sestina. H. Schutz, Musikalische Exequien. GALLO CD 733.
HARMONIE DISTRIBUTION.
La Sextine de Monteverdi, lamentation funebre pour Catarina Marti
nelli, a 5 voix, est extraite du Livre VI des Madrigaux (1614), Sur le plan litte
raire, la Sestina reprend la structure traditionnelle: six strophes de six vers
avec un tercet conclusif. Ce ?Lagrime d'Amante alsepolcro dell' Amata? est
domine par la douleur, le tourment, les soupirs profonds, les gemissements, la melancolie, avec un vocabulaire proche de celui du Cantique des Cantiques
(5C partie). Les ?pleurs? servent de denominateur commun aux six strophes. Monteverdi revient au style ?manieriste?, et reussit une synthese entre le
style du madrigal et le style recitatif. II amplifie Pexpression et accentue le
pouvoir emotionnel de la musique. Jean-Christophe Aubert, a la tete de
l'excellente Chapelle vocale de PUniversite de Lausanne, recree cette atmos
phere de calme, de complainte, et ce climat de deploration et de desespoir, avec une remarquable justesse d'expression.
Les Musikalische Exequien de H. Schutz (?obseques en musique?, plu riel allemand derive du latin exequiae)
? oeuvre de commande du Prince
Heinrich Posthumus von Reuss qui avait tout prevu pour son enterrement:
sermon, versets bibliques k graver sur son cercueil, chorals... ?, baignent a
la fois dans l'austerite lutherienne et dans la serenite. Ce triptyque comprend d'abord un Concert in Form einer Teutschen Bergrabnis Missa reposant sur
des extraits de Job, de Psaumes...; le volet central est constitue par le motet
?Herr, wenn ich nur dich habe?, et la conclusion, par le Cantique de Sime'on
et des versets de PApocalypse.
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CHRONIQUE DISCOGRAPHIQUE 113
Jean-Christophe Aubert, spedaliste de la musique baroque, en propose une version depouiliee et recueillie. II rejoint constamment les intentions de H. Schutz, dans un souci d'expressivite et de dramatisation, tout en mettant
Paccent sur les mots importants en cultivant la dissonance expressive. Les
voix jeunes, lumineuses, homogenes, les solistes et leur chef se sont vraiment investis dans la partition; ils la recreent dans Pesprit et avec le relief que le
commanditaire n'aurait pas desavoues.
Universite de Paris IV. Edith Weber
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