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Les Nouvelles Approches de la croissance et du cycleexcerpts.numilog.com/books/9782100039852.pdf · ET DU CYCLE DUNOD . Conseiller éditorial pour cet ouvrage : Frédéric Poulon

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Éric Bosserelle

LES NOUVELLES APPROCHES DE LA CROISSANCE ET DU CYCLE

DUNOD

Conseiller éditorial pour cet ouvrage : Frédéric Poulon

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Sommaire

Avant-propos 7

Remerciements 8

In t roduc t i on

1. Le regain d ' intérêt pour la dynamique économique 9 1. De la croissance exogène

à la croissance endogène 9 2. Le cycle de conjoncture :

nouveaux développements 10

Il. La c ro issance et les cycles 11 1. Modèles de croissance

et fonction de production 11 2. Les sources de la croissance 12 3. Les travaux sur les cycles 14

III. Le plan de l 'ouvrage 15

C h a p i t r e 1

La c r o i s s a n c e é c o n o m i q u e : a p p r o c h e s t rad i t ionnel les

e t c o n t r o v e r s e s t h é o r i q u e s

1. Premières interrogations autour de la c ro issance économique 18 1. L'école classique libérale 18 2. Marx et les schémas de reproduction 20 3. Young et les rendements croissants 21

II. La conception keynésienne 22 1. Harrod : le fil du rasoir 22 2. Domar et les deux effets de l'investissement 2 4 3. Croissance et répartition 2 4

III. La conception néoclassique 27 1. Le modèle de Solow . 27 2. Prolongements du modèle :

le théorème de la règle d'or 29 3. Introduction d'un second secteur 30 4. Accumulation optimale 30 5. Modèles à générations de capital 33

IV. L'approche régulationniste 34 1. Le programme régulationniste 34 2. Le couple accumulation/régulation 34 3. Périodiser les dynamiques longues 35 4. À la recherche de facteurs explicatifs

de la croissance 36

Chapitre 2 Approches théoriques

des cycles de conjoncture 1

1. Cycles exogènes versus cycles endogènes 39 1. Définir le cycle 39 2. La place de la monnaie 39 3. Les cycles exogènes 40 4. Les cycles endogènes 41

Il. La possibilité formelle de l'existence de cycles 42 1. Un modèle de base : le modèle arachnéen 42 2. L'oscillateur de Samuelson 44 3. Le cycle vu par Hicks 47 4. Cycles et chaos 49

III. La dynamique innovatrice 51 1. Schumpeter et l'innovation 51 2. Les phases du cycle 52

IV. Les post keynésiens 52 1. Kaldor et la disparité d'anticipation de l'épargne

et de l'investissement 53 2. Kalecki et la disparité

entre décision d'investissement et investissement effectif 59

1 V. Cycles reproducteurs et cycles pervers 62 1. Croissance et efficacité de la SSA 62 2. Déformation du cycle en longue période 63

Chapitre 3 La nouvelle économie

de la croissance

1. Croissance endogène versus croissance exogène 66 1. Les limites du modèle de Solow 66 2. La manne du progrès technique 66

Il. À la recherche de nouveaux faits stylisés 67 1. La liste de Kaldor 67 2. La liste de Romer 68 3. Le point de vue de Barro

et de Sala-i-Martin 68

III. La question des rendements 69 1. Une révision de la fonction de production

néoclassique traditionnelle 69 2. Endogénéiser le progrès technique 70

IV. Les nouvelles sources de la croissance économique 71 1. Une pluralité de sources de croissance 71 2. Une conception étendue du capital 71 3. Progrès technique, dynamique technologique

et effets d'apprentissage 72 V. Une collection de modèles de croissance 73

1. Modèles avec progrès technique endogène 73 2. Technologie et apprentissage par la pratique :

Romer 80 3. Modèles centrés sur le capital humain 81 4. Croissance endogène et capital public 83

) 5. Modèles endogénéisant la démographie 84 6. Les validations statistiques 86

VI. Quelle place pour l'État ? 88

Chapitre 4 Le renouveau de la théorie

du cycle

1. Des cycles à l'équilibre : le projet lucasien 91 1. Le « bon modèle de cycle » selon Lucas 92 2. Articuler les niveaux micro-

et macroéconomiques 92 II. Survenance de chocs

et adaptation optimale des agents 93 1. Des réactions rationnelles 93 2. Les critiques 95

Il. Les cycles réels... 97 1. La méthodologie mise en œuvre 97 2. Choc de productivité et dynamique cyclique 98 3. Les modèles de cycle réel 99

IV.... sont-ils réels ? 101 V. Le cycle réel international 102

1. Expliquer des faits stylisés internationaux 103 2. Les travaux de Kydland, Kehoe et Backus 104 3. Quel bilan ? 105

VI. L'approche des nouveaux keynésiens 106 1. Qu'est-ce que la nouvelle économie

keynésienne ? 106 2. Le projet de la nouvelle économie keynésienne 107 3. Une réponse aux nouveaux classiques 108 4. Dynamique cyclique et imperfection

des marchés financiers 109 5. Anticipations et cycles endogènes 113

Conclusion. Intérêts et limites des nouvelles approches de la croissance et du cycle 116

Bibliographie 121 Index 127

Avant-propos

Cet ouvrage s'adresse aux étudiants des premier et second cycles universitaires d'économie et d'administration écono- mique et sociale. Il expose de manière synthétique et non mathématique les principales approches contemporaines de la croissance et des cycles de conjoncture. La priorité a été accordée aux approches théoriques de la dynamique écono- mique, ce qui explique que les approches empiriques (ana- lyses économétriques de la croissance et des fluctuations, trai- tement mathématique des cycles et des trends) aient été volontairement négligées. De même, certaines conceptions endogènes des cycles qui s'inscrivent dans un cadre néoclas- sique ont été écartées (modèles à générations imbriquées de Benhabib et Day [1982] et de Grandmont [1985]) au vu de la minceur de leur contenu proprement économique. Enfin, nous n'avons pas jugé utile, pour notre propos, de revenir sur la typologie des principaux cycles économiques (juglar, kitchin, kuznets et kondratieff) largement connue et diffusée par ailleurs.

Remerciements

Nous remercions David Richomme et les membres du Labo-

ratoire d'analyse des mouvements économiques (LAME) de l 'UFR Sciences économiques et Gestion de l'université de Reims, pour leurs commentaires et critiques concernant le contenu de certains chapitres.

Introduction

I. LE REGAIN D'INTÉRÊT POUR LA DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE

Depuis une quinzaine d'années, la théorie économique s'est enrichie d'une importante littérature traitant de la croissance et des cycles économiques. Pour ce qui est des seules fluc- tuations conjoncturelles, le contraste avec l'époque des Trente glorieuses est particulièrement saisissant puisque, au cours de cette période, les théories de la croissance dans leurs variantes néoclassiques et néokeynésiennes avaient pratique- ment évincé toute réflexion sur le cycle. Si quelques auteurs traitèrent des cycles de croissance, c'était avant tout et quasi exclusivement de l'étude des conditions permissives d'une croissance optimale et équilibrée dont il fut question à l'époque.

1. De la c ro i s sance e x o g è n e à la c ro i s sance e n d o g è n e

C'est en effet sur cette période qu'une volumineuse littéra- ture d'origine essentiellement anglo-saxonne, qui prendra rapidement la forme d'une imposante collection de modèles de croissance, va progressivement s'imposer sous la bannière de « théorie de la croissance économique ». S'inscrivant dans le cadre théorique de l'équilibre général, l'approche néoclas- sique va s'attacher à démontrer que la croissance équilibrée de plein emploi constitue la règle. Ce sera l'objet du modèle de Solow [1956]. Mais le problème majeur du modèle de Solow, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, est qu'il demeure impuissant à expliquer la croissance économique.

x Celle-ci demeure exogène puisque c'est finalement la crois- sance démographique et le progrès technique exogènes qui y occupent une place centrale. Précisons sans plus tarder que la croissance (le cycle) sera considérée comme exogène dès

lors que pour en rendre compte il est fait appel à des élé- ments extérieurs et non déterminés au sein du modèle envi-

sagé. Par contre, la croissance (le cycle) sera qualifiée d'en- dogène lorsqu'il sera fait appel, pour en rendre compte, à des déterminants intégrés et spécifiés dans le modèle. Depuis les années 1980, dans le sillage des travaux pionniers de Romer et de Lucas, la nouvelle économie de la croissance a aban- donné l'hypothèse d'exogénéité du progrès technique et a avancé celle d'une croissance purement endogène.

2. Le cycle de conjoncture : nouveaux déve loppemen t s

Pratiquement à la même époque, la réflexion sur le cycle allait connaître de nouveaux développements. Dès les années 1970, rejetant la conception endogène du cycle mise en avant par le courant post-keynésien, les nouveaux classiques vont mettre l'accent sur une explication des cycles de conjoncture en terme de cycles « à l'équilibre », au sens où ceux-ci s'expliqueraient fondamentalement par la réaction rationnelle et optimale d'homo économicus dont les choix sont perturbés par des chocs environnementaux. L'appel à des chocs pour expliquer les fluctuations de la conjoncture n'est, certes, pas nouveau, mais les controverses vont plus particulièrement concerner la nature des chocs en question (chocs réels ? chocs monétaires ?).

Depuis les années 1980, c'est l'affirmation de la théorie des cycles réels qui caractérise l'analyse du cycle et de la dyna- mique économique. Les fluctuations conjoncturelles n'au- raient plus à être expliquées en invoquant des chocs de type monétaire, mais simplement des causes réelles telles que les chocs de productivité. Sur la période récente, la théorie du cycle réel a connu une nouvelle phase d'extension puisqu'elle intègre désormais la dimension économie ouverte des éco- nomies de marché. Néanmoins, les partisans de l'approche exogène du cycle doivent tenir compte de la conception endogène remise à l'ordre du jour par la nouvelle économie keynésienne qui, répondant à un certain nombre de critiques des nouveaux classiques, tente de réhabiliter certaines idées maîtresses de Keynes, afin de rendre compte des cycles de

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