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Il s'est marié dans cette commune à Anne- Marie Louédec qui était repasseuse, et qui, longtemps continua d'empeser les coiffes des fouesnantaises. Ils ont eu onze enfants. Jean-Louis est décédé le 30 mai 1937, et Anne-Marie le 12 janvier 1962. L'aînée des enfants, Anne-Marie, est née le 22 juin 1893. Puis se succèdent MarieJeanne ( 25 août 1897 ) ; Marie- Françoise ( 25 août 1897 ) ; Henri ( 3 mai 1900 ) : Marie-Louise ( 12 mai 1904 ) ; Pierre ( 20 février 1906 ) : Jeanne-Marie ( 18 septembre 1907 ) ; Germaine ( 26 .juin 1910 ) ; Marguerite ( 10 août 1911 ). Deux de ces enfants, Marie-Louise (Mme Traon ) et Jeanne-Marie ( Mme Neildez ) sont encore parmi nous et vivent à Bénodet. Très vite Jean-Louis, que tout le monde à Bénodet a connu sous le prénom de Louis, s'installe à son compte. Il change plusieurs fois d'adresse: aux déclarations de domicile de ses enfants, il déclare habiter à Coatalen, au bourg, à Menez- Land, à Menez Nevez, ces deux derniers lieux dits, dont personne ne se souvient. Marie-Louise n'a jamais su le lieu exact où elle est venue au monde. Et finalement, c'est dans la rue de Penfoul l'actuelle demeure de Mme Le Breton que s'installera Jean-Louis. Jean-Louis Labory Ci-dessus: Chez Mme Traon, un pied de lit réalisé par assemblage de pa nneaux de lits clos: L'art d'accomoder les restes, revu par Jean-Louis LABORY 5/9

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Il s'est marié dans cette commune à Anne-Marie Louédec qui était repasseuse, et qui, longtemps continua d'empeser les coiffes des fouesnantaises. Ils ont eu onze enfants. Jean-Louis est décédé le 30 mai 1937, et Anne-Marie le 12 janvier 1962. L'aînée des enfants, Anne-Marie, est née le 22 juin 1893. Puis se succèdent MarieJeanne ( 25 août 1897 ) ; Marie-Françoise ( 25 août 1897 ) ; Henri ( 3 mai 1900 ) : Marie-Louise ( 12 mai 1904 ) ; Pierre ( 20 février 1906 ) : Jeanne-Marie ( 18 septembre 1907 ) ; Germaine ( 26 .juin 1910 ) ; Marguerite ( 10 août 1911 ). Deux de ces enfants, Marie-Louise (Mme Traon ) et Jeanne-Marie ( Mme Neildez ) sont encore parmi nous et vivent à Bénodet. Très vite Jean-Louis, que tout le monde à Bénodet a connu sous le prénom de Louis, s'installe à son compte. Il change plusieurs fois d'adresse: aux déclarations de domicile de ses enfants, il déclare habiter à Coatalen, au bourg, à Menez-Land, à Menez Nevez, ces deux derniers lieux dits, dont personne ne se souvient. Marie-Louise n'a jamais su le lieu exact où elle est venue au monde. Et finalement,

c'est dans la rue de Penfoul l'actuelle demeure de Mme Le Breton que s'installera Jean-Louis.

Jean-Louis Labory

Ci-dessus: Chez Mme Traon, un pied de lit réalisé par assemblage de pa nneaux de lits clos: L'art d'accomoder les restes, revu par Jean-Louis LABORY

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Une maison que lui a fait construire Maurice Bouilloux-Lafont, après qu'il eût réalisé le grand escalier du manoir "Les Ormeaux", donnant sur le port de Bénodet. Jean-Louis occupa, jusqu'à sept ouvriers menuisiers et il fabriqua aussi beaucoup de meubles bretons. Il avait abandonné le style paternel et faisait plus moderne, mais très ouvragé, témoignant d'une grande habileté pour les frises d'encadrement des panneaux de lits ou de vaisseliers, où figurent des motifs religieux et autres. Marie-Louise possède un très beau lit que lui a fait son père avec des panneaux de lit-clos réaménagés. Elle a aussi une fort jolie bonnetière qu'elle lui acheta 50 F. devant un client chineur qui en proposait 40. Jean-Louis a laissé à Bénodet le souvenir d'un excellent ouvrier et bon vivant.

Jérôme Labory Il existe dans la famille Labory un fort sentiment de fierté et d'attachement aux traditions familiales. Et parmi celles-ci figure le prénom Jérôme. On se souvient que l'ancêtre sabotier, quittant son Auvergne natale avec sa tarière et ses gouges sur l'épaule, troqua son prénom "Géraud" (un saint très honoré dans la région d'Aurillac) pour celui de Jérôme, lors de son mariage. Ce prénom était beaucoup porté, bien qu'il ne s'agisse pas d'un saint breton, mais d'un érudit surtout connu pour ses études des textes bibliques, et accessoirement pour s'être attiré la reconnaissance d'un lion qu'il avait soulagé d'une épine enfoncée dans une patte. Depuis qu'ils sont bretons, les Labory ont toujours eu un Jérôme dans leur descendance, et la tradition se perpétue: Henry, le patriarche de Clohars, donnait ce prénom à son premier né. Celui-ci, après son mariage avec Marie Marrien, eut également un Jérôme parmi ses quatre fils

Et ce dernier s'est révélé un artiste. Jérôme Labory est né le 5 février 1919 à Clohars-Fouesnant. Son chemin était tout tracé au sortir de l'école primaire: comme la plupart des enfants nés dans les "penty", il était gagé comme commis agricole, à la ferme de Kercolin. Il y travailla jusqu'à l'âge de 17 ans, puis tenta l'aventure en s'engageant dans la Marine Nationale. L'occupation allemande ne lui permit pas d'y poursuivre sa carrière, mais il opta pour une activité parallèle, celle de gendarme maritime. Avec Anna Nicolas son épouse, Jérôme a eu six enfants aujourd'hui dispersés entre Bénodet, Fouesnant, Brest, Lorient et Rennes. Il est décédé à Bénodet en 1986 et Anna garde jalousement les oeuvres de son mari et les souvenirs de famille. Jérôme a montré très tôt une grande habileté manuelle. Dans la marine, il consacrait tous ses loisirs à fabriquer des maquettes de bateaux: d'abord les bâtiments de guerre sur lesquels il était embarqué, puis les grands voiliers dont il trouvait les plans aux archives de la marine. Ses camarades, comme son épouse, sont unanimes à dire que ses oeuvres étaient souvent retenues a l'avance, et qu'il n'en faisait pas commerce ; c'étaient des cadeaux aux copains ou à ses supérieurs, les officiers qui avaient repéré l'artiste. Mais il en a gardé, et de fort belles, comme ce quatre mâts sous voiles, ou "La Belle Poule", qui rapatria les cendres de Napoléon. En vitrines, elles font de sa demeure un petit musée. Et Jérôme Labory n'avait pas que la dextérité du maquettiste: il était aussi artiste peintre, doué pour les portraits comme pour les paysages, et il répondait volontiers aux demandes de ses camarades, ne leur demandant que le prix de la toile nue et de l'encadrement.

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Sa femme garde aussi quelques tableaux, comme la maison de garde du château des Garennes", la chaumière qui fut la demeure de son beau-père. Autant de réalisations qui pourraient enrichir le futur musée de Bénodet si telle était la volonté de Anna qui en prend si grand soin.

Philippe Migne, graveur sur cuivre Il a du sang Labory dans les veines. A Bénodet, Philippe Migne, récemment installé avenue de la Plage, est l'arrière, arrière petit-fils de Henry Jean-Louis,fils de Henry , et son épouse Anne-Marie Louédec eurent deux jumelles en 1897 ; l'une d'elles, Marie-Jeanne, comme beaucoup de bénodétoises s'en fut à Paris gagner vie. Elle y rencontra son mari, Jules Migne, employé dans les transports, puis taxi. Le ménage donna naissance à un garçon, Jean Migne, père de Philippe, l'artiste graveur qui nous occupe. Philippe Migne se destinait d'abord à faire carrière dans le dessin industriel. Mais très vite, il se rend compte que ce métier ne saurait satisfaire ses penchants artistiques, et il devient graveur lithographe. A l'âge de 20 ans déjà, il participe à l'atelier d'art de Conflans Sainte Honorine. En 1988 et 1989 il est à l'institut CREAR (atelier de gravure et de lithographie de Gouvieux). Ensuite, pendant deux ans, il est pressier en taille douce et animateur de stages à lssy-lesMoulineaux. En 1993, il adopte le statut d'artiste indépendant, et depuis 1994, il est professeur de gravure à Ermont. Philippe Migne a participé à de nombreux salons des Beaux-Arts à Paris et dans les environs Saint-Ouen., Pontoise,

Chantilly, Les Mureaux, Versailles, etc... Il est Prix Breaute de l'institut de France en 1993, prix de gravure à Roissy-en-France en 1995. Il a exposé dans les principaux centres artistiques de la région parisienne, à Nancy, en Allemagne. A 35 ans et en peu d'années, le dessinateur industriel est devenu l'artiste qui touche au sommet de son art. Ses gravures subjuguent à mesure qu'elles s'étalent dans l'atelier trop petit où se bousculent les outils et les ingrédients, où trône une antique presse à main qui fut utilisée il y a 400 ans, et qui est devenue l'auxiliaire indispensable du créateur.

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Les estampes de Philippe Migne plongent le visiteur dans un univers hallucinant ou se déploient l'ordre et le déchaînement, l'harmonie et l'épouvante, jaillis par une magie qui oscille entre les ténèbres et la lumière. L'artiste évoque volontiers ses devanciers célèbres dans la gravure: Dürer, Rembrandt, Piranèse... C'étaient des génies et Philippe est de leur lignée. A Bénodet. Philippe Migne a peut-

être trouvé toute sa dimension. Il met ses pas dans ceux de ses ancètres et trouve ici les sujets qu'ils contemplaient, tel le clocher de Perguet. Ainsi Géraud Bories, quittant un jour son Auvergne natale s'en vint par les chemins de France, ses outils sur l'épaule, creuser et sculpter les sabots des Cornouaillais d'Armorique : Dans le hêtre pour aller aux champs, et dans le frêne, ornés de guirlandes et de fleurs, pour le dimanche.

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