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Les plus importantes fatwas contemporaines et la position des

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Table des Matières

Remerciement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4L’introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5L’introduction sur les règles de Fatwas sur les questions contemporaines . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

PRemièRe PaRtie Le Phénomène de l’excision dans les traditions sociales et sa place dans la Shari’a . . . . . . . . 14

La méthode pratiquée condamnable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 La place de l’Excision dans les textes islamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Dans le Saint Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Dans la Sunna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Dans les écoles juridiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Deuxième PaRtie Les preuves du principe d’écarter tout préjudice dans la Shari’a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Le principe de : Ne pas léser et ne pas être léser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23L’Etablissement des préjudices dans la Shari’a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Les principes généraux de la Shari’a interdisent toute défiguration de la création divine . . . 25Examen méthodologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

tRoiSième PaRtie Les plus importantes fatwas contemporaines et la position des savants actuels . . . . . . . . . . . 26

Bureau Egyptien des fatwas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28Avis de l’académie des recherches islamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Fatwa du Janvier 2010 émise par les savants mauritaniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Fatwa issue du colloque international des savants du Nord et de l’Ouest africain . . . . . . . . . . 36

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Remerciements A l’occasion de la parution de cet ouvrage, je remercie sincèrement la Coopération Alle-mande pour le Développement en Maurita-nie (GIZ) et le projet suprarégional de la GIZ « Abandon des Mutilations Génitales Féminines ». Mes remerciements s’adressent notamment aux personnes dont les noms suivent pour leur soutien précieux apporté à ce projet de recherche :

• DrGabrieleGahn,DirectriceduprojetsuprarégionalAbandondesMGF

• Aminata Diop, Conseillère TechniqueRégionaleauprojetsuprarégionalAban-dondesMGF

• Salimata Bint Akhyarhoum, ConseillèreGenreduProgrammeBonneGouvernance

LeSecrétaireGénéralduForumdelaPenséeIslamiqueetduDialoguedesCultures.

Le Docteur Cheikh Ould Zein Ould Imam.

Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux Que la paix et le salut soient sur l’Honorable Prophète.

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Introduction Louange àDieu qui a permis à la Shari’ad’être permanente et lui a assuré une ap-plicabilitéentoutlieuetentouttemps.Sasourcenetarirajamais.Sesdonsneconnai-trontjamaisdelimite.Ellesatisfaitlesbe-soinsdetoutes lesépoques.Achaqueévè-nement,laShari’aémetunjugement.Ilnepeutpasyavoiruncas juridiquesansquelà-dessuslesgensdusavoiretdefiqh(droitmusulman) n’expriment leur point de vue. Etquelapaixetlesalutsoientsurlemeil-leur des créatures d’Allah sur terre, dans lescieux,Mohamed(PSL)filsd’Abdallah,Maître des Prophètes et sur sa famille, ses compagnonsetleurssuivantsjusqu’aujourdu jugement.

Ceci étant, depuis plusieurs années beau-coup d’organisations internationales quis’intéressent auxquestions relatives à l’en-fant publient des statistiques effrayantesmontrantlanuisancedequelquespratiquestraditionnelles et coutumières exercées sur les jeunes filles notamment l’excision. Cet intérêt a abouti à la tenue de conférencesinternationales et régionales consacrées à l’excisionetauxrelationsentrelespratiquessocialesetlareligionislamique.

Pour évacuer toute ambigüité sur le pointdevuedelaShari’asurcephénomène,nousessaierons, dans le cadre de cette recherche, d’extraire duSaintCoran, de la Sunna etdes propos des jurisconsultes, l’ensembledes textes juridiques afin demontrer lapositionexactede laShari’apar rapportàcette pratique, et ainsi déterminer les ni-

veauxde rapports entreShari’a, traditionset coutumes populaires.

Cet ouvrage pourrait être considéré comme supplément scientifique dans ce domaine,carlabibliothèqueislamiquenecomptequepeud’ouvragesconsidérablesenlamatière.Iln’yexistequedesjugementsconcernantdesquestionsconnuesdetous.

Pour des besoins de méthodologie nousavons divisé cette recherche en trois parties :

• Introduction : règles de Fatwa sur des questionscontemporaines

• Première partie : L’excision dans les tra-ditions sociales et sa place dans les textes juridiquedelaShari’a

• Deuxième partie : Textes interdisantl’ExcisiondanslaShari’a

• Troisième partie : Les plus importantes Fatwacontemporaines.

Nous souhaitons que ces efforts scienti-fiquescontribuentàapporterdeséclairageset àmontrer le pointde vuede la Shari’aet les conséquences favorables qui en dé-coulentpourlespaysetleshommes.

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Etymologiquement, le mot Fatwa signifiedonnerunpointdevuejuridiquesansqu’ilaituncaractèreobligatoire.

LaFatwapeut signifier :donnerunpointdevuejuridiquesuruncasdéterminé,ellepeut aussi signifier : rechercher un jugement surunepositionnouvellen’ayantjamaisétéconnue.

Si la question nécessite une étude préciseet une juridiction claire on l’appelle Nazila (cas à juger).

Laquestiondel’excisionestdevenueNazi-la.Elleabesoind’unejurisprudencequidé-terminelepointdevuejuridiquedel’Islamselonlesquestionsnouvellesetlesnécessitéscontemporaines.

La terminologie de « Nazila » que nousavonsemployéepourcaractériserl’excisionest une terminologie de la Shari’a commeconnuedetous.ElleestemployéechezlesFuqahâ (jurisconsultes) pour déterminercette toute nouvelle question qui est sou-mise à la recherche du point de vue juri-diquedelaShari’a.

ExempleIbnAbdulbaradit:« chapitre sur l’Ijtihad (effort juridique personnel) sur les textes fondamentaux en l’absence des textes juridiques devant le «Nazila ».

Réfléchir sur une question juridique nou-velle en vue de l’étudier et de déterminer les jugementsquisurviennent,intervientselonlesrèglesméthodologiquesquevoici:

Conception, Imprégnation, application :

IbnSaadidit:« toutes les questions qui in-terviennent à tout moment globalement ou partiellement doivent être conçues avant toute chose. Si elles sont connues dans leur réalité, décrites correctement et conçues parfaitement dans leurs tenants et aboutissants, la Shari’a apportera des solutions à tous ces problèmes (problèmes des communautés et des individus, problèmes globaux et sectoriels) que l’esprit et le bon sens salueront. »

La conception :

Celuiquiveutapporterunjugementsurunequestion donnée est tenu de la concevoircorrectement : « apporter un jugement sur une question dépend de sa conception. Concevoir un cas juridique est sans doute un préalable qui permet à celui qui veut faire de l’Ijtihad de déterminer du point de vue juridique ».

Le fait d’ apporter un jugement sur un cas juridique(Nazila) sansuneconceptionpréa-labledececas,estconsidérécommeundé-sastre.Ceciestclairetestsansambiguïté.Ilpeutyavoird’autreserreursquipeuventconstituerdesblocagesdansladémarche:

Introduction sur les Règles de Fatwa sur les questions contemporaines

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ne pas comprendre le « Nazila » ou ne pas le concevoir.

Pour concevoir correctement le cas juri-dique(Nazila)ilfaudrait:

• FaireUneétudethéoriqueetscientifique• Menerdesenquêtes,desétudessurleter-

rainetdesinterviewspersonnelles.• Effectuerdesséjoursdeproximité• Mener des enquêtes auprès des spécia-

listes et des personnes intervenant dans le domaine.

• Prendre contact avec lesmédecinspourles questions médicales et les commer-çantspour lesquestionsde transactionsfinancières.

L’Imprégnation :

Nous pouvons définir « Takyîf » comme suit: « Classer le cas juridique sous sa rubrique selon la vision du Fiqh » (Droit musulman). D’aucuns l’ont définie également comme suit : « Classer la question juridique à l’une des bases fondamentales de la Shari a ».

Classer le « Nazila » nécessite la réalisa-tiondedeuxchoses;unechoseayantunerelation directe avec le Nazila et une chose générale.

LapremièreexigencedeceluiquiétudieleNazila une compréhension et une imagina-tionparfaitesdelaquestionsoulevée.Nousen avons parlé plus haut. Pour la deuxième exigence, elle stipule que celui qui étudiele Nazila doit avoir une connaissance par-faitedesdispositionsetdesrèglesdelaSha-

ri’a.Elleconcerne lapersonnequia réuniles conditions de l’Ijtihad, qui maîtrisedes textes juridiques et connait les pointsde convergence et de divergence dans les raisonnements juridiques et connait éga-lement les significations des termes et les voies de déduction de sorte qu’il puisseavoirlesmoyensdetrouverlesjugementslàoù ils sont sensés d’être trouvés.

Ibn Al Qayyim (que Dieu lui accorde samiséricorde) dit : « ni le Mufti, ni le juge ne pourront apporter une Fatwa et donner un vrai jugement tant qu’ ils n’auront pas eu ces deux sortes de compréhension » :

1. Comprendre parfaitement le cas soulevé, déduirescientifiquementlaréalitédecequis’estpassé,sebasantsurdescritèresetdessignes afin de le maîtriser correctement.

2. Comprendrecequiestvisédansl’étudeen question c’est-à-dire donner le juge-mentd’AllahdansleSaintCoranouparlesproposduProphète(PaixetSalutsurLui) concernant cette question préciseafindepouvoirlesappliquer.

Celui qui fait des efforts enutilisant touslesvoies et moyens,ne serapasprivédesdeux récompenses, il aura au moins l’une des deux.

LeAlimestceluiqui,parlacompréhensionparfaite de la réalité, parvient à connaître le jugementd’AllahetdesonMessager(PSL).

Donner des jugements aux cas juridiquesnouveaux (Nawazil), nécessite une com-

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préhension subtile etunevisionprofonde.Al Soubki a indiqué la différence entreun simple Faqîh qui classifie et étudie lestextes et le Faqih-Mufti qui est à la quêtepermanente des jugements sur la situation deshommesetsurlescas juridiquesquiseposentàeux.Ila indiquéqueFaqih-Muftioccupeunéchelonplusélevéqueceluid’unsimpleFaqih et qu’il a besoind’une atten-tionsupplémentairequi l’aideraàpréserverledroitetàlerendre.Sil’onestpersuadéquel’applicationdujugementsurlecasjuridiquequiseposeànousnécessiteladéterminationdesobjectifsdelaShari’a,celanousobligeàtenir compte des trois règles suivantes :

• Premièrerègle:Fairelabalanceentrelesintérêtsetlesabussurlespersonnesetlesbiens

• Deuxième règle : Tenir compte dessituations de contrainte, et de calamités généralisés

• Troisièmerègle:Tenircomptedescou-tumes, des traditions et des situations et conditions spatiales et temporelles. Là, il seraitintéressantdes’arrêtersurlaques-tion du changement des dispositions juri-diquesselonleschangementsintervenantdans les traditions et les coutumes.

Al Imam Al Qarafi a dit : « les lois qui découlent des coutumes les suivent dans leur évolution. Si les coutumes disparaissaient, les lois disparaissent avec elles. C’est la raison pour laquelle les Fatwas doivent régulièrement tenir compte de cela, suivant ainsi l’ évolution de ces coutumes, en abandonnant tout ce qu’elles

abandonnent. Ne te penches pas toute la vie sur ce qui était dans les livres. Si quelqu’un venant d’un autre pays que le tien te demande un avis juridique sur une question donnée (Fatwa), ne lui applique pas les coutumes et les traditions de ton pays. Poses lui plutôt des questions sur les coutumes et les traditions de son pays et appuies toi sur elles pour lui donner la Fatwa requise au lieu des coutumes et textes juridiques de ton pays. C’est cela la vérité. Le fait de s’enfermer sur les textes écrits et transmis constitue une perdition dans la religion et une méconnais-sance des objectifs, des savants musulmans, et surtout des anciens savants de l’Islam ».

Nabilha Al Ghalaoui dit : « ne te laisse pas figer dans les livres ainsi que dans les tradi-tions, il faut les quitter car cela constitue une perdition et égare. Les auteurs de ces livres étant emportés par les vestiges ».

Al Hafiz Ibn Al Qaim dit : « celui qui fait des fatwas aux hommes uniquement sur la base des textes tirés des livres sans tenir compte de leurs coutumes, leurs traditions, leur époque, leurs lieux et leurs situations, est égaré et a égaré d’autres. Son péché par rapport à la religion est plus grave que celui d’un médecin qui soigne tous les hommes sans tenir compte de la spécificité de leur pays, leurs coutumes, leurs habitudes, mais s’appuyant seulement sur ce qui a été dans les livres de médecine. Ce médecin est un ignorant. Comme ce Mufti a été nuisible aux hommes dans leur religion, le médecin lui aussi l’est dans le corps des hommes. Nous implorons l’aide d’Allah ». Tenircomptedelaréalisationdesintérêtsvi-séeparlaShari’aaumomentdel’Ijtihadfait

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partiedesobjectifsdelaShari’aquiapré-servétoutcequipeutprocureràl’hommeunintérêtenrepoussanttoutcequipeutluinuire.Enréalité,celuiquifaitl’Ijtihadsurlescasjuridiquesposésdoittenirenconsi-dération Al Masslah Al Mursala (intérêt général).Certes iln’yapasun textede laShari’aquiinviteàentenircompteoupas,mais il fait partie des objectifs de la Sha-ri’a et la plupart des savants considèrent Al Masslah Al Mursala comme preuve juri-dique1.

Al Imam Al Amidi (que Dieu lui accorde sa Miséricorde) dit : « si Al Masslah Al Mursala » n’était pas considéré comme ar-gumentjuridiqueilyauraitdescasquinetrouveront jamais de jugement notamment s’iln’ypasdetexte(SaintCoranetSunna)ouIjmaa(consensus)ouAlQiyas (raison-nement par analogie)2.

Notre vécu contemporain nous invite à te-nir compte d’Al Masslah Al Mursala (inté-rêtgénéral)surbeaucoupdequestionsquiseposentànous,dansnossystèmesnatio-naux et internationaux et dans nos contrats financiers et matrimoniaux.

Cequ’onnedoitpasperdredevuedanscesconditions,c’estquesiunMuftiprononceuneFatwa surun cas juridiquedonné te-nant compte d’un intérêt juridique quel-conqueildoitrevenirsursaFatwa,si,tou-tefois, l’intérêt juridiquesur lequel ilavaitbasé son premier jugement n’existe plus.Celaveutdirequelechangementquiinter-vientsurlaFatwacorrespondàunchange-mentdeconsidérationjuridiqueetnonpas

de laShari’a.C’est-à-direque le jugementchangeselonlesconsidérationsquiluisontrattachées. Cela est évident. L’exemplequenouspouvons citerdans cedomaineest:sieffectuerdesvoyagesdanslepaysdesinfidèles(AlKuffâr),comportedesintérêtsreligieux,etscientifiquepourlevoyageurmusulman,levoyageestpermis. Mais si l’intérêt n’existe plus ou s’il n’est pas important,levoyagedevientilliciteàcausedesnuisancesquipeuventendécouler3.

Le principe d’écarter la gêne (Al haraj) :La gêne (Al Haraj) signifie : « écarter tout ce qui peut conduire à une gêne supplémentaire, gêne corporelle, morale, financière soit immé-diatement ou dans le futur »4, ainsi, repous-ser la gêne, signifie : « alléger les serviteurs d’Allah en éloignant toutes formes de gênes dans les sermons relatifs aux obligations de la Shari’a »5 ;despreuvestiréesduSaintCoranet de la Sunna, montrent que pousser la « gêne »estl’unedesbasesfondamentalesdelaShari’acommeleditAllahdansleSaintCoran : « Dieu ne vous veut pas de gêne »

1 Cf.Al-Mustasfâ1/141;SharhTanqîhal-Fusûl,p446;Al-Bahral-Muhît6/79187;Al-Ahkâmbil-Amidî4/32;HâshiyaAl-KakabAl-Munîr4/432;Taqrîbal-Wusûlp410;Irshâdal-Fuhûl,p242;Al-WajîzfiUsûlAl-Fiqh;zaydân,p.240Raf’al-HarajDrALbâ-Husaynp.270

2 Al-Ihkâm

3 Cf.al-FatwâfialIslamli-l-Qasimîp.125;Taghayyural-Fatwâ,DrMuhammadBaâ-Zamûlp.43-44;Dâral-HiyraLin-Nashrbi-Thuqba,1èreEdition1415H

4 CFRafeal-Haraj,DrAnanMuhammadJumu’ap25;Dâra-‘Ulûmal-Insâniyya,Dimashq,TroisièmeEdition1413.H

5 Raf’al-HarajDrAdnaanMuhammadJum’ap.25DarAl‘Ulûmal-Insaniya,3eEdition1413H

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sourate (le plateau servi ; verset 6) Allah a dit aussi, : « …et il ne vous a pas assigné de gêne dans la religion » sourate (le pèlerinage; verset 78).

Leprophète(PSL)adit:« cette religion est une facilité »6. Il y a d’autres preuves quimontrentqueceprincipeestpourlaShari’aun principe fondamental.

Silecaractèredécisifdeceprincipenouspa-rait évident, le mujtahid doit donc prendre en considération cette règle, dans tout ce qu’ilétudiecommeévénementsetcasnou-veauxàtelleenseignequ’iln’émettraaucunefatwa et jugementquinesoitpasconformeà la facilité visée par la Sharia acomme illuiestobligatoiredeprendreenconsidéra-tionlafacilitationdel’acteoudel’absten-tion au profit des responsables légaux quibénéficient des excuses et des éléments dela Shari’a qui leur permettent comme lesautorisations prévues en cas de contrainte oulesallègementsoffertsàceuxquiontdesexcusesquiécartentd’euxtoutreproche7. Prise en considération des conséquences (AL Ma’âlât) :Celaveutdirequelemujtahid doitexaminerlamanièredontilappliqueletexte pour voir si cela lui permettra de réali-serounonsonobjectif,carilseraitincon-venantpourl’analystedescasnouveauxetdes événements fortuits de se précipiter et d’émettre des jugements ou des fatwas sans avoir examiné les conséquences que sonacte pourrait entraîner.

Le principe de la prise en considération des conséquencesestunprincipeétablidansla

Shari’a,indiquéparuntrèsgrandnombrede textes par voie déductive8 : « Ne consom-mez point vos biens entre vous frivolement en donnant une partie aux juges afin de pouvoir manger une partie des biens des gens et en commettant des péchés. » (La Vache, 188).

EtdansSaParole(Qu’Ilsoitexalté):« Ne dénigrez point ceux qu’ ils invoquent à la place de Dieu, sinon ils dénigreraient Dieu par vengeance en méconnaissance de cause. » (LesBestiaux,108).

EtcommeilestrapportéduProphète(PSL),lorsqu’on lui conseilla de tuer quiconquefait preuve d’hypocrisie, en répondant : « Je crains qu’on dise que Muhammad tue ses Compagnons 9»

Comme cela transparait aussi dans la sen-tence du Prophète (PSL) : « Si ton peuple n’ était pas récemment sorti du paganisme, je bâtirais de nouveau la Kaaba sur les fonda-tions d’Abraham »10. Entre autres textes rap-portés sur la prise en compte de ce principe.11

L’imamAsh-Shâtibî(QueDieuluiaccordesa miséricorde) a dit sur l’importance de la prise en considération de ce principe à l’examenetàl’effortpersonneld’interpré-tation (Al Ijtihad) : « Examiner les consé-quences des actes doit être pris volontairement en considération, suivant la Shari’a. Que ces actes soient ou non conformes à elle. Ce qui veut dire que le mujtahid ne doit pas juger un quelconque acte accompli par des hommes majeurs, comme acte à suspendre ou a pour-suivre, qu’après avoir examiné les consé-quences de cet acte, qui pourrait être ordonné par la Shari’a pour tel avantage à en tirer

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ou tel préjudice à éviter. Mais s’ il peut avoir une conséquence contraire à ce pour quoi il avait été adopté, il se peut aussi qu’ il soit illé-gal pour ce préjudice pouvant en résulter ou avantage pouvant être écarté s’ il a une consé-quence contraire à cela. Ainsi, si la thèse, pour le premier cas, est prise dans son sens absolu de légalité, il se peut que cet avantage qu’on vou-lait en tirer se transforme en préjudice, égal à l’avantage ou supérieur à lui, ce qui empê-cherait de prendre pour absolue la thèse de la légalité. De même, si La thèse prend un aspect absolu dans le second cas, à l’absence de toute légalité, cela peut aussi entraîner le préjudice qu’on voulait écarter, préjudice semblable à lui ou supérieur. Il ne serait donc pas valable de prendre dans le sens absolu, la thèse d’ab-sence de légalité, qui est un domaine pour le Mujtahid, certes difficile à traiter, mais fort intéressant parce qu’ayant un objectif appré-ciable et fonctionnant selon les objectifs de la Shari’a12. »

C’est la raison pour laquelle les juristescontemporains appartenant à différentesécolesjuridiques,ontémisdesfatwassuruntrèsgrandnombredequestionscontraire-mentauxfatwasqueleursimamsetjuristesanciens avaient émises dans leurs écoles. Et les juristes contemporains ont dit quelacausepourlaquelleilyaunedifférenceentreleursfatwasetcellesdeleursprédéces-seurs,c’estladifférencedetempsetdecor-ruption de mœurs dans leurs sociétés réci-proques.Ilsnesontpasenréalitédifférentsdes juristes de leurs écoles, de leurs prédé-cesseurs, car si ces imams anciens vivaient à l’époque des juristes contemporains etassistaientauxtransformationssubiesparle

temps et les conditions humaines, ils adop-teraient les positions des contemporains13. C’est sur cette base qu’est fondé la règlejuridiquequistipule:« On ne récuse pas le changement des règles par les changements de temps »14.

Que l’imam, AbûlHanîfa (QueDieu luiaccorde samiséricorde)voyaitqu’iln’étaitpasobligatoiredeprendreenconsidérationla légitimité des témoins tant que le plai-gnant ne les aura pas récusés se limitant ainsià lasimplejustice.Quantàcesdeuxcompagnons, Abû Yusûf et Muhammad(queDieu leuraccorde samiséricorde), ilsexigent au cadi de réclamer l’honorabilitédes témoins compte tenu des changements intervenus dans la moralité des gens15. C’est

6 AlBuharî,as-SahîhKitâbAlImânchapad-DînYusrûn7 Cf.Raf’al-harjduDrAlbaHusayn,p42

8 Cf.Al-Muwâfaqât5-179),commecelaapparaîtdanslaParoledeDieu(Qu’Ilsoitexalté)

9 Cf.Bukhârî:Kitâbal-Manahit,chapitrede:cequiestinterditdesinvocationsdel’époquepréislamique(32-57);cf.aussiMuslim-l’Authentique,Kitâbal-Birrwaas-Silâtwaal-Adab,chapitrede:l’Assistanceàapporteràsonfrère,qu’ilsoitjusteouinjuste,(46-82)

10 CfBukhârî:LivredelaScience,Chapîtrede:celuiquilaissecertainschoixdepeurderestreindrelacompré-hensiondecertainsgensquirisquentdetomberdansuntraversplusgrave(126).

11 CfAl-Ashbâhwaan-Nazâ’irdeSuyûtî,p.322-325;I’lâmal-Muwaqqi’în3-108-110Nazariyatal-Maslahafial-fiqhal-Islamî,parDrHusaynHamidHasanp.193-199,Librai-rieAl-Mutanabi,Egypte,1981.

12 Al-Mawâfaqât5-178

13 CfMajmû’ar-Rsa’ilIbn‘Abidin2-12;AlMadkhalfial-fiqhal-‘am2-923-924

14 Cf.Al-Qawa’idal-Fiqhiyya,parCheikhAhmadZarqâp.227;Al-Wajizfial-Qawa’idal-Fiqhiyya,parAl-Borno,p.254

15 Cf.Tabyînal-Haqâ’iqSharhKanzar-Raqâ’iq,6-211

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ainsi que les juristesmodernes ont donnédesfatwasselonlesquelsgarantiedoitêtreapportée en prévision de quiconque peutsemer la corruption, en raison de la trans-formation de la situation des hommes, et pourtant la règle de garantie incombeà celui qui fait l’action et non à celui quien est la cause. Et cela pour décourager les malfaiteurs16.

Il en est de même de la légitimité de fermer lesportesdesmosquéesendehorsdesheuresde prières. A notre époque, bien qu’ellessoient des lieux de culte qu’il convient dene pas fermer. Cette fermeture paraît légi-time pour les préserver des voleurs et des pratiquesmalsaines17.

S’yajoutentd’autresnombreuxexemplessurlesquelslesimamscontemporainsontchan-génombredefatwasquiavaientétéémisesen raison du changement de temps et de la différencedessituationsdeshommes18.

IbnQayyim (QueDieu lui accorde sami-séricorde) a dit dans le chapitre : (Le chan-gementde fatwaet sesdifférences, selon lechangement des temps, des lieux, des situa-tions, des intentions et des coutumes) : Voici un chapitre d’une grande utilité. Si il estignoré,ilpourraityavoirungrandmélangedans la Shari’aqui aboutirait àdes gênes,des difficultés et à infliger aux gens des chosesdontilsnesontpascapablesetquelashariaelle-mêmeneconnaitpas.LaSha-ri’aétantfondéesur labasedejugerselonl’intérêt des hommes pour la vie d’ici-baset de l’autre, elle est totalement juste, avan-tageuseettotalementsage.Toutequestion

qui sortde la justice vers l’injustice,de lacompassion vers le contraire, de l’avantage vers le préjudice et de la sagesse vers la fri-volité,n’estpasdelaShari a,mêmes’ilyades tentatives d’interprétation19.

Peutêtrequecetexteprécieuxdel’illustreimam ibnQayyim (QueDieu lui accordesa miséricorde), constituera un phare pour ceuxqui réfléchissent et ceuxqui exercentl’Ijtihadqui le prendrontpour guidedansleurs recherches et effortsd’interprétations(ijtihad) afin que le mujtahid ou le mufti, prenne compte, au cours de leur effort etanalyse, des circonstances générales del’époque,dumilieuetdelaréalitéentourantleshommes,carnombredefatwaspeuventêtrefavorablesàuneépoquesansl’êtreàuneautre ; pour un milieu sans l’être pour un autre ; pour une personne sans l’être pour une autre ; pour une personne sans l’être pour elle-même ; pour telle situation sans l’être pour telle autre.

16 Qawâ’idIbnRajab,règle127,2-597,texteanalyséparHasanAliSalman,DarIbnUthmân,1èreEdition,1419H

17 Cf;Al-Wajîzfial-Qawâ’id,al-Borno,p.255

18 Cf:atuhualhutmiyaparIbnal-Qayyimp.62,Daral-Kutubal-Ilmiyya,1èreédition,5141del’hégire:Fathal-QadirparIbnHuman,1-249:Rasa’ilIbnAbidin2-123-126:Sharhalkawahital-Fiqhiyyali-Az-Zarqâp.227-229;Etudeintitulée:Taghayyural-FatwaMafhûmuhuwaDawa-bituhu,parAbdAllahal-Khatimil,p.22-60;larevueA-Buhûthal-Fiqhiyyaal-Mu’asira(35)année1418.

19 A’lamal-Muwaqi’in3-11

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PReMIèRe PaRTIe

Le phénomène de l’excision dans les traditions sociales et sa place dans la Shari’a

L’excision, d’une manière générale, est une coutume ancienne. SelonHérodote, l’his-toriengrec,ceuxquiontpratiquél’excisiondepuis les siècles les plus reculés, furent les Egyptiens,lesAssyriens,lesKushitesetlesEthiopiens.

Quant aux autrespeuples, ils l’onthéritéedesEgyptiens.(Cf.l’HistoiredelaCivilisa-tionEgyptienne,p.533).

Les filles étaient excisées dans l’Egypteancienned’aprèsl’historienStrabon,appli-quantencelalamêmeméthodeenvigueurenNubieetdanslespaysduSoudan,oùonl’appelait excision pharaonique.

Demême, lesArabes ont pratiqué ce phé-nomène d’excision avant l’Islam. Parmi les pluscélèbrespratiquantesdecemétier,UmmAnmâr,ainsiquel’arapportél’AuthentiquedeBukhari, au chapitre rapportant les circons-tancesdelamortdeHamza(5ème Partie, p.28).

La méthode pratiquée condamnable : laméthodepratiquéedansnospaysconsisteà ce qu’une vieille femme tient une toutepetite fille et se met à pratiquer l’opéra-tion chirurgicale sur elle, en tranchant un membrevitalouunepartiedesoncorps.

Etantdonnéquel’opérationsedéroulehorsdu cadre de la médecine moderne, cette pratique s’exerce avec des outils tradition-nels non aseptisés et désinfectés.

Aussi, la victime meurt souvent à la suite à cette opération. Et si elle n’en meurt pas, lamédecine a établi que de grands préju-dicespsychologiquesetorganiqueslapour-suivent souvent.

Lesmédecins de la République Islamiquede Mauritanie ont unanimement déclaré quelaformed’excisionpratiquéeestpréju-diciable à la vie de la fille immédiat ou àl’avenir.

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Ilsontpubliéunedéclarationsurcettepra-tique, dont lesUlémas ont reçu un exem-plaire.

La place de l’excision dans les textes islamiques.

Dans le Saint Coran :

LeCoranestlaParoledeDieu(Qu’Ilsoitexalté), révélée à notre Maitre Muhammad (psl), prouvant en même temps son inimi-tabilitéetsoncaractèreliturgique,ettrans-mise à nous par voies successives.

Dans le Marâqî as-Sucûd il est écrit pour définir cette Parole : « C’est une parole révé-lée à Muhammad démontrant en même temps son inimitabilité et l’usage liturgique dont elle doit faire l’objet ».

Le Coran est la source première de la légis-lationislamique.Ilcontientlesprincipesdela religion et les lois de l’Islam.

Le Coran ne contient aucun texte faisant allusion à l’excision La Sunna du Prophète (PSL) :

QuantàlaSunna,ellereprésentelesproposdu Prophète (Psl), son action ou son accord. Dans Marâqî as-Sucûd il est écrit :

« Elle est ce qui est attribuée au Prophète, comme qualité, tel qu’ il n’ était pas de grande taille, sa parole, son action, qui la caractérise,Ou son accord ; de même le hadith (dire) et le athar (source) ».

LaSunnaliéeàsonactedemeure,quantàelle, plus forte, prise sous toute considéra-tion, par comparaison à celle de ses paroles. Elle est absentedans laquestion,maisonrencontre, par contre, des athar (informa-tions)qui,siellesétaientauthentifiées,mon-treraient l’affirmation du Prophète(PSL).Les savants en ont parlé et en ont discuté, une à une, mais ils leur trouvent des fai-

Figure 1 : Matériaux acérés non asepti-sés utilisés pendant l’opération

Figure 2 : Ciseaux, lames infestés de microbes.

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blessesrelativessoitàlateneurdutexte,soità la chaîne de sa transmission.

Les savants ne considèrent pas comme ar-gument les hadiths dont la chaine de trans-missionetletextenesontpasauthentiques.Ils acceptent plutôt comme argument les hadiths dont le texte et la chaine de trans-mission sont authentifiés.

Hadiths rapportés mentionnant l’excision :

1. Lehadîthd’UmmcAtiyyarapportantquele Prophète (Psl) a dit : « Ô Umm cAtiyya, effleure et n’abuse pas. Cela est plus favorable au plaisir de la femme et plus agréable pour l’homme »,aétérapportéparAl-Hâkim,Al-BayhaqîetAbû-Dâwûd,avecdester-mes approchants, mais chacun d’eux l’a rapportéensebasant surdeschainesdetransmission faibles comme l’a montréAl-HâfizIbnZaynad-Dînal-Cirâqîdanssoncommentairedel’Ihyâ’al-cUlûmad-DînduGarantdel’Islam,Al-Ghazâlî(1-148).

Abû-Dâwud a conclu en examinant cehadîthendisantqu’onl’arapportédecAbdAllah ibn cAmr ibn cAbd al-Malik, qu’iln’estpassolide,qu’ilaétérapportémursal(sanschainedetransmission),etqueMu-hammadibnHassan,quil’arapporté,estin inconnu,que lehadithest faible. (Cf.SunanAbû-Dâwud,etsoncommentaire,cAwnal-Macbûd(14-125-126).

L’imam Shams ad-Din Abâdî en com-mentant la thèse d’Abû-Dâwud à dit :« Ce n’est pas un hadîth solide en raison de la confusion qu’il recèle et la faiblesse

du rapporteur, Muhammad ibn Hassân al-Kûfi ».AbuDaoud,dans saconsidé-rationdeMuhamadIbnHassanAlKuficommeinconnueaétésuiviparIbnAdietAl-Bayhaqi.Al-HafizAbdal-Ghanîadit que Muhamad Ibn Hassan al Kufin’estd’autrequeMuhamedSaïdaccuséd’apostasie et un des transmetteurs des hadiths rejetés. (Cf. Référence initiale)

LerapporteurdeHadiths,qu’ilsoitMu-hammadibnHassanouMuhammadibnSacid, le Crucifié est menteur. Les savants ontditqu’ilaforgédetoutespiècesquatremillehadithslesattribuantmensongère-ment au Prophète Muhammad (psl). Selonl’imamAhmad,c’estsurordreduCalife, Al-Mansour, qu’il a été exécutépour hérésie et crusifié (Cf. Al-Hukmash-Sharcî fî al-Khitân, écrit parCheikhMuhammadibnLutfias-Sabbâgh–Or-ganisationMondialedelaSanté,Alexan-drie,p.4–1994).

Cehadithd’Umm cAtiyyan’estpasau-thentique comme l’a dit la plupart desrapporteurs de Hadiths.

2. LesecondhadithrapportequeleProphète(Psl) aurait dit : « La circoncision est obligati-on traditionnelle pour les hommes et l’excision un acte honorifique pour les femmes ».

Al-Hâfizal-cIraqî,danssoncommentairede l’Ihyâ cUlum ad-Dîn, a dit qu’il estfaible,-Bayhaqî l’avaitprécédéencon-sidérantqu’il était faible.Ainsiqu’Abû-HâtimetIbncAbdal-Barrestimentqueles voies de transmission de ce hadith

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tournentautourdeHajjâjibnArtâtcon-sidéré comme faussaire de Hadith.

Al-HâfizibnHajar,danssonlivre:Talk-hîs al-Habîr fi Takhrij Ahadîth ar-Rafici al-Kabîr,amontrélafaiblessedeceha-dith, tout comme la thèse de l’imam Al- Bayhaqî en a fait état d’une façondécisiveetcelled’IbnAbd-AlBarr,dansAt-Tamhidoùilditqu’ilaétérapportépar la transmissiond’unrapporteurquiest loin d’être une référence solide en ma-tière de Hadith.

L’imamibnAl-Mundhiradit:« Il n’y a pas concernant l’excision, un hadith pou-vant servir de référence ni de tradition à suivre ». Cette parole a été rapporté de luiparShamsal-HaqqAl-cAzîmAbâdî,dans son commentaire des Sunan d’Abû-Dawûd(Tome14p.216).

3. Le troisième hadith, rapporté par le canal deAïcha (QueDieu l’agrée !),hadithàchaine aboutissant au Prophète (Psl) etétablisursonautorité,est:« Si les deux membres circoncis se rencontrent, le bain rituel doit avoir lieu ».

CehadithaétérapportéparMalikdansAl-Muwatta’etparl’AuthentiquedeMus-lim, entre autres références.

Les savants ont dit que ce hadith n’estpas un argument assez solide pour ser-vir d’indice sur la question car le motkhitânâni (les deux sexes, les deux circon-cisions) utilisé ici, est pris dans le sens où l’on désigne deux choses en utilisant la

plus connue des deux noms, favorisant l’une par rapport à l’autre. Dans ce sens, ilyaplusieursexpressionsdanslalanguearabeconstruitessouscetteforme.C’estle cas par exemple de : Al-cumarân (les deux Omar), al-qamarân (les deux lu-nes), ash-shamsân (les deux soleils), an-nayyirân (les deux « lumières »).

4. Certains savants utilisent comme argu-ment valable, le hadithd’Abû-Hurayraselon lequel :« La bienséance consiste en cinq choses », il s’agit de : « la circoncis-ion, l’utilisation de l’antimoine, la coupe des moustaches, des ongles et des poils des aisselles. » mais ce hadith ne peut pas par-ticulièrement servir d’argument sur cette question.Etc’estpourcelaquelesanci-ens ne l’avaient pas considéré dans leurs arguments.

Dans les écoles juridiques.

DansAl-Mughnî,IbnQuddâma,encom-mentant le hadith de la fitra (pratiquesbien-séantes), a dit « Quant à la circoncision, elle est obligation pour les hommes et honorabilité pour les femmes et pas une obligation ». C’est lepointdevuedebeaucoupdesavants.

Les Divergences des écoles juridiques surcettequestion sont laconséquencedesdi-vergencesqu’ellesontsurl’authenticitédeshadiths précédents.

Ainsi,lesHanbalitessoutiennentqu’elleestune obligation pour lesmâles et pour lesfemmes. SelonAbû-Hanîfa, c’est une tra-dition(sunna)pourtoutlemonde.Malik,

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quantàlui,soutientquelacirconcisionestunepratiquesunna pour les hommes et l’ex-cisionpratiquehonorablepourlesfemmes.

cAbdAllah ibnAl-HajjHimâAllah a ditversifiantLaRisâla:

« Cinq principes de la bienséance : le rasage des moustachesJe veux dire l’extrémité des poils qui encerclentLes lèvres, sans tout enlever,La coupe des ongles, le rasage des aisselles,Celle du pubis, comme d’autres sont tolérés,Excepté la tête et la barbe, ce qui serait innovation.Est sunna de circoncire les mâles, et hono-rable d’exciser les femmes. »

En considérant tous ces textes juridiques,nousconstatonsqu’ilsneconstituentpasdepreuvessurlecaractèreobligatoiredel’exci-sion,c’estparce-quetoutcequ’onytrouvecomme tradition valide, n’est pas explicite, commetoutcequ’onytrouvecommetradi-tionexpliciten’estpasauthentique.

Certains savants ont dit qu’aucun hadithn’a été rapporté du Prophète (Psl) montrant qu’il avait fait exciser ses honorables filles(Paix sur elles !), alors qu’un hadith a étérapporté de lui faisant état de la circonci-sion deHasan et deHusayn(les deux sei-gneursdesjeunesduParadis).Iln’yapointdedoutedoncquecettedifférenciationasesindications au plan de la Shari’a.

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L’onaremarquéquelesjuristessesontbaséssur les médecins dans leur propos concer-nant ces questions. Ainsi, l’Imâm Shâfici, enparlantducaractèredétestabledefairesesablutionsavecuneeauchaufféeausoleil,dansson livre intitulé Al Umm, a dit : « Je ne le dé-teste que pour des raisons médicales ». Etquandils parlaient des questions de menstrues,d’accouchement, de naissance, entre autres choses sanitaires concernant la femme, ils se référaient toujours, dans leurs principes debase,àlamédecine.

L’on sait du reste que les objectifs de laShari a visent généralement à lever toutegêne, à faciliter, à rechercher l’avantage. C’est une religion fondée sur la préservation decequ’onappellelesCinqPrincipes.Ainsidans Marâqî as-Sucûd il est dit :

« La Religion, la Vie, la Raison, la Filiation, Les Biens matériels, que nécessairement l’on s’attribue,Les classer dans l’ordre ou par voie de conjonction revient au même Sache que leur préservation est impérative

pour l’ hommeDans toutes les lois et les religions. »

Lamédecineamontrébeaucoupdeméfaitscausésparcettepratiqueetbeaucoupd’autresquipeuventendécouleretquiétaientignorés.

Ilnefaitpointdedoutequecertainespra-tiques permises ou tolérées peuvent êtreinterdites totalement ou partiellement s’il estétabliqu’ellepeutentrainerpréjudiceounuisance.

Sayyid cAbd Allah ibn Al-Hajj Ibrahim,dansMaraqîas-Sucud, a dit :

« Le fiqh est fondé sur le principe de pousser le préjudice,Et difficulté, de tout ce qui règle les besoins,Sur la levée de toute certitude au bénéfice du doute, On doit faire appel aux coutumes dans les jugements,Les choses sont selon les objectifs,Même en cas de force majeure qui pourrait arriver ».

DeuxIèMe PaRTIe

Les preuves du principe d’écarter tout préjudice dans la Shari’a.

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S’ilestétabli,danslapratique,quel’utilisa-tion du « permis »(cequiaccepté)comporteun préjudice pour les gens, celle-ci doit être interdite.C’estpourquoi,nousvoyonsdesjuristes qui interdisent la perforation del’oreille de la fillette pour lui mettre des bouclesd’oreilles,enavançantcommerai-sonquecelaluicausedesdouleursetquela religion ne l’a pas ordonné. Parmi cela, il y a ce qu’Al-Hattâb ar-Rucaynî a dit,rapportant cela dans son commentaire de l’ouvrage du Cheikh Khalil, au Chapitredu Sacrifice (Al Udhiya) : « Al-Burzulî a dit : « Il y a divergence sur l’engraissement du mouton du sacrifice et cIyâd a dit : « La plu-part des juristes sont d’accord sur son caractère permis. Ibn Shacbân l’a détesté parce que cela ressemble, pour lui, à une pratique juive». Il a dit aussi dans le cadre du mariage : « J’ai demandé à notre maître son opinion sur l’en-graissement de la femme et il a répondu : « Si cela doit entrainer préjudice pour son corps et des difficultés, ou entraîner un déséquilibre de sa nourriture, cela n’est pas permis. »

Et je l’ai entendu une fois dire : « L’abondance de la graisse chez la femme ne sert à rien car elle n’est que lourdeur dans la vie et putréfaction après la mort. »Dansunhadithd’Abû-Hu-rayra,ilyaunindicepermettantdemangeràsatiétéabsolue,bienqu’ilyaitdivergencelà-dessusentrejuristes.Toutefois,ilestper-mis d’engraisser les animaux en prévision des fêtes si cela n’entraine pas préjudice pour l’animal. cIyâd a rapporté cela le tenantdela plupart des docteurs de la loi.Mais IbnShacbânaémisunpointdevuecontraireenconsidérantcelacommedétestable.Sicetterègleestétablie,ilfautseréférerauxspécia-

listes et aux médecins pour déterminer le niveau de la gravité du préjudice.

Dans Al-Muwâfaqât,Ash-Shâtibîdit:« Le Législateur n’a pas pour objectif, en prescrivant des obligations, de créer des difficultés ou des gênes. Les preuves de ces principes, les éléments et les textes indiquant cela sont les suivants : « Il écartera loin d’eux leurs péchés et les chaînes qui les entravent (Acrâf, 157) ; comme la pa-role d’Allah : « Seigneur, ne nous charge pas de péchés comme Tu en avais chargé les peuples qui nous ont précédés. » (La Vache, 286).

DansunhadithDieu(Qu’Ilsoitexalté)dit:« Je l’ai déjà accompli ».

Dieu dit : « Dieu n’ impose rien à aucune âme qui soit au dessus de son pouvoir. » (La Vache, 286). Il a aussi dit : « Dieu vous veut la facilité et non la difficulté. »(LaVache,185).Ildit:« Dieu n’a pas mis, à votre détriment, dans la religion, aucune gêne. » (Le Pèlerinage, 78). Il a dit aussi : « Dieu veut vous alléger. Aussi créé t-Il l’ homme faible. »(LesFemmes,28).Iladit aussi : « Dieu ne veut point, à votre détri-ment, vous mettre dans la gêne, mais que vous vous purifiiez. » (LaTableGarnie,6).

Dans un hadith, il est dit : « J’ai été envoyé avec une religion saine et tolérante ».

L’Islam a proscrit le meurtre. Dieu a dit : « Ne vous tuez point car Dieu vous est com-patissant. »(LesFemmes,29).C’estenpre-nantcecrimepourunacterépréhensibleeten considérant le meurtre d’une seule per-sonne comme le meurtre de tout le genre humain, qu’Il a dit : « C’est pour cela que

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Nous avons prescrit aux Enfants d’Israël que quiconque tue une personne, sans droit, ou sème la corruption sur terre, c’est comme s’ il avait tué tous les hommes, et qui la laisse en vie, fait comme s’ il avait laissé en vie tous les hommes. »(LaTableGarnie,32).

Dieu dit : « N’ôtez point la vie que Dieu a rendue sacrée qu’en bon droit. C’est cela que Dieu vous a recommandé. Peut-être serez-vous raisonnables. » (Les Bestiaux, 151).Il dit aussi : « Qui tue volontairement un croyant, aura pour rétribution l’enfer, où il sera éternellement, poursuivi par le Cour-roux de Dieu et Sa malédiction. Et Dieu lui préparera un châtiment douloureux. » (Les Femmes,93).

Le principe de : ne pas léser et ne pas être lésé

CeprincipeestunerèglelégaledelaShari aquiapourfondementlehadithsurl’authen-ticitéduquelsontd’accordlessavants,àsavoirque leProphète (Psl) a dit : « Qu’on ne lèse point et qu’on ne soit point lésé. »Cequel’au-teurdeMarâqîas-Sucûdaditencestermes:

Le fiqh est fondé sur la levée du préjudice,De toute difficulté, et sur le règlement des besoins…

At-Tûfî,unjuristeetméthodologiste(Alimal-Usûl), a dit que le hadith « ne pas léser et ne pas être lésé » est un principe fonda-mental de la Sharica qui particularise cequiestgénéraletrelativisecequiestabsoluparmilesrèglesdelaSharica.Etl’examendesconséquencesde la règle légaleconsti-

tue une partie fondamentale des règles sur labasedesquelleslesfatwasdelaCharicasont émises.

AbûIshâqash-ShâtibîaditdansAl-Muwâ-faqât:« Examiner les conséquences des actes doit être pris volontairement en considération, suivant la Shari a. Que ces actes soient ou non conformes à elle. Ce qui veut dire que le muj-tahid ne doit pas juger un quelconque acte accompli par des hommes majeurs, comme acte à suspendre ou a poursuivre, qu’après avoir examiné les conséquences de cet acte, qui pourrait être ordonné par la Shari a pour tel avantage à en tirer ou tel préjudice à éviter. Mais s’ il peut avoir une conséquence contraire à ce pour quoi il avait été adopté, il se pour-rait aussi qu’ il soit illégal pour ce préjudice pouvant en résulter ou avantage pouvant être écarté s’ il a une conséquence contraire à cela. Ainsi, si la thèse, pour le premier cas, est prise dans son sens absolu de légalité, il se pourrait que cet avantage qu’on voulait en tirer se transforme en préjudice, égal à l’avantage ou supérieur à lui, ce qui empêcherait de prendre pour absolue la thèse de la légalité. De même si La thèse prend un aspect absolu dans le second cas, à l’absence de toute légalité, cela peut aus-si entraîner le préjudice qu’on voulait écarter, préjudice semblable à lui ou supérieur. Il ne serait donc pas valable de prendre dans le sens absolu, la thèse d’absence de légalité, qui est un domaine pour le Mujtahid, certes difficile à traiter, mais fort intéressant parce qu’ayant un objectif appréciable et fonctionnant selon les objectifs de la Shari’a ».

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L’établissement du préjudices dans la Shari’a

Lepréjudices’établitsi:

• L’information vient d’unmédecin com-pétent digne de confiance car le principe fondamental concernant le médecin est quecelui-cidoitêtrecommeteletlefaitd’être musulman n’est pas une condition.

• Quel’individupuissedéterminerlepré-judice par voie d’expérience personnelle ou par l’expérience d’une autre personne danslamêmeconditionquelui.

• Le préjudice s’établit également par lapreuve et les juges dans le domaine finan-cieretjuridique.

C’est avec l’établissement effectif de l’exis-tencedupréjudice,qu’ilsoitcertainoupré-somptif, que tombe le prescrit, même s’ila atteint un degré d’obligation comme lejeûneduRamadan,à fortiori lespratiquesde la Sunna (Tradition) et actes dont l’ac-complissement est simplement souhaité.

Parmi les questions qui doivent attirerl’attentionetquisontgravesparcequ ellessont nées de l’ignorance de la Charia, de ses objectifsetdesaclassification,desespriori-tés,ilyal’applicationdesloisdansleurdo-maines respectifs par certains musulmans. Lefaitquecertainsgensfontdecequin’estqu’unesimplerecommandationuneobliga-tiondupointdevuede laShari a, ledé-fendent et s’en préoccupent comme s’il était

uneobligationréelle, éloignede l espritdelaSharia a. Il enestdemêmepourcequiestdesactesdétestablesquecertainsmusul-mans dénoncent avec véhémence comme si ces actes étaient prohibés ; comme ilscondamnentunacteprohibéfaisantl objetde divergence et dénoncent l acte dont laprohibitionaemportél’adhésiondetoutlemonde. Cette situation est due à l’absence totale deconnaissancedesrèglesdelareligionislamique(Shari a)et l’absenced’étudeetderecherchedans les ouvrages. Toute absence de lecturedes ouvrages constitue une cause entraînant un esprit réfractaire et un savoir limité.

Voilà pourquoi le savant Muhammad YahyâibnSulaymadeOualataadit:

« Ce qui fonde l’ étroitesse d’esprit c’est le manque de compétenceDans la science et la compréhension et la lecture ».

Les principes généraux de la Shari a interdisent toute défiguration de la création divine

LeSaintCoranconsidèrel’ablationdecer-tains membres du corps, même s’il s’agitdesanimaux,commeunedésobéissancedeDieu.Pire,celafaitpartiedecequeSatanamenacé d’utiliser pour égarer les fils d’Adam etpourquoiDieudit:« Certes, Dieu ne par-donne pas qu’on Lui associe d’autres divini-tés, mais Il peut pardonner toute autre faute moins grave à qui Il veut. Qui associe à Dieu d’autres divinités est irrémédiablement perdu

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(116). Les polythéistes n’ invoquent en dehors de Lui que des femelles, ils n’ invoquent qu’un dé-mon rebelle (117) que Dieu a maudit lorsqu’ il a dit : « Je prendrai de Tes créatures une grande part (118) ; je les égarerai, leur inspirerai de fausses illusions, leur commanderai de couper les oreilles de leur bestiaux et de défigurer la créature de Dieu. Mais qui prend Satan pour allié en dehors de Dieu sera perdu évidemment (119). Satan leur promet et les berce d’ illu-sions, mais il ne leur promet que tromperie (120). Ceux-là, leur refuge sera l’enfer et ils n’y trouveront pas d’ échappatoire. » (121) (Les Femmes,116-121).

L’excision,danslaformeoùellesepratiqueestuneopérationchirurgicalepratiquéepardespersonnesn’ayantaucunrapportaveclamédecine,etquilafontdansdesconditionssanitaires extrêmement dangereuses.

Examen méthodologique

Il est apparu après examen et déduction qu’iln’yaaucunepreuvedelaShari afai-sant état d’une quelconque obligation depratiquer l’excision, ni une indication tra-ditionnelle(Sunna).Etqueledegréleplus

élevéqu’onpourraitluiconférerseraitd’enfaire une certaine pratique d’honorabilité(makrouma), degré qui ne peut pas allerjusqu’au niveau des degrés de demande,dont l’exécutant mérite une récompense s’illapratiquebienouchâtiments’iln’obéitpas.Cequisignifiequel’excisionn’occupe-raitqu’undegrédepratiquepermise.

On remarquera que la plupart des paysislamiquesignorentl’excision,commeceuxduGolfearabe,del’AfriqueduNordetlaplupartdeshabitantsd’Egypte. Ilyaunedifférenciationapportéeparl’ImamIbnal-Hadji, dans son livre intitulé Al-Madhal, entre les femmes d’Orient et les femmesd’Occident:« Il y a divergence sur leurs cas : à savoir si on doit les exciser absolument ou s’ il faut faire la différence entre les pratiques des Orientaux et des Occidentaux sur ce point ».

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TRoIsIèMe PaRTIe

Les plus importantes fatwas contemporaines et la position des savants actuels sur l’Excision.

CheikhRashidRidaaabordédanslarevueAl-Manar(1904)cettequestionencitantlesproposprécédentsdel’ImamIbnal-Mund-hir. Les plus grands savants d’Al-Azhar en ont parlé et se sont mis d’ accord sur le fait quemême,silanuisancesurl’excisionestétabliepardéductionetpardesrecherchesmédicales approfondies, elle doit être inter-ditecomptetenudelarègleislamiqueselonlaquelle:« On ne doit point léser ni être lésé ». Parmileurspositionsdanscedomaineilya celles de :

• CheikhMahmoud Shaltût dit, « s’il est établi par voie d’investigation, et non par voie d’une idée et d’une opinion purement provisoire, qu’on lance seulement pour ré-pondre à des pulsions particulières ou imi-ter des personnes déterminées, qu’une telle chose peut entraîner un préjudice sanitaire ou moral, on doit l’interdire pour se confor-mer à la Shari’a et pour éviter tout préjudi-ce ou danger ».

• PourCheikhMuhammadArafa;« si tout cela est établi, il n’y aurait plus de grief à retenir contre les femmes qui ne se sont excisées. »Il ajoute en disant : « Si elle est (l’excision) interdite en Egypte et dans cer-tains pays islamiques, comme la Turquie les pays du Maghreb, il n’y a rien de mal à cela. Que Dieu nous dirige dans la bonne voie » ;

• PourCheikhIbrahim,Hamrûch,« si l’on veut établir l’interdiction de l’excision des femmes, il faut savoir, par voie sûre, que la science a établie qu’il y a dans cette pra-tique des dangers pour les femmes avant de parler de son interdiction ».

• Pour le Pr AbdelWahhab Khallaf, « s’il est établi après déduction que les résultats démontrent que l’excision de la fillette est préjudiciable à sa santé, et que l’on constate qu’il est indiqué de l’interdire, il faut le fai-re, l’interdiction ne s’opposant à aucun texte islamique, encore moins un consensus de docteurs de la loi musulmane » (Al Fuqaha).

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• CheikhMuhammad Bek Al-Bannâ a dit:« En somme, les musulmans sont invités à un choix au plan religieux. L’affaire est laissée à leur choix compte tenu de l’avantage qu’elle renferme. Et il est obligatoire de faire des re-cherches poussées et approfondies avec le con-cours des personnes compétentes et des experts ».

Les savants ont donc incité les médecins à effectuerdesrecherchesminutieusesetas-surerunsuivisystématiquedelaquestion.

Les médecins ont mené des recherches et assuré un suivi. Ils se sont mis d’accord et à l’unanimité sur lepréjudicequeconsti-tue « l’excision » et ils en sont convaincus. Il s’impose actuellement de parler de sa proscriptionetqu’iln’yaaucuneraisondedivergencepossible sur cettepratique tellequ’elle est pratiquée actuellement pardesvoiespréjudiciablesetnuisiblesdoitêtrelé-galementetobligatoirementinterditepourprévenir et alléger toute forme de nuisance.

SonEminence,leGrandImâmetexCheikhd’Al-Azhar,leDrMuhammadSayyidTan-tâwî(QueDieuluiaccordesaMiséricorde),dansunedesesfatwasportantsurcesujet,ensaqualitédeMuftid’Egypte,avaitdit:« en à ce qui concerne les femmes, il n’existe aucun texte légalement valable pouvant ser-vir d’argument en faveur de leur excision. Et tout ce qu’on peut dire, c’est qu’ il s’agit d’une coutume qui s’est propagée en Egypte, de géné-ration en génération et où elle est en train de disparaitre dans toutes les couches sociales, surtout dans les milieux intellectuels. » Il ajoute : « Nous constatons que la plupart des Etats islamiques qui comptent un très grand nombre de juristes ont abandonné l’excision. Parmi eux, l’Arabie Saoudite, les pays du Golfe, le Yémen, l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Palestine, la Libye, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. »

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Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux

République Arabe d’Egypte

Ministère de la justice

Bureau Egyptien des Fatwas

« Demandez aux savants si vous ne savez pas ». (LesAbeilles,43)

LouangesàDieuSeuletqueleSalutetlaPaixsoientsurceluiquiaprèsLuiiln’yauraplusdeProphète,notremaîtreMuhammad,ainsiquesursaFamilleetsesCompagnons,etsurtousceuxquisuiventleurspasjusqu’auJourduJugementDernier.

Déclaration sur l’excision des femmes :

LeBureauégyptienchargédesfatwasaétabliquel’excisiondesfemmesfaitpartiedescou-tumesetnondespratiquesreligieuses.C’estplutôtlacirconcisionquienfaitpartie.

L’imamibnAl-Hajj,dansAl- Madkhal(3-310)dit:« On a divergé sur le cas des femmes pour savoir si elles doivent être absolument excisées ou si l’on doit faire la différence entre la pratique des gens d’Orient et ceux des gens de l’Occident musulman. » (Cf. Fath al-Bârî L’ibn-Hajar.) (10-340).

L’imâmShawkânîaditdansNayl al-Awtar (1-191):« Etant donné que le hadith n’est pas valide pour servir d’argument, on considère qu’ il ne peut pas être un argument pour la question qui nous intéresse ».

Shamsal-Haqqal-cAzîmAbâdî,danscAwnal-Macbûd(14-126): « Le hadith rapporté sur l’excision, l’a été de différentes manières et comporte des défauts, et des lacunes. Ainsi, il ne peut être valablement un argument comme on le sait. ».IbnAl-Mundhiradit:« Il n’y a pas dans l’excision, c’est-à-dire des femmes, un texte pouvant faire référence encore moins une tradition méritant d’ être suivie. »

IbnAbdal-BarraditdansAt-Tamhîd:« Ce sur quoi sont d’accord les musulmans, c’est que la circoncision est pour les mâles. »Findecitation.Dieuensaitplusquenous.

Tout celamontre doncque la questionde l’excisionn’est pas unequestion religieuse etcultuelledefond,maisunequestionpourlaquelleilfautseréférerauxréalitésmédicaleset aux coutumes.

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Aprèsrechercheetinvestigationapprofondies,nousavonsconstatéquecettecoutumes’exerced’unemanièrenuisibleetpréjudiciable,quinousmetdevantnotredevoird’endénoncerlecaractère proscrit du point de vue de la Shari’a.Uncertainnombredesavantsl’ontexpriméaprèsavoireffectuédesrecherchesapprofondiesetlongues,sousdesformulesdiverses.

Parmieuxonpeutciter:Feu,CheikhMuhammadcArafa,membredelaCommissiondesérudits,dansunarticleparudanslarevue,n°24,Al-Azhar,de1952,àlapage1242,oùildit: « S’ il est établi tout cela, il n’y a point de grief à retenir contre celles qui ne se sont pas fait exci-ser, parmi les femmes. » Poursuivant, il ajoute : « elle est interdite en Egypte, à l’ instar d’autres pays musulmans, comme la Turquie, les pays du Maghreb, il n’y a pas de grief à exprimer là-dessus. Que Dieu soit bienveillant envers nous et nous dirige dans la bonne voie ».

Dansunefatwa,l’Eminence,leGrandImametCheikhd’Al-Azhar,DrMuhammadSayyidTantâwîadit:« En ce qui concerne les femmes, on n’a pas trouvé un texte légalement authentique pouvant servir d’argument en faveur de leur excision, mais mon opinion est qu’elle (l’excision) constitue une coutume fort propagée en Egypte de génération en génération, mais elle va bientôt disparaître dans toutes les couches sociales, surtout dans les milieux intellectuels». Il ajoute : « Nous constatons que la plupart des Etats islamiques qui comptent un très grand nombre de juristes ont abandonné l’excision des femmes, pays parmi lesquels, l’Arabie Saoudite, les Etats du Golfe, le Yé-men l’Irak, la Syrie le Liban la Jordanie, la Palestine, la Lybie, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ».

DrYoussoufQardâwî,danslestravauxderecherchequ’ilaprésentéeconcernantlepointdevuedelaShari a,surl’excision,dit:« En se fondant sur ce principe retenu et sur lequel tous les docteurs sont d’accord et qui consiste à maintenir tout ce que Dieu a créé tel qu’Il l’avait créé, sans le défigurer, l’excision ou l’ablation (Khifad) consistant à couper une partie du corps de la femme sans raison le justifiant, constitue donc une pratique non permise et interdite par la Shari’a ».

DrSalimal-Awâ,lui,ditquelanormedelaSharîaausujetdel’excision,c’estquecelle-cin’estpasobligatoire,nin’estuneSunna,nirecommandable,enraisondelafaiblessedetoutcequiaétérapportéàcesujet.Ellen’estqu’unecoutume,unecoutumepurementnuisible.L’excision–tellequ’elleestpratiquéedansnospaysetdanstoutessesformesréduitleplaisirdelafemmelorsqu’elleestenrapportavecl’hommeetilrecommandel’applicationduQisas(loiduTalion)ouDiyya(paiementduprixdusang).

Onpeutseposer laquestiondesavoirpourquoicettecoutumedemeure? Nousrépon-dronsqu’ellecontinueàexisterparcequesoncaractèrenuisiblen’étaitpasmanifeste.Maispuisquesoncaractèrenuisibleestévidentetquelesmédecinsontaffirmésoninterdictionquiestdevenuobligationetpuisl’existencedecespréjudicesestdevenueréalitéenraisondeladifférencedanslesvêtements,deleurétroitesse,delapropagation,lamodernité,la

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vitessedutemps,lapollutiondel’environnement,ladifférencealimentaire,leschangementsatmosphériquesetlesconditionsdevieetlesprogrèsdelamédecinequiétablitlecaractèrenuisibledel’excisionàtoutpointdevueetmêmeàcausedeladifférencedelacapacitéducorps humain à supporter certaines opérations chirurgicales.

Celuiquiconsultelesouvragesdenospieuxanciensserendracomptedelaréalitédecettecoutumejusquemêmechezceuxquidisentquel’excisionestunepratiquereligieusecommelacirconcisionchezlesmâles,qu’ellen’estqu’unesimpleblessurepratiquéesurlapeau(clitoris)situéeàlavulvedusexefémininsansquecettepeausoitcomplètementenlevée.

Mâwardîadit:« Il s’agit de couper le bout de la peau (clitoris) situé au dessus du sexe, semblable à une noix, ou à la crête qui se trouve sur la tête d’un coq. La coupure de cette peau, située en haut, sans l’enlever complètement, est l’objectif principal. Fin de citation de Fath al-Bârî (10-340) ».

Dans Al- Majmuc(3-148)Nawawîadit:« Il s’agit de couper la plus petite partie de la peau située en haut du sexe. »

Delà,ilestmanifestequecettesectionsignifiedéchireretnonpaséliminationtotaledumembre.Etvoilàlesensdecehadithfaiblequidit«Effleuremaisn’approfondispas».Maisune telle opération demanderait l’intervention d’un chirurgien esthéticien spécialiste dans cedomainedevenudansnotreépoqueactuelcausedecomplicationspréjudiciablespourlecorpshumain,etquin’aaucunrapportaveclaShari’a.

Beaucoupdegensseréfèrentsurcepointauxmédecins,maiscesdernierssontconvaincusdesoncaractèrenuisibleetilsontétéobligésdeconfirmerlecaractèreillicitedecettepra-tique.PourDrYoussoufQardawi:« Les pratiques permises peuvent être interdites si leur usage entraine des préjudices en se fondant sur la règle qui dit : « Ne lèse point et ne sois point lésé ». Ainsi on interdit ce qui est permis pour éviter des conséquences fâcheuses ».

Ceuxquicontinuentdesemontrertêtusdanscetteaffaire,doiventcraindreDieu(Qu’Ilsoitglorifiéetexalté)etdoiventsavoirquelafatwaestaucœurdesréalitésvécuesetquecettequestiond’excisionestunechosequiacomplètementchangé,carelleentraînemaintenantbeaucoupdepréjudicestantauplancorporelquepsychologiquequinousobligeàparlerde soncaractère illiciteetà tomberd’accord surceprincipeenévitant ladispersiondespositionsetlesdivergencesqueriennejustifient.

Tousceuxquisontinformésdelaréalitéduproblèmenepeuventqu’adoptercetteposi-tion d’interdiction.

Bureau Egyptien des Fatwas.

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Avis de l’Académie de Recherches Islamiques au sujet de l’excision

…del’AcadémiedeRecherchesIslamiquesausujetdel’excisionensaséancedu28/06/2007.

A la lumière des discussions suscitées autour de l’excision, de la position de la religion isla-miquesurcepoint,etàlalumièredecequis’estproduittoutrécemmentaveclamortd’unefillemusulmanesuiteàunepratiquedecettecoutumequecertainsn’hésitentpasàconsi-dérercommeunefauteàimputeràl’enseignementislamique,l’AcadémiedeRecherchesIslamiquesadébattuaucoursdesaséancesurlefiqhetlasanté,ettoussesmembressontunanimesàreconnaitrequel’enquêtescientifiqueaprouvéclairementqu’iln’existeaucunprincipeparmilesprincipesdelalégislationislamique,ousesrèglespartielles,faisantdecettecoutumeunobjetsollicité,den’importequellefaçon.Ils’agitdoncd’unecoutumepréjudiciablequis’estpropagéeets’estencoremaintenuedanspeudesociétésmusulmanes.Soncaractèrenuisibleetdangereuxsur lasantédes jeunesfillesaétéétablidemanièreévidentecommeilaétéprouvétoutaussiévidemmentparlespratiquesintervenantdansces dernières périodes.

C’estpourcelaquelal’Assembléeaestiméqu’ilestdesondevoird’attirerl’attentionsurcetteréalitéscientifiqueetsanitaire,etsurlanécessitéd’organiserunecampagnedesen-sibilisationetd’informationcapabledemettreengardelescitoyenscontrelapratiquedecettecoutumenuisible

ParleSecrétaireGénéraldel’AcadémiedeRecherchesIslamiques, Monsieur Ibrahim Ata al-Fayoumi.

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Colloque Islamique sur l’Excision

FatwaLouangeàDieu!

LeColloqueislamiques’esttenuàNouakchottdu26-27Muharram1431/11et12Janvier201Osurlephénomènedel’excisionexercédanscertainesrégionsdupays.

LesparticipantsontécoutélapositiondesmédecinsdelaRépubliqueislamiquedeMauritanie.

Aprèsdesdébatsapprofondis,lesparticipantsontretenucequisuit:1. Cettepratique,n’existaitpasdanslespaysduMaghrebarabe,auxsièclesanciens,ainsi

quel’aditIbnal-HajjdanssonMadkhal.

2. Ilne faitpaspartiedesélémentsde labienséance islamique,chez lesMalikites.C’estpourcelaqu’elleaétéabandonnéedanstouteslesrégionsdunordetdel’ouestdupays;

3. Parlamanièredontelleestpratiquéedansnospays,lesspécialistesontmontrélecarac-tèreabsoludesanuisibilitéactuellementetàl’avenir;

EnrevisitantlesPrincipesGénérauxdelareligionislamiquequisuivent:1. l’obligationd’enlevertoutpréjudiceenvertudelaparoleduProphète(PSL):« Ne lèse

point et ne sois point lésé. »

2. ObligationdepréserverladignitéhumaineenvertulaParoledeDieu(Qu’ellesoitexalté!): « Nous avons honoré l’être humain. » (Cf. verset).

3. RechercheparlaSharîcadel’intérêtdeshommesenvertudelaParoledeDieu:« Nous ne t’avons envoyé que pour être une miséricorde pour les hommes. » (Cf. verset) ;

Auregarddetoutcequiprécède,ilsenontconcluquecettepratique,soussaformehabi-tuelledansnospays,doitêtreinterdite.Ilenrésultelanécessitéd’établirdesloispénalesetmettreenplacedesgarantiesjuridique.

Dieuensaitplusquenous.

Nouakchott,Mardi27Muharram1431h/12-1-2012

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Ont signé :

1. L’éruditHamdaOuldTah2. L’éruditMuhammadFadelOuld

Muhammad Lamine3. ImamBalMuhammadBachir4. ImamHadmimOuldSalek5. DrCheikhOuldZinal-Imam6. PrBounaOmarLy7. FaqihMuhammadAbdAllahOuld

Moustaf8. PrBabaOuldMuti9. ImamSidMuhammadOuldCheikh

OuldHamadi10. ImamMuhammadMustafaOuldIzwin11. ImamMustaphaOuldMuhammad

OuldMuhammadAbdAllah12. ImamMuhammadAliOuldBoukhari13. ImamMuhammadSâdibouOuld

HamaoulahOuldSidiBoubakar14. ImamMuhammadOuldAbdurrahman15. ImamSidiAhmadOuldAhmadZarukh16. ImamMuhammadOuldMuhammad

Lamine17. DrMuhammadOuldChérifAhmad18. ImamChaykhanaOuldMuhammad

Lamine19. ImamMuhammadAbdalWahhab

OuldMuhammadLamine20. ImamAhmadouOuldDada21. ImamSidiMuhammadOuldAka

22. ImamSidiMuhammadOuldHanshi23. ImamMuhammadOuldAl-Kabir24. ImamTijaniOuldAhmadSalim25. PrSadounaOuldJidu26. ImamsidiAhmadal-Bekaye27. PrAnaOuldAboubakarOuldAhmad

Maloum28. ImamAhmadouOuldAhmadTalib29. ImamTahaOuldMamoune30. ImamDahaOuldChaykhana31. ImamMuhammadAbdallahOuld

Moukhtar32. ImamMuhammadOuldKhouna33. PrCheikhOuldSidiMahjoub34. ImamAhmadBabaOuldAhmadou

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Le Colloque International des savants d’Afrique de l’Ouest autour de la position de l’Islam face aux pratiques

d’excision préjudiciables à la femme.

Fatwâ

LouangeàDieu.Ils’esttenuàNouakchott,capitaledelaRépubliqueIslamiquedeMauri-tanie,unColloqueinternationalayantréunilessavantsdul’ouestafricain,del’Egypte,duSoudan,autourdelapositiondel’Islamsurlespratiquesnuisiblesdel’excision,etce,danslapériodedu14au16Shawwâl1432/du12au14Septembre2011.

Avaientassistéacecolloque,desOulémasvenusd’Egypte,duSoudan,duSénégal,delaGambie,delaGuinéeConakry,delaGuinéeBissau,duMali,duNiger,deBurkina-,Faso,en plus d’une élite de savants et d’imams de Mauritanie.

Lecolloqueaengagédesdiscutionsaxéessurlephénomènedel’excisionquis’estpropagéedanscespays,àlalumièredestextes,objectifsdelaShari a,desexpériencesdesspécia-listes, des opinions et des points de vue des médecins.

Aprèsdelargesdiscussionsautourdesfatwaspubliéesparl’Universitéd’Al-Azharetd’autresinstitutionsscientifiquesislamiques;

Etaprèsavoirprisconnaissancedesdifférentspointscomposantlesbasessurlesquellesre-posentlesfatwasémanantdecertainsoulémasmauritaniensenJanvier2010,ensefondantsurtoutcelaetsurlesprincipesgénérauxetrèglesadmisdelareligionislamiquequevoici:

1. Lediscoursislamiquesurl’excisionn’amêmepasatteintledegréd’unedemandeabso-lue.Ils’agitseulementd’unactehonorableselonleMalikisme,dontonnepeutpunirceluiquis’enabstientnileblâmer.Etc’estlaraisonpourlaquelleelleaétéabandonnéeparuntrèsgrandnombredepaysmusulmansdontcertainesrégionsdelaMauritanie.

2. Laformed’excisionexercéedanscertainesrégionsdelaMauritanieetdel’Afriquedel’Ouestdemeurelamême;

3. Lesorganismessanitairesinternationauxontétablilecaractèrenéfaste,nuisibleetpré-judiciabledecettepratiqueactuellementetdansl’avenir;

4. ParmilesrèglesétablisparlaShari’a,figure:« le fait qui écarte tout préjudice prime sur la recherche de tout intérêt ».

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Alalumièredequiprécèdeetens’appuyantsurlaParoledeDieu(Qu’Ilsoitexalté): « Dépensez vos biens pour la cause de Dieu et ne vous jetez pas dans la mort ; faites le bien car Dieu aime les bienfaiteurs. » (LaVache,195),etenvertudeSaParole:« Ne vous tuez pas car Dieu vous est compatissant. »(LesFemmes,29-30).Etens’appuyantégalementsurlaparoleduProphète(Psl)selonlaquelle:« Ne lèse point et ne sois pas lésé. » en suivant ce quelesméthodologistesontditàsavoirquelechangementdesfatwasnesignifiepasunchangementdesdispositionsjuridiques,maisfaireappliquercesrèglesauniveaudescasnouveaux.Etensefondantsurtoutcela,ilfautconsidérerquesurlaformehabituelledepratiqued’excisionenMauritanieetdansd’autrespaysislamiquessimilairesn’estpasper-mis.ElleestinterditeparlaShari a.MaisDieuensaitplusquenous.

Nouakchott, en date du… de la part des participants de la Commission chargée de la rédaction de la Fatwa :

• L’EruditHamdaOuldTaha,Mauritanie• DocteurAbdAllahNajjar,Egypte• DrYusufAl-Kuda,Soudan• CheikhOusmaneSow,Sénégal• DrAliLimam,Niger• PrSidiMuhammadOuldShawwaf,Mauritanie• PrMuhammadAbdallahOuldMoustaf,Mauritanie• PrBabaOuldMou’ti,Mauritanie• Lerapporteur,DrCheikhOuldZinOuldImam

Les participants :

• HamdOuldTaha,Mauritanie;• DrMuhammadwasadAbbasKhadir;Egypte;• DrAbdAllahNajjar,Egypte;• DrYousosufal-Kuda,Soudan.• DrIbrahimaCamaraGambie• MuhammadBachirEl-HadjOmar,Niger• CheikhAliLimam,Niger• CheikhSouleymaneKunfy,BourkinaFaso

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• CheikhImamManfaSylla,RépubliquedeGuinée• DrAboubacarAbdallahSenghor,Gambie• MuhammadTraoré,Mali• ImamKhalifaDiamé,Gambie• ImamSaliouDiamé,Gambie• ImamBchirNomalo,Gambie Les Ulémas de la Mauritanie :

1. HamdaOuldTaha2. MuhammadanOuldMahmoudan3. MourabitOuldMouhammadLamine4. FaqihSidiMuhammadOuldShawwaf5. FaqihMuhammadAbdAllahOuldMoustaf6. DrCheikhOuldZinOuldImam7. ImamHadAminOudSalek8. MuhammadAbdallahOuldMoustaf9. ImamCheikhOuldCheikhAhmad10. ImamAbdalWahhabOuldMuhammadLamine11. ImamMuhammadOuldBey12. ImamMuhammadAbdRahmanUldZwin13. ImamBalMuhammadalBachir14. ImamMuhammadLaminAmhoud15. BabaUldMuqhti16. AbasDiaby17. BounaOmarLy18. CourySaloumOuldMoukhtarAl-hajj19. AbdallahOuldCissé20. MuhammadAliOuldMahmoud21. MuhammadLamineOuldIbrahim22. MuhammadSaloumOmarSaghir

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23. SadibouOuldHamaoullah24. AwAmadouAliou25. SidyIbrahimaOuldBabaAhmad26. TahaOuldMamoune27. MuhammadAliOuldBukhari28. SidyMuhammadOuldCheikhHamadi29. MuhammadAbdAllahOuldHuseyn30. KhajilOuldAbdourahmane31. HussaynOuldMawlayaAli32. MawlayaIdrissOuldDouwal33. CheikhSidiAhmadOuldSidi34. CheikhSidiMahjoub

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