29
Les poilus AMIET Pierre Paul Joseph, soldat au 1 er Régiment d’Artillerie de Campagne, né le 18 octobre 1898 à Saint-Selve, décédé à l’ambulance E 16 à Sezanne (Marne) le 29 août 1918 des suites de ses blessures. CALLEMARD René ? CEDASSE Pierre René, soldat de 1 ère classe au 3 ème Régiment d’Infanterie Coloniale 11 ème Compagnie, n°15362, né le 25 décembre 1886 à Bordeaux, décédé au Château de Brave Sainte Cohière (Marne) « des suites de blessures reçues en combattant l’ennemi » le 29 octobre 1915. CHASSAIN François, soldat au 49 ème Régiment d’Infanterie, né le 1 er mars 1886 à Saint- Médard d’Eyrans, porté disparu à Gozée, (Belgique) le 23 août 1914. DEPIOT Jean Alexandre, soldat au 139 ème Territorial d’Infanterie détache à la fonderie nationale de Toulouse, n°3525, marié, né le 26 novembre 1870 à Saint-Selve, décédé à l’Hôpital complémentaire n°35 de Toulouse (rue des Ricollets) le 13 mars 1916. DESCOUBES Auguste ? DUBERT Augustin ? DUCAU Jean Roger, soldat de 2 ème classe au 168 ème Régiment d’Infanterie 6 ème Compagnie, n°1989, né le 28 avril 1897 à Saint-Selve, décédé au centre hospitalier de Glorieux à Verdun « des suites de ses blessures » le 26 novembre 1917 à Verdun (Meuse). EXPERT Jean-Louis, soldat de 2 ème classe au 7 ème Régiment d’Infanterie Coloniale, n°013310, né le 21 avril 1890 à Saint Selve, « tué à l’ennemi » le 3 mars 1915 à Ville-sur- Tourbe (Marne). FAUCONNEAU Mathieu Marcel, soldat au 344 ème Régiment d’Infanterie, né le 14 mai 1885 à Hostens, porté disparu à Faxe-Fonteny (Moselle) le 20 août 1914. GOURGUES Georges Jean, soldat au 114 ème Régiment d’Infanterie, né le 24 février 1885 à Saucats, marié, décédé au lazaret des prisonniers de guerre à Meschede (Allemagne, ex Prusse), de maladie contractée en captivité, le 23 décembre 1918 (traduction d’un acte de décès établi en langue allemande, déposé aux Archives de la Guerre, transcrit le 8 juillet 1922 à Saint-Selve). GOURGUES Jérôme, caporal au 24 ème Régiment de Tirailleurs tunisiens, marié, né le 28 avril 1889 à Saucats, porté disparu à Breuil (Aisne) le 31 mai 1918. HARRIBEY Guillaume, soldat au 123 ème Régiment d’Infanterie, marié, né le 23 mai 1882 à Louchats, porté disparu à Breuil (Aisne) le 3 juin 1918. LABUZAN Antoine Joseph, canonnier au 231 ème Régiment d’Artillerie, né le 21 octobre 1887 à Saint-Selve, décédé à Saint-Selve où il était en permission le 18 novembre 1918, d’une grippe et broncho-pneumonie contractées en service. LANTRES Pierre Gabriel, soldat de 2 ème classe au 155 ème Régiment d’Infanterie, né le 22 août 1898 à Saint-Médard d’Eyrans, décédé à l’hôpital du Mans (Sarthe) le 30 octobre 1918 par suite de blessures de guerre. LAPIERRE Raymond Bertrand, caporal au 116 ème Régiment d’Infanterie, né le 13 mai 1886 à Louchats, porté disparu à l’attaque de Bussiares (Aisne) le 9 juin 1918. LILLET Alban Jacques, soldat au 34 ème Régiment d’Infanterie, né le 14 mai 1893 à Saint- Selve, porté disparu à Craonnelle (Aisne) le 17 septembre 1914. MARQUETTE Ferdinand ?

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Les poilus

AMIET Pierre Paul Joseph, soldat au 1er Régiment d’Artillerie de Campagne, né le 18 octobre 1898 à Saint-Selve, décédé à l’ambulance E 16 à Sezanne (Marne) le 29 août 1918 des suites de ses blessures.CALLEMARD René ?CEDASSE Pierre René, soldat de 1ère classe au 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale 11ème

Compagnie, n°15362, né le 25 décembre 1886 à Bordeaux, décédé au Château de Brave Sainte Cohière (Marne) « des suites de blessures reçues en combattant l’ennemi » le 29 octobre 1915. CHASSAIN François, soldat au 49ème Régiment d’Infanterie, né le 1er mars 1886 à Saint-Médard d’Eyrans, porté disparu à Gozée, (Belgique) le 23 août 1914.DEPIOT Jean Alexandre, soldat au 139ème Territorial d’Infanterie détache à la fonderie nationale de Toulouse, n°3525, marié, né le 26 novembre 1870 à Saint-Selve, décédé à l’Hôpital complémentaire n°35 de Toulouse (rue des Ricollets) le 13 mars 1916.DESCOUBES Auguste ?DUBERT Augustin ?DUCAU Jean Roger, soldat de 2ème classe au 168ème Régiment d’Infanterie 6ème Compagnie, n°1989, né le 28 avril 1897 à Saint-Selve, décédé au centre hospitalier de Glorieux à Verdun « des suites de ses blessures » le 26 novembre 1917 à Verdun (Meuse).EXPERT Jean-Louis, soldat de 2ème classe au 7ème Régiment d’Infanterie Coloniale, n°013310, né le 21 avril 1890 à Saint Selve, « tué à l’ennemi » le 3 mars 1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne).FAUCONNEAU Mathieu Marcel , soldat au 344ème Régiment d’Infanterie, né le 14 mai 1885 à Hostens, porté disparu à Faxe-Fonteny (Moselle) le 20 août 1914.GOURGUES Georges Jean, soldat au 114ème Régiment d’Infanterie, né le 24 février 1885 à Saucats, marié, décédé au lazaret des prisonniers de guerre à Meschede (Allemagne, ex Prusse), de maladie contractée en captivité, le 23 décembre 1918 (traduction d’un acte de décès établi en langue allemande, déposé aux Archives de la Guerre, transcrit le 8 juillet 1922 à Saint-Selve).GOURGUES Jérôme, caporal au 24ème Régiment de Tirailleurs tunisiens, marié, né le 28 avril 1889 à Saucats, porté disparu à Breuil (Aisne) le 31 mai 1918.HARRIBEY Guillaume , soldat au 123ème Régiment d’Infanterie, marié, né le 23 mai 1882 à Louchats, porté disparu à Breuil (Aisne) le 3 juin 1918.LABUZAN Antoine Joseph, canonnier au 231ème Régiment d’Artillerie, né le 21 octobre 1887 à Saint-Selve, décédé à Saint-Selve où il était en permission le 18 novembre 1918, d’une grippe et broncho-pneumonie contractées en service.LANTRES Pierre Gabriel , soldat de 2ème classe au 155ème Régiment d’Infanterie, né le 22 août 1898 à Saint-Médard d’Eyrans, décédé à l’hôpital du Mans (Sarthe) le 30 octobre 1918 par suite de blessures de guerre.LAPIERRE Raymond Bertrand , caporal au 116ème Régiment d’Infanterie, né le 13 mai 1886 à Louchats, porté disparu à l’attaque de Bussiares (Aisne) le 9 juin 1918.LILLET Alban Jacques , soldat au 34ème Régiment d’Infanterie, né le 14 mai 1893 à Saint-Selve, porté disparu à Craonnelle (Aisne) le 17 septembre 1914.MARQUETTE Ferdinand ?

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MAURIN Jacques Gilbert, soldat au 175ème Régiment d’Infanterie 1ère Compagnie de mitrailleurs, classe 1915, n°1214, décédé « sur le champ de bataille des suites de ses blessures » à Petorak en Grèce (Macédoine) le 19 septembre 1916.MONCADE Pierre , soldat de 2ème classe au 58ème Régiment d’Artillerie 69ème Batterie, n°10863, né le 16 avril 1875 à Hagetmau (Landes), décédé à l’hôpital complémentaire n°40 (Grand Lebrun) de Caudéran le 11 juillet 1918.MORISSEAU Jean Henri, soldat de 2ème classe au 200ème Régiment d’Infanterie 15ème

Compagnie 4ème Bataillon, n°717, né le 29 janvier 1896 à Sallertaine (Vendée), décédé à Vaulx Chapitru (Meuse) le 6 septembre 1916 « par suite de mort pour la France ».MORISSET Julien, soldat de 2ème classe à la 1ère Compagnie du 3ème Bataillon d’Infanterie légère d’Afrique, né le 14 novembre 1893 à La Chapelle-Hermier (Vendée), décédé le 9 novembre 1914 à l’infirmerie ambulante de Tiflet (Maroc) « de cachexie palustre ». PICHEVIN Jean Roger, caporal au 144ème Régiment d’Infanterie, né le 23 septembre 1887 à Saint-Selve, porté disparu à Faxe-Fonteny (Moselle) le 20 août 1914.VINEL Pierre Raoul , soldat au 236ème Régiment d’Infanterie, marié, né le 16 janvier 1878 à Saint-Selve, décédé le 2 octobre 1915 à Tahure (Marne).

Soit un total de 24 morts. Le plus jeune avait 19 ans et le plus âgé 45 ans. La moyenne d’âge au décès de 28,6 ans.

La commémoration du 11 novembre :

Le 11 novembre 1918 correspond au jour de la signature de l’armistice par l’Allemagne, qui met fin à la Première Guerre mondiale qui avait commencé en 1914. L’Allemagne restitue alors l’Alsace et la Lorraine à la France.

Si le premier anniversaire en 1919 fut discret, c’est sous l’impulsion des groupements d’anciens combattants qu’une cérémonie annuelle est née, devenant rapidement une tradition. Ce jour du souvenir a été institué pour commémorer les sacrifices humains de 9 millions de soldats, dont 1 million 700000 « Morts pour la France ».

Les métiers d’autrefois à Saint-Selve

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D’après des actes de mariage entre 1893 et 1903 :

- 29 cultivateurs : Jean Barrière (1903), Léonard Bernard (1903), Raymond Boyries (1898), Rémy Castagnède (1902), Jean Courbin (1893-1896), Pierre Courbin (1896), Pierre Dubouilh (1894), Etienne Duduc (1900), Jean Duduc (1893-1899), Henry Dulon (1893), Jean Dulou (1896-1898), Jean Lucien Dulou (1898), Jean Dupart (1893), Jean Fargette (1903), Jean Fauvet (1903), Marcel Fauvet (1903), Mathieu Fauvet (1902), Pierre Fortage (1894-1895), Arnaud Giresse (1899), Albert Labat (1903), Arnaud Lamoulie (1903), Etienne Lamoulie (1903), Pierre Méglise (1903), Raymond Lusseau (1898), Augustin Marambits (1893), Louis Morin (1901), Elie Rouquere (1893), Abel Tabreau (1901), Gabriel Vidal (1902)- 16 propriétaires : Joseph Bedouret (1893-1902), Raymond Beziat (1899), Jean Marie Catherine Henri baron de Carayon-Latour (1902), Alexis Courbin (1895), Jean Demons (1893), Bernard Dillaire (1899-1901), Henri Dubrey (1903), Pierre Maurice Labuzan (1897-1899), Henri Lacassagne (1895), Martial Lalanne à Civrac (1902), Jean Mitressé (1902), Joseph Marie Paul Montaubric au Domaine de Montalier (1901), Joseph Nanton (1903), Guillaume Nonciet (1900), Daniel Rouqueys aux Gaillardins (1903), Chéri Vigouroux (1902)- 9 tonneliers : Georges Courbin (1902), Arnaud Demons (1903), Jean Ducos (1897), Prosper Expert (1894), Gabriel Labat (1893), Jean Labatut (1896), Lucien Lapeyre (1901), Martin Pouey (1895), Paul Tourzat (1895)- 5 sabotiers : André Lucien Causine (1894), Jean Dépiot (1897), Jean Dubou (1896), André Cauvin (1898), Julien Cauvin (1897)- 4 boulangers : Félix Cavernes (1896), Bertrand Vigouroux (1900), Chéri Vigouroux (1900), Oscar Vigouraux (1902)- 4 menuisiers : Chéri Anglade (1902), Emile Lafargue (1895), Arnaud Peyri (1893-1903), Firmin Peyri (1893-1898)- 4 forgerons : Jean Andrieux (1897), Jean Carreyre (1898-1901), Georges Mary (1898), Pierre Noncade (1903)- 4 cochers : Pierre Castagnède (1900), Maurice Dupouy (1901), Simon Duprat (1898), Auguste Pucheux (1903)- 3 maréchaux-ferrants : Jules Mano (1903), Pierre Mano (1901-1902), Fernand Pascaud (1896)- 3 charrons : Marcel Bordessoules (1902-1903), Simon Bordessoules (1893-1898), Bertrand Latournerie (1896-1902)- 3 instituteurs : Jean Lafitte (1893-1897), Jean Lestrade (1900), Martial Sarraute (1901-1903)- 3 bouchers : Jean Artigolles (1898), Mathieu Dartiailh (1893-1894), Honoré Dartiailh (1894)- 3 valets de chambre : Joseph Billot (1902), Jean Galan à Lachapelle (1903), Ferdinand Prelaz (1902)- 2 laitiers : Arnaud Dubearn (1902), Pierre Pouyet (1900)- 2 bouviers : Pierre Barrière (1903), Jean Vidal (1902)- 2 selliers, bourreliers : Pierre Normand (1893-1903), Arnaud Normand (1900)- 2 entrepreneurs : Arthur Cartier (1897-1898), Sébastien Guyonnet (1893-1897)

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- 2 marchands : Arnaud Cavernes (1893), Albert Cavernes (1901-1903)- 1 négociant : Jules Henry Maurice Saintonges (1897)- 1 épicier : Louis Cavernes (1893-1894)- 1 maçon : Joseph Tabreau (1901)- 1 desservant : Jean Edouard Saux (1894)- 1 coiffeur : André Cauvin (1896)- 1 géomètre : Paul Labuzan (1897)- 1 cantonnier : Jean Héberau (1897)- 1 garde-champêtre : Jean Goulard (1903)- 1 aubergiste : Jean Ballion (1898)- 1 meunier : Paul Panchy (1900)- 1 charretier : Ferdinand Vidal (1902-1903)

111 personnes et 29 métiers différents.

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La classe sociale aisée : 1 géomètre, 1 négociant, 2 entrepreneurs, 3 valets de chambre à leur service, 16 propriétaires.

La classe la plus pauvre : 29 cultivateurs, 2 laitiers, 2 bouviers (personne gardant et conduisant les bœufs), 1 maçon.

Les commerces : 1 aubergiste (ancêtre de l’hôtel-restaurant), 1 meunier, 1 coiffeur, 1 épicier, 2 marchands, 3 bouchers, 4 boulangers.

La fonction publique : 1 cantonnier (il s’occupait de l’état des chemins. Il était en effet important qu’ils soient carrossables car ils n’étaient pas goudronnés), 1 garde-champêtre (ancêtre de la police municipale), 1 desservant (le curé), 3 instituteurs.

Les métiers du transport : 1 charretier (il transportait des objets dans des chariots), 2 selliers bourreliers (il fabriquait et/ou vendait des selles de cheval, ainsi que tout article de cuit pour le harnachement), 3 charrons (il fabriquait les charrettes, chars, brouettes et autres moyens de transport), 3 maréchaux-ferrants (il pratiquait le ferrage des animaux, chevaux, bœufs, mais il leur donnait également les soins de base quand ils tombaient malades), 4 forgerons (artisan travaillant les métaux et en particulier le fer à chaud avec une forge, une enclume et un marteau), 4 cochers (ils conduisaient les carrosses).

Les métiers du bois : 4 menuisiers, 5 sabotiers, 9 tonneliers (ils fabriquaient les tonneaux pour recevoir le vin). Saint-Selve possède de grandes forêts. La première mention de l’ancienne paroisse Saint-Sévère de La Taugère, vers 1170, a d’ailleurs pour objet des défrichements. La paroisse s’appelle ensuite Saint-Sève à partir XVIème siècle. Sa dénomination actuelle date de la création de la Commune en 1790. Afin de ne pas confondre avec Saint-Sève près de La Réole, on choisit Saint-Selve par rapprochement avec silva, la forêt en latin.

Sitographie :

http://www.vieuxmetiers.org

Saint-Selve autrefois

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SAINT SELVE s'étend sur 1774 hectares de superficie et à une altitude de 45m, sa population est de 1632 habitants (en 1999).En se promenant dans le village aujourd’hui on ne trouve pas beaucoup de traces d’un passé bien lointain. S’il est vrai que les villages portant un nom de saint ont souvent une fondation moyenâgeuse on peut penser que les hommes ont occupé son sol, soit de façon permanente soit dans des camps provisoires (il ne faut pas oublier que la région était certainement couverte de bois giboyeux propices à la chasse et de marais insalubres), depuis une haute antiquité car on a découvert des poteries datant des tout premiers siècles de notre ère ainsi qu’un “ trésor ” monétaire de cette époque, de plus la Voie Romaine connue sous le nom de Chemin Gallian et allant de Bordeaux à Toulouse la traversait à hauteur de Sarransot. Nous n’avons pu découvrir aucun vestige de cette voie. C’est en 1774 qu’un vigneron découvrit dans un champ qu’il bêchait une jarre pleine de pièces de monnaie qu’il remit aussitôt au propriétaire du champ, celui- ci les fit estimer, elles furent datées du IVe siècle de notre ère par la suite il voulut garder pour lui la totalité du produit de leur vente, le vigneron découvreur en réclama sa part et il y eut un procès, on ignore comment il se termina mais personne aujourd’hui n’a pu nous dire où on pouvait voir ces pièces.La paroisse de Saint Selve est née à la fin du XIIe siècle, tout au moins on commence à la voir mentionner dans de très rares documents sous le nom de Sanctus Severus de la Fougère qui est traduit par Saint Sévère de la Forêt, il faut toutefois signaler que certains érudits pensent qu’il fallait lire “ de Taugère ” et non " fougère". Saint Sévère devint rapidement Saint Sève puis dès le début du XIXe siècle : Saint Selve, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une région très boisée et que l’assimilation entre la sylve c’est-à-dire la forêt et Sève était facile. Si la paroisse existait elle devait être très peu peuplée puisque au XIVe siècle encore elle n’est même pas mentionnée dans la liste de l’archiprêtré du Cernès à laquelle elle appartenait pourtant. Les premiers documents la concernant officiellement remontent au XVIe siècle, le premier registre d’état-civil date de 1589.La Voie romaine qui passait à Saint Selve était empruntée par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, très tôt des moines de l’ordre de Saint Antoine établirent un hospice qui est attesté à partir de 1311. Cet hospice était dénommé Hospice de Saint Antoine de la Palomeyre, les moines élevaient des porcs, cultivaient la vigne, l’hospice échut ensuite aux Feuillants qui continuèrent leur œuvre jusqu’à la Révolution mais le souvenir de Saint Antoine perdure à Saint Selve, sa statue figure sur le fronton de l’église actuelle. Les livres anciens conservent le souvenir de plusieurs petites chapelles ou sanctuaires aujourd’hui disparus, par exemple celle de Saint Antoine de Bauves située approximativement au lieu-dit “ La Chapelle ” où s’élève aujourd’hui la maison de repos de Montalier. Cette chapelle Saint Antoine était très importante et objet d’une dévotion spéciale le 17 janvier, fête de ce Saint à l’occasion de laquelle se tenait une grande foire qui n’a était supprimée que pendant la dernière guerre. La chapelle Sainte Quitterie mentionnée à LA BRÈDE, dont l’abbé Baurein dans ses “ Variétés Bordelaises ” attribuait la fondation à Clément V et qui existait encore au XVIIIe siècle entourée de son petit cimetière, et entièrement disparue aujourd’hui, s'élevait peut-être à Saint Selve, lieu-dit le Vatican au dire de certains auteurs. Il y avait également un autre édifice religieux, il en est question en 1784, une petite chapelle dédiée à Saint Clair mais elle n’a pas laissé de traces dans le souvenir, peut-être s’agit-il de l’oratoire construit sur la source à coté de l’église et abritant encore une statue de la Vierge, Notre Dame de la Houn ? Saint-Clair avait la réputation de guérir les yeux malades et c’est

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bien cette réputation que possède la source de Notre Dame de la Houn (Houn signifie fontaine, source), ces dernières années encore un vieux monsieur du village venait régulièrement y soigner sa conjonctivite, de toute façon cette eau est très pure. En arrivant dans le bourg de Saint Selve sur la place Saint Antoine nous remarquons une fontaine de pierre, décorée de grappes de raisins et de feuilles de vignes car nous sommes au cœur des Graves, qui est alimentée par la source, le trop plein des eaux est évacué vers le Gat-Mort qui coule non loin de là. Cette fontaine est toute récente, inaugurée en 1985 et construite par les élèves de l’A.F.P.A. mais si on se dirige vers la gauche de la place on trouve un grand bassin carré, le Lavoir rempli d’eau vive et claire, au fond coule le Gat-Mort et sur notre droite un oratoire fermé par une petite porte de fer forgée, l’intérieur est trop sombre et il est difficile de distinguer quoi que se soit hélas ! La porte est fermée à clef, par sécurité sans doute car c’est là qu’est la source et un bruit de pompe indique qu’on y a installé l’appareil qui permet d’alimenter la fontaine de la place mais un petit éclairage intérieur permettrait à tout un chacun de découvrir une belle et ancienne statue de pierre de la Vierge, Notre Dame de la Houn, un peu mousseuse et rongée par l’humidité. Le culte rendu à NOTRE DAME DE LA HOUN semble ne plus exister depuis quelques décennies, autrefois nombreux étaient les pèlerins... Une légende veut que lors d’invasions comme celle de la dernière guerre, la fontaine ayant servi d’abreuvoir aux chevaux de l’occupant s’arrêta de couler, il fallut une procession pour que les choses rentrent dans l’ordre et que l’eau coule de nouveau...

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L’église Saint Sévère s’élève sur la place Saint Antoine, c’est un édifice récent puisqu’il date de la première moitié du XVIIIe siècle, la date de 1736 figure sur le clocher mais une partie au moins du chœur aurait un siècle ou deux d’existence de plus. Cette église en remplace une plus ancienne et plus petite qui était située au même endroit entourée de son cimetière, lequel fut transféré en dehors du village vers 1870. Il est vraisemblable que la vieille église n’a pas été entièrement rasée et que la nouvelle a été construite sur ses fondations, en tous cas en 1898 la voûte menaçait ruine et dut subir une sérieuse restauration. La tradition veut qu’au début du siècle le Père Charles de FOUCAULT y soit venu souvent prier, lors de séjours chez des parents habitant le Château Le Tuquet à Beautiran. Deux statues de saints ornent la façade, Saint Antoine reconnaissable à son pourceau, un des protecteurs de Saint Selve depuis la création de l’hospice de la Palomeyre, le second est Saint Laurent dont une relique était conservée à la Palomeyre, le reliquaire était un bras en métal. L’église a l’air saine et en bon état, il n’y a pas de fissures apparentes, les murs ont été blanchis vers 1960 lors de la rénovation-modernisation. Les vitraux du XIXe siècle sont signés Dagrand, nous remarquons un autel de marbre, don de Mme d’EICHTHAL propriétaire du château Razens au début de notre siècle. Quand on pénètre dans l’église l'œil est tout de suite attiré par un très grand tableau accroché sur le mur d’en face. ( remarque SIGM , ce tableau a été déplacé vers la chapelle Saint Genès à Bordeaux en 2006) . Il s’agit d’une copie de la Cène de Léonard de Vinci qui a été réalisé en juillet 1993 lors du Festival organisé par la commune de Saint Selve. Ce tableau est bien mis en valeur, c’est une huile sur bois formée de quatre panneaux, œuvre peinte par les participants d’un stage de peinture de « l’Atelier Art et Image », la personnalité des divers peintres s’exprime par des styles différents ce qui provoque un effet curieux mais très intéressant. Mme Tina DEGAS était le professeur de ce stage, nous avons relevé quelques noms de peintres : D. GALLAND , M. QUINTARD, D. JAILLY etc, parmi ces noms nous avons eu le plaisir de reconnaître celui d’une de nos concitoyennes, Mme Claude FICHET, artiste Lilaise.

La place Saint Antoine a été aménagé dans les années 1980, création de la fontaine, parking, installation de la mairie dans l’ancien presbytère. Voici une anecdote concernant ce dernier : En 1743 le prêtre de la paroisse en fit don à ses sucesseurs, à charge pour eux de fournir vingt litres d’huile d’olive pour entretenir la lampe du sanctuaire. L’atelier municipal est situé dans un cloître, aujourd’hui démoli, qui avait été construit au siècle dernier autour de la place. L’ensemble de la place est agréable et harmonieux.Saint-Selve a conservé peu de traces de son passé, même les vestiges de la voie romaine signalés au carrefour de Sarransot ne sont pas visibles et à ce propos connaissez-vous une légende ayant trait à ce « Camin Galian » ? On raconte que dans les temps anciens la fille du Prince de Langon refusa tout net, la veille de ses noces, que son fiancé le duc de Bordeaux vienne la chercher en passant par la route ordinaire. Le pauvre jeune homme, désespérant de pouvoir construire une autre route en une nuit en vint à invoquer le diable, qui ne se faisant pas plus prier fit surgir du néant lou Camin Galian, ce fameux Chemin Gallien considéré longtemps comme une voie maudite au bord de laquelle il ne fallait pas construire de maisons. Est-ce pour cela qu’aujourd’hui on ne retrouve presque jamais ses vestiges dans les villages qu’elle traversait ?Saint Selve possède un blason, mais il est de conception tout à fait récente. Vigne et forêt ont toujours étaient les richesses du village, on les retrouve donc dans le blason actuel, le cœur au centre rappelle que nous sommes ici au cœur de la région des Graves.La

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commune de Saint Selve est née en 1790, ses limites ne sont pas celles de la paroisse mais bien plutôt des limites seigneuriales.

Le château de SAINT SELVE est le château du PUCH appelé aujourd’hui Château RAZENS. En 1655 Marie de GUÉRIN dame de SAINT SELVE, épouse Pierre de GASQ seigneur de RAZENS (la terre de Razens est située à Aillas), leur fille Marie de GASQ de RAZENS hérita de Saint Selve. Cette Marie de Gascq épousa Alphonse de SAINT -M ARC qui devint seigneur de RAZENS et de SAINT SELVE, ils firent construire au début du XVIIIe siècle le Château de Saint-Selve qui fut désigné comme Château du PUCH et enfin Château de RAZENS, par confusion avec le nom des propriétaires. C’était une belle demeure d’un étage dont le corps de logis central était flanqué de deux tours carrés, qui fut rachetée en 1874 par le baron Emile d’E ICHTHAL qui le répara, acheta de nouvelles terres et fit prospérer le vignoble. Pendant la Grande Guerre ce château servit d’hôpital puis des hommes célèbres y séjournèrent tel que le roi d’Espagne ALPHONSE XIII , en 1921 il fut racheté par Mme WALLERSTEIN mais il fut laissé peu à peu à l’abandon et il est en partie ruiné aujourd’hui, seules se dressent les deux tours...

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Le Château de GRENADE s’élève sur une terre qui appartenait autrefois aux seigneurs de Saint-Selve et qui fut affranchie des droits seigneuriaux au XVIIIe siècle, lors du mariage du possesseur de Grenade, Antoine de ROUSSANES, avec une demoiselle de GUÉRIN. Au XIXe siècle Grenade est achetée par M. DE CARAYON LATOUR qui fit construire le château que l’on peut voir en suivant la route départementale 115. C’est une très belle propriété qui abrite aujourd’hui un centre équestre réputé.

Un autre château est signalé à Saint Selve, c’est le Domaine de MONTALIER qui se trouve de l’autre côté de la commune près du Gat-Mort, c’est à cet endroit que s’élevait l’hospice de la Palomeyre et MONTALIER est actuellement une Maison de repos. Comme pour le nom de RAZENS, MONTALIER n’est pas un nom originaire de Saint Selve c’est à PREIGNAC qu’un centre de soins pour convalescents fut fondé en 1947, en 1954 ce centre fut déplacé à Saint-Selve dans la propriété qui avait appartenu aux Antonins puis aux Feuillants. La Maison reçoit des adolescents en postcure mentale, il y a de 80 à 90 pensionnaires.Vendu en 1791 comme bien national au Sieur Boinard.

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Tout près de Montalier, au bord du Gat-Mort, s’élevait le Moulin de FORTAGE , on nous a dit qu’une roue de ce très vieux moulin à eau était encore visible, nous ne l’avons pas vue mais il faut dire que les berges du Gat-Mort, par un mois de janvier pluvieux, ne sont pas très praticables. Le souvenir de ce moulin perdure dans la toponymie puisque nous remarquons les « rue du Moulin » et « rue de Fortage ». Nous n’avons pas pu apprendre grand-chose sur l’histoire de ce moulin, tout au plus qu’il a été vendu aux seigneurs de Saint-Selve à la fin du XVIe siècle à la suite de la ruine de son propriétaire Pierre de FORTAGE.

Le GAT-MORT traverse la commune à hauteur des lieux-dits La Chapelle et Le Vatican dont les noms rappellent à l’évidence la chapelle Saint Antoine de Bauves et l’établissement religieux des Antonins au Moyen-Age. Une station d’épuration est construite de l’autre côté de l’autoroute A60, le ruisseau se rend coupable de quelques débordements mais le vallon du Gat-Mort est un milieu écologique intéressant qu’il faut protéger, ses eaux ne sont pas très polluées. Nous avons relevé l’anecdote suivante : Un arrêt du Parlement, en 1764, ordonna le curage du lit du ruisseau car il « était tellement envasé que les eaux se répandaient sans cesse à l’entour» et ce curage eut enfin lieu en.... 1897 ! Toujours à propos du Gat-Mort il convient de rappeler un projet qui ne fut jamais réalisé, présenté par un fermier général de la région qui prévoyait de transformer le ruisseau en canal allant de Belin à Castres, ce qui aurait eu un retentissement sur la vie économique du pays vu l’importance des voies de communication par eau à cette époque.

Saint-Selve a une population de 1632 habitants, une forte augmentation en vingt ans. Le bourg n’a pas toujours était le plus peuplé, jusqu’à il y a trois ou quatre ans c’était le hameau de Jeansotte qui avait le plus grand nombre d’habitants, il y a un autre hameau, au nord de la commune, c’est Civrac. Saint-Selve faisait partie autrefois de la baronnie de

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Beautiran mais il semble que ce village a toujours vécu en paix, en dehors des grands tourbillons de l’histoire.

Il y a une dizaine d’années la commune s’est dotée d’une grande et belle salle des fêtes dont la scène est équipée de barres et miroirs destinés à l’école de danse, d’autres salles adjacentes complètent cet ensemble. Une de ces salles a été inaugurée en 1988, elle est baptisée la « SALLE ROLAND DUMAS » et elle est aménagée en petit musée où sont exposés des objets venus des quatre coins du monde et que Roland Dumas (qui possède une maison à Saint Selve et fut ministre des affaires extérieures) a donné à la commune, estimant que ces objets reçus en cadeau « étaient un bien national ». Cette salle est ouverte au public et mériterait de recevoir un plus grand nombre de visiteurs, on peut y découvrir de très jolis objets, des porcelaines d’URSS cadeaux de M. GORBATCHEV, des sculptures de la Côte d’Ivoire offertes par M. HOUPHOUET BOIGNY, une théière du roi HASSAN II, des objets provenant de Chine, d’Israël, de Thaïlande, de la Tunisie, un cadeau du prince NORODOM SIHANOUK représentant un oiseau sur une branche d’un travail très délicat. Il est impossible, et il serait bien sur fastidieux, d’énumérer tous ces objets mais ils valent vraiment le coup d'œil et de plus l’entrée est gratuite...

La fête du village est célébrée le 14 juillet, il y avait aussi depuis 1984 et jusqu’à ces dernières années, en juillet, « LA FÊTE DES VINS DE GRAVES » qui se voulait héritière des deux grandes fêtes anciennes, la Foire Saint Antoine du 17 janvier et la Foire de Saint Laurent du 10 août, qui furent abandonnées définitivement après la dernière guerre. Saint Selve a une ressource économique particulière et très importante puisque son montant est égal à 80% de

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la taxe professionnelle et à la moitié des impôts locaux, il s’agit tout bonnement du péage de l’autoroute. L’ambition des habitants pour l’avenir est semblable à celle des autres villages à mesure que l’on s’éloigne des axes routiers et que l’on rejoint les régions plus boisées : simplement rester un village rural, paisible mais assez vivant tout de même pour éviter de devenir un village-dortoir.

Le Rocher, route de Castres-Gironde, fut créé par Monsieur Dunkine : joli maison avec pavillon.

Crus en 1869 : Labuzan (60 à 80 tonneaux), Razens (35 à 40 tonneaux) et Bedouret (30 à 40 tonneaux).

Pour ces articles nous avons été guidés par les ouvrages suivants :« Flash Infos » municipal N° spécial, - « Bordeaux Antique » de Robert ETIENNE

- « Revue Archéologique de Bordeaux » Tome LXXX, 1989, M. LACOSTE-LAGRANGE

- « La Gironde » JOANNE, 1881- « Les Variétes Bordelaises » de l’Abbé BAUREIN D’après le site Internet de la Mairie de Saint-Selve

Bibliographie :

Denis Lalande, in Bulletin de la société de Borda n°416, 1989.

« De Saint-Sévère de La Taugère à Saint-Selve, notes d’archives sur l’histoire d’une paroisse du Cernès », par Guy Lacoste Lagrange in Revue archéologique de Bordeaux, tome LXXX, 1989, pp.121-131.

Bois et marais comme à Saucats où régna le paludisme jusqu’à ce que le ministre de Louis XVIII, Lainé, propriétaire à Saucats, organise un réseau de fossés. Nombreux sureaux car sa tisane était le seul fébrifuge connu à l’époque.1774 : découverte d’un trésor monétaire du IVème siècle.On retrouve la mention de la paroisse Saint-Sévère de La Taugère vers 1170 pour des défrichements.21 mars 1274 : première nomination d’un habitant, Guillaume-Raymond des Bordes qui fait hommage au roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine.XIIIème siècle : Helias Rey.La paroisse s’appelle Saint-Sève depuis le XVIème siècle. Sa dénomination actuelle date de la fin du XVIIIème siècle, par rapprochement avec silva, la forêt en latin, ou par dissimilation de Saint-Sève près de La Réole (création de la Commune en 1790).Le premier registre paroissial date de 1589.

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18 juin 1730 : testament du curé Jean Duver. Le presbytère s’établira dans les bâtiments légués qui deviendront la Mairie actuelle. Le cimetière était autour de l’église.1736, visite épiscopale : une chapelle au Puch et à Grenade, 800 habitants environ dont 19 feux au bourg, 10 hameaux (Sarransot, Jeansotte, Guirautet, Brocas, Lacanau, Bigar, Civrac, Foncroise, Pinchot, Larnavey), 30 métairies environ ou maisons séparées.1311 : les religieux de l’ordre de Saint-Antoine établissent un hôpital avec l’appui du seigneur d’Isle. En 1529, il y avait un seul responsable pour Saint-Antoine de la Palomière, Saint-Antoine de Bordeaux et Saint-Antoine de Bigar à Pujols. En 1589, l’archevêque de Bordeaux installe à leur place les Feuillants et leur attribue La Palomière et les quartiers de Bigard, Mothelin et La Chapelle. Plan du domaine de 1651 : chapelle, pigeonnier, maison des métayers, chai, étable, fournière avec son four et sa cheminée. On trouvait deux figures dans la chapelle : Saint-Antoine et Saint-Laurent. On y disait la messe et administrait les sacrements de pénitence et d’eucharistie. A la Révolution, le domaine fit partie des biens nationaux et divisé entre plusieurs propriétaires. La chapelle sera entièrement démolie et Joseph Lacoste, courtier en vin et maire de Saint-Selve, y construira à la place un domaine.La paroisse était en zone franche : elle relevait directement du pouvoir royal.Le château de Saint-Selve : 1580-1588 : Pierre Guérin, bourgeois et marchand drapier, achète de nombreuses terres. Son fils en fait autant entre 1592 et 1632 (lieu-dit Gaillardas). Le 15 juillet 1609, il achète les biens de Pierre de Fortage, seigneur de Moyentran, qui a fait faillite : le moulin de Fortage, les trois quarts de Lacanau, la maison noble du Puch, etc. Jean Guérin, seigneur de la maison noble du Puch, sera élu trois fois jurat de Bordeaux.Par édit de 1639, le roi abandonne la juridiction de Barsac. Le 16 août 1641, elle est cédée à Henri de Sourdis, archevêque de Bordeaux. Le 10 mai 1643, Henri de Sourdis cède à Jean Guérin, seigneur du Puch, tous les droits et justices de Saint-Selve, Saint-Morillon et Villagrains.Le 27 janvier 1655, Marie de Guérin, veuve en première noce de Guy de Luxe, épouse Pierre de Gascq, seigneur de Rozens (à Aillas en Bazadais) et ils deviennent possesseur de la maison noble du Puch. Une fille de Marie de Guérin épouse à Saint-Selve, le 25 juillet 1684, Jean Alphonse de Saint-Marc, seigneur de la Tour Blanche (à Bommes). Vers 1729, ils font édifier le nouveau château du Puch, parfois désigné de Razens.Le 24 avril 1739, Jean Alphonse de Saint-Marc cède la justice et les droits sur Saint-Morillon à Monsieur de Secondat, baron de Montesquieu qui, par lettres patentes du 14 juin 1747, sera autorisé à transférer à La Brède la justice de Saint-Morillon. Le 24 avril 1739, la justice de Villagrains est cédée à Monsieur de Ségur Cabanac.En 1930, le nouveau propriétaire enlève les plombs et le zinc des toitures. Puis, pendant l’Occupation allemande, la ruine du château est achevée.

Château de Grenade : A côté de la terre du Puch s’est développé la terre de Grenade (67 ha).En 1686, Antoine de Roussanes épouse une fille du premier mariage de Marie de Guérin. Le domaine est cédé le 16 septembre 1858 à Carayon-Latour. La directe a représenté jusqu’à 400 ha dans la paroisse.

La région de Foncroise-Bellefond dépendait du Chapitre Saint-André.

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Le 3 juillet 1750, Pierre de Saint-Marc obtient le transfert de la foire sur la place de l’église. Auparavant, elle avait lieu devant la chapelle des Feuillants.En 1716, le seigneur de Pomarède, lieu qui appartient à Castres-Gironde mais se situe à la limite de Saint-Selve, demande le curage et le redressement du Gât-Mort « qui était tellement envasé que les eaux répandaient sans cesse à l’entour et la réfection d’une fuite au pas de Laspeyres qui empêchait les eaux de passer par le canal du moulin ». Après de multiples efforts, il obtint en 1764 un arrêt du Parlement ordonnant la réfection et le remboursement des frais d’urgence qu’il avait engagé. Mais le curage et le redressement ordonnés par le Parlement ne seront en fait réalisés qu’en 1897 !Un projet faillit bouleverser tout le pays : Desbiey, fermier général, voulait remplacer le Gât-Mort par un canal de Belin à castres. Ce projet sera repris pour le transport du bois des Landes avec le train de Beautiran à Saint-Symphorien.Instruction : furent maître d’école Bernard Micouleau en 1691, Vital Faget en 1747, Jean Paillassa en 1761, Jean Lataste en 1772.La justice était rendue par le seigneur du Puch.Il y avait deux foires très connues à la Saint-Antoine le 17 janvier et à la Saint-Laurent le 10 août.Demandes de défrichements : Antoine Massot le 2 décembre 1769, Jean Seguin le 7 juin 1770, Arhout le 3 mars 1767, Arnaud et Jean Tandonnet en 1763 et 1764.Comme partout, la cloche de l’église fut envoyée à la fonte à la Révolution. Le 11 juin 1894, deux nouvelles cloches sont établies.Nouveau cimetière en dehors du bourg vers 1870, l’ancien laissant l’espace pour former une place publique devant l’église.Dans les années 1890, Madame d’Eichtal fit don de l’autel principal et d’une chaire en bois de citronnier.Vers 1960, les lustres et les statues furent vendus.Vers 1980, la partie Nord du jardin du presbytère est transformée en parking et la partie Sud en place avec fontaine, la Mairie étant transférée dans l’ancien presbytère rénové.

Alain d’Anglade, « Le château de Saint-Selve. Naissance et déclin d’un domaine de la lande » in Bulletin de la société de Borda n°323, 1966, pp.287-308.Après leur reprise aux Allemands qui les avaient prises chez Mme Wallerstein, cohéritière de Mme d’Eichtal, le service de la récupération artistique a remis les archives du château le 26 décembre 1950 à la Direction des Archives de France. Cette dernière les a ensuite versées aux Archives Départementales de la Gironde le 22 mars 1951 (IV J 137 à 145).La prévôté royale de Barsac comprenait Saint-Selve.1674 : procès entre Jean de Guérin, écuyer, seigneur de la maison noble du Puch, et Jacques Fronton de Métivier, conseiller au Parlement de Bordeaux.Marie-Christine de Bronno-Bronska est née le 6 octobre 1851 à Paris. le 8 avril 1872, elle épouse Emile d’Eichtal à Bordeaux. Homme d’affaires venu de Londres puis de Paris, il restaura le château qui leur est échu par adjudication au tribunal civil le 14 avril 1875 (205 ha). Il racheta également un total de 700 ha sur les communes de Saint-selve, Saint-Michel-de-Rieuffret, Landiras et Saint-Morillon. Il meurt le 18 septembre 1900. Sa veuve vend le domaine le 1er août 1921. Elle en conservera l’usufruit puis cède finalement son droit le 27 février 1922. Il était déjà quelque peu délabré au lendemain de la guerre 1914-1918, durant laquelle un hôpital auxiliaire y a fonctionné.

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Sites archéologiques d’après le site Internet du S.I.G.M. :

1- Au lieu-dit « Le Raton, Château Bel Air » (Carte I.G.N. : La Brède 1537 Est) fut trouvé en prospection un éclat de silex.2- Au lieu-dit « Lagarde » (Carte I.G.N. : La Brède 1537 Est) est mentionnée l’existence de quatre tumuli espacés de quelques dizaines de mètres. Aujourd’hui il n’existe plus qu’une levée de terre.3- Il est attesté le passage de la voie romaine le « chemin gallien » sur le territoire de cette commune. Les indices d’une occupation humaine sont donc rares avant la période médiévale, sur cette commune.4- L’église Saint-Sévère fut érigée au XIIe siècle. Cependant, elle fut quasiment reconstruite lors de travaux de restauration au XVIIIe siècle.5- Au lieu-dit actuel « Mathelin » ou « Mathalin », en 1311, l’ordre religieux hospitalier des Antonins fonde un hôpital du nom de Saint-Antoine-de-Palomeyre. Leur but était d’accueillir les pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, ainsi que les malades. Sur ce lieu, est encore attestée une sépulture du Bas Moyen-Age.

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Texte ci dessous préparé par Catherine Grandd’après une étude de M. JP MERIC « L'école et les instituteurs de Saint Selve sous la Restauration et le Second Empire »

Eléments d'histoire du village

Traversée par la voie romaine Bazas-Bordeaux, le territoire de la commune est fréquenté dès l’Antiquité.

En 1170 il est fait mention d’une première église, romane, dédiée à Saint-Sévère, patron des tisserands. En effet des tisserands s’étaient installés au lieu-dit Mathelin ou Mathalin, proche du village, sur la route de Saint-Jacques de Compostelle.

En 1311, en ce même lieu, les Antonins fondent l’hôpital-commanderie Saint-Antoine de la Palomeyre, pour accueillir, outre les malades de la peste, les pèlerins allant à Saint-Jacques.

Bertrand de Got, futur pape en Avignon sous le nom de Clément V (1305-1314), dans ses déplacements de Bordeaux vers Villandraut dont il est originaire, aurait célébré la messe dans une chapelle dédiée à Sainte Quitterie, d'où le nom du lieu-dit actuel « le Vatican ».

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Le premier registre paroissial de Saint-Selve date de 1589. Les comptes rendus des visites de l’évêque ou du cardinal de Bordeaux renseignent sur l’évolution de l’église et sur la vie de la paroisse.

Initialement, l’église, petite et obscure, possédait une nef lambrissée. La minuscule sacristie, aujourd’hui disparue, se trouvait derrière l’autel.

Au XVIIème siècle, une sacristie est construite sur la gauche du bâtiment principal, pour le consolider.

Au XVIIIème siècle, l’église est entièrement reconstruite avec son architecture actuelle. Les travaux durent longtemps et sont financés par une imposition des habitants « chacun, selon ses facultés... ».

Le cimetière entoure l’église. A la Révolution, église et presbytère deviennent biens nationaux. La cloche est

envoyée à la fonte.Vers 1870, le cimetière est déplacé, laissant l’endroit disponible pour la création

d’une place publique. De part et d’autre de l’église, un mur sépare la place des jardins du presbytère.

En 1894, deux cloches sont installées. A cette époque, la baronne Marie Christine d’Eichtal, propriétaire du château de

Saint-Selve, fait don du maître autel, d’une chaire en bois de citronnier et d’un vitrail.En 1900, le curé J.E. Saux fait construire la galerie avec arcades, le long de la façade

sud, donnant ainsi à son jardin d’agrément un petit air de cloître. Dans les années 1960, les murs intérieurs sont blanchis; les peintures, lustres, et ornementations diverses, la chaire et les statues sont retirés. Un nouvel autel, plutôt rustique, est installé en avant du chœur.

Fin XXème et début XXIème siècle, des travaux de réfection générales sont entrepris: tribune au fond de la nef, toiture, chauffage, peintures intérieures, modification de l’autel et… installation de toilettes. Saint-Sévère... Saint-Antoine... Saint-Laurent…

Bien que dédiée à Saint-Sévère, ce sont les statues de Saint-Antoine et Saint-Laurent qui ornent la façade.

Au XIVème siècle les Antonins possédaient 3 hôpitaux, celui de Saint-Selve, un autre à Bordeaux sur l’emplacement de l’actuel Musée d’Aquitaine et un troisième à Pujols sur Ciron.

Pour l’entretien de ces établissements les Antonins élevaient des porcs, et ils avaient l’autorisation de laisser leurs animaux circuler à travers la ville. Le son de la clochette avertissait les habitants qui mettaient sur le seuil de leur maison les restes de nourriture destinés à engraisser les bêtes. C’est pourquoi Saint-Antoine est représenté accompagné d’un pourceau muni d’une clochette.

Dans l’hôpital de Saint-Selve, on accueillait aussi les malades atteints de gangrène, maladie dûe à l’ergot de seigle, qui est un parasite du blé que l’on ne triait pas lors du passage au moulin. Le malade sentait comme un feu dévorant dans le membre atteint, qui

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devenait sec, noir comme brûlé, et finissait par tomber. C’était « le mal des ardents » ou « le feu de Saint-Antoine », maladie épidémique qui fît des ravages au Moyen-Age.

Par ailleurs les Antonins portaient une grande dévotion à Saint-Laurent, martyr du IIIème siècle, qui mourut à Rome, torturé sur un gril de fer rougi au feu. Il est le patron des rôtisseurs et des charbonniers, et il est réputé guérisseur des brûlures.

Une chapelle, qui abritait leur statue était dédiée à ces deux saints, sur l’emplacement de l’actuelle demeure de « Montalier ». Cette chapelle devenue bien public à la Révolution, fût vendue avec l’ensemble de la propriété puis rasée. Les statues des deux saints furent installées sur la façade de l’église L' ECOLE à SAINT SELVE Dès le 16e siècle l'Eglise met l'accent sur l'importance de l'instruction pour faire de bons chrétiens, en appelant à la création d’une école dans chaque paroisse. Le maître, choisi par l'évêque, y enseignera la lecture, l'écriture, le chant et le calcul – et ce, gratuitement pour les pauvres. La crainte de faire des paysans des « demi-savants »... « qui ne profitent de l'instruction que pour abandonner les champs ou faire procès à leur seigneur », freine cette initiative, et les curés n'ouvrent que très peu d'école, d'autant que la pauvreté de leurs revenus ne les incite pas à prendre sur leur nécessaire au profit d'un précepteur. Dès 1691 à St Selve, Bernard MICOULEAU est un maître d’école, réputé « de bonnes moeurs, faisant son devoir, assidu aux offices et chantre de la paroisse, et élevant la jeunesse à la crainte de Dieu ». Ces maîtres d'école exerçaient aussi un autre métier, ne serait-ce que pour survivre, sacristain, fossoyeur, chantre... De 1828 à 1830, Joseph BURQUET, instituteur, avait réuni dans sa classe 15 garçons et 9 filles. Monsieur Bontems de Memigniac, « propriétaire des plus imposés de St Selve », y vit un objet de scandale. Si la fin de l'histoire n'est pas connue, il est à noter que l’école des filles n’intéressera le conseil municipal qu’à partir de 1881. Entre temps c’est aux seules soeurs de Saint Joseph que reviendra de leur faire la classe. En 1833 GUIZOT, Ministre de l'Instruction Publique, fait voter la loi qui fait obligation à toutes les communes de France de pourvoir au fonctionnement d'une école primaire. Dès août 1833 le conseil municipal estime « qu'il importe à la commune de s'imposer un petit sacrifice pour fournir à l'instituteur communal un local convenable tant pour recevoir les élèves que pour son habitation, et un traitement fixe... ». En 1834 un crédit extraordinaire est voté « pour faire jouir Monsieur LAFEYCHINE des bienfaits de la loi », traitement fixe et indemnité de logement, et on s'engage « à fournir un

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local bien disposé pour servir de maison d'école ». (Son salaire est composé d'un traitement fixe versé par la commune, le reste est à la charge des familles ayant des enfants à l'école). Jean Baptiste LAFEYCHINE a 25 ans. Plutôt que d'établir sa classe dans la mairie, bâtiment face à l'église qui servit longtemps de bibliothèque, l’instituteur préfère installer son école dans sa propre maison. Très apprécié, il assurera également les fonctions de secrétaire de mairie et de régisseur des travaux d'aménagement des abords du pont du Gat Mort, aussi le conseil municipal fera-t-il le geste de doubler son traitement fixe. En 1883, pour la première fois, une dépense proprement pédagogique est faite par la municipalité pour l'achat d'un système de poids et mesures. En 1866 “la maison Lafeychine” est acquise après 9 années de débats par le Conseil municipal. En 1876, Monsieur VIGNOLLES, citoyen de St Selve, “voulant faire une bonne oeuvre, fit construire, à ses frais le préau nécessaire à l'école des garçons pour les abriter contre les intempéries des saisons...” et offre à la commune en location gratuite pour une durée de 15 ans, “une maison et ses dépendances propres à y recevoir les religieuses de St Joseph et y admettre les jeunes filles appelées à recevoir l'instruction”. à St Selve, la consultation des registres de mariage montre qu’entre 1810 et 1820, 38 % des garçons et 21% des filles signent le registre d'état civil. En 1900, ce sont 100 % des deux époux : ainsi est avérée l'importance de l'instruction pour faire, sinon « des bons chrétiens », du moins des bons citoyens. (d’après une étude de M. JP MERIC « L'école et les instituteurs de Saint Selve sous la Restauration et le Second Empire ») Le chêne de la Liberté Planté par la municipalité au lendemain de la guerre 1914-1918 Le monument aux morts est érigé en même temps. La plantation d'un Arbre de la Liberté est le symbole de la liesse populaire et de la liberté. C’est une tradition post-révolutionnaire.

le lieu dit "MATHALIN" à Saint Selvec’est là, sur le domaine de la « Palomeyre », que les religieux de l’ordre de Saint Antoine fondent en 1311, un hôpital: « l’hôpital Saint Antoine de la Palomeyre ».Ces religieux hospitaliers étaient spécialisés dans la lutte contre la « maladie des ardents », sorte de gangrène, due à l’ergot de seigle. Au XIV° siècle les Antonins possédaient trois hôpitaux dans la région. Outre « la Palomeyre », l’un à l’emplacement de l’actuel Musée d’Aquitaine de Bordeaux, et un autre « Saint Antoine de Bigart » à Pujols sur Ciron. Saint Antoine est généralement représenté accompagné d’un pourceau muni d’une clochette. Les

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Antonins élevaient des porcs pour l’entretien de leurs établissements, et ils avaient l’autorisation de laisser circuler leurs animaux dans la cité; le son de la clochette invitait les habitants à mettre sur le seuil de leur maison les restes de nourriture destinés à engraisser le troupeau. Il est probable que les Antonins de « la Palomeyre » à Saint Selve devaient jouir de ce même privilège...

En 1311, les religieux de l'ordre de Saint Antoine s'établissent à la Palomeyre, notre actuel lieu-dit Mathalin et y fondent un hôpital : l'hôpital Saint Antoine de la Palomeyre.

Au 14ème siècle, les Antonins possédaient 3 hôpitaux : celui de Saint Selve, un deuxième sur l'emplacement de l'actuel musée d'Aquitaine à Bordeaux, et le troisième, l'hôpital Saint Antoine de Bigard, sur les paroisses de Pujols-sur-Ciron et de Bommes ; par suite de différentes associations dans les actes notariés, une parcelle du domaine des Antonins de St Selve a reçu le nom de Bigard. Saint Antoine est généralement représenté accompagné d'un pourceau muni d'une clochette. Pour l'entretien de leurs établissements, les Antonins élevaient des porcs, et ils avaient l'autorisation de laisser circuler leurs animaux à travers la ville ; le son de la clochette avertissait les habitants de mettre sur le seuil de leur maison les restes de nourriture devant les engraisser. Les Antonins de la Palomeyre à Saint Selve devaient jouir du même privilège.Ces religieux hospitaliers étaient spécialisés dans la lutte de la gangrène, maladie due à l'ergot de seigle, champignon appelé aussi charbon (parasite du blé qui n'était pas trié lors du passage au moulin). Le malade sentait comme un feu dévorant dans le membre atteint, qui devenait sec, noir, comme brûlé et qui finissait par tomber. C'était "le mal des ardents", ou "le feu de Saint Antoine", maladie épidémique qui fit des ravages au Moyen-âge.Ce qui explique la présence à côté de Saint Antoine, de Saint Laurent : Saint Laurent est un martyr du 3ème siècle qui mourut torturé sur un gril de fer rougi au feu.Les deux statues de Saint Antoine et de Saint Laurent se trouvaient dans une chapelle située à l'emplacement de la maison de Montalier. Elles ont été placées sur la façade de l'église lors de sa restauration au cours du 19ème siècle.Le bâtiment actuel de cette église date du 18ème siècle.

Les premières mentions de cette paroisse de St Sévère de la Taugère datent de 1170. Cependant, bien avant cette date, une voie romaine dont on retrouve la trace au carrefour de Sarransot, et la découverte en 1744 d'un pot contenant des pièces du 4ème siècle non loin de là attestent du moins d'une certaine fréquentation de cette région.

Les rares documents sur la paroisse, dont on dispose jusqu'au 16ème siècle, nous apprennent que Bertrand de GOT, devenu pape sous le nom de CLEMENT V de 1305 à 1314, dans ses déplacements de Bordeaux à Villandraut, dont il est originaire, célébrait la messe dans une chapelle dédiée à Ste Quitterie, pouvant être située au lieu dit "le Vatican" ou bien au lieu dit "Maignan" (La Brède, près de Rambaud).

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La paroisse comptait également sur son territoire l'hôpital de la Palomeyre, fondé par les religieux de l'ordre de St Antoine au 14ème siècle dans le quartier actuellement appelé Mathalin.

Saint Antoine et Saint Laurent sont deux saints que les habitants de St Selve vénèrent depuis cette époque, et cette dévotion a marqué profondément la vie de cette paroisse : Jusqu'au moins la fin du 19ème siècle, deux foires importantes se tenaient autour de la chapelle dédiée à Saint Antoine et à Saint Laurent, chapelle qui se situait dans l'actuel parc de Montalier. Ces foires avaient lieu le jour de la Saint Antoine, le 17 janvier, et de la Saint Laurent, le 10 août. ♦ La place de l'église, son cloître et sa fontaine

Jusqu'à la fin du 19ème siècle, le cimetière entourait l'église (comme encore aujourd'hui à Saint Médard d'Eyrans, ou à Saucats par exemple). La création d'un nouveau cimetière hors du bourg, vers 1870, entraîna la transformation de l'ancien en place publique devant l'église, et en jardin pour le presbytère, clos par un mur, de part et d'autre de l'église. (Une loi vers 1840 oblige les communes à déplacer les cimetières hors du bourg.)

La Mairie était le bâtiment face à l'église, aménagé depuis quelques années en bibliothèque municipale. Ce presbytère était la propriété privée du curé Jean Duver en 1730, qui a légué à ses successeurs cette maison avec grange et jardin, moyennant un loyer qui consistait en la fourniture des 20 litres d'huile nécessaires pour faire brûler la lampe du Saint Sacrement !

En 1900, le curé J-E Saux fit construire le cloître dans son jardin d'agrément (le deuxième jardin de l'autre côté de l'église étant le potager).Le presbytère devient Bien Municipal en 1904.

Ce n'est qu'en 1980, sous la précédente municipalité, que les murs fermant les jardins furent abattus : la partie nord du jardin (à gauche) est transformée en parking, la partie sud (à droite) devient la place que nous connaissons, avec sa fontaine. La Mairie est alors transférée dans l'ancien presbytère, et demeure en ces lieux aujourd'hui encore.

C'est à cette époque également, en 1985, que fut construite la fontaine par les compagnons du bâtiment. Son eau provient de la fontaine de la Houne, où est érigée une petite chapelle dédiée à Saint Clair (en contrebas à gauche du parking). Cette eau a la propriété de guérir les maladies des yeux. Plusieurs personnes de Saint Selve peuvent attester de ces vertus.

Saint Sévère est le patron de cette église.

Les deux statues, de part et d'autre du porche d'entrée, sont celles de Saint Laurent et de Saint Antoine, Saint Laurent avec un gril dans la main, Saint Antoine accompagné d'un pourceau.

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♦ L'Église Saint Sévère

L'église avait une nef lambrissée. Elle était petite et obscure. La sacristie, minuscule, se trouvait derrière l'autel principal. Elle n'existe plus. Au cours du 17ème siècle, pour consolider le bâtiment, cette sacristie fut installée à gauche.

Puis, au cours du 18ème siècle, l'église bénéficie d'une reconstruction générale. Les travaux durèrent apparemment longtemps, financés par une imposition sur chacun des habitants "chacun selon ses facultés" et son architecture date de cette époque. Puis ce fut la Révolution. L'église devient Bien National.

Le 19ème siècle apporta sa contribution, notamment pour le mobilier et la décoration générale du bâtiment. Passons rapidement sur le mobilier dont il ne reste que peu de choses : l'autel principal (au fond du choeur) est un don de Madame d'Eichtal (château de Razens) à la fin du 19ème siècle. Les statues, les lustres et la chaire en bois de citronnier furent vendus à une époque récente ; le blanchiment des murs vers 1960 supprima les peintures et diverses ornementations. Les aménagements et travaux de restauration successifs au gré des nécessités et du goût esthétique de chaque époque continuent : la consolidation de la tribune au fond de la nef et la réfection de l'escalier y conduisant date de décembre 1997 ; la toiture a été refaite en 2001.

Arrêtez vous un moment devant le grand tableau de La cène.

En 1994, l'association de la Fête des Vins de Graves de Saint Selve organisa un festival Leonard de Vinci. Ce fut l'occasion pour l'atelier d'arts plastiques de Saint Selve de travailler

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sur une oeuvre de Léonard de Vinci et ce tableau fut choisi. Il a donc été réalisé par une douzaine d'élèves et de stagiaires, sous la direction de Tina Degas, responsable de l'atelier.Le tableau original mesure 8,8m x 4,60m (Monastère Sancta Maria delle Gracie à Milan) ; cette reproduction : 6m x 3m.

La cène est le dernier repas que Jésus partagea avec ses disciples ; le thème étant d'inspiration essentiellement religieuse, cette reproduction a pris place dans cette église.

♦ Quelques mots sur les cloches

Le 11 juin 1894, deux cloches sont installées et bénites par le délégué de l'archevêque de Bordeaux. La plus petite, 1,5 tonne, s'appelle Marie-Joseph, son parrain est Pierre-Alexandre-Joseph LABUZAN, sa marraine est Marie-Cécile-Odette LACOSTE. Paul LABUZAN était alors maire.

La plus grosse pèse 2,5 tonnes. Elle s'appelle Marie-Christine -Henry ; Son parrain est le baron de CARAYON LATOUR (Commandant des mobiles de la Gironde, qui fit construire le château de Grenade), sa marraine est la baronne Marie Christine D'ECHTAL.Il existe aussi une troisième cloche : la plus haute. Elle daterait du 16ème siècle mais nous ne disposons d'aucun autre renseignement sinon qu'elle proviendrait d'une famille de fondeur lorrain.

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Le château de Grenade

A côté de la terre du Puch s’est développé la terre de Grenade (67 ha). La directe a représenté jusqu’à 400 ha dans la paroisse. La vaste demeure appartenait à une famille noble protestante depuis le 17ème siècle : les Ferrons. En 1686, Antoine de Roussanes épouse une fille du premier mariage de Marie de Guérin. La famille s’allia en 1737 à la famille de Saint-Marc. Le domaine est cédé le 16 septembre 1858 à Edmond Carayon-Latour.

« Le Château de Grenade fut inspiré par 3 des plus nobles sentiments : L’amour conjugal, l’amour fraternel, et l’amour de l’art ». C’est ce que prononça James de Lacaussade, maire de Portets, à l’occasion de la bénédiction solennelle du château par son Eminence le Cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, le 26 octobre 1864. L’étude de l’histoire du Domaine confirme la pertinence de cette déclaration.

Grenade, une histoire d’amour fraternel

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Edmond de Carayon Latour (1811-1887)

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Son frère Joseph (1824-1886)

« Fayre pla, layssa dire », Faire bien, laisser dire, telle était la devise de la famille de Carayon Latour, qui créa le Château de Grenade en 1859. Héros de la guerre franco allemande de 1870, Joseph de Carayon Latour commanda le 3ème bataillon des mobiles de la Gironde, détaché dans l’Est. Le château a consacré une salle d’honneur à cet illustre bataillon. Elu représentant de la Gironde sur une liste conservatrice, il fut reconnu comme un des chefs du parti légitimiste sur le plan national et la personnalité la plus marquante du légitimisme girondin avec le marquis Amédée de Lur Saluces. En 1878, il est nommé sénateur. Sa vie sociale fut importante aussi bien à Paris qu’à Bordeaux. Elève de l’Ecole Polytechnique, il géra tout d’abord les nombreux intérêts de sa famille, dont le domaine de Virelade à 5 km de Grenade, acquis en 1851. Pionnier de l’agronomie, il fut lauréat de la prime d’honneur pour ce domaine en 1867. Membre du Comité des Courses du Jockey Club, du Comité de la Société Hippique de France et du Conseil Supérieur des Haras, il était reconnu comme un veneur distingué. Il a créé la race dite du « chien de Virelade », un des chiens de meute les plus appréciés. La meute de Grenade obtient le prix d’honneur au concours international de Paris en 1863 ; le célèbre peintre Jardin l’a reproduite sur un tableau. Mécène très investi dans les questions religieuses et philanthropiques, il cumulait les présidences et les responsabilités : le conseil d’administration du quotidien royaliste « La Guienne », la société civile de Saint

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Joseph de Tivoli, la grande école catholique de Bordeaux, le Comité des Ecoles libres de la Gironde. Le buste du baron, œuvre du sculpteur Chapus et résultat d’une souscription publique, fut installé après sa mort dans la mairie de Bordeaux.

Grenade, une histoire d’amour conjugal

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Edmond de Carayon Latour épousa Henriette de Chateaubriand (1824-1903), la petite nièce du célèbre auteur et ministre. Ensemble ils fondèrent le Domaine de Grenade, où cinq générations se succédèrent jusqu’à nos jours.

Conseiller général et député du Tarn de 1840 à 1861, il a défendu avec beaucoup d’énergie et d’indépendance les principes conservateurs et les intérêts religieux. Henriette de Chateaubriand quant à elle était une femme de cœur et de culture, comme son célèbre grand oncle. On peut lire sur la façade arrière du château de Grenade la devise de la famille Chateaubriand, dont la noblesse remonte aux croisades : « Mon sang a teint la bannière de France ».

Le Baron et la Baronne de Carayon Latour eurent un fils : Henri de Carayon Latour (1850-1916). Entré à Saint Cyr en 1869, il fit une brillante carrière militaire : guerre de 1870, campagnes en Algérie de 1873 à 1875, en Tunisie de 1881 à 1882. Chef d’escadron de réserve, officier de la Légion d’Honneur, il est mobilisé en août 1914. Il participe activement aux combats de Belgique et à la bataille de la Marne. Il sera décoré de la croix de guerre.Dernier du nom, il épousa Marguerite d’Alsace d’Hénin dont il eut 5 filles.Henri hérita des biens de ses parents mais aussi des propriétés de son oncle Joseph, disparu sans descendance.

Le marquis de Villeneuve épouse Henriette Laure Marie Simone, l’une des 5 filles de Henri de Carayon Latour. Lui-même était officier de cavalerie et chevalier de la Légion

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d’Honneur. Ils eurent un fils : Ludovic comte de Villeneuve (1922-2000), lequel céda le domaine à la famille Bonnaval-Chauffourier en 1999.

Grenade, une histoire d’amour de l’art

Edmond et Henriette de Carayon Latour ont voulu et conçu ce domaine comme une œuvre, globale et harmonieuse, tant pour son architecture, que pour son parc et pour tous ses éléments ornementaux. « La vérité est que pendant 10 ans j’avais préparé les fonds pour une œuvre de ce genre », déclare Edmond. Le Baron exprimait clairement sa volonté d’innovation et de progrès par rapport à son projet. Il a contacté Henri Duphot, architecte bordelais, et réalisé un voyage avec lui en Angleterre, afin dit-il « de chercher un style étranger, une construction d’un genre inconnu de nos compatriotes et qui pourrait devenir sur notre sol une date de progrès ».

Henri Duphot (1810-1889) était un célèbre architecte bordelais qui contribua à secouer la tradition par ses œuvres multiples : édifices publics comme l’Hôtel de la Caisse d’Epargne de Bordeaux, aujourd’hui Musée de la Résistance place Jean Moulin ; des dizaines d’églises neuves dont Saint-Amand de Caudéran, Saint-Vincent de Portets, Notre Dame de Virelade ; restauration des églises de Langon, Verdelais, Loupiac ; Châteaux de Cestas et des grands crus du Médoc : Pichon-Longueville-comtesse-de-Lalande, Latour, Beaumont, agrandissement de Beychevelle et ferme Suzanne de Giscours, et bien sûr Lanessan, directement inspiré de Grenade.

Le Château et les écuries furent donc construits dans le pur style néo-élizabéthain, caractérisé par : de longues fenêtres à meneaux, vocabulaire caractéristique du style « perpendiculaire » ; de nombreux pignons, bow windows (avancées des fenêtres en arc vers le parc), hautes cheminées, balustrades ajourées, loggias.

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Les écuries sont un modèle d’architecture, elles se caractérisent par leur esthétisme : chacun des 10 corps de bâtiment est traité pour lui-même, en totale asymétrie, bichromie des briques rouges et pierres blanches, variété de l’architecture des murs et des toitures, boxes d’une élégance rare. En outre leur fonctionnalisme facilite le travail des hommes et le confort des animaux : chevaux à harnais et voitures à gauche, on y accède par un passage couvert contrôlé par la maison du cocher ; chevaux de selle à droite, avec 8 boxes aérés, très spacieux convenant à ces animaux fougueux, disposés en arc de cercle. Entre les deux : avancée du pavillon de la sellerie, greniers ventilés au 1er étage, chambres à coucher des garçons d’écuries. Endommagées par la tempête de 1999, elles sont en cours de restauration pour ouvrir au public prochainement.

Archives municipales de Bordeaux :(1) - 42 S 2123 : portrait d’Edmond de Carayon Latour(2) - 42 S 2122 : portrait de Joseph de Carayon Latour(3) - 42 S 2124 : portrait de la Baronne de Carayon Latour (née Henriette de Chateaubriand)

D’après le site Internet du domaine