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w w w.w k- r h .f r
N°
128
1 du
22
au 2
8 m
ars
2016
I N F O R M AT I Q U E R H
La marine engage les testsdu nouveau logiciel de paiedes militaires p. 6
F O R M AT I O N
Les six pistes d’entreprise & personnel pour améliorerla réforme p. 10
M A N A G E M E N T
Gérer les collaborateursproches de la retraitep. 36
Les recruteurs
s’adaptent au numerIque
OUTILS
po
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Ge
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Imag
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ECA1281-UNE_01-Couverture 18/03/16 15:49 Page1
— ACTEURS —TROIS QUESTIONS À.Jean-Claude Mouhat.directeur de la mission handicap à Capgemini p. 9
— LA SEMAINE —FORMATION. Six pistes pour améliorer la réforme p. 10
FINANCEMENT DE LA FORMATION. davantage dePMe souhaitent verser des fondsplan libres à leur opca p. 12
ÉTUDE. Le temps partiel, une réserve d’emplois pour les extrémités de carrière p. 13
INTERNET. opcalia rénove sonsite p. 13
INTERVIEW. Sébastien Roy.« en épargne d’entreprise, il fauts’interroger sur la pertinence du monétaire » p. 13
RISQUES PSYCHOSOCIAUX.24 % des établissements font de la prévention collective p. 15
FONCTION RH. L’emploi cadresrH en forte hausse p. 15
TRAVAIL TEMPORAIRE.Qui sont les intérimaires en Cdi ?p. 16
CONVENTION. danone signe un accord international sur l’emploi durable p. 16
RSE. Le CJd impliqué dans les achats responsables p. 16
ET AUSSI...
NOMINATIONS p. 9
LES TEXTES p. 15
AGENDA p. 16
14, rue Fructidor, 75814 Paris cedex 17
Pour nous joindre par téléphone ou par fax : fairele 01 85 58 suivi des 4 chiffres entre parenthèses.Président directeur général France/directeurde la publication : Hubert Chemla ◆Directricegénérale du pôle Presse : Yasmine Jourdan
diALoguer AveC LA ré[email protected]<www.wk-rh.fr>.Rédactrice en chef : gina de rosa (33 39) ◆Ré dac teur en chef adjoint : guillaume Lenagard (37 67) ◆ Rédaction : Laurent gérard(chef de service forma tion) (35 39), Hélène
truffaut (36 49), emmanuel Franck (35 03), virginie Leblanc (33 25), élodie Sarfati (33 54)(chefs de rubrique) ◆ Secrétariat de rédac-tion-maquette : Karine Léran (1re Sr), PatriciaLoison ◆Correction : Christelle Morel ◆Créa-tion de la ligne graphique : Primo&Primo◆ Conception de la Une : Yvon Larguier ◆ In-fographies : François Le Quellec ◆Ont colla-boré à ce numéro : Christian Antonelli, éricdelon, Philippe détrie, José garcia Lopez,Xavier gorce, Céline Lacourcelle, Anne Le nir,rozenn Le Saint, Alain Lemanissier, Alice Meu-nier-Fages, Christelle Morel, Mathieu noyer,Pessin, gaëlle Picut, Pauline rabilloux.
PASSer une oFFre d’eMPLoi ou un APPeL d’oFFreSRégie Emploi et transaction :. [email protected] ◆Directeur commercial :olivier desroches (35 32) ◆Directrice de clien-tèle : Anne-Sophie gallon (35 21) ◆Assistantescommerciales : édith Laurent, Sophie violtat◆ Administration des ventes : isabelle rey (32 98).
PASSer une PubLiCité◆Directrice commerciale publicité : Sandrineviénot (35 71) ◆Directrice de publicité : AnneMallet (38 57) ◆Directeurs de clientèle : robertde Marassé (38 91), Myriam Lacroix (36 97) ◆As-sistant commercial : Spiros Marmaras (35 42).
S’AbonnerService Abonnement : 0 825 08 08 00.Abonnement : un an : 266,48 €.Prix de vente au numéro : 5,55 € ◆ Directrice de la pro duction : M.-H. draber
◆ Imprimerie-Brocheur : Senefelder Misset(Pays-bas) ◆Routeur : routage et messageriede France, 94 rungis ◆Editeur : Wolters KluwerFrance, SAS uniperson nelle au capital de155 000 000 € ◆Siège social : 14, rue Fructidor,75814 Paris cedex 17. rCS Paris 480 081 306◆ Associé unique : Holding Wolters KluwerFrance ◆ ISSN : 1955-5687 ◆ Dépôt lé gal :mars 2016 ◆ Commission paritaire : n° 0316K 87713
SO
MM
AIR
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6 ZoomLA MArine engAge
LeS teStS du NOUVEAU LOGICIELDE PAIE DES MILITAIRES
Informatique RH
www.wk-rh.fr
4 - Entreprise & Carrières - n° 1281 du 22 au 28 mars 2016
Avec ce numéro, un dépliant de 4 pages “LSQ” assemblé sur la 4e de couverture.
ECA1281_p4-5_SOMM_03-Sommaire 18/03/16 18:50 Page4
18 L’enquêteLeS reCruteurS
S’AdAPtent AU NUMÉRIQUE
Outils
— marchés —SIRH. Workday adapte sa solution de gestion de la paie à l’Hexagone p. 27
E-LEARNING. Premier Moocpour le CnFPt p. 27
RECHERCHE. une chaireinternationale sur le navire du futur p. 27
— sur le —terrain
CONDITIONS DE TRAVAIL.La Poste déménage pourregrouper ses équipes p. 28
FORMATION. Sovec veut faire de ses experts des managers p. 29
RETOUR SUR. La politique de validation des acquis de l’expérience (vAe) à l’Abrapap. 30
QUESTION DE DROIT.Alice Meunier-Fages. Quel est le régime social des indemnitésde rupture des dirigeants ? p. 31
FLEXISÉCURITÉ. Italie. Quelvrai bilan pour le Jobs Act ? p. 32
CHRONIQUE. Avosial. Santé autravail : immixtion de la vie privéedans la sphère professionnellep. 33
YLe CAHier deS YRESSOURCES
HUMAINES
36 Les clésgérer deS
CoLLAborAteurS PROCHES DE LA RETRAITE
Motivation
— l’interview —PIERRE-YVES GOMEZ.Économiste. « Le travail déborde de plus en plus le cadrede l’emploi » p. 38
— les livres —Au-delà de l’emploi. Sous ladirection d’Alain Supiot p. 40
Rendre justice au travail.MaXhieu de nanteuil p. 40
Les Ressources humaines pour les nuls. Sabine Wojtas p. 40
Hommes, femmes, leadership :mode d’emploi. valérie Petit et Sarah Saint-Michel p. 40
— lA —chronique
PHILIPPE DÉTRIE. Le bonheurau travail ? et du caviar à lacantine ? p. 41
— l’emploi —CARRIÈRES. p. 42
YLe CAHier du YMANAGEMENT
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 5
ECA1281_p4-5_SOMM_03-Sommaire 18/03/16 18:50 Page5
L’heure de vérité
approche pour
Source Solde,
le futur logiciel
de paie interarmées.
Pour éviter
un second fiasco
après Louvois,
le projet, très
complexe, a été
piloté comme
un programme
d’armement.
La Marine s’apprête
maintenant
à soume,re
le système au banc
d’essai jusqu’à
la fin de l’année.
Une répétition sous
haute surveillance.
Cette fois-ci, la Défense
mise sur la prudence.
Afin d’éviter un nau-
frage à la Louvois, calculateur
tristement célèbre pour ses
bugs (lire Entreprise & Car-
rières n° 1152 et n° 1169), le mi-
nistère a voulu fiabiliser au
maximum Source Solde, son
prochain logiciel de paie. D’ici
à la fin du mois de mars, la Ma-
rine soumettra le système à une
batterie de tests méthodiques
et à des contrôles sévères. Ob-
jectif : s’assurer de la bonne
marche de l’ensemble des fonc-
tions avant la mise en œuvre.
Le désastreux LouvoisIl faut dire que le précédent sys-
tème Louvois, ce « logiciel fou»,
a engendré un «désastre» sur la
solde [la paie, NDLR] des mili-
taires, selon les mots martelés
par le ministre de la Défense,
Jean-Yves Le Drian, lors de son
discours sur Source Solde au
siège du ministère le 15 janvier
dernier. Depuis le lancement d’un
plan d’urgence fin 2013, le minis-
tère a ainsi déboursé quelque
52 millions d’euros sous forme
d’avance pour rétablir les droits
des militaires. Les trop-versés
s’élevaient, eux, à 363,2 millions
d’euros à la fin 2015. En cause,
les failles du calculateur, mais
aussi celles des systèmes d’infor-
mation de ressources humaines
(SIRH) et «une organisation qui
avait décidé trop vite la transfor-
mation ». Irréparable, car très
insta ble, Louvois devait être rem-
placé. Après un dialogue compé-
titif d’un an, c’est Sopra Steria qui
a remporté, en avril 2015, le
contrat d’un montant de 128 mil-
lions d’euros sur dix ans pour
concevoir le nouveau logiciel.
Caroline Gervais, ingénieure gé-
nérale de l’armement et pilote
du projet Source Solde, insiste
sur le travail fourni au préalable
pour définir les besoins avec pré-
cision : «Tout a dû être explicité
dans les moindres détails. » Car,
dans la Fonction publique, la ré-
munération des militaires est
l’une des plus compliquées à cal-
culer. Entrent notamment en
ligne de compte la situation fa-
miliale et administrative des in-
téressés, leurs affectations ou
encore leurs qualifications et les
missions opérationnelles aux-
quelles participent les soldats.
Le calcul de la paie s’appuie aussi
sur « les strates de réglementa-
tion, véritable millefeuille qui re-
flète les évolutions de la condi-
tion des fonctionnaires et des
militaires ces dernières années»,
illustre l’ingénieure générale.
Travail préparatoirePour gérer ces sommets de com-
plexité, le projet Source Solde
est piloté comme un programme
d’armement. La Direction géné-
rale de l’armement (DGA) épaule
la direction des ressources hu-
maines du ministère de la Dé-
—— ZOOM ——
INFORMATIQUE RH
LA MARINE ENGAGE
LES TESTS DU nouveaulogiciel de paie
des militaires
PAR José Garcia Lopez ILLUSTRATION xavier Gorce
n> Pendant sept mois,Source Solde calculera, enparallèle du système Louvois,des soldes sur la base de l’ensemble des dossiersréels des personnels de la Marine nationale.
6 - Entreprise & Carrières - n° 1281 du 22 au 28 mars 2016
ECA1281_p6-7_ZOOM_04-Zoom 18/03/16 14:36 Page6
fense (DRH-MD) au sein d’une
équipe intégrée. Laquelle réunit
12 spécialistes en conduite de
“programmes complexes” de la
DGA et 25 ingénieurs experts de
la solde de la DRH-MD. Depuis
fin 2013, près de 200 ateliers réu-
nissant l’équipe programme et
des utilisateurs de toutes les ar-
mées ont décrit précisément les
éléments de rémunération, les
indemnités, les conditions d’ou-
verture de droits à primes, ou en-
core les différentes retenues et
cotisations. Grâce au dossier de
conception détaillé ainsi obtenu,
Sopra Steria a implémenté les rè-
gles de calcul dans son progiciel,
HR Access.
Selon le ministre, ce travail pré-
paratoire a eu pour ambition de
replacer « l’homme au cœur du
système». L’ingénieure générale
insiste quant à elle sur la richesse
des informations fournies, aussi
bien par les gestionnaires de la
paie que par les militaires. Ces
derniers disposeront ainsi d’un
bulletin de solde plus lisible. Ils
auront également accès à leurs
données personnelles et adminis -
tratives et pourront notamment
s’informer des conséquences des
évolutions de carrière sur leur
rémunération. Le tout sera faci-
lement accessible via un portail,
à partir d’un poste connecté à
l’intranet sécurisé de la Défense
(Intradef).
De leur côté, les gestionnaires
devraient également disposer
d’un outil simple et complet. Ils
auront une vue globale sur le dos-
sier des usagers. Toutes les par-
ties pourront discuter à partir
des mêmes informations. L’enjeu,
à travers ce dialogue entre admi-
nistrés et administrateurs, est
«de retrouver ce lien humain, qui
s’était perdu dans le précédent
système», a insisté le ministre.
contrôles avant le calcul finalAutre avancée fondamentale au
regard de la situation actuelle :
le nouvel outil offrira la possibi-
lité d’opérer des contrôles avant
le calcul final de la solde. Alors
que le logiciel actuel ne permet
pas de retrouver l’historique des
erreurs ni de les corriger correc-
tement, son successeur permettra
de repérer plus simplement les
anomalies grâce à un tableau de
bord. Ce qui facilitera d’éven-
tuelles corrections avant d’établir
une paie définitive. L’étape de dé-
veloppement sur le logiciel, qui
s’achève – «phase très critique»,
selon Caroline Gervais –, a per-
mis de mettre au point toutes les
fonctions de calcul de la solde,
ainsi que les interfaces avec les
SIRH des armées.
Les tests de qualification effec-
tués à la Marine d’ici à la fin du
mois seront suivis, à partir de
l’été prochain, d’une séquence
de “soldes à blanc”, comprenez
en double. Pendant sept mois, le
système calculera, en parallèle
de Louvois, des soldes sur la base
de l’ensemble des dossiers réels
des personnels de la Marine. Les
paies calculées avec Louvois se-
ront recalculées par Source Solde
et comparées à d’autres calculées
à la main. À l’issue de cette ré-
pétition générale, et seulement
si tous les résultats sont satisfai-
sants, Source Solde entrera dé-
finitivement en service à la Ma-
rine au deuxième semestre 2017.
Au total, l’outil aura été testé pen-
dant quatorze mois. Ensuite,
après des séquences de soldes à
blanc, il devrait être opérationnel
dans l’armée de terre en 2018 et
en 2019 dans le service de santé
des armées et l’armée de l’air.
«Étager nos migrations d’un sys-
tème à un autre, armée par ar-
mée, permet de concentrer nos
efforts pour garantir un bon fonc-
tionnement de l’ensemble à
chaque étape », a assuré Jean-
Yves Le Drian. Lequel a d’ailleurs
qualifié le calendrier de déploie-
ment d’« extrêmement ambi-
tieux », et en même temps de
« réaliste ». Une précision en
forme de message aux équipes
en charge du logiciel : pour éviter
que Source Solde ne coule à pic
comme Louvois, il faudra redou-
bler de prudence. Et maintenir
la cadence.
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 7
Une solde qui ne coule pas de sourceÀ terme, Source Solde va gérer la paie des 250000 militaires destrois armées. Ce supercalculateur doit prendre en compte quelque250 éléments de rémunération, 174 primes différentes selon lesservices et des dizaines de millions d’informations produites tousles mois par 18 SIRH. Autre spécificité de la solde : elle varie d’unmois sur l’autre pour la moitié des militaires. Un environnement com-plexe qui, selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, «nedéresponsabilise pas pour autant Louvois». ♦
ECA1281_p6-7_ZOOM_04-Zoom 18/03/16 14:36 Page7
Quel est le taux d’insertion de sala-riés handicapés chez Capgemini ?À la fin 2015, il est de 2,82 %, dont 2,05 % entaux d’emploi direct. Fin 2014, ce taux étaitde 2,37%. Au regard des effectifs assujettis,soit 21747 salariés, le nombre d’unités béné -ficiaires (UB) manquantes pour arriver aux6%, après minorations, est de 690. Dans lessociétés de la convention Syntec, ce taux esten moyenne de 1,5 %.Le nouvel accord se donne comme objectifsd’atteindre un taux d’emploi de 2,9% en 2016,de 3,1 % en 2017 et de 3,3 % en 2018. Les re-crutements directs de personnes en situationde handicap pour l’ensemble du groupe serontde 52 en 2016, 56 en 2017 et 60 en 2018. Uneattention particulière sera portée sur les par-tenariats avec les associations Tremplin,Exéco, Adapt, etc., afin d’accroître le nombrede candidats et de mieux faire connaître nosmétiers. Le manque de candidats sur nos em-plois, dont la plupart exigent une qualificationprofessionnelle de niveau ingénieur, est notreprincipale difficulté. Cet accord bénéficierade budgets annuels prévisionnels de 3,5 mil-lions d’euros en 2016, de 3,3 millions d’euros
en 2017 et de 3,1 millions d’euros en 2018,construits sur la contribution qui aurait dûêtre versée à l’Agefiph.
Quelles actions votre accord dédiéprévoit-il ?Les actions de formation seront importanteset sans avoir recours au CPF. Un tuteur, quin’aura pas de lien hiérarchique avec le salarié
handicapé, lui sera systématiquement pro-posé. De même qu’un coaching spécifiquepour l’aider à prendre confiance et à déve-lopper l’autonomie.Les formations en alternance et les stagesseront également privilégiés : 58 en 2016, 60en 2017 et 62 en 2018. Nous nous attacherons,avec l’aide d’associations comme l’Arpejeh,à établir des contacts avec les lycées, uni-
—— ACTEURS ——
Jean-Claude MouhatLe directeur de la mission handicap à Capgemini vient de renouveler son accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap pour la période 2016-2018.3
qu
es
tio
ns
à..
.
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 9
versités, centres spécialisés, etc., le plus enamont possible du parcours de formationdes personnes.Des actions d’aménagement des conditionsde travail et d’aide à la reconversion sontprévues. Par exemple, une autorisation d’ab-sence rémunérée pouvant aller jusqu’à huitjours pour recevoir des soins, des périodesd’immersion dans d’autres services pour dé-
couvrir les métiers ets’orienter, l’accès à desbilans professionnels…Le recours au secteur dutravail protégé et adaptésera favorisé. En 2015,1,35 million d’euros y ontété investis, créant envi-ron 46 unités bénéfi-ciaires, contre 1,06 mil-lion en 2014. En 2016
devraient être investis entre 1,6 et 1,8 milliond’euros. Les objectifs sont de 57 UB en 2016,59 en 2017 et 62 en 2018. Une attention par-ticulière sera portée au développement dela sous-traitance et de la cotraitance infor-matique. Et sur le plan éthique, un soin par-ticulier sera apporté sur le choix des Ésat etEA, en privilégiant ceux qui ont signé la charted’éthique et des valeurs du réseau Gesat.L’accord prévoit même des aides aux per-sonnes à charge rattachées au foyer fiscaldes salariés, sous forme d’attribution dechèques emploi service universels. Ces dé-penses ne seront pas imputées sur le budgetde l’accord, mais sur un fonds spécifique al-loué par l’entreprise dans la limite de 200000euros par an. Dans la même logique hors bud-get du présent accord, les salariés parentsd’enfants en situation de handicap pourrontbénéficier de trois jours de congés rémunéréssupplémentaires par an et par enfant.
Pourquoi l’accord prévoit-il le dé-ploiement de la norme handi-accueil-lante dans vos établissements ?Parce que cette norme, développée par l’Afnoren 2010, vise une réelle inclusion de la ques-tion du handicap dans la culture de l’entre-prise. Nos dix plus importants sites – qui ras-semblent 12700 salariés – seront audités d’icià la fin 2016.Propos recueillis par Laurent Gérard
« LE MANQUE DE CANDIDATS SUR NOS EMPLOIS DONT LA PLUPARTEXIGENT UNE QUALIFICATIONPROFESSIONNELLE DE NIVEAUINGÉNIEUR, EST NOTRE PRINCIPALEDIFFICULTÉ. »
no
min
at
ion
s
NatixisAnne Lebel
50 ans, rejoint
le groupe le
4 avril et devient
membre du co-
mité de direction générale.
Elle sera DRH à partir du
1er juillet. Diplômée de l’IEP
de Strasbourg et titulaire
d’un DESS CAAE de l’IAE
de Paris, elle a commencé
sa carrière en 1987 chez
Bossard Consultants. En
1997, elle a rejoint Schering
Plough France comme res-
ponsable des RH et de la
formation en France, puis
responsable de projets
d’organisation et de déve-
loppement RH en Europe.
En 2004, elle est devenue
DRH de Serono France. En
2008, elle a intégré Allianz
Global Corporate &
Specialty (Groupe Allianz)
comme DRH pour
la France, l’Italie, l’Espagne,
puis pour l’Europe et l’Asie.
Depuis 2012, elle en était
DRH monde. ♦
Spie SAOlga Martin-Jarousseest nommée
DRH de la filiale Spie Sud-
Est. Elle a débuté au sein
du groupe grenoblois RMO
Intérim, avant de rejoindre
en 1993 la direction régio-
nale lyonnaise de Ducros
Services Rapides comme
responsable du personnel.
Elle a ensuite exercé di-
verses fonctions de DRH
au sein de cette même
société puis du groupe
Deutsche Post DHL, avant
d’être nommée directrice
des relations sociales et
des affaires juridiques
de DHL France. Depuis
2011, elle était DRH de
T-Systems France (Deut-
sche Telekom). ♦
ECA1281_p9_ACTEURS_05-Acteurs 18/03/16 18:52 Page9
L’enquêteDes réseaux sociaux aux
entretiens vidéo, des forums
virtuels aux applications mobiles,
les outils numériques bousculent
les process de recrutement.
Ils obligent les responsables RH
à faire évoluer leurs pratiques,
pour développer de nouvelles
approches et compétences, en
particulier en matière de sourcing.
page 18
marchésWorkday adapte sa solution
de gestion de la paie à l’Hexagone
♦ E-learning : premier Mooc pour
le CNFPT ♦ Centrale Nantes et
Bureau Veritas créent une chaire
internationale de recherche
sur le navire du futur
page 27
sur le terrainLa Poste déménage
pour regrouper ses équipes
♦ Retour sur la politique
de validation des acquis
de l’expérience à l’Abrapa
♦ Italie : quel vrai bilan
pour le Jobs Act ?
page 28
LE CAHIER DES
ressources humaines
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 17
ECA1281_p17_SOMM_07-RH-Sommaire 18/03/16 13:31 Page17
des réseaux sociaux auxentretiens vidéo, des forumsvirtuels aux applicationsmobiles, les outils numériques,de plus en plus diversifiés,bousculent les process derecrutement. Ils obligent les responsables RH à faireévoluer leurs pratiques, pour développer de nouvelles approches etcompétences, en particulier en matière de sourcing.
p.21 TémoignageÉric Barilland, directeur Image
employeur et Campusmanagement d’Orange : « Passer de l’attractivité à l’expérience candidat »
p.22 MichelinDes e-ambassadeurs
pour développer la marqueemployeur
p.23 CarrefourL’enseigne tisse ses liens
sur la toile
p.25 PwCLe sourcing, une fonction
à part entière
le cahier des RH
—— L’enquêt e ——
Les recruteurs
numériq
18 - entreprise & Carrières - n° 1281 du 22 au 28 mars 2016
s’adaptent auOutils
COORDONNÉE PAR élodie Sarfati
ILLUSTRATION Christian Antonelli
ECA1281_p18-25_ENQ_08-RH-Enquete 18/03/16 13:31 Page18
Du sourcing à l’entretien en passant par la diffusiondes offres, toutes les étapesdu recrutement sontdigitalisées, avec des outilscomme la vidéo asynchrone ou le recrutement mobile, qui complètent l’usage de plusen plus répandu des réseauxsociaux.
Le recrutement digital est unaxe stratégique pour lesentreprises qui sepositionnent sur lesnouvelles technologies etcherchent à attirer des profilspénuriques ou des jeunesdiplômés. Certaines, commePwC, ont créé des postes de chargé de sourcing.
Les recruteurs cherchent à développer des contactsdirects et personnalisés avec les candidats,notamment via leur sitecarrière ou leur réseau de salariés ambassadeurs.
1 2 3
l’essentiel
s
que
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - entreprise & Carrières - 19
ECA1281_p18-25_ENQ_08-RH-Enquete 18/03/16 13:31 Page19
« Les outils induisent de nouvellesstratégies. Les réseaux sociaux incitent
les recruteurs à travailler la marqueemployeur, mais aussi à être plus
réactifs, voire proactifs pour les postesdifficiles à pourvoir. »
Fabienne Paris, Formatrice en recrutement digital
chez demos.
le cahier des RH
—— L’enquêt e ——
proposées par le marché, et parles nouveaux comportementsdes candidats. Ainsi, le recrute-ment mobile, prochaine révolu-tion selon Jean-Christophe Anna,directeur général de #rmstouch:«Fin 2015, 19% des candidaturesenregistrées par Cadremploi pro-venaient d’un smartphone oud’une tablette. Il y a encore deuxans, les entreprises n’y croyaientpas.»Capgemini fait ainsi partie despremières entreprises à avoir dé-veloppé son application mobilede recrutement. Camille Le Bras,directrice du recrutement de l’en-tité Application Services, expliqueles enjeux : « Nous recrutonschaque année, au sein de Capge-mini et de notre filiale Sogeti,plus de 2500 ingénieurs et cadres,dont 70 % de diplômés jeunesayant moins de deux ans d’expé-rience. Pour attirer ces profils,hyperconnectés, nous devonsadapter nos pratiques. Nousavons par exemple lancé en 2015une campagne de marque em-ployeur en exclusivité sur Face-book et participé au Job Fair deTwitter. Nos recruteurs disposentaussi de licences LinkedIn quipermettent de faire des re-cherches ciblées et d’envoyer desmessages personnalisés.»
de NouvellesstratégiesAu fond, comme le résume PierreMonclos, qui a coordonné leMooc Digital RH pour Unow, «dusourcing à la diffusion de l’offreet à l’entretien, toutes les étapesdu recrutement sont aujourd’huidigitalisées ». Et les méthodesbousculées. Car « les outils in-duisent de nouvelles stratégies,analyse Fabienne Paris, forma-trice en recrutement digital chezDemos. Les réseaux sociaux in-citent les recruteurs à travaillerla marque employeur, mais aussià être plus réactifs, voire proactifspour les postes difficiles à pour-voir. D’autres outils, comme lesquestionnaires en ligne ou les en-tretiens en vidéo différée, où lecandidat répond à des questionsprédéfinies, fondent la sélection
sur les compétences et notam-ment le savoir-être plutôt que surle simple CV. Ces outils obligentà sortir d’un recrutement “copier-coller” ».De fait, selon Catherine Salès,responsable du pôle recrutementet parcours du groupe Covea(Maaf, MMA et GMF), où les en-tretiens en vidéo différée ont ététestés pour l’embauche de télé-conseillers, « le plus compliqué
pour les recruteurs, habitués auxentretiens en face à face et à desgrilles précises d’analyse, est dedevoir s’appuyer sur de nouveauxrepères». Chez Safran, cette so-lution ne sera finalement pasadoptée : « Trop déstabilisantepour les recruteurs et les candi-dats», explique Marie-Céline Ad-nani, la responsable du centrede services partagés recrutementingénieurs et cadres du groupe.Camille Le Bras, elle, constateque « [son] métier a complète-ment changé en cinq ans, car onn’attend plus que les candidatsviennent vers nous: nous devonsêtre capables de sortir des ca-naux traditionnels, de créer lecontact, de donner envie de pos-tuler chez nous. Dès lors, nousadaptons nos discours en appor-tant d’autres types d’informationsque le contenu des postes : il fautpouvoir parler de la culture del’entreprise, des projets à ve-nir… » Plus individualisé, le re-crutement digital se doit aussid’être plus transparent, souligneGeoffroy de Lestrange, respon-sable marketing produit chez Cor-nerstone OnDemand : « À l’épo -que de Glassdoor, on ne peut plussurvendre un poste, il faut êtreclair sur ses éventuelles difficul-tés. On voit d’ailleurs que se dif-fusent, via les sites carrière, de
Un chat-live pour les métiers dela supply chain, des entretiensen vidéo asynchrone et, bientôt,des salons de recrutement vir-tuels : depuis quelques mois, lesrecruteurs de Safran multiplientles expérimentations en vue d’en-richir la panoplie de leurs outilsnumériques de recrutement.Même chose chez Eurotunnel,qui a récemment lancé un Moocemploi sur les métiers du ferro-viaire, ou du côté de Carrefour,qui a fait de son site de recrute-ment un espace d’échanges et decoaching avec les candidats (lirep. 23)…Pas de doute : quinze ans aprèsl’émergence des jobboards et desréseaux sociaux, la course à ladigitalisation du recrutement estloin d’être terminée. Même sitoutes les entreprises ne s’y sontpas engouffrées – 40% des recru-teurs n’utilisent pas les réseauxsociaux, selon une enquête Re-gionJobs de février 2015 –, lemouvement est lancé, soutenupar la multiplication des solutions
20 - entreprise & Carrières - n° 1281 du 22 au 28 mars 2016
Plus individualisé,le recrutementdigital se doitaussi d’être plustransparent.
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Workday, éditeur de solutions cloud pour lagestion financière et la gestion des RH, an-
nonce la disponibilité de sa solution de paieWorkday Payroll sur le marché français. Lesutilisateurs bénéficieront ainsi d’un support spé-cifique à l’Hexagone et de toute la maintenancelégale – l’application intègre notamment le pro-cessus de déclaration sociale nominative (DSN).
L’éditeur américain, qui s’adresse surtout auxgrandes entreprises et revendique plus de 1 000
clients, met en avant les atouts du cloud qui,dit-il, permet un meilleur contrôle, une
grande flexibilité et offre des capacités d’analyseen temps réel. De quoi donner aux entreprises« une vision globale et détaillée des coûts sala-riaux». La solution est accessible en mobilité. H. T.
WORKDAY ADAPTE SA SOLUTION DE GESTION DE LA PAIE À L’HEXAGONE
SIRH
Depuis le 14 mars,le Centre natio-
nal de formation de la fonction publique ter-ritoriale (CNFPT) propose des formationsen ligne sous forme de Mooc sur la plate-forme FUN, en complément de sa plate-forme de formation à distance Formadist lancée en 2007. Le premier thème mis en ligne porte sur la TVAdans les collectivités territoriales (quatre séances d’une heure et demie). Suivront : la gouvernance ter-ritoriale et la démocratie participative. D’autres formations sont également envisagées sur les régies descollectivités territoriales, la politique de la ville et les monnaies locales. www.cnfpt.fr L. G.
e-learning PREMIER MOOCPOUR LE CNFPT
le cahier des RH
—— Marchés ——
Une manièreoriginale de se formerà l’anglaisLa Webradio gratuite EnglishWaves annonce le lancement de ses for-mules d’abonnement (accès aux scripts, vitesseralentie, différents ac-cents…). Créée fin 2013, EnglishWaves propose des programmes en lienavec la France, animés par des anglophones faisantun effort d’élocution. La radio est accessible sursmartphones, tablettes etPC. www.englishwaves.fr ♦
Sigma-RHétoffe sonportefeuilleclientsSigma-RH, qui édite Sigma-RH.net, une suite RH inté-grée (incluant la gestion de la pénibilité, des acci-dents du travail, des risquesprofessionnels et de la basede données économiques et sociales), annonce avoirconvaincu deux nouveauxclients : le groupe 3S et sa filiale Alyzia (services aé-roportuaires, 5 000 salariés),qui vont déployer plusieursmodules RH sur leurs 49 sites. Et Adagio Apart -hotels (coentreprise à50 %/50 % entre Accor -Hotels et le groupe Pierre & Vacances Center Parcs,1 000 collaborateurs), qui va implémenter la solu-tion dans ses 88 résidenceshôtelières. ♦
Centrale Nantes et BureauVeritas créent une chaire
internationale de recherche surle navire du futur en partenariatavec deux start-up deCentrale Nantes : Hy-drOcean (services d’évaluationet d’optimisation des perfor-mances des navires et unitésoffshore) et Nextflow Software(édition de logiciels de méca-nique des fluides).«Cette chaire dispose d’un finan-cement exceptionnel sur dix ansde 7,5 millions d’euros. Un mon-tant à la hauteur des enjeux decompétitivité de la filière navalemondiale et rarement atteint àl’échelle de l’enseignement supé-
rieur et de la recherche en Fran -ce », explique David Le Touzé,professeur à Centrale Nantes ettitulaire de la chaire. Ces systèmes
doivent répondre à desnormes et à des certi-
fications de plus en plus préciseset complexes. Dans ce contexte,le fait de disposer de moyensd’évaluation numérique précisreprésente « un atout pour unesociété de classification commeBureau Veritas, permettant deréaliser des approbations spéci-fiques, de développer de nouvellesnormes ou encore de proposerdes services permettant d’évaluerou optimiser des navires et struc-tures en mer». L. G.
PROFESSIONA -LISATION DU BIG DATA
L’exe -cutive
mastère data strategy(pour professionnels expérimentés) lancé parle groupe d’enseignementsupérieur privé Media-School group, débute enmars et organise un parte-nariat exclusif avecl’École polytechnique fé-dérale de Lausanne. Ob-jectif : former à l’exploita-tion des “data” pourrépondre aux enjeux stra-tégiques de l’entreprise.La formation se concentresur l’analyse des donnéespour savoir qu’en faire,comment les monétiseraprès les avoir collectées, triées et protégées. L. G.
UNE CHAIREINTERNATIONALESUR LE NAVIRE DU FUTUR
FORMATION
RECHERCHE
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 27
ECA1281_p27_MARCH_09-RH-Marches 18/03/16 13:32 Page27
La Poste déménagePOUR REGROUPER SES ÉQUIPES4 500 agents vontmigrer dans troisbâtiments du sud de Paris d’ici à la mi-2017. Le but : fairetravailler ensembleles différentsmétiers del’entreprise dans le cadre du projetstratégique, etréaliser 11 millionsd’euros d’économiespar an.
La direction n’a pas réussi
à trouver de site suffi-
samment grand pour ac-
cueillir les 4 500 postiers du
siège à Issy-les-Mou-
lineaux (92), ville li-
mitrophe du sud de
Paris. Le plus gros des troupes,
soit plus de 2 000 agents, vient
de commencer à intégrer un
immeuble rénové de cette ville
– le Lemnys. Leur emménage-
ment se poursuivra jusqu’en
juin. Et 900 autres postiers
sont logés dans un immeuble
voisin de la même commune,
déjà occupé par La Poste. Le
reste des salariés concernés
travaillera dans un autre site
déjà connu de ses services,
boulevard Brune, à Paris. L’en-
semble des déménagements
seront achevés à la fin du pre-
mier semestre de l’année 2017.
« Les futurs espaces de travail
comporteront davantage de salles
de réunion et d’espaces de convi-
vialité. Les agents ont choisi et
essayé le mobilier de leur bureau
et seront tous dotés
d’un smartphone et
d’un ordinateur por-
table », indique Yves Arnaudo,
directeur du développement RH.
Une instance de coordination« Les open spaces faisaient peur
aux postiers. Les bureaux seront
découpés en “kits”, avec des es-
paces de travail d’une dizaine de
personnes, qui peuvent être sé-
parés en deux ou trois par des
cloisons », indique Bernard Mar-
tin, secrétaire général adjoint de
la CFDT francilienne des postes
et responsable du projet de dé-
ménagement pour le syndicat.
Dans la mesure où 13 directions
différentes étaient concernées
par le projet, une instance de
coordination des CHSCT s’en est
saisie pour étudier les conditions
de travail des postiers dans leurs
futurs bureaux.
Au-delà des 11 millions d’euros
d’économies annuelles escomp-
tées, sans même y intégrer la
vente ou la location du siège rue
de Vaugirard, à Paris, l’objectif
est de coller au projet stratégique
de l’entreprise à l’horizon 2020,
qui consiste à faire travailler en-
semble les différents métiers.
« Jusqu’à présent, les branches
fonctionnaient indépendamment,
voire se concurrençaient. Le but
est de “démétiariser” », traduit
Bernard Martin, qui a réclamé la
signature d’un accord sur les dis-
positifs d’accompagnement so-
cial du projet intitulé “village La
Poste”. La CFDT l’a obtenu et a
paraphé le texte aux côtés de la
CFTC, de la CFE-CGC, de FO et
de l’Unsa, le 8 janvier dernier.
temps de transportinchangéCet accord vise à faciliter l’équi-
libre entre la vie personnelle et
professionnelle pour les per-
sonnes qui voient leur temps de
transport allongé significative-
ment. Les agents s’étaient émus
d’apprendre dans la presse qu’une
première destination avait été
envisagée à la Plaine Saint-Denis
(93), eux qui habitent en majorité
dans le sud de Paris ou en proche
banlieue sud, du fait de l’implan-
tation des neuf sites actuels.
Finalement, avec le choix de dé-
ménager dans le sud de la capi-
tale, pour les 60 % de salariés
concernés qui ont répondu à l’en-
quête lancée par la direction, le
temps de transport ne changera
le cahier des RH
—— Sur le terrain ——P RAT I Q U E S
n« Jusqu’à présent, les branches fonctionnaientindépendamment, voire se concurrençaient. Le butest de “démétiariser”. »BERNARD MARTIN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT DE LA CFDT FRANCILIENNE DES POSTES
Conditionsde travail
28 - Entreprise & Carrières - n° 1281 du 22 au 28 mars 2016
ECA1281_p28-33_TERRAIN_10-RH-Terrain 18/03/16 14:37 Page28
les clésPour éviter
des phénomènes
de démotivation
préjudiciables
à l’ensemble des équipes,
il est nécessaire
d’accompagner
les salariés concernés
par un départ prochain
à la retraite.
page 36
l’interviewBien distinguer le travail
de l’emploi permet
de mieux se projeter
dans l’avenir du travail,
et notamment
“l’ubérisation”, qui prive
les salariés de protection
sociale et les précarise.
page 38
les livresAu-delà de l’emploi,
sous la direction d’Alain
Supiot
Rendre justice
au travail, Matthieu
de Nanteuil
page 40
lachronique
Le bonheur au travail ?
Et du caviar
à la cantine?
par Philippe Détrie
page 41
LE CAHIER DU
management
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 35
ECA1281_p35_SOMM_11-MANAG-Sommaire 18/03/16 14:37 Page35
le cahier du management
—— Les clés ——
sur l’évolution de la législation)
ainsi que des formations “pré -
paration retraite ”.
BinômesPar ailleurs, sur la base du vo-
lontariat, l’entreprise a mis en
place des binômes jeunes/colla-
borateurs expérimentés afin
qu’ils partagent leurs compé-
tences. « Nos collaborateurs se-
niors transmettent leurs compé-
tences acquises au cours de leurs
diverses expériences, alors que
les jeunes arrivés partagent des
connaissances obtenues lors de
leurs études : nouvelles techno-
logies, nouvelles pratiques, nou-
veaux apports théoriques», note
Jennifer Punda. Benoit Corneillet,
directeur énergie-industrie de
l’entreprise, est un manager
convaincu : «Gérer des collabo-
rateurs proches de la retraite né-
cessite une attention toute par-
ticulière pour rassurer, informer,
motiver et capitaliser sur les sa-
voir-faire. Cela n’est possible qu’à
travers un management de proxi-
mité et le développement d’une
relation de confiance. »
Si la loi de mai 2009 rend obliga-
toire la mise en place d’un “plan
seniors” (pour les entreprises de
plus de 50 salariés), certaines en-
treprises, au-delà de cette obli-
gation, se rapprochent de leurs
collaborateurs proches de la re-
traite afin de connaître précisé-
ment les dates de départ de ces
derniers pour mieux organiser
l’avenir, grâce, notamment, à la
mise en place d’une gestion pré-
visionnelle des emplois et des
compétences (GPEC).
Autre dispositif utilisé : la prépa-
ration à la retraite. Selon le socio -
logue Serge Guérin, professeur
à l’Inseec, cet accompagnement
permet aux salariés de faire face
à tous les bouleversements que
va entraîner la retraite (financier,
relationnel, psychologique) et
évite ainsi une sorte de fracture
sociale liée au départ. « Il s’agit
d’un signal adressé aux autres
salariés de l’entreprise : montrer
que le management est humain.
Un collaborateur retraité heureux
représente un bon vecteur de
l’image de l’entreprise», explique-
t-il.
Temps partiel et mobilité interneAu sein de l’équipementier alle-
mand Mann+Hummel, basé à La-
val (600 salariés), dont 8% de l’ef-
fectif a plus de 55 ans, outre la
mise en place de temps partiels
(80 %, payé 100 %) pour les sala-
riés proches de la retraite, les
managers sont invités, dans le
cadre du plan seniors, à favoriser
la mobilité interne pour les plus
de 55 ans. «Nous n’avons pas la
possibilité d’accéder aux de-
mandes de promotion de chacun,
d’autant que l’entreprise connaît
peu de turnover. En revanche,
nous avons prévu une clause
dans leur contrat pour qu’ils puis-
sent retrouver leur poste précé-
dent s’ils échouent dans leurs
nouvelles missions », explique
Bruno Langer, le directeur géné-
ral France.
Florissante SSII (2 000
collaborateurs) basée à
Levallois-Perret (92), le
groupe Umanis a signé en sep-
tembre 2015 un contrat de gé-
nération. L’entreprise s’engage
ainsi à mener des actions spéci-
fiques pour l’insertion des jeu -
nes en CDI, l’embauche et le
maintien des salariés âgés et le
transfert des compétences.
«Nous souhaitons, par ce biais,
maintenir la flamme de nos col-
laborateurs proches de la re-
traite, explique Jennifer Punda,
directrice des projets RH et res-
ponsable du développement
des talents de l’entreprise.
Nous avons pour objectif de les
faire évoluer en leur confiant
des responsabilités en phase
avec leurs compétences, que ce
soit en termes de savoir-faire
ou de savoir-être. » Outre des
entretiens de seconde partie de
carrière (dès 45 ans) pour son-
der leurs envies, l’en treprise
propose également des bilans
de compétences, des bilans re-
traite (reconstitution des par-
cours et carrières, information
motivation. Pour éviter des phénomènes de démotivationpréjudiciables à l’ensemble des équipes, il est nécessaired’accompagner les salariés concernés par un départ à la retraite, en rassurant, en motivant et en capitalisant sur leur savoir-faire. Beaucoup dépend de l’entreprise, mais le manager a un rôle non négligeable.
GÉRER DESCOLLABORATEURSproches de la retraite
36 - Entreprise & Carrières - n° 1281 du 22 au 28 mars 2016
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ECA1281_p36-37_MANAG_12-MANAG-clefs 18/03/16 14:38 Page36
Par ailleurs, pour faire face à la
pénurie de certains métiers dans
la plasturgie, comme celui de ré-
gleurs par exemple, les salariés
de l’entreprise proches de la re-
traite sont incités à transmettre
leurs savoir-faire aux jeunes re-
crues. « Il n’est pas rare que cer-
tains de nos salariés qui travail-
lent depuis de nombreuses
années dans l’entreprise viennent
nous voir pour négocier un dé-
part anticipé. Nous y accédons
au cas par cas, explique Bruno
Langer. Par ailleurs, l’entreprise
prend en charge systématique-
ment le pot de départ du colla-
borateur qui part à la retraite.
Nous avons instauré un jubilé
pour les gens qui ont 40 ans de
présence dans l’entreprise. Ces
derniers touchent une prime, et
nous organisons un déjeuner
avec l’intéressé. C’est très ap-
précié. »
«Si les enjeux de carrière et de
rémunération des collaborateurs
proches de la retraite sont derriè -
les conseils du coach
MICKAËL HOFFMANN-HERVÉ
Président de HR Consultancy Partners
(Randstad)
re lui, ce n’est pas le cas de ses
réalisations, analyse la coach
Isabelle Rey-Millet. La motiva -
tion peut être trouvée par le sens,
l’utilité. C’est de savoir qu’il
contribue à un projet bénéficiant
à tous, que le rôle du collabora-
teur est majeur, que son expertise
et son expérience seront recon-
nues. D’où la pertinence de pro-
grammes de capitalisation du
savoir, de partage de bonnes pra-
tiques et de modélisation des mé-
thodes. » Éric Delon
– 1 –Identifier en amont le degré de motivation
des collaborateursParmi les collaborateurs proches de la retraite, les motivations sont
loin de se ressembler. Ceux qui ont commencé tôt leur carrière ou ont
effectué des tâches pénibles comptent souvent les jours qui les rap-
prochent de leur retraite. Certains ne s’en sont pas préoccupés, même
s’ils ont reçu, à 55 ans, un récapitulatif de leur carrière par l’organisme
compétent. Ils ne sont pas dans le déni, mais ne s’en préoccupent pas
plus que cela. D’autres, enfin, sont anxieux, angoissés à l’idée de quit-
ter une vie professionnelle qui a largement structuré leur existence.
Un dialogue franc et serein avec eux est indispensable pour jauger
leur motivation.
– 2 –Dresser un bilan avec le collaborateur
Avec l’aide de la DRH, réalisez un bilan avec le collaborateur en récol-
tant un maximum de données pour savoir quand ce dernier doit
partir, s’il possède ses trimestres. Aidez-le à reconstituer sa carrière
en faisant appel, le cas échéant, à un consultant extérieur.
– 3 –Proposer une formation de départ à la retraite
Il s’agit d’une action très simple à mettre en place et peu coûteuse.
Proposer ce type de formation permet d’apaiser le climat dans l’entre-
prise, dans la mesure où le futur retraité se sentira respecté et consi-
déré par son ancienne organisation. Ce type de formation permet
d’appréhender dans les meilleures conditions le “dossier retraite”
(fonctionnement, interlocuteurs à contacter, démarches à effectuer…).
Les futurs “ex-collaborateurs” se sentent moins seuls, car ils peuvent
échanger et partager avec des homologues qui connaissent la même
situation.
À N E P A SM A N Q U E R
Gaspillage des talents : que font les DRH et les managers ?Le 8 avril, à Paris.
La Maison du managementorganise une matinale d’experts intitulée “Gaspil-lage des talents : que font les DRH ? Que font les mana-gers ?”. En effet, nombre decadres avouent être “en souf-france” dans leur entreprise ;certains démissionnent, d’au-tres restent, frustrés et dé-motivés… Comment se créece gâchis et doit-on s’y rési-gner ? N’est-il pas temps de repenser le développe-ment des organisations autour des talents des per-sonnes ? Comment pour-raient évoluer le rôle des managers et celui des DRH ?Pour répondre à ces ques-tions, interviendront BrunoChaintron, managing partner
de Group for One (conseil en organisation), et MurielChevillard, directrice des ressources humaines de Logirem (expert de l’habi-tat social). ♦
www.lamaisondumanagement.com
n° 1281 du 22 au 28 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 37
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le cahier du management
—— La chronique ——
Le bonheur au travail ?Et du caviar à la cantine ?
Quel est aujourd’hui le but ultimeproclamé de nos vies ? S’accomplir, être épanoui, être heureux. Que
cela soit au travail ou dans nos vies person-
nelles : regardez le nombre de cartes de vœux
que vous avez reçues en début d’année offrant
des photos de famille unie, souriante, voya-
geant aux quatre coins du monde (drôles de
vœux d’ailleurs que de s’autoafficher comme
une famille parfaite). La quête du bonheur
est l’impératif. Notre société d’abondance
n’est plus la survie ou la solidarité, mais la
recherche individuelle d’un eudémonisme
euphorisant. La pression sociale pour réussir
sa vie s’est fortement accrue par la perte de
repères, qu’ils soient économiques, politiques,
sociaux, religieux. Le mal-être devient un état
honteux, la souffrance une maladie conta-
gieuse, la précarité une faiblesse. Au travail,
malheur à celui qui ne s’éclate pas dans son
job. La réalisation de soi devient le must, avec
sa cohorte d’offres de développement per-
sonnel. On connaît la promesse : “Le bonheur
c’est maintenant !”
Comment cette exhortation au bon-heur se traduit-elle dans l’entre-prise ? Incroyable comme, en quelques années, un
glissement s’est opéré autour du champ sé-
mantique du plaisir au travail. Nous avons
démarré avec les conditions de travail, dé-
fendues fièrement par les CHSCT: on parlait
climat social, ambiance d’entreprise. Puis la
responsabilité morale de l’employeur a été
décrétée, et les risques psychosociaux sont
arrivés. Rapidement, une formulation positive
a remplacé ces affreux RPS par la séduisante
et prometteuse QVT: la qualité de vie au tra-
vail. Nettement plus glamour. Puis la convi-
vialité et l’équilibre vie privée-vie profession-
nelle se sont révélés comme de nouvelles
attentes puissantes des salariés, et particu-
lièrement des jeunes : le bien-être est ainsi
devenu l’impératif des entreprises innovantes.
Et tous les médias se régalent à citer ces start-
up qui fonctionnent en apesanteur organisa-
tionnelle et qui célèbrent la joie de chacun à
entreprendre sa vie professionnelle.
Et nous voilà maintenant à lire des injonctions
sur le bonheur au travail ! Les ouvrages sont
nombreux: Le Bonheur au travail ; J’ai décidé
d’être heureux… même au travail ; L’Entre-
prise du bonheur… Nous avons même doré-
navant la première Université du bonheur au
travail ! L’ancienne malédiction du travail se
métamorphoserait-elle en volupté ?
Visons déjà le plaisir au travail. Bien sûr qu’il faut militer pour cette idée, car,
pour réaliser un rêve, il faut d’abord le rêver.
Nous rêvons tous d’un travail librement
consenti et épanouissant. Certains y arrivent,
des artistes, des entrepreneurs, des gens riches
qui choisissent leur travail… Cette ambition
serait même un enjeu de santé publique,
puisque «le travail éloigne de nous trois grands
maux: l’ennui, le vice et le besoin», ainsi que
l’a écrit Voltaire.
Mais, pour de nombreux salariés, le travail
est une obligation, et il reste encore beaucoup
à faire pour limiter le stress et les souffrances.
Les travailleurs n’ont pas le choix de leur job,
de leurs objectifs, de leur chef, de leur envi-
ronnement, de leur rythme de travail… Les
accidents de vie sont fréquents.
Bien-être et bonheur me semblent des termes
inadéquats et présomptueux : le premier me
fait penser à un chat qui ronronne indolent
près d’une source de chaleur ; le second à une
promesse d’ordre spirituel, voire religieux.
J’ai déposé en 1997 l’expression: “L’entreprise
où il fait bon travailler”. Elle me semble moins
enivrante et plus accessible que les deux
termes précédents. Commençons par déve-
lopper le plaisir au travail et, d’abord, éliminer
le déplaisir. Quand 100 % des salariés auront
plaisir à travailler, la grève sera renvoyée à
son sens premier : la plage ! ♦
«Nous rêvons tous d’un travail
librement consentiet épanouissant.Cete ambition
serait même un enjeu de santé
publique.»
Philippe détrie la maison du managementwww.lamaisondumanagement.com
Philippe Détrie a créé en 2014 La Maison du Management, dont la raison sociale est de développer un management responsable et entraînant pour l’ensemble des acteurs de la vie économique.
n° 1281 du 22 au 29 mars 2016 - Entreprise & Carrières - 41
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