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Les salariés d’Auchan le Pontet en grève le 30 mars 2013 Ça bouge dans le commerce ! Samedi 30 mars 2013, A l’appel de la Cgt et de FO, les salariés du magasin Auchan Le Pontet, se sont rassemblés pour dénoncer les propositions méprisantes d’augmentation de salaires lors de la négociation nationales du 27 mars 2013. De nombreux employés en grève, avec le soutien des syndicats Cgt interprofessionnelles de l’Union Locale de Sorgues – Le Pontet, ont manifesté leur mécontentement sur la politique salariale de leur entreprise Alors que le groupe tire son épingle du jeu en 2012 avec un chiffre d’affaires de 46,9 milliards d’euros, soit une progression de + 5,8% par rapport à 2011, la notion de partage des richesses s’arrête aux mots !Un esprit de partage qui ne semble pas être une notion véritable humaine de la part de cette famille puisque la variable d’ajustement reste les salariés et, comme réponse à leur besoin de vivre et travailler décemment, ce n’est que les miettes qui leur sont proposées lors des NAO le 27 mars 2013, à travers les 0,7% d’augmentation de salaire pour le 1 er juillet 2013. Même pas le rattrapage du coût de la vie ! Par cette action, les salariés avec leurs syndicats CGT et FO ont exprimé leur ras le bol des bas salaires, rappelant, fiche de paye à l’appui, qu’un salarié avec trente ans d’ancienneté peut encore ne toucher qu’un peu plus de 1200 € net par mois. De plus, « travailler plus mais pour gagner moins », c’est ce qu’ont exprimé les salariés en grève. En effet, la « carotte » qu’est la prime de progrès trimestrielle du magasin a été divisée par deux en quelques années, passant de 1200 € en moyenne à moins de 700 occasionnant une perte de pouvoir d’achat, alors que le chiffre d’affaire a progressé de 1% en 2012. La crise ce n’est pas pour Auchan… Les salariés l’ont bien compris et ont su lever la tête. C’est grâce au fruit de leur travail que le Groupe Mulliez, ou plutôt l’Association Familiale Mulliez (AFM), peut se vanter de détenir les 3 quarts de la zone commerciale du Pontet, permettant aux 11 héritiers et aux 550 actionnaires de l’AFM de dégager de larges profits. Alors oui, les salariés ont eu raison de se révolter pour exiger de véritables …/… 15 avril 2013

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Les salariés d’Auchan le Pontet en grève le 30 mars 2013

Ça bouge dans le commerce ! Samedi 30 mars 2013, A l’appel de la Cgt et de FO, les salariés du magasin Auchan Le Pontet, se sont rassemblés pour dénoncer les propositions méprisantes d’augmentation de salaires lors de la négociation nationales du 27 mars 2013.

De nombreux employés en grève, avec le soutien des syndicats Cgt interprofessionnelles de l’Union Locale de Sorgues – Le Pontet, ont manifesté leur mécontentement sur la politique salariale de leur entreprise Alors que le groupe tire son épingle du jeu en 2012 avec un chiffre d’affaires de 46,9 milliards d’euros, soit une progression de + 5,8% par rapport à 2011, la notion de partage des richesses s’arrête aux mots !Un esprit de partage qui ne semble pas être une notion véritable humaine de la part de cette famille puisque la variable d’ajustement reste les salariés et, comme réponse à leur besoin de vivre et travailler décemment, ce n’est que les miettes qui leur sont proposées lors des NAO le 27 mars 2013, à travers les 0,7% d’augmentation de salaire pour le 1er juillet 2013. Même pas le rattrapage du coût de la vie ! Par cette action, les salariés avec leurs syndicats CGT et FO ont exprimé leur ras le bol des bas salaires, rappelant, fiche de paye à l’appui, qu’un salarié avec trente ans d’ancienneté peut encore ne toucher qu’un peu plus de 1200 € net par mois. De plus, « travailler plus mais pour gagner moins », c’est ce qu’ont exprimé les salariés en grève. En effet, la « carotte » qu’est la prime de progrès trimestrielle du magasin a été divisée par deux en quelques années, passant de 1200 € en moyenne à moins de 700 € occasionnant une perte de pouvoir d’achat, alors que le chiffre d’affaire a progressé de 1% en 2012.

La crise ce n’est pas pour Auchan… Les salariés l’ont bien compris et ont su lever la tête. C’est grâce au fruit de leur travail que le Groupe Mulliez, ou plutôt l’Association Familiale Mulliez (AFM), peut se vanter de détenir les 3 quarts de la zone commerciale du Pontet, permettant aux 11 héritiers et aux 550 actionnaires de l’AFM de dégager de larges profits. Alors oui, les salariés ont eu raison de se révolter pour exiger de véritables

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15 avril 2013

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hausses de salaires, des emplois stables et des conditions de travail qui leur permettent de vivre dignement.

L’empire « Mulliez » au Pontet La zone commerciale située au Pontet comprend plus de 24 entreprises détenues par la famille Mulliez dont vous connaissez bien les enseignes.

Ces entreprises couvrent plusieurs métiers du commerce et des services comme : l’alimentation - les revêtements de sol - les réparations de voiture – cafétéria – restauration - article de sport - vêtements pour hommes, femmes et enfants - location de matériel de bricolage - le bricolage - les biens culturels – l’Informatique, le mobilier et matériel de bureau - le matériel de Mer - l’électro ménager - l’ameublement - la banque… Sur le papier, les entreprises ci-après sont certes indépendantes les unes des autres mais toutes contrôlées par la famille Mulliez : « Auchan – Saint Maclou – Norauto – Décathlon – Flunch – Picwic- Pimkie – Kiabi – Pizza Pai – Kiloutou – Leroy Merlin – Alinéa – Cultura – Top Office – Cabesto – Boulangers – Les 3 Brasseurs – Station Service essence Auchan – So Good – Amarine – Tape à l’œil – Brice – Jules – Banque Accord… ».

Ci-dessous quelques extraits de la lettre que les représentants du personnel CGT de Surcouff ont adressé à leur direction lorsque celle-ci a décidé de liquider l’entreprises.

« Nous savons aussi que la famille Mulliez, première fortune de France, propriétaire d'Auchan, de Décathlon et de Leroy Merlin pour ne citer que ceux-là, via notre PDG Hugues Mulliez, ne cherchera pas à favoriser les salariés par le paiement de formation après la liquidation et encore moins de budgéter un PSE digne : cela a été annoncé en CCE. C'est l'État français et donc les contribuables que nous sommes qui paieront la facture.»

« Notre enseigne a été reprise par un jeune millionnaire, soutenu par son père, Stéphane Mulliez, propriétaire entre autres des magasins PICWIC, à travers la Holding Luderix International et actionnaire de Surcouf, qui sous couvert de leur nom, de leurs relations et d'une certaine influence n'ont fait que mettre notre société plus bas qu'elle ne l'était avant sa reprise et ceci en tout impunité jusqu'à présent. »

« Nous avons compris depuis la reprise de notre enseigne qu'un nom comme Mulliez n'est pas forcément signe de réussite dans les affaires, mais quand il est associé à une telle dégringolade, à un tel échec, ce n'est pas aux contribuables français de payer les pots cassés, mais bien à ceux qui les ont fracassés. »

« Nous ne pouvons concevoir qu'après deux plans sociaux effectués en 2010 et 2011, où 40 % des salariés de Surcouf ont été remerciés, ceux qui ont suivi le « projet humain » d'Hugues et Stéphane Mulliez soient sacrifiés et mis au chômage avec le minimum d'indemnités, alors que son PDG, Hugues Mulliez aura spéculé sur l'immobilier grâce à l'enseigne Surcouf, et aura fait payer les dettes de son entreprise précédente (Youg's) en les intégrant dans les comptes de Surcouf. »

Retrouvez le reportage vidéo sur l’action à Auchan avec les témoignages de Corine

Beltramelli, Stéphane Roda de Conforama et Thierry Meynard de Casino

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Conforama est une société qui dégage plus de 160 millions de bénéfices et qui investit massivement dans des projets qui plombent ses résultats et en fait porter les conséquences à ses salariés (Conforama Étoile, les confo deco, le rachat de magasins But déficitaires, etc). Et ceci avec de moins en moins d'employés… :

« Sur le Pont » a rencontré Stéphane Roda qui est Trésorier du Comité Central d’Entreprise de Conforama et qui anime l’activité syndicale sur le magasin du Pontet. Il participe également aux réunions du Collectif Commerce de l’UL de Sorgues. Stéphane fait le point avec nous sur l’activité de la Cgt à Conforama.

Stéphane Roda : Nous sommes actuellement 15 syndiqués sur le magasin d'Avignon. Nous existons depuis 2009, et nos combats ont principalement été concentrés sur des revendications salariales (Changement de rémunérations, Nao, etc), sur des revendications sociales et nos conditions de travail.

Suite à un plan d'économie et au non remplacement des partants, on est passé de 48 personnes en 2011 dans le magasin Conforama d'Avignon à 40 aujourd'hui. En ce moment, plusieurs projets sont dans les cartons de la Direction et tous auront des conséquences sur l’emploi. Qu’il s’agisse de la mise en place des Bornes – Tablettes (B&T) que l’on pourrait sous-titrer « des magasins sans vendeurs, sans conseillers de vente … ». Qu’il s’agisse de l’abandon de toute une gamme de produit (G2) qui va limiter certains magasins à ne plus vendre que de la télévision… Et bien sûr il y a aussi le « fichage-flicage » des salariés, en fonction de leur docilité et de leurs appartenances syndicale, que nous avions dénoncé en 2009, qui vient de faire l’objet d’un reportage de « Envoyé spécial » sur France 2, et qui gêne la direction aux entournures, même si elle nie tout en bloc.

Autant de sujets qui ne peuvent qu’inquiéter les salariés, et nous comprenons le manque de confiance qu’ils ont dans la direction du groupe, surtout lorsque celle-ci tente de légitimer les augmentations individuelles.

Sur le Pont : Justement, où en êtes-vous des négociations annuelles obligatoires Stéphane Roda : Lors de la dernière réunion de négociation sur les rémunérations la direction a indiqué qu'elle nous proposait de garder ce que nous avions déjà et que cela pourrait être pire. Avec la prise en charge d'une mutuelle complémentaire pour une valeur de 2 euros par an, et un budget de 1% pour des augmentations individuelles à la tête du client, Et circulez, y’a rien à voir … C’est trop facile ! Nous voulons des salaires décents, récompensant les efforts fournis. La charge de travail devient insupportable, les absents ne sont plus remplacés, le magasin d'Avignon est laissé à l'abandon, sans directeur pendant 8 mois, sans investissement et sans

Stéphane Roda de Conforama était venu soutenir Corine Beltramelli d’Auchan…

So, so so, solidarité. C’est aussi ça le collectif Commerce !

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augmentations ! Et aujourd’hui, face à tous ses projets, la direction refuse de nous donner le nombre de vendeurs concernés, l'accompagnement prévu, les conséquences sociales, ainsi que les conditions financières de ce projet pour les vendeurs impactés. Cela nous oblige à aller en justice pour faire valoir le doit des instances représentatives du personnel. Sur tous ces sujets, nous ferraillons dur avec la direction, mais nous avons toutes les peines du monde à mobiliser les magasins non syndiqués car il nous est difficile de nous déplacer chez eux afin de créer un lien ce qui pénalise notre rapport de force. Nous utilisons donc en CCE l'argument judiciaire, mais nos moyens étant bien moindre que ceux de la direction, ça manque d’efficacité à long terme.

Sur le Pont : Si je comprends bien, c’est dur d’être syndiqué, mais est-ce utile ? Stéphane Roda : Bien sûr. A chacune de mobilisations, nous avons été soutenu par l’UL et l’UD, et c’est important pour les salariés en lutte. Ça aide à montrer notre détermination. C’est très, très, très important ! Ces mobilisations réussies contre certains projets de la direction locale nous a assuré ces dernières années un traitement bien plus favorable comparés aux autres magasins du groupe non Syndiqués (Aucun licenciement en 4 ans, abandons des projets aggravants nos conditions de travails, respect d'accords jusque-là non appliqués, abandons des comportements odieux des petits chefs, expertises plus grandes grâces aux formations, etc... ). On va dire que pour le moment ils ont préféré attaquer là où c’était plus facile. Cela montre la nécessité d’être encore plus nombreux. D’autant qu’il serait bien que le syndicat Conforama Le Pontet existe, mais je suis encore à la recherche de bonne volonté et d’investissement personnel parmi les syndiqués du magasin. Mais, je te rassure c’est bien à l’ordre du jour …

Délégué du personnel CGT à Leroy-Merlin du Pontet

160 salariés, et moi, et moi, et moi …

Eric Chabanel à 55 ans. Il a adhéré à la Cgt il y a 5 ans lorsque le délégué syndical CGT de l’époque a souhaité passer la main. C’est à ce moment-là que Eric a rencontré l’Union Locale de Sorgues et son collectif commerce. Les élections professionnelles arrivant dans l’entreprise, c’est tout naturellement que pour la 1ère fois dans l’histoire du magasin Leroy-Merlin du Pontet, il se présentait sur une liste CGT.

Sur le Pont : Monter une liste Cgt à Leroy-Merlin ce ne doit pas être ce qu’on fait de plus simple ? Eric Chabanel : Tu l’as dit ! Il faut savoir qu’à Leroy-Merlin, c’est la stratégie Mulliez qui s’applique. Comme le disait un copain d’Auchan Mistral 7 : « Quand un Auchan ouvre, c’est facile, ils construisent le local CFTC et ils mettent le magasin autour ». A Leroy-Merlin, la CFTC réalise plus de 47% nationalement et 70% sur le magasin du Pontet aux élections professionnelles, et après on entend plus parler de syndicalisme pendant le reste du mandat. Mon activité syndicale principale dans le magasin est de tenir à jour le panneau d’affichage syndical, mais même là, on voit bien que certains n’osent même pas tourner la tête en passant devant. De même, quand je tourne dans le magasin pendant mes heures de délégations, si certains salariés me parlent, ils évitent de le faire devant leur Chef de Secteur. C’est dur de militer et de convaincre dans ces conditions.

Eric Chabanel est LE délégué du personnel CGT

de Leroy-Merlin au Pontet …/…

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Sur le Pont : Quelles sont des perspectives pour renforcer la Cgt dans ces conditions. Eric Chabanel : Mon objectif est de convaincre les quelques-uns qui ont eu le courage de voter pour moi, de voter Cgt aux dernières élections, de faire un pas supplémentaire en se syndiquant. Je suis sûr que la syndicalisation c’est comme l’effet boule de neige, c’est dur à démarrer, mais quand c’est parti, ça ne s’arrête plus. J’ai réalisé un score de 15% aux dernières élections. Soit une vingtaine de votants sur les quelques 160 salariés du magasin. Et avec de la persévérance, je garde espoir d’en syndiquer quelques-uns pour créer ce que j’appelle un « noyau dur »

Sur le Pont : Que faudrait-il faire selon toi pour faire avancer les choses plus vite ? Eric Chabanel : D’abord il faut parler « CGT-Leroy-Merlin ». C’est ça qui intéresse les salariés. Chez nous, 80% des salariés travaillant en rayons gagnent entre 1500 et 1800 euros brut. Les augmentations se font à la tête du client et ce qui est le plus regardé n’est sûrement pas les compétences professionnelles, mais si c’est le cas, alors les délégués CFTC sont les meilleurs vendeurs du magasin !!! Incontestablement, le moyen d’intéresser les salariés, ce sont les salaires et les conditions de travail. C’est en ce sens que le Collectif Commerce de l’UL de Sorgues m’aide. On voit ce qui se passe ailleurs en discutant avec les camarades, on peut échanger et imaginer des solutions. Le point café est également utile. D’abord parce que ça hérisse le poil de la direction chaque fois que nous y sommes et parce que les salariés nous voient et que ça leur donne confiance. Je le sais parce

qu’ils me le disent quand ils nous ont vu. Ce qu’il faudrait maintenant c’est pouvoir leur faire passer des informations sans que la direction sache qui les reçoit. C’est ce à quoi je travaille ….

CICE = OUTIL DE PROFITABILITÉ DU CAPITAL Thierry Meynard est Secrétaire de de la Fédération Commerce et Services et salarié du groupe Casino. Il revient sur les nouveaux avantages accordés aux entreprises au travers du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi. Comprenez bien, crédit d’impôt pour les entreprises …

Tous les experts de la pensé dominante, les bien-pensants, en arrivent toujours curieusement à la même conclusion : il faut baisser ce qu’ils appellent « le coût » du travail pour regonfler les profits (et accroître les rémunérations du capital ?).

Au diapason de ce discours, le patronat a trouvé des alliés chez trois organisations syndicales (CFDT, CFTC et CFE-CGC) pour valider la casse de nos garanties collectives à travers l’ANI dit de « sécurisation de l’emploi » et dans le gouvernement, qui a promis de transcrire, fidèlement, cet accord (historiquement pourri !) en projet de loi. Il vient d’ailleurs d’être adopté en 1ère lecture à l’Assemblée avant d’aller au Sénat. Mais, on a déjà pu voir des tiraillements dans les rangs de la majorité présidentielle, puisqu’une soixantaine de voix ont manqué à l’appel et certains députés votant avec le Front de Gauche contre ce projet de loi.

Résultat du vote du 9 avril à l’AN :

250 POUR (dont 236 PS)

26 CONTRE (Front de Gauche + 6 PS)

278 abstentions (Verts, UMP, UDI)

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En fait, ce qu’ils oublient de dire c’est que la spéculation est préférée à l’investissement productif et à la création de richesses. Et que tout est organisé pour faire payer la crise aux salariés : remise en cause de leurs garanties, stagnation du pouvoir d’achat des actifs comme des retraités et casse de l’emploi. Les annonces se succèdent de plans sociaux, de suppressions de postes dans les grands groupes. Nos professions ne sont pas épargnées, à la FNAC, la Redoute, les 3 Suisses, Conforama, Neo Sécurité, Carrefour, Auchan, Leader Price et Virgin maintenant. Et ceci sous couvert de concurrence et de crise.

Ce sont des professions qui ne peuvent être délocalisées et, pourtant, le lobbying patronal a fonctionné à merveille puisque toute une série de mesures législatives a été accordée par les gouvernements successifs pour déréglementer le travail.

Depuis 30 ans, tous les gouvernements sont intervenus à travers diverses formes d’aides publiques aux entreprises mais ces aides n’ont eu aucun effet, ni sur l’emploi, ni sur la croissance. En revanche, elles ont cautionné l’idée que nos entreprises avaient besoin de ce soutien et que l’État ne pouvait faire autrement. Ainsi, les aides fiscales ont explosé et avoisinent aujourd’hui les 100 milliards d’euros. Les allégements et exonérations de contributions sociales atteignent les 70 milliards d’euros chaque année et plombent les caisses de la sécurité sociale.

Suivant cette logique, le gouvernement actuel a fait le choix, plutôt que de réorienter les allégements de cotisations sociales ou les aides de l’État et de permettre un contrôle par les salariés de toutes ces mesures fiscales, d’accorder un nouveau cadeau au nom de la compétitivité : de 13 milliards à 20 milliards d’euros, respectivement en 2013 puis chaque année à partir de 2014, de crédit d’impôts aux entreprises, sans aucune contrepartie.

Cette mesure que l’on appelle le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi), adoptée à l’Assemblée nationale le 4 décembre 2012, ne va profiter qu’aux entreprises privées, celles-là même qui suppriment des emplois sous prétexte de crise financière. Pour les entreprises du Commerce, ce crédit est estimé à 3,7 milliards d’euros et concernera 2,5 millions de salariés.

L’EXEMPLE DE METRO ET DU CICE

Prenons l’exemple d’une entreprise comme METRO France. Selon une étude commandée par la Cgt (SECAFI, analyse du Groupe METRO, fév. 2013), METRO, qui va bénéficier pour toutes les rémunérations comprises jusqu’à 2,5 fois le SMIC (3576 euros par mois cette année) d’un crédit d’impôt équivalent à 4 % de sa masse salariale en 2013 (puis, dès 2014, à 6 % de sa masse salariale) va se voir remettre un chèque de 9,3 millions d’euros en 2013, au titre du CICE ! Ce chèque s’ajoute aux exonérations de cotisations salariales dites « Fillon », sur les salaires jusqu’à 1,6 fois le SMIC (2289 euros par mois en 2013). Ainsi, selon l’estimation de notre expert, en 2013, Métro empochera, grâce à ces deux dispositifs cumulés, dont 13 millions d’exonérations Fillon, 22,3 millions d’euros ce qui correspond, par salarié et par an, à 2460 euros, soit 13 % de la rémunération moyenne des salariés!

Pensons-nous que Metro a vraiment besoin de ces cadeaux, alors qu’en 2011, ses bénéfices ont atteint 205 millions d’euros, avec une réserve de trésorerie à fin 2011 de 400 millions d’euros, soit, tenez-vous bien : 31 146 euros de bénéfice produit par salarié pour cette année-là ! De l’argent de poche pour ces dirigeants ! Autrement dit, lorsqu’un salarié perçoit 1000 euros de rémunération, il laisse 795 euros par mois comme profit à disposition des actionnaires !

Merci à Thierry Meynard pour sa contribution à la réalisation de ce numéro de « Sur le Pont »

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Cette ristourne fiscale devrait être financée pour une moitié par des économies supplémentaires en dépenses publiques et pour l’autre par la restructuration, à la hausse bien sûr, des taux de TVA et de la fiscalité écologique. Ce qui veut dire que ce sont encore les salariés et les citoyens qui vont financer ces nouvelles aides à des entreprises qui dégagent pour certaines des profits gigantesques. Notons que, dans nos professions du Commerce et des Services la précarité existe depuis de nombreuses années à travers le temps partiel imposé. Pour exemple, c’est plus de 40% du salariat dans la grande distribution alimentaire qui est à temps partiel et en dessous du SMIC temps plein.

Ces mesures n’aideront pas à combattre cette précarité, bien au contraire. Elles sont une aubaine pour le patronat qui a intérêt à maintenir les salaires au niveau le plus bas pour optimiser ses gains. C’est une fois encore l’illustration d’un patronat qui s’évertue à retourner à son avantage une mesure sociale censée combattre la précarité.

Si le SMIC est une référence pour les bas salaires, il n’en demeure pas moins que le niveau des augmentations dans les branches du Commerce et des Services reste insuffisant et ne pallie pas la baisse du pouvoir d’achat.

Depuis 2007, par ménage, le pouvoir d’achat net de l’inflation et de cotisations sociales baisse de 0,8 point, tout niveau de salaire confondu. Et, les dépenses incompressibles des ménages (logement-transport-santé), en 2011, représentent 43,7% de la consommation contre 41,8% en 2004 (voir Secafi supra).

Alors, pour casser cette logique d’accroissement du capital et des dividendes des actionnaires, ce n’est pas le coût du travail qu’il faut réduire, ce ne sont pas des cadeaux fiscaux qu’il faut accorder, mais c’est le coût du capital qu’il faut combattre.

Interview Sur le Pont a rencontré Michel Solbès qui a fortement contribué au développement de l’activité syndicale dans le secteur du commerce sur la zone d’Auchan Le Pontet. Il vient de passer la main de Secrétaire général à Muriel Duenas lors du dernier congrès de l’UL le 8 mars dernier. Sur le Pont : Comment se retrouve-t-on retraité et Secrétaire général d’UL ? Michel Solbès : Ayant commencé à travailler à l’âge de 16 ans, je suis parti à la retraite de la Poudrerie de Sorgues en janvier 2008, j’avais 57 ans. Avant même mon départ officiel, le Secrétaire Général de l’U.D de l’époque m’a demandé de revenir à l’U.L de Sorgues pour essayer de lui donner un nouveau souffle. En effet, il n’y avait quasiment plus d’activité à part, celle d’une permanence « juridique ».

Il est clair que pour avoir une activité quotidienne dans une Union Locale, il faut d’abord s’entourer de militantes et de militants qui ont envi de travailler et de renforcer la CGT. Ce fut rapidement le cas et nous avons fait savoir très vite que l’U.L de Sorgues était ouverte quasiment tous les jours. Nous avons sorti des tracts, un journal, etc.. Nous sommes allés dans les zones industrielles et Commerciales avec la ferme intention de renforcer la CGT mais aussi pour créer de nouvelles bases syndicales.

Michel Solbès entouré de Muriel et de Corinne Beltramelli

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A 57 ans (à la retraite) quand on mesure le travail qu’il y a, à réaliser, c’est exaltant. Et puis je voudrais dire que d’abord je suis un militant qui reste actif et convaincu que l’activité interprofessionnelle reste une

priorité pour combattre ce patronat toujours autant arrogant qui exploite, qui écrase les salariés. Je continue aussi à me battre contre certaines décisions politiques qui vont à l’encontre des intérêts des salariés actifs et des Retraités. Faut dire que dans la période nous sommes particulièrement inquiets avec cet Accord National Interprofessionnel signé par

certains syndicats à la botte du patronat et du pouvoir en place. Et puis il y a aussi les mesures qui pénalisent encore un peu plus les retraités. J’invite les camarades à lire Sur le Pont du 2 avril 2013 ou nous expliquons que les retraités ne sont pas des privilégiés et que les mesures prisent par le gouvernement sont inacceptables.

Comme vous voyez oui je suis a la retraite professionnelle mais je continue à militer y compris à l’USR CGT du Vaucluse ou j’estime que là aussi, pas assez de camarades s’investissent.

Grace à un gros travail y compris les Week-end, nous avons maintenant une superbe Union Locale. Je suis fier du travail accompli. Si tout cela a pu se faire c’est aussi grâce aux militants qui m’ont entouré et qui sont encore présents car nous aimons notre U.L. Pour l’activité syndicale, je ne serais jamais à la retraite, au contraire, je veux continuer à apporter mon aide et mon expérience aux plus jeunes.

Sur le Pont : Pourquoi l’UL a-t-elle pris une part aussi active au déploiement dans le commerce ? Michel Solbès : Sur cette question, à mon arrivée à l’U.L je me suis fixé une priorité c’était de faire partager à mes camarades autour de moi qu’il fallait aller voir les salariés inorganisés dans les 5 zones de notre territoire.

Nous avons construit des plans de travail et bien évidement nous avons décidé d’aller dans cette très grande zone Commerciale de Auchan Nord. C’est plus de 4000 salariés qui gravitent dans cette énorme zone. Il était pour nous inconcevable de ne pas aller voir ces salariés. Nous avons affiché, diffusé des tracts invitants les salariés à venir rencontrer la CGT, etc… Je peux dire que c’est un travail de long haleine, voir pénible. Et puis un jour un salarié du commerce est venu nous expliquer qu’il avait des problèmes avec son employeur, et puis un autre jour c’est un autre salarié de Conforama qui est venu à l’U.L etc…

« Point café » du Collectif Commerce Le Pontet

L’Union Locale de Sorgues a mis en place un collectif commerce depuis plus d’un an, animé par des camarades des enseignes du commerce, Casino, Auchan, Leroy Merlin, Conforama, Hygéna… Ce collectif a pour objectif d’aller à la rencontre des salariés et pour cela, il organise chaque mois une initiative « point café » en pleine zone commerciale du Pontet, moment de rencontre, d’échanges et débats avec les salariés mais aussi espace convivial avec les militants de l’interpro et les retraités. Cette matinée mensuelle permet de leur parler de la syndicalisation et leur intérêt à s’organiser à la Cgt pour être plus forts et plus solidaires. C’est aussi l’occasion de leur démontrer les convergences d’intérêts qu’ont les salariés entre eux, avec les mêmes préoccupations et les mêmes revendications. C’est dans ce même état d’esprit, que les camarades de l’interpro, (SEPR – Transport, Conti), les retraités et les camarades de Conforama, Leroy Merlin, Casino et Auchan Mistral 7, sont venus soutenir ces salariés en grève avec la Cgt d’Auchan Le Pontet, le 30 mars 2013.

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Si nous regardons aujourd’hui le résultat de notre investissement syndical : nous nous sommes renforcés et la CGT est présente dans de nombreux magasins de cette zone. Encore une fois au risque de ne pas me faire que des amis parmi certains camarades, je dis haut et fort qu’il faut se bouger plus. Qu’il ne faut pas attendre que les salariés viennent nous voir, c’est à nous d’aller vers eux afin de pouvoir échanger, débattre de nos positions. Le fait aussi de nous faire voir, c’est important. C’est ce que nous avons fait dans cette gigantesque zone commerciale.

Un Plan de syndicalisation entre la Fédération du Commerce et l’UD 84

Fred Laurent, Secrétaire à la qualité de vie syndicale de l’UD nous explique en quelques mots les raisons qui ont conduit à réaliser un plan de syndicalisation avec La Fédération du Commerce et Services dans le département.

En 2008 et 2009 après diverses rencontres entre la Fédération Commerce et Services, l’UD et la Confédération nous avons conclu un plan de syndicalisation dans le secteur du commerce, sur le département du Vaucluse. Le camarade Bruno MOURET, secrétaire de l’UD, était chargé d’en assurer l’animation avec un collectif départemental du Commerce et des Services. Dans le cadre des objectifs fixés concernant le déploiement de notre organisation syndicale en direction des salariés du secteur du commerce et de la distribution, nous comptions 160 adhérents en 2006 (FNI payés), 286 en 2007 et 293 en 2008. Nous avons atteint 370 FNI en 2009, puis 403 FNI en 2010, 396 pour 2011, en 2012 l’exercice n’est pas clos et nous en sommes à près de 300 syndiqués.

Dans les deux feuilles de route initiales que nous avons rédigé nous avions ciblé deux secteurs du département, la Zone Commerciale Auchan Sud La Cristole – Cap Sud et la Zone Commerciale Auchan Nord Le Pontet- Ikea. Le camarde Bruno Mouret, avec l’aide des Unions Locales d’Avignon et de Sorgues-le Pontet, ainsi que de camarades des syndicats du commerce, notamment Muriel DUENAS du groupe Casino, ont mené diverses initiatives de parrainage, tractage, informations sur les sites commerciaux de ces deux zones. Plusieurs réunions du collectif commerce départemental ont permis aux syndicats (anciens et nouvellement créés) d’échanger dans le domaine du revendicatif, de la vie syndicale et de la syndicalisation. Tout au long de ces trois ans et demi les camarades ont eu le souci d’impulser l’animation de l’activité syndicale afin de construire les solidarités, le rapport de force et la qualité de vie syndicale nécessaire pour une réelle dynamique de branche. Nous avons débouché sur de nouvelles implantations : Auchan Nord, Conforama Sorgues, Brico Dépôt, Leroy-Merlin, Tapa Locas, Douglas, Ikea, Babou, Interview…pour certains sous la forme de syndicats, d’autres en sections ou en syndiqués individuels dans les UL. Nous poursuivrons nos efforts pour aller au maximum vers la création de syndicats. Dernièrement le collectif s’est inscrit dans la campagne pour les élections dans les TPE de novembre-Décembre 2012 au travers d’une journée de tractage et d’information sur la Zone de Auchan Nord Ikea. Afin de poursuivre ce travail et d’atteindre de nouveaux objectifs, de pérenniser et renforcer la dynamique de branche départementale et locale qui se sont réellement concrétisées par un renforcement dans le secteur du commerce et des services ces dernières années, nous poursuivrons ce travail engagé avec les Unions Locales et les syndicats du Commerce et des Services.

… pérenniser et renforcer la dynamique du

commerce dans le département. 

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Le 1er MAI, nos Unions Locales font la fête !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

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