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ENTRéE LIBRE Heures d’ouverture Du mercredi au dimanche 12:00 — 18:00 Nocturne R Jeudis jusqu’à 20:00 Fermée R Lundis + mardis + jours fériés VISITES GUIDéES DE L’EXPOSITION Gratuit les samedis et dimanches R 15:00 R sur RDV, réservation au 03 69 77 66 47 (2€/personne, 5 personnes minimum) VISITES ENFANTS Renseignements au 03 69 77 66 47 Direction_Sandrine Wymann Administration_Mélanie Kiry Public_Emilie George Régie_Brice Oziel Accueil_Danièle Ottenwaelter, Stéphanie Fischer Communication_Clarisse Schwarb Traduction_Julie Nimtz, Sabine Clochey / OTT imprimeur LA KUNSTHALLE MULHOUSE CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA FONDERIE 16, rue de la Fonderie (F) 68093 Mulhouse Cedex Tél. +33 (0)3 69 77 66 47 [email protected] r www.kunsthallemulhouse.com ACCèS AUTOROUTE r A35 et A36 Sortie Mulhouse centre, direction Université – Fonderie GARE r suivre le canal du Rhône au Rhin (Quai d’Isly) jusqu’au pont de la Fonderie, prendre la rue de la Fonderie TRAM r ligne 2, arrêt «Tour Nessel» BUS r ligne 10, arrêt «Fonderie» Ligne 15, arrêt «Molkenrain» Ligne 20, arrêt «Manège» J’ai l’impression en te voyant travailler que tu considères chacun de tes projets artistiques comme une expérience. Il y a quelque chose qui relève de l’exercice dans ta démarche. Comme si tes recherches, les unes après les autres te permettaient d’accéder à un niveau de connaissance, de compréhension qui sont les moteurs de ton travail actuellement. L’expérimentation comme finalité plus que comme moyen. J’attache beaucoup d’importance à l’expérience effectivement, et certaines de mes pièces sont des dispositifs incertains : le résultat n’est pas forcément défini et j’aime les surprises, voire même, les erreurs. Dans l’exécution d’un morceau de musique, le musicien peut parfois faire des fausses notes ; elles sont considérées indésirables, et pourtant, je leur trouve beaucoup de charme. Elles ouvrent sur de nouvelles perspectives. elonious Monk par exemple est un pianiste que je trouve très punk : il lance des notes de manière inattendue, pas forcément en rythme, il va chercher les dissonances, les frottements, etc., et ses mélodies ou ses improvisations sont d’autant plus belles. Il est aussi capable d’arrêter le concert au milieu d’un morceau pour s’engueuler avec ses musiciens. Pour ma part, j’essaie de laisser une place à la surprise, à l’expérience. L’œuvre a une certaine autonomie avec laquelle il faut jouer. Il me semble que la grande rigueur qui oriente ton travail permet assez facilement de faire un pas de côté et d’introduire une dose d’ironie dans tes projets, sans ternir la portée des propos. Au contraire cette ironie se présente comme un souffle indispensable, un nécessaire recul sur toi-même, le temps de réorganiser un projet suivant. Finalement, cet humour est une sorte de porte que tu laisses ouverte dans chacune de tes expériences et qui apparaît comme un moteur, une raison de chercher encore. J’ai l’impression d’être dans un apprentissage qui ne finira jamais. Chaque réalisation m’apporte des expériences et des connaissances ; et, plus j’apprends, plus je prends la mesure de mon ignorance. L’humour dont tu parles est pour moi une sorte d’auto-dérision. Lorsque je mets en place des dispositifs complexes, rigoureux, comme dans certaines de mes installations, je peux trouver ça facilement pompeux et ce qui sauve la pièce, c’est cette petite dose d’ironie. Un élément parfois insignifiant qui permet une échappatoire. Par exemple, lorsque j’ai mis au point l’installation Sans- titre (caisses claires), j’ai disposé des couples de haut-parleurs et de caisses claires dans un espace. Chaque haut-parleur diffusait des sons correspondant à la fréquence de résonance des caisses et celles-ci vibraient en conséquence, et produisaient ainsi de nouveaux sons. J’avais trop peur de tomber dans la fascination technique et pour contrebalancer le côté imposant du dispositif, j’ai réglé les volumes à des niveaux très faibles : la composition commençait sur des murmures abstraits, comme des petits dialogues, et j’ai très rapidement eu l’envie de faire jouer de la samba de carnaval à tous ces instruments. Le projet Des serpents dans l’avion... a ceci d’étonnant que l’inattendu et le risque sont au cœur du propos. Dans ce cas ta partition n’est pas écrite, elle est totalement aléatoire et finalement hors-contrôle. En termes de performance, on dépasse le cadre de l’improvisation. La dérision est extrême même si dans le protocole et la mise en scène de l’action, tu donnes encore l’illusion en te plaçant comme « chef d’orchestre ». Cette pièce est intrigante aux côtés d’autres projets que tu mènes simultanément et qui tendent vers davantage de sobriété et de maitrise. Je pense aux « partitions » et aux « papiers peints » qui font l’objet de grandes rigueur et précision. Les partitions sont précises car il s’agit de modéliser une expérience, un peu à la manière de Lawrence Weiner dont les expositions consistent à montrer des indices ; l’œuvre n’a pas nécessairement besoin d’être réalisée. Ainsi, les codes de représentation sont rigoureux, précis, car conceptuels ; alors que l’expérience, elle, se déroule dans les conditions du réel avec tous les risques que cela encourt. Des serpents dans l’avion... pousse ce constat à son paroxysme. Il existe une partition, ou plutôt un protocole, tout à fait sommaire, qui cette fois place l’exécutant au beau milieu d’un «gros bordel». Tenter de le maîtriser est un fantasme et la mise en place minutieuse du dispositif apparaît donc illusoire, burlesque, voire même désespérée R Benjamin DUFOUR / Sandrine WYMANN Performance le 27.01 à 19:30 KUNSTLEXIQUE Définitions proposées par Latourex (www.latourex.com) R ABSTRACTION Courant de l’art qui s’efforce de ne surtout jamais représenter la réalité telle qu’on peut la voir. Le contraire de ce qu’on appelle la « figuration ». R CARTEL Petite notice descriptive accrochée près d’une œuvre et qui précise son titre, le nom de l’artiste, l’année de création, la ou les techniques utilisées, et l’appartenance de l’œuvre. R CATALOGUE RAISONNÉ Catalogue exhaustif ou en tout cas le plus complet possible des œuvres d’un artiste. R COMMISSAIRE D’EXPOSITION La personne qui choisit les artistes, les œuvres, l’accrochage. Eventuellement elle peut aussi assurer la direction du catalogue et les interviews avec les journalistes. On dit aussi parfois « curateur(e) ou -trice » ou , plus chic, « curator » à l’anglaise. (Prononcer « kioureilleteur »). R IN SITU Se dit d’une œuvre créée tout spécialement pour le lieu où elle est exposée. R INSTALLATION Œuvre unique constituée de différents éléments (dessins, peintures, photos, sculptures, vidéos, objets divers…) disposés dans l’espace d’exposition. R PERFORMANCE Œuvre d’art éphémère qui implique en général la participation physique de l’artiste. KUNSTLEXIQUE von Latourex vorgeschlagene Definitionen (www.latourex.com) R ABSTRAKTION Kunstbewegung, die sich vor allem darum bemüht, die Realität gar nie so zu schildern, wie man sie sehen kann. Das Gegenteil von dem, was man « Gegenständlichkeit » nennt. R BILDLEGENDE Kleine beschreibende Notize, die in die Nähe von einem Kunstwerk aufgehängt wird und den Titel, den Namen des Künstlers, das Jahr des Schaffens, die Technik/-en angibt, sowie den Eigentümer des Werkes. R UMFASSENDE MONOGRAFIE Katalog, der vollständig oder zumindest so komplett wie möglich die Werke eines Künstlers wiedergibt. R AUSSTELLUNGSKURATOR Die Person, die die Künstler, die Werke, das Aufhängen wählt. Eventuell kann sie auch die Leitung des Katalogs und der Interviews mit den Journalisten übernehmen. R IN SITU Für ein Kunstwerk, das speziell für seinen Ausstellungsort beschaffen wurde. R RAUMINSTALLATION Einzelnes Kunstwerk, das aus verschiedenen Elementen -Zeichnungen, Gemälden, Fotos, Skulpturen, Videos, diversen Objekten…- besteht, die in dem Ausstellungsraum geordnet werden. R PERFORMANCE Vergängliches Kunstwerk, das im allgemeinen die physische Teilnahme des Künstlers einschließt. 28.01 J 28.03.10 Wenn ich deine Projekte entdecke und dich arbeiten sehe, habe ich den Eindruck, dass du jedes deiner Kunstprojekte für ein Experiment hälst. In deiner Vorgehensweise gibt es etwas von einer Übung. Als ob dir deine Erforschungen, eine nach der anderen, erlauben würden, zu einem höheren Kenntnisniveau und zu einem Verständnis anlangen zu können, die zur Zeit der Antrieb deiner Arbeit wären. Das Experimentieren ist demnach vielmehr Zweck als Mittel. Ich halte in der Tat viel vom Experimentieren, und einige meiner Werke sind zweifelhafte installative Arbeiten : das Ergebnis ist nicht zwangsläufig bestimmt und ich mag Überraschungen, oder gar Fehler. In der Ausführung eines Musikstückes kann der Musiker manchmal Fehler machen ; sie werden als unerwünscht angesehen, doch reizen sie mich sehr. Sie öffnen neue Perspektiven. Thelonious Monk zum Beispiel ist ein Klavierspieler, den ich sehr punkartig finde : er stößt Noten auf sehr unerwarteten Weise aus, nicht unbedingt im Rhythmus, er sucht nach Dissonanzen, Reibungen, usw., und seine Melodien oder Improvisationen sind um so schöner. Er ist auch dazu fähig, das Konzert mitten in einem Stück aufzubrechen, um seine Musiker anzuschnauzen. Meinerseits versuche ich, einen Platz für Überraschung und Experiment zu lassen. Das Kunstwerk hat eine gewisse Selbstständigkeit, mit der man spielen muss. Mir scheint, dass die große Gründlichkeit, die deine Arbeit orientiert, dir ermöglicht, ziemlich leicht einen Schritt zur Seite zu gehen und einen Maß an Ironie in deine Projekte einzuführen, ohne die Weite deiner Absicht abzuschwächen. Im Gegenteil zeigt sich diese Ironie als ein unumgänglicher Hauch, ein notwendiger Abstand von dir selbst, die Zeit des Reorganisieren eines folgenden Projektes. Schließlich ist dieser Humor eine Art Tür, die du in deinen Experimenten offen lässt und die wie ein Motor erscheint, ein Grund, weiter zu suchen. Ich habe das Gefühl in einer Lehre zu sein, die niemals enden wird. Jede Gestaltung bringt mir Erfahrungen und Kenntnisse ; je mehr ich lerne, desto mehr werde ich mir meiner Unkenntnis bewusst. Der Humor, von dem du sprichst, ist für mich Selbstironie. Wenn ich komplexe, rigorose installative Arbeiten aufbaue, so wie in einigen meiner Rauminstallationen, kann ich das leicht pompös finden und was das Stück rettet, ist diese kleine Dosis an Ironie. Ein manchmal unbedeutendes Element, das eine Ausflucht ermöglicht. Zum Beispiel als ich die Rauminstallation Sans-titre (caisses claires) zustande gebracht habe, habe ich Lautsprecher- und kleine Trommelpaare in einen Raum gesetzt. Jeder Lautsprecher sendete Klänge, die der Resonanzfrequenz der Trommeln entsprachen, und diese konnten demnach vibrieren und erzeugten so neue Klänge. Ich hatte zu sehr Angst davor, mich in die Faszination für die Technik hineinzustürzen, also habe ich die Lautstärke sehr niedrig gestellt, um das Imponierende an der installativen Arbeit auszugleichen : Die Komposition fing mit abstraktem Gemurmel an, wie kleine Dialoge, und ich hatte schnell Lust dazu, all diese Instrumente Karnevalssamba spielen zu lassen. Das Projekt Des serpents dans l’avion... (Schlangen im Flugzeug) ist insofern erstaunlich, dass das Unerwartete und das Risiko im Herzen deiner Nachricht sind. In diesem Fall ist deine Partitur nicht geschrieben, sondern sie ist ganz zufallsbedingt und schließlich außer Kontrolle. Im Sinne von Performance gehen wir über die Improvisation hinaus. Die Ironie ist extrem, auch wenn du im Protokoll und in der Inszenierung der Handlung noch die Illusion gibst, indem du dich als « Dirigent » stellst. Dieses Werk ist fragwürdig, neben anderen Projekten, die du gleichzeitig machst und die nach mehr Schlichtheit und Beherrschung tendieren. Ich denke an die « partitions » (Partituren) und an die « papiers peints » (Tapeten), die Gegenstand einer großen Gründlichkeit und Genauigkeit bilden. Die Partituren sind genau, denn es handelt sich darum, einer Erfahrung Gestalt zu geben, ein wenig nach Art Lawrence Weiners, dessen Ausstellungen darin bestehen, Indizien zu zeigen ; das Werk muss nicht unbedingt verwirklicht werden. So sind Darstellungskodes rigoros, genau, denn konzeptuell ; während die Erfahrung unter reellen Bedingungen, mit passenden Risiken, verläuft. Des serpents dans l’avion... führt diese Feststellung zum Höhepunkt. Es gibt eine Partitur, oder vielmehr ein -kurz gefasstes- Protokoll, das diesmal den Ausführenden mitten in diesen « großen Wirrwarr » stellt. Diesen unter Kontrolle zu bringen ist Fantasie und die genaue Gestaltung der installativen Arbeit erscheint also trügerisch, burlesk, oder gar hoffnungslos. DEPUIS DÉBUT DÉCEMBRE, BENJAMIN DUFOUR EST À MULHOUSE DANS LE CADRE DES RÉSIDENCES GRAND EST, ORGANISÉES CONJOINTEMENT PAR LA KUNSTHALLE ET LES FRAC LORRAINE, FRANCHE COMTÉ, CHAMPAGNE ARDENNE. EN DEUX MOIS, L’ARTISTE A RENCONTRÉ LA VILLE, SES HABITANTS ET DÉVELOPPÉ QUELQUES PROJETS. BENJAMIN DUFOUR CONDUIT DES EXPÉRIENCES. IL EST COMME UN CHERCHEUR, PAS FOU DU TOUT, PLUTÔT TRÈS ORGANISÉ MAIS QUI AIME LAISSER UNE PART À L’INATTENDU AU FIL DE SES RECHERCHES. IL ÉCRIT SES PROJETS, LES ACCUMULE ET LES DÉVELOPPE, LES EXPÉRIMENTE AU FIL DES OCCASIONS ET DES CIRCONSTANCES. SEIT ANFANG DEZEMBER IST BENJAMIN DUFOUR IM RAHMEN DER RÉSIDENCES GRAND EST IN MULHOUSE, WELCHE ZUGLEICH VON LA KUNSTHALLE UND VON DEN FRAC (REGIONALE FONDS ZEITGENÖSSISCHER KUNST) LORRAINE, FRANCHE COMTÉ, CHAMPAGNE ARDENNE ORGANISIERT WERDEN. INNERHALB VON ZWEI MONATEN IST DER KÜNSTLER DER STADT UND DEREN EINWOHNER BEGEGNET UND HAT EINIGE PROJEKTE ENTWICKELT. BENJAMIN DUFOUR MACHT EXPERIMENTE. ER IST WIE EIN FORSCHER, GAR NICHT VERRÜCKT, EHER SEHR ORGANISIERT, ABER MAG ES, BEIM ERFORSCHEN EINEN TEIL DEM UNERWARTETEN ZU ÜBERLASSEN. ER SCHREIBT SEINE PROJEKTE, HÄUFT SIE AN, ENTWICKELT SIE, EXPERIMENTIERT SIE IM LAUFE DER GELEGENHEITEN UND GEGEBENHEITEN. LES SCULPTURES MEURENT AUSSI Des serpents dans l’avion… — Performance 2010 Photo : Sébastien Bozon (D) (D) Einen Zyklus schließen ist nie einfach, und eben mit dieser Übung kommt Lorenzo Benedetti zurück. Les sculptures meurent aussi (Die Skulpturen sterben auch) ist die dritte und letzte Ausstellung, die er in La Kunsthalle vorstellt, es ist für ihn die Gelegenheit, ein letztes Mal die Werke und ihre bildende Dimension in Bezug auf diesen so besonderen Raum der Fonderie zu hinterfragen. Diese drei Ausstellungen sind ein echtes Lob an die Materie und den Gegenstand gewesen. Er hat uns einen Einblick in representative Werke unserer Epoche gewährt und uns große aktuelle Künstler entdecken lassen. Mit diesen Linien richten wir ihm einen besonderen Dank. Les sculptures meurent aussi zeichnet sich als letzter Teil einer Trilogie aus und geht über die Fragestellungen hinaus, die Lorenzo Benedetti bisher geführt haben. Er betont hier eine traditionnelle bildende Ausdrucksweise, die uns vertraut ist : die Skulptur. Aber diese Skulptur ist die zeitgenössischer Künstler. Seinem Interesse für die Kunst auf europäischer Ebene treu, versammelt er Francesco Arena, Michael Dean, Alex Cecchetti, Ida Ekblad, Guillaume Leblon, Mandla Reuter, Oscar Tuazon, norwegische, italienische, deutsche, französische Künstler. Sie alle zeichnen eine neue Generation, die die Kunst der Skulptur für wesentlich halten und die ihr eine zeitgenössische Bedeutung geben. Die ausgestellten Werke sind überraschend, vielleicht verwirrend, aber wir laden Sie ein, sich die Zeit zu nehmen, sie zu entdecken und verstehen; allein oder bei den zahlreichen Terminen, die um die Ausstellung stattfinden. Michel SAMUEL-WEIS EDITO Clore un cycle n’est jamais chose facile et c’est avec cet exercice que revient Lorenzo Benedetti. Les sculptures meurent aussi est la troisième exposition qu’il présente à La Kunsthalle, l’occasion pour lui d’interroger une dernière fois les oeuvres et leurs dimensions plastiques en regard de cet espace si particulier de la Fonderie. Ses trois expositions ont été un véritable éloge de la matière et de l’objet. Il nous a donné à voir des pièces représentatives de notre époque, il nous a permis de découvrir de grands artistes actuels. Ce sont de vifs remerciements qui lui sont adressés dans ces quelques lignes. Les sculptures meurent aussi se distingue comme dernier volet d’une trilogie et poursuit les questionnements qui ont jusque là guidé Lorenzo Benedetti. Il met à l’honneur une expression artistique traditionnelle qui nous est familière, la sculpture. Mais cette sculpture est celle des artistes de la scène contemporaine. Fidèle à son intérêt pour les arts à l’échelle européenne, il réunit Francesco Arena, Alex Cecchetti, Michael Dean, Ida Ekblad, Guillaume Leblon, Mandla Reuter, Oscar Tuazon, artistes norvégien, italien, allemand, français. A eux tous, ils dessinent une nouvelle génération qui tient l’art de la sculpture comme majeur et qui lui donne une acception contemporaine. Les œuvres exposées sont surprenantes, peut-être déroutantes, mais prendre le temps de les découvrir et de les comprendre, c’est ce que nous vous invitons à faire, seuls ou à l’occasion des nombreux rendez-vous fixés autour de l’exposition. Michel SAMUEL-WEIS Adjoint au maire délégué à la culture (D) Snow – Francesco Arena, 2009 j VERNISSAGE ET PERFORMANCE Le 27.01 à partir de 18:30 j EXPOSITION Du 28.01 au 28.03.2010 j VISITES GUIDÉES Visites gratuites les samedis & dimanches à 15:00 Entrée libre sans inscription Autres visites sur RDV à partir de 5 personnes minimum Participation 2 € / personne, réservation au 03 69 77 66 47 j KUNSTAPÉRO En partenariat avec « Mulhouse Art Contemporain » Visite guidée, suivie d’une dégustation de vin Les 1 ers jeudis du mois : JEUDI 4 FÉVRIER à 18:00 JEUDI 4 MARS À 18:00 Participation 5€ / personne, inscription au 03 69 77 66 47 j KUNSTDÉJEUNER Conversation à partir d’une œuvre suivie d’un déjeuner, repas tiré du sac Les 2 èmes vendredis du mois : VENDREDI 12 FÉVRIER À 12:15 VENDREDI 12 MARS À 12:15 Entrée libre, inscription au 03 69 77 66 47 j KUNSTPROJECTION en partenariat avec l’Espace Multimédia Gantner Une sélection de films expérimentaux issus de la collection de l’Espace Multimédia Gantner sera présentée en écho à l’exposition JEUDI 25 FÉVRIER à 18:30 Entrée libre sans inscription j WEEK-END ART CONTEMPORAIN SAMEDI 20 MARS & DIMANCHE 21 MARS # Visites guidées gratuites le samedi & dimanche à 15:00 # Visite apéritive le dimanche à 11:00 Gratuit — inscription au 03 69 77 66 47 # Visite / atelier enfants Par les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques du service éducation de la ville Mulhouse Samedi & dimanche de 14:00 à 17:00, départ toutes les heures Entrée libre, inscription au 03 69 77 77 38 # Circuits gratuits en bus sur de nombreux lieux d’art contemporain en Alsace au départ de Mulhouse et de Strasbourg à 9:00 Renseignements et inscription : [email protected] j INVITATION INÉDITE « La sculpture contemporaine » par Valérie Da Costa, historienne et critique d’art Conférence suivie d’un débat JEUDI 25 MARS à 18:30 Entrée libre RDV. Progression No 1, 2010 Impression sur papier, 50 x 60 cm

Les sculptures meurent aussi

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Journal de l'exposition "Les sculptures meurent aussi" à la kunsthalle de Mulhouse

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Page 1: Les sculptures meurent aussi

EntréE librEHeures d’ouvertureDu mercredi au dimanche 12:00 — 18:00 nocturne R Jeudis jusqu’à 20:00 Fermée R Lundis + mardis + jours fériés

VisitEs guiDéEs DE l’Exposition gratuit les samedis et dimanches R 15:00 R sur rDV, réservation au 03 69 77 66 47(2€/personne, 5 personnes minimum)

VisitEs EnFants renseignements au 03 69 77 66 47

Direction_Sandrine Wymannadministration_Mélanie Kirypublic_Emilie Georgerégie_Brice Ozielaccueil_Danièle Ottenwaelter, Stéphanie FischerCommunication_Clarisse Schwarbtraduction_Julie Nimtz, Sabine Clochey

/ OTT imprimeur

La KunsthaLLe MuLhouse CEntrE D’art ContEmporainla FonDEriE16, rue de la Fonderie(F) 68093 mulhouse Cedextél. +33 (0)3 69 77 66 [email protected]

r www.kunsthallemulhouse.com

aCCès autoroutE r A35 et A36 Sortie Mulhouse centre, direction Université – Fonderie

garE r suivre le canal du Rhône au Rhin (Quai d’Isly) jusqu’au pont de la Fonderie, prendre la rue de la Fonderie

tram r ligne 2, arrêt «Tour Nessel»

bus r ligne 10, arrêt «Fonderie» Ligne 15, arrêt «Molkenrain»

Ligne 20, arrêt «Manège»

J’ai l’impression en te voyant travailler que tu considères chacun de tes projets artistiques comme une expérience. Il y a quelque chose qui relève de l’exercice

dans ta démarche. Comme si tes recherches, les unes après les autres te permettaient d’accéder à un niveau de connaissance, de compréhension qui sont les moteurs de ton travail actuellement.

L’expérimentation comme finalité plus que comme moyen.

J’attache beaucoup d’importance à l’expérience effectivement, et certaines de mes pièces sont des dispositifs incertains : le résultat n’est pas forcément défini et j’aime les surprises, voire même, les erreurs. Dans l’exécution d’un morceau de musique, le musicien peut parfois faire des fausses notes ; elles sont considérées indésirables, et pourtant, je leur trouve beaucoup de charme. Elles ouvrent sur de nouvelles perspectives. Thelonious Monk par exemple est un pianiste que je trouve très punk : il lance des notes de manière inattendue, pas forcément en rythme, il va chercher les dissonances, les frottements, etc., et ses mélodies ou ses improvisations sont d’autant plus belles. Il est aussi capable d’arrêter le concert au milieu d’un morceau pour s’engueuler avec ses musiciens. Pour ma part, j’essaie de laisser une place à la surprise, à l’expérience. L’œuvre a une certaine autonomie avec laquelle il faut jouer.

Il me semble que la grande rigueur qui oriente ton travail permet assez facilement de faire un pas de côté et d’introduire une dose d’ironie dans tes projets, sans ternir la portée des propos.

Au contraire cette ironie se présente comme un souffle indispensable, un nécessaire recul sur toi-même, le temps de réorganiser un projet suivant. Finalement, cet humour est une sorte de porte que

tu laisses ouverte dans chacune de tes expériences et qui apparaît comme un moteur, une raison de chercher encore.

J’ai l’impression d’être dans un apprentissage qui ne finira jamais. Chaque réalisation m’apporte des expériences et des connaissances ; et, plus j’apprends, plus je prends la mesure de mon ignorance. L’humour dont tu parles est pour moi une sorte d’auto-dérision. Lorsque je mets en place des dispositifs complexes, rigoureux, comme dans certaines de mes installations, je peux trouver ça facilement pompeux et ce qui sauve la pièce, c’est cette petite dose d’ironie. Un élément parfois insignifiant qui permet une échappatoire. Par exemple, lorsque j’ai mis au point l’installation Sans-titre (caisses claires), j’ai disposé des couples de haut-parleurs et de caisses claires dans un espace. Chaque haut-parleur diffusait des sons correspondant à la fréquence de résonance des caisses et celles-ci vibraient en conséquence, et produisaient ainsi de nouveaux sons. J’avais trop peur de tomber dans la fascination technique et pour contrebalancer le côté imposant du dispositif, j’ai réglé les volumes à des niveaux très faibles : la composition commençait sur des murmures abstraits, comme des petits dialogues, et j’ai très rapidement eu l’envie de faire jouer de la samba de carnaval à tous ces instruments.

Le projet Des serpents dans l’avion... a ceci d’étonnant que l’inattendu et le risque sont au cœur du propos. Dans ce cas ta partition n’est pas écrite, elle est totalement aléatoire

et finalement hors-contrôle. En termes de performance, on dépasse le cadre de l’improvisation. La dérision est extrême même si dans le protocole et la mise en scène de l’action, tu donnes encore l’illusion en te plaçant

comme « chef d’orchestre ». Cette pièce est intrigante aux côtés d’autres projets que tu mènes simultanément et qui tendent vers davantage de sobriété et de maitrise. Je pense aux « partitions » et aux « papiers peints »

qui font l’objet de grandes rigueur et précision.

Les partitions sont précises car il s’agit de modéliser une expérience, un peu à la manière de Lawrence Weiner dont les expositions consistent à montrer des indices ; l’œuvre n’a pas nécessairement besoin d’être réalisée. Ainsi, les codes de représentation sont rigoureux, précis, car conceptuels ; alors que l’expérience, elle, se déroule dans les conditions du réel avec tous les risques que cela encourt. Des serpents dans l’avion... pousse ce constat à son paroxysme. Il existe une partition, ou plutôt un protocole, tout à fait sommaire, qui cette fois place l’exécutant au beau milieu d’un «gros bordel». Tenter de le maîtriser est un fantasme et la mise en place minutieuse du dispositif apparaît donc illusoire, burlesque, voire même désespérée

R benjamin DUFOUR / sandrine WyMANN performance le 27.01 à 19:30

KunstLexiqueDéfinitions proposées par latourex (www.latourex.com)

R abstraction Courant de l’art qui s’efforce de ne surtout jamais représenter la réalité telle qu’on peut la voir. Le contraire de ce qu’on appelle la « figuration ».

R carteL Petite notice descriptive accrochée près d’une œuvre et qui précise son titre, le nom de l’artiste, l’année de création, la ou les techniques utilisées, et l’appartenance de l’œuvre.

R cataLogue raisonné Catalogue exhaustif ou en tout cas le plus complet possible des œuvres d’un artiste.

R coMMissaire d’exposition La personne qui choisit les artistes, les œuvres, l’accrochage. Eventuellement elle peut aussi assurer la direction du catalogue et les interviews avec les journalistes. On dit aussi parfois « curateur(e) ou -trice » ou , plus chic, « curator » à l’anglaise. (Prononcer « kioureilleteur »).

R in situ Se dit d’une œuvre créée tout spécialement pour le lieu où elle est exposée.

R instaLLation Œuvre unique constituée de différents éléments (dessins, peintures, photos, sculptures, vidéos, objets divers…) disposés dans l’espace d’exposition.

R perforMance Œuvre d’art éphémère qui implique en général la participation physique de l’artiste.

KunstLexiquevon latourex vorgeschlagene Definitionen(www.latourex.com)

R abstraKtion Kunstbewegung, die sich vor allem darum bemüht, die Realität gar nie so zu schildern, wie man sie sehen kann. Das Gegenteil von dem, was man « Gegenständlichkeit » nennt.

R biLdLegende Kleine beschreibende Notize, die in die Nähe von einem Kunstwerk aufgehängt wird und den Titel, den Namen des Künstlers, das Jahr des Schaffens, die Technik/-en angibt, sowie den Eigentümer des Werkes.

R uMfassende Monografie Katalog, der vollständig oder zumindest so komplett wie möglich die Werke eines Künstlers wiedergibt.

R aussteLLungsKurator Die Person, die die Künstler, die Werke, das Aufhängen wählt. Eventuell kann sie auch die Leitung des Katalogs und der Interviews mit den Journalisten übernehmen.

R in situ Für ein Kunstwerk, das speziell für seinen Ausstellungsort beschaffen wurde.

R rauMinstaLLation Einzelnes Kunstwerk, das aus verschiedenen Elementen -Zeichnungen, Gemälden, Fotos, Skulpturen, Videos, diversen Objekten…- besteht, die in dem Ausstellungsraum geordnet werden.

R perforMance Vergängliches Kunstwerk, das im allgemeinen die physische Teilnahme des Künstlers einschließt.

28.01 J 28.03.10

Wenn ich deine Projekte entdecke und dich arbeiten sehe, habe ich den Eindruck, dass du jedes deiner Kunstprojekte für ein Experiment hälst. In deiner Vorgehensweise gibt es etwas von einer Übung. Als ob dir deine Erforschungen, eine nach der anderen, erlauben würden, zu einem höheren Kenntnisniveau und zu einem Verständnis anlangen zu können, die zur Zeit der Antrieb deiner Arbeit wären. Das Experimentieren ist demnach vielmehr Zweck als Mittel.

Ich halte in der Tat viel vom Experimentieren, und einige meiner Werke sind zweifelhafte installative Arbeiten : das Ergebnis ist nicht zwangsläufig bestimmt und ich mag Überraschungen, oder gar Fehler. In der Ausführung eines Musikstückes kann der Musiker manchmal Fehler machen ; sie werden als unerwünscht angesehen, doch reizen sie mich sehr. Sie öffnen neue Perspektiven. Thelonious Monk zum Beispiel ist ein Klavierspieler, den ich sehr punkartig finde : er stößt Noten auf sehr unerwarteten Weise aus, nicht unbedingt im Rhythmus, er sucht nach Dissonanzen, Reibungen, usw., und seine Melodien oder Improvisationen sind um so schöner. Er ist auch dazu fähig, das Konzert mitten in einem Stück aufzubrechen, um seine Musiker anzuschnauzen. Meinerseits versuche ich, einen Platz für Überraschung und Experiment zu lassen. Das Kunstwerk hat eine gewisse Selbstständigkeit, mit der man spielen muss.

Mir scheint, dass die große Gründlichkeit, die deine Arbeit orientiert, dir ermöglicht, ziemlich leicht einen Schritt zur Seite zu gehen und einen Maß an Ironie in deine Projekte einzuführen, ohne die Weite deiner Absicht abzuschwächen. Im Gegenteil zeigt sich diese Ironie als ein unumgänglicher Hauch, ein notwendiger Abstand von dir selbst, die Zeit des Reorganisieren eines folgenden Projektes. Schließlich ist dieser Humor eine Art Tür, die du in deinen Experimenten offen lässt und die wie ein Motor erscheint, ein Grund, weiter zu suchen.

Ich habe das Gefühl in einer Lehre zu sein, die niemals enden wird. Jede Gestaltung bringt mir Erfahrungen und Kenntnisse ; je mehr ich lerne, desto mehr werde ich mir meiner Unkenntnis bewusst. Der Humor, von dem du sprichst, ist für mich Selbstironie. Wenn ich komplexe, rigorose installative Arbeiten aufbaue, so wie in einigen meiner Rauminstallationen, kann ich das leicht pompös finden und was das Stück rettet, ist diese kleine Dosis an Ironie. Ein manchmal unbedeutendes Element, das eine Ausflucht ermöglicht. Zum Beispiel als ich die Rauminstallation Sans-titre (caisses claires) zustande gebracht habe, habe ich Lautsprecher- und kleine Trommelpaare in einen Raum gesetzt. Jeder Lautsprecher sendete Klänge, die der Resonanzfrequenz der Trommeln entsprachen, und diese konnten demnach vibrieren und erzeugten so neue Klänge. Ich hatte zu sehr Angst davor, mich in die Faszination für die Technik hineinzustürzen, also habe ich die Lautstärke sehr niedrig gestellt, um das Imponierende an der installativen Arbeit auszugleichen : Die Komposition fing mit abstraktem Gemurmel an, wie kleine Dialoge, und ich hatte schnell Lust dazu, all diese Instrumente Karnevalssamba spielen zu lassen.

Das Projekt Des serpents dans l’avion... (Schlangen im Flugzeug) ist insofern erstaunlich, dass das Unerwartete und das Risiko im Herzen deiner Nachricht sind. In diesem Fall ist deine Partitur nicht geschrieben, sondern sie ist ganz zufallsbedingt und schließlich außer Kontrolle. Im Sinne von Performance gehen wir über die Improvisation hinaus. Die Ironie ist extrem, auch wenn du im Protokoll und in der Inszenierung der Handlung noch die Illusion gibst, indem du dich als « Dirigent » stellst. Dieses Werk ist fragwürdig, neben anderen Projekten, die du gleichzeitig machst und die nach mehr Schlichtheit und Beherrschung tendieren. Ich denke an die « partitions » (Partituren) und an die « papiers peints » (Tapeten), die Gegenstand einer großen Gründlichkeit und Genauigkeit bilden.

Die Partituren sind genau, denn es handelt sich darum, einer Erfahrung Gestalt zu geben, ein wenig nach Art Lawrence Weiners, dessen Ausstellungen darin bestehen, Indizien zu zeigen ; das Werk muss nicht unbedingt verwirklicht werden. So sind Darstellungskodes rigoros, genau, denn konzeptuell ; während die Erfahrung unter reellen Bedingungen, mit passenden Risiken, verläuft. Des serpents dans l’avion... führt diese Feststellung zum Höhepunkt. Es gibt eine Partitur, oder vielmehr ein -kurz gefasstes- Protokoll, das diesmal den Ausführenden mitten in diesen « großen Wirrwarr » stellt. Diesen unter Kontrolle zu bringen ist Fantasie und die genaue Gestaltung der installativen Arbeit erscheint also trügerisch, burlesk, oder gar hoffnungslos.

DEpUIS DéBUT DéCEMBRE, BENJAMIN DUFOUR EST à MULhOUSE DANS LE CADRE DES RéSIDENCES GRAND EST, ORGANISéES

CONJOINTEMENT pAR LA KUNSThALLE ET LES FRAC LORRAINE, FRANChE COMTé, ChAMpAGNE ARDENNE. EN DEUx MOIS,

L’ARTISTE A RENCONTRé LA vILLE, SES hABITANTS ET DévELOppé QUELQUES pROJETS. BENJAMIN DUFOUR CONDUIT DES

ExpéRIENCES. IL EST COMME UN ChERChEUR, pAS FOU DU TOUT, pLUTôT TRèS ORGANISé MAIS QUI AIME LAISSER UNE pART à

L’INATTENDU AU FIL DE SES REChERChES. IL éCRIT SES pROJETS, LES ACCUMULE ET LES DévELOppE, LES ExpéRIMENTE AU FIL

DES OCCASIONS ET DES CIRCONSTANCES.

SEIT ANFANG DEzEMBER IST BENJAMIN DUFOUR IM RAhMEN DER RéSIDENCES GRAND EST IN MULhOUSE, WELChE zUGLEICh vON LA KUNSThALLE UND vON DEN FRAC (REGIONALE FONDS zEITGENöSSISChER KUNST) LORRAINE, FRANChE COMTé, ChAMpAGNE ARDENNE ORGANISIERT WERDEN. INNERhALB vON zWEI MONATEN IST DER KüNSTLER DER STADT UND DEREN EINWOhNER BEGEGNET UND hAT EINIGE pROJEKTE ENTWICKELT. BENJAMIN DUFOUR MAChT ExpERIMENTE. ER IST WIE EIN FORSChER, GAR NIChT vERRüCKT, EhER SEhR ORGANISIERT, ABER MAG ES, BEIM ERFORSChEN EINEN TEIL DEM UNERWARTETEN zU üBERLASSEN. ER SChREIBT SEINE pROJEKTE, häUFT SIE AN, ENTWICKELT SIE, ExpERIMENTIERT SIE IM LAUFE DER GELEGENhEITEN UND GEGEBENhEITEN.

Les scuLpturesmeurent aussi

Des serpents dans l’avion… — performance 2010photo : sébastien bozon

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Einen Zyklus schließen ist nie einfach, und eben mit dieser Übung kommt Lorenzo Benedetti zurück. Les sculptures meurent aussi (Die Skulpturen sterben auch) ist die dritte und letzte Ausstellung, die er in La Kunsthalle vorstellt, es ist für ihn die Gelegenheit, ein letztes Mal die Werke und ihre bildende Dimension in Bezug auf diesen so besonderen Raum der Fonderie zu hinterfragen. Diese drei Ausstellungen sind ein echtes Lob an die Materie und den Gegenstand gewesen. Er hat uns einen Einblick in representative Werke unserer Epoche gewährt und uns große aktuelle Künstler entdecken lassen. Mit diesen Linien richten wir ihm einen besonderen Dank.

Les sculptures meurent aussi zeichnet sich als letzter Teil einer Trilogie aus und geht über die Fragestellungen hinaus, die Lorenzo Benedetti bisher geführt haben. Er betont hier eine traditionnelle bildende Ausdrucksweise, die uns vertraut ist : die Skulptur. Aber diese Skulptur ist die zeitgenössischer Künstler. Seinem Interesse für die Kunst auf europäischer Ebene treu, versammelt er Francesco Arena, Michael Dean, Alex Cecchetti, Ida Ekblad, Guillaume Leblon, Mandla Reuter, Oscar Tuazon, norwegische, italienische, deutsche, französische Künstler. Sie alle zeichnen eine neue Generation, die die Kunst der Skulptur für wesentlich halten und die ihr eine zeitgenössische Bedeutung geben.

D ie au s geste l l ten Werke s ind überraschend, vielleicht verwirrend, aber wir laden Sie ein, sich die Zeit zu nehmen, sie zu entdecken und verstehen; allein oder bei den zahlreichen Terminen, die um die Ausstellung stattfinden.

Michel SAMUEL-WEIS

edito

Clore un cycle n’est jamais chose facile et c’est avec cet exercice que revient Lorenzo Benedetti. Les sculptures meurent aussi est la troisième exposition qu’il présente à La Kunsthalle, l’occasion pour lui d’interroger une dernière fois les oeuvres et leurs dimensions plastiques en regard de cet espace si particulier de la Fonderie. Ses trois expositions ont été un véritable éloge de la matière et de l’objet. Il nous a donné à voir des pièces représentatives de notre époque, il nous a permis de découvrir de grands artistes actuels. Ce sont de vifs remerciements qui lui sont adressés dans ces quelques lignes.

Les sculptures meurent aussi se distingue comme dernier volet d’une trilogie et poursuit les questionnements qui ont jusque là guidé Lorenzo Benedetti. Il met à l’honneur une expression artistique traditionnelle qui nous est familière, la sculpture. Mais cette sculpture est celle des artistes de la scène contemporaine. Fidèle à son intérêt pour les arts à l’échelle européenne, il réunit Francesco Arena, Alex Cecchetti, Michael Dean, Ida Ekblad, Guillaume Leblon, Mandla Reuter, Oscar Tuazon, artistes norvégien, italien, allemand, français. A eux tous, ils dessinent une nouvelle génération qui tient l’art de la sculpture comme majeur et qui lui donne une acception contemporaine.

Les œuvres exposées sont surprenantes, peut-être déroutantes, mais prendre le temps de les découvrir et de les comprendre, c’est ce que nous vous invitons à faire, seuls ou à l’occasion des nombreux rendez-vous fixés autour de l’exposition.

Michel SAMUEL-WEISAdjoint au maire délégué à la culture

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Snow – Francesco arena, 2009

j Vernissage et perforMance Le 27.01 à partir de 18:30

j exposition Du 28.01 au 28.03.2010

j Visites guidées Visites gratuites les samedis & dimanches à 15:00 Entrée libre sans inscription

autres visites sur rDV à partir de 5 personnes minimumparticipation 2 € / personne, réservation au 03 69 77 66 47

j Kunstapéro En partenariat avec « Mulhouse Art Contemporain »

Visite guidée, suivie d’une dégustation de vinles 1ers jeudis du mois : JEUDI 4 FévRIER à 18:00JEUDI 4 MARS à 18:00participation 5€ / personne, inscription au 03 69 77 66 47

j KunstdéJeuner Conversation à partir d’une œuvre suivie d’un déjeuner, repas tiré du sac

les 2èmes vendredis du mois :vENDREDI 12 FévRIER à 12:15vENDREDI 12 MARS à 12:15Entrée libre, inscription au 03 69 77 66 47

j KunstproJection en partenariat avec l’Espace Multimédia Gantner

une sélection de films expérimentaux issus de la collection de l’Espace multimédia gantner sera présentée en écho à l’expositionJEUDI 25 FévRIER à 18:30Entrée libre sans inscription

j WeeK-end art conteMporain SAMEDI 20 MARS & DIMANChE 21 MARS

# visites guidées gratuites le samedi & dimanche à 15:00

# visite apéritive le dimanche à 11:00 Gratuit — inscription au 03 69 77 66 47

# visite / atelier enfants par les Ateliers pédagogiques d’Arts plastiques du service éducation de la ville MulhouseSamedi & dimanche de 14:00 à 17:00, départ toutes les heures Entrée libre, inscription au 03 69 77 77 38

# Circuits gratuits en bus sur de nombreux lieux d’art contemporain en alsace au départ de mulhouse et de strasbourg à 9:00 Renseignements et inscription : [email protected]

j inVitation inédite« La sculpture contemporaine » par valérie Da Costa, historienne et critique d’art

Conférence suivie d’un débatJEUDI 25 MARS à 18:30 Entrée libre

rdV.

Progression No 1, 2010impression sur papier, 50 x 60 cm

Page 2: Les sculptures meurent aussi

1 — FRANCESCO ARENAné en 1978 à mesagne, brindisi en italie, il vit et travaille à Cassano delle murge, bari, italie

Les œuvres de Francesco Arena émanent d’une réflexion sur l’accélération du temps présent dépassée par le souvenir du passé. Il s’interroge sur la frontière entre la primauté de la forme et des objets et leur réintroduction dans la création artistique.

Son travail est un véritable manifeste à la mémoire, au souvenir qui part de l’art médiéval, continue dans l’art baroque puis dans l’arte povera. Il refuse la dialectique entre la mort et la forme, la permanence et l’annihilation et prend position pour une résistance esthétique au fil du temps.Ses œuvres sont imprégnées de traditions populaires italiennes et ont de fortes connotations religieuses et historiques.

Francesco Arena présente à la Kunsthalle 36 sculptures, mêlant matériaux de récupération et photos d’écrivains, sociologues, explorateurs, philosophes…

(D) Die Kunstwerke von Francesco Arena gehen aus einer Betrachtung über die Beschleunigung der gegenwärtigen Zeit hervor, die von der Erinnerung der Vergangenheit überholt wird. Er fragt sich über die Grenze zwischen den Vorrang der Form und der Gegenstände und deren Wiedereinführung in das Kunstschaffen.

Seine Arbeit ist ein echtes Manifest über das Gedächtnis, über die Erinnerung : von der mittelartlichen Kunst, über die Barockkunst, bis zur arte povera. Er lehnt die Dialektik zwischen Tod und Form, die Beständigkeit und das Annihilieren ab und nimmt im Laufe der Zeit für den ästhetischen Widerstand Stellung.

Seine Werke werden von italienischen volkstümlichen Sitten beeinflusst und sind sehr religiös und historisch konnotiert.—Diplômé de l’Accademie di Belle Arti, LecceExPOSITION MONOGRAPHIqUE2008 : Nomas Foundation, RomeExPOSITIONS DE GROUPE2008 : Soft cell. Dinamiche nello spazio in Italia, a cura di / curated by Andrea Bruciati, GC.AC - Galleria Comunale d’Arte Contemporanea, Monfalcone (GO)Fresco Bosco, a cura di / curated by Achille Bonito Oliva, Certosa di Padula, Padula (Sa)

2 — ALEx CECChETTIné en 1977 en italie, il vit et travaille à paris

Par l’intervention de protocoles et de méthodes de travail, l’artiste manipule autant les objets que les idées, le langage que le dialogue. Ces matériaux de base servent à la construction de multiples récits. L’œuvre et son processus sont traités sur le même plan, laissant une grande part à l’accident et à la dérive.

Mit der Einführung von Protokollen und Arbeitsmethoden, manipuliert der Künstler so sehr die Gegenstände wie die Ideen, die Sprache wie den Dialog. Diese Rohstoffe dienen zum Aufbau von vielfältigen Erzählungen. Das Kunstwerk und seine Entwicklung werden auf der selben Ebene behandelt, so bleiben der Zufall und das Abschweifen sehr bedeutend.—ExPOSITIONS MONOGRAPHIqUES2008 : Galerie Zéro, Mila ExPOSITIONS DE GROUPE2008 : xxII Ateliers municipaux FRAC –Pays de la Loire, Carquefou2007 : Les artistes du Pavillon-Palais de Tokyo

3 — MIChAEL DEANné en 1977 à newcastle en grande-bretagne, il vit et travaille à londres

Ses sculptures, photographies et dessins prennent racines dans son travail d’écriture qu’il décrit comme intense. Ses œuvres explorent la distance infranchissable entre l’objet et sa trace, entre les expériences passées et la façon dont elles sont reconstruites et réassemblées. Il se refuse à partager son intimité, il préfère découvrir un mécanisme susceptible de créer une intimité réciproque, une relation qui confronte le spectateur à sa propre interprétation.

Le travail artistique de Michael Dean combine des images symboliques, des phénomènes naturels et des choix typographiques pour créer des objets autonomes fascinants.

(D) Seine Skulpturen, Fotografien und Zeichnungen setzen sich in seiner Schreibarbeit fest, die er als intensiv bezeichnet. Seine Werke erforschen die unüberschreitbare Distanz zwischen dem Gegenstand und seiner Spur, zwischen den erlebten Erfahrungen und der Weise, wie sie wieder aufgebaut und neu zusammengestezt werden. Michael Dean lehnt ab, seine Intimität zu teilen ; er entdeckt lieber einen Mechanismus, der eine gegenseitige Intimität schaffen könnte, eine Beziehung, die den Zuschauer mit seiner eigenen Interpretation konfrontiert.

In den letzten Jahren kombinierte die Arbeit von Michael Dean symbolische Bilder, natürliche Phänomene und typografische Entscheidungen, um eigenständige faszinierende Objekte zu schaffen.—Diplômé du Goldsmiths College de LondresExPOSITIONS MONOGRAPHIqUES2010 : Undone, Henry Moore Institute, Leeds2009 : Centre d’art contemporain, Noisy le sec, France2008 : Alessandro De March, Milan, ItaliePUBLICATIONS2009 : november to november, Michael Dean2008 : mountains and triangles, édition Forma

4 — IDA EKBLADnée à oslo en 1980 en norvège, elle y vit et travaille

« Comme William Legrand dans la punaise dorée, d’Edgar Allen Poe, Ekblad a été piquée par une punaise qui l’a menée sur un chemin d’engagements inattendus, une forme de piraterie moderne » (Journal de la Gallery Brooklyn, NY). Constituées d’objets glanés de-ci de-là, ses œuvres sont les manifestations poétiques de ses actions.

Ida Ekblad présente à la Kunsthalle trois peintures à l’huile et trois sculptures en métal soudé.

(D) « Wie William Legrand in der goldenen Wanze von Edgar Allan Poe , wurde Eklab von einer Wanze gestochen, die sie auf den Weg der unerwarteten Verpflichtungen geleitet hat, eine Form der modernen Piraterie ». (Journal de la Gallery Brooklyn, NY). Aus hier und da gesammelten Objekten sind ihre Werke poetische Äußerungen ihrer Aktionen.—Diplômée du St Martins College de Londres, de la National Academy of Art d’Oslo et de la Mountains School of Art de Los Angeles. Ida Ekblad est représentée par la Galerie Gaudel de Stampa de Paris, qui lui a consacré une exposition personnelle à Frieze en 2009.

ExPOSITIONS MONOGRAPHIqUES2009 : Journal Gallery, New York2009 : Karma international, Zurich

5 — GUILLAUME LEBLONné en 1971 à lille en France, il vit et travaille à paris

Guillaume Leblon appartient à une génération nostalgique des formes modernes, ces trentenaires qui lorgnent avec affection vers les avant-gardes historiques. Ayant une pratique artistique hétéroclite il crée des œuvres établissant un perpétuel dialogue entre leur lieu d’exposition et l’atelier de l’artiste. A travers la multiplicité de ses formes, le travail de Guillaume Leblon témoigne de la diversité de ses influences : la sculpture minimaliste, le land art, l’arte povera, le process art… Guillaume Leblon présente à la Kunsthalle une sculpture et une installation.

(D) Guillaume Leblon gehört zu einer nach den Formen der Moderne sehnsüchtigen Generation, diesen Dreißigjährigen, die mit Zuneigung nach den historischen Avantgarden schielen. Seine Vorgehensweise ist verschiedenartig und er schafft Werke, die einen ständigen Dialog zwischen ihren Ausstellungsort und dem Atelier des Künstlers hervorrufen. Durch die Vielfalt ihrer Formen bezeugt die Arbeit von Guillaume Leblon die Mannigfaltigkeit ihrer Einflüsse : die minimale Skulptur, die land art, die arte povera, Die proccess art…—Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Il a participé à plusieurs programmes de résidence : International Studio & Curatorial Program à New York, en 2008 et la Rijksakademie à Amsterdam en 1999-2000. Il a obtenu la bourse d’art monumental d’Ivry et l’Atladis Prize

ExPOSITIONS MONOGRAPHIqUES2009 : Mudam, LuxembourgGalerie Jocelyn Wolff, ParisExPOSITIONS DE GROUPE2009 : Exposition The Eventuel Oublier l’anneau de l’horizon - FRAC Bourgogne

6 — MANDLA REUTERné en 1975 à nqutu en afrique du sud, il vit et travaille à berlin

Le contexte, l’environnement est le sujet principal du travail de Mandla Reuter. L’identité de l’espace et les relations entre l’intérieur et l’extérieur sont au cœur de ses œuvres. Ainsi, ses projets reposent sur des actes de déplacement ou de délocalisation. Il montre le « continuel processus de dématérialisation qui nous entoure ». Ses interventions sont minimales et laissent apparaître la structure du procédé. Dans ses projets, il dissocie les espaces dans une même dimension temporelle.

Pour l’exposition, Mandla Reuter déplacera 5 000 litres d’eau provenant de la fontaine de Trevi à Rome. Dans la fontaine, l’eau chargée de magie coule en continue et matérialise l’éternel retour.

(D) Der Kontext, die Umgebung ist das Hauptthema von Mandla Reuter. Die Identität des Raumes und die Beziehungen zwischen Innen und Außen sind im Kern seiner Werke. So beruhen seine Projekte auf Aktionen der Verschiebung und der Ortsveränderung. Er zeigt den « fortwährenden Prozeß von Entmaterialisierung, die uns umgibt ». Seine Interventionen sind minimal und lassen die Struktur des Prozesses erscheinen. In seinen Projekten zersetzt er die Räume in einer selben zeitlichen Dimension.

Für die Ausstellung wird Mandla Reuter 5000 Liter Wasser aus dem Romer Trevi-Brunnen verlagern. Das Wasser, das in diesem Brunnen ununterbrochen fließt, ist mit Zauber beladen und materialisiert die ewige Rückkehr. —ExPOSITIONS MONOGRAPHIqUES2008 : Neue Alte Brücke à Frankfort sur le Main2007 : Galerie Flaca à LondresExPOSITIONS DE GROUPE2009 : Le jardin aux sentiers qui bifurquent - La Kunsthalle Mulhouse 2007 : Madrid AbiertoFrankfurter Kunstverein à Frankfort am Rhein

7 — OSCAR TUAzON né en 1975 à seattle aux Etats unis il vit et travaille à paris

Le travail d’Oscar Tuazon se caractérise par une attention à tout ce que la société écarte. Débris et effondrements recyclés deviennent la structure de ses sculptures. Poutres et planches de bois trouvées dans la rue ou dans les chantiers, assemblées avec du béton, du fer ou de l’acier, deviennent les protagonistes de ses projets créant des objets autonomes et indépendants.

(D) Die Arbeit von Oscar Tuazon ist durch eine Aufmerksamkeit auf das gekennzeichnet, was die Gesellschaft beseitigt. Überreste und wiederverwertete Trümmer werden zur Struktur seiner Skulpturen. Balken und Bretter, die er in der Straße oder auf Baustellen findet, werden - mit Beton, Eisen oder Stahl zusammengebaut - zu Protagonisten seiner Projekte und schaffen autonome und selbstständige Objekte.—Diplômé de la Cooper Union School of Architecture à New York et du programme éducatif du Whitney Museum of American Art Independent à New York Oscar Tuazon s’est installé à Paris en 2007 et il a fondé un des collectifs les plus dynamiques de la ville, Castillo/Coralles, composé d’artistes, commissaires, écrivains et critiques comme Thomas Boutoux, François Piron, Benjamin Thorel et Boris Gobille.

ExPOSITIONS MONOGRAPHIqUES 2010 : Kunsthalle BernParc Saint Léger - Centre d’Art Contemporain, Pougues-les-Eaux, France2009 : Kunstlerhaus, StuttgartExPOSITIONS DE GROUPE2009 : Evento, CAPC, BordeauxPrix Ricard, Espace Paul Ricard, Paris

« Les sculptures meurent aussi » est la troisième exposition de ton triptyque à la Kunsthalle Mulhouse. Est-elle envisagée comme juxtaposée ou liée aux précédentes ?

Dans ce dernier volet, on pourra observer des traces visibles des précédentes expositions. Mon projet artistique est conçu comme une seule exposition présentée en plusieurs épisodes qui m’ont permis de décrire des positions récentes dans l’art contemporain.

« La Notte » rend hommage à la Fonderie en proposant des œuvres faisant écho à l‘architecture et à l‘âme de cet édifice. Invitant le « regardeur » à observer au-delà du visible, de la forme, de l‘esthétique..., cette exposition est l'introduction à ta problématique : quel rapport s'opère entre l‘œuvre et son contexte ?

Le bâtiment de la Fonderie est un espace à identité forte. Bâtiment industriel réhabilité, il se situe à la croisée de l’histoire et de l’innovation. Il était impossible de ne pas inclure ces particularités à la première exposition. Les élégantes arches, la lumière du jour filtrée par la vitre du plafond, la vue sur la ville, et la monumentalité de la Kunsthalle sont des éléments, parties intégrantes de l’exposition. La forme, les éléments architectoniques participent de la vue totale de l’exposition. D’un certain point de vue, les œuvres présentées dans l’exposition « La Notte » créent un dialogue avec l’esthétique du bâtiment et son histoire cachée. Le titre, tiré du célèbre film homonyme d’Antonioni de 1959, fait référence à son esthétique élégante décrivant l’architecture de cette époque, mêlée aux développements sociaux et économiques. Les crises existentielles des personnages sont utilisées comme métaphore des difficultés qui résident dans la réalisation d’une exposition de groupe en tentant d’échapper à l’aspect individualiste de l’œuvre d’art.

« La Notte » fait également référence à l’ouvrage de Giorgio Agamben « qu’est ce que le contemporain? ». Dans ce texte, le philosophe italien essaye d’explorer la valeur du contemporain. Selon lui, le contemporain cherche son temps et l’identifie simultanément par des moyens anachroniques.

« Le Jardin aux sentiers qui bifurquent » explore le champ des possibles d’une œuvre. Choisissant des œuvres revisitant notre passé, cette exposition est une proposition de mode opératoire en réponse à ta problématique. Le rapport entre l’œuvre et son contexte s’analyse sous tous ses angles spatio-temporels ?

L’utilisation de la nouvelle écrite en 1941 par Jorge Luis Borges est une façon de décrire la complexité particulière de l’art contemporain aujourd’hui. Les métaphores du labyrinthe, des ramifications et du temps circulaire montrent la multiplicité des possibles qui ouvrent un état

multiple du temps. La force du présent amène les artistes à traiter différentes dimensions temporelles, cherchant le futur dans un passé incomplet. C’est pour cette raison que cette exposition est un point central dans le triptyque. La référence au texte de Borges est fondée sur une approche du temps, qui prend toute son importance dans une société aux géographies grandissantes.

« Les sculptures meurent aussi » propose un indice de réponse, une étude préalable, un critère supplémentaire à prendre en compte dans ton analyse, une réponse possible à ta problématique... ?

De plus en plus, je pense que les concepts de temps, de limite et de frontière jouent un rôle important dans la recherche artistique. L’idée que les œuvres ont une date de péremption est intéressante dans la mesure où elle permet d’analyser les regards sans cesse renouvelés qu’on leur porte. Ce postulat induit une relation davantage liée au regard et à l’émotion qu’à la constitution physique de l’œuvre. Les œuvres d’art sont fixes dans leur existence, et la perception de celles-ci évolue.

« Les sculptures meurent aussi » renforce le constat d’un retour à la forme qui s’impose comme une intention et une esthétique. Tu parles d’un retour à la sculpture des années 1950. Une majorité d’artistes contemporains seraient-ils passés de l’art conceptuel à l’art formel ?

Il est intéressant de constater que les matériaux considérés il y a quelques années encore comme académiques et démodés reviennent sous un nouveau sens conceptuel et formel. Nous expérimentons combien le bronze, la céramique, le bois et la pierre sont présents sans référence à leurs utilisations des dernières décennies, mais ouvrent davantage le spectre des possibilités de conception de l’œuvre. Le parcours de ces matériaux est souvent filtré par une vision conceptuelle. Les œuvres de l’exposition s’intéressent davantage à la métaphore du cours du temps qu’à la problématique de la matérialité. Dans l’œuvre « Fountain » de Mandla Reuter, l’eau symbolise le déplacement d’un des matériaux les plus communs, l’eau, provenant de la plus connue des fontaines romaines : la Fontana di Trevi. Dans les sculptures de Francesco Arena, ce sont les objets les plus communs trouvés sur le trottoir qui deviennent de petits monuments dédiés à des personnalités issues de la culture et de l’histoire. Chez Guillaume Leblon, nous observons le travail de la forme qui s’enrichit de la déformation des matériaux et d’éléments naturels comme les conditions climatiques. La sculpture en tant qu’image est visible dans le travail d’Alex Cecchetti jouant la contradiction du temps en relation avec la forme. L’état critique de la sculpture apparaît dans la précarité architectonique des œuvres d’Oscar Tuazon et dans les références d’Ida Ekblad. Les nouveaux alphabets disparaissent de manière informelle dans les œuvres de Michael Dean.

“Sculptures die too” is the third exhibition of your triptych at the Kunsthalle of Mulhouse. Do you see it as merely juxtaposed or linked to the previous ones ?

Visible marks of past exhibitions will be seen in the same space. The project is conceived as one exhibition that will be moved in a time dimension. The three exhibitions will be in fact juxtaposed in a publication that will merge the three different moments in one. There definitely is a direct relation between the three exhibitions. Giving a curator the programming for a whole year - which is the strong point of the Kunsthalle of Mulhouse - is based on the desire to give a curator the opportunity to create a project of exhibitions that is constructed in time. In these three exhibitions, it was possible to describe several recent positions in contemporary art. In the same time, the possibility to use the same space to make exhibitions is important for the public. For a whole year, people get to see exhibitions and to confront them with the previous ones.

“La Notte” paid a tribute to the Fonderie by exhibiting works of art echoing the soul and architecture of the building. This exhibition was an introduction to you problematic, it invited the seer to observe beyond the visible, the shapes, the aesthetics : what is the relation between a work of art and its context ?

The building of La Fonderie is a very special place: industrial archeology, history, and the new use in a multifunctional place for culture, didactic and information makes of it a very strong identity. It was impossible to avoid beginning from the place to start to think to the first exhibition. The elegant arcs, the shower of light coming from the roof, the view on the city, and the monumentality of the place are elements that characterize the exhibition space not as a mere white cube. The exhibition space is always an integral part of the exhibition itself, the form, the architectonic elements are part of the total view of the exhibition. The works present in the exhibition La Notte were creating from one point of view a dialogue with the aesthetics of the building stressing the relation with the elegant form and his hidden history. The title, from the famous homonymous film of Antonioni made in 1959, refers to the elegant aesthetic of the movie describing the architecture of that time mixed with the social and economic developments. The other reference in the movie is the existential crises of the individual character, that is use as a metaphor for the difficulties to make group exhibition trying to escape the individualist aspect of the artwork.

Another important element of La Notte is the text of Giorgio Agamben «qu’est que c’est le contemporain?». In this text the Italian philosopher is trying to explore the value of the contemporary, and he says that someone is contemporary when is looking for his time and in the same moment is identifying it using an anachronistic way.

“The Garden of the Forking Paths” explored the scope of possibilities of a work of art. By choosing works of art that revisit our past, this exhibition was a suggestion of modus operandi as an answer to your problematic. Is the relation between work of art and context analyzed through the scope of all time and space aspects ?

The use of the novel written by Jorge Luis Borges in 1941 is a way of describing a particular complexity about the situation of contemporary art today. The metaphors of the labyrinth, ramifications and circular time, show the multiplicity of possibilities that open to a multiple state of time. This condition opens to a layering of presents that show a characteristic of our time. The strong state of the present brings artists to deal with different time dimension, searching the future in an incomplete past. That is why this exhibition is a central point in the triptych. The reference to the novel of Borges is based about the topic of time and this topic is beginning to gain importance in a society of growing geographies.

“Sculptures die too” gives the hint of an answer, a fore study, an additional criterion to take into account in your analysis, a possible answer to your problematic… ?

I believe more and more that the concepts of time, limit and border play an important role in artistic research. The idea that works of art have an expiration date is interesting insofar as it enables one to analyze the always renewed looks we give them. This postulate induces a relation linked more to seeing and feeling than to the physical constitution of a piece. Works of art are permanent in their existence, and the perception we have of them evolves.

“Sculptures die too” reinforces the impression of a come-back to shape, that imposes itself as an intention and an aesthetic. You speak of a come back to 1950’s sculpture. Have a majority of contemporary artists gone from conceptual art to formal art ?

It is interesting to observe materials that were considered a few years ago still as academic and out of fashion are back and carry a new conceptual and formal meaning. We experiment how much bronze, ceramics, wood and stone are present without reference to their uses during the last decades, but how they widen the scope of the possibilities of the conception of a work. These materials’ course is often filtered through conceptual vision.The works of the exhibition are more about the metaphor of the passing of time rather than the problematic of materiality. In Mandla Reuter’s work “Fountain”, water symbolizes the movement of one the most common materials, water from the most famous roman fountain : the Fontana di Trevi. In Francesco Arena’s sculptures the most common of objects found on the sidewalk become small monuments dedicated to cultural and historical celebrities. In Guillaume Leblon’s work, one can see the work on shape enriched with natural elements such as the weather and distortion of materials.Sculpture as an image can be seen in Alex Cecchetti’s work using the contradiction of time in relation with shape. The critical state of the sculpture appears in the architectonical precariousness of Oscar Tuazon’s works and in Ida Ekbald’s references. New alphabets disappear in an informal way in Michael Dean’s works.

(3) yes-no, 2009

(6) Fountain, 2009 Crédit photo : Ken Durden

(assessorato alle politiche Culturali e della Comunicazione del Comune di roma - sovraintendenza ai beni Culturali)

(4) Vue de l’exposition, Momentum 2009 5th nordic biennale d’art contemporain - moss, norvègeCourtesy galerie gaudel de stampa, paris

(2) sans titre, intervention au parc de saint-Cloud, 22 juillet 2009

lambda print 45 x 60 cm courtesy alex Cecchetti

(1) strutture con imaginiSnow, 2009 — 40 x 60 x 171 cm courtesy de l’artiste, galerie monitor, rome

(5) Réplique de la chose absente, 2009bois aggloméré, inox, papier, métal, terre…

200 x 95 x 200 cmCrédit photo : François Doury

Courtesy galerie Jocelyn Wolff

(7) Where I Lived and What I Lived for, 2007 poutres en bois, béton, métal 324 x 640 x 235 cm Courtesy of the artist and stanDarD (oslo)

Les scuLpturesmeurent aussiLORENzO BENEDETTI, COMMISSAIRE D’ExpOSITION INvITé à LA KUNSThALLE MULhOUSE DEpUIS MARS 2009, pRéSENTE SON TROISIèME ET DERNIER vOLET INTITULé « Les scuLptures meurent aussi ». IL REvIENT ICI SUR UNE ANNéE D’ExpOSITIONS.

LORENzO BENEDETTI GUEST CURATOR AT ThE KUNSThALLE OF MULhOUSE SINCE MARCh 2009 pRESENTS hIS ThIRD AND LAST pART ENTITLED « scuLptures die too ».(E)R lorenzo BENEDETTI / Emilie GEORGE