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LES SECRETS DE LA REUSSITE D’UN PELERINAGE DE 800 JEUNES A LOURDES
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LES SECRETS DE LA REUSSITE
D’UN PELERINAGE
DE 800 JEUNES A LOURDES
Monsieur le Vicaire épiscopal et aumônier adjoint de l’Hospitalité Alsacienne de
Notre-Dame de Lourdes, Joseph LACHMANN, introduit les interventions en
disant :
Une couronne de 12 étoiles qui encadre l’image de Notre-Dame de Lourdes et
de Sainte Bernadette, filmée par l’hélicoptère du Tour de France. Beaucoup
parmi vous ont du voir ces images si expressives sur vos écrans de télévision ou
sur le site internet de Lourdes en juillet dernier lors de l’arrivée du Tour à
Lourdes même.
Et, d’ailleurs, ceux qui ne l’ont pas vu, rassurez-vous, vous le verrez dans
quelques instants à peine.
Des images, d’ailleurs, retransmises dans tous les pays où l’on retransmet les
étapes du Tour de France.
Mais ce que vous n’avez pas vu, j’ai presqu’envie de dire : « ce qui ne se mesure
pas » c’est tout le cœur que tous les 650 jeunes et 150 animateurs alsaciens ont
mis pour imaginer, répéter, réaliser, le jour même. Cette image dynamique de
notre Eglise, une image qui résume à elle seule tout le dynamisme du PELE
JEUNES de STRASBOURG ;
Certains parmi-vous l’ont exprimé depuis longtemps. Au moment même où l’on
commençait à parler de ce Congrès. Certains parmi-vous souhaitaient vivement
que lors de ce Congrès vous puissiez peut-être un peu pénétrer mieux ce que
l’on pourrait appeler le secret de la réussite de notre PELE JEUNES à
LOURDES dont nous venons de vivre la 12ème
édition cet été.
Alors, c’est vraiment pour répondre à vos attentes que nous voulons donner la
parole à nos 4 invités. Je crois que ce sont eux qui, parmi les personnes
d’encadrement, peuvent le mieux en parler de l’intérieur. J’ai presqu’envie de
dire : avec leur foi et, peut-être plus encore, avec votre cœur. Les quatre
intervenants sont : Marie-Marguerite ANCEL qui a eu l’audace de lancer cette
grande aventure, Emanuel LANGARD-ROYAL, aumônier du PELE-JEUNES,
Aurélia FUCHS, coopératrice de pastorale au service du Pélé-Jeunes et Benoît
AMBIEHL, sous sa casquette et qui va lancer le vidéoclip, nous parlera de son
projet et de ses réalisations.
Je crois que vos témoignages, à tous les quatre, peut-être sans l’avoir cherché,
répondront sûrement comme un écho et un écho positif aux questions qui nous
ont habitées ce matin. Un écho très concret. Un écho qui nous pousse peut-être
tous à oser être plus audacieux. Le PELE-JEUNES n’est-il pas déjà une réponse
lumineuse à notre volonté d’accompagner bien des personnes blessées, bien des
jeunes déjà blessés dans leur vie. J’ai pu en être témoin, moi-même, en pouvant
y participer du début jusqu’à la fin, cet été, en juillet. Mais je crois encore, peut-
être encore plus profondément, que vos témoignages vont répondre à la première
conférence de ce matin. Je crois que vous allez laisser parler vos cœurs pour
nous dire : Eh bien oui, nous ne croyons pas à la faillite du christianisme, bien
au contraire. Les 4 intervenants ont souhaité quelque chose de très symbolique
et de très fort c’est, avant de prendre eux-mêmes la parole, de laisser la place
aux jeunes eux-mêmes par la présentation de ce clip.
Marie Marguerite ANCEL
Bonjour à tous. D’abord, avec humour, un grand merci aux dieux de
l’Hospitalité et du PELE-JEUNES de permettre à ce qu’on puisse prendre la
parole pour vous. Le deuxième merci va, bien sur, à Thierry qui, il y a un an et
demi, m’a sollicité pour intervenir non pas par fierté gratuite ou narcissique mais
avec toute la joie qu’il avait de nous voir évoluer et d’avoir vu ce PELE-
JEUNES grandir.
Je me présente : Marie Marguerite ANCEL, j’ai 19 ans d’Alsace alors qu’avant
j’étais sur Paris et dans le 93.
On ne fonde pas un PELE-JEUNES comme cela. C’est parce qu’il y a du fit bac,
parce qu’il y a quelque chose derrière et cet arrière c’est sûrement ma famille.
On a une maison dans le Sud-ouest et Lourdes n’est pas loin. Donc j’avais la
spiritualité que j’ai pu vivre enfant dans les prières du soir étaient en lien avec
Notre-Dame de Lourdes. Les premières vacances avec mon père, qui était guéri
d’une maladie assez grave, étaient aussi mes premières vacances avec mes
parents à Lourdes.
A 21 ans avec mon mari nous perdons notre 2ème
enfant, Guillaume, qui était né
en Périgord et je me relève 10 jours après et je dis à ma mère : je n’ai qu’une
chose à faire c’est d’aller à Lourdes. Donc nous partons à Lourdes. Quand je
suis arrivée, j’ai seulement confié notre chagrin à la grotte et je suis reparti. De
là, l’année d’après ce décès qui a bouleversé notre vie à tous les deux et même
qui a profondément marqué notre famille mais pas qu’en tristesse, en très bon,
parce que si j’ai pu faire ce que je faisais après, c’est aussi grâce à cela, je me
suis engagée à l’Association des Brancardiers et Infirmières d’Ile de France et
j’avais l’impression qu’il fallait que je rende un peu quelque chose. Je n’ai pas
fait que cela. Je me suis engagée pour pisciner les enfants. Je pense que quelque
part il y avait un peu de l’ordre d’une punition, je n’avais pas fait beaucoup de
théologie. Maintenant je le relis d’une autre manière et je pense que cela a été
vraiment une grande force pour moi. Et puis, ensuite, Lourdes a été une série
d’appels car nous sommes des amis d’enfance de Patrick JACQUIN qui nous
invitait à témoigner à Lourdes au FRAT.
J’ai oublié de vous dire que pendant mon adolescence j’ai été au FRAT et que
cela a profondément marqué ma vie parce que j’avais une famille qui était
traditionnelle et des parents qui voulaient tout le bien pour nous mais,
finalement très…, c’était, il y avait beaucoup d’autorité, beaucoup de normes et
quand j’arrivais à Lourdes je pouvais me lâcher, je pouvais être heureuse comme
on a vu les jeunes. C’est un petit peu cela qui …, dans l’arrière plan du PELE-
JEUNES de Strasbourg.
Alors je vous ai dit que le suis arrivée en Alsace. C’est vrai, j’ai fait mes études
en théologie et donc, un an après, j’ai été appelée à m’engager en Eglise en 1999
pour une mission de pastorale des jeunes. Mission de coordonner, de soutenir,
d’écouter, de mettre en lien tout ce qu’on peut entendre, permettre. A cette
mission, c’est sûr correspondait une vocation que je n’avais pas encore bien
compris même si je suis mariée et que j’ai eu 5 enfants dont 4 filles. Je dirais
que le jeunes c’est quand même tout un monde.
En 1999 il y a un gros rassemblement à Strasbourg et, après ce rassemblement je
suis un peu désœuvrée et me suis dit qu’est-ce qu’on va faire pour permettre
cette pastorale des jeunes dans le diocèse et l’idée d’un PELE-JEUNES à
lourdes me vient.
Je questionne un peu à droite et à gauche, je m’aperçois que les gens,
finalement, ne sont pas forcément prêts pour avoir un projet diocésain. Le
rassemblement qu’on vient de vivre c’était le premier. Je dois dire que le Père
DORE était arrivé et il insufflait quelque chose.
J’étais un peu déçue et me suis dit comment vais-je faire. Arrive le mois de
juillet, je ferme le dossier et je parts en vacances.
Au mois de septembre j’ai eu la joie de voir arriver une petite dame qui est
religieuse et qui est une amie, sœur Raymonde, qui dit bonjour Madame, je
viens vous voir parce que le Père DORE m’a dit que c’était vous qui êtes à la
pastorale des jeunes et que vous pouviez monter un projet de pèlerinage des
jeunes. Je lui ai dit asseyez-vous et une heure après nous nous sommes quittés
en se tutoyant, nous avions pris une date et l’aventure à commencée.
Après, effectivement, le 1er pèlerinage, c’est en l’an 2 000 et, peut-être peut on
montrer la courbe tout simplement pour se rendre compte de l’ascension de ce
projet. Je vous assure que c’est en toute humilité parce que vous allez bien
entendre que si l’on vous parle aujourd’hui c’est parce que, justement, on pense
que derrière le titre « secret d’un pèlerinage réussi », moi, j’aime beaucoup ce
mot « secret » parce que derrière ce mot il y a « révélation » et je pense que c’est
une réponse à ce que Dieu met en œuvre quand on veut se mettre au service des
autres et qu’on veut se mettre à Son service.
Je dirais que pour moi ces 9 PELE-JEUNES où on a augmenté de 87
participants la 1ère
année jusqu’à 790 la dernière année et que j’étais très, très
contente de laisser ce pèlerinage à Emmanuel et Aurélia parce que c’est très
lourd.
Dans l’organisation chacun a sa place. Après Emmanuel, Aurélia a toute une
position qui est fondamentale. C’est la position que nous avons fait de travailler
avec une équipe et avec un binôme, toujours en binôme. On a fait une équipe
mais je vous assure que nous n’en étions pas capables mais Il nous a rendu
capable. Vous la connaissez cette phrase et bien pour nous elle s’incarne.
J’insiste sur l’équipe parce qu’on a travaillé ensemble et on était profondément
heureux dans cette équipe avec beaucoup de fraternité. Je pense qu’on ne peut
pas faire quelque chose si on n’est pas heureux d’être ensemble. Cela va très
loin : joie, respect, vérité, une règle. Je me souviens, d’avoir toujours eue cette
attitude de dire ; on est frères ; on prépare ce projet, on peut s’engueuler, on peut
s’embrasser. En tout cas ce que l’on fait, on le fait en interne, on ne raconte pas
de trucs à l’extérieur, on est solidaire. Et je pense que cela c’est vraiment
quelque chose qui m’a beaucoup marqué : la réussite d’une équipe.
S’il n’y avait pas eu deux départs à cause de changement de mission non
compatible avec l’organisation du PELE-JEUNES et le décès, à l’âge de 40 ans,
d’un jeune prêtre qui travaillait en binôme avec moi, départ douloureusement
ressenti par tous, mais où nous avons su rebondir, l’équipe était pratiquement
restée identique.
Ce que je pourrais vous dire c’est que je n’ai jamais été responsable toute seule.
Il y avait toujours quelqu’un à côté de moi et ce quelqu’un c’était Fabien qui
était prêtre et ce n’est pas anodin, un laïc, un prêtre, c’était un homme, je suis
une femme, il avait 8 à10 ans de moins que moi, je suis plus de sensibilité
FRAT, pèlerinages et le mouvement de l’A.C.I. et lui, c’était plus ambiance
ARS, PARAY-LE-MONIAL, etc… Deux sensibilités différentes qui ont donné
une belle image et qui nous ont permis que dès qu’on arrivait, qu’on déposait
notre projet, ce n’était pas le pèlerinage des traditionnels ou le pèlerinage de
l’action catholique où personne ne s’y retrouve. Chez-nous, tout le monde
pouvait s’y retrouver. A partir du moment où l’on travaillait ensemble, où on se
posait énormément de questions et où on remettait toujours tout autour de la
table pour que tout le monde se sente bien. Il n’y a jamais eu de chose qui
n’aurait pas été faite ou qui n’aurait pas plu à Fabien, je ne me le serais pas
permis.
A côté de cette équipe il y a eu une impulsion d’un évêque et aussi, chose très
importante, il y a un évêque qui, depuis le départ, le Père KRATZ, nous a
soutenu tout le temps aussi bien sur le travail de l’année que sur le pèlerinage. Il
est très important que les évêques marchent avec nous. Notre archevêque, le
Père GRALLET, fait route avec nous. Dernièrement il disait à Lourdes combien
il était touché à chaque fois qu’il mettait les pieds à Lourdes de repenser à tout
ce que le Pélé-Jeunes a pu apporter aux jeunes.
La deuxième chose c’est que le cœur du pèlerinage, le secret de la réussite c’est
que la première chose qui nous tient à cœur c’est de dire que les jeunes soient
heureux en premier et avant tout. Est-ce un pilier théologique, peut être pas
encore que je ne suis pas aussi sûr.
Je crois que j’ai reçu beaucoup de critiques par rapport à cela parce que tout le
monde aurait voulu des grands traités et je disais : non, que les jeunes soient
heureux.
Un pèlerinage c’est à la rencontre de Dieu qu’on va. Nous on est parti du fait
que si un jeune était heureux il pouvait accueillir ce qu’il voit, il pouvait
entendre et comprendre l’existence de Jésus-Christ dans sa vie. Là, je dirais tout
simplement que nous sommes très en lien avec l’idée de Christophe
THEOBALD à Ecclésia 2007 qui dit : « Le bonheur, la foi cela ne passe que par
la guérison et Jésus-Christ n’a fait que guérir. » Nous, au PELE-JEUNES, avant
la rencontre du Christ, c’était vouloir que les jeunes soient heureux. Tout faire
en fonction de cela.
Il est vrai qu’au niveau du projet nous avons calqué celui-ci sur celui du FRAT.
Je suis très reconnaissante au FRAT parce qu’à chaque fois que je les ai
sollicitée ils m’ont apportés leur savoir-faire et leurs conseils.
Nous avons monté un projet en partenariat, toujours en lien avec le Service
Jeunes et tous les gens sur Lourdes. Je vous donnerais 5 qualificatifs au projet :
un projet simple, un projet joyeux, beau, bon et jeune.
Simple cela ne veut pas dire que l’on ne fait rien, vous allez comprendre. Cela
veut dire pour que ce soit simple il faut qu’on travaille beaucoup.
Joyeux parce qu’on utilise des supports joyeux, de la musique par exemple et
elle est très importante au PELE-JEUNES. Tous les ans nous avons créé toute
notre musique, le chant phare et nous étions très exigeants là-dessus.
Le beau, des moments symboliques très forts. Emmanuel et Aurélia ont
continués dan cette dimension là.
Du créatif, énormément de créatif.
Du bon, il est vrai que vous savez comment sont les hôteliers à Lourdes et que
toujours la nourriture elle est … un petit peu pas bonne, mais bon, on se
débrouille nous avec nos hôtels. Il y a des hôtels très, très bons et il y a des
hôtels un peu moins bons. Je puis vous dire que tout ce que nous leur donnions,
en dehors, on essayait que ce soit bon pour qu’ils comprennent quelle joie on
avait de leur donner. Quand je dis le bon, il y aussi l’attitude, notre attitude
d’accueil et l’attitude d’accueil des accompagnateurs. Les 1ères années nous
avions eu des accompagnateurs qui avaient peut-être envie de faire un peu
d’autorité, de l’autoritarisme. On a fait comprendre que ce n’était pas cela le
PELE-JEUNES. Une autorité qui structure, qui aide les jeunes mais avec plein
de bonté.
Le dernier qualificatif « jeune » ; Nous estimons que Dieu est jeune, il bouge, il
bouge très vite, il nous fait tout le temps nous décentrer. Les jeunes ont une
énergie fabuleuse avec un Dieu fabuleux cela donne quelque chose de détonnant
mais quelque chose qui ne va pas à notre vitesse d’adulte. Cela va toujours à une
vitesse qui est en surrégime ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas
obligés de temps en temps de calmer un peu le jeu.
Un projet au gout du jour, au gout de Dieu. Un pèlerinage plein de sens. Donner
aux jeunes le temps de penser, de réfléchir, de s’ouvrir aux autres, de découvrir,
de se réconcilier, de se guérir et, surtout, de faire une rencontre, au moins une
rencontre, une rencontre avec un autre, une rencontre avec les autres, une
rencontre avec un prêtre, une rencontre avec un accompagnateur et, on l’espère,
une rencontre avec Dieu.
Le secret du pèlerinage c’est beaucoup de travail, c’est de l’exigence, c’est une
réflexion théologique qui est, tous les ans, remise sur le tapis, ce sont des
propositions spirituelles très fortes avec des découvertes, ce sont des invités : on
invite toujours des témoins.
En 2 ou 3 points de conclusion : Un pèlerinage des jeunes réussi accepte que des
jeunes sont des jeunes, qu’ils ont un mode d’expression à eux, que je n’ai pas à
les utiliser dans mon organisation mais à les aimer, que ce que je fais construit le
royaume de Dieu et, du coup, en tant qu’adulte et dans ce que je propose cela a
une incidence et des conséquences énormes pour le jeune, que j’accepte, en tant
que responsable, de semer, à tout vent, sans savoir ce que cela va donner.
En tant que responsable du projet je vous dirais que la question que j me suis
souvent posée et qui est en lien avec ma démarche d’équipe A.C.I. : « Suis-je là
pour moi ou à cause de Jésus pour les jeunes. Est-ce que je suis toujours, est-ce
que le pouvoir que j’ai je le mets toujours au service des jeunes et que je prends
le pouvoir comme une responsabilité ».
Rien n’est possible sans l’Esprit Saint, vous le savez bien, parce que c’est lui qui
va insuffler nos changements de regards et une autre logique qui est l’amour et
qui nous indique de renverser complètement nos façons de faire parce que
l’Evangile est déroutant, vous le savez bien, si on le lit jusqu’au bout c’est le
bon larron qui est en premier, c’est la prostituée, c’est, etc…
Je conclue en vous disant la joie que j’ai eue chaque année, durant ces 9 années,
d’arriver à la grotte et de pouvoir dire à Marie voila, je t’en ai ramené 50 ou 100
de plus. Pas pour le nombre mais 50 ou 100 de plus qui peuvent être touchés par
l’expérience du PELE-JEUNES.
Je passe la parole à Emmanuel LANGARD-ROYAL.
Emmanuel LANGARD-ROYAL
Cela fait maintenant 3 ans que nous avons repris le projet avec Aurélia et toutes
les équipes qui fonctionnent. On a 12 personnes qui travaillent avec nous de
façon très régulière.
Je relaterais 3 points auxquels je crois profondément et qui, je pense, se situent
dans la suite de tout ce que nous avons pu entendre depuis ce matin.
Le 1er point : AIMER LES JEUNES. C’est au cœur de la démarche et cela veut
dire, très concrètement, ne pas avoir peur de visiter la culture des jeunes
d’aujourd’hui et en ce sens Eric nous a donné pas mal d’éléments ce matin. Ne
pas avoir peur d’utiliser leurs moyens de communication ainsi que leur culture
propre et y chercher des éléments de christianisme.
Cela ne me dérange pas du tout en tant que prêtre que dans le pèlerinage on
utilise des chansons qui viennent de leur monde à eux, de ce qu’ils écoutent
habituellement. Nous allons les accompagner ensuite pour leur montrer des
éléments de christianisme qui y sont disséminés. Ils ont droit d’existence, droit à
la parole au cœur du PEPE-JEUNES.
Pour vous donner une petite anecdote je me souviens quand j’ai commencé c’est
d’aller à l’évêché demander quelques subventions supplémentaires. On ne sait
jamais, avec le changement d’équipe peut être que l’on réussira à faire pencher
la balance dans l’autre sens du côté des finances et l’argentier de l’époque qui
n’est plus celui d’aujourd’hui m’a répondu écoute , Emmanuel si c’est pour
emmener des jeunes à Lourdes pour faire une boum on n’est pas obligé de la
faire à Lourdes ; on peut aussi la faire à Strasbourg. Donc il pensait que les 9
années qui s’étaient écoulées c’était emmener des jeunes à Lourdes, d’y faire
une boum et revenir. Je n’ai rien dit et ai quand même obtenu quelques
subventions malgré tout.
Mais je crois qu’il n faut pas avoir peur de rejoindre les jeunes dans leur culture
et, j’irais même plus loin puisque cette année, pour la 1ère
fois on a justement
permis une soirée qui durait ½ heure à ¾ d’heure sur 1 semaine où les jeunes ont
pu danser à leur manière dans le cadre du pèlerinage et cela trouvait tout à fait
son sens dans la fête qu’on était en train de célébrer et dans les temps que vous
avez pu voir sur vidéoclip tout à l’heure. Ils ont droit aussi à l’existence par
rapport à leur culture. Et, inversement, évidemment, visiter aussi nos traditions
chrétiennes et les présenter aux jeunes de telle manière à ce que cela les
rejoignent.
Autre exemple : un autel qu’on a construit cet été à Lourdes avec les jeunes et
nous avons proposé à notre archevêque de vivre tout un temps de catéchèse à
partir de cet autel avec les jeunes pour leur expliquer cette tradition de l’autel, de
la célébration de l’eucharistie. Cet autel va continuer, évidemment, à nous
accompagner notamment pour nos retrouvailles du mois de novembre avec les
jeunes.
Donc faire rentrer les jeunes aussi dans notre tradition avec des moyens
modernes.
Deuxième point : LA LIBERTE DU JEUNE. Il est très important qu’ils aient leur
espace de parole, de création, de créativité et de liberté, ce qui ne veut pas dire
non plus du n’importe quoi. Je crois que c’est la liberté dans la rencontre de
l’autre dont parlait tout à l’heure Christine et qui va nous conduire au tout autre.
Et j’avais beaucoup apprécié ce matin la parole d’Eric qui disait : « Tout exiger
mais aussi tout comprendre et tout pardonner ». Je crois que c’est cela : faire
rentrer le jeune dans une liberté c’est à la fois être exigent avec lui dans ce que
l’on va lui proposer comme outil et comme cheminement de pèlerinage, mais
aussi tout comprendre et savoir aussi tout pardonner et Dieu sait que la soirée
réconciliation dans la semaine est vraiment le temps fort pour les jeunes qu’ils
gardent au cœur ensuite toute l’année. Cette liberté suppose aussi de ne pas avoir
peur, et cela rejoint tout à fait notre rencontre d’aujourd’hui, que les jeunes
partent ailleurs. On n’a jamais cherché à garder les jeunes au PELE-JEUNES,
d’ailleurs il y a un renouvellement de 50% chaque année. Cela montre bien que
c’est une grosse machine qui se renouvelle en permanence et les jeunes sont re-
propulsés d’une certaine manière vers la société et vers l’Eglise, bien sûr, dans
les différents engagements dans lesquels ils sont accueillis.
Troisième point et aussi conviction pour moi : ACCUEILLIR LE JEUNE
DANS SA FRAGILITE. On a beaucoup entendu dans la bouche de Christine
tout à l’heure : « Montrer au jeune comment le Christ le rejoint dans son histoire
tel qu’il est ». Je crois pour cela que nous développons beaucoup l’écoute,
l’accompagnement, notamment des jeunes en fragilité. Quel jeune aujourd’hui
n’est pas en fragilité, dans une situation de fragilité ne serait-ce par le processus
de croissance dans lequel il se trouve ? La gratuité de ce qu’on peut lui proposer,
des temps qu’on peut lui proposer, le décentrement de soi et, évidemment, la
prière est au cœur de ce décentrement ; j’ai envie de dire de cette décroissance
parce que c’est un thème d’actualité en économie mais je crois que l’Eglise a là
aussi quelque chose à apporter à la société sur ce thème de la décroissance.
Et je terminerais sur la rencontre des malades bien sur. Elle est très importante.
Nous avons, depuis pas mal d’années, une équipe qui s’engage auprès des
malades, mais je laisserais Aurélia mieux en parler que moi. Mais tous les
jeunes du pèlerinage peuvent à un moment donné choisir de se mettre au service
des malades. Et, évidemment, en rencontrant la fragilité de l’autre, cela va eux-
mêmes les renvoyer à leur propre fragilité mais, surtout, leur donner des
chemins de vie et d’ouverture.
Je passe donc la parole à Aurélia FUCHS
Aurélia FUCHS
Quand moi j’ai vu l’intervention « les secrets de la réussite d’un pèlerinage » j’ai
tout de suite été interpelée par le mot SECRET. Ce que je sais c’est que l’on
n’arrive pas à 800 jeunes par un coup de baguette magique et, comme on l’a dit
déjà plusieurs fois, il faut beaucoup de travail et c’est une des clés possibles
pour réussir un pèlerinage.
Je vous donnerais tout juste quelques clés et les pistes à suivre, des clés du
travail avant, pendant et après.
On prend les jeunes au sérieux ; On n’est pas là pour dire voila, c’est pour les
jeunes donc on va faire cela vite fait bien fait. Non.
On essaye de réfléchir concrètement aux intervenants qu’on fait venir, aux lieux,
que ce soit vraiment adapté à un maximum.
Après, bien sur, un peu d’originalité, un peu de folie. On parlait, ce matin,
beaucoup d’être « Inn » ou être « Out » et je crois que « être Inn » finalement
c’est être dans le projet de Dieu. Si nous faisons des « Inn » ce n’est pas pour
être mieux que les autres mais c’est pour mieux rentrer dans ce projet là et
surtout pour n’exclure personne.
Autre clé importante, comme on l’a déjà dit ce matin, c’est l’EQUIPE. Il est vrai
que s’il y a 12 personnes autour de la table, 12 personnes qui ont des charismes
différents, qui représentent des visages de l’Eglise différents et c’est cela aussi
qui est important c’est que chacun ait sa place et apporte ce qu’il est avec sa
propre réalité.
Une dernière clé, qui est importante, c’est, effectivement, MISER SUR LA
CONFIANCE, la confiance avec les jeunes et cela me fait penser à une petite
anecdote d’une accompagnatrice qui nous a dit qu’une fois, lors d’une
célébration, au moment du geste de paix, elle a vu un jeune avec son portable.
Elle allait vers lui pour lui dire comment se fait-il que tu utilises ton portable
pendant la messe. Le jeune la regarde et lui dit : « je viens d’envoyer le geste de
paix à ma maman. » Il est vrai que nous avons à nous rendre compte que les
jeunes ont parfois d’autres moyens de communication et qu’il faut en tenir
compte.
En équipe nous avons retenu l’EXIGENCE et il faut savoir que l’exigence n’est
pas la perfection. Nous aurions envie de faire quelque chose qui soit parfait mais
il y a d’autres choses qui nous échappent et c’est justement la confiance que
nous avons en Dieu qui nous aidera à faire qu’on ne maîtrise pas tout et
heureusement d’ailleurs.
Par rapport aux pistes à retenir : Par rapport à nous, continuer à mettre de plus
en plus de jeunes dans le coup. C’est important. Toutes nos équipes sont
composées de grands jeunes et il est important de continuer à les investir parce
qu’ils ont quelque chose à nous dire. Ce n’est pas le demain de l’Eglise c’est
l’aujourd’hui et si aujourd’hui on ne leur laisse pas la place, demain il n’y aura
rien. Et cette place n’est pas une place que nous on décide pour eux, ce n’est pas
une place où nous lui disons tu vins à cette célébration, tu portes une bougie, tu
auras fait quelque chose. Non, ce n’est pas cela.
C’est une place que eux ils vont prendre, qu’ils vont inventer et s’ils ne
l’inventent pas ils ne pourront pas être acteur de cette place là. Voila pourquoi il
faut leur laisser la place. Pour cela il faut aussi les aider à se former et un de nos
projets pour 2012 c’est de proposer une session BAFA pour que nos grands
jeunes qui ont entre 17 et 20 ans, voire même plus, puissent profiter à la fois du
stage théorique mais aussi pratique pendant le pèlerinage. Vous savez peut-être
que pour valider un stage pratique il faut 14 jours de pèlerinage alors que celui-
ci ne dure que 7 jours. C’est finalement pas si mal parce que cela permettra aux
jeunes de profiter du PELE-JEUNES pendant 7 jours mais aussi de proposer de
participer à quelque chose d’autre et c’est toujours dans le souci d’ouverture de
dire que nous ne sommes pas là pour nous approprier les jeunes, on est là pour
leur proposer quelque chose et leur proposer aussi de voir ce qu’il est possible
de faire ailleurs.
Autre piste :COMMUNIQUER, communiquer de façon professionnelle ce qui
ne veut pas dire que nous sommes les meilleurs mais que nous nous donnons les
moyens de réussir cette communication. On a fait un clip, on essaye de faire des
carnets ainsi qu’Internet que nous tenons à jour régulièrement, on utilise aussi
Facebook, pendant le pèlerinage les jeunes ont leur foulard. Nous faisons donc
très attention à la communication qui est le nerf de la guerre. On a besoin de
travailler toujours et encore.
Et puis, dernière piste, nous avons repris derrière Marie Marguerite mais nous
sommes déjà entrain de penser à la suite. On ne s’approprie pas le projet, on
n’est pas pour dire c’est Marie Marguerite, c’est Aurélia, non. On est là, on
donne ce que l’on peut avec toute notre équipe et ensuite on laissera la place à
d’autres. Et c’est cela aussi la force de travailler en équipe c’est de se dire si des
personnes partent, le projet continue, il ne se cassera pas la figure.
En votre qualité de président d’hospitalité pensez à vraiment intégrer les jeunes
au maximum dans vos hospitalités et surtout d’oser changer le regard que vous
avez sur eux. Les jeunes ce n’est pas une planète à part ou quelque chose qui est
à côté de qui on ne s’occupe pas. Ils sont là et c’est avec eux que vous pourrez
bâtir quelque chose. Vous, vous avez l’expérience de l’hospitalité, eux, ils ont la
jeunesse et la force de la jeunesse. Donc, ensemble, faisons qu’il y a une
collaboration qui soit possible et qui est très belle.
Je vais passer la parole à Benoît AMBIEHL qui lui est un jeune qui fait partie de
la commission qu’on appelle « option hospitalité « OH » et qui vous expliquera
justement comment cette commission a porté du fruit et qui aura encore
beaucoup de fruits à porter.
Benoît AMBIEHL
Je me présente : Benoît AMBIEHL, j’ai 21 ans et en 2006 je suis entré au
PELE-JEUNES avec une première expérience.
Je me permets de vous expliquer, tout d’abord, ce qu’est la commission OH ;
ensuite j’aborderais un peu mon parcours de jeune OH à responsable OH ; je
parlerais un peu du devenir de cette commission et je terminerais par vous
interpeller sur la question de l’intégration des jeunes hospitaliers qui, je pense,
aujourd’hui, est un défi.
Tout d’abord présentation de la commission. J’ai envie de vous passer un extrait
de la charte OH, la charte de notre commission qui est adressée aux jeunes et qui
est disponible sur le site du PELE-JEUNES.
En effet, dans le cadre du PELE-JEUNES, chaque année, une vingtaine de
jeunes travaillent avec les hospitalités présentes sur place lors de notre séjour à
Lourdes. Des jeunes âgés entre 15 et 18 ans. Ils font alors partie de la
commission OH du PELE-JEUNES « O » pour option et « H » pour hospitalité.
Née en 2006 elle est un fruit du PELE-JEUNES.
Extrait de notre charte : être « OH » c’est quoi ?
Être OH c’est avant tout accepter d’être au service des malades de Lourdes en
vivant le PELE JEUNES avec et comme les autres et en consacrant une partie de
son emploi du temps aux différentes hospitalités qui sont sur place.
Être OH c’est offrir de soi-même, de son dynamisme, et de sa gentillesse : c’est
donner du bonheur à tous ceux qui t’entourent.
Être OH c’est savoir contrôler ses émotions, être fort dans sa tête pour apporter
aux malades de la lumière et du soutien.
Enfin, être OH c’est être prêt à découvrir la richesse qui se cache dans chaque
individu, c’est apprendre à grandir avec l’autre.
Voila les axes que nous présentons aux jeunes du pèlerinage une fois qu’ils ont
participé à un ou deux PELE-JEUNES on les incite à s’investir dans les
différents groupes dont ce groupe « OH » qui st une passerelle, un lien entre le
PELE-JEUNES et les hospitalités présentes.
Au niveau de mon parcours, comme je vous l’ai dit, j’ai intégré la commission
en 2006. Lors de sa création, je suis un des membres fondateurs et j’avais 16
ans. Avant de vous parler de mon parcours je voudrais vous lire un extrait que
j’avais écrit en 2006 n tant que jeune pèlerin du PELE-JEUNES.
« Lourdes, pour moi, ça était une expérience vraiment forte et émouvante. A la
base je n’étais pas motivé pour faire ce pèlerinage. Mais, par la suite, j’étais
agréablement surpris : le lieu, l’ambiance, le groupe, bref, plein de moments
forts que je n’oublierais pas de sitôt. Avant le pèlerinage, ma foi, cette flamme si
fragile, risquait de s’éteindre mais ce pèlerinage a, pour ainsi dire, ravivée cette
foi en moi, m’a redonnée la croyance, la motivation de suivre à nouveau, et sous
d’autres aspects, Dieu. Lors de notre journée à Nevers, un arrêt avant d’aller sur
Lourdes, j’étais très touché par le lieu même et également par le parcours de
Bernadette, ce parcours, qu’honnêtement, j’ignorais totalement. Mais d’endroit
en endroit, j’étais de plus en plus émerveillé et la visite de la chapelle où se
trouve le corps de Bernadette a tout déclenché. J’ai prié, j’en avais besoin. Par la
suite, lors du repas, j’ai voulu remercier notre guide. En parlant à celle-ci les
larmes ont coulées et je n’ai pas su m’exprimer. Ensuite j’ai découvert d’autres
facettes de ce pèlerinage en arrivant à Lourdes. Le contexte, le lieu, les chants et
surtout les messes, notamment deux messes très fortes : la messe internationale
qui démontrait bien qu’à travers la logique que chacun possédait pendant cette
messe, que nous sommes tous égaux devant Dieu, peu importe les apparences,
les différentes langues, aucune barrière ne nous sépare de Dieu et même si la
flamme risque de s’éteindre, la voisine ou le voisin peuvent la rallumer. En effet,
une personne, un pèlerinage, peuvent vous redonner la foi. Une autre journée
très forte, je dirais la plus forte du PELE-JEUNES fut la journée dans les
Pyrénées, une journée où nous sommes partis et avions beaucoup de moments
intenses à partager comme des temps de rencontre que l’on appelle carrefours où
l’on se rencontre entre différents individus du PELE-JEUNES de même âge
pour discuter, réfléchir ensemble sur la parole de Dieu et réfléchir aussi sur nos
questionnements, nos doutes. Et puis à vivre seul, comme Emmanuel en a parlé
tout juste avant, c’est le sacrement de réconciliation qui s’est passé dans la
nature dans les Pyrénées et qui, pour moi, était un événement qui m’a
complètement bouleversé. En effet, j’avais un trop plein d’émotion, j’avais
longuement attendu et je voulais rencontrer un prêtre pour me libérer tout juste
de ce trop plein d’émotion. Je ne peux vous dire exactement ce que j’ai ressenti
mais, lors de ce sacrement, je n’ai pas réussi à m’exprimer mais à bien écouter le
prêtre et à le remercier de cette chance que j’ai d’avoir découvert le PELE-
JEUNES. Par la suite, lorsqu’il m’a demandé de rentrer en communion avec le
Seigneur, là je me suis complètement effondré par terre, j’ai ressenti une force,
une présence. »
Pour la suite de mon parcours, aujourd’hui j’ai 21 ans. En l’espace de 5 ans mon
engagement a pu grandir au sein du PELE-JEUNES. L’engagement des jeunes
adultes est en effet une volonté du PELE-JEUNES, comme l’ont dit Aurélia et
Emmanuel. Grâce à cette évolution j’ai pu progressivement participer à
l’organisation de cette commission, apprendre à travailler en équipe, avec
l’équipe de coordination et avec les différentes hospitalités présentes sur place à
Lourdes. Tout d’abord RODEZ, l’hospitalité de CAMBRAI, les équipes Saint
Michel de Belgique avec lesquels on a surtout fait beaucoup d’animation (temps
de bricolages, temps de chants) et puis, bien entendu, STRASBOURG ;
J’ai également appris à gérer le groupe de jeunes, à les écouter dans leur
questionnement face aux malades, face à leur vie, apprendre à trouver un juste
milieu entre les attentes du PELE-JEUNES et celles des hospitalités. Etre « OH
» pour moi c’est être acteur et je pense que chaque être humain se doit d’être
acteur dan sa vie, d’éclairer l’autre dans sa vie.
A côté de cet engagement de jeune hospitalier, j’ai fait de nombreux voyages
sociaux et humanitaires dont l’un au TOGO en 2008 et un autre au LIBAN en
2010.
Sur le plan professionnel je travaille aujourd’hui dans le chantier du handicap
mental et je suis parallèlement une formation à l’Ecule Supérieure des Travail
Social et Educatif de Strasbourg dans le but d’obtenir, l’année prochaine, mon
diplôme d’éducateur spécialisé.
J’apprécie donc toutes ces réflexions sur la relation humaine, le contact, notre
condition humaine. Je crois en l’être humain et en son humanité. Je fais de
nombreux parallèles avec le travail de jeune hospitalier et, justement, ma
formation dans le secteur social : Comment entrer en contact avec l’autre.
En effet, le groupe « OH » n n’a pas une organisation simple. Mettre un emploi
du temps équilibré entre le PEPE-JEUNES et nos interventions auprès des
hospitalités n’est pas toujours facile. Planifier différentes interventions aussi afin
de montrer aux jeunes qui découvrent l’aide aux malades comment on peut aider
les malades, le brancardage, l’aide aux repas, le portage, l’accompagnement aux
achats, l’animation, les chants, mettre en place des moments aussi de régulation,
des temps de partage, écouter le jeune dans sa fragilité.
Et maintenant, c’est là que je voudrais vous interpeller quand on parle du
devenir des « OH ». Depuis 2010 en lien avec Gérard NUSSBAUM, Président par
intérim de l’Hospitalité Alsacienne nous faisons notre possible pour travailler
sur l’intégration des jeunes en hospitalité. Dans un premier temps le but des
jeunes « OH », âgés de 15 à 18 ans est de découvrir l’aide aux malades mais,
dans un second temps noter objectif serait qu’ils s’intègrent dans l’Hospitalité
Alsacienne de Notre-Dame de Lourdes. En 2010 nous avons donc organisé notre
collaboration. Cela s’est très bien passé : accueil à la gare, aide à l’organisation
des brancardages, etc… Cette année, face aux JMJ le PELE-JEUNES n’a pas eu
les mêmes dates que l’Hospitalité mais pour l’année prochaine nous partirons
aux mêmes dates, occasion de créer une réelle collaboration. Nous pourrons
ainsi réfléchir au devenir des jeunes majeurs « OH » dans l’Hospitalité car nous
sommes confrontés au problème du manque de jeunes en Hospitalité
Alsacienne. Nous pensons, peut-être même, envisager une équipe mixte avec les
enfants des hospitaliers et les jeunes qui sont déjà dans l’Hospitalité pour créer
un lien avec les jeunes majeurs « OH » ainsi que d’autres que nous pourrions
aussi trouver.
Pour finir, l’intégration des jeunes, un réel défi pour nous. Moi j’ai constaté une
réelle volonté des jeunes à s‘engager dans la vie d’aujourd’hui. J’ai même du
procéder à un recrutement dans l’équipe. Nous avions une vingtaine, trentaine
de places et je me suis retrouvé avec 50-60 demandes. Pas facile de dire non à
ces jeunes parce que je n’avais que 25 places. Le PELE-JEUNES propose alors
une autre plate-forme très intéressante permettant aux 800 jeunes d’aider, le
temps d’une après-midi, un brancardage en lien avec les hospitalités sur place et
notamment l’Alsace. L’année dernière sachez que sur 800 jeunes 400 ont voulu
s’investir dans cette démarche et, par le bouche à oreille, bien d’autres ont
regrettés de ne pas s’être investis. C’est pour vous dire que les jeunes,
aujourd’hui, s’engagent.
Je suis engagé dans plusieurs associations et je vois dans les actions
humanitaires, je vois dans les actions mêmes plus simples et toujours entrer en
contact avec l’autre, les jeunes y sont présents et ont envie de s’investir. Et cela
il faut l’entendre. Il ne faut pas dire que le christianisme est en crise, que les
jeunes ne sont pas présents. Ils veulent aussi montrer, sous d’autres aspects, que
Dieu est vivant dans la relation humaine.
Je termine par dire que la commission « OH » est un projet qui est modeste et
pourtant il faut trouver des solutions. Je pense que l’Hospitalité doit mettre en
place une structure d’accueil pour ces jeunes mais réfléchir à l’accueil.
Comment les accueillir, est-on capable de changer notre façon de fonctionner,
est-on capable de se dire je vais pouvoir mettre en place des temps spécifiques
pour ces jeunes, les écouter, les entendre ? Il faut aussi réfléchir un emploi du
temps adapté, dans quelle mesure on peut les intégrer à des messes, comment et
puis penser à la continuité aussi, gérer, penser à des temps de partage
nécessaires comme des carrefours, des repas. On a besoin de se retrouver, on a
besoin de rester « online », rester en lien après les 5 jours du pèlerinage.
Et vous, je vous pose la question au jour d’aujourd’hui : « Comment intégrez-
vous les jeunes dans vos hospitalités ? »
Merci à vous.