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DOminique Henry-gambier: les suJets JuvÉniles du palÉolithiQue supÉrieur d'europe À travers l'analYse des sÉpultures primaries: l'eXemple de la culture gravettienne

siaP servei d’investigacions arQueolÒgiQues i prehistÒriQues 331

les sujeTs juVéniles Du PaléOliTHique suPérieur D'eurOPe À TraVers l'analyse Des séPulTures Primaires: l'exemPle De la culTure graVeTTienne

dominique henrY-gamBier

introduction la place des immatures dans une société et les comportements qu'ils génèrent,

sont des éléments importants de l'organisation et du fonctionnement de celle-ci. diverses voies sont envisageables pour tenter de les comprendre pour la culture gra-vettienne.

les représentations des enfants dans l'art pariétal ou mobilier, la recherche de leur présence à partir des productions «imparfaites» d'outils résultant d'un apprentissage, sont deux des voies de recherches empruntées. l'ichnologie appliquée aux grottes dont les sols paléolithiques ont été préservés, en est une troisième. ces approches restent cependant encore peu explorées. les représentations humaines et notamment celles d'immatures sont rares dans l'art pariétal et leur diagnostic est délicat (leroi- gourhan 1965; pale et tassin de st péreuse 1976; duhard 1996). elles1 concernent souvent de très jeunes enfants, plus facilement identifiables et ne les montrent pas «en activité». ils sont absents de la statuaire et uniquement évoqués à travers les statuettes de femmes enceintes sauf si on admet que les statuettes les plus graciles («vénus impudique» de laugerie-Basse, «fillette» de Brassempouy,…) représentent des adolescentes (delporte 1979; duhard 1989). l'analyse de la technologie lithique permet d'identifier sur quel-ques sites du paléolithique supérieur récent des activités d'apprentissage qu'il est bien sûr tentant d'attribuer à de jeunes apprentis (pigeot 1988; ploux 1991; pelegrin 1995). l'étude des empreintes de mains et de pieds montre que des immatures en âge de marcher, accompagnés ou non d'adultes, ont fréquenté les grottes (pale et tassin de st péreuse 1976; garcia et alii 1990; garcia 1999; sharp et alii 2004). en république tchèque, l'étude des dermatoglyphes conservés sur les statuettes d'argile de dolni vestonice (Kralick et novotny, 2005), ouvre des perspectives intéressantes suggérant que des enfants d'une dizaine d'années seraient les auteurs de certains modelages. selon les auteurs (Kralick et novotny, 2005), de nombreux problèmes méthodologi-ques réduisent cependant la fiabilité des conclusions. ainsi, la détermination de l'âge individuel (et du sexe) est encore très incertaine en raison de l'importance de la varia-bilité biologique inter et intra populationnelle des dimensions des mains ou des pieds ou de la morphologie des dermatoglyphes.

pour aborder, la place des immatures dans les sociétés paléolithiques, les sépultures primaires constituent toujours la source documentaire majeure car elles réunissent dans un même espace le biologique et le culturel et ce dans le cadre de pratiques qui dans toutes les sociétés, obéissent à des règles impératives et sont ritualisées.

1.- parmi les figurations possibles d'immatures, duhard (1996) cite celles de gonnesdorf, laussel, la marche, saint cirq , fontanet.

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nasciTurus: infans, Puerulus. VObis maTer Terra. la muerte en la infancia

l'étude biologique du squelette peut permettre d'identifier l'individu (paramètres démographiques) et de documenter certains aspects de son existence et de sa mort (état de santé, causes du décès). la détermination du traitement appliqué à chaque individu découle de la confrontation des données biologiques et culturelles (chrono-logie, structure du dispositif funéraire, mobilier,…). les études comparatives de docu-ments contemporains ouvrent la possibilité de rechercher si l'âge au décès constitue un critère intervenant dans le traitement funéraire.

toutefois, dans le registre archéologique, seuls des témoignages matériels sub-sistent. toutes les données n'ont pas la même fiabilité en raison du contexte des découvertes (ancienneté, caractère fortuit des découvertes, méthodes de fouille,…) et/ou des processus taphonomiques qui ont affecté les dépôts. dans ces conditions, la restitution et la détermination de la signification des gestes autour du cadavre est souvent problématique. de plus, le petit nombre de documents exhumés au regard des populations d'origine, leur dispersion dans le temps et dans l'espace constituent un handicap pour mettre en évidence des pratiques récurrentes, comprendre la significa-tion sociale des variations et proposer des interprétations à l'échelle du groupe ou d'une région. d'une certaine façon, chaque document est unique. les synthèses et les études de cas témoignent de ces difficultés d'autant que nombre d'entre elles s'appuient encore trop peu sur les données ostéologiques pourtant essentielles (may 1986; mussi 1986; mussi et alii 1989; Binant 1991; Jelinek 1992; gambier 1996; svoboda 1997; ullrich 1997; gambier 2000; Buzhilova 2000; oliva 2000; 2000-2001; riek salvatore et clark 2001; henry-gambier 2001; formicola et alii 2001; 2002; Zilhao et trinkaus 2002; vanharen et d'errico 2001; vanharen 2002; vanharen et d'errico 2003; Zilhao 2005, henry-gambier 2005). les faits archéologiques et anthropologiques sollicités à l'appui de la restitution des gestes autour du cadavre ne sont pas toujours pertinents et vérifiés ou sont sur interprétés. en outre, si les sources ethnographiques, renseignent sur la multiplicité des comportements humains autour du cadavre et de la mort, leur utilisation simpliste ne peut conduire qu'à une image illusoire des comportements paléolithiques.

l'objectif de cet article est de présenter les données récentes sur les défunts immatures (paramètres démographiques, causes de la mort, architecture de la tombe, nature, importance et répartition du mobilier,…) du gravettien d'europe, de dégager les éventuelles spécificités de leur traitement funéraire et la signification sociale de celles-ci.

l'accent sera mis sur les dépôts primaires, classiquement interprétés comme des sépultures primaires.

la documentation s'il est impossible de reconstituer a posteriori, les informations qui auraient du être

enregistrées lors des fouilles, une réflexion conduite à partir du taux de représenta-tion actuel des squelettes, des archives lorsqu'elles sont accessibles et des acquis de l'«anthropologie de terrain» conduit à identifier 13 sites gravettiens ayant livré des assemblages osseux d'immatures, assimilables à des dépôts primaires intentionnels (table 1, 3).



ont été retenus comme dépôts primaires2 les assemblages osseux avec préserva-tion des connexions anatomiques et en particulier des plus labiles (colonne cervicale, mains et extrémité distales des pieds, jonction scapulo-thoracique) et/ou un maintien de l'agencement initial de la parure «assimilable» à la préservation des connexions labiles (table 3).

le caractère intentionnel de ces dépôts a été admis dès lors qu'une fosse anthropi-que, des éléments architecturaux (pierres, ossements, bois,…) ou du mobilier étaient bien attestés. une position «ordonnée» du corps (decubitus dorsal ou latéral, flexion ou hyperflexion, par ex.) qui implique une manipulation du corps et par conséquent une intervention humaine a aussi été pris en considération pour affirmer l'intentionnalité du dépôt. chacun de ces critères signe sans équivoque un dépôt intentionnel. au contraire, le taux de représentation du squelette, la préservation des connexions ana-tomiques, le nombre d'individus, la nature du site (habitat, sanctuaire) sont des critères qui pris séparément pourraient être compatibles avec un décès accidentel suivi d'un enfouissement naturel rapide. en revanche, leur combinaison est en faveur d'un dépôt volontaire. en effet, l'enfouissement naturel rapide de sujets décédés accidentellement dans un lieu très anthropisé est plausible, mais l'enchaînement d'événements qu'exige cette situation paraît très improbable. en l'absence de toute cause naturelle expliquant un tel assemblage, il existe une très forte présomption de dépôt intentionnel.

certains de ces dépôts sont bien conservés, d'autres ont subi des perturbations se soldant par des destructions partielles ou totale des connexions anatomiques et par l'absence de certains os. pour autant, il ne s'agit pas de dépôts secondaires3, les causes des remaniements et des déficits osseux ayant pu être identifiées (table 3). il est important d'insister sur le fait que le désordre d'un assemblage osseux, le déficit en certains os et l'absence d'éléments architecturaux ou mobiliers, ne signent pas obliga-toirement des dépôts secondaires ou fortuits. des causes naturelles ou anthropiques sans relation avec le traitement du défunt peuvent expliquer cette disposition. aussi, le raisonnement doit intégrer l'analyse des processus taphonomiques. cette approche implique une connaissance de la dynamique sédimentaire (mise en place et évolution des dépôts, érosion, ruissellement, concrétion, solifluxion,…) et la recherche sur les os des traces (rongements par les carnivores, stigmates de charriage, altérations physico-chimiques,…) des agents à l'origine des perturbations.

lorsque les perturbations ont été importantes ou lorsque l'ancienneté de la découverte nous prive des données pertinentes, il est impossible de conclure. ainsi, les sites de predmost, dolni vestonice, pavlov (r. tchèque) ont aussi livré des vestiges d'adultes et d'immatures en situation détritique dans des niveaux d'habitat (table 1). fragmentaires, perdus ou détruits pendant la seconde guerre mondiale, ils sont aujourd'hui ininter-prétables. l'hypothèse selon laquelle il s'agirait de sépultures secondaires (oliva 2000- 2001) ne repose pas sur des critères pertinents., celle de dépôts primaires totalement remaniés au cours des longues occupations de ces grands sites de plein air est tout

2.- un dépôt primaire est un dépôts correspondant à l'«apport d'un cadavre «frais» dans le lieu de dépôt définitif où va donc s'opérer toute la décomposition du corps; son intégrité est préservée, du moins du point de vue macroscopique» (duday, 2005). 3.- un dépôt secondaire correspond à un dépôt d'os secs consécutif à une phase de décharnement intervenue dans un autre lieu (duday, 2005).



aussi recevable. le même type de remarque s'applique à certains des vestiges de paglicci (table 1) en italie (Borgognini et alii 1980).

répartition chronologique et géographique les datations c14 (sma) directes des os ou d'objet associés, la révision des indus-

tries ont permis dans la dernière décennie de réévaluer la position chronologique et culturelle de plusieurs ensembles. d'autres conservent une position chronologique et un contexte culturel incertain même si leur appartenance au paléolithique supérieur est vraisemblable. c'est le cas de l'enfant du figuier dont l'attribution au gravettien (onoratini et alii 1996) n'est que possible, la grotte ayant été occupée du gravettien au néolithique. l'enfant de l'abri labattut (dordogne) redécouvert au laboratoire de préhistoire du museum d'histoire naturelle de paris, est en cours d'étude et doit être daté. ces deux ensembles n'ont donc pas été considérés. la datation de plusieurs des sépultures gravettiennes des Balzi rossi (italie) se heurte à la mauvaise conservation du collagène. d'autres tentatives sont prévues. de même devrait être vérifiée les datations trop dispersées (tab.1) des fossiles de Kostenki (russie) attribués à des unités culturelles distinctes ou proches du gravettien, en tout cas contemporaines (sinitsyn 2004).

la répartition chronologique et culturelle et géographique de l'échantillon appa-raît très inégale. il se situe entre 28.000 et 21.000 ans Bp. le gravettien ancien est le plus riche et la majorité des documents provient d'italie, de république tchèque et de france. enfin dernier point, en europe occidentale, la totalité de ces dépôts primaires (y compris ceux des adultes) ont été exhumés dans des grottes ou des abris sous roche. en europe centrale, ils proviennent de site de plein air (table 1).

Recrutement 21 immatures ont fait l'objet d'un dépôt primaire (table 3). onze proviennent

d'europe occidentale, dix d'europe orientale et centrale. ostuni 1b, fœtus trouvé à hauteur du bassin d'une femme adulte (ostuni 1a ) n'a pas été inhumé pour lui même mais a bénéficié du traitement reçu par sa mère.

l'estimation de l'âge au décès des immatures repose sur le développement de la denture ainsi que sur la croissance et l'ossification du squelette. en revanche, la diagnose du sexe des immatures est un problème non résolu en dépit des recherches engagées car l'ampleur du dimorphisme sexuel avant la puberté est trop faible pour permettre une diagnose fiable (henry-gambier 2001). une détermination à partir de l'adn fossile est possible mais le caractère destructeur de cette méthode, le faible pourcentage de résultats et le coût la rendent pour l'instant peu opérationnelle. la ten-tative de détermination du sexe des enfants de sungir4 selon cette méthode (poltoraus et alii 2000) n'est pas concluante. l'analyse n'a pas été répliquée dans un second labo-ratoire et l'authenticité de l'adn analysé est contestée (ovchinnikov et alii 2003). pour ces raisons, les sujets juvéniles sont classés dans la catégorie des indéterminés (table 3) et le sexe ne sera pas pris en considération.

4.- s2 serait un garçon, s3 une fille.



au moins quatre sont des périnatals. huit ont moins de 7 ans. deux se situent autour de 9-10 ans et 7, âgés entre 12 et 18 ans, sont des adolescents (table 5).

Pathologies et causes de la mortseules, les maladies laissant une trace sur le squelette sont accessibles. l'état de

préservation de celui-ci peut empêcher d'apprécier l'extension des lésions observées. les lésions pathologiques doivent être distinguées des variations anatomiques et des dégradations osseuses post mortem. aussi, en dépit de moyens d'investigation de plus en plus efficaces, une grande partie des maladies nous échappe et il n'est pas toujours simple de poser un diagnostic pour celles qui laissent des séquelles sur le squelette. formicola et Buzhilova (2002) décrivent un raccourcissement et une anomalie bilatérale de courbure des fémurs de sungir 3 en relation avec un diabète maternel. des hypo-plasies de l'émail dentaire ont été signalées sur des adolescents, mais aucune lésion ou anomalie directement à l'origine du décès n'a pour l'instant été mise en évidence sur les squelettes d'immatures gravettiens. la mortalité à la naissance en liaison avec une surmortalité maternelle est évoquée pour ceux relevant de la classe des périnatals. elle a été discutée à propos des femmes de cro-magnon, de l'abri pataud et d'ostuni 1. or, la seule femme identifiée (4316) à cro-magnon a dépassé 50 ans. cet âge exclut une cause obstétricale directe ou indirecte de décès (henry-gambier et alii 2006). a l'abri pataud, les âges d'une femme (p1) et d'au moins un des sujets immatures (p2) sont compatibles avec une relation mère/enfant et un décès lié à la grossesse mais aucun argument ostéologique ne vient l'appuyer (henry-gambier étude en cours). ostuni 1a et 1b, représentent le seul exemple où la relation mère/enfant est certaine (vaca et coppola 1993). toutefois, aucun indice ostéologique ne permet d'affirmer que la cause du décès est d'ordre obstétricale. il est vraisemblable qu'au paléolithique supérieur les premiers mois et années de la vie étaient à haut risque, le nombre non négligeable d'enfants décédés dans cette période en témoigne (table 5). cependant les raisons de la mort ne sont jamais identifiées et peuvent être multiples. il est, en réa-lité, exceptionnel d'élucider les causes de la mort à partir du squelette et l'échantillon gravettien d'immatures (et d'adultes) ne déroge pas à ce constat.

types de dépôts les dépôts primaires individuels sont les plus nombreux (n= 10), 4 proviennent

d'europe occidentale, six d'europe centrale. les dépôts multiples sont cependant fré-quents (tab.9). les dépôts doubles comprennent soit des enfants d'âge comparable (Krem a/B, sungir 2/3), soit un immature et un adulte de sexe féminin (pataud 1/2; 4/5; grotte des enfant 5/6). a Barma grande deux adolescents (Bg 3/4) reposent avec un homme adulte (Bg 2). a cro-magnon, l'enfant gisait avec au moins une femme, deux hommes et un indéterminé5. les données ostéologiques constituent un élément majeur

5.- a predmost, l'image véhiculée à la suite des travaux de maska, l'inventeur est celle de plusieurs individus (nmi = 15 à 20) adultes, adolescents et enfants gisant en position fléchie dans une fosse «fermée» par des scapulas de mammouth. m. oliva (2000-2001) à partir de l'analyse des carnets de fouille de maska a montré que cette reconstitution était erronée. il est en aujourd'hui impossible de se prononcer sur l'organisation initiale de ces vestiges.



de la discussion sur la chronologie des dépôts. si l'intervalle de temps entre chaque dépôt est important, l'arrivée d'un nouveau cadavre peut induire des remaniements des dépôts précédents dont les contentions articulaires sont détruites. il est cependant impossible de différencier les dépôts lorsque le délai les séparant, est inférieur au temps nécessaire à la dislocation des articulations les plus labiles (duday et alii 1990; duday 2005).

a sungir, les deux enfants opposés par la tête n'étaient pas en contact (alexeeva et Bader 2000). la simultanéité des dépôts est fondée sur la position de deux grandes lances d'ivoire qui dépassent l'emprise de chaque corps. dans la grotte des enfants, le squelette de la femme (ge5) est au-dessus de celui de l'adolescent (ge6) mais son introduction n'a pas perturbé celui de ge6 contrairement à ce qui est souvent annoncé. a Barma grande, les informations sont plus ténues mais les squelettes ne semblent pas avoir subi de perturbation (verneau 1906) aussi ces exemples correspondent à des dépôts simultanés. a pataud, deux concentrations avec chacune au moins deux indi-vidus (p1/p2 trench vii et p4/p5, trench ii) était distantes de 8 mètres. entre ces deux concentrations, les restes fragmentaires de l'enfant p6 et d'un autre adulte (p5) étaient dispersés. si l'association entre p1/p2 et p4/p5 est incontestable, la chronologie de ces dépôts est pour l'instant difficile à établir et il est impossible d'exclure une arrivée échelonnée des corps dans un espace perçu comme unique par les préhistoriques (nespoulet et alii, sous-presse). pour cro-magnon, faute de données, il est impossible de trancher entre dépôts simultanés ou échelonnés.

Position originelle du corps/position du squelette il existe des différences entre l'agencement originel du corps et celui du sque-

lette observé à la fouille. la disparition des parties molles liée à la décomposition du cadavre, entraîne la création d'espaces vides dans lesquels les os peuvent se déplacer sous l'action de la gravité lorsque les contentions ligamentaires cèdent: mise à plat de la cage thoracique pouvant entraîner la chute du sternum ou des os des mains si elles reposaient sur la cage thoracique; dislocation partielle de la colonne vertébrale qui apparaît segmentée en sous-ensembles; chute des os des mains lorsqu'elles sont placées sur l'abdomen, ouverture du bassin. la distorsion entre position initiale et position observée à la fouille peut aussi concerner la tête. lorsqu'il y a un espace vide, la position de la tête sur un côté ou son basculement en arrière peut découler d'un mouvement au cours de la décomposition du corps alors qu'elle se trouvait initiale-ment en position axiale.

a l'échelle de l'europe, la position des corps est variable surtout si l'on prend en considération les membres supérieurs (table 3). 1) corps très contracté sur le côté gauche, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs repliés, pieds sous les fesses (malta 1, Krem a, B, c, Kostenki 18). 2) corps très contracté, moitié supérieure du corps sur le dos ou sur le ventre, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs repliés sur la droite ou sur la gauche, pieds sous les fesses. (grotte des enfants 6). 3) corps sur le côté gauche, membres supérieurs fléchis main à hauteur du cou, membres inférieurs à peine fléchis (Barma grande 3, 4).



4) corps allongé sur le dos, membres inférieurs étendus, un ou deux membres supérieurs replié (s) sur le thorax (arene candide i, paglicci 12). 5) corps sur le ventre, position des membres inconnues (Baousso da torre 3). 6) corps allongé, membres en extension, membres supérieurs de part et d'autre du corps ( lagar velho 1, sungir 3, Kostenki 12). 7) corps allongé sur le dos, membres supérieurs légèrement fléchis mains à hauteur du pubis. (sungir 2).8) corps en position assise ( Kostenki 15).on note qu'aucun des individus n'est en flexion sur le côté droit. lorsque les corps

sont en flexion, le crâne apparaît par sa face latérale droite. lorsque les corps sont sur le dos ou sur le ventre, la tête est soit en position axiale, (visible par la face antéro-supérieure ou par la face postérieure du crâne), soit en rotation sur le côté. dans ce dernier cas, en l'absence de données sur la liaison bloc cranio-facial/rachis cervical, la position initiale de la tête est indéterminable. la disposition de cro-magnon 5, pataud 2, 4, 6, dolni vestonice 4 est inconnue.

Le dispositif sépulcralil est formé dans 14 cas d'une fosse de forme et de dimensions variables. les

observations ostéologiques apportent des éléments sur l'architecture funéraire en permettant de déterminer dans quelles conditions, espace vide ou colmaté, le corps a évolué. si la décomposition s'est effectuée dans un espace vide, des os peuvent sortir du volume initial du corps sous l'effet de la pesanteur. ces mouvements quant ils sont dus à la gravité dépendent de la position originelle du corps. les os susceptibles de tomber hors du volume initial du corps sont ceux que la décomposition libère en situa-tion de déséquilibre par rapport à celui-ci (duday et alii 1990; duday 2005). la mise à plat des os coxaux lorsque le sujet est sur le dos, la rotation latérale des fémurs et la chute des patellas en dehors, sont des indices d'une décomposition en espace vide. au contraire, si les os ne tombent pas, le volume n'est pas assimilable à un espace vide. on parle alors d'effet de paroi dont il faut trouver la nature: limite de fosse ou élément périssable situé à l'intérieur de celle-ci et plus fréquemment le sédiment utilisé pour combler la fosse. pour le gravettien, les données ostéologiques, plaident en faveur d'une décomposition en espace colmaté. verneau (1906) mentionne un «caisson» vide de sédiment autour du crâne de ge6. l'affaissement des segments supérieurs du squelette de Kostenski 15, assis dans une fosse, plaide en faveur d'une décomposition en espace vide, mais un relevé détaillé de la disposition des os serait nécessaire pour conclure définitivement.

duarte (2002) mentionne un linceul semi-rigide en peau autour de l'enfant de lagar velho pour expliquer l'hyper-extension post mortem du pied droit et la préser-vation des connexions anatomiques, préservation impossible selon elle si du sédiment avait compressé le corps. d'après les relevés de fouille, le corps placé sur le dos dans une fosse, était en légère rotation vers la gauche, membres supérieurs en extension de part et d'autre du corps. il y a mise à plat du gril costal. l'aile iliaque gauche est à plat, la droite, mieux conservée, est légèrement redressée (effet de paroi lié à la remontée du fond de la fosse) et la liaison avec le sacrum est maintenue. les os des membres



inférieurs et les points d'ossification sont en connexion. ces faits indiquent une décomposition en espace colmaté. le pied droit en extension est disloqué au niveau de l'articulation médio-tarsienne. les métatarsiens et les phalanges sont à la même altitude que le tarse. cette disposition est effectivement en faveur d'un espace vide autour des pieds. des «chaussures» pourraient suffire à rendre compte de cette disposition.

Quelques exceptions existent. le désordre du squelette de l'adolescent de Baousso da torre 3 et la présence de traces de carnivore sur les os (confirmées sur l'adulte Bt2, obs. henry-gambier) plaident en faveur d'un dépôt en surface ou enfouis très superficiellement pour être accessible aux carnivores. a pataud, divers indices (étude en cours) suggèrent aussi des vestiges peu protégés. paglicci 12 n'était pas dans une fosse mais avait du être recouvert. dans les cas de cro-magnon 5 situé au sommet du remplissage au contact de la voûte ou Kostenki 12, les informations manquent pour conclure (table 3).

des éléments architecturaux (pierres, os et scapulas de mammouth parfois gra-vées,…) sont mentionnés. les pierres sont signalées sous le corps ou au-dessus parfois autour de la tête en europe occidentale (table 3). la faible qualité des fouilles ancien-nes et/ou la fréquence des blocs dans les niveaux archéologiques jettent cependant un doute sur leur appartenance au dispositif. l'utilisation d'os de mammouth en europe orientale et centrale (russie et r. tchèque, autriche) est en revanche bien attestée (table 3). toutefois, à Kostenki, la relation entre os de mammouth et os humains n'est pas toujours claire en raison du nombre de concentrations (vestiges de cabanes ou amas) d'os de mammouth repérés (sinitsyne 2004).

Mobilier et parurel'analyse du mobilier et de la parure se heurte à plusieurs difficultés que les

découvertes soient anciennes ou récentes. d'une part, les constituants du mobilier et de la parure (os de faune, coquillages, dents percées, outils, minéraux,…) sont fré-quents dans les remplissages archéologiques en dehors de tout dépôt de cadavre aussi leur association intentionnelle aux vestiges humains n'est pas toujours claire (table 4). d'autre part, comme les os, les éléments de parure ou de mobilier peuvent être dépla-cés lors de la décomposition du corps, aussi la restitution de leur agencement initial passe par la compréhension des mécanismes de décomposition du cadavre (duday et alii 1990; duday 2005). cela signifie que le classement en résille, diadème, collier, bra-celet, etc, fondé sur la localisation à la fouille des éléments de parure n'est acceptable que lorsqu'il est étayé par des observations précises sur leur relation avec les os et dis-cuté en tenant compte des mécanismes de décomposition du corps. a cro-magnon, à l'abri pataud les conditions de découvertes et/ou les remaniements postdépositionnels excluent toute conclusion sérieuse sur l'agencement de la parure. a lagar velho, la disposition des canines de cervidés en diadème frontal (vanharen et d'errico 2002) est une hypothèse totalement spéculative puisque déduite de leur seule proximité avec des fragments crâniens dispersés lors de travaux récents.

Quelques exemples, arene candide 1, paglicci 12, sungir, 2, 3, Kostenki 15, malta 1, dolni vestonice 4, Krem a/ouB dont la position initiale de la parure était préservée, permettent de désigner la tête, le thorax et les membres supérieurs comme des sites



privilégiés. dans la majorité des cas, leur localisation indique qu'il s'agit d'un décor du vêtement que de bijoux.

en ce qui concerne le mobilier, il est indiscutable «autour» d'arene candide 1, paglicci 12, Kostenki 15, sungir 2, 3, malta 1. il est vraisemblablement présent à Barma grande (Bg 3, 4), indémontrable dans les autres cas. très abondant à sungir, mal'ta, le mobilier comprenait des armes et des objets d'art en ivoire d'une facture remarquable (table 4). Quelques individus étaient dépourvus (table 4) de parure et/ou de mobilier mais cette absence pourrait être liée aux perturbations postdépositionnelles (dolni vestonice 4, pataud, 2, 4, 6; Baousso da torre 3, Kostenki 18).

enfin, des os de faunes non manufacturés sont souvent signalés. c'est sans doute l'élément le plus problématique des tombes paléolithiques. en effet, leur association intentionnelle aux vestiges humains est en général indémontrable parce que leur rapport avec le corps est imprécis alors qu'il s'agit d'os fréquents dans les niveaux archéologiques. l'argument, selon lequel la coloration des os par l'ocre démontrerait l'association, n'est pas recevable car l'ensemble des objets contenus dans le sédiment de comblement de la fosse peut être imprégné par l'ocre «associé» avec le défunt. le seul cas probant est la tombe d'arene candide 1 où des vertèbres d'écureuil, vestiges d'un vêtement orné de queues d'écureuil, ont été trouvées.

L'ocre son abondance et sa répartition (tête ou abdomen ou totalité du corps,…) varient.

certains squelettes en sont totalement dépourvus (table 4). sa persistance sous forme d'encroûtement plus ou moins épais sur les os (cro-magnon, pataud,…) permet de vali-der les observations anciennes et montre que sa présence est réelle dans la quasi-totalité des dépôts d'immatures. toutefois, les données ethnographiques montrent que de nombreuses populations se coloraient le corps quotidiennement. aussi même lorsqu'il est bien circonscrit à la tombe ou au corps, il est difficile de déterminer si l'ocre est en relation avec le statut de défunt et la mort ou avec une pratique destinée aux vivants. peu d'études récentes (Young 2000) sur sa composition et sur son origine ont été réa-lisées, il y aurait là, un champ de recherche utile à développer pour tenter de saisir la signification de ce colorant.

synthèse et discussion l'analyse de la documentation anthropologique révèle dès le début du gravettien

des comportements nouveaux pour le paléolithique supérieur européen6. des défunts du stade périnatal à l'adolescence font l'objet d'un dépôt primaire intentionnel. il n'existe aucun exemple démontré de dépôt secondaire intentionnel et/ou de prélève-ment partiel des os. l'analyse ostéologique et le contexte taphonomique suggèrent que les os isolés et les assemblages en désordre (predmost, dolni vestonice, pavlov,

6.- avant 28.000 ans Bp (aurignacien), le seul traitement du cadavre démontré est le façonnage de dents. il ne concerne jamais des immatures et sa signification est hypothétique. ce type d'intervention sur des dents d'adulte est aussi connu dans deux sites gravettiens (abri pataud, grotte des vachons en france, …). (henry-gambier et alii, 2002, 2004, 2006).



sungir, pagglicci, ou pataud,…) résultent plus vraisemblablement du remaniement fortuits de dépôts primaires.

les dépôts individuels dominent. la réunion de plusieurs sujets dans un même espace est cependant fréquente. des immatures de tout âge y compris des périnatals sont impliqués et associés à d'autres immatures ou à des adultes des deux sexes. il n'y a pas d'association type sauf au Balzi rossi7 ou les adolescents sont associés à des adultes.

dans la majorité des cas, ces individus ont été déposés dans une fosse comblée immédiatement. des pierres (europe occidentale) ou des os de mammouth (europe centrale et orientale) complètent parfois le dispositif. la présence de linceul, n'est nulle part convaincante. les défunts vraisemblablement vêtus, sont placés dans des positions variées. l'ocre et la parure, décors du vêtement et bijoux, très fréquents ne sont pas systématiques et leur abondance varie. l'importance et la composition du mobilier, sont aussi variables. les causes de la mort ne sont jamais identifiées.

nous savons par ailleurs qu'une quarantaine d'adultes des deux sexes relevant de plusieurs classes d'âge ont été l'objet d'un traitement comparable à celui des immatu-res (tables 5, 6) portant à environ 60 individus, le nombre des inhumés gravettiens.

ces chiffres montrent que les inhumés ne constituent qu'un pâle reflet de la popu-lation décédée. des facteurs naturels ou anthropiques de destruction, des lacunes de recherche ne peuvent être exclus mais cette rareté implique un premier niveau de sélection qui a affecté toutes les classes d'âge. les nombreux vestiges isolés d'adultes et d'immatures (dents et fragments divers) trouvés en position détritique dans les habitats en grotte ou en plein air, confirment l'idée qu'une minorité de défunts a reçu un traite-ment préservant l'intégrité du squelette (en tout cas accessible aux archéologues). cela ne signifie pas, que les corps des autres défunts étaient abandonnés sans traitement. les sources ethnographiques révèlent que dans le domaine des pratiques funéraires, l'imagination des populations est immense et que l'abandon sans rite n'existe pas.

ces chiffrent révèlent aussi un second niveau de sélection. parmi les inhumés, les immatures sont moins représentés et leur proportion varie selon les régions. ainsi l'italie ne compte aucun enfant de moins de 12 ans, alors que les 12-18 ans sont bien représentés (30 %). au contraire, l'extrême ouest de l'europe livre 28 % d'enfants âgés de 0 à 5 ans et aucun adolescent tandis que l'europe centrale et orientale fournit 50 % d'immatures dont 5 % d'adolescents (table 5).

rien n'autorise à conclure que les conditions de vie en italie permettaient une mortalité réduite des très jeunes enfants et une surmortalité des adolescents, aussi l'absence systématique des enfants de moins de 12 ans dans cette région y compris dans des sites fouillés récemment, plaide en faveur de leur exclusion volontaire,… des grottes et abris. ailleurs en europe occidentale, l'absence des adolescents reste diffici-lement interprétable vu le petit nombre de documents disponibles dont certains sont encore inédits (cussac en dordogne; vilhonneur en charente). elle n'est peut être que le reflet de lacune de recherche. ainsi à vilhonneur, l'examen du squelette en place suggère qu'il appartient à un sujet n'ayant pas dépassé 20 ans (henry-gambier et alii,

7.- le site des Balzi rossi (italie) comprend notamment les grottes de Barma grande, Barma de caviglione, Baousso da torre et la grotte des enfants.



sous-presse). en europe centrale et orientale, les chiffres plus équilibrés n'évoquent pas une sélection sur l'âge. en fait, seule l' «anomalie italienne» apporte un indice sur la place des immatures gravettiens. comme les plus jeunes défunts ont entre 12 et 18 ans, il est possible qu'en italie, cette étape de l'existence qui correspond à l'adolescence marque un changement de statut et de rôle, suggérant une organisation sociale où l'âge intervient.

cette spécificité de l'italie indique en outre, que la sélection des immatures n'a pas obéi aux mêmes règles selon les régions et les groupes.

une sélection sur le sexe peut également être envisagée. toutefois, dans le cas des immatures le sexe est un paramètre qui nous échappe. Quant aux adultes, les fem-mes sont minoritaires mais le pourcentage élevé de sujet de sexe encore indéterminé empêche de conclure définitivement à une attitude discriminatoire (table 8).

l'hypothèse (mussi et alii 1989), selon laquelle en italie, le recrutement aurait obéi à des règles privilégiant les adultes et les adolescents de sexe masculin en raison de leur aptitude à la chasse, est spéculative. elle l'est d'autant plus que si la chasse imprègne fortement la vie sociale des peuples de chasseurs, d'autres activités sont tout aussi fondamentales à l'existence et à la cohésion du groupe ainsi qu'à son développement (testart 1985). la seule chose que l'on puisse dire est que les défunts des sépultures italiennes de tradition gravettienne sont des hommes et des femmes suffisamment «âgés» pour être a priori capables de participer aux diverses activités d'un groupe de chasseurs-cueilleurs. enfin, il n'y a pas d'indice biologique ou culturel sérieux attestant d'une activité déterminée.

Quelle que soit la région, le pourcentage d'immatures inhumés seuls, est différent de celui des adultes sans que l'écart soit interprétable vu la petitesse de l'échantillon (tables 9 et 10). en europe occidentale, les immatures accompagnent des adultes de tout âge parmi lesquels les femmes dominent. en europe centrale et orientale, ils sont associés à d'autres enfants.

la position des défunts immatures est comme celle des adultes très variables. parmi les défunts en decubitus latéral, les immature semblent être plus souvent sur le côté gauche. mais encore une fois, il est très difficile de démontrer un rapport avec l'âge. a Barma grande, les deux adolescents reposent sur le côté gauche à la droite d'un adulte qui était allongé sur le dos. a la grotte des enfants, l'adolescent est sur le dos, membres très fléchis tandis que l'adulte est en partie sur le ventre. nous ignorons le sexe des adolescents, aussi leur position pourrait aussi bien être en relation avec le sexe qu'avec l'âge. les défunts les plus parés comprennent des adultes et des immatures. les adultes de la grotte des enfants et de Barma grande, une femme et un homme sont plus parés que les adolescents qui les accompagnent. dans ce cas, l'âge pourrait être le paramètre explicatif. les perles des deux enfants de sungir sont plus petites et plus nombreuses que celles de l'adulte (White 1995). il reste qu'une relation entre âge au décès et/ou le sexe et l'abondance ou la nature de la parure ne se dessine pas nettement. en fait la distinction la plus claire oppose l'europe occidentale à l'europe centrale et orientale. en europe occidentale, les canines de cervidés et les coquillages marins collectés sur les plages dominent même si l'ivoire n'est pas absent. en europe centrale et orientale, les canines de renard polaire percées et l'ivoire transformé en bijoux ou en ornements du vêtement jouent un rôle majeur.



les outils et les armes semblent absents de la quasi-totalité des sépultures de jeunes enfants (< 5 ans). Cette absence est en adéquation avec ce que l'on peut supposer des occupations et du rôle d'un jeune enfant. En revanche, l'exception de Malta 1 (<5 ans) et des enfants de 6-12 ans qui en possèdent, interrogent. sungir représente un cas d'autant plus étonnant que l'adulte (sungir 1), est dépourvu d'arme et d'outils contrai-rement aux enfants ! la mise en évidence d'un lien entre âge au décès et mobilier est donc loin d'être démontrée. une nouvelle fois, la seule partition nette est géographi-que. en europe centrale et orientale, les objets en matière dure animale sont majoritai-rement en ivoire de mammouth quel que soit l'âge au décès. en europe occidentale, l'os ou le bois de cervidé dominent. la sépulture de l'homme de paviland, la plus au nord des tombes gravettiennes d'europe occidentale, constituerait une exception intéressante si le synchronisme entre le corps et tous les objets d'ivoire pouvait être confirmé. il n'existe pas non plus de différence en fonction de l'âge dans le dispositif funéraire mis en œuvre. et de nouveau, l'utilisation des scapulas de mammouth qui surmontent aussi bien des tombes d'immatures que d'adultes en europe centrale est inconnue en europe occidentale.

l'échantillon des tombes gravettiennes ne permet pas de mettre en évidence un dispositif funéraire, un type de parure ou de mobilier (exceptée l'absence d'outils autour des jeunes enfants) ou une richesse spécifique à une classe d'âge ou à un sexe. lorsque la détermination de l'âge au décès et du sexe est fiable, des femmes et des hommes, des immatures et des adultes ont été inhumés avec de la parure, du mobilier dans des espaces comparables (grottes, abris, habitats de plein air).

a l'échelle de l'europe, l'image qui se dessine est celle de groupes partageant une même logique de gestion de la mort mais qui l'expriment selon des modalités pro-pres, peut-être adaptées pour les matières premières du mobilier, de la parure et du dispositif funéraire aux ressources du milieu naturel. cette différenciation régionale se retrouve d'ailleurs à travers les stratégies d'occupation de l'espace et d'exploitation du milieu. en europe centrale et orientale existent des grands sites de plein air tournés vers l'exploitation du mammouth et une forme de «sédentarité» ou des occupations répétées par des groupes importants, et en europe occidentale des sites en grottes et abris orientés vers une plus grande diversité dans l'exploitation du milieu animal avec des groupes peut-être plus petits et plus mobiles8.

la pérennité des gestes pendant plusieurs millénaires sur de vastes territoires suggère des pratiques codifiées ayant un sens fort même s'il a varié et l'existence de relations entre les groupes attestées par ailleurs à travers les manifestations artistiques telles que les statuettes féminines (mussi 2004; otte et noiret 2004). les règles qui percent à travers les gestes funéraires restituables, impliquent une emprise forte de la société sur la gestion des morts. l'existence de rites funéraire qui témoignent d'une conscience de la mort est conforme à ce que l'on peut attendre des sociétés gravet-tiennes telles qu'elles apparaissent à partir de l'ensemble des données archéologiques. l'étude des pratiques funéraires montre que dans les populations récentes, les con-duites funéraires bien que très variées, obéissent à des constantes universelles et que

8.- il ne faut cependant pas sous-estimer les biais taphonomiques qui jouent dans notre estimation de l'importance des sites.



leur finalité est double. elles s'ordonnent certes autour du mort, mais elles s'adressent aux vivants: «Socialement réglé, le rituel funéraire, répond au besoins de l'inconscient, prolongeant au plan de l'action, donc à travers les corps, les mécanismes de défense que l'imaginaire met en place pour composer avec la peur de la mort (thomas 1988: 88). il est donc très vraisemblable que les pratiques funéraires gravettiennes répondaient à des objectifs analogues. percent aussi derrière les documents archéologiques disponibles une diversité et une complexité des rituels et des croyances, n'ayant rien à envier à ceux des populations actuelles. dans ce contexte, les implications sociales des prati-ques identifiées sont problématiques. des interrogations restent sans réponse défini-tive. l'existence de hiérarchies sociales en est une.

doit-on considérer les sépultures primaires comme réservées à une «élite»? retenir cette hypothèse, revient à attribuer à cette pratique une valeur particulière, ce qui est peu soutenable. doit-on retenir les sépultures les plus riches (sungir 1-3, Brno 2, malt'a 1, arene candide 1…) comme des preuves d'une hiérarchisation? en premier lieu cette approche implique un jugement à l'aune des critères actuels de valeur. en second lieu, l'importance relative du mobilier «constitue une base très fragile pour argumenter de la différenciation sociale au Paléolithique», le dépôt de mobilier autour des défunts pouvant relever de multiples causes (testart 2004:184). ainsi dans les populations actuelles, l'offrande au mort ou à une entité supérieure, l'abandon d'objets jugés «impurs» parce mis au contact du mort représentent trois fonctions parmi d'autres, du mobilier funéraire! les données sur les tombes gravettiennes ne permettent pas de privilégier une signification. en outre, en europe centrale et orientale, l'abondance plus grande du mobilier de certaines tombes pourrait marquer une évolution chronologique des pratiques puisque les sépultures les plus anciennes sont aussi les plus pauvres. en italie, l'écart de richesse pourrait renvoyer à une diversification régionale, des centaines de km séparant les sépultures de ligurie de celles du sud de l'italie. ailleurs le traitement des défunts immatures ou adultes, en tout cas ce qui nous en parvient, apparaît très comparable et la symbolique de la parure et du mobilier marqueurs possible du genre, de l'âge ou du rôle et du statut social nous échappe. dans ce registre, l'interprétation (oliva 2000) de la sépulture de l'adulte de Brno comme étant celle d'un chaman est totalement spéculative.

testard (2004) propose une approche de la hiérarchisation des sociétés paléolithi-ques fondée sur la notion de symétrie et d'asymétrie des sépultures double, triple ou multiple. selon ce schéma, l'asymétrie spatiale (disposition des corps et architecture de la sépulture), de posture opposant le défunt principal et le ou les accompagnants, du mobilier funéraire (nature-abondance différente selon les défunts) exprimerait un rapport de dépendance en relation avec une hiérarchisation de la société. a l'opposé, la symétrie (sungir 2 et 3, Krems a/B par ex.) n'évoquerait pas ce type de rapport et serait en faveur de sociétés peu différenciées. au contraire, les sépultures triples de dolni vestonice (13, 14, 15) et de Barma grande (2, 3, 4), caractérisées par une asy-métrie de posture et peut-être de mobilier, reflèteraient une société plus différenciée. si cette approche est intéressante, son application au paléolithique n'est pas simple. en particulier, il est difficile à partir des données archéologiques d'appréhender l'espace funéraire perçu par les paléolithiques et la chronologie des dépôts n'est pas toujours évidente. ainsi à Baousso da torre en italie deux adultes (Bt1 et Bt2), étaient allongés



dans le même espace. l'ocre et la parure sont bien attestées, la présence du mobi-lier est plus litigieuse. a gauche de Bt2, et décalé vers ses pieds, l'adolescent (Bt3) dépourvu d'ocre, de parure et de mobilier, était sur le ventre, position peu fréquente au gravettien et au paléolithique!9si on étend l'espace funéraire à la surface occupée par les trois corps, on a une asymétrie spatiale et une asymétrie de posture et de «mobilier». un même type d'analyse appliquée aux trois sépultures de sungir pourrait être envisagée. dans ce cas l'asymétrie de posture, de mobilier entre l'adulte et les deux enfants serait en faveur d'une société différenciée. on voit que la documentation ouvre sur de multiples hypothèses.

le nombre des sépultures doubles, triples ou multiples interpelle (tables 9 et 10) car elles impliquent des décès simultanés. Quelles relations lient ces défunts ? pourquoi sont-ils morts? Quel évènement les a réuni dans un même espace? ni leur relation biologique, ni la cause de leur mort ne sont connues.

testart (2004) avance l'hypothèse de décès consécutifs à des comportements gue-rriers fréquents chez les chasseurs-cueilleurs modernes. le caractère aléatoire des asso-ciations et/ou la jeunesse des défunts sont compatibles avec cette explication, mais aucun autre indice (blessures, …) ne l'étaye. pour les plus âgés, l'hypothèse alternative souvent évoquée, est celle d'un décès au cours des activités de collectes et de chasse. dans le cas des enfants les plus jeunes, l'hypothèse d'un décès lié à la maladie, ou à un sevrage brusque (décès de la mère) est tout aussi plausible.

revient aussi à la mode, l'idée du sacrifice et pour le gravettien10, sungir 2-3 comme dolni vestonice 13, 14, 15 qui semblent se démarquer des autres sépultures, illustreraient cette pratique (Buzhilova 2000; oliva 2000-2001; formicola 2007).

l'exceptionnalité de ces ensembles (nombre d'individus, simultanéité de la mort, positions des corps) est évoquée à l'appui de cette hypothèse. un argument supplé-mentaire intéressant est développé à propos de la parure des enfants de sungir. le temps nécessaire à sa fabrication implique une réalisation très antérieure au décès et anticipant celui-ci.

diverses raisons conduisent à discuter cette hypothèse. d'une part, les sources ethnographiques suggèrent que les sacrifiés ne bénéficieraient pas d'une sépulture (testart 2004). d'autre part; nous avons vu (cf. plus haut) que d'autres hypothèses peuvent rendre compte des faits. concernant la parure de sungir, il est évident qu'elle n'a pas été fabriquée au moment du décès sauf à imaginer que l'inhumation a été différée. elle pourrait tout aussi bien être une parure portée du vivant des enfants (comme le suggère son association aux vêtements attestée par sa disposition sur le corps) et non une parure à vocation «funéraire». la recherche des stigmates d'usure pourrait permettre de tester cette dernière hypothèse. aucune hypothèse n'apparaît pour l'instant satisfaisante.

9.- rappelons que dans le gisement des Balzi rossi, toutes les sépultures multiples contiennent au moins un adolescent !10.- l'ensemble de cussac est aussi avancé par certains comme preuve de pratiques sacrificielles. il ouvre certes, la perspective d'une réflexion liant art, monde souterrain, monde des morts, mais son étude est encore trop partielle pour avancer des hypothèses solides.



conclusion les données archéologiques sur les sépultures primaires gravettiennes constituent

incontestablement une source documentaire importante. leur petit nombre suggère cependant que d'autres pratiques funéraires devaient exister. si les immatures appa-raissent sous-représentés, ils ont fait l'objet d'un traitement fondamentalement com-parable à celui des adultes, indiquant qu'au moins une partie d'entre eux n'étaient pas exclus des espaces funéraires dévolus aux adultes.

les différences minimes de traitement des immatures inhumées ne renseignent guère sur la structure des sociétés gravettiennes ou sur les comportements qu'ils ont suscités. la présence d'enfants jeunes montre que dans certains groupes, la sélection des inhumés n'était pas en relation avec la part prise dans la survie du groupe. l'italie de ce point de vue est à part. ailleurs, des groupes ont, dans certains cas, accordés un grand soin à l' ornementation, au vêtement et à l'inhumation de leurs jeunes mem-bres. nos connaissances sur le traitement des morts au paléolithique sont finalement très réduites et les recherches butent sur la faiblesse de l'échantillon. une révision de chaque document intégrant les données anthropologiques, l'étude du mobilier et de la parure (nature, provenance, arrangement, façonnage, rapport au corps, traces d'utilisation,…), la comparaison avec le matériel analogue trouvé hors contexte sépul-cral et une approche du rapport entre espaces funéraire et habitat, permettrait peut-être de réduire les hypothèses et de dépasser le stade des généralités.



site région Type aD. im. aD. et im.

Décou-verte

références

grande-Bretagne

paviland paviland grotte + 1823 aldhouse - green, 2000 (ed.)

france

cro-magnon dordogne abri + + 1868 henry-gambier , 2002, henry-gambier, et al., 2006

cussac dordogne grotte + 2000 aujoulat n. et al. 2002

pataud dordogne abri + + 1958/1963

nespoulet et al., sous-presse

portugual

lagar velho vallée lapedo

abri + 1998 Zilhao J. et trinkaus 2002 (eds.)

italie

arene candide ligurie grotte + + 1942 henry-gambier, 2001, 2005

Balzi rossi ligurie grotte + + + 1872 à 1901

henry-gambier 2001; 2005; formicola 1988

ostuni pouilles grotte + + 1991 coppola et vaca 1995

paglicci pouilles grotte + + + 1971 à 1988

mezzena et al.,1971; 1989-1990; Borgognini tarli et al. 1980

veneri parabita pouilles grotte + cremonesi et al. 1972

autriche

Krems-Wachtberg

Basse-autriche

plein air

+ 2005-2006

einwögerer, et al. 2006

r. tchèque

Brno (rue f. Joseph)

moravie plein air

+ 1891 oliva, 2000



Tableau 1.- europe: sites gravettien ayant livrés des sépultures primaires ( ad = adulte; im = immatures).

dolni vestonice i moravie plein air

+ + + 1925 à 1974

sladek et al. 2000;

trinkaus, svoboda (eds.) 2006

dolni vestonice ii

moravie plein air

+ + + 1986 à 1998

sladek et al. 2000;


pavlov i moravie plein air

+ + 1954 à 1957

sladek et al. 2000;


russie

Kostenki voronezh plein air

+ + 1952 à 1980

sinitsyn, 2004

malt'a sibérie plein air

+ 1929 mongait, 1959

sungir plaine russe

plein air

+ + + 1964 à 1972

alexeeva et Bader, 2000 (eds.)



sites c14 niveau (bP) c14 Os Humain (bP) laboratoire réf.arene candide 1 23.440 ± 190 0Xa 10700 pettitt et alii,

(2003)Barma grande 6 24.800 ± 800 oxa 10093 formicola et alii,

2004cro-magnon (cm1 a 5)

27.680 ± 270 (coquillage)

Beta 157439 henry-gambier (2002)

cussac (locus 1) 25.120 ±120 Beta 156643 aujoulat et alii, 2002

lagar velho 1 24.360 ± 220 / 24 860 ± 200

24.860 ± 200 0Xa 8422 / gra 13 310

pettitt et alii, (2002)

ostuni 1 24.410 ±320 gif 9247 coppola et vaca (1995)

paglicci 12 24.720 ± 420 f55 mezzena et alii, (1972)

paglicci 25 23.470 ± 370 /23.040 ± 380

f57/f58 mezzena et alii, (1989-1990)

pataud 1 a 6 22.000 ± 600 a 21980 ± 250

oXa 162 /grn 1876

movius 1977

paviland 26.350 ± 550 26.350 ± 550 /25.840 ± 240

oXa 1815/ oXa 8025

pettit (2000)

Brno (rue f. Joseph) 2 (parfois i)

23 680 +- 200 oXa 8293 pettitt et trinkaus. (2000)

dolni vestonice i (3) 25.950 ± 630/580 grn 18189 svoboda et alii, (2002)

dolni vestonice ii (13 a 15)

26.640 ± 110 /24.000 ± 900

grn 14 831 /isgs 1616

svoboda et alii, (2002)

dolni vestonice ii (16)

26.390 ± 270/ 25.570 ±280

isg 1744/grn 15276

svoboda et alii (2002)

Kostenki 12 (volkov) n°3

23.600 ± 300 /32.700 ± 700

gin 89/grn 7758 sinitsyn (2004),

Kostenki 14 (markina gora) n°2

14.300 ± 460 /31.760 ± 430/410

4.705 ± 40 /3.730 ± 40

gin 79 /gra 13288/ oXa

7126/gra²9303

sinitsyn (2004),

Kostenki 15 (gorodcov) n°3

21.720 ± 570 /25.700 ± 250

le 1430/gin 8020 sinitsyn (2004),

Kostenki 18 (Khvoiko) n°4

19.830 ± 120 /21.020 ± 180

gra 9304/oXa 7128

sinitsyn (2004),

Kostenki 2 (Zamiatnin)

11.000 ± 200 /37.900 ± 900

gin 93/gin 7993 sinitsyn (2004)

Kostenki 8 (telmanskaia)

23.020 ± 320 oXa 7109 sinitsyn (2004),

Krems-Wachtberg a et B

27.400 ± 300 grn 3011 neugebauer-maresch (1989)

sungir 1 22.930 ± 200 oXa 9036 petitt et Bader (2000)



Tableau 2.- europe: datations radiométriques des vestiges humains gravettiens et/ou des niveaux les contenant.



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on

Tableau 3.- europe – gravettien: sépultures primaire d'immatures; données biologiques et ostéologiques (pert = perturbations; conserv. sq = conservation du squelette; connex. = connexions anatomiques; el. architec. = eléments architecturaux (bois, os, pierres).



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Barm

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oui

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Jave

lots

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nces

iv

oire

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atue

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Tableau 4.- europe – gravettien: sépultures primaire d'immatures; données culturelles.



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Tableau 5.- europe – gravettien: répartition géographique des individus par âge au décès



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réc.

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fléc

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cro

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non

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c.tr

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l, m

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bres

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enki

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h

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Kost

enki

2

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co

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ec. d

orsa

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bres

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en e

xten

tion

ind.

oui

non

Tableau 6.- europe – gravettien: sépultures primaire d'adultes; données biologiques et ostéologiques. (pert = perturbations; conserv. sq = conservation du squelette; connex. = connexions anatomiques; el. architec. = eléments architecturaux (bois, os, pierres). Références pour la détermination de l'âge au décès et du sexe ( Schmitt 2002; Murail et alii 2005; Henry-Gambier et alii 2006; Villotte et alii 2007; Villotte étude en cours).



site

sO

cre

Paru

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oui

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oui

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Baou

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uio

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rand

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oui

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?

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Barm

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uio

uio

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mes

n

ono

ui?

Barm

a g

rand

e 5

oui

rare

oui

oui

frg

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se

Barm

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e 6

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reo

ui?

??



gro

tte

des

enf

ants

4

oui

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oui

oui

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gro

tte

des

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5

oui

rare

oui

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gal

et

ost

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a o

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onda

nte

oui

oui

oui

oui

oui

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uio

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pagl

icci

25

oui

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oui

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non

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rabi

ta 1

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rare

oui

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on?

vene

ri pa

rabi

ta 2

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oui

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on?

Brno

(rue

f.

Jose

ph) 2

o

uiab

onda

nte

oui

oui

stat

uett

e/ro

ndel

le

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ni v

esto

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13

oui

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rena

rd

(13)

pend

. ivo

iren

onn

onn

onn

on

dol

ni v

esto

nice

14

oui

rare

loup

(3)

pend

. ivo

iren

onn

onn

onn

on

dol

ni v

esto

nice

15

oui

rare

rena

rd

(4)

oui

non

non

non

dol

ni v

esto

nice

16

oui

rare

rena

rd

(4)

non

non

non

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dol

ni v

esto

nice

3o

uira

rere

nard

(1

0)o

ui ?

non

oui

?n

on

pavl

ov 1

non

non

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non

Kost

enki

14

(mg

) n

°2o

uin

onn

onn

onn

onn

on

Kost

enki

2

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iatn

in)

non

non

non

non

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non

sung

ir 1

oui

oui

rena

rdpe

rles,

Br

acel

et

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re

non

non

?pe

ndel

oque

pi

erre

Tableau 7.- europe (gravettien): sépultures primaire d'adultes; données culturelles.



sexe n %

homme 14 36%

femme 10 26%

indéterminé: indéterminable, inédit ou à vérifier par une méthode fiable

15 38%

total 39

Tableau 8.- europe (gravettien): répartition par sexe des adultes gravettien inhumés.

Type europe occ. % europe cen./orien.

%

sépulture individuelle 4 36% 6 60%

sépulture double, triple, multiple

6 55% 4 40%

? 1

total 11 10

Tableau 9.- europe (gravettien): nombre d'immatures en fonction du type de sépulture (individuelle, double, triple).

Type europe occ. % europe cen./orien.

%

sépulture indiduelle 13 50% 3 30%

sépulture double, triple, multiple

13 50% 7 70%

? 1

total 26 10

Tableau 10.- europe (gravettien): nombre d'adultes en fonction du type de sépulture (individuelle, double, triple).



BiBliographie aldhouse-green, s. (2000), artefacts of ivory and shell from paviland. in: aldhouse - green s. (ed. ), Paviland Cave and the «Red Lady». A definitive report, Wasp for scara: england, pp. 115 - 132.

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