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1 Demain est incertain. Demain peut détruire l'acquis d'aujourd'hui. Demain est la porte ouverte au coup du sort. Demain est la traduction de deux maux que l'homme n'a cessé de tenter de combattre sans jamais parvenir à les vaincre. Complémentaires et pourtant dissemblables, ils incarnent la peur existentielle de l'individu : l'incertitude de l'avenir proche et du devenir éternel. Contre le second, il est une issue : la religion. Contre le premier, un palliatif : l'assurance » Creuset de certaines espérances, remède contre la peur quotidienne, l'ut ilité de l'assurance n'est plus à démontrer. Au centre de toutes ces préoccupations : la vie et sa protection. Entre l'enfer et le ciel, il n'y a que la vie qui est la chose la plus fragile et assurément la plus précieuse. La vie humaine est à la fois la plus précieuse et la plus précaire des dons de la nature à l'homme. Tel un trésor, tant elle est précaire et précieuse; elle mérite d'être scellée; ceci n'est possible que par l'assurance. Avant de commencer la présentation des techniques d’assurance, il est inéluctable de définir l’assurance en

Les Techniques d Assurance II

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Demain est incertain. Demain peut détruire l'acquisd'aujourd'hui. Demain est la porte ouverte au coup du sort.

Demain est la traduction de deux maux que l'homme n'acessé de tenter de combattre sans jamais parvenir à lesvaincre. Complémentaires et pourtant dissemblables, ils

incarnent la peur existentielle de l'individu : l'incertitude del'avenir proche et du devenir éternel. Contre le second, il est

une issue : la religion. Contre le premier, un palliatif :l'assurance »

Creuset de certaines espérances, remède contre la peurquotidienne, l'utilité de l'assurance n'est plus à démontrer. Aucentre de toutes ces préoccupations : la vie et sa protection.

Entre l'enfer et le ciel, il n'y a que la vie qui est la chose la plusfragile et assurément la plus précieuse.

La vie humaine est à la fois la plus précieuse et la plusprécaire des dons de la nature à l'homme. Tel un trésor, tantelle est précaire et précieuse; elle mérite d'être scellée; cecin'est possible que par l'assurance.

Avant de commencer la présentation des techniquesd’assurance, il est inéluctable de définir l’assurance en

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CHAPITRE I : Aperçu général sur l’assurance

Section I : Définition et historique de l’assurance

A/ Définition

L'assurance, c'est la mutualité.

Cette formule lapidaire tend à démontrer que l'assurance c'estla réunion de nombreuses personnes qui, risquant d'êtrefrappées par un événement similaire, coûteux oudommageable, s'accordent entre elles à l'avance pour venir enaide à celui ou ceux qui sont frappés par le sort.

Chaque assuré-souscripteur verse sa quote-part à l'assurance.L'ensemble des primes ainsi versées finance le remboursementdes sinistres dans une même catégorie de risques. Lescotisants, pour eux comme pour les autres, constituent ainsiune mutualité.

L'industrie de l'assurance consiste donc à organiser cetteréunion de capitaux et leur versement. Il faut donc uneorganisation rigoureuse et une forte solidarité réciproque. Ainsi,il serait aléatoire d'attendre l'accident pour réunir les fondsnécessaires à ceux qui sont frappés, de même que diversmécanismes doivent prévoir l'aggravation continue outemporaire d'un risque (augmentation imprévisible de lafréquence des vols par exemple) ou sa diminution. Le systèmedoit se prémunir contre les abus et les " tricheries " et chacundoit être traité avec les mêmes règles.

C'est pourquoi, le législateur est intervenu pour définirl'application de règles strictes de souscription et de paiementdes sinistres et des primes, règles qui visent en définitive laprotection de la mutualité.

M. Joseph Hémard a donné de l'assurance la définitionsuivante :

" L'assurance est une opération par laquelle une personne,l'assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération (laprime), pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un

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risque, une prestation par une autre partie, l'assureur, quiprenant en charge un ensemble de risques, les compenseconformément aux lois de la statistique ".

L'assurance est le seul moyen au monde de fairesupporter par autrui (l'assureur) ce que vous ne pouvezpas supporter seul.

Cependant, tous les risques ne sont pas assurables. Pour qu'unrisque soit assurable, il doit obéir à trois règles :

• être futur ;• être aléatoire et incertain dans sa survenance ou dans sa

date (Assurance Vie)• être indépendant de la volonté de l'assuré.

B/ L’historique

L'assurance est née du commerce maritime au Moyen Âge dansle monde méditerranéen. L'origine en est le " prêt à la grosse "qui était un contrat de prêt maritime. Pour armer leurs bateaux,

les marchands s'adressaient à des banquiers qui leur prêtaientles capitaux nécessaires. Si le bateau faisait naufrage,l'armateur ne remboursait rien au banquier. Par contre, s'ilarrivait à bon port, il remboursait le prêt ainsi qu'uneparticipation très élevée en compensation du risque encouru.L'intérêt du prêt pouvait atteindre 40%.

C'est avec la disparition du caractère spéculatif de cetteopération pendant le Moyen Âge (sous l'action de l'Église avec

le Pape Grégoire IX) que naquit l'assurance maritime. L'écrit quimatérialisait ce contrat portait déjà le nom de " police ". La plusancienne police de ce type est conservée dans un musée àGênes. Elle date de 1347 et couvre la cargaison du " SantaClara " pour un voyage de Gênes à Majorque.

Par la suite, apparurent les premières assurances vie, au XVèsiècle et surtout XVIè siècle.

L'assurance Incendie fit son apparition en Angleterre un siècleplus tard en 1666 après le grand incendie qui a détruit desquartiers entiers de la ville de Londres

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Section II : La classification des assurances

Les assurances sont compartimentées en plusieurs catégories.Nous en retrouvons:

a. les assurances de dommages et les assurances de personnes

Les assurances de dommages viennent compenser, réparer,combler les pertes subies par une personne, dans sonpatrimoine ou sa capacité de travail, du fait des multiplescauses et circonstances. Les assurances de dommagescomprennent les assurances de choses et les assurances deresponsabilité.

Les assurances des choses ou des biens garantissentl'indemnisation d'un dommage subi par l'assuré et résultant dela perte, de la détérioration ou de la destruction d'un bienpatrimonial. Elles couvrent normalement les risques d'incendie,de vol, de dégâts des eaux, ...

Par contre les assurances de responsabilité ou des dettes visentla prise en charge par l'assureur de la réparation du dommagecausé à autrui par l'assuré. Elles garantissent les dettes deresponsabilité de ce dernier.

B. les assurances de répartition et les assurances decapitalisation

La répartition consiste à mutualiser les risques, ou des famillesdistinctes des risques, sur une base annuelle et redistributrice :c'est à dire que chaque année les primes ou les cotisations

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demandées doivent être suffisantes pour couvrir les sinistres etles autres charges survenues dans le même exercice.

Les assurances de répartition impliquent la répartition des

risques entre les assurés ou mieux la répartition de la massedes primes par l'ensemble des membres. Elles comprennent lesassurances des choses et les assurances de responsabilité.

Les assurances de capitalisation sont celles ou les primes sontcapitalisées selon la méthode d'intérêts composés. Lacapitalisation consiste donc dans une sorte d'épargne, lemontant perçu comme prime régulièrement est investit et seraremis avec intérêt à l'échéance convenue. A titre illustratif,l'assurance incendie est un type de répartition et l'assurance encas de vie un type d'assurances de capitalisation.

C. Les assurances sociales et les assurances ordinaires

Les assurances sociales garantissent les travailleurs contre les

risques sociaux qui sont la maladie, le vieillissement,l'invalidité, le décès, la maternité et les accidents de travail etde trajet.

Par contre les assurances ordinaires ou privées forment lacatégorie des assurances terrestres qui s'opposent auxassurances aériennes et maritimes.

D. Les assurances facultatives et les assurancesobligatoires

Les assurances facultatives sont celles dont la souscription estlaissée à la discrétion des assurés. Ici l'autonomie de la volontéqui veut que le contrat tire sa force obligatoire exclusivementde la volonté des parties s'applique. Parmi les assurances libres,

nous retenons l'assurance de vie.

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Les assurances obligatoires dérogent au principe de la libertécontractuelle qui procède de l'autonomie de la volonté. Elles

justifient le souci du législateur de protéger l'intérêt général,elles sont rendues obligatoires pour donner aux assurés et aux

tiers les débiteurs solvables

CHAPITRE II : Le secteur d’assurance au Maroc

Section I : L’historique de l’assurance au Maroc

Au Maroc, l'assurance s'est développée sous le Protectorat. En effet, lesétrangers continuèrent à s'assurer auprès des sociétés d'assurances de leurs pays

d'origine.Les premières sociétés d'assurances qui s'installèrent au Maroc étaient toutesétrangères. Elles exerçaient soit sous forme de délégation, soit sous forme de

petites agences. Ensuite, prirent naissance des sociétés de droit marocain.

C'est après l'Indépendance que l'assurance connut une grande évolution tant auniveau de la réglementation et du contrôle qu'au niveau de l'organisation dumarché.

Avec l'amorce du nouveau millénaire, le secteur des assurancesau Maroc à l'instar des autres pays de par le monde connaît de

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profondes mutations et se trouve ainsi confronté à de grands etimportants défis (libéralisation, concentration, assurancemaladie obligatoire, bancassurance...) qui vont certainementaffecter le processus de sa croissance, des défis qui une fois

relevés, le secteur sortira certainement plus solide et plus apteà mener à bien sa principale mission, qui est celle de permettreà l'économie marocaine à mieux s'adapter aux exigencesinternationale.

Section II : Les différentes parties d’un contrat d’assurance

o L’assureur

Entreprise agréée pour effectuer des opérations d’assurances

o L’assuré

Personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts delaquelle repose l’assurance

o La prime

Somme due par le souscripteur d’un contrat d’assurance encontrepartie des garanties accordées par l’assureur

o Le bénéficiaire

Personne physique ou morale désignée par le souscripteur etqui reçoit le capital ou la rente dû par l’assureur

o Le souscripteur

Personne morale ou physique qui contracte une assurance pourson propre compte ou pour le compte d’autrui et qui de ce fait,s’engage envers l’assureur pour le paiement de la prime

o L’indemnité d’assurance

Somme versée par l’assureur conformément aux dispositionsdu contrat en réparation du préjudice subi par l’assuré ou la

victime

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o Le sinistre

Survenance de l’événement prévu par le contrat d’assurance

CHAPITRE III : Les techniques d’assurances

Section I : Les techniques de l’opération d’assurance

o Le risque

Le risque est la prise en compte d’une exposition à un dangerpotentiel, inhérent à une situation ou une activité. Le risque estdéfini par la probabilité de survenue de cet événement et parl’ampleur de ses conséquences (aléa et enjeu). Il peut êtreappliqué à une personne, une population, des biens,l’environnement ou le milieu naturel.

Le risque est une notion importante notamment dans lesdomaines de l’industrie, de l’environnement, de la finance, dudroit, de la santé et bien sur des assurances.

Le risque est traditionnellement formalisé à partir 3 concepts :

- le facteur de risque –la criticité – la vulnérabilité

Le facteur de risque : est un élément présent susceptible decauser un risque, c’est à dire la survenance de l’accident, parexemple le faite de travailler sur un échafaudage peutprovoquer une chute de hauteur.

La criticité : est la combinaison de l’impact et de la probabilitéd’un risque, évaluée souvent sur une échelle de 1 à 4, est liée àl’intensité de l’accident lorsqu’il se produit.

La vulnérabilité : se caractérise par la perte induite par laréalisation d’un événement aléatoire frappant une ressource de

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l’entreprise. La vulnérabilité est identifiée par les 3paramètres : l’objet du risque, ses causes et ses conséquences,son impact potentiel. C’est donc un concept plus englobant quecelui de criticité.

La survenance d’un accident est donc le résultat d’unecombinaison de facteurs de risque, dont les criticitésdeviennent telles qu’elles engendrent une forte vulnérabilitéconduisant à un accident.

Exemple : Un accident de voiture pourra se produire pour unconducteur qui a bu de l’alcool, en présence d’un camion, surune route dangereuse, alors qu’il peut (4 facteurs de risque), laprobabilité et l’impact de l’accident étant plus importantes quela dose d’alcool absorbée par le conducteur était importante, lecamion puissant et lourd, la route sinueuse et sans visibilité, etla pluie battante.

Il est donc fondamental, pour bien percevoir, identifier etévaluer sur le plan collectif, de ne pas omettre un facteur derisque.

o La prime

La prime d’assurance est le prix que le preneur d’assurance doitpayer pour pouvoir bénéficier de la couverture d’assurance encas de sinistre.

La prime se compose de 3 parties : la partie risque, la partiefrais et la partie bénéfice. La prime est en principe due pourune période d’assurance entière (12 mois), meme si d’autresmodalités de paiement, par exemple : paiement mensuel, primeunique, sont possible.

La partie risque constitue le cout probable de sinistre queprésente le risque à assurer. Concrètement, l’assureur vamodaliser le risque potentiel que représente l’objet à assurer,en comparant son profil avec l’historique qu’il possède surd’autres profils similaires. L’évaluation du risque est donc liée àla connaissance historique de risques similaires. C’est la raison

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pour laquelle, les assureurs proposent des primes d’assurancesdifférentes, puisqu’ils n’ont pas le même historique, la mêmeexpérience, la même base de clientèle. Ils évaluent doncdifféremment les risques.

A cette prime de risque, on rajoute tous les frais de gestion,c’est à dire les frais qui permettent (en les répartissant sur tousles clients) de couvrir les charges opérationnelles de l’assureur(salaires, loyers,…).

En fin, la partie bénéficiaire correspond à la marge (+ou -) quel’assureur consent à une population en fonction de ses objectifscommerciaux.

Un assureur qui veut attirer les jeunes peut accepter une margenégative sur cette population. En revanche, sur les personnesplus âgées, qui ont moins tendance à réaliser, il peut déciderd’avoir une marge plus forte.

Prime brute = prime nette + chargements pour frais

Comment évoluent les primes d’assurances ?

C’est un débat courant,, souvent repris par les hommespolitiques, pour lesquels court terme et long terme sont desnotions véritablement antinomiques. Globalement, les primesd’assurance peuvent évoluer lorsque l’une de ses partiesévolue :

La partie risque : si le risque évolue dans un sens ou dansun autre (baisse du nombre d’accidents de voiture ouhausse du cout des médicaments), alors cette partie de laprime évoluera dans le même sens.Les frais de gestion : historiquement, cette partie baisseen valeur absolue. Cependant, dans un contexte da baissede la partie risque, elle peut augmenter en valeur relative :c’est le cas en France avec la forte baisse de la sinistralitéen assurance auto.

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En fin, la marge, contrairement à ce que l’on pourrait penser,cette partie n’est pas forcément en hausse. Certain assureurspeuvent accepter de gagner moins d(argent voir d’en perdrepour recruter de nouveaux assurés.

o La prestation

Le mot "prestation" désigne l'acte par lequel une personne dite"le prestataire" fournit un objet matériel ou s'acquitte d'unecréance envers le " bénéficiaire de la prestation". Ainsi levendeur s'acquitte d'une prestation au moment où il livre àl'acquéreur ce qui a fait l'objet de la vente, le prêteur qui versela somme empruntée réalise la prestation qui a été prévue parl'emprunt.

Le mot "prestation" est largement employé dans le droit de laSécurité sociale. Le remboursement par l'organisme de sécuritésociale, à l'assuré, des frais médicaux que ce dernier a avancés,est une prestation. Le salaire de remplacement que versel'Assedic à une personne en recherche d'emploi, est uneprestation. On parle alors de "prestations sociales". Voir aussi,le cas particulier de la " prestation compensatoire ".

La prestation sociale

Une prestation sociale est un versement d’argent par unorganisme public pour couvrir des dépenses que la collectivitéconsidère correspondre à des objectifs sociaux : santé, famille,

chômage, invalidité. Les prestations sociales sont liées à laprotection sociale.

Elle peut fonctionner selon un système proche de l’assurance, àpartir de cotisation sociales (généralement obligatoires)prélevées sur les salaires, ou indépendamment dans le cadre subudget général de la collectivité financé des prélèvementsfiscaux. Dans certaines conditions, elle peut aussi être unrevenu d’inactivité.

La prestation compensatoire

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La prestation compensatoire est une somme d’argent verséeaprès le divorce, à l’un des conjoints pour compenser ladifférence de niveau de vie qui va se créer entre les époux.

Le but de la prestation compensatoire est d’éviter unchangement trop important dans les conditions de vie desépoux. Elle est donc fonction de ce que seraient la fortune et lesrevenus propres des époux après séparation, mais égalementde ce qui a été sacrifié pour la bonne marche du mariage.

o La mutualisation de risque

L’idée de la mutualisation est que dans un même portefeuille,tous les risques ne se réaliseront pas simultanément. L'assureurpourra ainsi payer les sinistres déclarés avec les primesprovenant de la totalité du portefeuille, et le tarif qu'il exigerasera naturellement fonction de la sinistralité qu'il attend.

Cette idée a un fondement mathématique. Ainsi, si on prend nrisques homogènes et indépendants, on s'aperçoit que leniveau de risque moyen (mesuré en écart-type, car il existe desmesures du risque où ce raisonnement ne peut se tenir)diminue lorsque n augmente. Dit un peu plusmathématiquement (la démonstration est évidente),l'espérance de la somme (qui est la somme des espérances)varie en n , de même que la variance de la somme (qui n'est pasen général la somme des variances) qui varie également en n(normalement, c'est plutôt en n² ). Par conséquent, lesmathématiques nous apprennent que plus le portefeuille estgrand, meilleure est la mutualisation des risques.

C'est certes exact, mais il faut se rappeler les hypothèses :risques indépendants et homogènes.

Pour ce qui est de l'indépendance, on la suppose quasimenttoujours. Elle n'est pas évidente, toutefois. Un couple dans unemême voiture, ce sont deux risques corrélés, et même trèscorrélés. On suppose toutefois que la dépendance ici décrite estextrêmement marginale étant données les tailles des

portefeuilles de contrats détenus par les assureurs.

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En fait, ce qui pose problème, c'est très rapidementl'homogénéité. Dans la démonstration supra, l'hypothèse étaitqu'on avait espérances et variances identiques. Le problème,c'est que deux conducteurs donnés n'ont pas vraiment le même

profil de risque : même si vous n'êtes pas capables dequantifier le risque, vous vous doutez quand même un peuqu'un jeune homme sans grande expérience routière et ayantinvesti ses premiers salaires dans l'achat d'une 205 GTI rouge aune plus grande probabilité d'avoir un accident dans l'annéequ'une mère de famille infirmière (par exemple) conduisant unevolvo familiale.

On reviendra plus tard sur le problème de la sélection des

risques : il faut certes un portefeuille de grande taille(mutualisation des risques), mais pas au prix d'une trop grandeperte de son homogénéité (sinon, pas de mutualisation desrisques, mais au contraire une subvention croisée, commediraient les économistes). C'est tout le talent de l'assureur quede savoir trier le bon grain de l'ivraie et constituer desportefeuilles homogènes (attention, un portefeuilled'indécrottables chauffards est bien un portefeuille homogènede risques aggravés , en langage actuariel).

Section II : Les techniques d’assurance

Les assurances sont des notions complexes et nécessitent doncde la part des assureurs des techniques appropriées pour lesmener à bon port.

La technique de la solidarité par la mutualité

L'objet d'une entreprise d'assurance ne peut se limiter aux seuls rapports quinaissent entre l'assureur et l'assuré ; car alors le contrat d'assurance se réduirait àun simple contrat de jeu ou de pari.

L'assurance n'a pas pour objet de couvrir un risque isolé, elle impliquenécessairement le groupement de personnes qui, mettant en commun les risquessusceptibles de les atteindre, décident de contribuer toutes au règlement dessinistres, ce règlement étant opéré à l'aide des cotisations versées par ellestoutes. C'est cette mutualité qui permet d'éliminer le hasard et de créer la

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sécurité. Grâce à elle, le risque est neutralisé, reparti d'une façon insensible entreles adhérents : il est dilué, pulvérisé de telle sorte que les coups du sort sontconjurés ; les conséquences du hasard sont mises en commun et fractionnées, au

point que la charge est pratiquement insignifiante pour chacun en comparaison

de l'importance du risque.Les assurances présupposent le groupement des personnes exposées au mêmerisque et entre lesquelles et repartie la charge des sinistres qui se réalisent dansle chef de certaines d'entre elles de telle sorte que celles-ci ne soient pasappauvries. Tous les membres paient pour un mais à moindre coût.L'organisation de la solidarité entre les gens assurés contre la survenance d'unmême événement est l'analyse de la mutualité.

Pratiquement la solidarisation des risques explique le fait que malgré le paiement d'une prime de 300$, par exemple, l'assureur peut indemniser leditassuré même jusqu'à une valeur de 5000$ car tous les assurés paient pour lessinistres réalisés.

La diversification des risques

Dans le domaine des assurances, nous distinguons les bonsrisques de mauvais risques. Les mauvais risques sont ceux dontla fréquence est élevée. La fréquence est le rythme ou la

cadence de réalisation des risques.Les bons risques, par contre, sont ceux dont la fréquence estfaible.

Ainsi, l'assureur doit choisir les bons risques et s'il en prend demauvais, il doit s'arranger pour en prendre encore des bonsdavantage pour compenser.

La diversification des risques permet à l'assureur d'avoir unportefeuille équilibré et de compenser les risques déficitairesavec les risques avantageux, car sinon l'assureur peut mettreen jeu son propre argent.

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La réduction de l'aléa et l'évaluation des risques

Les assureurs font ici recours à la statistique, au calcul desprobabilités, à la sélection et à la prévention des risques.

- La statistique et les probabilités

L'entreprise d'assurance ne se limite pas à grouper le plusgrand nombre possible des risques, elle doit aussi déterminer àl'avance, au moins de façon approximative, la cadence deréalisation des sinistres et leur coût moyen. Ainsi, établir les

statistiques pour une entreprise d'assurance consiste à calculerà l'avance les probabilités, c'est-à-dire le nombre etl'importance des sinistres qui seront à la charge de la mutualitéafin de pouvoir demander aux assurés une primecorrespondante.

La loi des grands nombre permet de connaitre la fréquence durisque. La probabilité mathématique est le rapport du nombredes chances de réalisation d'un événement sur le monde de caspossibles.

- La sélection des risques fait aussi recours aux bons et mauvaisrisques car ils peuvent être assortis d'un maximum au-delàduquel la garantie n'est plus due, c'est le plein d'assurance. Lasélection des risques vise à homogénéiser les risques. Ellepermet de constituer des catégories des risques en fonction deleurs principaux éléments. Ce sont des sous mutualités.

- La prévention :

L'assurance postule des mesures préventives destinées àempêcher la réalisation des sinistres et à réduire, par ricochetson cout.

La franchise, qui est la mise à charge de l'assuré d'une partiedu sinistre et le découvert qui diffère de la franchise par leprincipe de l'interdiction de faire garantir le risque par un autreassureur sont également des techniques pour inciter les

assurés à bien se comporter.

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La division des risques

Permettre à l'assureur de partager les risques avec d'autresassureurs ou de leur céder une partie des risques et de

conserver une autre fraction de ceux-ci est l'objet de la divisiondes risques. Ainsi, l'assureur peut procéder par deux techniquesdifférentes pour la division des risques :

- La coassurance qui est la prise en charge d'un grand risquepar deux ou plusieurs assureurs en vertu d'un contrat unique,et à concurrence d'un pourcentage déterminé de la valeurassurée. Il s'agit d'une police collective qui peut être ordinaireou à quittance unique.

- La réassurance qui est une assurance que souscrit un assureurauprès d'un autre assureur pour une partie ou totalité du risquequ'il garantit. Elle est une assurance au second degré. Leréassureur n'est pas lié à l'assuré primitif mais au

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CHAPITRE I : Aperçu général surl’assurance …………………………01

Section I : Définition et historique del’assurance……………………...02

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L’assurance joue un rôle économique extrêmementimportant, aussi bien envers les ménages – assurance

d’un emprunt pour l’acquisition d’un logement,indemnisation des accidentés de la route, prévoyance-

retraite – qu’envers les professionnels et les entreprises– assurance de pertes d’exploitation en cas d'incendie

ou de catastrophe naturelle, permettant de faireredémarrer l’entreprise sinistrée…

Outre la protection des personnes et des biens,l’assurance intervient également comme investisseur.

En effet, les sommes mises de côté pour payer lesindemnités aux victimes d’accidents, d’incendies… ou

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Définition…………………………………………………………02L’historique………………………………………………………03

Section II : La classification del’assurance…………………………….04

les assurances de dommages et les assurances de personnes………..04les assurances de répartition et les assurances decapitalisation……04Les assurances sociales et les assurancesordinaires…………………………05Les assurances facultative et les assurancesobligatoires……………05

CHAPITRE II : Le secteur des assurances au

Maroc…………………..06Section I : L’historique de l’assurance auMaroc………………………06

Section II : Les différentes parties d’un contratd’assurance…………06

o L’assureur…………………………………………………………07o L’assuré……………………………………………………………07o La prime…………………………………………………………..07o Le bénéficiaire…………………………………………………….07o Le souscripteur……………………………………………………07o L’indemnité

d’assurance………………………………………….O7o Le sinistre………………………………………………………….07

CHAPITRE III : Les techniquesd’assurance…………………………..07

Section I : Les techniques de l’opérationd’assurance…………………07

o Le risque…………………………………………………………08o La prime…………………………………………………………..10o La prestation……………………………………………………..11o La mutualisation…………………………………………………11

Section II : Les techniquesd’assurance………………………………..12

La technique de la solidarité par lamutualité………………….12La diversification des risques……………………………………

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La réduction de l'aléa et l'évaluation desrisques……………….14La division des risques……………………………………………14

CONCLUSION…………………………………………………………….15