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Les techniques d’adaptation au changement et aux variabilités climatiques dans le domaine de l’agriculture Dr Ablassé BILGO Chef Unité technique, ARAA/CEDEAO

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Les techniques d’adaptation au changement et aux variabilités climatiques dans

le domaine

de l’agriculture

Dr Ablassé BILGO

Chef Unité technique,

ARAA/CEDEAO

Objectifs❑ Partage d’expériences sur les techniques

d’adaptation aux changements climatiques dans leurs zones (travaux de groupes)

❑ Synthèse sur les techniques d’adaptation en zone soudanienne et souano-sahélienne (exposé formateur)

❑ Discussions sur les bonnes pratiques (facilitateurs et formateur)

Travaux de groupes (3) : Partagez vos expériences sur les techniques

d’adaptation dans votre zone

Techniques Avantages inconvénients solutions

1

2

3

4

5

6

7

Les impacts du changement climatique sur les secteurs de l’utilisation des terres et de l’agriculture

Phénomènes Exemples d’impactsSur la plupart des terres émergées, des jours plus chauds en moyenne et de moins en moins de jours et nuits froides, des nuits et jours plus chauds plus fréquents

Amélioration des productions agricoles en environnement plus froid; baisse de ces productions en environnement chaud; augmentation des mauvaises herbes, des insectes et des maladies néfastes aux cultures

Augmentation de la frequence de vagues de chaleur dans la plupart des zones

Taux de production réduit dans les régions plus chaudes dus a des stress de chaleur; augmentation du danger d’incendie

Changements des précipitations. La fréquence des précipitations importantes va être augmentée dans la plupart des zones

Dommages aux cultures; érosion des sols, incapacité à cultiver certaines zones dues à une quantité d’eau trop importante dans les sols

Augmentation des zones de sécheresse Degradation des sols; taux de production en baisse et dommages et echec des cultures; augmentation de mortalite du betail; augmentation du risque d’incendie

Augmentation des événements climatiques extrêmes tels que tempête de grêle et intensité des cyclones tropicaux .

Dommage aux cultures; arrachage d’arbres par le vent

Augmentation de l’incidence des niveaux extrêmement hauts des eaux (hors tsunamis)

Salinisation de l’eau d’irrigation

Changements climatiques Températures Précipitations

Saisons sèches...

Impacts sur Les écosystèmes

naturels et anthropisés Ressources hydriques

Productions d’aliments Biodiversité

Santé

Émissions et Concentrations des GES et des aérosols

Développement Socio-économiques

Croissance économique Technologie Population

Actions Politiques

Contexte

Niveau de dégradation des terres au Bénin

• Zone 1: extrême nord • Zone 2 : nord coton • Zone 3 : Borgou vivrier • Zone 4: Atakora nord Donga • Zone 5: centre coton • Zone 6: terres de barre • Zone 7 : dépression sud • Zone 8: pêcheries

Caractéristiques des sols

Superficies affectées (km2)

Sols extrêmement dégradés :(extrême nord du pays)

1 240

Sols fortement exploités et dégradés :

17170

Sols moyennement dégradés :

15 350

Sols faiblement dégradés :

29127

NB : la forêt recule au rythme annuel moyen de 1 000 km²

Les challenges en termes d’adaptation• les rendements maïs vont tendanciellement

baisser au centre sud et augmenter dans le nord, que ceux du coton et du niébé vont augmenter (effet fertilisant du CO2 et passage à des conditions plus sahéliennes pour le niébé)

• Ce sont donc les extrêmes climatiques contre lesquels il faut en particulier lutter, les tendances de long terme pouvant être plus ou moins favorables

• Donc s’adapter à : - Les séquences de sécheresse – Les pics de crue – Les vents violents

Données clé sur le Bénin

• Un pays soumis au CC et à la désertification / dégradation des sols en culture pluviale: typique des sols ferrugineux du Nord et des terres de barre au sud

• La riziculture irriguée est soumises à deux contraintes: la baisse tendancielle des écoulements et les pics de crue dus aux phénomènes climatiques violents

• Mais le Bénin assure pour l’instant sa sécurité alimentaire grâce aux productions de maïs, tubercules et riz

• La norme de consommation en céréales est de 125 kg/an /habitant

• Le surplus exportable annuel tourne autour de 200 000 t et contribue à a sécurité alimentaire du Niger et du Nord Nigéria

Chiffres clé sur le Niger

• 3 M d’ha en régénération naturelle assistée, réalisés par les producteurs (régions de Maradi et Zinder)

• 400 000 ha sous mesures de conservation des eaux et des sol (Tahoua et Tillabéri)

• Mais des rendements en mil et sorgho qui stagnent autour de 400-500 kg/ha

• Et encore de gros besoins d’adaptation des pratiques agricoles au CC car les emblavures céréalières dépassent 10 millions d’hectares tous les ans

9

Chiffres clé sur le Burkina• Gros efforts sur le

plateau central, le Nord, le Centre Nord depuis 20 ans: plus de 300 000 ha restaurés (zai, cordons)

• Des parcs arborés basés sur le karité

• Une utilisation croissante de la MO dans la partie sud-ouest (liée au matériel de culture attelée: charrettes...)

La dégradation des terres au Burkina Faso (GLASOD 2003)

Données clé sur la Côte d’Ivoire

• Un pays soumis au CC et à la dégradation des sols en culture pluviale, surtout dans les zones soudaniennes et soudano guinéenne

• La riziculture irriguée est soumises à deux contraintes: la baisse tendancielle des écoulements et les pics de crue dus aux phénomènes climatiques violents

• Mais la RCI assure pour l’instant sa sécurité alimentaire grâce aux productions de tubercules, de riz, de maïs et un complément de céréales importées

• La norme de consommation en céréales est de 82 kg/an /habitant

• Les cultures de rente, cacao, café, coton, anacarde permettent d’acheter des surplus de céréales

• Mais les importations de riz atteignent 900 000 t par an et la dégradation des sols peut aboutir à une baisse des productions vivrières ivoiriennes

Quelques techniques d’adaptation/atténuation

Techniques classiques

Les diguettes anti-érosives : cordons pierreux et digues filtrantes

Réduction de l’ érosion et du ruissèlement Aménagement de

cordons pierreux dans la zone sahélienne du

Burkina Faso Ecartement entre

cordons, 33 m (ZOUGMORE et ai. 2000)Les cordons pierreux entraîne une

diminution des pertes en terre de 21% avec un écartement entre cordons pierreux de 50 m,

46% avec un écartement de 33 m, et 61% avec un écartement de 25 m.

Robert Zougmoré, Zacharie Zida, 2005

Assemblages de pierres sur une courbe de niveau réalisés sur les bas et moyens glacis dont la pente ne dépasse pas 3%

Zaï (Burkina Faso) ou tassa (Niger)En manuelEn mécanisé

Technique traditionnelle : trous de 15 à 20 cm de diamètre et de

profondeur + poignée (500g) de matière organique

ZONES D’APPLICATION ® Nord soudanienne et sahélienne,

pluviométrie de 600 à 900 mm dépend aussi du type de sol –

densité environ 10 000 trous/ha

Avantages de la mécanisation (cas du Niger) :

• Rapidité d’exécution: 50 h/ha au lieu de 300 h/ha en manuel

• Permet de casser des sols encroutés

• La parcelle produit des rendements au moins de 1000 à 1200 kg/ha contre environ 800 kg/ha avec le zai manuel

• Hausse également du rendement paille de 4 T à 5 T / ha

• Taux de retour annuel sur investissement :

• Bénéfice: surplus de 1000 kg*100 F si sol nu avant

• Coûts: – 10 jours homme de main

d’œuvre à 1500 F pour la fertilisation soit 15 000 F

– location charrue asine à dent à 10 000 F/ha

– 4 t de matière organique à 5000 F/t soit 20000 F

• Soit un taux de retour annuel de 220 %

Intérêt de la mécanisation du tassa

Cordons pierreux• Gain de rendement de 40 % en moyenne soit 320 kg si le

rendement initial est de 800 kg/ha de sorgho • Soit 32 000 F à 100 F le kilo • Couts: • 130 000 F pour le transport et la pose des pierres (5 lignes

par ha entre 400 et 600 mm de pluie) • Taux de retour annuel: 32 000 / 130 000 = 24 % • Cette technique seule est peu efficiente

zai + cordons

• Gain en sorgho au moins de 1500 kg/ha si sol improductif au départ

• Soit 150 000 F à 100 F le kilo • Couts: 175 000 + 130 000 = 305 000 F / ha • Taux de retour annuel: 150 000/305 000= 49

% • Cette combinaison est nécessaire sur les

sols en pente : typique des glacis

Régénération naturelle assistée• Gain de 200 kg de mil à l’hectare si on a une densité de

Faidherbia de plus de 50 pieds par ha • Soit 20 000 F à 100 F le kilo • Couts: 130 000 F / ha pour les piquets de repérage et le

matériel de protection • Taux de retour annuel: 20 000/130 000 = 15% • Mais on peut aussi valoriser le fourrage aérien

Demi-lunes en zone sahélienne

Demi-lune de grand diamètre pour lutter contre le ruissellement au Sénégal (Thiès)

Demi-lunes agricoles au Burkina Faso

Demi-lunes agroforestières au NigerDensité : 313 DL/ha Diamètre : 4 m Écartement : 4 m sur ligne et 6 m entre courbes de niveau Profondeur 0,15 -0,30 m Hauteur bourrelet 0,25 -0,40 m Rendement : Niger 600 kg/ha

Demi lunes• Gain si sol improductif au départ: 800 kg/ha • Soit 80 000 F à 100 F le kilo • Couts: • 50 000 F de petits matériels • 50 jours hommes à 1500 F soit 75 000 F • Une fosse fumière à 50 000 F • Taux de retour annuel: 80 000/175 000= 46 % • Investissement adapté au sols sablo argileux du Sahel

Résultats d’études réalisée à Tougou en zone sahélienne du Burkina Faso, cas du sorgho (Bambara,

2011)

% de réponses

Synthèse sur les pratiques d’adaptation des producteurs au climat dans la région nord du Burkina Faso (Titao), résultats

d’enquêtes, 2010

Impact des techniques de conservation des eaux et des sols sur les rendements du sorgho et du mil dans le Plateau Central, Burkina Faso, saison des pluies 2007

T y p e d e techniques

Augmentation Rendement grain

(%)

Augmentation biomasse aérienne

Production Agricole

Cordons pierreux + Zaï

+ 119 + 56 Au moins plus de 200 kg par ha

Demi (lunes) + 112 +49 Au moins plus de 800 kg par ha

Cordons pierreux + 39 + 21 Au moins plus de 200 kg par ha

Zaï + 69 +50 Au moins 300 kg par ha

Impacts agronomiques des techniques de conservation des eaux et des sol (étude Sahel, Burkina Faso, 2008)

L’usage des charrues motorisées : delfino et treno

• La charrue couplée à un tracteur permet de creuser rapidement des demi-lunes : 7000 demi-lunes/jour

• On peut l’utiliser sur des sols argilo sableux à argileux, dans des zones à moins de 300 mm

• On obtient environ 300 demi lunes à l’ha, de 4 m de diamètre et 50 cm de profondeur

• Il est possible de traiter 10 ha par jour (2 ha / h si sol meuble, 1 ha / h si sol gravillonnaire)

• Il faut ensuite procéder au semis direct d’espèces forestières

• Reconstitution de la diversité biologique. Cas de Djibo (Burkina Faso) : 8 espèces de ligneux et 25 d’herbacées)

• Possibilité de cultures de céréales

Conditions : sols profonds (80 cm)

Atouts et contraintes des techniques d’adaptation des producteurs aux changements globaux en zone sahélienne

Techniques Atouts faiblessesZaï − Augmentation des rendements agricoles

− restauration de la végétation − travail en saison sèche − Augmentation de l’infiltration de l’eau

− durée des temps de travaux − inadaptation aux sols sableux − efforts physiques importants − disponibilité de matière organique et transport − nécessité de travaux associés : cordons pierreux

Demi-lune − absorption de l’eau de ruissellement − lutte contre l’érosion − Augmentation des rendements agricoles − restauration de la végétation

− gros efforts de main d’œuvre − formation pour les courbes de niveau − disponibilité de la matière organique − sécurité foncière

C o r d o n s pierreux

− Augmentation des rendements agricoles − restauration de la végétation − travail en saison sèche − Infiltration

− rareté et éloignement des pierres − insuffisance des moyens de transport − nécessité de la main d’œuvre d’entretien − engorgement en année pluvieuse

Diguette en terre

− conservation de l’eau − facilité de réalisation

− nécessité d’un entretien constant − faible efficacité (brèche, etc) − nécessité de gros matériel (tracteur)engorgement

D i g u e filtrante

− augmentation des superficies cultivables − lutte contre l’érosion − ralentissement de l’écoulement de l’eau et

sédimentation

− coût de réalisation très élevé − fort besoin en main d’œuvre abondante

Paillage − protection du sol /révégétalisation − réduction de l’évapotranspiration /stimulation de

l’activité biologique − augmentation de la porosité du sol − amélioration de la fertilité du sol − augmentation des rendements

− faible disponibilité des résidus − problème de transport

Techniques Atouts faiblesses

Reboisement , végétalisation ligneuse

− restauration du couvert végétal disparu

− impact positif sur le sol et le fourrage naturel

− concurrence avec les activités agricoles − difficultés de mise en défens ou d’entretien − mauvaise qualité des plants − eau insuffisante en saison sèche − lenteur des cycles de développement − taux de survie faible

B a n d e s enherbées

− stabilisation des ouvrages mécaniques de CES

− lutte contre l’érosion et le ruissellement

− production des biens et services (fourrage, matériaux de construction)

− disponibilité limitée des souches d’herbes − forte emprise sur le sol − dégâts par le bétail − concurrence avec les cultures situées à

proximité

T a p i s herbacé

− régénération du couvert végétal − production de fourrage − protection du sol

− technique très coûteuse − nécessité d’un sous-solage (mécanisation) − main d’œuvre pour la collecte des

semences − difficultés de mise en défens ou d’entretien

Brise-vent et haies vives

− protection contre l’érosion éolienne − fixation du sol − protection contre les animaux

− empiétement sur les parcelles − organisation collective − entretien (mise en défens) − concurrence avec les activités agricoles

R o t a t i o n /assolement/c u l t u r e s associées

− Meilleure gestion des demandes de nutriments des cultures, des adventices et des nuisibles

− Pas de coûts

Techniques Atouts faiblessesparcage − Fourniture de matière organique − Faible pratique agriculture-

élevage de ruminantsE n g r a i s chimiques

− Corrige la demande minérale des cultures

− Coût élevé

Amendements phosphogypse

− Corrige la déficience minérale du sol et lutte contre la salinisation des terres

− Coût élevé

Techniques innovantes

Les techniques conservations et restauration des solsInfluence du Mucuna introduit au Bénin depuis 1986 (Aklamavo et Mensah, 1997)

Mucua-maïs, amélioration de 70% de la productivité (Manyong et al.,1999 ; IITA)

Le Mucuna peut être cultivé en culture pure ou en association avec d'autres cultures telles que le maïs, le sorgho ou l'igname

Figure 2. Zone où le Mucuna pousse bien (moins de 75 % de sols acides, moins de 90 % de sols fixateurs de P, et longueur de la campagne

supérieure à 150 jours), et où la saison est assez longue pour une culture vivrière ou de rente la même année que la jachère à Mucuna (longueur de la saison de culture supérieure à 240 jours).

Figure 1. Dynamique de l’adoption de la jachère à mucuna dans le sud du Bénin, de 1991 à 1997 [12]).

Introduction des légumineuses et des plantes de couverture dans les systèmes de culture

Améliorer la fertilité des sols par l’utilisation du pois d’angole en association culturale et de Mucuna

cochinchinensis au Burkina Faso

• Réduction très significative de la pression des adventices si Mucuna cochinchinensis est utilisé comme précédent cultural

• Les rendements des cultures après les précédents de légumineuses sont significativement plus élevés par rapport aux témoins (SEGDA et al., 2005).

Agroforesterie à base d’arbres légumineuses• L’expérience de la Zambie (WBI, 2012) montre

qu’on a au moins un doublement du rendement à l’hectare si on introduit des lignes de Faidherbia albida dans les parcelles et effectue un labour minimum dans les résidus de culture: passage de 1.5 tonne à 3 tonnes de maïs à l’hectare en zone soudanienne

• Soit un surplus de 150 000 F à 100 F le kilo • Couts: 130 000 F / ha pour les piquets de

repérage et le matériel de protection, 50 000 F pour les plants de Faidherbia (10 par ligne et 5 lignes / ha)

• Taux de retour annuel (au bout de 5 ans): 150000/180000= 80 %

• On peut aussi valoriser le fourrage aérien

Techniques agroforestièresici : Cultures + Gliricidia sepium en Côte d’Ivoire

Système de culture Kg/ha Augmentation %

Caféier pur 593 b

Caféier + Gliricidia sepium

1039 a 43

Manioc 12 000 b

Manioc + Gliricidia sepium

40 000 a 70

Source : Kouadio et al 2011

Zaï et régénération naturelle assistée : le zaï forestier

Espèces herbacées Espèces ligneuses

Village Traitt Nb d’espèces

Nb de familles

Nb d’espèces

Nb de familles

Gourga Aménagé 44 16 54 22

Témoin 16 7 11 5

Somyaga Aménagé NR NR 34 19

Témoin NR NR 9 3

Technique d’amélioration de la gestion de l’eau (gouvernance des bassins) :

− (i) la promotion de l'irrigation − (ii) la gestion intégrée des ressources en eau

© 2011 SAAGA

Les pluies provoquées par l’ensemencement des nuages au Burkina Faso

• favoriser le remplissage des retenues d’eau pour l’alimentation en eau potable des villes et pour l’exploitation hydroélectrique

• améliorer la situation pluviométrique des zones chroniquement déficitaires en production agricole, en particulier les régions du centre et du nord.

Un vecteur Aérien composé de 3 aéronefs de type King 200

© 2011 SAAGA

Les Vecteurs d’InterventionsLes opérations d’ensemencement du Programme Saaga s’effectent à partir de deux bases : Ouagadougou et Bobo-dioulasso.

Pour ce faire le programme Saaga utilise:

Un vecteur terrestre Composé de 26 Générateurs

02 radars météorologiques Équipements essentiels pour Les opérations d’ensemencement

Les produits d’ensemencement du vecteur aérien

Ejectable flare (20gr)

Ensemencement par le sommet

Ensemencement par la base du nuage

❖ Pour l’ensemencement en phase glace ou en phase chaude les résultats enregistrés de par le monde font état d’ une augmentation des précipitations au sol entre 7 et 17%

❖ Au Burkina Faso, les études statistiques comparées entre les périodes avant et après la mise en œuvre des opérations d’ensemencement font état d’une augmentation spatiale des précipitations de 7% à 15%

Résultats

Le système de riziculture intensive (SRI) (Africare, USAID, IICEM, Mali)

Il s’agit de produire le riz avec très peu de semences, d’eau, d’engrais, sur un sol riche en matière organique et bien aéré toutes choses qui favorisent l’accroissement voire le doublement du rendement.

Technique culturale

SRI Pratique courante

Préparation sol Bon: labour, mise en boue planage

Bon: labour, mise en boue planage

Repiquage 1 Age du plant: 10-15 jours 21, généralement 30-40 j

2 Nombre de plants :1 en ligne 3-4 plants en quinconce

3 Ecartement: 25 X 25 cm 15 X15cm en Quinconce

Fertilisation 4 Fumure organique 10-15T/ha Engrais en complément ou dose 1/3 -1/2

Faible dose de MO Engrais: 200 Kg urée(N) 100Kg de Phosphate

Irrigation 5 Alternance humidité et sécheresse.

Lame d’eau: 15- 40 cm

Sarclo-binage 6 Sarcleuse: sarclo- binage Binage absent.

Les 6 principes du SRI comparés à la pratiques courante (Mali, CARE)

Before 1999: Madagascar 1999/2000: China, Indonesia 2000/01: Bangladesh, Cuba, Laos, Cambodia, Gambia, India, Nepal, Myanmar, Philippines, Sierra Leone, Sri Lanka, Thailand 2002/03: Benin, Guinea, Moz., Peru 2004/05: Senegal, Pakistan, Vietnam

2006: Burkina Faso, Bhutan, Iran, Iraq, Zambia 2007: Afghanistan, Brazil, Mali 2008: Rwanda, Costa Rica, Ecuador, Egypt, Ghana, Japan 2009: Malaysia, Timor Leste 2010: Kenya,DPRK,Panama,Haiti 2011:Korea, Taiwan, Colombia, Tanzania

2012: Avantages du SRI sont validés dans 49 pays (Atelier CORAF/IER, Juillet 2012) Asie, Afrique, et Amérique Latine

Le système de riziculture intensive (SRI)

Sénégal Togo Bénin Nigéria Sierra Léone

Mali

Année d’introduction

2002 2011 (11Ha)

2009 2011 2001

Rdts en grains tonnes/Ha

6,25 6,838 5,76-9, 83 6,4 à 11, 3 (inondé)

3,8 5,3 9,107

Suppléments de rendements en %

53 93 322 112 26

SRI Non SRI

• 1 plant/poquet élimine le risque de mélange de variétés

• Utilisation de 6kg/ha • Meilleures plantes sont sélectionnées

pour les semences (dans le champ) • Reconstitution / purification des

semences / variétés • Maintien des variétés locales

• Réduction coûts (30%) • Augmentation revenu (30-100%) • Tolérance améliorée envers les

ravageurs et maladies – Réduction pesticides

• Meilleure résistance à la sécheresse et vents forts

• Réduction de cycle culturale (1-2 semaines)

• Augmentation Rendement: souvent >50%

• Reduction Eau Irrigation: 30-50% • Reduction Semences: > 90% • Reduction engrais chimiques 20-40% (à

100% pour SRI biologique)

• Plus d’épis par m2 • Epis plus longues (+20%) • Plus de graines/épis (+40%) • Moins des graines vides • Poids de 1000 graines est supérieur

Le SRI au Bénin.Deux régions

expérimentales SRI au Bénin

Ouémé (lancé par la ferme-école SAIN depuis 2009 en

collaboration avec l’organisation des

riziculteurs de la zone avec deux zones agroécologiques (Terre ferme: 17 parcelles

de 400 m² chacune et plaines inondables: 28 parcelles de 625 m²)

▪ Zou- Collines avec l’appui de IFDC notamment pour l’utilisation des engrais

Terre ferme: 5,76 à 9, 83 tonnes par ha Fertilisation au compost à partir des crottes de lapins et les volailles (11,02t/ha) et utilisation de la sarcleuse-bineuse.

Plaines inondables: 6,4 à 11, 3 tonnes par ha. Ici la crue du fleuve renouvelle chaque année la fertilité du sol (la sarcleuse-bineuse n’a pas marché et il n’y a pas eu le besoin de matière organique).

Système de riziculture intensive• Gain de rendement de 50 % en moyenne soit 1500

kg si le rendement initial est de 3000 kg/ha • Soit 225 000 F à 150 F le kilo de riz paddy • Couts: • 20 000 F pour une tonne de matière organique • Soit 200 000 F/ha pour la MO à hauteur de 10 T/ha • 20 000 F pour la location d’un tracteur pour

l’enfouissement de la MO • Une sarclo bineuse à 60 000 F/ha • Taux de retour annuel: 225 000 / 280 000 = 80 %

Approche d’assainissement écologique pour la valorisation des excréta humains (urine et fèces en pays Agriculture : un approvisionnement certains de fertilisants

: cette approche est promue par le CREPA dans 17 pays

Principe de l’hygiénisation :

✓ urine : fermeture hermétique du contenant pendant 1 mois

✓ fèces : fermeture de la fosse pleine pendant 6 mois (CREPA, 2006)

Récoltes (céréales et cultures maraîchères) saines

Stockage de l’urine au Burkina Faso (CREPA, 2010)

Latrine ECOSAN au Mali (Guegneka, 2010)

Stockage d’urine au Togo, 2010)

Mali

Maïs (tonnes/ha)

Témoin 0,62

Urine 2,36

FMV 3,10

Coton fibre (tonnes/ha)

Témoin 0,18

Urine 0,35

FMV 0,38

Impacts des excréta humains hygiénisés sur la production agricole (CREPA, 2006)

Bénin

Maïs (tonnes /ha)

Témoin 2,38

Urine 3,55

FMV 3,48

Arachide Témoin 0,44

Urine 0,56

FMV 0,78

Côte d’Ivoire

Igname Témoin 4,00

Urine 8,00

FMV 6,00

Manioc Témoin 45,00

Urine 60,00

FMV 60,00

Système de culture Céréales (Sorgho)-Jatropha curcas

Production de J. curcas en couloir à Orodara (Burkina

Faso)

Cas du Burkina Faso : 70 000 ha de J. curcas, soit 0,8% de terres cultivables ou 1,9 % de terres cultivées (MMCE, 2009)

  Résultats d’enquête a u B u r k i n a Fa s o (SANOU, 2010)

la plantation a-t-elle un impact sur le rendement des cultures associées?

Jatropha c. a - t - i l u n impact sur le sol ?

oui nonn e s a i t pas oui

Provinces Yatenga 20,0% 40,0% 40,0% 80,0% Zandoma 80,0% 20,0% 100,0% Passoré 40,0% 60,0% 100,0% Ganzourgou 50,0% 50,0% 100,0% Kourwéogo 25,0% 50,0% 25,0% 100,0% Oubritenga 40,0% 60,0% 100,0% Kompienga 20,0% 80,0% 100,0% Gourma 20,0% 80,0% 100,0% Tapoa 25,0% 25,0% 50,0% 100,0%

Jatropha curca planté en monoculture pour les besoins uniquement énergétiques est fortement déconseillé

Les jachères améliorées : cas du tapis herbacé

Impact du tapis herbacé en Reconstitution de la biodiversité des herbacées pendant le temps de jachère (300 à 400%) climat sahélien (Nord Burkina Faso,

Sangaré, 2001) sur les rendements agricoles en sorgho (remise en culture après 2 ans) : rendements en grains : 1860 kg/ha, rendements en pailles : 5246 kg/ha

Le tapis herbacé est une pratique de récupération des terres dégradées par ensemencement d’espèces herbacées locales après un travail préalable du sol

(sous-solage ou scarifiage).

ü Rôle : - limite l’érosion et infiltre

l’eau - Re-installation de la

végétation - restauration du sol

NB : L’ensemence ment avec

Andropogon gayanus, graminée

pérenne double la fertilité du sol

Cf. Technique d’autodissémination

assistée

Amélioration des techniques et des sources organiques

de compostage

Compostage mise en œuvre

de formules efficientes de compostage des déchets

urbains

Sources potentielles de matières organiques :

✓ déchets urbains, 40 000 tonnes à Ouagadougou par exemple

✓ coques d’arachides ✓ tiges de cotonniers ✓ bois et rameaux fragmentés (BRF)

Meilleures formules :

Déchets 50% verts + déchets

d’abattoir + phosphates

naturels +/- du déchets papier

Cas de techniques innovantes adaptées aux différents extrêmes climatiques :

❑ mixing cordons/RNA/zai, ❑mixing impluvium/fumure

minérale, ❑Placement profond de l’Urée

(initiative IFC) ❑Les bassins de rétention de

l’eau (initiative 2iE) ❑ zéro labour+RNA ❑Agriculture de conservation :

semis direct, zéro labour, matière organique

Cas des pays côtiers secs : les digues anti-salinisation au Sénégal

La digue anti-sel constitue une technique adaptée en vue d’empêcher la remontée

de la langue salée d’une part et d’autre part de protéger et de

récupérer les sols salés ou sulfatés acides en amont

de l’ouvrage.

Les rendements : avant aménagement : 0,5 t/ha

après aménagements : 2 à 3,5t /ha.

La récupération des terres de mangroves (cas de la Guinée Bissau)

Saison sèche (entrée d’eau de mer) : o Destruction des adventices par le sel o Apports de limons/argile

Saison des pluies (admission d’eau douce) :

o Culture de riz o Pas d’engrais chimique ni de désherbants o rendements de 3 à 4 tonnes/ha)

Technique traditionnelle de culture du riz; le « bolanhas » est utilisée pour maintenir la fertilité des terres :

- réaliser une digue en terre dans le bas fond d’un bras mort lagunaire en aval de la surface à cultiver

o pour empêcher les remontées superficielle de l’eau de mer

o et de permettre à l’eau de pluie d’assurer le lessivage du sel pour réduire la salinité de la partie en amont de culture

Coût : 1 250 000 FCFA (pas de prise en compte de la main d’œuvre communautaire et du matériel communautaire)

L’agriculture intelligente face au changement climatique en Afrique de l’Ouest

Pays Superficies en céréales

(ha)

Superficies aménagées

Hausse de production

(tonnes)

Personnes nourries en

plus

Carbone stocké (tonnes)

Benin 1 050 000 105 000 90 000 700 000 480 000Burkina Faso

4 025 000 355 000 280 000 1 250 000 1 880 000

Niger 6 900 000 310 000 220 000 805 000 1 600 000Sénégal 800 000 300 000 225 000 1 030 000 2 000 000

Les variétés amélioréesClassification en fonction du potentiel de rendement (haut, moyen, bas)

Classification en fonction de l’objectif de production

Classification en fonction des zones agro écologiques (pluviométrie).

Contraintes liées l’utilisation des variétés améliorées

• Les modalités de production  rigoureuses ( recherche de qualité des semences) • Le renouvellement régulier et périodique des semences • les coûts encore élevés pour les producteurs • Les circuits fiables de distribution (vulgarisation publique et privée) • La qualité des semences est souvent entachée par le déficit de responsabilité des multiplicateurs

avec des possibilités impact sur les rendements des cultures  • Les variétés transgéniques (OGM) présentent des risques potentiels non encore élucidés par la

science (sanitaires, menaces de la biodiversité,…

Exemples de variétés améliorées au Benin

• Manioc TMS 30-572, origine IITA/Togo, Bénin, 20tonnes/ha, 12 mois, résiste à la virose

• Arachide, RMP 91, résistante à la rosette ; Tolérante à la cercosporiose ; sensible à la sécheresse ; Dormante ; Bonne qualité fourragère

• Riz, IRAT 136, non sensible à la photopériode • Maïs : variété 2000 SYN EE-W, tolérante au Striga, aux

fortes densités ; résistante à la casse • Sorgho : SORVATO 1, ITRA/Togo, tige juteuse et sucrée • Mil : ZATIB, tolérante au charbon et à la mineuse ;

sensible au Striga h. et à la sécheresse

Conclusion • Dans un contexte de changement climatique

toutes les techniques d’adaptation méritent des améliorations progressives par la recherche scientifique

• l’usage des variétés améliorées permettent de tirer le meilleur profit des aménagements d’adaptation au climat

• l’intégration des options d’adaptation au climat dans les politiques et les stratégies est une nécessité