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Les totalitarismes dans les années 1930.
Thème 2 : Les totalitarismes dans les années 1930.
Introduction.
Après la Grande guerre, les années 1920 ont connu une très
grande prospérité économique (grâce aux reconstructions..) ; les
sociétés européennes tentent d’oublier les horreurs de la guerre, si
bien que l’on parle des « années folles » (ex : Cabaret sur
Paris…).
Mais en février 1929, une crise financière et économique venue
des États-Unis fragilise les démocraties européennes. Dans les
années 1930, beaucoup d’entre-elles basculent dans la dictature,
certaines deviennent même des États totalitaires.
Mais quels sont les caractéristiques d’un Etat totalitaire ?
comment ces Etats mènent-ils à la Seconde Guerre mondiale ?
1ère partie : GUERRES MONDIALES ET RÉGIMES
TOTALITAIRES (1914-1945).
Affiche du 17ème Congrès du Parti Communiste (1934).
I. Staline et le totalitarisme
soviétique.
Présentation du
document.
- Nature :
- Auteur :
- Date :
- Idée générale :
- Commanditaire :
- Destinataire :
Fiche méthode :
« Présentation d’un
document ».
C'est une affiche de
propagande politique
soviétique.
Inconnu.
Elle a été réalisée en
1934, soit 5 ans après le "grand
tournant". Cette
affiche doit dresser le bilan du
premier plan quinquennal.
le PC
russe, donc Staline à l’occasion
du 17ème Congrès du Parti
Communiste.
le peuple soviétique.
Affiche du 17ème Congrès du Parti Communiste (1934).
Le passé.
Le présent.
L’avenir.
Qui est le personnage représenté ? Pourquoi est-il entouré de noir ?
C’est Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Il est à la tête de la révolution ouvrière
d’Octobre 1917 qui veut mettre fin à une société de classe et au pouvoir
aristocratique. Il est le fondateur et dirigeant de l’URSS de 1922 à 1924.
Lénine meurt en 1924 d’où le noir, couleur du deuil.
Quel est l’événement évoqué à ses pieds ?
C’est l’attaque du Palais d’Hiver à Petrograd et la prise
du pouvoir de Lénine et des bolcheviks (communistes)
lors de la révolution russe d’octobre 1917.
Traduction : « Tout le pouvoir au soviet »
Qui doit détenir le pouvoir ? Suite à la révolution
d’octobre 1917, le pouvoir
revient au parti
communiste (pouvoir du
prolétariat – ouvriers,
soldats et paysans) installé
à Petrograd.
Que souhaite t-il mettre en place ?
Selon lui, la société du XIXème siècle est divisée en deux classes qui s’affrontent :
celle des bourgeois (patrons, banquiers, propriétaires…) qui exploite celle des
ouvriers (ou prolétaires). C’est la lutte des classes.
Pour répartir les richesses, il faut développer le communisme. Pour arriver à cet
idéal, il faut abolir la propriété privée et collectiviser les moyens de production (terres
agricoles, usines…).
Lénine souhaite mettre en place une pensée politique,
développée par Karl Marx dans son livre « le Capital ».
Quelle mesure met-il en place au niveau agricole ?
Fiche histoire des arts : « La ligne générale d’Eisenstein ».
C’est la suppression de la propriété privée et la
collectivisation des terres et du matériel.
« La première étape de la collectivisation débute en octobre 1929 lorsque la part des terres collectivisées n’atteint alors que 4 % de la paysannerie. En janvier 1930, la proportion est déjà passée à 21 %, et elle s’élève à 58 % dès le mois de mars 1930. (…) En 1932, les quelques 25 millions de petites propriétés rurales sont remplacées par 240000 kolkhozes et 4000 sovkhozes. Les conséquences de la collectivisation furent spectaculaires. (…) L’exploitation individuelle disparaissait. (…) Les conséquences économiques sont encore plus considérables (…). Pour tenter de s’opposer à la collectivisation, les paysans ont, en effet, multiplié l’abattage du bétail et les destructions de tous ordres. »
H. Carrère d' Encausse, l'URSS de la révolution à la mort de Staline, Seuil, 1993.
Quelle mesure met-il en place au niveau agricole ?
Attention, la collectivisation des terres est mise en place par Staline
en 1929.
Pour Staline, il est important de moderniser l’agriculture afin de
nourrir toute la population et d’éviter les famines.
Un kolkhoze : c’est une exploitation agricole collective (regroupant d’anciennes parcelles
privées) appartenant à un groupe de paysans qui ont mis en commun leurs terres, leurs outils,
leur bétail et leur force de travail. Une partie de la production est donnée à l’État et l’autre est
partagée entre les paysans.
Un sovkhoze : c’est une ferme d’État. Toute la production revient à l’Etat.
Quelles sont les deux conséquences de cette mesure ?
« J’ordonne de commencer l’opération de répression des ex-
koulaks, criminels, et autres éléments antisoviétiques à partir du
5 août 1937. (…) Tous ces éléments sont divisés en deux
catégories : la première catégorie comprend les plus actifs (…).
Ils doivent être immédiatement arrêtés et, après passage de leur
affaire par voie administrative devant la troïka (commission
composée de 3 membres du NKVD), fusillés. La deuxième
catégorie comprend les éléments moins actifs, mais néanmoins
ennemis du régime. Ils doivent être arrêtés et enfermés pour
une durée de huit à dix ans dans un camp. »
N. Ejov, commissaire général
à la sécurité de l’Etat,
ordre donné au NKVD, 1934.
- De nombreux koulaks (riches propriétaires) sont opposés à cette collectivisation
des terres. En refusant de céder leurs terres, ils sont arrêtés. Certains sont
déportés, d’autres exécutés.
Quelles sont les deux conséquences de cette mesure ?
« La faim continue à provoquer des ravages si impressionnants dans la population qu'on ne s'explique pas du tout comment le monde reste indifférent envers une catastrophe semblable […] organisée par le gouvernement soviétique […] Il n'est pas douteux en effet que la faim résulte principalement d'une famine organisée et voulue « pour donner une leçon aux paysans. »
Sergio Gradenigo, le consul royal d’Italie à Kharkov en Ukraine , 31 mai 1933.
- La baisse de la production agricole entraîne une famine qui a fait plus de 6 millions
de morts entre 1931 et 1932.
L’URSS continue d’exporter des céréales et possède même un stock en prévision
d’une éventuelle guerre. Mais Staline refuse de diminuer le plan de livraisons
obligatoires et provoque la famine dans certaines régions comme l’Ukraine, pour que
la population devienne obéissante.
Que pointe-t-il du doigt ?
Lénine pointe du doigt le drapeau de
l’URSS (l’Union des Républiques
Socialistes Soviétiques) crée en 1922.
L’objectif du pays est d’unir tous les
peuples issus de l’ancien empire.
Que représentent :
Pourquoi la faucille et le marteau se croisent-ils ? Ils se croisent pour montrer l’union entre les ouvriers et les paysans. Ce sont les
deux groupes sur lesquels s’est appuyé Lénine pour faire la révolution.
- la couleur rouge : Symbole du « Sang » versé lors de la révolution et de la guerre
civile .
- la faucille : L’outil des paysans et donc par
extension les paysans eux-mêmes.
- le marteau : L’outil des ouvriers et donc
par extension les ouvriers eux-mêmes.
- les épis de blé : Symbole de la richesse.
- l’étoile : Symbole de l’armée rouge, armée
mise en place après la révolution d’octobre.
Qui est le personnage représenté ? C’est Iossif (Joseph) Vissarionovitch
Djougachvili, plus connu sous le nom
de Staline (« l’homme d’acier »). Il
est le secrétaire général du parti
communiste, le chef de l’Armée
rouge et dirige l’URSS de 1924 à
1953.
De qui est-il le successeur ?
En arrivant au
pouvoir, Staline
veut montrer qu’il
est l’héritier de
l’œuvre de
Lénine appelé le
Père de la
Révolution mais
aussi le
successeur.
Staline fait tout pour montrer qu’il était proche de Lénine et que celui-ci l’avait choisi comme son successeur. Or ce n’était pas le cas.
Pour faire croire à la population qu’il a été choisi par Lénine et qu’il était proche de lui, Staline va faire truquer des photographies. Il va écarter ces adversaires politiques pour être le seul chef du parti communiste et de l’Etat. Il crée ainsi une dictature personnelle.
Un photographe anonyme a pris ce cliché, sur lequel Lénine tient un discours, le 5 mai 1920, sur la place Swerdlow à Moscou devant les camarades de l‘Armée rouge, accompagné de Trotski et de Kamenev installés sur les escaliers de l'estrade.
Sur ordre de Staline, cette photographie a été truquée par Goldstein : Trotski et Kamenev ont été remplacé par cinq marches en bois.
Cette photographie, prise à l'occasion de
l'inauguration du monument "Aux morts
pour la paix et la fraternité des peuples" a
aussi été soigneusement retouchée.
Trotski, Kamenev et Khalatov ont disparu.
Ils sont volontairement effacés de l’histoire.
Pour être le successeur de
Lénine, Staline élimine ses
adversaires politiques comme
Trotski qu’il fait chasser du
gouvernement (1924) et du
Parti (1927). Puis, il le fait bannir
d'URSS (1929). Il est ensuite traqué par
le NKVD (police
secrète) et finalement
assassiné en 1940 au
Mexique.
Qui a-t-il de représenter derrière lui ?
Usine de tracteurs.
Chantier du barrage
hydro-électrique sur
le Dniepr.
Combinat
métallurgique «
Zaporojstal »
Derrière Staline, on
retrouve des usines,
des réservoirs, des
hauts-fourneaux,
des grues, des
barrages et des
moyens de
transports (trains,
bateaux, avions de
guerre).
La tâche essentielle du plan quinquennal était de faire passer notre pays de sa technique arriérée, parfois médiévale, à une technique nouvelle, moderne.... de transformer l'U.R.S.S. d’un pays agricole et débile qui dépendait des capitalistes, à un pays industriel puissant. [...] Quel était le maillon essentiel du plan quinquennal ? C'était l'industrie lourde et son pivot : les constructions mécaniques. Car seule l'industrie lourde peut reconstruire et mettre sur pied et l'industrie dans son ensemble, et les transports, et l'agriculture. C'est donc par elle qu'il fallait commencer la réalisation du plan quinquennal.
Joseph Staline, Doctrine de l'URSS, 7 janvier 1933.
Quelle réforme met-il en place pour
moderniser le pays et faire de
l’URSS une grande puissance ?
Pour moderniser le pays et faire de l’URSS une grande puissance, Staline réforme
l’industrie lourde.
A partir de 1928, l‘Etat soviétique met en place la planification. Il décide de la
quantité de biens à produire : ainsi la quantité de charbon ou d'acier sont fixés et
déterminés par le plan quinquennal. L’objectif est d’atteindre ce chiffre au bout des 5
ans.
Qu’est-ce que la planification ?
Attention, les chiffres
sont souvent truqués
pour atteindre les
quotas.
Afin de battre des records de production de charbon, la propagande utilisa l’image de Stakhanov pour inciter les autres mineurs à suivre son modèle : c’est le stakhanovisme !
En 1935, la propagande affirmait qu’un
mineur du nom de Stakhanov, avait extrait
14 fois plus de charbon dans une journée
que les autres ouvriers.
Qu’est-ce que le stakhanovisme ?
Traduction :
Traduction :
Traduction :
«Vive le grand guide de la révolution
prolétarienne mondiale ! Camarade
Staline »
« Vive le parti léniniste victorieux ! »
« 1917-1934.
Sous le nom de
Lénine, il nous
conduit vers la
victoire ! »
C’est le peuple russe.
Qui sont les personnes sous lui ?
Que font-elles ?
Le peuple qui défile avec des
banderoles affirme son soutien et sa
confiance à Staline.
Qu’est mis en place pour glorifier Staline ?
La propagande est utilisée pour glorifier le personnage de Staline. Elle mobilise tous
les moyens d’expression (affiches, radio, presse (Pravda : La vérité), cinéma, presse,
films, manuels scolaires …) pour délivrer un message politique qui doit être facile à
comprendre de tous. Le but est de convaincre rapidement.
Des affiches, des portraits et des statues du "petit père des peuples" sont érigés
partout en URSS. Tout est fait pour montrer Staline comme un homme bon (soucieux
de son peuple), comme un être supérieur. Il est considéré comme l’homme
providentiel (le Vodj : le guide).
Staline, tu es plus haut que les espaces
célestes,
Et seules tes pensées sont plus hautes que
toi.
Le Soleil est plus lumineux que les étoiles,
Mais ton esprit, Staline,
Est plus lumineux que le Soleil.
Zozulia, Vers & chants, 1937.
Qu’est mis en place pour glorifier Staline ?
Staline met en place un véritable culte de la personnalité.
Son portrait est partout (lors des défilés, dans les foyers et
les usines, sur les trains, sur les affiches de propagande
vantant la collectivisation des terres).
Le culte de la personnalité vise à adorer et aduler ce chef
de manière excessive.
Qu’est mis en place pour glorifier Staline ?
Grande parade sportive organisée sur le
place Rouge à Moscou, le 13 juin 1935.
De grands défilés et de grandes parades (sportives et militaires) sont organisés
pour impressionner la population et pour montrer au monde entier la grandeur du
pays et de son dirigeant Staline.
« Pourquoi sont-ils si enthousiastes ? me demandai-je. Ils sont pauvrement vêtus. Ils ne sont même pas bien nourris. Tous ont l’air affamés (…). Je songe à la méthode communiste : s’emparer des enfants dès la crèche, les suivre dans les jardins d’enfants puis à l’école, les enrôler ensuite dans les Pionniers et les jeunes komsomols. Toujours les tenir en main par une propagande incessante ! La propagande ! La propagande ! Par la TSF, le film, l’image, l’affiche, le manuel, elle les poursuit partout. »
Walter Citrine, À la recherche de la vérité en Russie, 1937.
Qui est chargé de contrôler la population ?
Staline cherche à contrôler les esprits dès le plus jeune âge
: pour mieux embrigader la société, les enfants sont
endoctrinés dès l’école. Puis, ils sont enrôlés dans les
jeunesses communistes (les Octobriens (jeunes de 8 à 10
ans), les Pionniers (de 10 à 14 ans) et les Komsomols (de
14 à 25 ans)).
A l’âge adulte, ils intègrent le parti communiste qui encadre
le travail et les loisirs.
Qui est chargé de contrôler la population ?
A la fin de la conférence, adoption d’une motion de fidélité au camarade Staline. Bien entendu,
tous se lèvent (...). Des applaudissements frénétiques se transformant en ovations éclatent
dans la petite salle. Pendant trois, quatre, cinq minutes, ils persistent. Mais déjà les mains
commencent à faire mal (...). Cependant qui osera s’arrêter le premier ? Dans cette salle, il y a
des membres du NKVD, et ils surveillent qui cessera le premier ! Le directeur de la fabrique de
papier locale, homme solide et indépendant, est debout à la tribune et applaudit, tout en
comprenant à quel point la situation est fausse et sans issue. Il applaudit pour la neuvième
minute consécutive ! Pour la dixième ! C’est de la folie ! De la folie collective (...). A la onzième
minute, le directeur de la fabrique prend un air affairé et s’assied à sa place (...). Tous
s’arrêtent comme un seul homme et s’asseyent à leur tour (...).
Seulement, c’est de cette façon là, justement, que l’on repère les esprits indépendants (...).
La nuit même, le directeur de la fabrique est arrêté. On n’a pas de mal à lui coller dix ans pour
un autre motif. Mais après la signature du procès-verbal de l’instruction, le commissaire
instructeur lui rappelle : « Et ne soyez jamais le premier à vous arrêter d’applaudir ! »
A. Soljénitsine, l’Archipel du Goulag, Editions du Seuil, Paris 1974.
Le NKVD est la police politique secrète du parti communiste. Cet
organisme est chargé de surveiller la population. Tous les opposants
au régime communiste et les rivaux gênants de Staline (réels ou
suspects) sont arrêtés suite à délation ou à des accusations montées
de toutes pièces. Le NKVD remplace la Tcheka fondée
en 1917 et le Guépéou fondé en
1922 par Lénine.
Staline a recourt à l’espionnage, instaure la
délation comme valeur nationale et exerce son
pouvoir par la terreur de masse. La population
apeurée doit obéir.
Il utilise la propagande afin que l’endoctrinement
continue dans la vie privée et publique.
Toute information contraire à la « ligne générale
du parti » est censurée : il n’existe plus qu’un seul
journal, la Pravda : la vérité.
La population est tout le temps encadrée par des
membres du parti. Toutes les libertés sont
supprimées notamment religieuse.
Il veut forger un « homme nouveau ». Les artistes
(comme Eisenstein) devaient mettre leurs talents
au service des valeurs du régime, comme l’union
de l’ouvrier et du paysan.
Comment la population est-elle contrôlée ?
L'Ouvrier et la Kolkhozienne :
sculpture composée d’une femme
(la kolkhozienne) et d’un homme
(l'ouvrier), brandissant
respectivement la faucille et le
marteau, créée par Vera
Moukhina pour surmonter le
pavillon de l'Union soviétique à
l'exposition universelle de 1937 à
Paris.
Quel moyen de pression est exercé sur la population ?
Entre 1936 à 1938, Staline organise une série de procès truqués « les Procès de Moscou » pour éliminer ses rivaux politiques. Afin de les discréditer aux yeux de la population, le NKVD est chargé de monter des dossiers d'accusations créés de toutes pièces pour qu’ils soient accusés de trahison, de sabotages, d'assassinats et autres crimes du même genre. Les anciens compagnons de Lénine étaient contraints d’avouer ces crimes imaginaires, souvent sous la torture. Ils étaient ensuite déportés dans des camps de travaux forcés ou exécutés.
Où sont enfermés les
opposants ? Les opposants sont enfermés dans des camps de travaux forcés appelés goulags.
Dès la mort de Lénine en 1924, commence une guerre de
succession impitoyable entre les principaux dirigeants du parti
communiste. Après avoir éliminé ses principaux rivaux politiques
dont Trotski, Staline prend le pouvoir en URSS (Union des
Républiques Socialistes Soviétiques) en 1927. Il met rapidement en
place un régime totalitaire. Mais sur quoi repose le régime totalitaire
soviétique ?
Tout d’abord, le régime de Staline est une dictature. En
devenant le secrétaire général du parti communiste, il concentre tous
les pouvoirs entre ses mains. Il devient le guide de l’URSS.
L’opposition politique est inexistante : seul le parti communiste est
autorisé. La propagande est utilisée pour glorifier le régime politique
et le personnage de Staline (ex : parades sportives et militaires
organisées sur la place rouge à Moscou). Elle s’accompagne aussi du
« culte de la personnalité » qui vise à adorer et aduler Staline : tous
les moyens d’expression (affiches, portraits, statues …) sont utilisés
pour montrer Staline comme le "petit père des peuples", un guide (le
Vodj) qui rend son peuple heureux.
Les médias sont contrôlés : la presse écrite (Pravda) et la radio sont
censurés. Ils ne doivent pas communiquer d’information à propos
des famines qui ravagent le pays ou les chiffres très insuffisants des
productions agricole et industrielle. Staline utilise des photographies
truquées pour effacer de l’histoire ses adversaires politiques et se
montrer comme de successeur légitime de Lénine. Il commande aussi
au cinéaste Eisenstein des films de propagande (ex : La ligne
générale montre les bienfaits de la collectivisation).
Puis, Staline décide de contrôler l’économie. Au niveau
agricole, il décide de collectiviser les terres, par la force s’il le faut,
pour les transformer en kolkhozes. Ainsi toutes les terres, le bétail et
les outils agricoles appartiennent à des coopératives. Tout est mis en
commun. De cette façon, les paysans doivent travailler pour l’Etat et
sont mieux surveillés. Au niveau industriel, il décide de nationaliser
les entreprises privées. Des plans quinquennaux fixent les objectifs
de production à atteindre dans les cinq années à venir. Pour motiver
les ouvriers et arriver à ses fins, il utilise la propagande (ex : le
stakhanovisme).
Grâce à ces réformes, Staline modernise son pays puisque l’URSS
devient à la fin des années 1930 la 3ème puissance industrielle
mondiale.
Enfin, Staline fait encadrer les enfants à l’école et dans les
jeunesses communistes, puis les adultes en les obligeant à adhérer au
syndicat unique. Il incite à la délation et utilise la terreur. Au niveau
politique, il organise entre 1936 et 1938 les « procès de Moscou » qui
servent à les purger le parti communiste : ces procès truqués servent
à éliminer tous ses adversaires. La police politique (NKVD) surveille
aussi très étroitement la population et tout manquement amène à des
répressions terribles. Tous les opposants politiques et autres comme
les koulaks (paysans riches qui refusent la collectivisation des terres
forcée) sont exilés, arrêtés et déportés dans des camps de travaux
forcés (les goulags), notamment en Sibérie, ou exécutés.
Jusqu’en 1953, l’URSS est un régime totalitaire dans lequel
Staline exerce seul le pouvoir politique, contrôle l’économie et
encadre la population par la propagande et la terreur.
« Das Dritte Reich » ou en français « Le IIIème Reich »
de Gerd ARNTZ, 1936.
Cette gravure caricaturale est réalisée à l’époque de la montée du nazisme en Allemagne.
II. Hitler et le
totalitarisme nazi.
« Ein Führer ».
Qui est ce personnage situé au sommet ?
C’est Adolf Hitler.
« Ein Führer ».
Hitler est incorporé comme simple soldat et part pour le front octobre 1914 où sera promu caporal-chef en décembre. A la fin de la guerre, Hitler n'accepte ni la défaite ni le traité de Versailles de 1919.
1919
« Ein Führer ».
A quel parti adhère-t-il en 1920 ?
En 1920, Hitler adhère au petit parti politique, le NSDAP ou parti nazi. Le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, désigné sous l'acronyme NSDAP) est un parti d'extrême droite antisémite et anticommuniste.
1920
« Ein Führer ».
En 1925, son livre « Mein Kampf » (Mon Combat) est publié. Il l’a écrit pendant son séjour en prison où il a été enfermé 13 mois suite à sa tentative de coup d’Etat raté à Munich en 1923. Son livre contient les bases idéologiques du programme politique du parti nazi.
1925
Quel est le nom du livre qu’il publie et qui contient les bases de l’idéologie nazie ?
« Ein Führer ».
En octobre 1929, un krach boursier se déroule à la Bourse de Wall-Street à New-York. Cet évènement entraîne une crise économique et sociale aux Etats-Unis puis en Europe. De nombreuses entreprises américaines puis européennes font faillite entraînant une montée du chômage et un appauvrissement de la population.
Que se passe-t-il aux Etats-Unis en 1929 ?
1929
« Ein Führer ».
Pour remporter les élections, le parti nazi s’appuie sur les 6 millions d’Allemands devenus chômeurs à cause des effets de la crise économique et sociale. Pour lutter contre la crise, le chômage et la misère, Hitler promet une aide immédiate (repas gratuit), une écoute et du travail. Il désigne aussi un coupable : les Juifs. Du coup, aux élections législatives de 1932, le NSDAP est le parti qui obtient le plus de voix.
Sur quoi s’appuie-t-il pour remporter les élections de 1932 ?
1932
la peur d’une révolution communisme
« Ein Führer ».
Hitler arrive légalement au pouvoir le 30 janvier 1933. Cette décision est paradoxale car le président de la République Hindenburg n’aime pas Hitler. Mais étant donné la populaire d’Hitler et la pression des industriels (qui ont peur de la montée du communisme), il finit par le nommer chancelier. De plus, il pense : - qu’il pourra mieux le contrôler, le surveiller s’il est à ses côtés. - que sa nomination devrait calmer l’agitation populaire. - qu’il ne réussira pas l’exercice du pouvoir.
A quelle date arrive-t-il légalement au pouvoir ?
1933
« Ein Führer ».
Selon lui, qui doit détenir le pouvoir ?
Selon lui, un seul homme doit détenir le pouvoir. Hitler cherche à prendre tous les pouvoirs et aussi instaurer une dictature.
Il lui faut un prétexte pour appliquer sa doctrine antidémocratique.
1925
« Ein Führer ».
Le 27 février 1933, le Reichstag (Parlement) est incendié. Les nazis en accusent les communistes. Hitler utilise ce prétexte pour interdire le parti communiste et arrêter ses dirigeants qui sont envoyés dans les premiers camps de concentration.
Quel événement lui permet de mettre en application sa doctrine ?
1933
« Ein Führer ».
Qu’obtient-il du Parlement ?
Le 23 mars 1933, Hitler obtient du Parlement les pleins pouvoirs (441 voix contre 94) pour résoudre la crise (les députés communistes ne sont plus là pour lui barrer la route).
A partir de là, Hitler fait voter de nouvelles mesures pour renforcer son pouvoir : en mai 1933, il supprime les partis politiques (sauf le parti nazi) puis les syndicats (sauf le « front du travail »).
1933
Quelle est la première mesure mise en place ?
« Ein Führer ».
Le 2 août 1934, à la mort du président Hindenburg, Hitler cumule les postes de chancelier et de président. Il fonde le IIIème Reich et devient le Reichsführer (de l’allemand « reich » : empire et « führer » : chef, guide).
Que fonde-t-il à la mort du président de la République Hindenburg ?
1934
« Ein Volk ».
A quoi correspondent ces personnes situées en bas ?
Elles correspondent aux ouvriers et de manière générale au peuple allemand.
« Ein Volk ».
Selon Hitler, le peuple allemand appartient à la « race des Seigneurs et des Guerriers ». Cette « race supérieure » est celle des Aryens (peuple blanc, blond, aux yeux bleus).
1925
Selon Hitler, à quelle « race » appartient le peuple allemand ?
« Ein Volk ».
Selon Hitler, les Juifs sont considérés comme la « race la plus dangereuse ». C’est la « race inférieure ». C'est une doctrine raciale, qui prône l’inégalité des races et le mythe d’une race pure.
1925
Selon Hitler, quelle « race » est la plus dangereuse ?
« Ein Volk ».
Hitler met en place les lois de Nuremberg.
Que met en place Hitler le 15 septembre 1935 ?
1935
Elles interdisent aux Allemands d’avoir des relations sexuelles et de se marier avec des Juifs car le métissage souillerait la « race pure » et affaiblirait le peuple allemand.
Ces lois interdisent aussi aux Juifs d’exercer certains métiers ou de hisser le drapeau du Reich.
C'est une doctrine raciale antisémite, qui prône l’inégalité des races et le mythe d’une race pure.
Qu’interdisent-elles ?
« Ein Volk ».
D’autres mesures sont ensuite prises (ordonnance de 1938) :
Ces mesures doivent permettre de leur interdire l’accès des professions « stratégiques ». Ensuite, les magasins juifs sont boycottés. Enfin, ils doivent déclarer tous leurs biens.
« Ein Volk ».
Les Juifs sont victimes de pogroms (ex : la « Nuit de Cristal », du 9 au 10 novembre 1938) : des synagogues sont brûlées et des milliers de Juifs sont battus, déportés dans les premiers camps de concentration voire assassinés.
« Ein Volk ».
Les Juifs ne sont pas les seules victimes du nazisme. Il y avait aussi les tziganes, les homosexuels, les opposants politiques, les criminels, les immigrés et les asociaux.
« Ein Volk ».
Le peuple allemand est endoctriné par la propagande nazie.
Joseph Goebbels, en tant que ministère de l’information et de la propagande, est chargé de faire passer l’idéologie nazie auprès du peuple allemand …
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Volk ».
… dès l’école …
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Volk ». Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
… dans les jeunesses hitlériennes …
Entre 10 et 14 ans, les garçons deviennent membre de la Deutsche Jungvolk (Jeunesse allemande) tandis que les filles sont membres de la Jungmädel (Jeunes filles). Plus tard, les garçons rejoignent les jeunesses hitlériennes et les filles la Bund Deutscher Mädel, la ligue des filles allemandes. On leur enseigne l'idéologie antisémite et le fanatisme : les jeunes sont invités à dénoncer leurs parents ou leurs professeurs. Les jeunes garçons y sont préparés à devenir des soldats : ils apprennent à tirer et à se battre.
Les jeunes filles, quant à elles, apprennent comment devenir de bonnes mères et ménagères. On leur explique que plus tard, elles devront avoir plusieurs enfants, pour donner des soldats à l’Allemagne.
L'objectif est de façonner l'esprit des jeunes « de race aryenne » pour en faire de véritables nazis.
« Ein Volk ».
… dans le syndicat nazi …
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Volk ».
Joseph Goebbels est chargé de glorifier l’image d’Hitler mettant en place le culte de la personnalité.
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Volk ».
Joseph Goebbels est chargé de mettre en valeur le régime nazi en s’appuyant sur tous les moyens de communication : les journaux, les livres, le cinéma, les affiches, les grandes manifestations, les discours d’Hitler relayés par la radio.
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Volk ».
Le peuple allemand adhère par la force aux idées du parti nazi car il est surveillé par la police politique (la Gestapo). La Gestapo exerce une répression très féroce. Son rôle est d’arrêter tous les opposants au régime.
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Volk ».
La censure est omniprésente. Lors d’autodafés, les nazis brûlent sur les places publiques des milliers de livres où les idées étaient contraire à celle d’Hitler.
Comment le peuple allemand adhère-t-il aux idées nazies ?
« Ein Reich ».
A quoi correspondent ces personnes situées en haut à droite ?
Elles correspondent aux soldats et de manière générale au peuple allemand.
« Ein Reich ».
Selon Hitler, l’ « espace vital » est restreint ; il est trop petit.
1925
Selon Hitler, comment trouve-t-il l’« espace vital » allemand ?
Il souhaite rassembler tous les peuples allemands dans un seul pays, le Reich.
Que souhaite-t-il faire ?
« Ein Reich ».
Hitler veut étendre l’espace vital vers l’est.
Dans quelle direction, Hitler veut-il étendre l’espace vital ?
1936
« Ein Reich ».
Hitler compte prendre possession de ces territoires par la guerre s’il le faut.
De quelle manière compte-t-il élargir l’espace vital vers l’est ?
1936
« Ein Reich ».
Pour récupérer les terres perdues lors du traité de Versailles, agrandir l’espace vital situé à l’est de l’Allemagne et lutter contre la crise et le chômage, l’Etat intervient dans l’économie. Il passe des commandes d’armement et fait construire des routes (pour pouvoir déplacer ses troupes militaires rapidement).
Quelles sont les premières actions pour élargir l’espace vital vers l’est ?
A partir de 1936, Hitler remilitarise la Rhénanie, annexe l’Autriche, puis les Sudètes et la Bohème-Moravie : il met en application sa doctrine guerrière et expansionniste. L’Europe laisse faire car elle ne veut pas d’une nouvelle guerre mondiale.
« Ein Reich ».
Quelles sont les premières actions pour élargir l’espace vital vers l’est ?
Arrivé au pouvoir légalement en 1933 grâce à la crise
économique, Adolf Hitler met rapidement en place un régime
totalitaire en Allemagne. Mais sur quoi repose le régime totalitaire
nazi ?
Tout d’abord, le nazisme est un régime dictatorial. En 1932,
le parti nazi (NSDAP : Parti National Socialiste des Travailleurs
Allemands) remporte les élections. Hitler est alors nommé
Chancelier par le président Hindenburg le 30 janvier 1933. Suite à
l'incendie volontaire du Reichstag, Hitler reçoit les pleins pouvoirs
en mars 1933. Il se sert de prétexte pour interdire les partis
politiques (notamment le parti communiste) et les syndicats. Ainsi
seul le parti nazi est autorisé. Les libertés sont aussi supprimées. Les
livres qui ne sont pas conformes aux idées nazies sont interdits et
brûlés lors d’autodafés. Hitler met fin à la République de Weimar et
crée le IIIème Reich.
Puis, le nazisme est un régime raciste et antisémite qui
s’appuie sur des théories développées par Hitler dans son livre «
Mein Kampf » (Mon Combat).
Pour les nazis, toutes les « races » ne se valent pas. Ils sont
convaincus de la supériorité de la race aryenne (homme blanc, blond
aux yeux bleus). Aussi pour ne pas « salir la race allemande pure »,
les handicapés et les homosexuels sont enfermés dans des camps.
Beaucoup sont torturés afin de les stériliser. Puis comme la race
située en bas de l’échelle est celle des Juifs (coupables désignés de la
crise par les nazis), ils mettent en place une politique de persécution
visant à les humilier et à les chasser du territoire allemand. Ainsi en
1935, les lois de Nuremberg interdisent tout mariage entre Juifs et
citoyens de « sang allemand ». Certains métiers leurs sont interdits
(administration, enseignement, médias…). Leurs magasins sont
boycottés. Ils doivent aussi payer une contribution d’un milliard de
Reichsmark. Pour finir, ils subissent des violences (ex : les pogroms
lors de la « Nuit de Cristal », en novembre 1938), où des synagogues
sont brûlées et des milliers de Juifs sont battus voire assassinés.
Enfin, le nazisme est un régime totalitaire, guerrier et
expansionniste. A la mort du président de la République
Hindenburg, Hitler devient le Reichführer, le guide et le chef du
IIIème Reich. Il contrôle alors la société et l’économie. Le contrôle de
la société allemande passe par la propagande confiée au ministère de
la "Propagande et de l'Education du Peuple", Goebbels. Il met en
place un véritable culte de la personnalité d’Hitler en glorifiant le
personnage. Il contrôle la presse, la radio l’école, et la rue avec des
messages diffusés dans des affiches ou par haut-parleurs. La
propagande nazie sert aussi à la mise en place du culte de la
personnalité d’Hitler. De gigantesques cérémonies sont organisées
dans le but d’impressionner la foule. Parallèlement, des
organisations d'Etat renforcent le contrôle en encadrant la société :
les Jeunesses Hitlériennes (obligatoires pour tous les jeunes en 1936)
endoctrinent les enfants et leur apprennent à devenir de bons soldats
obéissants ; le Front du Travail (syndicat nazi) encadre les ouvriers
même dans leurs loisirs. L’Etat nazi contrôle aussi la population par
la terreur.
Il s'appuie sur la répression qui repose sur la police d’Etat (la
Gestapo) et les SS (troupes d’élite) qui forcent la population à
adhérer à l’idéologie nazie. Tous les opposants politiques sont
assassinés ou arrêtés puis envoyés dans les premiers camps de
concentration ouverts dès 1933 (ex : Dachau). Le contrôle de
l’économie lui permet d’orienter l’Allemagne vers la guerre dès
1936. En augmentant fortement la production d’armes, Hitler
relance l’industrie et réduit le chômage. Il rejette le traité de
Versailles et remilitarise la Rhénanie. Il justifie sa politique offensive
vers l’Europe de l’est par la conquête de « l’espace vital »,
indispensable à la subsistance du peuple allemand. En 1936, Hitler
remilitarise la Rhénanie puis à partir de 1938, il s’appuie sur l’armée
de terre (la Wehrmacht) et l’aviation militaire (la Luftwaffe) pour
annexer l’Autriche, les Sudètes et la Bohême-Moravie. Les
démocraties occidentales (Royaume-Uni et France), préoccupées par
la crise économique et traumatisées par la « der des ders »,
n’interviennent par par crainte d’une nouvelle guerre.
En suivant son slogan « ein Volk, ein Reich, ein Führer »
(un peuple, un empire, un chef »), Hitler met en place un régime
totalitaire basé sur une doctrine antidémocratique, raciste, guerrière
et expansionniste.
Conclusion.