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ALBANASHAR AL-WALI (FERMIN VALE AMESTI) LES TRACES DU SENTIER Traduction de l’espagnol Joël Pozarnik

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ALBANASHAR AL-WALI

(FERMIN VALE AMESTI)

LES TRACES DU SENTIER

Traduction de l’espagnol

Joël Pozarnik

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Texte Original en Espagnol: “LAS HUELLAS DEL SENDERO” (inédit)

Du même auteur : LE RETOUR D’HENOCH (publié chez Teletes, 1993)

LA POMME DE LA DISCORDE

LA GNOSE

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« PULSATE, ET APERIETUR VOBIS… ! »

(APPELEZ ET ON VOUS OUVRIRA !)

« Toute histoire est, à un degré quelconque, une simplification trompeuse. »

ARTURO USLAR PIETRI

« INSURGENTES, GODOS Y VISIONARIOS »

Chap. « Jeu de miroirs déformants »

(Edit. Seix Barral)

« "Au moyen de la comparaison des nouvelles et de la copie conforme d’expériences

individuelles et professionnelles, l’intellect collectif humain peut élargir un peu la

vision de l’homme, pour le bénéfice de tous et de chacun. Toute connaissance d’un

point de vue quelconque peut constituer une aide dans cet effort collectif. »

ARNOLD J. TOYNBEE

"EL HISTORIADOR Y LA RELIGIÓN”, Page 1

« Il y avait quelque chose de naturel et parfait avant la formation du Ciel et de la Terre.

Immobile et insondable, il reste seul et inaltérable. Il est partout et ne se lasse jamais.

On peut le considérer comme la Mère de toutes choses. Ne connaissant pas son nom

je le dénomme « Tao »…. »

LAO-TSEU: « TAO-TE-KING », XXV, 1-2.

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I N T R O D U C T I O N

Nous n’avons pas la prétention de nous constituer « historien » de la Grande

Tradition, c’est-à-dire, de présenter à nos aimables lecteurs, une histoire continue,

cohérente et exhaustive qui irait des Sources Primigènes jusqu’à nos jours. Il n’est

pas non plus dans nos intentions d’essayer de faire un essai historique; ni même

d’esquisser une vision d’ensemble de ce qui, à notre humble avis, constitue des

« TRAITS » ou « TEMOIGNAGES » qui dessinent la transmission ininterrompue

d’une Doctrine qui remonte à la Source des Mythes Primordiaux. Tradition qui a

fleuri à travers les Ages dans de nombreux Sanctuaires de la Terre, et d’où ont surgi

les GRANDS ADEPTES ET MAITRES, dont l’enseignement, s’il a pu parfois varier

dans sa forme, cela était dû invariablement aux déformations intentionnelles et

intéressées, mais dans le fond, tant la Doctrine que la Praxis, n’ont pas varié d’un

pouce, parce que le « Ne-Varietur » est le « sceau » de garantie des Grandes Verités

Eternelles.

Ce qui nous essayons modestement de faire avec ce travail, c’est d’apporter au

lecteur « aiguisé et sensible à la captation intuitive », quelques indices qui, bien que

très fragmentaires, sont cependant essentiels pour l’aider à se pencher sur des

horizons plus vastes, qui donnent une certaine valorisation métaphysique à

l’existence humaine. Indices qui, dans d’autres circonstances, passeraient inaperçus.

Nous sommes parfaitement conscients que pratiquement tout ce que nous disons dans

ce livre, va à "contre-courant" des idées relatives à l’Histoire, qui prévalent parmi les

"académiciens" et les « scientifiques » de ce qu’on appelle « la culture occidentale ».

A ces « réputations consacrées », qui constituent dans leur grande majorité une

espèce de « Saint Office laic », nous les prions de bien vouloir nous "pardonner la

vie" si notre manière de penser représente pour elles une "hérésie"; qu’elles se

contentent de « brûler »notre livre, ou peut-être encore mieux, qu’elles nous prennent

pour des rêveurs ou des imaginatifs anodins…

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Après tant de siècles de lutte pour les idées et avec les idées, nous, les hommes, avons

pu prouver jusqu’à la saciété, que malgré tous les « autodafés » et toutes les

déclarations « volontaires » comme celles de Galilée, le monde continue de tourner,

parce que l’Univers est uniquement gouverné par les Lois Universelles, les LOIS DU

GRAND ARTISTE, alors que dans notre petit monde, nous, les hommes, avançons à

tâtons et à quatre pattes, en prétendant galoper sur nos orgueils conceptuels du

moment et en nous fiant à nos propres lois, qui sont presque toujours « élaborées »

sous la pression des puissants. La même influence que celle qui s’exerce pour que les

registres et les chroniques soient modifiées et altérées, en vue du jeu politique ou

confessionnel. Et ce, quand ils ne sont pas totalement reniés, ridiculisés ou

simplement « ignorés » par le tellement pratique et efficace « manteau de silence ».

Louis Charpentier, dans son magnifique livre « LE MYSTERE DE

COMPOSTELLE », signale à très juste titre, comment les historiens nous ont

déroutés en nous obligeant à accepter leurs vérités:

« Si vous n’être pas « pro », vous êtes considérés comme « anti », même si vous êtes

parfaitement indifférents. Et on arrive à un tel degré de stupidité que les gens se

frappent le visage, au nom de la non-violence, s’il le faut…Cet état d’âme s’est

également étendu aux sciences, et principalement à ce qu’on appelle « l’histoire »,

d’où l’altération systématique de tout ce qui, dans le passé, ne s’ajuste pas à la

révélation, qu’elle soit religieuse ou laïque. Ceci ne facilite pas la connaissance. Tout

apparaît déformé, parce que nous sommes conditionnés par les décisions autoritaires

des pontifes de la morale, des pontifes de la politique ou des pontifes de l’histoire. »

(Op. Cit. Edit. Plaza & Janes, Barcelone, Espagne, 1973, pages 15/16).

Si l’histoire profane, commune et courante, constitue une tache bien difficile et par

ailleurs complexe pour l’historien, bien qu’il se limite à ce qu’on appelle les

« sociétés contemporaines », quelle difficulté recontrerait-il, s’il prétendait remonter

aux clés de notre origine… !

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Notre intention n’est pas d’essayer de « faire revivre » des civilizations disparues, ni

de faire de « joyeuses » spéculations au sujet de l’ « archéologie insolite », ni de

« jouer » à l’archéologie romantique avec ses hypothèses de travail, car, bien que cela

soit possible, nous croyons que cela n’apporterait aucun bénéfice effectif à l´homme

de notre temps. Ce que nous essayons d’obtenir avec notre livre, c’est simplement de

présenter à nos lecteurs une « FENETRE », depuis laquelle ils puissent se pencher

avec nous, pour contempler les « Traces » ou « EMPREINTES » d’une

CONNAISSANCE qui s’exprime à travers des SYMBOLES et des MYTHES;

connaissance qui appartient à ce que les Initiés et les Adeptes appellent « LA

SCIENCE SACREÉ », et qui constitue « L’HERITAGE »de toute L’HUMANITÉ

comme Etre Collectif, et de l’Homme comme individu.

Nous considérons que ce qui « fait l’Histoire » n’est pas seulement la chronique des

évènements des « celebrités » du monde, ni celles des luttes pour le pouvoir, mais que

le « grand moteur » de l’Histoire est le « fil invisible » que met en mouvement la

FORCE SPIRITUELLE de l’Être Humain; et que la valeur de la culture dépend de la

QUALITÉ SPIRITUELLE de chaque homme, comme élément de la Societé

humaine.

Seule la QUALITE d’une HAUTE CULTURE SPIRITUELLE peut faire en sorte que

« REVIENNENT LES DIEUX » qui nous ont abandonnés depuis déjà

longtemps...Mais qui commencent à être de nouveau « en vue ». L’important est, en

réalité, ce qui nous « RE-LIE » avec LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE,

et donc, la « qualité » et la « légitimité » de cette « succession qui nous rattache », car

autrement, nous serions victimes d’une puérile supposition imaginaire...

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Cette HISTOIRE SACREE de l’Humanité nous vient depuis l’aurore des Temps,

d’évènements qui se sont produits « ab origine » (dans le commencement). Cette

HISTOIRE que nous devons soigneusement conserver pour devoir LA

TRANSMETTRE aux nouvelles générations, sans altérations et sans qu’elle perde sa

condition « intemporelle », qualitativement différente, est l’ensemble DES MYTHES

et DES LEGENDES, car bien que ces deux termes puissent signifier, pour beaucoup,

« l’irréel », des illusions ou des délires pour d’autres, et même des erreurs ou des

hérésies pour ceux qui jugent le croyances en fonction de celles qui leur sont propres,

ces MYTHES et ces LEGENDES n’en continuent pas moins de conférer des

modèles, une signification et un sens à la conduite humaine des Sociétés

TRADITIONNELLES qui savent assumer la responsabilité de RECEVOIR et de

TRANSMETTRE (QBL) les VALEURS SPIRITUELLES qu’octroye

L’INITIATION, c’est à dire, « la RECUPERATION DE L’ETAT PRIMORDIAL »

car, comme le reconnaît Mircea Eliade, « on ne peut rien commencer » (in-ire) si on

ne connaît pas l’ « origine » et on ne sait pas comment quelque chose a pu exister

pour la première fois, parce que l’origine d’une chose rend compte de la CREATION

de cette chose...( « Mito y Realidad », Ediciones « Guadarrama », Madrid-Espagne,

1968),

Comme le signale fort justement Jean Haab, « LE MYTHE » a été depuis des temps

inmémorieux le « véhicule » ou moyen de transmission, sans parole et sans dogme,

de la Tradition INITIATIQUE, parce que le MYTHE « est un moyen secondaire de

rendre tangible une intuition... »( « L’ALPHAB ET DES DIEUX »).

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Le MYTHE est donc la forme ou la manière de transmettre une GNOSE à travers les

Temps, en évitant la « cristallisation dogmatique » et en offrant à l’Initié

l’opportunité de re-trouver les fragments et les TRACES d’une grande pièce qui se

sont éparpillés de par le monde, comme le fut (in illo tempore) le Corps d’OSIRIS.

Ce « re-trouver » les fragments, et l’effort immédiat pour « ordonner ce qui est

épars » sont ce qui permet à l’Humanité de « reconstruire le Corps d’ OSIRIS »,

c’est-à-dire, d’élaborer une NOUVELLE SYNTHESE qui permette, une fois de plus,

de « faire renaître le PHENIX » de ses cendres et de perpétuer LA VERITE

IMMUABLE et indemne, pour les générations à venir...

La Vérité exige qu’on ne cache pas, et qu’on ne justifie pas. La Vérité doit être

exposée, mise en évidence, rendue ostencible et palpable. Comme le dit le Professeur

Max Muller:

« Toute vérité est certaine, et rien d’autre n’est certain: et celui qui détient et

occulte la verité, ou la refuse aux hommes, pour des motifs de convenance, est un

lâche, un criminel ou bien les deux ». (« THE SCIENCE OF RELIGION », page

11).

Notre livre est en réalité un “TRACE ”, au sens le plus pleinement « Maçonnique »

du terme. « TRACE » provient du latin « TRAHERE » (Porter). Comme tout « tracé », il

utilise des « signes conventionnels », lesquels doivent être « dé-voilés » du double « voile »

que les recouvre.

Comme le dit le viex proverbe espagnol :

« En mujer y en « trazos », por dentro hay que mirarlo …»

Nous prions donc l’aimable lecteur de ne pas regarder « la lettre » de ces lignes,

mais l’« esprit » du texte et le sens du « plan » ou « dessin » que révèle le mot

« TRACE » dans l’expression du Bon Art...

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Nombreuses sont les « TRACES » que nous pouvons suivre pour essayer de

découvrir l’origine et la continuité de l’Institution Initiatique. En partant de son

aspect extérieur, nous trouvons les « traces » dans les grandes oeuvres et les grands

monuments construits depuis les époques les plus éloignées. Ceux qui font l’effort de

« pénétrer » le symbolisme Esotérique que contiennent ces vestiges de pierre, peuvent

s’approcher de leur « Ame » ou « trace animique ». Cependant, seuls ceux qui

forment une partie active de ce FIL CONTINUEUR qu’est l’Institution Inititique,

seront capables d’approcher l’« ESPRIT » de LA TRADITION qui l’anime et qui fut

la cause de son origine ou de sa naissance. De la même manière, c’est également à

travers le FIL DE L’ESPRIT (Pranatman ou Sutratman) que nous pouvons trouver les

« traits » de ces êtres éminents qui, ayant vécu le pèlerinage de la vie, laissèrent

derrière eux la TRACE INDELEBILE et l’incomparable « arôme Spirituel » qui les

caractérise et les distingue. Comme le dit Le Zohar, « Ils brilleront comme des étoiles

dans toute l’Eternité…! » Sur eux, LA PAIX ! ! !

Si avec cet humble effort de compilation représenté par ce livre nous obtenons que

nos lecteurs puissent trouver par eux-mêmes la vérité au sujet de ce « FIL

SPIRITUEL » qui est la TRAME centrale de l’ouvrage, fil qui conduit jusqu’aux

origines les plus éloignées de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE, nous

nous sentirons heureux, car nous aurons ainsi aidé à dissiper le CHAOS et le

« brouillard » obscurcissant que, contre LA VERITE, ont essayé d’imposer le

fanatisme et la superstition de ceux qui prétendent se constituer en détenteurs

exclusifs des GRANDES VERITES ETERNELLES, lesquelles ne pourront jamais

être que le Patrimoine ou L’HERITAGE de L’HUMANITE, comme un Tout…!

« CAR L’APANAGE DU SEIGNEUR, C’EST SON PEUPLE; ET JACOB EST LA

CORDE DE SON HERITAGE. »

(DEUTERONOME 32-9)

« MOISE NOUS A PRESCRIT UNE LOI, DONNEE EN HERITAGE a

L’ASSEMBLEE DE JACOB. »

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(DEUTERONOME 33-4)

« TES EDITS SONT A JAMAIS MON HERITAGE; ILS SONT LA JOIE DE

MON COEUR. MON COEUR S’APPLIQUE A PRATIQUER TES DECRETS. EN

PERMANENCE, JUSQU’A LA FIN. »

(PSAUMES, 119:111 et 112)

« JE ME REJOUIS DANS TA PAROLE, COMME CELUI QUI TROUVE UN

GRAND BUTIN. JE DETESTE LE MENSONGE, JE L’ABHORRE, C’EST TA LOI QUE

J’AIME… »

(PSAUMES, 119: 162 et 163)

Nous concluons avec une pensée de QUINTILLANO, qui dit:

« ON ECRIT POUR RACONTER, PAS POUR PROUVER… »

L’AUTEUR

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L ’OISEAU PHENIX

« Cet oiseau était représenté comme se paraissant à l’aigle, avec des plumes, en

partie rouges et en partie dorées… »

(HERODOTUS, II,73)

« TOUT RECIT, IMAGINAIRE OU NON, PRETE SA LUMIERE A LA

VERITE… »

RUMI

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« JE T’AI DIRIGÉ DANS LA VOIE DE LA SAGESSE, JE T’AI FAIT CHEMINIER

DANS LES SENTIERS DE LA DROITURE. »

(PROVERBES, 4, 11)

« EXAMINE LE SENTIER SOUS TES PIEDS, ET TOUS TES CHEMINS SERONT

ORDONNÉS. »

(PROVERBES, 4, 26)

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C H A P I T R E I

“L A P A L I N G E N E S E DU P H E N I X”

« Il y a en Egypte un oiseau sacré qui s’appelle PHENIX ; mais je ne l’ai vu qu’en image ;

parce qu’il ne vient que très rarement, une fois tous les CINQ CENT ANS, d’après ce que

disent les gens d’Héliópolis, et il ne vient que quand son père est mort…en provenance

d’Arabie… »

(Hérodote, II, 73)

A travers la longue nuit du lontain passé, le « fil d’or » ténu de la Filiation Secrète,

perpétue la Grande Chaîne Initiatique qui rattache les Initiés d’aujourd’hui, aux Sources

Originelles de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE (Protoparadoparadósis).

Il y a des historiens qui, quand ils font des incursions dans des domaines qui leur

sont étrangers, par le fait qu’ils sont dépourvus de cette filiation et par manque de

perception intuitive, affirment que ce « fil » s’est rompu à un moment et en un lieu

déterminés. D’autres, cependant, trouvent à nouveau le fil perdu, plusieurs siècles après, et

en des terres différentes, comme s’il avait été « RE-NOUE », bien que ne sachant pas par

qui. En pareil cas, on affirme également joyeusement, qu’il ne s’agit que « d’hazards

heureux… ». Celui que ne connaît pas les fondements de la TRADITION INITIATIQUE,

ne peut que spéculer et entretisser des considérations irréfléchies et des idées altérées qui

modifient et déforment - bien souvent avec des intentions voilées – le fond documentaire,

en faveur des convictions personnelles de l’historien. Comment peut-on montrer des FAITS

et raconter « comment quelque chose est arrívée » dans un domaine « sub rosa », ésotérique

et réservé aux Initiés?

L’OISEAU PHENIX, ce très ancien symbole du RENAITRE, apparaît toujours au

moment juste, pour démontrer une fois de plus à ceux qui « ont des yeux pour voir », qu’il

a existé et qu’il existe une GRANDE TRADITION PRIMORDIALE; que ce Trésor

Occulte qui n’a jamais été vulgarisé, même s’il s’est occulté des éternels barbares, a pu

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remonter les pentes les plus raides de l ‘histoire, pour se manifester à nouveau, en accord

avec les époques et les hommes, comme la Source Arcane des grandes Connaisances

Cosmologiques et Métaphysiques qui peuvent servir de « trame » pour élaborer à chaque

époque, une nouvelle Synthèse adaptée à l’état de progrès spirituel des hommes qui doivent

la vivre…

Il ne s’agit pas de « révélations », qui, comme le dit Albert de Pouvourville, « sont

des nuages déposés sur la Vérité et dont les formes conviennent à l’esthétique morale du

moment, qui constituent un mensonge approprié aux sentiments et aux nécéssités de l’heure

à laquelle elle fut formulée, qui est destinée à être niée, remplacée et convertie dans le

futur, à mesure que se transforment les sentiments qui l’ont fait naître. » (MATGIOI : « LA

VOIE METAPHYSIQUE », Edit. Traditionnelles, Paris, 1956). Il s’agit ici de LA

TRADITION, qui est le « cordon » méthaphysique au moyen du quel l’Homme Universel

(Adam-Kadmon, Al-Insan Al-Kamil), est toujours RATTACHE à l’Essence, parce qu’il n’a

jamais été rompu, et que ses héritiers ne l’ont jamais laissé échaper…

Malgrés les efforts presque surhumains que le fanatisme triomphant et endiablé a

fait à chaque époque pour « balayer » jusqu’à la plus insignifiante trace de tout ce qui

représente les Enseignements de la Sagesse Arcane reçue de nos Ancêtres, ses efforts sont

restés vains, parce que la Grande Tradition ne pourra jamais être détruite, et tout effort pour

l’éliminer est irrémédiablement condamné au plus cuisant échec, parce s’il est bien vrai que

« les Ténèbres ne l’ont jamais reçue », LA LUMIERE RAYONNE DANS LES

TENEBRES, parce qu’Elle est « LA VERITABLE LUMIERE qui illumine chaque homme

qui vient à ce Monde », et est présente chez ceux qui son activement illuminés, et peuvent

témoigner de LA LUMIERE, car, à moins que l’homme ne se convertisse en Illuminé, il ne

peut RECONNAITRE La Lumière à l’intérieur de lui-même, c’est-à-dire : il ne peut pas

LA COMPRENDRE…C’est pourquoi l’apophtegme Zen dit : « CELUI QUI DESIRE

TROUVER LE GRAND SENTIER, DOIT REGARDER SA PROPRE NATURE

ORIGINALE. C’EST DANS LE « CHEMINER » QUE RESIDE L’ILLUMINATION,

MAIS IL NE LA COMPRENDRA PAS AVANT DE LA POSSEDER… »

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Lao-Tseu dit, en se référant au TAO : « Sans nom, il est la source du Ciel et de la

terre ; avec un nom, il est la mère des mille êtres...On le regarde et on ne le voit pas, parce

que La Vie est absence. On l’écoute et on ne le comprend pas, parce que la Voie est silence.

On le touche et on ne le sent pas, parce que la Voie est le vide...Le Principe agit sans rien

faire (d’apparent) et si La Voie semble ne jamais agir, c’est qu’elle agit toujours...La Voie

est la fin et le moyen...Suivre la Voie, c’est s’identifier avec elle... »

« SANS BOUGER, LE VOYAGEUR EST SUR LE CHEMIN »...

(Dhyaneswari)

« Ainsi parle le Seigneur : Arrêtez-vous sur les routes, regardez autour de vous, et

renseignez-vous sur les sentiers traditionnels, où est la bonne route, alors suivez-la, et vous

trouverez le repos pour votre âme. »

(JEREMIE, 6 :16)

L’Enseignement Esotérique de chaque époque est une expression nouvelle des idées

anciennes, des « vestiges primordiaux », des « trouvailles anticipés des Anciens Initiés... »

« VETERA NOVIS AUGERE ET PROFICERE » (L’Ancien augmente le nouveau et le

perfectionne). De cette manière, le Travail de nos prédécesseurs sur Le Sentier, est comme

une carrière inépuisable de pierres excellentes pour la construction du Nouveau Temple. Et

de même que SALOMON fit venir du bois des Cèdres du Lyban, de Cyprès, d’Hétres et

d’Oliviers, et de l’or d’Ofir, pour la construction du Temple, du même, pour la construction

de chaque Nouvelle Ecole de Mystères (Nouveau Temple) et pour reformuler une nouvelle

Dispensation, il est nécessaire d’avoir recours à l’Heritage que nous avons reçu de ceux qui

vinrent avant nous, et avec des matériaux aussi précieux, de l’enrichir de nos expériences

propres et actuelles, en permettant ainsi que le Grand Héritage Initiatique commun

s’affirme et croisse de génération en génération...

Le courant originel de la Tradition Initiatique (Protosynthèse), a de nombreux

affluents. Comme le dit D.N.F. : « Plus on est proche de la Source, plus le courant est pur.

Pour découvrir les principes primitifs, il est nécessaire d’aller à la Source même ; un fleuve

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reçoit le débit de nombreux affluents au long de son cours, et ceci ne signifie pas

nécessairement qu’ils contaminent les eaux originelles. Si nous désirons savoir s’ils sont

pures, il n’y a qu’à les comparer ave le courant originel, et si l’épreuve s’avère satisfaisante,

il n’existe aucun inconvénient à ce que leurs eaux se mêlent et augmentent ainsi le débit du

courant. C’est la même chose avec la Tradition : ce qui n’est pas antagonique, est

complètement assimilé. Nous devons toujours prouver la pureté d’une Tradition en nous

référant à ses principes primitifs, mais nous devons juger sa vitalité, vérifiant son pouvoir

d’assimilation et de développement. Seule la foi morte n’est pas influencée par la pensée

contemporaine ; c’est-à-dire, par l’expérience accumulée d’une Tradition. »

(cf. « La Cábala Mística » (El Yoga del Occidente), page 1, Edit. Kier, Buenos. Aires,

1955).

Aucune doctrine - dit Luc Benoist - ne rend caduque d’autres doctrines, d’autres

points de vue particuliers sur une réalité insondable et multiple, qui s’adapte toujours

positivement à toutes les analyses par lesquelles on le fait passer. La relativité occasionnelle

de ces points de vue n’implique pas celle de la CONNAISSANCE INTERIEURE que les

formes et les structures prétendent embrasser et qui témoignent seulement des limites de

nos moyens d’expression. L’Esotérisme, qui s’efforce de mettre en évidence cette VERITE

INTERIEURE (sans le pouvoir efficacement, ce qui le préserve de la précarité), nous

permet de dépasser toutes les cultures et d’atteindre les invariants universels, où s’occulte

l’essence ineffable de la vérité.( Cf: « L’Esotérisme », page 6, Presses Universitaires de

France, Paris, 1975).

Sur la notion d’ORTHODOXIE, Joseph de Maestre affirmait qu’il « n’existe aucune

doctrine qui n’ait pas sa racine dans la nature intime et dans une Tradition aussi ancienne

que le genre humain. » Cependant, ce n’est pas la Doctrine mais la direction, qui constitue

l’Orthodoxie : la REGLE DIRECTRICE est celle qui assure le bon résultat.

« Dans les « résidus fertilisants » des Cendres RENAIT LE PHENIX…! La

SAGESSE INITIATIQUE se RENOUVELLE avec chaque nouveau Cycle...Telle est la

PALINGENESE Initiatique. C’est pourquoi le Grand Maître AUMONT, le

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« RESTAURATEUR » de L’Ordre DES TEMPLIERS, « adopta comme sceau personnel,

un PHENIX posé sur les flammes, avec la légende ou devise : « ARDET UT VIVAT »

(Brûle pour que tu vives...) »

L’aveuglement spirituel de la « Sainte » Inquisition, fruit naturel du fanatisme

sauvage et impitoyable, de l’orgueil, de l’ignorance et de l’arrogance, ne lui a pas permis de

se rendre compte de la terrible erreur qu’elle commettait en réduisant en cendres le Grand

Maître DES TEMPLIERS, Jacques Burgundus de Molay, constitué ainsi comme le plus

« vivant » et les plus efficace PRADIGME DU PHENIX...Profond Mystère, qui

paraphrasant Stanislas de Guaita : « est lié à l’inviolabilité de l’initiative humaine, dont la

mort, destructrice des individus dans l’espace physique, ne pourra ni paralyser ni même

interrompre la marche. » « CELUI QUI ESSAYERA D’ABATTRE LAMECH

MULTIPLIERA SOIXANTE DIX SEPT FOIS LES FORCES VIVES… » (GENESE,

4:24) Ainsi la mort, loin de servir les projets du despote, qui voulait faire d’elle un des

instruments de sa politique, favorise dans son oeuvre, au contraire, les hommes qu’elle a

supprimés du monde visible. Elle motive, sur le plan physique, la soudaine éclosion des

germes qui, comme des « résidus fertilisants », sémeront les intelligences d’un nouveau

Cycle. Et de telles pensées, graine d’un fruit lointain qui murit lentement dans le cerveau

d’un PHILOSOPHE (du Feu), vont engendrer une prochaine récolte, sous la rosée

fécondante de tout son sang versé… ! Glorieux martyrs, « Fils de la Lumière »… !

Il n’existe aucune preuve sérieuse qui permette d’affirmer sans aucun doute, qu’une

quelconque Societé, Ordre ou Fraternité Esotérique légitime, n’ait été à jamais DETRUITE.

Quand la pérsecution s’est faite suffisamment forte, certains de leurs membres furent

certainement détruits, mais en revanche beaucoup d’entre eux survécurent, spécialement les

Hauts Dignataires, qui sous protection et en grand secret, restèrent cachés, pour sortir de

nouveau à la lumière quand les temps furent plus propices…

Salvé, GARDIENS DU TEMPLE ETERNEL DANS LES CIEUX… ! ! !

Bien que « les personnes ne comptent pas au regard des Principes » - selon ce

qu’affirme le Sheikh Abd-El-Halim Mahmud -, invariablement, les Hommes de grande

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extraction laissent une TRACE que même le temps n’arrive pas à effacer… « LA VIE DU

JUSTE SERA DANS L’ETERNITE DE LA MEMOIRE ».

Le fanatisme sauvage, la bêtise et l’ignorance des éternels ennemis de La Lumière

leur fit croire qu’il était possible « EN TUANT LE CHIEN DE FAIRE DISPARAITRE LA

RAGE » : mais ils oublièrent les cerbères des ténèbres qu’HERACLES ou HERCULE, bien

que recevant les morsures cruelles de l’animal féroce, réussit à bien soumettre et à avoir à

sa merci ; réduit à l’impuissance et solidement attaché, le chien maléfique est neutralisé sur

les rives de l’Aquéron.

Ils oublièrent également d’établir la distinction entre le chien vulgaire et le fin

Lévrier (le “VELTRO” de Dante), le « fidèle compagnon de THOTH », ou le « chien

berger », symbole du Sacerdote-Initié, le faire « chien de CULANN », compagnon des

héros guerriers Celtes…Chez les égyptiens, ANUBIS était le symbole du MERCURE DES

SAGES… « Celui qui surveille et garde les dieux …»

Comme on peut le voir dans les Tables Chronologiques que nos présentons à la fin

de ce livre, la « résurrection du PHENIX » peut se prouver jusqu’à la saciété, à travers les

évènements qui se succèdent les uns après les autres au rythme des temps…ARDET UT

VIVAT… ! ! !

Andrea Walter dit : « Celui qui s’étonne qu’un symbole forme puisse non seulement

rester vivant pendant des millénaires, mais aussi revenir à la vie après des millliers

d’années, devrait se rappeler que le pouvoir du monde spirituel, dont le symbole fait partie,

est éternel. « (Die ionische Säule, Bauform oder Symbol ?).

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D E U X

LA REVELATION PRIMORDIALE, OEUVRE DU VERBE

La création est la manifestation du Verbe ; c’est pourquoi, la Nature entière peut

être prise comme un symbole de la Réalité qui a son Principe dans l’Intellect Divin. « Si LE

VERBE est Pensée à l’intérieur et Parole à l’extérieur ; si le monde est l’effet de la Parole

Divine proférée A L’ORIGINE DES TEMPS, la Nature entière peut être prise comme un

symbole de la réalité surnaturelle. La Révélation Primordiale, oeuvre du Verbe comme la

Création, s’incorpore aussi, pour ainsi dire, en symboles qui se sont transmis d’Age en Age,

depuis les origines de l’Humanité ; et ce processus est en plus analogue, dans son ordre, à la

Création même. » (René Guénon : « SYMBOLES FONDAMENTAUX DE LA SCIENCE

SACREE », page 11).

« DANS LE PRINCIPE ETAIT LE VERBE ». La Création est Oeuvre du Verbe, à

travers METADRON – la Parole Divine en action, l’auteur des théophanies du monde

sensible – selon la Cabale Hébraïque, et les « intérmediaires célestes » sont LA

SHEKINAH et son « parèdres » METATRON. La Shékinah est la « présence réelle de la

Divinité et la synthèse de toutes les Séphiroth. » Métatron esta ussi appellé « L’Ange de la

Paix » et Sar-ha-Olam (Le Principe du Monde). Et de même que le Chef de la Hiérarchie

Initiatique est le « POLE TERRESTRE », Métatron est le « POLE CELESTE » (QTUB). Il

est, non seulement le GRAND PONTIFE, mais aussi le GRAND PRINCIPE (Sar-ha-

Gadol) et le chef des Milices Célestes, c’est-à-dire, le Prince du POUVOIR ROYAL (ou

Régie) et du POUVOIR SACERDOTAL ou PONTIFICAL, auquel correspond proprement

la FONCTION DE MEDIATEUR.

« Le titre de “Roi du Monde », pris dans son acceptation la plus élevée, la plus

complète et en même temps la plus rigoureuse, s’applique proprement à « MANU », le

Législateur Primordial et Universel, dont le nom se retrouve, sous des formes diverses, chez

un grand nombre de peuples anciens ; rappelons seulement à cet égard, le « MINA » ou

« MENES » des Egyptiens, le « MENW »des Celtes et les « MINOS » de Grecs. Ce nom,

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d’ailleurs, ne désigne nullement un personnage historique ou plus ou moins légendaire ; ce

qu’il designe en réalité, c’est un « principe », l’Intelligence cosmique qui réflechit la

Lumière Spirituelle pure et formule la Loi (Dharma) propre aux conditions de notre monde

ou de notre cycle d’existence ; et il est en même temps l’Archétype de l’homme considéré

spécialement en tant qu’être pensant (en sanscrit MÂNAVA).

« D’autre part, ce qu’il importe essentiellement de remarque ici, c’est que ce

principe peut être manifesté par un Centre Spirituel établi dans le monde terrestre, par une

organisation chargée de conserver intégralement le dépôt de la Tradition Sacrée, d’origine

« non-humain » (apaurushêya), par laquelle la Sagesse Primordiale se communique à

travers les Ages à ceux qui sont capables de la recevoir. Le Chef d’une telle organisation,

représentant en quelque sorte MANU lui-même, pourra légitimement en porter le titre et les

attributs ; et même, par le degré de connaissance qu’il doit avoir atteint pour pouvoir

exercer sa fonction, il s’identifie réellement au principe dont il est comme l’expression

humaine,et devant lequel son individualité disparaît. Tel est le cas de L’AGATTHA, si ce

Centre a recueilli, comme l’indique Saint-Yves, l’héritage de l’antique « Dynastie Solaire »

(SÛRYA-VANSHA) qui résidait jadis à AYODHYÂ, et qui faisait remonter son origine à

VAISASWATA, le MANU du cycle actuel. » (René Guénon : LE ROI DU MONDE,

pages 13/14).

L’UNITE PRIMORDIALE PERDUE (La Scission de l’Essence)

« PECATUM ADAE FUIT TRUNCATIO MALCHUTH AB ARBORE SEPHIROTICO”

(Le péché d’Adam fut le tronquement des racines de l’Arbre Séphirotique – l’arbre de sa

constitution - )

Troisième Dogme Cabalistique.

Sélon Eliphas Lévi, « l’homme abdique le domaine del’intelligence (perd la

Couronne-la Tête) et se recrée une tête fausse et illusoire (masque) en cédant aux

sollicitudes de la partie sensitive et perd alors le sentiment de l’Harmonie et de la Verité. »

(« HISTOIRE DE LA MAGIE », page 82).

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La volonté d’expansion de l’Homme Primordial (ADAM), l’a conduit à la

multiplicité, au monde de la DUALITE et des FORMES, au monde « des pères et des

mères » à la « DES-UNION » avec la Cause Initiale et à la perte de la Conscience du

« MOI VERITABLE » (Syndrome Paradisiaque). Ce qu’on appelle « CHUTE » est

l’individuation, la séparation de l’Etre Divin (Le MOI Véritable) pour se convertir en un

« moi inférieur » ou « moi empirique ». C’est pourquoi il est indispensable, pour récupérer

l’état d’equilibre initial, de réaliser l’extinction préalable de l’« inflation ontologique »

qu’est « l’ego ». L’« ego » (les ténèbres) n’a pas « compris » que sa réalité immortelle est

l’ETRE (La LUMIERE). EN réalité, nous n’avons jamais cessé d’être l’Essence, parce que

l’Essence de l’ « égo » est L’ETRE, et l’Intellect manifesté n’a jamais cessé d’être « divin »

dans son essence.

Selon MATGIOI, « l’Humanigé sort de la Perfection des Temps Primordiaux

(Archétypiques) grace au principe de la Causalité efficiente, traverse toutes les

modifications et atteint la transformation, par laquelle elle se RE-INTEGRE à la Perfection.

Nous tous, formes visibles et invisibles de l’Univers, émanons de l’Infini : nous ne pouvons

pas en sortir car nous sommes liés par l’Essence ; et nous resterons, selons les formes, dans

cet Infini, dont nous n’avons jamais cessé d’être des molécules imperceptibles,

infinitésimales, mais impérativement nécessaires. Les êtres marchent et évoluent ; tel est le

corollaire du Principe Initial, la Causalité, qui est la manifestation unique de la Perfection,

c’est-à-dire, « LA VOLONTE DU CIEL », la manifestation éternelle de la Perfection, au

moyen de laquelle le principe de Causalité est satisfait. » (« LA VOIE

METAPHYSIQUE », pages 69/75).

En Paraphrasant Pierre Gordon (« LA REVELATION PRIMITIVE »), nous dirons

que le mental de l’homme originel était doté d’un potentiel supérieur qui l’élevait au dessus

des impressions du monde physique. « NULLA RES SPIRITUALIS DESCENDIT SINE

INDUMENTO » (Aucune chose spirituelle ne descend sans vêtement. XIIIème dogme

Cabalistique). Cette ILLUMINATION INITIALE, en se scindant de l’essence des choses,

produisit une dénivellation vers un degré inférieur de connaissance qui rabaissa le Super-

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Homme des Origines, au rang d’ « homme » dépouillé de son pouvoir primigène.

Cependant, ce qu’il y a de terrible dans cette catastrophe pour l’espèce humaine, c’est que

l’Illumination Initiale nous a marqués pour toujours d’un SCEAU DIVIN, qui reste

« soudé » à l’Etre par son principe constitutif. C’est précisément par ce « Sceau

d’Alliance » que l’Homme, lancé dans l’obscurité d’un Cosmos opaque, peut, au moyen de

son effort conscient, re-trouver le Monde de Lumière qu’il a perdu, au milieu des ténèbres

ou il sed débat asphixié, hors de l’Etre, comme le poisson hors de son propre élément

naturel. Ce « SCEAU », cette « trace ineffaçable », est ce qui constitue le facteur

déterminant et distinctif de l’ « HOMO SAPIENS ADAMICO », par opporisiton à d’autres

espèces animales, et il est aussi « le chemin » qui peut le conduire à la récupération sonétat

Edénique primordial non conditionné ; cette « illumination primigène » du mental humain

en des temps très éloignés, quand l’extraordinaire était normal.

« O Vous !, nés de la terre, qui vous êtes abandonnés à l’enivrement et au sommeil

et à l’ignorance de Dieu ! Retournez à la sobriété ! Renoncez à votre rêve insensé… » (LE

« PYMANDRE »).

ADAM, en descendant volontairement à la Nature Naturée ou Fatidique, s’est

« endormi » dans son aliénation, bien que n’ayant pas perdu sa condition primigène

originelle. Il s’est privé de l’existence paradisiaque dans son corps primordial éthéré et

incorruptible (Le Corps Glorieux), état de « chute psychique », car « LA CORRUPTION

NE PEUT HERITER DE L’INCORRUPTIBLE », comme le dit Paul dans 1-

CORINTHIENS, 15 : 50.

Son union passagère avec un corps nouveau, opaque et mortel, a entouré le corps

primordial comme une écorce, occultant un noyau d’immortalité, raison pour laquelle ses

propres éléments psychiques, primordialement lumineux et toujours incorruptibles, éthérés,

se convertissent en ténébreux et obscurcis, dépouillé de son oeil spirituel, d’une nature

divine qui se referme à la contemplation de l’Arbre de la Vie, alors que ses yeux physiques

s’ouvrent à la connnaissance du Bien et du Mal (L’Arbre Défendu). Alors ADAM et EVE

« surent qu’ils étaient nus et se couvrierent avec des feuilles de figuier », c’est-à-dire, avec

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un ensemble transitoire d’élements psychiques, un recours aux lumières inférieures pour

essayer de reconstituer leurs corps lumineux, ou pour le moins, d’occulter leurs corps

ténébreux et essayer de se protéger contre les effets nocifs de la perte de la Lumière Divine.

(ZOHAR, I-36).

“Le Seigneur Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont Il les

revêtit.” (GENESE, 3 :21).

« L’Homme, coupé de sa source-nous dit Annick de Souzenelle – INVERSE LES

COURANTS » et s’abandonne à une nouvelle nature pour affronter le monde manifesté.

C’est ce qu’on entend dans le language biblique par « REVETIR SA TUNIQUE DE

PEAU ». Son « mouvement de RETOUR », c’est “re-trouver LE MOT et recouvrer le

« VETEMENT DE LUMIERE », la ROYAUTE perdue… » (« DE L’ARBRE DE VIE AU

SCHEMA CORPOREL », page 199).

Le MOUVEMENT DE RETOUR et le RE-TROUVER LE MOT PERDU, est LE

TRAVAIL du Grand’Oeuvre de RESTITUTION A L’ETAT PRIMORDIAL, auquel fait

allusion le Vénérable Maître de la Loge Maçonnique, quand il donne pour la première fois

le titre de FRERE et l’embrasse, lui ajuste le TABLIER MAÇONNIQUE, en disant :

« Recevez ce tablier, distinctif du Maçon, plus honorable que toutes les décorations

humaines, parce qu’il symbolise LE TRAVAIL qui est le premier devoir de l’homme et la

source de tous ses biens, qui vous donne le droit de vous assoir parmi nous, et sans lequel

vous ne devez jamais êtes dans la Loge. »

ADAM et sa Femme, une fois revêtues des « tuniques de peau », sont expulsés du

Jardin d’Eden « pour qu’ils TRAVAILLENT la Terre » : la conscience individualisée

(Adam) et son reflet personnel (sa femme), « descendent » depuis l’« état de béatitude

édenique » (monde mental intérieur) sur la terre (réalité objective) pour LA

TRAVAILLER, c’est-à-dire, exprimer en elle leurs qualités divines restituées. En

reconnaissant (se rendant compte) que toute chose extérieure a une origine intérieure dans

l’être d’où elle est née, d’abord comme CAUSE et ensuite comme EFFET, il réalise son

TRAVAIL INTERIEUR (Grand’Oeuvre) de RE-TROUVER LE MOT (Le Verbe), ou ce

qui revient au même, il PENETRE dans le sens intérieur des choses, ce qui lui permet

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l’affirmation créatrice de sa Réalité. Le mot INITIATION provient de IN-IRE (Aller à

l’intérieur…).

Dans son extraordinaire livre « “L’ESOTERISME DE LA GENESE », (Editions

S.I.P.U.C.O., Paris, 1947), le Dr. A.E. Chauvet dit : « Adam, à cause de sa « faute

spirituelle » fut lancé des hauteurs du Monde des Formes (Le Règne de La

Nature Providencielle ou « naturante »), au fond de l’Abîme obscur et inorganisé, le Monde

Matériel, le Règne HOMINAL ou « Nature Naturée », bien que sans perdre sa nature

spécifique naturelle (Son Ame : NESHAMAH), mais le lien qui unit NESHAMA à son

Créateur s’étant « rompu », la communication directe entre Dieu et l’Humanité « s’est

interrompue » pour une période indéterminée. Par conséquent, ce ne sera qu’au moyen de

ses facultés naturelles et en partant de la Nature Naturée (Hominale, Psychique, ou

Volitive), que l’homme peut et doit, dès maintenant, remonter le rang hiérarchique

supérieur d’où sa coupable volonté l’a fait descendre. Raison pour la quelle, l’Homme ne

pourra prétendre recouvrer ses facultés spirituelles obnubilées, qu’en mettant toutes les

forces de sa volonté dans la réussite de sa reconquête. D’autre part, bien que son Ame

spécifique (Neshama) ait volontairement perdu son intime et perpétuel contact avec Dieu,

ce Dieu qui ne pouvait que supléer l’aide nécessaire et indispensable pour le redressement

de sa volonté coupable, l’a prévu dans sa Bonté et son immense Amour, en permettant à

Adam de conserver, au plus profond de son être, malgré sa faute, les grandes vérités

indispensables pour son rétablissement: la Promesse Rédemptrice. « NUL NE PEUT

VENIR A MOI SI LE PERE QUI M’A ENVOYE NE L’ATTIRE, ET MOI JE LE

RESSUSCITERAI AU DERNIER JOUR. » (JEAN, 6 :44).

Comme base de ses moyens d’action pour ce RE-MONTER, Il lui laisse la

« CONSCIENCE » et l’ « AMOUR », les facultés spécifiques de NESHAMA qui, en lui

permettant le libre jeu de sa « Volonté », lui donne : la première, le pouvoir de distinguer

sans erreur le BIEN du MAL, de choisir l’un et de refuser l’autre ; la seconde, appliquer

tout son pouvoir affectif au BIEN, dont Dieu est la Suprême expression : SUMMUM,

UNICUM ET INFITITUM BONUM.”

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JE GUIDERAI LES AVEUGLES SUR UN CHEMIN INCONNU D’ EUX, JE LES

FERAI CHEMINER SUR DES SENTIERS INCONNUS D’EUX. JE

TRANSFORMERAI DEVANT EUX LES TENEBRES EN LUMIERE,

ET LES DETOURS EN LIGNE DROITE. CES CHOSES, JE VAIS LES

EXECUTER ET NULLEMENT LES ABANDONNER. (ESAIE, 42 ;16)

« C’EST DIEU QUI ME CEINT DE VIGUEUR ET

QUI A FAIT MON CHEMIN PARFAIT. »

(PSAUMES, 18,32)

« ET JE TE DIRIGE DANS LA VOIE « HEUREUX CEUX DONT

DE LA SAGESSE, JE T’AI FAIT LA CONDUITE EST PARFAITE

CHEMINER DANS LES SENTIERS SUR LE CHEMIN, ET QUI SUIVENT

DE LA DROITURE. » LA LOI DU SEIGNEUR. »

(PROVERBES, 4, 11) (PSAUMES, 119,1)

« EXAMINE LE SENTIER SOUS TES PIEDS, ET TOUS TES CHEMINS SERONT ORDONNES »

(PROVERBES, 4,26)

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L’OBJET DES ECOLES DE MYSTERES

L’ Intuition (PRAJNA), est la faculté de connaissance immédiate et directe d’une

idée, d’une vérité ou de réalités absolues dans leur état le plus pur, sans la médiation de

raisonnement, de concepts ou de procédés discursifs. Elle est la forme supérieure de

Connaissance que dépasse les limites du savoir empirique, se libère des nécessités de

l’expérience et remonte aux réalités essentielles. Elle est SYNTHETIQUE, et non

analytique ni particulière, mais exceptionnelle, et porte son évidence en elle-même,

l’évidence intérieure des causes qui précèdent toute expérience ; la faculté de l’Intuition est

la « boussole » qui peut « orienter » l’Homme et le reconduire à l’etat primigène dans

lequel il fut créé, en reprenant contact avec les mondes suprasensibles qui forment le

substrat des choses accessibles aux sens physiques Ce « redressement » conduit à la

RESTAURATION A L’ETAT EDENIQUE originel, qui est l’état normal et véritable de

l’Homme Rayonnant du principe, bien qu’il soit entouré d’un environnement spatio-

temporel mécanisé et d’impressions sensibles d’un univers phénoménique. Telle est la

« position » de L’Homme Initié : situé dans son propre Centre de Conscience et neutralisant

le Binaire, « revêtu de sa tunique de peau », mais conscient que son CHEMIN DE

RETOUR a déjà commencé. Tel est également l’objet des ECOLES DE MYSTERES et

des INITIATIONS : la TRANSMISSION de la CONNAISSANCE du SENTIER qui

conduit à la VERITE et à la VIE dans sa Plénitude, parace que LA TRADITION est la

CLEF de la Connaissance (Gnose). SENTIER qui, à la manière de l’ « ECHELLE DE

JACOB », « re-lie » la terre au Ciel : l’Homme à son Archètype Céleste. Sentier qui n’est

autre chose que « LA TRADITION » dans son sens étymologique le plus originel, qui

signifie : « la RELATION de deux choses qui sont mises l’une face de l’autre ». Idée qui,

d’après René Guénon, s’exprime en hébreu par le verbe QABAL (d’où provient le mot

QAALAH), c’est à dire, « ce qui est RECU ou TRANSMIS de l’un à l’autre ». En latin,

« TRADITIUM », en Arabe QABL (devant, « en face », dans l’espace et « avant », dans le

temps). CHAINE Traditionnelle qui unit le présent au passé et qui, en se prolongeant vers

l’avenir, à travers la succession des temps, oriente le cycle vers sa fin et le relie à son

origine, en s’étendant au-delà de ces deux point extrêmes, car sa source principielle est

intemporelle et “non-humaine” (Apaurusheya). Elle nous vient à travers nos ancêtres, les

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premiers Sages, les Sacerdotes, Artistes, Rois et Bergers des peuples millénaires, dont

l’histoire a pu – parfois - recueillir les noms, comme HENOCH, NOE, FO-HI, LAO-TSEU,

MENES, GUDEA, HAMMURABI, MOISE et tant d’autres que nous citerons tout au long

des prochains chapîtres de ce livre.

Parmi ses grandes âmes choisies pour leur qualité spirituelle et leur capacité

réalisatrice, et grace aux moyens providentiels des Divines Hiérarchies, Conservatrices et

Dispensatrices de la SAINTE TRADITION, fille légitime de la Grande Tradition

Primordiale, s’effectue une véritable sélection d’Adeptes fidèles à cette Grande Tradition,

fermement soumis à la légitimité divine, et sous la haute direction d’un PONTIFE (Maître

des Trois Mondes) légitime, en union permanente avec Le Dieu Vivant, Principe de

l’Univers, et des ces ELUS, surgit la « floraison » initerrompue des COLLEGES

INITIATIQUES, conservant, exempte de toute tache, la Doctrine Sacrée, exotériquement

« voilée » sous le Symbolisme ; conservant de cette manière le Courant de Vie Spirituelle

absolument indispensable à l’Humanité, sachant ne pas agir pour eux-mêmes, mais comme

de simples intermédiaires du VERBE-PRINCIPE-CREATEUR, qui seul, possède le

pouvoir de récupérer la Création de manière spirituelle et de faire triompher la légitimité,

parfois obscurcie mais jamais détruite, parce qu’elle est construite sur la PIERRE

HA-SHOHAM, unité essentielle, symbole du dispensateur et du conservateur de la Vie.

LE SENTIER DU RETOUR ou LE CHEMIN DE LA PERFECTION

« LE DIEU et LE PERE DE QUI L’HOMME EST NE, EST LA LUMIERE et LA VIE. SI

PAR CONSEQUENT, TU SAIS QUE TU ES SORTI DE LA VIE ET DE LA LUMIERE,

TU MARCHERAS VERS LA VIE. » (LE « PYMANDRE »).

Nous pourrions considérer « la chute » comme le voyage de l’Esprit, depuis la

Source Originelle jusqu’aux profondes eaux de l’Océan. Et de même que les eaux ont

besoin d’une permanence sur l’horizontalité, afin que le processus d’évaporation provoquée

para les rayoins de Soleil les transforme en un nouvel état qui permette leur élévation,

analogiquement, l’homme incarné doit poursuivre LE SENTIER DE CONTINUATION

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avant d’essayer LE SENTIER DU RETOUR A LA SOURCE ; c’est-à-dire, atteindre l’état

de conscience qui lui permette la certitude de ce qu’il est réellement.

« C’EST QUE, COMME DESCEND LA PLUIE OU LA NEIGE, DU HAUT DES

CIEUX, ET COMME ELLE NE RETOURNE PAS LA-HAUT SANS AVOIR SATURE

LA TERRE, SANS L’AVOIR FAIT ENFANTER ET BOURGEONNER, SANS AVOIR

DONNE SEMENCE AU SEMEUR ET NOURRITURE A CELUI QUI MANGE, AINSI

SE COMPORTE MA PAROLE QUI SORT DE MA BOUCHE. ELLE NE RETOURNE

PAS VERS MOI SANS RESULTAT, SANS AVOIR EXECUTE CE QUI ME PLAIT ET

FAIT ABOUTIR CE POUR QUOI JE L’AVAIS ENVOYEE. » (ESSAIE, 55 :20 ET 11).

Le Fils de Dieu descend : Il se laisse attraper dans le corps pour conduire le « fils de

l’homme » jusqu’à sa déïfication ; c’est-à-dire, le « fils de l’homme s’élève, « monte au

Ciel », se convertit en « MOI VERITABLE ». L’homme sur son chemin, passe de son état

d’inconsciente perfection à l’état de consciente imperfection, pour atteindre finalement le

véritable éveil de la PERFECTION CONSCIENTE ; cette perfection qui toujours était en

nous (« plus proche que le souffle »), mais que notre ignorance ne nous permettait pas de

« comprendre ». Comme le disait Nicolás de Cusa : « LA VERITE N’EST PAS L’OBJET

ULTIME D’UN LONG EFFORT, MAIS LA RECONNAISSANCE, DANS LE FOND DE

L’AME, D’UN INFINI INACCESSIBLE. »

Les Initiations successives, avec leurs respectifs états de conscience chaque fois plus

élevés, vont permettre à l’Initié l’ASCENSION chaque fois plus proche de La Source. Elles

correspondent-d’après René Guénon- à une sorte de classification générale des principales

étapes à parcourir, « une sorte de RECAPITULATION des états antécédents, par laquelle

les possibilités se rapportant à l’état « profane » seront définitivement épuisées, afin que

l’être puisse dès lors développer librement les possibilités d’ordre supérieur qu’il porte en

lui, et dont la réalisation appartient proprement au domaine Initiatique. («APERCUS SUR

L’INITIATION », page 179).

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La Connaissance que l’Initié (le Fils de l’Homme) doit acquérir, est celle qui se

gagne uniquement par L’EXPERIENCE et L’EFFORT. Elle est une Connaissance

« acquise » à la lumière de l’expérience. Il utilise sa connaissance de la Liberté et son

expérience dans le but de retourner à l’Unité Originelle.

L’Homme, scindé, de Dieu, selon la légende Biblique, où il vivait dans l’intimité de

Dieu, est « lancé dans le monde snsible », où il vit « l’intimité de l’expérience

individuelle » qui va lui permettre le CHOIX final et absolu entre La Divinité et le

désordre : une véritable « lame d’épée » que représente « la traversée de l’Abîme » sur

l’Epée de GUEBURAH, aidé par LA PERCHE DE CHESED comme pôle équilibrant qui

lui permet de « traverser le vide »…C’est LE SENTIER PARFAIT du Gnostique, LE

CHEMIN DU MILIEU entre les deux Piliers ou extrémités complémentaires. SENTIER

rempli de dangers, que l’Initié doit parcourir avec valeur et décision, parce que « la Liberté

n’est pas un privilège, elle est une épreuve » qui doit être passée au moyen de l’effort

individuel de chaque homme qui désire PLUS DE LUMIERE.

Après avoir « inversé les courants » et « révêtu la tunique de peau », l’Initié va vers

la RE-CONQUETE de sa TUNIQUE DE LUMIERE et va RE-TROUVER son Grand

Visage Divin, parce que l’homme ne peut pas conquérir LA COURONNE (Kether) s’il n’a

pas d’abord conquis LE REGNE (Malkuth). Comme il nous l’a été répété par ceux qui nous

ont guidés sur Le Sentier : « Tout TRAVAIL ésotérique, pour être d’une certaine valeur,

doit être prolongé jusqu’à la vie pleinement physique. Il se peut que, sous certaines

circonstances, il soit nécessaire de se retirer temporairement de la vie quotidienne et

commune qui nous entoure, pour une durée variant entre une demie heure de méditation

jusqu’à plusieurs semaines ou plusieurs mois selon les cas (bien que cette dernière

possibilité ne s’applique normalement pas à celui qui commene, mais concerne plutôt un

travail ésotérique plus avancé). Cependant, que la durée de la « retraite » soit courte ou

longue, elle ne devra jamais constituer une « échappatoire » ou une « fuite du monde ».

L’Initié doit retourner à sa vie pleine et courante sur la Terre, s’il veut respecter le véritable

objectif ou but de sa discipline ésotérique (Ascèse). »

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« Le Disciple de LA VOIE INITIATIQUE ne doit pas oublier que tout ceux qui

s’efforcent d’élever leur état de conscience, aident, en même temps, à élever le niveau

général de conscience du Monde, car la vie est, en fin de compte, UNE, et le destin de

l’Homme Illuminé est de SERVIR l’objectif de Dieu dans ce monde, en l’aidant à

reemplacer l’ignorance par la Sagesse, l’oppression et la persécution par la Justice, la

simulation et la farse para La Vérité, la haine par l’Amour et la Fraternité, pour que la

véritable « PAIX » puisse régner sur La Terre, et qu’elle s’y établisse avec Sagesse, Force

et Beauté…Voilà la « pierre de touche » qui démontrera jusqu’à quel point notre condition

de membres d’un Ordre Initiatique est un véritable « contact vivant » avec les énergies les

plus profondes de l’Etre, un contact qui augmente l’abondance du bien, du noble et du

beau : la véritable bonheur de la Race Humaine, dont nous faisons partie, sans échappatoire

possible. Nous permettons donc que les fonctions de base de notre conscience intime

« manifestent sur la Terre » ses Gloires… » (F.V.T.)

« CAR NUL N’EST MONTE AU CIEL SINON CELUI QUI EST DESCENDU

DU CIEL, LE FILS DE L’HOMME, QUI EST DANS LE CIEL. » (JEAN, 3 :13)

« JE T’AI GLORIFIE SUR LA TERRE, J’AI ACHEVE L’OEUVRE QUE TU

M’AS DONNE A FAIRE. ET MAINTENANT, PERE, GLORIFIE-MOI AUPRES

DE TOI DE CETTE GLOIRE QUA J’AVAIS AUPRES DE TOI AVANT QUE LE

MONDE FUT. » (JEAN, 17 :4 et 5).

Le Processus du Retour est une ASCENSION ou ELEVATION, et donc, il est un

« PASSAGE », au-déla de la condition humaine. C’est pourquoi, le symbolisme de

l’« ascension » utilise des éléments figuratifs tels que « LA COLONNE »,

« L’ECHELLE », « LA CORDE », « Le Fil d’Arianne », « La Montagne », etc., et en les

contemplant dans leur ensemble, nous voyons apparaître en synthèse le plus important et le

plus « fonctionnel » des symboles microcosmiques : « la Colonne Vertébrale» en tant

qu’appui physique du Temple miocrocosmique : LE CADUCEE D’HERMES, « Echelle

vers le Ciel » et « Axe du Monde », dont la « Corde » est LE CHEMIN INTERIEUR et

secret qui relie l’homme d’en bas à son Essence Spirituelle : « fil d’Arianne « qui le conduit

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hors du Labyrinthe de l’inconscience et de l’erreur, vers « La Montagne », le même

« point » (Bindu), Centre ou Racine d’où a commencé l’élan de la Création manifestée.

Lieu Sacré, symbole du transcendant, de l’inaccessible et du supra-humain. Pèlerinage

jusqu’à la Sainte Hauteur, le Temple de Sion, dont nous pouvons trouver le chant liturgique

dans les Psaumes 119 à 133, appelés fort justement « GRADUELS » (gradins) parce qu’ils

font en réalité référence aux « marches » de l’ascencion et aux pas qui permettent d’accéder

à la Montagne d’où vient le Salut, comme le dit l’allégorie du Pèlerin qui arrive à Sion,

dans le Psaume 122 : « QUELLE JOIE QUAND ON M’A DIT : « ALLONS A LA

MAISON DU SEIGNEUR ! NOUS NOUS SOMMES ARRETES A TES PORTES,

JERUSALEM ! »

L’ « Homme Véritable » (Tchen-Jen), réintégré dans l’ «état originel » (Edénique)

est retiré de la circonférence au Centre, le « point de communication » entre la Terre et le

Ciel, le Centre de Conscience qui permet d’obtenir les états supra-humains. Le retour à la

Source, le passage de l’apparence à la réalité, de la forme à l’essence, de la multiplicité à

L’Unité, à l’indisctintion primordiale, à l’ « origine des Temps ».

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T R O I S

LES TRACES DE LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE

Selon les Traditions Initiatiques provenant d’Egypte, de Chaldée et d’Inde, qui

furent les plus proches de la Grande Tradition Primordiale à travers leurs respectifs Centres

Spirituels Secondaires ou dérivés, la Source de cette Grande TRADITION

PRIMORDIALE se trouve « hors du temps » et de l’espace » ; c’est-à-dire, en des Terres

lointianes et légendaires, qui n’en sont pas, pour autant, moins réelles et véritables. C’est

« LE TEMPS DERRIERE LE TEMPS », auquel – dit Alan Watts - « accède celui qui

médite, quand il le trouve dans les profondeurs de la Conscience. » (MYTH AND RITUAL

IN CHRISTIANITY, page 97).

La Grande Tradition Primordiale ne trouve pas sa validité dans ce qu’on appelle la

tradition « historique ». El il doit en être ainsi, car l’histoire « date, tout au plus, à peine

« d’hier ». Pour cette même raison, ce sujet s’éloigne – et échappe - complètement des

« traités didactiques » et des « manuels de vulgarisation », qui son la « manie » de notre

temps. La Grande Tradition Primordiale trouve sa validité dans LA SAGESSE qui fixe ses

racines dans une Réalité supra-individuelle. Il est comprehénsible que les évènements

INTEMPORELS et ETERNELS s’avèrent difficiles à comprendre pour l’homme commun

à la mentalité « profane », parce que l’homme « tombé » depuis la « préternature » (Univers

Transcendant, rayonnat et dynamique) ne peut comprendre le substrat des choses

accessibles aux sens. La nature physique, matérielle, privée de son éclat spirituel, ne lui

permet pas de se « rappeler » de son état primigène, réduit comme il l’est, à la vision

animale par pures impressions sensibles (sensations) , ce pourquoi, son potentiel mental,

brumeux et manquant de profondeur, l’oblige à « marcher à tâtons » dans les ténèbres du

monde environnant, qui est le seul qu’il connaisse. Tel est « l’état » de l’homme commun,

du « profane : « coupé » et « séparé » de son essence intrinsèque, de son état rayonnant du

Commencement, et par conséquent, il se trouve « enterré » dans les plis obscurs des

impressions transitoires.

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C’est pourquoi le « candidat » qualifié pour l ‘Initiation, c’est-à-dire, « celui qui a

reçu le BAPTEME DE SAINT JEAN », ne se satisfait pas de l’Univers contemplé en tant

que sensations, mais il cherche et s’efforce de dépasser et de sortir de ce domaine

superficiel, pour atteindre un règne transcendant, un Monde de LUMIERE, les Terres Pures

et Le Coeur du Monde, POLE SPIRITUEL, Ile et Montagne Sacré « qui ne peut pas être

atteinte ni par terre ni par mer ». Terre et lieu qui est la raison « transcendante » de la

question du Rituel : « D’OU VENEZ-VOUS, MON FRERE ? », et pour laquelle, l’objet et

la recherche de tous Les Mystères et de toutes les Initiations, consistent à « restaurer » ici

(en-bas) et maintenant, l’accès au Monde Lumineux et rayonnant, extra-spatial et extra-

temporel, qui permet au véritable Maître Maçon, d’affirmer avec autorité, l’autorité de la

« réalisation » : « L’ACACIA M’EST CONNU »… car « étant ENTRE par La Porte des

Hommes », il a réussi à SORTIR para « La Porte des dieux… »

L’HYPERBOREE

L´HYPERBOREE, est la région la plus septentrionale de la Terre, région Artique ou

Polaire. Les anciens appelaient « HYPERBOREENS » les peuples légendaires de

l’extrême-Nord de l’Europe et d’Asie, dont la région exacte n’a jamais pu être précisée.

Dans les oeuvres de Joseph, Homère, Hérodote, Pline, Cicéron, Diodore et Virgile, il est

fait allusion à ces peuples. D’après Joseph, la capitale de ce pays s’appelait HELIOPOLIS

(Ville du Soleil). Homère la décrit comme « une Ile située au-délà de OGIGYA, où se

trouvent les révolutions du Soleil », peut-être en se référant au caractère circompolaire de

ces révoloutions, ou peut-être, comme le signale René Guénon, « il peut faire allusion à un

tracé du cycle zodiacal sur cette terre même, ce qui expliquerait que ce tracé ait été

reproduit dans une région destinée à être une image du Centre Hyperboréen de la Tradition

Primordiale » (E.T., Paris, Janvier 1936). D’après Diodare, « les Hyperboréens vivaient

dans une Ile de la région la plus septentrionale d’Europe, au-delà de BOREE » ; on croyait

que là bas était née LATONA (Léto), mère d’APOLLON, et que ce dernier retournait dans

l’Ile tous les 19 ans…

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Dans la poésie et dans les légendes grecques, il s’agit invariablement d’une région

fabuleuse, avec ses jours sans fin au Solstice d’Eté, et ses nuits sans fin au Solstice

d’Hiver ; à la limite septentrionale du Monde, mais dans une position indéterminée du point

de vue géographique, ce pourquoi on la tient pour « la limite du monde et où commence

l’autre monde »…

Cette terre légendaire et Sacrée est appelée La « TERRE SOLAIRE », « SYRIE

PRIMITIVE ou « HIRIA ». René Guénon, dans son article « LA SCIENCE DES

LETTRES » (Voil d’Isis, Février 1931), nous parle de cette « Syrie Primitive », quand il

attire notre attention sur ce qu’aurait été la langue originelle de l’Humanité et

l’enseignement traditionnel de l’Islam, selon lequel, la langue « Adamique » était la

« LANGUE SYRIAQUE » (Logah Suryaniyah), qui d’après ses paroles : « n’a rien à voir

avec aucune des langues plus moins anciennes dont les hommes ont conservé le souvenir

jusqu’à aujourd’hui. Cette LOGA SURYANIYAH est proprement, selon l’intérpretation

donnée à ce nom, la langue de « l’illumination solaire » (Shem-ish-râqyah), en effet,

« SURYA » est le nom sanscrit du Soleil, et cela semblait indiquer que sa racine « SUR »,

une de celles qui désigne la lumière, appartenait elle à la langue originelle. Il s’agit de cette

Syrie Primitive qui, selon ce que décrit Homère, permet de l’identifier avec la TULA

hyperboréenne, « où se trouvent les révolutions du Soleil ».

Cette THULE ou TULA Hyperboréenne est l’ «Ile Sacrée » , « La Terre de la

Montagne de QAF », sur laquelle se pose l’Oiseau « RUJ » ou « OUISEAU PHENIX ».

Elle est le Siège du Centre Spirituel Primordial de ce Manvantara. POLE SUPREME (El

Qutb el Gawth) situé « entre le Ciel et la Terre », appelé aussi « VAHARI » (Terre des

Sangliers), résidence de l’AUTORITE Spirituelle première, et de laquelle vont émaner

toutes les autorités secondaires légitimes. Les représentants de l’ « Autorité Spírituelle »

recevront le nom de « SANGLIERS » , raison pour laquelle les DRUIDES, descendants

secondaires de la Tradition Primordiale, se dénominaient eux-mêmes les « sangliers ».

D’autre part-dit René Guénon- « la racine « VAR » pour le nom de sanglier, se

retrouve dans les langues nordiques sous la forme de « BOR » (d’où l’anglais « BOAR » et

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l’allemand « EBER » ; l’équivalent exact de « VAHARI » est donc « BOREA » ; et ce qui

est sûr, c’est que le nom habituel d’« HYPERBOREE » n’a été employé par les grecs qu’à

une époque où ils avaient déjà perdu le sens de cette ancienne designation ; il vaudrait donc

mieux, malgré l’usage alors en vigueur, qualifier « La Tradition Primordiale », non

d’HYPERBOREENNE, mais simplement de « BOREENNE », affirmant ainsi, sans

équivoque, sa relation avec la « BOREE » ou TERRE DE SANGLIERS ; c’est-à-dire, la

terre des représentants de L'AUTORITE SPIRITUELLE (Le Sacerdoce). (Etudes

Traditionnelles, Août-Septembre, 1936).

La région « BOREENNE » fut le point de départ de la Grande Tradition

Primordiale, laquelle, comme nous l’avons déjà dit, n’a pas de point de départ attribué

« historiquement », parce qu’elle n’est pas l’invention d’un individu, mais de ce que nous

pourrions appeler, pour lui donner un nom plus ou moins significatif, « Le Père de la

Race », le Patrimoine Ancestral, « dans les profondeurs de notre temps et de notre

espace » ; dans un monde transcendental de Lumière, actuellement invisible et

imperceptible pour l’homme connu, mais sous-jacent et destiné à réapparaître pour ceux qui

vont « ouvrir l’oeil d’Horus », et pouvoir contempler la préternature, comme le fit, en son

temps, l’ « Homme Edénique » ou « Homo Sapiens Adamique », parce qu’en effect, le

« premier » Homme, le PRIMORDIAL, fut constitué dans l’ETAT DE SUPERHOMME

(état de béatitude, d’accès immédiat au Bien Absolu : l’Arbre de la Vie) et sa pensée

ILLUMINEE par la Lumière surnaturelle était ENTOUREE DE LUMIERE…La

LUMIERE qui jamais ne s’éteint…

La région « BOREENNE » est la «TERRE SAINTE « par excellence, le prototype

de toutes les autes « Terres Saintes » ; elle est l’image du Monde Céleste, et en tant que

telle, elle est le « POLE » Terrestre de la Hiérarchie Initiatique et le POLE CELESTE ou

CENTRE SUPREME Spirituel du Monde, dont le Gardien est METATRON, « L’Ange du

Visage », « Le Prinde du Monde » (SAR-HA-OLAM », Le GRAND SACERDOTE

(KOHEN HA-GADOL) et « Chef des Milices Célestes ».

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La TULA ou THULE Primordiale (La Région Suprême), la TULA

HYPERBOREENE, « L’Ile des Quatre Maîtres », l’« Ile Sacrée » par excellence, cette

région, comme nous l’avons déjà dit, fut le point de départ de la GRANDE TRADITION

PRIMORDIALE, aussi appelée TRADITION POLAIRE pour préciser son origine et sa

situation originale, avant que LE SIEGE ne soit transféré vers d’autres régions, pour se

convertir en « Occidental » ou « Oriental », bien avant le commencement de ce qu’on

appelle « les temps historiques ». L’origine « POLAIRE » des Traditions est expressément

affirmée dans le VEDA et dans d’autres livres sacrés : centre premier et suprême pour

l’ensemble du MANVANTARA actuel.

Dans JOB, 26 :7, nous lisons : « C’EST LUI QUI ETEND LE SEPTENTRION

SUR LE VIDE, QUI SUSPEND LA TERRE SUR LE NEANT ». Le vide ou la « colonne

de vide » est L’AXE DU MONDE, l’axe « que personne ne soutient et il soutient tout », et

« il unit le Ciel et la Terre ».

Dans le Psaume 48 :1 et 2, il est dit : « IL EST GRAND LE SEIGNEUR IL EST

COMBLE DE LOUANGES, DANS LA VILLE DE NOTRE DIEU, SA MONTAGNE

SAINTE. BELLE ET ALTIERE, ELLE REJOUIT TOUTE LA TERRE ; LA

MONTAGNE DE SION, A L’EXTREME BOREEN, EST LA CITADELLE DU GRAND

ROI… »

Dans ESAIE, 14 :12 et 13 : « COMMENT ES-TU TOMBE DU CIEL, O ETOILE

DU MATIN ! TOI QUI DISAIS DANS TON COEUR : JE MONTERAI AU CIEL, TOUT

EN HAUT AVEC LES ETOILES DE DIEU JE CHANTERAI LES LOUANGES DE

MON TRONE, et SUR LA MONTAGNE DU TEMOIGNAGE JE M’ASSIRAI, AUX

COTES DE L’AQUILON… ! »

Le Pôle, « arbre au axe du monde », relie le pôle « terrestre » au pôle « Céleste ». La

SVASTIKA, un des plus anciens symboles qui existent, très utilisé par les Celtes, les

Etrusques et les Grecs, les Chaldéens et les Hindous, indique un mouvement de rotation

autour du Centre. Dans certaines Loges Maçonniques Opératives respectueuses de la

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Tradition, un « fil à plomb », représentant l’Axe Cosmique, est suspendu au Centre de la

Voûte, au point correspondant à l’Etoile Polaire (TARA) qui signale la direction de l’Axe

du Monde et qui correspond au « point » ou les quatre « gammes » se réunissent…La

Svastika tracée sur le sol représente le pôle « terrestre », et le fil à plomb représente le

Grand Architecte de l’Univers, qui, suspendu depuis le POINT GEOMETRIQUE DE LA

GRANDE UNITE (un lieu qui « n’est pas » ; c’est-à-dire, non-manifesté), descend du Pôle

Céleste au pôle terrestre et est ainsi la figure de l’ « Axe du Monde » (Réf : René Guénon :

LA GRANDE TRIADE).

La lettre « G » qui apparaît au centre de L’Etoile, a pris la place de son équivalent

grec, la lettre GAMMA, qui en raison de sa forme maçonnique, représente une équerre avec

des bras inégaux : les deux cathètes du Triangle Rectangle 3-4-5-, d’une importance

particulière dans la Maçononerie Opérative. Le symbolisme de la lettre « G », uni à celui de

l ‘Etoile Flamboyante, nous « parle » d’un FEU CREATEUR, irradiant et resplendissant,

qui, uni à son tour au FIL A PLOMB, éveille des idées qui nous rapprochent de l’Architecte

Divin, « le Créateur des étoiles… «ARCHITEKTON (grec) signifie « ART SUPREME » ;

l’ART est le MOYEN par lequel est atteint le but tellement ardent de tout véritable

ALCHIMISTE : LA PIERRE PHILOSOPHALE, dont l’idéogramme est l’Etoile

« équilibrée ». Les QUATRE « équerres » qui forment la SVASTIKA décrivent d’une

manière schématique, le pas du CARRE au CERCLE…En langage Maçonnique

« opératif » : « le pas de l’Equerre au Compas », la « rupture de niveaux » qui permet

d’accéder à des domaines interdits à la pensée discursive.

Etant donné que le but de ce livre est spécifiquement, de laisser entrevoir les liens

des diverses Traditions et leur filiation à partir de la Grande Tradition Primordiale, du point

de vue INITIATIQUE, nous ne pouvons pas donner d’importance aux fantaisies de

certaines organisations occultistes et de celles qui prétendent l’être, dont les spéculations ne

sont que des illusions et des délires ou de simples mythes de science-fiction. Il a existé et il

existe autant de « TERRES SAINTES » que des formes particulières de la tradition ; toutes

sont des « Centres Spirituels » mineurs ou secondaires, dérivées d’un Grand Centre

UNIQUE et Suprême qui est connu comme « LE CENTRE SPIRITUEL DU MONDE » et

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SIEGE de la Grande Tradition Primordiale (POLAIRE), et dont toutes les traditions

particulières dérivent. La SOURCE, le « CENTRE » dispensateur de la DOCTRINE est

« POLAIRE » ; par conséquent, elle n’est ni d’Orient ni d’Occident » ; elle est la Source

Unique d’où partent « les quatre fleuves qui coulent vers les quatre points cardinaux », de

même que les QUATRE EQUERRES de la Svastika tournent autour du Centre Polaire…

Les esprits profonds discerneront les « mystères » des symboles qui les « voilent ».

Activant ces dynamismes dans le monde intérieur (VISITA INTERIORA TERRAE), le

« céleste » descend jusqu’à l´horizon pour que l’âme, avide de transcendance, puisse

entrelacer L’Equerre et Le Compas et se mettre en résonance avec le monde supra-temporel

qui lui permet d’expérimenter et de CONTEMPLER en silence LE COEUR DU

MONDE… », la niche où se trouve la Lampe qui ressemble à une Etoile Brillante ; Lampe

qui s’allume de l’huile de l’arbre bénni, de cet Olivier, qui n’est ni de l’Orient ni de

l’Occident… ! » (CORAN, XXIV, 35).

Salvé, O Terre Sacrée, «VAHARI » ou « OGYGIE », « Ile Sacrée », BOREE

Primordiale, TULA Hyperboréenne, « Région Suprême », point et centre d’origine de toute

Tradition ! Peu importe le nom par lequel on te désigne : TULA, LUZ, SALEM ou

AGARTTHA. Terre du « SOLEIL DE MINUIT », symbole alchimique de l’esprit de

l’Homme brillant à travers l’obscurité de l’organisme humain. Soleil Spirituel qui est le

reflet microcosmique du Grand Soleil Eternel Spirituel (LOGOS ou VERBE), que l’Initié

« peut voir » à minuit comme s’il se trouvait en plein jour ; lequel, chez l’homme « non

éveillé spirituellement », manifeste uniquement sa « splendeur » au cours du sommeil

profond, parce qu’alors le « faux moi » dort et est impuissant à entraver l’éclat du MOI

véritable : « la nuit est illuminée comme le jour », le temps s’est arrêté pour faire place à

l’Eternité, parce que le Soleil Véritable est « immobile dans le Zénith », le Soleil « dans le

Règne de Son Père… « C’est pourquoi le Cabaliste de notre temps, avant de s’abandonner

au sommeil, salue le Soleil du Minuit de la manière suivante :

« JE TE SALUE O TOI, LE GRAND SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL,

DONT LE SYMBOLE VISIBLE SE TROUVE EN CE MOMENT DANS LE

NADIR. SOLEIL OCCULTE, SOLEIL NOCTURNE, SOLEIL DE MINUIT !

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DIVIN OSIR, SEIGNEUR DE TOUTES LES INITIATIONS, GUIDE VIVANT

DE TOUS LES SANCTUAIRES SECRETS QUI ONT ETE ET QUI SERONT,

POUR AUTANT QUE LES HOMMES OBEISSENT A TA LOI,

ADMINISTRENT POUR LEUR BIEN TA SAGESSE ET TE RENDENT LE

CULTE AVEC UNE FOI ABSOLUE ! AIDE NOUS A PLANTER LE SYMBOLE

QUE TON NOM RENFERME, DANS LES TERRES PURES, POUR QUE,

PENDANT LES SIECLES DES SIECLES, TU SOIS VENERE ! JE TE SALUE, O

DIVIN OSIR, ESPRIT DU SOLEIL OCCULTE, JE TE SALUE DEPUIS LES

DEMEURES DE MINUIT… !

Les races, les hommes durent leurs cycles et disparaissent. De grands et profonds

cataclysmes ont bouleversé le Monde, au point que des civilisations humaines n’ont laissé

aucune trace qui permette aux archéologues d’aujourd’hui d’élaborer une quelconque

théorie ou d’avancer des hypothèses qui permettent quelques explications sur de très

anciennes civilisations disparues. Préhistoire et protohistoire sont à peine des estimations

approximatives, mais aucune « découverte scientifique » ne peut aujourd’hui prouver

l’existence de civilisations très evoluées dans des époques remontant au-délà de l’antiquité

classique. Mais en réalité, d’autres humanités « pré-adamiques » n’ont-elles pas existé ?

Indiscutablement, il n’y a pas de preuves établies « scientifiquement ». Tout est réduit au

domaine de la conjecture et à celui des traditions et des mythes…

L’Ecclésiaste 1 :11 nous dit : « IL N’YA AUCUN SOUVENIR DES TEMPS

ANCIENS ; QUANT AUX SUIVANTS QUI VIENDRONT, IL NE RESTERA D’EUX

AUCUN SOUVENIR CHEZ CEUX QUI VIENDRONT APRES. »

A ces « nés de la terre » se réfère le Poimandres : l’homme commun dans le cadre

du moment spatial qui « a oublié » L’HOMME ORIGINEL, le Père de la Race, « constitué

dans l’état de SUPER-HOMME ». Cet état primordial d’Illumination est décrit dans

PROVERBES, 8 :22, 23 et 24 : « LE SEIGNEUR ME POSSEDAIT AU DEBUT DE SON

CHEMIN, PRELUDE A SES OEUVRES ANCIENNES. J’AI ETE SACREE DEPUIS

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TOUJOURS, DES LES ORIGINES, DES LES PREMIERS TEMPS DE LA TERRE,

QUAND LES ABIMES N’ETAIENT PAS, J’AI ETE ENGENDREE. »

Comme le signale fort justement Pierre Gordon : « Quelque soit le moment où l’on

examine l’histoire humaine, on s’y trouve renvoyé aux générations antérieures. » (« La

Révélation Primitive », page 26),

Dans DEUTERONOME, 32 :7 à 9, nous lisons :

« RAPPELLE-TOI LES JOURS D’AUTREFOIS ; REMONTE LE COURS

DES ANNEES, DE GENERATION EN GENERATION, DEMANDE A TON

PERE ET IL TE L’ENSEIGNERA, A TES ANCIENS, ET ILS TE LE DIRONT ;

QUAND LES TRES-HAUT DONNA AUX NATIONS SON HERITAGE,

QUAND IL FIT SE DIVISER LES FILS DES HOMMES, IL FIXA LE

TERRITOIRE DES PEUPLES SUIVANT LE NOMBRE DES FILS D’ISRAEL.

CAR L’APANAGE DU SEIGNEUR C’EST SON PEUPLE ; ET JACOB EST SA

PART D’HERITAGE. « Et plus loin, Chap. 33 :4 : « MOISE NOUS A PRESCRIT

UNE LOI, DONNEE EN HERITAGE A L’ASSEMBLEE DE JACOB »

(CHOKMAH NESTORAH).

Telle est la GRANDE CHAINE (SHELSHELETH) de la TRADITION (QBL) qui

remonte, depuis l’Initié d’aujourd’hui jusqu’à L’Homme Primordial, premier « anneau » de

La Grande Tradition PRIMORDIALE. Trésor Occulte que l’Initié doit faire « surgir des

Ténèbres » de la « grande occultation » ; monde « souterrain » sous-jacent dans le COEUR

de l’Homme, POLE et CENTRE de l’ETRE…Porte vers l’Univers Lumineux, qui s’ouvre

à l’Homme QUI S’EST MIS EN ROUTE DERRIERE LES TRACES D’ADAM, por

« restaurer » ce qu’il a perdu…Restauration de la transcendance primitive. Le JANUS

BIFRONS des Anciens Mystères des Corporations d’Artisans nous « parle » d’un passé

millénaire, de l’« héritage », relique d’un « vieux passé », racine et origine de la Grande

Tradition Initiatique qui, dans la « nuit des temps », se perd entre les brumes de

« BOREE » avec ses « aurores boréales », le point-centre d’expansion et d’irradiation de la

Grande Tradition Primordiale, comme KETHER-ELYON (« La Suprême Couronne »), qui

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est la « cause des causes » (EHYEH) et POINT LUMINEUX PRIMORDIAL : AVANT

LA RESPLANDEUR DE SA GLOIRE, L’OBSCURITE S’ENROULE A NOUVEAU, ET

LES OMBRES S’EVANOUISSENT… », Arcane Des Jours, Verbe oculte : Le A.

M.N… !

Q U A T R E

« L’ A U T R E V I S A G E D E J A N U S »

Dédié au GRAND Rishi PESH-HUN NARADA

« Celui dont la vision ne peut pas couvrir trois mille ans d’histoire, doit voltiger dans les

ténèbres externes, vivre à l’intérieur des frontières du jour. »

GOETHE : « Westoslicher Diwan »

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Supposer et même prétendre que ce qui a fini par s’appeler « l’histoire du développement

humain », est une succession capricieuse d’incident dûs au hasard, c’est pêcher par

« aveuglement » et par incapacité à percevoir la « chaîne » qui relie tous et chacun des

évènements par le fil de la causalité. Qu’on ne vienne pas nous taxer d’« historiophobe »,

pour le fait de critiquer l’histoire banale et conformiste, parce que la légitimité même de

l’histoire l’exige, pour éviter les « falsifications » qui constituent son antipode, comme le

cas de certaines écoles historiques qui, consciemment ou inconsciemment, servent à induire

en erreur et à exercer une action dissolvante contre tout ce qui représent la spiritualité et la

Tradition. Nous partageons l’opínion d’Albert G. McKey quand il dit : « Nous devons

confesser que si un excès de crédulité fait souvent prendre la fable pour la réalité, une

obstination dans l’incrédulité induit le refus de la vérité, pris alors comme une fiction.»

Heureusement, il arrive que, en plus de ces « aveugles par embarras » ou par

ignorance, il existe également d’autres hommes qui « voients au-delà » de ce que voient les

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premiers. Ces hommes qui voient « au-delà de l’Histoire », dans leur recherche de la

TRACE PERDUE, des éléments de la continuité Sacrée, sont les INITIES, ceux qui ont

repris Le Chemin, parce que l’INITIATION est la Tradition organisée. La TRADITION est

immémoriale, et par essence, elle agit « en dehor du temps », car l’Eternel comprend le

temporel.

Dante, dans « La Divine Comédie », nous dit, en parlant du PELERIN, ou de

« l’Intention Divine signalant le Chemin » :

« A la moitié du Voyage de notre vie, je suis arrivé par moi-même à un bois obscur,

dans lequel le droit chemin s’était perdu. Qu’il est difficile de parler de ce bois

sauvage, épineaux et dense, dont la seule idée revouvelle mes craintes ! Il est

tellement amer, que la mort ne signifie, à peine qu’un peu plus... !

JANUS, en tant que « SEIGNEUR DES TEMPS », est l’ IANITOR (portier) qui

« ouvre et ferme » le Cycle des deux Solstices, et d’autre part, il est aussi le dieu de

l’INITIATION DANS LES MYSTERES, c’est-à-dire, qu’il « ouvre la Voie ».

L’interprétation la plus habituelle des DEUX visages de JANUS – nous dit René Guénon –

est celle qui les considère comme représentation, respectivement, du passé et de l’avenir :

cette intérpretation, bien qu’incomplète, n’en n’est pas moins exacte d’un certain point de

vue, parce qu’entre le passé qui n’est plus et l’avenir qui n’est pas encore, le véritable

visage de JANUS, celui qui regarde le présent, n’est, dit-on, aucun des deux visibles. Ce

troixième visage, en effet, est invisible, parce qu’au présent, dans la manifestation

temporelle, il n’est qu’un instant inaccessible. C’est la raison pour laquelle certaines

langues, comme l’hébreu et l’arabe, n’ont pas de forme verbale qui correspond au présent.

Selon ses brèves considérations, il est déjà facile de comprendre que JANUS représente

véritablement Celui qui n’est pas seulement « le Seigneur du triple temps » (désignation qui

s’applique également à SHIVA dans la Tradition Hindoue), mais aussi et surtout, le

« Seigneur de l’Etérnité ». Quand le CHRIST est proclamé le Commencement et la

Culmination de tout : «JE SUIS L’ALPHA ET L’OMEGA, LE COMMENCEMENT ET

LA FIN », Il nous dit qu’Il est « LE SEIGNEUR DE L’ETERNITE ». Il est bien évident,

en effet, que « Le Seigneur des Temps » ne peut être pour sa part soumis au temps, qui

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trouve en Lui son principe, de même que, selon l’enseignement d’ Aristote, le premier

moteur de toutes les choses, ou le principe du mouvement universel, est nécessairement

immobile. Il est certainement Le Verbe Eternel que les textes bibliques désignent souvent

comme « l’Ancien des jours », Le Père des Ages ou des cycles de l’existence – et ce, dans

le sens propre et primitif du mot SAECULUM, de même que du Grec AION et de l’hébreu

OLAM qu’il traduit - et il est important de noter que la tradition hindoue lui donne

également le titre de « PURANA-PURUSHA », dont le sens est strictement équivalent ».

(« SYMBOLES FUNDAMENTAUX DE LA SCIENCE SACREE », Editions Gallimard,

Paris, 1962).

Saint Augustin pour sa part, dans le domaine théologico-mystique, nous parle de ses

interrogations et de ses inquiétudes au sujet du TEMPS qui tranche avec L’ETERNITE de

Dieu. A ceux qui se demandent « que faisait Dieu avant que ne soient crées le Ciel et la

Terre ? », il répond en affirmant que « l’Eternité de Dieu n’a pas les différences que le

temps a ». Et il ajoute : « Ceux qui parlent de cette manière ne Vous connaissent 1as encore,

ô Sagesse de Dieu 1 et lumiére de nos âmes ; ils ne comprennent pas encore comment les

choses se font en Vous et par Vous ; ils s’efforcent pour arriver à connaître les choses

eternelles, mais comme leur pensée suit encore les idées qu’ils ont de la succession des

temps soit passés, soit futurs, tout ce qu’ils pensent est vain. Qui pourrait arrêter et fixer

pendant un très bref espace leur pensée, afin que, s’arrêtant un peu, ils perçoivent, ne serait-

ce que pour un instant, la splendeur de l’éternité qui persévère toujours, et ils la comparent

avec la nature du temps qui ne s’arrête jamais? Alors ils verraient qu’on ne peut comparer

l’un avec l’autre; ils verraient également qu’un temps ne se fait long que par de nombreaux

mouvements qui passent les uns derrière les autres, et qu’il est impossible qu’ils s’etendent

à un moment tous ensemble, et ils verraient que dans l’Eternité, c’est le contraire, car là-

bas, rien ne pasee, tout est présent. Ils sauraient également que le temps futur rejette le

passé et le suit; que tout le passé comme le futur, ont l’être successif, crée par lui, qui est

toujours présent. » (Livre Onze, chap. XI) (1) Ce qui est souligné est de l’auteur. Nous

suggérons une lecture attentive de PROVERBE, 8 :22 à 30.

11 PROVERBES, 8:22 à 30

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Selon SCHELLING, « l’Hisotire Universelle est un « EON » dont le CHRIST est le

contenu éternel, le commencement et la fin, la cause et le terme. « Pour l’homme commun

de notre temps, coincé entre le passé et le futur qui constituent sa « conscience historique »,

il n’est pas possible de contempler le véritable visage de JANUS, le visage CENTRAL de

l’« Eternel Présent », cet « état de conscience » que représente la « RESTITUTION A

L’ETAT PRIMORDIAL », dans lequel l’Homme recouvre le « SENS DE L’ETERNITE »

et avec lui, L’IMMORTALITE, LA VITA VENTURI SOECULI » ; la possession du

« sens de l’éternité », l’état de la véritable Initiation, qui est la condition préalable à la

reconquête effective des états « supra-humains » , parce que c’est seulement à partir de cet

« état primordial » qu’il est possible de franchir les limites de l’individualité humaine, pour

s’élever vers des états supérieurs ou supra-individuels, quand l’être passe « au delà du nom

et de la forme » (Nama-Rupa) et donc « reçoit alors son véritable Nom ». Comme nous le

dit L’APOCALYPSE, 2 :17 : « AU VAINQUEUR JE DONNERAI DE LA MANNE

CACHEE, JE LUI DONNERAI UNE PETITE PIERRE BLANCHE, ET GRAVE SUR LA

PIERRE UN NOM NOUVEAU QUE PERSONNE NE CONNAIT SINON LUI QUI LE

REÇOIT. » Et dans APOCALYPSE 3 :12, on trouve aussi : « LE VAINQUEUR, J’EN

FERAI UNE COLONNE DANS LE TEMPLE DE MON DIEU, IL N’EN SORTIRA

JAMAIS PLUS, ET J’INSCRIRAI SUR LUI LE NOM DE MON DIEU, ET LE NOM DE

LA CITE DE MON DIEU, LA JERUSALEM NOUVELLE QUI DESCEND DU CIEL

D’AUPRES DE MON DIEU, ET MON NOM NOUVEAU.» Tels sont les « Serviteurs de

Dieu », ceux qui peuvent voir Son Visage, et le Nom de leur Père est écrit sur leur fronts. »

(14 :1 et 22 :4).

Ce sont ces « êtres libérés », Grands Sages (PANDITA) ou Maîtres Spirituels, dont

le Savoir leur confère la FONCTION et le Pouvoir d’ENSEIGNER, qui doivent

communiquer la Connaissance aux autres et éveiller en eux les possibilités de

perfectionnement et d’accès au Transcendant. Ce sont des êtres totalement libérés, c’est –à-

dire, qui ont réalisé à plénitude L’UNION AVEC L’ETRE VERITABLE ou Identité

Suprême. Tel est l’«état » de l’ « HOMME UNIVERSEL » (Al-Insan al Kamil, de la

Tradition Soufie), celui qui a REALISE tous les degrés de l’Etre, le « CHEN-JEN »

(Homme Transcendant) du Taoìsme. Ces êtres « réalisés » à plénitude, sont aussi les

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« GARDIENS » ou « SURVEILLANTS » des PORTES DU DOUBLE EMPIRE

D’ORIENT ET D’OCCIDENT, dont la DOUBLE AUTORITE est ré-unie dans le

Symbolisme Maçonnique de L’AIGLE BI-CEPHALE, l’oiseau « Roi des Oiseaux », c’est-

à-dire, du monde « aérien », situé entre les dieux célestes et les hommes, comme le dit A.

Volgine dans son LIVRE « LE SYMBOLISME DE L’AIGLE », et dont le symbolisme est

similaire à celui de JANUS avec ses CLEFS ; une en OR et l’autre en ARGENT (Paradis

Céleste et Paradis Terrestre : Grands Mystères et Petits Mystères). Clefs qui sont un des

attributs du PONTIFICAT SUPREME, auquel est essentiellement associée la FONCTION

DE HIEROPHANTE, « Seigneur des deux Voies » : La VOIE DES DIEUX (Deva-Yana)

et la VOIE DES ANCETRES (Pitri-YANA) ; C’est-à dire, la VIA ARCTA (Voie Etroite)

et la VIA LATA (Voie Large). Ces deux « itinéraires symboliques » qui constituent des

« VOYAGES », sont réunis dans le passage suivant de la BHAGAVAD-GITA, VIII, 23 à

26 : « LE MOMENT OU CEUX QUI TENDENT VERS L’UNION (SANS L’AVOIR

REALISEE EFFECTIVEMENT) LAISSENT L’EXISTENCE MANIFESTEE, SOIT

POUR NE PAS REVENIR, SOIT POUR REVENIR, JE VAIS TE L’ENSEIGNER, O

BHARATA. FEU, LUMIERE, JOUR, LUNE CROISSANTE, SEMESTRE ASCENDANT

DU SOLEIL VERS LE NORD, C’EST SOUS CES SIGNES LUMINEUX QUE VONT A

BRAHMA LES HOMMES QUI CONNAISSENT BRAHMA, FUMEE, NUIT, LUNE

DECROISSANTE DU SOLEIL VERS LE SUD, C’EST SOUS CES SIGNES D’OMBRE

QU’ILS VONT DANS LA SPHERE DE LA LUNE, POUR REVENIR

IMMEDIATEMENT, TELLES SONT LES DEUX VOIES PERMANENTES, L’UNE

CLAIRE, L’AUTRE OBSCURE, DU MONDE MANIFESTE (Jagat) ; PAR L’UNE IL

N’Y A PAS DE RETOUR ; PAR L’AUTRE, ON REVIENT EN ARRIERE... »

Revenons au concept déjà mentionné du « troisième visage » de JANUS, le “visage

invisible” qui correspond à l’ETERNEL PRESENT, et non au « présent » de la

manifestation « temporelle », parce que l’Esotérisme n’a pas d’histoire. Dans l’aspect

temporel, le symbolisme du “Caducée d’Hermès” ou « Bâton de Brahma », est l’ « Echelle

qui unit la terre au Ciel » ; ou selon l’expression de JACOB : « Maison de Dieu et Porte du

Ciel ». Avec ses TROIS élements composants (appelés NADIS dans la Tradition

Hindoue) : SUSHUMA, IDA et PINGALA ; ce dernier (Pingala) correspond au SOLEIL,

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Ida à la Lune (ce pourquoi ils son désignés comme étant les yeux de VAISHWANARA, Le

dieu du Feu), alors que Sushuma, situé au milieu, est en relation avec le troisième oeil »,

l’oeil frontal de Shiva.

« Dans l’aspect de ce symbolisme – nous dit René Guénon – qui se réfère à la

condition temporelle, le Soleil et l’oeil droit correspondent au futur, la Lune et l’oeil gauche

au passé ; l’oeil frontal correspond au présent, qui, du point de vue de manifesté, n’est

qu’un instant insaississable, comparable à ce qu’est dans l’ordre spatial, le point

géométrique sans dimensions : c’est pourquoi un regard de ce troisième oeil détruit toute

manifestation (ce qu’on exprime symboliquement en disant qu’il réduit tout en cendres), et

c’est aussi pourquoi il n’est représenté par aucun organe corporel ; mais, lorsqu’on s’élève

au-dessus de ce point de vue contingent, le présent contient toute la réalité (de même que le

point renferme en lui-même toutes les possibilités spatiales), et lorsque la succession est

transmuée en simultanéité, toutes les choses demeurent dans « l’éternel présent », de sorte

que la destruction apparente est véritablement la « transformation ». (« L’HOMME ET

SON DEVENIR SELON LA VEDANTA, Editions Traditionnelles, Paris, 1952, page 150).

Les Maîtres Soufis considèrent la progression sur LE SENTIER SPIRITUEL

comme un « VOYAGE » (Safar), et le chercheur de Dieu s’appelle « UN SALIK »

(Voyageur) ou « Al-Salikun » (Les Itinérants) pour ceux qui avancent par « étapes » ou

«épisodes » (Macamat) tout au long du SENTIER (TARIK AL SULUK), vers le But qui

est L’UNION ou identification avec la REALITE UNIQUE (Al-Huwiyah), But qui est

appelé « FANA FIL-HAQQ ». SHANKARACHARYA dit que « l’Homme qui fait LE

PELERINAGE de son propre Etre, cherche avec l’oeil de la Connaissance, et quand le

Soleil de la Connaissance spirituelle s’élève dans les cieux du Coeur, dans le Centre de

l’Etre, il brille de sa propre splendeur et expulse les ténèbres de l’ignorance, qui voilent

l’unique réalité absolue, pénètre tout, enveloppe tout et illumine tout ». (ATMA-BODHA).

LAO-TSEU nous dit : « Toute distinction de lieu ou de temps est illusoire ; la

conception de tous les possibles (comprise synthétiquement dans la Possibilité Universelle,

absolue et totale), se fait sans mouvement et hors du temps. »

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L’état originel, origine essentielle de LA TRADITION, provient du temps

« antérieur à l’histoire ». Son origine « NON-HUMAINE » (Apaurusheya) est « hors du

temps et de l’espace ». Elle est tellement ancienne qu’ « elle se perd dans la nuit des

temps » ; c’est pourquoi l’Esotérisme, qui est la DOCTRINE de la Tradition qui lui donne

une continuité dans l’espace et dans le temps, est considéré comme une « DISCIPLINE

ARCANE » ; bien que la science actuelle la sous-estime avec le qualificatif

d’ « archaique », provenant d’une évidente intention péjorative, parce que, pour le profane,

c’est-à-dire, pour l’ignorant de la Science Sacrée, l’ « ARCANE », le MYSTERE, est « un

trait évident des mentalitités primitives ». L’ « Optique » du profane s’avère ici

insuffisante, car sa capacité de captation l’empèche de comprendre que le Symbolisme et ce

qu’il exprime sont antérieurs à l’apparition de l’homme sur la Terre. Il s’agit d’un langage

d’origine « non-humaine » ou APAURUSHEYA, comme l’appelle la tradition Hindoue en

désignant la Sagesse Eternelle, immuable, dont le principe remonte au-delà et bien plus

haut que l’Humanité.

L’Esotérisme possède sa propre « technique » qui est LE SYMBOLISME, lequel

constitue son « langage spécial », qui « suggère », qui N’exprime PAS, qui sert seulement

de « support » pour « s’élever », au moyen de la méditation, à la connaissance des vérités

métaphysiques. Cette DOCTRINE qui sert de fondement au Symbolisme qui est sa

TECHNIQUE, constitue ce qu’on appelle en la matière, «SCIENCE SACREE » (Hiéros

Epistémé).

Au sujet du problème des relations entre « l’historique » et le «symbolique »,

Guénon nous dit : « On a trop souvent tendance à penser que l’admission du sens

symbolique d’un texte, doit entraîner le rejet de son sens littéral ou historique : une telle

opinion ne résulte que de l’ignorance de la loi de correspondance qui est le fondement

même de tout symbolisme, et en vertu de laquelle, chaque chose, procédant essentiellement

d’un principe métaphysique dont elle tient toute réalité, traduit ou exprime ce principe à sa

manière et selon son ordre d’existence, de telle sorte que, d’un ordre à l’autre, toutes choses

s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est,

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dans la multiplicité de la manifestation, comme un reflet de l’unité principielle elle-même.

L’interprétation métaphysique d’un symbole n’en exclut pas sa signification historique, et

même le second n’est en un certain sens qu’une conséquence du premier, mais il est évident

que cette relation de dépendance n’affecte en rien son propre « degré » de réalité (celui qui

correspond à son ordre). Réf. « LE SYMBOLISME DE LA CROIX », Paris, 1931, p.

12.Note : le « souligné » est de l’auteur.

Pour sa part, Luc Benoist dit : « Le point de vue ESOTERIQUE ne peut être admis

et compris que par l’organe de l’esprit qu’est l’intuition intellectuelle ou « INTELLECT »

correspondant à l’évidence intérieure des causes que précèdent toute expérience. Elle est le

moyen d’approximation spécifique de la métaphysique et de la connaissance des principes

d’origine universelle. Ici commence un domaine dans lequel il n’y a plus d’opposition, ni

de conflicts, ni de complémentarités, ni de symétries, parce que l’Intellect se meut dans

l’ordre d’une unité et d’une continuité isomorphe avec la totalité du réel. C’est pour cela

qu’Aristote pouvait dire que « l’Intellect est plus véritable que la science », et Saint Thomas

affirmer pour sa part, que « l’Intellect est l’aspect extérieur (habitus) des principes ou le

mode des causes ». Plus rigoureusement encore, les spirituels arabes ont pu affirmer que

« la doctrine de l’Unité est unique ». Le point de vue métaphysique échappant par

définition à la relativité de la raison, il implique dans son ordre une certitude. Mais en

revanche, elle n’est ni exprimable, ni imaginable, et relève de concepts uniquement

accessibles grace aux symboles. Ce dernier moyen d’expression ne nie aucune réalité,

d’aucun ordre, mais elle les soumet tous au pouvoir de ses arcanes… ». (Réf :

« L’ESOTERISME, page 13, Presses Universitaires de France, Paris, 1963).

Comment l’homme commun-homme profane-peut-il trouver « LES TRACES » qui

se perdent dans « le feu ardent de la Lumière Incrée », et qui ne sont évidentes que pour l

´« HOMME ROYAL», l’ « HOMME VERITABLE » ?

La MEMOIRE COSMIQUE est appelée « LA SPHERE DE LA LUNE » dans la

BHAGAVAD-GITA, les Cabalistes l’appellent « LA MAISON DU TRESOR DES

IMAGES », dont la Séphirah est « YESOD » (Le Fondement), parce qu’elle « soutient »

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l’image de tout ce qui existe dans le « Monde Physique », et est donc, l’« Entrepôt des

Images ». Et non seulement elle les contient, mais elle a aussi le pouvoir de les altérer.

C’est pourquoi il est dit dans le texte du Sepher-Yetzirah, au sujet de cet aspect de

YESOD :

« LE NEUVIEME SENTIER EST APPELE L’INTELLIGENCE PURE

PARCE QU’IL PURIFIE LES EMANATIONS, MET A L’EPREUVE

ET CORRIGE LE DESSIN DE SES REPRESENTATIONS, ORDONNE

L’UNITE DONT ELLES SON DESSINEES, SANS DIMINUTION OU

DIVISION ».

Bien que quelques « occultistes » confondent « L’AKASHA » avec la « Lumière

Astrale », la Tradition Esotérique enseigne que « L’AKASHA » est la SUBSTANCE

PRIMORDIALE INDIFFERENCIEE ou « Racine de la Matière », connue dans l’Ecole

VEDANTA comme « MULAPRAKRITI » ou « PRADHANA ». La « Lumière Astrale »

n’est qu’un « réflecteur » de l’AKASHA. A la Séphirah « YESOD » (le Neuvième Sentier),

pour sa condition de « réflecteur » de toutes les émanations supérieures, de même que pour

son rôle de grand réflecteur de la lumière du Soleil, est attribué l’Archange « GABRIEL »

(« Celui qui donne les pouvoirs de la Vue »), l’« annonciateur », celui qui dirige « le fleuve

d’eau vive, brillant comme du cristal, qui, jaillissait du Trône de Dieu et de l’Agneau »,

selon l’APOCALYPSE 22 :1.

Pour les mêmes raisons déjà mentionnées, la « Sphère de la Lune » ou « MEMOIRE

COSMIQUE », est aussi la Résidence « DES PITRIS » ou « PITARAS » : les

prédécesseurs générateurs du Cycle actuel. Les « PITRIS » ou PERES, engendrèrent les

êtres du MAVANTARA terrestre et ils sont les prédéceseurs de l’Humanité actuelle, selon

le « MANAVA-DHARMA-SASTRA » ou Ancien Code des Lois de MANU, attribué au

premier Manú, appelé SVAYAM-BHUVA, qui était originellement Tradition Orale (Serti)

et qui fut postérieurement recuillie comme écrits légaux des Hindous.

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Selon cette Tradition Orientale, les « PITRIS » ou « Dieux Manes », prédécesseurs

et ancêtres déifiés du genre Humain, se divisent en deux genres distincts :

« BARCHICHAD-PITRIS » qui sont les plus étroitement liés à la Terre et qui vinrent pour

être les « PRAJAPATID » inférieurs, c’est-à-dire, les ELOHIM CREATEURS de la forme

de l’ADAM du boue (l’homme physique et ses principes inférieurs) ; alors que les PITRIS

plus élèves, ou « AGNICHVATTA-PITRIS » furent les formateurs de l’homme Interne,

mais sans prendre aucune part à la création physique de l’Homme. Les « KUMARAS »,

Seigneurs de la Flamme ou « Fils du Feu », appartiennent à la grande classe des

« MANASA-PUTRA » ou « Fils Du Mental ». (Réf : « LOIS DE MANU » et

« BAGHAVAD-GITA).

H. P. Blaatsky se demandait si Saint Paul se référait aux PITRIS quand il parle, dans

HEBREUX, 12 :23 de « L’ASSEMBLEE DES PREMIERS-NES » DONT LES NOMS

SONT INSCRITS DANS LES CIEUX. » (Réf. Glos Théos.).

Il est également fait mention de « LA CONGREGATION » dans PSAUMES, 74 :2,

qui dit : « RAPPELE-TOI DE LA CONGREGATION QUE TU AS ACQUIS DES

L’ORIGINE, LA VERVE DE TON HERITAGE, LA MONTAGNE DE SION OU TU FIS

TA DEMEURE. »

Dans Esaìe, 2 :3, nous lisons : « DES PEUPLES NOMBREUX SE METTRONT

EN MARCHE ET DIRONT : VENEZ, MONTONS A LA MONTAGNE DU SEIGNEUR,

A LA MAISON DE DIEU DE JACOB : IL NOUS MONTRERA SES CHEMINS ET

NOUS MARCHERONS SUR SES ROUTES. OUI, C’EST DE SION QUI VIENT LA

LOI, ET DE JERUSALEM LA PAROLE DU SEIGNEUR. »

Le Mont de SION, qui est HERMON (DEUTERONOME, 4 :48), les Sidonis

l’appelaient SIRION ; et les Amorites l’appellent SENIR (3 :9), ville que chante le Psaume

des fils de Coré (48 : 2, 3, et 4) : « BELLE PROVINCE QUI REJOUIT TOUTE LA

TERRE. C’EST LA MONTAGNE DE SION, AUX COTES DE L’AQUILON, LA CITE

DU GRAND ROI. DANS SES PALAIS, DIEU EST CONNU COMME LA

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CITADELLE.PARCE QU’ICI LES ROIS DE LA TERRE S’ETAIENT DONNE

RENDEZ-VOUS. TOUS ILS AVANCERENT. »

Pour « monter sur la Montage de Sion », il faut savoir parcourir le Sentier BLEU de

l’« Intelligence Administrative » et chausser les Sandales Ailées du Grand Messager. Le

même SENTIER que parcoururent ORPHEE, OEDIPE et tant d’autres Initiés et Adeptes. Il

n’y a que là, dans ses « Terres », qu’on peut « éveiller » tout ce que la méditation des

générations antérieures avait accumulé dans des symboles déterminés auxquels furent

associées certaines idées dans le passé, toute la richesse accumulée d’une Tradition, rendant

possible, de cette manière, la « récupération » de l’ « Or des tabernacles » et même

jusqu’au « Trésor des Templiers », qui subsistent, mais bien gardés par les « Gardiens du

Seuil » et même par des « génies » et des « fantasmes » du « Royaume des Ombres ». Là-

bas, dans cette « Terre » où pousse le blé, dans un lieu qui « n’existe pas mais qui EST » ;

dans une Grotte souterraine, près d’un Puits d’Eaux Cristallines, terre de l’Epine, où

fleurissent Narcisses et Roses, Lilas, Safrans et Jacinthes ; là-bas se trouve LE TRESOR

FABULEUX, sous la Crypte d’une Vierge Noire. Dans un immense COFFRE d’ébène et

de cèdre du Liban, incrusté d’argent et d’or, de nacre et d’ivoire, de rutilantes pierres de

Jaspe, de Calcédonie, d’Emeraude, de Sardoine, Sarde, Chrysolithe, Béryl, Topaze,

Chrysoprase, Jacinthe, d’Améthyste, là-bas se trouve le Grand Trésor d’Hier,

d’Aujourd’hui et de tous les Temps, en attendant les éternels chercheurs, les Constructeurs

qui doivent élever un NOUVEAU TEMPLE au Dieu UNIQUE et ETERNEL... ! Salvé,

JANUS ressuscité ! Qu’on te « baptise » « Jean » ou « Santiago », ton ancêtre nous conduit,

à travers HERMES HARAMESAH, jusqu’à la Grande Ile Blance au-delà de la BOREE : la

Terre du Sanglier et du PERE DE LA RACE, Source et CENTRE dispensateur de la

GRANDE DOCTRINE, qui « n’est ni d’Orient ni d’Occident »...Nous te saluons, depuis

les demeures de l’Eternel Présent ! Depuis l’autre Visage qui occulte ton

apparence« bifrons », et qui constitue ta Base et ton FONDEMENT... !

Ce VOYAGE d’ « ascension spirituelle », ou de RETOUR, représenté dans l’Arbre

de la Cabale par le Sentier 32 (MALKUTH-YESOD), est le Voyage de

« REGENERATION ou de « Seconde Naissance ». Il est l’ « Initiation du Nadir », le

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« Voyage en Averre », parce que c’est seulement en «descendant » qu’on acquiert

l’ «impulsion ascensionnelle ». Telle est « l’expérience » de la « Mort Initiatique » qui

conduit à une NOUVELLE VIE, le V.I.T.R.I.O.L.U.M. qui permet à l’Homme de se

plonger dans sa propre âme, dans la « matrice du Temps », en se contemplant dans l’Etang,

mais sans « refuser l’amour de la Nymphe ECO », c’est-à-dire, sans « échapattoires »

aberrants, parce que l’Initié doit accepter sa mission de s’efforcer de lutter contre le Chaos

et les Ténèbres, ici et maintenant, s’acceptant lui-même « tel qu’il est et réalisant en même

temps la tache de « Grand Oeuvre » « avec les pieds sur la Terre » (MALKUTH), car celui

qui éloigne sa main de la charrue, ne pourra jamais atteindre sa Demeure dans les Etoiles...

Violet M. Firth (D.N.F.), dans son livre « THE SEA PRISSTESS & MOON MAGIC »

chante les louanges de la « decente » intérieure :

« Plonge-toi, plonge-toi, plonge-toi chaque fois plus et plus profondément

Dans le sommeil éternel primordial !

Plonge-toi ! Reste tranquile, oublie et met toi à l’écart

Dans le coeur le plus secret de la Terre Interne.

Bois les eaux de Perséphone,

Le Puits Secret à côté de l’Arbre Sacré...

Qui bois les eaux de ce Puits caché,

Verra des choses qu’il n’osera pas dire...

Il parcourera le Sentier, dans la pénombre, qui conduit jusqu’à moi...

Dyane des Chemins et Hécate, Sélène de La Lune, Perséphone... !

Pour revenir aux concepts exposés au debut de ce chapître, au sujet des defauts de la

généralistaion de l’histoire anecdotique et linéaire, nous essayerons de paraphraser

l’opinion du Professeur Edward Hallett Carr, un historien contemporain, qui, dans son

excellent livre « WHAT IS HISTORY ? » (QU’EST CE QUE L’HISTOIRE ?), parle d’un

thème que beaucoup regardent avec peur ou avec mépris :

« Qui prétend « scruter » le lointain passé, nébuleux et arcane, à la recherche de

« faits historiques » en accord avec le point de vue de « bon sens » sans posséder la

connaissance nécessaire de la nature de ce passé, c’est-à-dire, sans prendre en considération

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la situation spécifique de peuples entiers, avec leur mode de vie, leur organisation sociale,

leurs valeurs morales et spirituelles, leurs rites et leurs mythes, bref, toute leur texture

complexe et leur caractère particulier, serait en train de « construire » une histoire

conventionnelle, imbue de points de vue particuliers qui reflèteront les faits à travers le

« prisme » du mental de l’historien. On ne peut écrire d’HISTOIRE, à moins que l’historien

puisse atteindre une quelconque sorte de contact avec le mental de ceux au sujet desquels il

écrit, car tout acte passé n’a aucun sens pour l’historien, à moins qu’il ne puisse

comprendre la pensée sous-jacente qui se trouve derrière, et en se situant dans la

revalidation de la pensée de ceux dont il veut étudier l’histoire. Cela lui donnera, pour le

moins, une « compréhension imaginative » de ce qui se passe dans le mental de l’autre

partie. La fonction de l’historien n’est pas d’aimer le passé ni de s’en enmanciper, mais elle

est de le connnaître à fond et d’en comprendre la clé pour l’entendement du présent. Le

Chapître de son livre (« L’Historien et ses faits »), conclut en disant : « La première

réponse que je peux donner à la question : Qu’est-ce que l’Histoire ?, est la suivante : « Il

s’agit d’un processus continu d’interaction entre l’historien et ses faits, un interminable

dialogue entre le présent et le passé. » (Réf : Op.Cit., pages 5 à 35, « VINTAGE BOOKS »,

New York, 1961).

Si cela se passe avec L’HISTOIRE, dont les faits on été pratiquement entièrement

« selectionnés » pour nous par des générations de chroniqueurs qui ont enregistré, pré-

sélectionné et pré-déterminé les faits qui devaient être réservés, que peut-on attendre des

récits oraux en forme de poèmes épiques, de légendes, de mythes et de contes, que nous

pourrions considérer comme étant les souvenirs de l’enfance de l’Humanité, si les

« copistes » qui les ont transcris n’étaient pas des écrivans particulièrement « intuitifs », qui

puissent « capter », intérpreter et transmettre les thèmes construits en accord avec certaines

lois secrètes, qui contiennent en puissance, les expériences psychologiques et

métaphysiques des peuples d’un lointain passé ?

Seul l’Initié peut agir comme « SANJANA », le cocher du Vieux ROI

DHRITARASHATRA, dont nous parle la BHAGAVAD-GITA, qui décrit fidèlement le

Roi, la Bataille de KURUKCHETRA, qu’« ARJUNA », le fils d’INDRA et disciple de

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KRISHNA, livre contre les Kérus et les Pandavas. Comme nous l’interprète M. Loeffler-De

Lachaux, dans son magnifique livre « LE SYMBOLISME DES CONTES DE FEES »,

DHRITARASHTA représente l’ Inconscient assistant comme spectateur à la lutte engagée

par le Conscient. L’Inconscient a tous les pouvoirs : il est LE ROI, mais il est aveugle.

Cette particularité indique qu’il n’existe pas de perception directe entre l’Inconscient et le

Conscient. Ces deux parties de notre psychisme communiquent entre elles par un

intermédiaire : SANJANA, le voyant, l’Initié, le serviteur fidèle qui symbolise, au niveau

psychologique, « L’INTUITION ». (Réf. Op. Cit., pages 11/12, Editions L’Arche, Paris,

1949).

Nous trouvons un symbolisme analogue dans la Carte du TAROT connue comme

L’ARCANE VI : « LES AMANTS », dont nous avons donné l’intérpretation dans notre

livre antérieur, « LE RETOUR D’HENOCH », Chapître XI. Dans cette carte, LA FEMME

« regarde en haut », vers « L’ANGE » (Etre Supérieur, Moi-Supérieur ou Supra-

Conscience). Derrière l’Ange et au dessus de lui, se trouve LE SOLEIL, signe visible du

SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL. L’HOMME regarde vers LA FEMME. L’Homme

représente le mental conscient rationnel. Le mental rationnel ne peut pas établir un contact

direct avec le MOI SUPERIEUR, mais en revanche, Le Mental SUPRA-RATIONNEL,

l’Intuition, (La Femme), est toujours en contact direct avec l’un ou l’autre aspect de

l’ETRE RAYONNANT.

Montons donc au MONT HERMON, le SIRION des Amarhètes, chaussant les

Sandales Ailées et apprennons à lire le Langage Universel qui apporte le « fil »

transhistorique qui communique avec « l’au-delà de BOREE », le HAUT LIEU de

L’APOLLON KARNEIOS, où se trouvent las Sources lontaines de l’Histoire Humaine,

L’Age d’Or, première phase du Manvatara, la RACINE de nos origines, dans les Terres

Pures d’EBERUS, où SEPT BOEUFS, attachés au Char du ROI ARTHURUS, jalonnent

les Sentiers Sidéraux…

« DANS SA MAIN DROITE, IL TENAIT SEPT ETOILES, ET DE SA BOUCHE

SORTAIT UN GLAIVE ACERE, A DEUX TRANCHANTS. SON VISAGE

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RESPLENDISSAIT, TEL LE SOLEIL DANS TOUT SON ECLAT. »

(APOCALYPSE, 1 :16).

Selon René Guénon, ces SEPT ETOILES sont les « SEPT LUMIERES » par

lesquelles fut transmise au Cycle actuel, la Sagesse des Siècles antérieurs. La persistance de

ces « SEPT LUMIERES » dans le symbolisme de la Loge Maçonnique, avec la présence

d’un numéro égal de personnes qui les représentent, est nécessaire pour la validité de la

transmission Initiatique. (Revue E.T. « Le Sanglier et l ‘Ourse », Août-Septembre 1936).

Nous concluons ce Chapître avec une pensée de FREUD, qui dit :

« L’HOMME DE LA PRE-HISTOIRE EST MEME, JUSQU’A UN

CERTAIN POINT, NOTRE CONTEMPORAIN… »

C I N Q

« LE FIL CONDUCTEUR et LA TRACE DE LA TRADITION »

A I S I S, LA GRANDE VIERGE-MERE DES MYSTERES…

= = = = = = = = = = = = = = =

L’homme est un symbole vivant, fortement chargé d’une immense richesse

archaïque ; tout un tas de ressources qui le rendent capables de réanimer dans sa

conscience, toute cette extraordinaire richesse de symboles primordiaux qu’il porte en lui.

Réactivation qu’il peut obtenir, dans la mesure où il est capable de dépasser la conscience

profane limitée avec ses comportements et ses situations qui lui sont propres, et dans la

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mesure où il se montre capable d’accéder au Grand Temps Cosmique, où se déroule

l’HISTOIRE VERITABLE.

Par sa condition de créature, à l’image et à la ressemblance du Créateur, l’homme

est « lié » à son créateur. Par conséquent, il est également « ouvert à la

COMMUNICATION DE DIEU par une relation d’origine, de paternité et de filiation. Bien

que l’homme commun ignore tout d’une telle relation, il n’en n’est pas moins relié à Dieu,

et la possibilité de communiquer dépend de la disposition et de l’attitude qui’il assume pour

atteindre cette « communication spirituelle ». Communion qui lui fait re-prendre conscience

de lui-même et le confronte, face à face, au MYSTERE, c’est-à-dire, à l’expérience

fondamentale d’INTERIORITE.

Comme le signale le Professeur E. Bindel : « BIEN QU’ETANT DESCENDU

DANS LA PROFONDEUR, L’HOMME A CONSERVE LA POSSIBILITE DE

REGARDER AU-DESSUS DE LUI, DE SORTE QU’EN GREC, IL PORTE LE NOM

D’ANTHROPOS », C’EST-A-DIRE, CELUI QUI REGARDE EN HAUT... » (Réf : « LES

ELEMENTS SPIRITUELS DES NOMBRES », page 18, PAYOT, 1960).

C’est pour ces mêmes raisons que le symbolisme inhérent à la nature humaine

« évoque » des correspondances, des structures et des fondements qui, dans leur propre

domaine, sont les homologues des Grands Symboles Universels ; car l’Univers étant le

Premier Temple donné par Dieu à l’Homme, ce dernier est à son tour le reflet de l’Univers.

Pour cette raison, le Temple est toujours construit « à l’image de l’Homme ».

L’embryologie de l’homme reproduit les étapes de l’évolution de l’Univers.

HAECKEL affirmait que l’origine et le développement des individus (ONTOGENESE) est

une courte récapitulation de l’origine et du développement des organes et des fonctions

biologiques et physiologiques (PHYLOGENESE). Pour sa part, TEILHARD DE

CHARDIN dit que l’Ontogénèse reflète la Phylogénèse, que reproduit la Cosmogénèse. Et

un vieux texte rabbinique précise que «LE TRES SAINT A CREE LE MONDE COMME

UN EMBRYON ».

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Le PREMIER JOUR DE LA CREATION correspond à la MANIFESTATION DE

LA LUMIERE ou Intelligence Créatrice, et son Symbole est (SYMBOLE). Le

DEUXIEME Jour, se produit une EXPANSION ou FIRMAMENT « au milieu des Eaux »,

séparent ainsi celles d’en-bas et celles d’en-haut, et l’expansion fut appelée CIEUX ; son

Symbole est (SYMBOLE), et le TROISIEME Jour de la Création, la Force ou Pouvoir

Divin fait se rassembler – comme conséquence de l’expansion qui s’est produite – les eaux

d’en bas dans UN LIEU, pour qu’il découvre et révèle la PARTIE SECHE ; c’est-à-dire, un

principe ou un point enegético-conscient et matériel, distinct et séparé de l’Etre

Indifférencié, qui peut s’identifier avec l’atome Primordial, se formant ainsi LA TERRE

(nom dont l’étymologie veut dire « SEC » ou « BRULE » en latin, en sanskrit et en hébreu,

ou « MATIERE » qui est « substance » de tout). Son symbole est la ligne d’un cercle

(SYMBOLE) ; le même que le symbole de l’ancien NITRE des égyptiens (Salpêtre) , le

SEL DE LA PIERRE, ou « le serpent de la Terre », de Basile Valentin.

Avec la rotation du cercle sur la ligne comme AXE, se produit LA SPHERE ou

« Oeuf », dans lequel ou duquel toute manifestation tire sa source. Le développement du

germe dans l’oeuf se produit comme une LIGNE PERPENDICULIERE, au moyen de cette

segmentation qui donnera la future épine dorsale... Analogiquement, nous pouvons dire que

l’homme est une LIGNE VERTICALE, avec son organisme psycho-physique dans le

Centre de l’AURA formée par ses véhicules supérieurs.

PLOTIN affirme que, bien que le mouvement propre de la vie soit circulaire,

comme on peut le voir avec les corps célestes, le mouvement de notre corps physique est

rectiligne, mais l’Esprit se meut circulairement en nous. « DIEU, SELON UNE

ANCIENNE TRADITION, EST LE PRINCIPE, LA FIN ET LE MOYEN DE TOUTES

LES CHOSES QUI EXISTENT. IL OEUVRE EN LIGNE DROITE, ALORS QUE, PAR

NATURE, IL EST CIRCONFERENCE. » (PLATON : « DES LOIS », 4, cité par G.R.S.

Mead, dans « THE SUBTLE BODY », page 44).

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Dans la carte N° 1 du TAROT, « LE MAGICIEN », nous voyons le symbole du

POUVOIR QUI DESCEND vers la manifestation, dans le SCEPTRE que le Magicien tient

dans sa main droite. Alors que dans la carte correspondante à l’Arcane 9, « L’ERMITE »,

POUVOIR QUI MONTE est symbolisé para le BATON PASTORAL ou Bourdon, dont

l’extrémité inférieure este fermement appuyée sur la terre. (Réf : Aldo Lavagnini

(MAGISTER) : « MANUAL DEL MAESTRO SECRETO », Edit. Kier, Buenos Aires,

1950).

R. A. Swaller de Lubicz dit: “L’ENTENDEMENT est la CONSCIENCE INNEE de

l’âme divine ; elle nous affirme qu’il doit y avoir une origine à tout ce qui existe. Et notre

intelligence nous répond que c’est probable, mais que nous ne pouvons pas la comprendre.

Le mot CONSCIENCE signifie avant tout « science avec ». Il faut deux éléments opposés

pour qu’il ait conscience. Notre conscience n’existe que par la comparaison. Tout procède

de l’ UNITE. Nous ne pouvons comprendre L’Unite, mais notre entendement nous dit

qu’elle doit exister. L’UNITE ABSOLUE est le DIEU OCCULTE, INCONNU ET

INCOMPREHENSIBLE (CELA). Dès que l’UNITE se dédouble et présente les deux faces

de toute chose compréhensible, alors nous avons LA TRINITE. L’Unité absolue ne peut

pas engendrer ; elle est stable, invariable et éternelle. C’est LE DIEU DES DIEUX dont

émane le Monde par le seul fait qu’ « Il contemple sa propre Face », qui est le

DEDOUBLEMENT, la scission, la première de toutes les fonctions : LA DIVISION. Dès

que LE DIEU DES DIEUX, l’Imprononçable, se divise en Lui-même, alors le Monde se

fait. Le Monde n’est que L’UNITE DIVISEE. (Réf. « LE MIRACLE EGYPTIEN »,

Chapîte VI, Flammarion, Paris, 1958).

Dans « LE SECRET DES CHIFFRES », Rudold Steiner dit : « IL N’Y A PAS DE

RELATION DERRIERE LAQUELLE ON NE RENCONTRE PAS DIEU ; C’EST

POURQUOI DERRIERE CHAQUE DIADE ON TROUVE UNE UNITE. »

Le COMPAS que le Grand Architecte de l’Univers dépose devant la Face de la

Profondeur, est DIVISEUR dans les deux pointes (extrêmes), mais il est UNITE dans le

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Pivot Central. De sorte que celui qui le mantient par le Pivot, est au dessus et « au-delà de

la paire d’opposés », ce qui inclut l’Etre et le non-être ; Père et Mère.

Chez les anciens Sages, parmi les quels il n’y avait pas de nom, ni d’idée, ni de

symboles de La CAUSE PREMIERE, le symbole de sa première MANIFESTATION

COMPREHENSIBLE, était la figure d’un Cercle avec son diamètre, établissant dans une

rélation du diamètre au cercle, la fonction « PI » = 3, 1416...grace à laquelle le NOMBRE

se convertit en FORME.

Dans cet ordre d’idées et d’homologies qui caractérisent les symboles de l’Homme,

on trouve au premier plan la structure de sa VERTICALITE. Mircea Eliade dit : « AUCUN

MONDE N’EST POSSIBLE SANS LA VERTICALITE, et CETTE DIMENSION, PAR

ELLE SEULE, EVOQUE LA TRANSCENDANCE. « (« LO SAGRADO Y LO

PROFANO, Edit. Guadarrama, Madrid, 1967).

L’érection du corps humain, dont la « pièce » par excellence est la COLONNE

VERTEBRALE, l’assimile au symbolisme de l’AXE DU MONDE, et le fait prototype

d’image cosmologique. De même que LE PILIER COSMIQUE, « soutient le Ciel et ouvre

le chemin vers les dieux » ; comme l’IRMINSUL, Pilier Cosmique des Celtes et des

Germains ; comme le SKAMBHA de l’ Inde Ancienne, qui est l’ « Appui » ou Pilier

Cosmique qui désigne BRAHMAN, le Principe Cosmique Absolu transcendant ou la

Réalité Suprême Spirituel, de même, de manière analogue, la colonne vertébrale, avec sa

MOELLE EPINIERE (Le THYRSE des Mystères Grecs), est l’ « AXE » ou appui physique

de SUSHUMNA, le principal « NADI », le « Conducteur Doré » ou le « Nadi Ascendant »,

aussi appelé « LE PILIER DU MILIEU » ou PILIER DE L’EQUILIBRE, par les

Cabalistes.

D’après la Tradition Hindoue, le terme « NADI » provient de la racine sanskrite

« NAD » qui signifie « mouvement ». Les « NADIS » sont les canaux SUBTILS, au long

desquels circule le courant PRANICA (VIVARA). D’après les RISHIS de cette même

Tradition, tous les objets qui sont connus par les sens humains, sont reflétés dans le Nadi

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SUSHUMNA, ce pourquoi ils appelent ce corps, LE MICROCOSME. Ils considèrent

SUSHUMNA comme « le réceptacle de l’Ame Interne de tous les « JIVAS » (Etres créés).

Il ne s’agit évidemment pas ici des organes « corporels », mais d’un organisme SUBTIL,

une espèce de DOUBLE ENERGETIQUE du corps physique.

Dans le symbolisme du CADUCEE DE MERCURE (HERMES), les trois

composants IDA, PINGALA et SUSHUMNA, sont réprésentés par les deux Serpents et la

VERGE Centrale. Les deux Serpents enroulés autour de la VERGE correspondent, l’un à

LA LUNE (IDA) et l’autre au SOLEIL (Píngala). SUSHUMNA correspond au PRINCIPE

IGNE. A ces trois aspects du Caducée, correspond le Symbolisme Maçonnique des

« TROIS GRANDES LUMIERES » qui « illuminent » toute LOGE bien « constituée ». De

la même manière, les deux Colonnes latérales J : et B :. correspondent respectivement à

« Píngala » et à « Ida » ; la Colonne du Milieu (généralement représentée par l’Initié qui se

situe « entre Colonnes »), représente SUSHUMNA « Le TUBE D’AIR », comme

l’appelent les MAYAS...

A mesure que l’Initié arrive à contrôler ses émotions et à rester équilibré entre le

double influx de la « paire d’opposés », se développe en lui une nouvelle faculté de

discernement spirituel qui neutralise la contrainte violente du « pendule » des « extrêmes ».

Alors l’homme agit A VOLONTE, et cesse d’être le jouet des contraintes, parce qu’un

nouveau facteur d’ajustement est entré en action dans sa conscience. C’est pourquoi les

Adeptes insistent sur ce sage conseil : « CONSERVEZ LE CHEMIN DU MILIEU !

CELUI DE DROITE ET CELUI DE GAUCHE SONT EMBUSQUES...(SARANAPADA,

Car. 32).

La Tradition Hindoue enseigne que SUSHUMNA, avec son trésor d’énergie

créatrice, est le rayon qui re-lie chaque être avec LE SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL (Le

Logos). Cette même Tradition emploie divers noms synonymes comme : SAKTIMARGA

(Le Chemin de La Shakti), MADHYAMARGA (Le Sentier du Milieu). Il est appelé

« SHANDI », parce qu’il est la conjonction de trois canaux (TRIVENI) qui se trouvent les

uns dans les autres ; c’est-à-dire, que SUSHUMNA est la conjonction des trois Nadis

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(VAJRA, CHITRA et BRAHMANANDA). En plus, SUSHUMNA est le lieu où « se

rejoignent » IDA et PINGALA. Parmi d’autres noms, il est aussi appelé « AMRITA

NADI » (le Nadi Eminent). Sa « base » est appelée BRAHMA-DVARA (Porte de

Brahman). Le Nadi SUSHUMNA passe à travers la cavité cylindrique de la colonne

vértebrale où s’étend la moëlle épinière avec ses « canalis centralis ». Le canal le plus

interne de SUSHUMNA est connu comme BRAHMA-NADI (Le Nadi de Brahman), à

travers lequel passe – quand elle a été « éveillée » - l’Energie Créatrice (KUNDALINI),

depuis le CHAKRA MULADHARA (près de la deuxième vertèbre coccygienne) jusqu’à

BRAHMARANDHRA (Le Trou de Brahman) au sommet de la tête, également connu sous

le nom de DASAMATWARE (La dixième ouverture ou Porte) et BRAHMAPURI, origine

et racine du Nadi.

Le contact d’un rayon du SOLEIL SPIRITUEL avec SUSHUMNA est constant tant

que le corps subsiste comme véhicule de l’être manifesté et comme organisme vivant. Les

rayons de La Lumière intelligible, émanés de ce SOLEIL SPIRITUEL, arrivent à cette

« artère subtile», et, réciproquement (comme reflet), ils s’etendent de l’ « artère » au

SOLEIL, comme une prolongation indéfinie, par laquelle s’établit la communication, soit

virtuelle soit effective, de l’Individualité avec l’Universel. (CHANDOGYA UPANISHAD,

8ème Prapathaka, 6ème Khanda, Shruti, 2).

D’après la Science de KUNDALINI YOGA, qu’enseignait le Swami

SIVANANDA, disciple de Sri Swami VISWANANDA, de l’ « ORDRE SANYASA »,

« IDA » et « PINGALA » sont des indicateurs du Temps (KALA), et SUSHUMNA est

« celui qui l’absorbe ». Le nom « profane » du Swami SAVANANDA est KUPPOSWAMI

AIYER, médecin de profession.

Comme nous l’avons dit dans le chapître antérieur, « L’AUTRE VISAGE DES

JANUS », le «troisième visage » ou le « visage invisible » correspond à l’ETERNEL

PRESENT, et sa relation avec le « Caducée d’Hermès » ou le « Bâton de Brahma », a une

justification évidente...

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Du point de vue INITIATIQUE, tant dans les Ecoles d’Orient que dans celles

d’Occident, le Symbolisme « POLAIRE » par excellence, au sens le plus plein du terme, est

celui qui correspond, dans le corps physique, à LA COLONNE VERTEBRALE et à ses

composantes ; et dans le Corps Subtil, « LE CADUCEE D’HERMES », paradigme de

l’ART qui correspond à la LIGNE HEROIQUE derivée de la Grande Tradition

Primordiale : L’ART ROYAL des Maîtres HERMETISTES, transmisseurs de LA

TECHNIQUE (SADHANA) du GRAND’OEUVRE ALCHIMIQUE, qui permet et assure

l’expérience d’un changement ontologique de nature ; un état d’esprit qui est inséparable

d’une modification REELLE des relations entre les divers éléments de l’UNITE

HUMAINE.

COLONNE, ARBRE, ECHELLE, CORDE, ou FIL, tous sont des symboles

d’ASCENCION SPIRITUELLE et pièce maîtresse de la Cosmologie symbolique : LE

PILIER COSMIQUE, sur lequel brille l’ETOILE POLAIRE qui « le Couronne ». Axe

Central, point mystérieux, Centre Dynamique de tout l’Univers et lien entre la Terre et le

ZENITH CELESTE. Ouverture qui est « PORTE DU CIEL » et qui met en communication

les trois zones cosmiques : céleste, terreste et infernale (inferus). L’AXE qui conduit à LA

MONTAGE SACREE, dans la Grande Traversée des hommes qui montent pour re-trouver

Dieu qui les appelle : « VENEZ ET MONTONS A LA MONTAGE DU SEIGNEUR, A

LA MAISON DU DIEU DE JACOB. IL NOUS MONTRERA SES CHEMINS, ET NOUS

MARCHERONS SUR SES TRACES. OUI, C’EST DE SION QUE VIENT LA LOI, ET

DE JERUSALEM LA PAROLE DU SEIGNEUR. » (ESAIE, 2 :3).

Chaque Initié renouvelle rituellement ce qui fut fait « in illo tempore » par JACOB :

de sa PIERRE il fait un Autel, et en déversant sur elle le précieux OLEO-VITREO, il la

convertit en Pierre Sacrée, Autel de l’Holocauste et Maison de Dieu. De merveilleux

symboles qui condensent toute une glorieuse HIEROPHANIE. Réalité d’une

EXPERIENCE PROFONDE, intime de l’Etre...Comme le signale fort justement P.V.

Piobb : « Les MYTHES renferment un enseignement qui, à l’aide d’images poétiques, fait

mieux comprendre les abstractions que ne le font les traités épais et difficiles de la

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pédanterie philosophique. » (Réf : « CLEF UNIVERSELLE », Vol. III, page 52, Omnium

Littéraire, Paris, 1950).

Nous commettrions un grave oubli, si en parlant de NADIS, et plus particulièrement

du Grand Nadi Sushumna, nous ne parlions de cet extraordinaire symbolisme parallèle,

représenté par l’exemple éloquent et normatif DU FIL DE LA CHAINE, LA TRAME et

LA TOILE. Le symbolisme du « FIL » (SUTRA, en sanskrit) est PRIMORDIALEMENT

celui d’AGENT qui RELIE tous les états de l’existence entre eux et avec leur Principe. Le

FIL est à la fois L’ETRE (ATMA) et LE SOUFFLE (PRANA). Le FIL symbolise « la

connexion essentielle » dans n’importe quel domaine ; il est l’ «agent de

RATTACHEMENT ».

Comme nous l’avons déjà dit, « TOUT PROCEDE DE L’UNITE ». L’UNITE est,

en effet, « la première de toutes les déterminations : la manifestation informelle et la

manifestation formelle. « Nous dirons, avec René Guénon, que « L’ETRE EST UN et

qu’IL EST L’UNITE MEME (Esse et Unum convertumtum, de l’adage scholastique), au

sens métaphysique et non au sens mathématique, car nous sommes ici bien au-delà du

domaine de la quantité, car, entre l’Unité métaphysique et l’unité mathématique, il y a

analogie, mais pas identité. Au premier degré de la manifestation de l’Unité (que nous

appellerons LE GRAND SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL), se trouve le principe immédiat

mais trascendant que nous pouvons définir symboliquement comme UN RAYON émanant

directement de ce Grand Soleil qui relie ses états individuels et non individuels, au grand

Centre lui-même. En raison de l’UNITE FONDAMENTALE de l’Etre dans tous ses états,

il faut considérer le centre de chaque état, dans lequel se projette ce rayon spirituel, comme

identifié virtuellement, sinon effectivement, avec le Centre de l’Etre Total. C’est

précisement en ce sens, et en vertu de cette identification, qu’il est possible de dire que

« Celui par qui tout est manifesté et qui Lui-même, n’est manifesté par rien » (ATMA),

réside au Centre de l’Individualité humaine, au point où l’intersection du rayon spirituel

avec le domaine des possibilités vitales, détermine l « âme vivante » (JIVATMA) ; qui

n’est qu’une manifestation particulière et contingente d’ATMA, et dont l’existence séparée

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est proprement illusoire. » (Réf. « L’HOMME ET SON DEVENIR SELON LE

VEDANTA », Chap. VI et VII, fragments).

« LE FIL, LA CHAINE, LA TRAME et LA TOILE »

Dans la « germination », la conservation et la TRANSMISSION de LA GRANDE

TRADITION PRIMORDIALE, le merveilleux symbolisme du FIL joue un rôle principal.

GERMINATION vient de « GERME » qui dérive du lation « GENERE », qui signifie

« ENGENDRER », dérivé à son tour du grec « GEINO », « GENEO » d’où sortit

« GENOS », qui signifie « RACE », « CASTE », genre, famille. Le « germe » est principe,

origine. Le mot ORIGINE provient du latin « ORIRI », qui signifie « se lever », « naître

de ».

L’origine de la Grande Tradition Primordiale, comme nous l’avons déjà dit au

Chapître III, est « LA BOREE » ou L’HYPERBOREE, la « HIRIA » Primitive, THULA ou

TERRE SOLAIRE, Le Centre Spirituel Primordial d’où est originaire la « Langue

SYRIAQUE » ou Logah Suryaniyah. De là, la TRADITION tire son « origine » ; c’est-à-

dire, elle est quelque chose qui se TRANSMET dans sa plus grande pureté originelle, et qui

constitue l’ESPRIT même de cette TRADITION, « telle qu’elle était à l’origine » : un

ETAT antérieur à celui de l’Humanité dans son état présent. Caractère

« TRANSCENDANT » qui va être transmis à l’état humain. Une transmission que nous

pouvons définir fort justement avec René Guénon comme « une transmission

VERTICALE, du supra-humain ou « non-humain » (APAURUSHEYA) et de l’intemporel,

à l’humain, et d’une transmission HORIZONTALE, de succession chronologique, à travers

les états ou les stades successifs de l’humanité. La transmission VERTICALE permet une

« participation » de l’humanité aux réalités de l’ordre principiel, participation qui, en effet,

est précisément assurée par LA TRADITION sous toutes ses formes, puisque c’est là ce

par quoi l’humanité est mise en rapport effectif et conscient avec ce qui lui est supérieur. La

transmission horizontale, de son côté, si on la considère en remontant le cours des temps,

devient proprement un « retour aux origines », c’est-à-dire, une restauration de l’«état

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primordial », qui est là précisément une condition nécessaire pour que, de là, l’homme

puisse ensuite s’élever effectivement aux état supérieurs de l’être. » (Réf : « APERCUS

SUR L’INITIATION », Chap. IX, page 63, Edit. Traditionnelles, Paris, 1964).

Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises au long des chapîtres précédents,

LE SENTIER auquel nous nous référons est le Sentier INITIATIQUE. Et parce qu’on ne

pourrait pas parler d’INITIATION hors d’un RATTACHEMENT à une Organisation

TRADITIONNELLE « régulière », nous devons maintenant considérer la FILIATION

Traditionnelle qui garantit LA CHAINE INITIATIQUE de Succession, laquelle assure

d’une manière ININTERROMPUE, la Transmission de l’INFLUENCE SPIRITUELLE que

confère l’Initiation VIRTUELLE, qui est à son tour, le DEBUT ou « point de départ » (In-

IRE) ou « commencement » du TRAVAIL à réaliser ultérieurement, et qui devra permettre

au « Néophyte » de passer de la pure potentialité à l’Initiation REELLE et EFFECTIVE.

FILiation provient du latin « FILUM » (Fil). Elle indique « provenance »,

dépendace et « relation ». Le mot « LIGNage » (du latin « LINEA ») indique

« ascendance » ou « descendance », classe ou condition d’une chose. DYNASTIE dérive

du phénicien « DUNAS » (Pouvoir), d’où proviennet le grec DYNAO, DINAY et les mots

latins DINASTIA, DINASTES. Le DYNASTE représente COMMANDEMENT,

AUTORITE. Le mot « CHAINE », qui en hébreu se dit SHELSHELETH, en arabe

SILSILAH, en sanskrit PARAMPARA et en grec SEIRA, exprime essentiellement l’idéé

de SUCCESSION REGULIERE ET ININTERROMPUE. Nous voyons donc que le mot

« TRADITION », dans son acceptation étymologique n’exprime d’autre idée que celle de la

TRANSMISSION. C’est pourquoi nous pouvons dire que la TRADITION INITIATIQUE

est la transmission ininterrompue, depuis des temps immémorieux, d’une Influence

Spirituelle d’origine « non-humaine », et dont le caractère est permanent et immuable ; qui

exerce son action effective au moyen des RITES appropriés qui lui servent de « support »

et qui ont pour but d’ouvrir l’être à certaines possibilités de connaissance réservée à ceux

qui, qualifiés comme « initiables », sont « aptes » à la recevoir et à la comprendre.

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« L’Initiation, une fois reçue, à quelque degré que ce soit, représente pour l’être qui

l’a reçue, une acquisition permanente ; un état que, virtuellement et effectivement, il a

atteint une fois pour toutes, et que personne à l’avenir ne pourra lui retirer. » (René

Guénon, Op. Cit.).

Pour conclure sur le thème du mot « FIL », rappelons-nous qu’en sanskrit il se dit

SUTRA, en latin SUTURA, et en arabe SURATA. Analysons maintenant les mots qui sont

en étroite relation avec l’ « art de tisser », comme : « CHAINE » : ensemble de fils

parallèles entre lesquels passe la trame pour former une toile. « TRAME » : ensemble des

fils qui, entrecroisés avec ceux de la Chaîne, forment une toile. « TOILE » : oeuvre ou

« travail » fait de nombreux fils qui, entrecroisés dans toute leur longueur, forme una lame.

La disposition des fils sur la toile s’appele « TEXTURE ». Le mot « TEXTE » provient du

latin « TEXTU », « TEXTERE », qui signifie tisser, composer, écrire...

En sanskrit, on appelle SHASTRA un texte, traité ou livre ; n’importe quelle

écriture sacrée, canonique ou scientifique, ce qui inclut les livres des lois. Dans la Tradition

Hindoue, les TEXTES SACRES, qui sont le « fruit d’une inspiration directe » comme les

textes VEDIQUES, s’appellent « SHRUTI ». Les écrits traditionnels dont l’autorité est

moins fondamentale, ce que la Théologie occidentale appelle « révélation orale personnelle

et historique », qui comprend également les « PURANAS » (ancienne collection des écrits

symboliques et allégoriques que l’on suppose avoir été écrit par VYASA, et qui se

composent de dix-huit textes avec légendes et narrations des temps anciens), et les

« ITIHASAS » (Histoire et légende de tradition, spécialement applicables aux grandes

épopées Indiennes : le MAHABHARATA et la RAMAYANA), appartiennent à ce qu’on

appelle les « SMRITI », voix sanskrite qui signifie « mémoire ».

Le « SHRUTI » est le LIVRE FONDAMENTAL ; il est LA CHAINE. Les

commentaires à son sujet peuvent être considérés comme LA TRAME, et « SMRITI »,

n’étant pas un « reflet » de la perception directe (PRAJNA, PRATYAKSHA ou GNOSE)

mais un produit de la reflexion humaine sur les contenus de la SHRUTI, peut être considéré

comme la TOILE ou « TEXTE»...Comme l’explique René Guénon dans son livre « THE

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SYMBOLISM OF THE CROSS », pages 65/67, UZAC & C), London, 1958) : « La

CHAINE, formés de fils tendus sur le métier, réprésente l’élément immuable et

« principiel », tandis que les fils de la TRAME, passant entre ceux de la CHAINE para la

va-et-vient de la navette, représente l’élément variable et contingent, c’est-à-dire, les

applications du principe à telles ou telles conditions particulières ».

Dans le SENTIER INITIATIQUE, la Force Occulte de l’Esprit (RUACH HA-

KADOSH) et celle qui meut les « fils » de la Trame qui, avec l’ « effort d’ascèse »

quotidien, nous aide à « tisser » la « VESTE RAYONNANTE ET INCORRUPTIBLE » de

l’Ame. (To Soma Pneumatikon), pour l’offrir comme Tabernacle au Suprême Architecte de

l’Univers...

TISSER représente, fondamentalement, la création et la Vie ; surtout la vie dans ses

aspects de conservation et de multiplication ou de croissance. L’action de « tisser » consiste

à « lier » et augmenter par le mélange des deux éléments : TRAME et CHAINE (Positif et

Négatif). C’est pourquoi PORFIRIO disait, dans « L’ANTRE DES NYMPHES » : « QUEL

SYMBOLE CONVIENDRAIT MIEUX QUE L’ART DE TISSER, AUX AMES QUI

DESCENDENT DANS LA GENERATION ? ». Il disait également : « LES CIEUX

ETAIENT APPELES PAR LES ANCIENS « LE VOILE », PARCE QU’ILS FORMENT

D’UNE CERTAINE MANIERE, LE VETEMENT DES DIEUX ». Et Platon écrivit : « LE

DEMIURGE UNIQUE CHARGE LES DEMIURGES SECONDAIRES (les soit-disant

dieux de la Mythologie), DE LIER, AU MOYEN D’UN TISSU SYMBOLIQUE,

L’IMMORTEL A CE QUI EST MORTEL. »

Le « VOILE », comme forme élémentaire de tissue et de vêtement, symbolise

l’enveloppe de quelque chose ; c’est-à-dire, la « matière ». Le Voile signifie aussi

l’ « occultation » de certains aspects de la vérité. RE-véler, c’est « couvrir de voiles » et

DE-voiler c’est « enlever ou quitter le voile »...

La Tradition Egyptienne dit qu’ISIS a inventé le « métier » de tisser, avec l’aide de

sa soeur NEPHTIS. « La femme vêtue du Soleil » du pays de CHEMI, avec son visage

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« recouvert d’un VOILE IMPENETRABLE », est la figure symbolique par excellence de

LA VIERGE MERE DES MYSTERES. Sur le frontispice de son Temple de SAIS, étaient

écrites les paroles suivantes : « JE SUIS TOUT CE QUI A ETE, QUI EST ET QUI SERA,

AUCUN MORTEL NE M’A JAMAIS ENCORE QUITTE LE VOILE QUI OCCULTE

MA DIVINITE AUX YEUX HUMAINS ». Le Voile du Mental Supérieur qui sépare l’être

inférieur de l’Etre Supérieur, qui dissimule la Réalité Pure, ne peut être « relevé » par la

« mortalité ».C’est seulement quand le « mortel » aura éte fait IMMORTEL, que la belle

VIERGE Céleste sera révélée à l’Ame promue, sur le « pont » du Mental Supérieur...

Nous lisons dans LE CORAN, 50-21 : « NOUS AVONS OTE LE VOILE QUI TE

COUVRAIT LES YEUX. AUJOURD’HUI TA VUE EST PENETRANTE. C’est la

« HIEROPHANIE » de LA LUMIERE ! Lever le Voile d’Isisi, c’est se convertir en

IMMORTEL, parce que l’Homme qui arrive à le relever « voit le Miracle des Miracles » :

LUI-MEME... ! Nous voyons donc qu’ISIS « voile » et RE-vèle en même temps. C’est le

rôle de l’Adepte, de « PENETRER » LE VOILE et de « tamisser » LA LUMIERE pour la

rendre perceptible, et pour accéder à la CONNAISSANCE TRANSCENDANTE. Tel est

l’ « objectif » de la REALISATION SPIRITUELLE, de l’Inititation EFFECTIVE qui fait

tomber LE VOILE (KASF) qui s’interpose entre le chercheur et son objet, parce que « c’est

l’homme et non Dieu, qui est recouvert d’un voile... ! »

« MAIS LEUR SENS SE SENT ENGOURDIS ; PARCE QUE JUSQU’A CE

JOUR, CE MEME VOILE NON DECOUVERT DEMEURE » (2-CORINTHIENS, 3 :14).

Le vieux proverbe espagnol : « NO HAY PEOR CIEGO QUE EL QUE NO

QUIERE VER » * , décrit « des pieds à la tête” ce type d’ “aveugle involuntaire », qui se

met un « voile » sur les yeux pour ne pas voir. « LE VOILE EST SUR LEUR COEUR »

(2-CORINTHIENS, 3 :15). « POUR CEUX DONT LE DIEU DE CE SIECLE A

AVEUGLE L’ENTENDEMENT. » (Ibid, 4 :4). « CEUX QUI SONT TOUJOURS EN

TRAIN D’APPRENDRE MAIS SANS JAMAIS ETRE CAPABLES DE PARVENIR A

LA CONNAISSANCE DE LA VERITE (EPIGNOSIS) ». (2-TIMOTHEE 3 :7).

* « Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir »

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C’est un état d’ « IGNORANCE », d’aveuglement ou d’incapacité à percevoir la Véritable

Lumière.

De l’extraordinaire livre d’André Allard d’Olivier : « L’ILLUMINATIONS DU

COEUR », page 14, nous présentons le passage suivant :

« Je qualifie d’ABSOLUE l’ignorance de celui qui ignore sa véritable condition.

Cette ignorance n’est en aucune manière atténuée par le savoir mondain qui l’accompagne

toujours, et qui peut être vaste et ramifié dans une multitude de domaines, parce que ce

savoir, pour aussi grand et aussi divers qu’on l’imagine, n’est jamais ce que je suis

réellement, et, subsidiairement, ce qui’il faut que je fasse, selon mon être réel, dans ce

monde où je me trouve précipité. En d’autres termes, l’ignorance que je qualifie d’absolue

parce qu’elle ne sait RIEN de ce qu’il importe au plus au degré de savoir, est l’ignorance

fondamentale, dans le sens où cette dernière, bien que pénétrée de savoir mondain, ou

plutôt, pouvant en être la cause, est L’IGNORANCE QUI S’IGNORE. L’Ignorant absolu

est celui qui NE SAIT PAS QU’IL NE SAIT PAS, et qui est d’autant plus submergé dans

son ignorance que, disposant d’une masse « Polymathia » d’informations de toute classe

plus ou moins considérable et systématiquement coordonnée, il croit savoir. Mais ce savoir

dans lequel il confie tellement aveuglement, est insignifiant, au regard de l’essentiel et, ce

qui est pire, terrible, c’est qu’il bloque l’ignorant absolu dans sa suffisance, ce qui

représente, de fait, le plus grand obstacle qu s’oppose à l’ouverture de ses yeux.

L’ignorance absolue est aveugle. L’ignorant absolu est aveugle. Il est ce « désespéré qui

s’ignore », dont parle Kierkegaard dans le Livre III, Chapître II de son « TRAITE DU

DESESPOIR », dans lequel l’auteur danois décrit « l’ignorance désespérée d’avoir un

MOI, un MOI ETERNEL ». L’aveuglement est une maladie par laquelle l’esprit est

incapable de prendre conscience du caractère étrange et fatal de sa présence devant Lui-

même, « (Editions Traditionnelles, Paris, 1977).

« SEUL L’ESPRIT VOIT ET COMPREND, CAR EN DEHORS DE LUI, TOUT

HOMME EST AVEUGLE », disait PYTHAGORE.

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Comme disait Max Weber : « L’émancipation du rationalisme et de

l’intellectuallisme, constitue la premisse fondamentale pour vivre en communauté avec Le

Divin. »

Qui se nie à voir au-delà de ses propres conceptions, se convertit en esclave de la

banalisation, comme ses voyageurs qui lavèrent les pieds du géant SCIRON.

Il est réellement lamentable que la mentalité déformatrice et pleine de préjugés,

qu’ « inculquent » à leurs diplômés les Académies et les Amphithéàtres Universitaires, soit

aussi fàchée avec l’authentique sens de l’UNIVERSALITE qui doit régner dans ces Centres

d’enseignement qui prétendent être des instituts Supérieurs de la Culture. Il ne s’agit plus

d’une éducation INTEGRALE qui forme l’homme comme un facteur vivant de pluralisme

conceptuel et d’universalisme fraternel, mais au contraire, on soumet l’homme à un

assujettissement à des idées et des intérêts « définis » qui le convertissent en un dogmatique

et un sceptique, comme le signale Mariano Ibérico, avec son autorité professionnelle :

« prétention dogmatique, quant à ses notions unilatérales, et prétention sceptique et

irrespectueuse, à l’égard du trésor de la Sagesse Traditionnelle. » Il affirmait également

que « l’homme d’aujourd’hui souffre d’une ignorance malsaine ignorante d’elle-même, et

dont la pauvreté intérieure se révèle clairement quand on la compare à la vieille ignorance

pleine de respect pour ce qu’on ignore et pour la nimbe de mystère qui entoure ce qui est

connu. La vieille ignorance contenait un élément de confiance infantile de l’homme dans

les forces, dans les puissances protectrices de la vie ; la nouvelle est le simple fait de ne pas

savoir, enveloppé dans le vêtement fallacieux des formules. » (Réf : « EL SENTIMIENTO

DE LA VIDA COSMICA », PAGE 15, Edit. Losada, Buenos Aires, 1946).

Il est indubitable que l’homme est un produit de l’Education. L’Education est un

« moule » qui génère le mode selon lequel l’homme va agir, en fonction de la qualité de

l’Education reçue. Quand l’Education est « manipulée », elle tourne en machination et en

« manigances » machiavéliques...

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Saint-Yves d’Alveydre, un grand précurseur de la transformation politique et sociale

du monde, dont l’oeuvre est tellement peu connue, peut-être pour n’être liée à aucun

système social ou politique particulier, nous offre, dans son extraordinaire livre

« L’ARCHEOMETRE », certaines allusions aux évènements de son époque (1903), écrites

avec « cette fine ironie et cet esprit pétillant qui caractérisent son style pour exprimer avec

franchise et une valeur éclatantes, ses convictions intimes, comme le signalent fort

justement « Les Amis de Saint-Yves », qui, le 23 mai 1911, écrivèrent la Note Préliminaire

du livre mentionné précédemment.

Du Chapîre Premier (« LA REGRESSION MENTALE »), nous présentons le

passage suivant :

« Le Paganisme est un Etat Mental et gouvernamental qui régresse de la greffe à

l’arbuste sylvestre. Sa formule : PRIMO MIHI ET SEQUERE NATURAM. Il est toujours

symptomatique, non pas d’une Evolution mais d’une Révolution. Il procède d’une

instruction viciée, fruit d’une éducation vicieuse. L’une est à l’autre ce que l’Avoir est à

l’Etre, et l’être vicié, soit par lui-même soit par son milieu, vicie tout, même son propre

avoir, et à plus forte raison un faux avoir. Son caractère est celui de l’être philosophiste,

politique, anti-religieux et anti-social. Il est philosophiste et anti-religieux parce qu’il

subordonne la Raison Universelle à la raison individuelle, les deux critères objectifs de la

première au critère subjectif de la deuxième. Il et politique et anti-social parce que cette

subversion dans l’entendement devient supplantation de la Volonté, et parce qu’elle tend à

s’appropier, par tous les moyens, la Légalité pour l’opóser à la Légitimité. »

« Périodique dans ses crises historiques, chronique dans sa cause ontologique, cet

état morbide est naturel à l’Esprit humain déchu, privé de ses deux critères véritables : la

Science et la Vie. Il a osé ériger sa propre philo-manie en système, sous le nom de

Philosophie et même de Théosophie ; son essence est l’Anarchie, et cette Anarchie est :

FIAT VOLUNTAS MEA ! C’est la volonté de l’homme. Faire de cela un principe, et le

mettre dans la balance avec un ou plusiers autres décorés du nom de Providence ou de

Destin, c’est ne reconnaître aucun principe. C’est créer trois Dieux, dont deux sont en trop,

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et c’est là véritablement l’Essence intellectuelle du Paganisme, le Polythéìsme comme chef

premier. »

« Quand à la masse lettrée, dégénérée dans son propre verbiage, elle n’a jamais rien

vu d’autre dans la Philosophie, que sa propre Philo-manie d’entêtement, de casuistique, de

dialectique sans fin d’anarchie mentale et gouvernamentale. Et malgré tout, cette plèbe

intellectuelle érigée en classe dirigente, est toujours restée autant curieuse que profanatrice

de la Sophia perdue...Cela fait quatre siècles que ce Paganisme esclavagiste millénaire, de

Bourgeoisie anti-sociale, est l’unique modèle mental et gouvernamental de toutes les

Universités européennes, tant sacerdotales que laïques. Chaque lettré diplômé de cette

manière, depuis le prince hériter d’un trône jusqu’au dernier boursier de séminaire ou de

lycée, a la même instruction vulgaire, la même mentalité banalisée. Cependant, l’instruction

est faite pour la Vie et non le contraire, de même que la Loi est faite pour l’Homme et non

l’Homme pour la Loi, d’après les paroles de Saint Paul. C’est toujours la méthode du Verbe

qui formule toutes les choses de la Vie, et il s’agit ici de la Vie Sociale. L’éducation prime

sur l’instruction, parce que la première s’addresse à l’Etre et la seconde à l’Avoir. L’une est

essentielle et l’autre est auxiliaire. Plus encore, le caractère de l’Esprit classique est de

substituer le Verbe par son verbiage, et de suplanter le spirituel pour usurper le temporel. Il

veut être à la fois Raison enseignante et Raison d’Etat, tête et bras séculier. On peut avoir

des billions et n’ETRE rien. On peut NE RIEN AVOIR, et ETRE d’une valeur sans prix.

L’instruction ne vaut donc rien de plus que l’usage que l’on fait d’elle, comme la fortune, le

talent et la beauté. L’éducation ne doit pas se limiter à savoir vivre dans le Monde, car elle

serait alors simplement le savoir paraître et non le savoir Etre, qui est le véritable Savoir de

la Vie ».

Dans le Troisième Chapître (« LA MORT SPIRITUELLE »), Saint-Yves devient

caustique en parlant de l’Humanisme, qu’il définit comme « la Sudra semi-lettrée » ou

« lettrés laïcs » et dit : « Son véritable nom est l’Anarchie, l’Individualisme, la Jalousie, la

Cupidité, jusqu’à la folie collective de l’homicide et de la pitance. Sa pensée provient

toujours du ventre, même quand elle se donne l’air d’émaner du cerveau. Elle marque tout

avec ce signe ventripète qui fait qu’on le reconnaît de tous les côtés et dans toutes les

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choses. Cogitant avec l’estomac, elle agit avec le colon, et tout ce qu’elle usurpe et touche

est presque irréparablement taché : Enseignement, Justice, Economie ; Foi, Lois,

Coutumes ; Science, Art, Vie. Monstre humain, fait par elle-même à l’image de Satan, elle

se livre aux vices, aveugle à tous les rayons de la lumière de Dieu. Elle est Dame « pousse

toi de là pour que je m’y mette », Dame « coupe tête », en cas de besoin ; Dame « Panier »

toujours, mais seulement pour elle et sa bande ».

« Il est vrai que cette mentalité spéciale du cléricalisme laïc, ne pense jamais

qu’avec le ventre, même quand elle a l’air de penser avec la tête. Son incongruence même

est pour elle un moyen d’exploiter l’anarchie, la vulgarité et l’ignorance des semi-lettrés qui

forment la masse moyanne de l’opinion. Et cette exploitation est très fructueuse car elle

conduit les prébendes qui ont supplanté celles de l’Eglise, aux honneurs, aux offices et aux

chaires académiques et au budget qui les arrose. Mais on se demande au nom de quel

principe légalement démontrable, ces Sudras se permettent, en rupture de ban social, de

mesurer la pensée et les oeuvres des Sacerdotes anciens. Pour juger de tels hommes et de

telles oeuvres, il faudrait être de la caste mentale et psychique des premiers et connaître les

principés, les lois, les méthodes, la manière de penser et la manière d’écrire qui ont presidé

aux seconds. « (Chapître V, page 248, Edition de langue espagnole de Luis Cárcano,

Editor, Madrid, 1981).

L’histoire enseigne que, quelque soit la liberté que l’individu ait obtenu dans le

Monde, il le devait toujours à un petit groupe d’individus qui, ayant souffert pendant

longtemps les dictatures d’un pouvoir communautaire, résistent à ses oppressions et

s’imposent finalement au troupeau, avec la victorie de la raison et du Droit sur le pouvoir

coercitif, inconscient et instinctif du pouvoir groupal, qui a son infra-paradigme dans le

symbole de la « fourmilière »…

L’Homme, pour pouvoir s’élever aux Etats supérieurs de l’Etre, doit avant tout

identifier le CENTRE de sa propre INDIVIDUALITE avec le CENTRE COSMIQUE de

l’Etat d’existence auquel appartient cette individualité, parce que ce « reflet » de sa

PERSONNALITE, qui est le Centre de l’Individualité, n’a qu’une existence illusoire isolée

de son Principe qui est l’Etre lui-même, car c’est du Principe qu’il tire toute sa Réalité.

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Ceci dit, comment quelqu’un peut-il trouver ce en quoi il ne peut pas croire parce

qu’on lui a enseigné à douter des idées et des opinions qui ne sont pas celles qui ont été

superposées par une éducation conditionnée ? Et dire qu’elle est « Légion », cette sorte de

« masse lettrée », toujours disposée à la réprobation ou à la sentence condamnatoire

pressée, spécialement des choses qu’il faut étudier pour savoir ; savoir pour comprendre et

comprendre pour pouvoir juger avec un critère sain et avec pondération. Le contraire est

ignorance et étroitesse de pensée, intolérance ou simple « pose » de « cartésianisme

abattu ». Un scepticisme sain est toujours conseillé et compréhensible ; une opposition

raisonnée est acceptable, mais l’erreur intronisée et une soit-disant « autorité » basée sur

l’errerur, est simplement une autorité usurpée…

C’est méconnaître que les hommes avec leurs idées, leurs partis, leurs sectes et leurs

écoles, son fatalement éphémères, alors que LA VERITE est ETERNELLE et

SUPREME ! Le besoin de SAGESSE est une énorme nécessité de cette civilisation

tellement matérialiste et aliénante dont nous souffrons, parce qu’elle « soumet » l’homme

au joug de l’externe et du contingent, en le détachant complètement de son « Centre de

Gravité » spirituel. Seule une authentique CULTURE SPIRITUELLE peut aider à

transformer l’Homme, parce qu’ele l’assiste dans son effort pour « prendre conscience » de

ce qui EST réellement, et le RE-lie à la seule chose qui soit REELLE car, comme l’affirme

l’apophtègme Soufi : « CELUI QUI CONNAIT SON ETRE, CONNAIT SON SEIGNEUR

et CONNAIT ALORS TOUTES LES CHOSES. » Comme le dit le Manuel Essénien de

Discipline (1.Qs., 11, 5 et 6) : C’EST DANS L’ETRE ETERNEL QUE MON OEIL A

CONTEMPLE LA SAGESSE. »

De même que LE VOILE D’ISIS « voile » et « DE-VOILE » le MYSTERE, de la

même manière LE LABYRINTHE a une double raison d’être, car il « permet » ou « défend

l’accés » à son propre centre. Le « FIL D’ARIANE » qui sert d’agent de rattachement avec

le centre du Labyrinthe, est LA TRACE qui permet à THESEE d’entrer et de sortir du

Labyrinthe, c’est-à-dire, d’entrer dans le monde des ténèbres et de retourner au monde de la

lumière. Seuls ceux qui, comme lui sont « qualifiés », pourront paracourir le Labyrinthe

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jusqu’à son terme et re-trouver le chemin de la sortie, alors que les autres se perdront en

chemin…

Quels enseignements profonds nous transmettent ces Légendes Initiatiques d’hier, et

quel extraordinaire message symbolique nous trouvons dans les très antique OFFICE de

« Tisser », venu d’Orient et plein de lumineux enseignements qui révèlent l’ARCANE relié

à la CONNAISSANCE DE L’ETRE…

Avec PEGASE comme monture, avec le Fil d’Or de la Grande Tradition enroulé

autour du Fuseau de la MAGNA MATER et des Filatures Magiques, Parques et Fées,

prenons la route de BENARES pour nous approcher du berceau du grand KABIR, qui est

né au sein d’un métier à tisser musulman de la ville, pour « tramer » avec une dévotion

profonde, un fragment de ses Poèmes exquis, fruit de l’influence décisive qu’exercèrent sur

elle ces Grands, tels qu’ATTAR, SADI, JALALU’DDIN RUMI et HAFIZ. Ame illuminée,

disciple de RAMANANDA, KABIR fut un authentique Messager de la Réalité, un

réformateur religieux, un constestataire de l’exclusivisme religieux cristallisé et grossier,

mais il fut surtout un Poète éminent. Nous présentons maintenant quelques uns de ses

Chants :

« Vides de vie sont les images ;

elles ne peuvent parler ;

Je le sais, j’ai pleuré à en crier en les voyant ;

Le Coran et Les Puranas ne sont que des mots ;

J’ai enlevé le voile, et je l’ai vu.

(POEME XLII)

« Tu as attaché mon coeur au Tien, O Fakir !

Ecoute mon cher Sadhu, on trouve rarement

Le véritable Chemin…

Je suis esclave de l’essence de la Recherche ! »

(III)

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« Où me cherches-tu ? Si je suis à tes côtés »

Tu ne me trouveras ni dans la petite mosquée ni dans le temple,

Ni dans le Kaaba, ni à Kailasa ;

Pas plus que dans le rite ou la cérémonie ;

Ni dans le Yoga ni dans le renoncement.

Si tu me cherches en vérité, tu me trouveras tout de suite.

Tout de suite, sans qu’aucun temps ne s’écoule.

O Sadhu ! Dieu est le souffle de tout ce qui respire… »

(I)

« Je ris quand ils me disent que le poisson qui est dans l’eau a soif ;

Ne vois-tu pas que le Réel démeure en toi, et que tu vagues sans

Destination dans les forêts.

Là est la vérité ! Peu importe ta destination, Madràs ou Madura.

Si tu ne trouves pas ton âme, le monde est pour toi illusoire… !

(XLIII)

« Connais-toi donc, parce qu’Il réside dans toutes les fibres de ton …

Chante joyeusement et mantiens inamovible ton Fauteil dans le coeur… »

« Eloigne de toi toute imagination et penche toi fermement sur ce que tu

es… ! »

(XX)

…………………………………………….

L´IMPORTANCE PRIMORDIALE DU « FIL AXIAL » (SUTRATMA).

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Les « mondes » (c’est-à-dire, la totalité de la manifestation) ne sont réellement

« monde » que parce que LE FIL (Sutra) les pénètre et les unit entre eux, étant en même

temps, le « souffle » qui les soutient et les fait subsiter. La BHAGAVAD-GITA dit, dans

VII, 7 : « SUR MOI TOUT CE QUI EST EN CE MONDE EST ENFILE COMME DES

PERLES SUR UN FIL. »

L’élément le plus ESSENTIEL est le FIL qui unit les « perles » ou graines. Comme

dans le cas du « Chapelet » (Akshamála ou « guirlande d’AKSHA » ou Aksha-sutra) : les

« graines » représentent symboliquement la « chaîne des mondes », l’ensemble de la

manifestation, que sont les « attributs » ou « apparences » qui expriment les différents

mondes qui traversent le Principe ou « l’Essence » qui les illumine et les pénètre, sans que

Le Suprême soit affecté par de telles « apparences ».

Comme l’affirme la BHAGAVAD-GITA, IX 4 et 5 :

« TOUS LES ETRES SONT EN MOI, et NON MOI EN EUX…MON ETRE SOUTIENT

LES ETRES, et, SANS QU’IL SOIT EN EUX, C’EST PAR LUI QU’ILS EXISTENT…»

Les mêmes idées sont exprimées dans un texte Taoïste : « TCHOANG-TSEU »,

CHAP. XXII, qui dit :

« Ne demandes pas si le Principe est en ceci ou en cela ; Il est dans tous les êtres.

C’est pourquoi on Lui attribut les épithètes de grand, entier, universel, total…Lui qui a fait

en sorte que les êtres soient ce qu’ils sont, n’est pas Lui-même soumis au mêmes lois que

les êtres. Lui qui a fait en sorte que tous les êtres soient limités, est Lui-même illimité et

infini…Pour ce qui est de la manifestation, le Principe produit la succession de ces phases,

mais Il n’est pas cette succession, ni n’est impliqué dans cette succession. Il est l’auteur des

causes et des effets (la Cause Première), mais Il n’est pas les causes et les effets particuliers

et manifestés. Il est l’auteur des condensations et des dispersions (naissances et morts,

changement d’état), mais Il n’est Lui-même ni condensation ni dissipations. Tout procède

de Lui, et se modifie par et sous Son Influence. Il est dans tous les êtres, par un achèvement

de norme ; mais Il n’est pas identique aux êtres, n’étant ni différencié, ni limité. »

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L’ESPRIT UNIVERSELLE (Paramatman) est UN, et l’esprit divin dans l’homme

n’est pas réellement différent de Lui, car l’individu ne se distingue en effet de l’Universel

que par un mode illusoire. Comme nous l’avons dit auparavant, « c’est l’homme et non

Dieu, qui est recouvert d’un voile.. » L’UNION n’est en réalité qu’une « prise de

conscience » de CE QUI EST : L’Identité Suprême. L’«apparent » dualisme n’existe que

quand on voit les choses du côté de la manifestation et de l’anthropomorphisme.

L’ « éveil » est un « ETAT DE CONSCIENCE » que « rend » à l’être la capacité de la

« Vision Juste » de la Réalité ; cela n’a également rien à voir avec l’« analyse rationnelle »

ou l’« analyse réflexive », etc., car ce sont précisément les « opérations mentales » qu’il

faut arréter, pour que nous puissions atteindre LE SILENCE…

L’ARBRE de La Cabale est un Symbole composé de l’Univers et de l’Ame de

l’homme. Le « schéma » de l’Arbre est celui qui règle la disposition de La Loge ou du

Temple Maçonnique, qui est à son tour un symbole de l’Homme et l’Univers. Nous devons,

par conséquent, prendre en compte que les Séphiroth sont les Archétypes de l’Etre

Intérieur, de même que ceux du corps ou enveloppe extérieure de l’Homme. Dans tout

Temple Maçonnique bien constitué et correctement « décoré », doivent être clairement

représentés LES TROIS PILIERS : « LE PILIER DE LA FORME » (à la tête duquel se

trouve la Séphirah BINAH), et « LE PILIER DE LA FORCE » (à la tête duquel se trouve la

Séphirah CHOKMAH), et le « PILIER DU MILIEU » (à la tête duquel se trouve la

Séphirah KETHER). Ce Troisième Pilier représente LE POINT D’EQUILIBRE des

Séphiroth complémentaires qui sont situés de chaque côté, et qui par leur action equilibrée,

lui permettent de se manifester. Chaque « paire d’opposés » concevable par le mental

humain, trouve sa représentation dans l’implication des deux Piliers latéraux. La Loi

Naturelle semble être dominée par ces « extrêmes » ou « opposés ». C’est pourquoi, dans la

Bhagavad-Gita, on conseille au Disciple : « LIBERES-TOI DE LA PAIRE

D’OPPOSES… ! » La raison d’être du Troisième Pilier, PILIER DU M ILIEU ou PILIER

DE L’EQUILIBRE, c’est précisement celle de Réconcilier les deux Forces qui se

combattent, une réconciliation CONSCIENTE des extrêmes et de leur force compulsive.

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Le PILIER DU MILIEU est LE FIL qui « rattache » l’homme « couvert par un

voile », à l’autre rive d’où il tire son Origine et la raison de son existence. D’après LE

ZOHAR, « Le Pilier du Milieu » est LE PILIER DE LA CONSCIENCE ou de la « Relation

Juste », parce qu’il unit les antinomies. C’est pourquoi on l’appelle « LE PILIER

PARFAIT », on le considère comme « La Tente de LA PAIX », « Le Maître de La

Maison » et « une des Hypostases de l’Essence Divine » qui manifeste la parfaite UNITE

DE DIEU…

Les Séphiroth du Pilier du Milieu sont une représentation de NIVEAUX DE

CONSCIENCE : MALKUTH est la « conscience sensorielle » ; YESOD est la «conscience

psychique » ou « psychisme astral » ; TIPHERETH est la « Conscience Illuminée » ou

l’aspect Supérieur de l’Individualité qui s’est uni à la Personnalité, et qui constitue

réellement l’ INITIATION.

A la tête du Pilier du Milieu, on trouve KETHER (La Couronne), La « Racine de

tout Etre », et c’est donc là que la Conscience atteint l’Essence Spirituelle de l’ ETRE

VERITABLE, après être passée par « le point de perception le plus élevé de l’Ame

humaine qui a atteint la stature complète de son développement évolutif » : DAATH, la

Séphirah « Invisible » et l’unité la plus élevée dans le Monde des FORMES. C’est là que

« LA SAGESSE A BATI SA MAISON » selon le Proverbe, 9 :11.

Comme nous le disions au début de ce chapître, par sa condition de « créature », à

l’image et à la ressemblance du Créateur, l’Homme est ouvert à la communication avec

Dieu, même s’il l’ignore. Cette relation est un fait dont la possibilité d’être atteint se trouve

exclusivement dans les mains de l’Homme même. L’Homme Supérieur est celui qui prend

la décision de « regarder vers le haut », vers « les Etoiles », à la recherche de « la sortie de

la Caverne », à travers LE FIL A PLOMB du Grand Architecte de l’Univers, vers la

Sommité de la Cime Céleste. C’est précisement par LA VOIE DU MILIEU qu’il RE-tablit

son Centre de Conscience d’HOMME VERITABLE, qui constitue « le début » de son

RETOUR à l’UNITE Primigène, le CENTRE DE L’ETRE TOTAL, le « SAINT PALAIS »

de la Cabale.

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La Voie qui n’est « ni de droite, ni de gauche », ni devant, ni derrière, ni « haute ni

basse », celle qui permet à l’Homme de RE-couvrer le SENS DE L’ETERNITE…Nous

pouvons alors comprendre les paroles du Seigneur Bouddha :

« ILLUMINES ? MAIS SI VOUS L’ETES TOUS ! SEULEMENT, VOUS

NE VOUS EN ETES PAS RENDU COMPTE… ! »

Nous concluons avec le SUTRA de WEI LANG :

« La Sagesse de l’Illumination est inhérente en chacun de nous. C’est à cause de l’erreur

sous laquelle travaille notre mental que nous n’arrivons pas à nous comprendre nous-

mêmes, et que nous devons chercher le conseil et le guide de ceux qui sont hautement

illuminés, avant que nous puissions connaître notre essence mentale. Tu devrais savoir que

quand il s’agit de la nature de Bouddha, il n’y a pas de différence entre un homme illuminé

et un ignorant. Ce qui fait la différence, c’est qu’il y en a un qui se rend compte, alors que

l’autre continue à l’ignorer…

Le Maître RAMANA MAHARSHI nous dit : « Le corps est insensible comme une

vague de boue, et pour cela, le sens de « MOI » n’existe pas. Mais nous existons en tant

qu’ATMAN encore auto-établi dans un sommeil profond, où il n’y a pas de corps

(conscience). C’est pourquoi, « LE MOI » n’est pas le corps. Alors, QUI SUIS-JE ? DE

QUELLE CAUSE PUIS-JE PROVENIR ? A moins que la nature illusoire de la perception

du monde comme une réalité objective cesse, la Vision de la véritable nature de l’ETRE,

sur laquelle l’illusion est formée, n’est pas obtenue. L’ETRE brille comme un Soleil, dans

le Coeur… ! »

Par « LA PUISSANCE QUI OEUVRE EN NOUS » (Ephésiens, 3 :20), rendons-

nous CONSCIENTS de CE QUE NOUS SOMMES REELLEMENT, pour que, en oeuvrant

en accord avec LA LOI, nous puissions « déposer L’ARCHE » sur LE DEBHIR du Temple

et nous exclamer avec ardeur et Joie : EXURGIT DEUS !

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« EVEILLE-TOI, TOI QUI DORS, et LEVE-TOI D’ENTRE LES MORTS »

(EPHESIENS, 5 :14).

« VOICI L’HEURE DE SORTIR DE VOTRE SOMMEIL… » (ROMAINS, 13.11)

« LA NUIT EST AVANCEE, LE JOUR EST TOUT PROCHE : REJETONS

DONC LES OEUVRES DES TENEBRES ET REVETONS LES ARMES DE LA

LUMIERE… ! (ROMAINS, 13 :12).

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« L E P I L I E R D U M I L I E U »

Le PILIER qui UNIT LE CIEL ET LA TERRE…

LE FIL (SUTRATMA) qui « rattache » une « rive » à l’autre.

Il est « entouré » du Double Serpent : la double force que les Ames doivent vaincre pour se

détacher des « chaines » de la Terre…

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S I X

« D U P A R A D E S H A A L’ A G A R T T H A »

Au BRAHMATMA « HIERCHAS », LE SAINT MAITRE DU TRIREGNUM,

avec une profonde reconnaissance pour la « fonction » et pour les « Principes »…

-------------------------------------------

« AU VAINQUEUR, JE DONNARAI A MANGER DE L’ARBRE DE VIE QUI

EST DANS LE PARADIS DE DIEU. »

(APOCALYPSE, 2 ; 7)

------------------------------------------------

Comme nous le disions dans l’introduction de ce livre, nous essayons simplement

de présenter à nos lecteurs, une « fenêtre » à laquelle ils puissent se pencher, pour

contempler les « traces » d’une Connaissance qui s’exprime à travers des SYMBOLES et

des MYTHES. Nous n’avons pas d’autre prétention que celle de proposer un « point de

départ » qui puisse être utile à ceux qui, par leur capacité de « captation », leur effort de

réflexion et de compréhension profonde, peuvent atteindre un niveau plus élevé de

l’inexprimable…

La fonction du Symbolisme se limite à servir de « supports » aux conceptions

illimitées, chaque individu n’obtient de lui que ce qu’il est capable d’en « percevoir ». Tout

savoir humain est fondé sur L’ANALOGIE ; elle constitue la méthode caractéristique de

l’ESOTERISME, et c’est par elle qu’on connaît les corrélations qui relient les phénomènes.

C’est pourquoi l’essence de tout symbolisme est basée sur les analogies et les

« correspondances » qui existent dans la nature des choses. Loi de Correspondance qui relie

toutes les choses dans l’existence Universelle. C’est pour cette raison qu’il est impératif de

prendre en compte le Symbolisme et la Loi de Correspondance, quand on essaye d’établir

l’origine et le développement d’un degré ou d’un état de cette existence Universelle.

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« CE QUI EST EN-BAS EST COMME CE QUI EST EN-HAUT ». De la même

manière qu se dévelope un Monde, se développe une Ame vivante, et les choses ne sont que

des « voiles symboliques » de l’Essence Divine. Comme le dit Léo Schaya : « La substance

se transforme en un miroir de vérité quand les formes qu’elle assume sont reconnues

comme des expressions symboliques des archétypes éternels, qui ne sont pas autre chose

que les aspects divins. » (Réf : « EL SIGNIFICADO UNIVERSAL DE LA CABALA »,

Edit. DEDALO, Buenos Aires, 1976),

En nous basant donc sur l’harmonie naturelle entre le SIGNE et la chose Signifiée,

nous essayerons de nous pencher sur l’acte grandiose de LA CREATION ou

« Manifestation », à travers les « voiles symboliques » de la Cosmologie. Nous allons nous

efforcer de diviser le processus cosmogonique, tel que nous le présente la Tradition

Cabalistique, mais en comprenant invariablement qu’ « IL EST UN et QU’IL N’Y EN A

PAS D’AUTRE », car, si dans sa Réalité Totale, Dieu inclut une infinité indivisible de

possibilités éternelles, cela ne signifie pas que Dieu soit en réalité un « numéro » en

particulier (SEPHIRAH), ni une multitude de numéros (SEPHIROTH). Les SEPHIROT

sont symboliques, mais la « décade » n’implique pas que Dieu ait un numéro spécifique

d’attributs, (MAAMARIM), car Il est au-delà de toute mesure, de tout concept et de toute

« définition »…Ne confondons donc pas le Symbole avec ce qui est symbolisé, ni la

métaphore avec la REALITE…

Nous devons insister sur le fait que nous ne sommes pas en train d’essayer de faire

une narration de la Création, mais d’offrir certains schémas basés sur des Principes

Cabalistiques établis dans « LE ZOHAR », (« Le Livre des Splendeurs »), dans le

« SEPHER YETZIRAH » (« Le Livre de la Formation »), codifications importantes d’une

Tradition qui est éminemment ORALE, qui contient plus de Sagesse que de mots, bien

qu’elle soit malgré tout, LA PAROLE : un ensemble de DOCTRINE et un « mode de vie »

qui doit être personnelement reçu, personnellement vécu et personnellement transmis

(Q.B.L.). Doctrine qui ne s’exprime pas dans le langage discursif courant, mais au moyen

de SYMBOLES : un « mode de connaissance » DIRECTE (Gnose) qui rend clair à

l’INTUITION ce que le raisonnement ne saurait saisir par ses seules forces. ». Elle est le

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ferment Initiatique Universel et Eternel véhiculé para des Traditions venues du fond des

Ages, et qui a disséminé ses racines dans le mystère des peuples de SUMMER et d’Adak.

Doctrine éternelle, qui prend des aspects, des expressions propres aux peuples où elle

s’établit, et revêt des caractéristiques particulières. » (Aurifer).

Prenons donc le « fil » de cette TRACE que le TRAVAIL d’une infinité d’Initiés et

d’Adeptes ont laissé comme fruit de leur labeur immense et fécond qui a consisté à

recevoir, conserver, améliorer et transmettre aux nouvelles générations, et qui constitue le

TRESOR du Grand HERITAGE.

Le mot hébreu « SEPHIRAH » (pluriel : SEPHIROTH) signifie « NOMBRE »,

« NUMERATION ». Ibn. Ezra, dans son « SEPHER HACHEM » (Livre du Nombre), dit

que « le numéro UN est le principe de tous les numéros, qu’il n’est pas lui-même un

numéro. C’est le numéro DEUX qui est véritablement le premier numéro, parce que ce

dernier ne peut naître que lorsque UN s’ajoute à lui-même. De la même manière, l’UNITE

n’est pas un nombre. Elle contient tous les autres mais d’une manière non déterminée.

L’Unité peut être considérée comme contenu de tous les numéros, en tant que TOUT et

comme composée de parties, chacune d’entre elles constituant une nouvelle unité. Elle se

trouve dans les parties et dans le tout. En ce sens, Dieu est le Principe de toutes les choses,

mais sans être aucune de ces choses. Il est, non seulement le principe inhérent à tout et à

tous et agissant sur tout, mais il est aussi la somme vivante, absolument UNE, simple et

parfaite, de laquelle tout jaillit, qui est tout. »

IBN GABRIEL (« COURONNE ROYALE ») affirme pour sa part « TU ES UN,

MAIS PAS LE UN TOMBANT DANS LA LOI DES NOMBRES ». Et Eza-Ariel (ou

Azariel, 1160-1238), disciple principal d’ISAAC L’AVEUGLE (Saguinahor) nous expose,

dans son oeuvre « EXPLICATIONS SUR LES DIX SEPHIROTH PAR DES QUESTIONS

ET DES REPONSES » : « L’Infini est l’Etre absolument parfait, sans lacune. Par

conséquent, quand on dit qu’il y a en Lui une Force Illimitée, et non la force à limiter, on

introduit une lacune dans sa Plénitude. D’autre part, si on dit que cet Univers – qui n’est

pas parfait – provient directement de Lui, on déclare que son Pouvoir est imparfait.

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Cependant, comme on ne peut attribuer aucune lacune à Sa Perfection, il faudra

nécessairement admettre que l’ « AIN SOPH » a le pouvoir de se limiter, et dont le pouvoir

est lui-même illimité. Une fois que cette limite sort de lui en première ligne, ce sont LES

SEPHIROTH qui constituent à la fois le pouvoir de perfection et le pouvoir

d’imperfection. »

L’action graduelle des Séphirot est décrite par Robert Ambelain, dans « LA

KABBALE PRATIQUE », page 33, de la manière suivante : « Voyons leur action

graduelle. La première est destinée ou préside à la force divine, la seconde à la force des

anges, la troisième à la force prophétique, la quatrième à répandre la grace parmi les

essences supérieures, la cinquième à répandre la terreur de sa force, la sixième à répandre la

piété sur les choses inférieures, la septième à faire grandir et à fortifier l’âme sensible en

voie de développement, la huitième à produire la gradation successive, la neuvième à faire

émaner la force de toutes les autres, la dixième est la voie par laquelle l’ensemble de toutes

les autres forces se répandent dans le monde inférieur ».

« Les Séphirot nous font pénétrer dans le domaine de l’absolu. Elles lui permettent,

d’une certaine manière, de s’adapter aux conditions de la Relativité. Leur système exprime

les conditions d’intelligibilité et d’existence de toute « réalité non absolue » (car elles sont

dans le plan de la Nataure Naturante). Pour l’Homme, elles marquent l’émanation par la

Pensée Divine, des conditions de possibilité pour la création, la conservation et la

perfection de toute réalité. Elles résument par conséquent la Pensée Divine, pour autant que

celle-ci se manifeste par la production de Créatures, et qu’Elle se fasse connaître de telles

créatures. Les SEPHIROTH expriment l’« adaptation » de la nature « absolue » aux

conditions de la Relativité, en fonction de la Vie, toutes choses propres à la Sphère

Créationale. Les SEPHIROTH ne sont, en aucune manière, des personnes divines, mais

seulement des « EMANATIONS ». Le ZOHAR nous dit que les Séphirot sont des

« Formes que Dieu a produit pour diriger, pour eux, les mondes inconnus et indivisibles à

l’Homme, ainsi que les mondes visibles. » (De même que les « EONS » des Gnostiques »).

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« Selon IRIRA : « Elles sont des instruments spirituels dont se sert l’EMANATEUR

INFINI, pour créer, former, fabriquer, conserver. A dire vrai, elles ne sont pas des créatures

(car elles servent à créer), mais des « RAYONS » de l’Infini, descendant de la Source

Suprême, sans se séparer malgré tout. « ET MOISES CORDOVERO dit : « Elles adhèrent

à la Cause Première, pour ce qui est de l’essence, mais pour ce qui est de l’opération, elles

sont des médiateurs qui représentent la Cause Première, entièrement inaccessible en tant

que tel. Elles émanent d’Elle, immédiatement, et par la Vertu de cette même Cause

Première, elles produisent et gouvernent tout le reste. Nous concluons que les Séphirot sont

des DEMIURGII ; c’est le PLEROMA des Gnostiques. Les Séphiroth ne sont pas hors de

l’UNITE d’« AIN-SOPH »; chacune d’elle doit recevoir de celle qui précède et

communiquer à celle qui suit, c’est-à-dire, qu’elles sont à la fois receptives et

communicatives, un peu comme les bougies ou les cierges qui s’allument les uns les autres,

sans qu’aucun ne perde jamais rien de lui au cours de cette communication de lumière. »

(Op. Cit.page 44/48, Editions NICLAUS, Paris, 1951).

Rabbi SIMEON BEN YOHAI, l’illustre Cabaliste (TANNA) palestinien du IIème

siècle, que le ZOHAR appelle « LA LAMPE SAINTE », dit au sujet de cette conception de

l’ensemble des êtres et des choses enlacées harmonieusement en un tout inséparable de La

Lumière Suprême : « Toutes les lampes sont illuminées par cette Lumière Suprême la plus

mystérieuse. Elle est celle qui illumine tous les degrés. Par sa Lumière, sont révélées les

parties accessibles de chaque degré. Toutes les lumières sont liées les unes aux autres et ne

se séparent pas. La lumière de chaque lampe est appelée « PARURE DU ROI »,

« COURONNE DU ROI ». Tout est illuminé par la Lumière qui est à l’intérieur, mais qui

n’apparaît pas à l’extérieur. Tout est uni avec cette Lumière. Et c’est ainsi que tout monte

en un seul degré et tout est couronné par le même mot ; et l’un n’est pas séparé de l’autre.

LUI et son NOM sont UN. La Lumière qui est révélée est appelée « VETEMENT DU

ROI ». La Lumière qui est à l’intérieur est mystérieuse, et c’est là que demeure Celui qui ne

se manifeste pas ni ne se revèle. » (ZOHAR, III, 291 b, IDRA ZUTA).

Les Cabalistes n’essayent pas d’« expliquer » avec des termes et des mots ce que le

mental est incapable de comprendre. Comme le dit Violet M. Firth (D.N.F.) : « Le mental

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est aussi incapable de capter le transcendant, que l’oeil est incapable de voir la musique. »

(C.M.).

L’inexprimable est en même temps incommunicable. C’est pour cette raison que les

« célèbres » SECRETS INITIATIQUES ne peuvent pas être « communiqués », parce qu’il

est impossible d’exprimer en paroles le véritable « MYSTERE », devant lequel l’Initié

« mantient invariablement la bouche fermée » (MUTUS), obéissant aux règles de la

« Disciplina Arcani ». En tout cas, « expliquer » serait « traduire », déformer, dénaturaliser

la Doctrine pour la situer à un rang inférieur, à un niveau purement rationnel et spéculatif.

Cela revient à prendre le Symbole même pour ce qu’il représente réellement, démontrant

ainsi l’incapacité de s’élever vers la compréhension de sa signification véritable.

Le Cabaliste, quand il essaye de formuler la Doctrine aux personnes qui sont

capables de s’élever jusqu’aux formes supérieures de la conscience, fournit une série de

SYMBOLES POUR MEDITER. Cet ensemble merveilleux de la Méditation, permet à

chacun, dans la mesure de sa propre capacité, de s’élever à la connaissance des formes

supérieres de l’existence qui sont la structure de l’Univers (MACROCOSME), en même

temps qu’il est un diagramme de la structure de l’Univers (MICROCOSME). C’est

pourquoi, le « TRAVAIL » sur « L’ARBRE » est un système pratique pour l’exaltation de

la conscience, qui exige, de la part de celui qui le tente, un effort considérable et un

tempérament spécial, sans lesquels il est extrêmement difficile d’attendre des « résultats

miracles », soit-disant « réussites abracadabrantes » ou « succès magiques » du type

« hocus-pocus ». La KABBALAH est quelque chose de SERIEUX : elle est une SCIENCE

SACREE ; elle est une METHODE de la VOIE INITIATIQUE d’OCCIDENT, dont la

CHAINE (SHELSHELETH) ininterrompue se conserve à travers les Temps, dépósées dans

les mains très dignes de « LAMPES VIVANTES » qui transmettent la Glorieuse

SPLENDEUR de la SHALSHELETH HA-KABBALAH à ceux qui sont dignes de fouler le

Sentier, et « qualifiés » pour cheminer sur LE CHEMIN QUI CONDUIT AU « PARDES ».

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L’ ARBRE DE VIE

OTZ CHAIM

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NOTIONS SUR LA NATURE DE DIEU

La nature « MYSTERIEUSE » de la Divinité, dans le vrai sens du terme, c’est-

à.dire, cette « SAGESSE DE DIEU » à laquelle se réfère PAUL dans 1-CORINTHIENS,

2 :1, est admirablement conçue et incorporée par la Doctrine Cabalistique qui, consciente

des limitations de l’Homme, qui ne lui permettent pas de comprendre la signification

profonde de la Divinité dans toute sa plénitude (parce que Dieu se soustrait à son pauvre

entendement), a conçu admirablement son emblème Suprême pour essayer une

représentation de L’Essence qui implique LA TOTALITE. Tout juste un SYMBOLE, parce

que l’IMAGE REELLE de cette UNITE SUPREME, personne ne l’a vue ni ne peut la voir.

Ce Symbole, synthèse de tout l’ensemble des êtres est « AIN-SOPH » (LE VIDE

OBSCURE ET ILLIMITE), Océan immense et sans fin, comme l’indique l’expression

hébraïque. Il n’est pas l’absence totale d’ETRE, mais POTENTIEL NON-MANIFESTE.

« DIEU LATENT »…La Divinité qui EMANE et s’ETEND. Quelque chose qui ne peut

être réduit à aucune « image », ni à rien de « perceptible » au-delà de la plus pure

abstraction de l’Idée d’Irréel, d’Impalpable et d’Ineffable ; une « région » de l’inconnu d’où

n’émane aucune « LUMIERE ». Nuit terrifiante, ténèbres et silence. TENEBRES SANS

LIMITE. « RACE DERAZIN » : « MYSTERE DES MYSTERES » (DEUS

ABSCONDITUS). La Volonté PRIMORDIALE. Cause de toutes les Causes. Le terme

« AIN SOPH » a acquis une préponderance dans l’Ecole d’ISAAC L’AVEUGLE, comme

nous l’avons déjà dit auparavant en citant AZRIEL, dans son exposition sur « L’Infini ».

La possibilité d’atteindre cet « AU-DELA» est subordonnée à la plus pure

EXPERIENCE INTIME de l’Ame Humaine, car c’est uniquement avec les « yeux de

l’Ame » que l’Initié peut « pénétrer le Voile d’ISIS »…

Voyons ce que nous dit RABBI SIMEON au sujet de son « contact » avec la

structure intime du Monde Supérieur :

« Ecoutez, collègue, vous êtes tous des « LAMPES »…Je jure par les Cieux

Supérieurs et par la Terre Sacrée d’en-haut, que je viens de voir des choses

qu’aucun homme n’a vue, même à partir du jour où Moïse est parti pour la

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deuxième fois sur la Montagne de Sinaï ; je viens de voir le Visage de l’Ancien

des Temps resplandissant comme le Soleil et destiné à Soigner le Monde. »

(ZOHAR, III, 132, b, IDRA RABBA).

Le Livre des PROVERBES (20 :27) dit :

« L’AME DE L’HOMME EST UNE LAMPE DU SEIGNEUR… »

Et dans 1-CORINTHIENS, 2 :11, nous lisons :

« QUI DONC PARMI LES HOMMES CONNAIT CE QUI EST DANS L’HOMME,

SINON L’ESPRIT DE L’HOMME QUI EST EN LUI ? DE MEME, CE QUI EST EN

DIEU, PERSONNE NE LE CONNAIT, SINON L’ESPRIT DE DIEU. »

Continuons avec les symboles qui nous aident à percevoir l’existence négative de

Dieu. Au-delà de KETHER, la Première Séphirah, se trouvent les « BORNES » ou

« LIMITES » appelées « LES TROIS VOILES « de l’Existence Négative qui couvrent le

« FACE » de Dieu, et d’où vinrent toutes les choses. Nous avons déjà parlé d’« AIN-

SOPH », le Voile de Ténèbres Infinies. Considérons maintenant l ‘«AIN » (LE VIDE

ABSOLU), l’abstraction la plus extrême, sans pour cela qu’elle désigne complètement

DIEU en TANT QUE TEL, Eternel, indépendant de toute oeuvre créée. Océan obscure,

IMMENSITE NOIRE et FROIDE, TENEBRES SANS LIMITE, dans lesquelles aucune

notion ni aucune image n’est possible : ce qui pourrait bien être appelé

L’INCOMPREHENSIBLE, LE VIDE, LE NON-ETRE…L’ « antipode » d’une autre

« région » où le DIEU MANIFESTE « A ETE, EST ET SERA », parce que dans le

domaine « DU VIDE », se trouve le Domaine du DIEU OCCULTE : « CELUI QUI NE

SERA PAS, QUI N’EST PAS ET QUI N’A JAMAIS ETE »…

La Tradition Hindoue définit L’ABSOLU avec le terme sanskrit de

« PARABRAHMAN » (Le BRAHMA Suprême et Infini), l’Unique absolue Réalité sans

attribut et sans deuxième. Le Principe Impersonnel et Innonminé. Le Suprême et le Non

manifesté éternel, qui précède tout le manifesté. Cause sans cause de l’Univers ; Racine

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sans Racine de « tout ce qui fut, qui est et qui sera » ; le NON-ETRE, au sens où il est

L’UNIQUE SEITE qui, par EMANATION ou radiation inhérente, se convertit

périodiquement en BRAHMA, en se transformant en L’Univers Manifesté, pour ensuite

disparaître à nouveau, quand se termine le « KALPA » (Bhagavad-Gita).

Le TROISIEME VOILE, le plus « immédiat » de la Séphirah « KETHER », dans

l’ordre de concrétion progressive, est « AIN SOPH AUR » (LUMIERE ILLIMITEE

NEGATIVE). Tous ces noms DES VOILES nous permettent de « percevoir » très

faiblement la compréhension du concept : d’ « entrevoir » tout juste, comme à travers d’un

voile, quelque chose qui est une partie de ce qu’ils signifient comme éléments

METAPHYSIQUES d’expression, vu que ces termes n’ont aucune relation ni avec les

ténèbres, ni avec la lumière, telle que nous la connaissons et la comprenons dans le langage

ordinaire.

« AIN SOPH AUR » est donc LUMIERE ILLIMITEE ABSOLUE. L’existence

négative de Dieu, c’est-à-dire, tout ce que le Dieu conçu par l’Homme, N’EST PAS.

Quelque chose qui est au-delà de tout ce qui est concevable, au-delà de tout ce que

l’Homme peut imaginer et considérer ; au-delà de tout ce qui est pour lui LE BIEN et au-

delà de ce qui est LE MAL. Mais c’est aussi « QUELQUE CHOSE ». Ce « quelque chose »

est un « IMPOSSIBLE », encore plus abstrait que les IMPOSSIBILITES accessibles à

notre esprit. Son SYMBOLE le plus apropié est LE ZERO, « le numéro avant que

commencent les numéros. »

« LA TERRE ETAIT SANS FORME ET VIDE ; ET LES TENEBRES

CERNAIENT LA FACE DE L’ABIME. ET L’ESPRIT DE DIEU BOUGEAIT A

LA SURFACE DES EAUX. ET DIEU DIT : QUE LA LUMIERE SOIT ! ; ET LA

LUMIERE FUT. DIEU VIT QUE LA LUMIERE ETAIT BONNE ; ET SEPARA

LA LUMIERE DES TENEBRES.ET IL APPELA LA LUMIERE JOUR, ET LES

TENEBRES, IL LES APPELA NUIT. "

(GENESE, 1 :2 à 5)

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Le « VIDE OBSCURE », nous pouvons l’attribuer à l’« AIN » (LE NEANT). Ce

« NEANT » n’est pas pris par le Cabaliste de manière littérale, comme le fait l’exotérisme

religieux, car l’Esotérisme n’admet pas une Création du « Rien » (CREATIO EX NIHILO).

Le concept cabalistique du NEANT est celui de la « RECEPTIVITE ou VACUITE

DIVINE » comme Cause immédiate du COSMOS, qui, en se « contractant », se convertit

en substance créée. Substance qui est réceptivité ou vaucité solidifiée.

L’ « ESPRIT DU DIEU BOUGEANT A LA SURFACE DES EAUX », nous

pouvons l’attribuer à l’« AIN-SOPH » (Océan immense et sans fin). Et l’« AIN SOPH-

AUR » (La lumière Illimitée indifférenciée) nous pouvons l’attribuer à la période précédant

l’AURORE DE LA MANIFESTATION. Selon les Cabalistes, la « naissance » du Principe

part du « ZERO » (AIN), duquel, d’une manière MYSTERIEUSE, surgit L’Univers. Par

conséquent, l’ « AIN-SOPH » ou Espace Illimitée s’est converti en la Nature de l’« AIN »,

et cette conception fut suivie par « AIN SOPH-AUR », La Lumière Illimitée du CHAOS.

C’est seulement quand cette Lumière Illimitée fut concentrée, que la « contraction »

(TSIMTSUM) (1) « rétraction » ou « concentration », permit que les Mondes soient créés

(manifestés). Comme le dit ISRAEL BAAL-SHEM TOV (Israël Ben-Eliezer) 1700-1760 :

« Le Seigneur, béni soit-Il, a retiré Sa puissante Lumière d’une partie de Lui-même

(Lumière du « KABOD »), et laissa un vide qui sert de « lieu » pour l’expansion cosmique.

Cette partie de la Divine Essence est celle qui a permis l’existence des Ames, des Anges et

des Mondes Matériels. Le « KABOD OCCULTE divin MANIFESTE…

Nous lisons dans PSAUMES 104 : 2 à 5 :

« FAIS-TOI UN VETEMENT DE GLOIRE ET DE SPLENDEUR. DRAPE DE

LUMIERE COMME D’UN MANTEAU, QUI DEPLOIE LES CIEUX COMME UNE

TENTURE ; QUI ETAGE SES DEMEURES AU-DESSUS DES EAUX ; DES NUAGES

IL FAIT SON CHAR, CELUI QUI MARCHE SUR LES AILES DU VENT ; SES

ANGES, IL LES FAIT ESPRITS, ET LES FLAMMES, SES MINISTRES ; IL A FONDE

LA TERRE SUR SES BASES ; ELLE NE SERA JAMAIS RENOVEE. »

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KETHER, la première Séphirah, est la « confluence » de deux Infinis: « AIN-SOPH »

et « AIN-SOPH-AUR » ; la « CONCENTRATION » de la Substance de La Lumière en un

POINT d’Essence superintelligible, première affirmation de Dieu sans en arriver à une

quelconque réalité définie ou conditionnée. PURE IPSEITE, « Race Derazin » (Mystère

des Mystères). Dans son UNITE ABSOLUE elle ne montre aucun trait de multiplicité. Elle

dépasse tout dualisme. Elle est « L’UN SANS SECOND », sans séparation, sans scission ;

elle repose sur son Essence absolue et immuable. Le MOI SUPREME Divin et inaltéré.

Elle contient tout ce qui est, comme une unité à l’intérieur de son Unité, et chaque chose Le

comprend dans la partie la plus profonde d’elle-même, comme « L’UN », L’IMMUABLE,

La VOLONTE ou la RACINE DU NEANT et LA SOURCE DE LA VIE.

Dans le Microcosmes (dans l’Homme), le Véritable Centre de son être est la « petite

ETINCELLE de la Pure Lumière Spirituelle » dans le Coeur : Porte Etroite vers l’Infini.

POINT DE LUMIERE ou « Pure Essence de l’Etre ». COUPE DU GRAAL…C’est

pourquoi, quand l’Initié « concentre » ou « contemple » cette Lumière Infinie dans Le

Centre de son propre être, il obtient la Conscience de la Grande Unité de toutes les choses :

La CONSCIENCE COSMIQUE, dont la « conquête » le convertit de fait en un

« ADEPTE ». Parce que la Transcendance de Dieu se révèle dans la plénitude de son

Immanence Rédemptrice : au milieu de la Création, Dieu se connaît Lui-Même à travers la

personne micro-cosmique de l’Homme, et de cette manière, la totalité de La Création est

REINTEGREE dans le Suprême Origine, au moyen de l’Homme comme intermédiaire.

(Léo Schaya : Op. Cit., page 129).

« L’Evangile de SAINT JEAN », 13, 31 et 32, dit :

« SI DIEU EST GLORIFIE PAR LUI (LE FILS DE L’HOMME), DIEU LE

GLORIFIERA AUSSI EN LUI-MEME, ET ENSUITE, IL LE GLORIFIERA »

Le Principe Divin, la « GRAINE DE MOUTARDE », « la plus petite des semences

mais qui se fait plus grande que les plantes potagères », est l’ « ATMA » qui réside dans le

Coeur. Il est l’ « AVIR », mystère d’où jaillit la Lumière (Aor), il est « L’Ether dans le

Coeur » (AKASA), la Quintessence ou Cinquième Elément des Alchimistes, qui FLEURIT

au Centre de LA CROIX (dans la Cavité du Coeur), en forme d’une ROSE à cinq pétales.

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Celui qui est arrivé effectivement à la réalisation parfaite de l’ UNITE entre l’Ame

individuelle et humaine et l’Esprit Universel divin, peut s’exclamer avec Le Christ :

« MON PERE ET MOI NOUS SOMMES UN » (JEAN, 10 :30). Une fois atteinte cette

UNIFICATION re-intégratrice, se réalise la PROMESSE de « Dieu IMMANENT »

(EMMANUEL) : « POUR MOI, QUAND J’AURAI ETE ELEVE DE TERRE,

J’ATTIRERAI A MOI TOUS LES HOMMES » (JEAN, 12 :32).

Paraphrasant Alexandre Safran dans ses commentaires sur LE ZOHAR III, 107, a,

nous dirons que « l’Homme, grace à l’application de ses « devoirs et actions A

VOLONTE » - et non pour obéir à des ordres (MIZVOT), arrive aux « racines » de son

Ame, et en se cramponnant à son Etre Réel, il « retourne à Dieu ». Ce « retour à Dieu »

(TESHUVA) le conduit à son « point de départ » et d’arrivée. Durant tout le processus

d’approche de ces « deux points », l’Homme, être moral et LIBRE, « historise » la Nature,

la conduit jusqu’à son « point ultime », où la plénitude de l’histoire se confond avec

l’absence d’histoire, parce que l’histoire commence au moment où l’Homme « prend

conscience » de son péché : son sentiment de la responsabilité face à Dieu, à qui il doit

rendre compte de ses actes, est douloureusement mis à l’épreuve, et en avançant sur le

champs de l’histoire, entre les progrès et les régressions, entre la soumission et la révolte, il

termine par s’engager dans une guerre contre Dieu, en s’éloignant de son Créateur. Mais

comme le mal n’a jamais d’existence autonome et ne peut pas agir par ses propres forces, il

finit par se détruire lui-même : il s’épuise de sa propre action. C’est alors que le Bien qui

réside dans le mal recouvre son terrain, et le conflit laisse le passage à l’Amour (AHAVA)

et à l’Unité (EHAD). L’ Homme se situe de nouveau sous L’Arbre de La Vie. La Volonté

de l’Homme unie à la Volonté de Dieu. L’ « étincelle » de l’Homme s’unit à La LUMIERE

DE DIEU et l’Homme veut intelligemment, « voit » clairement et vit authentiquement

parce qu’il vit « avec Dieu », Source de Vie, et il RE-LIT sa vie à la Vie de La Vie. » (Réf :

« LA CABALE », pages 339/341, Edit. PAYOT, Paris, 1960).

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LA « MENORAH » : LE CHANDELIER A SEPT BRANCHES que MOISE a

construit, selon l’ordre du Seigneur (EXODE, 25 :31 à 40). SYMBOLE de la Création du

Monde Visible, représentation graphique de la Genèse, et comme reflet d’un Archétype

Céleste, « paradigme » du Grand SABATT du RETOUR de l’Homme au PRINCIPE, à

l’origine ou Patrie Céleste.

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Voyons maintenant quelques passages de l’Ancien Testament qui nous « parlent »

de cette antique Promesse et de cette Alliance :

« LES COMMANDEMENT DU SEIGNEUR SONT DROITS, ILS RENDENT

JOYEUX LE COEUR : LE PRECEPTE (MITZAVA) DU SEIGNEUR, PUR, QUI

ALLUME LES YEUX. LA CRAINTE DU SEIGNEUR, CLAIRE, QUI SUBSISTE POUR

TOUJOURS." » (PSAUMES, 19 :8 ET 9).

« GARDE MES PRECEPTES ES TU VIVRAS. » (PROVERBES, 4 :4 et 7 :2).

« CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE, ET L’ENSEIGNEMENT UNE

LUMIERE ; UN CHEMIN DE LA VIE LES REPRESSIONS DE L’ENSEIGNEMENT. »

(PROVERBES, 6 :23).

« CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE, ET L’ENSEIGNEMENT UNE

LUMIERE ; UN CHEMIN DE LA VIE LES REPRESSIONS DE L’ENSEIGMENT. »

(PROVERBES, 6 :23).

« CHERCHEZ DIEU ET VOTRE COEUR VIVRA… » (PSAUMES, 69 :32)

« TU CHOISIRAS LA VIE POUR QUE TU VIVES, TOI ET TON PROCHAIN. »

(DEUTERONOME, 30 :19).

Le CERCLE dans sa totalité symbolise L’INFINI, L’Eternité. En nous conformant

au symbolisme universel, le Cercle se compose de deux demi-cercles. Cette « division »

provient du tracé de l’axe rectiligne à l’horizontal, qui décompose le Cercle en deux

parties : la partie inférieure qui a la forme de COUPE ou de LUNE, et la partie supérieure

représente LA COUPOLE CELESTE.

Dans le dessin de LA MENORAH, nous voyons l’ensemble du TEMPS

CYCLIQUE Divin et du temps rectilighe humain symbolisé, traversé en son Centre par

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l’Axe Central, symbole de LA VOIE INITIATIQUE qui révèle à l’Initié la relation

Eternité-Temps : relation DIEU-HOMME pour un retour de l’Homme temporel à

L’HOMME ETERNEL DANS SON PRINCIPE. La MENORAH est le PARADIGME du

MYSTERE de la REDEMPTION. Elle est « ARBRE » avec sa RACINE (Socle du

Chandelier), son TRONC (Axe Central), ses BRANCHES (Six), ses FEUILLES (Les 22

Calices), ses FLEURS (Flammes vivantes) et ses FRUITS (Les 22 Pommes). En tant

qu’Arbre, elle représente aussi l’Homme , avec son tube digestif (Socle), sa colonne

vertébrale (Axe), sa tête, ses bras, ses pieds, ses poumons, son coeur et son cerveau. Sans

nous étendre davantage sur le contenu immense de ce Symbole grandiose, qui en tant que

tel, doit seulement être MEDITE en profondeur, nous dirons que ce Chandelier réunit dans

un équilibre parfait, tous les aspects d’un Cosmogonie et d’une Ascèse. Ce dernier aspect

est lui qui nous intéresse le plus, du point de vue INITIATIQUE. Voyons donc.

« DIEU VIT TOUT CE QUI’IL AVAIT FAIT, VOILA, C’ETAIT TRES BON EN

GRANDE PARTIE. CE FUT L’APRES-MIDI ET LE MATIN DU SIXIEME JOUR. »

(GENESE, 1 :31)

« ET FURENT ACHEVES LES CIEUX ET LA TERRE, ET TOUT LEUR

ORNEMENT. DIEU ACHEVA AU SEPTIEME JOUR L’OEUVRE QI’IL AVAIT

FAITE, IL ARRRETA AU SEPTIEME JOUR L’OEUVRE QU’IL AVAIT FAITE.

DIEU BENIT LE SEPTIEME JOUR ET LA CONSACRA, EN LUI REPOSAIT

TOUTE L’OEUVRE QUE DIEU AVAIT CREE ET FAITE. »

Ce qui émerge de Dieu retourne à Dieu. Une fois terminé le « circuit » dans le

matériel, le septième jour, le jour du GRAND SABATT, du Retour au Principe,

l’Homme termine son circuit dans Le CIEL…

« TU TE SOUVIENDRAS QU’EN TERRE D’EGYPTE TU ETAIS ESCLAVE,

ET QUE LE SEIGNEUR TON DIEU T’A FAIT SORTIR DE LA D’UNE MAIN

FORTE ET LE BRAS ETENDU ; C’EST POURQUOI LE SEIGNEUR TON DIEU

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T’A ORDONNE DE PRATIQUE LE JOUR DU REPOS. » (DEUTERONOMME,

5 :15).

En appliquant l’ésotérisme de la Gènese à la discipline intérieure ou ascèse

Initiatique, « Le Principe » (Le Premier Jour de la Création) est le « point de retour »

(Commencement d’un nouveau cycle) dans la vie ordinaire et courante de l’homme qui

commence le Sentier Spirituel. C’est-à-dire, quand l’homme commence à distinguer

clairement entre le « Ciel » et la « Terre », et la décision de choisir entre ces deux

Mondes conduit à la « séparation » de l’un pour entrer dans l’autre, et s’établir en lui

correctement. Cela revient à « sortir du Chaos », du vide, de l’obscurité, pour effectuer le

« CON-VERTIO » (Retour) au Règne de La Lumière. L’âme fait son choix et pénètre le

Sentier Spirituel et « voit que la Lumière est bonne… ».

Le Septième Jour représente la même période que le Premier Jour, mais à un niveau

plus élevé dans le processus de la « genèse » de L’HOMME NOUVEAU. Au « premier

jour », l’homme abandonne la vacuité et l’obscurité du « matérialisme », et « au septième

jour », il atteint le Ciel : le « repos EN DIEU », parce qu’il peut maintenant s’exclamer :

« MON PERE ET MOI NOUS SOMMES UN… » Il a atteint LA PAIX SUPREME

« que le Monde ne peut pas donner ».

Ritualistiquement, Le Sabatt n’est pas fait pour « se reposer », mais pour se

consacrer entièrement à l’ACTIVITE SPIRITUELLE. Repos n’est ni oisiveté ni

« vanité », mais temps pour se dédier entièrement à l’activité créative spirituelle, toutes

choses qui constituent, de fait, un entrainement pour la « vie future », une préparation

pour la Nouvelle Jérusalem. C’est, en fin, un « jour de recuillement », d’introspection , de

joie sereine dans le calme du TEMPLE INTERIEUR, un rentrer en soi-même (In-ire),

dont les fruits sont la Paix Intime et la joie spirituelle, aliment pour l’Ame et expansion

spirituelle…

D’après une glose Talmudique : « DIEU TOUT-PUISSANT DIT A ISRAEL : SI

VOUS ARRIVEZ A PRATIQUER LE SAMEDI, JE LE TRAITERAI A

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L’OBSERVANCE DE TOUS LES AUTRES PRECEPTES DE LA TORA : MAIS SI

VOUS LE PROFANEZ, JE LE CONSIDERERAI COMME SI VOUS AVIEZ

TRANSGRESSE TOUS LES PRECEPTES . »

Il est indiscutable que la « TACHE » la plus « excellente » de l’être humain est le

MYSTERE ou « Secret » de la « sanctification des choses et de la vie » ; moments

d’« élévation » qui nous met à la portée des effluves et des forces d’un immense pouvoir

spirituel qui « pourrait bien convertir une larve en papillon… »

Malheuresement, ils sont fort peu nombreux ceux qui observent réellement et

s’attachent à la perfection à la « pratique » du Sabatt, bien que des millions d’être

pratiquent une lithurgie externe, de simples gestes et actes « mécaniques » et par

conséquent, privée de toute transcendance spirituelle et de « réponse » intérieure, parce

qu’elle n’est, à peine, qu’un simple acte vide de « JE REMPLIS MON DEVOIR », et « JE

MENS »…CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE ET L’ENSEIGNEMENT (TORA)

UNE LUMIERE… » (PROVERBES, 6 :23).

L’ « activité spirituelle », les moments et les jours de « recueillement » ne signifient

pas qu’il faille « se retirer du monde » et se dédier exclusivement à la vie contemplative, à

exclusion de toute autre occupation, mais simplement que, dans ces moments, heures ou

jours, la Vie Intérieure est INTENSE et la dédication, PLEINE et ardente.

Toute homme « éveillé », bien qu’encore inséré dans les structures temporelles tend

par sa nature propre, par vocation ou par héritage divin, vers la perfection et L’ORDRE : le

RE-tablissement de LA PAIX entre le Ciel et la Terre. En ce sens, quand l’homme « se RE-

crée » - en prenant de nouveau conscience de son véritable Etre -, il change la « tunique de

peau » pour la TUNIQUE DE LUMIERE, réalisant ainsi sa TACHE, son TRAVAIL pour

terminer l’Oeuvre de La Création…RE-inséré dans son POLE et CENTRE DE LUMIERE,

il retourne à son Véritable ETRE, au BIEN et à la VIE ETERNELLE…

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Gravure de « PORTA LUCIS », DE Paulus Ricius (1516)

Empoignant la Colonne du Milieu dans sa main droite et signalant la terre avec la main

gauche, l’adepte de la Kabbalah attire notre attention vers la CONNAISSANCE qui élimine

le dualisme, dépasse les contradictons et conduit l’Homme vers L’UNITE DE L’ETRE…

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La PROMESSE de l’Apocalypse (2 :7) « au vainqueur », suppose un effort et un

changement profond à l’intérieur de l’homme : elle ne peut pas être gagnée sans

l’« expérience » vécue et laborieuse (ORA ET LABORA), sans vaincre L’ILLUSION et

atteindre, au moyen de la CONNAISSANCE (Gnose), la RE-génération et la transmutation

final en PUR ESPRIT.

Le Livre de La Sagesse dit :

« MON FILS, SI TU ACCEPTES MES PAROLES, ET SI TU GARDES MES

PRECEPTES EN TON INTERIEUR, EN FAISANT EN SORTE QUE TON OREILLE

SOIT ATTENTIVE A LA SAGESSE ; SI TU SOUMETS TON COEUR A LA

PRUDENCE ; SI TU FAIS APPEL A L’INTELLIGENCE ET SI TU INVOQUES LA

PRUDENCE. SI TU LA CHERCHES COMME L’ARGENT. ET SI TU LA DETERRES

COMME UN TRESOR : ALORS TU COMPRENDERAS CE QU’EST LA CRAINTE DU

SEIGNEUR, ET TU TROUVERAS LA CONNAISSANCE DE DIEU. CAR C’EST LE

SEIGNEUR QUI DONNE LA SAGESSE, ET DE SA BOUCHE VIENNENT LA

CONNAISSANCE ET L’INTELLIGENCE. AUX HOMMES DROITS, IL RESERVE

UNE SOLIDE SAGESSE. » (PROVERBES, 2 :1 à 7).

« AINSI LA SAGESSE PENETRERA TON COEUR, ET LA SCIENCE (SACREE)

FERA LE DELICE DE TON AME. » (Verset 10).

« HEUREUX L’HOMME QUI TROUVE LA SAGESSE, ET OBTIENT

L’INTELLIGENCE : CAR SA POSSESSION VAUT MIEUX QUE LA POSSESSION

D’ARGENT ET SES FRUITS SONT MEILLEURS QUE L’OR. ELLE EST PLUS

ESTIMABLE QUE LES PIERRES PRECIEUSES ; ET RIEN DE CE QUE L’ON PEUT

DESIRER NE L’EGALE. SES VOIES SONT DES VOIES DELICIEUSES ET TOUS SES

SENTIERS SONT PAISIBLES. L’ARBRE DE VIE C’EST POUR CEUX QUI LA

SAISISSENT. ET BIENHEUREUX SONT CEUX QUI LA TIENNENT FERMEMENT. »

(Chap. 3, Versets 13 à 15, et 17, 18).

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La Science « douce à l’Ame » est la Connaissance Initiatique (La Gnose), qui

permet à l’Homme d’accéder à de nouveaux plans de conscience, au-delà de ce que la

science « profane » définit comme la « connaissance objective » qui considère l’Homme et

le monde comme deux objets différents et étrangers, où l’Homme est le connaisseur et le

Monde l’objet à connaître. La Connaissance Initiatique exige que le connaisseur soit

capable de s’élever à des niveaux supérieurs de conscience, au-delà des « catégories » du

mental rationnel, prisonnière des objets et de la connaissance vaine. La Gnose est le moyen,

la VOIE qui conduit l’Initié à la connaissance de lui-même, l’accés à L’ETRE INTIME, au

NOYAU qui est son Centre de Conscience Superieur. Elle est la Connaisance qui

« gomme » l’apparente distance entre le connu et le connaisseur. Ce « monde » Intime n’est

pas le monde de la pensée « subjective », toujours conditionnée par l’extérieur des choses,

mais un Monde où la pensée, « animée » par le « contact » cosmique, la fait participer

consciemment aux deux plans, extérieur et intérieur, psychique et spirituel, qui

s’interpénètrent pour atteindre l’Unité qui dépasse les deux aspects antinomiques inhérents

au plan de ‘existence et de la transcendence ; le « Dragon noir » et le « Dragon blanc », des

Alchimistes. Unité que situe à nouveau l’«Homme Véritable » dans LE PARADIS

(Pardes), en le convertissant ainsi en paradigme vivant de l’ARBRE SEPHIROTIQUE, qui

est la structure fondamentale Des Mondes…

L’Homme est sorti du Paradis en prenant la Voie de l’UN vers le Multiple. Son RE-

tour au Paradis est un Chemin « à l’envers » : la Voie du Multiple vers L’UN. Le « fugitif »

entre à nouveau dans L’EDEN. Il « récupère à nouveau sa véritable tête » et se convertit

lui-même en l’Ange de l’Epée (Kheruba).

La Véritable Connaissance est la CONNAISSANCE DE LA PAROLE. Il n’y a pas

de différence entre création physique et création psychique. Les deux sont un « effet » des

vibrations (le SON). LE LOGOS ou VERBE est L’IDEE ARCHETYPIELLE dont la

Parole est le symbole. L’acte du Verbe produisant l’Illumination Spirituelle (le Processus

Inìtiatique), est le même que celui qui est « à l’origine » de toute manifestations. DANS LE

PRINCIPE ETAIT LE VERBE… C’est le « FIAT LUX « par lequel LE CHAOS est

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« L’ARME DE LA SCISSION »

Quand l’Initié découvre l’ ARCANE et se décide à EMPOGNER L’EPPE qui équilibre les

deux Energies qui ouvrent « La Porte des Dieux », il se convertit lui-même en Epée qui

« décapite » le « vieil homme ». Maintenant il est SA PROPRE TETE, et en remontant

L’Arbre, il reprend possession de son JARDIN INTERIEUR, où LE CHERUBIN de

L’Epée Flamboyante le recconnaît comme un « Ordénateur » et un Coopérateur de Dieu

Très Haut, et l’instruit dans Les Mystères des Choses Divines.

« L’EPEE DU SAINT, BENIT SOIT-ELLE, EST FORME DU TETRAGRAMME ;

LE IOD EST LE POMMEAU, LE VAV SA LAME, LES DEUX HE, LES DEUX

TRANCHES. » (ZOHAR III, 274.b.).

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illuminé et organisé. La Parole est L’ORDRE (AMR) par lequel est effectuée La Création.

La Première Création fut La CREATION DE LA LUMIERE PRIMORDIALE qui

constitue le Monde Spirituel Pur : véritable COEUR DU MONDE, dont l’expansion –

comme nous l’avons déjà dit auparavant – a produit la Manifestation de tous les êtres.

Le mot « PARADIS » (PaRDeS en hébreu) signifie « JARDIN » ou « EDEN ».

Selon la Tradition Cabalistique, le mot PaRDes est composé de QUATRE LETTRES,

initiales de QUATRE MOTS qui sont « Pa », qui indique « PASCHOUT » et qui

correspond au « sens littéral » des Ecritures ; « R » (RIMMAZ), qui correspond au sens

allégorique simple ; pond au sens suprêmement ESOTERIQUE. (Réf : « Vision

d’Iechezkiel », article de P. Nommès dans « Le Voile d’Isis », 1930).

Nous voyons donc, comme le signale A.E. Waite, que LA PAROLE DIVINE est

véritablement Divine à tous ses degrés, et que son étude est une « ascencion » depuis le

monde des choses manifestées jusqu’à celui de la Déité… » («THE HOLY KABBALA,

page 198).

Si l’on considère que l’enseigment « profane » est basé exclusivement sur la simple

fonction de la perception physique et sur la fonction purement « rationnelle », il est facile

constater l’immense champ d’ « étude » et de « pénétration » qui lui échappe, comparé avec

l’immense richesse de l’interprétation ESOTERIQUE. C’est au moyen de la lecture

pondérée des Ecritures et de sa MEDITATION correspondante, que l’adepte de La Cabale

va découvrir, pas à pas, une immense variété de TRESORS OCCULTES qui lui permettent

finalement de s’élever vers LE COEUR DE L’ETRE…parace que La Cabale est la

« CHOKMAH HA-EMETH » (La Science de La Vérité), CHOKKMAH NESTORAH (LA

SAGESSE SECRETE). « TOUTE SAGESSE PROVIENT DU DIEU, LE SEIGNEUR

SOUVERAIN..." » (ECCLESIASTES, 1 :1, la Vulgate).

Bien que la Kabbalah soit très antérieure aux textes bibliques, comme nous pouvons

lire dans PROVERBES, 8 :22, sans elle, il serait impossible de comprendre le véritable

sens des Ecritures, ni des Rituels et des Mystères de la Véritable Maçonnerie. Mystères qui

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doivent être scrutés avec l’esprit de « PIETE » (DEBEQUIT) et d’AUTHENTIQUE

HUMILITE (ANAYA). Comme le dit le TALMUD : « LA COURONNE DE SAGESSE

EST L’HUMILITE ». Cependant, il faut reconnaître que La Kabbalah dépasse le cadre de

l’exégèse et de l’herméneutique, et elle est définitivement très éloignée des soit disant

systèmes « cryptographiques » plus propres aux systèmes dépassés d’espionnage et de

contre-espionnage d’antant, que la cryptoanalyse et les ordinateurs que les « types de

substitution » ont converti en de simples « jeux d’enfants ».

Nous nous permettons de présenter ci-après des paragraphes extraits du « ZOHAR »

de J. Pauly, Tome III, pages 399-400, oeuvre monumentale en six grands volumes et un

total de 3.300 pages, términée en février 1911, et traduit d’un texte chaldéen.

« Comme il est perdu l’esprit des hommes qui ne comprennent pas le sens véritable

des paroles de l’Ecriture, bien que cette dernière se fasse entendre chaque jour, avec une

voix douce, aux hommes ! L’Ecriture se permet parfois de faire sortir le mystère de son

étui ; mais elle ne le fait que pour un instant : et à peine le fait-elle sortir de son étui, qu’elle

se dépèche de l’occulter à nouveau. Mais même dans les rares endroits où l’Ecriture

découvre les mystères, ces derniers ne sont pas bien saisis par les initiés. »

« La chose peut être comparée à une belle jeune fille occultée dans un palais. Cette

jeune fille a un amant ; mais personne ne le connait, à part la belle. Comme l’amant, poussé

par le désir de voir sa bien-aimée, passe souvent en face du palais en regardant de tous les

côtés, la jeune fille décide de tailler une petite ouverture dans le mur de son palais, et quand

elle voit son amant passer, elle approche son visage de l’ouverture pour un instant, et le

retire immédiatement. Toutes les personnes qui passent en face du palais en même temps

que l’amant ne voient pas le visage de la belle jeune fille, sauf l’amant, parce qu’il est le

seul vers qui sont dirigées les regards, l’âme et le coeur de la bien-aimée. C’est la même

chose avec l’Ecriture : elle ne révèle ses mystères qu’à ses amants. Les non-initiés passent à

ses côtés sans rien voir. Mais aux initiés, dont les regards, le coeur et l’àme son dirigées

vers l’Ecriture bien-aimée, elle daigne se montrer un court instant. Remarques que

l’Ecriture procède avec l’homme de la manière suivante : premièrement, elle lui fait signe

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de s’approcher. Si l’homme ne comprend pas ce signe, elle l’appele « insensé », comme il

est écrit dans PROVERBES, 9 :4 : « QUELQUE SOIT L’INSENSE, QUI’IL VIENNE A

MOI. » Quand l’homme s’en approche, elle lui parle à travers le rideau qui le sépare encore

d’elle. L’homme commence alors à la comprendre petit à petit. L’homme se trouve alors

dans l’interprétation syllogistique. Aussitôt, elle parle à l’homome à travers un voile

transparent. L’homme est arrivé à l’interprétation symbolique. Finalement, l’habitude a

familiarisé l’homme avec l’Ecriture ; elle se montre à lui face à face et lui révèle les

mystères qu’elle occulte depuis le commencement des temps. C’est seulement à ce moment

que l’homme atteint la connaissance parfaite de l’Ecriture ; c’est alors qu’il se convertit en

maître de la maison, vu que tous les mystères lui sont révélés. L’Ecriture dit alors à

l’homme : tu vois que, dans les mêmes paroles où je t’avais montré premièrement un sens

littéral, je te montre maintenant un sens mystique ; et de même que pour le sent littéral,

toutes les paroles écrites sont indispensables sans qu’une seule lettre puisse être ajoutée ou

supprimée. C’est pour cette raison qu’il convient aux hommes de s’appliquer avec zèle à

l’étude de l’Ecriture et de se convertir en ses amants. »

Disons avec DAVID : « ENLEVE LE VOILE QUI COUVRE MES YEUX, AFIN

QUE JE CONSIDERE LES MERVEILLES QUI SONT CONTENUES DANS TA

LOI. »

(PSAUMES, 119 :18)

« ALORS IL LEUR OUVRIT LE SENS, POUR COMPRENDRE LES

ECRITURES. » (LUC, 24 :45)

« JE NE TE CONNAISSAIS QUE PAR OUI-DIRE, MAIS MAINTENANT MES

YEUX TE VOIENT. »

(JOB, 42 :5)

« LEURS GORGES MODULERONT DES EXALTATIONS DE DIEU, ET IL Y

AURA DES EPEES A DOUBLE TRANCHANTS DANS LEURS MAINS. »

(PSAUME, 149 :6)

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« VIVANTE, EN EFFET, EST LA PAROLE DE DIEU, EFFICACE ET PLUS

PENETRANT QU’AUCUN GLAIVE A DOUBLE TRANCHANT ; ELLE

ATTEINT ET MEME DIVISE AME ET ESPRIT, ARTICULATIONS ET

MOELLES. ELLE DISCERNE LES PENSEES ET LES INTENTIONS DU

COEUR. » (HEBREUX, 4 :12)

Les MYSTERES Maçonniques enseignent à l’Initié comment mener à son terme le

TRAVAIL Maçonnique par excellence : LA CONSTRUCTION DU TEMPLE

INTERIEUR, c’est-à-dire, la consommation de la MAGNUS OPUS. Oeuvre qui ne peut

pas être réalisé sans l’assistence de CHIRAM ABIFF (L’Agent Universel ou l’Esprit

Universel, UN en Essence et TRIUNE en apparence), comme l’affirme La TABULA

SMARAGDINA d’HERMES, dont la seconde ligne d’écriture dit : « CHIRAM TELAT

MECHASOT » (Chiram, l’Agent Universel, un en son Essence, mais trois en apparence).

Dans les paragraphes suivants, qui correspondent à des manuscrits d’un Adepte

Rosicrucien, le Dr. Sigismond Bacstron, nous lisons l’information que révèle La Table

d’Emeraude, sur la PHILOSOPHIE HERMETIQUE, et l’AGENT UNIVERSEL :

« Le mot Chaldéen « CHIRAM » est un mot composé, à son tour, de trois mots. Ces

mots sont Chamah, Ruach et Majim, qui signifient respectivement, Feu, Air, Eau. Leurs

consonnes initiales nous donnent le mot CHIRAM, l’Essence invisible, Père-Mère de la

Terre, qui, bien qu’immatérielle dans sa nature propre comme le feu électrique immobile,

quand elle bouge, elle se convertit en lumière et se rend invisible ; et quand elle se

condense et s’agite, elle se convertit en chaleur, et devient un feu visible et tangible ; et

quand elle s’associe avec l’humidité, elle devient matière. (Extrait cité par Von Welling, et

traduit à l’anglais par Manly P. Hall : The Lost Key of Freemasonry »).

C’est à cet AGENT UNIVERSEL que se réfère l’expression du Maître Maçon

quand il dit : « L’ACACIA M’EST CONNU… ! » CHIRAM est le Pouvoir qui, avec son

Energie, « édifie » et développe les « corps » : mental, émotionnel et vital de l’Initié. De

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son usage correcte ou abusif, il dépendra que les « Trois Compagnons » soient ou ne soient

pas les « trois Méchants Compagnons » qui « assassient le Maître Chiram »…

La RESURRECTION de CHIRAM symbolise donc l’idée de la RE-GENERATION

Humaine, au moyen de l’Initiation ROYALE, qui est La SCIENCE de la MACONNERIE

OPERATIVE, par laquelle le « FEU-ESPRIT » est « LEVE « à travers les TRENTE-

TROIS (33) segments de la Colonne Vertébrale (Le Pilier du Milieu), jusqu’à La

CHAMBRE VOUTEE (Le Crane Humain), processus par lequel « l’Oeil d’HORUS » est

ouvert, « celui dont les deux yeux sont LE SOLEIL et LA LUNE ». C’est la

RESTITUTION A L’ETAT PRIMORDIAL DE L’ETRE, dont parle, et qu’ « enseigne » le

Maître MARTINEZ DE PASQUALLY à ses « Elus d’Hénoch ». Le NUMERO NEUF, qui

a beaucoup à voir avec les Mystères d’HENOCH, est le Numéro Sacré de l’Homme. Les

Neuf segments du Sacrum et du Occyx sont « traversés » par DIX « ouvertures » ou

« portes », à travers desquelles passent « les racines de L’Arbre de la Vie ». Cette partie du

corps, depuis la partie rénale jusqu’en bas, fut appelée, par les premiers Cabalistes, « La

Terre d’Egypte », où furent « détenus les fils d’Israël, « EN LEVANT LE SERPENT DE

BRONZE » dans le Désert, devant le symbole de la Croix en TAU. En hébreu, NAHASH

(Serpent) signifie aussi BRONZE (Nehash). Le nom de SHET réduit à ses éléments

essentiels de l’alphabet latin, donne la « figure » du Serpent de Bronze ; le « S » et le « T »

symbolise la FORCE SERPENTINE qui agit sur le TAU individuel, pour « s’élever »

ensuite jusqu’à LA CIME… « SON CIMENT SE TROUVE SUR LES MONTS DE

SAINTETE. » (PSAUMES, 87 :1). « JE LEVERAI LES YEUX VERS LA MONTAGNE

SAINTE D’OU VIENDRA LE SECOURS. » (PSAUME, 120 :1). « IL ARRIVERA DANS

L’AVENIR QUE LA MONTAGNE DE LA MAISON DU SEIGNEUR SERA

CONFIRMEE AU SOMMET DES MONTAGNES ET DOMINERA SUR LES

COLLINES, ET TOUS LES PEUPLES Y COURRONT. » (ESAIE, 2 :2). « ILS

ARRIVENT, ILS ENTONNENT DES CHANTS DE JOIE SUR LES HAUTEURS DE

SION. ILS AFFLUENT VERS LES BIENS DU SEIGNEUR, VERS LE PAIN, LE VIN

ET L’HUILE, ET LE BETAIL DE BREBIS ET DE VACHES : ET LEUR AME SERA

COMME UN JARDIN BIEN ARROSE, ET JAMAIS PLUS ILS NE SOUFFRIRONT. »

(JEREMIE, 31 :12). L’Homme « a Re-trouvé LE PARADIS… ! »

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Dans les Mystères d’ISIS et d’OSIRIS, au moment de la RECEPTION, l’Aspirant

dit :

Ouvre-toi pour laisser le passage au régénéré qui est en moi.

Toi qui veut passer, dis-moi qui tu es.

Je sus un des vôtres.

Qui est avec toi ?

Le Double-Aspic.

Eloigne-toi de lui, et viens, face à face, aborder les parages de la RENAISSANCE.

Chez les Initiés et Adeptes égyptiens, le Symbole ou la représentation de la Force

Serpentine (Kundalini) élevée au Plan Supérieur, est « L’UREUS », le Cobra ou la

« Serpent de Feu » qui décorait le front des Pharaons ou qui couronnait le pinacle des

Temples. Il symbolisait l’ « ascension de la Force », depuis la « région du Serpent » (Le

Sexe), jusqu’à la « région de la Pensée » (Les Domaines de l’AIGLE). Chaque Pharaon

portait le titre de « Maître du Vautour et de l’Ureus », c’està-dire, de l’Aigle et du

Serpent, car dans la Vallée du Nil, l’Aigle avait été remplacé par le Vautour.

L’AIGLE, comme symbole, est un des plus anciens qui existent. En Egypte, comme

en Grèce et en Perse, il était l’oiseau dédié au Soleil. Chez les Druides, il fut le Symbole

de Dieu Suprême. Par sa puissance, sa hauteur de vol, sa rapidité, son oeil pénétrant en

même temps, approprié pour regarder le Soleil, il était condidéré comme « le roi des

oiseaux ». Dans la Mythologie grecque, on le voit associé à Zeus, et à JUPITER dans

beaucoup de légendes classiques, en particulier, celle de GANYMEDES et de

PROMETHEE. Chez les Acadiens, son nom était « ALALA », qui signifie « Le Grand

Esprit ». Dans le symbolisme sacré, l’Aigle représente « le pouvoir de s’élever au

dessus du physique et du littéral, vers les hauts cieux de la spiritualité et de la

transcendance. » Les Cabalistes l’adoptèrent comme le symbole de la Séphirah

TIPHERETH, l’« Ether Spirituel » ou « Aire », c’est-à-dire, comme un symbole naturel

des états supérieurs de l’être. Comme « roi des oiseaux » (êtres du monde

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LE GLOBE AILE D’EGYPTE

(SYMBOLE)

Ce symbole composé est la contraction d’un Disque Rayonnant, de cornes de Bélier, d’ailes

d’un Epervier, et de Serpents UREUS avec la tête dressée. Derrière le double UREUS, le

Globe reçoit les ailes deployées de l’Epervier. Sur la partie supérieure du Globe, les cornes

ondulantes du Bélier s’étendent, et ce mélange de composants forme LE GLOBE AILE, qui

atteint sa plus haute perfection sous la 18ème Dynastie. (Ref : Goblet D’Alviella. THE

MIGRATION OF SYMBOLS).

« RA », l’Inconnu Invisible, s’occulte dans l’Oeil Solaire. Depuis sa Demeure

Eternelle, le Dieu Suprême embrasse la Nature toute entière, et les UREUS et les ailes

deployées, déclarent Leur Pouvoir sur les deux Mondes : le visible et l’invisible. » (Réf :

Henri Dorville : « LOS MISTERIOS INICIATICOS »).

Selon la symbologie HERMETIQUE, le Serpent est la forme initiale du

MERCURE, et L’Aigle, sa forme définitive.

L’UREUS représentait, chez les Egyptiens, la Moelle Epinière : un Serpent enroulé

avec la tête dressée sur le front de l’Initié, représentant le Feu Divin qui était monté en

« serpentant » le long de l’Arbre de La Vie…

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Intérmediaire) l’Aigle apparaît comme le « Maître Suprême du Monde Animique ou

Psychique, car son lieu propre se trouve « entre le Ciel et la Terre ».

Comme nous pouvons le voir, c’est un symbole très suggestif, évocateur et

éloquent : il génère toute une gamme de notions reliées aux idées de noblesse, d’élévation,

de mobilité, etc., dont la richesse conceptuelle est surprenante, spécialement quand elle est

associée à d’autres symboles traditionnels, comme Le Serpent, l’Arbre, la Pierre, etc.

L’AIGLE BI-CEPHALE prend naissance avec les Hittites et est ensuite adopté par les

Perses de la plus ancienne antiquité. De l’Iran, il passa au Bizantins, d’où il passa à

l’Europe avec OTTON IV, au XIIème siècle. Dans le Symbolisme Maçonnique, l’Aigle

Bicéphale qui tient une épée dans ses mains, appartient aux quatre derniers degrés de

l’Escocisme (R.E.A.A.), spécialement dans ses deux variantes principales : l’Aigle-

Bicéphale BLANC ET NOIR du 30ème Degré (KADOSH ) et l’Aigle-Bicéphale NOIR-

COURONNE du 33ème Degré (Souverain Grand Inspecteur Général du Saint Empire »),

indiquant « le triomphe de l’ascension », la Victoire de la Souveraineté et du Pouvoir

récompensée…

Dans le Rite de MISRAHIM, il y a trois Degrés appelés : « Chevalier de l’Aigle »,

« Chevalier de l’Aigle Noir » et « Chevalier de l’Aigle Rouge », bien que dans le Rite

Ecossais Ancien et Accepté, le Chevallier-Rosecroix (18ème Degré) soit aussi appelé

« CHAVALIER DE L’AIGLE ET DU PELICAN ».

LE SYMBOLISME DE L’AIGLE ET DU SERPENT

L’association de l’AIGLE et du SERPENT nous vient de Sumer (la « Terre de SHINAR »,

de la Genèse). Le SERPENT est le symbole de tout ce qui est secret, profond et redoutable :

mais avant tout, il est le symbole de l’énergie et du mouvement serpentin : il représente le

principe chtonique des forces souterraines. Selon les Alchimistes, il est le « PRINCIPE

FIXE » terrestre ; alors que L’AIGLE est le « PRINCIPE VOLATIL », Céleste.

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Quand l’Aigle entreprend son vol avec la Serpent dans ses serres et dans son bec, il

symbolise « la victoire de l’Esprit sur le principe terrestre : la maîtrise des forces

élémentaires qui doivent être vaincues par la Lumière de la Connaissance Spirituelle : le

« conflit entre le Ciel et la Terre… »

Le symbole « par excellence » qui combine, dans une grande totalité, les Forces

Spirituelles intégrées, la Sublimation et la Transfiguration, est « LE GLOBE AILE » des

Egyptiens, ou « DISQUE SOLAIRE », dont, selon l’inscription d’Edfu (Egypte) « THOTH

lui-même fit en sorte qu’il soit figuré à l’entrée de tous les Temples, pour commémorer la

victoire d’HORUS sur SET ; c’est-à-dire, du Principe de LUMIERE et de Bien sur celui de

l’obscurité et du Mal. » (Réf : Perrot et Chipiez, cité par Eugène Goblet D’Alviella, dans

son livre « THE MIGRATION OF SYMBOLS », pages 205 et 252, University Books, New

York, 1956, reproduction de l’original publié à Westminster en 1894).

L’AIGLE, comme symboles de l’Agent Fluidique Universel, représente

« l’impulsion vers le haut » des forces inférieures, en vue de réaliser le supérieur, au-delà

de notre monde naturel. Comme le dit un hymne babylonien : «MON COEUR A PRIS

DES AILES, IL S’EST MIS A VOLER COMME UN OISEAU DU CIEL » (Cité par C.S.

Braden : « LES LIVRES SACRES DE L’HUMANITE », Paris, 1955).

Le SIGNE CULTURAL de l’Apprenti Maçon (la MAIN sur LA PORTE DES DIEUX),

symbolise le « CAPUT CORVIT », décapitation qui permet « le commencement de

L’OEUVRE » (Bélier) en appliquant LA MAIN DE LA CONNAISSANCE sur le point de

correspondance Zodiacal du corps qui correspond à TAUREAU (signe « opposé » à

SCORPION : « L’Aigle) ; il nous « parle » de la « prise de conscience » et par conséquent,

de la FONCTION D’EQUILIBRE entre l’esprit Divin et la nature passionnelle de

l’homme. C’est l’ALEPH du SCHEMA CORPOREL, réprésenté par le PILIER DU

MILIEU ou L’ARBRE DE LA VIE, entre le SHIN d’« en-haut » et le MEM d’« en-bas ».

Au moyen du processus Alchimique qui PURIFIE la Matière, la rend subtile et la dépure,

est atteint LA SUBLIMATION du Mercure des Philosophes. LE VOL DE L’AIGLE, dans

son « ascension », est le mouvement « inverse » de l’involution.

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Avec la SUBLIMATION (Le Vol de l’Aigle élevant le Serpent), l’Homme est

« restitué à son état primordial », un état de conscience qui lui permet de recouvrer son

« sens de l’Eternité », ou d’IMMORTALITE VIRTUELLE, comme le définit René

Guénon ; parce que, jusqu’à cet « état » évolutif, nous nous trouvons toujours dans l’« état

humain ». C’est dans une phase ultérieure que la FORCE SERPENTINE ou ENERGIE

FULGURANTE parvient pleinement à sa fin dans LA COURONNE de la tête, ou

« BRAHMA-RANDRA » de la Tradition Hindoue ou LE CALVAIRE des

HERMETISTES CHRETIENS. Le FEU-ESPRIT passe, de « serpent endormi » et rempant,

à l’état de « Reine Des Oiseaux », d’ «AIGLE COURONNE », symbole de la Résurrection

et de l’Immortalité…

« IL FAUT EN EFFET QUE CET ETRE CORRUPTIBLE REVETE

L’INCORRUPTIBILITE, ET QUE CET ETRE MORTEL REVETE

L’IMMORTALITE…ALORS SE REALISERA LA PAROLE DE L’ECRITURE :

ENGLOUTIE EST LA MORT DANS LA VICTOIRE. »

(1-CORINTHIENS, 15 :53,54).

Alors, l’EDEN INTERIEUR est à nouveau « arrosé par les Eaux de Vie » de la

Substance éternelle, qui sont la « graine » de la Nouvelle Naissance PAR L’ESPRIT, car de

même qu’elles produisent la « Génération dans son aspect sexuel, elles produisent aussi la

RE-GENERATION dans sa « direction ascendante », jusqu’à se constituer en la

« SOURCE D’EAU QUI JAILLIT POUR LA VIE ETERNELLE » (JEAN, 4 :14).

Et l’Homme sera « pareil à l’arbre planté au bord de l’eau, qui pousse ses racines

vers le ruisseau, il ne sent pas venir la chaleur, son feuillage est toujours vert ; et dans

l’année de sécheresse, il ne se fatiguera pas, et ne cessera pas de fructifier. » (JEREMIE,

17 :8 et PSAUMES, 1 :3).

« COMME DES CEDRES AU BORD DES EAUX. DE LEURS MAINS ILS

DISTILLERONT LES EAUX. ET LEUR SEMENCE SERA DANS DE

NOMBREUSES EAUX. » (NOMBRES, 24 :6 et 7).

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« LES ARBRES DU SEIGNEUR SE REMPLISSENT DE JUS. LES CEDRES DU

LIBAN QU’IL A PLANTES. » (PSAUMES, 104 :16).

L’ARBRE DE LA VIE AU MILIEU DE L’EDEN est un symbole du Rayon de

l’Esprit Universel (ATMAN) ou Courant de Vie, s’écoulant vers le bas à travers l’essence

centrale de l’Ame Universelle (BUDDHI). Dans le texte en hébreu de la Genèse, le terme

sumérien de GAN-BI-GHEDEN (Verger ou Jardin) est utilisé pour désigner le PARADIS

TERRESTRE. En Perse, « PAIRI-DAEZA », qui signifie « enceinte ». Le mot « EDHEN »

vient de l’acadien « EDINU » (Champ ouvert), qui, à son tour, provient du sumérien

« EDIN », qui signifie « champ fertil et irrigable ». Le nom hébreu de « PARDES »

apparaît bien après.

L’ARBRE DE LA VIE est le symbole du secret de la REGENERATION ou

transmutation finale en Pur Esprit et support divin d’Immortalité : tout ce qui alimente et

sustente la Vie Spirituelle de l’Homme, vient de l’ARBRE DE LA VIE, dont les « racines »

se trouvent dans LE JARDIN DE DIEU, sur le PARADIS LE PLUS HAUT…L’ «EDEN

SUPERIEUR » OU « PARADIS CELESTE », en accord avec les traités cabalistiques sur

les HEKALOTH ou « Palais » célestes.

Nous avons parlé de la KABBALAH depuis le début de ce chapître : nous avons eu

recours à sa merveilleuse Doctrine qui nous a permi de remonter jusqu’à l’origine des êtres

et des choses ; qui nous parle du rôle que joue l’Homme comme « reflet » du Grand

Homme Primordial, et comme intérmediaire entre le Ciel et la Terre. Mais par dessus tout,

La Kabbalah est SCIENCE DE L’ETRE, par excellence, qui prend une Connaissance

directe de La Vérité telle qu’elle est, et non au moyen de quelconques abstractions, ni

produite par des « phénomènes » d’apparence plus ou moins « extraordinaire », et elle n’a

rien à voir non plus avec ce qu’on appelle aujourd’hui « phénomènes psychologiques » ou

« parapsychologiques ». La Kabbalah est en réalité UN ETAT D’ESPRIT, et bien que

l’étude soit la base de la recherche cabalistique, ce n’est pas tellement l’étude qui est

essentielle, mais surtout LA PRATIQUE. « Le cabaliste expérimente avec Dieu les instants

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éternels que la vision extérieure, explicative, dégrade en histoire » nous dit Guy Casaril.

(« RABBI SIMEON BAR YOCHAI ET LA CABBALE »).

Quand nous parlons de KABBALAH, nous entendons la SCIENCE

TRADITIONNELLE et INITIATIQUE par excellence de la Tradition Occidentale. Ce que

Dion Fortune a défini fort justement comme « LE YOGA D’OCCIDENT ». Il ne s’agit pas

de cette « Cabale contrefaite » de certains occultistes qui n’est rien d’autre qu’une mauvaise

caricature et une superstition manquant de toute spiritualité et de toute transcendance. Elle

n’est pas non plus la « Cabale » des « cabalistes loquaces », ni celle de ceux qui « jouent »

avec la « numérologie », qui se « divertissent » en faisant des « permutations de lettres » et

des « réductions cabalistiques » en gros.

Un cabaliste authentique se reconnaît parce qu’il intègre l’ESPRIT de la Kabbalah à

sa propre Vie et fait d’elle ce qu’elle est réellement : UN MOYEN DE VIE

SPIRITUELLE ; quelque chose qui n’a absolument rien à voir avec l’occultisme, le

« mysticisme », ou le « spiritisme ». La Kabbalah est INITIATION : c’est pourquoi le

SENTIER de La Kabbalah n’est pas facile à parcourir…Dans son VERGER, les

« curieux » n’entrent pas. La Kabbalah est une TECHNIQUE DE REALISATION, c’est-à-

dire, ce que la Tradition Soufie appelle « TAÇAWWUF ». Parce que, au moyen de la

TECHNIQUE INITIATIQUE que la Kabbalah propose au Disciple « qualifié », celui-ci

peut suivre le sage conseil du « Seigneur de Compassion » : « NE CROIS RIEN DE CE

QUE LES DOCTEURS DE LA LOI ET LES SACERDOTES PEUVENT AFFIRMER.

MAIS C’EST SEULEMENT CE QUE TU AS VERIFIE PERSONNELLEMENT, ET A

LA FIN, RECONNU POUR VRAI, QUE TU GARDERAS ET EN FERAS TA

DOCTRINE. » (Le Bouddha).

LE RETOURS AU PARDES

L’ « EDEN » est un « état de conscience » et L’ARBRE DE LA VIE un « moyen »

pour atteindre le « fruit » de LA LUMIERE SPIRITUELLE qui disippe les ténèbres qui

nous entourent. L’AME est « souffle de Vie », substance de la vie et substance de l’Unité

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intérieure, bien que manifestée en trois aspects qui répondent à l’Esprit, à la Vie et à la

Forme. Comme l’enseigne la Bhagavad-Gita : « La nature humaine est faite de « trois

cordes » : la corde ténébreuse dont le siège est dans le ventre, la corde réelle qui dort dans

le coeur, et la corde de la vérité qui brille dans l’intelligence. »

L’homme en condition de « chute » est le fruit pour avoir fait du « ventre » le maître de la

« tête », l’Intelligence Divine sous le joug et pliée au service de l’inférieur, des simples

nécessités du corps. C’est donc une attitude fausse face au Divin (Dieu) dont la

conséquence est LA PERTE DE LA VERITE…La Vérité qui est « connaître l’origine, la

substance, la fin de toutes les choses et de chacune d’entre elles en relation avec le Moi

véritable. »

Le RETOUR EN EDEN est la re-conquête du « colloque avec Dieu » qui a été

« coupé », interrompu par l’ « inversion » du Centre de Conscience : le Grand Homme

Primordial est un Arbre « avec les racines En-Haut », alors que l’homme en chute a fixé ses

racines « en bas ». Maintenant son « centre de conscience » est descendu de la Tête au

Plexus Solaire ; il est un homme « pendu » : avec la tête en bas…Mais pour pouvoir se

nourrir des Fruits « d’en haut », l’Homme doit maintenant couper ses racines inférieures

pour replonger ses véritables racines dans les «Eaux de Fleuve qui arrosent Le Verger ».

Alors le prodige aura lieu : « IL GRANDIRA, JE DIMINUERAI » (JEAN, 3 :30).

L’apparent dichotomie de sa psyqué divisée en MOI SUPERIEUR et Moi inférieur

disparaît quand il reconnaît « JE SUIS CELUI QUI POUSSERA COMME UN PALMIER :

IL GRANDIRA COMME UN CEDRE DANS LE LIBAN. PLANTE DANS LA MAISON

DU SEIGNEUR, IL POUSSE DANS LES PARVIS DE NOTRE DIEU. MEME AGE, IL

FRUCTIFIE ENCORE, IL RESTE PLEIN DE SEVE ET DE VERDEUR. » (PSAUMES,

92 :12/14).

LA MONTAGNE SAINTE, cette « Région de Bénédictions » est le lieu vers lequel

les Hommes se dirigent dans la RECHERCHE du Paradis d’où « il furent rejetés ».

L’INITIATION est le RETOUR, le RETOUR à la Montagne Sainte des Origines, Demeure

des dieux et Pivot du Ciel, là-bas, dans la Région de BOREE, où se trouve la « Rupes Nigra

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et altissima », dressée sous l’Etoile Polaire…Comme l’affirme HENOCH le Scribe de

Justice…

Selon la Kabbalah, LE PARADIS SUPREME (ODN) « EDEN », est recouvert avec

toute les occultations. (HA IDRA ZUTA QADISHA, Chap. III, 105). Le JARDIN ou

PARADIS, est un autre terme exprimant le Système Séphirothique complet en ATZILUTH.

La DOCTRINE et la CONNAISSANCE qui constituent LE TRESOR DE

L’HERITAGE, c’est-à-dire, « LA PARADESA » a existé, existe et existira toujours…La

CONSERVATION de cette Doctrine et la TRANSMISSION de l ‘Enseignement

Traditionnel organisé, sont maintenues actives, en permanence, par ceux qui ont à leur

charge le Dépôt de la TRADITION INITIATIQUE, depuis son expression la plus éminente

et la plus dynamique, jusqu’á la manifestation la plus statique, en fonction de la capacité de

ceux qui essayent de la trouver ; bien que le sens profond de cette Tradition ne soit pas

pleinement conscient pour ceux qui font leurs premiers pas (Q.D.M.) dans la direction qui

conduit au PARDES…

« CAR IL PAYERA L’HOMME SELON SON OEUVRE, ET IL LUI FERA

TROUVER EN FONCTION DE SON CHEMIN. » (JOB, 34,11)

« COMBIEN ETROITE EST LA PORTE ET RESERRE LE CHEMIN QUI MENE

A LA VIE, ET PEU NOMBREUX CEUX QUI LE TROUVENT. » (MATTIEU,

7 :14).

« EFFORCEZ-VOUS D’ENTRER PAR LA PORTE ETROITE, CAR

BEAUCOUP, JE VOUS LE DIS, CHERCHERONT A ENTRER ET NE LE

POURRONT PAS. » (LUC, 13 :24).

« LE VAINQUEUR, JE LUI DONNERAI DE SIEGER AVEC MOI SUR MON

TRONE, COMME MOI AUSSI J’AI REMPORTE LA VICTOIRE ET SUIS ALLE

SIEGER AVEC MON PERE SUR SON TRONE. » (APOCALYPSE, 3 :21).

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La Porte du Tabernacle qui conduit au Grand Trône du Trésor, s’ouvrira à tout

chercheur sincère qui aura su trouver la Voie d’accès. De son propre effort dependra que la

« demande » soit acceptée, et ce qu’il « recevra » en retour, la partie qui lui correspond, de

ce Trésor réservé qui est octroyé à qui connaît les Mystères du Règne Interne. Qui est

capable d’atteindre Le Règne de Dieu qui siège dans son Intime, aura aussi accès à « La

Grande Cité Sacrée », Centre Spirituel Suprême du Monde où se manifeste le Principe

d’Intelligence Cosmique qui Légifère et Règne avec la JUSTICE et la PAIX.

« Au pied d’un Amandier » débouche un souterrain qui conduit à L’AGARTTHA.

La Terre des JUSTES, La Cité Divine, Le Grand Conseil des Cycles Antérieurs, l’Héritage

de l’Antique Dynastie, Le Palais Royal où réside « LE ROI », Le BRAHATMAH, dans sa

FONCTION exaltée d’AUTORITE SPIRITUELLE qui garantit la pureté originelle de la

plus Ancienne TRADITION qui existe : LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE… !

« BENI SOIT LE ROI QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR : PAIX DANS LE CIEL

ET GLOIRE AU PLUS HAUT DES CIEUX… !(LUC, 19 :38).

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LA CONSTITUTION DUODECIMALE DES CENTRES SPIRITUELLES

REPRESENTATION GRAPHIQUE

Le GRAND CENTRE SPIRITUEL du DIEU TRES HAUT (EL-ELION), Le Dieu de

MELKI-TSEDEQ, celui qui « demeure en permanence » (LE-OLAM), c’est-à-dire, pour

toute la durée de son Cycle (MANVATARA). MELKI-TSEDEK est « l’Homme Vivant »,

répresentant l’Héritage Divin manifesté dans la TRADITION UNIQUE, le « Grand Héritier

de LA LUMIERE » qui descend des Cieux, « le Pontifice le plus aimé de Dieu », selon

Denis l’Aéropagite.

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S E P T

« L E S T R A D I T I O N S D E R I V E E S

E T S E C O N D A I R E S”

Au “SACERDOTE DU TRES-HAUT” et ROI DE SALEM, « MELKI-TSEDEQ,

Centre et Pivot du SACERDOTE ETERNEL dont les « TRACES » sont

Suivies par les Initiés d’aujourd’hui comme ceux d’hier et ceux de toujours...

----------------------------------------------------------

A une époque très eloignée de l’Origine, le SIEGE de la GRANDE TRADITION

PRIMORDIALE (POLAIRE), fut transferé ou transmis à d’autres Régions. C’est à partir

de ce moment que la Grande Tradition se convertit – selon le cas - en « Occidentale » au

« Orientale », c'est-à-dire, en Tradition DERIVEE, Secondaire ou Subordonnée. Les

Centres Spirituels Dérivés et Subordonnés furent constitués à l’image du Centre Polaire

Suprême ; certains conservèrent même le Nom de « TULA » (THULE), comme les

Atlantes, et par la suite, les Toltèques. Par conséquent, la « coloration » de « points

cardineaux » commence.

Les Centres Spirituels Secondaires font revivre leur Prototype : « Le Grand Cente

Primordial Suprême », avec lequel ils restent en contact étroit, en leur qualité de

représentants externes légitimes, et agissant en parfait ordre, harmonie et étroite rélation,

car toutes les Traditions particulières ne sont que des adaptations cycliques de la Grande

Tradition Primordiale.

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Au sujet du sens du mot « POLAIRE », nous devons préciser que, même si Centre

Suprême fut primitivement « POLAIRE », au sens littéral du terme, à travers les différentes

étapes historiques de l’Humanité terrestre, sa « localisation » a pu être différente, bien que

ne cessant pas de rester essentiellement l’Axe fixe autour duquel se réalise le mouvement

de toutes les choses. (Réf : René Guénon : « LA TERRE DU SOLEIL », Etudes

Traditionnelles, Janvier 1936). Par la tradition arabe, nous savons que l’ « OISEAU

PHENIX » (El-Ruj) « ne se pose jamais en d´autre lieu que sur la Montage « QAF » ; c’est-

à-dire, « LA MONTAGE POLAIRE ». (Ibid.)

Les Centres Spirituels SECONDAIRES étaient subordonnés au Centre Principal

HYPERBOREEN, parce que la Tradition Primoridal est originellement « POLAIRE »,

comme l’indique le symbolisme naturel, car le Centre HYPERBOREEN était situé,

conformément au symbolisme du Cycle Annuel, sur l’Axe SOLSTICIAL NORD-SUD qui

unit les deux Pôles ; c’est-à-dire, la région de l’HIVER du Cycle Annuel. Alors que la

position des Centres SUBORDONNES ou Sécondaires étaient situé dans la région du SUD,

dans celle du « Soleil Couchant » : L’OCCIDENT ; région de « La Nuit » dans le Cycle

Solaire diurne, le « MAGHREB » ou « Coucher de Soleil » chez les arabes, qui correspond,

dans l’Axe EQUINOXIAL à l’AUTOMNE, le « commencement » de la tombée de la nuit,

de l’ « obscurcissement »...

La Tradition est « transportée » du NORD à l’EST en correspondance avec le

changement ou « transfert » de la « Demeure des Sept RISHIS », depuis la GRANDE

OURSE (La Balance) ou Sapta Riksha, aux PLEIADES (Les Filles d’Atlas...) ; c’est-à-dire,

d’une constellation POLAIRE à une Constellation ZODIACALE. Ou, ce qui est la même

chose, un pas du symbolisme SOLSTICIAL au Symbolisme EQUINOXIAL. Le

changement du NORD à l’EST se réfère à la période «ATLANTE » ; un tel changement

altère le point de départ du Cycle Annuel, qui, dans la Tradition Hyperboréenne, commence

au Solstice d’Hiver, et dans la Tradition Secondaire Atlante, passe alors à l’Axe Equinoxial

qui fait commencer l’année dans un des Equinoxes ; en sorte que le Symbolisme des

évènements cosmiques est étroitement lié à sa représentation correspondante dans les faites

de la Nature.

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En ce sens, si nous prenonsn les Idées Suméro-Chaldénnes au sujet de l’origine du

Monde, que nous transmet le Premier Livre attribué à Moïse : LA GENESE, non plus

comme la description de processus cosmiques ou biologiques, mais dans son sens le plus

profond, ésotérique et transcendant (en appliquant le QUATRE LETTRES du Mot

« PaRDeS »), nous trouvons – spécifiquement dans le Premier Chapître – le plus grand

Enseignement de toute La Bible, en relation avec la Tradition du Judaïsme et du

Christianisme primigènes...

Pour quelle raison – par exemple -, dans les Verset 5, 8, 13, 19, 23 et 31,

l’expression « L’APRES MIDI » (EREB) apparaît avant celle du MATIN (BOQER), dans

le récit « DES JOURS » de La Création... ?

Dans le PREMIER CHAPITRE de la GENESE, nous trouvons des preuves

merveilleuses du profond Symbolisme qui « ré-vèle », d’une part le

«COMMENCEMENT » de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE et de ses divers

Epoques Secondaires, ainsi que l’ « object » de la « création » d’un « Homme Nouveau »

au moyen de la CONNAISSANCE que les Collèges Initiatiques de tous les temps ont

dispensée ou dispensent à tout Homme qui, comme le Soleil du Solstice d’Hiver,

« retourne » (revient sur ses pas...) pour que le Grand Soleil Spirituel Eternel brille pour

toujours dans son Coeur (NATALIS INVICTI SOLIS).

Dans l’INTROITO de la « MESSE DE NOEL », selon le Rituel de ‘Eglise

GNOSTIQUE-APOSTOLIQUE, le Célébrant dit :

« UN ENFANT NOUS EST NE, il nous a été donné un Fils, qui porte sur son épaule la

Souveraineté et qui s’appellera ANGE DU GRAND CONSEIL. Chantez un nouveau

cantique au Seigneur, parce qu’il a fait des merveilles. Gloire, » etc.

« PRIERE » : Concède nous, nous te le prions O Dieu Omnipuissant !, de naître nous aussi

à la VIE DIVINE que le FILS est venu nous donner, en s’incarnant au sein de la

Bienheureuse PARTHENOS, Reine des Cieux. Permets nous, Seigneur, de découvrir la

Plénitude de ce Saint MYSTERE. Conduis-nous au Tabernacle Secret où TON

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ESPRIT est UN avec l’Esprit de l’Homme...O Divine Présence ! O Gloire Infinie du

Pléroma ! O, Lumière qui brille dans le Coeur de l’Homme... !

La « fin » de l’AUTOMMNE (l’Après-midi ou « le commencement » de la Nuit)

marque le COMMENCEMENT (la genèse) du RETOUR...Voyons ce que nous dit le Livre

du Prophète et SACERDOTE Jérémie (« sage dans le Bien et simple dans le mal ») au sujet

du symbolisme « du début pour la fin d’un Cycle », parce que la « fin » d’un Cycle est le

« début » d’un autre.

« PARCE QUE MON PEUPLE EST BETE ; ILS NE ME CONNAISSENT PAS.

CE SONT DES FILS IGNORANTS ; ILS NE PEUVENT RIEN COMPRENDRE ;

ILS SONT HABILES A FAIRE LE MAL ; FAIRE LE BIEN, ILS NE LE

SAVENT PAS. JE REGARDE LA TERRE : ELLE EST DESERTE ET VIDE ;

LES CIEUX : LA LUMIERE EN EST ABSENT. JE REGARDE LES

MONTAGNES ; ELLE TREMBLENT ; TOUTES LES COLLINES SONT

BALLOTEES. JE REGARDE : IL N’YA PAS D’HOMMES ET TOUS LES

OISEAUX SONT PARTIS. JE REGARDE : LE PAYS DES VERGERS EST UN

DESERT, LES VILLES SONT INCENDIEES PAR LA PRESENCE DU

SEIGNEUR, LA PRESENCE DE LA FUREUR DE SA COLERE. AINSI PARLE

LE SEIGNEUR : TOUTE LA TERRE DEVIENT DESOLATION ; POURTANT

JE NE LA CONSOMMERAI PAS. » (JEREMIE 4 :22 à 27).

« Je ne la consommerai pas », je ne ferai pas table rase, car malgré les « erreurs »

continuelles de l’homme, il n’ya pas de « fin complète » pour lui. Malgré sa « conduite

errante », il lui est donné une opportunité d’entrer dans Le Sentier Spirituel, et de re-tourner

à la Véritable Qualité d’Homme : c’est-à-dire qu’il peut faire un nouveau « début »…

Un « sens » du texte n’exclut pas les autres sens, en suivant l’analogie qui permet

que des considérations comme celles qui viennent d’être susceptibles d’applications à

divers degrés de la signification « fondamentale » des anciens symboles, légendes et

Mythes Traditionnelles. Ce qui est important, c’est de ne pas s’attacher aveuglément à la

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« littéralité ». L’«ESPRIT » des Ecritures est fondée sur des « moules » et des « reflets »

des choses « Célestes », car les choses « d’en-bas » sont le reflet des choses « d’En-Haut »,

comme l’affirme la Loi Hermétique. « LES CIEUX RACONTENT LA GLOIRE DE

DIEU, ET L’EXPANSION PROCLAME L’OEUVRE DE SES MAINS. » (PSAUMES,

19, 11), nous dit à travers le psalmiste, qu’au moyen du Principe de la Loi de

Correspondance, il est possible de découvrir le voile qui occulte ce qui apparaît comme

inconnu à notre vue, car l’UNITE de fond n’exclut en aucune manière la multiplicité de

formes…

Symboles, Légendes et Mythes anciens, millénaires, servent de Jalons, de poteaux

ou de piliers-guides qui vont signaler le Chemin ; ils sont les « TRACES » éparpillées

n’importe où, au long des Ages, qui permettent que la Grande Doctrine demeure immuable

et intègre, pour ceux qui sont capables de « relever le voile d’Isis ». C’est ce qu’ont fait les

Grands Initiés Atlantes, les Hiérophantes Egyptiens et Chaldéens, les Initiés Assyrients et

les Grecs, de même que les Initiés et Adeptes du Monde Oriental continuent de le faire,

parce qu’ « ils parlent tous une même langue ». Le Langage DES MYSTERES…Nations,

Empires, Civilisations sans fin peuvent disparaître, mais la Grande Tradition

DEMEURERA POUR TOUJOURS, chaque fois sous des « formes » appropriées à son

époque, mais toujours « invariable » dans son « fond », PARCE QUE LA VERITE EST

UNE ET IMMUABLE…La Vérité « EST »…

Si nous partons du « MONT MERÚ », La Montagne AXIALE autour de laquelle les

révolutions de notre monde s’effectue, montagne qui est identifíée symboliquement au

POLE NORD, toute la terre, en relation avec cette « situation », est localisée AU SUD.

Dans le CADRE SYPNOTIQUE que nous présentons à la suite, nous avons essayé

d’offrir à nos lecteurs, une ressource qui leurs permette à simple vue, d’avoir une idée plus

ou moins claire de ce qui a constitué, depuis ses origines jusqu’à des époques historiques

relativement « récentes », le processus embrouillé de la SUCCESSION

ININTERROMPUE de la GRANDE CHAINE de la Tradition Initiatique ; c’est-à-dire, le

« transfert » de la GRANDE TRADITION PRIMIGENE, POLAIRE (Nordique) vers « les

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Terres situés AU SUD DU MONT MERÚ ». Le Cadre Synoptique antérieurement

mentionné n’est à peine qu’un essai de corrélation chronologique qui admet de nombreuses

variantes, mais qui peut être utile pour ordonner les idées.

« Le Temple ne se construit pas en un jour par l’effort d’un seul homme. Chaque

génération y participe, ajouttant son oeuvre à l’Héritage précieux qu’elle a la mission de

transmettre ; c’est LA TRADITION, lien d’union entre le passé et l’avenir. »

Paul Naudon : « RABELAIS FRANC-MAÇON »

Page 131, Edit. « La Balance », Paris, 1954..

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Avant de nous concentrer sur le thème spécifique de la TRADITION ATLANTE,

nous croyons nécessaire de faire quelques remarques au sujet de la variété des opinions qui,

en faveur ou contre ce thème, ont été produites depuis des siècles par la gamme la plus

variée de « spécialistes », d’erudits et autres « autorités consacrées ».

Dans un livre comme celui-ci, dont l’objet primordial est simplement de

« présenter » au lecteur une série de faits et d’informations qui lui permettent de se faire

une idée assez approximative de ce qu’a été la continuité de LA TRADITION

INITIATIQUE, il est pratiquement impossible de donner un « résumé » complet de tout ce

qui a été écrit au sujet d’un thème aussi polémique et controversé que celui de

L’ATLANTIDE. Cependant, nous considérons nécessaire d’essayer, pour le moins, de

tramer toute une série de considérations sur ce thème, avant de commencer à faire des

commentaires spécifiques sur une des plus importantes Traditions Secondaires qui ait

existé : « LA TRADITION ATLANTE ».

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(INSERTER LE GRAPHIC)

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Le Thème de L’Atlantide a produit une telle quantité de livres, qu’il faudrait toute

une vie pour tout juste pouvoir jeter un rapide coup d’oeil sur un bon nombre d’entre eux,

tous pleins d’opinions contraires. Dans l’unique but de donner une faible idée d’une telle

accumulation d’écrits, nous citerons le cas du livre d’Armando Vivante et J. Imbelloni :

« EL LIBRO DE LAS ATLANTIDAS » (José Anesi, Editor, Buenos Aires, s/f). Dans ce

livre, la table des auteurs et des références bibliographiques est détaillée sur une double

colonne, de la page 395 jusqu’á la page 406…

Et il y a beaucoup d’autres exemples semblables à celui qui nous venons de citer,

mais ce n’est pas notre propos de les énumérer tous ; ils peuvent cependant être vérifiés par

ceux qui se donnent la peine de suivre une des quelconques abondantes références

bibliographiques qui sont tellement caractéristiques des « grands autorités » et des

« érudits ». Devant une telle provision d’idées, d’opinions et de positions antithétiques, on

se demande comment une IDEE (au sens le plus « platonique » du terme) aussi simple, peut

nous apparaître comme embrouillée et incompréhensible… Quelle mauvaise « levure » ! O

Ruben Dario ! Quel type de « ferment » se trouve sous-jacent dans le fond de la nature

humaine, qui réduit tout à une absurde divergence ? Pourquoi, plus l’homme pense, pluis il

se sépare de l’ETRE… ?

Plus l’homme « moderne » se prend pour un « scientifique » et un « académicien »,

et plus il se vante d’être « cartésien » et « naturaliste ». La base de toute sa « force » réside

dans la « déesse raison » et dans l’information que les sens apportent : il ne croit que ce qui

se voit et se mesure, mais ignore tout un Monde qui continue « au-delà » de ses organes

physiques. Pour lui, LA RAISON est TOUT. Bien que, sous le monde psychologique

conscient, il existe d’autres « états » de sub-conscience, d’inconscience et de Supra-

conscience, pourquoi alors, continuer à ignorer ou sous-estimer ces autres modes de

connaissance au nom d’une « conception matérialiste de l’histoire » qui se limite ?

Un vieux proverbe dit : « QUAND L’HOMME PENSE, DIEU RIT ». Ou, comme

le signale Dimitri Merejkovsky : « ET LES DIEUX RIENT, LES DEMONS RIENT, EN

VOYANT L’HOMME SE CASSER LA TETE SUR CETTE ENIGME D’UNE

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SIMPLICITE ENFANTINE ». (« Atlantida-Europa, Edit. Nova, Bs. Aires, 1944). C’est

pourquoi, quand quelqu’un, se sentant la charge d’EPIMETHEE, « enlève le couvercle » de

la « Boite de Pandore » qu’est ce thème aussi controversé de L’ATLANTIDE, il doit

affronter les obstacles et les difficultés les plus imprévisibles, qui commencent avec les

bastions apparemment irréductibles du « critère historique », et se prolongent longuement

avec l’immense « flot » de tant de « spécialistes » : mythologues, philosophes, philologues,

géologues, géographes, anthropologues, ethnoloques, biologistes, paléontologues,

hydrologues, vulcanologues, océanographes et théologues, dont la scission moderne se perd

dans les méandres des expériences « profanes » les plus variées, historiquement

conditionnée par les pouvoirs terrestres en général…

Depuis le méchanisme de pression et de « baîllon », comme celui du Congrès

International de Nancy en 1875, dont le « desideratum » fut : « qu’on parle jamais plus de

provenances égyptiennes et assyriennes ni des colonisations des fugitifs de l’Atlantide »,

jusqu’aux « conclusions magistrales » comme celle du professeur A. E. Taylor, qui a

« proclamé » que « les hypothèses fantastiques au sujet de l’Atlantide, ont disparu depuis

longtemps des écrits sérieux de l’histoire et de l’ethnologie, et n’exercent encore,

apparemment, qu’une curieuse attraction sur les personnes imparfaitement cultivées

(imperfectly educated). Réf : J. Imbelloni, Op. Cit. Introito).

Opinions très personnelles et très subjectives que celles de J.Ortega et Gasset dans

leur écrit « Les Atlantides », pour qui les Atlantides sont « les cultures submergées et

évaporées », « peuples puissants à une époque, créateur de cultures complètes, originant de

grandes actions et relations historiques », « qui ont fini par être éliminées de la mémoire

humaine. »

En ce qui concerne la « science officielle », c’est précisément celle qui, par système,

a sous-estimé tout ce qui se rapporte à l’Atlantide ; exception faite de quelques

« courageux » qui ont osé exprimer leur opinion, que ce soit de manière favorable sur ce

thème, ou pour le moins, plus d’objectivité et de pondération. Par exemple, l’historien G.

Glotz, dans son « Histoire de Grèce », page 113, affirme : « C’est un fait universellement

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connu que la légende précède l’histoire ; mais une critique attentive et rigoureuse, surtout

quand elle se fait à l’aide d’une méthode comparative, est apte à distinguer les éléments

historiques à l’intérieur de la propre légende ».

Le professeur P. Gaffarel, dans son oeuvre qu’il a dediée à l’Atlantide affirme que

« les atlantes représentent un rôle exceptionnel dans l’histoire de l’humanité » et qu’«on ne

peut pas nier l’influence que leur civilisation a exercée sur le développement ultérieur de

notre espèce.»

Pour sa part, le professeur E. F. Gautier suppose que « la solution du problème de

l’Atlantide est d’importance capitale. » (« Le Sahara », page 217, Payot, Paris).

Parmi la gamme variée des oppositions les plus incisives, il y a ceux qui affirment,

comme Georges Cousin (« Etudes de la Géographie Ancienne », 1906), que la « tradition

atlante est égyptienne et uniquement égyptienne ». Paul Cousin, dans « Le Mythe de

l’Atlantide », 1928, pense que « la fable fut entièrement forgée par les Sacerdotes de Sais, à

des fins politiques : le besoin de l’appui grec, sa protection et son alliance » et il voit dans

les « Dialogues » un « modèle des mystifications plus amplement conçues, mieux réalisées

et plus propres à montrer la profondeur insondable de la crédulité humaine. » (Cité par J.

Imbelloni, op. Cit.).

E. Ch. Brausseur de Bourbourg, n’a pas seulement dénoncé l’absence de sens

historique du récit de Platon sur l’Atlantide, mais il lui a reproché sa position « anti-

historique ». (Ibid.)

« Contes de vieille ou de sacerdote », selon Voltaire, commentant à Joseph de

Acosta, qu’il le considérait comme « un conte pour raconter aux enfants et aux vielles ».

« Gaston Boussier n’octroie à Platon que la reconnaissance d’avoir attient dans « le

discours atlantide » la « perfection du genre romantique », mais il ne fait aucun doute qu’il

s’agit d’une fiction présentée de manière aussi intrépide ». (« Les Origines des Romans-

Grecs.)

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Pour J. Imbelloni, « Platon a donné une touche finale à un genre narratif qu’on

appelle aujourd’hui ROMAN ou NOUVELLE, et antérieurement FABLE ». (Op. Cit.). De

même que James Brawell le considérait comme « The first responsible, romantic » (le

premier romantique responsable) (« Lost Atlantic », London, 1937). Nous nous

demandons : « responsable » en quel sens ? Parce que, pour le moins, Imbelloni est plus

« spécifique » quand il reconnaît en Platon « des pratiques de responsabilité et d’honnêteté

dans son méthodisme de l’artifice » : l’historicisme des particularités descriptives ; le choix

stable d’un MODUS chronologique conventionnel ; l’éfficacité considérable du manuscrit

ancien et la disparition finale de l’objet. » (Op. Cit. Page 365).

Le génial ARISTOTE, qui épuissa sa « veine humoristique » pour essayer de

« tuer » l’Atlantide de Platon avec l’arme du rire, n’a jamais imaginé qu’un jour, le monde

trouverait encore plus « comique » le fait que les vers de terre des Iles Canaries puissent

« rirent les derniers », quand on prouva leur origine commune avec leurs congénères

d’Europe Méridionale. (Réf : L.Germain : « Le Problème de l’Atlantide et la Zoologie »,

1913). De même qu’il est prouvé que la faune actuelle des archipèles des Açores, de

Madeira, des Canaries et des Iles du Cap Vert, n’est pas « insulaire » mais « continentale ».

Il est particulièrement curieux qu’Aristote, que eut suffisamment d’ « intuition »

pour affirmer que la véritable origine de l’AMBRE (Elektron) était la résine pétrifiée par le

temps, produite para certains arbres, en revanche, manqua d’intuition pour découvrir le

« voile » de quelque chose qui était arrivée bien des millénaires après. La science moderne

confirme que l’ambre provient de la résine de sapins qui, il y a VINGT.CINQ MILLONS

D’ANNEES, existaient dans les îles des régions artiques, qui bénéficiaient alors d’« un

climat d’un jardin riant ». (Dr. H. Convenz : « Monographie der Baltischen

Bernsteinbaume ».) Au meilleur chasseur, le lièvre peut échapper ; ainsi qu’il a échappé à

Aristote, quand il déclara que « l’arc-en-ciel a TROIS couleurs ». Il fut incapable de

« percevoir » la couleur VIOLETTE…qui est la couleur « intérieure »…

Il est difficile de comprendre la « prédisposition » d’Aristote contre l’idée de

l’Atlantide, quand nous lisons dans ces oeuvres, par exemple : « Viendra le jour où nos

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fleuves s’épuiseront et d’autres naîtront ailleurs. La terre, qui sustente, en son temps, la

civilisation, sera un jour innondée, et de nouvelles terres et de nouvelles civilisations

emérgeront des océans ; ceci est dû aux lois occultes de la nature, et il est inutile de le nier

car personne ne peut empécher sa réalisation. » (« De Generatione et Corruptione »).

Louis Charpentier, dans son marveilleux livre « LE MYSTERE BASQUE », dit au

sujet du récit de Platon : « Aristote, disciple de Platon, qu’il détestait profondément par

jalousie, l’accusait d’avoir inventé cette île mystique au milieu de l’Atlantique, pour

répandre, sous la cape de la fiction, ses idées sur l’organisation idéale des hommes sur la

Terre. Et il est très possible que Platon, en partie, ait inventé l’organisation des hommes

dans cette île. Sauf qu’il était impossible au philosophe grec d’inventer, de la même

manière, les îles des Antilles et le continent Américain qui figurent clairement dans son

récit. Cependant, depuis Aristote, tout le monde sait qu’il est interdit de prendre l’Atlantide

au sérieux. Toutes les personnes sensées se manifestent ainsi. Malgré quelques tentatives

individuelles, la « science » moderne venait d’Orient : races, langues et culture. » (Op. Cit.,

pages 126, Plaza & Janes, Barcelona, 1976).

Du même auteur et de la même Maison d’Edition, dans son livre « LOS

GIGANTES y EL MISTERIO DE LOS ORIGENES », page 39, nous présentons le passage

suivant :

« Des milliers de livres ont été écrits pour ou contre la véracité de l’existence de

l’Atlantide. C’est une question qui a provoqué des polémiques sans fin…, ce qui n’a rien de

surprenant, car l’existence de l’Atlantide met en jeu la véracité de la Genèse et sa datation.

Douter de la Genèse signifiait jeter l’interdit sur les Ecritures Sacrees, et pour les Eglises

Chrétiennes, il était vital que l’histoire antérieure au christianisme fut élaborée en fonction

de la venu de Christ, et ce, au moyen des éritures hébraïques et des dates qui la garantissent

depuis la création du monde et d’Adam…Ainsi donc, tout ce qui n’entrait pas dans le

« cadre » des Ecritures Sacrées, était considéré comme fable et mensonge. En conséquence,

seul le Proche Orient avait fait l’objet d’études historiques, car la « Lumière » ne pouvait

venir que de là (Ex Orient Lux), et quand les laïques prirent le relais des clercs, ils ne se

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sont pas plus soustraits à un tel dogme que leurs prédécesseurs. Douter que la lumière et la

civilisation proviennent d’Orient est toujours un cas grave d’excommunion…Par

conséquent, l’Atlantide ne peut être qu’un mythe et ceux qui croient en lui, des rêveurs… »

C’est pourquoi, de nos jours, il est déjà beaucoup plus facile de comprendre ce que

cherchait le grand philosophe péripatétitien, dans son effort pour « détruire » l’Atlantide de

Platon. Qui ont été, sont et seront ses élèves les plus remarqués ? Les « disciples »

modernes de l’inventeur du syllogisme sont toujours uniquement intéressés par les

« formes » externes de ce qu’ils entendent par « réalité », au lieu de la Réalité supersensible

des IDEES…Qui sont ceux qui ont perdue de vue la REALITE DES ETRES ? Qui sont

ceux qui ont consommé le « divorce » entre l’individu et l’archétype ? Ne serait-ce pas que

le « rire de Dieu » est engendré par la fatuité de l’homme ?

Mais s’agit-il, par hasard, d’un Dieu extra-cosmique, d’un Dieu Terrestre ? Nous

devons être suffisamment présomptueux pour le croire. CE Dieu, « notre » Dieu, qui « rit

de l’homme » (du « non-être »), comme un père rit des bêtises que commet son fils par

immaturité ou par ignorance…Ce Dieu disions-nous, est LE DIEU EN NOUS :

« EMMANUEL »…Le « JE SUIS », Le Véritable ETRE, « celui qui est éternellement en

devenir »…Mais son rire n’est pas de moquerie ou de mépris, mais de COMPASSION et

de COMPREHENSION, d’Amour Infini, devant les « faux pas » d’un « bébé » qui, dans un

état transitionnel, apprendra bientôt à « redresser sa marche » vers La LUMIERE, vers son

propre CENTRE DE CONSCIENCE.

Pour revenir sur les « incongruités » d’Aristote, rappelons son opinion au sujet du

MYTHE : « LE MYTHE EST UN RECIT TROMPEUR QUI REPRESENTE LA

VERITE… ». Tel que l’affirme un vieux postulat, dont nous ne nous rappelons pas de

l’auteur : « DANS TOUTE FIGURATION MYTHIQUE, IL FAUT CHERCHER UN

FAIT CACHE MAIS POSITIVEMENT VERIDIQUE. »

SCHELLING prévient : « LA MYTHOLOGIE ne doit jamais être confondue avec

la théologie. Elle n’est rien d’autre que l’histoire des dieux. Un processus de transformation

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et de développement de la conscience humaine. En plus des dieux existants, chaque

système de mythologie a ses dieux préalables, qui ont été détrônés et, à leur place, de

nouveaux dieux ont été installés. De cette manière, la mythologie est liée à l’histoire. »

« La source de la mythologie est difficile à expliquer, à moins de présupposer un

remuement certain de l’homme, de sa position originelle. » (Réf : « PHILOSOPHIE DER

MITHOLOGIA WORKS », Stuttgart, 1856-61, XI, 85), cité par Moti Lal Pandit dans son

excellent article : « PHILOSOPHIE DE L’UNITE ET DE LA DIVERSITE CHEZ

SCHELLING », « The Mountain Path » review, Vol 11, N° IV, Oct. 1974, Sri

Ramanasraman, Tiruvannamalai, S. India).

La « Position Originelle » de l’Homme, selon Schelling, est « LE CENTRE », parce

qu’il fut créé dans LE CENTRE de La Divinité, et il est essentiel pour lui d’ETRE DANS

LE CENTRE, parce que c’est seulement là que se trouve son véritable siège. C’est

pourquoi, la « communication » véritable n’a lieu que quand l’homme est dans son ETAT

PRIMORDIAL. « Ce fut l’enseigment que transmit le Maître MARTINEZ DE

PASQUALLY à ses ELUS-COHEN, parce que la Doctrine de LA REINTEGRATION est

la base de l’Esotérisme Maçonnique OPERATIF. »

« Dans l’état d’existence originelle – poursuivait Schelling – il n’y a pas de

possibilité de mythologie, car celle-là apparaît seulement quand il y a « rupture » dans

l’unité de l’Humanité. Ce monde de dieux, aussi appelé « Monde Intérmediaire » (un rêve

d’existence supérieure), apparaît involontairement dans son mental, naissant du besoin qui

lui est imposé par sa FILIATION ORIGINELLE, qui dure jusqu’à son « éveil final »,

quand, arrivé à l’ AUTO-CONNAISSANCE, ce monde extra-divin se donne à lui, content

d’être libéré de l’attache immédiate qu’il est incapable de mantenir, et qu’il est très pressé

de remplacer par une relation « médiate » qui le laisse, en même temps, libre. » (Ibid. , 85).

« La naissance de l’histoire ne jaillit pas de causes externes, c’est-à-dire, de causes

matérielles, mais d’un mouvement spirituel et intérieur de l’âme. Ce mouvement, c’est-à-

dire, la naissance de l’histoire, eut lieu durant l’ « éloignement de l’humanité » du Centre

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Originel. En conséquence, il resulte nécessairement que ce ne sont pas les gens qui

déterminent le caractère des nations et de l’histoire. L’Humanité n’est rien d’autre que sa

mythologie ; elle se développe et modèle sa culture et sa civilisation selon sa mythologie.

Une nation n’existe comme telle qu’après s’être définie elle-même et avoir pris sa décision

dans sa mythologie. » (Ibid.65 et 109).

Nous concluons les citacions de la philosophie anthropologique de Schelling, en

présentant ce qu’il a écrit sur le concept de la contradiction dans la nature, rafraichissant les

points de vue de Jacob Boehme : « Si la nature originelle avait été en harmonie avec elle-

même, elle serait demeurée. Il y aurait un UN contigu et jamais DEUX, immobilité

éternelle sans progrès. Aussi sûr qu’il y a la vie, il y a la contradiction dans la nature

originale. Sans contradiction, il n’y aurait pas de mouvement, ni de vie, ni de progrès, mais

immobilité éternelle, un sopor mourant de tout pouvoir. » (Die Weltalter – « Las Edades del

Mundo », VIII, 219).

Mythe ou réalité, légende ou histoire, la vérité sur L’Atlantide ne pourra pas être

« monnaie courante », chose prouvée, thème des « mass-media », jusqu’à ce que la Terre

Mère remette à découvert la « réalité matérielle », qui est l’unique « langage » que

comprenne cet immense groupement d’individus, d’intérêts et de comportement analogue,

d’influences et de réactions psychologiques subordonnées à un « super-je ». Devant une

telle « évidence », il n’y a pas de possibilité de « syncronisme » entre deux niveaux de

conscience aussi divergents.

Les poètes, qui savent « voir au-delà du voile », ont parfois l’habitude de passer

pour des « prophètes ». SENEQUE, dans les cinq versets très connus du deuxième acte de

la tragédie « MEDEE », « fait le pronostique » suivant : « Des siècles viendront dans l’âge

avancé du monde, où l’océan aura tendence à lever le siège et la terre apparaîtra dans toute

sa grandeur ; Tethis dévoilera de nouveaux continents et Thulé ne sera plus le terme ultime

du monde…Il est évident que quand cela arrivera, l’Humanité « s’éclairera avec une

nouvelle lumière… »

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Il est curieux d’observer le « comportement » d’une certaine « catégorie sociale »

déterminée, qui se vante d’être « empiriste » et se croit « positiviste », mais qui agit en

obéissant à une série de « schémas » très semblables à ceux des religions. Elle possède une

« sotériologie » sui generis, utilise des paroles « sacrées » : « prolétariat », « gauche »,

« révolution », etc. ; elle utilise un « symbolisme » et traîne derrière elle toute une quantité

de mythes : « liberté » ( ?), « libération », « paix », « fin des conflits sociaux », « abolition

de l’Etat exploiteur et des classse privilegiées », enfin, toute une promesse d’un « paradis

sur la Terre »…

Comme le disait le professeur Ignacio Burk : « une religion terrestre, une « foi »

purgée de toute transcendence, et qui, comme toutes les religions, a ses hérétiques,

schismatiques, martyrs, apôtres et convertis. » (« El Nacional, 10-8-83 : « RELOJ DE

ARENA »).

Pour sa part, Simone Weil dit à ce sujet : « Le marxisme est totalement une religion,

dans le sens le plus impur du terme. Il a notablement en commun avec toutes les formes

inférieures de la vie religieuse, le fait d’avoir été continuellement utilisé, selon la tellement

juste expression de Marx, comme un « OPIUM DU PEUPLE » ».

A ce propos, il est bon de « rafraichir » les paroles textuelles de Marx : « La religion est

le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans coeur, ainsi que

l’esprit d’une époque sans esprit. Elle est l’opium du peuple. »

Certains pensent que Karl Marx n’est pas l’auteur véritable de la célèbre phrase

tellement rebattue : « LA RELIGION EST L’OPIUM DU PEUPLE », mais qu’elle serait

dûe aux auteurs de la « SATIRA MANIQUEA », ou « LA VIRTUN DEL CATOLICON

DE ESPAÑA », texte de 1594, que l’on doit au poète et professeur Jean Passert, au

chamoine Pierre Le Roy, Florentin Chrétien, au prêtre Nicolas Rapin et au jurisconsulte

Pierre Pithou, et le texte en aurait éte le suivant :

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« Mais la religion Catholique et romaine est le brevage qui nous enorgueillit et nous

endort, comme un opiat bien sucré et qui sert de médicament narcotique pour étourdir nos

membres ».

(Cf : « Le Nouveau Commerce, Cahier 18/19).

Politicards irrémédiablement irréalistes, qui se trompent eux mêmes, car ils sont

d’abord « hypnotisés » et « convertis » en « apôtres », et une fois « programmés » et

« conditionnés », ils se dédient à tromper la grande masse, en lui promettant d’arriver à des

objectifs qui, dans le cadre du plus pur « empirisme » et « positivisme », NE pourront pas

être atteints (et ils le savent), ni par la génération présente ni par la suivante. Démagogues

qui, une fois mis sur les terrains imprévisibles des utopies, ne savent pas comment sortir du

bourbier. Invariablement incapables de réconcilier les LIBERTES POLITIQUES avec la

planification de l’économie, et les conquêtes sociales avec les objectifs politiques. Il est

évident que le futur du développement équilibré et harmonieux de l’Humanité dans les

prochains lustres, ne pourra pas même être « entrevu » tant que dureront ces « obstacles »

qui, tant dans le camp marxiste que dans le réduit capitaliste pragmatique, entravent

l’éclosion des nouveaux concepts politiques de SYNTHESE, qui éliminent définitivement

les erreurs et les défauts prouvés des deux côtés, et qui s’appliquent à re-structurer avec

diligence un nouvel ORDRE qui satisfasse pleinement les nouvelles générations plus

cultivées et plus capables, qui arrivent « en nous marchant sur les talons »… ! Assez de

« manichéismes » aberrants ! C’est au moyen d’une « loupe » que la Lumière du soleil

peut se concentrer ; la mission du « prisme », dissolvante, divisioniste et désintégratrice,

« est déjà passée à l’histoire ». L’HUMANITE est « UNE ». Finissons-en avec la

« pratique » infâme : « DIVISER POUR REGNER ». La PAIX et l’HARMONIE entre les

hommes est une chose bien trop importante et vitale pour continuer à la laisser entre les

mains de signes et de perroquets (machines parlantes politiques), de tigres et de panthères

(césarisme), ou de mantes religieuses (le religionisme avec des appétits politiques).

Le dirigeant politique du futur devra être un « Homme Supérieur », un surdoué,

intelligent, cultivé et hautement qualifié pour sa mission, un être psychologiquement

« intégré » et d’une immense capacité de SERVICE.

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Il est évident qu’on ne peut rien attendre de positif et de réel, en provenance d’auto-

consciences « étranglées », d’individus à la psyché altérée, qui font réagir les grandes

masses en véritables névroses collectives. Un psychologue, devant un tel « cadre »,

recommenderait de « normaliser le patient » car seule une « mutation » dans la psyché, peut

élever au dessus de sa crise aliénante : ou il fait un pas en avant, ou il se noie…Il n’a pas

d’autre solution…

Malheureusement, l’expérience de notre monde nous démontre que les

« psycholoques » les plus habiles, ont été les dictateurs, de droite comme de gauche, avec

leur invariable concomitance de la répression, et le maniement et le contrôle de l’ « enérgie

réprimée». Les chinois, par exemple, interfèrent dans la liberté sexuelle de leurs sujets.

Pendant que le machiavélisme de quelques politiciens ( ?) « nouveaux », qui « dansent sur

la corde raide » entre les deux extrêmes, s’arrangent pour « distraire » avaec ardeur le

peuple, en lui donnant de LA PORNOGRAPHIE à travers tous les moyens de

communication, spécialement, à travers le plus dangereux et agressif : la Télévision.

Pendant que la populasse, qui devrait se sentir offensée et humiliée, s’en donne à coeur joie

avec la « tactique déviationniste », le « piège » infamant que lui tend le « viex renard »

politique…

Plus tard…quand ils arriveront à se rendre compte jusqu’à quel point les a conduit

ce « libertinage » dément, il sera peut-être TRES TARD pour retenir le « monstre »…Les

impulsions névrotiques collectives rebondiront en symptomes d’intensité diverse, depuis la

« frénésie sportive » jusqu’au fanatisme le plus exagéré en tout genre…Et une fois détaché

le « culte à la brutalité », qui retiendra la bête à mille têtes ?

Un très triste exemple de tout ce que nous venons d’énoncer, a pu être vérifié par

des millions de télespectateurs du Monde entier, qui ont contemplé sur leur écran de

télévision, les évènements terribles et honteux du stade de football de Bruxelles. Nous ne

voulons pas nous donner des airs de vaticinateurs, mais tout semble indiquer que nous

verrons des choses bien pires dans le futur proche…Pourvu que nous puissions nous

tromper !

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Il devra en être ainsi, tant que les DROITS INDIVIDUELS se trouveron limités et

contrôlés par le pouvoir de l’Etat, au lieu que ce dernier soit limité par LA DIGNITE DE

L’ETRE HUMAIN…C’est le « prix » que l’homme doit payer pour se convertir en une

« particule » de la masse organisée, ce qui le situe au plus bas degré de l’échelle de la

civilisation… « Quelque chose sent mauvais au Danemark… ! Et dans tout le Monde… ! »

Les experts, « manipulateurs de masses », tant politiques que religieux, SAVENT

que ce qui est « machinal » est à l’opposé de la CONSCIENCE DE SOI-MEME, que

l’homme « émotionnel » et « superstitieux » est une proie facile pour tout type de

SUGGESTION, parce que son mental sub-conscient est comme un ordinateur qui répond

aux questions en fonction de l’information dont il a été « alimenté ». S’il n’a pas été

« programmé », il ne pourra alors donner aucune réponse ; mais s’il a été « alimenté » avec

des mensonges et des fantaisies, alors les réponses seront aussi formulées dans les mêmes

termes de fantaisies et de mensonges. En revanche, un Homme AUTO-CONSCIENT,

maître de lui même et possédant une saine imagination créatrice, pourra difficilement être

« atteint » par de simple suggestions, des slogans publicitaires directes ou « subliminaux »,

des affirmations démagogiques ou fanatiques, parce qu’il est un HOMME EVEILLE,

perceptif, et qu’il n’accepte pas que d’autres « pensent pour lui » ; sa faculté de

raisonnement est pointue, et son intuition est perspicace : il SAIT, il ne se contente pas de

« croire ». Il possède assurément une « FOI » (Pistis), mais ce n’est pas celle « du

charbonnier » ; c’est une FOI BASEE SUR LA CONNAISSANCE (Pistis-Sofía).

Mais comme le dit l’ancien proverbe latin : « MUNDUS VULT DECEPI » (« Le

Monde veut être trompé »). Au lieu de refuser et de répudier ses oppresseurs qui

« l’alimentent de mensonges et de supersticions », qui abiment, invalident et mutilent son

mental, il s’en remet tranquillement à eux, et meurt dans leurs mains, « comme un doux

agneau »…

Que la Vérité fait peur ! Les commentaires francs, directs et ouverts, les choses dites

sans « cachotteries » et sans peur, prêchants « depuis les terrasses », parce que celui qui

parle VRAI déclare JUSTICE…Aujourd’hui, où sont les COLONNES et LES BASTIONS

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DE LA VERITE … ? Qui sont les DETRACTEURS ETERNELS de La Vérité… ? Il est

très facile de savoir où ils sont et qui ils sont : « PAR LEURS OEUVRES, VOUS LES

CONNAITREZ… !

C’est à un grand nombre de ces prétendus « érudits », scribes, docteurs de la loi et

sacerdotes, que nous devons la perte incalculable et irréparable de tant de manuscrits, de

codex, d’annales et d’autres documents précieux du lointain passé, qui furent volés, brûlés,

détruits et occultés, ou simplement mutilés ou interpolés, parce qu’ils représentaient un

véritable « danger » pour leurs propres écritures brillantes…C’est pourquoi nous trouvons,

dans La Genèse, une chronologie qui « ne cadre pas »…

Dans La Bible, on peut lire l’affirmation de XRISTOS : « JE SUIS LE CHEMIN,

LA VERITE et LA VIE »…Comment expliquer que ceux qui prétendent s’appeler

« chrétiens », aient semé le chemin de « cadavres », des décombres et de ruines ? Car c’est

CELA, que leurs faux disciples ont laissé derrièrre eux, pour tout le Monde…Ces

MILLIONS DE VICTIMES implorent le DIEU UNIQUE, depuis CE QUI’IL Y A DE

PLUS PROFOND EN EUX, pour que le CHEMIN Véritable soit une réalité, pour qu’enfin,

règne la PAIX VERITABLE sur la Terre, pour pouvoir dire « ÇA SUFFIT » !, ces crimes

et ces guerres fratricides, ces persécutions et ces « sorcières au bûcher ! »…Que cet

« ancien ordre » des choses s’est écroulé et qu’il est passé tristement à l’histoire. Que

MAINTENANT, en ce moment même, chaque minute qui passe, chaque seconde, ce VIEIL

ORDRE des choses, des idées caduques, tant politiques que religieuses, est en train de

s’effondrer sous nos pieds…Nous sommes les derniers témoins d’un monde, de la fin d’une

« civilisation » qui a déjà vécu son « cycle » et qui va tendre à disparaître et à s’éteindre par

décrépitude, pour qu’une fois de plus, L’OISEAU PHENIX RENAISSE DE SES

CENDRES…

Quand viendront LES TEMPS, ceux qui remplirent leur Mission de GARDIENS et

CONSERVATEURS de la Tradition Initiatique, transmettront aux générations nouvelles, le

Grand Trésor de l’HERITAGE qui leur avait été confié. Et les nouvelles générations

grandiront en Sagesse, comme les hommes ne l’avaient encore jamais vu…

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« SI QUELQU’UN GARDE MA PAROLE, IL NE FERA JAMAIS L’EXPERIENCE DE

LA MORT. »

(JEAN, 8:52)

« SI JE VEUX QU’IL RESTE JUSQU’A CE QUE J’ARRIVE, QU’EN SERA-T-IL- DE

TOI ? (QUID AD TE ?…)

(JEAN, 21 :24)

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« L A T U L A A T L A N T E »

« Quand une idée revient avec insistance à travers les siècles, et intéresse des hommes d’un

grand intellect et produit une oeuvre dans laquelle se trouve un puissant effort de pensée,

l’oeuvre dans laquelle l’idée vit, représente toujours une révélation de la Vérité. Vérité qui

a pour auteur la Sagesse Absolue ; par conséquent, ceux qui l’écrivent sont les humbles

soldats, les apôtres et non les auteurs de l’idée manifestée. »

Giuliano Kremmerz

« Opera Omnia »

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La TULA ATLANTE est la représentation symbolique du Centre Spirituel

Secondaire, que des groupes provenant de l’Hyperborée établirent sur le continent de

L’Atlantide, se constituant ainsi en une « Terre Sainte » (Sacrée) parmi les « Terres

Pures », C’est là que va germer la GRANDE TRADITION des Maîtres Initiateurs, avec

leur Communauté et leur Grand Collège Sacerdotal (« NEPHAL »), durant la deuxième

moitié du Manvantara présent, et dont l’extraordinaire civilisation a du atteindre une durée

approximative de 12 960 années ; c’est-à-dire, une demi-période de procession des

équinoxes. Selon R.S. Clymer, « elle était à son apogée durant la période du tertiaire, y

compris celles d’éocène et de pliocène. »

Selon la science actuelle, la préhistoire est présentée comme une très longue nuit

obscure, d’où sortent les soit-disant « hommes pré-historiques » (période Holocène), car,

selon la science classique, il n’a pas existé d’HOMO SAPIENS plus proche que l’ancêtre

de Néanderthal ou de Cro-magnon. D’après de nombreuses « autorités », nos ancêtres

étaient inférieurs, privés d’intelligence et même d’instinct…

Comme nous le disions au début de ce chapître, le nom de « TULA » fut conservé

par les Atlantes en souvenir de leur lieu d’Origine, La Tula Hyperboréenne. Par la suite, la

même chose se produisit avec les Toltèques, en souvenir de la Tula Atlante.

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Le fils de MIXCOATL, Acatl Topilzin, installa sa capitale TULA (Tollan), depuis

laquelle il règna jusqu’en l’an 999, quand, selon la légende, il partit en direction du pays

Maya, une seconde dynastie s’installant alors à TULA, avec MATLACXOCHITL (Xème

Siècle), dont le dernier représentant dut HUEMAC (1098-1188). On estime, pour les ruines

et les figures gigantesques qui subsistent, que cette TULA fut une métropole

impressionnante. La pyramide principale abritait un temple consacré à QUETZALCOATL,

et ses bas-reliefs étaient décorés avec des réprésentations de QUETZALCOATL : aigles,

urubus, coyottes et jaguars. Tula possédait deux stades pour le jeu de balle, qui était alors

très repandu dans tout le pays. (Réf : Henry Lehmann : « LES CIVILISATIONS

PRECOLOMBIENNES », Presses Universitaires de France, Paris, 1973).

Les ruines de La TULA qui fut le centre de la culture toltèque entre le IXème et

Xième Siècle, qui fut détruite en 1604, se trouvent à côté de l’actuelle TULA DE

ALLENDE, dans l’Etat d’Hidalgo (Mexique).

Nos initiateurs nous ont informés que, fort justement, L’Atlantide peut être appelée

« le Berceau de la Civilisation », parce qu’elle constitue en réalité, la Civilisation « des

Origines ». Depuis là-bas, faisant honneur à une des TROIS grandes Iles qui formaient le

Grand Règne des Atlantes, la Tradition s’est ouvert un « CHEMIN » vers le Mexique et le

Pérou par l’Occident, vers ses Colonies qui se sont ensuite appelées Galice, Bretagne et

Irlande, par l’Est, et vers l’Egypte et l’Ethyopie par le Sud-Est. Cette dernière terre avait été

pré-sélectionnée et prédestinée pour avoir été considérée comme la plus favorable et la plus

appropriée pour recevoir cette très haute civilisation. Là-bas, brillèrent dans toute leur

splendeur immense, les Grands Centres de Mystères comme ceux de MENFIS (Son nom

Sacré : HI-KU-UP-TAH, « La Maison du KA et de Ptah »), d’ABYDOS, d’HERMOPOLIS

et d’ HELIOPOLIS ; PYTHAGORE et SOLON visitèrent ce dernier, à leur époque, pour y

recevoir l’Initiation Traditionnelle que les Sacerdotes-Initiés d’Egypte recevèrent à leur

tour de leurs ancêtres, les Maîtes Atlantes.

Rois-Sacerdotes et Pontifes qui établirent dans l’ «adorable Vallée » « Des Terres

Pures d’Egypte » (KHEMI), les premières Dynasties de Pharaons, hommes et femmes dans

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les veines desquels courrait le même sang que celui de leurs atlantes. Bien que nés en

Egypte, comme descendants légitimes et directs, ils appartenaient à la Royauté appelée

« des MONARQUES DIVINS » ou « LOTUS EVEILLES ». Successeurs, comme le dit

Josefina Maynadé, « régis, successeurs divins, engendrés dans l’extase de la communion

avec la Divinité, dans l’échange ineffable de sa théogamie surprenante, ou intervention

génésique d’Osiris. » Cette forme Initiatique d’UNE « CULTURE DE SOUCHE » était

basée sur les lois occultes qui sont en relation avec le rôle occulte du sang comme un des

liens de l’organisme corporel avec l’ état subtil de l’être vivant, le principe animateur ou

vivifiant de l’être (NEPHESH), et de celui ci avec RUACH et avec NESHEMAH, les trois

états ou facultés latentes dans l’homme, qui peuvent être actualisées au moyen de la

technique Initiatique, pour que l’élément Inné puisse être polarisé en chaleur et en lumière,

à travers le sang ou par le système nerveux. Cette technique permet que le couple d’Initiés,

par la méditation de la CONCEPTION PAR L’ESPRIT, engendre des êtres d’une qualité

spirituelle particulièrement élevée.

Les Dynasties des « Monarques Divins » et leurs successions, atteignèrent par ordre

chronologique, le chiffre de trois cents, et sont connues comme les « Pharaons PRE-

DYNASTIQUES » ; deux-cents d’entre eux étaient ETHYOPIENS. Par la suite, vint la

succession de la dynastie des rois humains ou « Lotus Endormis » inaugurée par le Grand

Pharaon NARMER, celui qui réussit à unir les eux couronnes, celle du Nord et du Sud de

l’Egypte, et dont la femme, la Grande Reine NEIT-HETEP, eut comme héritier le Pharaon

MENES, fondateur de la première dynastie historique. (3500 Av. J.C.).

Durante le règne des Dynasties de « Rois Divins », qui couvrit les cycles zodiacaux

de Cancer et de Gémeaux (8640 à 4320 Av. J.C.), la Grande Ecole ou Collège de THOTH

ou THEUTH s’est manifesté dans le pays du Nil, représentant de la Sagesse Sacerdotale et

conservateur de la Grande Tradition Initiatique. Ce Grand Collège de Sages est ce que nous

pouvons appeler LE PREMIER DES HERMES EGYPTIENS, héritier et successeur

immédiat d’HERMES HARAMESAH ou l’ « Hermès des Hermès » antédiluvien (Atlante),

en langue Basque « ERE-MEZU », l’« HENOCH » de la Bible, le QUETZALCOATL ou

ENE-KATL de la Tradition Toltèque , le SEYIDNA IDRIS de la Tradition Islamique. La

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durée de ce Grand Collège Atlante couvrit les cycles Zodiacaux de la Vierge et du Lion (12

960 à 8 640 Av. J.C.).

Comme nous le disions dans notre livre « LE RETOUR D’HENOCH » (Chapître I),

le titre générique des nombreux ADEPTES connus comme « LES DRAGONS DE

SAGESSE » correspond à une ECOLE ou CORPS ENSEIGNANT, un Corps

SACERDOTAL-ROYAL, qui a été invariablement la « structure » qui a gardé le précieux

trésor, l’Héritage que constitue la SYNTHESE ESOTERIQUE. Dans un lointain passé, de

tels COLLEGES ou Ecoles Initiatiques reçurent des noms comme ceux d’«HENOCH »,

« HERMES-EL-HARAMASAH », « THOTH », etc., et constituaient le POLE ou

CENTRE D’AUTORITE SPIRITUELLE de leur Cycle. Cette Tradition se maintient

ININTERROMPUE au moyen de LA CHAINE qui transmet et distribue L’HERITAGE à

ceux qui constituent son corps « physique ». « CAR LA PARTIE DU SEIGNEUR EST

SON PEUPLE ; JACOB LA CORDE DE SON HERITAGE » (Déutéronome, 32 ;9).

« MOISE NOUS A PRESCRIT UNE LOI, DONNE EN HERITAGE A LA

CONGREGATION DE JACOB…(Déutéronome, 33 :4).

En hébreu, HENOCH (Chanuk) signifie : « INSTRUCTEUR, DEDIE,

CONSACRE, MAITRE. Le livre cabalistique de RAZIEL dit qu’Hénoch « reçut les

DIVINS MYSTERES d’ADAM…à travers la ligne directe des Patriarches précédents ».

Les Légendes, qui sont toujours basées sur des faits, nous informe qu’à l’époque, il

aurait existé deux ensembles de « documents » que nous pourrions appeler « livres » : un

HIEROGLYPHIQUE et l’autre ALLEGORIQUE, contenant, le premier, les Clés

Hiératiques de l’Initiation, et l’autre, l’Histoire d’une grande profanation qui a amené avec

elle la destruction du monde et le chaos, après le règne des « Géants »…

HENOCH aurait passé les années de sa vie pacifique, pieuse et utile à étudier les

SCIENCES DU CULTE DIVIN, à les enseigner à ses contemporains, et à INSTITUER

LES RITES D’INITIATION, jusqu’à ce que le comportement de l’humanité ait atteint une

telle décomposition et un développement tel que « toute imagination des pensées de coeur

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de l’homme n’étaient que méchanceté continuelle. « C’est alors que, selon cette même

Tradition, HENOCH, dégoûté par la perversité qui l’entourait, et effrayé à l’idée des

conséquences terribles qu’il fallait en attendre, a fuit dans la solitude et le secret du MONT

MORIAH, et s’est dédié à la méditation et à la contemplation. C’est dans ce lieu, alors

consacré par sa condition d’Ermite (et qui, plus tard, devait être de plus en plus sacralisé

par les sacrifices d’ABRAHAM, de DAVID et de SALOMON), que la Shekinah ou

Présence Sacrée est apparue devant lui et lui a inspiré les instructions qui allaient préserver

la sagesse des antédiluviens (la Tradition Primordiale) pour sa postérité, quand le monde, à

l’excéption d’une seule Famille, devra être détruit par le Déluge imminent. Les

circonstances de ces évènements sont rassemblées dans une Tradition qui forme ce qui a été

appelé « La Grande Légende d’HENOCH » et qui rapporte les faits suivants :

« HENOCH ayant été inspiré par le Très-Haut, et en commémoration d’une vision

merveilleuse, construisit un TEMPLE SOUTERRAIN dédié à Dieu. Son fils,

MATHOUSALEM, construisit l’édifice sans avoir été préalablement informé des motifs de

son père. Ce Temple se constituait de NEUF CAVES en briques, situés

perpendiculairement les unes en dessous des autres, et communiquant entre elles par des

ouvertures disposées dans chaque voûte. »

Avant de continuer, nous souhaitons faire une disgression : le mot HENOCH peut

se décomposer en deux : « ENN » qui signifie NEUF (en grec) et OXOS, qui signifie

« QUI CONTIENT ». C’est-à-dire, QUI CONTIENT LE NEUF. Rappelons-nous

également que le Dieu des Atlantes s’appelait « ENN » (ENN-EK-ATL).

Continuons avec la Légende : « HENOCH fit fabriquer une Plaque Triangulaire en

Or, chaque côté meusurant une coudée : il la décora avec les plus jolies pierres précieuses

et incrusta la plaque dans une pierre d’agathe de même forme. Sur la plaque, il grava en

caractère ineffaçable, le vrai NOM de la Divinité, et, la plaçant sur un piédestal cubique de

marbre blanc, il déposa le tout dans la voûte la plus profonde. Quand l’édifice souterrain fut

achevé, il fit une porte de pierre et, l’attachant à un anneau de fer grâce auquel elle aurait pu

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être éventuellement hissée, il la déposa sur l’ouverture la plus élevée des arcs, et la couvrit

de manière à ce que l´ouverture ne puisse jamais être découverte. »

« Même HENOCH n’était autorisé à pénétrer dans la crypte qu’une fois par an, et à

sa mort seuls MATHOUSALEM et LAMED pouvaient le faire. Mais après la destruction

du monde par le Déluge, toute connaissance de ce Temple et des Trésors Sacrés qu’il

contenait fut perdu ; jusqu’à ce que, bien plus tard, il fut découvert accidentellement par un

autre notable de la même Branche Traditionnelle, qui comme HENOCH, était engagé dans

la construction d’un Temple à cet endroit… »

La Légende continue en nous informant qu’après avoir terminé le Temple

Souterrain, redoutant que LES PRINCIPES des ARTS et SCIENCES qu’il avait cultivés

avec tellement d’assiduité, se perdent dans la destruction générale dont il avait eu une

vision prophétique, HENOCH ELEVA DEUX COLONNES, une de Marbre pour supporter

l’action du feu, et l’autre de Bronze pour résister à l’action de l’eau. Sur la Colonne de

Bronze, il grava l’Histoire de La Création, les Principes des Arts et des Sciences, de même

que les Doctrines de La Maçonnerie, tels qu’ils étaient pratiqués à cette époque ; et sur la

Colonne de Marbre, il inscrivit les caractères et hiéroglyphes indiquant que près de

l’endroit où se trouvaient ces Colonnes, un TRESOR PRECIEUX avait été déposé dans une

Crypte Souterraine.

Joseph rend compte de ces Colonnes dans le premier livre de ses « ANTIQUES ». Il

les attribue aux fils de SETH, ce qui ne contredit pas la Légende Maçonnique, vu

qu’HENOCH était un de ses fils. L’Historien dit que « de manière à ce que ses inventions

ne soient pas perdues avant d’être suffissament connues (car selon la prédiction d’Adam, le

monde allait être détruit une fois par la force du Feu et à un autre moment, par la violence

et la quantité d’eau), ils firent DEUX COLONNES : l’une en BRIQUE et l’autre en

PIERRE ; ils y inscrivirent leurs découvertes, de sorte qu’en cas de destruction par

l’innondation de la Colonne de brique, la Colonne de pierre puisse demeurer, présenter ces

découvertes à l’humanité, et l’informer également qu’il existait une autre Colonne en

brique, levée par eux. Tout cela existe dans la région qu’on appele aujourd’hui SYRIE. »

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Comme nous l’avons déjà dit, pour la Tradition Islamique, HERMES était un

authentique Prophète antédiluvien qu’elle identifie également avec IDRIS (Seyidna Idris) et

UKNUKH (L’Hénoch de la Genèse).

René Guénon, répondant à une question d’un étudiant Maçon, au sujet Des

« Colonnes d’Hénoch », disait :

« Il est dit que les Colonnes d’HENOCH ou Seyidna Idris, comme il est appelé dans

la Tradition Islamique, ont été construites par lui, en deux matériaux différents, l’un

pouvant résister à l’eau et l’autre au feu ; sur chacune était gravé l’essentiel de toutes les

Sciences. Il est dit qu’elles furent placées respectivement en Syrie et en Ethiopie, et que

celle qui avait résisté aux eaux de Déluge existe encore en Syrie. En fait, la Syrie est ici

rapportée au Nord en connexion avec L’EAU, et l’Ethiopie au Sud en connexion avec LE

FEU ; cela justifie donc pleinement la relation établie entre ces Colonnes d’HENOCH et

celles du Porche. D’autre part, partout où on trouve deux Colonnes, elles auront en

commun une signification « binaire », que ces colonnes soient de Salomon, d’Hénoch, etc.

On peut également remarque que, dans la Tradition précitée, la Syrie et l’Ethiopie ne

s’identifient pas nécessairement avec les pays actuellement connus sous ces noms, car ils

ont eux-mêmes un sens symbolique et chaché ; en tout cas, les Colonnes d’HENOCH

représentent des CENTRES SPIRITUELS et INITIATIQUES auxquels était confié le dépôt

de la CONNAISSANCE PRIMORDIALE en vue de la préserver au cours des époques

successives. » (Etudes Traditionnelles N° 427, Sept./Oct. 1971, pages 210/211).

Le même René Guénon, dans son livre posthume « FORMES

TRADITIONNELLES ET CYCLES COSMIQUES », page 142, dit : « HENOCH ou

IDRIS, antédiluvien lui aussi, s’identifie à HERMES HARAMESAH ou THOTH, qui

représente la source de laquelle le Sacerdoce égyptien tenait ses Connaissances, puis, par

extension, ce Sacerdoce lui-même en tant que continuateur de la même fonction

d’enseignement Traditionnel ; c’est donc bien toujours la même Science Sacrée qui, de

cette façon encore, aurait été déposée dans les Pyramides. » (Editions Gallimard, Paris,

1970).

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Comme l’ont démontré quelques uns des étudiants et interprètes sérieux de

l’ENIGME de La Grande Pyramide, la Science HERMETIQUE est bien « gardée » et bien

« occulte » dans la Pyramide : elle s’y trouve dans toute sa structure, dans sa disposition,

son orientation, ses proportions, etc. Précisément, il en est ainsi et il faut qu’il en soit ainsi

parce que sinon, ce ne serait plus une Science HERMETIQUE…

Malheuresement, la partie supérieure de l’Enseignement Sacerdotal, c’est-à-dire, les

Sciences purement SPIRITUELLES que reçurent et transmirent les égyptiens, sont très peu

connues. C’est ce qui arrive avec le « déclin » de toute civilisation : ce qui est toujours plus

« à la vue », est le côté inférieur de chaque Tradition. Dans le cas égyptien, l’aspect

purement cosmologique de la doctrine est le plus repandu (l’«hermétisme »), et dans le

cadre des doctrines traditionnelles, La Magie constitue l’application la plus inférieure de la

Connaissance Traditionnelle. Des Sciences traditionnelles comme la Magie, l’Astrologie et

l’hermétisme « impressionnent » généralement et dévient certains groupes dont les

caractéristiques pourraient bien être assimilées à celles des « Kshatriyas » de l’Inde ou de

ses équivalents. Généralement « incomplètes » dans leur « préparation », et presque

toujours enclin au « naturalisme », ils se constituent en des courants traditionnels

« incomplets », car ils leurs manquent l’aspect doctrinal le plus important : l’aspect

METHAPHYSIQUE, raison pour laquelle l’ART ROYAL acquiert une primauté, à mesure

que décline l’ART SACERDOTAL qui est celui qui apporte la responsabilité de la

CONSERVATION et de la TRANSMISSION de l’Authentique Tradition INITIATIQUE

dans sa plénitude.

ZOZIMO, parlant de la race des PHILOSOPHES DU FEU HERMETIQUE, les

appelle « GARDIENS DE LA SAGESSE DES SIECLES ». Dans le Livre d’Hénoch, ils

sont appelés « CEUX QUI VOILENT » (Egregoroi), race d’ « EVEILLES » et de

« SURVEILLANTS ». Hommes Véritables, dans la plus pure acception du terme.

Instructeurs géniaux, éducateurs comme bien peu ont existé ; éveilleurs de consciences,

modeleurs d’esprits, véritables prototypes de l’homme organisateur, progressiste et

dynamique ; âmes lumineuses, esprits éminents, authentiques « Fils de Dieu ».

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Pour pouvoir les comprendre, il faudrait se « transporter » dans leur monde

d’autrefois, et se détacher de cette « mentalité moderne » qui ne permet pas que la

« sensibilité » d’identification nous mette en relation avec l’ « esprit » d’une TRADITION,

qui plus qu’une manière de penser, est un « mode de perception » et de CONNAITRE, au

sens le plus profond de ce terme…C’est seulement par « affinité » avec eux qu’on peut

établir le « contact » qui permet d’aprréhender le type d’êtres qu’étaient ces « DRAGONS

DE LA SAGESSE »…

Avec une profonde admiration et le plus sincère sentiment de respect, nous rendons

notre humble hommage de souvenir et de remerciement, à ces Hommes Véritables qui, à

l’Aurore des Temps, allumèrent l’antorche de la Culture Spirituelle, de la Civilisation et du

Progrès intégral de l’être humain. Hommes qui furent capables d’atteindre, de conserver et

de transmettre aux générations qui devaient leur succéder, le Trésor précieux de leur

tradition éminente.

Revenant sur le thème spécifique d’HERMES HARAMESAH, nous répétons que ce

nom, comme celui d’HENOCH, ne se réfère pas à une « personne » mais à une Entité

Hiérarchique. Ces noms sont utilisés pour désigner un PROTOTYPE D’HUMANITE,

comme l’Idée de l’ARCHETYPE de Platon, ou « L’Homme Universel « , « Le Serviteur du

Père de toutes les choses », « La Parole de Dieu incarnée » (Kebar Anach), « L’Homme

Parfait », fait par le Mental Suprême (Le Père) à Son Image et à Sa Ressemblence, et qui

consacre sa vie au Service de La Grande Lumière…En fin, un Centre et POLE SPIRITUEL

DES MYSTERES.

HENOCH, comme HIRAM (Chiram), représente figurativement LE MENTAL

SPIRITUEL DE L’HOMME ET SA REGENERATION A TRAVERS L’INITIATION

DANS LES MYSTERES. C’est pourquoi il est aussi appelé « PATROS » : Le Père des

Mystères, « Le Maître Des Sages » ou « L’ANCETRE des Sages »…

L’Egypte les a connus sous le nom générique d’ « HERMES », qui comme héritiers

des grands Hiérophantes blancs de l’Atlantide, furent les Maîtres en Sagesse difficilement

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égalés, qui surent inculquer à leur tour, chez les successeurs qualifiés des dynasties

pharaoniques, le plein développement de l’INITIATION ROYALE ou REGIE, c’est-à-dire,

supra-humaine, dans l’homme, de même que la « culmination » du Grand Enseignement

Traditionnel : l’Initiation SACERDOTALE, qui est la synthèse de la Sagesse eternelle.

HERMES HARAMESAH, le PREMIER HERMES, a préparé le Sentier de ses

successeurs cycliques, en choisissant soigneusement les hommes les plus qualifiés et les

plus aptes des dynasties pharaoniques des Terres du Nil, qui furent la plus longue des

Civilisations connues, et dont l’architecture est le témoignage le plus vivant de sa parfaite

maîtrise de la Science Géométrique, Mathématique et Cosmogonique. Hermès

HARAMESAH, « L’Hermès des Hermès », « antérieur au déluge », c’est-à-dire, antérieur à

l’engloutissement de l’Atlantide, a légué à ses légitimes successeurs égyptiens, la Sagesse,

la Science, les Arts et toute la Connaissance que, comme Surveillant, ce Grand Collège de

Sages de l’Atlantide conservait ; enseignements qui constituaient une SYNTHESE adaptée

à son époque des Grands Vérités Eternelles.

Ce furent eux qui construisirent les bases de cette Sagesse Anciennne, dont les

structures très vieilles ont des fondements indestructibles. Quelle est grande notre dette

envers ces « Géants de l’Esprit » ! ; véritables « ATLAS » qui supportèrent sur leurs

épaules l’immense resposabilité de maintenir avec leur « fonction », l’Ordre et l’Harmonie

entre l’Homme et l’Univers. C’est à eux que nous devons l’Héritage précieux auquel nous

avons accès aujourd’hui en Occident : notre propre Ecole de Mystères. Bien que beaucoup

la renient ou la dédaignent, elle continue à fleurir secrètement dans les coeurs des « peu

nombreux », c’est-à-dire, ceux qui se trouvent à l’intérieur de cette Grande Tradition et

dont ils reçurent l’Enseignement correspondant. C’est pourquoi ils n’ont aucun doute au

sujet de son existence et de son unité, comme de sa continuité ininterrompue…Si quelqu’un

ne veut pas l’accepter, c’est SON problème, car on ne pourra jamais convaincre une

personne qui ne veut pas être convaincue. De toutes les façons, il s’agit de quelque chose

qui, par sa nature propre, ne pourra jamais susciter une large « adhésion populaire », parce

qu’elle est une Doctrine Esotérique, que chacun peut approfondir plus ou moins, en

fonction de sa propre capacité de transcendance ; quelque chose qui n’est pas à la portée de

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tout le monde. « CHERCHES DIEU. ET IL FERA EN SORTE QUE TU LE

TROUVES… » « CHERCHEZ ET VOUS SEREZ TROUVES… ! » Le Maître rencontre

le Disciple qui est « prêt »…

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C H A P I T R E H U I T

DEUX HERMES EGYPTIENS, HERITIERS DES MYSTERES ATLANTES

Le PREMIER HERMES égyptien, agent de La Sagesse Eternelle ou « Grand Avatar

Cyclique », comme le définirait la Tradition Hindoue, était un descendant direct des Grands

Maîtres Atlantes, qui avaient à leur tête HERMES HARAMESAH. Le premier des

HERMES égyptiens est apparu avec la précession Equinoxiale du Printemps, durant le

Signe astrologique des GEMEAUX, dont le Régent planétaire est MERCURE ; il pris son

nom d’HERMES, en raison de l’influence postérieure grecque, car depuis l’antiquité la plus

ancienne, en Grèce, HERMES (Hermeneus) est l’« interprète des lettres sacrées » et

correspond au THEUTH des égyptiens.

Ce Grand Collège Initiatique eut une durée approximative de 2160 ans. Avec le

premier HERMES égyptien, commence une très importante étape de la culture et de la

civilisation égyptienne, durant laquelle les Hiérarchies Dynastiques appelées des « ROIS

DIVINS » ou « Lotus Eveillés » vont être remplacées par les hiérarchies humaines des

Pharaons appelés « Lotus endormis », auquels nous nous sommes déjà référés. Il leur fut

« transféré » l’AUTORITE SPIRITUELLE et le POUVOIR Temporel. A partir de ce

moment, les hommes furent gouvernés et dirigés par des hommes, c’est-à-dire, par les

Dynasties humaines pharaoniques. Transfert que, plus tard, viendra à confirmer et instaurer

le SECOND HERMES égyptien : « THOTH » ou « THEUTH », appelé le « TROIS FOIS

GRAND » ou TRIMEGISTE et dont le mandant ou régence correspond au Cycle du Signe

du TAUREAU.

Ce Cycle représente l’époque durant laquelle la Civilisation Egyptienne est arrivée

au pinacle de sa splendeur, et dont nous possédons des références historiques indiscutables

de ses progrès, comme le démontrent également les TRACES architectoniques qu’ils

laissèrent derrière leurs pas, et qui parlent des Sciences et des Arts, de l’Agriculture et de la

Médicine, de l’Astrologie et de l’Astronomie, de la Navégation, des Lettres, de la Religion

et des autres Disciplines dans lesquelles ils furent hautement instruits. On attribue à ce

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Grand Collège d’Initiés les « LIVRES D’HERMES » ou Livres « HERMETIQUES », au

nombre de quarente-deux pense-t-on, et qui furent perdus dans l’incendie qui détruisit la

célèbre Bibliothèque d’Alexandrie. Seuls quelques fragments purent être sauvés,

actuellement connus comme « LE KIBALION », « LE PYMANDRE » et « LES DIEUX

D’ASCELPIO ». On attribue également à ce Collège Initiatique le « LIVRE DES

MORTS », connu chez les Initiés comme « LE LIVRE DE LA SORTIE A LA LUMIERE

DE JOUR », aussi intitulé « LE LIVRE OCCULTE DE LA DEMEURE ».

Paul PIERRET, l’auteur de la traduction la plus connue, dit dans sa préface : « Les

égyptiens atribuent à THOT la rédaction du Chapître LXIV, découvert sous le règne de

MENCHERES, de la IVème Dynastie. Le Chapître CXXX aurait été trouvé dans l’hypogée

dédiée par HORUS à son père OSIRIS, sous le règne d’HESEPI (l’USUPHAIS de

MANETHON), cinquième Roi de la Première Dynastie. De toutes les manières, les plus

anciens fragments que nous possédons actuellement sont tracés sur les cercueils de bois de

la XIème Dynastie, (S. IV).

Paul PIERRET, au début de son oeuvre, confesse la chose suivante : « Si la lettre

peut être traduite, le sens occulte du texte reste toujours obscure. A chaque instant, le

traducteur bute sur un mysticisme d’expressions dont il reste à découvrir la clé, et avec

l’allusion à des faits mythologiques qui sont supposés connus ; mais que nous ne

connaîtrons probablement jamais. Par conséquent, arriver à faire une traduction

irréprochable et définitive, constitue actuellement un rêve irréalisable.»

La sincérité et la honnêteté du traducteur Pierret sont évidentes ; comme

« profane », il est incapable de « pénétrer » l’ESOTERISME du texte, qu’il « baptise » du

terme fort peu adroit de « mysticisme », car il ne s’agit as ici de RELIGION, (c’est-à.dire,

Mysticisme), mais de MYSTERES, c’est-à-dire, d’INITIATION.

Il existe une excellente publication réalisée par le célèbre égyptologue berlinois R.

LEPSIUS : « DAS TODTENBUCH » (Le Livre de Thoth), qui est une très fidèle

reproduction du Rituel qui est conservé dans le Musée de Turin ; un manuscrit

hiéroglyphique de l’époque sainte, qui fut calqué par Lepsuis lui-même, qui a surveillé

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personnellement sa lithographie en 1842. C’est précisement cette publication que Paul

Pierret a traduit avec un effort ardent et avec efficacité, un travail volumineux, composé de

162 chapîtres.

HERMES TRIMEGISTE, dans son discours à son fils TAT, lui dit :

« CES PAROLES TE SONT DIRIGEES, O TAT ! POUR QUE TU SOIS INITIE

AU NOM DE DIEU SUPERIEUR. SI TU LE COMPRENDS, TU TE RENDRAS

COMPTE QUE CE QUI ETAIT INVISIBLE POUR LA MAJORITE DES

PERSONNES, SERA POUR TOI CLAIR ET OSTENSIBLE… »

« CE LIVRE MYSTERIEUX ET VRAI, PERSONNE D’AUTRE NE L’A

CONNU, NULLE PART ET JAMAIS. AUCUN HOMME NE L’A DECLAME

AUCUN OEIL NE L’A INTERPRETE, AUCUNE OREILLE NE L’A

ENTENDU : QUE POUR PERSONNE D’AUTRE QUE MOI ET CELUI QUI TE

L’ENSEIGNE, IL NE SOIT VU ! ABSTIENS-TOI DES NOMBREUX

COMMENTAIRES QUE TON IMAGINATION OU TA MEMOIRE T’INSPIRE.

MET-LE EN PRATIQUE DANS LE CENTRE DE LA SALLE

D’EMBAUMEMENT…EN ENTIER. C’EST UN VERITABLE MYSTERE QUE

NE CONNAIT AUCUN HOMME VULGAIRE, D’OU QU’IL SOIT. »

Il est évident qu’un tel livre, comme tous les textes Initiatiques ou Esóteriques, ne

peut être lu, compris et « perçu » que par l’Initié et l’Adepte. « Le Livre Occulte de la

Demeure » est précisément un véritable « bréviaire » pour l’Initié, raison pour laquelle il

doit apparaître incompréhensible et même « choquant » pour le profane. Il est tout entier

une glose de l’Initiation Secrète et des processus, comme le témoigne le livre même, dans

l’Hymne CXC :

« CE LIVRE REVELE LES SECRETS DES DEMEURES MYSTERIEUSES DU

DUAT (Monde Intermédiaire). IL SERT DE GUIDE D’INITIATION DANS LES

MYSTERES DE L’AU-DELA, IL TE PERMETTRA DE PASSER A TRAVERS DES

MONTAGNES, et DE PENETRER DANS LES VALLEES OCCULTES, AUXQUELLES

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NE CONDUIT AUCUN CHEMIN CONNU. MONTE LA GARDE AVEC L’ESPRIT

SANCTIFIE, ACCELERE LE PAS DU MARCHEUR, ELIMINE LA SURDITE et

PERMETS L’ENTREE EN CONTACT AVEC LES DIEUX. JE T’ENSEIGNERAI LES

METAMORPHOSES PAR LESQUELLES L’AME PASSE SOUS L’INFLUENCE DE

LA LUMIERE. CE LIVRE EST, EN VERITE, UN TRES GRAND ET PROFOND

MYSTERE. NE LE LAISSE JAMAIS DANS LES MAINS DU PREMIER VENU OU DE

L’IGNORANT. »

Le Livre est donc un TRAITE D’INITIATION EGYPTIENNE, comme le dit un de

ses textes : « O VOUS, ESPRITS DIVINS, QUI OUVREZ LE CHEMIN, et ELOIGNEZ

LES OBSTACLES, OUVRE A MON AME LE SENTIER VERS LA DEMEURE

D’OSIRIS… ! »

Durant toute la période du signe astrologique du TAUREAU, pendant laquelle ce

Collège Initiatique a existé, l’activité de production de textes Sacrés fut extraordinaire. En

plus de quarante deux « livres HERMETIQUES » qu’on lui attribue, et qui constituent ce

que nous pourrions appeler les « textes classiques », parmi lesquels se distinguent le

« CORPUS HERMETICUM » et l’«ASCLEPIUS », d’innombrables traités furent

également écrits, tous attibués à HERMES TRIMEGISTE. Jamblique affirmait

qu’HERMES avait été l’auteur de vingt mille livres. Manethon augmenta le numéro à trente

six mille (selon James Gardner). Cependant, il est évident qu’un tel numéro de livres ou

d’écrits ne peut pas avoir été composé par un seul individu.

Parmi tous les écrits fragmentaires qu’on lui attribue, il y en un a qui semble être le

plus ancien et le plus honoré de tous les textes « Hermétiques » « LA TABLE

D’EMERAUDE » (« Tabula Smaragdina »), qui résume schématiquement tout

l’Enseignement Hermétique, et dont le fameux texte est le suivant :

« IL EST VRAI, SANS MENSONGE, CERTAIN ET TRES VERITABLE, CE QUI EST

EN BAS EST COMME CE QUI EST EN HAUT, ET CE QUI EST EN HAUT EST

COMME CE QUI EST EN BAS, POUR FAIRE LES MIRACLES D’UNE SEULE

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CHOSE. ET COMME TOUTES LES CHOSES ONT ETE ET SON VENUES DE L’UN,

AINSI TOUTES LES CHOSES SONT NEES DE CETTE UNIQUE CHOSE, PAR

ADAPTATION.

LE SOLEIL EN EST LE PERE, LA LUNE EST LA MERE, LE VENT L’A PORTE

DANS SON VENTRE, LA TERRE EST SA NOURRICE.

LE PERE DE TOUT, LE TELENE EST LA ; SA FORCE EST COMPLETE SI ELLE EST

CONVERTIE EN TERRE.

TU SEPARERAS LA TERRE DU FEU, LE SUBTIL DE L’EPAIS, DOUCEMENT,

AVEC GRANDE INDUSTRIE.

IL MONTE DE LA TERRE VERS LE CIEL, ET DESCEND EN DROITE LIGNE VERS

LA TERRE ET REÇOIT LA FORCE DES CHOSES SUPERIEURES ET INFERIEURES.

PAR CE MOYEN, TU RECEVRAS TOUTE LA GLOIRE DU MONDE, ET TOUTE

L’OBSCURITE S’ELOIGNERA DE TOI.

C’EST LA FORCE FORTE DE TOUTE FORCE, ELLE VAINCRA TOUTE CHOSE

SUBTILE ET PENETRERA DANS TOUTE CHOSE SOLIDE.

AINSI FUT CREE L’UNIVERS.

DE CELA SORTIRONT D’INNOMBRABLES ADAPTATIONS DESQUELLES LE

MOYEN EST ICI. C’EST POURQUOI ILS M’ONT APPELE HERMES-TRIMEGISTE,

AYANT LES TROIS PARTIES DE LA PHILOSOPHIE DU MONDE, « CE QUI A ETE

DIT DE L’OPERATION DU SOLEIL, EST CONSOMME ET REALISE. »

Un autre des écrits attribué à HERMES TRIMEGISTE, est la collection de

dialogues, connue comme «LE PYMANDRE » (La Pensée Divine ou personnification de

NOUS ou « Lumière Divine », qui apparaît et instruit Hermès Trimégiste). PYMANDRE

veut dire « MENTAL SUPERIEUR » ou « MENTAL ILLUMINE ». Il signifie aussi

« PASTEUR » ou « CONDUCTEUR D’HOMMES ». Il est LE GUIDE et MAITRE,

Illuminateur et ARCHETYPE IDEAL de toute l’Humanité : LE MENTAL DE

L’UNIVERS.

La collection de dialogues du PYMANDRE, donne un récit de « La Création du

Monde » (comme « La Genèse »). Le PYMANDRE, Le NOUS ou PENSEE DIVINE, dans

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sa FONCTION ou PERSONNIFICATION de LA LUMIERE DIVINE, semble aussi

instruire HERMES Trimégiste, car comme GUIDE ou PASTEUR des hommes, il donne

une INSTRUCTION à HERMES, dans sa capacité ou « fonction » de MAITRE DIVIN, à

son disciple humain ; c’est pourquoi Le Pymandre est aussi appelé « LA VISION

D’HERMES ».

Le « PYMANDRE DIVIN » est composé de sept écrits fragmentaires réunis en un

seul travail. Le second « livre » du Pymandre Divin, appelé « LA VISION », décrit LA

METHODE selon laquelle La Sagesse Divine fut originellement révélée à HERMES. « La

Vision » est un des plus beaux fragments : elle contient l’exposition de la COSMOGONIE

HERMETIQUE et de la SCIENCE SACREE des egyptiens pour le développement de

l’Ame ou « Science Hermétique ».

Voyons ce que la Voix de Pymandre dit à HERMES, voix qu’HERMES définit

comme LA VOIX DE LA LUMIERE :

« MOI TON DIEU, JE SUIS LA LUMIERE, et LE MENTAL QUI ETAIT,

AVANT QUE LA SUBSTANCE NE SOIT DIVISEE DE L’ESPRIT ET L’OBSCURITE

DE LA LUMIERE ». ET LA PAROLE QUI EST APPARUE COMME UNE COLONNE

DE FLAMME DEPUIS L’OBSCURITE EST LE FILS DE DIEU, NE DU MYSTERE DU

MENTAL, LE NOM DE CETTE PAROLE EST « RAISON ». LA RAISON EST LA

PROGENITURE DE LA PENSEE et LA RAISON SEPARERA LA LUMIERE DES

TENEBRES et ETABLIRA LA VERITE AU MILIEU DES EAUX. COMPRENDS, O

HERMES, ET MEDITE PROFONDEMENT SUR CE MYSTERE. CE QUI, EN TOI,

VOIT ET ENTEND N’EST PAS DE LA TERRE, MAIS LA PAROLE DU DIEU

INCARNE. C’EST POURQUOI IL EST DIT QUE LA LUMIERE DIVINE DEMEURE

AU MILIEU DES TENEBRES MORTELLES, et L’IGNORANCE NE PEUT PAS LES

SEPARER. L’UNION DE LA PAROLE et DU MENTAL PRODUIT CE MYSTERE QUI

EST APPELE « VIE ». DE MEME QUE LES TENEBRES QUI SONT HORS DE TOI

SONT DIVISEES LES UNES CONTRE LES AUTRES, DE MEME LES TENEBRES

QUI SONT EN TOI SONT EGALEMENT DIVISEES. LA LUMIERE et LE FEU QUI

ELEVE SONT L’HOMME DIVIN, MONTANT SUR LE CHEMIN DU VERBE, et CE

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QUI CESSE DE MONTER, C’EST L’HOMME MORTEL, LEQUEL NE PARTICIPERA

PAS A L’IMMORTALITE. APPRENDS PROFONDEMENT AU SUJET DU MENTAL

et DE SON MYSTERE, PARCE QUE LA, RESIDE LE SECRET DE

L’IMMORTALITE. »

A une autre occasion, Pymandre dit à Hermes :

« LE SENTIER DE L’IMMORTALITE EST DUR, ET SEULS QULQUES UNS

LE TROUVENT. LE RESTE ATTEND LE GRAND JOUR OU LES ROUES DE

L’UNIVERS SERONT DETENUES et LES ETINCELLES IMMORTELLES

S’ECHAPPERONT DE LEURS ENVELOPPES DE SUBSTANCE. INFORTUNE POUR

CEUX QUI ATTENDENT, PARCE QU’ILS DEVRONT RETOURNER A NOUVEAU,

INCONSCIENTS ET IGNORANTS, A LA PEPINIERE D’ETOILES, ET ATTENDRE

UN NOUVEAU DEBUT. CEUX QUI SONT SAUVES PAR LA LUMIERE DU

MYSTERE QUE JE T’AI REVELEE, O HERMES, ET QUE JE T’ENVOIE

MAINTENANT ETABLIR PARMI LES HOMMES, RETOURNERONT DE NOUVEAU

AU PERE QUI DEMEURE DANS LA LUMIERE BLANCHE, et ILS LES LIVRERA A

LA LUMIERE et ILS SERONT ABSORBES DANS LA LUMIERE, ET DANS LA

LUMIERE, ILS SE CONVERTIRONT EN POUVOIRS EN DIEU. C’EST LE CHEMIN

DE BIEN et IL EST REVELE UNIQUEMENT A CEUX QUI ONT ETE SAGES. »

« BENI SOIT-TOI, O FILS DE LA LUMIERE, A QUI, DE TOUS LES HOMMES, MOI

PYMANDRE, J’AI REVELE LA LUMIERE DU MONDE. JE T’ORDONNE DE

POURSUIVRE TON CHEMIN, DE TE CONVERTIR EN UN GUIDE POUR CEUX QUI

VAGUENT DANS LES TENEBRES, QUE TOUS LES HOMMES A L’INTERIEUR DE

QUI L’ESPRIT DE « MON MENTAL » (LE MENTAL UNIVERSEL) DEMEURE,

PUISSENT ETRE SAUVES PAR MON MENTAL EN TOI, LEQUEL FERA

APPARAITRE MON MENTAL EN EUX. ETABLIS MES MYSTERES ET ILS NE

DISPARAITRONT PAS DE LA TERRE, PARCE QUE JE SUIS LE MENTAL DES

MYSTERES ET TANT QUE LE MENTAL NE SE TROMPE PAS (CE QUI

N’ARRIVERA JAMAIS) MES MYSTERES NE PEUVENT SE TROMPER.»

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C’est pourquoi Hermès prêchait : « O GENS DE LA TERRE, HOMMES NES et

FAITS DES ELEMENTS, MAIS AVEC L’ESPRIT DE L’HOMME DIVIN EN VOUS,

LEVEZ-VOUS DE VOTRE REVE D’IGNORANCE ! SOYES SOBRES et REFLECHIS.

COMPRENEZ QUE VOTRE FOYER N’EST PAS SUR LA TERRE MAIS DANS LA

LUMIERE. POURQUOI VOUS ETES-VOUS ABANDONNES A LA MORT, VOUS

QUI AVEZ LE POUVOIR DE PARTICIPER DE L’IMMORTALITE ? REPENTEZ-

VOUS et CHANGEZ VOS MENTALS. ELOIGNEZ-VOUS DE LA LUMIERE

OBSCURE et REFUSEZ POUR TOUJOURS LA CORRUPTION. PREPAREZ-VOUS A

MONTER A TRAVERS LES SEPT ANNEAUX et MELER VOS AMES A LA

LUMIERE ETERNELLE… »

HERMES TRIMEGISTE, le Second Hermès égyptien qui se manifeste et se

développe à un moment « clé » de transfert intercyclique, apparaît comme investi d’une

grande MISSION, porteur et semeur de LA PAROLE SACREE (HIEROS LOGOS),

transmettant la « graine » féconde de la GRANDE TRADITION de ses ancêtres Atlantes,

aux grandes âmes qui, à l’image du calice de la fleur, s’ouvrèrent aux rayons fécondants du

Soleil Osirien, convertis en CRATERES anticipés du GRIAL. Corps humains qui se

convertirent en « Vases de Croix », COUPE où devait se réaliser l’Oeuvre de transmutation

Majeure par le Principe du FEU HERMETIQUE…Epoque de SYNTHESE, de projection

de La Parole, d’irradiation d’un Grand Centre Spirituel, constitué par le propre COEUR

d’Egypte. PLUTARQUE nous dit que « les Egyptiens appellent leur pays CHEMIA

(KEMI) ou Terre Noire, et la comparent à un Coeur ». (Isis et Osirisk, 33). En effet,

l’Egypte était alors un Grand Centre (Pôle) Spirituel, avec son caractère « sacré » et

CENTRAL, La « Terre Sainte », point de départ de leur Tradition.

La GRANDE PYRAMIDE, ce grand Pentaèdre pyramidal, le Grand Temple de

l’ARCHETYPE de l’«HOMME PARFAIT », le plus grand monument de pierre du monde

et de tous les temps, Coeur Initiatique de l’Ancienne Egypte, construite en face du SPHINX

(Harmakis), autre témoin « muet » encore plus ancien, de la Grade Tradition ; ce grand

monument de l’Humanité est le TEMOIGNAGE le plus fidèle et la TRACE la plus visible

de la Grande Sagesse de tous les Siècles façonnée par le Grand Collège de Sages

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d’HERMES TRIMEGISTE, aux portes d’un cycle de civilisation qui était marqué par le

Signe Zodiacal du TAUREAU, et par son opposé-complémentaire SCORPION : le double

signe de l’Aigle et du SERPENT qui « parle de la Science HERMETIQUE Opérative DES

MYSTERES. » Cette Grande Pyramide nous « parle » du Grand Mystère de La Mort et de

son effet rénovateur de VIE…C’est pourquoi l’Egypte est la Terre du PHENIX…Celui que

« les gens d’Héliopolis » connaissent, et « qui ne vient que quand son père est mort… »

(HERODOTE). La Grande Pyramide, du point de vue symbolique et architectonique,

représente l’HOMME, esquissé géométriquement. Elle est le corps humain-temple du

Soleil Spirituel-fait monument de pierre. Comme l’enseignait PLATON : « Notre Ame a la

forme d’une Pyramide, dont l’âme est d’une nature innée, et elle adhère au corps comme

une pyramide le fait avec sa base, comme un feu le fait avec le combustible… »

Selon René Guénon, une des significations de l’épithète grec de TRIMEGISTE

assigné à HERMES, « triple par la Sagesse » (El-Muthalleth Bil-Hikam), signale la

distinction entre trois Hermès : le premier HERMES EL-HARAMESAH ou « l’Hermès des

Hermès » qui est consideré comme l’antédiluvien, et les deux autres : « Hermès

Babylonien » (El-Babeli) et l’«Hermès Egyptien » (EL-Micri), « ce qui paraît indiquer

assez nettement que les deux Traditions Chaldéenne et Egyptienne auraient été dérivées

directement d’une seule et même source principale, laquelle, étant donné le caractère

antédiluvien qui lui est reconnu ne peut être guère autre que la Tradition Atlantéenne. On

pourrait, d’autre part, conclure de l’ordre d’énumération des trois Hermès, pour antant qu’il

semble avoir quelque signification chronologique, à une certaine antériorité de la Tradition

Chaldéenne par rapport à la Tradition Egyptienne. « (FORMES TRADITIONNELLES ET

CYCLES COSMIQUES », pages 146/147, Gallimard, Paris, 1970).

Comme le signale Erns Küry dans son article intéressant sur la Tradition

Egyptienne, « En Egypte, paysage et tradition étaient intimement liés. L’Egypte Supérieure

(au Sud) incarnait l’autorité spirituelle et les Grands Mystères : l’Egypte Inférieure (au

Nord), le pouvoir temporel et les Petits Mystères. Le Sud avait pour emblème la couronne

blanche et le lotus, et le Nord la couronne rouge et le papyrus. Au moment de l’oration, les

égyptiens se tournaient vers le Sud, parce que là-bas, se trouvait la force mystérieuse du

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Nil…Ménès a uni en lui les deux pouvoirs, et ce fut sur la « balance » entre les deux

Egyptes qu’il fonda la capitale, MEMPHIS ». (« ETUDES TRADITIONNELLES, N° 424-

425, pages 87/88, Mars-Avril et Mai-Juin 1971).

Cela fait de nombreuses années que la prophécie d’Hermès Trimegiste s’est réalisée.

C’est arrivé tel qu’il l’avait prédit :

« IL VIENDRA UN TEMPS OU IL SEMBLERA QUE LES EGYPTIENS ONT

PRATIQUE EN VAIN LE CULTE DES DIEUX AVEC AUTANT DE PIETE, ET

QUE LEURS SAINTES INVOCATIONS SONT RESTEES SANS REPONSE. LA

DIVINITE ABANDONNERA LA TERRE ET RETOURNERA AU CIEL ; UNE

FOIS QU’ELLE AURA ABANDONNE L’EGYPTE, SON ANCIEN SIEGE,

ELLE LA LAISSERA VIDE DE RELIGION, PRIVE DE LA PRESENCE DES

DIEUX…C’EST ALORS QUE CE PAYS SANCTIFIE PAR AUTANT DE

SANCTUAIRES ET DE TEMPLES, SERA SEME DE TOMBES ET DE MORTS.

O EGYPTE ! DE TA RELIGION IL NE SUBSISTERA QUE DE VAINS

CONTES, DANS LESQUELS LA POSTERITE NE CROIRA PAS, ET DES

PAROLES SCULPTEES DANS LA PIERRE QUI TEMOIGNAIENT DE TA

PIETE… !

La MISSION SPIRITUELLE de l’Egypte est arrivée à sa fin, de même qu’avant, la

Tradition Atlantéenne et la Tradition Hyperboréenne étaient arrivées à leur fin… Chaque

nouveau Cycle Cosmique marque une étape déterminée dans le TRANSFERT de La

Grande Tradition aux héritiers légitimes du moment…Et le GRAND SOLEIL ETERNEL

SPIRITUEL, comme le fait chaque jour son symbole visible, « naît avec l’Aurore, brille de

toute sa splendeur dans le Zénith à midi, et « meurt » au coucher, pour « revenir »

glorieux », comme l’Oiseau Phénix, au lever d’un nouveau jour…

L’Egypte a eu ses « fils » spirituels, dont il serait très long d’énumérer la « liste ».

Deux noms suffisent : MOISE et PYTHAGORE. « D’EGYPTE J’AI APPELEL MON

FILS » (OSEE, 11 ; 1). L’Egypte « a déposé l’Autel au milieu de vos Coeurs » pour que

LA PAROLE soit proférée dans de nouveaux Centres Brillants de Très Haute Spiritualité,

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où des Hommes « éveillés » puissent « être trouvés » et convertis en des maillons de la

CHAINE Eternelle qui n’est jamais interrompue…

Que les propres paroles d’HERMES TRIMEGISTE marquent la fin de ce chapître,

exhortant ceux qui cherchent…

« CHERCHEZ UN PILOTE QUI VOUS CONDUISE VERS LES PORTES DE LA

GNOSE, OU RESPLENDIT LA LUMIERE EBLOUISSANTE, DEBARASSEE

DES TENEBRES, OU PERSONNE NE S’ENIVRE, OU TOUS SONT SOBRES

ET TOURNENT LEURS REGARDS VERS CELUI QUI VEUT ETRE

CONTEMPLE, L’INOUI, L’INEFFABLE, INVISIBLE POUR LES YEUX DE LA

CHAIR, VISIBLE POUR L’INTELLIGENCE ET LE COEUR… !

-------------------------------------------------------------------

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N E U F

« LA TRADITION DRUIDIQUE »

HIR YW’R NOS-AROS ARAN…

(Longue est la nuit, en attendant ARAN…)

Proverbe Druidique

================================================

Dédié avec une profonde affection, à la « Fraternité de la Tradition Ancienne et du Vieux

Sang… »

Un Vieux Corbeau

===================================

Parmi l’immense majorité des personnes qui se croient « cultivées » et « civilisées »

dans notre monde d’aujourd’hui, l’opinion que prévaut au sujet des Druides et des Celtes en

général, n’est qu’une resultante mal comprise des « commentaires » que l’envahisseur

romain Jules César, écrivit à leur sujet, à son époque. Il s’agit d’opinions et de concepts très

subjectifs, totalement inscrits dans le cadre de la mentalité romaine la plus typique.

« Commentaires qui se convertirent en « facteur conditionnant » de la manière de penser de

cette grande majorité de personnes, qui encore de nos jours, continuent à juger les Druides

et les Celtes avec une « optique romaine » « à la Jules César »…

Malgré les termes élogieux avec lesquels de nombreux penseurs et governants

romains s’exprimèrent au sujet des Druides, et dans lesquels ils se manifestent au moins un

évident respect et la haute estime qu’ils leurs portaient, il n’en reste pas moins que tout cela

n’est, à peine, qu’une concession courtoise des guerriers puissants des Gaules et de la

Bretagne, envers les « nobles sauvages » et « barbares » Celtes, selon la manière dont la

soldatesque romaine, hautaine et arrogante, les considéraient.

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Si nous examinons à nouveau l’histoire, nous trouvons des cas similaires comme

celui de l’Europe cultivée et raffinée, qui vit arriver des quantités d’ «indiens » ( ?) ramenés

d’Amérique dans les Caravelles des Conquistadores. Imaginons la scène de ces simples

aborigènes, vêtus en pagnes, recouverts de plumes spectaculaires sur la tête, parés de

colliers faits de coquilles de crustacés et de dents de félins. A partir de ce moment,

l’Amérique ne fut, pour « l’opinion » européenne qu’un continent immense d’ « indiens

sauvages », une terre de singes et de perroquets aussi bruyants qu’éblouissants ; habité par

des hommes d’arc et de flèches, maintenus dans l’époque quaternaire la plus éloignée,

« coupeurs de têtes » et « adorateurs » du soleil et de la lune »…

Ah ! Le démon de l’infatuation ! Ce « petit diable » qui semble donner tellement de

plaisir aux millions d’habitants d’un « vieux continent » qui se croit « cultivé » et

« civilisé », mais qui semble complètement ignorer que quand ses lointains ancêtres d’il y a

neuf ou dix millénaires marchaient déguenillés et pieds nus sur les terres que nous appelons

aujourd’hui Europe, en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, une extraordinaire

civilisation existait déjà, qui allait donner naissance à differentes cultures, aujourd’hui

presque inconnues et oubliées.

Comme toute règle a son exception, il y eut de nombreux européens, réellement

cultivés et civilisés, qui surent regarder avec d’autres yeux, le message sous-jacent qui leur

est arrivé d’Amérique, à travers l’Art. Un Art qui fit qu’Albert Dürer, s’exclama en

contemplant une partie des trésors de Montezuma envoyés par Cortés : « Durant tous les

jours de ma vie, je n’avais rien connu qui fut aussi agréable à mon cœur, que ces choses. Je

ne sais comment dire la chance que j’ai eu de voir ici… »

Quelle opinion pourrait être plus autorisée, dans l’Europe artistique de cette époque,

que celle du grand Dürer, pour évaluer et estimer à son juste prix tout ce que ses yeux avait

vu ? Comme elle est différente, l’opinion particulièrement « dévaluée » que l’immense

majorité de ses compatriotes européens avaient et ont encore, au sujet du bien mal nommé

« Nouveau Monde » !

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Mais ce qu’il y a de plus puérile et de tragique, c’est de voir la « supériorité » dont

se vantent ceux qui, dans le passé, furent, en tant que « primitifs » tellement mal traités par

les troupes de Jules César… !Combien de « tours » a fait le monde depuis ce temps !

Dans le cadre conceptuel étroit auquel sont tellement enclins les prétendues

« autorités » qui ont leur « bouillon de culture » dans les diverses disciplines de l’Histoire,

spécialement de l’histoire ancienne et de la pré-histoire, quand elles émettent des opinions

au sujet de la Tradition Druidique l’attitude « typique » est invariablement mesquine et

accompagnée par le mythe du « noble sauvage » et coloriée par le faux concept des

« sociétés primitives », les mal nommées. Selon ces « autorités » bien peu sûres, les

Druides ne seraient pas autre chose que de pauvres « shamanes » en déchéance, « des

hommes avec des croyances simples, des superstititions et un savoir traditionnel propre aux

peuples barbares, au-délà des Alpes… « Pour ces « autorités », (je cite l’opinion de l’une

d’entre elles) : « ce serait un erreur que de prétendre attribuer aux Druides des

connaissances en Philosophie ( ?), Ethique, ou en « questions occultarum rerum

altarimque » (problème des choses secrètes et sublimes). D’autres opinions au sujet du

langage et de la littérature Celtes sont de la même « qualité » que celle qui suit : « C’est une

littérature composée et transmise oralement dans une societé barbare, comme le furent les

versions originales des poèmes d’Homère, ou du RIG-VEDA sanskrit… » (Voir : « THE

DRUIDS », by Stuart Piggott, pages 98, 1001 et 104, Thomas & Hudson, London, 1968).

Cependant, cet auteur ne se contente pas d’affaiblir « comme il se doit », toute

opinion qui essaye d’attribuer aux Druides une quelconque valeur digne d’admiration ; pour

lui, les Druides « pratiquaient des barbaries, comme par exemple, des sacrifices humains »

(barbarités such as human sacrifices). (Op. Cit).

La grande majorité des encyclopédies laissent transparaître le sectarisme religieux

qui les caractérise, en essayant d’éviter toute information sérieuse et pondérée au sujet des

Druides. Mais en revanche, elles insistent spécialement sur tous les « bobards » qui leur

paraissent suffisament exploitables pour arriver, au moins, à les ridiculiser et à douter de la

grande profondeur de leur pensée et de la transcendence de leurs Doctrines.

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L’Encyclopédie Britannique, par exemple, dit la chose suivante, au sujet de

l’origine du mot « DRUIDE » : « L’étymologie du mot « DRUIDE » est incertaine, mais

l’opinion ancienne qui prenait « DRU » comme préfixe corroborant et « WID » comme

signifiant « instruit », et donc le Druide comme un homme très docte, a été abandonné en

faveur d’un dérivé du mot « CHENE ».

Nous ne souhaitons pas préjuger quoi que ce soit au sujet des « intentions

secondes » ni des « subjectivités » de cette opinion tellement « autorisée » ( ?). Nous

prendrons donc l’idée unique qu’elles nous laissent, la seule que leurs « concède »

curieusement cette Encyclopédie, et nous allons prendre L’ARBRE COMME UN

SYMBOLE ET UN ARCHETYPE.

LE CHENE VERT OU ROUVRE (DAK), l’ « Arbre de Tanaris », est l’ARBRE

SACRE des Druides ; ils l’appellent « DERÚ ». Max Müller pense que l’origine du mot

« DRUIDE », en tant que mot du viex Irlandais « DRUI » (singulier), « DRUID » (pluriel)

signifie « L’HOMME DES CHENES », et il fait remarquer que les dieux de la fôret et les

déités des arbres chez les grecs, étaient appelés DRYADES (DRIADAE). Pline pense que

l’origine du mot DRUIDE est liée au mot grec « DRUS » (Chêne vert ou Rouvre). La

seconde syllabe est considerée comme analogue à la racine indo-européenne « WID »

(Connaître), en sanskrit « VIDYA » (Connaissance Occulte). En galois, le mot DRUIDH

signifie « UN HOMME SAGE ». En celte, « DERW ». Les habitants de la Bretagne et de la

Gaule, depuis les temps les plus anciens, appelaient « DERWYDD » ou « GWYDD » (Le

Druide), le Sacerdote ou Instructeur de leurs Mystères. Le Chêne, l’Arbre Sacré des

Druides est aussi appelé « DERW », comme nous l’avons déjà mentionné.

Nous voyons donc que « L’ARBRE », comme symbole, est un des plus essentiels

dans toutes les Traditions Initiatiques. L’arbre nous est présenté comme un être vivant, avec

une capacité érectile, enterré par la grande « chevelure » de ses racines, avec les pieds de

ses branches levés en l’air, situé entre le minéral (tellurique) et le Céleste (cosmique) ; tout

arbre est une réserve d’énergie vitale. Les périodes et phases diverses de son existence

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présentent une grande analogie avec la vie de l’homme : ils naissent, bourgeonnent,

grandissent, fleurissent, fructifient, végètent, se fanent, meurent et renaissent…C’est

pourquoi, un verger est inconcevable sans la présence de l’arbre. Dans le Paradis Terrestre,

l’arbre est le « point central ». Sa verticalité est AXE et CENTRE entre deux mondes :

entre le Ciel et la Terre…

Si nous prenons l’idée que la culture est « une chute dans l’histoire », nous ne

pouvons pas trouver de meilleur archétype universel que L’ARBRE. C’est pourquoi, dans

toutes les Grandes Traditions, l’arbre semble transmettre un message « muet » bien

qu’ «éloquent », depuis les Temps les plus anciens jusqu’à nos jours. Et dans le devenir de

toute culture où les symboles universels ont une authentique expression manifeste, comme

ouverture vers le transcendant, L’ARBRE y apparaît, avec ses racines enterrées, se

présentant comme l’ « inversion » de l’ARBRE VITAE (Arbre de Vie), dont les racines se

trouvent dans « Le Ciel » et la Cime « dans la terre »…

Dans le cadre du symbolisme ésotérique le plus primitif, l’arbre est la forme

naturelle la plus simple d’objectiver la pensée : d’obtenir le développement d’une

métaphore verbale qui aide à éclairer une unique idée spéciale, sans les risques du

dogmatisme cristallisant et sans les limitations de l’interprétation littérale. L’arbre est donc,

un de ces symboles archaïques et « arcanes », dont la signification profonde est à la mesure

de son ancienneté…Parce que la connaissance est progressive, et l’accumulation de toutes

les expériences des hommes a été augmentée avec les siècles, comme une grande source de

« connaissance non apprise » ; un depôt de Sagesse qui demeure sous-jacent, très bien

gardé dans le Sanctuaire Intérieur de l’Homme, dans LE TEMPLE D’HENOCH…

L’arbre symbolique d’APPOLON est « LE LAURIER », l’arbre de GWYDION est

le FRENE (Ash), l’arbre de DRUANTA et d’ATTIS est « LE SAPIN » (Bir), l’arbre

d’Osiris est LE CEDRE, et LE CHENE VERT ou ROUVRE (Dak) est l’arbre sacré des

Celtes ; également consacré plus tard à JUPITER et à CIBELES. A Jupiter en raison de la

croyance selon laquelle cet arbre plus que tout autre attire l’éclair ; à Cibèles, parce qu’il

personnifie l’énergie qui anime la terre. Le fruit du Chêne est « le gland », qui est utilisé

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« pour engraisser les cochons »…et dont le bois, très dur, est très apprecié en

CHARPENTERIE et en EBENISTERIE…

Dans l’ « Alphabet Des Arbres « (Beth-Luis-Nion), la lettre qui correspond au

Chêne est « D » (Duir), qui est la septième de cet alphabet. « DUIR » signifie « PORTE »

(Door) dans de nombreuses langues européennes. En allemand, « Tür », derivé du sanskrit

« DWR », en gode ancien : « DORUS ». Rappelons que « JANUS », qui signifie

« PORTE », était le Dieu de l’Initiation et le « gardien » de La Porte », comme Hercule est

le « portier » des dieux après leur mort. (Réf : Robert Graves : « THE WHITE GODESS »,

PAGES 176/177. (Edit. FABER & FABER LTD, London, mcmlxi).

Dans Les VEDAS, un Figuier inverti représente l’Univers et est appelé « l’arbre de

Brahman ». Chez les scandinaves, le Frêne YGDRSIL est l’ « arbre Cosmique » et LE

PILIER QUI SUPPORTE LE CIEL. Chez les sumériens, un grand arbre était la résidence

de dieu ENLIL. Dans la tradition nordique de l’«Arbre de Noël », nous avons le Sapin de

Noël. Enfin, l’Arbre este le marveilleux symbole de l’EMANATION et du RETOUR A

L’ETRE…Il représente « LE REGNE » d’En-Bas et d’En-Haut…

Les Druides, sages connaisseurs de la botanique occulte, et conscients des éléments

énergétiques du Chêne et du Gui (MISTLETOE), de même que des forces telluriques qui

sillonnent la terre et irradient durant tout le jour de la terre vers le ciel, et durant la nuit dans

la direction opposée, adoptèrent LE CHENE comme un signe visible et vivant de grande

force magnétique, émetteur-récepteur d’ondes cosmico-telluriques, qui tenait lieu de

TEMPLE, comme pouvait le faire en son temps, La Grande Pyramide de Chéops, et plus

tard, les Grands Temples Initiatiques et les grandes Cathédrales ; véritables CENTRES

IRRADIANTS d’une Influence Spirituelle « activée » par le Rite, « animée » par la

Cérémonie et « projetée » depuis son propre CENTRE par l’ « ambiance » idéale, émitrice-

réceptrice du lieu…

Pour les Druides, « LE GUI » était encore plus sacré que LE CHENE. Le Gui est

« planté » sur l’arbre « par un oiseau ». Les Druides coupaient « les branches du Gui »,

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selon un cérémonial défini, avec une faucille en or, et le distribuaient à la Congrégation.

Chez eux, c’était quelque chose de plus ou moins analogue au Rite Sacramentel Des

Mystères, et qui, chez les Chrétiens, s’appelle « Communion Eucharistique ou participation

sacrificielle ». (SACRAMENTUMM PIETATIS, SIGNUM UNITATIS ET VINCULUM

CARITATIS). A travers le symbolisme profond du GUI, les Druides laissaient transparaître

leur fonction fondamentale de possesseurs et transmetteurs des MYSTERES

ANCESTRAUX. Comme le signale fort justement le poète et écrivain anglais Robert

Graves, dans son Introduction au livre « THE SUFIS » d’Idris Shah, « le motif pour lequel

le Gui s’est vu considéré comme la plus sacrée des plantes est peut-être dû à ce que les

Druides la considéraient comme un emblème de leurs croyances. Il s’agit d’un arbre qui

n’en est pas un et qui adhère aussi bien au chêne, qu’à un pommier, un peuplier, un hêtre,

des ronces et même un pin. Il grandit et reste vert, se nourrissant des branches supérieures

quand le reste de la forêt semble endormie, et on dit que son fruit est capable de soigner

toutes les maladies spirituelles… » (Op. Cit., page XI, Doubleday & Company Inc, New

York, 1971).

Le Druidisme, c’est-à-dire, la Grande Tradition SACERDOTALE connue sous ce

nom, est d’origine pré-celtique. A une époque déterminée de leur existence, ils furent les

Sacerdotes des Celtes. Les Collèges Druidiques des Gaules, de Bretagne, d’Irlande et

d’Ibérie, furent d’importants CENTRES D’INSTRUCTION pour les Celtes. Les Druides

étaient des SACERDOTES-INITIES, des Adeptes et des Maîtres, descendants depuis leurs

origines, très anciennes, de la Grande Tradition Primordial (BOREENNE), et plus tard,

provenants de la Tradition Secondaire Atlantéenne. On peut les comparer aux RISHIS

VEDIQUES et PRE-VEDIQUES de l’Inde, et aux Grands Hiérophantes Egyptiens connus

comme les « Lotus Eveillés ». Le Druidisme est quelque chose de plus qu’une simple

« religion », dans le sens courant qu’on donne à ce terme en Occident. C’est plutôt une

DOCTRINE METAPHYSIQUE, parfaitement comparable aux plus pures Doctrines

Métaphysiques Orientales.

L’ECOLE DE MYSTERES DES DRUIDES

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L’Ecole de MYSTERES que les Druides développèrent dans la race Celte, se

composait de TROIS Grades : « OVYDD (Ovate), le premier grade, correspondant à

l’ « ADMIS » ou « accepté », de même que, dans le développement postérieur qu’on

connaît sous le nom de MAÇONNERIE ECOSSAISE, il est appelé « ENTERED » ou

APPRENTICE (Apprenti). Le vêtement de l’Ovate était constitué d’une tunique de couleur

VERTE. Le Deuxième Grade, « BIRDD » (Barde), était revêtu d’une tunique de couleur

BLEU CIEL. En plus de l’entrainement long, difficile et précautionneux que le barde devait

pratiquer, il devait être capable de mémoriser, au moins en partie les 20.000 vers de Poésie

Sacrée Druidique, car les enseignements secrets n’étaient jamais écrits, mais

« communiqués » oralement aux candidats choisis et préparés. Le Troisième Grade était

celui de « DEWYDDON » ou « DRUIDE ». Sa « fonction » primordiale était la

conservation et la transmission de la Grande Tradition Initiatique (LES MYSTERES

INITIATIQUES), et comme tâche secondaire, d’exercer le ministère de satisfaire les

nécessités religieuses de la communauté en général. Ils étaient en même temps, Juges

Suprêmes et Conseillers d’Etat. Leur vêtement était constitué d’une longue veste de lin, de

couleur BLANCHE. L’ARCHI-DRUIDE, qui était généralement le Druide le plus ancien et

le plus Sage du GRAND COLLEGE des Druides, était la tête visible de L’Ordre, et pour

arriver à ce Haut Grade, il devait passer par six grades succesifs et par de grandes épreuves

très difficiles à vaincre. Les membres de ces différents grades se distinguaient entre eux par

les couleurs de leurs cordons et de leurs bandes. Le système d’éducation des Druides était

extrêmement exigeant et d’une grande qualité. Leurs vastes connaissances couvraient, aussi

bien les sciences physiques : botanique, médecine, géographie et astronomie, que la

théologie naturelle et l’astrologie, jusqu’aux connaissances ésotériques les plus élevées,

aussi bien cosmologiques que métaphysiques.

Le choix des aspirants à Néophytes, se faisait au moyen de rigoureuses périodes de

probation. Une fois acceptés, ils commençaient à utiliser des tuniques avec des raies de

couleur blanche, bleue et verte, les trois couleurs sacrées de l’Ordre, emblématiques de LA

LUMIERE, LA VERITE et L’ESPERANCE. Comme toutes les Ecoles de Mystères, les

Enseignements Doctrinaux étaient divisés en deux parties : la partie simple (un code moral)

était enseignée à tous, alors que la partie plus profonde et ésotérique, était réservée

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exclusivement aux Initiés et aux Sacerdotes. Comme il est naturel en pareil cas, ils étaient

liés par un Voeux de secret et de réserve, pour garantir la pureté de la Doctrine. Les

Initiations avaient lieu, selon les grades, durant les deux Solstices et les deux Equinoxes. Ils

célébraient avec une grande allégresse l’Aurore du 25 Décembre.

Dans certaines des Cérémonies correspondant au Troisième Degré des Mystères

Druidiques, le Candidat était déposé sur un cercueil, et s’il arrivait à « passer » avec succès

toutes les Epreuves – qui étaient indiscutiblement très « réelles » et « difficiles » -, il était

considéré comme « Né à nouveau », et c’était à partir de ce moment que l’Instruction

Spéciale des Enseignements les plus Secrets Des Grands Mystères commençait.

Le SACERDOCE Druidique est une des plus grandes et des plus importantes

SUCCESSIONS Sacerdotales qui ait existé et qui s’est maintenue dans le Monde. Ils furent

les Hommes sages qui établirent nos MYSTERES OCCIDENTAUX (1). Ils furent aussi

ceux qui emmenèrent, avec RAM, la Grande Tradition jusqu’en Orient. RAM était un

Archi-Druide appartenant à a Dynastie AYODHYA de la ligne SURYAVANZA,

descendant d’IKCHVARU, fils de VAIVASWATE, le Septième MANU, prédécesseur de

la race prédiluvienne, qui était en même temps « FILS DE SURYA ». Le temps a démontré

que les Orientaux, spécialement les Hindous, furent plus capables d’assimiler, d’accueillir

et de conserver la Grande Tradition que leur a apportée l’Archi-Duide « RAM ». En ce

temps, le Cycle Obscure qui devait faire disparaître les Grands Centres Initiatiques

d’Occident, était sur le point de commencer. C’est pourquoi, RAM commença la Grande

Emigration vers l’Orient pour conduire en deux lieux plus propices et plus sûrs, le Grand

Trésor de L’Héritage Sacré. En Orient, elle a fleuri avec la splendeur que, même en nos

temps de la fin du Kali-Yuga, elle a su conserver. Alors qu’en Occident, les Grands Centres

Spirituels furent détruits et leurs héritiers légitimes durent recourir à la clandestinité pour

pouvoir subsister. Beaucoup d’entre eux furent détruits, d’autres furent obligés de se « ré-

adapter », subsistant quelque peu « assimilés » dans le cadre d’un aspect nouveau de

reconstruction. Le Grial provenant du Celtisme, fut assimilé et « christianisé ».

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Nous pourrions dire, en paraphrasant la « légende » de Christian Rosenkrautz, qu’à

une époque, certains Druides « se refugièrent dans quelques Couvents » de certains Ordres

Monastiques Chrétiens, où ils répandirent la Synthème Doctrinale à ceux qu’ils avaient

choisis pour leurs qualifications.

Avant de continuer, nous souhaitons faire une disgression qui jette un peu de

lumière sur l’ignorance que, nous les occidentaux, nous avons au sujet de notre propre

Tradition. Nous prendrons l’exemple de ce qu’on appelle les « ASANAS » ou positions du

YOGA, et spécifiquement, de la « POSTURE DU LOTUS », aussi appelée « POSTURE

DE BOUDDHA ». A son sujet, Marcel Moreau dit, dans son livre « LES CIVILISATIONS

DES ETOILES » : « Bien avant l’apparition des Aryens (qui selon ce que nous avons dit,

s’est produite vers 1500 Av. J.C.), le dieu CERNUNNOS, très antérieur au Celtisme, et

provenant du Druidisme Boréal le plus ancien, était assis accroupi, avec les jambes croisées

et la tête recouverte de cornes de cerf. A ses côtés, les déesses de Besançon, celles des

Musées de Clermont-Ferrant et du British Museum, confirment cette position occidentale,

assez fréquente. L’appellation « position de Bouddha » est inexacte. De Vries, dans son

livre « LA RELIGION DES CELTES » (page 174, Payot-Paris), dit, en marge : « cette

attitude rencontrée en Inde, est antérieure au Premier Siècle de notre Ere ». Et il ajoute :

« La véritable réponse fut donnée par M. MOWAT et plusieurs auteurs en on a convenu.

Nous savons par des classiques comme Estrabon (IV-3) et Athénée (IV-36), qui devaient

leur connaissance à Posidonio, que les celtes, ignorants l’usage des tables, s’asseyaient par

terre, en croisant les jambes sous le corps…S’il en était ainsi, on pourrait représenter, assis

de cette manière, les divinités masculines et féminines les plus diverses. Le terme « attitude

de Bouddha » est complètement équivoque. Cette attitude provenait de l’Occident. » (Op.

Cit., pages 213/214, Plaza & Janes, Barcelona (España), 1975).

E.O. JAMES, professeur d’Histoire des Religions, de l’Université de Londres, dit

dans son livre « THE CULT OF THE MOTHER-GODDESS » (Thames & Hudson,

London), page 43 : « En ce qui concerne le bassin oriental de la méditerranée, ce fut

toujours en Crète Ménoique, que le Culte de la Déesse-Mére trouva son expression la plus

complète. En effet, dans les couches néolitiques les plus anciennes de Knossos, tous les

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principaux types de figurines d’argile du sud-est européen du bassin d’Egée, de l’Anatolie

et d’Asie Occidentale, étaient représentés ; cependant, la majorité des figurines crétoises

appartienne au « type accroupi ou assis ».

Quand les Mystères Druidiques furent à leur apogée, ils constituèrent une des plus

grandes et plus importantes civilisations du Monde. Comme il arrive avec tout dans la vie,

les Mystères Druidiques connurent des jours glorieux, brillant de toute leur inmense

splendeur, puis le déclin et la chute commencèrent, jusqu’aux jours terribles des

persécutions sanglantes, d’abord par les légions romaines, et ensuite, par les militants

religieux de même origine…Les romains ne pardonnèrent jamais aux Druides d’être les

Gardiens héréditaires de la Race Celte et de sa Tradition Initiatique. La COUPE Sacrée du

GRIAL était déjà en possession des Druides, des siècles avant son contact avec les Celtes,

et des siècles avant d’être « christianisée » par l’Eglise Catholico-Romaine ; bien avant que

Saint Patrice pose le pied en Irlande…

BERNARD DE CHARTRES savait très bien ce qu’il disait quand il affirmait :

« Nous sommes comme des nains montés sur les épaules de géants ; de sorte que nous

pouvons voir plus loin qu’eux et plus en avant ; pas grâce à la perspicacité de notre vue ou

à notre taille, mais parce que nous avons été élevés et exaltés par la grandeur des géants. Et

cette hauteur nous donnera aussi le pouvoir et l’aptitude pour regarder derrière comme

devant, de manière que nous puissions évaluer avec clareté et avec une mesure de précision,

tout ce que nous avons fait apparaître. Ce n’est pas seulement la question de voir où nous

allons ; du fait que l’histoire se répète avec une régularité infaillible, il est essentiel que

nous sachions aussi d’où nous venons, et ce qui nous a formé dans le type de personne et de

nation dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui. » Soixante ans après la mort de

Bernard de Chartres, un autre grand homme est né : BERNARD DE FONTAINES. Figure

exceptionnelle, d’une vaste mentalité et d’une grande illustration, qui avait échangé ses

grandes connaissances avec un Grand-Druide écossais, qui fut ensuite connu comme

SAINT COLOMBAIN. C’est ainsi que Saint Bernard, moine cistérien et Abbé Bénédictin

de l’Abbaye de Clairvaux, grand réformateur des Bénédictins et dernier des Pères de

l’Eglise Catholico-Romaine, fut Moine et Chevalier, Sacerdote et Initié…

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Si pour les envahisseurs romains, la classe Sacerdotale des Celtes constituait un

danger, en raison de l’influence énorme que les Druides avaient sur les peuples occupés,

pour des raisons similaires, à son époque, le Christianisme triomphant, après avoir profité

de la compréhension et de la tolérance des Druides pour s’introduire et s’établir dans les

pays celtes, s’est aussi converti en responsable direct de la disparition des Druides. Réduit à

une clandestinité forcée, le Druidisme, dernier vestige d’une Tradition INITIATIQUE

légitime, que ses ennemis gratuits s’éfforcèrent d’appeler « PAGANISME », s’est vu obligé

à se couvrir et à se déguiser avec des allures et des apparences qui finissent par le réduire à

l’occultation définitive, pour pouvoir conserver la pureté de la Doctrine, malgré les

quelques tentatives de « restauration » qui n’eurent pas de succès, comme celles de

PRESCENNIUS NIGER et SEPTIMO SEVERO (An 195). Réfugiés dans les Bois, et en

pleine clandestinité forcée, les Druides continuèrent cependant à exercer leur FONCTION

et leur MINISTERE dans les petits villages de paysans, jusqu’à n’être plus réduits qu’à la

marginalité la plus complète,

En subsistant comme « CERCLES », «BOSQUETS » ou « GROVES », CLUBS et

Groupes appelés de « tradition familiale », la Tradition Druidique est demeurée au Pays de

Galles et en Ecosse. Quelques-uns de ses composants, malgré leur propre tradition

familiale, se virent dans l’impérieuse nécessité de professer la religion Chrétienne

extérieurement, pour sauvagarder les apparences, et pouvoir passer inaperçus dans leurs

activités de Groupes Secrets.

L’invasion romaine des Gaules, fort justement considerée comme un authentique

GENOCIDE, a constitué en même temps une espèce de « ramollissement stratégique » non

calculé, vu que plus tard, les missionnaires chrétiens qui devaient suivre les hordes de

l’occupation romaine, terminèrent l’extermination et le massacre des Druides… D’abord

l’Impérialisme et ensuite la « trans-culturisation », le démentellement et le remplacement

au moyen de mille « manoeuvres », comme la « transposition » des anciens textes Irlandais,

effectuée par des moines catholiques, raison pour laquelle ils sont considérés comme très

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« suspects » et peu dignes de foi, par ceux qui connaissent et gardent l’Ancienne et

Vénérables Tradition Druidique.

Malgrés les siècles qui sont passés, nous savons de source sûre, qu’aujourd’hui,

certaines Successions d’une authéntique origine Druidique EXISTENT, continuent dans la

clandestinité qui les protège, et forment des Communautés totalement marginales, dans le

sens le plus pur de ce terme. Elles sont les continuatrices de ce que ses persécuteurs

« baptisèrent » de PAGANISME, mais qui correspond en réalité à la Tradition

INITIATIQUE la plus PURE et la plus AUTHENTIQUE, qui les situe, de fait, hors de la

sphère mystico-religieuse, et les identifie pleinement avec la racine Initiatique

OCCIDENTALE proprement dit…

De nos jours, il existe également beaucoup d’autres « Ordres », « Eglises » et

« Communautés » avec des prétentions de succession Druidique, l’immense majorité

d’entre eux n’étant que des « inventions » récentes, des groupes de rêveurs ingénus et

romantiques, plus enclins à « jouer aux Initiés » et à « porter » des vestes, des cordons et

des décorations, qu’à accéder à une Connaissance Transcendente et transformante. Il existe

aussi de nombreux « groupes » d’une grande variété culturelle, mutualiste et religieuse avec

des prétentions néo-Druidiques. En Angleterre comme en France, ils existente partout, de

même qu’existent para centaines, des prétendus « Néo-Templiers » et « Rose-Croix » d’un

genre nouveau…

La PORTE (DUIR) des MYSTERES DRUIDIQUES, une fois leur cycle accompli,

fut fermée, comme le furent auparavant d’autres PORTES d’Initiation. Comme l’annonçait

la prophétie de MERLIN au Roi VORTIGERN et à ses Druides :

« APRES CELA, JANUS N’AURA JAMAIS PLUS DE SACERDOTES. SES

PORTES SERONT FERMEES et DEMEURERONT OCCULTES DANS LES

CREVASSES D’ARIADNA… »

La Grande Tradition DRUIDIQUE s’est « occultée » dans son propre CENTRE ou

POLE SPIRITUEL, dans son Château d’«ARIANRHOD », « La Montagne de Sion », où

elle peut être RE-trouvée par ceux qui « chaussent les Sandales du Grand Messager » et

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parcourent le Sentier Bleu de l’Intelligence Administrative…Là-bas, ils pourront RE-

trouver le JANUS ressuscité…Depuis ce lieu, elle peut « satisfaire le Coeur des Hommes

qui ont réellement Soif éternelle d’Absolu… ! »

Ce que nos Anciens Maîtres, les Adeptes d’hier, annoncèrent comme « LE

RETOUR D’HENOCH et D’ ELIAS » a déjà commencé à se manifester dans le Monde.

Nous verrons REVENIR LE ROI ARTHUR et les Chevalliers du GRIAL dans leur

nouvelle manifestation ; la floraison (NaSHaR) de la TRADITION INITIATIQUE

D’OCCIDENT, la résurgence de notre Tradition la plus authentique, dans sa forme

véritable et Primitive, libre des « colorations » tant « mystiques ou religieuses » que

politiques, que l’Age Noir dans lequel nous vivons a essayé de lui imposer. Notre Tradition

Initiatique OCCIDENTALE ressurgit des « cendres » comme LE PHENIX. Elle ressurgit

depuis son occultation forcée à laquelle elle a dû avoir recours pour pouvoir subsister,

maintenant libre des prétendus « voiles » que les siècles d’efforts du puissant contexte

politico-religieux et de la « culture » profane qui en découle, essayèrent de lui imposer en

vain.

Parmi les pricipaux responsables de cette campagne forcenée d’ «aculturisation »,

ceux qui jouèrent un rôle prépondérent furent autant l’Eglise Catholico-Romaine que de

nombreuses Eglises Protestantes-spécialement les Anglaises – dont l’exclusivisme,

l’incompatibilité, le sectarisme et le manque absolu de respect de la LIBERTE DE

PENSER, ont été les caractéristiques prédominantes et en même temps, les « ferments »

choisis pour semer la dissension et la discorde…

Le Druidisme est une des principales sources de la pure Tradition Initiatique

d’Occident et constitue une – sinon la meilleure et la plus primitive – des

« interpénétrations » qui ont eu lieu, à travers le temps, entre deux formes du Patrimoine

Traditonnel ou Initiatique de la MAÇONNERIE : celle des Maçons « LIBRES »

(Opératifs), c’est-à-dire, la Véritable et Ancienne Maçonnerie, et celle des Maçons

« ACCEPTES » (Spéculatifs), c’est-à-dire, la « Maçonnerie MODERNE », qui commence

en 1717 avec l’établissement de La Grande Loge de Londres, et qui marque en même temps

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le début de la « décadence » de la Maçonnerie authentiquement Traditionnelle. Sans que

cela signife qu’après cette date, et malgré la dégénération et la déformation de la

Maçonnerie Moderne, elle ait cessé d’être ce qu’elle est réellement de nos jours :

l’UNIQUE Societé INITIATIQUE d’OCCIDENT, qui avec les COMPAGNONS,

constituent la PORTE d’entrée aux MYSTERES MINEURS, d’une ORIGINE et de racine

authentiquement TRADITIONNELLE. Le fait que l’immense majorité de ses membres

ignore ou méconnaisse ce fait irréfutable, ne retire pas sa validité à la SUCCESSION de sa

CHAINE et à la TRANSMISSION qu’elle a la capacité d’octroyer.

Comme l’affirme fort justement CHRISTINE HARTLEY dans son livre très

intéressant « THE WESTERN MISTERY TRADITION » (La Tradition des Mystères

Occidentaux) :

« Le Sacerdoce le plus grand et le plus durable des Mystères Occidentaux fut celui

des Druides ou Hommes Sages, et durant leur apogée, elles firent partie des Grandes Ecoles

du Monde. Comme toute Institution, le Sacerdoce Druidique s’est graduellement élevé

jsuqu’à son Zénith et a ensuite commencé à décliner, tombant à mesure que la nouvelle

dispensation entrait sur ses terres, et persécuté à la fin par la haine amère de la nouvelle

Eglise, toujours intolérante avec son prédecesseur, jusqu’au dernier jour terrible de son

massacre. » (Op. Cit., pages 91/92, THE AQUARIAN PRESS, London, 1968).

Il y a tout un monde de différence entre la vérité de ce que les Druides furent

réellement, et l’image « folklorique » et « stéréotypée » créée par une certaine ignorance,

calculée ou non, qui les fait invariablement apparaître comme des « petits vieux barbus »,

style « Papa Noël », vêtus de tuniques blanches, portant la houx et coupant le gui. Une sorte

de Druide de pacotille. Un Druidisme de cet acabit se situe en dessous de l’« esprit du

Grial » arbitraire, déformant et falsifié, que l’intérpretation très personnelle et « sui-

generis » de Wagner a diffusé dans son Opéra « L’ANNEAU DU NIBELUNG » et qui

constitue cependant, pour certaines prétendues « autorités », l’unique base de leurs

opinions.

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La « mort d’ARTHUR » (ARAN) est la mort du Vieux Soleil, du Roi de l’Ancienne

Dispensation ; d’un Cycle d’Evolution Spirituelle. Cycle qui est rénové (NaSHaR) par le

Cycle immédiat qui lui succède ; c’est pourquoi on peut lire sur sa tombe :

« HIC IACET ARTHURUS REY QUONDAM REXQUE FUTURUS »

(HERE ARTHUR LIES, KING ONCE AND KING TO BE)

(ICI GIT ARTHUR, UNE FOIS ROI ET ROI FUTUR…)

De même, c’est pourquoi MERLIN prophétisait que :

« LIKE DAWN WILL HE ARISE FROM HIS MYSTERIOUS RETREAT »

(Comme l’Aurore, il s’élèvera depuis sa retraite mystérieuse)

Enfin, c’est pourquoi le vieux proverbe Druidique se lamente : « HIR YW’R NOS –

AROS ARAN… » « Longue est la nuit en attendant ARAN ».

LE GRIAL, LE CHAUDRON ou « CULDRON » n’est ni « paien » ni « chrétien ».

De même qu’il n’est ni « oriental » ni « occidental ». On ne peut donner ces noms qu’aux

tentatives « d’adaptation » et « d’accaparement » de quelque chose qu’il n’est pas possible

de réduire à un nom, car il s’agit fondamentalement d’une conquête spirituelle, d’une

« obtention » ou « état de conscience », une CONNAISSANCE EN MYSTERES (c’est-à-

dire, d’ordre INITIATIQUE), transmise depuis les Temps Primordiaux très éloignés, qui

permet à l’Homme Initié de « reconnaître que L’ETRE est éternel et indestructible ». Cette

PRISE DE CONSCIENCE DE L’ETRE est celle qui permet d’abbatre le mur apparemment

infranchissable de la « rationnalité » et d’abandonner l’identification avec le « moi »

(l’ « égo »), de transcender la condition d’« être » et de pénetrer dans une Dimension

d’Eternité…C’est pourquoi il est l’ARTHOS-VIROS (viril et guerrier), accompagné de sa

« contre-partie » : MERLIN (ou Myrddhyn), détenteur d’un Savoir et d’un Pouvoir Supra-

Matériel, qui est la « personnification » du côté TRANSCENDENTAL (Spirituel) du

« Grand GUERRIER ».

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La « retraite » d’ARTHUR (La manifestation cyclique de la Grande Tradition

Initiatique) est comparable à la Tradition hébraïque d’«HENOCHE et ELIE », qui « furent

enlevés par Dieu sans jamais être morts », et on attend qu’ils REVIENNENT un jour…

« IL FUT EMPORTE PAR UN TOURBILLON DE VENT ET TRANSPORTE EN

OCCIDENT » (Livre d’Hénoch).

C’est sur un « cheval blanc » que se manifestera le Roi ARTHUR, « le Roi blessé,

le Roi en léthargie, le Roi qui est mort, bien qu’il semble vivant, et qui est vivant bien qu’il

semble mort ». C’est sur un « cheval blanc » qu’on attend le RETOUR

D’HENOCH… « Le Centaure » et « La Croix du Sud » verront clairement son « épée »

lumineuse croiser les cieux de certaines latitudes australes…La « Grande Bataille » va

commencer, qui mettra fin à « L’Age Obscur » et aux « guerriers dégradés et séparés du

Sacré… « Son RETOUR coincidera avec l’effondrement de « la louve et de la prostituée ».

Vengeur et Restaurateur du GRIAL Eternel qui réapparaitra dans toute sa splendeur,

remplaçant les déformateurs de La Grande Tradition, le Grand Héritage trahi et abandonné,

« remettant sur ses pieds ce qui était tombé… », les deux dignités et fonctions : la REGIE

(Royale) et la SPIRITUELLE (Sacerdotal ou Pontificiale). Un Nouveau Cycle s’ouvre et ce

qui était souterrain affleure à la superficie. Et de nouveau, il sera dit aux Hommes :

« POUR TROUVER LE CHEMIN QUE VOUS CHERCHEZ, SUIVEZ LE

GUIDE, QUI N’EST PAS UN ETRE TERRESTRE ET QUI SE TROUVE EN

VOUS, BIEN QUE VOUS NE LE CONNAISSEZ PAS… » « ET LA PIERRE

OCCULTE VOUS DONNERA LA SANTE… » « ET VOUS POURREZ

SAUTER AU-DELA DE LA CONDITION HUMAINE… ! ! ! »

Du Chaudron (Culdron) au GRIAL, la Voie Lactée à La Grande Ourse, la Source

Primitive des MYSTERES INITIATIQUES d’Occident, voyage dans sa très vieille Babel,

qui est Coupe ou Vase, Bateau ou Arche. Le Chaudron de l’ « Eau de l’Inspiration » et de

la « Connaissance Transcendente ». GWYION cède le pas à ARTHUR, et ce dernier à

MERCURE et à HERMES, jusqu’au moment où HENOCH REVIENDRA… !

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Nous concluons le présent chapître en présentant « L’ARBRE DE LA VIE » que la

Kabbalah, Tradition Occidentale, nous offre comme une « clé » ou « grille » pour y

appliquer les « dieux » et attributs du Panthéon Celtique, en une simple esquisse du

système, mais qui permet de mesurer la « traditionnalité » des concepts doctrinaux de

vérifier que les corrélations et correspondances « cadrent », qu’elles sont appropriées et

concordantes. L’unique différence réside dans la position des Piliers de la RIGUEUR et de

la MISERICORDE, qui apparaissent ici « inversés » par rapport à la disposition usuelle de

l’Arbre de la Kabbalah.

Pour ceux qui désirent approfondir le sujet de ces correspondances et des ces

parallélismes, ainsi que celui des Enseignements Traditionnels des Druides, nous suggérons

la lecture des oeuvres de MARC HAVEN (Emmanuel Lalande), le livre « L’ALPHABET

DES DIEUX » de Jean Haab (Editions Les Textes Essentiels, Paris, 1979) et plus

specialement les livres de Robert AMBELAIN : « AU PIED DES MENHIRS » (Editions

NICLAUS, Paris, 1945) et « LES TRADITIONS CELTIQUES » (Editions DANGLES,

Paris).

(Commencé le JOUR DE LUGNASAD et terminé le jour de l’Equinoxe

d’Autommne, « Fête du Chêne »).

(1) LE CHENE et LE GUI symbolisent la SAGESSE unie à la FORCE, qui dans le cas des

DRUIDES (DRU-VID), est l’AUTORITE Sacerdotale investie d’un POUVOIR temporel,

conjonction de FONCTIONS inhérentes à un même individu.

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L’ARBRE DE LA VIE, SELON « LES FILS DE KELU »

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DIX

LA TRADITION SCYTHE

A FRIGGA, Mère des dieux, qui récompense les hommes vertueux avec ses fils

d’or. Et à ANHUMA ZAMAN, le NOME Céleste (Aetheria gens), instructeur et

protecteur de la Famille Scythe, avec un profond respect.

Un « Vieux Loup »…

----------------------------------------------------------------------------------------------------

Nous répétons ce que nous disions dans l’Introduction de ce livre : nous n’essayons

pas de passer pour un « historien ». Nous respectons le champ spécifique de l’historien, les

fondements philosophiques et méthodologiques de sa discipline, qui se garde avec une

minucie extrême, de ce qui est formel et stylistique. Il n’est pas non plus dans nos

intentions d’élucubrer des fantaisies plus ou moins « digestibles », avec des prétentions

d’ « écrivant ». Notre modeste intention consiste à essayer de présenter un autre aspect de

la vérité historique qui, pour des raisons évidentes, ne correspond à aucune des positions

opposées signalées antérieurement.

Notre « méthode » - s’il nous est permis d’emprunter ce terme – n’a pas la solidité,

la rigueur et les vertus de style qui vont conduire le lecteur, par le champ de la pensée

classique linéaire – à l’évident contenu de son signifié ; le « procédé » que nous suggérons

consiste à franchir les frontières que les sens de perception linéaire nous ont imposés, et

d’accéder, par la capacité innée de l’être humain, à une « connaissance directe » ou

enseignement « intérieur » (« raisons du coeur »), dont l’ouverture est proportionnelle aux

capacités intuitives de l’individu. Sans attendre que les légendes et les hypothèses que nous

offrons soient aveuglément acceptées par les lecteurs, nous croyons fermement,

honnêtement, que ces derniers pourront obtenir de nombreux points de référence, qui une

fois examinés, peuvent se convertir en un « cadre d’ensemble » qui pourrait les conduire

sur la bonne direction, vers des réalisations insoupçonnées et significatives…

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Derrière la légende, l’histoire se cache. Mais quand il existe en plus de la légende,

des restes de monuments, de très anciennes ruines de « ce qui fut », nous voyons que « le

silence » de l’histoire n’est pas aussi évident. C’est pourquoi il est dit que, « quand les

hommes se taisent, les pierres « parlent » »…A travers les « vestiges » qui ont été trouvés

dans les plus vastes territoires d’Europe et d’Asie, nous essayerons d’esquisser l’origine

très éloignée d’un conglomérat de tribus, dont l’unité est plus d’ordre culturel que d’ordre

ethnique.

Bien que les hommes de science, en règle générale, se montrent exagérément et

inexplicablement « prudents » ( ?) quand ils essayent de « mesurer » l’ancienneté de

l’homme sur la Terre, aucun d’entre eux n’osant aller au-delà du Quaternaire, il y eu

cependant des exceptions, comme le cas du naturaliste et anthropologue français

QUATREFAGES DE BREAU (1801-1892), qui était enclin à admettre l’existence de

l’homme à l’Epoque Secondaire. L’Ecole française d’Anthropologie a accepté la possibilité

que des traces de nos ancêtres se trouvent dans le Miscène.

La même indécision « prudente » affleure quand il s’agit d’expliquer qui furent les

constructeurs de quelques statues gigantesques comme celles de RAPANUI (Ile de Pâques).

Mises à part l’opinion arbitraire de quelques archéologues britanniques qui décidèrent que

« ces statues ne sont pas très anciennes », on trouve par ailleurs des opinions qui affirment :

« leur construction artistique est d’ordre supérieur » (Robert Brown. « THE COUNTRIES

OF THE WORLD », pages 43 et suivantes). « Leurs types, bien que tous avec une grande

tête, sont distincts ; tout en étant évident qu’ils représentent des portraits, car les narines, les

bouches et les mentons diffèrent beaucoup dans la forme ; alors qu’une espèce de casquette

plate, avec quelque chose en plus pour couvrir la partie supérieure de la tête, démontrent

que les originaux n’étaient pas des sauvages de l’âge de pierre ». (Ibid. Page 300). (Note :

l’auteur a souligné cette partie de la phrase). En tous cas, ni l’Archéologie ni la Géologie ne

sont capables de répondre à la question de savoir « qui les ont construites, et quand… »

Un autre cas intéressant parmi les nombreux qui se rencontrent partout, est

représenté par celui des cinq statues énormes, les plus grandes du monde, qui se trouvent

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en face de quelques grottes de la Vallée de Bamian (Asie Centrale), à mi-chemin entre

Kaboul et Balkh, au pied de la montagne KOH-I-BABA. Ces statues, deux d’entre elles

étant taillées dans la roche, sont au nombre de cinq au total. La plus grande atteint 173

pieds de haut (52,73 mètres), c’est-à-dire, bien plus que le Colosse de Rodhes (130 pieds) et

que la statue de la Liberté de New York (105 pieds). Comme un détail curieux, signalons

les hauteurs différentes de ces cinq statues : la première, comme nous l’avons déjà dit, est la

plus grande, et mesure 173 pieds de haut, la seconde 120 pieds, la troisième 60 pieds

seulement, et les deux autres sont encore plus petites, la dernière étant un tout petit peu plus

haute que la taille moyenne d’un homme de grande taille de notre race actuelle. (Réf :

H :P : Blavatsky : « DOCTRINA SECRETA », Vol III, Page 401).

Les géologues et les spécialistes en préhistoire sont d’accord pour situer la fin de la

dernière période glaciale boréale, dans ce hiatus entre le Néolitique et le Mésolithique,

c’est-à-dire, autour de neuf mille ans avant notre Ere, ratifiant ainsi Platon et la légende.

Cependant, comme le signalait l’archéologue français Gabriel de Mortillet : « la préhistoire

est une nouvelle science, bien loin d’avoir dit son dernier mot. »

La rupture de l’Isthme de Tanger fut un des incidents produits par ce phénomène de

glaciation. La faille de Tanger, cette gorge étroite qui allait jusqu’à l’Océan Atlantique,

terminait dans un lac que les anciens appelaient LAC TRITON, qui n’était séparé de la mer

que par une langue de terre, une de ses berges formant aujourd’hui la baie de Tanger et sa

plage. (Louis Charpentier : « LOS GIGANTES y EL MISTERIO DE LOS ORIGENES »,

pages 45 et 55, Plaza & Janés, Barcelona-España, 1973).

Quant la glaciation est survenue, apparement occasionnée par le basculement de la

Terre sur son axe, les Hauts Initiés de l’Hyperborée conduisèrent leur peuple vers le grand

territoire que nous connaissons aujourd’hui comme l’Asie du Nord et l’Asie Centrale. Un

immense territoire qui s’étend depuis la Mer Caspienne jusqu’en Mongolie, depuis la

Sibérie jusqu’à la Perse, l’Afghanistan, le Pamir, l’Inde et le Tibet. Le berceau des pré-

Aryens se trouvait dans la grande région qui, dans le passé, était connue comme le

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TURQUESTAN, qui inclut dans son immense territoire, la Russie d’aujourd’hui, une partie

de la Chine et de la Mongolie.

IL N’Y A PAS DE MYTHE SANS HISTOIRE

Il n’est pas possible de parler de civilisations disparues depuis des millénaires, sans

prendre en considération les légendes et les mythes qui, comme un voile de mystère,

remplacent l’histoire. Ce sont précisément ces mythes et ces légendes qui nous incorporent

à des théogonies et des cosmogonies, qui vont nous permettre de transformer le mythe en

histoire. Comme le signale avec exactitude Dimitri Merejkovsky dans son livre

« ATLANTIDA-EUROPA ». « Là où se couche l’astre du jour, l’histoire, s’élève l’astre de

la nuit, la préhistoire. L’action du mythe se passe sur la terre et dans le temps, mais sur une

terre qui n’est évidemment pas la nôtre, et dans un temps qui n’est pas encore séparé de

l’éternité. » (Op. Cit., page 257, Edit. NOVA, Buenos Aires, 1944).

Ces très anciennes traditions peuvent être trouvées sur toute la Terre, et constituent,

à part les ruines et monuments de pierre, les uniques éléments qui « racontent » à leur

manière, l’existence de grandes civilisations qui nous ont précédé, qui n’appartiennent à

aucune des civilisations que l’histoire enregistre, et pour lesquelles, les sages et les érudits

de notre temps n’ont recours qu’au « scepticisme académique » - qui est assurément une

« attitude » bien commode – ou à la négation pleine et catégorique. Cependent, en

considérant que l’impossibilité d’un accord, même entre géoloques, pour évaluer les Eres

Géologiques, nous a conduit sur un terrain où les termes qu’ils ont inventés ne sont qu’une

tentative pour remplacer les anciens mythes, nous considérons que la tentative d’accepter

les légendes et les mythes de ces civilisations disparues n’est pas moins valable ni

plausible, car, comme le disait Pascal : « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît

pas ». Cependant, très souvent, « les lunettes d’un homme sont les oeillères pour d’autres

hommes ». Le « signal » sur le chemin indique le but, mais n’est pas le but… « Dieu aide

ceux qui s’aident… »

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Quand on n’est pas possédé par la furie du sectarisme religieux, et qu’on prétend

écrire au sujet des cultes et croyances très anciennes des ancêtres, pour l’unique intérêt de

la vérité, nous trouvons que le légat laissé par cette antiquité, serait extrêmement confus si

nous essayons de le contraster avec le mode de pensée de l’homme moderne, sans souligner

que nous tentons une restitutions historique sans prendre en compte, à quelque degré que ce

soit, les caractéristiques conceptuelles de ces peuples qui constituèrent ce que nous

pourrions appeler les premières familles humaines, et dont « l’histoire » n’est aujourd’hui

qu’une grande collection de mythes et de légendes qui traitent de la besogne de ses dieux et

de ses héros. Pour nous, un « fait historique » n’est pas la vérité. Ce qui compte réellement,

c’est la subsistance, la transmission et la compréhension des idées ; que celles-ci nous

arrivent para voie orale ou sous la forme idéographique, figurative ou symbolique. Il est

évident que si l ‘on essaye d’étudier les civilisations disparues il y a des millénaires, il

faudra se contenter de reconstructions approximatives de leurs particularités raciales et des

tendences spéciales qui constituèrent leur mentalité. Mais pour pouvoir capter correctement

cette mentalité, nous devons faire un effort pour essayer d’assimiler les idées, les traditions

et les coutumes que ces peuples nous transmirent d’une quelconque manière ; c’est-à-dire,

nous devons nous situer, jusqu’où cela nous est possible, du point de vue de ceux qui

concurrent des telles idées, conservèrent et transmirent leurs traditions, et pratiquèrent leurs

coutumes.

C’est pourquoi, si nous désirons réellement accéder à l’édifice des mythologies,

nous devons aller « à la source » d’où elles surgirent, et essayer de découvrir dans leur

fond, les réminiscences des faits anciens qui constituèrent une tête de « pont » qui les unit à

la vérité historique. Le mythe concrétise la vie psychique de la nature humaine, une réalité

vécue, une justification de l’existence dans une société étrangère à l’histoire (pré-

historique), mais qui englobe la majeure partie de l’évolution de l’humanité, depuis ses

débuts jusqu’à nos jours. Le « temps » de l’homme du mythe (l’homme pré-historique) est

un temps humain mais il n’est pas un temps « historique ». Pour l’homme d’aujourd’hui,

l’homme « historique », l’expression de ces peuples millénaires, qui est formulée dans leurs

mythes et conservée dans leurs ésoterismes respectifs, devrait constituer une matière digne

d’une plus grande considération. Nous pouvons essayer d’élaborer une reconstitution de

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cette TRADITION PERDUE que sont les faits anciens, en nous rattachant au fil qui nous

unit aux traditions qui surgissent de la « nuit des mythes ».

C’est uniquement de cette manière que nous pouvons « percevoir » les « traces »

que ces civilisations lointaines laissèrent, à qui on atribue, selon une « causalité »

significtive, une « chronologie » qui, avec la gràce du castillan populaire, est appelée « del

DIA DE LA NANA… » (du jour de Mémé…), ce qui semble indiquer dans le fond, qu’on

ne s’est pas vraiment préoccupé d’y établir une date certaine…

C’est avec les « reliques » indestructibles des « traces mythologiques » et

légendaires que nous pouvons re-trouver la vérité au sujet de nos ancêtres très éloignés. Ces

« traces » constituent une vérité qui ne pourra jamais être détruite, malgré la haine viscérale

pour tout ce que le sectarisme religieux a baptisé, exprès et de manière calculée, du terme

chargé de parti pris et faux de PAGANISME, dans sa prétention vaine à se constituer en

destinataires exclusifs de tout ce qui est lié à la religion et à l’histoire. C’est ainsi qu’il

affirme joyeusement que les Mythes et les Initiations appelées « paiennes », sont des pré-

figures des Mystères Chrétiens. Ce qui serait correct, objectif et « honnête », c’est de

reconnaître que les Mystères Chrétiens ont leur début et leur raison d’être dans les

MYSTERES de l’antiquité, et plus spécifiquement, ceux de MITHRA, d’ELEUSIS et ceux

d’ISIS et d’OSIRIS. Car malgré tout ce qui a été écrit pour essayer, comme il se doit,

d’éloigner et d’oublier les vieilles gloires humaines, malgré toute la moquerie et le mépris

avec lesquelles on a prétendu détruire cette Grande Sagesse Intemporelle ; malgré tous les

préjugés stupides, ni hier, ni aujourd’hui, ni jamais, on ne pourra ignorer, diminuer ou

encore moins détruire une TRADITION et une CONNAISSANCE qui a précedé pendant

des millénaires l’époque que nous connaissons aujourd’hui. Plus loin, nous reviendrons sur

ce thème important. Entre autres choses, rappelons que déjà au temps de Solon (560 Av.

J.C.), quand ce sage législateur grec visita l’Egypte, un sage Hiérophante du Temple de

Sais, lui dit : « Vous les grecs serez toujours des enfants qui, remplis de vanité, parlez de

Cèdre et de Phoronée comme des temples les plus éloignés, méconnaissant les vieilles

gloires de vos ancêtres qui derrière les murs d’Athènes, il y a neuf mille ans, repoussèrent

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les attaques épouventables de ce puissant peuple d’occident, qui peu après, fut enterré sous

les ondes… ! »

Et à ce sujet, HERODOTE écrivait :

« Les grecs ont toujours ignoré l’origine de leurs dieux, leur figure, leur nature, et s’ils

avaient existé de tout temps. C’est seulement depuis hier, pour ainsi dire, que nous savons

par Homère et Hésiode, qu’ils ne vivèrent que quatre cents ans avant moi. Ils sont les

premiers à avoir écrit la Théogonie en vers, et ils nous ont enseignés les surnoms des dieux,

leur culte, leurs fonctions, et ils nous ont dessiné leur image. » (HERODOTE, II, page 53).

Si, comme tout le monde sait, l’influence des religions étrangères sur le

Christianisme est un des facteurs les plus importants dans sa conformation et son

développement historique, l’influence que la civilisation grecque excerça sur la doctrine

CHRÉTIENNE fut encore plus déterminante. Ce que nous pourrions appeler

l’ « hélénisation » du Christianisme avait commencé bien avant, vu que le Christianisme

était un mouvement juif et les juifs étaient déjà hélénisés au temps de Saint Paul. (Voir : W.

Jaeger : « CHRISTIANISMO PRIMITIVO y PAIDEIA GRIEGA », page 14, Fondo de

Cult. Econ N ! 182, Mexique, 1965).

QUI ETAIENT LES SCYTHES

Les grecs donnèrent le nom de SCYTHES aux individus qui peuplèrent le Nord-Est

de l’Europe et le Nord-Ouest de l’Asie ; l’Europe glaciaire qui comprenait les steppes

immenses depuis les Carpates jusqu’au fleuve, le Don (Tanais), la Mer d’Azov (le « Palus

Meotis », que les Scythes appelaient TEMERINDA : la mère), la Mer Noire ou Océan

Scythique, vestiges de l’ancien Océan Cimérien, que les romains appelaient « Pontus

Euxinos »), et la Mer Caspienne. TOLOMEE divisa toute cette région immense en deux

parties, séparées entre elles par les Montagnes IMAUS. La « Petite Scythie » était constitué

par les anciennes régions du Sud-Est de l’Europe, une d’entre elles comprenait une grande

partie du QUERSONESE TAURIQUE, auparavant TAURIDE, et aujourd’hui péninsule de

Crimée ; l’autre correspondait à une partie de la THRACIE, entre le PONTO EUXINO (ou

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Pontos ASKENOS, ou Pontos axenos) à l’Est, le Danube au nord et l’Hennus (aujourd’hui

Dobrudja) au Sud. Les Scythes, selon JUSTIN, « passaient pour être les plus anciens des

hommes ». BEROSIO les qualifie de « MEDES » (pour ceux du sud du Caucase). JOSEPH

traduit « MAGOG » par Scythes, et selon PLATON, en plus des Héléniens, il y avait dans

l’Europe d’alors, « de nombreux peuples barbares » (polla ethne barbara), bien qu’il ne dise

rien au sujet de certaines communautés « celtes » disséminées parmi ces peuples appelés

« barbares ».

Les Scythes s’appelaient etre eux « SCOLOTES », et selon Hérodote, les perses

appelaient SAKAS ou SACES, tous les Scythes. Le nom de SCYTHIE était attribué par les

anciens à des régions inconnues, qui s’étendaient au Nord et à l’Est de la Mer Caspienne.

Dans les documents assyriens d’ASARHADDON, Roi d’ADIRIA (681-669 Av. J.C.), les

Scythes sont mentionnés comme les IS-Ku-SA (habitants d’AS-KU-SA ou AS-GU-ZA ou

Ashguzai), un de leurs rois, BAR-TA-TU-A demandant la main de sa fille pour sceller

l’alliance. Selon Winckler et E. Dhorme (Recueil, Paris, 1951), le peuple des IS-KUZA ou

SCYTHES est identique à ASKENAZ. C’est sous ce nom qu’ils apparaissent mentionnés

dans la « TABLE DES NATIONS » : « ASHKENAZ, fils de GOMER et petit-fils de

JAPHET. » (Genèse, 10 :3, 1 – CHRONIQUES 1 :6, JEREMIE, 51 :27, 2 –

MACCABEES, 4 : 47 et COLOSEENS 3 : 11). Réf : « Enciclopedia de la Biblia, Edic.

Garriga S.A., Barcelona, España, Vol III, pages 98/99).

Les ASKENAZ sont identifiés aux ASCANIOS, ASKENOS ou ASKANIENS ;

peuple qui habita la FRIGIA GALATA ou MISIA (Asie Méridionale), où habitaient des

tribues Macédoines, Traces et Arméniennes, avec une langue indo-germanique. Leur

religion originale, avec les divinités principales « MU », CIBELES et ATTIS, fut absorbée

par les grecs, à travers leurs ancêtres, les Pélasges.

Selon la Mythologie germanique, « ASK » est le nom du Premier Homme, qui

forma avec EMBLA, la Première Femme, le couple de troncs inanimés à qui HODIN,

HOENIR et LODUR donnèrent vie. C’est ainsi qu’aurait commencé la Race Humaine. La

terminaison « AZ » est la manière typique de construire le nom patronymique en Phrygien.

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Les rabbins médiévaux et modernes attribuent à ASKENAZ la paternité des Juifs

Allemands et Polonais ou AZKENAZIM, dont la dénomination prévaut spécialement

depuis le XVIème siècle, pour les distinguer des Juifs Espagnols et Portugais appelés

SEFARADIS ou natifs de SEFARAD.

Les « SACES » ou Scythes étaient un peuple nomade. Ils effectuèrent des

incursions dans le territoire des Mèdes qui’ils battirent, selon Hérodote, et par la côte syrio-

phénicienne ils arrivèrent jusqu’en Egypte, au temps du Pharaon PSAMMETICO. Vaincus

ensuite par les Mèdes, ils retournèrent de nouveau à leur Roi de Médée. Les Scythes étaient

des descendants directs des HYPERBOREENS, qui vivaient originellement dans les

épaisses forêts qui couvraient leurs territoires immenses. Les Scythes étaient de race blance

et avaient des cheveux de couleur rousse. Ils furent les « grand-parents » des Scandinaves.

VAHL-ALLA (WALL-HALL) était leur CENTRE ou Cité Sainte, postérieurement appelée

par les Scandinaves « LE SALON D’ODIN (ODINSHALL) ou « La Salle des Guerriers

morts ». Cavaliers magnifiques, gardiens de buffles et de chevaux savages qui paissaient

dans leurs immenses plaines, ils étaient des dompteurs accomplis de chevaux sauvages ;

animaux qui, comme nous le verrons plus loin, représentaient pour eux un symbole de leur

« office » de Guerriers (Cavaliers), leur emblème générique.

Dans son livre « DIONYSIOS », H. JEANMARIE dit : « Les SCYTHES étaient

des nomades des steppes de deux côtés du cours inférieur du Dniepr, dont l’ancien nom,

BORYSTHENES, désigne aussi les habitants de ce lieu de commerce, poste d’avancée

septentrional de l’hélénisme. » (Op. Cit., page 88, Payot, Paris, 1951). La Scythie fut le

berceau de nombreux peuples qui formèrent la nation grecque et la romaine, de même

qu’elle fut le berceau des nations qui devaient former plus tard les nations nordiques et

iraniennes. Ces derniers étaient des scythes à la peau blanche, cheveux blonds, de visages

foncés para des barbes épaisses, à la cheveulure flotttante et de « taille colossale ».

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LA LEGENDE DES GRIFFONS ET DES ARIMASPES

Parmi les Scythes du sud des Montagnes de l’Oural, il s’est conservé la légende

selon laquelle, dans le bassin du fleuve TARIM, qui prend sa source à l’extrême nord du

glacier de RIMÚ (ou Remo) formé par l’union des fleuves Yarkand et Khota, près de la

frontière Chinoise, habitaient LES ARIMASPES, « guerriers » terribles qui « avaient un

seul oeil » et qui luttaient continuellement contre LES GRIFFONS, défenseurs des

« richesses Hyperboréennes ».

Bien que PLINE situe les ARIMASPES avec les Sarmates, au dessus du Palus

Méotide, il confirme que les « Arimaspi Monóculi » avaient l’oeil « au milieu de

l’estomac »…(SUPER MEOTIM ARIMASPI, IV, VII). PINDARO dit que les

hyperboréens qui vivent près des colonnes d’Hercule, descendent des vieux Titans et sont

soumis aux Arimaspes. (ARGONAUTICON, 1061. Olimp. III, 28).

LE GRIFFON, selon la Mythologie grecque, était un animal fabuleux avec un bec

d’aigle, des ailes puissantes et un corps de lion, une longue queue semblable à un serpent.

Consacré à APOLLON et NEMESES, il gardait leurs trésors, au pays des Hyperboréens.

(SCOLOTI, d’après HERODOTE, IV, 5-12). Les RICHESSES ou LES TRESORS

hyperboréens sont la transmission de la Grande Tradition Primordiale, que les GRIFFONS

(Sacerdotes-Initiés), défendent, gardent et conservent contre les tentatives de la « caste

guerrière », réprésentant le pouvoir temporel (les scythes « réels » ou « régis »), dont la

« rébellion armée » prétendait usurper la suprématie de l’AUTORITE SPIRITUELLE des

Sacerdotes (Griffons). Exactement comme s’est produite la « lutte du sanglier et de

l’ours », au moment du déclin, dans l’Hyperborée ou SYRIE PRIMITIVE, « VARAHI » ou

la rébellion des représentants du pouvoir temporel contre la Caste Sacerdotale détentrice de

l’AUTORITE SPIRITUELLE. La « Terre du Sanglier », c’est-à-dire, le lieu ou Siège

de la Caste Sacerdotale, à une période très éloignée de ses origines, s’appelait LA TERRE

DU TAUREAU…Les Scythes disaient qu’HERCULE avait visité leur pays, et la légende

signalait qu’il « avait laissé son empreinte imprimée sur une roche. » (HERODOTE, Livre

4, Chap. 82).

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« L E G R I F F O N »

Bien que sa nature solaire soit évidente, le Griffon appartient aux « deux natures » ;

humaine et divine (terre et ciel) et évoque le symbolisme de la double qualité divine de

FORCE et de SAGESSE. Le Griffon relie le pouvoir terrestre du lion avec l’énergie céleste

de l’aigle, paradigme des forces du salut…Chez les grecs, le Griffon était le « gardien des

trésors » : ceux qui gardaient les trésors, au pays des Hyperboréens ; ils servaient de

monture à APOLLON. Il symbolise LA FORCE DE SURVEILLANCE et l’obstacle à

vaincre pour arriver au trésor…C’est peut-être cela qui explique la « raison » pour laquelle,

dans le symbolisme chrétien, il est converti en une « image du démon »…Cependant, chez

les « Hermétistes Chrétiens », depuis le Moyen Age, il est considéré comme un des

symboles de l’ANTIMOINE, l’ « Eau Permanente » ou « Eau Céleste », le « Mercure

Animé ». L’image du Griffon est donc, chez les Hermétistes, le hiéroglyphe de la

PREMIERE CONJONCTION.

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THOR est l’ « Hermès » et l’ « Hercule » des anciens Scythes, et postérieurement, de toutes

les nations nordiques. Il était, comme APOLLON, « le Soleil personnifié » sous l’aspect de

« défenseur » et de « vengeur ». THOR, comme MITHRA, comme SERAPIS, comme

ORMUZD et AHURAMAZDA, en sa condition de « Seigneur de la Parole Divine », le

Verbe Vivant, inspira, avec sa Sagesse, ses Elus parmi les hommes : Sacerdotes et Initiés,

Sages et Législateurs, Instructeurs Religieux et hommes de bien. Dans la Tradition

Nordique qui suivit, THOR est le Guide Spirituel qui, avec son célèbre « MARTEAU »,

écrase touts ses ennemis. Il appartient à la race de cette Grande Famille dirigeante qui,

« sauvée des eaux du Déluge », conserve et transmet la Grande Tradition, de même que

THOTH le fit en Egypte.

Chaque peuple avait, à cette époque, un « signe d’union » sous le symbole d’un

animal. Celui des Scythes était LE TAUREAU, qu’ils arborèrent comme un étandart. Selon

ce qu’informe Edouard SHURE (« LOS GRANDES INICIADOS »), les Scythes avaient

trouvé deux compagnons de lutte et amis excellents : le chien et le cheval ; le chien

domestique, converti en gardien fidèle de leurs maisons en bois. Les TURANIENS étaient

de vieilles tribus Scythes (CIMERIENS), croisées avec le sang jaune de la Haute Asie.

C’est avec ces tribus que « RAM », arborant l’étandart du MOUTON (Bélier), divisa ces

peuples blancs en deux camps différents et les conduisit à la conquête de ce que nous

connaissons aujourd’hui comme l’IRAN (I-RAM), pour s’infiltrer ensuite en Inde et

réaliser la Grande Epopée que la tradition épique Hindoue appelle LE RAMAYANA. (Op.

Cit. Pages 39/49, Edic. Continental, Buenos Aires, 1935).

Selon la Tradition Hindoue, RAMA-CHANDRA est le Septième AVATAR qui est

apparu dans le Monde à la fin du TRETA-YUGA, le « Deuxième Age » du Monde, et son

histoire est narrée dans le VANA-PURANA de la MAHABHARATA et dans le plus

gigantesque poème épique du monde, le célèbre RAMAYANA, déjà mentionné. RAMA fut

le premier Roi de la Dynastie Divine des ARYENS primitifs, la Race Solaire qui régna à

AYODHYA, « La Villa Solaire » et métropole manavique avant la grande expédition de

RAM : (Réf : Saint Yves D’Alveydre : « MISSION DE L’INDE », page 29 Dorbon-Ainé,

Paris, 1949). Dans son livre « MISSION DES JUIFS », Tome I, page 131, il dit. « Les

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brahmas lui donnent comme patrie l’Europe Occidentale, la VARAHA, pour femme

symbolique SITA, la Race Blance que les noirs appellent SCHYTHE. » « L’Alliance des

Celtes d’Europe, qui vont se convertir en Aryens (ARYAS) ou gens du MOUTON (Bélier),

avec les Scythes d’Asie qui vont se convertir en turaniens ou « gens de THOR » associés à

RAM, ne sera pas rompue définitivement avant l’an 3200 Av. J.C. » (Op. Cit. Page 134).

Bien que chez les Scythes, le DIEU SUPREME était « ODIN » (WODEN ou

WOTTAN) avec tous ses qualificatifs de : « Celui qui a Un Seul Oeil », « L’Auteur de Tout

ce qui Existe », « L’Eternel », « L’Ancien », « L’Etre Vivant et Terrible »,

« L’Investigateur de l’Occulte », « L’Etre qui ne change jamais », il était aussi rendu un

Culte à THOR (THUNAR ou DONAR), « Le Dieu du Tonnerre », « Le Plus Courageux de

ses fils », qui est le Prince Des Pouvoirs de l’Air, dont le Marteau « MJOLNER », « réduit

les géants congelés du Nord », et lequel a la merveilleuse propriété de revenir à son

propriétaire après avoir été lancé pour remplir sa mission, et avoir réalisé son travail de

destruction.

La Grande fête de THOR se célèbre lors de « la nuit la plus longue de l’année »,

quand le Soleil arrive à sa position extrême au Nord, en plein Solstice d’Hiver ; elle est

appelée « LA NUIT MERE », en commémoration de la Grande Nuit durant laquelle eut

lieu la Création du Monde, à partir des Ténèbres Primordiales.

Le symbolisme de THOR est analogue à celui de l’HORUS égyptien (« L’Etoile

Flamboyante »), du « BAR » ou « BAAL » Phénicien, du MELKARDT de Tyre (Seigneur

de la cité), de l’HERCULE ou HERAKLES grec, d’INDRA, le « Déva-Pati » Védique. Ils

sont tous de « grands destructeurs de dragons et de serpents ». C’est pourquoi, dans son

livre « MORALS AND DOGME », Albert Pike signale : « Nous trouvons que presque

chaque nation a un être mythique, dont la force ou la faiblesse, les vertus ou les défauts,

décrivent plus ou moins la carrière du Soleil à travers les Saisons. Il y eu un HERCULE

Celte, un Teutonique, un Scythique, un Etrusque et un Lydien, autant de légendes qui se

convertissent en tributaires de celle du héro grec. » (Op. Cit., page 591).

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Le rôle principal de THOR est le même que celui d’HORUS : « le Vengeur de son

Père » et « Médiateur entre le Ciel et la Terre ». THOR symbolise, ésotériquement, le

MENTAL SUPERIEUR agissant (gouvernant) sur la Volonté (le Marteau ou Maillet). Il est

le « moyen de communication « entre l’Individualité et la Personnalité ; c’est-à-dire, entre

la nature la plus haute et la plus basse de l’âme humaine, et il est l’ « organisateur » ou

ordonnateur du plan mental (l’«air »…)

L’ECOLE DE MYSTES DU CHEVAL BLANC

Comme nous le disions auparavant, les Scythes étaient de très bons cavaliers et ils

étaient très habiles pour dompter des coursiers. Le cheval représentait, pour eux, un

compagnon fidèle pour le travail (véhicule de bêtes de somme) et un symbole de leurs

idéaux et de leurs ASPIRATIONS. Le cheval est un animal « dompté », dont la fougue et

les instincts sont retenus et domptés par le cavalier au moyen de la bride, de l’éperon et de

la cravache. Un caractère « magique » lui est également attribué, par le double aspect de

son symbolisme cosmique : les forces aveugles du chaos primitif et le symbolisme

chtonique ou tellurique, naturel, inconstant et instinctif de la nature.

LE CHEVAL BLANC fut la base d’une Grande Ecole de Mystères de l’antiquité.

L’enseignement avait littéralement lieu « devant le cheval ». Les Initiés se groupaient tout

au long du corps, les Néophytes à la queue et les membres les plus anciens de la Fraternité,

du côté de la narine, et donait ses enseignements depuis ce lieu ; de là provient la phrase

« Droit, depuis la bouche du cheval », appliquée à quelque chose qui doit être indiscutable.

(Réf: Christine Hartley: « THE WESTERN MYSTERY TRADITION », page 88, The

Aquarian Press, London, 1968).

« ET JE VIS : C’ETAIT UN CHEVAL BLANC. CELUI QUI LE MONTAIT

TENAIT UN ARC. UNE COURONNE LUI FUT DONNE, ET IL PARTIT EN

VAINQUEUR ET POUR VAINCRE. »

(APOCALYPSE, 6 :2)

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« ALORS JE VIS LE CIEL OUVERT : C’ETAIT UN CHEVAL BLANC, CELUI

QUI LE MONTE SE NOMME FIDELE ET VERITABLE. IL JUGE ET IL

COMBAT AVEC JUSTICE. »

(APOCALYPSE, 19 :11)

C’est ainsi qu’il fut et qu’il sera : quand l’ancien ordre du Travail d’une Ere a

culminé, les Ecoles de Mystères passent à l’étape d’ « occultation », de silence et de

secret, jusqu’à ce que le Nouveau Cycle commence, alors elles fleuriront à nouveau…Les

Temples et les Ordres pourront être persécutés et marginalisés dans le monde physique ;

un grand nombre de leurs membres peuvent être « eliminés », mais le Temple

Mystérieux, « Eternel dans Les Cieux » ne pourra jamais être détruit. Et de même que le

Soleil « revient » au Solstice d’Hiver, de même la Lumière Glorieuse des Mystères

Eternels se répand à nouveau dans le Monde… ! » POST TENEBRAS LUX… ! Comme

la têtre coupée d’ORPHEE, la manifestation de La Verité « continue son Chant… »

Même au-delà de sa mort ; comme le Cheval BAYART des chansons de Gestes,

qu’aucun Charlemagne ne pourra jamais détruire… !

LA VOIX DE LA SAGESSE ETERNELLE

La Tradition Primordiale n’arrête jamais de « modeler » la plus profonde activité de

notre espèce. Comme le dit le Livre de La Sagesse :

« LE SEIGNEUR ME POSSEDAIT AU DEBUT DE SON CHEMIN. DEPUIS

TOUJOURS, PRELUDE A SES OEUVRES. J’AI ETE SACREE

ETERNELLEMENT, DES LES ORIGINES, AVANT LA TERRE. QUAND LES

ABIMES N’ETAIENT PAS, J’AI ETE ENGRENDREE. »

(PROVERBES, 8 :22 à 24).

A mesure que sont exposées les « traces » des formes extrêmement variées

qu’acquiert la Grande Tradition Unique avec une force créatrice inextinguible, nous voyons

surgir des cultures très anciennes qui « demeurent », avec une capacité immense

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d’assimilation et de symbiose, car malgré les « conquêtes » et les nouvelles religions

imposées, elles « ressurgissent » comme un VIN VIEUX qui va remplir de nouvelles

outres, qui va servir de base aux nouvelles croyances, aux « temps nouveaux » de l’homme

et aux effets inévitables des « changements de Cycle ». Cependant, les grands Mythes

Primordiaux continueront d’être les mêmes : « LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI ! ;

« ROI MORT, ROI REMPLACE… ! »

Quelque soit l’ « homme nouveau » qu’on leur assigne, les « Vieux Dieux », qui ne

sont que la personnifications des pouvoirs sous-jacents derrière eux, continuent d’agir

« lumineux et vivants »…Seul l’aspect externe, peut-être, et le nom des dieux changent à

chaque phase du développement Des Mystères. La « Mort d’ARTHUR » est la mort d’un

Cycle évolutif, la fin d’une période qui doit se rénover avec la naissance d’un NOUVEAU

MESSIE qui n’est autre que la « résurrection de l’ancien »…Rappelons ce que nous avons

dit au chapître antérieur, au sujet de l’inscription sur la Tombe du ROI ARTHUR : «ICI

GIT ARTHUR, UNE FOIS ROI, ROI DU FUTUR. » Comme le prophétisait MERLIN :

« COMME L’AURORE SE LEVERA DE SA RETRAITE MYSTERIEUSE… ! »

C’est ainsi qu’ARTHUR a servi pour préparer l’arrivée de SAINT GEORGES.

Quand les moines chrétiens commencèrent la « romanisation » de l’Angleterre et de

l’Irlande, il leurs fut nécessaire de « christianiser » l’ancien ARTHUR et de transformer en

SAINT GEORGES avec la lance, son cheval blanc et son dragon…LE CHAUDRON céda

le pas au GRIAL…Comme le souligne Loomis : « Etudier la Légende du GRIAL, c’est

creuser à travers les ruines de cités enterrées, découvrir couche après couche, des

civilisations éteintes et des religions oubliées.. »

DEUKALION, LE NOE DES PRE-HELLENES

Les PELASGES et les HELLENES eurent la SCYTHIE et le CAUCASE pour

berceau, selon ce qu’affirme Morea de Jonnes (Op. Cit., page 150). Ayant donc les Scythes

pour ancêtres, ils en reçurent leurs dieux. « Les Lybiens (CIMERIENS), dit HERODOT,

apprirent des PELASGES à adorer POSEIDON. « POSEIDON est le NEPTUNE des grecs.

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Poséidon, comme divinité marine, est étroitement associé au cheval ; un de ses « sur-

noms » est « HIPPIOS » (chevalin) ; il était considéré par les grecs comme l’inventeur de

l’équitation et des courses de chars. L’ILIADE parle de la mer comme du lieu où se refugie

DIONYSOS, qui porte aussi le nom de « PELAGIOS : « celui de la mer ». Le cheval

symbolise « l’intellect » ; quand le cheval est noir, il symbolise « l’erreur » et la fausse

connaissance ; le cheval rouge est le symbole du mental rempli de l’énergie de l’esprit, et le

« cheval blanc » est le symbole du mental supérieur le plus pur et le plus parfait.

Le nom grec des Pelasges, comme nous l’avons vu, indique qu’ils « étaient des

hommes venus de la mer… » « Hommes de mer ». Platon les qualifie de « divins ». Ce

furent les Pelasges qui, dirigés par JASON, abordent l’ARGOS pour, à travers la mer, aller

chercher la TOISON D’OR, dans la célèbre expédition DES ARGONAUTES…

La période PELASGIQUE correspond au pré-hélénique, une première civilisation

grecque qui aurait été détruite par le déluge, appelé DEUCALION ; cataclysme tellurique et

maritime qui a détruit, en même temps, la dernière partie de l’Atlantide.

Selon la Légende, DEUKALION, Grand Sacerdote et Roi des Scythes, était fils de

PROMETHEE. Luciano de Samosata (130-200), écrivain grec, précurseur des atticites,

appellé DEUKALION « la Schythie du Nord » (« Dialogue des dieux »). PROMETHEE,

frère d’ATLAS, de MEOETIOS et d’EPIMETEE, fils de JAPETO et de CLIMENE, était

de la « race des TITANS », intérmediaire entre les dieux et les hommes Quand ZEUS,

convaincu de l’impieté de LICAON et des ses fils, décida de noyer la race dégénérée des

hommes, Prométhée conseilla à son fils DEUKALION de construire un bateau, de

l’aménager et de l’occuper avec son épouse PYRRHA. Après neuf jours et une nuit, durant

lesquels les eaux recouvrirent la Terre, DEUKALION et sa femme débarquèrent dans les

hauteurs du Parnasse, y trouvant la terre déserte. Après avoir consultés l’oracle de TEMIS,

ils reçurent la réponse suivante : « Couvrez votre tête d’un voile, et jette derrière toi les os

de ta mère ; c’est ainsi que vous repeuplerez la Terre ». Zeus leur envoya HERMES, qui

leur offre de satisfaire un des voeux. DEUKALION aimerait avoir des compagnons. ZEUS

leur fait comprendre que « la mère » est la Terre est ses « os », les pierres. Exécutés par les

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ordres divins, les pierres lancées par DEUKALION se convertiront en hommes et les

pierres lancées par PYRRHA se transformeront en femmes.

Dans cette légende, en plus de symbolisme que nous commenterons plus loin, nous

retrouvons le schéma de succession qui est une constante dans les autres mythes

cosmogoniques des Atlantes, des Druides, des Egyptiens, etc., qui, en plus d’être des

relations cosmogoniques, sont aussi des relations généalogiques. Comme toutes les

légendes liées à la création, celle-ci a aussi de nombreuses variantes, si on la compare avec

celles d’autres traditions. Cependant, elle correspond dans presque tous ses traits, au récit

CHALDEEN, qui est le plus ancien de tous, et duquel fut tirée la légende biblique de NOE.

Comme nous le disions, JAPETO, père de PROMETHEE, est un éponyme de la

race descendant de JAPHET, fils de NOE. Les fils de JAPHET furent : GOMER, MAGOG,

MIDAI, YAVAN, TOUBAL, MESHEK et TIRAS. Et les fils de GOMER furent :

ASHKENAZ, RIFATH et TOGARMA. (GENESES, 10 :1 à 4).

Mise à part la signification historique des « délugues », il est très important de

prendre également en compte la signification « symbolique » que traduisent les légendes et

les mythes qui leurs servent de véhicule ; ces paradigmes d’actes humains qui se

développèrent « hors du temps chronologique » et qui constituent de véritables récits de

sagesse pratique.

Apparemment, le déluge DEUKALION provient de l’interruption des eaux de

l’Océan Scythe (L’Océan des Asiatiques), la vaste mer qui recouvrait alors les plaines que

nous connaissons aujord’hui sous le nom de Russie. Cette innondation aurait noyé les terres

basses de Crimée et les Iles du Palus-Méotide.

Selon le mythe de DEUKALION, les autres fils que le couple aurait eu, mais « de

manière plus normale », auraient été les ancêtres éloignés des différents peuples qui

formèrent, par la suite, le pays connu sous le nom de la GRECE. Le plus ancien aurait été

HELLEN, qui engendra DOROS, XOUTHOS et EOLOS. Doros et Eolos sont les

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éponymes des « doriens » et des « soliens » (Doride et Eolide). Les Eoles étaient les grecs

pré-doriques de THESSALLEA, célèbres pour ses chevaux, que la légende transforma en

Centaures. La Thessalie fut la patrie des Argonautes et de plusieurs figures mythologiques

que nous ne mentionnerons pas. Les PELASGES furent justement les premiers occupants

de la Thessalie. Les DORIENS étaient un peuple indo-européen qui a envahi la Grèce,

depuis les montagnes d’EPIRE. Ce fut le dernier des peuples « héléniques » qui arriva en

Grèce, s’installant dans le Péloponèse, après avoir expulsé les Joniens. (XIIème Siècle Av.

J.C.). Les Spartaniens appartenaient à la famille des doriens. Un des trois ordres

d’architecture grecque s’appelle « ordre dorique ». La colonne de ce style est la plus simple

des trois.

XOUTHOS engendra ACHAEOS et ION, éponymes d’ « Achéens » ou akios, natifs

d’ACAYA. Ils sont mentionnés historiquement dans un texte hittite du XIVème siècle Av.

J.C.. Ion est éponyme de JONIE, l’ancienne région d’Asie Mineure habitée par les Joniens,

peuple de langue et d’ethnie indo-européenne. Le IONIQUE est un autre des ordres de

l’architecture grecque. La colonne Ionique se distingue par ses chapiteaux qui incorporent

deux décors en forme de spirales, un de chaque côté, qui ressemblent à deux cornes de

bélier.

D’autres exemples d’éponymes sont donnés par « ARGOS », éponyme du pays grec

d’ARGOLIDE, qui, comme le reste du Péloponèse, fut envahie par les Doriens qui

déplacèrent les Achéens. Dan l’ODYSSEE, le chien d’Ulysse est appelé Argos, qui fut

laissé à Ithaque lors de son départ pour Troie, mais quand il revient vingt ans plus tard le

chien, déjà très vieux, le reconnaît et meurt de joie à ses pieds. Dans la mythologie grecque,

ARGOS correspond aussi à un personnage doté de plusieurs yeux, répartis sur tout le corps,

à qui HERA confia la surveillance d’ « IO », et qui symbolise le gardien zélé. HERMES

l’endormit en jouant de la flûte de PAN et le tua. Héra, pour immortaliser celui qui l’avait

servi, transporta ses yeux sur les plumes d’un paon, oiseau qui lui était consacré. Selon

Dom Pernety (DICTIONNAIRE MYTHO-HERMETIQUE), les hermétistes disent que

cette fable est une allégorie de l’état de la matière de l’Oeuvre au moment où les « couleurs

de la queue du paon » se manifestent sur sa surface…

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« Argo » (« le rapide »), était le nom du bateau sur lequel JASON et ses

compagnons embarquèrent pour aller à la recherche de la Toison d’Or au royaume

d’AIETES, dans la Colchide. ARGOS est aussi le nom de la ville, capitale d’Argolie, de

même que du Royaume dont la capitale était MECENES.

Au sujet des « PELASGES » (dérivés de « pélagus » : grande mer…), ils étaient fils

de PHORONE (le premier homme d’Argolide), qui était à son tour fils du fleuve

INACHOS et de la Nymphe MELIA. De Phoroné provient une descendance, parmi laquelle

on trouve les PELASGES, déjà mentionnés, et les ARGOS.

Il n’y aurait rien d’étonnant à ce que le peuple auquel correspond la figure

mythologique du CENTAURE, fusse le peuple SCYTHE de l’ancienne Crimée (Tauride ou

Quersonèse Taurique). CHIRON, le centaure fils de KRONOS et de la Nymphe PHILYRA,

vivait dans le mont PELION, en Thessalie, région qui fut appelée HELADE, parce que ce

fut là-bas que DEUKALION s’établit avec son fils HELLENO. Chiron fut l’instructeur des

héros grecs les plus célèbres, spécialement ACHILLE, PELEE, SCULAPIO, fils

d’APOLLON, MELEAGRE, ULYSEE, ENEAS, etc.

Le Chapître 10 de la GENESE mentionne les générations des fils de NOE, dans

l’ordre suivant : SEM, CHAM et JAPHET. Comme nous le disons auparavant, les Scythes

sont des descendants de JAPHET à travers ASHKENAZ, fils de GOMER. Selon la grande

Tradition Nordique, les Scythes sont des « fils de LETONA » (Hyperborée), mère

d’APOLLON, qui ne doit être confondu avec l’APOLLON grec, parce que les grecs

« naturalisaient » grecs tous les dieux des autres Panthéons et les rendaient Hellènes. En

tout cas, il y a « plusieurs » APOLLONS, selon la « fonction » et selon la position de l’astre

Roi dans le firmament, car bien que le Grand Soleil Eternel Spirituel (Le Logos) soit UN,

ses manifestations, tant macrocosmiques que microcosmiques, sont différentes. Les

égyptiens, comme les Initiés et les Adeptes de tous les temps, étaient très clairs sur ce

concept. C’est pourquoi, leur « salut » au Soleil Eternel Spirituel était effectué rituellement

aux heures correspondant au LEVER du Soleil, à Midi (ZENITH), à la tombée du jour

(Crépuscule) et à Minuit (Nadir). Un véritable « culte » Solaire qui correspond à la pratique

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de l’ASCESE QUITIDIENNE et au sens particulièrement aigu de la PRESENCE DE DIEU

DANS L’HOMME, sans jamais perdre de vue la notion de TRANSCENDENCE…C’est-

à-dire ; l’identité essentielle du RITE et du SYMBOLE …

LE MYTHE, HISTOIRE LUMINEUSE

Le MYTHE est un mode verbal d’expression. Le Symbolisme sous-jacent dans tous

les mythes et toutes les légendes est plus important et utile pour l’humanité à la recherche

de la Vérité, que les soit-disant « faits historiques » plus importants pour la connaissance de

la Vérité que le pédantisme philosophique des théologues, avec leur dogmatisme qui exclut

d’autres modes de connaissance, imbus de « supériorité » dûe à une simple accumulation

d’une connaissance purement rationnelle qui enorgueillit, et les convertit en un « métal qui

résonne ou une cymbale qui tinte. »

Tout mythe est lié à l’existence d’une Tradition qui fait partie du patrimoine

ancestral ; ce Trésor Perdu que, nous les hommes, devons faire surgir des ténèbres. Ces

Grandes Traditions anciennes, comme le dit Pierre Gordon, « se proposent avant tout, de

dévoiler la présence d’un élément lumineux au sein de la matière opaque, d’un fragment

divin dans les profondeurs du chaos terrestre, d’une clarté immortelle dans les ténèbres

humaines. » (« La Révélation Primitive », page 48, DERVY, Paris, 1951).

Comme le dit PAUL dans son Epître aux Hébreux, Chap. 1 :1 :

« DIEU, APRES AVOIR, A BIEN DES REPRISES ET DE BIEN DES

MANIERES, PARLE AUTREFOIS AUX PERES DES PROPHETES,… »

Ou, comme le chante la psalmiste :

« JE VAIS OUVRIR LA BOUCHE POUR DES PARABOLES,

PROFERANT LES ARCANES DE L’AGE ANCIEN ».

(PSAUMES, 77 :2)

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Les Mythes sont comme des ailes qui conduisent à des cimes lumineuses, en même

temps qu’ils servent de « traces pré-historiques » qui « parlent » de l’origine de l’homme,

des diverses races humaines et de la Grande Tradition Primordiale, qui est immuable

comme la Vérité, malgré les aspects multiformes dans lesquels ils peuvent se présenter

devant les hommes de chaque Cycle et de chaque Nouvel Age.

Quant aux « traces physiques », on les trouve partout : dans les plus anciennes

ruines, les monuments, temples, dolmens, menhirs, pierres qui « parlent » à ceux qui ont

des yeux et des oreilles pour comprendre. Ces traces sont des témoins de la vérité historique

la plus pure, pour ceux qui sont libres des préjugés et intérêts du fanatisme viscéral qui

déforme et détruit tout, qui élabore des « caricatures » de la véritable doctrine, qui oeuvre

avec pharisaïsme et intolérance, qui convertit son « herméneutique » en un pur littéralisme

rationnel ou en un simplification puérile et sans transcendence, avec des prétentions

« scientificoïdes ».

Ces témoignages de pierre sont épars, sur toute la Terre comme des « poteaux

indicateurs » du Sentier qui conduit au Pardes. Qui possède le « fil » de la Tradition peut,

avec ses vestiges, reconstruire l’histoire du passé. Traces impérissables, comme les

Doctrines qu’elles représentent et révèlent. Elles parlent le Langage Des Mystères, et sont

le moyen graphique d’expression pour ceux qui marchent à la recherche de l’Eternel

GRIAL.

Les temps passeront, les nations, civilisations et religions disparaitront, mais ces

symboles demeureront, comme demeure le Sphinx millénaire qui contemple,

imperturbable, la sortie quotidienne du « symbole visible » du Grand SOLEIL ETERNEL

SPIRITUEL, comme un témoin hiératique de la Grande Sagesse de tous les Ages. Ces

SYMBOLES qui « subsistent » seront toujours prêts à transmettre, à ceux qui sont capables

de lire le « mutus liber » qu’ils représentent, une Connaissance que les Sacerdotes-Initiés,

les « centaures » et les Titans du lointain passé, conservèrent et transmirent dans leurs

Ecoles de Mystères.

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Salomon REINACH, un « expert » en mythes en en religion, a déclaré au

Congrès des Religions d’Oxford (1908), qu’il avait probablement oublié que, pour

comprendre les mythes, il fallait « regarder le ciel ». Ce qui ne signifie évidemment pas que

la signification des mythes soit purement « astronomique » ; c’est plutôt un « contempler »

pour pouvoir « méditer »…, car la contemplation « des oeuvres » conduit à la vision de

l’Unité, à la notion d’Unicité. Comme le définit le Swami Sivananda Sarasvati « La

Méditation revient à répandre continuellement la pensée de Dieu ou de l’Atman, comme le

mince filet d’huile qui coule d’un vase à l’autre (taila-dhârâvat). « (« LA PRATIQUE DE

LA MEDITATION », Edition Albin Michel, Paris, 1950).

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LA VALEUR HISTORIQUE DES TRADITIONS ORALES

Si l’on sait très peu de choses au sujet des Druides, leur milieu étant restreint et

réservé à leurs propres Adeptes, et leur enseignement étant PUREMENT ORAL, bien

qu’ils n’interdisaient pas l’écriture et qu’ils utilisaient plutôt des signes et symboles pour

servir d’aide à la mémoire, on n’en sait encore moins, aujourd’hui, sur la TRADITION

SCYTHE. Spécialement, dans sa fonction spécifique de Conservateurs et Transmetteurs de

la Grande Tradition Secondaire ou dérivée que les Scythes ont reçue et maintenue pendant

très longtemps et dans un territoire immense comme celui que nous avons déjà décrit

auparavant. Dans cette SCHYTHIE très ancienne, ils remplirent leur DOUBLE

FONCTION de Chevaliers (Guerriers) et de Sacerdotes, d’« éperviers » et de « serpents »,

de Griffons et d’Arimaspes.

Sans nous arrêter pour considérer les points de vue des défenseurs à outrance de la

« méthode historique », dont nous respectons les idées même si nous ne partageons pas une

grande partie de leurs postulats, comme celui qui consiste à affirmer, par exemple, que la

tradition « populaire » est la tradition orale « dans le sens le plus strict du terme ». (A.

Feder), ou celui du préjugé très européen de l’école fonctionnaliste, qui n’admet pas la

tradition orale comme digne de foi, au sujet de laquelle il n’y a ni « documents écrits » ( ?),

ni vestiges archéologiques. (A.R . Radcliffe-Brown). Ou la positiion de I . Wilks, pour qui

« les traditions orales n’ont jamais de contenue historique : elles sont des mythes ( ?)

« refraîchissants »…( !). Cependant, les chercheurs occidentaux ont beaucoup progressé en

acceptant « les traditions comme sources de représentation collective du passé », comme

« histoire véritable », au lieu de les considérer comme des « fables », des « inventions » et

des « fictions ».

Pour nous, hommes de notre époque ayant reçu une Tradition « de bouche à

oreille » dont l’origine « se perd dans la nuit des temps », nous n’avons pas le moindre

doute au sujet des avantages indiscutables que représente le système de l’enseignement

ORAL pour le Disciple.

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Avant tout, il est indispensable de savoir que la VOIE INITIATIQUE n’est pas la

voie « large » et ouverte à « tout le monde », de manière indiscréminée. Elle EXIGE des

QUALIFICATIONS déterminées et déterminantes de la part des aspirants, parce que

l’ESOTERISME ne peut être écrit ; il faut avoir la capacité et l’habilité pour « le capter »,

car « seul l’Esprit comprend l’Esprit ». Tout Esotérisme suppose que « les intelligences

synthétiques à qui il se dirige, capteront la complexité apparente comme quelque chose qui

leur appartient comme une seconde nature ; c’est pourquoi on n’ajoute absolument rien

pour « l’expliquer », parce que sous le vêtement des mots, est dissimulée une Science

Subtile qui surpasse la compréhension des « intelligences lucides » qui restent en général

attachés aux choses externes, confiant dans leur simpre « rationnalité », sans pouvoir rien

voir de plus que ce leur portée limitée les rend capables de comprendre. En plus,

comprendre n’est pas APPRENDRE…

L’enseignement ORAL n’est pas un obstacle pour que le disciple puisse MEDITER

dans le calme et le recueillement, la leçon de l’Instructeur ou Maître ; qu’il puisse s’exercer

à analyser, raisonner et discuter librement, soit avec son Maître, soit avec ses compagnons,

les réflexions ou objections qui peuvent surgir. LE LIBRE EXAMEN des enseignements

impartis n’est pas interdit, parce qu’il ne s’agit pas d’imposer des DOGMES indiscutables

et catégoriques, et le disciple ne sera pas considéré comme un hérétique, car ce qui est

recherché, c’est la pleine compréhension de la doctrine qu’on essaye de transmettre.

D’autre part, aucun disciple ne peut continuer son instruction s’il ne démontre pas, de

manière évidente, sa REALISATION parfaite de l’enseignement.

C’est pourquoi, celui qui ne démontre pas, avec la pratique constante, qu’il domine

l’instruction reçue, est arrêté ou éliminé, ce qui est un système magnifique de selection

qualitative. Les Ecoles Initiatiques AUTHENTIQUES préfèrent voir leurs colonnes

désertes ou « décorées » avec très peu d’Initiés, que de permettre l’accès aux grades

supérieurs, à ceux qui ne démontrent pas leur QUALITE INITIATIQUE, sans l’ombre d’un

doute.

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De ce peuple Scythe, de ses aventures, ses luttes, ses émigrations et ses croyances,

nous verrons surgir, comme de la nuit des Mythes, le substrat qui va éclairer l’histoire.

Comme le dit fort à propos Léonard de Vinci, dans son « CODEX ATLANTICUS » : « La

cime de pierre très blanche de la MONTAGNE TAURUS, resplendit dans les ténèbres, et

son ombre s’étend jusqu’aux montagnes hyperboréennes ». Dans son livre déjà cité, Dimitri

Maerejkovski dit : « Trois Montagnes orientales – HERMON, CAUCASE et ARARAT -,

la montagne des anges tombés, la montagne du Titan enchaîné et la montagne du déluge,

gardent le souvenir du Mystère d’Occident. Le Soleil éternel d’Occident rougit sur les

neiges éternelles de l’Orient. (Op. Cit, page 121).

LES GENERATIONS DE NOE

« DIEU BENIT NOE ET SES FILS, IL LEUR DIT :

FRUCTIFIEZ ET MULTIPLIEZ, REMPLISSEZ LA TERRE. »

(GENESE, 9 :1)

Dans les terres de la COLCHIDE, situées à l’Est de la Mer Noire, au sud des

Montagnes du Caucase et au Nord de l’Arménie, pays de « la Toison d’Or », un très grand

mouvement a d’abord concentré, puis dispersé vers le Nord, l’Est et le Sud, les Fils de

NOE : les races de JAPHET, CHAM et SEM, dont nous parle le Chapître X de la Genèse.

Depuis les rives de la Mer Noire et de la Mer Caspienne jusqu’au Nord-ouest de l’Europe,

et jusqu’en TRACE de l’autre côté, ils avencèrent conquirent et dominèrent les territoires

qui allaient constituer leurs propres domaines. Scandinaves, Germains, Gaulois et Godes,

Finlandais et Lapons, blancs et blonds. Egyptiens et Lybiens, Iraniens, Celtes et Hellènes,

races de Titans et des Légendes. Et du mélange des races, les arabes, hébreux, araméens et

phéniciens ; provenant tous d’un foyer commun, ils se répandirent sur toute la superficie de

la Terre. Dans la Mythologie, l’union de ces peuples est appelé « le mariage des dieux »,

origine de leurs Théogonies. Scythes, Cimériens, Parses, Iraniens, Pictes, Arméniens,

Assyriens, Chaldéens, Egyptiens, Ethiopiens, Pélasges, Etrusques et Grecs, tous eurent

leurs dieux et leur Olympe, chacun avec ses caractéristiques particulières et son Sacerdoce.

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Les Montagnes de la Colchide servirent de siège à trois Olympes : celui des Schythes, des

Assyriens et des Grecs.

Les Griffons et les Arimaspes « monoculi », les Gorgones et les Cyclopes, les

Eperviers et les Serpents, depuis leurs retraites voisines du Tartare, donnèrent naissance à

presque tous les peuples du Monde. Tous les peuples que nous avons mentionnés naquirent

dans la région du Bosphore Cimérien. Elle fut le Berceau, l’origiine d’ancêtres tellement

légendaires ! C’est là-bas que furent conçues toutes les Cosmogonies que chaque Tradition

a diffusées vers les quatre points cardinaux du globe.

Les grecs, dont l’«hybris » leurs faisait dédaigner les autres cultures qui n’étaient

pas la leur, appelaient tous les peuples du nom de « BARBARE », sauf eux-mêmes. Les

romains, fidèles continuateurs des grecs en ce qui concerne de nombreux goûts, usages et

coutumes, donnèrent également le nom de « barbares » aux peuples envahisseurs

provenants de l’Est et du Nord, processus qui culmina avec la chute et l’extinction de

l’Empire Romain d’Occident. (476).

En plus de la suffisance, qui révèle par elle-même, pour le moins un évident manque

de maturité conceptuelle, le mépris pour les valeurs d’autres cultures révèle également

l’ignorance. En ce sens, l’européen d’aujourd’hui souffre aussi de la même carence dont

firent preuve les grecs et les romains, quand il prétend, consciemment ou inconsciemment,

ignorer d’autres civilisations qui l’ont précédé des milliers d’années auparavant, à qui il

doit tellement, malgré tout, en termes de technologie, de religion, d’éthique, d’art, etc.

Comme nous l’avons déjà dit dans le chapître Neuf (« La Traditon Druidique »), de

nombreux européens « cultivés » d’aujourd’hui, semblent complètement ignorer qu’en

Amérique Centrale et en Amérique du Sud par exemple, il existait déjà une extraordinaire

civilisation quand les ancêtres lointains d’il y a neuf ou dix mille ans, marchaient en

guenille et pied-nus sur les terres que nous appelons aujourd’hui Europe.

Malgré l’orgueil national et la ferme prétention de supériorité des grecs, les

« barbares » qu’ils sous-estimaient tellement, avaient aussi leur « paideia ». Bien qu’en

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honneur à l’objectivité et à la justice, nous devons reconnaître comme une idée très avancée

de la culture athénienne, celle qu’expose ISOCRATES dans son « PANEGYRIQUE », bien

résumée par ses termes : « La capacité qui élève les hommes au-dessus des bêtes, est celle

de la parole pleine de raison. » (Paneg. 48). QUIRON, « le Centaure le plus prudent et le

plus juste », est reconnu par JENOPHONTE, comme « l’éducateur des dieux par

antonomase » (Cynégétique, I,2). Nous voyons donc que l’école de la « paideia » de

QUIRON, était formatrice d’une authentique « kalokagathia » : la « fleur suprême de la

forme et de la culture humaines », l’ensemble de toutes les exigences idéales, corporelles et

spirituelles, qui constituent la formation spirituelle pleinement consciente du

« kaloskagathos » grec, la forme de l’idéal suprême de culture, de la période classique

grecque : le « CHEVALIER PAR EXCELLENCE ». (Voir : JAEGER : « PAIDEIA », déjà

cité). C’est-à-dire, ce que la Grande Tradition appelle « HOMME NOBLE » ou

« CHEVALIER » : « KSCHATRYA »…

Comme un détail révélateur de la capacité de transcendence qu’avaient les Scythes,

nous présentons les commentaires d’HERODOTE, que cite H. Jeanmarie, dans son livre

« DYONISOS » : Les Scythes n’avaient que du mépris pour la manière dont les grecs

faisaient leurs « bachantes ». Ils disaient qu’il était absurde d’imaginer un dieu de cette

catégorie qui attaque les gens avec la folie. « Ils se référaient à l’état convulsionnaire qui

accompagne la « possession » du « daimon », et qui se manifeste par un état mental

équivalent à la folie ou « MANIA », comme un effet de l’orgie dyonisiaque du culte

populaire de l’état extatique religieux. Comme c’est toujours le cas quand les idées et les

concepts, tels que la religions, se « vulgarisent », tout termine en « sentiment » et en

dégénération d’enivrement sauvage, de danses violentes, d’agitation de têtes, de musique

stridente et furieuse, et en consommation de boissons enivrantes. Véritables épilepsies

collectives qu’un vertige morbide conduit ou entraîne vers la frénésie contagieuse ; effets

très similaires à ceux provoqués par les stupéfiants. Une évidente recherche d’ « évasion »,

un besoin de s’étourdir et d’oublier, dans les bras d’une « terpshichore » d’une qualité

infime, les réalités de l’existence quotidienne, dans une descente qui conduit inévitablement

au primitivisme, à la violence et à la bestialité. Véritables « régressions physiques », un

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retour au primitif, comme semblent l’indiquer quelques gestes ou « singeries »

d’anthropoïdes…qui se font parfois soudainement remarquer…

Quelle différence énorme avec les DANSES SACREES dans lesquelles le

RYTHME répond à une tonique bien déterminée (à un NUMERO) et qui produit un fervent

enthousiasme mesuré de l’âme… ! C’est-à-dire, l’action « enchanteresse » ou

« envoûtante » (magique) du RYTHME. Techniques très élevées de la SPIRITUALITE.

ALFARABAI (Abu Nasr Mohamed), 897-950, fut le divulgateur, chez les arabes,

du système musical INITIATIQUE des grecs. Son oeuvre est connue sous le nom de

KITAB AL-MUSIQ (Le livre de la Musique).

LE « PASSAGE » DU MUTHOS AU LOGOS

Malgré la dégénération du Symbolisme, qui amena avec elle la déviation et la

décomposition des Mystères et le passage du MUTHOS au LOGOS, nous pouvons trouver

dans la Mythologie grecque (qui est désormais un produit de l‘«intellect »), ce que ni

HESIODE ni HERODOTE ne purent ou ne voulurent dire, au sujet de l’origine des

conceptions religieuses de ces très anciens peuples de l’Asie Mineure et de l’Orient ; de la

Sagesse accumulée par tant de civilisations arcanes. Cependant, HESIODE dans sa

THEOGONIE, nous parle de l’histoire des dieux et de la formation du monde à partir du

Chaos primitif. Il parle de la création, la destruction et la rénovation des mondes, des

généalogies divines, des dynasties, etc.

HERODOTE raconte qu’HERCULE recontra EQUIDNA en SCYTHIE ; monstre à

moitié femme et à moitié serpent ; il la fit mère de trois fils qui furent les pères des trois

principales nations Scythes. De même, il se réfère au fait que les NEUROS, peuples de

Scythie, possédaient le don de se transformer en loups, à certaines époques, peut-être

comme une allusion à la « punition » que ZEUS infligea à LICAON pour ses « délits de

sang ».

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Les PELASGES, peuple pré-hellénique, et les Hellènes, eurent la Scythie et la

Caucase pour Berceau. Comme le raconte DYONISIO D’HELICARNESE, il y eut deux

LICAONES : le fils de PELASGE, qui « eut vingt deux fils de CILENE » et le fils de

GZEO et père de DEYANIRA : on considère que ce dernier est le seul qui ait « existé », et

il eut cinquante deux fils, de différentes épouses.

L’ENEIDE de VIRGILE (30-19 AV. J.C.) est, avec les Poèmes Homériques,

L’ILIADE et L’ODYSSEE, une des plus importantes épopées de l’antiquité romaine et

grecque, respectivement. DANTE, en choisissant VIRGILE pour être son guide dans son

Voyage en Enfer, signale la grande valeur du poète italien.

Nous trouvons également le récit des luttes des Titans avec les dieux, dans

LE RAMAYANA, le MAHABHARATA et dans LES PURANAS. Dans chacun d’entre

eux, nous pouvons prouver l’origine d’une Grande TRADITION PRIMORDIALE et

l’UNITE TRANSCENDANTE qui unit les diverses Traditions SECONDAIRES. Nous

pouvons également vérifier que le processus cosmogonique est la base primordiale du

processus individuel INITIATIQUE de REALISATION : une formule de

REINTEGRATION.

L’histoire se répète. Les « dieux », même s’ils sont toujours les mêmes, ont

des noms différents. Par exemple, chez les Hyperboréens et les Grecs, le nom d’APPOLON

est le même pour les deux Panthéons. Les idées centrales et « motrices » sont les mêmes, et

chaque peuple crée sa culture authochtone, en les adaptant et en les enrichissant de leurs

expériences et besoins propres.

Comme nous l’avons déjà dit, mises à part les traces archéologiques, la

source la plus féconde pour connaître les coutumes et les croyances des peuples pré-

historiques, est constituée par les récits épiques de leurs migrations, les actes de leurs héros,

qui sont considérés comme les ancêtres de la race (progéniteurs), revêtus des formes que les

poètes, tels qu’HOMERE, créèrent, et avec les caractéristiques qu’ils leurs attribuèrent.

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Les « temps mythologiques », c’est-à dire, « les temps qui ne sont pas reconnus

comme tels » sont les temps de la vérité pour l´homme de cet Age. « Les temps durant

lesquels se produit un processus de transformation ou de développement de la conscience

humaine », comme le définit Schelling. C’est la première connaissance que l’homme

acquiert de lui-même et de ce qui l’environne. C’est pour cette raison que les personnalités

mythologiques représentent des aspects de la psyché, « revetûs » avec des attributs naturels.

Les Mythes et les Légendes archaïques, se développèrent graduellement comme des

explications d’une profonde signification cosmologique, religieuse, psychologique et

morale. Ce furent les hommes de grandes sensibilité, comme les Prophètes, les Voyants et

les Poètes, qui « animèrent » et donnèrent une vitalité à ces Mythes et ces Légendes, avec

les doctrines qu’ils essayaient de transmettre ou de révéler, au moyen de la personnification

et de la dramatisation qui étaient de véritables « mines » de sagesse ancienne, comme

ESCHYLE, avec ses Tragédies et ses drames ; comme HOMERE, EURIPIDE,

SOPHOCLE, PINDARE et HESIODE. A part cela, les Initiés des Ecoles de Mystères, ré-

estructurèrent, adaptèrent et utilisèrent délibérément les Légendes et les Mythes, en les

incorporant à leurs propres Rituels d’Initiation, pour les utiliser comme des « véhicules »

pour la transmission de corps de doctrine traditionnelle, de connaissances cosmologiques,

et même comme un symbolisme « voilé » des processus subtiles que la « technique » ou

ascèse Initiatique va produire dans la conscience des Néophytes. Et aussi affleure à la

conscience « de même que la santé et la force de l’aliment que nous mangeons, sont

assimilées par le corps physique ». (Corinne Heline: « MYTHOLOGY AND THE

BIBLE », page 5, « New Age Press », California, 1970).

C’est pourquoi, celui qui désire réellement « découvrir » les différentes « couches »

de la ré-vélation qui gissent au plus profond des Légendes et des Mythes anciens, devra

pratiquer LA MEDITATION, en vue de développer l’indispensable perception intuitive qui

le mènera au-delà du sens littéral, vers le Monde de la LUMIERE INTERIEURE.

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« POUR LE JUSTE UNE LUMIERE EST SEMEE ; C’EST UNE JOIE POUR LES

COEURS DROITS »

(PSAUME, 97 :11)

« DANS L’OBSCURITE SE LEVE UNE LUMIERE POUR LES HOMMES

DROITS. »

(PSAUME, 112 :4)

Cependant, « la porte est étroite », et comme le dit la sentence Pythagorique

(LXXIV) : « VOUS NE DEVEZ PAS OPPOSER LA LUMIERE AU MUR, CAR IL Y EN

A QUI RESISTENT A LA LUMIERE COMME UNE MURAILLE QUI REFUSE LES

RAYONS DU SOLEIL… »

La Méditation prouvera à celui qui est avide de Lumière, qu’il faut rester à une

distance prudente, des spéculations joyeuses et désinvoltes de certains « occultistes » et

« mystiques » qui sont plus proches des superstitions populaires que des théories

naturalistes et du « Mythe Solaire », aussi rebattu que caduque. Une confrontation entre les

idées de Max Müller et celles de PLOTIN et de PORFIRIO au sujet du système

d’intérpretation symbolico-allégorique des Mythes, fera apparaître un jet de lumière et de

solides paramètres de référence à ceux qui désirent poursuivre l’étude sérieuse et profonde

de la Mythologie. De même, la comparaison entre les récits des EDDEES avec la

Théogonie d’HESIODE, et le Livre de la Genèse, leurs prouvera que les coincidences ne

sont pas précisement « l’oeuvre du hasard ».

Malhereusement, je ne crois pas que de telles études attirent ce qu’on appelle

« l’homme moderne », passionné par « la nouveauté » et pour qui la nouveauté est

justemement une valeur. Pour lui, la préoccupation que nous avons pour la « conscience

Mythique » ne serait rien d’autre qu’une curieuse « archéologie de la raison », une attitude

puérile de « bon sauvage ».

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Nous croyons, avec Georges Gusdorf, que « le MYTHE s’affirme comme une

conduite de RETOUR A L’ORDRE. Il intervient comme un prototype d’équilibrage de

l’Univers, comme une formule de réintégration. » (« MYTHE ET METAPHYSIQUE »,

page 12, Flammarion, Paris, 1953).

Cherchons donc la réminiscence des faits très anciens et lointains des Scythes, les

germes purs de leur passé, dans les Légendes selon lesquelles, les Titans et les Géants de

tailles colossales, comme SESOCHRIS, furent les constructeurs du SPHINX DE GIZETH

à Memphis, bien que sa partie humaine ne soit liée ni à la race blance, ni à la race mongole,

car les traits du visage, bien que presque tous mutilés aujourd’hui, sont coptes, mais le

symbolisme exprimé par la conjonction du Lion et de la Femme Copte pourrait avoir

comme objet de commémorer le mariage de la Race Blance (SCYTHE) avec les Coptes du

Soleil. Le nom d’HARMAKUS, ou HAR-EM-CHU (« Horus à l’Horizon ») que les

égyptiens donnaient au Sphinx, était aussi celui de la planète MARS, à laquelle, selon

Hérodote, les Scythes consacraient un culte particulier. (Réf : Moreau de Joannes : « LOS

TIEMPOS MITOLOGICOS », PAGES 77/78, Edit. Kier, Buenos Aires, 1947).

Légendes comme celle que raconte HERODOTE, selon laquelle « HERCULE,

après avoir rencontré EQUIDRA en Scythie, la fit mère de trois fils qui furent les pères des

trois principales nations Schythes. « Equidra était un monstre à moitié femme et à moitié

vipère…De même, la Fable narrée par HOMERE, au sujet de BOREAS, « le dieu avec des

pieds de serpents, fécondant avec son souffle douze juments de Schythie », présente le

même symbolisme représentatif de l’union de la Race Ethiopienne avec la Race Blance.

Le Centaure QUIRON (CHIRON), « un sage très instruit en astronomie et en

médicine », chargé par le roi PELEO d’éduquer son fils ACHILLE, représente la nation

Scythe de la TAURIDE. CHIRON est donc le « centaure qui instruisit les plus célèbres

héros de la Grèce.»

Pour les grecs, la Scythie était le pays des Hyperboréens (APOILODORO, II, 5). Ils

se référaient à la LYBIE COLCHIDE dont SUIDAS dit : « LYBIA EST SUPRA

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COLCHOS », C’est-à-dire, le Caucase Septentrional. Ils disaient également que, dans la

Lybie MEOTIDE, habitaient « les Hespérides ». HESPERIE fut le nom original et primitif

de CRIMEE.

Les Hespérides étaient des filles de FORCO et de KETO. Keto (Kheta) désignait la

famille guétique ou SCYTHE. L’ « OLYMPE » primitif, le plus ancien de tous, le

« Château Céleste », le « Palais des As », était un lieu élevé dans la Colchide (Egher), lieu

choisi comme foyer des dieux après le cataclysme terrible qui balaya les basses terres de la

Scythie. Lieu sacré, résidence du PONTIFE-ROI des dieux. L’OLYMPE (HOL-EMPHE :

« haut ciel »), le HALL, IDAVALLI ou VALHALLLA des Scandinaves.

L’ENFER, (L’HADES des grecs), « Le Tartare » ou « Abisme Ardent » était aussi

dans le Caucase. PLUTARQUE, dans MARIO (Plin, VI, 6) affirme que « les enfers décrits

par Homère, étaient situés dans le pays des CIMMERIENS, au nord du Ponto Euxino.

HOMERE disait (ODYSSEE, CXV 505 ; XI, 17) que « les Cimmériens vivaient en voisin

des Enfers ». Peut-être que les terres volcaniques de BAKU vomissant du pétrole enflammé

et de la boue ardente, convertirent cette région en un authentique Enfer, baignée qu’elle

était par les eaux pourries des fleuves lents et marécageux, comme le Cocyte et le

Flegueton. Les grecs situaient également la résidence du BOREAS et d’EOLE, dans les Iles

Euxines. ORPHEE, selon HERODOTE, parle du « gélidus » ACHERON, et observe « qu’il

fait froid dans les enfers ». Hérodote rapporte comme un fait ordinaire, que les Scythes du

Quersonèse passaient à l’île Sindique dans leurs chars, sur le Bosphore complètement gelé

par la brise artique. » (Moreau de Jannes, Op Cit., page 291).

Les Traditions Nordiques les plus proches du grand Héritage Scythe, affirment

que’ODIN et son peuple partirent des rives de la Mer Noire en emportant LE VASE DE

LA GRANDE SCIENCE (LE GRIAL ; alors CULDRON), sauvé des eaux du déluge…De

ce vieux tronc Scythe, apparurent les « branches » pré-helléniques et hellénique, iranienne,

germanique et latine. Chacune d’entre elles fut croisée avec d’autres peuples et d’autres

races pour former ceux qui peuplent aujourd’hui la Terre. De ce croisement de races et de

cultures, le plus important pour les effets qu’il produisit des deux côtés, fut l’établissement

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des colons égyptiens et lybiens dans le Bosphore. De ce tronc égypto-scythe, surgirent trois

branches : araméens, parses et chaldéens. « L’Egypte est clairement désignée dans les

hymnes parses du nom générique de ZAM ou ZAMAN » (Op. Cit. , page 292). « Le mot

« ZAM » est celui qui désigne la TEBAIDA, pays de Jupiter-Ammon, dans les inscriptions

hiéroglyphiques. » (T. Deveria : « MANUSCRITS FUNERAIRES », 154). Comme le dit

le « ZEND-AVESTA » : « ORMUZ AVEC LA LOI, LE SOMBRE ARIMAN AVEC SA

CROYEANCE, FURENT TOUS DEUX UN SEUL PEUPLE AU DEBUT. » (T. III).

Comme un détail curieux, nous observons que l’ancienne capitale des MEDES ou

CASPIENS, était SHA-MAKI, dans laquelle, apparemment, CYRE fut proclamé Roi.

Hérodote affirme que la MEDEE et la COLCHIDE (HAVILAH), étaient des « pays

voisins ». La Genèse, Chapître 10, Verset 30, dit, en parlant des fils de YOQTAN (fils

d’HEBER et descendant de SEM), frère ainé de PELEG :

« LEUR HABITAT S’ETENDAIT DE MESHA VERS SEFAR, LA MONTAGNE

DE L’ORIENT. »

San Jeronimo, sur la base d’une ancienne Tradition Juive, identifie SEFARAD avec

LE BOSPHORE. (ENCICLOPEDIA DE LA BIBLIA, Vol. VI, page 534). Morceau de

Jonnes (LOS TIEMPOS MITOLOGICOS, page 302) dit que « le pays des SAPIRES, situé

dans la Vallée du KUR et de l’ARAXES, reçut le nom de SIPPARA, aujourd’hui

Monastère de SEFAR, où l’on retrouva les Livres de Thoth après le déluge ». C’est

précisement sur les berges du KUR et de l’ARAXES, que le peuple ARYEN (la Nation

MEDE), qui émigra depuis son lieu d’origine jusqu’aux rives du KUBAN, fixa sa

résidence. (Op. Cit. Page 303).

« DE LA, ABRAHAM PARTIT POUR LA TERRE DU MIDI, ET HABITA

ENTRE QADESH ET SHOUR PUIS VINT SEJOURNER COMME ETRANGER A

GUERAR. » (GENESE, 20,1).

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Dans le Chapître 25, verset 18, en parlant d’ISMAEL, fils d’ABRAHAM, il est dit :

« ILS DEMEURERENT DE HAVILA A SHOUR, QUI SE TROUVE EN FACE DE

L’EGYPTE, SUR LE CHEMIN DE LA SYRIE. » HAVILA est la COLCHIDE et SHOUR,

la Syrie CAUCASIQUE OU « ARAM », la nation que fonda le fils de SHEM. Rappelons-

nous que l’HERMES antédiluvien est appelé HARAMESAH. C’est d’ARAM ou HARAM

que partit ABRAM pour aller dans les terres de CANAAN…

MEDIUS, MIDEA et MEDEON proviennent du Zend MAIDHYO (Milieu), terme

appliqué au LIEU SACRE, le CENTRE SPIRITUEL du pays. Dans la Gaule, le Siège des

Druides était MEADHON, MAYDUUN, MOYDON et MEDIOLAN. En Grèce (Argolide)

était MIDEIA était le Grand Centre du pays, car DELPHES était considéré comme

l’OMFALOS ou le « NOMBRIL DU MONDE » dans son Cycle respectif. En Arabie,

MEDINE est le CENTRE SACRE. Le Chapître 25 de la Genèse, Verset 1 et 2, dit :

« ABRAHAM PRIT ENCORE UNE FEMME ; ELLE S’APPELAIT QETOURA.

ELLE LUI DONNA ZIM-RAM, YOQ-SHAN, MEDAN, MIDIAN, YSHBAQ et

SHOUAH. »

Les MEDES, comme les SCYTHES leurs ancêtres, furent les conservateurs et les

surveillants de la DOUBLE TRADITION : SACERDOTALE et CHEVALERESQUE

qu’ils avaient sous leur protection, raison pour laquelle ils constituèrent, à leur époque, le

CENTRE SPIRITUEL d’irradiation de cet aspect Secondaire ou Dérivé de la Grande

Tradition Primordiale, comme le furent également les Atlantes, avec leur Tradition propre,

et dont nous parlons au Chapître Sept : « Les Traditions Dérivées et Secondaires. »

La Traditionn Scythe, comme la Tradition Druidique, représente un des POLES

Spirituels Secondaires qui donnent naissance à ce qu’on peut appeler, de manière tout à fait

appropriée, « LA TRADITION DES MYSTERES D’OCCIDENT », la tradition

d’ABIMELECH (el Mlechcha). Cette Tradition nous affirme, avec JEREMIE, qu’ « IL

N’Y AURA PAS DE CONSOMMATION », qu’il « NE SERA PAS FAIT TABLE

RASE ». Malgré les erreurs continuelles des hommes, le « sourire de Dieu » nous donne la

grande espérance de la « nouvelle opportunité ». L’ « enfant » grandit et devient adulte,

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jusqu’à arriver à se rendre maître de lui-même et à recouvrer la « véritable qualité

d’HOMME », l’authentique VER-tu.

La disparition de la Connaissance Sacrée (Hiéros-Logos) et Secrète (Hermétique)

provoque une « occultation ».S’il y a un HENOCH « qui est parti avec Dieu et qui n’a plus

existé parce qu’il avait enlevé », un autre HENOCH, « LE RENOVATEUR » devra « re-

venir » pour ré-tablir la Grande Tradition, La Sagesse Secrête : « le Roi impérissable qui

apparaitra et rétablira la Justice sur la Terre… »

L’ « Homme Véritable », celui qui « ne vacille pas » dans sa « marche continuelle »

(In-Ire), découvre, avec son V.I.T.R.I.O.L., qu’ « EN LUI EST LA FORCE » qui peut

l’aider à « monter sur la Montagne Sainte » et à y ETABLIR son Sanctuaire…Comme le

signale très justement la référence qui fait Mario Ruso de Luna dans deux de ses livres

(« LA ESFINGE », page 30, Edit. Kier, Bs. Aires, 1944, et « EL SIMBOLISMO DE LAS

RELIGIONES DEL MUNDO », page 187, Edit. Kier, Bs. Aires, 1944), au sujet de

l’ « Intróito » de l’ ANCIENNE Messe Catholique (selon la lithurgie d’avant la réforme du

Concile de Vatican II) : « C’est pourquoi quand le célébrant se plaint, il dit :

« SI TU ES MON DIEU ET MA FORCE, POURQUOI ME REFUSES-TU ET

POUR QUELLE RAISON JE TOMBE TRISTEMENT QUAND L’ENNEMI ME

FRAPPE… ? »

L’Enfant de Coeur qui aide le célébrant, qui représente les Anges qui assistent ce

dernier, répond très inspiré :

« EMETS TA PROPRE LUMIERE ! CHERCHE TA PROPRE VERITE !, SELON

CE QUI NOUS A ETE ENSEIGNE ET DEMONTRE SUR LA MONTAGNE

SAINTE ET DANS UN TABERNACLE… ! »

C’est-à-dire : « si tu veux savoir le pourquoi des souffrances de la lutte évolutive et

la triste cause de tes chutes, tu dois faire appel non pas à la foi aveugle, mais à ta propre

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raison, la Lumière et la Vérité Intérieure qui bat en toi : c’est qui fut enseigné sur la

MONTAGNE SAINTE et dans son reflet, le Tabernacle… »

Tels sont, invariablement, éternellement, LE MESSAGE et LA PAROLE que les

Collèges Initiatiques ont enseigné à REALISER : LA VERITE ET LA LUMIERE SONT

EN TOI : INVENIA OCCULTUM LAPIDE… !ELLE BRILLE DE SA PROPRE

LUMIERE ! (EMMITE LUCEM TUAM… !).

« JE SUIS LA LUMIERE DU MONDE : CELUI QUI VIENT A MA SUITE NE

MARCHERA PAS DANS LES TENEBRES ; IL AURA LA LUMIERE DE LA

VIE. » (JEAN, 8 :12).

Pour des raison particulières, et non des moindres, nous avons préferé laisser pour la

fin de ce chapître, quelques considérations liées à la Traditon Scythe, lesquelles, en plus

d’être peu connues, sont très révélatrices de « qualité » extraordinaire de cette très ancienne

Ecole Initiatique de Mystères.

Comme nous le disions antérierement, « ODIN » ou « WODEN » est le Dieu-Père

chez les Scandinaves. ODIN remplaça le Culte de THOR comme Déïté Suprême de

l’ancien Panthéon Scandinave. Robert Macoy, dans son livres « GENERAL HISTORY OF

FREE-MASONRY » (Histoire Générale de la Franmaçonnerie), nous dit : « D’après ce qui

apparaît dans les Chroniques nordiques, au premier siècle de l’Ere Chrétienne, SIEGGE, le

Chef de la tribu asiatique d’ASER, émigra depuis la Mer Caspienne et le Caucase, vers

l’Europe du Nord. Il dirigea le cours de son émigration vers les Nord-Est, depuis la Mer

Noire jusqu’en Russie, où il laissa un de ses fils comme régent, de même qu’il le fit avec

les Saxons et les Francs. Il avança ensuite à travers la Cambrie jusqu’au Danemark, qui

reconnut son cinquième fils SKIOLD comme son Souverain, et il passa en Suède, où

GYLF, qui gouvernait, rendit hommage au merveilleux étranger, et fut initié dans ses

Mystères. Rapidement, il devint Maître des lieux, et construisit SITGUNA, la capitale de

son Empire, promulga un nouveau code de lois, et établit les Mystères Sacrés. Il assuma

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lui-même le nom d’ODIN et fonda le Sacerdoce des Douze Drottars (Druides), qui

conduisaient les Cultes Sacrés, l’administration de la justice, et exerçaient le prophètisme. »

Selon Godfrey Higgins (« ANACALYPSIS »), WODEN, le dieu nordique est

simplement la méthode Tamoule de prononcer BOUDDHA. Higgins affirme également que

dans la langue Syrienne, ODIN est ADONIS. Le O, en Syrien, de même qu’en Tamoul,

correspond à l’article déterminé « LE » ; « O-DIN » serait donc « LE-DON » ou « LE-

DUN », c’est-à-dire, La Sagesse et la Connaissance.

Le Seigneur BOUDDHA (Le Sage) est né au sixième siècle avant J. C., d’une

famille appartenant aux Brahmanes « Bovins » (Gautamas), dans un Clan de la race des

Scythes (Shakyas), établis dans les colonies frontalières au Nord-Est de l’Inde et du Népal,

en raison d’une invasion du pays pour les iraniens. SIDDHARTA était le nom personnnel

du Prince KAPILAVASTU, fils de ZUDDHODANA, Roi Shakya du KAPILAVASTU,

petit Règne du Népal. SIDDHARTA était donc son nom, avant de s’élever à a condition de

BUDDHA. SIDDHARTA signifie en sanskrit « le bon succès ». GAUTAMA (et non

Gotama, qui est le nom d’un Rishi) était le nom sacerdotal de la Famille SAKYA. C’est

justement parce qu’il était d’origine SAKYA (Scythe) qu’on l’a appelé SAKYA-MUNI,

c’est-à-dire : « Le Saint ou Sage de la Famille Sakya ». Par « MUNI », on désigne celui qui

mène une vie de retraite, d’ascète, de contemplation, c’est-à-dire, d’ermite. Son « surnom »

était « SAKYA-SINHA » : « Le Lion des Sakyas » (Le Lion des Scyhtes)…

Nous lisons dans le BOUDDHA-KARITA, Livre I, 20 :

« BOUDDHA EST NE POUR DETRUIRE LES MAUX DU MONDE »

Dans le même texte, Livre I, 34, nous lisons :

« JE (BOUDDHA) SUIS NE POUR LA CONNAISSANCE SUPREME, POUR LE

BIEN-ETRE DU MONDE, EN CONSEQUENCE, CECI EST MA DERNIERE

NAISSANCE. »

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(I M A G E )

Réf : « VIRGIA AUREA », par Jacques-Bonaventure Hepburne d’Ecosse, 1573-

1621, philologue et paléographe né à Henestocks (Ecosse), dans le Conté de

Hadington. Il fut le Bibliothécaire du Pape PAUL V, et se spécialisa dans les

manuscrits orientaux du Vatican, selon Jean Marqués-Rivière : « AMULETTES

TALISMANS ET PANTACLES », page 307, PAYOT, Paris, 1950.

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AINSI, CELUI QUI A UN PAS DE LION, EN REGARDANT LES QUATRE

REGIONS, PROFERA UNE VOIX PLEINE D’UN DESSEIN DE BON

AUGURE. »

Le « Bébé Lion de la Tribu Scyhte » est venu au Monde comme Conquérant du

QUATERNAIRE, l’Esprit de Vérité qui devait donner le « coup de grâce » à l’illusion et à

l’ignorance. De même que « LE LION DE JUDEE » de la Tradition Chrétienne…

Les dernières paroles du Seigneur de Compassion à son Disciple ANANDA, furent

les suivantes :

« C’est ainsi, ô Ananda ! Soyez vos propres lampes, soyez vos propres refuges ;

maintenez-vous fermes à la lumière de votre lampe ! Cherchez la Libération dans La

Vérité, et ne demandez d’aide à personne d’autre qu’à vous-mêmes… »

--------------------------------------------------------

QUE TOUS LES ETRES SOIENT HEUREUX.

QUE TOUS LES ETRES TROUVENT LA PAIX…

QU’IL Y AIT LUMIERE, PAIX ET AMOUR POUR TOUS LES ETRES

SUR TOUS LES PLANS…

---------------------------------------------------------------

C’est pourquoi, tout homme qui sent dans son coeur ce grand Pouvoir qu’est LA

VOLONTE DE LUMIERE, doit prendre, avec courage, LE CHEMIN et CHERCHER SA

PROPRE LUMIERE dans une LIBERTE absolue, sans contrainte ni violence. Tel est le

véritable objectif de l’existence humaine…

=========================================

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O N Z E

L A T R A D I T I O N H I N D O U E

Dédié avec dévotion et respect, à l’Inde Eternelle ; cette terre privilégiée de la

Spiritualité, héritière et conservatrice insigne de la Grande Tradition Primordiale

(SANATANA DHARMA), au sein de laquelle, elle demeure sereine et immuable,

contemplant le devenir du Monde à travers l’Oeil frontal de Shiva…

NAMAH ! OM, SHANTI, SHANTI, OM… !

VARSHA SAMAHITA

----------------------------------------------------------------------------------------------------

L’esprit specifiquement « moderne, qui constitue pour l’immense majorité de notre

monde occidental, une de ses prétendues « conquêtes », est la représentation la plus vivante

de l’esprit « anti-traditionnel » ; c’est pourquoi, dans l’état présent du monde, ce qu’on

appele la « civilisation occidentale moderne » est le prototype d’une civilisation proprement

ANTI-TRADITIONNELLE. Nous pourrions dire, sans peur d’éxagerer, que la mentalité

moderne trouve que tout ce qui revêt la qualité TRADITIONNELLE, est dérangeant et

irritant. C’est pour cela que dans le monde d’aujourd’hui, le terme de « TRADITION » est

généralement appliqué à tout ce qui est « vieux », « caduque » et « anachronique ». Ceci est

compréhensible, car le concept que le monde « profane » a de la Tradition, est

exclusivement lié aux choses « inventées » par les hommes, et par conséquent, comme le

souligne Renan : « La tradition dans les choses intellectuelles dégénère en routine. »

(Oeuvres, I, 15).

Du point de vue INITIATIQUE, nous entendons par TRADITION, « tout

l’ensemble des institutions de différents ordres dans la Doctrine Traditionnelle qui fut

transmise originellement, d’abord oralement, mais qui peut également être écrite, formant

ainsi deux branches complémentaires d’une même Tradition ». (René Guénon). C’est

pourquoi, une civilisation authentiquement traditionnelle est celle qui applique les principes

doctrinaux dans tous les ordres ; c’est-à-dire, en accord constant avec les principles dont

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l’essence est purement métaphysique et qui a, par conséquent, une fixité immutable. Mais

pour la mentalité des « évolutionnistes » et « progressistes » de l’occident moderne, cette

immutabilité les convertit, selon leur « optique », en quelque chose semblable à des

« fossiles intellectuels », essayant ainsi d’imposer arbitrairement aux Doctrines

Traditionnelles et à la Métaphysique pure, le « progrès » qu’elle attribue aux sciences

« profanes » et à la philosophie. Celui pour qui LA VERITE n’importe pas, pour qui ce qui

compte, c’est « d’avoir raison » ou de se croire en possession de la vérité par pure

complaisance ou vanité, rend bien peu de service à la vérité, car de cette manière on ne peut

qu’obtenir l’inversion des valeurs et le mépris des principes supérieurs, coupant ainsi toute

communication avec la Vérité transcendente et avec la Connaissance Suprême, en échange

d’un « savoir ignorant » d’ordre inférieur, enfermé et limité dans le domaine du relatif et du

contingent. Cependant, il y en a qui sont tellement persuadés de la « superiorité » de leur

connaissance, qu’ils n’admettent en aucune manière, que quelque chose puisse exister, qui

soit différent de leurs concepts et de leurs points de vue. C’est précisement ce « nivellement

par le bas » qui constitue ce qu’on appelle l’ « uniformisation » moderne, qui est la

manifestation visible et évidente d’une « haine envers toute supériorité ».

Peut-on appeler « progrès » ou « développement » de l’esprit, la tendence ou la

mentalité qui va contre toute spiritualité et transcendance, contre tout principe supérieur ?

Nous croyons que ce n’est, tout simplement, que l’oeuvre de « déviation » qui ne peut

conduire qu’à une « subversion », au sens le plus parfaitement éthymologique de ce mot.

Nous ne devons donc pas nous étonner, que la subversion dans tous les ordres, soit le fruit

d’une civilisation dans l’erreur, comme la nôtre, et que toutes les autres manifestations du

« désordre » moderne, nois aient contagiés comme une épidemie psychique incontrôlable,

qui semble « pousser » tout le monde à un « changement incessant » et sans but, en

commençant par « la mode » et en terminant par le monde des idées, avec son instabilité et

sa variabilité incessante. Cette inversion des valeurs a produit l’effondrement de notre soit-

disant civilisation occidentale, qui est l’expression la plus complète du MATERIALISME

INTEGRAL et de l’ANTI-TRADITION, qui menace de précipiter l’Humanité entière dans

le tourbillon du désastre et du chaos, jusqu’à la ruine et la destruction. Sans pécher par

pessimisme, nous considérons très peu probable, qu’avant l’imminence de la catastrophe

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finale, vers laquelle « nous pousse » la civilisation moderne, nous puissions sauver le

minimum d’éléments de la Tradition perdue que nous conservons encore, et qui

permettraient de restaurer ou de reconstituer notre Tradition dans le Monde du futur.

Cependant, considérant que, chez les occidentaux, pas tous sont d’accord avec le

développement exclusivement matériel de leur civilistaion, nous caressons le ferme espoir

que tout ne sera pas perdu, et que dans l’« Arche » de cette espérance, nous arriverons à

sauver les « germes » d’un Monde nouveau, loin du désordre, de l’erreur et de l’obscurité

qui semble aujourd’hui, nous ravager.

En face de l’Occident qui a apostasié et oublié ses valeurs propres Traditionnelles,

l’Orient, avec les traits caractéristiques d’une civilisation Traditionnelle, nous oblige à

reconnaître la scission qui nous différencie, et à comprendre pourquoi le dépôt de la

Tradition Primordiale fut transféré en Orient, où indiscutablement, on trouve

AUJOURD’HUI, les formes doctrinales qui en proviennent directement. Par conséquent,

que nous le voulions ou pas, que nous les croyions ou pas, l’Orient est le représentant

authentique du véritable ESPRIT TRADITIONNEL.

En plus d’être « la terre bénie des charlatans », à cause de sa tolérance proverbiale,

même envers les théories et les écoles les plus absurdes et les plus idiotes en apparence,

l’Inde est surtout la digne héritière d’une Culture millénaire et vivante, d’une civilisation

Traditionnelle dans le sens le plus large du terme, qui peut, en toute dignité et justice, être

considérée comme une des plus admirables de la Terre, et comme patrimoine de

l’Humanité entière. Nous nous référons à l’Inde qui ne se donne qu’à ceux qui la cherchent

réellement avec l’attitude intérieure correcte et sincère, car ceux qui ne possèdent pas cette

disposition animique verront passer mille fois ce qu’ils cherchent, sans que leurs yeux

soient capables de « voir » (PASYA).

La Sagesse qu l’Inde nous transmet, nous induit à la recherche individuelle de la

Connaissance (VIDYA), sans le dirigisme rigoureux inspiré par le dogme temporel et par la

défense abusive de dogmes soit-disant indiscutables, sans querelles théologiques et sans

despotisme théocratiques. La TRADITION HINDOUE est la plus ancienne des quatre

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grandes Traditions Secondaires provenant de La Grande Tradition Primordiale, d’origine

Polaire ou Hyperboréenne. La Tradition Hindoue, ou ce qui est connu aujourd’ui comme

« L’HINDOUISME », est un ensemble d’aspects différents de La Vérité, d’expériences

historiques vivantes qui synthétisent le mémorial d’une valeur inestimable de civilisations

passées et millénaires, dont les apports sont des éléments de mérite qui conforment

aujourd’hui en un seul bloc, la compilation la plus complète de Doctrines Traditionnelles

qui sont restées intactes depuis le fond des siècles. L’HINDOUISME est donc la succession

de trois formes principales que la Tradition a pris à travers les siècles : Védisme,

Brahnanisme et Hindoiuise. C’est pourquoi on peut trouver dans l’Hindouisme, toutes les

solutions spirituelles auxquelles l’homme puisse aspirer.

C’est ce qui a permi à l’Hindouisme de se convertir en chaire de Doctrines

Traditionnelles, sans disposer d’un clergé organisé ni d’une « Eglise », au sens occidental

de ce terme ; mais surtout, sans dogmes et sans ses « surveillants de l’enseignement », sans

croyances religieuses maintenus à base de pure arguties scholastiques remplies de cette

ironie et de cette ruse indéfinie qui les caractérissent ; oeuvres de pur « génie humain »

mais totalement dénuées de Sagesse (PRAJNA) et de transcendence ; un creux qui prétend

« se remplir » avec un simple « bruit de cymbales », faute d’une authentique Science et faut

d’AMOUR (Charitas). Telles sont les « oeillères scholastiques » qui ne permettent de voir

que ce qu’elles veulent voir, et nous savions déjà qu’ « il n’y pas de pire aveugle que celui

que ne veut pas voir. »

Sans être à proprement parler une « religion », au sens occidental de ce terme,

l’Hindouisme, comme le signale J. Gonda, « enseigne à l’homme à clarifier son

individualité, à réaliser le divin en lui, à donner comme sens à la vie, la recherche de la

vérité éternelle. « Tel est l’objectif ou le but de tout hindou : le vécu personnel de la verité

métaphysique, le véritable Connaissance (GNANA ou GNOSE). C’est la seule chose qui

donne un sens à toute pratique, depuis les plus formalistes et rituelles (RITA) jusqu’aux

plus dévotionnelles (BHAKTI).

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Par conséquent, nous devons confesser qu’en ce qui nous concerne, nous préférons

une Inde qualifiée de « paienne » à un « christianisme » qui poursuit, avec une cruauté

barbare, avec haine, intolérance et esprit vengeur, tout ceux qui ne pensent pas comme lui.

En Inde, il n’y a pas de bûcher ni de corde pour le schysmatique, pour l’hérétique ou

l’infidèle ; là-bas, le dissident ou le contestataire est reçu avec des arguments, au cours

d’une discussion libre, et sans la moindre intention de gagner des prosélytes.

En honneur à la justice et à l’objectivité, il faudrait cependant distinguer le

comportement et l’attitude de trois catégories de chrétiens de l’Inde. En premier lieu, les

NESTORIENS ou syrio-chaldéens, qui sont connus en Inde comme les « chrétiens de Saint

Thomas », parce qu’on attribue à l’Apôtre THOMAS, la fondation de son Eglise en Inde.

Ils sont très appreciés par les Hindous, qui les reçoivent avec plaisir dans leurs Ashrams,

car leur comportement ne se différencie en rien du comportement le plus traditionnaliste

des hindous. De nombreux Soufis font également de fréquentes visites aux Sanctuaires

nestoriens, où ils sont accueillis fraternellement, dans une ambiance de type très

« orientale », où les clercs et les fidèles s’assoient « à la turque » sur des tapis spécieux

pour les prières. En second lieu, on trouve les catholico-romains, presque tous d’origine

portugaise ou française ; dans leur grande majorité, ils méconnaissent totalement

l’hindouisme, ce qui produit parfois certains affrontements avec la population hindoue, qui

voit dans leur comportement, une apparente attitude « profane » ; bien qu’il y ait parmi eux,

un bon nombre de sacerdotes et de moines qui gardent une position digne de respect et de

tolérance. Enfin, les Missionnaires protestants, presque tous issus de la colonisation

anglaise, sont les plus fermés au dialogue et à la compréhension mutuelle. Pour la majorité

d’entre eux, les hindous sont, tout simplement, des « barbares » hérétiques, « adorateurs de

vaches sacrées », et combien d’autres bêtises propres au complexe de supériorité anglais.

En tout cas, nous croyons que la recherche d’une compréhension doit être réalisée

parmi les « élites » des deux bords, et non parmi les grandes masses. Surtout, si l’on tient

compte du fait qu’en Inde, un Swami a plus d’autorité spirituelle qu’un Brahman, parce que

ce qui compte, là-bas, c’est la « réalisation spirituelle ».

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Il est un fait indéniable que l’Inde est le lieu du monde actuel qui se prête le

mieux à une re-trouvaille, en vue d’un effort sérieux et sincère d’entendement et de

compréhension entre les différentes Religions et les Organisations Initiatiques du monde

d’aujourd’hui, car bien que l’Hindouisme ne soit pas une « religion », mais un « mode de

vie », une éthique traditionnelle avec un fondement méthaphysique et une « technique » de

réalisation spirituelle (YOGA), elle peut cependant être considérée comme « LA

RELIGION ETERNELLE » (SANATANA-DHARMA) ou la Loi Sacrée Védique

(AVIDIKA-DHARMA), parce qu’elle est fondée sur une CONNAISSANCE (GNOSE ou

JNANI) accesible à chacun, qui lui permet de « se re-lier » avec L’ETRE, quelque chose

qui doit être REALISE d’une manière purement intérieur et spirituelle, parce que personne

n’arrive au « SOI SUPREME » divin sans passer par la perfection du « Moi » humain.

C’est précisément cette UNIVERSALITE TRADITIONNELLE qui octroie à l’hindouisme

la qualité spirituelle de « pivot » ou « pôle » spirituel, qui lui permet d’agir comme

« arbitre » dans n’importe quelle rencontre, avec pondération et sagesse.

L’Inde serait donc le lieu idéal de re-trouvaille pour n’importe quel effort sérieux et

sincère (comme nous l’avons dit auparavant) ; une compréhension qui soit la démonstration

évidente d’un « oecuménisme » libre de prétentions hégémoniques de toute nature…Il

s’agirait d’un changement dans la manière de penser et de sentir, qui permette de trouver

tout ce qui UNIFIE et qui évite ce qui sépare. Par exemple, de même que l’Hindouisme

accepte et respecte la foi des Chrétiens pour le CHRIST, les Chrétiens, à leur tour,

respectent et comprennent le Culte Hindou pour KRISHNA. Que la « conmunio » ou

« koinonía » n’ait pas besoin de signifier « à tout prix » la « communion avec Rome »,

c’est-à-dire, l’ «obédience à l’Autorité UNIQUE de Rome » ; car « adorer un seul et unique

CHRIST (ou CHRISHNA) est une chose, et accepter que le « gouvernement unique » soit

l’Evêque de Rome (le Pape) en est une autre bien différente, car ce qui est lié à l’« unité

visible » semble être le principal obstacle à n’importe quel effort d’entendement et

d’UNITE. Tant que l’Eglise Catholico-Romaine continuera à s’entêter dans l’indiscutable

PRIMAUTE du Pontife romain, tout le travail « unificateur » restera stérile…Ce sera

toujours la « pierre » de la division. Les expressions de supériorité et les prétentions à la

détention exclusive de la Vérité, de la part de l’Eglise Catholique, constituent de très

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sérieux obstacles à une compréhension juste et sincère. L’EMPIRE ROMAIN a cessé

d’exister depuis des siècles, et bien avant même que Cesar Auguste ne promulge le décret

(l’édit) selon lequel la juridiction universelle du monde appartenait aux Romains…, c’est-à-

dire, aurait acquis l’empire sur tous les mortels…

L’Inde respecte et protège le DALAI-LAMA, mais ce dernier n’a jamais esssayé, et

l’Hindouisme ne l’accepterait pas, d’exercer un pouvoir absolu et indiscutable, en dehors de

son propre milieu dans le Bouddhisme Tibétain.

Au sujet de la compréhension et de la tolérance de l’Hindouisme, voyons ce qu’un

chrétien occidental, comme Arnaud Desjardins, nous dit dans son livre intéressant :

« L’HINDOUISME ET NOUS » :

« En matière de commentaires des Ecritures, ou de prédication d’une Doctrine, la

tolérance des hindous est presque illimitée. Peu importe qui est admis à défendre les

conceptions de Dieu les plus contradictoires, les divergeances sont considérées comme

autant d’autres points de vue qui ne salissent en rien l’unité de la vérité. » (page 75,

Editions LA PALESTINE, Paris-Genève, 1964).

LES SIX « DARSHANAS » (CHADDARSHANANI)

Le mot sanskrit « DARSHANA »signifie « VUE » ou « POINT DE VUE ». Il

provient de la racine verbale « DRISH » (Voir). Par conséquent, les DARSHANAS sont les

POINTS DE VUE DE LA DOCTRINE. Il ne s’agit pas de systèmes philosophiques parce

qu’il n’existe absolument rien qui puisse s’appeler « philosophie hindoue », car la

philosophie ou la pensée philosophique est propre à l’Occident, et est totalement étrangère

à toute Doctrine Traditionnelle. Les DARSHANA sont donc les principaux points de vue

ou branches principales de l’étude de la Doctrine. Les SIX DHARSANAS sont : le

« NYAYA » et le « VAISHESHIKA », le « SANKHYA » et le « YOGA », la

« MINANSA » et le « VEDANTA », énumérés dans cet ordre par leurs « affinités ». Ces

points de vue sont quelque chose comme les branches d’un même tronc ou d’une même

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racine qu’est la Grande Tradition Primordiale. C’est pourquoi celui qui n’est pas capable de

découvrir cette Racine primitive qui représente le point de vue DES PRINCIPES, ne

pourra pas comprendre les subtilités qui différencient en apparence la Doctrine originale, à

mesure qu’il « descend » dans l’interprétation de certains aspects subalternes qui se

convertissent en « spécialisations », c’est-à-dire, en un « s’en aller par les branches »,

oubliant le tronc commun. L ‘antinomie dépéndra du « philosophe » qui ne « voit » que des

branches, en ignorant le tronc. En tout cas, il peut encore « la résoudre », et pas seulement

la constater. Comment-peut-il y avoir d’antinomies dans une Tradition dont l’Essence

Doctrinale est LE VEDANTA ? En conséquence, tant que les concepts ou points de vue

sont en accord avec leur principe, ils ne pourront pas contredire entre eux, ils ne feront que

se complémenter et s’illustrer mutuellement. LES DARSHANANIS sont des moyens

différents de raisonnement, des postulats différents, qui servent à tirer des conclusions. En

aucun cas, il ne s’agit des célèbres « systèmes » avec leurs inséparables fanatiques, et qui

ne sont qu’une conception fermée dont les limites dépendent de l’horizon mental de leur

auteur. Les DARSHANANI sont des développements selon certains points de vue et

suivant des directions diverses, bien qu’en aucun cas, incompatibles. Par exemple,

l’interprétation du Monde PHENOMENAL selon ces méthodes, conduit à des résultats

divergents et parfois antinomiques, mais c’est justement par la pondération des

contradictions qu’on peut avoir un « aperçu » de la nature REELLE du Monde qui est au-

delà de nos perceptions et de l’observation des phénomènes naturels.

Les DARSAHNANI remplissent en même temps, ce que nous pourrions appeler

une « fonction critique » qui sauve des dangers et des écueils des extrêmes, entre

l’irreductibilité du pluralisme ou de monisme ; entre un « réalisme » et un « idéalisme » qui

ignorent la corrélation. Bien que dans les DARSHANANI on soit toujours au-delà du

domaine limité de la pensée philosophique, on ne pourrait dire en aucun cas, qu’une de ces

« approximations » soit plus vraie que l’autre, car malgré leurs divergences apparentes,

elles ne sont dans le fond, rien d’autre que des différences d’adaptation. Chacune est

complémentaire à sa manière, et aucune école ne peut prétendre représenter la Doctrine

d’une manière totale et exclusive. La Tradition, dans son intégralité, forme un ensemble

harmonieux et cohérent, dont les points de vue peuvent être contemplés simultanément de

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même que successivement, mais toujours en accordance avec le Principe et le fondement

commun de cette Tradition, qui dans le cas de la TRADITION HINDOUE, est LE VEDA,

la « Science Sacrée » et la Connaissance Traditionnelle par excellence. La racine « VID »,

d’ou proviennent les mots « VEDA » et « VIDYA », signifie à la fois « VOIR » et

« SAVOIR ».

Les deux premiers Darshani (NYAYA et VAISHESHIKA) peuvent être considérés comme

des points de vue analytiques ; les quatre autres (SANKHYA, YOGA, MIMANSA et

VEDANTA) sont des points de vue synthétiques. Les deux derniers (MIMANSA et

VEDANTA) se distinguent des autres dans le sens ou ils sont, de manière directe et

immédiate, des interprétations du VEDA même, et le reste en dérive de manière plus

éloignée. (Réf. : René Guénon : « Introduccion General al Estudio de las Doctrinas

Hindues », page 205, Edit. Losaad, Bs. Aires, 1945).

Le premier DARSHANA (NYAYA) est un système analytique de raisonnement ; le second

(VAISHESHIKA) propose l’étude des Sept Catégories (PADARTHAS) : substance

(DRAVYA), Qualité (GUNA), Action (KARMA), Généralité (SAMANYA), Particularité

(VIZECHA), Connexion ou relation intime (SAMAVAYA) et Négation ou Privation

(ABHAVA). L’état de conscience dans lequel la vérité est conçue s’appelle PADARTHA-

BHAVANA. Le troisième Darshana (SANKHYA), attribué au sage KAPILA, son

compilateur, provient de SANKHYA qui signifie « énumération exacte » et « classification

parfaite », et parfois aussi « raisonnement ». La Tradition Hindoue considère que le

SANKHYA est le Darshana le plus ancien. Le postulat fondamental de ce Darshana est

que, dans l’Univers, il exsite DEUX PRINCIPES ACTIFS dont l’interaction produit les

phénomènes de l’Univers et de la Vie, se manifestant en des formes, des variétés et des

combinaisons innombrables. Ces DEUX PRINCIPES sont : « PRAKRITI », l’ « essence »

éternellement existente, la Matière PRIMORDIALE, la Nature ou « RACINE » de tout. Elle

n’est pas une substance simple, car elle est constituée de TROIS GUNAS (modes, qualités

ou attributs) appelés : « SATTVA », la bonté dans le sens de droiture, intelligence,

entendement, connaissance intuitive consciente, placidité, pureté, vérité, pouvoir

illuminateur, force, résolution, esprit, vie, conduite, courage, cœur, mental, âme, pensée,

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etc. « RAJAS » , l’énergie, l’activité, le mouvement, l’agitation, passion, violence, effort,

etc. Il communique l’impulsion et le mouvemet aux deux autres Gunas (Sattva et Tamas)

qui ne peuvent entrer en activité par eux-mêmes. « TAMAS » : la qualité des ténèbres,

impureté et inertie ; des trois Gunas fondamentaux, il est le plus inférieur ; il est la qualité

prédominante des imbéciles et celle des règnes végétal et inorganique. La BHAGAVAD-

GITA (XIV, 8, 13) dit : « MAIS « TAMAS », SACHE-LE, NE DE L’IGNORANCE, EST-

CE QUI LEURRE TOUTES LES AMES, EN LES ESCLAVISANT AU MOYEN DE

L’ERREUR, LA NEGLIGENCE ET LA LETHARGIE…L’AVEUGLEMENT,

L’INERTIE, L’ERREUR et la CONFUSION NAISSENT DE LA CROISSANCE DE

« TAMAS ».

L’autre principe actif du Darshana « SANKYHYA » est « PURUSHA » ou NATURE

SPIRITUELLE, l’ « Homme Céleste », Le « MOI » Spirituel. C’est un Principe

élémentaire, primordial, simple, pur, constant, éternel, incréé, non producteur, immuable,

inactif, d’un miroir cosmique dans lequel se reflète et se révèle tout l’Univers, c’est-à-dire,

tous les changements qui s’opèrent dans PRAKRITI. « A leur origine, « PURUSHA » et

« PRAKRITI » sont une même chose ; mais en arrivant au plan de la différentiation, chacun

des deux évolue dans une direction opposée, l’Esprit tombant graduellement dans la

Matière, et cette dernière montant vers son état original, et cependant, ils sont toujours

séparés. » (Ref : H.P.B. « Glos. Teosof. »).

Le Darshana « SANKYA », selon certaines opinions, est un systèe « athée » et matérialiste.

Il est considéré comme « athée » parce que le SANKYA est « NIRISWARA » ou

« ANIZVARA », c’est-à-dire, qu’il « N’EST PAS THEISTE », il ne fait pas intervenir la

conception d’ « ISWARA » (Le Seigneur ou le Dieu PERSONNEL, ou la « personnalité

divine »). La qualification de « matérialiste » est dûe à une double erreur d’appréciation ;

premièrement, l’erreur de considérer le SANKYA comme un système « philosphique » (au

sens occidental du terme), et la seconde erreur, dérivée de la première, est dûe au fait que le

concept hindou de « PRAKRITI » est compris comme « matière » (au sens occidental de ce

terme), mais la MATIERE UNIVERSELLE est la Nature comme RACINE du Tout, la

BASE Originale, la CAUSE Matérielle, la Matière NON MANIFESTEEE, la Nature

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ETERNELLE et CELESTE. Selon le SANKYA, comme nous l’avons déjà vu en parlant du

troisième Darshana, il exsite DEUX PRINCIPES également INCREES ET ETERNELS :

« PURUSHA » et « PRAKRITI », qui par leur union mutuelle, donne naissance à tous les

êtres animés et inanimés (BHAGAVAD-GITA, XIII, 26). Par conséquent, ils sont « deux

aspects primitis de la Déité unique inconnue ». On pourrait dire que le « SANKYA » est la

« THEORIE » ou « le point de vue théorique », alors que LE YOGA, que certains

considèrent comme une seconde brahcne du SANKYA, est le COMPLEMENT DE

REALIDSATION. Le YOGA est qualifié de « SESHWARA », c’est-à-dire, de

« DEISTE » parce qu’il introduit le concept d’ «ISWARA » (L’Être, le Dieu

PERSONNEL).

LE YOGA

Le YOGA est un des Darshanani classiques ; il est une branche du Sankya, avec des ajouts

d’autres sources, comme la notion divine d’Iswara, à laquelle nous avons déjà fait

référence. Avec le temps, le Yoga a souffert l’influence du VEDANTA, mais alors que le

Yoga, dans le Sankya, n’est qu’un point de vue, le Yoga triate essentiellement de

REALISATION. Les considérations théoriques, en tant que travail initiatique, n’ont pas de

valeur réelle si elles ne sont pas destinées à préparer la « réalisation », c’est-à-dire,

l’initiation effective, l’accès à une Connaissance DIRECTE et réelle, pour laqauelle la

connaissance discursive et théorique ne peut rien constituer de plus qu’une simple

préparation, et bien qu’indispensable, elle n’a en elle-même pas d’autre valeur que celle

d’un moyen contingent et accidentel.

Bien que le Yoga classique soit attribué à « PATANJALI » (« YOGA-SUTRAS ou

Aphorismes sur le Yoga), et sa codification estimée au VIème siècle Ap. J.C., les méthodes

ascétiques qui le caractérisent sont cependant aussi millénaires que l’Inde elle-même.

Certains attribuent l’Ecole du YOGA au célèbre Sage YAJNAWALKYA, auteur du

YAHUR-VEDA, le ZATAPATHA BRAHMANA, le BRID ARANYAKA et le Code de

lois YAJÑAVALKYASMRITI. Le mot YOGA donne le sens de « ce qui unit ou LIE sous

un même JOUG. « Dans ce cas particulier, il s’agit de l’UNION ou harmonie du Moi

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humain ou moi inférieur, avec le MOI SUPERIEUR ou « MOI DIVIN », au moyen de la

pratique de l’ascèse yoguique, qui prend sa source dans une tradition phénoménologique et

métaphysique, sans s’en tenir en rien aux enseigments d’un dogme religieux, car

l’Hindouisme, comme nous l’avons déjà dit, n’est pas une religion comme nous le

comprenons en Occident, mais il est le SANATANA-DHARMA ou VAIDIKA-

DHARMA : La RELIGION ETERNELLE ou Tradition Primordiale de l’ARYAVARTA, l’

Héritage reçu depuis la plus lointain passé, à travers ses Sages ou ou Rishis Illuminés

(SAPTARACHIS, SAPTARCHAYAS ou PRAJA-PATIS d’un très vaste Savoir et d’une

très grande Sainteté, qui vivèrent bien avant la période Védique). Ce qui caractérise le

YOGA, c’est sa structure INITIATIQUE : il faut un GURU (Instructeur) et le pratiquant

(YOGUIN) de La Voie s’efforce de « mourir » à l’illusion du monde des phénomènes, à la

vie commune (profane). S’il a du succés, il atteindra une « RENAISSANCE » à un autre

« état de l’être » : SAMADHI, ou état de ravissement extatique, d’absortion de l’esprit dans

l’ATMA ; MOKSHA : libération des véhicules matériels ; NIRVANA : extinction de

l’existence ; annihilation complète de la « personnalité humaine » ; c’est plonger dans

l’abîme de l’esprit divin. L’ETAT D’UNION parfaite et définitive, c’est-à-dire, la véritable

réalisation métaphysique.

L’origine du YOGA est difficile à établir. Ses techniques se manifestaient déjà dans

l’Inde SHIVAITE pré-Védique et pré-aryenne de Mahenjo-Daro, peut être pas dans un état

aussi raffiné que celui qui est formulé dans les YOGA-SUTRAS DE PATANJALI. On

pourrait affirmer que les TECHNIQUES du YOGA sont L’HERITAGE de l’Inde Eternelle,

et qu’elles constituent l’ensemble de pratiques (ANHYASA) le plus caractéristique et le

plus spécifique de la spiritualité Hindoue. Il n’existe pas un seul mouvement spirituel

Hindou qui n’inclut, comme une partie de sa technique de réalisation, pour le moins une

des nombreuses formes de YOGA qui constituent le patrimoine spirituel de l’Inde

d’aujourd’hui. Le YOGA est le Système INITIATIQUE de la Tradition HINDOUE, et il a

fini par absorber et assimiler presque tous les types de « techniques » de réalisation, les

intégrant synthétiquement dans son Système, parce que le Yoga peut être adapté

indifféremment aux diverses VOIES (MARGAS) sous le signe de la plus pure orthodoxie,

car ce qui intéresse le plus l’Hindou, c’est L’EXPERIENCE VIVANTE de la

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REALISATION SPIRITUELLE, la RENAISSANCE Initiatique qui lui permet d’être

« libéré en vie », ici et maintenant, le convertissant en JIVANMUTKA. Le YOGA est la

Véritable Science de l’HOMME INTEGRAL.

Bien qu’en réalité, il n’y ait qu’UN SEUL YOGA, qui est l’Art de la Concentration

Parfaite, les variantes de HATHA-YOGA et de RAJA-YOGA sont les deux formes

essentielles de base. JNANI-YOGA, BHAKTI-YOGA et KARMA-YOGA sont des

développements spéciaux adaptés aux Grandes VOIES ou MARGAS, de l’UNION PAR

LA GNOSE (JNANA), par la DEVOTION (BHAKTI) et par l’ACTION (KARMA).

Chacun d’entre eux correspond à un aspect particulier de la nature humaine. On ne peut pas

laisser en dehors du YOGA, les méthodes « TANTRIQUES » dont la particularité est le

Culte à la SAKTI (DEVI ou DURGA). Le mot « TANTRA » provient de « TAN » qui

signifie « propager », « répandre », et « TATRI » qui veut dire « expliquer ». TANTRA

serait donc : « EXPOSER L’ORIGINE DE LA CONNAISSANCE SPIRITUELLE ou

Connaissance Divine ». La Tradition dit que le fondateur du TANTRA est SHIVA lui-

même, le ADI-GURU (Le Premier Gurú) ou MAHAYOGI (Le Grand Yogi) et

MAHAKAULA (Le Grand Tantrique). L’objet de cette Révélation fut d’Illuminer l’âme

individuelle dans l’Ere du KALI-YUGA qui est celle dans laquelle nous vivons

actuellement. LE TANTRA et LE VEDA constituent la chaîne et la trame de la Culture

Indienne. (Réf : KALYAN SIVANANDA : « TANTRA », pages 13/16).

Dans le TANTRA-YOGA, comme dans les autres aspects du Yoga, le BUT est la

REALISATION SPIRITUELLE et NON le plaisir physique. L’EROS est l’aspiration de

l’Ame vers le haut, et Dieu est AMOUR (Agape). C’est une technique très « sui-generis »

et TRES DIFFICILE, qui comme toute VOIE INITIATIQUE, exige une APTITUDE et un

TEMPERAMENT appropriées. L’Aspirant « qualifié » pour LE TANTRA doit être

fondamentalement VER-tueux, parce que la technique sans VER-tu est libertinage et

perversion ; il doit être d’une pureté implacable (AKLIÇTA) et d’une extrême « sensibilité

spirituelle ». La VOIE DU DIAMENT ET DU RAYON (VAJRAYANA) n’est pas pour

« tutti-quanti », car, comme l’affirme la pensée taoïste : « QUAND L’HOMME

INADEQUAT UTILISE LES MOYENS CORRECTS, LES MOYENS CORRECTS

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TRAVAILLENT A L’ENVERS ». Le TANTRA, comme le signale fort justement J.

EVOLA, « a revindiqué » pour lui la même, la dignité d’un CINQUIEME VEDA » (« LE

YOGA DELLA POTENZA », page 6).

Le Trantrisme DAKSHINACARA et le VAMACARA se sont développés avec une

préférence pour le SHIVAISME. Le TANTRISME, comme L’ALCHIMIE, a DEUX

VOIES : la VOIE SECHE et la VOIE HUMIDE. La polarisation SHIVA-SAKTI

correspond à l’opposition SOUFRE-MERCURE. Cependant, la Doctrine Alchimique est

purement Cosmologique, et comme telle, elle est une étape du Chemin. Le YOGA vise des

buts plus élevés, plus transcendants et METAPHYSIQUES. Comme le souloigne Sri

AUROBINDO GHOSH : « UNE FOIS QUE LE MENTAL DE L’HOMME COMMENCE

A SE TOURNER VERS L’ETERNEL, SON COEUR FINIT PAR TOMBER

AMOUREUX, A QUELQUE DEGRE QUE CE SOIT, DE L’INFINI… »

Le MIMANSA est le Darshana qui s’applique d’une manière générale à l’étude réflexive

du VEDA. Le mot « MIMANSA » signifie littéralement « réflexion profonde ». Par

conséquent, l’objet du MIMANSA est d’ « enseigner l’art de raisonner, dans le but avoué

de faciliter l’interprétation des VEDAS, non seulement dans la partie spéculative, mais

aussi dans la pratique. « Il reçoit aussi le nom de PURVA-MIMANSA (Mimansa antérieur)

ou « investigation preliminaire », pour le distinguer du dernier Darshana : LE VEDANTA

ou « UTTURA-MIMANSA » (Mimansa postérieur ou suivant), « investigation finale ». Le

PURVA-MIMANSA est le préféré ou le favori des sacerdotes (Brahmanes)

traditionnalistes Hindous, parce que, plus qu’une réflexion et un exercice de la pensée, il est

observance pratique des Rites millénaires et des Cérémonies du Culte prescrites dans les

VEDAS. Certains adversaires du PURVA-MIMANSA l’ont taxé d’ « athée », chose

totalement absurde, car il est un système orthodoxe qui reconnaît le Dieu personnel

(ISWARA), de même que le Dieu TRANSCENDANT (CELUI ou BRAHMAN), et dont

l’existence est fondamentale dans tous les Systèmes de la Tradition Hindoue.

LE VEDANTA est le dernier Darshana ; il signifie étymologiquement « FIN DU

VEDA », non seulement comme le Darshana de la dernière partie des textes Védiques, mais

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surtout parce qu’ils enseignent LE BUT DE L’ULTIME ET SUPREME

CONNAISSANCE TRADITIONNELLEMENT ENTIERE. Le VEDANTA est l’Ecole

prédominante en Inde, et une grande partie du succés est dû à l’extraordinaire

AMPLITUDE et UNIVERSALITE de ses enseignements, qui offrent un « refuge amical »

aux nuances de pensée les plus dissemblables, dans lesquels on trouve toujours quelque

chose de vrai de par l’amplitude dilatée des regards, sans exiger en contrepartie, aucune

« conversion » et aucune abjuration de croyances. En raison du respect absolu des Hindous

pour LA RELIGION, les rites, les coutumes et les lois, les religions persécutées ont

toujours trouvé dans l’Inde, un refuge et une protection sûre. L’Inde est un pays dans lequel

on trouve, côte à côte, les personnes d’origines et d’aptitudes les plus diverses, depuis les

plus humbles paysans, jusqu’aux plus puissants RAJAS ou Princes. Ouvriers ou

intellectuels, chacun vit à sa manière les coutumes ancestrales, sans que personne ne soit

affecté dans la pleine jouissance de ses libertés. C’est comme si chacun désirait être

différent, mais en respectant le droit des autres. Au milieu de cette grande diversité de

races, de hiérarchies et de castes, tout fonctionne harmonieusement parce que tous sont

d’accord pour participer à l’Oeuvre du Créateur, comme résultat d’une observation

consciente des Lois Naturelles : le Monde Visible étant une pensée du Créateur, il exprime

une harmonie intérieure d’essence divine ; ainsi, quand l’homme perçoit cette harmonie et y

coopère, il se réconcilie avec Le Créateur et participe activement à son OEUVRE.

Tout est «orienté » en fonction d’une fin unique, d’un BUT qui es la

REALISATION SPIRITUELE ou la LIBERATION, et chacun s’approche du BUT dans la

mesure de sa capacité de compréhension, dans la mesure de son développement. C’est

pourquoi tout l’enseignement du YOGA est un appel à l’ « EVEIL », pour que le brahman

et le Swami, de même que le Guerrier (Shatriya), le commerçant et le paria, puissent

répondre à un dessein supérieur, parce que l’Homme, en tant qu’ATMAN, est réellement

LIBRE…

Pour pouvoir apprécier avec justice et pondération la valeur réelle du VEDA, nous

devons avoir bien présent à l’esprit que sa création est très antérieure à celle de nos

« philosophies » intellectuelles d’occident. A cette époque tellement éloignée qu’elle se

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perd « dans la nuit des temps », le « penser » se développait selon d’autres modes,

différents de celui du raisonnement logique. Ces Sages Illuminés, Grands Ancêtres des

Aubes Lumineuses, les Rishis préVédiques, fondaient leur expérience sur le VECU

INTERIEUR et ne partaient pas dans la « mission » de convertir personne, mais d’illuminer

avec leur propre lumière, ceux dont, à cette époque également, l’oreille intérieure (SRUTI)

était ouverte et dont les yeus étaient sensibles à la Lumière Incréée (DRISHTI). Le texte

Védique agit comme un point d’appui, commer « germe » (VIJA) pour la Méditation qui

aide à re-trouver la Connaissance perdue ou « voilée » (VIDYA).

Nous concluons en disant avec Sri AUROBINDO, que « Le VEDA est le livre

prédestiné de l’Illumination spirituelle et de la culture de soi. La conception centrale du

VEDA est la conquête de La Vérité sur les Ténèbres de l’Ignorance et par la conquête de la

Vérité, la conquête de l’Immortalité, parce que le « RITAM » Védique (L’Ordre Divin) est

une notion autant spirituelle que psychologique. « (Réf. « LE SECRET DU VEDA »,

Fayard,k Paris, 1975). « Le SHASTRA Suprême du YOGA Intégral est le VEDA éternel,

qui est occulté dans le coeur de tout être pensant et vivant. Le lotus de la connaissance

éternelle et de la perfection éternelle est un bouton fermé et replié en nous. Il s’ouvre

rapidemment ou graduellement, pétale après pétale, à travers des réalisations successives,

une fois que le mental de l’homme commence à retourner vers L’Eternel, et que son Coeur,

libre de l’attachement aux apparences finies qui le compriment et le limitent, arrive à

tomber amoureux de L’Infini, à quelque degré que ce soit, comme nous le disait Sri

Aurobindo ; et celui qui choisit l’Infini, a déjà été choisi par l’Infini. Rien ne peut être

ensigné au mental, qui ne soit déjà occulté comme connaissance potentielle dans l’âme en

déploiment de la créature. De même, toute perfection dont l’homme extérieur est capable,

n’est que la réalisation de la perfection éternelle de l’Esprit qui est en son intérieur.

Connaissons le Divin et nous nous convertirons en Divin, car nous le sommes déjà dans

notre nature secrète. « (Réf : Sri Aurobindo Ghosh : « LA SINTESIS DEL YOGA », pages

9 et 10, Edición SAROS, Buenos Aires, 1956).

LES SIX VEDANGAS

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Il ne faut pas confondre les six DARSHANANANI et les Six « VEDANGAS »,

Sciences auxiliaires du VEDA, aspects secondaires de la Doctrine qui font partie de la

« SMRITI » ou notices traditionnelles communiquées oralement. Les Six VEDANGAS

sont : La « SHIKSHA », science de l’articulation correcte et de la prononciation exacte.

« CHHANDAS », science de la prosodie et connaissance profonde du rythme et de ses

relations cosmiques. « VYAKARANA », explication des termes importants et difficiles qui

se trouvent dans les textes Védas ; pas seulement leur éthymologie, mais aussi la valeur

symbolique des lettres et des syllabes qui entrent dans la composition des mots.

« JYOTISHA », l’astronomie et l’astrologie traditionnelle. Et enfin, le «KALPA »,

l’ensemble des prescriptions qui sont liées à la réalisation des rites.

Les « UPA-VEDA » constituent aussi des aspects secondaires de la Doctrine, et

bien que secondaires, ils sont liés au Quatre « VEDAS » qui constituent les livres qui ont

été écrits comme « ZRUTI » (Tradition Sacrée) et qui furent compilés par VEDA-VYASA,

surnom de KRICHNA DWAIPAYANA, appelé « le Vyasa », environ 3 100 années avant

notre ère. Les Quatre UPAVEDAS sont : Le « AYUR-VEDA », Le Veda de La Vie, la

Médicine ou Science de la Santé, lié au RIG-VEDA, le « DHANUR-VEDA », La Science

de la Guerre ou Science Militaire, lié au « YAJUR-VEDA » ; le « GANDAHRVA-

VEDA », la Musique, le Chant, lié au « SAMA-VEDA », et le « SHAPATVA-VEDA », la

Mécanique et l’Architecture, lié à l’ « ATHARVA-VEDA ».

Les Quatre VEDAS qui sont liés aux « UPAVEDAS » sont : Le « RIG-VEDA », le

VEDA le plus ancien et le plus important, C’est le seul qui soit légitimement aryen. Il fut

composé avant l’invasion aryenne de l’Inde. Selon la tradition, « il fut créé par la bouche

orientale de Brahma et communiqué par de Grands Rishis, au bord du lac

MANAGARAVANA, au-delà des Himalayas, des douzaines de milliers d’années

auparavant. » On peut affirmer, sans avoir peur d’exagérer, que pratiquement chaque idée

qui constitue la pierre fondamentale de presque tous les crédos religieux du Monde, les

personnages, les mythes et les légendes, la personnification des pouvoirs divins et

cosmiques, peut être trouvée dans Le « RIG-VEDA » ; et si l’idée n’est pas clairement

développée, elle s’y trouve pour le moins formulée ou vaticinée dans ces hymnes d’une

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origine tellement lointaine. Les VEDAS furent transmis par tradition ORALE durant une

longue période.

Comme pour toute tradition ORALE, l’enseignement doit être appris par coeur,

ainsi que l’ont fait les brahmanes, qui transmettaient Les VEDAS en les récitant par coeur,

de même qu’ils continuent à le faire aujourd’hui, de la même manière que le faisaient leurs

prédécesseurs d’il y a plus de trois mille ans. C’est pourquoi, malgré toutes les difficultés

immenses et les influences externes qui ont exercé une pression sur les idées et les

coutumes hindoues, ils n’ont jamais cessé d’être fidèles aux VEDAS, c’est d’eux que

provient toute autorité.

LE « YAJUR-VEDA », presque exclusivement composé d’hymnes tirés du « RIG-

VEDA », est le deuxième des TROIS Védas primitifs. Il est le livre du sacerdote officiant,

c’est-à-dire, la Liturgie pour la célébration des Sacrifices (YAJÑA-VIDYA). Il est le Véda

du Culte, de l’Oration et des Offrandes.

LE « SAMA-VEDA », l’Ecriture ou « Shastra de La Paix » ; des Quatre VEDAS,

c’est le principal. Il est le Véda du Chant Liturgique parce que ses hymnes ont été

composés pour être chantés durant la célébration des cérémonies religieuses. Dans la

Bhagavad-Gita (X, 22), KRISHNA dit : « ENTRE LES VEDAS, JE SUIS LE SAMA-

VEDA ».

L’ « ATHARVA-VEDA » est le Quatrième Véda, celui du « langage secret », de

l’expression concrète de l’idéation ; le pouvoir occulte des MANTRAS, le pouvoir du Son

et les correspondances de couleur et de nombre, ses quatre dégres : PARA, PASHIANTI,

MADHYAMA et VAIKHARI. Il contient des aphorismes, des enchantements et des

formules théurgiques. Il est un des livres les plus vénérés par les brahmanes ; c’est un

véritable compendium de la Doctrine TANTRIQUE.

L E V E D A

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« ENTRE CELUI QUI DONNE L’ETRE ET CELUI QUI TRANSMET LES

LIVRES SACRES, LE PERE LE PLUS RESPECTABLE EST CELUI QUI

DONNE LA DOCTRINE SAINTE ; CAR LA NAISSANCE SPIRITUELLE QUI

SE RESUME DANS LE SACREMENT DE L’INITIATION ET QUI

INTRODUIT A L’ETUDE DES VEDAS, EST, POUR LE DWIDJA,

ETERNELLE DANS CE MONDE ET DANS L’AUTRE. »

(LOIS DE MANU, II, 146)

« LE MONDE EST COMME UN FIGUIER PERPETUELLE (ASHWATTHA-

SANATANA) DONT LES RACINES SONT DANS L’AIR, ET DONT LES

BRANCHES SONT PLONGEES DANS LA TERRE. »

(KATHA-UPANISHAD, 2° Adhyaya, 6°Valli, Shruti 1)

« IL Y A UN FIGUIER IMPERISSABLE, QUI A SES RACINES AU-DESSUS,

SES BRANCHES S’ETENDANT AU-DESSOUS, ET SES FEUILLES SONT

LES HYMNES DU VEDA ; QUI LE CONNAIT, CONNAIT LE VEDA. »

(BHAGAVAD-GITA, XV, 1)

« LE VEDA » désigne la Connaissance Traditionnelle par excellence qui constitue

le fondement de l’HINDOUHISME ; le premier Canon d’Ecriture Sacrée de l’Orthodoxie

Hindoue. Le développement de la Doctrine Traditionnelle est réparti entre les quatre

récompilations que nous avons déjà mentionnés plus haut, et qui portent les noms de RIG-

VEDA, YAJUR-VEDA, SAMA-VEDA et ATHARVA-VEDA.

VEDA ou SHASTRA est donc La Doctrine d’origine non-humaine

(APAURUSHEYA) et de caractère intemporel ; la PAROLE VIVANTE de l’Inspiration

Divine, purement METAPHYSIQUE, la Voix de Dieu à l’Homme, à travers de l’Homme

(Rishis-Pré-Védiques) en tant que Canal réceptif des Ecritures qui révèlent les Lois de la

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croissance de l’Ame et du processus divin de son développement ; elle est, par conséquent,

la CONNAISSANCE TRADITIONNELLE par excellence.

Avant que les différentes parties du VEDA ne soient écrites, durant une très longue

période, dont la durée serait réellement difficile à déterminer, la transmission était

exclusivement ORALE (VANSHA). Une fois les aryens installés en Inde, ils composèrent

les textes de la Connaissance Sacrée (LE VEDA), qui allaient former, par la suite,

l’Ensemble des Ecritures orthodoxes de la Tradition Hindoue (L’HINDOUISME). Ces

livres sacrés constituent le lien visible et les « traces » évidentes de la plus ancienne

Connaissance Sacrée léguée à l’Humanité, connue comme LA GRANDE TRADITION

PRIMORDIALE. Malheuresement, l’immense majorité de l’Humanité a perdu tout

« rattachement » avec ce Grand Centre Spirituel du Monde. L’Inde est un des rares peuples

de la Terre qui a su conserver, respecter et transmettre, sans altérations, la Grande Tradition

Initiatique à ceux qui cherchent réellement, avec sincérité, LE SENTIER INITIATIQUE.

L’HINDOUISME, ou ce que nous connaissons sous ce nom depuis le Moyen-Age jusqu’à

nos jours, est la plus grandiose Oeuvre de SYNTHESE Spirituelle réalisée au moyen de

l’absortion et de l’assimilation des éléments homologables de Doctrines, de Techniques et

de Disciplines ascétiques provenant de l’Inde Shivaïte pré-Védique et pré-Aryenne ;

éléments qui se sont transformés en la plus vaste et la plus importante des Quatre Traditions

SECONDAIRES dérivées de la Grande Tradition Primordiale. Les Hindous, en tant que

dépositaires, gardiens et transmetteurs de cette Tradition, constituent sans aucun doute, une

authentique AUTORITE SPIRITUELLE pour tout le Monde. Une AUTORITE qui, pour se

maintenir, n’a besoin ni d’une individualité unique, ni d’un quelconque appui organisatif

externe. Leur AUTORITE se fonde uniquement sur la puissance inhérente de la

DOCTRINE TRADITIONNELLE elle-même.

L E B O U D D H I S M E

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Le BOUDDHISME original fut la manifestation de l’Esprit de la Vérité. Une

véritable connaissance en constant accord avec les principes fondamentaux de la Doctrine

Traditionnelle appliqués dans un autre ordre, qui donne plus d’importance à la réalisation

de la Vérité ou ILLUMINATION, au moyen de la faculté de PRAJÑA (SAGESSE) qu’à la

spéculation et à la cogitation au sujet de la lettre des enseignements dogmatiques. Une

Connaissance qui suscite chez ses disciples, une ACTIVITE DROITE dans la Vie

quotidienne, comme un moyen supérieur aux cérémonies et aux rites formalistes. C’était

une « réaction » contre le « cléricalisme » des brahmanes qui, bien que l’ayant taxé

d’ « hétérodoxe », n’ont pas hésité à considérer le BOUDDHA comme un AVATAR, vu

que sa vie et son oeuvre présentent tous les caractères d’une manifestation divine ».

Comme le disait le Seigneur KRISHNA (Le Huitième Avatar) :

« CHAQUE FOIS QU’IL Y A UNE DETERIORATION DE LA RECTITUDE et

UNE EXALTATION DE LA PERVERSITE, J’APPARAIS ALORS MOI-MEME

POUR LA PROTECTION DU BIEN, POUR LA DESTRUCTION DU MAL et

DANS LE BUT D’ETABLIR FERMEMENT LA RECTITUDE D’AGE EN

AGE. »

GAUTAMA (Le BOUDDHA) disait à son tour :

« QUAND LA DOCTRINE PURE S’AFFAIBLIT ET QUE L’HUMANITE

RETOMBE DANS LA SENSUALITE DU DESIR ET DANS LES TENEBRES

MENTALES, ALORS UN NOUVEAU BOUDDHA NAIT. »

Dans « EL BHAGAVAD-GITA TAL COMO ES » (« La Bhagavad-Gita telle

qu’elle est »), de A. C. Bhakti-Vedanta Swami Prabhupada, nous lisons à la page 87 :

« Du BHAGAVATAM, nous comprenons que le Seigneur BOUDDHA est

l’incarnation de KRISHNA qui est apparue quand le matérialisme était déchaîné et quand

les matérialistes utilisaient abusivement l’autorité Des Védas. Bien que dans les Védas, il

existe certaines régulations restrictives au sujet du Sacrifice animal dans des buts

déterminés, les personnes de tendance démoniaque pratiquaient malgré tout le sacrifice des

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animaux sans être en accord avec les principes Védiques. Le Seigneur BOUDDHA est

apparu pour arrêter cette sottise et établir les principes Védiques de la NON VIOLENCE.

C’est pourquoi absolument tous les AVATARAS, incarnations du Seigneur, ont une

mission particulière, et ils sont tous décrits dans les Ecritures révélées. » (The Bhakti-

Vedanta Book Trust, Mexique, 1978).

Sans pécher par exagération, on peut dire que le Seigneur BOUDDHA est le plus

grand REFORMATEUR que le Monde ait connu jusqu’à nos jours. Une REFORME

SPIRITUELLE totalement libre de sang, de persécutions et d’impositions. Il est bien connu

qu’à toutes les époques de l’histoire, l’établissement d’une hiérarchie ecclésiastique toute

puissante a toujours causé la perversion des enseignements primitifs. L’Ecole du Seigneur

BOUDDHA est bien définie par les termes de « VOIE INTERMEDIAIRE », celle qui

conduit chaque homme à la libération des opposés à tous les niveaux ; celle qui dépasse

toute dualité, tout conditionnement, jusqu’à atteindre la béatitude de la pure conscience :

« au-delà de toutes les manières de parler (SUTTANIPATA) ». Que signifie la non

dualité ? Cela signifie que lumineux et sombre, long et court, noir et blanc, sont des termes

relatifs, ô Mahamuti !, et dépendant l’un de l’autre ; de même que NIRVANA et

SAMSARA, toutes les choses sont non-duelles. Il n’y a de NIRVANA que dans le

SAMSARA : il n’y a de SAMSARA que dans le NIRVANA ; parce que la condition de

l’existence n’est pas de caractère mutuellement exclusif. C’est pourquoi il est dit que toutes

les choses sont non-duelles, comme le NIRVANA et le SAMSARA. » (LANKAVATARA-

SUTRA).

L’ILLUMINATION est quelque chose de VIVANT qui dépend de la

REALISATION INTERIEURE de chacun. GAUTAMA LE BOUDDHA prenait une soin

particulier à éviter toute « description de l’Illumination ; quand on l’interrogeait sur les

Mystères, « il gardait un noble silence »…

« Quand on t’interroge avec curiosité, pour essayer de savoir ce que C’est,

N’affirme rien et ne nie rien ; car tout ce que tu affirmeras

Ne sera pas vrai, et tout ce que tu nieras ne sera pas vrai.

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Comment quelqu’un peut-il dire avec certitude Ce que c’est,

Tant qu’il n’a pas lui-même atteint Ce qui est… ?

Et après l’avoir atteint, quelle parole peut-elle être envoyée

Depuis une Région dans laquelle le Carrosse de la parole ne peut suivre

aucune trace ?

C’est pourquoi, à ses interrogations, réponds seulement par le silence,

Silence…avec un doigt indiquant le Chemin… »

(Vers Bouddiste)

C’est la raison pour laquelle il est dit que la SAGESSE des Sages ne réside pas dans leurs

enseignements. Il ne faut pas confondre la Sagesse du BOUDDHA avec sa doctrine. La

doctrine n’est que « le doigt qui signale le Chemin ». La connaissance, si elle n’est pas

accompagnée de l’expérience personnelle, est superficielle et non transcendante. C’est

L’EXPERIENCE, l’expérience de l’ILLUMINATION qui constitue l’enseignement

véritable et réel du Bouddhisme original.

Le Seigneur de Compassion (BOUDDHA) disait : « NE CROIS RIEN DE CE QUE

LES DOCTEURS ET LES SACERDOTES AFFIRMENT. MAIS CE QUE TU AS

VERIFIE PERSONNELLEMENT ET EXPERIMENTE, ET DONC RECONNU POUR

VRAI, GARDE LE ET FAIS EN TA DOCTRINE. » Les paroles suivantes sont également

de lui : « MON ENSEIGNEMENT N’EST RIEN D’AUTRE QU’UN RADEAU POUR

TRAVERSER UN FLEUVE ; QUAND L’AUTRE RIVE A ETE ATTEINTE, IL DOIT

ETRE ABANDONNE. »

L’art Hindou de même que l’art Bouddhiste, qui en dérive, expriment dans l’image

fondamentale bien connue du BOUDDHA intronisé sur le Lotus, toute l’attitude spirituelle,

l’essence même du Bouddhisme : les yeux fermés du Bouddha refusent toute affirmation

purement spéculative de la Réalité supra-formelle, parce qu’elle ne peut être que fausse et

illusoire. Mis à part touts les canons de proportions qui conforment la silhouette du

TATHAGATA et mis à part les gestes de ses mains (MUDRAS) qui sont aussi un héritage

de l’Hindouisme, l’image du Bouddha « communique » au spectateur « sensible », une

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dimension d’intériorité, une attitude de PAIX PROFONDE, de BEATITUDE, de

SERENITE immense et d’un recueillement ineffable au sein de l'Etre. Enfin, l’image

semble dire : « L’ESSENCE DES CHOSES EST INDESCRIPTIBLE… »

La TRANSMISSION PURE ET DIRECTE de cette PENETRATION au-délà des

mots, des idées et des concepts, est passé d’esprit à esprit, parmi les véritables disciples du

Bouddha. Et malgré les divisions parmi les adhérents du Bouddhisme « doctrinal »

(MAHAYANA et HINAYANA) et malgré la diversité des sectes qui proviennent de ces

deux divisions principales, cette CHAINE INITIATIQUE n’a pas été interrompue, « elle

avance en droite ligne » parce que la Vérité est VIVANTE, la Vérité EST la Vie et « la Vie

est la Lumière des Hommes ».

Il existe des adeptes qui ont su préserver ce TRESOR d’une valeur inestimable,

jusqu’à nos jours et sans l’avoir dégénéré ; au contraire, ils ont donné une nouvelle vie aux

enseignements du BOUDDHISME. Cette « transmission spéciale » en dehors des Ecritures,

sans dépendre de mots ou de lettres, signalant directement l’essence du mental, VOYANT

la véritable nature propre, constitue LE BOUDDHISME-ZEN. Il a surgit du

BOUDDHISME et du TAOISME, et aujourd’hui, après des siècles, il est une forme pure

et UNIQUE du BOUDDHISME PRIMITIF. Mais le « ZEN » ne pourra jamais être une

« alternative » pour les masses, les curieux et les snobs. Quand des psychologues comme

JUNG et FROMM se chargent de « spéculer » sur quelque chose qui n’est rien d’autre que

la PURE REALISATION, ils cessent d'être des « scientifiques » et envahissent un domaine

qui leur « échappe ». Comme preuve de ce « charabiat », je me rappelle avoir lu dans un

des courriers de l’excellente revue « THE MOUNTAIN PATH », éditée dans le

Ramanasram de Tiruvanna-malai (Inde du Sud), un compte rendu d’un Swami sur certaines

« conférences » de C.G. JUNG, faites en Inde. Le Swami raconte que, agréablement surpris

d’entendre un occidental parler avec une « aisance » évidente des différents types de

SAMADHI, une fois la conférence terminée, il s’approcha de Jung et lui demanda : Quelle

est votre technique de méditation ? » Ce à quoi le psychologue répondit avec sincérité et

ingénuité : « aucune parce que je n’ai jamais eu de temps pour méditer… ! »

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Quand des « mystiques » comme Thomas Merton, et des religieux comme la père Jésuite

LA SALLE et le Bénédictin Alfred GRAHAM écrivent avec l’indispensable « NIHIL

OBSTAT » et « IMPREMATUR », ils donnent des signes encourageants de maturité et de

progrès dans le domaine des idées, et des preuves d’ «élasticité » dans leurs concepts

religieux, mais LE ZEN n’est pas de la THEOLOGIE, et ne peut pas se convertir en un

MYSTICISME, c’est-à-dire, en « RELIGION », parce que le ZEN est INITIATION. Ce

qui peut arriver, c’est que le catholique « existentiel » se convertisse en un pratiquant

possible du ZAZEN, peut-être en un ILLUMINE, et alors le Monde aura gagné de

nouveaux ADEPTES de l’ANCIEN CHEMIN que le seigneur Bouddha avait trouvé pour

lui et pour ceux qui peuvent le suivre sur LE SENTIER, mais en même temps, l’Eglise

Catholique aura « perdu » un membre de sa « religion ».

L’ « incursion » de certains intellectuels dans le « club » du « zen spéculatif »,

comme résultat des efforts de « vulgarisation » qu’ont réalisé certains « professeurs » et

« érudits », a « mis à la mode » un (soit disant) « zen-bouddhisme » pour « tutti-quanti »,

dans lequel sévissent avec une la même aisance, des hypies, des occultistes, des snobs et

des « curieux » de tout acabit. Je n’ai jamais pu éviter l’hilarité que me provoquent

certaines personnes qui clament, avec un certain orgueil du type « Papágeno » : « Mon truc,

c’est le Zen… ! » A ce propos, un ami qui suit sérieusement ce Sentier, me répondit avec

beaucoup d’humour, alors qu’il me demandait des nouvelles d’une connaissance commune

qui était toujours à la chasse de nouveaux « ordres » et de nouvelles « écoles ésotériques »,

et que je l’informais que ce monsieur disait être désormais dédié au Zen ; mon ami répondit

à « brûle pour poing » : « Si, a buen seguro que está SEN-tado » (Ah, oui, il est sûr d’être

assis ! ; assis se dit Sentado en espagnol).

Il est évident qu’une discipline aussi ardue que LE ZEN, n’est ni pour les rêveurs, ni

pour les naïfs. Ne serait-ce que pour être « admis » à l’apprentissage, l’aspirant doit

démontrer une persistance considérable et toutes ses capacités sont mises à l’épreuve. Une

fois accepté, il doit passer, entre autres choses, par une discipline sévère de plusieurs

années dans le ZENDO (Monastère), dans lequel « UN JOUR SANS TRAVAIL EST UN

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JOUR SANS MANGER. » (Premiére règle de la vie monastique). Il y a un grand pas qui

sépare le fait d’être assis (SENtado) et celui de PENETRER LE ZEN…

Le BOUDDHISME a connu une période de grande extension en Inde, à partir du

IIIème Siècle Av. J. C. Il déclina par la suite, et on estime qu’il ne compte aujourd’hui

qu’environs 200.000 disciples, presque tous localisés à Ceylan, et on dit que le

Bouddhismne compte aujourd’hui dans tout le monde, environs deux cents milliones de

fidèles. Bien que sa doctrine continue de maintenir une influence vivante sur les autres

systèmes Hindous, la modalité actuelle du Bouddhaisme en Inde, a très peu de

ressemblance avec le Bouddhisme original de BOUDDHA. Le BOUDDHISME est né

dans un milieu HINDOU, mais l’Inde n’a jamais été Bouddhiste. Bien que, comme le

signale René Guénnon, « c’est un véritable non-sens de parler, par exemple, de

« Bouddhisme hindou », comme on le fait trop souvent en Europe lorsqu’on veut désigner

le Bouddhisme tel qu’il exista jadis en Inde ; il n’y a pas d’autre appellation qui puisse

convenir que celle de « Bouddhisme indien », de même que l’on peut parfaitement parler

des « Musulmans Indiens », c’est-à-dire des Musulmans de l’Inde, qui ne sont aucunement

« HINDOUS ». (« INTRODUCTION GENERALE A L’ETUDE DES DOCTRINES

HINDOUES, page 153).

Le « point de base » que le Seigneur BOUDDHA va prendre dans la pratique du

YOGA dérivée de la Tradition Hindoue, comme « pivot » du Système que nous

connaissons aujourd’hui comme étant le BOUDDHISME, est décrit dans le

DHARMMPADA, V, 3762 : « SANS CONNAISSANCE (PRAJNA), IL N’YA PAS DE

MEDITATION (DHYANA), SANS MEDITATION IL N’YA PAS DE

CONNAISSANCE. CELUI QUI POSSEDE LA CONNAISSANCE ET LA

MEDITATION EST PROCHE DU NIRVANA. » En ce sens, le Bouddha suit la pratique

de tous les autres Sages et Maîtres Hindous qui le précédèrent.

L’ILLUMINATION (« l’éveil hors du rêve »), est la « raison d’être » du

BOUDDHISME. De fait, le terme « BOUDDHA » signifie « L’ILLUMINE ».

L’importance de la Méditation se comprend par la signification que le BOUDHHA attribue

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à la pratique ou « réalisation », à la place des raisonnements vides et des spéculations

mentales. Comme il l’affirme en répondant à CHIEN-KU : « MES DISCIPLES SONT

INSTRUITS POUR S’ASSOIR DANS LA SOLITUDE, EN SILENCE, EN MEDITANT

SERIEUSEMENT SUR LE SENTIER. S’ILS OBTIENNENT UN RESULTAT

MERITOIRE, QU’ILS LE CACHENT, MAIS S’ILS ONT DES PROBLEMES, QU’ILS

LES CONFESSENT. »

« Le Chemin bouddhiste de Libértation consistait en la discipline triple de :

REGLES MORALES (SILA), TRANQUILLISATION (SAMADHI), et SAGESSE

(PRAJNA). Par SILA, la conduite de l’individu est réglée exterieurement ; par SAMADHI,

il atteint la quiétude, et par PRAJNA, il réalise la Compréhension véritable et réelle. »

(Réf : D.T. Suzuki : « ESSAYS IN ZEN-BUDDHISM », 1ST Serie, page 81, RIDER & Co,

London, 1958).

Le BOUDDHISME-ZEN est une élaboration de la Doctrine de l’Illumination qui

s’est développée dans le Bouddhisme pratiqué en Chine ; c’est de là que lui vient le terme

qui le distingue des autres branches : « ZEN », qui s’écrit en chinois CH’AN, abbréviation

de ZENNA ou CH’ANNA, le mot chinois qui correspond au mot sankrit « DHYANA »,

utilisé dans l’Hindouisme, qui signifie « MEDITATION » ou CONTEMPLATION, qui est,

selon PATANJALI : « Le courant de pensée continu et prolongé, dirigé vers un objet

déterminé, jusqu’à obtenir l’absorption ou l’unification avec cet objet. » (AFORISMOS,

III, 2).

DHYANA fut le « gland » (BIJA) que le Bouddha a pris de l’Hindouisme pour le

convertir en « chêne » du BOUDDHISME, l’Oeuvre achevée de son Travail, à travers le

développement ininterrompu qui a signifié sa propre expérience personnelle qui l’a converti

en TATHAGATA.

BODHI-DHARMA, le grand ARHAT Shatriya du VIème Siècle, disait : « SI

VOUS DESIREZ VOIR LE BOUDDHA, VOUS DEVEZ REGARDER. DANS VOTRE

NATURE INTIME MEME ; CETTE NATURE EST LE BOUDDHISME MEME. SI TU

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N’AS PAS VU TA PROPRE NATURE, A QUOI SERT-IL DE PENSER AU BOUDDHA,

OU DE RECITER DES SUTRAS, OU DE JEUNER OU DE SUIVRE LES PRECEPTES ?

PAR LE SEUL FAIT DE PENSER AU BOUDDHA, TON ACTE MERITOIRE

PORTERA SES FRUITS ; EN RECITANT LES SUTRAS, TU PEUX OBTENIR UN

INTELLECT BRILLANT; EN SUIVANT LES PRECEPTES, TU PEUX NAITRE DANS

LES CIEUX ; EN PRATIQUANT LA CHARITE, TU POURRAS ETRE RECOMPENSE

ABONDAMMENT ; MAIS EN CE QUI CONCERNE LA RECHERCHE DU

BOUDDHA, TU ES ENCORE TRES LOIN… ! »

Bodhi-Dharma a médité neuf ans, ET BOUDDHA SAKYAMUNI a médité six ans.

La méditation correcte est SAGESSE ILLUMINEE et le BOUDDHISME-ZEN est le

véhicle de l’éclat de l’Illumination. Bodhi-Dharma, le Premier Patriarche du Bouddhisme-

Zen, dont l’« historicité » ne préoccupe aucunement les disciples du Sentier ; d’autres

sources affirment que son arrivée en Chine en provenance de l’Inde, eut lieu la première

année de P’U-T’UNG (520 A.D.), pour comomencer ce qu’on pourrait appeler « la

semence » de la graine qui allait donner naissance à l’Ecole Chinoise de « ZEN », qui s’est

établi après le Sixième Patriarche Zen de Chine, HUI-NENG (638-713). Avec lui, le ZEN a

commencé à apprendre à se débarasser de ses racines originelles, à « s’acclimater » et à

s’établir fermement en terre chinoise. Son Ecole est connue comme « TUN-CHIAO »

(Enseignement Abrupte), en contradiction avec l’Ecole « CHIEN-CHIAO » (Enseignement

Graduel) de SHEN-HSUI. L’Ecole de HUI-NENG est l’Ecole du SUD (NANG TSUNG) et

l’Ecole de SHEN-HSUI est l’Ecole du NORD (PE-TSUNG). « Dans mon Enseignement,

disait HUI-NENG, il n’y a pas de distinction entre Dhyana et Prajna ; Dhyana est le corps

de Prajna, et Prajna est la fonction de Dhyana. Quand tu as Prajana, Dhyana est dans

Prajna ; quand tu as Dhyana, Prajna est dans Dhyana. Ils sont un et non deux. » (Réf : D.T.

Suzuki, Op. Cit., Second Series, page 43).

Comme l’affirme le Dr Suzuki, le ZEN est donc « un des produits du mental chinois

après son contact avec la pensée Indienne, laquelle fut introduite en Chine au premier siècle

Av. J. C., à travers le corps des Enseignements Bouddhistes. (Réf : « ZEN AND

JAPANESE CULTURE », page 1, ROUTLEDGE & KEGAN PAUL, London, 1960).

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L’idiosyncrasie raciale ou psychologique du peuple chinois a provoqué la transformation

du Bouddhisme Indien en Bouddhisme-ZEN ».

L’HINDOUISME a éte, et sera pendant encore lontemps, « un doigt qui indique Le

Chemin » vers le Cosmos intérieur, vers une dimension de Vie Spirituelle qui offre la

relation vécue et directe avec Le Divin : le « lien » qui « re-lie » avec L’UNIVERSEL.

Nous les Occidentaux, nous devons « homologuer » cette « levure » d’origine

Traditionnelle que l’Hindouisme a su conserver, améliorer et transmettre, et comme les

chinois l’ont fait avec le Bouddhisme Indien, nous devons trouver par nos propres moyens,

LA SYNTHESE qui re-structurera notre propre Tradition Occidentale, plus occulte que

perdue, en ayant toujours à l’esprit ces paroles du LIVRE DES PRECEPTES AUREENS :

« TU NE PEUX PAS MARCHER SUR LE CHEMIN, AVANT DE T’ETRE CONVERTI

EN CHEMIN. » Et une fois ORIENTés ave l’éclat du Chemin, se rappeler que : « LA

PORTE DE DHYANA EST COMME UN VASE D’ALBATRE, BLANC ET

TRANSPARENT ; A L’INTERIEUR, BRULE UN FEU SEREIN AUREEN, LA

FLEMME DE PRAJNA QUI IRRADIE L’ATMAN… ! »

LA TRADITION HINDOUE a pu se mantenir « VIVANTE », sans contretemps et

sans alterations : elle a subsisté, et par conséquent, a pu conserver, maintenir et améliorer

les formes de penser héritées depuis les temps primordiaux. L’Inde, en réalité, n’a pas

souffert des effets dévastateurs des révolutions religieuses et sociales, comme cela a été le

cas pour d’autres peuples. Les occupations étrangères, aussi bien la Musulmane que

l’Anglaise, n’ont pas réussi, malgré leur rapine et leur destruction, à éclipser quelque chose

qui VIT dans l’âme de chaque hindou.

L’Hindouisme étant tellement ouvert aux idées nouvelles et étant absence de

dogmatisme, sa Sagesse étant basée sur l’expérience, sur la connaissance de l’homme dans

son aspect INTEGRAL, il est parfaitement capable d’instaurer un « dialogue » ample et

fructueux avec n’importe quelle religion, ordre ou secte, qui soit capable d’aller au-délà des

conceptualisations de la Théologie ou des spéculations philosophiques. Dans le cas

contraire, il n’y aurait qu’un « dialoguede sourds et d’aveugles », incapables de

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« comprendre » au-délà des concepts purement rationnels, et de voir au-délà de ce qui peut

être « touché ». Mais le plus important de tout, est que l’Hindouisme n’est pas prosélitiste,

il n’essaye pas de « convaincre » de quoi que ce soit, parce qu’il sait qu’il est impossible de

convaincre celui qui n’est pas déjà convaincu par lui-même.

QUELQUES TENTATIVES DE DIALOGUE ET DE REN-CONTRE

Entre les années 1963 et 1965, de louables efforts de rapprochement et de dialogue

ont été faits, à l’initiative des occidentaux qui désirent, apparemment, un « RETOUR AUX

SOURCES ». Le sacerdoce bénedictin DOM Henri LE SAUX (Swami Abhiskiktananda),

dans son intéressant livre « LA RENCONTRE DE L’HINDOUISME ET DU

CHRISTIANISME », décrit à l’aide d’amples détails, avec pondération et sincérité, les

réunions effectuées dans l’Ashram SACCIDANANDA, en Inde du Sud, en vue d’établir un

dialoque « oecuménique » avec l’Hindouisme. Le père Le Saux explique que des chrétiens

de l’Inde appartenant à des confessions diverses s’y réunirent un jour après le Jour de Noël

de l’an 1963, pour lire et pour méditer ensemble (In koinônia Ecclesiae), tant la Bible que

Les Upanishads. Le Swami bénédictin dit à la page 38 de son livre : « Le thème central de

ces conversations était toujours l’expérience mystique, considérée naturellement dans son

point ultime. Chrétiens, Hindous, Musulmans et Bouddhistes témoignent tous d’une

expérience suprême du mystère divin, qu’atteignent les plus grands parmi eux. Ce fait

indéniable ne cesse de poser des problèmes aux Chrétiens. Les problèmes d’ordre

apologétique peuvent ètre les premiers. En effet, dans un lieu tellement particulier comme

l’Inde, riche d’une tradition mystique et spirituelle tellement notable, l’Eglise ne peut pas

espérer attirer l’attention des âmes réellement religieuses, à moins qu’elle ne se décide elle-

même à enfin mettre l’accent sur les valeurs plus profondes de son message et de son

expérience de la foi. » (Editions du Seuil, Paris, 1966).

Voilà, sans aucun doute, une position « honnête », claire et sincère ; très différente

de l’attitude habituelle de la grande majorité des Catholiques du monde. Je me rappelle

avoir vu, par exemple, en Espagne, un almanach édité par les MISSIONS CATHOLIQUES

Espagnoles, qui montrait les aspects les plus choquants et déprimants qu’un « critique mal

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intentionné » aurait pu « choisir » avec une grande facilité dans n’importe quelle partie de

l’Inde, et en bas des photos, il était quelque chose comme : « AIDEZ-NOUS A

REPANDRE LA VERITE AUPRES DE CES PAIENS ! »

Arnaud DESJARDINS, dans son livre « L’HINDOUISME ET NOUS », autre effort

louable pour essayer de comprendre les Sciences Traditionnelles d’Orient, nous rapporte

une autre « boutade » semblable à l’antérieure. A la page 15, il dit : « Les Chrétiens, parmi

lesquels je me trouve, ont commis des erreurs bêtes d’appréciation et de comportement.

Lors de mon dernier voyage (en Inde), dans un peuple de montagne, je fus invité à manger

dans la maison d’un Missionnaire Protestant et de sa famille, en compagnies de deux

hindous admirables, déjà avancés sur la Voie, et dont je connaissais bien la haute

spiritualité. Leur sérénité, la lumière de leur regard contrastait avec la nervosité du

Missionnaire. Au début du répas, ce dernier m’indiqua qu’il avait l’habitude de faire la

prière. Elevé comme je l’avais été dans le Protestantisme, je m’attendais à une action de

grace, telle que « SEIGNEUR, BENISSEZ CES ALIMENTS QUE NOUS PRENONS

AVEC RECONNSAISSANCE ». Mais en réalité, j’entendis la chose suivante : « O

SEIGNEUR : NOUS TE LOUONS ET TE REMERCIONS PARCE QUE TU N’AS PAS

VOULU NOUS LAISSER DANS LES TENEBRES DE L’ERREUR COMME LES

AUTRES PEUPLES QUI ADORENT DE FAUX DIEUX, ET PARCE QUE TU NOUS A

DONNE LA VERITE UNIQUE, ALORS QUE CEUX QUI NIENT TON EGLISE

ATTIRENT SUR EUX LA CONDANNATION… »

Les possibilités d’une rencontre « fructueuse » et réelle entre les diverses formes du

sacré et du transcendant, ne peuvent se donner que sur un plan élevé (métaphysique). Tant

qu’elle se fera que sur les terrains de « l’analyse » et de la spéculation rationnelle, la

divergence et la « confrontation » seront inévitables. Nous avons entendu des théologues

chrétiens de formation Protestante, confesser avec une sincérité évidente, que ce qu’ils

définissent ( ?) eux-mêmes comme « la théologie négative du vide » « leurs fait peur ».

Apparemment ils ont « peur » de « l’abîme spirituel » que représente pour eux la

METAPHYSIQUE Orientale. Cependant, quand on compare la « vision d’UNITE »

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qu’Orient et Occident ont réussi à réaliser, la concordance entre Maître ECKHART et

SHANKARA est évidente.

Revenons au livre du père Le SAUX et voyons ce qu’il dit, de la page 33 à la page

35, au sujet « d’un oecuménisme catholique », et de ce qui est essentiel pour le dialogue :

« Ici, en Inde, l’homme n’a pas ressenti le besoin d’ « objectiver », ni de projeter hors de

lui-même, en face de lui, le mystère deviné en son « fond », le fond de son âme, de son être,

de sa perception, dans sa pensée, dans sa conscience, au fond des choses au fond de

l’Univers. S’il le fait, ce ne sera que d’une manière très provisoire, comme une aide

temporelle pour celui qui est encore sur « LE CHEMIN », un peu comme un radeau ou une

torche que l’on prend pour allumer une lampe. En définitive, le spirituel de l’Inde se refuse

à donner un nom à ce mystère, ce Réel en soi, et encore moins à le distinguer, à se

distinguer soi-même « en face » de lui, devant lui. L’adoration ne peut être parachevée que

dans un recueillement ineffable au sein de l’Etre, dans l’expression de SAT-CHIT-

ANANDA, comme il l’appelle, c’est-à-dire, de l’ETRE, de la CONSCIENCE essentielle,

de la joie de l’Etre. Sans aucun doute, c’est la raison profonde pour laquelle le message

ecclésial rencontre tellement peu d’écho dans l’âme hindoue. L’effort actuel de l’Eglise

pour redécouvrir et expliquer son véritable visage n’en n’est pas moins impressionnant.

Cependant, même les formulations les plus ouverts des théologues européens, et les textes

conciliaires le splus suggestifs, ont peu de chance d’être « entendus » par l’Inde, car ils sont

presque inévitablement relatifs à la problématique spéciales d’Occident. »

« Encore plus que Byzance et l’Afrique, l’Inde est éloignée de l’Occident. C’est à

travers des sphères de pensée et des climats religieux et spirituels totalement différents que

l’a conduit son expérience personnelle du Mystère divin et de la foi que chacun a en

l’expérience de ses Maîtres et dans le trésor sacré de ses Ecritures. Face à cette expérience

transmise depuis des siècles innombrables, et toujours actuelle et vivante dans le coeur des

Sages de l’Inde, le Chrétien ne peut qu’adorer, dans un silence infiniment respectueux, le

Mystère de Dieu et celui des chemins insondables de Sa Providence. L’expression de cette

expérience au niveau de « la religion », les formulations, les rites, etc., peuvent déconcerter

le Chrétien non encore libéré de son conditionnement occidental. Mais si l’esprit a déjà fait

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deviner à ce Chrétien, quelque chose sur les profondeurs les plus intimes de son âme, et lui

a déjà fait entendre un peu du silence des abîmes de Dieu, le jour où ce Chrétien entre en

contact avec la véritable tradition spirituelle de l’Inde, des échos indéfinissables surgiront

en lui, comme si les mots qu’il lit et qu’il écoute, provenaient du plus profond de sa propre

expérience spirituelle du Christianisme. »

« Si un dialogue de l’Eglise devait se donner entre le Christianisme et la religion

Hindoue, il serait indispensable que le Christien s’y prépare d’une manière adéquate. Dans

le cas contraire, il sera pour toujours incapable de trouver des interlocuteurs valables et

d’avoir avec eux de véritables échanges. C’est une habitude intérieure (Habitus) de

recueillement et de contemplation qui est demandée au Chrétien qui désire entrer en contact

avec les Ecritures de l’Inde et avec sa tradition Mystique. C’est la « connaissance » des

profondeurs ultimes de ce soi-même, de ce lieu très secret du Coeur où le Mystère s’est

révélé à l’âme attentive des rishis. C’est seulement dans ce lieu, le lieu du « jaillissement »

de la « source », comme l’appelle RAMANA MAHARASHI, qu’un dialogue véritable peut

s’instaurer. Dans n’importe quel autre endroit, le dialogue avec l’Inde religieuse demeurera

superficiel, et l’essentiel « manquera… »

Je prie mes aimables lecteurs d’accepter mes excuses pour cette citation un peu

longue, mais à mon humble avis, elle est plus que justifiée, de par la haute qualité de son

« contenu », et parce qu’elle est une démontration exemplaire de ce que les êtres humains

peuvent atteindre quand « l’oeil du coeur » est celui qui contemple le prochain, et le salue

en joignant les mains, comme les hindous le font, en pleine « réalisation » du « mudra », et

qu’ils disent : « NAMAH… ! »

L’Inde est un peuple fasciné par le Sacré ; c’est pourquoi, au milieu des tribulations

de la vie quotidienne, ce grand peuple vit dans une ambiance de sérénité. Pour comprendre

cette incongruité apparente, rien de mieux que de visiter un Temple hindou, avec sa

véritable « marée humaine » qui crie bruillament et qui va et vient dans un mouvement

suffoquant, avec un désordre dans lequels se mêlent des êtres humains et des animaux ; des

feux et des lampes sont allumés, l’encens et l’alcanphor sont brûlés, pendant que quelques

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uns semblent submergés dans la méditation, sans que le vacarme et le brouhaha ne les

dérangent le moins du monde. Quelque chose de totalement différent de « l’ambiance » à

laquelle nous sommes habitués dans les Temples d’Occident. Cependant, dans les petits

Sanctuaires qui abondent dans toute l’Inde, on trouve tout le contraire de ce qui se passe

dans les Temples : il y règne une paix profonde, une sérénité merveilleuse, bref, une

atmosphère de spiritualité qui incite au recueillement intime et à la méditation. Ils sont des

expressions d’un pays qui est tout un Cosmos brûlant comme une lampe votive perpétuelle,

sur l’autel dont le feu est allimenté par des millions d’êtres humains, pour qui les

contingences de la vie n’ont pas d’importance parce qu’« elles sont IRREELLES… ! ».

Leur vie est une RECHERCHE, un SENTIER vers LE SACRE, LE REEL : L’ETRE…Un

peuple de cette « qualité spirituelle » peut-il vraiment être appelé « PAIEN »… ?

L’Inde, en permanence, laisse ses portes ouvertes à tout être humain qui cherche la

spiritualité et la LUMIERE. Celui qui va à sa rencontre « avec le coeur prêt » (avec

l’humilité du coeur), sera toujours généreusement récompensé.

Il y a de nombreux points communs entre l’Orient et l’Occident qui peuvent nous

aider à enrichir notre HERITAGE SPIRITUEL. C’est pourquoi il est nécessaire de laisser

tomber, des deux côtés, l’attitude du type « habitants d’une autre planète » et de cesser de

parler de « superiorité » et d’ « infériorité » ; chacun a ses valeurs propres et sa Culture.

Nous devons être capables de comprendre des civilisations différentes de la nôtre. Il faut

renoncer à l’idée erronée d’exclusivité ; chaque Culture doit reconnaître les apports des

autres Cultures. Coexistence et convergence doivent être les buts à suivre. Ainsi, nous

créerons un LIEN puissant qui peut nous aider grandement dans la tache de coopération

mutuelle pour le bien de l’évolution future d’une Humanité Supérieure, qui puisse

réellement offrir PAIX et BONNE VOLONTE à tous les êtres sans distinction…

Ceux qui récusent l’Hindouisme, et spécialement le YOGA, utilisent en général des

soit-disant « arguments », comme par exemple, que le YOGA est un « échappatoire », une

« invitation à la paresse », que les pratiquants occidentaux du Yoga, sont, dans leur

majorité, des névrosés qui recherchent la « notoriété » et les « poses », etc. Toutes ces

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conclusions simplistes semblent indiquer d’une part, que les personnes signalées comme

« pratiquants » le YOGA ne paraissent pas réunir toutes les qualifications indispensables

que cette Voie INITIATIQUE exige, et d’autre part, que ceux qui font de telles

déclarations, ignorent totalement ce qu’est la VERITABLE Tradition, et qu’ils ne

« savent » que ce qu’ils ont entendu dire ou ce qu’ils croient avoir appris de faux

« gourous », de pseudo-yogis et des éternels aventuriers et chasseurs naïfs qui sont toujours

légions. Il y a aussi ceux qui ont une « phobie » pour tout ce qu’ils considèrent comme des

« croyances exotiques », « Orientales », « paiennes », etc. Mais ça c’est LEUR problème…

Dans l’immense « marché des crédules », pululent des aventuriers et des chalantans

et il y en a pour tous les goûts : « gourous », « maharashis », « shaiks », « maîtres

illuminés » et autres caricatures grotesques qui sont les « grands pontifes » de

l’ « occultisme », de la « magie » et de tout ce qui exite et exalte l’imagination malade des

grandes foules ignares. Bien ingénus ceux qui se laissent tromper et exploiter par de tels

enjôleurs. L’étudiant sérieux et responsable doit avoir l’indispensable « capacité de

discrimination », sinon d’intuition, qui lui permette de s’éviter des incursions coûteuses et

parfois « dangereuses » dans le domaine de la CONTRE-INITIATION et de ses tentacules

de MENSONGE, qui est à notre époque, ACTIVE bien au-delà de ce qu’on pourrait penser,

et plus sournoise que jamais…

Justement, un des points les plus importants à considérer, quand arrive le moment

de choisir un Sentier appropié pour un développement spirituel applicable à notre milieu

occidental, c’est le choix judicieux de la Technique ou Système qui nous permette de mener

à bien nos aspirations spirituelles, au sein des dures conditions qui sont celles de notre vie

moderne. Les Systèmes de développement qui sont efficaces et pleinement satisfaisants

dans un Ashram (ou un Couvent), ne peuvent pas être les mêmes que ceux que devront

suivre les personnes qui doivent supporter l’agitation de la vie quotidienne, dans n’importe

quelle ville du Monde Occidental. Prétendre employer des techniques qui sont spécialement

indiquées pour une « ambiance » et une TRADITION ORIENTALES, dans l’ambiance

totalement « viciée », tant physiquement que psychiquement de nos villes occidentales,

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aura inévitablement pour conséquence la production de graves effondrements nerveux et

des crises psychologiques de tout genre ; les résultats sont, en général, très peu désirables.

Il est évident que chaque TRADITION a été « implantée » là où elle doit être

VECUE, comme le dit PAUL, dans 1-CORINTHIENS, 7 :17 : « QUE CHACUN

DEMEURE LA OU LE SEIGNEUR L’A DEPOSE. « Chaque TRADITION, avec son

expérience accumulée, est admirablement adaptée à la mentalité, à l’idiosyncratie et à la

constitution psychique de ceux à qui elle se dirige. Il ne s’agit pas de sous-estimer et encore

moins de condammer les METHODES Orientales ; elles sont absolument parfaites pour

l’ambiance et le milieu « adéquat ». Les hindous sont justement ceux qui observent le

mieux la pratique du DHARMA, c’est-à-dire, la nature interne qui caractérise chaque

homme et chaque peuple, par le degré de développement acquis, et qui détermine le

Chemin que chacun doit suivre pour obtenir les conditions les plus favorables à son

développement intégral. Le DHARMA de l’Orient est très différent du DHARMA de

l’OCCIDENT.

LE YOGA est une méthode absolument TRADITIONNELLE et efficace, mais,

c’est justement pourquoi il exige une série de conditions qui sont indispensables : le

disciple doit réunir les « qualifications » qui lui permettent d’être « admis » comme

« initiable », et on peut estimer, d’une manière général, que de mille personnes, UNE seule

est initiable. Nous parlons évidemment de la VOIE INITIATIQUE Traditionnelle, car le

fait que quelqu’un s’assoit avec les jambes croisées à l’oriental, respire suivant une

technique particulière et prononce quelques « mantrams », ne le convertit pas en un disciple

du YOGA-MARGA. Il faut CHERCHER et trouver (ce qui est le plus difficile) une Ecole

LEGITIME ET TRADITIONNELLE ; mais cela ne se trouve pas dans des « annuaires » ni

dans des annonces de presse, ni « au coin de la rue ». Celui qui prétend faire du YOGA doit

savoir que l’aide, le conseil et l’assistance personnelle d’un GURU authentique est

INDISPENSABLE ; prétendre le contraire est aussi inutile que de « jeter des pierres à la

Lune ». Par ailleurs, celui qui désire suivre les méthodes du YOGA devra nécessairement

suivre LA VIE DU YOGI, car, dans le cas contraire, les résultats seront soit l’échec, soit le

désastre. Bien que LA VERITE SOIT UNE, les Systèmes ont leurs variantes qui permettent

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de les adapter à certains types de vie, mentalité, de tendances et d’inclinations

(VASANAS), en plus de la nécessaire « ambiance » traditionnelle dans laquelle ils sont

enracinés.

Peu nombreaux sont les occidentaux qui connaissent réellement leur propre

Tradition. La Tradition INITIATIQUE Occidentale existe. L’objectif de ce livre est

justement de signaler LES TRACES de cette Grande Tradition, les divers aspects de sa

manifestation à travers les âges et son adaptation aux milieux, aux époques, aux races et

aux cultures différentes, sans que le FIL (SUTRA) de l’Universel qui nous y relie, ne se soit

jamais cassé. Il revient à l’homme d’aujourd’hui qui CHERCHE réellement LE SENTIER,

de réaliser à la mesure de sa capacité de « pénétration », la prise de conscience qui peut le

re-lier à son Etre Véritable. Dans notre propre Tradition OCCIDENTALE, existent les

« moyens » appropriés, les éléments de CONNSAISSANCE INTERIEURE, qui peuvent

conduire le Disciple « préparé » à la rencontre avec son Maître INTERIEUR, qui est le

Véritable et unique GOUROU : LE SAT-GOUROU, celui qui peut nous enseigner la

nature du MOI IMPERISSABLE…

Le CHANDOGYA UPANISHAD (un des plus anciens : environ 500 A.D.) dit :

« LE MOI EST UN POINT QUI UNIT CES MONDES POUR EVITER QU’ILS

NE SE DISPERSENT. NI LE JOUR, NI LA NUIT, NI L’AGE, NI LA MORT, NI

LE BIEN, NI LE MAL NE PEUVENT TRAVERSER CE PONT. TOUS LES

MAUX S’ARRETENT DANS LA PARTIE D’ICI, CAR LE MONDE DE

L’IMMENSITE EST HORS DE PORTEE DU MAL. CELA EXPLIQUE LA

RAISON POUR LAQUELLE, QUAND ILS TRAVERSENT CE PONT, LES

AVEUGLES RECOUVRENT LA VUE, CEUX QUI ETAIENT ATTACHES

SONT LIBERES ET CEUX QUI SOUFFRAIENT NE SOUFFRENT PLUS. EN

TRAVERSANT CE PONT, LA NUIT SE FAIT SEMBLABLE AU JOUR, CAR

CE MONDE DE L’IMMENSITE EST TOUT ENTIER LUMIERE… !

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Les « conquêtes » apparentes que l’homme moderne a réalisé dans le monde

extérieur (matériel), l’ont fasciné à tel point qu’il a totalement perdu la perspective de LA

VIE INTERIEURE (Intime). C’est pourquoi, tous ses succés lui paraissent « vides », vains,

et son rapidement oubliés comme des choses inutiles. Intoxiquée par les valeurs artificielles

et fausses, sa psyché divisée ne lui permet pas d’atteindre l’équilibre harmonieux que, seul

LE MOI REEL peut lui donner…L’homme moderne, en perdant le sens de L’ESSENTIEL,

a dirigé son mental et son coeur vers des concepts et des motivations inutiles, vides et

décevantes. De là provient cet ennui, cette fatigue et ce dégoût avec lequel des millions

d’êtres vivent aujourd’hui, essayant de trouver des « fuites » ou des sorties, avec la

télévision, le sexe, l’alcool ou les drogues. C’est le fruit pour avoir tourné le dos à L’ETRE

REEL, en échange de l’acceptation du « gouvernement » d’une ombre qui les réduit à

l’esclavage et au rôle regrettable de marionettes ou de zombies : pauvres esclaves écrasés

par le poids des nécessités sans fin…Jusqu’à ce que l´homme ne RETOURNE SUR SES

PAS vers LE CENTRE DE SON ETRE et ne permette que L’EMPIRE DU REEL prenne

les rênes de sa vie, il restera indéfiniment plongé dans le chaos de sa psyché divisée…

UN GRAND RISHI DE NOTRE TEMPS

Le 31 Décembre 1879, dans la commune de TIRUCHUZHI, près de MADURAI, en

Inde méridionale, l’enfant VENKATARAMANA est né dans une famille du brahamanes,et

devait se convertir en Grand Rishi ou « MAHARISHI », nom qui lui fut donné par le pandit

GANAPATI CASTRI, qui, s’étant « assis à ses pieds », le harcela de questions, et en

fonction des réponses reçues, le pandit érudit reconnut que l’enfant était un Saint d’un

niveau suprême, de ceux qui son appelés en Inde « GRANDS RISHIS » ou « Voyants ».

(Réf : MOUNI SADHU : « HACIA LA PAZ DEL HOMBRE », page 41, Comp. Gen.

Fabril Editora, Bs Aires, 1962).

Il expérimenta sa REALISATION ou ILLUMINATION alors qu’il était un

adolescent de tout juste dix-sept ans. Il décrit lui-mème son expérience de la manière

suivante : « C’est environ six semaines avant que, pour mon bien, je m’en aille de Madura,

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qu’eut lieu le grand changement de ma vie. Ce fut quelque chose de très soudain. J’étais

assis, seul, dans une chambre du premier étage de la maison de mon oncle. J’ai rarement été

malade, et ce jour là, je ne souffrais de rien, mais brusquement, une peur violente de mourir

s’empara de moi. Dans mon état de santé, rien ne pouvait justifier une telle peur, et je n’ai

pas essayé de m’expliquer, je n’ai pas essayé de vérifier, si cette peur était ou non

raisonnable. J’eu la sensation que « J’ALLAIS MOURIR », et j’ai commencé à penser qu’il

fallait que je fasse quelque chose. Je n’ai pas pensé un seul instant à consulter mon

médecin, les anciens ou les amis ; j’ai compris que je devais moi-même résoudre le

problème, là-bas, et à cet instant même. Bouleversé par la peur de mourir, mon mental eut

tendance à faire de l’instrospection, et je me suis dit, mentalement, sans réellement moduler

mes mots : « LA MORT EST ARRIVEE ». Qu’est-ce que cela signifie ? En quoi consiste

le fait de mourir ? Le corps meurt. Et immédiatement, j’ai dramatisé l’évènement de la

mort. J’ai laissé mes bras étendus, raides, comme une proie du « rigor mortis », et j’ai

essayé d’imiter un cadavre pour donner plus de réalisme à mes recherches. J’ai retenu mon

souffle et j’ai conservé les lèvres fermement cerrées pour ne laisser échapper aucun son, de

manière à ce que le mot « je » ou n’importe quel autre, ne puisse pas ètre prononcé. Bon,

me suis-je dit, « ce corps est donc mort. Raide, ils l’emmèneront au crématoire et là-bas, ils

le brûleront en le réduisant en cendres. Mais suis-je mort avec la mort de ce corps ? Suis-je

ce corps ? Il est silencieux et inerte, mais je sens la pleine force de ma personnalité, et

même la voix du « Je » en moi, malgré tout. De sorte que je suis esprit, transcendant par

rapport au corps. Le corps meurt mais l’esprit qui le transcende ne peut pas être touché par

la mort. Cela signifie que je suis l’Esprit immortel. « Tout cela n’était pas une pensée

trouble ; tout cela provoquait en moi des éclairs vifs, comme une vérité vive, que je

percevais directement, pratiquement sans processus pensant. « Je » étais quelque chose de

très réel, la seule chose réelle concernant mon état actuel, et toute l’activité consciente liée

à mon corps, était centrée sur ce MOI ». A partir de ce moment, le « Moi » a attiré vers lui

l’attention, par une puissante fascination. La peur de la mort a disparu une fois pour toutes.

A partir de ce moment, l’absorption dans le « Moi » a continué de manière ininterrompue. »

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OM NAMO BHAGAVATHE

SRI RAMANAYA… !

BHAGAVAN SRI RAMANA MAHARSHI

Digne exposant de la plus pure et de la plus authentique spiritualité de l’Inde de notre

temps ; expression vivante de l’expérience de l’Etre Conscient ; Maître du Sentier Direct.

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ARTHUR OSBORNE, qui fut un disciple du MAHARSHI, dit ensuite dans son

livre « LES ENSEIGNEMENTS DE BHAGAVAN SRI RAMANA MAHARSHI », page

10 : « Cette expérience est restée pour toujours, laissant le MAHARSHI, en identité

constante avec le Moi Universel. »

Le MAHARSHI expliquait ensuite : « Je n’avais pas lu de livres, à part le

PERIAPURANAM, la Bible et des morceaux du TAYUMANAVAR ou TEVERAM. Mon

concept d’Iswara était très similaire à celui qu’on trouve dans les Puranas ; je n’avais

jamais entendu parler de Brahman, SAMSARA, etc. Je ne savais même pas qu’il y avait

une Essence Réelle impersonnelle qui était partout sous-jacente, et qu’Ischwara et moi

étions identiques à cette essence. Par la suite, à Tiruvannamalai, quand j’ai écouté le

RIBHU-GITA et d’autres livres sacrés, j’ai appris tout cela, et j’ai découvert que les livres

analysaient et dénommaient ce que j’avais senti intuitivement sans analyse et sans nom. »

(Arthur Osborne : « RAMANA MAHARSHI AND THE PATH OF SELF

KNOWLEDGE », page 23, Rider & Co, London, England).

Nous avons considéré que nous ne pouvions pas choisir un meilleur représentant de

l’ETAT de REALISATION ou d’ILLUMINATION de la TRADITION HINDOUE de nos

jours, que ce sublime prototype d’ADVAITA pur, en même temps que de BHAKTA

exemplaire. Lui-même disait. « LA RECHERCHE DU MOI DISSOUT L’EGO, A FORCE

D’ETRE DERRIERE LUI POUR FINALEMENT SE RENDRE COMPTE QU’IL

N’EXISTE PAS, PENDANT QUE LA DEVOTION LE SOUMET ; PAR CONSEQUENT,

LES DEUX ARRIVENT AU MEME BUT LIBRE DE L’EGO, CE QUI EST TOUT CE

DONT ON A BESOIN. »

Il fut l’expression vivante de l’expérience VEDANTA par excellence : l’expérience

du « JE SUIS », l’expérience de l’Etre Conscient. C’est pourquoi le Maître va centrer tout

son enseignement et toute sa doctrine spirituelle du CHEMIN DIRECT sur une simple

question (ATMA-VICHARA) : « QUI SUIS-JE ? QUI ES-TU ? Découvres ce que tu es

réellement et le reste suivra infailliblement. » De même que le « JE SUIS » conseille au

Chrétien : « CHERCHEZ LE ROYAUME ET LA JUSTICE DE DIEU, ET TOUT LE

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RESTE VOUS SERA DONNE PAR SURCROIT. » (MATTHIEU, 6 :33). De même que

les Maîtres Soufis affirment : « CELUI QUI CONNAIT SON SEIGNEUR, SE CONNAIT

LUI-ME ET CONNAIT TOUTES LES CHOSES. »

Le MAHARISHI expliquait à un disciple : « Quand une habitation est obscure, une

lampe est nécessaire pour l’illuminer, mais quand le soleil se lève, la lampe n’est plus

nécessaire ; les objets sont visibles sans la lampe. Et pour voir le soleil lui-même, une

lampe n’est pas nécessaire car il est lui-même auto-lumineux. La lumière reflétée du mental

est nécessaire pour percevoir les objets, mais pour voir le coeur, il suffit que le mental se

tourne vers lui. Alors, le mental se perd et le Coeur rayonne. « (TALKS WITH SRI

RAMANA MAHARSHI, By Ramananda Saraswati, Sri Ramahasraman, 1935).

L’Esotériste Chrétien (HERMETISME) affirme pour sa part, avec l’Ancien

Testament : « DESORMAIS, CE N’EST PLUS LE SOLEIL QUI SERA POUR TOI LA

LUMIERE DU JOUR, ET LA CLARTE DE LA LUNE NE T’ILLUMINERA PAS :

C’EST JEHOVAH QUI SERA POUR TOI LA LUMIERE DE TOUJOURS, C’EST TON

DIEU QUI SERA TA SPLENDEUR. DESORMAIS LE SOLEIL NE SE COUCHERA

PLUS, TA LUNE NE DISPARAITRA PLUS, CAR LE SEIGNEUR SERA POUR TOI LA

LUMIERE PERPETUELLE, ET LES JOURS DE TON DEUIL SERON REVOLUS. »

(ESAIE, 60 :19 et 20).

Et le Nouveau Testament insiste en disant :

«LA CITE N’A BESOIN NI DE SOLEIL NI DE LA LUNE POUR

L’ECLAIRER, CAR LA GLOIRE DE DIEU L’ILLUMINE ET SON

FLAMBEAU, C’EST L’AGNEAU. »

(APOCALYPSE, 21 :23).

A la saison des pluies (CHATURMASYA) de l’année 1915, BHAGAVAN

RAMANA MAHARSHI a exprimé l’essence de son enseignement, dans un vers :

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« A L’INTERIEUR DE LA CAVERNE DU COEUR, SEUL BRAHMAN

BRILLE SELON LA FORME DE L’ATMAN, AVEC UNE PROXIMITE

DIRECTE, AUTANT MOI QUE MOI. IL RENTRE DANS LE COEUR AVEC

UN MENTAL PERQUISITEUR OU PAR UN PROFOND PLONGEON

INTERIEUR, OU AU MOYEN DU CONTROL DE LA RESPIRATION, ET IL

DEMEURE DANS L’ATMAN. »

Dans le « SRI RAMANAH-GITA », Chapître II, 7, il l’explique ainsi :

« Le premier Sentier est appelé « MARGANA » (recherche) ; le second est appelé

« MAJJANA » (se submerger) ; le troisième est appelé « PRANA-RODHA » (control du

souffle) ». (Réf : chap. 2 « LES TROIS SENTIERS », dans « SRI-RAMANA-GITA », la

Science de Brahman et l’Ecriture Yoga, composée par VASHITA GANAPATI, disciple de

Ramana Maharshi, Sri Ramanasraman, 1973).

« Le GNOSTIQUE (JNANI) Véritable s´élève depuis les vallées de la métaphore

jusqu’aux Sommets de la Vérité. « La Connaissance véritable consiste à passer de l’inconnu

au connu ». Celui qui ne se connait pas lui-même est AVEUGLE DE NAISSANCE. » « Le

Dieu extérieur est le Dieu intérieur ne font qu’UN. La REALISATION d’une telle identité

est la tâche que tout homme se voit attribuée comme fondement de son existence. » (Réf.

« TRAITE DE L’UNITE ». DE Muhiyddin-El-Arabi).

LA VERITE ouvre l’entendement de l’homme à la lumière Spirituelle ; par les

rayons de la Vérité, la Lumière pénètre l’âme disposée, et lui apporte, comme une Aurore

naissante, un mental éclairci. Comme le dit une phrase du RIG-VEDA :

« NOS PERES ONT TROUVE LA LUMIERE OCCULTE ; PAR LA

DROITURE SPIRITUELLE, ILS ONT FAIT NAITRE L’AURORE…JE TE

SALUE ! BRILLANTE USHAS (LA SPLENDIDE), AURORE

RESPLENDISSANTE, DEPLOIE TON ETANDART LUMINEUX EN

APPORTANT LA LUMIERE A TOUS LES ETRES VIVANTS : FILLE DU

CIEL, AIDE-NOUS A DISSIPER LES TENEBRES… ! A ENRICHIR,

L’ESPRIT ET A NOUS ELEVER AU NIVEAU D’UNE VIE INTERIEURE

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PURE QUI NOUS RAPPROCHE DE « CELUI QUI EST UN », DIEU DES

DIEUX, UNIQUE DIEU… ! »

Aimables lecteurs, répétons avec nos Frères Hindous :

Que le SAT-GURU se manifeste dans nos Coeurs !

O M , S H A N T I , O M… !

Et avec nos Frères, les Initiés d’Occident, répétons les paroles sacrementelles du Rituel

d’Extinction des Luminaires physiques du Temple :

« QUE LA LUMIERE QUI JAMAIS NE S’ETEIND, ILLUMINE NOS COEURS

DE SA VIVANTE CLARTE, MAINTENANT ET POUR TOUJOURS.

A.M.N…. !

Le célèbre Maître Soufi DJALAL-OD-DIN RUMI compare l’expérience des degrés

spirituels (MAQAMAT) à celle des traces de pas. Il disait :

« Quelle est la provision d’un Soufi ? Des traces de pas. Comme le chasseur, le

Soufi poursuit la proie : il voit les traces laissées par le gibier musqué et il suit ses

empreintes. Pendant un certain temps, les traces son le seul indice, mais ensuite, c’est le

musc même du gibier qui le guide. »

(MATHNAWI, II, 158 S.)

« SI LA CONNAISSANCE NE T’ELEVE PAS,

L’IGNORANCE EST PREFERABLE A UNE TELLE CONNAISSANCE… »

(DIWAN DE SANA’I)

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D O U Z E

« LES ABRAMIDES, SACERDOTES DORIQUE DE CHALDEE (KASHIDIM) »

« DEPUIS L’ETERNITE (OLAM), LA SAGESSE A ETE ORDONNE, ET

DEPUIS TOUJOURS (RAS), AVANT QUE LA TERRE NE SOIT CREEE. »

(PROVERBES, 8 :23)

« AVANT QU’ABRAHAM FUT, JE SUIS… ! »

(JEAN, 8 :58)

« JE SUIS LE PREMIER ET LE DERNIER, ET LE VIVANT ; JE FUS MORT, ET

VOICI, JE SUIS VIVANT POUR LES SIECLES DES SIECLES, AMEN… ! »

(APOCALYPSE, 1 :17 ET 18)

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Dedié aux Frères KASHIDIM, dignes descendants d’ARPHAKSHAD, fils de SEM,

petit-fils de NOACH, et à leurs successeurs actuels, les MEKUBALIM, héritiers de la

CHOKMAH-NESTORAH

MEVIN DAATA

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La VOIX de LA SAGESSE ETERNELLE (Le Verbe), ne cesse jamais de

« modeler » l’activité profonde de l’Homme sur la Terre. Comme je l’ai déjà dit à de

nombreuses reprises, l’élan spirituel de la Grande Tradition devient « moribond » durant

certains cycles déterminés, pour être ensuite « vivifié »,et « restauré » dans des conditions

appropriées aux temps nouveaux…

Lisons EZECHIEL, 36 :26 et 27 :

« JE VOUS DONNERAI UN COEUR NEUF, ET JE METTRAI EN VOUS UN

ESPRIT NEUF ; J’ENLEVERAI DE VOTRE CORPS LE COEUR DE PIERRE

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ET JE VOUS DONNERAI UN COEUR DE CHAIR. JE METTRAI EN VOUS

MON PROPRE ESPRIT, JE VOUS FERAI MARCHER SELON MES LOIS,

GARDER ET PRATIQUER MES COUTUMES. »

C’est pourquoi, la Prière de David dit, afin que son coeur soit ouvert par la

compréhension correcte des Mystères Sacrés :

« VOICI, TU AIMES LA VERITE DANS L’INTIME : ET EN SECRET, TU

M’AS FAIT COMPRENDRE LA SAGESSE. CREE EN MOI UN COEUR PUR ; ET

RENOUVELLE EN MOI UN ESPRIT DROIT. » (PSAUMES, 51 :6 et 10).

René Guénon dit, dans son livre « FORMES TRADITIONNELLES ET CYCLES

COSMIQUES », au sujet de la manière dont s’effectuait la transmission des Traditions

antérieures à la Tradition Hébraique : « Il semble bien que le Cycle Atlantéen ait été pris

comme base dans la tradition hébraîque, que la transmission se soit faite d’ailleurs par

l’intérmediaire des Egyptiens, ce qui tout au moins n’a rien d’invraissemblable, ou par tout

autre moyen. Si nous faisons cette dernière réserve, c’est qu’il semble difficile de

déterminer comment se fit la jonction du courant venu de l’Occident, après la disparition de

l’Atlantide, avec un autre courant descendu du Nord et procédant directement de la

Tradition Primordiale, jonction dont devait résulter la constitution des différentes formes

traditionnelles propres à la dernière partie du MANVANTARA. Il ne s’agit pas là, en tout

cas, d’une réabsorption pure et simple, dans la Tradition Primordiale, de ce qui était des

formes préalablement différenciées, pour donner naissance à d’autres formes adaptées, à de

nouvelles circonstances de temps et de lieu ; et le fait que les deux courants apparaissent

alors en quelque sorte comme autonomes peut encore contribuer à entretenir l’illusion

d’une indépendance de la Tradition Atlantéenne. »

Sans doute faudrait-il, si l’on voulait rechercher les conditions sous

lesquelles s’opéra cette jonction, donner une importance particulière à la Celtide et à la

Chaldée, dont le nom, qui est le même, désignait en réalité, non pas un peuple particulier,

mais bien une caste Sacerdotale ; qui sait aujourd’hui ce que furent les traditions celtique et

chaldéenne, aussi bien d’ailleurs que celle des anciens Egyptiens ? On saurait être trop

prudent quand il s’agit de civilisations entièrement disparues, et ce ne sont certes pas les

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tentatives de reconstitution auxquelles se livrent les archéologues profanes qui sont

susceptibles d’éclaircir la question ; mais il n’en est pas moins vrai que beaucoup de

vestiges d’un passé oublié sortent de terre à notre époque, et ce n’est peut être pas sans

raison. Sans risquer la moindre prédiction sur ce qui pourra résulter de ces découvertes,

dont ceux qui les font son généralement incapables de soupçonner la portée posible, il faut

certainement voir lè un « signe des temps » : tout ne doit-il pas se retrouver à la fin du

MANVANTARA, pour servir de point de départ à l’elaboration du cycle futur ? » (Op.

Cit., pages 50 et 51, Editions GALLIMARD, Paris, 1970).

La source principale d’où proviennent les deux Traditions, la Chaldéenne et

l’EGYPTIENNE, est la Tradition ATLANTE. Au Chapître Huit de ce livre, nous nous

sommes référés à L’HERITAGE ATLANTE des Egyptiens. Nous allons maintenant parler

de la TRADITION CHALDEENE, qui constitue, avec les Tradition Egyptienne, et Perse,

les trois composantes principales de la TRADITION SACREE D’ISRAEL ; ISRAEL étant

compris comme le COLLEGE INITIATIQUE dépositaire, conservateur et transmetteur de

l'HERITAGE de la TRADITION reçue et transmise aux ELUS et « ACCEPTES » : la

CHOKMAH NESTORAH. « En effet, tous ceux qui sont de la postérité d’Israël, ne sont

pas Israélites ». (ROMAINS, 8 :6), seulement ceux de « l’Israël de Dieu » (GALATIENS,

6 :16).

CICERON affirme que les Chaldéens étaient originaires du Caucase (DE

DIVINATIONE, I, XIX). DIODORE SICULO, en racontant les Mythes et Légendes des

peuples asiatiques (BIBLIOTECA HISTORICA), dit que JUPITER-BELO, fils de

POSEIDON (Neptune) et de la déesse LIBIA, fille de MENFIS, conduisit le peuple de

PONTO jusqu’à BABYLONE. « Le peuple de PONTO était une importante branche de la

famille Scythe-Méothide, de la Lybie Méothide ou Lybie Colchide, à laquelle SUIDAS se

réfère : « LIBYA EST SUPRA COLCHOS »,le Caucase Septentrional, la Lybie Asiatique

dont les colonies asiatiques égyptiennes étaient appelées MISR ou MISRAIM, toponymie

de MISOR, père de THOT ou TAUT.

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Moreau de Jonnes dit, dans son livre très intéressant « LOS TIEMPOS

MITOLOGICOS » (Les Temps Mythologiques) : « NONNOS a caractérisé l’origine des

phéniciens et des chaldéens en ces brèves paroles : « BELUS EUPHRATES LIBICUS

VOCATUR AMMON. » Leur ancêtre BELO, était le même que l’AMMON lybien, et il

ajoute que sur les rives du Nil, il était appelé APIS, chez les arabes SATURNE, et chez les

assyriens JUPITER. Il est donc probable que les chaldéens, caste sacerdotale, étaient le

début d’une branche remarquable du Nomo d’AMMUN qui s’est établi dans le pays d’UR

ou GEORGIE. Moise de Khoreno affirme que l’ancienne Chaldée doit être recherchée sur

le plateau qui s’étend depuis l’Ararat jusqu’au Nord, et d’où prennent leur source l’Araxez,

l’Halis, le Tigre et l’Euphrate. Estrabon dit la même chose, quand il observe que les

chaldéens sont les mêmes que les calibes, qui habitaient au-dessus de Trapezus ou

Trebizonda. » (Op. Cit.. pages 120/121, Edit. KIER, Bs. Aires, 1947).

La GEORGIE ou ancienne Chaldée fut ensuite appelée « IBERIE », l’Ibérie du

Causcase, aussi appelée au début « le pays Cush ou Ethyopie de Caucasique ». Dans le

Caucase, on trouve encore aujourd’hui un seuil montagneux appelé INDO-KUSH et

KUSHDAGH (Montagne de Kush). JOSEPH, dans l’ « HISTOIRE DES JUIFS », I, VI,

appelle TUBAL : « père des Ibériens et des Georgiens ». Pour ajouter une autre toponymie

très significative liée à l’Ibérie atlantique et caucasique, rappelons ce que la Bible dit au

sujet des « fils de YOCTAN », SEFAR, LA MONTAGNE DE L’ORIENT. » (GENESE,

10 :30) De même, selon le texte biblique, ABRAHAM descend d’HEBER à travers

d’YOCTAN, dont l’arrière grand-père était SEM, fils de NOE…

Juan Parellada de Cardellac dit, dans son livre fort intéressant « EL ORIGEN DE

LOS VASCOS » (« L’origine des basques ») : « Les Juifs étaient originaires d’une de ces

tribus apparentées à celles qui ont ensuite été appelées ibériques ou ligures qui, après

l’exode dont nous avons déjà parlé, se sont éparpillées en Mésopotamie et en Inde. Un

grand nombre d’entre eux, et en particulier les Chefs, étaient des ex-brahamanes qui, pour

des raisons inconnues, se réfugièrent en Chaldée et en Iran ; ils sont nés effectivement de

leur père « A-BRAHM », à l’époque d’Hercule Lybien, selon San Eusebio de Cesarea. (Op.

Cit.. page 52, Edit. Plaza & Janes, Barcelona, 1978).

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Pour ceux qui désirent davantage de détails sur la thèse de l’origine IBERIQUE du

peuple Juif, nous suggérons la lecture de l’Oeuvre déjà mentionnée, de même que le livre

d’O. W. de Milosz : « LES ORIGINES IBERIQUES DU PEUPLE JUIF », Edit. A.

Salvaire, Paris, 1962, et l’excellent livre de Luis Charpentier, « EL MISTERIO VASCO »,

Edit. Plaza & Janes, Barcelona, 1976).

La Tradition SACERDOTALE qui était représentée par HENOCH, l’HERMES ou

THOTH antidéluvien, aussi appelé HERMES EL-HARAMESHA, l’auteur de la première

tradition écrite, correspond à la Tradition ATLANTE, et les deux autres Hermès

postdiluviens : EL-BABELI ou Hermès « Babylonien », correspond à la TRADITION

CHALDEENE, et l’Hermès EL-MICRI, correspond à la Tradition EGYPTIENNE. Comme

nous l’avons déjà dit, les deux traditions Chaldéenne et Egyptienne proviennent de la même

source ATLANTE.

Moreau de Jonnes dit : « Le peuple Parse, commandé par un Chef égyptien de la

tribu de Jupiter (DJEM-SCHID), avance vers le pays de la lumière où réside RAPITAN »

(Ce qui est souligné est de l’auteur). Ensuite, citant l’AVESTA (Vendidad III, 283), il

ajoute : « Il le trouve très beau (le pays de la lumière). Dans ce pays, il n’y avait ni homme,

ni femme, ni animal, alors il le remplit d’habitants. Il divisa la contrée en neuf cents parts,

en défricha trois cents, puis construisit VAR sur un plan carré, et il fit en sorte qu’un fleuve

s’écoula autour. Il y eut neuf rues dans les grandes agglomérations, et dans chaque rue, il

laissa mille hommes et femmes. « Moreau de Jonnes pense que cette émigration a du avoir

lieu dans la première partie du XXVème siècle avant J.C. Il continue en disant : « Où était

situé ce pays de la lumière ? Son nom même l’indique. On appelait « UR » (Soleil ou Lune

dans toutes les langues d’Asie), l’ancienne Chaldée, qui fut pendant longtemps, l’égypte

asiatique, et qui se composait de la GEORGIE et de l’ARMENIE. » (Op. Cit., pages

298/299).

Selon BEROSO, « après la mort d’ARDATES, le neuvième Roi des Chaldéens, son

fils XISUTHROS, dixième Roi de Chaldée, régna dix-huit sari. A cette époque, un grand

déluge eut lieu qui commença le cinquième jour du mois de DESIUS. Cronos lui ordonna

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d’écrire l’histoire du début, du développement et de la concluison de toutes les choses, et

d’enterrer le livre dans la ville du Soleil, à SIPARA, en Chaldée (SEFAR). La découverte

des écrits de THOTH, après le Déluge, a servi de base pour le développement des

Cosmogonies dans lesquelles les Sacerdotes Chaldéens résumirent leurs idées au sujet de la

formation du monde. « Après le déluge, Babylone se convertit en un grand dépôt du savoir

et des traditions. Là-bas, des découvertes utiles furent faites, pour être diffusées dans tout le

monde. » (Moreau de Jonnes, Op. Cit, page 283).

« Comme conséquence de la catastrophe géologique qui a été appelée « déluge »,

les hauteurs du Niphate Caucasien et les rives du Terek ont été envahies par les multitudes

rejetées des basses terres par l’inondation. TERACH, descendant de la tribu sainte des fils

de SETH, abandonna la région haute qui’il habitait pour s’installer avec son peuple, dans le

pays d’URCASDIM, CHALDEE, où s’étaient réunis un grand nombre d’éthiopiens,

d’égyptiens, de parses et de peslages, Salios et Jonios, fils de XUTO. C’est là qu’est né

ABRAHAM. Ayant énoncé dans le temple, la doctrine d’un Dieu unique, les Nembrods

l’obligèrent à sortir du pays. Selon Nicolas de Damas, il partit avec un grand nombre de

personnes, s’installant à Damas où il fut roi de la ville, et il y demeura un certain temps

avant de se dirigier vers la Palestine. » (Op. Cit., page 201/202).

Comme nous le disions au Chapître Dix (LA TRADITION SCYTHE), les

LYBIENS ou CIMERIENS, et les ARGOS, en se concentrant sur les terres de la Colchide

et dans « le pays de la Toison d’Or », vont constituer un MOYEN ou CENTRE d’irridation

d’Influence Spirituelle, qui produira par la suite une grande expansion vers les quatre points

cardinaux ; influence encouragée par les Traditions correspondantes à ce grand mélange de

races qui a donné naissance aux araméens, parses, chaldéens, hébreux, arabes, phéniciens,

etc., provenant tous d’un NOMO, Centre ou Foyer commun : les Montagnes de la Colchide,

le berceau des ancêtres que La Bible appelle « les Fils de NOE » : JAPHET, SAM et SEM.

(GENESE, Chap. 10).

Dans la région du Bosphore Cimérien, deux importantes Traditions se rencontrent et

se mélangent : les restes de la Tradition Primordiale d’origine HYPERBOREENE que les

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SCYTHES représentent en partie, et la Tradition Occidentale ou ATLANTE amenée par les

Ibéro-Ligures et les Peslages, depuis l’IBERIE ATLANTIQUE de GIBOR-AL-THOR

(Gibraltar), les GIBHORIENS DE THOR avec leurs DRUIDES, jusqu’à l’IBERIE qui s’est

installée aux pieds du Caucase BORYSTHENO.

Selon la GENESE, 10 :4, les fils de « YAVAN », fils de JAPHET, sont ELLISHA,

TARSIS, KITTIM et DODANIM. Tarsis (TARSHISH en hébreu) est l’HISPANIE que les

grecs appelaient TARTESSOS. Les PELASGES étaient aussi appelés « DODANIENS »

parce qu’ils descendaient de DODANIM, fils de YAVAN. Rappelons que les Scythes

descendent de KITTIM (Citim ou SCYTHIE). C’est pourquoi il est dit que les anciens

grecs étaients des descendants de YAVAN, fils de JAPHET, petit-fils de NOE et père de

TARSHISH. Comme tout le monde sait, dans l’antiquité, la coutume voulait qu’on adoptât

le nom du père, du chef ou du héro éponyme pour désigner un peuple ou une tribu.

Du point de vue ésoterique, tous ces noms ne représentent pas des individualités

humaines, mais ils sont liés à des principes cosmogoniques, des « états spirituels », moraux

et sociaux de l’Humanité. Ceux qui désirent approfondir cet aspect plus complexe des

Principes, peuvent trouver un excellent matériel de travail dans les oeuvres suivantes :

« MISSION DES JUIFS », par Saint-Yves d’Alveydre, (Editions NICLAUS, Paris, 1956),

« ESOTERISME DE LA GENESE », par le Dr. A. E. Chauvet (S.I.P.U.C.O., Paris, 1948),

et bien sûr, une bonne traduction digne de confiance du « SEPHER YETZIRAH », que la

Tradition attribue à HENOCH, et dont la rédaction, selon les rabbins, doit être attribuée au

Patriarche ABRAHAM, héritier des Secrets d’Hénoch et Père de l’INITIATION en

Israël. » (Réf : Eliphas Lévi : HISTOIRE DE LA MAGIE », page 14/15).

AUTRES CONSIDERATIONS AU SUJET DU PEUPLE HEBREU

Moreau de Jonnes, en se référant aux origines du peuple Hébreu, dit :

« Selon TACITE, les Juifs furent, à l’origine, une race éthiopienne que la peur et la haine

ont obligé à quitter leur patrie, sous le règne de Céféo. Et l’historien ajoute : « d’autres

prétendent qu’il s’agit d’une colonie d’égyptiens qui partit au temps d’ISIS ; d’autres enfin,

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pensent que les juifs sortirent de l’Ile de Crête pour s’installer dans les limites extrêmes de

la Lybie (FINITIMA LEBYAE) à l’époque où SATURNE fut dépouillé de son royaume

par JUPITER. (TACITE : Hst. V.2). « Nous croyons que l’histoire des origines du peuple

hébreu est incluse dans ces brèves paroles ; mais avant tout, il faut expliquer quelques

termes : L’Ethiopie ou pays de CUSH, ainsi que la décrivent les écrits des géographes, était

située au Sud de l’Egypte, et commençait aux chutes du Nil. La Lybie, séparée de la vallée

du fleuve par la Chaîne Lybienne, la prolongeait jusqu’au lac Mareotis, voisin de la

méditerranée. Selon les idées actuelles, les ancêtres des Juifs seraient passés d’Ethiopie en

Crête, puis ils seraient retournés en Lybie. L’invraisamblance de cette déduction démontre

qu’aucune de ces dénominations ne s’applique aux contrées connues aujourd’hui sous ce

nom. En plus, il faudrait conclure qu’à l’origine, les juifs furent un peuple africain, et il

existe des raisons autorisées pour contredire cette opinion. »

« Il est vrai qu’aucune nation de race blanche est originaire d’Afrique. Les juifs

appartiennent à cette race et leurs ancêtres, les hébreux, ont été classés par certains auteurs,

dans la famille appelée araméenne, et selon d’autres auteurs, dans la famille sémite, avec

leurs amis les syriens et les arabes. Sans aucun doute, on observe chez ces peuples un

mélange avec des familles de couleur plus obscure, mais le type primitif était assurément

blanc. D’autre part, une grande difficulté géographique apparaît : quand les premières

clartés de l’histoire font entrevoir l’existence du peuple hébreu, celui-ci habite la Chaldée,

l’UR-CASDIM de la Genèse, que les archéologues situent fort justement dans la région au

sud de la Caucase qui comprend la Georgie actuelle et une partie de l’Arménie. La ville

d’UR, l’ORCHOE de Ptolomeo est aujour’hui ORFA. La contrée qui l’entoure, dit M.

Loyard (NINIVE, XIII, page 297), est appelée, encore de nos jours, URRHOE par les

bédouins arabes. C’est de là que partit ABRAHAM à la tête d’une population nombreuse,

pour se fixer en Palestine. » (Selon F. Josefo, ANT, I, VIII, cité par Moreau de Jonnes).

« Si l’on admet ces faits - poursuit Moreau de Jonnes -, il paraît bien difficile

d’expliquer comment un peuple éthiopien qui résidait aux frontières de la Lybie, puisse se

transporter soudainement au nord de l’Arménie, sans que rien dans ces annales, n’indique

cette émigration importante. Selon les dires des plus érudits pères de l’Eglise, l’émigration

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du peuple hébreu en Palestine eut lieu deux cents quatre-vingt douze ans après le déluge. Le

déluge joue un rôle important dans ses souvenirs. Cependant, nous lisons, dans le Thimé,

que les sacerdotes de Sais s’enorgueillissaient de ce que l’Egypte n’avait jamais souffert du

fléau du déluge, et ils attribuaient cet avantage à la conservation de leurs anciennes

traditions. En effet, dans la lecture de leurs inscriptions, rien ne peut laisser supposer que

l’Egypte ou la Lybie ait connu un tel cataclysme. Si l’on accepte que les hébreux sont

originaires d’Afrique, il faut alors se demander à quel endroit ont-ils pu être surpris par un

désastre - assez grand pour qu’ils le croient universel - sans que les peuples voisins n’aient

à en souffrir. »

« Nous n’insistirons plus sur une hypothèse de nos jours abandonnée. Cependant,

comme le dit Tacite, les hébreux étaient un peuple d’origine éthiopienne, et il est évident

qu’il faut chercher cette Ethiopie à un endroit différent de l’Afrique. Hérodote fait mention

des éthiopiens orientaux qui avaient pris part à la grande revue qui était passée devant

Jerjes, et qui, dit-il, marchaient avec les indiens. Comme l’affirme Joseph (HISTORIA DE

LOS JUIDIOS, III), il y avait aussi des éthiopiens occidentaux. Où vivaient-ils ? En

Colchide, bien sûr, où Hérodote avait vu des hommes noirs, cheuveux, crépus, qu’il

appelait égyptiens. Tout le Causcase, principalement sur le littoral d’Abasir et de la

Colchide, avait antérieurement pour nom, même encore à une époque postérieure à l’ère

chrétienne, ETHIOPIE. Benjamin de Tudela appelle ETHIOPIE, toute la région située à

l’orient des sources d’Araxas ou de Djihon. Rabbi Pettacha de Ratisbona dit que l’on trouve

plus de six cent mille juifs à Babylone, et qu’il en a beaucoup d’autres en ETHIOPIE et en

Perse (IX, 288). Nous croyons qu’il n’est pas hors des limites de la vraissemblance

historique, d’exprimer l’idée que l’ETHIOPIE de la première antiquité, le CUSH de la

Bible et des inscriptions de l’Egypte primitive, est très probablement l’Ethiopie asiatique,

immédiatement appelée Caucase par les grecs et par les romains. »

« De ces considérations, on peut conclure que durant l’époque qui précéda le

déluge, les juifs ou hébreux primitifs firent partie - avec les arabes et les pères des

phéniciens et des Canéens - d’une confédération de tribus d’origine lybienne, qui occupait

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la partie septentrionale du Caucase, avec le nom générique d’éthiopiens occidentaux. » (Op.

Cit., pages 161, 162 et 164).

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LA CHALDEE, PATRIE DES DEUX HERMES

La Chaldée est une région dans la quelle est disséminée une véritable Tradition,

dont l’origine remonte à des millénaires. Les CHALDEENS ou « KALKAS » n’étaient pas

une ethnie-comme nous l’avons déjà dit - mais une CASTE SACERDOTALE qui s’est

établie dans le pays d’UR. Les « MAGES » Chaldéens étaient un des Collèges Sacerdotaux

qui existaient en cette région ; ils provenaient de tribus du peuple Parse. MAGE

(MAHDIM) ne signifie pas seulement SAGE, mais aussi « GRAND SACERDOTE ». En

Chaldée, on trouvait aussi une autre branche de MAGES d’influence égyptienne

(SABEISME).

La Chaldée est la patrie des deux HERMES, connus sous les noms d’HERMES

« EL-HARAMASAH » (L’Arménien), qui est le plus ancien de tous, l’ antédiluvien, aussi

appelé « L’HERMES DES HERMES » ; l’autre est HERMES, « EL-BABELI » (Le

Babylonien), le premier HERMES post-diluvien. A SIPPPARA (SEFAR de GEORGIE),

les écrits de THOTH (HERMES) furent découverts après le déluge, ce qui convertit la

Chaldée en patrie des Alchimistes et des Astrologues. C’est de la Doctrine HERMETIQUE

que dérivèrent par la suite le gnosticisme et la Kabbale des Hébreux, que les juifs et les

arabes Initiés dans leurs Doctrines diffusèrent dans tout l’Occident.

HERMES est le nom que les grecs ont donné à THOTH ; les latins l’appelèrent

MERCURE, en Inde BOUDHA (à ne pas confondre avec Le BUDDHA historique), nom

dont la racine signifie « SAGESSE ». Les syriens l’appelèrent « GIGON », les arabes

« IDRIS », les juifs « HENOCH », les gaulois « GWYON », les germains « TENTALES »,

les saxons « TUISTON » et les scandinaves « WODEN ». Chez tous les peuples et les races

différentes qui lui ont célébré un culte, il a correspondu au symbole astrologique de la

planète MERCURE et au jour de la semaine, mercredi.

THARE, le père d’ABRAM, était membre du Collège Sacerdotal des MAGES

CHALDEENS (OG-MA), tribu de Sacerdotes-Guerries qui devaient conserver et

transmettre la TRADITION, garder le Sanctuaire et observer les rites religieux ou Sacrés.

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Cet Ordre Sacerdotal provenait du tronc des Fils de SETH, des générations de SEM et

suivait les Doctrines Traditionnelles d’HERMES EL-HARAMESAH et d’HERMES EL-

BABELI.

Dans la GENESE, 11 :31, nous lisons :

« TERAH PRIT SON FILS ABRAM, SON PETIT-FILS LOTH, FILS DE HARAN

ET SA BRU SARAI, FEMME DE SON FILS ABRAM, QUI SORTIERENT

AVEC EUX D’OUR DES CHALDEENS POUR ALLER AU PAYS DE

CANAAN. ILS GAGNERENT HARRAN OU ILS HABITERENT. »

Dans la GENESE, 12.1, il est dit :

« LE SEIGNEUR DIT A ABRAM : « PARS DE TON PAYS, DE TA FAMILLE,

ET DE LA MAISON DE TON PERE VERS LE PAYS QUE JE TE FERAI

VOIR. »

Selon les Versets 2 et 3, Jéhovah dit à ABRAM :

« JE FERAI DE TOI UNE GRANDE NATION ET JE TE BENIRAI. JE

RENDRAI GRAND TON NOM. SOIS EN BENEDICTION. JE BENIRAI CEUX

QUI TE BENIRONT, QUI TE BAFOUERONT JE LES MAUDIRAI ; EN TOI

SERONT BENIES TOUTES LES FAMILLES DE LA TERRE. »

Et au Verset 5, nous lisons :

« ABRAM PRIT SA FEMME SARAI, SON NEUVEU LOTH, TOUS LES BIENS

QU’ILS AVAIENT ACQUIS ET LES ETRES QU’ILS ENTRETENAIENT A

HARRAN. ILS PARTIERENT POUR LE PAYS DE CANNAN : ILS

ARRIVERENT AU PAYS DE CANAAN. »

Depuis la CHALDEE, L’ « UR-CASDIM » de la Genèse, gardienne de La Véritable

Tradition, l’Ordre des Orthodoxes Chaldéens, « ABRAMIDES » partit pour Canaan,

emmenant avec lui le précieux Trésor de la TRADITION SACREE. Le Sacerdoce

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ABRAMIDE était un mouvement qui s’était développé en Chaldée comme un « retour aux

sources », à la Tradition des « Fils de SETH », chez les Mages de Chaldée. Ce Sacerdote

ABRAMIDE était la représentation vivante d’un Corps Colectif, des DORIENS « NEO-

RAMIDES », c’est-à-dire, de la FILIATION (SHELSHELATH) de « RAM », ou la

RENOVATION (NSHR) de l’Organisme Social du BELIER, la « reconstitution »

Universelle de l’INITIATION DORIQUE. L’Ordre des ABRAMIDES décida

d’abandonner la Chaldée, où les forces antagoniques et arbitraires du despotisme

nemrodique l’attaquaient durement, pour se diriger vers l’Egypte dans un exil volontaire,

où il sera reconnu par les membres des deux Conseils du Gouvernement. Les

ABRAMIDES arrivèrent en Egypte environ 2200 ans Av. J. C., peu avant l’invasion des

HYKSOS (H-IRSUS-ITAS). (Réf : Sergius Gortan Ancona : « THE SUBSTANCE OF

ADAM », page 219, « The Occ. Book Society », London, s/f).

Les AB-RAMIDES, l’Ecole Initiatique dont ABRAM est le nom symbolique,

voulaient séparer la Hiérarchie des FONCTIONS : séparer l’ AUTORITE (Spirituelle) de

toute obligation envers LE POUVOIR, et situer ce dernier sous son autorité, comme tous

les Conseils de Gouvernement de tout le Monde antique, de même que le fit MOISES par la

suite. Le Sacerdoce AB-RAMIDE était un descendant direct de la Caste Sacerdotale

primitive du Peuple Aryen, à travers les Sumériens babylonien set les Scythes de la

Colchide (KALCAS).

L’historien bénédictin AUGUSTIN CALMET dit, dans le « Dictionnaire de La

Bible » (TAYLOR’S, London, 1798), que « quand ABRAM est né, « son étoile » brilla

dans les cieux, si nous en croyons les légendes populaires, et sa brillance dépassa celle de

toutes les autres étoiles.»

Des Traditions rabbiniques racontent : « Abram était le fils de TERAH, général de

l’armée de Nemrod, descendant de SEM, fils de NOE, et appartenant à un clan araméen

descendant d’une ancienne lignée d’AKKADIOS. Il est né à OUR, chez les Chaldéens,

1948 ans après la Création. La nuit de sa naissance, les amis de Terah, parmi lesquels se

trouvaient de nombreux Conseillers et Devins de Nemrod, participaient à une fête dans sa

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maison. En partant, la nuit était déjà fort avancée, et ils observèrent « une étoile inusitée à

l’est », qui semblait passer d’un quart du ciel à l’autre, en dévorant quatre étoiles qui se

trouvaient là. Surpris et etonnés par une vue aussi merveilleuse, ils dirent : « En vérité, cela

veut seulement dire que le nouveau-né de Terah arrivera à être grand et puissant. » (Baring-

Gold : « LEGENDS OF THE PATRIARCHS », page 149).

OPINIONS DIVERSES AU SUJET DE L’ETYMOLOGIE DU NOM D’ABRAHAM

Parmi la multitude des légendes babyloniennes qu’OVIDE raconte dans ses célèbres

« METAMORPHOSES » (son chef d’oeuvre), se trouve celle du « PERE ORHAM » :

c’était un Roi d’OUR que les assyriens représentaient selon la tradition, assis dans un

fauteil, avec un air de bonté (auquel Renan se réfère dans « PEUPLE D’ISRAEL », page

72/75). La citation d’OVIDE l’identifie ainsi : « REXIT ACHAEMENIAS PATER

ORHAMUS, ISQUE SEPTIMUS A PARISCO NUMERATUR ORIGINE BELO. »

(METAM. IV, 4, 212) ; c’est de lui qui proviendrait, à travers l’étymologie, AB-ORHAM,

la figure d’ABRAM.

« Les anciens Livres Chaldéens donnet à ABRAM le surnom de « ZERU-AN », ou

« ZERB-AN », qui signifie « prince opulent et puissant ». Il a aussi été appelé

« ZARUAN » et « ZARMAN », c’est-à-dire, « vieux décrépit », comme SATURNE avec

sa faux à la main. D’après la légende babylonienne, XISUTHROS partit dans son arche en

direction de l’Arménie, et son fils « SIM » a fini par être un monarche suprême. PLIN dit

que « SIM » était aussui appelé « ZERUAN » et d’autre part, que SIM est identique à

« SEM ». Selon les ethnologues, l’Assyrie est le pays de SEM et l’Egypte celui de

« CAM ». La Genèse, Chapître 10 :21 et 22 parle de SEM, père d’ELAM et d’ASSOUR et

de tous les habitants d’HEBER » (Réf : H. P. B. : « ISIS SIN VELO, page 286, Note 1).

Mario Roso de Luna exprime l’opinion suivante, au sujet du nom « ABRAHAM ».

« ABRAHAM est le Non-brahman », le séparé de la caste primitive brahmanique, et épou

de Sari (ou Saraswati), il habite depuis son expulsion aryenne dans la ville d’OUR en

Chaldée, et c’est de là, déjà proche voisin de l’Europe, qu’il rencontre ABIMELECH,

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MELCHISSEDECH ou MALKI-SHADACK, » le sacerdote des mlechas ou européens »,

« Sacerdote du Très-Haut », c’est-à-dire, de la déité abstraite et innominée sans nom des

peslages et des étrusques tartésiens… » (Réf : « EL SIMBOLISMO DE LAS

RELIGIONES DEL MUNDO », pages 59/60, Edit. KIER, Bs. Aires, 1944). Et dans son

livre « EL LIBRO QUE MATA A LA MUERTE » (« Le Livre Qui Tue La Mort »), Mario

Rosa de Luna réaffirme : « car nous avons déjà dit que les sémites sont des aryens expulsés

de leurs castes, comme l’indique le nom même d’ABRAHAM, », le non-brahman. » (Op.

Cit., page 420, N Ote 6, Edit. GLEM, Bs. Aires, 1957).

SAINT YVES D’ALVEYDRE dit, dans son livres très dense « MISSION DES

JUIFS », Tome I, pages 130/131, que « les orthodoxes de la Chaldée, obéissants à la lignée

de la Tradition provenant du Pouvoir Paternel ou de l’Autorité de RAM, portèrent son nom

dans le leurs, et ce dernier servit de hiérogramma à l’Ordre des AB-RAMIDES, ou

d’ABRAM (AB-RAM), les Sacerdotes-Inités Doriques de Chaldée, Sacerdoce institué par

RAM en Chaldée (KA-ELD ou KA-ALD : « REUNIONS DES VIEUX ANCIENS », la

Communauté ou molécule Sociele du Système Théocratique de RAM). Corps Sacerdotal

gardien de la Synthèse ésotérique des Sciences, corps enseignant par excellence et Conseil

de Dieu. Tels étaient les Sacerdotes AB-RAMIDES qu’AB-RA-H-AM emmena de

Babylone à Cannan, terre choisie pour la reconstruction de l’Initiation DORIQUE ou NEO-

RAMIDE. »

A TYRE, les Souverains s’enorgueillissaient également du nom d’HIRAM. ABI-

RAM est identique à AB-RAM. Abi-Ram signifie « le PERE de RAM », c’est-à-dire qu’il

représente une « Chaîne » ou lignée de Succession de Sacerdotes-Rois de RAM. De même

que HI-RAM (ou CHIRAM), Roi de Tyre, était le Titre de celui qui regnait, et non son nom

personnel, de même le TITRE de PHARAON n’était pas non plus un nom personnel. En

palî, le terme ABA-HIRAM désigne La DOCTRINE ESOTERIQUE.

Dans « ADONIS ATTIS, OSIRIS », page 51, Vol I, 3ème Edit. , FRAZER signale

« qu’il était d’usage courant chez les sémites, d’appeler un homme « le père d’untel »,

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quand ce « untel » était un Roi, car le Roi était considéré comme un ROI-DIEU, et était

littéralement adoré comme divin. »

AB-RAM signifie « LE PERE ou source de l’exaltation de la vie » ; ou « noble par

son père » (de souche noble), ou « le Père Elevé ». AB ou ABIFF signifie PERE (« père

de »). Le nom « FO-HI », qui est d’origine celte, selon Saint Yves D’Alveydre, signifie

« PERE VIVANT ». Dans l’antiquité, chez les greces, « PATROS » (PERE) désignait le

MAITRE SPIRITUEL, et plus particulièrement, le « Père des Initiés » ou « Père

Spirituel ». Les termes de PARSIS, PARAS, PEIS, PITRIS et PATROS, avaient le même

sens de PERES, ANCETRES, CREATEURS, PREDECESSEURS, REGENTS, etc. Par

conséquent, ABRAHAM représente la pureté primordiale de la Tradition

(ORTHODOXIE). C’est pourquoi LE CORAN dit qu’ « ABRAHAM n’etait ni Juif ni

Chrétien, mais HANIF (Orthodoxe), en relation à la Tradition Primordiale. » (Cité par

Frithof Schuon dans son livre « LA UNIDAD TRANSCENDENTE DE LAS

RELIGIONES », (« L’unité transcendante des religions », page 43, Edic. Anaconda, Bs.

Aires, 1950).

La GENESE, 17 :4 et 5, dit :

« VOICI MON ALLIANCE : TU SERAS PERE D’UNE MULTITUDE DE

PERSONNES. ON NE T’APPELERA PLUS DU NOM D’ABRAM, MAIS TON NOM

SERA ABRAHAM, CAR JE TE DONNERAI DE DEVENIR LE PERE D’UNE

MULTITUDE DE PERSONNES. » (KI AV AMON GOIM NESATIJA).

C’est ainsi que le « Dieu Tout Puissant » (EL-SHADAI) s’adressa au Patriarche

ABRAHAM, le convertissant ainsi en PERE (« PATROS ») de nombreux peuples : PERE

SPIRITUEL DES « ACCEPTES »…

ABRAHAM ET LES ORIGINES DE LA TRADITION INITIATIQUE OCCICENTALE

ABRAHAM est le progéniteur (PATROS) des Véritables ISRAELITES, c’est-à-

dire, des INITIES. Il fut le premier des Patriarches post-diluviens et le premier Patriarche

hébreu. Né et formé dans l’ambiance babylonienne qui constituait, pour l’époque, un

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véritable CREUSET de traditions et de races, Dieu le fit partir d’OUR-CASDIM où une

grande civilisation existait, mais où la Sagesse Traditionnelle était très contaminée par la

confluence de diverses Traditions, et par le mélange d’élements qui, loin d’unifier les

principes, ne pouvait conduire qu’à des déviations dangereuses et à des déformations

discordantes, à la fragmentation et au syncrétisme proprement dit.

Une fois installé sur les terres de Canaan. « ABRAM vint habiter, avec ses tentes,

au chênaie de NAMRE, qui se trouve à HEBRON ; il y éleva un autel pour le Seigneur. »

(GENESE, 13 :18). (Note : ce qui est souligné est de l’auteur). La ville d’HEBRON était la

ville des « quatre tribus » confédérées de la race des « ANAQIM », dont elle était la

métropole. C’est une des plus vieilles villes du Monde. Dans NOMBRES, 13:23, nous

lisons : « ILS MONT ERENT PAR LE MIDI ET ARRIVERENT A HEBON OU

VIVAIENT AHIMAN, SHESHAI ET TALMAI, FILS D’ANAQ. HEBRON AVAIT ETE

BATIE SEPT ANS AVANT ZOAN (TANIS) EN EGYPET. » (Réf : « ENCICLOPEDIA

DE LA BIBLIA, Vol. III, page 1144, Edic. GARRIGA, Barcelona, 1963).

Selon la même source d’information que nous venons de mentionner, « NAMRE »

est un endroit de la Palestine méridionale, célèbre pour un chêne (DRUS MAMBRE) ou un

chênaie qui, situé à côté d’un puits d’eau vive, constituait un arrêt obligé pour les caravanes

qui, partant des régions septentrionales, se dirigeaient à Hébron. » (Ce qui est souligné est

de l’auteur).

« L’importance de NAMRE saute aux yeux quand on étudie le choix du lieu par

ABRAM, non seulement pour établir un campement pendant un certain temps, mais aussi

pour ériger un autel à YAHWEH. Durant son séjour en ce lieu, la nouvelle de la Victoire de

KEDOR LAOMER sur les Rois de la Pentapolis, et de l’emprisonnement de son neuveu

LOT, lui fut communiquée. En plus, il fut le théâtre de grandes manifestations de

YAHWEH à son serviteur : naissance d’un fils qui sera son héritier et le pacte d’une

alliance établie avec LUI ; prescription de la circoncision comme signe et rappel de

l’Alliance scellée ; finalement, l’apparition de trois personnages mystérieux qui lui

annoncèrent la naissance de son fils ISAAC et la ruine de SODOME. » A environ trois

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kilomètres au nord d’Hébron, se trouve, encore de nous jours, le lieu appelé « RAMET EL-

HALIL » (Hauteurs de l’Ami - de YAHWE -), où Abram reçut la visite des trois Anges. De

même, l’on peut encore y voir un vieux chêne dont le tronc mesure huit mètres, qui est sur

le point de mourir, et dont on suppose qu’il est le chêne d’Abram à Namré (DRUS

NAMBRE). »

« Les ruines d’aspect cyclopéen, et apparament très anciennes de RAMET EL-

HALIL, furent, dit-on, l’oeuvre de l’empereur ADRIEN qui construisit sur les restes d’un

TEMENES hérodien, suivant ainsi l’ancienne coutume de protéger par un mur tout arbre

que le peuple vénère comme étant sacré. L’archéologie a pu confirmer la véracité de la

tratidion écrite, qui, depuis le Ier siècle de l’Ere Chrétienne, situait le chêne de Namré à

RAMAT EL HALIL. » (Op. Cit., Vol IV, pages 1224/1225).

Dans JOSUE, Chap. 2, Versets 8, 9 10 et 11, nous lisons : « ET VOILA QUE, PAR

CHANCE, LES FILS D’ISRAEL DONNERENT AUX LEVITES CES VILLAS AVEC

LEURS TERRASSES, COMME JEHOVAH L’AVAIT ORDONNE PAR MOISE. » « ET

TOUTE LA TRIBU DES FILS DE JUDAS, ET CELLE DES FILS DE SIMEON,

DONNERENT CES VILLAS QUI ONT ETE NOMMEES : ET LA PREMIERE FUT

POUR LES FILS D’AARON, DE LA FAMILLE DE COATH, DES FILS DE LEVI ;

AUXQUELS ILS DONNERENT CHIRITIAH-ARBA, DU PERE D’ANAQ, QUI EST

HEBRON, DANS LA MONTAGNE DE JUDAS, AVEC SES TERRASSES ET SES

ALENTOURS. » (Ce qui est souligné est de l’auteur).

AARON, frère de MOISE et PREMIER GRAND SACERDOTE D’ISRAEL, était

un fils d’AM-RAM, fils de COATH, et petit fils de LEVI. Dans NOMBRES, 3 :5 à 10,

nous lisons : « LE SEIGNEUR DIT A MOISE : « FAIS APPROCHER LA TRIBU DE

LEVI, ET METS-LA A LA DISPOSITION DU SACERDOTE AARON, POUR QU’ILS

SE METTENT A SON SERVICE : ET ILS SERONT A SON SERVICE ET AU

SERVICE DE TOUTE LA CONGREGATION DEVANT LE TABERNACLE DU

TEMOIGNAGE, DANS LE MINISTERE DU TABERNACLE ; ILS PRENDRONT SOIN

DE TOUS LES ACCESSOIRES DU TABERNACLE DU TEMOIGNAGE, ET ILS

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SERONT AU SERVICE DES FILS D’ISRAEL POUR ASSURES LES TRAVAUX DU

TABERNACLE ; ET JE DONNERAI LES LEVITES A AARON ET SES FILS : ILS LUI

SONT ENTIEREMENT DONNES PARMI LES FILS D’ISRAEL. ET TU

CONSTITUERAS AARON ET SES FILS POUR QU’ILS EXERCENT LEUR

SACERDOCE. »

Dans EXODE, 19 :3 et 6, il est dit : « ET MOISE MONTA VERS DIEU. LE

SEIGNEUR L’APPELA DE LA MONTAGNE EN DISANT : « TU DIRAS CECI A LA

MAISON DE JACOB, ET TU DENONCERAS LES FILS D’ISRAEL. ET VOUS SEREZ

MON ROYAUME DE SACERDOTES ET UNE NATION SAINTE. »

JACOB, père de LEVI, après avoir béni ses fils leurs dit : « JE VAIS ETRE REUNI

A MON PEUPLE. ENTERREZ-MOI AUPRES DE MES PERES, DANS LA CAVERNE

AU CHAMP D’EPHRON LE HITITE, DANS LA CAVERNE DU CHAMPS DE

MAKPELA, FACE A NAMRE AU PAYS DE CANAAN, LE CHAMPS ACQUIS PAR

ABRAHAM D’EPHRON LE TITITE A TITRE DE PROPRIETE FUNERAIRE. C’EST

LA QU’ON A ENTERRE ABRAHAM ET SA FEMME SARAH, C’EST LA QU’ON A

ENTERRE ISAAC ET SA FEMME REBECCA, C’EST LA QUE J’AI ENTERRE LEA.

QUAND JACOB EUT ACHEVE DE DONNER SES ORDRES A SES FILS, IL

RAMENA SES PIEDS DANS LE LIT, IL EXPIRE ET FUT REUNI A SES PERES."»

(GENESE, 49 :29, 30, 31, 33). (Ce qui est souligné est de l’auteur).

Les anciens hébreux, de même que leurs ancêtres les GHIBORIM, et de même que

les premiers Celtes, avaient gardé la coutume de rendre un culte à l’Arbre (Le Derú), le

Chêne, considéré comme un arbre symbolique ou représentatif du PERE TOUT-

PUISSANT ; un symbole approprié du « Dieu Vivant », le « paradigme » le plus achevé de

l’évolution de la Vie Divine sur tous les pans de la manifestation ; bref, L’ARBRE DE LA

VIE (OTZ CHAIM). Chez les sémites originaux, on trouve l’ « ASHERAH » : un tronc ou

une colonne d’un bel arbre avec sept banches de chaque côté, couronné d’une fleur

globulaire d’où sortent trois rayons, à l’ombre de laquelle se trouvait l’autel, et qui

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représentait le Culte Cannan de la Lune, et qui existait également dans l’Israël primitif.

(Manual Enciclopédico Judío », par Pablo Link, Edit. ISRAEL, Buenos aires, 1950/5710).

Nous lisons dans 1-ROIS, 16 :33 : « AKHAB FIT AUSSI UNE FORET ». Il s’agit

des forêts de chênes que Jehovah ordonne dans EXODE, 34 :13 : « ET VOUS

TAILLEREZ LES FORETS », et dans JUGES, 6 :25 : « ET TU COUPERAS AUSSI LA

FORET QI EST A COTE DE LUI ». Dans 2-ROIS, 13 :6 : « MEME LA FORET RESTA

A SAMARIE ». Comme on le voit, le culte de l’arbre fut définitivement interdit, d’où ce

que nous lisons dans DEUTERONOME, 16 :21 : « TU NE PLANTERAS AUCUNE

FORET DE L’AUTEL QUE TU CONSTRUIRAS POUR LE SEIGNEUR TON DIEU. «

Et dans 2-CHRONIQUES, 16 :6, nous voyons que JOSEPHAT « ENLEVA LES PIERRES

ET LES FORETS DE JUDAS. » Dans 1-ROIS, 14 :22 et 23 : « JUDAS FIT CE QUI

ETAIT MAL AUX YEUX DU SEIGNEUR, ET PAR LES PECHES QU’IL COMMIT,

PROVOQUA SA COLERE PLUS QUE N’AVAIENT FAIT LEURS PERES. COMME

CEUX-CI, ILS BATIRENT DES AUTELS, DES STATUES ET DES FORETS SUR

TOUTES LES COLLINES ELEVEES, ET SOUS TOUT ARBRE VERDOYANT. »

Il est évident que « le culte de l’arbre » hérité de leurs ancêtres DRUIDES, avait

cessé d’être le simple recours au « symbolisme » qui, chez les Sacerdotes et Initiés, ne

revêtait pas l’aspect de superstition qu’il avait certainement atteint parmi la grande

population ignorante et à fortes tendances « idolâtres », raison pour laquelle, le concept

rigide MONOTEISTE des dirigeants Hébreux ne pouvaient le tolérer.

Pour la TRADITION OCCIDENTALE, l’importance de la MISSION des AB-

RAMIDES est de premier ordre. AB-RAM est le « progéniteur » du peuple élu ; c’est-à-

dire, des « INITIES ». Ce n’est pas pour rien qu’il fut appelé par Dieu lui-même : « L’AMI

DE DIEU ». Comme le signale LE CORAN II, 129 : « ON VOUS DIT : SOYES JUIFS

OU CHRETIENS, ET VOUS SEREZ SUR LE BON CHEMIN. REPONDEZ-LEUR :

NOUS SOMMES PLUTOT DE LA RELIGION D’ABRAHAM, VRAI CROYANT, ET

QUI N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. » En relation à la Tradition

Primordiale, Abraham était un orthodoxe (HANIF).

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Dans la SOURATE IV, 57, nous lisons : « NOUS AVONS DONNE A LA LIGNEE

D’ABRAHAM LES ECRITURES, LA SAGESSE ET UN GRAND ROYAUME ». Et dans

la SOURATE XVI, 121, il est dit : « ABRAHAM ETAIT UN PEUPLE soumis à Dieu,

VERITABLE CROYANT ; IL N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. »

(Ce qui est souligné est de l’auteur). Dans la SOURATE XLIII, 25 à 27, nous lisons :

« SOUVIENS-TOI DE CE QUE DIT ABRAHAM A SON PERE ET A SON PEUPLE : JE

SUIS INNOCENT DE VOTRE CULTE. JE N’ADORE QUE CELUI QUI M’A CREE ; IL

ME DIRIGERA SUR LE CHEMIN DROIT. IL (ABRAHAM) A ETABLI CETTE

PAROLE COMME UNE PAROLE QUI DEVAIT RESTER ETERNELLEMENT APRES

LUI PARMI SES ENFANTS, AFIN QU’ILS RETOURNENT SANS CESSE A DIEU ».

SOURATE LVII, 26 : « NOUS ENVOYAMES NOE ET ABRAHAM, ET NOUS

ETABLIMES LE DON DE LA PROPHETIE DANS LEURS DESCENDANTS ET LE

LIVRE (LES ECRITURES). TEL, PARMI EUX, SUIT LA DROITE VOIE, MAIS LA

PLUPART SONT DES PERVERS. » Les SOUFIS se considèrent comme des descendants

de la Tradition ABRAHAMIQUE. ISAAC, fils d’ABRAHAM, est considéré comme « le

Patron des Soufis » (PATROS).

Le RATTACHEMENT ABRAHAMIQUE est donc un rattachement

TRADITIONNEL. Et sa rencontre avec MELKISEDEK (Sacerdote de Dieu le Très-Haut)

le prouve, telle qu’elle est racontée dans la Bible, GENESE, 14 :18 à 20 : « C’EST

MELKISEDEQ, ROI DE SALEM, QUI FOURNIT DU PAIN ET DU VIN. IL ETAIT

SACERDOTE DE DIEU, LE TRES-HAUT, EN POSSESSIONS DES CIEUX ET DE LA

TERRE (L’ELION), ET IL BENIT ABRAM EN DISANT : BENI SOIT ABRAM PAR LE

DIEU TRES HAUT QUI CREE LES CIEUX ET LA TERRE ! BENI SOIT LE DIEU

TRES-HAUT QUI A LIVRE TES ADVERSAIRES ENTRE TES MAINS. ABRAM LUI

DONNA LA DIME DE TOUT. »

Il est évident que MELKISEDEQ est un supérieur Hiérarchie d’ABRAM, vu que ce

dernier reconnaît une telle Hiérarchie en payant la Dîme. Selon René Guénon (« LE ROI

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DU MONDE »), « il y là une véritable « INVESTITURE spirituelle, point de jonction de la

Tradition Hébraîque avec la Grande Tradition Primordiale. La « bénédiction » (BARAKA)

dont il s’agit, est proprement la « communication » d’une « influence spirituelle », à

laquelle Abraham va participer désormais ; et l’on peut remarquer que la formule employée

met ABRAHAM « en relation directe » avec « le Dieu Très-Haut » que ce même

ABRAHAM invoque ensuite en l’identifiant avec JEHOVAH (GENESE, 14 :22 : « JE

LEVE LA MAIN VERS JEHOVAH, DIEU TRES-HAUT, QUI CREE LES CIEUX ET

LA TERRE. » (Ce qui est souligné est de l’auteur).

Si MELKI-TSEDEQ est ainsi supérieur à Abraham, c’est que le « Très-Haut »

(Elion), qui est le Dieu de MELKI-TSEDEQ est lui-même Supérieur au « Tout Puissant »

(SHADDAI), qui est le Dieu d’ABRAHAM, ou, en d’autres termes, que le premier de ces

deux noms représente un « aspect » divin « plus élevé que le second. D’autre part, ce qui

est extrêmement important, et ce qui semble n’avoir jamais été signalé, c’est qu’ « EL-

ELION » est l’équivalent d’EMMANUEL, ces deux Noms ayant exactement le même

nombre : 197

Le SACERDOCE DE MELKI-TSEDEQ EST LE SACERDOCE D’ELION ; le

Sacerdoce Chrétien est celui d’EMMANUEL ; si donc L’ELION est EMMANUEL, ces

deux sacerdoces n’en sont qu’un, et le Sacerdoce Chretien, qui d’ailleurs comporte

essentiellement l’offrande eucharistique du pain et du vin, est véritablement « selon l’ordre

de Melchissédec ». La Tradition Judéo-Chrétienne distingue deux sacerdoces, l’un « selon

l’ordre d’AARON », l’autre « selon l’ordre de Melchissédec » ; et celui-ci est supérieur à

celui-là, comme Melchissédec lui-même est supérieur à Abraham, duquel est issue la tribu

de LEVI, et, par conséquent, la famille d’AARON. Cette supériorité est nettement affirmée

par saint PAUL dans l’EPITRE AUX HEBREUX, Chap. 7, Versets 1 à 24. (Op. Cit. Pages

50/51, Edit. « GALLIMARD », Paris, 1958).

Si ABRAM est « l’Ami de Dieu », comme l’appelent ESAIE, 41 :8, et SANTIAGO,

2 :23, MELKISEDEK est aussi « le Pontife le plus aimé de Dieu », Sacerdote de Dieu le

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Très-Haut » et « conducteur des autres dans l’ascension vers la Déité unique et véritable ».

(DYONISOS L’AREOPAGITE : « LES HIERARCHIES CELESTES », Chap. IX).

Toute véritable Tradition est essentiellement MONOTEISTE : elle affirme avant

tout L’UNITE DU PRINCIPE SUPREME. Les MAZDEISTES, anciens perses qui

adoraient ORMUZ, « Grand Roi » ou « Maître Sage » (AHURA-MAZDA), exercèrent,

avec leurs croyances, une grande influence sur les Chaldéens. Leur horreur de toute

représentation concrète de la Divinité, et leur refus de toute « image » étaient parfaitement

partagées par les ABRAMIDES, qui, de même que les Druides, comme nous l’avons déjà

souligné au Chapître Neuf, avaient des concepts très claires au sujet de la Divinité qui

s’appuyaient sur une METAPHYSIQUE, comme c’est le cas, par exemple, du concept de

L’ABSOLU : « OIW ».

Les MAZDEISTES, comme les MAGES et les PARSES, constituaient divers noms

de la Tradition originaire de ZARATHOUSTRA ou ZOROASTRO, le grand législateur et

réformateur religieux, dont le nom est un nom générique pour les grands réformateurs, de

même que MANÚ ou VYASA en Inde, raison pour laquelle on est arrivé à citer jusqu’à

treize Zoroastros. (BADISTAN).

Au sujet de la conception monotéiste que les Juifs reçurent d’ABRAM, le Grand

Rabbin Alexandre SAFRAN dit, dans son livre « LA CABALE » : « Le Judaïsme ne donne

aucune « VISION » de Dieu ; il n’est pas une religion « optique ». Mais il fait

« ECOUTER » Sa Voix, connaître Sa Volonté, écouter Ses Ordres : il est une religion

« acoustique ». (Op. Cit., page 46, PAYOR, Paris, 1960). C’est pourquoi les paroles

initiales de l’Oration principale Juive est le classique : « SHEMA ISRAEL » : « ECOUTE,

ISRAEL… ! » Et la Mezuzah est un parchemin qui contient les premiers paragraphes de la

SHEMA. La MEDITATION, qui est la « prière SILENCIEUSE », a besoin du « silence de

l’Ame ». Prendre conscience de l’Etre Véritable c’est « ECOUTER » le Silence ineffable,

qui permet à l ‘Homme de se libérer de « ce qui n’EST pas »…La PAROLE DIVINE est

l’ORDRE (AMR) par lequel la Création s’effectue. La première PAROLE PROFEREE est

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le « FIAT LUX ». Voilà l’importance et la primordialité du SON, le rôle essentiel du

VERBE…

Le fait que les créations du mental humain soient aussi mutables et qu’elles

demeurent dans un flux constant, a permi à l’homme commun de déduire que tout ce qui est

« primitif » est obligatoirement « simple » et par conséquent, « germinal » et incomplet.

C’est ce qui se passe dans le domanine des idées et des concepts « rationnels », qui, comme

toutes les choses contingentes, sont susceptibles de modification par l’intervention du

« facteur humain ». Mais dans le domaine du transcendant, de la Métaphysique, une

Doctrine Traditionnelle contient depuis son origine même, toute l’expansion de ses formes,

l’actualité permanente de tous ses aspects, dans un « éternel présent » qui constitue le seul

fondement réel de toute existence. A celui qui ne perçoit que ce qui est fragmentaire, lui

échappe la Sagesse totaliste et « NON-CONCEPTUELLE ». La raison n’est pas TOUT…

Comme l’affirme fort à propos René Guénon : « Les Idées contenues dans le Verbe

(Le Logos), sont nécessairement éternelles comme Lui. Tout ce qui est de l’ordre des

Principes étant absolument permanent et immutable, n’admet aucune sorte de sécession. »

(E.T. Septembre 1947 : « LES IDEES ETERNELLES »).

Et dans son livre « LE REGNE DE LA QUANTITE », nous lisons à la page 84 :

« La « CREATION », en tant que résolution du « CHAOS », est en quelque sort

« instantanée », et c’est proprement le « FIAT LUX » biblique ; mais ce qui est

véritablement à l’origine mème du « Cosmos », c’est la LUMIERE PRIMORDIALE elle

même, c’est-à-dire, l’ « esprit pur » en lequel sont les essences de toutes choses ; et, à partir

de là, le monde manifesté ne peut effectivement qu’aller en s’abaissant de plus en plus vers

la « matérialité ». (Op. Cit. . Edit. « Gallimard », Paris, 1945).

Cette séparation graduelle du principe, qui représente la marche descendante de la

manifestation cosmique, et avec elle, de la mentalité humaine, va nécessairement produire

une modification graduelle des principes originaux, et tout le « Sacré » va se convertir en

« profane », jusqu’à n’être plus réduit qu’à ce que le monde moderne appelle

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« vulgarisation » pour le grand public, « manipulation par le bas », rationnalisme vulgaire

et inutile à la portée de tout le monde. Tout cela ne peut mener qu’à un manque total de

Connaissance qui se manifestera en une multitude d’erreurs de conceptions, en

« superstition » dans le sens le plus ample de ce mot. De cet état de choses, sortiront les

« nouvelles expressions d’idées » pour satisfaire les plus exigentes demandes de

« changement », de « progrès » et de « modernisme », qui sont les mots « à la mode » dans

notre monde occidental.

Comme nous le disions au Chapître Sept (« Les Traditions Dérivées et

Secondaires »), la Grande Tradition Primordiale, dans sa pureté la plus originale s’est

manifestée au début de la grande expansion depuis le Grand CENTRE BOREAL, le Grand

POLE Terrestre de la Grande Hiérarchie Initiatique, « la Citadelle du Grand Roi ». Elle

surpasse en ancienneté, toutes les manifestations diverses qui, depuis la proto-histoire

jusqu’à nos jours, ont constitué l’ «oeuvre humaine » de TRANSMISSION (MASSORA)

de La Parole Divine (DEVAR HA-CHEM), dans sa forme de SCIENCE DE LA VERITE

(HOKMAT HA-EMETH).

ABRAM avait appliqué la « DEVAR TORA », avant qu’elle ne soit promulgée à

travers de MOISE dans le SINAI. C’est ce qui fait « agir » ABRAM, car la Connaissance

se justifie par L’ACTION qui en découle. C’est pourquoi ABRAM se dédie à exécuter les

Ordres Divins. Il « écoute » l’appel Divin et « oriente » ses pas dans la direction que le

Dieu Très-Haut lui signale ; c’est-à-dire, il VIT « avec Dieu » en suit Ses Lois ;

reconnaissant La Volonté Divine, il s’y conforme et AGIT en conséquence en respectant

son ALLIANCE avec Dieu. Conducteur d’une élite spirituelle, il remplit sa Mission qui est

celle du « Royaume de Sacerdotes » et d’un « peuple Saint », dont parle Jéhovah à Moise

dans EXODE, 19 :3 à 9 ; c’est LA LOI EN MARCHE (HALAHA) qui « unit l’ancien et le

nouveau » dans une « SYNTHESE » merveilleuse qui donne de l’harmonie et de la stabilité

au mouvement permanent de CREATION…Chaque Alliance NOUVELLE n’annule pas

l’Ancienne, mais au contraire, elle lui redonne de la VIGUEUR…Le seul ré-tablissement

de la Tradition dans ses droits constitue par lui-même une rénovation perpétuelle, un

courant de vie. « N’ALLEZ PAS CROIRE QUE JE SOIS VENU ABROGER LA LOI OU

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LES PROPHETES : JE NE SUIS PAS VENU ABROGER, MAIS ACCOMPLIR »

(MATTIEU, 5 :17). C’est ainsi que JESUS ne faisait rien d’autre que de RENOVER la

Religion des Anciens Patriarches hébreux. De même qu’ils le firent à leur époque : VIVRE

en accord avec la TRADITION reçue de leurs ancêtres…

Qui pourrait méconnaître les vertus éminentes, la droiture, la patience et la force

dont a fait preuve ABRAM, que les hébreux glorifient de Père et Fondateur ? Pourrait-on

dire qu’ABRAM n’était pas un véritable Juif « orthodoxe » parce qu’il n’était pas circoncis

et n’observait pas le Sabbath, de même qu’il ne faisait pas de distinction entre les diverses

« viandes » et qu’il ne respectait pas d’autre « commandements » qui furent ensuite

imposés par Moise ? Toute religion « nouvelle » essaye malheureusement « d’obscurcir »

l’héritage qui constitue les bases primitives de la nouvelle foi. La Tradition INITIATIQUE

observe, au contraire, une OBSERVANCE RIGUREUSE du « fil continuateur » qui

l’UNIT à son Origine Primitive.

Si nous considérons qu’ABRAM avait déjà quatre-vingt dix-neuf ans quand il fut

circoncis de la chair de son prépuce (GENESE 17 :24), et que cependant, bien avant cet

acte, Jéhovah « lui parlait », le guidait et le bénissait, à tel point qu’il « lui change son nom

pour celui d’ABRA-H-AM », ce qui constitue sans aucun doute une véritale « exaltation » ;

si nous considérons également que MELKISSEDEK, le Roi de Salem, l’a béni et par

conséquent, « l’a accepté », c’est-à-dire, qu’il lui a « reconnu » sa QUALITE et son

OFFICE, comme nous le voyons, pour MELKISSEDEK, le Représentant Légitime de la

Grande Tradition Primordiale, il était parfaitement possible d’ « investir » un homme de

tels Pouvoirs, Succession et Autorité, sans qu’il soit nécessaire de lui couper un bout de

prépuce, d’observer SHEJITA, ou de pratiquer le Sabbath…

C’est précisement un juif d’origine : PABLO DE TARSEO (SAULO), qui va

affirmer sans ambages : « LA CIRCONCISION N’EST RIEN, ET L’INCIRCONCISION

N’EST RIEN : LE TOUT C’EST D’OBSERVER LES COMMANDEMENTS DE DIEU »

(1-CORINTHIENS, 7 :19). Et dans GALATES, 5 :6, il réitère : « NI LA CIRCONCISION

NI L’INCIRCONCISION NE SONT EFFICACES, MAIS LA FOI AGISSANT PAR LA

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CHARITE. « Et dans ROMAINS, 4 :13, il dit : « CE N’EST PAS EN VERTU DE LA LOI,

MAIS EN VERTU DE LA JUSTICE DE LA FOI QUE LA PROMESSE DE RECEVOIR

LE MONDE EN HERITAGE FUT FAITE A ABRAHAM OU SA DESCENDANCE ».

Autre Juif : JESIS, fils de JOSE, disait, selon MARC, 2 : 27 : « LE SAMEDI A ETE FAIT

POUR L’HOMME ET NON L’HOMME POUR LE SAMEDI . »

Il n’est pas possible de faire « table rase » du passé sans tomber dans le danger

d’une « évolution à l’envers ». Les concessions et les « facilités » données à la grande

masse humaine conduisent aux modifications « modernistes ». Celui qui prétend faire des

« innovations » en éliminant justement l’ANCIEN et le TRADITIONNEL, non seulement

échoue comme innovateur, mais il met en danger l’orthodoxie par la « démagogie ». Quand

il s’agit de RECEVOIR le « rattachement » avec une TRADITION, « plus nous sommes

proches de LA SOURCE, et plus le courant est pur », comme le soulignait fort à propos

Violeta F. Firth. La SOURCE MERE d’où a jailli notre TRADITION OCCIDENTALE

était LA TRADITION ATLANTE ; elle se manifestait dans sa plus grande pureté au sein

du contexte de Tradition SECONDAIRE ou Dérivée, mais nous ne pouvons pas la

considérer comme « simple », « germinal » ou incomplète. Seules les modifications

apportées par l’intervention du facteur « humain » commun et courant, profanateur et

« manipulateur par le bas » ont produit leur influence dégradante, mais les Organisations

Initiatiques TRADITIONNELLES n’ont jamais permi que le Grand HERITAGE dégénère

ou disparaisse. C’est pourquoi la MISSION des AB-RAMIDES a été celle de servir de

PONT (S’ILS ETAIENT DES « PONTIFES », C’EST QU’IL Y A UNE RAISON), entre

la TRADITION ATLANTE et la TRADITION HEBRAIQUE qui devait culminer bien

après, avec la Grande SYNTHESE de MOISE.

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L’INFLUENCE PERSE et CHALDEENE DANS LA TRADITION DES ISRAELITES

Comme notre Tradition nous l’enseigne, et ainsi que l’Archéologie l’a prouvé, les

civilisations d’Assyrie et de Babylone ont été fondées par les peuples Turaniens et

Accadiens préhistoriques, provenant des steppes asiatiques et des Colonies Scythes du

Caucase.

Dans ce CREUSET gigantesque de races et de cultures, sous l’influence de diverses

Traditions présentes (orientales, perses, hindoues et égyptiennes), il était impossible

d’éviter les influences mutuelles (ENDOSMOSIS) entre des aspects doctrinaux aussi

variés, depuis la Synthèse la plus épurée jusqu’au syncrétisme le plus déformant et le plus

absurde.

C’est de cette « ambiance » qu’ABRAM est parti à la tête d’une foule que nous

pourrions appeler « le commencement du peuple Hébreu » qui devait ensuite s’installer en

Palestine. Le Collège Sacerdotal des AB-RAMIDES était détenteur d’une SYNTHESE très

riche : La TRADITION CHALDEENE « rectifiée » et « dépurée », qui devait exercer une

influence indiscutable sur les Hébreux, dans la transmission des idées entre Babylone et la

Judée, et particulièrement, dans les Doctrines propres au Grand Collège AB-RAMIDE.

C’est de cette Tradition que provient – entre autres choses – l’histoire très « Initiatique » du

Chaldéen « JOB », paradigme de l’Initié et de la grandeur de son « expérience ». Plus tard,

c’est de cette même Tradition que proviendra, grâce aux Chefs emprisonnés, l’organisation

définitive du Judaïsme Rabinique, dont le plus illustre exposant fut HILLEL, appelé « Le

Vieux », « le Grand », « l’Ainé » ET AUSSI « Le Piratonite », descendant de la Tribu

d’Ephraïm et père d’ABDON, un Juge d’Israël – qui apparaît dans JUGES, 12 : 13 - . Hillel

est né à Babylone et il émigra en Palestine pour continuer ses études dans les Académies de

Sémayah et d’Abtalyon. Il intervint de manière remarquable dans le développement de la

Loi Orale, et fut le fondateur d’une école juive d’intérpretation, appelée BETH-HILLEL. Il

possédait un esprit très libéral et un grand tact dans ses relations avec les gentils et les

prosélytes ; moralistes exemplaire, il formula la doctrine que Jésus précha par la suite :

« NE FAIS PAS AU PROCHAIN CE QUE TU NE DESIRES PAS QU’IL TE FASSE. » ;

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c’était un homme très modeste, serein, d’une grande patience et d’une grande humilité.

(Réf : Man. Encicl. Judío).

Au sein de la Grande Tradition Initiatique proprement dite, les Chefs les plus

importants furent : DANIEL, Chef du Collège Des MAGES (« Le Collège Sacré des

KASHIDIM, selon Saint-Yves d’Alveydre : « L’ARCHEOMETRE ») et « épopte » des

Mystères ; et ASDRAS (EZRA), qui avec NEHEMIE, sont les protagonistes de la

restauration post-exilienne : ESDRAS dans le domainen religieux, et NEHEMIE dans le

domaine civil. ESDRAS était SACERDOTE et « scribe » (Sofer) ; on lui attribue plusieurs

livres, parmi lesquels, celui qui a été le plus diffusé dans l’antiquité, « L’APOCALYPSE

D’ESDRAS », un des « apocryphes » les plus intéressants et importants de l’ésotérisme

hébraïque. Dans la littérature latine, il est connu comme le IVème Livre d’Esdras. L’Ancien

Testament utilisé par l’Eglise contient deux de ces livres : le premier d’entre eux est appelé

« Livre d’Esdras » et se trouvait dans LA VULGATE (le I-ESDRAS) ; le deuxième est

NEHEMIE qui apparaissait dans La Vulgate comme II-ESDRAS (« Qui Esdras secundus

dicitur »). Ces deux livres correspondent à ce que les hébreux appelaient « KETUBIM »

(Ecrits). Au sujet du IVème Livre d’ESDRAS, il existe une traduction récente publiée par

« EDITORIAL 7 ½, S.A. », Barcelone, Espagne ; édition de 1980, dont le titre est

« APOCALYPSE D’ESDRAS » - IV Esdras. C’est un livre d’un contenu ésotérique très

estimable, en plus de sa « beauté » du point de vue littéraire. Le « nom initiatique »

d’Esdras descendant du Souverain Sacerdote TSADOQ, fils d’AHITUB, fils

d’AMARYAHU, fils d’ELEZAR, fils d’AARON. TSADOQ et le Prophète NATAN ont

sacré le Roi SALOMON. (Cf. 1-ROIS, 1 :34, 39 et 45).

C’est de la grande Ecole de THEURGISTES de Chaldée, que proviennent les

« NAZARES » ou NAZAREENS ; Ecole née et dévéloppée dans la Contrée de GALILEE,

nom dérivé de « GALIL », à cause de sa population galiléene ou galate (HELIL-HA-

GOIM), dont l’ancienne capitale était NAZARA (NASIRA en arabe, NASRAH en syrien),

qui a ensuite été appelée NAZARETH. Les Nazaréens étaient des Initiés, et par conséquent,

contraire au pur exotérisme du culte externe. C’est pourquoi les juifs orthodoxes les

appelaient péjorativement du nom de NAZARES. D’autre part, les sacerdotes non initiés,

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qui vivaient de la superstition populaire, les poursuivirent et obtinrent que le Senhédrin les

maudît et les confondît aux yeux de la plèbe, avec les autres nazares qui méritèrent

l’indignation d’OSEE et d’autres prophètes.

Selon PLIN, les NAZAREENS existaient depuis environ cent cinquante ans avant

J.C.. Dans NOMBRES, Chap. VI, 1 à 21, on trouve des détails sur la Loi de Naziréat, dont

les cérémonies et les règles sont identiques à celles des Sacerdotes d’ADONIS. On dit que

le prophète EZECHIEL, les prophètes ELIE et PAUL (Saul) étaient Initiés dans les

Mystères des NAZAREENS. PLIN dit de ZARATUS qu’ « il était Zoroastre et

NAZARET. Le mot NAZAR signifie « VISION INTERNE » et « CONSACRE ». Chez les

perses, le mot NA-ZARUAN désignait l’ « ANCIEN DES JOURS ». Les NAZAREENS se

considéraient comme « consacrés au service du Dieu Unique et Suprême. »

Saint Yves D’Alveydre, dans son livre « L’ARCHEOMETRE », en parlant de la

TRADITION CABALISTIQUE, affirme : « Chez les Juifs, la Kabbale provenait des

Chaldéens par Daniel et Esdras. Chez les Israëlites antérieurs à la dispersion des dix tribus

non juives, la Cabale provenait des Egyptiens, par Moïse. Chez les Chaldéens comme chez

les Egyptiens, la Cabale formait partie de ce que toutes les Universités métropolitaines

appelaient Sagesse, c’est-à-dire, la synthèse des sciences et des arts réintégrés dans leur

Principe commun. Ce Principe était le Mot du Verbe. » (Fragments de sa lettre à

« Papus »).

Selon la Doctrine Secrète des Chaldéens, l’Univers est divisé en QUATRE états de

l’être (plans ou sphères) : archétypal, intellectuel, sidéral et élémentaire. Chacun de ces

plans révèle les autres : le supérieur controlant l’inférieur, et l’inférieur recevant l’influence

du supérieur. La Plan Archétypal était considéré comme un synonime de l’Intellect de la

Divinité Triune. Au sein de cette sphère divine, incorporelle et éternelle, se trouvent toutes

les manifestations de la Vie, tout ce qui est, a été et sera. (Cf. Manly P. Hall : « THE

SECRET TEACHINGS OF ALL AGES », page LVIII, The Philosophical Research

Society Press, Los Angeles, Calif. , 1947).

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Dans le texte que nous venons de présenter, nous voyons une esquisse des

QUATRE MONDES (OLAMIN) de la Doctrine Cabalistique : OLAM HA’ATSILUTH, le

Monde Transcendant de l’EMANATION (celui des Séphiroth) : OLAM HA-BERIYAH, le

Monde de la CREATION ; OLAM-HA-YETZIRAH, le Monde de la Formation, et OLAM

HA’ASIYAH, le Monde MATERIEL. Toutes les qualités causales de Dieu sont

manifestées dans ces quatre Niveaux ou MONDES et dans tous les états d’existence, au

moyen d’une variété infinie de formes ; mais LUI, en Lui-même, est éternel et infiniment

L’ « UN », l’ « IMMUABLE », le DIEU UNIQUE. LUI, dans SA Réalité Pure, est

absolument NON-DUEL (Adwaita, selon les Hindous), et la multitude de Ses ASPECTS

ou « EMANATIONS », quelque soit leurs qualités respectives, existe seulement à la vue de

l’émané, qui est un état de « séparation » relative et illusoire. (Cf. Léo Shaya :

« L’HOMME ET L’ABSOULU SELON LA KABBALE », pagre 31, Edit. « La Barque du

Soleil », Paris, 1958).

Selon les Traditions Pré-Védiques de l’Inde, SWAYAMBHUVA est la Divinité

NON-MANIFESTEE, L’ETRE qui se produit spontanément LUI-même et de Lui-même ;

le germe « central » et immortel de tout ce qui existe dans l’Univers. De

SWAYAMBHUVA émanent trois « triades » qui forment la SUPREME UNITE en Lui.

Les « émanations » de SWAYAMBHUVA sont ce qui sera appelé plus tard les DIX

SEPHIROTH de la Kabbale Hébraïque, équivalents aux PRAJAPATIS de la Tradition

Hindoue, ou les AMESHA-SPENTA du MAZDEISME, système religieux du ZEND-

AVESTA : ceux qui servent AHURA-MAZDA, l’ORMUZ des Zaraostriens ou Parses, la

Divinité personnifiée, le Principe de la Lumière Divine Universelle des Parses, lequel

« irradie » depuis « ZERUANA-AKARENE », « Le Temps sans Limites » ou la Cause

Inconnue, l’ « AIN-SOPH » des Zoroastriens, et à son tour, depuis cette Lumière Eternelle

du Logos, émane tout ce qui a un être, une existence et une forme.

Nous voyons donc que l’identité des Principes est présente dans toutes les

Traditions Anciennes, ce qui démontre une origine commune, une Doctrine Primitive qui

nait de la Grande Tradition Primordiale, que les Traditions « dérivées » et secondaires se

chargent de transmettre, de conserver et de préserver jusqu’à nos jours. C’est de cette Pure

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Sagesse Originale que se sont nourries toutes les Traditions et les Doctrines les plus

anciennes.

La Kabbale Hébraïques a adopté la Tradition Mazdéiste en lui imposant des noms

nouveaux de sa propre Théogonie, et plus tard, le GNOSTICISME élabora son propre

« système » des EONS, la SOPHIA, le BYTHOS et l’ENNOIA, comme on peut l’apprécier

dans le « CODEX DES NAZAREENS BARDESIENS », que certains considèrent comme

« une Cabale au sein d’une autre Cabale », et qui est un très ancien système gnostique, mais

dont les concepts sont encore plus anciens que son auteur présumé : BARDESANES, un

gnostique syrien né à Edessa, en l’an 155 de notre Ere.

Selon EPIPHANIO (HAERET. XXIX,6), des fraternités ou des sectes sous le nom

de NAZARAIOS (NAZAREEENS) existèrent à des époques pré-chrétiennes. Deux

érudits : DREWS et W. NESTLE, affirment que « Nazareth a pris son nom de la secte des

NAZAREENS, et non le contraire. « EPIPHANIO dit, en se référant aux NAZAREENS :

« touts les hommes appelés « Chrétiens Nazaréens », à leur époque… » Et il ajoute :

« L’hérésie des Nazaréens eut lieu avant Jésus-Christ et ils ne connurent pas le Christ. »

(Ergo ?). Comme un fait curieux, nous ajouterons que le nom arabe pour désigner les

Chrétiens était « NASARA ». (Cf. ALVIN BOYD KUHN : « SHADOW OF THE THIRD

CENTURY », page 308, Academy Press, New Jersey, 1949).

Des Eglises pré-chrétiennes, appelées « Gréco-Chrétiennes », ont fleuri en Syrie. C

´est dans l’ « Eglise Des Gentils d’Antioquie » que les disciples et les pratiquants ont

commencé à être appelés « CHRETIENS », pour les distinguer des Juifs. Avant, ils avaient

l’habitude de s’appeler entre eux « frères », et ils furent appelés par leurs ennemis

NAZAREENS, GALILEENS ou EBONITES. (Cf. P. FISHER : « THE BEGINNINGS OF

CHRISTIANITY », page 479). Les NAZAREENS furent des instructeurs des

EBIONITES ; ils furent des contemporains des NABATEENS et des SABEENS.

Les « restes » d’une Tradition pure qui a été identique dans le Monde, ne peuvent

être « détectées » que par ceux qui possèdent les clés nécessaires, et qui réalisent l’étude

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soigneuse qui conduit à l’UNITE transcendente de toutes les Religions. La connaissance de

ces principes de base qui servent de « clé », est ce qui constitue L’ESOTERISME, le

moyen et la « clé » qui servent de « méthode » à une approche de la réalité à travers une

symbologie qui explique les Mythes et les Légendes des Ecritures, et qui peut conduire

jusqu’aux concepts métaphysiques les plus élevés. L’ESOTERISME a deux objets

primordiaux : premièrement, préserver LA VERITE dans le Monde ; deuxièmement, la

protéger contre la corruption. C’est pourquoi les gardiens des véritables Enseignements

n’ont jamais permi que la plus superficielle des Doctrines Esotériques soit jetée par la

fenêtre », en une vulgarisation ouverte et « populaire », et avec publicité. Leur METHODE

d’instruction a toujours été celle de la transmission « de bouche à oreille »…Tout ce qui a

été publié dans des documents, papyrus, rouleaux, livres et codes, en Egypte, en Inde, en

Chaldée, en Grèce, etc., est écrit sous les apparences de Mythes et d’Allégories que seul

l’Initié peut intérpreter et connaître. Elles sont « Lumière Voilée », et toute prétention à

l’exégèse littérale n’est que « lettre morte ». Dans la VERITE, il existe toujours une action

secrète, plus puissante que tous les préjugés… ! »

Quand les ennemis éternels de La Vérité remplacèrent le SENS INTERNE des

Ecritures par le sens LITTERAL, le VERBE ETERNEL s’est occulté, et l’histoire fausse

fut l ‘« avortement » de la véritable « allégorie ». Selon Edouard SHURE, les « idées

mères » de l’Esotérisme constituent son fond occulte mais VIVANT. L’auteur ci-dessus

mentionné ajoute que « l’importance du peuple d’Israël, pour l’histoire de l’Humanité,

saute aux yeux immédiatement, pour deux raisons : la première, parce qu’il représente LE

MONOTEISME ; la seconde, parce qu’il donna naissance au christianisme. Mais la fin

providentielle de la Mission d’Israël n’apparaît qu’à celui qui, ouvrant les symboles de

l’Ancien et du Nouveau Testament, se rend compte qui’ils renferment toute la Tradition

Esotérique du passé, bien que sous une forme souvent altérée – en ce qui concerne l’Ancien

testament surtout – par les nombreux rédacteurs et traducteurs, qui, dans leur majorité,

ignorent leur sens primitif. Alors le rôle d’Israël devient clair. Parce que ce peuple forme

ainsi le maillon nécessaire entre l’ancien et le nouveau cycle, entre l’Orient et l’Occident.

L’idée monotéiste a comme conséquence, l’unification de l’Humanité sous le même Dieu et

sous une même Loi. La Religion Universelle de l’Humanité : voilà la véritable Mission

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d’Israel, que peu de juifs ont compris, en dehors de leurs plus grands prophètes. » (Cf.

« LOS GRANDES INICIADOS », pages 145/147).

L’influence Perse et Chaldéenne dans la Tradition des Israélites est relative et

« tangentielle », car, comme nous l’avons déjà vu, le plus important courant auquel se

rattachent les ABRAMIDES, est la Tradition Dérivée ou Secondaire de l’Atlantide. C’est

ATLAS, L’ « HERMES » antédiluvien, qui révèle aux hommes le mouvement des astres

célestes », nous dit DIODARE ; et EUSEBIO DE CESAREA affirme qu’ATLAS-

HENOCH inventa l’Astrologie. HERMES EL HARAMESAH, l’Hermès antédiluvien est

l’auteur de la première tradition écrite (La Tradition Atlante), et le fil de la continuité de la

Tradition correspond aux deux autres « HERMES » post-diluviens : Hermès EL-BABELI

ou « Hermès Babylonian », qui correspond à la Tradition CHALDEENNE proprement dite,

et l’« Hermès EL-MICRI », qui correspond à la Tradition EGYPTIENNE ; ces deux

Traditions proviennet de la même SOURCE Atlante.

Je suggère aux aimables lecteurs, de relire les premières pages du Chapître Sept

(« LES TRADITIONS DERIVEES ET SECONDAIRES »), jusquà la page du « Cadre

Synoptique », pour « récuperer le fil » de la chaîne qui se forme au fur et à mesure que nous

« tissons » les faits ; cette trame qui donne « corps » au texte que nous essayons

d’expliquer, cette toile qui est le résultat de nombreux « fils », et qui en fin de compte,

comme un « voile », recouvrent parfois et occultent à d’autres moments, ce que nous

aimerions bien plus « dé-voiler » que « ré-veler », car, comme il a déjà été dit, « c’est

l’homme et non Dieu, qui est couvert d’un voile… »

Ayant dit ce qui précède, nous poursuivrons notre marche, cette fois-ci mieux

« orientés », vers l’ANCIENNE TRADITION, qui, en « s’acclimatant » et en s’établissant

chez les Hébreux, acquiert la forme spécifiquement HEBRAIQUE qui est connue sous le

nom de KABBALE et qui constitue fort justement LA TRADITION HEBRAIQUE

proprement dite : cette « ROSEE DE LUMIERE QUI EMANE DE L’ARBRE DE VIE ET

AU MOYEN DE LAQUELLE S’EFFECTUE LA RESURRECTION D’ENTRE LES

MORTS », pour ceux qui suivent « le Chemin qui conduit au PARDES », « le réservoir des

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« Eaux Célestes », le Calme Saint. Parce que le Déluge n’a pas atteint la « chambre

d’HENOCH », « le Coeur du Monde », « La Terre des Saints », « La Montagne Bénie »,

« Le Mont de l’Héritage », « La Terre des Vivants », « Le Calme Eternel », où le Monde

Céleste, converti en « souterrain » (LE TEMPLE D’HENOCH), garde, intact, le DEPOT de

la Tradition. La « Grande Occultation «est sur le point de se terminer, et les VERITABLES

MAITRES-MAÇONS, ceux qui SAVENT construire LE TEMPLE NON FAIT AVEC

LES MAINS, retrouveront LA PAROLE PERDUE…

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QUELQUES OBSERVATIONS AU SUJET DE LA QABALAH

Dédié avec une affection et une reconnaissance profondes à mes chers Maîtres

F.V.T. et “AURIFER”, et en respectant l’honorable engagement des « Préceptes Dorés » de

TRIMESGISTE. « ET APPRECIEZ AU PLUZ PROFOND DE VOS COEURS LA

MEMOIRE DE CEUX QUI ONT SERVI COMME CANNAUX DE LUMIERES A VOS

AMES PERPLEXES, ET SOYES LEUR RECONNAISSANTS. »

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Le mot QABALAH est d’origine hébraïque. En hébreu, QABALAH signife

« TRADITION », dans son sens le plus général ; mais considéré comme expression de sa

forme traditionnelle propre, il signifie la forme spécifiquement HEBRAIQUE de la

Tradition. La racine QBL, en hébreu (et en arabe), signifie la « relation » de deux choses

qui sont disposées l’une face de l’autre ». La QAHALAH provient de QABAL, verbe qui

signifie « RECEVOIR », « ACCUEILLIR », « ACCEPTER ». Par conséquent, la

QABALAH est « ce qui est reçu ou tranmis de l’un à l’autre », ce qui englobe l’idée de

TRANSMISSION et de SUCCESSION. Cette transmission et cette succession constituent

ce qui s’appelle en hébreu, SHEL-SHELETEH HA-QABALAH, c’est-à-dire, « LA

CHAINE DE LA TRADITION », La Chaîne INITIATIQUE ou la Chaîne de LA

QABALAH, qui remonte, à travers les Patriarches, à la TRADITION ATLANTE,

Tradition Secondaire ou Dérivée de la Grande Tradition Primordiale ou Hyperboréenne.

ABRAM a recueilli et « filtré » les Traditions concordantes qui se réunirent dans le

Creuset de Babylone, et il a élaboré la SYNTHESE qu’il devait emmener plus tard en

Judée.

Initialement patrimoine des Initiés Juifs, elle a ensuite été transmise à ceux qui se

montrèrent dignes et capables de recevoir la CHOKMAH NESTORAH, car, bien que

secrète, elle ne fut jamais niée aux dignes successeurs des MEKUBALIM. Nous devons

donc, à la fidélité de la Tradition Hébraïque et à l’héritage culturel Juif, le grand mérite

d’avoir conservé cette TRADITION pure, et de permettre l’accès des « acceptés » à cette

Grande Chaîne Initiatique qui constitue la TRADITION INITIATIQUE OCCIDENTALE

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par excellence. Elle est ce que certains ont appelé, avec des raisons très valables, « LE

YOGA D’OCCIDENT . »

LA QABALAH est le « fragment Initiatique » Universel déposé au sein de

l’Esotérisme d’Israël, constituant ainsi l’aspect HEBRAIQUE de la Doctrine

TRADITIONNELLE Eternelle. La Qabalah a d’abord été délibérément incluse dans les

Ecritures Hébraïques par les héritiers de la Tradition Esotérique, par conséquent renforcée

et modifiée par les courants tributaires des Enseignements Esotériques d’Egypte, de

Chaldée et de Grèce, et s’est converti en la Sagesse Secrète d’Israël, transmise d’Initié à

disciple, à travers les âges. Parce que le Qabbalah n’est pas seulement un corps

d’enseignement dérivé des « Maîtres d’Israël », mais qu’elle est une méthode pour utiliser

le mental dans une rétribution pratique et constamment dilatée de la nature de l’Univers et

de l’âme de l’Homme. » (Cf. W.E. Butler : « MAGIC AND THE QABALAH », page 22,

The Aquarian Press, London, 1964).

Joseph GIKATILIA écrit dans son « PERUSH HAHAGADAH » conservé dans le

SEFER HANEFESH HA-HOCHMAN , de MOISE DE LEON : « La Qabalah qui est entre

nos mains remonte par la Chaîne de la Tradition au MAASEH MERCABAH d’où est passé

à la colonne de la droite, le rabin pieux, ISSAC L’AVEUGLE. »

Et Robert Ambelain dit, dans son livre, « LA KABBALE PRATIQUE », page 29 :

« La Kabbale fut le Creuset dans lequel se fondirent au Moyen Age les dernières traditions

Celtes, héritage particulier des peuples de race blanche de l’occident européen, avec les

résurgences païnnes propres de l’Italie et de la Grèce, les traditions Pithagoriciennes

véhiculées par les Corporations de Métiers et l’Esotérisme Gnostico-Chrétien. C’est alors

qu’apparaît le SEPHER HA-ZOHAR ou « Livre des Splendeurs. » (Op. Cit., Edit.

NICLAUS, Paris, 1951).

PARACELSE disait : « Si nous voulons connaître la nature intime de l’Homme au

moyen de sa nature externe ; si nous voulons comprendre son cycle intérieur par son aspect

extérieur ; si nous voulons connaître la nature intime des arbres, des herbes, des pierres, par

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leur aspect extérieur, nous devons continuer notre exploration de la nature sur les bases de

la Kabbale, parce qu’elle oeuvre le chemin vers l’occulte, vers les Mystères ; elle nous

permet de lire des Epîtres scellés et des livres, comme la nature intime de l’Homme. « Elle

nous indique que l’Homme est la clef complète de toutes les choses ; d’où le célèbre

proverbe inscrit à l’entrée du Temple de Delphes : « GNOTI SEAUTON » (Connais-toi

toi-même), qui est le début et la fin de tout développement spirituel.

La Kabbale est un système de relations entre des symboles arcanes qui, comme le

dit Paracelse, peuvent être utilisés pour ouvrir le chemin vers les profondeurs occultes du

mental, au-délà des frontières de la raison. Elle nous permet de lire des « Epîtres et des

livres scellés » dans lesquels les contenus ésotériques ont été obligatoirement dissimulés

dans un langage symbolique, parce que la Cabale nous donne les moyens de « pénétrer » le

contenu, derrière le Symbolisme. Ce pourrait être comme « le processus du mystique, à

l’envers » : un mystique naturel aura ses visions pour ce qu’il appellera sans aucun doute,

« LA GRACE DE DIEU », et en essayant de les décrire, il devra recourir au symbolisme et

à l’analogie, qui sont les métaphores les plus proches, dans le langage du mental.

La Kabbale, au contraire, au moyen de l’étude du Symbolisme, aide le cabaliste à

pénétrer dans la réalité que le mystique de notre exemple a essayé de décrire. En résumé :

La Cabale est un système VIVANT : ses épreuves sont dans le TRAVAIL PRATIQUE, et

non dans la « spéculation » ni dans la recherche historique.

La majorité des Mythes contiennent une grande diversité de sens : naturel et

artistique, philosophique et métaphysique, religieux et théologique, Initiatique et occulte.

Ils peuvent s’appliquer à l’Homme, à l’Univers ou aux deux. Ce qui ne semble être qu’une

simple histoire ou un conte, peut conduire à une appréhénsion d’une vérite infinie, avec des

applications dans le domaine de la conscience.

C’est la même chose avec le symbole composé de l’Arbre de La Vie (Otz Chaim)

qui est la base de La Cabale, son SYMBOLE, « AL-MANDEL » ou MANDALA de

Méditation. Il n’est pas seulement un symbole intelligible par lui-même, un « GLYPHE »

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puissant et embrassant le tout, de l’Univers et de l’âme de l’homme, mais il permet à

d’autres systèmes symboliques d’être interprétés à la lumière de sa technique et de sa

Doctrine ; ainsi que nous le disions à la fin du Chapître Neuf : « LA TRADITION

DRUIDIQUE ». Par conséquent, par son habileté à mettre en relation des variables

Mythologiques et Religieuses, des croyances et des symbolismes occultes comme ceux de

l’Astrologie, de la Numérologie, de l’Alchimie et du Tarot, elle est la PIERRE

FONDAMENTALE de la Tradition des Mystères Initiatiques Occidentaux.

L’ESOTERISME véritable est quelque chose qui n’a rien à voir avec une

caractéristique quelconque d’une religion externe (exotérique). La Métaphysique pure est

Universelle. Seule la perspective des PRINCIPES permet de comprendre tout sans rien

supprimer, d’établir des liens et de trouver l’UNITE de la Vérité « nue » et supra-formelle,

éludant ainsi les tendences, les véléités et les faiblesses humaines d’ordre purement

rationnel, et donc, ne représentant que des « croyances », des dogmes, des opinions et des

« points de vue », incapables de dépasser le domaine du contingent. Cette VERITE

IMPERSONNELLE n’appartient à aucune Ecole, à aucune tendence ; elle n’est ni

« Hindoue », ni « Hébraïque » ni « Chrétienne », ni « païenne » ; elle n’a pas la moindre

relation avec une prosélitisme quelconque. C’est pour cette raison que l’UNITE des

différentes TRADITIONS est impossible à atteindre dans le domaine externe des formes ;

elle ne peut être atteinte que d’une manière intérieure, intime et spirituelle.

Bien que LA VERITE SOIT UNE, elle n’est « réalisable » que dans les Sphères

élevées, dans lesquelles une seule « formule » sert pour tout ceux qui, en tant

qu’ADEPTES, se trouvent au même niveau. En revanche, les « systèmes » employés pour

discipliner, former et éduquer les aspirants, sont totalement différents selon les Traditions,

et ne doivent jamais être mêlés ni confondus. C’est pourquoi les méthodes qui donnent des

résultats en Orient ne donnent pas de résultats en Occident, parce qu’elles ont été élaborées

pour « s’adapter » à certains types de vie, de régime alimentaire, d’idiosyncratie, de culture,

etc. Chaque méthode développe des forces adaptées à son propre système. D’autre part, les

fondements Doctrinaux, le Symbolisme, etc., de chaque Tradition, ont leurs RACINES

enfouies dans la psyché et dans la vie spirituelle de la race ; il y a un Esotérisme propre,

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occulté dans le mental supraconscient de la Race. C’est pourquoi, s’appuyant sur ses

raisons, chaque TRADITION a sa propre TECHNIQUE ou propre méthode, qui est

pleinement adaptée à ses besoins particuliers.

La raison pour laquelle la Tradition Esotérique Hébraïque est la « source » de la

Tradition INITIATIQUE Occidentale, est basée sur le fait que les différentes Traditions,

comme les Cultures, ne proviennent pas du néant. Comme le signale Alexandre SAFRAN,

Grand Rabbin de Genêve (Suisse), à la page 9 de son livre « LA CABALE », Edit.

PAYOT, paris, 1960 : « La Cabale dépasse en anciannité la Révélation Sinaïtique ; elle

remonte aux temps pré-historiques ; Moïse n’a rien fait d’autre que de l’introduire dans

l’histoire d’Israël. Les « semences » de chaque « nouvelle phase » d’une Tradition ou d’une

Culture, doivent nécessairement provenir de la précédente. Les fondateurs de ce qui est

aujourd’hui connu comme étant le « Christianisme » furent les Juifs. De même, les

Bouddhistes doivent leur origine à l’Hindouisme.

Le courant ORIGINAL de l’Esotérisme HEBREU a reçu de nombreux affluents.

Comme nous l’avons déjà vu, d’ABRAM même, qui élabora la Synthèse Accadio-

Chaldéenne, jusqu’à Moïse, qui « unifia » les trois Traditions : l’Egyptienne, dans laquelle

il se forma, l’Ethiopienne reçue de son beau-père JETRO, et l’Abramique reçue des

Anciens, qu’il « refondit » sur un nouveau modèle, mais invariablement centrée sur LE

DIEU D’ABRAHAM, LE DIEU D’ISAAC et LE DIEU DE JACOB. Le peuple Hébreu a

développé et enrichi de son expérience, ce qui a fini par faire partie de l’Héritage commun.

L’ancienne Tradition Esotérique des Hébreux possédait trois Ecritures : les « Livres

de la Loi et des Prophètes » (LA TORÁ), qui est aujourd’hui connue comme « L’Ancien

Testament », LE TALMUD, ou collection de commentaires sur la Torá, et la Qabalah, ou

interprétation ESOTERIQUE des Ecritures. De ces trois Ecritures, les anciens Rabbins

disent que la première (LA TORÁ) était « le corps » de la Tradition, la seconde (LE

TALMUD) était son « Ame Rationnelle » et la troisième (LA QABALAH), son « Esprit

Immortel ». La première peut être lue par n’importe quelle personne, avec un bénéfice

relatif ; les érudits peuvent étudier la seconde, mais seuls les Sages, les Adeptes ou Initiés,

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sont ceux qui peuvent méditer sur la troisième. Nous présentons à la suite, un tableau

synoptique qui aide à mieux comprendre ce que nous venons de dire.

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LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA TRADITION HEBRAIQUE

« SEFER TORA » La REVELATION. Enseignement ou Doctrine Intégrale decaractère pratique et spéculatif (ético-légal). Doctrinerévélée par Dieu, composé de : GENESE, EXODE,LEVITIQUE, NOMBRES et DEUTERONOME. Connudans LA BIBLE comme formant partie de l’ANCIENTESTAMENT. Le « SEFER TORA » est la versionofficielle de LA LOI

SON APPLICATION : « LALECTURE »

Constitue la lettre statique, leDOGME, LE CORPS (Principes)L’EXOTERISME

« LE TALMUD » Deux récopilations (PANDECTES) encyclopédiques deLois et d’ACTIVITES SPIRITUELLES résumées parplusieurs générations de TANAIM (Sages-Maîtres),d’AMORAIM (orateurs et interprètes appelésMETURGUEMAN ou TURGUEMAN, successeurs desTANAIM, qui expliqaient la Loi), et de SABORAIM(Raisonneurs, Maîtres-Sages, successeurs des AMORAIM,qui expliquaient, ratifiaient et parfois ajoutaient leursopinions au Talmud). De ces spéculations métaphysiques,naît LA MISHNA, interprétation complémentaire de LATORA, LA HAGGADAH, commentaires, légendes etéxégèse qui font partie du TALMUD. Mais surtout,communications ORALES transmises de Maîtres àdisciples, appuyées sur des acrostiques et mémotechniquesappelés SIMANIM.

SON APPLICATON :« L’ETUDE »

La transmission par VOIE ORALEde la METHODE ASCESE, VOIEDE REALISATIONSSPIRITUELLE (ESOTE RISME).L’AME RATIONNELLE(Moyen)

« LA QABALAH »

« SEFER-YETZIRAH »« SEFER-HA-ZOHAR »« MA’ASSEH BERESHIT »«MA’ASSEH MERCABA »

Etymologie du mot : « RECEPTION », « RECEVOIR »« SE SITUER EN FACE DE ». RECEPTION ETTRANSMISSION des MYSTERES DIVINS. TraditionORALE de la Parole Divine, Esotérique, active et vivantede développement spirituel. Science de La Vérité. LaGNOSE HEBRAIQUE dont le but est « L’UNIONDIVINE, L’ « UNIFICATION AU-DELA DES VOILES ».Ses ADEPTES furent (et sont) LES MEKUBALIM.

SON APPLICATION : « LAMEDITATION » Communication directe avec lanature réelle des choses. Dévélatondes Mystères. Gnose particulière.L’ESPRIT (Fin)(METHAPHYSIQUE) LaRéalisation.

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CADRE DES CLANS PATRIARCAUX

(GRAPHIQUE)

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Revenons sur le thème de La Qabalah. Nous voyons pourquoi elle a été appelée « LE

YOGA DE L’OCCIDENT. Les Adeptes et les Maîtres Hindous emploient comme

« méthode Initiatique », les TECHNIQUES propres à leur Tradition originale connue sous

le nom de « YOGA ». C’est une méthode au moyen de laquelle l’hindou réalise, non

seulement le développement de ses virtualités occultes, mais aussi la découverte de la

nature des choses et l’établissement définitif de l’Etre dans Ce d’où nous extrayons notre

réalité essentielle. Le YOGA est la méthode pour rendre VIVANTE la connaissance

théorique de ce qui s’appelle la « vérité révélée ». La connaissance révélée de la Tradition

Hindoue, comme nous l’avons déjà vue, est LE VEDA. En ce sens, autant le YOGI que le

CABALISTE « pratiquent » d’abord et « spéculent » ensuite ; ils demeurent toujours

ouverts à l’« expérience intérieure ». Tout doit être éclairé, purifié et finalement ré-intégré

consciemment. La « libération » qui est recherchée est la récompense pour la conquête de la

nature réelle de l’Etre. Le YOGA est donc, comme LA QABALAH, un moyen de

CONNAISSANCE (une Gnose), un pragmatisme spirituel qui constitue une « ascèse » et

une REALISATION METAPHYSIQUE qui permet à l’Homme de prendre possession des

ETATS SUPERIEURS DE L’ETRE. Comme l’explique le Bouddhisme-Zen : « Après

l’Illumination définitive (SATORI), les nuages sont toujours les nuages, les champs

continuent à être des champs, rien n’a changé, mais en plus, s’est établie une « vision

permanente » d’une réalité sous-jacente à touts les phénomènes, internes et externes, et sur

laquelle il se développe sans cesse comme un jeu (LILA) immense dans lequel nous

pouvons nous noyer et nous perdre (l’homme ordinaire), ou nous pouvons nous surpasser

en transmutant la nécessité en liberté (l’homme réalisé). »

Voyons maintenant les « parralèles » entre le Yoga et la Qabalah, dans de brèves

notes indicatives des différents aspects de ces deux techniques. L’usage ésotérique du SON

est un entrainement secondaire connu en Orient comme « MANTRA-YOGA ». Il

correspond dans la Qabalah, à l’usage, l’intonation et la « vibration » des NOMS SACRES

ou « Noms de Pouvoir ». Le « Mantram » hindou, le « Hékau » de l’Egypte ancienne et le

« Nom de Pouvoir » de la Qabalah est la « clef » pour toutes les expressions de l’énergie

créatrice qui est sous-jacente dans toute manifestation. Ces « noms Sacrés » sont « le

corps » de la Cabale, et constituent la « « Science du Verbe ». La pronontiation, la

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récitation et l’intonation correctes des mots et Noms Sacrés sont utilisées comme

« support » pour la CONCENTRATION. C’est une technique ARCHAIQUE qui peut nous

permettre de retourner à l’ « éveil » de la Conscience Primordiale et de re-découvrir ce que

les Frères Maçons définissent comme « LA PAROLE PERDUE » ; ce LANGAGE

OUBLIE, essentiel et PRIMORDIAL, que nous pourrions appeler « la Langue Primitive ».

Cette Langue que parlent les MOHABites et que la TRADITION (QBL), à travers la

Chaîne des Initiés, a permi de conserver comme DOCTRINE ARCANE, Doctrine

OCCULTE ou « DOCTRINE DU COEUR »…Une des grandes « conquêtes » de

l’Initiation effective est la RECONQUETE de ce « Langage du Coeur »…

Un autre aspect de la technique du Yoga est l’entrainement du Mental pour atteindre

la CONCENTRATION et la VISUALISATION (DHARANA), la MEDITATION

(DHYANA) et la CONTEMPLATION ; tout cela au moyen d’un control tranquille et

délibéré qui permet de diriger le flux de la conscience dans une direction ou dans l’autre ;

quelque chose comme « nager » autour de l’objet de la méditation, ou « se concentrer » sur

un aspect spécifique de cet objet. Ces techniques appartiennent à ce qui est appelé en Orient

le RAJA-YOGA, et elles sont très similaires aux techniques propres de la Qabalah.

Le Sentier de la CONNAISSANCE (GNANI-MARGA) ou « GNANI-YOGA » est

celui qui permet au disciple d’accéder au Principe même de La Sagesse et d’entrer en

« dialogue vivant » avec ce Principe. Il est le Sentier de la Connaissance DIRECTE. En

utilisant les méthodes de concentration, méditation et contemplation, le mental est

maintenant entrainé pour « regarder » à travers des SYMBOLES. Les Orientaux appellent

ces Symboles des « MANDALAS ». La Qabalah dispose du Symbole par excellence, qui

est L’ARBRE DE LA VIE (OTZ CHAIM), l’ « Arbre du Monde » et l’ « Arbre de

l’Homme ». Il forme le « plan de base » ou la « GRILLE » de tout le « travail » qui doit

faire partie du disciple, au moyen de la méditation et des implications de son symbolisme

extraordinaire, « ressenties dans le Coeur ». C’est précisément là que l’étudiant de Qabalah

« reçoit son salaire » en proportion du « travail » et de l’effort. L’ARBRE ou le

« Mandala » est un « instrument » pour transcender le monde des phénomènes perçus par la

vue, en les concentrant d’abord et en les renvoyant vers l’intérieur ensuite. Il est par

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conséquent un « support pour la Méditation ». Au moyen de cet « échafaudage », armature

ou châssis d’appui, l’Homme peut commencer la « Construction du Temple Intérieur », le

Temple « non fait avec les mains », le Temple de L’ETRE VERITABLE…

L’aspect « DEVOTIONNEL » du BHAKTI-YOGA correspond dans la Qabalah, à

la TECHNIQUE DE LA PRIERE. Quelque chose de comparable à la technique de « LA

PHILOKALIA », connue et pratiquée depuis de nombreux siècles par les Moines Chrétiens

Orthodoxes du MONT ATHOS, qui utilisent la pratique de « la Prière du Coeur » comme

une expérience d’UNION, qui inclue une pratique « respiratoire » parallèle. En même

temps, la « répétition » constante du NOM (Le Mot de Pouvoir) est semblable à la

technique Hindoue du « JAPA » et au DHIKR des Maîtres Soufis. Parmi les Ordres

Monastiques de l’Eglise Catholico-Romaine, les Moines Bénédictines sont un exemple

magnifique des authentiques disciples du « Yoga » de l’Amour-Sagesse, logiquement, sous

son aspect « religieux » ou mystique.

Dans le Yoga, deux des Sciences Sacrées accessoires des Védas, la « SHIKSHA »

qui est la science de l’articulation correcte, de la pronontiation exacte et de la connaissance

de la « valeur symbolique des lettres », et le « NIRUKTA », science de l’explication des

termes importants ou difficiles des textes védiques, ces deux « Védangas » sont très

similaires aux processus généraux de la Qabalah appelés TSERUF : combination de lettres

hébraïques par les procédés de la GUEMETRIE, le NOTARIKON et la TEMURAH. La

Guémétrie ou science de la VALEUR NUMERIQUE des lettres, établit une comparaison

entre deux mots différents dont le total (des lettres qui les composent) donne la même

somme. Le Notarikon, ou science des lettres initiales et finales des mots, permet de

chercher et de reconnaître un mot dans plusieurs mots différents. Le Témurah, ou science

de la permutation conventionnelle des lettres, montre les correspondances possibles entre

certains mots. Le célèbre cabaliste espagnol ABRAHAM ABULAFIA est celui qui a

développé la méthode TSERUF ; il est l’auteur du livre « SEPHER HA-TSERUF ». Il est

bon de rappeler que la Tradition TAOISTE possède un des plus anciens livres, connu

coomme LE YIH-CHING ou « Livre des Mutations », qui comprend un système ou schéma

de divination et de relation universelle, ordonnés d’une manière «cabbalistique ». Au sujet

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des artes « divinatoires » tellement « populaires », nous devons signaler que la véritable

science Traditionnelle des nombres, n’a rien à voir avec de tels « arts », lesquels sont une

« dégénération » des véritables sciences Traditionnelles.

Il nous reste à considérer l’aspect ENERGETIQUE lié à « l’energie de base » et à

l’ « energie latente » qui peut être mise en action consciente, au moyen de l’exécution et de

la réalisation de la technique ou méthode connue sous le nom de « KUNDALINI-YOGA ».

Cette technique met en action les réserves latentes de pouvoir, au moyen de l’action directe

consciente. Le système de la Qabalah consiste en l’utilisation de l’ « Imagination

Créatrice » consciemment dirigée pour éveiller, exciter et bouer les énergies latentes, au

moyen des pratiques du « Pilier du Milieu », comme exercise initial et préparatoire au

Travail THEURGIQUE proprement dit, que l’étudiant apprend à dominer petit à petir, et

qui consiste en une véritable IMPREGNATION qui suscite l’ « état de conscience »

capable d’activer le « feu intérieur », le même que la technique orientale essaye d’éveiller

chez l’homme ; mais alors que cette technique présente de sérieux inconvénients en

réveillant chez l’Adepte une impulsion sexuelle violente, qu’il doit d’abord fréner, conduire

et transmuter ensuite, la technique occidentale agit sur d’autres plans, atteint d’autres états

de conscience, lesquels se maintiennent sans qu’aucune sensualité ne fasse courir des

risques de déviations à l’élan primitif. C’est la méthode que le Maître Martinez de

Pasqually transmit aux Chevaliers ELUS-COHEN ; méthode très similaire à celle que

décrit ABRAMELAIN et qui constitue une technique réellement éficace dans l’Occident de

nos jours. (Voir. Robert AMBELAIN : « LE MARTINISME », pages 201/202, Edit.

NICLAUS, Paris, 1946).

Nous considérons que tous les « paralèlismes » qui ont été signalés entre LE YOGA

et LA QABALAH, offrent suffisament de raisons pour justifier POURQUOI la Qabalah a

été appelée « LE YOGA D’OCCIDENT ».

Tous les autres systèmes Traditionnelles ont leur correspondance à L’ARBRE DE

VIE de la Qabalah, ce « GLYPHE » puissant et embrassant le tout, de l’Univers et de l’âme

de l’Homme, parce qu’elle traduit en une SYNTHESE ce qu’il y a de mieux dans les

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Enseignements des Anciens Mystères du passé ; parce que la Qabalah est la « Tradition

OCCIDENTALE des MYSTERES », l’Ecole Initiatique pour l’homme occidentale ; elle

est son SENTIER et son MODE DE VIE…

La QABALAH est la Gnose merveilleuse dans laquelle SALOMON, fils de David,

a élevé un TEMPLE comme Jéhovah l’avait annoncé :

« CE JOUR-LA, JE RELEVERAI LE TABERNACLE CROULANT DE DAVID,

J’EN COLMATERAI LES BRECHES, J’EN RELEVERAI LES RUINES, JE LE

DRESSERAI COMME AUX JOURS D’AUTREFOIS. » (AMOS, 9 :11).

Dans son livre « THE HIDDEN TREASURES OF ANCIENT QABALAH »,

ELIAS GEWURZ dit : « La seule chose qui importe, c’est la connaissance de la Qabalah en

soi, et pas ce que les hommes pensent d’elle. » Il existe une infinité de livres sur le thème

de la Qabalah ; la majorité d’entre eux ont été écrits par des «érudits » et des théorisants ou

« spéculatifs », qui n’ont JAMAIS dédié ne serait-ce qu’une minute de leur vie à la

PRATIQUE de ce qu’ils traitent avec tellement de désinvolture. Mais il existe un abîme

immense entre cette « cabale » littérale, spéculative, avec des prétentions d’essais ou avec

une « saveur » de « cours magistral », et la VERITABLE QABALAH ; vécue, et fait

EXPERIENCE dans chaque être. Il manque à cette « cabale » spéculative et théorique, le

plus important : L’ESPRIT qui lui donne du « brio » et le « vécu » personnel qui se

manifeste en resplendissements de La Lumière Incréée dans le Temple Intérieur de

l’Homme Illuminé, ainsi converti en « ARBRE VIVANT », en Lampe Sacrée. C’est

pourquoi l’éminent Maître Rabbin SIMEON BAR YOCHAI a été appelé en toute justice

« LA LAMPE SAINTE », lui qui, comme le dit LE ZOHAR, « pour avoir possédé la

Connaissance Divine et l’avoir enseignée aux Hommes, selon les voies de la Justice,

brillera comme une étoile pour toute l’éternité… »

Pour les personnes qui se sentent réellement attirées par l’étude sérieuse et formelle

de la Qabalah, et qui, par conséquent, désirent « orienter » leurs pas de la meilleure

manière, en évitant la perte de temps (et d’argent) dans les lectures de tant d’ « oeuvres

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académiques », avec leurs compilations indigestes, ou dans celle des oeuvres de charlatans,

oeuvres de « vulgarisation » dans lesquelles on ne peut confier, nous nous permettons de

leurs suggérer les ouvrages suivants :

Comme un magnifique texte d’introduction » « méthodique » (dans la mesure du

possible), le livre d’A.D.GRAD : « POUR COMPRENDRE LA KABBALE », Edit.

DERVY, Paris, 1966.

L’excellent livre de LEO SHAYA : « L’HOMME ET L’ABSOLU SELON LA

KABBALE », Edit. « La Barque du Soleil », Paris, 1958). Une version en espagnol existe

intitulée « EL SIGNIFICADO UNIVERSAL DE LA CABALA », Edit. DEDALO, Bs.

Aires, 1976. Ce livre les aidera grandement à mieux comprendre les prémisses

intelectuelles de l’Esotérisne Hébreu, et ils recevront une excellente exposition des

Enseignements ou de la connaissance théorique de la Doctrine Sacrée de la Qabalah,

l’étude de la Cosmologie et de la Métaphysique, le Mystère du Nom Divin, etc.

Dans ce genre d’oeuvre et de cette qualité, se trouve aussi le livre de GUY

CASARIL : « RABBI SIMEON BAR YOCHAI ET LA CABBALE », Edit. Du Soleil,

Paris, 1961. Et le dernier, et non des moins intéressants, le magnifique livre du Grand

Rabin de Genève (Suisse), ALEXANDRE SAFRAN, intitulé : « LA CABALE », Edit.

Payoit, Paris, 1960).

Pour ceux qui désirent concrétiser spécifiquement la Kabbalah PRATIQUE

(QABALAH MAASSIT), nous recommandons amplement le magnifique livre de

ROBERT AMBELAIN, intitulé « LA KABBALE PRATIQUE », Edit. NICLAUS, Paris,

1951. Ainsi que le livre très didactique de qui fut en vie un merveilleux Instructeur de

Qabalah Pratique, W. E. BUTLER, intitulé : « MAGIC AND THE QABALAH », The

Aquarian Press, London, 1964). Qu’il y ait abondance de « récoltes » et de LUMIERE… !

Terminons le présent chapître avec une illustration qui montre les concordances

entre les « Chakras » du YOGA et les « Séphiroth » de LA QABALAH. Bien que les

« Chakras » soient au nombre de SEPT et les « Séphirot » de DIX, il y a, dans l’Arbre

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Séphirotique, TROIS COUPLES situés symétriquement sur les colonnes de la droite et de

la gauche, de sorte que l’ensemble des Séphirot se répartit seulement en sept niveaux

différents. En ce qui concerne les deux dernières Séphiroth (YESOD et MALKUTH),

YESOD, en accord avec la signification propre de son nom, est « LE FONDEMENT », ce

qui correspond à MULADHARA, qui signifie « La Racine »ou la « Base Fondamentale ».

Le « chakra » SWADHISTHANA, qui signifie littéralement « la demeure même » de LA

SHAKTI, équivaut à MALKUTH qui est « LE REGNE ». De toute évidence, le

« parralèle » que nous signalons n’a qu’un but référentiel et comparatif. En aucun cas,

l’étudiant de Kabalah devra « mélanger » des techniques, des pratiques ou des ascèses

d’autres traditions étrangères à la sienne. Comme tout le monde le sait, le mélange de

Traditions ne doit, en aucun cas, se faire.

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CONCORDANCE DES « CHAKRAS » ET DES « SEPHIROTH »

Au sujet de l’ « Asana » appelée « POSTURE DU LOTUS » ou « POSTURE DE BOUDDHA », Marcel

NOREAU dit, dans son livre « LAS CIVILIZACIONES DE LAS ESTRELLAS » : « Bien avant l’apparition

des Aryens (qui, comme nous l’avons dit, s’est produite vers l’an 1500 Av. J. C.), le dieu CERNUNNOS, très

antérieur au Celtisme, et provenant de très ancien Druidisme Boréal, était assis avec les jambes repliées sous

lui même, et avait la tête recouverte de cornes de cerf. « Avec lui, les déesses de Besançon, celles des Musées

de Clermond-Ferrant et du British Museum, confirment cette position occidentale, assez fréquente.

L’appelation « position du Bouddha » est inexacte. De VRIES, dans son livre « LA RELIGION DES

CELTES », (page 174, Payot, Paris) dit en anotation que « cette attitude rencontrée en Inde est antérieure au

Ier Siècle de notre Ere. Et il ajoute : « La véritable réponse fut donnée par M. MOWAT, et plusieurs auteurs

ont exprimé leur accord. Nous savons par des classiques comme ESTRABON (IV-3) et ATHENEE (IV-36)

qui devaient leur connaissance à POSIDONIO, que les celtes, ignorant l’usage des tables, s’asseyaient par

terre, en croisant leurs jambes sous le corps. S’il en était ainsi, il serait possible de représenter ainsi les

divinités masculines et féminines les plus diverses. Le terme « attitude de Bouddha » est totalement erroné.

Cette « attitude » provenait d’Occident. » (Cf. Pages 213/214, Plaza & Janès, Barcelone, 1975).

De son côté, E. O. JAMES, professeur d’Histoire des Religions à l’Université de Londres, dit dans

son livre « LE CULTE DE LA DEESSE-MERE », page 43 : « En ce qui concerne le bassin occidental de la

méditerranée, ce fut toujours en Crète Ménéoïque que le culte de la Déesse-Mère trouva son expression

complète. En effet, dans les niveaux néolotiques les plus anciens de Knossos, sont représentés tous les

principaux types de figurines d’argile du sud-est européen du bassin égé, de l’Anatolie et de l’Asie

Occidentale ; cependant, la majorité des figurines crétoises appartiennent au type « replié ou assis » (Payot,

paris, 1960).

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SYMBOLISME QABALISTIQUE HEBREU

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COMPENDIUM CHRONOLOGIQUE

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

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4 000 LE DELUGE BIBLIQUE. NOE. L’Arche

3 285 Institution du Calendrier Egyptien (D’après Champolion)

3 000 MENES, Pharaon Egyptien, fondateur de la Première Dynastie et

Fondateur de Menphis. Début du KALI-YUGA, selon la chronologie

des Brahmanes.

2 700 Civilisation de l’Indus (Hurappa, Mohenjo-Daro).

2 500 Emigration du peuple Perse vers UR (Chaldée).

2 388 Règne d’EVECHUS, Premier Monarque de Babylone, après le

Déluge.

2 100 Empire Sumérien (UR, HARAN).

2 050 Le Culte d’OSIRIS se diffuse dans toute l’Egypte. ABYDOS, 11ème

Dynastie.

2 000 Les HIKSOS s’approprient la Basse Egypte AMON, « Roi des

Rois ». APIS.

1 900 Le Clan de TERAH, père d’ABRAM, s’établit à UR.

1 840 Départ d’ABRAM d’UR jusqu’à CANAAN. Commence la Période

des Patriarches.

1 700 Les HITTITES se dirigent vers le Sud. HAMMURABI.

1 515 Mort de JACOB en Egypte. Fin de la Période Patriarcale.

1 500 JOSE, Premier Ministre du Pharaon d’Egypte. Migration hébraïque

d’Egypte. Fin de la période des HIKSOS.

1 400 EUMOLPO, Initié d’ORPHEE, fonde les MYSTERES D’ELEUSIS.

1 356 LES MYSTERES D’ELEUSIS sont introduits à Athènes.

1 312 MOISE. La sortie d’Egypte. La TORA adoptée par Israël dans le

Sinaï.

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

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1 272 Conquête de Palestine. JOSUE.

1 270 Epoque des Juges.

1 250 Conquête de la Chaldée par les Assyriens.

1 255 Invasion des « peuples de la mer », en Asie.

1 194 – 1184 Guerre de TROYES.

1 100 Les derniers RAMSES. Prise du Pouvoir par les Grands Sacerdotes

Tébains.

1 016-1 008 Construction du TEMPLE DE SALOMON, selon la chronologie de

de Playfair.

974 – 945 HIRAM, Roi de TYRE, Roi des Sidoniens.

970 SALOMON. Le Temple de Jérusalem.

930 Chisme des Dix Tribus d’Israël.

900 VEDAS Tardifs. Premiers UPANISHADS.

874 Prophètes ELIE et ELYSEE.

834 Coup d’Etat sacerdotal en Judée. JOAS reconnu Roi.

814 Fondation de Carthages.

800 Les Mystères commencent à décliner et à se corrompre en Grèce.

Vulgarisation des Doctrines.

714 NUMA institue à Rome les COLLEGIA ARTIFICUM, avec des

membres d’origine grecque.

712 Déportation des Israélites en Assyrie. Le Prophète ESAIE.

690 Le Roi NUMA amène à Rome le Sacerdoce Etrusque.

668 ASSURBANIPAL, Roi d’Assyrie.

660 Naissance de ZARATHOUSTRA.

638 LAO-TSEU : « Le Livre du Sentier et de la Ligne Droite ».

TAOISME. SOLON, Législateur d’Athènes. Un des Sept Sages de

Grèce.

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

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636 THALES DE MILETO, un des Sept Sages de Grèce.

587 NABUCHODONOSOR II détruit Jérusalem et Le Temple. La Judée

est détruite par les Assyriens.

587.539 La SYNAGOGUE prend de l’importance, en remplaçant le Temple

détruit. La Prière remplace le Sacrifice.

586 Déportation des Juifs à Babylone. L’EXILE. Le Prophète

EZECHIEL. DANIEL Grand Sacerdote.

583 Mort de ZARATHOUSTRA.

570 Naissance de PYTHAGORE, selon Cicéron, Diodore de Sicile et

Jamblique

560 Naissance de SIDDHARTA GAUTAMA (LE BOUDDHA) SAKIA-

MUNI. SOLON Visite l’Egypte. Naissance de JENOPHONTE

(XENOPHANES). L’Ecole « ELEATIQUE ». PARMENIDES.

559 CYRE II, Le Grand Roi de Perse.

539 CYRE libère les Juifs de Babylone.

538 Chute de Babylone. Retour des Juifs exilés. ZOROBABEL

reconstruction du Temple (Second Temple). Cyre conquiert la

Chaldée.

534 – 509 TARQUINO « L’Arrogant », septième et dernier Roi de Rome.

530 PYTHAGORE, le Grand Maître de Samos, fonde l’Ecole de Crotone.

525 CAMBISES envahit l’Egypte ; il transporte à Babylone une partie du

Sacerdoce Egyptien. Pythagore est parmi eux.

520 ZACHARIE, 11ème Prophète mineur, fils de BERECHIE, fils

d’IDDO.

515 Reconstruction de Jérusalem. Conclusion de la ré-édification du

Temple. Réorganisation du Culte. ESDRAS,NEHEMIE.

516

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

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513 PITHAGORE est libéré à Babylone et retourne à Samos.

503 HERACLITE. L’Ecole IONIQUE.

500 La Grande Synagogue. Naissance d’ANEXAGORES, philosophe

Ionique, Maître de PERICLES.

490 Les Perses en Grèce. Défaite de MARATHON.

480 Victoire des TERMOPILES. Prise d’Athènes.

470 Naissance de SOCRATE.

430 PROTAGORES d’Abdera.

429 Mort de PERICLES.

427 Naissance de PLATON.

399 Mort de SOCRATE.

384 Naissance d’ARISTOTE.

360 – 283 PTOLOMEE I (SOTER). Durant son règne, il fonde la Bibliothèque

d’Alexandrie.

347 Mort de PLATON.

344 ALEXANDRE envahit la Perse.

340 LES SOPHISTES, éducateurs de jeunes aristocrates grecs.

342 – 270 Ecole d’EPICURE (« Le Jardin »).

340 - 260 ZEN DE CITTUM (Les STOIQUES).

332 Construction du Temple Samaritain du Mont Garizim.

325 ALEXANDRE essaye de conquérir L’Inde. PIRCHO DE ELIS (Les

Escéctiques).

312 Adoption par les Juifs de l’ère des Seléucides.

300 SELEQUE NICANOR construit l’Antiochie de Syrie.

260 Première Guerre Punique.

213 Muraille de Chine (La Grande Muraille).

200 PATANJALI, Aphorismes du YOGA-SUTRA.

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

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170 Retour des Maccabéens. JONATHAN (« Aphos : L’ASTUCIEUX »)

166 Première mention historique de L’existence des ESSENIENS à

l’époque de Jonathan Le Maccabéen. (JOSEPH. ANTI. XIII, 5,8). Ils

étaient contemporains des NAZAREENS ou « NAZARES », selon

Plin et Epiphanie.

140 L’Assemblée du peuple nomme SIMMON MACCABEEN Chef

héréditaire.

120 SAMUEL, Juge d’Israël, fonde la Confrérie Des Prophètes

(NEBIM).

112 HILLEL, Docteur Juif né à Babylone, appelé « Le Vieux ».

100 Composition de la BHAGAVAD-GITA.

89 Les MAGISTRI COMACINI établissent leur colonie à COMO

(Italie).

74 Naissance d’HERODE, Fils d’ANTIPATER (Règne d’HIRCANE

II).

70 Le Culte de MITHRA s’étend chez les Romains.

63 Prise de Jérusalem par POMPEYE. Fin de l’Indépendence Juive.

58 JULES CESAR dans les Gaules.

40 HERODE « Le Grand », Roi de Palestine. ZACHARIE et

ELIZABETH, parents de Jean « Le Baptiste ».

30 Naissance de PHILON D’ALEXANDRIE.

27 AUGUSTE, Empereur de Rome.

10 Naissance d’HERODE AGRIPA I, fils d’Aristobules, petit-fils

d’Hérodes « Le Grand ».

6 Retour de JUDAS DE GAMALA.

4 Naissance d’APOLINIEN DE TYANE (Balinus Tuwani), le grand

réformateur et gardien des Mystères.

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

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1 VITRUVIEN (Marcos Vitrivius Pollio), célèbre Architecte romain.

2 Naissance de JESUS DE NAZARETH, DEBUT DE L’ERE

CHRETIENNE. 2

6 Déportation d’Archélaos. Fondation du Mouvement Zélote par Judas

le Galiléen.

6 – 15 ANNANIAS le séducéen, beau-père de Kaiphas, Souverain

Sacerdote Juif.

12 JESUS arrive à Jérusalem avec Joseph et Marie.

14 TIBERIEN Empereur. Mort d’AUGUSTE.

18 – 37 KAIPHAS, gendre d’Ananias, Souverain Sacerdote Juif.

26 – 36 PONCE-PILATE, Gouverneur Romain de Judée. JEAN « Le

Baptiste » commence son ministère.

25 PHILON écrit son tratié sur « La Vie Contemplative ».

28 – 29 Activité publique de Jean « Le Baptiste ». Baptême de JESUS.

28 – 30 Vie publique de JESUS DE NAZARETH ; vie et prédication.

28 Morte de JEAN « Le Baptiste ».

33 14 de Nisan. Date de la Passion et de la Mort de JESUS-CHRIST.

34 Paul (Saul) est baptisé par ANANIAS DE DAMAS (ACTES, 9 :18).

37 – 95 FLAVIO JOSEFO, historien juif. Un des rares qui mentionne

l’existence historique de Jésus et le mouvement religieux auquel il

donna naissance.

41 – 51 APOLONIEN de Tyane voyage en Inde.

50 (env.) PAUL écrit les Epîtres les plus anciennes :

« THESSALONICIENS. »

52 PAUL en Grèce. Premières Communautés Chrétiennes.

58 Arrestation de PAUL à Jérusalem.

2 D’après d’autres opinions, la « Naissance » aurait eu lieu en l’an 2.

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66 APOLONIEN de Tyane abandonne Rome suite à L’Edit d’Exil

contre les Philosophes ; il débarque en Gades. PAUL est décapité à

Rome.

70 Chute de Jérusalem. Destruction du Temple par TITO, fils de

Vespasien.

75 138 L’Empereur ADRIEN (Publio Elio) héritier de TRAJANE. En

l’an 124, il fut initié dans les Mystères d’Eleusis ; devint « Epopte »

en l’an 128.

79.81 TITO Empereur, successeur de Vespasien.

85 Naissance de MARCION, à Synopte (Ponto).

96 DOMICIANO (Tito Flavio Sabino) assassiné par Esteban.

98(env.) Mort de JEAN « L’Evangéliste ».

135 VALENTIN arrive à Rome. Diffusion de la Gnose Valentienne.

137-138 Le « MARCIONISME » s’étend en Asie.

140 Apparition des « EBIONITES » (Les Pauvres).

150 Second mouvement « Sophiste ».

172 Mouvement prophétique de MONTANO.

190 CARPOCRATE, Philosophe et gnostique d’Alexandrie.

193 AMMONIO SACCAS fonde l’Ecole d’Alexandrie « Les

Philalèthes ».

197 TERTURLIEN publie son « APOLOGETIQUE ». CLEMENT

enseigne, prêche, et dirige à Alexandrie. TEOPHILE meurt en étant

Evêque d’Antioquie. PANTENE, Chef de l’Ecole de catéchisme

d’Alexandrie. IRENEE écrit à Lyon contre les gnostiques.

202 IRENEE DE LYON meurt, Père de l’Eglise Grecque.

205 Naissance de PLOTIN à Licopolis (Egypte).

216 Naissance de MANI ou « MANES », à Mardinu (Babylone).

233 PORFIRIO DE TYRE nait à Batanéa (Syrie). Il fut disciple de Plotin.

242 Début de la prédication de MANI.

250 NUMENIO DE APAMEA. (A essayé de réconcilier Pythagore et

Platon).

327

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270 Mort de PLOTIN. Ses dernières paroles : « JE M’EFFORCE

D’OBTENIR QUE CE QU’IL Y A DE DIVIN EN MOI, LEQUEL

S’ELEVE VERS CE QU’IL Y A DE DIVIN DANS L’UNIVERS. »

277 MANI meurt écorché vif et décapité, accusé d’ « hérésie ».

300 Début de la période classique de la Civilisation MOCHIQUE et de

NAZCA (Pérou).

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------------------

304 PORFIRIO meurt à Rome.

330 Naissance de JAMBLIQUE à Calcis (Syrie). Disciple de Porfirio, il

fonda l’Ecole néo-platonicienne syrienne.

329 – 389 GREGORE DE NACIANCENO « Le Théologue », orateur illustre

de son époque. Il met en relation le concept platonique avec le

concept chrétien. Grand partisan de la vie monastique.

332 – 400 GREGORE DE NISA, un des Pères de l’Eglise Grecque.

350 BASILIDES, philosophe et gnostique d’Alexandrie.

354 Naissance de SAINT AUGUSTIN, à Thagasta, Numidie (Algérie).

361 JULIEN (Flavio Claudio) appelé « L’Apostate », est proclamé

Empereur de Lutèce (Paris).

428 – 431 NESTOR, Evêque de Constantinople, fondateur du

NESTORIANISME.

430 SAINT AGUSTIN meurt à Hipone, durante le siège de la ville par les

Vandales.

431 IRENEE, Evêque de TYRE, membre de l’Eglise d’EPHESE, défend

le NESTORIANISME au Concile d’Ephèse.

450 Anglais et Saxons commencent à envahir la Bretagne (Angleterre).

451 – 452 ATILA envahit les Gaules avec les Hins.

455 GENSERIQUE, roi des Vandales, débarque en Italie et pille Rome.

328

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476 FIN DE L’EMPIRE D’OCCIDENTEL. ODOACRE dépose

ROMULO AUGUSTULO.

481 – 511 Conversion de CLODOVEO et des MEROVINGIENS.

597 L’ « évangelisation » des Anglo-Saxons est commencée par des

Missionnaires de Rome.

615 Mort de SAINT COLUMBIN.

320 – 900 Fleurissement de l’Empire MAYA (Etape Classique). UAXACTUN,

Tial et COPAN sont des villes resplendissantes.

329

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T R E I Z E

« AUTRES CERCLES DE LA GRANDE ORPHELINE »

Dedié avec profonde affection et « fraîcheur des yeux » aux « Personnes du Coeur » (AHL-

AL-HAQQ), qui « voient avec l’oeil de l’Eau » ; à leur SILSILAH Vénérable et millénaire,

avec la porte du Besoin ouverte de part en part…

ALBANASHAR AL-WÁLI

============================================

« AVANT QUE DANS MONDE, IL N’Y AIT UN JARDIN, UNE VIGNE OU DU RAISIN,

NOTRE AME ETAIT IVRE DE VIN IMMORTEL. »

JALUDUDDIN-RUMI

===============================================

La pleine reconnaissance d’ABRAHAM (IBRAHIM) comme le symbole vivant et le Père

véritable de la Doctrine Orthodoxe, c’est-à-dire, affiliée à la Grande Tradition Primordiale,

nous l’avons déjà vue au chapître antérieur, plus particulièrement dans la Sourate 57, verset

26 du « CORAN », où IBRAHIM est appelé PERE (WALID) ou Tête de la descendance

des Grandes Ecoles Initiatiques de PROPHETES ; la « grande multitude » de sa

descendance ou postérité spirituelle, comme le justifie la prophétie irréfutable de la

GENESE, 22 :17 : « ET EN MULTIPLIANT, JE MULTIPLIERAI TA SEMENCE

(SPIRITUELLE) COMME LES ETOILES DU CIEL ET COMME LE SABLE AU BORD

DE LA MER. »

ABRAHAM était un HANIF, c’est-à.-dire, un descendant et un transmetteur légitime de la

Tradition Primordiale. C’est ce que laisse entendre la Sourate 2, verset 129 : « NOUS

SOMMES PLUTOT DE LA RELIGION DE ABRAHAM, VRAI CROYANT ET QUI

N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. « La GENEALOGIE

D’ABRAHAM, par TARAH, son Père, remonte à NACHOR fils de SHARUG, fils de

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REGHU, fils de PHALEG, fils de GHEBER…En sa condition de HANIF (vrai croyant) et

de NABI (Prophète), dépositaire du Culte du DIEU UNIQUE, ABRAHAM est choisi

comme « HOMME PARFAIT » : « JE T’ETABLIRAI L’IMAN DES PEUPLES (CHEF

SPIRITUEL) » (CORAN, II, 118). Et dans la Sourate VI, Verset 75, il est dit : « VOICI

COMMENT NOUS FIMES VOIR A ABRAHAM LE ROYAUME DES CIEUX, AFIN

QU’IL SACHE FERMEMENT. » (HAQQU L’YAQIN…). L’établissement du Culte

Unitaire par ABRAHAM inclut la fondation du Temple de la KAABA, à La Mecque, aidé

par son fils ISAAC (ISHAK).

Dans la Sourate II, verset 119, nous lisons : « NOUS ETABLIMES LA MAISON SAINTE

POUR ETRE LA RETRAITE ET L’ASILE DES HOMMES, ET NOUS DIMES :

PRENEZ LA DEMEURE D’ABRAHAM POUR ORATOIRE. NOUS

RECOMMANDAMES A ABRAHAM ET A ISMAEL LA CHOSE SUIVANTE :

PURIFIEZ MA MAISION POUR CEUX QUI VIENDRONT EN FAIRE LE TOUR,

POUR CEUX QUI VIENDRONT POUR LA PRIERE, LES GENUFLEXIONS ET LES

PROSTERNATIONS. » (ITIKAF).

Bien que le Temple ou Grande Mosquée de la Mecque soit passée par de nombreux

changements au cours des ans, le lieu qu’occupait ABRAHAM quand il travaillait à la

construction du Temple existe encore ; ce lieu s’appele « LA STATION D’ABRAHAM ».

Selon ce que dit LE CORAN, quand ABRAHAM éleva les fondements de « La Maison

Sainte », il s’exclama : « AGREE-LA, O NOTRE SEIGNEUR, CAR TU ENTENDS ET

CONNAIS TOUT. FAIS, O NOTRE SEIGNEUR, QUE NOUS SOYONS RESIGNES A

TA VOLONTE, QUE NOTRE POSTERITE SOIT UN PEUPLE RESIGNE A TA

VOLONTE . » (Sourate II, verset 121 et 122). Dans la Sourate II, verset 125, nous lisons :

« LORSQUE DIEU DIT A ABRAHAM : RESIGNE-TOI A MA VOLONTE, IL

REPONDIT : JE M’ABANDONNE A LA VOLONTE DE DIEU MAITRE DE

L’UNIVERS. » « ABANDONNE A DIEU ou RESIGNE A LA VOLONTE DE DIEU »,

voilà ce que signifie le mot « MUSLIM » (Musulman). MAHOMA, le dernier des

Prophètes, descendant d’ABRAHAM par Ismaël, en reliant sa religion avec le Culte

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Primordiale Unitaire, original, a essayé de RESTAURER (NASHAR) la Religion

d’ABRAHAM. Parmi la quantité de cérémonies religieuses qui datent de l’époque

d’ABRAHAM, Mahoma a conservé la pratique qui consiste à faire sept fois le tour de la

KAABA, pendant le pélerinage de la Mecque. Les passions changent, mais les idées

restent…

ABRAHAM recommanda la SOUMISSION, la REDDITION, la RESIGNATION ou

CONSAGRATION A DIEU, à ses fils, et JACOB fit de même : « O MES ENFANTS !

DIEU VOUS A CHOISI UNE RELIGION, NE MOUREZ PAS SANS AVOIR ETE

CONSACRES A DIEU. (MUSULMANS). (Sourate II, verset 126). C’est pourquoi

ABRAHM a été fort justement appelé « KHALIL ALLAH ». (L’Ami de Dieu). Quand

JACOB fur sur le point de mourir, il demande à ses fils : « QUE FEREZ-VOUS APRES

MA MORT ? Ils répondirent : « NOUS ADORERONS TON DIEU, LE DIEU DE TES

PERES ABRAHAM, ISMAEL ET ISAAC, LE DIEU UNIQUE, ET NOUS LUI SERONT

CONSACRES. » (Sourate II, verset 127).

La voix de l’Ange dit à MAHOMA : « REPETE LE NOM DE TON SEIGNEUR et

CONSACRE-TOI A LUI, AVEC UNE COMPLETE ABNEGATION. » (Sourate 73,

verset 8). L’ ESOTERISME de l’Islam est implicite dans la nature des RITES et sous la

multiplicité, des symboles. « Les actions n’ont de valeur que par l’intention », disait le

Prophète Mahoma. L’intention est le fruit de la réflexion. C’est pourquoi, la SOUMISSION

ou ASSUJETTISSEMENT A DIEU doit être celle de tous les sens, de tous les organes ;

c’est également la SOUMISSION de la Vie Intérieure : « Si l’homme ne s’est pas « vidé »

dans un premier temps de tout ce qui n’est pas Dieu, il ne peut pas être « rempli » de la

Présence Eternelle de Dieu ou de la Providence Divine. »

Dans la simplicité apparente des « attitudes externes » qui accompagnent LA PRIERE

(SALAT) ou prière commune à tous les Musulmans, nous y voyons TROIS gestes simples

dans leur expression, mais grands dans leur contenu : celui qui prie est debout (comme la

lette ALIF), les mains élevées à la hauteur du front et les paumes tournées vers les joues ;

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orienté vers la QUIBLA, avec « l’intention » de réaliser LA PRIERE, et le Coeur disposé

dans un état de pureté (TASFIYAT AL-QALB), et il profère « LA FATIHA » :

BISMIL’LAHI ERRAHMANI ERRAHIMI EL HAMDU LILAH RABI EL

ALAMINA… ! (Au Nom de Dieu Très Clément et Très Miséricordieux. Que Dieu soit

Loué, Maître de L’Univers !) Il continue ensuite avec la SOURATE. Une fois la FATIHA

et la SOURATE terminée, il s’incline (comme la lettre MIM), appuyant les paumes de ses

deux mains sur les genoux, sans se courber et sans élever ni baisser la tête ; et laissant les

bras séparés le long du corps, restant dans cette position le temps de prononcer trois fois

SUBHANA RABBI EL AADHIM (Gloire à Dieu Le Grand, Le Puissant), et en retrouvant

la position verticale, il dit : « SEMIAA ALLAHU LIMEN HAMIDAHU (Dieu écoute ceux

de ses serviteurs que le louent). Ensuite, celui qui prie se prosterne, touchant la terre avec le

front et la narine, avec les deux mains ouvertes sur le sol, en direction de la Qibla, à côté

des oreilles, et il dit dans cette position : « ALLAHU AKBAR » (Allah est plus grand).

L’acte de la PROSTERNATION (SUJUD) symbolise « l’extinction de l’égo ». Sans

l’obscurcissement de l’égo, l’approche de Dieu ne peut pas être réalisée. Comme le dit IBN

HABAL : « C’est quand il se prosterne que le serviteur est le plus proche de son

Seigneur. » (II, 421).

Dans un CATHECHISME BEKTASHI, nous lisons :

« QUAND TU ES DEBOUT, UN « ALIF » SE FORME.

EN T’INCLINANT, SE FORME UN « DAL ».

QUAND TU TE PROSTERNES, UN « MIM » APPARAIT.

C’EST AINSI, JE TE DIT DE PERCEVOIR L’HOMME (ADAM)

DEBOUT, ASSIS, EN COMPRENANT L’HOMME ;

OUVRE L’OEIL, TOUTES LES LETTRES TE MONTRENT L’HOMME… »

La distinction entre la prière commune et la TECHNIQUE DE LA PRIERE ou Invocation

du Nom Divin (DHIKRU’LLAH) qui permet à l’Initié de dépasser les limites de la nature

humaine, est ce qui constitue la nature ésoterique en fonction de son application « active »

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et de la réalisation spirituelle. La soumission statique se convertit en participation

DYNAMIQUE. « DIEU ECOUTE CELUI QUI LE LOUE. » « J’ASSISTE A

L’INVOCATION DE CELUI QUI M’INVOQUE. »

Le mot DHIKR signifie « réminiscence » au sens platonitien de « connaissance reflétée des

archétypes ». Le DHIKR relie l’ « évocation » des Réalités Essentielles au symbolisme

sonore des formules d’ « enchantement » ou d’invocation. De même que le « JAPA » de la

Tradition Hindoue. D’autre part, DHIKR désigne aussi toute forme de concentration sur la

Présence Divine. Le « souvenir » ou la « mention » suprême n’est rien d’autre que

L’IDENTIFICATION AVEC LE VERBE DIVIN qui est l’Archétype des Archétypes. »

(Cf. Titus Burckhardt : « INTRODUCTION AUX DOCTRINES ESOTERIQUES DE

L’ISLAM », page 65, Paul Derain, Lyon, 1955).

L’Oration Rituelle (NAMAZ) synthétise tous les mouvements qui sont essentiellement

TROIS, à savoir : un mouvement ascendant qui correspond à la position « debout » ; un

mouvement horizontal analogue à la position « inclinée », et un mouvement descendant,

indiqué par la prosternation rituelle. Le mouvement ascendant correspond, par excellence, à

l’attitude de l’homme, alors que la tendance de l’animal est horizontale et que la tendance

des plantes est descendante (leurs organes nutritifs sont les racines). Quant aux minéraux,

ils n’ont pas de mouvement propre. Selon le commentateur AL-QASHANI, les trois

mouvements « existentiels », qui rappellent les gestes de celui qui prie ainsi que les

tendances naturelles des trois catégories d’êtres organiques, sont principalement : le

mouvement créateur descendant qui s’éloigne, pour ainsi dire, du Principe pour établir les

fondements de l’Univers ; ensuite, le mouvement créateur ascendant, qui fait naître les

degrés de la manifestation à partir de sa base « matérielle », et enfin, le mouvement de

l’expansion « horizontale » de la manifestation vers ses divers niveaux d’actualité. Cela

correspond rigoureusement aux tendences universelles que les hindous appellent

« GUNAS ». (Cf. « LA SAGESSE DES PROPHETES » (FUÇUÇ AL-HIKAM), traduit et

avec des notes de Titus Burckhardt, pages 216/217, Editions Albin Michel, Paris, 1974).

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Dans son livre « IHYYA UL-ULUM » (Livre de Dévotion), AL-GHAZALI dit que les

activités externes et les mouvements ou actes réalisés durant les actes de dévotion, ont tous

une signification spirituelle qui donne naissance à une mise en mouvement d’activités

internes.

Ce qui différencie l’ESOTERISME Islamique de la religion en tant que sujet commun et

social, c’est la doctrine intérieure (al’ilm al-batin) et l’ascèse (ZUHD) ou TECHNIQUE

INITIATIQUE connue sous le nom de « TAÇAWWUF », qui est la forme de

l’enseignement TRADITIONNEL au sein de l’Islam, c’est-à-dire, L’INITIATION

ISLAMIQUE, qui est la partie complémentaire supérieure et profonde de la Doctrine

Islamique comme un tout. La partie « religieuse » ou exotérique est la SHARIYA, la

« grande voie », commune à tous, vu que la vérité intérieure est réservée à une élite

(SAFWA) en vertu des « qualifications » qui sont exigées pour accéder à sa connaissance.

La Shariyah est LA LOI, la norme pour l’action. La « HAQIQAH » est la

CONNAISSANCE PURE. L’ensemble des « moyens » destinés à l’atteindre est appelé

« TARIQAH » (Voie ou Sentier).

L’ESOTERISME Islamique comprend, à la fois, la TARIQAH et la HAQIQAH, c’est-à-

dire : le moyen et la fin. L’ESOTERISME proprement ISLAMIQUE est ce qui a été appelé

LE SOUFISME. En tant que « TAÇAWWUF », il peut s’appliquer à toute doctrine

Esotérique et Initiatique, quelle que soit la forme traditionnelle à laquelle il appartienne.

Cependant, le terme « SOUFI » ne peut être employé que pour celui qui a réellement atteint

l’ETAT SPIRITUEL de la REALISATION SUPREME ; c’et-à-dire, l’objectif final de

toute Initiation EFFECTIVE Celui que n’a pas encore atteint cet état, ne peut pas être

appelé (et encore moins, se dénomer lui-même) un « SOUFI ». L’appelation correcte pour

ceux qui « sont sur la Voie » quelque soit le degré de réalisation qu’ils puissent avoir

atteint, est celui de « MUTAÇAWWUF ».

Le SOUFISME est ARABE « comme le CORAN même », de même que la QABALAH est

HEBRAIQUE. Bien que la TECHNIQUE (TAÇAWWUF), comme nous l’avons déjà dit,

peut s’appliquer à n’importe quelle autre Doctrine Initiatique Traditionnelle. La différence

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entre les ULAMA , « Sages », Erudits ou « Docteurs de la Loie Extérieure » (ULAMA EZ-

ZAHIR), de la Shariyah, et de la véritable SOUFI (EL ARIF BI-‘LLAH) est que les

premiers n’ont qu’une compétence dans leur propre domaine EXOTERIQUE ou externe,

alors que le second est parfaitement compétent tant dans le domaine exotérique

qu’ésotérique, sans contradiction ni conflit, car l’ exoterisme n’est que le point d’appui de

l’Esoterisme, et les deux forment deux aspects d’une même Doctrine. C’est pourquoi il est

dit qu’ « il n’y a pas de TARIQAH sans SHARIYAH ». La Shariyah s’occupe de

l’observance des rites et des actes de dévotion ; alors que la Réalité (HAQIQAH) se

préocuppe de la Vision Intérieure de la Puissance Divine. Tout rite qui n’est pas animé par

l’esprit de la REALITE est sans valeur, et tout esprit de Réalité qui n’est pas estructuré par

la Loi, est incomplet. (RISALAT AL-QUSHAIRI, page 43).

La Shariyah est « le corps », l’écorce (El-Qishr) et la HAQIQAH est « la moëlle » (El-

Mukh), le Noyau (El-Lobb). La Shariyah est « l’extérieur » (Ez-Zahir), la HAQIQAH est

L’INTERIEUR (El-BATIN). (Cf. René Guénon : « APERÇUS SUR L’ESOTERISME

ISLAMIQUE ET LE TAOISME », pages 13/36, GALLIMARD, Paris, 1973).

La manifestation de ce qui est AUJOURD’HUI appelé « SOUFISME », en tant

qu’expression TRADITIONNELLE de la Vieille FILIATION INITIATIQUE conservée

dans l’ISLAM, est l’application de la très ancienne TECHNIQUE (TAÇAWWUF), en

prenant pour base la Loi ISLAMIQUE et LE CORAN, avec leurs Mystères sous-jacents,

comme support SPIRITUEL de tout son Symbolisme (AL-KITAB AL-MAKNUN).

L’ANCIENNETE du TAÇAWWUF est exprimé par IBN EL-FARID dans une belle phrase

très « soufie » : NOTRE VIN A EXISTE AVANT CE QUE VOUS APPELEZ LE RAISIN

ET LA VIGNE ». (1181-1235).

Cette Tradition, dont la continuité échappe presque toujours au réalisme historique et à sa

« critique », possède une multitude d’aspects qui ne sont pas toujours rationnellement

compréhensibles, mais pas pour autant moins réels et effectifs, et qui conduisent

généalogiquement à la couche de l’ANCETRE des Sages : IDRIS-HENOCH, « le Prophète

des Philosophes », ainsi que le définit IBN-ARAEL. En ce sens « transhistorique » de

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relation disciple-Maître, IBN-ARABI est précisément ce qu’on peut appeler un disciple de

« KHEZR » (El-Khadir), c’est-à-dire, un Soufi, parmi ceux qui sont appelés

« OWAYSIS », et qui doivent ce nom à un ascète pieux du Yémen, OWAYS AL-

QARANI, contemporain du Prophète Mahoma, qu’il connut « sans l’avoir jamais vu

personnellement ». Le Prophète, à son tour, l’a également « connu », sans l’avoir vu avec

ses yeux physiques, et c’est qu’il laisse entendre expressément dans sa « hadith » : « JE

SENS LE SOUFFLE DU MISERICORDIEUX VENANT DE LA DIRECTION DU

YEMEN. »

Les « OWAYSIS » sont les Soufis qui n’ont pas de guide visible (Al-Murshid). Un des

OWAYSIS les plus célèbres est le Soufi Iranien ABU’L HASAN KARRAQANI (1034 Ap.

J.C.), dont on connait ce propos : « Je m’étonne de ces disciples qui déclarent qu’il leur faut

tel ou tel maître. Vous savez que je n’ai jamais reçu l’enseignement d’aucun homme. C’est

Dieux qui fut mon guide, bien que j’aie le plus grand respect pour tous les maîtres. » (Cité

pár Henri Corbin : « L’Imagination Créatrice dans le Soufisme d’Ibn-Arabi », page 26/27,

Flammarion, Paris, 1958).

Des Maîtres précurseurs de ce qui est aujourd’hui appelé SOUFISME, étaient déjà connus

au premier Siècle de l’Héjire (VIIème Siècle de l’Ere Chrétienne). Des Maîtres comme :

ANAS IBN MALIK, décédé en 709 Ap. J.C. , transmetteur de la TARIQA à ABDUL

WAHID IBN-ZAYD, successeur d’HASAN BASRI, appelé le « Patriarche du Soufisme »

(643-728 Ap. J.C.) ; FARQAD AS-SABAKHI, décédé en 748 Ap. J.C. ; MARUF AL-

KARKHI, décédé en 815 Ap.J.C. ; ABU SULAYMANU’DARANI, décédé en l’an 830 ;

JAFAR AL KHULDI, décédé en 959, disciple d’ABU’L QASIM AL-LUNAID, décédé en

910, et appelé « LE SHAIKH DE LA VOIE » et l’ « Apôtre de Modération » ; ABU

YAZID TARIFUR AL-BISTAMI, décédé en l’an 874 ; le Nubien DHU’N NUN AL-

MISRI, héritier d’une Tradition Gnostique et Alchimiste Egyptienne, décédé en 859 ;

IBRAHIM IBN ADAHM, décédé en l’an 783 ; FUDAYL IBN LYAD, décédé en l’an 801 ;

RABI’A AL ADWIVYA, décédé en l’an 802 ; ABU HAFS AL-HADDAD, décédé en l’an

870 ; HAMDUN AL-QASSAR, décédé en 884 ; SA’ID IBN ISMAIL AL-KHAIRI, connu

comme AL-WA’IZ, décédé en 910 ; HARITH AL-MUHASIBI de Bagdad, et le martyr

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perse HUSAYN IBN MANSUR, plus connu sous le nom d’ « AL-HALLAJ », né dans la

commune de Baiza, en Perse, en l’an 858. En l’an 922, après huit annés de prison, il fut

fouetté, crucifié, pendu, mutilé et finalement décapité et brûlé…L’ « accusation » que les

ULAMA de la Shari’a portèrent contre lui, fut qui’il avait un usage répété de la phrase

« ANA’L HAQQ » (JE SUIS LA VERITE), ce qui, selon les « docteurs de la Loi », était un

« blasphème ». Ainsi donc, il fut vilement, cruellement ASSASSINE et torturé, lui, un

véritable « Ami de Dieu », un SOUFI authentique, comme conséquence de la HAINE des

ULAMA, du sectarisme maladif et de l’incroyable étroitesse de critère de la part des

législateurs de la lettre morte, à qui se réfère LE CORAN, dans la Sourate 62.5.

Combien de crimes comme celui-ci sont dûs à la bêtise des ULAMAS en face du véritable

« Esprit » de LA LOI ! HAFIZ disait : « Universités et Collèges, conférences et sages,

cercles et assemblées, à quoi tout cela sert-il quand la Connaissance est absente et qu’il n’y

a pas d’Oeil qui voit… ?

Ce sont précisément les Soufis, avec leur pureté Doctrinale, leur dimension de profondeur

et de transcendance, qui ont évité que l’Islam reste confiné dans une directive légiste simple

et rigide, et manipulée devant leurs yeux par des hommes qui, malgré leurs prétentions au

« je-sais-tout », sont, comme le disait KRISHNAMURTI, « embaumés dans leurs

préjugés ». Le Soufisme cherche à GUIDER plus qu’à enseigner, en accompagnant le

chercheur sincère pour qu’il puisse esquiver sans danger les méandres de l’Illusion. Comme

le disait AL-GHAZALI : « Ce qui est le plus propre aux Soufis ne peut pas être appris,

mais seulement atteint par expérience directe (MARIFAH), par extase (GHALABA) et par

transformation intérieure (ANNAFS AS-SAFIYA). »

Martin Lings, auteur du merveilleux livre sur le Shaikh ISA NUR AD-DIN AHMAD AL-

ALAWI, intitulé « A SUFI OF THE TWENTY CENTURY » (UN SAINT MUSULMAN

DU VINGTIEME SIECLE), dit dans son livre plus récent : « QU’EST-CE QUE LE

SOUFISME » : « En réponse à la question : « Qu’est-ce que le soufisme ? », nous

commencerons donc par dire ceci : de temps à autre, une Révélation « flue » comme un

grand flot de marée venant de l’Océan d’Infinitude vers les rives de notre monde fini ; et le

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soufisme est la vocation, la discipline et la science permettant de se plonger dans le reflux

de l’une de ces vagues et d’être ramené avec elle à sa Source éternelle et infinie. » (page 9,

Editions du Seuil, Paris, 1977).

A notre humble avis, nous considérons que LE CHEMIN et le MOYEN qui conduit à

travers la Porte Etroite de l’Ame vers l’Esprit Pur qui débouche sur la Divinité, et que nous

connaissons aujourd’hui sous le nom de SOUFISME, EXISTE DEPUIS TOUJOURS, et

que sa « particularité » en tant que Révélation de l’Islam, n’est qu’un « aspect » avec les

caractéristiques propres des nécessités ethniques, de temps et de lieu, car le Soufi étant un

homme « hors du temps et hors de l’espace », il fait agir son expérience dans la culture du

pays et du « climat » dans lequel il vit, selon ce que nous dit Idries SHAH dans son

excellent livre « EL CAMINO DEL SUFI » (LE CHEMIN DU SOUFI), page 13, Edit.

PAIDOS, Bs. Aires, 1974).

En paraphrasant Idries Shah, nous ajouterons que le véritable Soufi n’est pas attaché aux

limitations des « formats », qu’ils soient religieux ou d’une autre nature, parce que son

mental n’est pas « conditionné ». C’est précisement pour cela qu’ils ont été

« judiciairement assessinés » comme dans le cas tellement lamentable et pathétique déjà

cité du Maître HUSAIN IBN MANSUR EL-HALLAJ ; c’est pourquoi ils ont été presque

toujours persécutés et acusés d’ « hérésie », en fonction des « raisons » de ceux qui

prétendent faire valoir les intérets crées des groupes religieux. Le Soufisme est ACTION,

« vécu », et non « institution ». Aucun Soufi authentique n’établit une institution destinée à

durer longtemps. La forme externe dans laquelle il répand ses idées, n’est qu’un véhicule

transitoire, conçu pour agir en un lieu et à une époque déterminées. Ce qui est perpetuel,

dit-il, « se trouve à un autre Plan »…(Op. cit. Page 38 et 42).

Comme le signale fort justement JALALU’D DIN, fondateur de l’Ordre MAULAWI, dans

sa « DIWAN-I-SHAMS-I-TABRIZ », XXXII, page 124, traduite par le professeur

Nocholson : « Que puis-je faire, ô Musulmans ? Je ne le sais pas moi-même. Je ne suis ni

Chrétien, ni Mage, ni Musulman. Ni de l’Est, ni de l’Ouest. « Quelle différence avec les

éternels prisonniers des « schémas mentaux » et des préjugés religieux qui ne cherchent que

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la satisfaction de leur propre ligne de pensée, limitée ! Pour sa part, un Soufi du Xième

Siècle, IBN-EL-LALALI, disait : « LE SOUFISME EST VERITE SANS

FORMULATION ».

Répétons-le une nouvelle fois : LE SOUFISME EXISTE DEPUIS TOUJOURS, comme

l’expose, avec une autorité spirituelle indiscutable, le Sheikh SHIHAB AD-DIN UMAR

IBN MOHAMED SUHRAWARDI (1145 – 1234), quand il affirme que « le Soufisme était

une forme de Sagesse connue et pratiquée par une Succession de Sages, parmi lesquels, le

Mystérieux et lointain IDRIS (HERMES) d’Egypte. (Cf. AWARI-L-MARIF). Nous

regrettons de ne pas partager l’opinion que nous offre Hervé Masson dans son « MANUEL-

DICTIONNAIRE D’ESOTERISME », page 612, quand il affirme que « Le Soufisme

prolonge la religion mystique des EUQUITES (ou Mésaléniens) mais il existe une

altération du point de vue de l’appui religieux. » Le SOUFISME est INITIATION et par

conséquent, n’a absolument rien à voir avec la « religion » ni avec le « mysticisme ». Au

contraire, il s’agit de CONNAISSANCE PURE et de « SCIENCE SACREE ». Il s’agit

d’ESOTERISME, et celui-ci ne peut en aucune manière provenir de la religion. Comme le

déclare René Guénon : « Prétendre que l’initiation pourrait être issue de la religion, c’est

renverser tous les rapports normaux qui résultent de la nature même des choses ». (Aperçus

sur l’Initiation, page 75).

L’unique manière de considérer que l’action du Soufisme dans l’Islam pourrait avoir une

« marque » ou une signification RELIGIEUSE, consiste à l’envisager dans le sens certain et

incontestable de RESTAURATEUR de la TRADITION PRIMORDIALE. En ce sens, le

Sougisme est LE CŒUR du Corps Islamique, dans l’acception la plus large et la plus

profondre du vocable ; il est l’excellence, la Vertu spirituelle, la PRATIQUE réelle et

effective de la véribtable SOUMISSION basée sur LA CONNAISSANCE (MARIFAH) ;

ainsi que le « VIT » tout Gnostique (ARIF), il est la pratique d’une FOI (PISTIS), fondée

sur la Connaissance (SOPHIA).

Bien que le Soufisme ait comencé à être désigné par ce nom au début du VIIIème Siècle (an

II de l’Héjire), son origine est millénaire. On peut dire que, dans son essence, il est éternel.

Pour exister, il n’a besoin ni de Mosquée, ni du ritualisme religieux, ni d’aucune langue en

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particulier, parce qu’en réalité, TAÇAWWUF est impersonnel et sans âge, parfaitement

capable et suffisant par lui-même de servir de moyen de réalisation et de maîtrise pratique

pour la découverte de la nature des choses, du fleurissement de nos virtualités occultes et de

l’établissement de l’Etre dans Ce d’où nous obtenons notre Réalité Essentielle ; parce que

le critère de la La Vérité est L’EXPERIENCE. Cependant, en se manifestant

historiquement, il lui est possible d’adopter certaines Dsiciplines qui aident à développer

nos facultés naturelles à un degré plus élevé d’expérience intérieure. De telles

« Disciplines » peuvent être « édifiées » ou « véhiculées » sur n’importe quelle base,

religieuse ou Initiatique, mais sans pour cela qu’il soit nécessaire ni impératif de croire en

des dogmes ou de se « cristaliser » sur des idées, parce que l’Initiation véritable

« pratique » d’abord et spécule ensuite…Comme le disait HAKIM SANAI dans « Le

Proche Jardin de la Vérité » : « QUAND ON ARRIVE A LA MER, ON NE PARLE PAS

DE L’AFFLUENT. ».

Le VOYAGE vers le Centre divin, vers « Le Seigneur de la Gloire », n’a rien à voir avec des

croyance, le sang, les races, les tribus, etc ., mais avec la disposition intime et spontanée de

l’ABANDON CONSCIENT et ardent à l’Etre véritable. Il faut faire la distinction entre ce

qui est TRADITIONNEL et INITIATIQUE et ce qui est confessionnel et dogmatique. Les

qualificatifs de Juif et de Gentil, de Chrétien et Païen, sont des distinctions faites par les

hommes qui ne se préoccupent que de leurs croyances propres et de leurs dogmes religieux,

tournant ainsi le dos à l’Universalité de la Vérité. Dans ce cas, il s’agit d’une Vérité qui,

comme le dit Saint-Augustin : « a existé chez les anciens et n’a jamais cessé d’Exister ».

Croyances, rituels et cultes « externes » appartiennent à l’homme rationnel. En tous les cas,

ils ne sont que l’expression d’idées « au sujet » des choses de l’Esprit. La RELIGION

Véritable et authentique est « un mode de vie selon l’Esprit ». C’est pourquoi les religions

confessionnelles, externes, ont été et seront toujours un motif de disputes, de haine, de

persécutions et d’effusion de sang. L’histoire est pleine d’exemples incontestables. La Foi

qui ne se base pas sur l’expérience finit par être éphémère. Seul celui qui « franchit le pas »

de la perception à la REALISAITON, de l’ignorance à la Connaissance, de la réflexion à la

Sagesse, sera capable de se « re-lier » à son Etre Véritable. Et IL est là, au Coeur de

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l’Homme, attendant toute la vie que nous puissions réaliser l’UNION avec CE qui a

toujours été, est et sera l’Existence Véritable, la Sagesse et la Joie pleine…Telle est la

culmination du PROCESSUS SPIRITUEL du Véritable SOUFI.. !

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« H U W W A » : « L U I »

Monograme du pronom « LUI » (Huwwa) qui désigne L’ASEITE de l’ETRE, qui se trouve

hors de l’opposition du « Moi » et du « Toi ».

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« ALLAH a emprisonné mon « moi » illusoire et m’a rapproché de mon MOI REEL, et la

disparition de la terre (le « monde de la manifestation sensible » : ALAM AL SAHHADA)

a entrainé l’apparition du ciel (le « monde de l’occultation » : ALAM AL-GHAIB, « le

monde incréé du Mystère »). Le tout et la partie se sont mélangés. La verticale (TUL) et

l’horizontale (‘ARD) ont été anéanties (elles ont été intégrées dans le Point Initial).

L’oeuvre subrogatoire (AL-NAFILA) est revenue à l’oeuvre obligatoire (FARIDA) (La

piété formelle qui s’exhibe, est remplacée par la prière « en esprit », de signification

profonde). Et les couleurs sont revenues au blanc pur et primordial. Le Voyage est arrivé à

son terme, et ce qui est autre que Lui, a cessé d’exister. Toute attribution (IDAFAT), tout

aspect (I’TIBARAT), toute relation (NISAB) étant abolies, l’aspect originel est rétablit.

« Aujourd’hui, j’humilie votre lignée, et j’élève le Mien ». (Cf. Abd El Qadir : « KITAB

AL MAWAQIF », 7).

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« L E P A R F U M D E L A R O S E »

Dédié au Maître ABDAL-QADIR EL-JILANI (« La Rose de Bagdad »)

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« Avez-vous déjá séparé une rose de « Rose » ?

si vous prononcez son nom, partez à la recherche

de la réalité à laquelle le nom se réfère… !

JALALUDDIN RUMI

« J’irai cueillir les roses du jardin. Mais je suis ivre du parfum du rosier… ! »

SA’DI DE SHIRAZ

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Il serait nécessaire de rédiger un volumineux ouvrage, si l’on voulait essayer d’exposer

longuement et en détail, le thème des différents aspects que l’INFLUENCE du Soufisme a

exercé (et exerce) sur les Organisations Esotériques d’Orient et d’Occident. Mais une telle

tache est complètement hors de notre capacité et de notre perspective. Notre but se limite

simplement à « signaler » les « TRACES » qui sont suffisament suggestives et révélatrices

pour que nos lecteurs puissent avoir un point d’appui qui leur permette de capter, en un

rapide tour d’horizon, une « vision cordiale » de la vérité que ces Traces excudent : vérité

qui, en tant que telle, est impersonnelle et immuable. L’auteur ne fait donc que signaler les

« pistes » et nos lecteurs complèteront la « recherche ».

Avant tout, nous considérons prudent de rappeler que nous parlons de connaissance

INITIATIQUE et non d’instruction « profane », et que les méthodes par lesquelles cette

dernière est inculquée, sont la négation même des méthodes qui ouvrent l’accés à la

connaissance Initiatique et à l’Esotérisme. Toute connaissance est essentiellement

« identification » ; c’est pourquoi, sans cette « qualification » inhérente à la nature même de

l’Etre, les expressions spécifiques de la connaissance Initiatique, dans la mesure où elles

sont exprimables, ne seront que « lettre morte » et « flatus vocis ». (Cf. René Guénon :

« CONNAISSANCE INITIATIQUE ET CULTURE PROFANE »).

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Il correspond à chaque époque, un enseignement adapté aux circonstances et aux êtres à qui

il est dirigé, parce que notre manière de penser, d’être et de vivre, n’est pas la même que

celle qui existait il y a des milliers d’années. Et bien que notre Ame soit toujours la même,

et que notre Esprit soit éternel, les doctrines changent et les processus évoluent en fonction

des nécessités et des besoins spécifiques à chaque époque. C’est pourquoi, celui qui veut

réaliser par lui-même la Vérité, ne doit pas suivre aveuglément ses ancêtres. Le Coran parle

de l’immuable « SUNNA D’ALLAH » et s’en prend à la « SUNNA DES ANCETRES ».

Seul l’ETRE VERITABLE qui est en nous est capable de CONNAITRE sans avoir été

endoctriné. C’est pourquoi la Connaissance de l’ETRE REEL est le plus important des états

spirituels : le VOYAGE qui permet de laisser la conscience commune pour accéder à la

Véritable Conscience de l’Etre…Il est l’ORIENTATION (QDM) vers le lieu de

l’ « Origine Primordiale » qui constitue la QIBBLAH intime de l’ADAM QADMON…

Dans LES VEDAS nous lisons : « Ce qui en toi vivra toujours ; ce qui en toi CONNAIT,

n’est rien de cette vie fugitive, cet homme qui a été, qui est et qui sera, pour qui l’heure ne

viendra jamais ».

HERMES dit : « Quel merveilleux sens s’est ouvert en moi ? Je ne vis plus avec les yeux

du corps, mais avec ceux ce l’esprit. Comment cela se fait-il ? » Fils de Poussière ! répond

Osiris : « c’est parce que Le Verbe est en toi ! Ce qui, en toi, écoute, voit et agit, c’est Le

Verbe même, le Feu Sacré, le Mot Créateur. ! » (« VISION D’HERMES »).

« L’image la plus « centrale » de l’Esprit sur la Terre este celle de l’Homme, mais comme

toutes les formes, elle laisse nécessairement en dehors d’elle, certains aspects de son

archétype », nous dit Titus Burckhardt dans son livre « AN INTRODUCTION TO SUFI

DOCTRINE », page 83, Sh. Muhammad Ashrad Press, Lahore, Pakistan, 1968).

Nietzche disait : « De tous les trésors, le dernier à être découvert est justement celui qui se

trouve dans l’Homme ». Le véritable SOUFI, ce VOYAGEUR du desert de la forme et du

Jardin de l’Esprit, est celui qui A REALISE EN LUI-MEME la Connaissance pleine de

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l’archétype même : l’ «ipséité » ou « AL-HUMIYAH », selon la propre expression soufie :

« Là-bas, où la Connaissance atteint son propre être, et où l’Etre se connaît Lui-même dans

son actualité immutable. »

Ceux qui ont atteint cette Station du sommet, peuvent très bien être les MAITRES « des

Hommes qui désirent être rencontrés »…et faire en sorte que leur expérience se manifeste

et agit dans la culture du pays et dans l’ambiance dans laquelles ils vivent, « pour réactiver

le courant intérieur qu’il y a dans l’Homme », sans chercher l’acceptation de l’acclamation

publique ou la notoriété. C’est pourquoi ses plus grandes figures sont toujoures anonymes,

parce que l’anonymat facilite l’objectivation de leur OEUVRE et la préserve des préjugés.

C’est l’attitude normale de ceux qui cherchent à n’être identifiés qu’à l’Etre, au lieu de

s’ériger en « personnages ». L’individu ne compte absolument pas ; ce qui compte, c’est La

Vérité même et son universalité, et non celui qui l’énonce, ni la manière dont il l’énonce.

La pensée qu’ils exposent n’est pas la leur, car l’auteur apparent ne fait que jouer le rôle

d’interprète de quelque chose qui « passe » à travers lui, qui provient de la source qui donne

naissance à la transmission de la Doctrine qui s’actualise dans l’être qui la perçoit comme

une tradition vivante. C’est ainsi que l’individu s’éclipse derrière la Vérité et les Doctrines

Traditionnelles ne constituèrent jamais la propriété de tel ou tel individu, et les

particularités biographiques de ceux qui les exposèrent et les interprétèrent, sont d’une

importance minime. » (Cf. « INTRODUCTION A L’ETUDE DES DOCTRINES

HINDOUES, Chap. 5).

L’IBERIE MUSULMANE ET LA PREMIERE ECOLE SOUFIE D’EUROPE

Pour mieux comprendre la manière dont s’est propagée la pensée Soufie en Occident, du

VIIème au XVème Siècle et bien après, nous essayerons de nous situer dans l’ambiance et

dans l’époque qui donna lieu à des échanges spirituels, intellectuels et commerciaux

intenses entre l’Europe du Moyen Age et le Monde Musulman du Moyen Orient gréco-

bizantin, au travers des Arabes.

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Bernard de Chartres disait : « VERITAS, FILIA TEMPORIS » (La Vérité, fille du temps).

Dans son livre « LES INTELLECTUELS AU MOYEN AGE », Jacques Le Goff dit dans

une note que « la Vérité, bien que fille du temps, est aussi fille de l’espace géographique. »

(Op. Cit., page 19, editions du Seuil, Paris, 1960).

Quand nous examinons l’apport des cultures grecques et arabes à la culture Occidentale,

nous observons que l’Orient est le fournisseur des produits les plus rares et les plus

singuliers, tant pour leur qualité que pour leur coût et leur exotisme. Bagdag, Byzance,

Damas et Cordoue étaient les lieux d’origine des épices et des soies, ainsi que de

manuscrits pleins d’une « saveur » et d’une douceur identiques à celles des meilleurs épices

et des plus riches broderies de soies fines. Les arabes furent les intérmediaires à travers

desquels l’Occident put connaître PLATON, ARISTOTE, EUCLIDE, PTOLOMEE,

HYPOCRATE, et d’autres figures du monde Grec et de sa PAIDEIA. Les bibliothèques

musulmanes renfermèrent les oeuvres de tous les grands penseurs de toutes les époques,

tanta chrétiens que contestataires, tels que les Monophistes et les Nestoriens, ainsi que les

Juifs percecutés par Byzance ; tout cela a permi de retenir, dans cet immense havre arabe

qui leur servit d’asile, tout un ensemble d’idées, de pensées et de tendances qui, comme les

épices, l’encens, les parfums et la soie, y établirent leur « Bazar » ou Marché d’échange, et

dans lequel les traducteurs et les intellectuels spécialisés étaient les pièces importantes ;

ainsi qu’Abelarde le fait sentir, en regrettant de ne pas comprendre le grec, car la langue

d’alors était le Latin et presque tous les textes importants étaient écrits, dans leurs

originaux, en grec, en arabe, ou en version arabe du grec. Leur traduction va permettre leur

assimilation par les intellectuels d’Occident. Pour les Chrétiens d’Occident, l’Espagne et

les Mozarabes furent d’une aide immense dans leur honorable tache de traducteurs. Les

Mozarabes reçurent à leur tour une aide des Juifs, experts polyglottes et traducteurs

excellents. La célèbre ECOLE DE TRADUCTEURS de Tolède est digne d’une mention

spéciale ; GERARDO DE CREMONA (1114-1187) en fit partie, lui qui traduisit de l’arabe

au latin l’ « ALMAGESTE » de Ptolomée, le CANON d’AVICENNE, divers Traités

d’ARISTOTE, les ELEMENTS d’EUCLIDE le SYLLOGISME d’ALFARABI, etc.

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Comme un échantillon de ce que le temps et l’espace géographique peuvent faire en faveur

de la connaissance de la Vérité, nous allons présenter quelques opinions de l’époque,

comme celles de l’anglais DANIEL DE MOLLAY, qui raconte à l’Evêque NORWICK,

son itinéraire intellectuel en Italie, en France et en Espagne, dans sa recherche avide de

connaissances et dans sa soif de Sagesse. Le texte dit : « La passion de l’étude m’avait

chassé d’Angleterre. Je reste quelques temps à Paris. Je n’y vie que des sauvages installés,

avec une grave autorité, dans leurs sièges scolaires, avec deux ou trois escabeaux devant

eux chargés d’ouvrages reproduisants les leçons d’Ulpien en lettres d’or, avec des plumes

de plomb dans la main, avec lesquelles ils peignaient gravement sur leurs livres, des

astérisques et des obèles. Leur ignorance les contraignait à un mantien de statue, mais ils

prétendaient montrer leur sagesse par leur silence même. Dès qu’ils essayaient d’ouvrir la

bouche, je n’ai réfléchi aux moyens d’échapper à ces risques, et d’embrasser les « arts » qui

éclairent les Ecritures autrement qu’en les saluant au passage ou en les évitant par des

racourcis. Ainsi, comme de nos jours, c’est à Tolède que l’enseignement des arabes, qui

constitue presque entièrement dans les arts du quadrivium, est dispensé aux foules ; je me

hâte de m’y rendre pour y écouter les leçons des plus savants philosohes au monde. Des

amis m’ayant appelé et ayant été invité à rentrer d’Espagne, je suis venu en Angleterre avec

une précieuse quantité de livres. On m’a dit qu’en ces régions, la connaissance des arts

libéraux était inconnue, qu’Aristote et Platon y étaient voués au plus profond oubli, au

profit de Titus et de Senis. Ma douleur fut grande ; pour ne pas être le seul grec parmi les

romains, je me suis mis en route pour trouver en endroit où apprendre à faire fleurir ce

genre d’études. Que personne ne s’émut, si traitant de la création du monde, j’invoque le

témoignage, non des Pères de l’Eglise mais des philosophes païens, car bien que ceux-ci ne

figurent pas parmi les fidèles, certaines de leurs paroles, du moment qu’elles sont pleines de

foi, doivent être incorporées à notre enseignement. Nous aussi, qui avons été libérés

mystiquement d’Egypte, le Seigneur nous a ordonné de dépouiller les Egyptiens de leurs

trésors pour enrichir les Hébreux. Dépouillons donc, conformément au commandement du

Seigneur et avec son aide, les philosophes païens de leur Sagesse et de leur éloquence ;

dépouillons ces infidèles, de façons à nous enrichir de leurs dépouilles dans la fidélité. »

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Il est évident que la présentation des faits en dit plus sur l’intention et l’attitude personnelle

des auteurs que sur les faits historiques dans leur objectivité la plus pure…Comme nous le

verrons par la suite, la situation véritable de la culture dans le Paris que Daniel de Molley a

visité, n’était pas exactementn celle qu’il décrit…

Sans l’ombre d’in doute, le coeur, le CENTRE ou POLE de la Culture Occidentale se

trouvait en Espagne entre le VIIème et le Xvème siècle : l’ESPAGNE MOZARABE. Et le

CENTRE par excellence de ce bouillon d’idées et de connaissance, était LE GENERAIFE

de Grenade (JANAT-AL-ARIF : « Le Jardin du Gnostique… ») avec ssa magnifique

architecture de la dynastie NASRITE…

Cependant, dés la fin du XIIème Siècle, le fleurissement intellectuel de la Renaissance

Carolingienne était évident, et la France (Paris spécialement), commençait à se profiler

comme une Athène d’Occident. C’était l’époque de l’incorporation de l’Apport Oriental à

la Culture Occidentale appelée « Chrétienté ». Paris, Reims, Orléans, Chartres étaient les

grandes centres de cette reencontre. C’était l’époque des Canoningiens et des Maîtres

indépendants qui exerçaient leur office de professorat, par une licence de l’Evêque

(LICENTIA DOCENDI) dans leurs propres foyers et dans les Cloîtres habilités à cet effet.

Mis à párt ces centres d’enseignement, les Couvents et les Monastères constituaient, de fait,

les Instituts d’Enseignements qui correspondent à nos Universités actuelles, bien que

généralement limitées aux disciplines Scholastiques et aux notions et au mode de pensée

théologique.

A partir de l’an 1100, l’ « ECOLE DE CISTER » se convertit en un grand Centre de

Culture, et SAINT BERNAD irradie, depuis Clairvaux, son propre style de moine, d’une

grande culture et d’une haute sainteté. Son frère cadet, THIERRY DE CHARTRES,

présente son « HEPTATEUCHON », une Encyclopédie des « Sept Arts Libéraux ». Après

le Platonisme de Chartres, le XIIIème siècle fait irruption avec le Tomisme de l’Eglise

Catholique. C’est l’époque des « colères mystiques », des « condemnations », des querelles

et des anathèmes. L’Eglise s’oriente vers l’Aristotélisme logique et vers la dialectique. La

Scholastique produit un accord entre la raison et la révélation, entre le naturel et le

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surnaturel, entre le savoir et la croyance…C’est pourquoi ABELARD dit : « j’arrivais enfin

à Paris où existait déjà la tradition de cultiver cette discipline à son degré suprême. »

Comme nous le disions dans notre livre « LE RETOUR D’HENOCHE », Chapître V, « la

liberté de penser avec laquelle certains moines d’alors agissaient, peut être appréciée dans

les phrases d’Abad de Fulda, RABANO MAURO, qui écrivait au IXème Siècle : « Si

quand nous lisons les poètes païens, nous trouvons quelque chose d’inutile, nous le

transposons à notre dogme. » (Cf. CLERICARUM INSTITUTIONE, III, 18).

Le témoignage le plus tangible de ce qui s’est appelé en France « LE GRAND SIECLE »

(XIIIème Siècle), est constitué par LES CATHEDRALES avec leurs grands MAITRES

D’OEUVRE et leurs modestes tailleurs de pierre, qui se chargèrent de donner une

expression concrète à la Religion, à la Philosophie et à l’Art de l’époque. C’est le siècle du

roi Saint Louis et de Saint Thomas, du « ROMAN DE LA ROSE » (dans sa deuxième

partie : JEAN DE MEUN, 1276), de l’ « Esprit Courtois », du développement de tous les

Arts, avec leurs « nuances » dans l’allégorie et la poésie…

L’effet des « ferments » de l’esprit et des méthodes de pensée que la culture gréco-arabe

apporte à l’Occident, convertit Parit en une nouvelle Babylone, où le droit d’enseigner

attire de très nombreux étudiants avides de la splendeur de la connaissance, du

raisonnement et de la dialectique, bien que la Théologie se mantienne au sommet des

disciplines scolaires. C’est l’époque des « clercs », des hommes lettrés, des études

scholastiques et dominant parfaitement le latin, mais sans avoir reçus ce qu’on appelle les

« ordres sacrés » (sacerdoce), car il y avait aussi des « clercs » parmi les « païens ».

Comme il est naturel, il existait des différences de critères entre les intellectuels des

grandes villes et les autres clercs monacaux. Voyons ce que JEAN DE SALISBURY dit, lui

qui, fait evêque à Chartres en 1176, est en même temps un enthousiaste des études

platoniques, au point de s’en convertir en un des principaux exposants, dans ce qu’on

appele l’ « Ecole de Chartres ». Jean de Salisbury écrit à Thomas Becket, archevêque de

Canterbury, en 1164 : « Je suis allé faire un tour à Paris. Quand j’ai vu l’abondance des

magasins, la joie des gens, la considération envers les clercs, la majesté et la gloire de

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l’église toute entière, les diverses activités des philosophes, j’ai cru voir plein d’admiration,

l’échèlle de Jacob dont l’extrémité touche le ciel, et qui est parcourue par des anges qui

montent et qui descendent. Encouragé par cet heureux pélerinage, je devais confesser : le

Seigneur est là, et je ne le savais pas. Et ces mots du poète sont venus à mon esprit : Quel

Heureux exil vit celui qui a ce lieu pour demeure. »

GUILLAUME DE SAINT-THIERRY, ami intime de Saint Bernard, dit pour sa part : « Les

frères de Mont-Dieu » Ils apportent la lumière de l’Orient aux ténèbres de l’Occident, la

ferveur religieuse de l’ancienne Egypte dans les froideurs de Gaules, en connaissant la vie

solitaire, mirroir du genre de vie du ciel… »

SAINT BERNARD, une des figures les plus singulières qui brilla de sa propre lumière, au

Moyen Age ; l’homme qui possédait, en plus d’un grand sens pratique, une intelligence

pointue et une très haute spiritualité ; lui qui était né pour être un modèle de Moine et de

Chevallier, il s’exclamait devant les maîtres et les étudiants du Paris d’alors : « Fuyez le

milieu de Babylone, fuyez et sauez vos âmes. Volez tous ensemble vers des villes de

refuge, où vous pourrez vous repentir du passé, vivre la grace par le présent, et attendre

l’avenir avec confiance. Vous trouverez beaucoup plus dans les forêts que dans les livres.

Les forêts et les pierres nous enseigneront plus que n’importe quel maître… »

C’est ainsi que s’écoulait la vie dans la France de cette époque, entre les « GOLIARDS » et

les Moines, entre les « clercs » et les iognorants, entre les Chevaliers errants et vagabonds,

entre les Nobles et les paysans. L’inévitable affrontement entre des groupes sociaux situés

aux extrêmes, entre la « Vie du Paradis sur la Terre », la vie active, et la vie de ceux qui

recherchaient le « Salut » hors du Monde, au moyen de la « Voie Contemplative ». Epoque

de GUILLAUME DE CHAMPEAUX et d’ABELARD, d’ANSELME DE LAON et du

Grand SAINT BERNARD…Le milieux était préparé pour l’apparition du

NATURALISME et de l’ENCYCLOPEDISME. C’est ainsi que, « de ROSE en ROSE »,

fleur d’Amour consacrée à Vénus Aphrodite et à Athènes, la France vit fleurir les ROSES

CELTIQUES, écouta JEAN DE MEUNG continuer « LE ROMAN DE LA ROSE » de

GUILLAUME DE LORRIS, et lut le Message de DANTE avec LA ROSE ETERNELLE et

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son CENTRE D’OR ; le Chant à BEATRICE, à la « Rose Candide » des FIDELES

D’AMOUR (L’amour che muove il Sole e l’altre Stelle…), qui précèdent LES

CATHARES et les cultivateurs de l’ « humble Eglantine ». Elles fleurirent toutes sur des

branches diverses du même Arbre. Et de cette fleuraison, naissent également les

TROUBADOURS qui répandirent la « Poésie Amoureuse » et « L’Amour Courtois » dans

toute la Chrétienté occidentale, à partir des années 1100 jusque vers la fin du XIIIème

siècle. Epoque compliquée comme toutes les époques génésiaques, le Moyen Age fut d’une

importance extraordinaire pour la civilisation occidentale. Celui qui parle de « ténèbres » en

se référant au Moyen Age, c’est qu’il ignore complètement les véritables faits de l’Histoire

ou bien, qu’il pratique un « aveuglement de convenance ».

LE SOUFISME HISPANO-ARABE ET SON INFLUENCE

Après ce « tour » imaginaire dans la France du XIIème siècle, revenons à l’Espagne

maurisque, au Soufisme Hispano-Arabe et à son influence sur la culture occidentale. La

fleuraison initiale du Soufisme en Espagne est intimement lié à IBN MASARRAH, qui en

est considéré comme le précurseur. Cependant, ce fut une fleuraison brève, en raison de

l’impossibilité de se déplacer librement, à cause de l’ambiance d’intolérance qui regnait

alors dans ce pays, qui provenait aussi bien des chrétiens nés dans le pays, que des Ulamas

islamiques. De toutes les manières, son oeuvre et celle de ses disciples furent remarquables.

MUHAMMAD IBN ALLAH IBN MASARRAH est né à Cordoue (Espagne), en l’an 883

de l’Ere Chrètienne (269 de l’Héjire). Son père, ABD ALLAH était un sympathisant des

doctrines MUTZALITES. IBN MASARRAH, avant l’âge trente ans, s’établit avec ses

disciples dans les Montagnes de la Sierra de Cordoue, où il se dédia à l’étude et à

l’enseignement. Son Ecole exerça une influence considérable et durable sur la pensée des

siècles qui lui succédèrent. La réputation qu’obtint ce lieu retiré fut telle, que sa doctrine fut

dangereusement attaquée par les fondamentalistes de l’Islam, raison pour laquelle il

considéra prudent d’abandonner le pays sous le prétexte d’un pélerinage à la Mecque.

Quand le tolérant ABD AL-RAHMAN III arriva au pouvoir, IBN MASARRAH retourna

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en Espagne, où il continua avec acharnement sa mission d’enseignement. Il disparut en l’an

931, respecté et admiré, tant pour sa Sagesse que pour sa sainteté et sa piété authentiques.

A titre d’exemple de l’influence exercée par les idées d’IBN MASARRAH, nous pouvons

citer son concept au sujet de la MATIERE PREMIERE ou ELEMENT (Al-Hayyula al-

Awwal) comme le premier objet de la Création Divine ou « Le Trône de Dieu », qui fut

adopté par quelques-uns des plus grands penseurs juifs de l’époque : SALOMON IBN

GABIROL (AVICEBRON), philosophe juif de Málaga et MOISE IBN EZRA, de Grenade,

JUDAH HA-LEVI, de Tolède et d’autres encore. (Cf. « THE LEGACY OF ISLAM »,

Oxford University Press, 1931).

A ce sujet IDRIES SHAH affirme qu’ « IBN MASARRAH, d’ Espagne, fut un précurseur

de SALOMON IBN (AVICEBRON), qui propagea ses idées. « Et paraphrasant

l’Encyclopédie Juive, il ajoute que ces principes Soufis « influencèrent le développement

de La Cabale plus que n’importe quel autre système philosophique. » (Cf. « LES

SOUFIES », page 324, Luis de Caralt EDITOR, Barcelona, España, 1975).

Dans la liste des Soufis remarquables, nous trouvons immédiatement après, ABU

MADYAN SHU’ AIB IBN HUSAIN, un des plus notables de l’Islam Occidental du

XIIème siècle. Il est né à Seville (Espagne) en 1126. Très jeune, il voyagea jusqu’à FEZ,

visita BAGDAG et l’IRAQ. A FEZ, il fut Initié par MUHAMMAD AD-DAQQAQ et par

ABU YA’AZZA. On lui attribut l’origine du Soufisme du MAGHREB. Il disparut à

Ubbad (Algérie) en 1197, et sa tombe se trouve à Tlemcen. Il connut AHMAD IBN AR-

RIFA’I, avec qui il établit des liens fraternels très étroits. La région de BASRA-KUFA était

le Centre ou foyer du Soufisme arabe de l’époque. C’est de là qu’apparut MA’RUF AL

KARKI, de pères Sabéens ou Mandéens…ABU MADYAN fut le Pére Spirituel de très

nombreux disciples qui s’établirent en Egypte, parmi lesquels son fils MADYAN. Son

Ecole s’est perpétuée à travers son disciple ABD AS-SALAM IN MASHISH décédé en

1228. De lui, provient la ligne continuatrice d’ABU’L HASAN ASH-SAHDHILI, (décédé

en 1258), le disciple le plus éminent d’ABD-AS-SALAM IBN MASHISH, et une des

grandes figures spirituelles de l’Islam, dont l’Ordre SHADILIYYA allait se convertir en la

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plus importante du Nord de l’Afrique. Le successeur d’ABU L’ HASAN fut d’origine

andaloue : ABU’L ABBAS AHMAD AL-MURSI, également connu comme IBN AL-ARIF

(1219-1287). De la Branche Shadhiliyya, fleurit la ROSE du Sheik ABU’L ABBAS

AHMAD IBN MUSTAFA EL-ALAWI, né à Mostaganme (Algérie) en 1869, fondateur de

l’Ordre ALAWYYA, qui, comme nous l’avons dit dans un autre chapître, est l’Ordre actif

de notre époque qui a le plus attiré les Aspirants européens. L’inoubliable RENE GHENON

(AD EL-WAHED YAHIA) a également appartenu à la Branche Shadhiliyya, à travers son

Initiateur de Taçawwuf, le Sheik ELISH ABDER RAHMAN EL-KEBIR. Il avait

auparavant reçu la SILSILAA AL-BARAHKA du Muqqadam ABDUL-HADI (JOHN

GUSTAF AGELII) en 1912. (Cf. J. Spencer Trimingham : « THE SUFI ORDERS IN

ISLAM, page 47, Oxford University Press, 1971, et PAUL CHACORNAC : « LA VIE

SIMPLE DE RENE GUENEON », pages 45/47, Les Editions Traditionnelles, Paris, 1958).

Le plus grand des Soufis Hispano-Arabes fut, indiscutiblement, ABU BAKR

MUHAMMAD IBN E-ARABI, né à Murcía, A ndalouzie, le 28 Juillet 1165 (Ere

Chrétienne ; correspondant à l’an 560 de l’Héjire). Décédé à Damas en l’an 1240 (638 de

l’Héjire). Il est connun par son surnom de Muhyi-d-din (« le vivificateur de la religion ») et

celui d’ « ASH SHEIKH AL-AKBAR » (« le plus Grand Maître »). Auteur de nombreux

livres et traités ; parmi ceux qui existent encore, les plus célèbres sont : les « Révélations de

La Mecque » (FUTUHAT AL-MAKKIYAH) et « La Sagesse Des Prophètes » (FUCUC

AL-HIKAM). Il existe une traduction récente de ce dernier document, aec des notes, faite

par TITUS BURCKHARDT et préfacée par JEAN HERBERT. (Editions Albin Michel,

Paris, 1974).

Malheureusement, les traductions en langues occidentales au sujet de ce « Grand Sheik »

par excellence, sont très peu nombreuses. Nous recommendons plus particulièrement le

magnifique livre d’ HENRI CORBIN : « L’IMAGINATION CREATRICE DANS LE

SOUFISME D’IBN ARABI » (Edit. Flammarion, Paris, 1958).

Une édition de LUIS CARCAMO (Madrid, 1979) nous offre « EL TRATADO DE LA

UNIDAD » (« LE TRAITE DE L’UNITE ») (RISALATUL-AHADIYAH), traduit et

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commenté avec la « fraicheur des yeux » et la « fenêtre du Coeur » toute grande ouverte,

par Roberto PLA.

Parmi les quelques livres traduits à l’Espagnol à notre connaissance, il s’en trouve un qui

n’est pas précisement le meilleur du point de vue INITIATIQUE écclésiastique et a le

défaut capital de confondre l’ESOTERISME et le TACAWWUF avec le « Mysticisme »,

c’est-à-dire, avec le « Mystique » d’une religion EXOTERIQUE. En prétendant réfuter la

Doctrine INITIATIQUE des Soufis, l’auteur promène le lecteur « pris au dépourvu » sur les

terrains de la Théologie et de l’Histoire, mais en observant et en commentant les faits « pro

domo sua ». Dans son ouvrage volumineux « curieusement » intitulé « EL ISLAM

CRISTIANIZADO » (« L’Islam Christianisé »), et qui a pour sous-titre « Estudio del

Sufismo a través de las obras de IBN-ARABI » (« Etude du Soufisme à travers les oeuvres

d’IBN-ARABI »), le père Asin Palacios, comme tous les théologues, s’efforce de

« démontrer » à sa manière que, aussi bien IBN-ARABI que tous les Soufis en général,

doivent leurs idées théologiques ( ?) et leurs méthodes ascétiques au monachisme Chrétien

Oriental…Minimisant ainsi les mérites et les « réussites » de ceux qui furent les

transmetteurs originaux de la TECHNIQUE INITIATIQUE connue comme le

TACAWWUF, qui n’a absolument RIEN à voir avec le « mysticisme ». Cette « tentative

anexioniste » qui consiste à « déguiser » de MYSTICISME ce qui appartient clairement et

spécifiquement au plus pur domaine INITIATIQUE, ressemble beaucoup aux vains efforts

de ceux qui, pour leur part tente de « déguiser » les Doctrines Orientales en « philosophie ».

De telles substitutions de points de vue « sautent aux yeux » du lecteur « avisé » qui sait

distinguer la réalité, des champs de sirène trompeurs…La VERITE s’impose de manière

spontanée, comme un rayon de lumière qui brille dans les ténèbres, peu importe la

dimension de ces dernières…

Comme le Soufisme serait pauvre en contenu et en transcendance s’il était réellement tel

que le décrivent les opinions calculées et tendancieuses de ceux qui, comme le père Asin

Palacios, ne sont que des « érudits » engagés dans leurs propres intérêts religieux, et dont

les efforts essayent de tout réduire à de simples « équations », parce que la REALITE leur

échappe comme une inconnue inaccessible… ! Quelle savante ignorance ! Pour pouvoir

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correctement réfuter une Doctrine, et pour le faire avec excellence, il faut d’abord LA

CONNAITRE, au plus profond sens étymologique de ce terme. Mais pour pouvoir ouvrir

les yeux de l’esprit, il faut arriver à la connaissance pleine des réalités de l’Esprit : il faut

être « l’artisan de sa propre conscience ». De toute évidence, tout ce qui est «réligieux »

n’est pas sacré ; c’est pourquoi l’ART SACRE est réservé à quelques-uns…Comme le dit

PAUL, dans 1-CORINTHIENS, 2 :14 : « L’HOMME NATUREL NE PERÇOIT PAS LES

CHOSES DE L’ESPRIT DE DIEU ; C’EST UNE FOLIE POUR LUI. ET IL NE PEUT

PAS LES COMPRENDRE, PARCE QUE C’EST SPIRITUELLEMENT QU’ON EN

JUGE ».

Et le grand Soufi MOHAMMED AL-GHAZALI affirmait : « La question de la

connaissance divine est tellement profonde, que seuls ceux qui la possèdent la connaissent.

Un enfant ne peut pas avoir une véritable connaissance des réussites d’un adulte. Un adulte

courant ne peut pas comprendre les réussites d’un érudit. De la même manière, un érudit ne

peut pas comprendre les expériences des saints ou des Soufis illuminiés. » (Cf. « El

Renacimiento de las Ciencias Religiosas ») (La Renaissance des Sciences Religieuses).

Les « arguments » et les assimilations abusives maniées par le père Asin Palacios ne

pourraient tenir debout que s’il s’agissait d’un monachisme Chrétien, mais à travers ses

propres comparaisons précipitées, on peut se rendre compte à quel point sont limitées les

connaissances qu’il possède au sujet d’un thème qui lui échappe par manque de pénétration

et d’ « expérience » ou de réalisation spirituelle. De toutes les manières, le lecteur « avisé »

pourra trouver une « mine » d’information au sujet du grand Maître IBN-ARABI et du

Soufisme, à la façon ds anciens auteurs Chrétiens, dans ses écrits célèbres « CONTRE » les

Gnostiques et les « hérétiques », tellement haïs et combattus para leurs adversaires

historiques : Tertulien, « CONTRE VALENTIN » (ADVERSUS VALENTINIANOS,

Circa, 199), « CONTRE JULIANUM », « PANARION d’Epiphane (375-377),

« HERATICARUM FABULARUM COMPENDIUM » de Théodore de Cyr (399-455),

« CONTRE CELSO » d’Origènes (178 environ), etc, etc, et dont le contenu, « bien cerné »

(et discerné…) contribue à l’élaboration d’un critère propre au sujet du sens veritables des

Doctrines récusées comme étant « HERETIQUES ». Pour cette « mine » d’information,

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provenant indiscutablement d’une oeuvre de traduction remarquable, nous pouvons

remercier le père Asin Palacios au nom du PRISCILIEN de Galice.

Maudits « hérétiques » ! Que serait le monde sans eux ? Il n’y a pas de WILAYA sans

MA’RIFA ; elle est celle qui donne accès (parce qu’elle est LE CHEMIN) à la

« dévélation » des secrets du Monde invisible de la Réalité et à la contemplation des

MYSTERES de l’ETRE…Ainsi que le disait JUNAID DE BAGDAD : « Personne n’atteint

le rang de la Vérité avant que mille persones honnêtes n’aient témoignées qu’il s’agit d’un

hérétique… »

Après cette disgression obligée, revenons au Grand Sheik IBN-ARABI, aussi appelé

« Docteur Maximus » (AL SHAYKH AL-AKBAR) ou « Fils de Platon » (IBN-

AFLATUN). Depuis son adolescence, il a été efficacement aidé par l’amitié maternelle et

la conduite spirituelle de deux vénérables Sufiyas : YASMINA DE MARCHENA et

FATIMA DE CORDOBA. Cette dernière, d’un age très avancé, avait de nombreux

disciples ; IBN-ARABI en fit partie, pendant deux ans. A dix-huit ans, il déménagea à

Seville avec sa famille. Selon ce qu’il explique lui même dans sa bibliographie, ses

principaux maîtres en éducation religieuse et littéraire furent : ABU BAKR MUHAMMAD

IBN FALAF IBN SAF EL-LAJMI et ABU’L-QASIM EL XARRAT EL CORDOBES. Ses

autres maîtres furent : ABENZARCUN, ALBENALCHAD, ABULZUALID EL-HADRI,

ABDELMONIN EL-JAZRACHI, ABUCHAFAR IBN MOSALI et d’autres encore. Il

étudia sous sa direction personnelle, les oeuvres complètes du juriste et Théologue ABU-

MUHAMMED ABDELHAC de Séville, disciple d’ABUHAZAM. Il fut sécretaire du

Gouvernement de Séville, où il se marria avec MARIAM, fille de Mohammed Ibn Abdun

Ibn Abderrahman de Bugia. A l’âge de vingt ans, il s’affilie à la Silsila Sufiya. En l’an

1190, le Soufi MUSA DE BAIDARANI voyage jusqu’à Séville pour faire la connaissance

d’IBN-ARABI. Parmi les différents Maîtres Soufis qu’il fréquenta à Séville, on trouve :

ABULAS EL-ORYANI, MUSA IBN-IMRAN DE MERTOLA, ALBULCHACH YUSUF,

ABUYACUB YUSUF IBN-JALAF EL-CUMI, dont il confesse lui-même qu’il est « un des

plus grands Maîtres qu j’ai rencontré sur le Chemin du Soufisme, en l’an 586. « (Héjire),

1190 Ap. J. C. II reçut aussi une instruction spirituelle d’ABU’ABDALAH IBN

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ALMOCHAHID et d’ABU’ABDALAH IBN-CAISUM, d’ABUYAH-YA EN

SINCHACHI l’Aveugle, d’YUSUF ESCIJA, de SALIH EL BERBERI, d’ABDALAH IBN

ALOSTADS EL-MAURORI, d’ABU’MOHAMMED ABDALA EL-YACAZ, etc.

En 1198 il assiste à l’enterrement d’AVERROES. En l’an 1200, il commence la marche

vers l’orient, accompagné de MOHAMED EL HASAR, qu’il avait rencontré à FEZ

(Maroc). Il continua jusqu’à TUNIS, où il demeura neuf mois. En passant par l’Egypt, via

La Mecque, son compagnon MOHAMED EL-HASAK mourut. En l’an 1201, il s’installa à

La Mecque où il est admis dans La Fraternité. En 1204, il voyage à BAGDAG et à

MOSUL. En 1206, il retourne au Caire. Il revient à La Mecque en 1207 et continue ses

pélerinages jusqu’à atteindre KONIA (Konya). Il continue son voyage jusqu’en

ARMENIE, et en l’an 1211, il arrive à BAGDAG où il rend visite au célèbre Maître

YIHABODIN EL XOHRAWARDI, Maître Suprême des Soufis de cette ville. En l’an

1214, de retour à La Mecque, il visite JERUSALEM. Les problèmes de santé commencent ;

il déménage en SYRIE, à la recherche d’un meilleur climat, et en l’an 1223, à soixante ans,

il établit sa résidence définitive à DAMAS, où il pasera les dix-sept dernières annés de sa

vie déployant une activité féconde. C’est à Damas qu’il meurt, dans la nuit du Vendredi 16

Novembre 1240, entouré de son protecteur BENAZAQUI, de ses disciples et de ses Amis

Soufis. Il fut enterré dans le Mausolée de la famille BENAZAQUI, dans la banlieu de

Damas, au pied du Mont Casion. Il laissa deux fils : SADODIN MOHAMMED, né fils,

IMAMOSIN MOHAMMED mourut en l’an 1258, et qui fut enterré à côté de son père.

L’autre fils, IMAMOSIN MOHAMMED mourut en l’an 1268, et fut enterré avec son père

et son frère. Il eut également une fille : ZEINAB. (Cf. FOTUHAT, I, 10, Biographie ;

FOTUHAT III, 22, IV, 148 ; FOTUHAT, II, 675, etc).

C’est aux MUTAÇAWWUFIN espagnols d’aujourd’hui qu’il incombe de mener à bien la

grande tache de traduction fidèle, sans les interpolations et les commentaires totalement

éloignés de leur champ spécifique. Alors on comprendra pour quelle raison il a été nommé,

par les arabes et les perses, EL-SHAIK AL-AKBAR…Son nom est GRAND, comme son

oeuvre est immense. Le père Asin Palacions le catalogue comme un de ses « santons

andalous ». El le baptisant d’un nom aussi mal choisi que péjoratif, le Père Asin Palacios ne

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serait-il pas en train d’agir sous l’effet d’une « projection » (ainsi que l’appellent les

psychologues), c’est-à-dire, qu’il attribuerait à d’autres personnes les idées et les

impulsasions qui lui appartiennent en propre ? Comme le signale PAUL dans ROMAINS,

2.1 : « TU ES DONC INEXCUSABLE, TOI, QUI QUE TU SOIS, QUI JUGES ; CAR EN

JUGEANT AUTRUI, TU TE CONDAMNES TOI-MEME, PUISQUE TU EN FAIS

AUTANT, TOI QUI JUGES. » Et l’Apôtre JEAN nous dit tout simplement : « SI NOUS

DISONS QUE NOUS SOMMES EN COMMUNION AVEC LUI, ET QUE NOUS

MARCHONS DANS LES TENEBRES, NOUS MENTONS, ET NOUS NE DISONS PAS

LA VERITE. SI NOUS DISONS QUE NOUS N’AVONS PAS DE PECHE, NOUS NOUS

TROMPONS NOUS-MEMES, ET IL N’YA PAS DE VERITE EN NOUS. CELUI QUI

DIT : JE L’AI CONNU, ET NE RESPECTE PAS SES COMMANDEMENTS, EST UN

MENTEUR, ET IL N’YA PAS DE VERITE EN LUI. » (1-JEAN, 1 :6 et 8 et Chpa. 2 :4).

En tous les cas, cela ferait le plus grand bien à de nombreuses Religions, que de pouvoir

inclure dans leur Recueils des vies de Saints, ne serait-ce qu’une douzaine de :

« SANTONS » de la QUALITE SPIRITUELLE du Shaikh AL-AKBAR IBN-ARABI… !

Dans un Monde gouverné par la SAGESSE INFINIE, il est évident que l’ignorance de

l’homme commun « doit se taire » pour que la VERITE se manifeste. Comme le disent fort

justement les « hétérodoxes » espagnoles : « SI TU VEUX CONTEMPLER LA LUMIERE

DIVINE, ETEINT TA PROPRE BUGIE… ! « La « raison » pure est parfaitement inapte à

exposer ce qui est SPIRITUEL ; elle est plus apte à « réduire », déformer et matérialiser les

concepts. De toute évidence, LA SAGESSE a été créée avant que l’Homme n’existe…

Après avoir étudié cette grande figure qu’est IBN-ARABI, considéré comme « le plus

grand Soufi sorti d’Espagne » (J. Spencer Trimingham), il nous reste à considérer un autre

personnage singulier : ABU ABD’ALLAH MUHAMMED IBN ABBAD (DE RONDA),

né à Ronda, Andalouzie, en l’an 1333 de notre Ere. Son père, ABU ISHAQ IBRAHIM,

s’appliqua à lui donner une excellente formation spirituelle, littéraire, théologique et

juridique. Son oncle, ABD’ALLAH AL-FARSI, fut son maître en arabe. Il reçut une

instruction spirituelle en tant que Novice de différents Maîtres Soufis, suivant la méthode

de formation dans le foyer de la famille. Il voyagea à Salé et à Fez ; dans cette dernière

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ville, il assuma la charge d’Iman et de Jatib dans la Mosquée Principale de Qarawiyyin.

Orateur sacré, directeur spirituel et auteur de divers ouvrages, parmi lesquels on note plus

particulièrement son livre « COMMENTAIRES DES SENTENCES D’IBN ATA ALLAH

D’ALEXANDRIE » ; tout un Manuel de Taçawwuf qui démontre son expérience dans les

ETATS et dans les étapes qu’il avait atteints dans ses degrés de perfection spirituelle. Il

mourut à Fez en l’an 1390. Il est considéré comme un Soufi exemplaire de son époque, et

un des plus grands de l’Espagne Musulmane, « la première et la plus puissante Ecole Soufie

d’Europe, il y a plus de mille ans », selon ce qu’affirme IDRIES SHAH dans son livre déjà

mentionné, page 65.

De son côté, dans son article « ESPAGNE ET PORTUGAL », le premier d’une série qui

constitue le livre « THE LEGACY OF ISLAM » (L’HERITAGE DE L’ISLAM), page 5, J.

B. TREND dit : « Il est indéniable que pendant que l’Europe se trouvait en grande partie

dans la misère et la décadence, tant matérielle que spirituelle, les Musulmans espagnoles

créèrent une civilisation splendide et une vie économique organisée. L’Espagne

Musulmane a joué un role décisif dans le développement de l’art, de la science, de la

philosophie et de la poésie, et son influence a atteint jusqu’aux sommets les plus élevés de

la pensée Chrétienne du XIIIème siècle, Thomas d’Aquin et Dante. A cette époque,

l’Espagne était le « flambeau de l’Europe ».

Dans son livre « VIDA Y OBRA DE RAMON LULL » (VIE ET OEUVRE DE RAMON

LULL), JOAQUIN XIRAU dit au sujet du « creuset Espagnol » : « Cependant, dans le

monde gentil, tout n’était pas barbarie. La barbarie faisait irruption à travers d’incessantes

vagues venues du Nord. En Orient et dans le Midi, éloignées et ignorées de tous, deux

grandes cultures fleurirent dans l’apogée de leur gloire. Alors qu l’Occident se débattait

dans une lutte pour la vie ou pour la mort, l’essence la plus pure de sa tradition – la

civilisation gréco-romaine- était incorporée, assimilée et ré-élaborée par deux peuples de la

plus fine souche : les juifs et les arabes. Grace à eux, les idées et les croyances du vieil

Empire, de Constantinople à la Syrie, de Damas à Alexandrie, ont atteint, à travers

l’Afrique du Nord, son plus grand fleurissement dans le Calife de Cordoue. La culture

classique fait le tour de la méditerranée. Pour une longue période, le meilleur de la culture

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ancienne se trouve hors du coeur de l’Europe. L’Espagne devient le Centre du grand

creuset qu brûle dans le bassin de la mer latine. Ouverte aux quatre vents de l’esprit, les

trois grandes constellations de la culture universelle se trouvent en ce moment en essor dans

ses royaumes. Chrétiens, Arabes et Juifs acquièrent une conscience claire de leur commune

ascendance gréco-romaine et judéo-chrétienne. Cordoue fait sentir le pouvoir de son

irradiation oecuménique. Averroes, Maimonides…affirment leur personnalité pleine de

présages. » (Op. Cit. Pages 33 et 34, Edit. ORION, Mexique, 1946).

Nous essayerons de résumer ce que signifia le Soufisme Hispano-Arabe comme moyen de

répandre (NSHR) la technique et la Voie du TACAWWUF entre le IXème et le XIIIème

siècle, non seulement parmi les Chrétiens comme DANTE et RAIMUNDO LULIO, mais

aussi parmi les Musulmans du Maghreb :

MUHAMMAD IBN ALLAH IBN MASSARRA (883 - 931) fut le « précurseur » du

Soufisme en Espagne. ABU MADYAN SHU’AIB IBN HUSAIN (1126 – 1197) fut le plus

grand des premiers Soufis d’Espagne et fonda la célèbre ECOLE SHADHILIYYA, à

travers son disciple ABD AS-SALAM IBN MASHISH (décédé en 1228), comme il

apparaît clairement dans le graphique de succession (SILSILA) de la page suivante.

ABU-BAKR MUHAMMAD IBN-AL-ARABI (1165 – 1240) : le plus grand des Soufis

sortis d’Espagne jusqu’à nos jours. ABU AD’ALLAH MUHAMMED IBN-ABBAD (DE

RONDA) (1333 – 1390), un Soufi exemplaire de son époque et un des plus grand né dans

l’Espagne Musulmane.

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ABU MADYAN SHU’AIB IBN HUSAIN

(1126 – 1197)

ABD AS SALM IBN MASHISH

(décédé en 1128)

ABU’L HASSAN ALI ASH-SHADHILI

(décédé en 1258)

ABU’L ABBAS AHMAD AL MURSI (IBN AL-ARIF)

(1219 – 1287)

Le Soufisme du Maghreb (Nord-Ouest d’Afrique) s’est répandu très lentement au

début (vers 970 A.D.). Il commença à gagner du terrain durant la période Almoravide

(1056 – 1147) et il fleurit sous les Almohades (1130 – 1269). ABU MADYAN SHU’AIB,

comme nous l’avons déjà dit, bien que né à Séville, s’installa à Fez (Maroc) très jeune, où il

fut initié sur Le Chemin par MUHAMMAD AD-DAQQAQ et ABU YA’AZZA. Il voyagea

en Iraq où il fit la connaissance d’AHMAD IN ALI ARRIFA’I (1102-1182), dans le

cadre de la Tradition JUNAIDI, avec qui il a entreprenu de très étroits liens fraternels. A

son retour, il s’établit à Bijoya (Bougie). Il mourut au cours d’un voyage à Marrakech

(Maroc), dans le village d’Ubbad, près de Tilmisan. Un grand nombre de ses disciples

partirent en Egypte où ils acquirent une réputation méritée ; parmi eux, ABUL HAJJAJ

YUSUF, qui fonda une Zawiya à Luxor, sur les ruines mêmes du Temple d’AMMON, où il

mourut en 1224. Un Nubien d’origine Chrétienne lui succéda : SHAMMA AN-NUBI. (Cf.

AL – BADISI : « MAQGAD », pages 153 – 157). Le successeur d’ABU MADYAN fut

son élève ABD-AS-SALAM IBN MASHISH et son disciple le plus éminent ABU’L

HASAN ALI ASH SHADILI, un véritable Maître Spirituel aux qualités élévées et d’une

profonde expérience personnelle.

L’ORDRE SHADHILIYYA fut fondée à Alexandrie (Egypte). Elle prit de l’importance au

début du XVIème siècle, grace au Soufi Maroquin ALI IBN MAIMUN IBN ABI-BAKR

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(1450 – 1511), de la Lignée MALAMATI. Il mourut à Majdal Ma’ash (Liban). Parmi la

Lignée des TARIQAS indépendantes de Succession ASH-SHADHILI qui eurent une

grande influence sur la vie Islamique du Yémen (Hadramawt), il s’en trouve une qui a

survecu jusqu’à nos jours : la ALAWIYYA HADRAMI de l’Arabie du Sud, fondée par

MUHAMMAD IBN ALI AL-ALAWI (1178 – 1255). Il fut un Initié de la Tariqa d’ABU

MADYAN SHU’AIB, mais il développa sa Tariqa indépendante.

Faisant partie du mouvement de restauration Traditionnelle qui a influencé l’Afrique

Occidentale et l’Arabie, il existe un courant qui vaut la peine d’être souligné, celui qui fut

fondé au Maghreb par ABU HAMID (AHMA) AL ARABI AD-DARQAWI (1760 – 1823),

de la Succession SHADHILI-ZARRUQI. Sa Tariqa, la DARQAWIYYA a réussi à être la

plus importante du Maroc, et s’est répandu dans tout le Maghreb, en Egypte et à Hijaz. La

Tariqa DARQAWIYYA s’est divisée en plusieurs Branches (près de dix), parmi lesquelles

il faut mentionner la ALAWIYYA-DARQAWI, fondée à Mostaganem (Oran), en Algérie,

en l’an 1918 par le Shaik AHMAD IBN MUSTAFA AL-ALAWI (1872 – 1934), qui, après

son apprentissage dans la Tariqa ISAWIYYA fondée par MUHAMMAD AL-ISA (1465 –

1524), s’est converti en un disciple de MUHAMMAD IBN AL HABIB AL-BUZIDI

(décédé en 1909). La Tariqa ALAWIYYA s’est déclarée indépendante en 1914.

L’Ordre ALAWIYYA fondée par le Shaik MUHAMMAD IBN-ALI-ALAWI, en plus de

ses nombreux membres répandus dans tout le Mahgreb ainsi qu’ en diverses parties du

Monde, a aujourd’hui également de nombreux disciples en Espagne. La très ancienne

IBERIE, où sont nés les Maîtres Soufis comme ceux que nous avons déjà mentionnés, voit

aujourd’hui RE-NAITRE (NSHR), comme le Désert après la pluie, le fruit de la lumineuse

graine semée il y a plus de cents ans, par ABU MADYAN, recueillie par IBN MASHISH,

répandue abondemment par AS-SHADILI et par IBN-AL-ARIF, et qui retourne

aujourd’hui, plus vigoureuse et fructueuse que jamais, pour « s’installer » dans les Nobles

Terres de Saiyyid RUY DIAZ DE BIVAR (le Cid Campéador). Là-bas, pourront retrouver

les « TRACES » occultes d’un passé lumineux, ceux qui sont capables de pénétrer les

secrets intimes de L’ALHAMBRA (Le Palais Royal d’AL-HAMBRA), le Demeure d’AL-

AHMAR : « Sommet merveilleux…tente de gloire qui n’a pas besoin de cordes pour être

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soutenues… » « Epouse revêtue d’une robe de mariée, pleine de beauté et de perfection »,

qui promet « à celui qui vient à moi assoifé, je le conduirai là où se trouve une eau propre,

fraîche, douce et sans mélange » ; parce que « Je suis ce que le Coeur est pour les membres,

car je suis parmi eux et dans la Coeur se trouve la force du souffle et le souffle de

l’Ame… ! »

C’est pourquoi, depuis la Salle « de la Barque, entre le Patio des Myrtes ou des Arrayans et

la Grande Tour de Comares, que le salut « cordial » d’un humble disciple du Chemin arrive

aux MUTAÇAWWUFI de l’Espagne d’aujourd’hui :

M A B A R U K B A S H A D … ! ! !

Que chacune de vos Zawaya se convertisse, par votre effort de réalisation spirituelle, en un

nouveau « JANAT-AL-ARIF (GENERALIFE), un véritable « JARDIN DU

GNOSTIQUE »…IN SHA’ ALLAH… !

Pour celui qui prend en compte l’indiscutable influence positive que la civilisation

Islamique a exercée sur l’Europe du Moyen-Age, il sera très difficile d’accepter l’intention

cachée contenue dans la phrase bien connue : « L’EUROPE COMMENCE A PARTIR

DES PYRENEES ». Car s’il est bien vrai que l’Espagne a vecu sous la Loi Islamique

pendant plus de huit cent ans à partir du VIIIème Siècle, il ne faut pas oublier qu’il en est

de même la partie méridionale de la France actuelle et de la Sicile.

Réné Guénon dit à ce sujet qu’une telle attitude est due a « l’orgueil et la présomption des

Occidentaux, qui les empèchent de reconnaître la vérité et l’importance de leurs dettes

envers l’Orient. « Le plus curieux-dit Réné Guénon –c’est de voir les Européens se

considérer comme les héritiers directs de la civilisation Hellénique, alors que la vérité des

faits annule cette prétention. La réalité qui ressort de l’histoire même, établit

péremptoirement que la science et la philosophie grecques ont été transmises aux

Européens par l’intermédiaire des Musulmans. En d’autres termes, le patrimoine

intellectuel des Hellènes n’est arrivé en Occident qu’après avoir été sérieusement étudié par

le Proche Orient, et si ce n’avait pas été grâce aux Sages de l’Islam et à ses philosophes, les

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Le Cheickh AHMAD AL-ALAWI, en 1930

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Européens seraient restés dans l’ignorance totale de ces connaissances pendant longtemps ; à

tel point, qu’ils ne seraient jamais arrivés à les connaître. « Guénon affirmait également que

« l’Espagne était alors un moyen très important pour la diffusion de cette civilisation ». (Cf.

« ETUDES TRADITIONELLES », XII-1950, page 337, article traduit de l’arabe, paru

dans la revue « EL-MARIFAH », intitulé « INFLUENCE DE LA CIVILISATION

ISLAMIQUE EN OCCIDENT. »

Le Dr. D. CAMPBELL affirme dans son livre « ARABIAN MEDICINE » (MEDICINE

ARABE), I, London, 1926, pages 196 et 197 : « La période durant laquelle le sceptre

littéraire s’est trouvé dans les mains de la France, a coincidé avec la connaissance et le

developpement important de l’ECOLE ARABISTE DE Montpellier, qui se trouvait sous

l’influence des juifs arabisés d’Espagne. Montpellier, en raison de sa relation géographique

avec l’Andalousie d’un côté, et avec la Sicile et la Péninsule Italienne de l’autre, a attiré de

nombreux étudiants de l’Occident latin, qui après être plongés dans les sources arabisées, à

l’époque disponibles, se sont de nouveau disseminés en Europe, imprégnant ainsi toute la

civilisation médiévale de la splendeur de l’érudition arabe. L’enseignement postérieur des

étudiants de Montpellier, qui exercèrent une influence prépondérente sur la littérature

médiévale du continent et de l’Angleterre, est un des principaux faits historiques de cette

époque. Les nouveaux types de romans, combinés avec l’influence constante des oeuvres

arabes depuis l’Espagne méridionale, qui étaient généralement traduites dans un latin

pauvre, ont été particulièrement perméables aux influences arabes, aussi bien dans le

domaine des langues vulgaires, que dans celui des sciences, y compris de la médecine. »

Il est évident qu’on ne peut pas nier ni réfuter le fait que les arabes, pour leurs

caractéristiques culturelles, scientifiques et religieuses, de même que pour leur situation

géographique intermédiaire entre l’Orient et l’Occident, furent les transmetteurs (QBL),

d’un HERITAGE CULTUREL immense, et qu’ils constituèrent le « FOYER » ou

« CENTRE » où ont convergé les LUMIERES qui illuminèrent l’Occident de bien des

manières…Et dans cette tache de culturisation et d’illumination d’une très grande valeur,

l’Espagne Musulmane joua un rôle d’une importance extraordinaire, en tant que CENTRE

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IRRADIANT des influx de la pensée et de la spiritualité Islamiques dans l’Europe de cette

époque.

Si l’on contemple tout cet immense effort civilisateur et culturel, avec la distance des

siècles, et sous l’influence destructive du matérialisme tellement caractéristique de ce qu’on

appelle la « civilisation occidentale », le produit et l’expression de ces hommes géniaux qui

cultivèrent, vivifièrent et transmirent la Civilisation à une Europe à moitié barbare, paraît

pratiquement imperceptible Et pour la grande majorité de ceux qui composent le monde

d’aujourd’hui, qui n’apprécie et ne donne de valeur qu’à ce qui est « moderne » et

« nouveau », cet apport culturel immense et opportun leur paraît « vieux jeu » et caduc,

particulièrement à ceux pour qui le mot TRADITION perd absolument tout son contenu

éthymologique de TRANSMISSION DE CONNAISSANCE, de Civilisation et de Culture ;

pour ces gens là, les grands penseurs et les grands Sages qui leurs transmirent LES

LUMIERES dans le passé, n’étaient que des « cerveaux caduques » et « dépassés » ( ?),

leurs pensées et leurs idées n’étaient que des « produits fossilisés ». Parce que bien que cela

paraisse un paradoxe, c’est justement ce qu’on appelle la « civilisation Occidentale » qui

est, comme nous l’avons déjà dit, la plus dépourvue de tout caractère TRADITIONNELLE.

Comment peut-on espérer qu’avec une telle mentalité, la civilisation Occidentale puisse

être capable, pour le moins d’essayer d’accéder au SENS PROFOND de l’Islamisme, dont

la Tradition est d’une double essence : religieuse et Métaphysique ; les deux faces d’une

seule et même Doctrine… ?

Cependant, il existe un HERITAGE auquel nous pouvons avoir accés, en tant que membres

du Monde Occidental, parce que cette « GRANDE ORPHELINE » continue de fleurir

dans le Secret (Sirr) du Coeur de leurs surveillants, Gardiens et transmetteurs légitimes. La

graine est toujours prête à être semée. C’est au chercheur sincère de La Vérité qu’il revient

de s’approcher pour FRAPPER à une PORTE qui n’a jamais été fermée…Que ceux qui

CHERCHENT sincèrement puissent dire très bientôt. « TARAKTU’L BAABÚ… » La

Promesse, qui est Alliance, nous dit : « PULSATE, ET APERIETUR VOBIS » (Appelez,

et on vous ouvrira)…

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LE SEUIL DU SANCTUAIRE

« Dans le coeur de chaque homme, il y a une Porte ouverte vers L’Eternel, et à travers

de cette Porte, les Messages de Dieu peuvent parvenir… »

R. J. CAMPBELL : « SON OF AGES », page 280

« Celui qui pénètre à l’intérieur de lui-même, en se transcendant, monte réellement

vers Dieu… ! »

ALBERTO MAGNO (« De Adh. Deo »)

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FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------410 – 485 PROCLO, dernier néoplatonicien grec. Maître de l’Ecole

d’ATHENES. Persécuté par les Chrétiens, il se réfugie à Bagdag.

451 – 521 ESTEBAN BAR SUDALI, gnostique Syrien, maître de qui sera

connu sous le pseudonyme de DIONYSIO « L’AREOPAGITE »,

contemporain du Jacob de Saruy, connu comme HIEROZEO.

470 DAMASCIO, Philosophe néoplatonicien.

480 Naissance de BENOIT DE NURSIA, auteur de la Règle Monastique,

appelé « Père des moines d’Occident », fondateur du Monastère du

MONT CASSIN.

483 – 565 JUSTINIANO Ier, persécuteur des « païens et hérétiques ». Les

MYSTERES sont interdits. On inaugure la « Religion d’Etat ».

Commence la « prétention de l’ Autorité Spirituelle et du Pouvoir

Temporel ».

532 – 537 JUSTINIANO Ier constitue la Basilique de SAINTE SOPHIE.

542 Mort de Benito de Nursia.

571 Date probable de la naissance de MAHOMA (Année 53 avant l’Héjire).

590 Saint COLUMBAIN fonde le Monastère de LUXEUIL.

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610 Nuit de 26 au 27 du Ramadan ; LA NUIT DU DESTIN (LAILAT

AL-QADAR) Mahoma reçoit sa première révèlation (AR-RUYAT

AS SADIQA) dans la Grotte du Mont HIRA. HERACLE Ier,

Empereur d’Orient, successeur de FOCAS.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

610 – 612 Mahoma se dédie à l’ascèse et à la retraite. Début de sa Mission.

614 Les Perses à Jérusalem.

622 Début de l’HEJIRE. Mahoma à Medine.

624 Changement de QUIBLA : les Musulmans commencent à prier en

direction de La Mecque, au lieu de Jérusalem.

628 Mahoma envoie des messagers à des Rois et à des Princes en leur

priant instamment d’adopter l’Islam.

630 Prise de La Mecque.

631 Pélérinage d’adieux devant La Kaaba et « Discours de

l’Adieu ».

632 Mort de Mahoma à Médine.

632 – 634 Califat d’ABU-BAKR. Conquête de la Syrie.

634 – 644 Califat d’OMAR. Conquête de la Chaldée et de l’Assyrie.

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638 Prise de Jérusalem.

639 Conquête d’Egypte.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------------------

641 Les arabes brûlent totalement la Bibliothèque d’Alexandrie.

642 Conquête de la Perse.

644 – 656 Califat d’OTSMAN.

656 Le Chisme Musulman.

656 – 661 Califat d’ALI. Mort d’ALI-IBN-ABI TALIB.

661 – 750 Dynastie des UMAYYADS à Damas.

665 Attaque arabe du Maghreb.

678 Les arabes au pied des murs de Constantinople.

685 Les arabes commencent l’invasion de l’Afrique et de l’Espagne.

691 Coupole de La Roche ou Mosquée d’Omar à Jérusalem.

696 Les arabes conquièrent l’Afrique du Nord.

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707 Les arabes au bord de l’Indo.

708 Conquête des Iles Baléares.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

709 Mort d’ANAS IBN MALIK, transmetteur de la Taqira à HASAN

EL-BASRI.

710 Victoire des arabes sur les Visigotes à Guadalete ; ils dominent

presque toute l’Espagne, sous les Califats d’Omey de Damas.

718 Les arabes sont repoussés de Constantinople.

722 Naissance d’ABU MUSSAH JABIR IBN HAYYAN (« GEBER »).

728 Mort d’HASAN EL BASRI, précurseur du Soufisme.

724 – 814 CHARLEMAGNE, Roi des Francs.

735 – 804 ALCUIN (Albinus Flaccus), Sage anglo-saxon, membre de l’Ecole

Palatine fondée par Charlemagne.

748 Mort de FARQAD AS-SABAKHI.

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749 La première Ecole Musulmane de Droit en Syrie et en Iraq. Début du

démembrement de l’Empire arabe en Califats.

756 – 1031 Dynastie des UMAYYAD d’Espagne.

754 Concile iconoclaste de Constantinople

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

765 Mort de JA’FAR AS-SADIQ, « Seigneur des Gnostiques ».

767 Mort d’ABU-HANIFA, fondateur du Rite Hanifite.

777 ABU ISHAK IBRAHIM IBN ADHAM fonde l’Ordre

ADHAMIYYA. Mort de GEBER.

778 Echec de l’expédition de Charlemagne contre l’Espagne

Musulmame. Mort de ROLAND, son neveau.

781 Naissance de CHAHIZ, penseur et érudit polygraphe de l’Islam

Oriental (Basora).

782 Mort d’IBRAHIM IBN ADHAM, fondateur de l’Ordre

ADHAMIYYA.

785 Début de la Grande Mosquée de Cordoba.

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786 – 861 Années de grande influence de la Culture Grecque dans la pensée

Islamique.

786 – 809 HARUN EL-RACHID, cinquième Calife, protecteur des sages et des

hommes de lettres.

787 Deuxième Concile de Nice, condenmant les iconoclastes.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

795 Mort de MALIK, fondateur du Rite Malikite.

800 CHARLEMAGNE, Empereur d’Occident

801 Mort de FUDAYL IBN’IYAD, remarquable Soufi de son époque.

802 Mort de la Soufie RABI’A AL-ADWIYYA, la femme Soufi la plus

connue.

800 – 909 Dynastie des Aglabites à Ifriqiya.

809 – 873 HUNAYIN IBN ISHAQ et son fils traduisent PLATON,

ARISTOTE et PORFIRIO.

813 – 833 Le Calife MAMUN (Bagdad), grand protecteur des Sciences et des

Traductions.

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810 – 877 JUAN SCOTO ERIGENA, philosophe Irlandais de tendance

néoplatonicienne, traduit les oeuvres du pseudo Dyoniso

« L’Aréopagite ».

815 MA’RAFU’L KARKI commence à utiliser le terme de « SOUFI ».

816 BENITO DE ANIANO réforme la vie monastique Bénédictine.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

820 Mort de CHAFI’I, fondateur du Rite Chafiite.

827 PTOLOMEE est traduit en arabe.

830 ABU SALAYMANU D’ DARANI, gnostique Soufi.

- DHU’N NUN ‘ AL-MISRI, gnostique et alchimiste Soufi.

- Fondation de la « Maison de la Sagesse », à Bagdag.

846 Les Sarazins en face de Rome.

850 ALKINDI élabore à nouveau la THEOLOGIE ARISTOTELIENNE

(Jakub Ibn Ishak).

863 Echec définitif de l’offensive arabe en Orient.

855 Mort d’IBN HANBAL, fondateur du Rite Hanbalite.

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860 Mort de DHU’N UN’AL-MISRI.

867 Mort de SARI AS-SAQATI, transmetteur de la Tariqa à AL-

JUNAID.

870 Mort du traditionnaliste AL-BOKHARI.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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873 Mort du philosophe AL-KINDI.

874 Mort d’ABU YAZID TAIFUR AL-BISTAMI.

887 Mort de SOTO ERIGENE.

883 – 931 IBN MASARRA et son Ecole Espagnole de la Sierre de Cordoue.

910 Mort d’ABU’L QASIM AL-JUNAID.

- Version arabe de la « THEOLOGIE » d’Aristote.

922 Supplice du Martyr Soufi AL-HALLAJ.

923 Mort du grand médecin RHAZES.

935 Mort du théologue AL-ACHARI.

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950 Mort du philosophe, sate et musicien AL-FARABI .

- SANKARACHARYA, grand réformateur et Maître du VEDANTA.

959 Mort de JA’FAR AL-KHULDI.

988 – 1072 PIETRO DAMIANO, cardinal et théologue italien, un des

promoteurs de la réforme du clergé.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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980 – 1064 IBN-SINA (AVICENNE).

994 – 1064 IBN HAZM de Cordoue (Poésie Amoreuse et débuts de la

Religion comparée).

995 Mort d’ABU BAKR AL-BUKHARI, auteur du

« TA’RRAUF ».

1013 Fondation de l’Ordre des « Chevalliers de Saint Jean de

Jérusalem ».

1017 Naissance du poète et philosophe ABU’L WALID AL-

WAQQASI, en Espagne.

1034 Mort d’ABU’L HASSAN AL-KHARAQANI.

1038 ABU NU’AIN AL-ISBAHANI écrit l’oeuvre « HILAYAT

AL-AWLIYA ».

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1046 ABU’L QASIM AL QUSHAIRI écrit « RISALA ».

1058 Naissance d’ABU HAMI AL-GHAZALI. Saint Robert fonde

« LES CITEAUX ».

1065 La « Chanson de Roland ».

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

1072 Mort d’ABU’L HASAN ALI AL-JULABI AL HUJWIRI, auteur de

« KASHFU’L MAHJUB », le premier livre écrit sur le Taçawwuf en

langue perse.

1090 L’Ordre des « FRERES D’ORIENT » (Constantinople).

1091 Naissance de BERNARD DE FONTAINE (Saint Bernard).

1095 Mort d’ABU’L WALID AL WAQQASI, à Dénia (Espagne).

Le Pape URBAIN II lance son appel pour la Première Croisade.

1096 – 1114 HUGUES DE SAINT-VICTOR, philosophe et théologue. Ecole de

Saint Victor, Paris.

1098 Naissance d’ABU’L ABBAS AHMAD, plus connus sous le nom

d’IBN AL-ARIF.

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1098 Fondation de l’Ordre Equestre des CHEVALIERS DU SAINT

SEPULCRE, par GEOFFROY DE BOUILLON, à Jérusalem.

1099 Mort de RUY DIAZ DE VIVAR (« Le Cid »).

1099 Prise de Jérusalem par les Croisés.

1111 Mort d’ABU HAMID AL-GHAZILI, à Khurusan (Iran).

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1112 Fondation de l’Ordre des « FRERES HOSPITALIERS

TEUTONIQUES ».

1112 SAINT BERNARD rentre dans l’Abbaye des Cîsteaux.

1115 SAINT BERNARD fonde CLAIRVAUX.

1114 – 1187 GERARD DE CREMONA voyage en Espagne où il forme l’ECOLE

DES TRADUCTEURS DE TOLEDE.

1118 HUGHES DE PAYENS, GEOFFROY DE SAINT-OMER et sept

Compagnons additionnels, en présence de GAROMIND, archevêque

de la Cîté Sainte, fonde L’ORDRE DU TEMPLE, en accord avec les

Pouvoirs octroyés par le Patriarche THEOCLETE.

1119 Naissance de FARIDU’D DIN-ATTAR.

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1120 Le « SIC ET NON » d’ABELARD.

1126 – 1197 ABU MADYAN SHU’AIB AL-HUSAIN, un de ceux qui ont

introduit le Soufisme en Afrique du Nord.

1126 – 1198 ABU’L WALID IBN RUSHID (AVERROES).

1127 Mort du premier TROUBADOUR : GUILLAUME DE POITIERS,

Duc d’Aquitaine et Conte de Poitiers.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1128 Concile de TROYES. Saint Bernard dicte la Règle de L’ORDRE DU

TEMPLE DE SALOMON.

1130 Mort de Bernard de CHARTRES.

1130 Naissance de l’ART GOTHIQUE. Désapparition du Califat de

Cordoue.

1136 Mort d’HUGHES DE PAYENS. ROBERT DE CRAON lui succède

comme Grand Maître.

1140 Poème du « MIO CID » ou Cantique du Mio Cid. Mort de YUSUF

AL HAMADINI.

1141 Mort d’ABU’L ABBAS AHMAD (IBN AL-ARIF)

1153 Mort de l’Abbé de CLAIRVAUX (Saint Bernard).

381

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1157 Mort de PIERRE « LE VENERABLE », Abbé de CLUNY, qui fit

traduire LE CORAN en latin.

1162 Début de la construction de NOTRE-DAME DE PARIS. Elle se

termine en 1182.

1165 Naissance d’ABU BAKR MUHAMMAD IBN-ARABI (Le Shaik

EL-AKBAR) à Murcia, Espagne.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1166 Mort de SIDI ABDELKADER JILANI à Bagdag, promoteur

principal du mouvement des Confréries (Tawa’if).

1171 Fin des Califats de Caire. Saladin prend le pouvoir comme Sultan.

1176 Mort d’ABU MADYAN SHU’AIB AL HUSAIN, à Ubad (Algérie).

1180 Apparition de la première expression publique de la Légende de

PERCEVAL, de CHRETIEN DE TROYES. Seront ensuite publiées

celle de ROBERT DE BORON, et de WOLFRAM VON

ESCHENBACH (1202-1205). Mort de YUSUF IBN KHALAF AL-

KUMI.

1184 IBN-ARABI entre dans LE CHEMIN SOUFI.

382

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1194 Naissance de FREDERICK II de Hohenstaufen à Jesi (Marca de

Ancona), futur Empereur de l’Empire Sacré Romain et Roi

d’Allemagne. Mécène des Philosophes.

1197 SALADIN prend Jérusalem.

1198 Mort d’ABU MADYAN SHU’AIB et d’AVERROES.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1202 LEONARD DE PISE fait connaître la numération Indigue et Arabe

dans son livre LIBER ABACCI. Les Musulmans à BERARES.

Conquête de l’Inde.

1208 INNOCENT III commence la croisade contre LES ALBIGEOIS,

conduits par Simon de Monfort.

1209 FRANÇOIS D’ASSISE fonde son Ordre.

1210 Naissance de ROGER BACON. TOLEDE : grand Centre Culturel

hébréo-arabe.

1221 Mort de NAJM AD-DIN AL-KUBRA, le « Piedestal » de l’époque.

383

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1225 – 1274 THOMAS D’AQUIN, Docteur de l’Eglise Catholique. En 1266, il

commença la rédaction de son oeuvre fondamentale : SUMMA

THEOLOGICA.

1230 AVERROES est traduit en latin.

1235 – 1315 RAYMOND LULLE (Raimundo Lulia), « Celui de la barbe fleurie ».

1240 Mort du Grand Sheik IBN-ARABI (« L’Andalou »).

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1244 Deux cents CATHARES meurent brûlés à MONTSEGUR.

Triomphe de l’Inquisition.

1248 Les Chrétiens prennent SEVILLE. Epoque de RAYMOND MARTIN

(PUGIO FIDEI).

1250 Mort de FREDERICK II, patron et mécène des TROUBADOURS, et

protecteur des CATHARES. Il échangea une correspondance avec

IBN-SAB’IN (décédé en 1270).

1252 – 1284 ALPHONSE X, « Le Sage », Roi de Castille et de Leon. Le Castillan

fait son apparition.

384

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1257 HALAGU extermine les ASSASINS.

1258 HALAGU prend BAGDAG et étrangle le dernier Calife ABASIDA.

1260 Naissance de MAITRE ECKHART à Turinge (Hochheim).

1266 – 1308 DUNS SCOTT, philosophe fransiscain Anglais. Continuateur de

l’oeuvre de Thomas d’Aquin.

1268 Guillaume de MAERBECKE traduit des oeuvres de PROCLO en

latin.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1269 Naissance d’HENRI VII, futur Empereur du Saint Empire.

1273 Mort du grand Soufi JALEDDIN AL-RUMI, à Konia.

1294 – 1381 Jan Van RUYSBROECK, « L’Admirable ».

1307 – 1314 Le Procès des TEMPLIERS. Arrestation de JACQUESD B. DE

MOLAY.

1313 Mort d’HENRI VII de Luxembourg.

1314 ROBERT BRUCE constitue l’ «ORDRE DES CHARDONS

D’ECOSSE ».

1315 Mort de RAYMOND LULLE.

385

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1321 Mort de DANTE ALIGHIERI, Chef de la FEDE SANTA (Filiation

Templière).

1333 Naissance d’ABU ABD’ALLAH IBN-ABBAD à Roda (Espagne).

1356 Mort de NASIRUD-DIN, (« La Lampe de Delhi »). DOMENICO

GUNDISALVO traduit en latin des oeuvres philosophiques des

arabes. Son véritable nom : DOMINGO GONZALEZ. Il écrivit de

nombreuses oeuvres en latin.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1378 Le GRAND CHISME d’Occident. Naissance de CHRISTIAN

ROSENKREUTZ.

1389 Mort d’ABU ABD’ALLAH IBN ABBAD, à Fez (Maroc).

1398 CHRISTIAN ROSENKREUTZ fonde la « FRATRES ROSAE-

CRUCIS », en Allemagne.

1406 Mort d’IBN KHALDUN.

1428 Mort d’ABDULLAH SHATTARI.

1431 Mort de JEANNE D’ARC.

1449 Fin du Grand Chisme.

386

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1450 GUTTEMBERG ouvre son imprimerie à Magonce.

1453 Prise de Constantinople par les Turcs. Effondrement de l’Empire

Bizantin.

1455 Début de la « « Guerre des Deux Roses », qui termine en 1485.

1463 Naissance de GIACOMO PICUS DE MIRANDOLA à Modène,

Italie (le 24 Février).

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1471 Mort de THOMAS DE KEMPIS.

1483 – 1546 MARTHIN LUTHER. La Réforme. Le Protestantisme à son apogée.

1484 CHRISTIAN ROSEKREUTZ prépare sa tombe et disparait.

1487 – 1524 I SMAIL Ier, Roi de Perse, appelé « Le Sage ».

1485 HENRI VIII de Lancaster monte sur le Trône d’Angleterre et et

devient Grand Maître d’Honneur de la Maçonnerie Opérative

Anglaise.

1490 Le Pape INNOCENT VIII dissout l’ORDRE DU SAINT

SEPULCRE.

387

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1492 DECOUVERTE DE L’AMERIQUE par Christophe Colom. Prise de

la Grenade, par Fernand et Isabelle, Rois Catholiques.

1493 Naissance de THEOPHILE BOMBAST VON HOHENHEIIM

(« PARACELSE ») .

1499 – 1722 Le CHIISME, religion officielle en Perse. Dynastie des Séfévides.

1507 AGRIPPA (Heinrich Cornelius de Nettfesheim) fonde la

« COMMUNAUTE DES MAGES ». Il est né à Cologne le 14

Septembre 1486.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1510 AGRIPPA voyage en Angleterre où il établit une Congrégation

identique à LA COMMUNAUTE DES MAGES, qu’il laisse entre les

mains de DEAN COLLET. La même année, il voyage à Paris où il

établit la Branche Française.

1509 – 1564 JEAN CALVIN, propagateur de la Réforme en France et en Suisse.

1514 Publication de la première Bible polyglote en Espagne : Alphonse de

Alcala.

1516 Les Turcs en Algérie.

388

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1517 Mort de MUHAMMAD GHAUTH, « Qutub » de son époque.

Ordre QADIRIYYA. Bien que né à Alep (Syrie), il s’installa à Uchch

(Sind), Inde. Il était le dixième dans la succession d’ABD AL-

QADIR AL-JILANI.

1538 GUILLAUME POSTEL est nommé professeur d’arabe au Collège

ROYAL de François Ier, Roi de France (futur COLLEGE DE

FRANCE).

1540 JACOB V D’ECOSSE rouvre une première fois l’Ancien ORDRE

DU SAINT CHARDON D’ECOSSE, constitué en 1314 par

ROBERT BRUCE.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1540 IGNACE DE LOYOLA obtient l’approbation du Pape PAUL III

pour fonder la « Compagnie de Jésus » (Ordre des Jésuites).

1541 Mort de PARACELSE, à Salzbourgh. Apparition des « ECLAIRES »

(« LOS ALUMBRADOS « ) en Espagne.

1560 Naissance d’HENRI KHUNRATH, en Saxony (Allemagne).

1570 Fondation en Allemagne de la « FRATERNITE DE LA ROSE-

CROIX D’OR », d’après MICHEL MAIER, membre du

« COLLEGE DES PHILOSOPHES TEUTONIQUES » alors actif,

avec des membres d’un Chapître de la Communauté des Mages.

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1585 – 1638 CORNELIUS HANSEN (Jansénien). Le « Jansénisme ».

1586 Naissance de JOHAN VALENTIN ANDREA. Apogée du

Mouvement Rosicrucien Anglais. La Taverne « LA SIRENE »

(Londres).

1592 Naissance de JOHN AMOS COMENIUS, en Moravie (Allemagne).

ORDRE DE LA ROSE.

1593 JACOB VI d’Ecosse constitue la « ROSE-CROIX ROYALE » avec

32 Chevalliers de l’Ordre de SAINT ANDRE DU CHARDON. En

1590, il avait voyagé à Uranienburg pour prendre contact avec

FAITS CHRONOLOGIQUES

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TYCHO BRAHÉ, et de retour en Ecosse (1591), il publia un premier

Traité de THEURGIE.

1598 La « MILITIA CRUCIFERA EVANGELICA » se constitue à

Nuremberg, fondée par SIMON STUDION, auteur de

« NAOMETRIA ».

1601 Mort de TYCHO BRAHÉ à Prague. MICHEL MAIER l’assistait en

tant que médecin.

1602 JACOB VI d’Ecosse, Roi de la Grande Bretagne sous le nom de

JACOB Ier. Les Maçons Opératifs anglais l’élurent Grand Maître.

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1604 « POST CXX AÑOS PATEBO ». 8 Janvier, 17h32. Point de départ

du grand mouvement spirituel qui venait confirmer la promesse de

l’Ange de l’Eglise de PHILADELPHIE : Apocalypse, 3 :8 et 11 :19.

1609 HENRI KUNRATH publie à Hanau, son « AMPHITHEATRE

CHRISTIANO-KABALISTIQUE » de l’Eternelle Sagesse, édition

latine. L’ECOLE ALLEMANDE.

1614 Première manifestation à Ratisbonne : « FAMA FRATERNITATIS »

et « CONFESSIO AD ERUDITOS ». Expulsion définitive des

Maures d’Espagne.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1616 MICHEL MAIER se réunit à Londres avec ROBERT FLUDD et

FRANCIS BACON. Il est nommé Grand Maître de L’Ordre

d’Angleterre.

1620 Formation de la STRICTE OBSERVANCE TEMPLIERE, dérivée

des CHEVALLIERS TEUTONIQUES.

1622 Mort de MICHEL MAIER, Suprême Grand Maître de

FRATERNITAS R.C.

1624 Mort de JACOB BOEHME, près de Gorlitz.

391

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1643 SOCIETE DES PHILOSOPHES INCONNUS, provenant de l’Ordre

des « FRERES D’ORIENT » (Constantinople, 1090), sous le

patronage de l’Empereur Alexis Comnés.

1644 ELIAS ASHMOLE est reçu dans la « ROSAE-CRUCIS », après

avoir été inité dans la Maçonnerie Opérative anglaise. Mort de VAN

HELMONT.

1648 Les ROSES-CROIX Véritables et Primitifs émigrent en Orient

(OOA).

1662 CHARLES II STUART, Roi d’Angleterre, publie les oeuvres de

Jacob BOEHME. Il constitue la « ROYAL SOCIETY », dérivée du

FAITS CHRONOLOGIQUES

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« COLLEGE INVISIBLE », et dérivée à son tour de la ROSAE-CRUCIS de

1610.

1670 Mort de JOHN AMOS COMENIUS, fondateur du COLLEGIUM

LUCIS.

1671 Naissance du père de MARTINES DE PASQUALLY, à Alicante

(Espagne).

1710 Naissance de MARTINES DE PASQUALLY à Grenoble (France).

Son nom complet était : JACQUES DE LIVRON JOACHIM DE LA

TOUR DE LA CASE MARTINES DE PASCALLY.

392

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1716 Mort de Cottfried Wilhem LEIBNIZ, philosophe et mathématicien

éminent.

1717 Fondation de la GRANDE LOGE DE LONDRES (24 juin), qui sera

plus tard LA GRANDE LOGE D’ANGLETERRE. Anthony SAYER

élu Grand Maître. Début de la Maçonnerie « moderne »

(Spéculative). JOHN TOLAND : LA DRUID ORDER.

1737 Discours de RAMSAY sur l’origine chevalleresque et Militaire des

Hauts Grades Maçonniques.

1738 Le père de MARTINES DE PASQUALLY reçoit une LETTRE-

PATENTE (CHARTER) de Constitution de Loge, de La GRANDE

LOGE ECOSSAISE sous les Stuart.

1745 CHARLES-EDWARD STUART proclamé Grand Maître de la

Maçonnerie Ecossaise (24 Septembre), selon Robert Burn. A cette

même date, CHARLES-EDWARD fut admis dans l’Ordre des

CHEVALLIERS-TEMPLIERS (Cf. Albert MACKEY :

ENCICLOPAEDIA).

1758 MARTINES DE PASQUALLY commence son apostolat avec

l’ « ORDRE DES CHEVALLIERS MAÇONS ELUS-COHEN DE

L’UNIVERS ».

1759 Abolition de la « Compagnie de Jésus » au Portugal.

1760 MARTINES DE PASQUALLY fonde le TEMPLE DES

CHEVALLIERS ELUS-COHEN à Toulouse (France).

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1762 Abolition de la « Compagnie de Jésus » en France.

1763 CONVENT d’Altenberg. La Maçonnerie Templière apparait pour la

première fois sous la forme de « LA STRICTE OBSERVANCE

TEMPLIERE ».

1767 Abolition de la « Compagnie de Jésus » en Espagne.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1768 LOUIS-CLAUDE DE SAINT MARTIN est reçu Maçon par

MARTINES DE PASQUALLY dans l’Ordre des ELUS-COHEN,

Temple Extérieur.

1772 MARTINES DE PASQUALLY embarque à Bordeaux pour l’Ile de

SAINT DOMINGUE, à bord du navire « LE DUC DE DURAS ». Il

s’en alla « récupérer un héritage ».

1773 Supression (apparente) de l’Ordre des Jésuites par le Pape

CLEMENT XIV (Lorenzo Ganganelli), Bulle « DOMINUS AC

REDEMPTOR NOSTER ».

1774 Mort de MARTINES DE PASQUALLY, à Port-au-Prince (Haiti).

1777 L’Union des Illuminés de Suède avec le REGIME ECOSSAIS

RECTIFIE est décidé.

394

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1777 12 Avril. CAGLIOSTRO est admis dans la Francmaçonnerie : Loge

« L’ESPOIR N° 289 » (Grande Loge d’Angleterre), Londres, Rite de

La « Stricte Observance » fondé par le Baron VON HUND (EQUES

AB ENSE) en 1774. Cette même anné, Cagliostro part en Bavière

pour commencer son pélerinage en Europe, durant lequel il

rencontrera le Prince BRUNSWICK, le Roi FREDERICK II de

FAITS CHRONOLOGIQUES

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Prusse, STANISLAS de Pologne, Le CONTE DE SAINT-

GERMAIN, LAVATER, DOM PERNENETTY, etc.

1779 CAGLIOSTRO rencontre le Pasteur JOHN AUGUST VON

STARCK, fondateur du « Clergé Templier » en 1767.

1782 Convent de Wilhelmsbad. Les maçons décident nommer

FERDINAND DE BRUNSWICK, Grand –Maître du REGIME

ECOSSAIS RECTIFIE. Fin de la STRICTE OBSERVANCE

TEMPLIERE.

1784 Mort du Conte de SAINT-GERMAIN, à Gottorp, maison du Prince

Hesse-Cassel.

1786 Lettre de CAGLIOSTRO « Aux Anglais ».

395

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1796 Le Duc de SUDERMANIA, comme une conséquence

de la rupture de Wilhelmsad, fonde le RITE SUEDOIS, confiné

exclusivement au Royaume de Suède. Il fut établit pour réconcilier

les éléments conflictuels qui convulssionaient la Maçonnerie

Suèdoise, avec l’anglaise, l’allemande et la française. Composé de

douze dégrés ; le dernier Dégre, « VICAIRE DE SALOMON »

exclusivement réservé au Roi, qui est le GRAND-MAITRE à

perpétuité de l’Ordre.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1798 NAPOLEON BONAPARTE s’empare de l’Ile de Malte et renverse

le pouvoir de l’ORDRE DE MALTE, anciens CHEVALLIERS DE

RODHES constitués avec les restes de l’Ordre de SAINT JEAN DE

JERUSALEM, expulsées par Saladin de Palestine.

1799 NAPOLEON BONAPARTE en Egypte.

1804 Fondation du RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE à Paris

(France).

1808 – 1855 GERARD DE NERVAL (Gérard LABRUNIE) : « AURELIE » et

« SYLVIE ».

1850 Sir BULWER LYTTON est reçu membre de la FRATERNITAS

Anglaise, dont il est arrivé à en être le Grand-Maître (COLLEGE

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METROPOLITAIN. Il fut installé dans ce Poste par le Général

ETHAN ALLEN HITCHCOCK, membre de l’ORDRE DE LA

ROSE D’ANGLETERRE, de L’ORDRE DU LIS de France et

membre du GRAND CONSEIL MONDIAL.

1865 Fondation de la « SOCIETAS ROSICRUCIANA IN ANGLIA

« (S.R.I.A.), par Frater R. WENTWORTH LITTLE, assisté par

d’éminents Maçons tels que HUGMAN, WOODMAN, O’NEIL,

HAES, IRWIN, HOCKLEY, WOODFORD, BENJAMIN COX,

FAITS CHRONOLOGIQUES

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KENNETH MACKENZIE, JAMES LEWIS THOMAS, THOMAS

B. WHITEHEAD, Dr. W.W. WESCOTT, etc.

1866 Fondation du « METROPOLITAN COLLEGUE » à Londres,

provenant de la SOCIETAS ROSICRUCIANA IN ANGLIA,

composé par le reste des membres d’une ancienne Société

Rosicrucienne d’origine Allemande.

1868 Le Roi EDOUARD VII d’Angleterre fut initié dans le RITE

SUEDOIS par le Roi OSCAR de Suède.

1871 Lord BULWER LYTTON est nommé Grand Maître du

METROPOLITAN COLLEGE.

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1872 Naissance d’ABU’L ABBAS IBN MUSTAFA’L-ALAWI à

Mostaganem, Algérie.

1873 Lord BULWER LYTTON reçoit ELIPHAS LEVI au

« METROPOLITAN COLLEGE » de Londres.

1874 Le Dr. ROBERT WENTWORTH LITTLE, fondateur de SOCIETAS

ROSICRUCIANA IN ANGLIA en 1866, regroupe la « ANCIENT

AND ARCHAEOLOGICAL ORDER OF DRUIDS » (A.A.O.D.).

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1887 Fondation du Temple « ISIS-URANIA » d’Etudiants

HERMETISTES de LA GOLDEN DAWN, dûment autorisé par un

Adepte continental allemand (S.D.A.). Activités du D. W. WYNN

WESTCOTT (S.A.).

1888 STANISLAS DE GUAITA constitue l’ORDRE KABALISTIQUE

DE LA ROSECROIX, filiation Rosicrucienne dérivée à travers

ADRIAN PELADAN, l’Abbé LACURIA, Eliphas Levi et Bulwer

Litton succesivement.

1890 Dr. WILLIAM ROBERT WOODMAN (W.E.V.), Suprême

MAGUS de la S.R.I.A., Second Chef de la GOLDEN DAWN et

Chef du Temple d’HORUS, de Bristol.

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1913 GEORGES LAGREZE (EQUES ROSAE CARITATIS). Succession

de la « ROSE CROIX D’ORIENT » provenant de Syrie et d’Arménie

par la Grèce. Le Caire.

1918 JEAN BRICAUD, Successeur de CHARLES DETRE (TEDER),

réorganise l’ORDRE MARTINISTE (DE LYON), en l’établissant

sur des bases Maçonniques. Lui même informe être entré en contact

avec le Dr. EDOUARD BLITZ, qu’on suppose être le possesseur de

la Filiation des ELUS-COHEN et des REAUX CROIX, en tant que

membre du RITE ECOSSAIS RECTIFIE et GRAND PROFES. Il

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1919 aurait également fréquenté et recuillis des enseignements des derniers

représentants officiels de WILLERMOZ à Lyon, dans le but de

revenir totalement à la conception de MARTINES DE

PASQUALLY, ainsi de Paris en 1908, et ainsi qu’avait commencé à

le faire Charles DETRE (Teder).

1928 JEAN BRICAUD, en sa condition de Grand Maître de la Branche

Lyonnaise du Martinisme MARTINEZISTE, signa un TRAITE

D’ALLIANCE et d’AMITIE avec le Grand Maître de l’ORDRE

SOUFI ALAWIYYA, le Sheick SIDI BEN ALIOUA, de

Mostaganem (Algérie). L’ORDRE ALAWIYYA fut fondée par le

Sheick SIDI AHMAD IBN AL-ALAWI en 1918, à son retour d’un

voyage au Moyen Orient. C’est l’Odre Soufi qui a suscité le plus

d’intérêt parmi les européens de notre époque.

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1936 – 1939 La Branche Lyonnaise Matinizéiste, ayant pour « Anti-Chambre »

l’obédience Maçonnique de MEMPHIS-MISRAIM, transmettait la

nécessaire Initiation MAÇONNIQUE aux Néophites Maritinézistes.

Le « GRAND PRIEURE DES GAULES » qui dirigeait le Dr.

CAMILLE SAVOIRE, transmettait pour sa part l’Initiation régulière

des « CHEVALIERS BIENFAISANTS DE LA CITE SAINTE »

(C.B.C.S.) . La Guerre Mondiale 1939-1945 interrompit totalement

ces activités.

1940 – 1942 Les allemands occupent Paris. Les Disciples du PHILOSOPHE

INCONNU célèbrent leurs Rites Théurgiques…AURIFER,

PHALGUS et BAPHOMETOS revivent la Tradition « sub-rosa »…

1942 Jeudi 24 Septembre à minuit : Huit CERCLES Théurgiques

Martinézistes s’allument à Paris. La Loge NETEHLIOS agit…

1943 Avril. Nouvel Lune d’Equinoxe. Dix-huit Cercles s’allument à Paris.

Le 29 Septembre, vint-neuf Cercles Théurgiques vont s’allumer à la

même heure, en divers endroits de la France. Les Théurges que

MARTINES organisa, il y a deux siècles, voient « renaitre le

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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PHENIX…C’est la RESURGENCE DE L’ORDRE DES ELUS-

COHEN. Le 3 Septembre, « MIKAEL », possesseur de diverses

Traditions Maçonniques et Illuministes, parmi lesquelles, celles des

Grands PROFES des ELUS-COHENS de MARTINES DE

PASQUALLY, transmet l’Ordénation à AURIFER, tout deux

possesseurs de l’Episcopat Cathare. AURIFER conduit la

400

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restructuration de L’ORDRE MARTINISTE DES ELUS-COHEN,

en tant que Souverain Grand Maître.

1944 Nuit de Samedi 25 Mars. Des membres de la Gestapo se présentent

au domicile de CONSTANT CHEVILLON, Grand Maître de

FRATERNITAS ROSAE CRUCIS pour la France, patriarche de

l’Eglise Gnostique Universelle, Suprême Grand-Maître de la Rose-

Croix Kabbalistique et Gnostique, Membre de l’Ordre du Lis et de la

« Order of The Rose » ; successeur de Jean Bricaud depuis le 21

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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Février 1934. Le jour suivant son arrestation par la Gestapo, son

cadavre apparaît, criblé de balles ; une volée d’hirondelles tournait au

dessus de son corps inerte…HENRI-CHARLES DUPONT, qui était

son secrétaire, avait été auparavant choisi par Chevillon pour lui

succéder dans sa charge.

1958 Dimanche 26 Octobre. UNION DES ORDRES MARTINISTES :

Ordre Martiniste-Martinéziste (de Lyon), Ordre Martiniste (de Papus)

et Ordre Martiniste des Elus-Cohen. Chambre de Direction

représentant les trois sources du WILLERMOSISME, du

MARTINISME et du MARTINEZISME respectivement, réprésenté

par leurs Grand-Maîtres : Henri DUPONT, Philippe ENCAUSSE et

Robert AMBELAIN.

1967 L’Union des Ordres Martinistes reste sans effet.

401

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1968 14 Août. L’ « Ordre des Chevalliers Maçons Elus-Cohen » est « mis

en sommeil » par son Souverain Grand Commandeur d’alors,

« HERMETE », par une décision adoptée à l’unanimité lors de la

Réunion Plénière de Paris, le 10 Mai. Immédiatement, Robert

AMBELAIN reprend la Direction des ELUS-COHEN et entreprend

une réorganisation Doctrinale et Administrative. Est constitué

l’ORDRE MARTINISTE INITIATIQUE, par Robert AMBELAIN et

G. BUISSET.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S

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1981 21 Mars. Avec la légitime Succession de la Chaîne MARTINEZISTE

COHEN, de l’ORDRE MARTINISTE-INITIATIQUE, de la

Maçonnerie de MEMPHIS-MISRAIM et de l’EGLISE GNOSTIQUE

APOSTOLIQUE, la « FRATERNITE DU TEMPLE D’HENOCH »

fusion synthétique de ces Traditions, « Lève ses Colonnes » au

Zénith de Caracas (Vénézuéla) comme un Ordre autonome et auto-

céphale. Caracas est Le SIEGE de Souverain Magistère de L’Ordre.

Rite : MARTINEZISTE-RECTIFIE. Régime : MAÇONNIQUE.

« Rose » ou Porte des Mystères Mineurs. Résurgence de la CHAINE

MATINEZISTE.

402

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Q U A T O R Z E

L A T R A D I T I O N I N I T I A T I Q U E O C C I D E N T A L E

Dédié avec une profonde affection fraternelle et une gratitude cordiale, à mon

Initiateur « EQUE S A RECONCILIACIONE ».

EQUES A CRUCE FERANS

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Jusqu’en 344 Av. J.C., moment où ALEXANDRE « LE GRAND » conquit la

Perse, le FOYER CENTRAL du Savoir Initiatique et de l’Apprentissage était la Vallée de

l’Euphrate. L’Invasion créa une émigration de nombreux Sacerdotes Initiés qui

emmenèrent avec eux la Connaissance Esotérique pour la répandre dans bien d’autres lieux

hors de cette orbite, où elle n’avait pas encore été offerte. Quelque chose d’identique se

présenta à la chute de l’Empire Byzantin devant les Turcs de Constantinople en 1453 Ap.

J.C., quand de nombreux groupes d’Initiés émigrèrent en Europe et s’installèrent en

Bohème et en Allemagne.

Tout Initié et tout Adepte sait qu’il existe une Loi essentielle qui dit que le « Vieil

Ordre » est changé quand vient le moment. Le grand exode qui a suivi l’invasion et la

conquête d’Alexandre « Le Grand », produisit graduellement le réveil d’un individualisme

qui venait remplacer le système grégaire qui s’était jusqu’alors maintenu. Non seulement

les Sacerdotes-Initiés voyageaient seuls dans leur effort et leur « office » de transmetteurs

de la Connaissance, mais c’est le système même des Grands Collèges Initiatiques qui était

changé. Désormais, la Confrérie et la Fraternité ne se formaient que pour donner la

protection nécessaire et l’esprit d’unité au petit groupe. C’est ainsi que sont nés les CORPS

DE METIER et les CORPORATIONS qui devaient se convertir, avec le temps, en noyaux

de Fraternité, d’Ordres et d’Ecole de Mystères.

Comme nous l’avons déjà dit, la Loi qui gouverne le Cosmos établit que quand le

travail d’une Ere est terminé, les Ecoles de Mystères sont « mises en sommeil » et

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s’occultent pour travailler secrètement (sub-rosa) jusqu’à ce que le Nouveau Cycle

commence. De la même manière que le processus des cultures agricoles : après avoir

récolté la moisson, il faut de nouveau labourer la terre, la laisser reposer et semer ensuite de

nouveau la graine de la prochaine récolte. Mais avant d’en arriver là, la graine doit

demeurer enterrée pour que, en mourant comme graine, le germe se convertisse en plante et

que cette dernière fleurisse et fructifie…

Chaque période intermédiaire permet l’assimilation de ce qui a été enseigné. Ainsi,

de progrès en progrès, l’homme se prépare pour pouvoir apprécier les enseignements que

lui transmettent les nouveaux aspects des Grandes Vérités Eternelles, actualisées et

appropriées dans les Ecoles Initiatiques ou de Mystères, qui sont, avec les Instructeurs et les

Maîtres, l’instrument de leur manifestation. Elles réaniment l’antorche des Traditions qui,

sans cela, seraient oubliées ou reléguées. Toute action a sa réaction. L’action de l’homme

est source de « crises », d’états de ruptures d’équilibre. Elles sont en réalité des « crises de

développement », où se mêlent des facteurs constructifs et destructifs qui permettent

d’élaborer de nouvelles SYNTHESES et des structures conduisant à un nouvel équilibre et

au développement progressif de la conscience de l’UNITE de l’Humanité, sans perdre de

vue la saine harmonie entre les valeurs Traditionnelles et les nouvelles valeurs, fruit du

discernement de consciences chaque fois plus éclairées et plus illuminées.

QUI FURENT LES « ROSE-CROIX »

Les véritables « ROSE-CROIX », c’est-à-dire, ceux du XVIème Siècle, pour les

différencier de leurs « imitations », sont nés comme le résultat d’une SYNTHESE entre les

Traditions parallèles respectives des Castes SACERDOTALES de l’antiquité et des

Corporations Artisanales. Les VERITABLES « Rose-Croix » n’ont jamais constitué une

« organisation » bien définie, car ils devaient toujours demeurer inconnus, en raison du fait

que leur « ROLE » profond consistait à « agir par présence » sur les courants de pensée qui

ont traversé souterrainement (su-rosa) les faits du monde dans lequel ils vivèrent ; des faits

généralement passés inaperçus par presque tout le monde ; des faits généralement

« mystérieux » pour leur sens et leur manifestation d’ordre ésotérique. Comme le signale

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Réné Guénon : « Nous considérons les faits historiques eux-mêmes comme des symboles

d’une réalité d’ordre plus élevé. » (Cf. « LA GRANDE TRIADE », page 22, Note 3).

Du fait que le nom de « ROSE-CROIX » s’utilise de nos jours de manière confuse

et abusive, comme résultat de la dégénérescence des concepts, vu qu’on prétend l’appliquer

à des personnes qui ne les méritent pas, il est utile et recommandable que nous

rafraichissions les idées au sujet de ce que signifie réellement le mot « ROSE-CROIX ». En

hébreu, « ROZ » (Rosah) signifie SECRETS ; et ROSEN signifie PRINCE. « KOROZ »

signifie HERAUT ; par conséquent, ROSAH-KOROZ signife « HERAUT DU SECRET »,

ou « HERAUT SECRET ». L’expression ou le terme lui-même est composé de deux mots

dont le très ancien symbolisme n’admet aucun doute et aucune discussion. La « ROSE »

correspond, dans la symbologie d’Occident, au symbole Oriental du « LOTUS » ; bien

qu’en Inde, le concept spécifique de la « ROSE COSMIQUE » (TRIPARASUNDARI)

existe, comme un expression de la beauté de La Mère Divine. Dans le symbolisme

HERMETIQUE, La ROSE est l’image de l’AME ; sa couleur représente l’ OEUVRE EN

ROUGE, et LA ROSEE est le symbole de la REGENERATION. Dante compare

l’AMOUR PARADISIAQUE au Centre de la Rose : « Dans le Coeur de la Rose éternelle,

qui s’exalte, se dilate et exhale un parfum de louange au Soleil de l’éternel Printemps,

m’attira Béatrice… » (Cf. « PARADIS », Chant XXX). Par conséquent, aller au Centre de

La Rose, c’est « RETOURNER » à l’ « UN ». Comme le dit l’ECCLESIASTE : QUAND

FLEURIT L’AMANDIER, L’ESPRIT RETOURNE A DIEU QUI L’A DONNE ». (Chap.

12 :5 et 7).

LA CROIX est également un symbole MILLENAIRE qui signale une « conjonction

de contraires » : la ligne verticale, symbole du Monde Céleste et la ligne horizontale,

symbole du monde terrestre. L’Eclair Divin du Logos passant à travers le Quaternaire.

Quand l’ « Homme Véritable » se convertit en « HOMME TRANSCENDANT » pour

avoir atteint « LE CENTRE DE TOUTE CHOSE », il peut à ce moment là et seulement à

ce moment là être appelé un « ROSE-CROIX ». Il représente un « passage » de l’ « état

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CADRE DE FILIATION (CHAINE) DE L’ORDRE DES

FRERES DE LA ROSE-CROIX

(GRAPHIQUE)

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humain » (représenté par la terre et la ligne horizontale) à l’état SUPRAHUMAIN

(Universel), représenté par Le Ciel et la ligne verticale de la Croix. Dans le langage des

Mystères, c’est un « passage des Mystères MINEURS aux MYSTERES MAJEURS ».

C’est « passer » (REELLEMENT) de L’EQUERRE AU COMPAS…

Résumons : le terme de « ROSE CROIX » correspond EXCLUSIVEMENT à

l’Initié qui est ARRIVE à l’ « ADEPTAT », c’est-à-dire, à l’état spirituel d’ HOMME

VERITABLE, parce qu’ayant atteint EFFECTIVEMENT le terme de l’Initiation dans les

Mystères Mineurs, il a déjà, de fait, un pied sur le Seuil des Grands Mystères ; il est passé

de la circonférence au CENTRE, ou, ce qui est la même chose : « il s’est RESTAURE

DANS SON ETAT PRIMORDIAL », l’état de perfection même de l’ « état humain »,

l’ « INSAN EL-QADIM » de la Tradition Soufie. Exprimé dans le langage des

Alchimistes, c’est « LA RECONSTRUCTION DE L’ANDROGYNE HERMETIQUE » ou

« LA CONSOMMATION DU GRAND-OEUVRE (Magnum Opus). C’est à-dire qu’il est

« celui qui a dépassé sa condition individuelle ».

Le véritable « ROSE CROIX » est celui qui a atteint les deux Initiations

complémentaires avec leurs deux degrés hiérarchiques correspondant d’Initiation ROYALE

(ou REGIE) et d’Initiation SACERDOTALE. Il est de fait, CHEVALIER et

SACERDOTE, ou, ce qui en termes hindous serait un KSHATRIYA-BRAHMAN. Dans la

Tradition Soufi, cela correspond au MUTAÇAWWUF qui a atteint des degrés très élevés

sans être encore arrivé au terme final (de la Tradition Soufie), c’est-à-dire, à l’ IDENTITE

SUPREME, qui est le BUT FINAL de la Véritable INITIATION, qui correspond à l’ « état

de conscience de SOUFI ». La différence entre « ROSE-CROIX » et « SOUFI » est la

même que celle qui existe dans le Taoisme, entre ce qu’on appelle l’ « HOMME

VERITABLE » et l’ « HOMME TRANSCENDANT », ou, selon les propres termes Soufis,

entre EL INSAN EL-QADIM et EL INSAN EL-KAMIL…

Comme nous l’avons déjà dit, les « ROSE-CROIX » authentiques, ceux qui firent

leur apparition dans l’Europe du XVIème Siècle, n’ont jamais constitué un groupe bien

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défini, et encore moins une organisation administrative. Ils exercèrent leur MISSION « par

présence » et une fois remplie, ils se retirèrent du Monde Occidental parce que les

conditions générales avaient finies par être telles que leur action n’avait plus aucune raison

d’être. Par conséquent, ils se « retirèrent en Asie », et ils se réabsorbèrent au Centre

Suprême Spirituel dont ils étaient une émanation. A partir de ce moment, la communication

avec Le Centre Suprême était de nouveau interrompue, tel que cela était arrivé auparavant

quand L’Ordre du Temple fut éliminée (apparamment).

Mais les disciples des « ROSES-CROIX » étaient éparpillés dans toute l’Europe, et

ce sont eux que l’on peut appeler les « ROSICRUCIENS ». Ils organisèrent le groupe

concerté de Gnostiques, d’Hermétistes, de Néo-Pythagoriciens, de Néo-Platoniciens, de

Néo-Druides et de Paracelciens, qui établit la SYNTHESE ROSICRUCIENNE de 1614. Ils

furent également les auteurs de documents connus, tels que la « CONFESSIO » et la

« FAMA FRATERNITATIS ». Ils avaient reçu la mission d’ « apporter » des méthodes

actualisées pour rendre plus facile et plus extensif l’Enseignement dans le domaine de

l’Initiation Effective, en recrutant des hommes choisis et en les préparant au moyen du

passage préalable par l’Initiation VIRTUELLE de la Maçonnerie. Au moyen de ces

« hommes éveillés », modifier l’état des choses correspondant au vieux cycle mondial »

(sic. QUADRIFERUS, dict.). La synthèse Maçonnique qui avait été prévue en 1614 par le

Jésuitisme et l’Encyclopédisme qui frénèrent ainsi son influence marquante, jusqu’à

disparaître finalement, donnant lieu à la dégénération de la Maçonnerie et créant des

scissions et des chismes. L’ennemi savait utiliser avec habilité sa vieille tactique :

« DIVISER POUR REIGNER ».

De même que du côté du Protestantisme Anglais, il y eu des efforts inhabituels pour

faire disparaître des documents, pour intervenir dans des Rituels et un symbolisme en

fonction de leurs propres convenances confessionnelles. Dans ces luttes de prétentions

hégémoniques de la part des Catholiques et des Protestants infiltrés dans la Maçonnerie,

cette dernière a toujours constitué une sorte de « no man’s land », bien qu’elle aie fini par

être sérieusement affectée par les deux bandes : Jacobins et Stuardistes, le conflit qui

déclencha la « Guerre de 30 ans » (1616 – 1648), dont le début eut lieu en Bohème.

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Comme conséquence de telles « infiltrations » et des graves déformations qui se

sont manifestées dans les Loges, la Maçonnerie a fini par se convertir petit à petit en de

simples « fronts de luttes », où l’unique mot était « LA REVOLUTION et

L’ENCYCLOPEDISME », avec son irrépressible « anti-conformisme » de part et d’autre.

Ainsi, au milieu des grandes démonstrations de grandiloquence, la Maçonnerie est restée

« orpheline DU MOT ». J. Corneloup a très bien signalé ces « effets » quand il disait : « La

Francmaçonnerie a si peu organisé la Révolution que la Révolution, immédiatement,

désorganisa la Francmaçonnerie. « Telle était l’ « ambiance » de l’Europe que les véritables

ROSE-CROIX quittèrent en 1648…

L’OEUVRE DE RECONSTRUCTION MAÇONNIQUE DE MARTINES DE

PASQUALLY

MARTINES DE PASQUALY, dont le nom complet était JACQUES DE LIVRON

JOACHIM DE LA TOUR DE LA CASE MARTINES DE PASQUALLY, est né à

Grenoble en 1710. Le père de Martines, natif d’Alicante (Espagne), avait reçu le 20 Mai

1738, une « Patente de Constitution » de Loge, de la Grande Loge Ecossaise sous la

Régence des Stuart, avec le pouvoir de la transmettre à son fils ainé. Avec cette Patente,

Martines de Pasqually fonda à Montpellier le « CHAPITRE DES JUGES ECOSSAIS », en

1754. Ensuite, il se dédia à voyager dans toute la France, comme le dit Robert AMBELAIN

dans son livre « LE MARTINISME » : « Martines de Pasqually passa sa vie à enseigner

aux Maîtres-Maçons des Obédiences ordinaires (et qui erraient de systême philosophique

en systême philosophique), et ce, sous l’aspect extérieur d’un Rite Maçonnique ordinaire,

un véritable enseignement INITIATIQUE, susceptible de revêtir l’aspect d’une Théodicée,

d’une Cosmogonie, d’une Gnose et d’une Philosophie. Afin d’avoir des éléments déjà

semi-formés à une certaine discipline intellectuelle et matérielle, il n’accepte dans son

Ordre que des Maçons réguliers titulaires du Degré de Maître (Troisième Degré). Mais

d’autre part, comme il arrive que des éléments d’un grand intérêt arrivent par le canal de la

voie « profane », il établit à la base de son systême, la transmission préalable suffisamment

rapide des trois degrés de la Maçonnerie ordinaire (Maçonnerie Bleue ou de Saint Jean). De

fait, on comprendra plus tard que la raison secrète de cette filiation préalable à la Maîtreise

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Maçonnique réside dans le fait que son Ecole repose sur la même Légende, ou le même

Mythe de la Maçonnerie : LA LEGENDE D’HIRAM, présentée sans commentaire, sans

aucune allusion à son ésoterisme. Martines de Pasqually donne une explication

transcendante de son système théogonique. Mais il la donne sous cet aspect dans les

Classes Supérieures de l’Ordre, laissant aux trois degrés inférieurs ordinaires, la

présentation légendaire, commune à toute les Obédiences. Martines de Pasqually parcourt

mystérieusement une partie de la France, le Sud-Est et le Midi principalement. Sortant

d’une ville sans dire où il allait, il arrivait de la même manière, sans laisser entrevoir d’où il

venait. Il commença très probablement sa mission en 1758, parce que dans sa lettre du 2

Septembre 1768, il déclare que les frères d’Aubeton, Commissaires de la Marine Royale,

sont des adeptes depuis dix ans. Propageant sa Doctrine, il réunit des adhérents dans les

Loges de Marseille, d’Avignon, de Montpellier, de Narbonne, de Foix et de Toulouse. Il

s’établit finalement à Bordeaux, où il arrive le 28 Avril 1762. Mais avant de commencer

son apostolat Initiatique, il avait eu préalablement une activité Maçonnique indiscutable.

« (Cf. Op. Cit., pages 19/20, Editions NICLAUS, Paris, 1946).

Sa véritable Mission était de ré-tablir, l’ORDENATION SACERDOTALE dont la

filiation provenant de Cultes Sacerdotaux Primitifs, était insérée dans la CLASSE

SECRETE de la Classification que comprenait l’Obédience de l’Ordre des ELUS-COHEN,

dont les degrés étaient ceux de REAUX-CROIX (ne pas confondre avec Rose-Croix) et de

GRAND REAUX –CROIX. Le terme de REAUX signifie « PUISSANT SACERDOTE »,

similaire au terme hébreu de COHEN HAGADOL ou « Grand Sacerdote ». Ainsi, les

ELUS-COHEN (qui devraient en réalité s’appeler COHANIM (pluriel), de nouveau

organisés et multipliés, venaient renforcer la MILICE SACREE DE LA TRADITION

OCCIDENTALE, telle qu’elle avait été établie auparavant dans le Temple de Jérusalem

avec ses CHEVALLIERS–LEVITES, ou dans le Christianisme Médiéval avec ses

CHEVALLIERS-TEMPLIERS, qui étaient à la fois SOLDATS et SACERDOTES, dans

leur double condition et office de SHATRIYAS et de BRAHMANS, Initiés ROYAUX et

SACERDOTES dans leur fonction ESSENTIELLE de conservation et de transmission

(QBL) de la DOCTRINE TRADITIONNELLE INITIATIQUE, car la FONCTION

véritable et principale du SACERDOCE TRADITIONNEL est celle de la

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CONNAISSANCE et de l’ENSEIGNEMENT ; les autres fonctions, bien qu’actives et

existentes, sont plus « externes » et secondaires, car ce qui est principal ce sont LES

MYSTERES, le « ministère » vient après…

C’est pour cette raison que les Sacerdotes de la Tradition INITIATIQUE sont

investis d’un Pouvoir SPIRITUEL qui leur permet d’exercer les TROIS grandes fonctions

originales du Sacerdoce Primordial : la Fonction INITIATIQUE, la Fonction ROYALE et

la Fonction SACRIFICIELLE. Pour conséquent, ils sont PONTIFES et ROIS, selon le

prototype de l’Antiquité, avec leurs double FONCTION d’ Autorités Spirituelles et de

Pouvoir Temporel.

LA RESURGENCE DE L’ORDRE DES ELUS-COHEN

En 1943, le Souverain Grand Maître AURIFER, qui, en plus de ses hauts Degrés

Maçonniques et Rosicruciens, est aussi Evêque CATHARE et pouvoirs successoraux dans

le 154ème degré selon EVODE, Premier Patriarche d’Antioquie, en réalisant la

RESURGENCE de l’Ordre, intégra à la Filiation Sacerdotale des ELUS-COHEN (ou

REAUX-CROIX) qui comportait la Succession de LEVI et d’ AARON, la Succession

selon l’Ordre de MELKISSEDECK, unissant ainsi l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, par

laquelle les Chevalliers-Maçons ELUS-COHEN, sont SACERDOTES possédant une

SUCCESSION SACERDOTALE TRIPLE : celle de LEVI et de ses fils (Gardiens du

Tabernacle), celle d’AARON, Premier SUMO SACERDOTE (COHEN HAGDOL) de

l’Anciene Loi, Frère de MOISE, et la Succession du Sacerdoce Eternel selon

MELKISEDEK, qui est celle de la Grande Tradition Primordiale (HEBREUX, 5 :6 et 7 :1 à

28).

Les Promoteurs, Gardiens et Surveillants de la Grande Tradition INITIATIQUE

Occidentale furent les « ROSE-CROIX » Véritables. Et bien que leur passage fut comme la

splendeur d’un météore, ou comme la très brève anthèse d’une ROSE, leur « parfum » reste

actif dans les airs pour ceux qui sont capables de le percevoir, et par conséquent, qui

mantiennent leurs Ames comme des Cratères ouverts à la ROSEE du Ciel…

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Le TEMPS est déjà proche, où notre monde Occidental pourra « revenir sur ses

pas » pour RE-TABLIR la « communio » avec Le Centre Spirituel qui régit la Grande

Tradition INITIATIQUE Occidentale…Alors « le Chemin qui conduit au Pardes »

s’ouvrira à nouveau… ! « Les véritables ROSE-CROIX, les PERES de notre TRADITION

INITIATIQUE OCCIDENTALE, représentent le « maillon » qui ferme la CHAINE qui

réunit les Associations ESOTERIQUES et INITIATIQUES du Moyen-Age avec celles des

Temps modernes », comme le signale fort justement J. Heron Lepper.

Revenons, avec le Souvenir dans notre coeur (re-CORDA-re)*3 au PERE

« symbolique » de LA ROSE-CROIX, Le Patriarche HENOCH, « inventeur de La

Tradition et de la Science » comme l’appelle Sédir, et rappelons-nous de la Légende qui dit

qu’à « la consommation des temps, HENOCH, le seul parmi les neufs descendants d’Adam,

qui n’étant pas mort puisqu’il s’en alla avec Dieu, devra revenir avec ELIE, qui n’est pas

mort non plus, puisqu’il alla au Ciel dans un Char de Feu, et ils se rencontreront de

nouveau parmi nous en tant que témoins de la dissolution du Cycle Cosmique. Arrivé à ce

point, nous ne pouvons pas faire moins que penser à « l’Ange tutélaire des Rose-Croix » :

« ELIE-ARTISTE », celui qui demeure dans le Soleil Rouge, « Le Gardien de La Porte »,

l’Esprit irradiant de l’Enseignement Intégral des ROSE-CROIX, Ange, Génie Recteur et

personnification symbolique de L’Ordre : Démiurge mystérieux, Esprit de Liberté, de

Science et d’Amour qui doit régénérer le Monde…(PARACELSE).

Utilisons donc le Travail de nos prédécésseurs, cette Tradition Esotérique active et

vivante qui constitue notre HERITAGE, pour suivre d’un pas résolu sur Le Sentier, les

TRACES GLORIEUSES de ceux qui nous ont précédé dans La Voie. Aujourd’hui plus que

jamais, celui qui CHERCHE réellement trouvera, et celui qui FRAPPE verra s’ouvrir

devant ses yeux perplexes, La Porte DES MYSTERES qui conduisent à LA VERITE et à

LA VIE DE L’IMMORTALITE… !

« REGARDE : JE METS AUJOURD’HUI DEVANT TOI LA VIE ET LE BIEN,

LA MORT ET LE MAL. CHOISIS DONC LA VIE, POUR QUE TU VIVES TOI

3O En Espagnol, SOUVENIR se dit RECUERDO

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ET TON SEMBLABLE. » (DEUTERONOME, 30 :15 et 19).

« JE VAIS OUVRIR MA BOUCHE AUX PARABLOBLES, ET JE VAIS

PROFERER LES ARCANES DE L’AGE ANCIEN. CE QUE NOUS

AVONS ENTENDU ET CONNU, CE QUE NOS PERES NOUS ONT

TRANSMIS, NOUS NE L’OCCULTERONS PAS A LEURS FILS,

NOUS LE RACONTERONS A LA GENERATION FUTURE. »

(PSAUMES, 77 :2 à 4)

L A M E C H E Q U I FUME

Malgré la décadence, tant apparente que réelle, des seules Organisations

INITIATIQUES d’Occident qui n’ont malgré tout pas perdu leur valeur « radicale » et qui

ont maintenu la « succession ininterrompue » de leur CHAINE, telles que LA

MAÇONNERIE et LE COMPAGNONNAGE, héritiers directs de l’Ancienne Maçonnerie

OPERATIVE et des Confraternités et des Confréries du Moyen-Age ; et malgré le fait

indiscutable que nous sommes en train de vivre des annés d’obscurcissement accéléré de

tous les principes et de toutes les valeurs spirituelles, c’est uniquement au sein de ces deux

Organisations que l’on peut trouver aujourd’hui le témoignage final de quelque chose qui,

dans le passé, fut une connaissance pleine, et dont les « restes » ou « vestiges », bien que

constituant de fait une « substitution » des Anciens Mystères, et bien que conservés et

transmis dans leur aspect VIRTUEL et littéral, continuent à « subsister » dans les deux

Organisations, en qualité de « dépôt » de l’ « héritage » qui doit être conservé et transmis

aux générations futures qui seront mieux qualifiées pour RE-animer, développer et

perfectionner, au moyen de la mise en oeuvre de chaque Initié et de chaque Adepte REEL,

du VESTIGE ou « germe » de La Tradition INITIATIQUE d’Occident qui demeure

« latent », au bon soin des deux ordres dont nous avons parlé, comme « LA MECHE QUI

FUME », mentionnée par ISAIE, 42 :3.

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Nous pourrions résumer synoptiquement cette situation en disant que la

transmission Initiatique subsiste encore, car la « CHAINE » Traditionnelle n’a pas été

interrompue, mais elle subsiste seulement dans sa forme « VIRTUELLE » ; c’est-à-dire,

comme un « germe » à qui il manque les conditions nécessaires pour son éclosion et son

plein développement, ce qui ne peut être atteint qu’à travers l’application du TRAVAIL

OPERATIF, l’UNIQUE manière par laquelle l’Initiation peut être restituée dans sa

condition REELLE et EFFECTIVE. La RESTAURATION n’est possible qu’à travers le

retour à la forme et à la méthode ANCIENNE du Travail OPERATIF de « réalisation

intérieur » de la CONNAISSANCE EFFECTIVE qui est ce qui convertit l’Initiation

VIRTUELLE et Symbolique en Initiation REELLE et EFFECTIVE. La première est ce que

nous pourrions appeler « ENTRER dans la Voie », et la seconde, « suivre LA VOIE ». Il

n’existe aucune possibilité d’atteindre l’ INITIATION VERITABLE sans l’indispensable

EFFORT et sans obtenir LA REALISATION SPIRITUELLE, qui est l’objectif véritable de

toute Initiation TRADITIONNELLE. C’est uniquement de cette manière que le sens des

deux Devises Initiatiques : « POST TENEBRAS LUX » et « ORDO AB CHAO » peut se

faire effectif. Les « ténèbres » représentent les potentialités « virtuelles » (non développées)

qui constituent le CHAOS. C’est le « FIAT LUX » de l’Initiation VIRTUELLE qui

détermine le CHAOS. C’est le « FIAT LUX » de l’Initiation VIRTUELLE qui détermine

LE DEBUT du processus cosmogonique au moyen duquel le CHAOS est ORDONNE pour

être converti en COSMOS ou « Univers manifesté », parce que l’INITIATION n’est que le

« reflet » microcosmique de « ce qui fut fait au début » (B-RASHITH). Comme le signale

fort justement l’Evangile Esotérique de JEAN : « BRASHITH HID-HDBR » : « De toute

Eternité, le Principe fut le Verbe ».

Nous lisons dans PROVERBES, 8 :22 à 24, 30, 32, 34 et 35 :

« JEHOVA M’A POSSEDE AU DEBUT DE SON CHEMIN,

PRELUDE A SES OEUVRES ANCIENNES.

J’AI EU ETERNELLEMENT LA PRINCIPAUTE, DEPUIS LE DEBUT,

AVANT LA TERRE, AVANT LES ABIMES, J’AI ETE ENGENDRE.

J’ETAIS AVEC LUI, ORDENNANT LE TOUT.

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HEUREUX CEUX QUI GARDENT MES VOIES !

HEUREUX L’HOMME QUI M’ECOUTE !

PARCE QUE CELUI QUI ME TROUVERA, TROUVERA LA VIE… »

C O N C L U S I O N

Si tout au long de ce livre, nous avons essayé d’attirer l’attention du lecteur sur les

TRACES ostensibles qui signalent le FIL qui va se convertir en TRAME et CHAINE du

« TISSU voilé » de l’histoire, nous n’avons jamais eu la prétention de plonger nos lecteurs

dans un abîme de perplexité. Cependant, nous considérons que ces TRACES représentent

quelque chose qu’il est très difficile de ne pas admettre, parce qu’elles se manifestent avec

la force de l’évidence, à moins qu’on ait recours à la prédisposition de ne pas admettre la

reconnaissance de ce qui, dans une grande lumière, se présente comme une vérité

irrécusable. C’est là que se terminent ces TRACES APODIPTIQUES que nous offrons

avec toute la force du Coeur, à tous ces êtres qui sont à la recherche du SENTIER de

L’INITIATION dans notre Monde Occidental.

Si le contenu de ce livre arrive à produire chez nos lecteurs le sentiment de

l’évidence comme un assentissement de l’esprit, notre humble effort aura atteint sa

meilleure récompense et son objectif véritable.

« La finalité de l’Homme est la Connaissance de Lui-même. Celui

qui réalise cette Connaissance se convertit en son propre créateur.

Introduit au Centre de Lui-même, dans sa propre source qui est une

Source Lumineuse, et possesseur du SOLEIL ANTERIEUR, il peut

Etre appelé SAGE, HOMME VIVANT ou « FILS DE LA LUMIERE. »

(Marie M. Davy : « LA CONNAISSANCE DE SOI »).

Préparons nous donc pour LE MONDE AVENIR, jusqu’à ce que « la Nuit s’en

aille ». Rappelons-nous de ce que les Compagnons Etrangers du « Devoir de Liberté »

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disent dans leur « Evangile des Tailleurs de Pierre et des Maîtres d’Oeuvre ». « L’ignorance

est un CRIME quand elle est le résultat de l’indifférence pour La Vérité. Lis donc, profite

médite et TRAVAILLE… ! » (Manuscrit du XVIIIème Siècle).

Que ces TRACES que nous avons exposées devant toi, amie ou ami lecteur,

puissent EVEILLER DANS TON COEUR le désir de répondre enfin à la VOIX

INTERIEURE silencieuse que tout être possède en lui ; de manière telle que ton coeur

s’oeuvre comme une ROSE DE LUMIERE, avec un AMOUR infini pour les êtres et les

choses, et que tu puisses vérifier qu’il existe une VIE plus belle, plus digne d’être VECUE

et partagée… !

Que le rayon vacillant avec lequel nous avons essayé de signaler LE SENTIER, se

transforme en un puissant éclair de LUMIERE vivifié par le profond désir de ton Coeur

pour qu’il se convertisse en une « VIA LUCIS » qui te conduira jusqu’au Sanctuaire de ton

TEMPLE INTERIEUR… ! ! !

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Caracas (Vénézuéla), 29 Mai 1986.

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I N D E X (à adapter à la version finale)

PAGE

Introduction................................................................................................................

CHAPITRE UN:La Palingenèse du Phénix.......................................................................................... 14

CHAPITRE DEUX:

La Révélation Primordiale, Oeuvre du Verbe............................................................ 20L’Unité Primordiale perdue....................................................................................... 21L’Objet des Ecoles de Mystères................................................................................. 26Le Sentier de Retour ou le Chemin de Perfection...................................................... 27

CHAPITRE TROIS:

Les Traces de la Grande Tradition Primordiale......................................................... 33L’Hyperborée............................................................................................................. 34

CHAPITRE QUATRE:

L’autre face de Janus.................................................................................................. 43

CHAPITRE CINQ:

Le Fil conducteur et la Trace de la Tradition ………………………………. 56Le Fil, la Chaine, la Trame et la Toile……………………………………………… 64L’Importance primordiale du Fil Axial...................................................................... 77Le Pilier du Milieu.................................................................................................... 79

CHAPITRE SIX:De la Paradesha à L’Agarttha.................................................................................... 84L’Arbre de Vie........................................................................................................... 88La Menorah................................................................................................................ 97Gravure de “Portae Lucis”......................................................................................... 102L’Arme de la Scission................................................................................................ 105 Le Globe ailé d’Egypte.............................................................................................. 112Le Symbolisme de l’Aigle et du Serpent................................................................... 113Le Retour au PARDES............................................................................................... 116La constitution duodénaire des Centres Spirituels..................................................... 119

CHAPITRE SEPT:Les Traditions Dérivées et Secondaires..................................................................... 122Cadre Sypnotique de la Succession Initiatique.......................................................... 128

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La TULA Atlante....................................................................................................... 143

....................................................................................................................................PAGE

CHAPITRE HUIT:Les deux HERMES Egyptiens, héritiers des Mystères Atlantes…………………… 152

CHAPITRE NEUF:La Tradition DRUIDIQUE........................................................................................ 165L’Ecole de Mystères des Druides.............................................................................. 171L’Arbre de Vie, selon “Les Fils de Kelú”.................................................................. 183

CHAPITRE DIX:La Tradition SCYTHE............................................................................................... 184 Il n’y a pas de MYTHE sans Histoire........................................................................ 187Qui étaient les SCYTHES.......................................................................................... 190Le Griffon................................................................................................................... 193La Légende des GRIFFONS et des ARIMASPES.................................................... 197La Voix de la Sagesse Eternelle................................................................................. 198DEUKALION, Le NOE des Pré-Hellènes................................................................. 199Le MYTHE, Histoire Numineuse.............................................................................. 204La Valeur Historique des Traditions Orales............................................................... 207 Les Générations de NOE............................................................................................ 209Le Passage du MUTHOS au LOGOS....................................................................... 212Alphabet SCYTHICUM.............................................................................................

CHAPITRE ONZE:La Tradition HINDOUE............................................................................................ 225 Les Six “DARSHANAS”........................................................................................... 231Le YOGA................................................................................................................... 234Les Six VEDANGAS................................................................................................. 239Le VEDA................................................................................................................... 241Le BOUDDHISME.................................................................................................... 242Quelques essais de Dialogue et de Ren-contre........................................................... 251Un Grand Rishi de notre temps.................................................................................. 260Bhagavan Sri RAMANA MAHARSHI..................................................................... 261

CHAPITRE XII:Les ABRAMIDES, Sacerdotes Doriques de CHALDEE.......................................... 267Autres considérations au sujet de l’origine du Peuple Hébreu................................... 273CHALDEE, Patrie des deux HERMES..................................................................... 277Opinions diverses sur l’étymologie du nom ABRAHAM......................................... 280ABRAHAM et les Origines de la Tradition Initiatique d’Occident........................... 282 L’influence PERSE et CHALDEENE dans la Tradition des ISRAELITES............. 294 Quelques observations au sujet de LA QABALAH.................................................. 302

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Les éléments constituants la Tradition Hébraique..................................................... 308....................................................................................................................................PAGE

Cadres des Clans Patriarcaux..................................................................................... 309Concordance des “Chakras” et des “Séphiroths”....................................................... 318Compendium Chronologique..................................................................................... 319

CHAPITRE XIII:Autres Cercles de “La Grande Orpheline”................................................................. 327Monogramme du pronom “EL” (HUWWA)............................................................. 338Le Parfum de LA ROSE............................................................................................ 340L’Ibérie Musulmane et la première Ecole Soufie d’Europe...................................... 342Le Soufisme Hispano-Arabe et son influence............................................................ 348 Graphique de Succession (Silsila) d’ABU MADYAN.............................................. 358 Le Sheik AHMAD AL-ALAWI en 1930................................................................... 361Le Seuil du Sanctuaire............................................................................................... 365Faits Chronologiques................................................................................................. 366

CHAPITRE XIV:La Tradition INITIATIQUE Occidentale………………………………………….. 399Qui furent les “ROSE-CROIX”…………………………………………………….. 400Cadre de Filiation (Chaîne) des“FRERES DE LA ROSE-CROIX”.......................... 402 (bis) L’Oeuvre de re-construction Maç: de MARTINES DE PASQUALLY.................... 405La Résurgence de l’Ordre des “ELUS-COHEN”...................................................... 407La Mèche qui Fume................................................................................................... 409Conclusion.................................................................................................................. 411INDEX....................................................................................................................... 413

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