Les voitures intelligentes et les véhicules connectésObservations sur la confidentialité, la sécurité et la sûreté

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

Introduction

La voiture qui nous offrait, jusqu’à ces derniers temps, un certain refuge se transforme rapidement en un centre d’information sur roues. De plus en plus, les automobiles sont équipées d’un réseau sophistiqué d’ordinateurs inter-reliés qui sont connectés avec Internet. Certains véhicules surveillent et dressent un rapport sur leurs systèmes internes et l’utilisation du véhicule. D’autres systèmes facilitent le pilotage de certaines fonctions, par exemple la direction et les freins. D’autres encore font partie des systèmes intégrés de navigation, de communication, d’information et de distraction. Les véhicules seront équipés d’ici peu d’une fonctionnalité qui leur permettra de communiquer continuellement avec les véhicules avoisinants et avec l’infrastructure des transports et ce, afin d’optimiser la sécurité.

Internet et la technologie informatique contribuent à une expérience au volant plus sûre et plus agréable, mais il faut faire des concessions. Les unités de commande électriques peuvent optimiser la performance des véhicules et améliorer leurs capacités de diagnostic. Or, les pirates informatiques savent comment les infiltrer. Les voitures qui maximisent la sécurité en interagissant par voie électronique avec les autres véhicules et avec l’environnement de conduite soulèvent des préoccupations en matière de confidentialité. Quant aux systèmes d’info-avertissement avancés, ils offrent diverses capacités de communication, d’information et de distraction, mais là encore, ils ont la plupart des vulnérabilités liées à la sécurité des téléphones intelligents ou des tablettes électroniques. En outre, même si les fabricants d’automobiles affirment que les nouvelles technologies d’info-avertissement sont plus sécuritaires que le téléphone intelligent ou le baladeur MP3 qu’utilisent de nombreux conducteurs, certains défenseurs de la sécurité continuent d’être sceptiques.

2

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

De nos jours, même les automobiles de prix médian sont remarquablement « intelligentes ». En effet, certaines automobiles modernes possèdent jusqu’à 50 unités de contrôle électriques (ECU), dont la plupart sont utilisés par les systèmes, comme la direction et les freins. Certaines voitures transmettent des données sur la maintenance et diagnostiquent les problèmes, que le propriétaire ou fabricant peut lire à distance. Des alarmes avisent les conducteurs de la présence d’objets cachés qui se trouvent derrière le véhicule ou dans l’angle mort. Les systèmes de localisation GPS intégrés dirigent les conducteurs pas à pas vers leur destination tandis que les systèmes de distraction et de communication intégrés sont dotés, quant à eux, de baladeurs MP3 portatifs ou de téléphones intelligents. La fonctionnalité de la dernière génération d’automobiles permet aux conducteurs de recevoir et d’envoyer des messages textes à l’aide d’une technologie d’assistance vocale commandée par ordinateur.

À mesure que la technologie continuera d’avancer, les véhicules seront de plus en plus intelligents et mieux connectés. En effet, on prévoit que d’ici 2017, plus de 60 pourcent des nouvelles voitures seront dotées de capacités de connexion, selon le cabinet spécialisé en recherches ABI Research.1

Certains fabricants d’automobiles intègrent déjà des éléments du système d’exploitation de bureautique intégrée (iOS) Apple à leurs véhicules, ce qui permet d’incorporer un dispositif iOS au système du tableau de bord. Google envisage de développer encore plus ce concept. Ainsi, les automobilistes et les passagers des véhicules munis du système

1 Chris Woodyard et Jayne O’Donnell, « Your car may be invading your privacy », USA Today (le 25 mars 2013) www.usatoday.com

2 Foire aux questions, Open Automotive Alliance www.openautoalliance.net

3 « Connected Vehicle Research », RITA www.its.dot.gov

d’exploitation Android peuvent accéder aux données sur la circulation, à des cartes routières, à des activités de loisirs, à des services Web et autres, qui sont toutes entièrement intégrées dans le système informatique et les contrôles du véhicule. La vision de Google, c’est une voiture Android « connectée ».2

Les appareils « vestimentaires » – par exemple les lunettes ou les montres portées sur soi pour détecter ou livrer de l’information – sont la dernière tendance en matière de conception automobile. Hyundai, Mercedes, BMW et Nissan font partie des constructeurs d’automobiles qui offrent actuellement une sorte d’appareil vestimentaire aux conducteurs. On prévoit que le pourcentage d’utilisation des appareils vestimentaires qui permettent aux véhicules d’interagir avec les gens augmentera fortement, ce qui créera de nouveaux niveaux de contrôle et d’interaction avec les automobiles.

Les technologies émergentes intègrent directement les véhicules à l’environnement de conduite. En effet, les véhicules connectés peuvent communiquer de manière bidirectionnelle avec les autres véhicules, l’infrastructure de transport et les autres appareils, l’objectif étant d’optimiser la sécurité, d’améliorer la mobilité et de réduire l’impact sur l’environnement. Selon le Department of Transportation Research and Innovative Technology Administration (RITA) des États-Unis, il faut développer « un système de transport entièrement connecté qui peut tirer profit des applications transformationnelles multimodales. »3

Les progrès technologiques

On prévoit que d’ici 2017, plus de 60 pourcent des nouvelles voitures seront dotées de capacités de connexion.

3

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

4 Hands-Free Infotainment Isn’t The Solution To Distracted Driving, Researchers Warn Webcast News Room (Feb 5, 2014) www.webcastnewsroom.com

5 « U.S. Department of Transportation Proposes ‘Distraction’ Guidelines for Automakers », NHTSA www.nhtsa.gov

6 David L. Strayer, Joel M. Cooper, Jonna Turrill, James Coleman, Nate Medeiros-Ward, and Francesco Biondi, Measuring Cognitive Distraction in the Automobile (June 2013), Université d’État de l’Utah www.aaafoundation.org

7 Fitch, G. A., Soccolich, S. A., Guo, F., McClafferty, J., Fang, Y., Olson, R. L., Perez, M. A., Hanowski, R. J., Hankey, J. M., & Dingus, T. A. (2013, April). The impact of hand-held and hands-free cell phone use on driving performance and safety-critical event risk. (Report No. DOT HS 811 757). Washington, DC: National Highway Traffic Safety Administration. www.nhtsa.gov

8 « Insights Into The Future Of The Auto Industry And The Connection Mobile Will Play », AutoMotion www.automotiontv.com

9 Erik Ortiz, “Driving while wearing Google Glass: Could the futuristic device join handheld cell phones, texting as illegal?” New York Daily News www.nydailynews.com

Les nouvelles technologies visent à rendre la conduite plus sécuritaire, plus efficace et plus agréable. Mais, comme c’est le cas de presque toutes les nouvelles technologies, elles comportent toutefois des risques.

La distraction au volantL’environnement qui regorge d’informations sur l’automobile moderne cause des préoccupations d’ordre sécuritaire, surtout en ce qui a trait à la distraction au volant. Selon le ministère des Transports des États-Unis, la distraction au volant est une « épidémie dangereuse » puisque de nombreux accidents sont attribués à la distraction due à l’usage de téléphones cellulaires ou de téléphones intelligents.

Pourtant, aux dires des fabricants d’automobiles, les nouvelles technologies réduisent la distraction au volant et sécurisent même la conduite du véhicule puisque les conducteurs reçoivent de précieux renseignements sur la route à suivre, leur véhicule et leur environnement immédiat. Ils estiment que les nouvelles applications technologiques liées aux téléphones intelligents rendront les routes plus sécuritaires, faciliteront la navigation et aideront les conducteurs en général à mieux conduire. Certaines personnes restent sceptiques. Selon certains défenseurs de la sécurité, les nouvelles technologies ne règlent pas tous les facteurs de sécurité sous-jacents, car les systèmes d’info-avertissement des voitures sont développés à un rythme plus rapide que celui auquel les chercheurs libres peuvent en analyser les effets.4

Aux États-Unis, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a publié des directives « pour encourager les fabricants d’automobiles à limiter les risques de distraction dus aux appareils électroniques du véhicule.5 » Mais, les défenseurs de la sécurité s’inquiètent du fait que les directives de la NHTSA ne sont pas assez strictes. Ils soulignent que les études existantes sur la distraction au volant renforcent leurs inquiétudes au sujet de ces nouvelles technologies. Par exemple, selon une étude

menée par l’American Automobile Association (AAA) et l’Université d’État de l’Utah, les fonctions cérébrales et le temps de réaction des conducteurs en mode multitâche complexe baissent tandis que les risques d’accidents augmentent.6 Les adeptes de la nouvelle technologie ripostent en citant une étude menée par le Virginia Tech Transportation Institute et financée par la NHTSA, qui conclut que les risques de distraction au volant découlent avant tout de la distraction visuelle et manuelle.7 À leur avis, ces nouvelles technologies atténuent la distraction.

Les appareils vestimentaires dominent la nouvelle génération d’interface homme-machine et nécessitent, entre autres, le contrôle oculaire et la reconnaissance gestuelle, ainsi que la réalité amplifiée (AR) qui utilise des dispositifs optiques, par exemple Google Glass, pour optimiser l’information. Selon les adeptes de cette technologie, les conducteurs peuvent surveiller la route tout en interagissant avec les cartes routières, l’affichage du tableau de bord, les alertes de risque d’accident et d’autres fonctions de leur téléphone intelligent.8

Comme on pouvait s’y attendre, les appareils vestimentaires d’accès et d’interaction avec l’information soulèvent aussi des préoccupations d’ordre sécuritaire dans certains secteurs. Actuellement, Google Glass est le fabricant d’appareils vestimentaires le plus renommé sur le marché. Toutefois, plusieurs États américains et le Royaume-Uni envisagent d’adopter des lois interdisant l’utilisation de Google Glass et de lunetteries de ce genre. AAA dénonce l’utilisation des lunettes alimentées par ordinateur, en invoquant le fait qu’il ne faut pas utiliser d’appareils qui nécessitent « l’attention d’un œil » au volant.9

Les facteurs de risque

L’environnement qui regorge d’informations sur l’automobile moderne cause des préoccupations d’ordre sécuritaire, surtout en ce qui a trait à la distraction au volant.

4

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

Les risques propres aux véhicules connectésLe respect des renseignements personnels des consommateurs est plus ou moins peu réglementé en ce qui a trait aux opérations bancaires, aux dossiers médicaux et à l’usage du téléphone et d’Internet. Par contre, dans l’ensemble, les données générées par les voitures ne sont pas légiférées. C’est pourquoi les consommateurs ne contrôlent pas réellement l’accès à leurs données et leur utilisation.

En effet, il est possible d’intercepter l’information provenant d’un véhicule qui est transmise par Internet et qui finit par aboutir dans des serveurs, ce qui en fait une cible potentielle pour les responsables de l’application de la loi, les avocats plaidants et les pirates informatiques. Cette information peut aussi être vendue ou utilisée à des fins que le propriétaire de l’automobile n’aurait jamais envisagées.

Les voitures qui communiquent entre elles numériquement ainsi qu’avec l’infrastructure routière, par exemple les ponts et les rampes d’accès aux routes, pour parer aux accidents présentent un extraordinaire potentiel d’amélioration de la sécurité sur les routes, même si les chiens de garde de la confidentialité des renseignements personnels entrevoient des drapeaux rouges. Ces inquiétudes se multiplient en fonction du nombre de systèmes connectés du véhicule.

En plus des facteurs d’enregistrement de la vitesse au volant et de la destination, les automobiles intelligentes connaissent la fréquence des messages-textes, de même que l’identité de l’expéditeur et du destinataire.

Il n’est pas surprenant que les services de police locaux et que les patrouilles routières de l’État s’intéressent à cette information qui les aidera à surveiller la vitesse au volant, à recouvrer les véhicules volés et à d’autres fins. Les automobilistes peuvent se réjouir du fait que les premiers intervenants seront alertés automatiquement des accidents et autres urgences, ou que les services de police pourront retrouver plus facilement les véhicules volés. Mais, l’information diffusée par les véhicules peut aussi livrer aux services de police et aux autorités gouvernementales les renseignements personnels des citoyens, ce qui peut susciter, dans certains cas, des questions de constitutionnalité. La distinction entre le respect de la confidentialité des renseignements personnels des conducteurs individuels et l’identification des délinquants qui enfreignent la loi n’est pas toujours évidente.

Les développeurs du système national proposé de voitures connectées sont conscients des questions liées à la confidentialité des renseignements personnels et tentent de mettre en place des mesures de protection. Selon la Vehicle Infrastructure Integration Coalition, une initiative de collaboration du ministère des

Les voitures qui communiquent entre elles numériquement ainsi qu’avec l’infrastructure routière, par exemple les ponts et les rampes d’accès aux routes, pour parer aux accidents présentent un extraordinaire potentiel d’amélioration de la sécurité sur les routes, même si les chiens de garde de la confidentialité des renseignements personnels entrevoient des drapeaux rouges.

5

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

Transports du gouvernement fédéral et des États avec les fabricants d’automobiles, ce système permet d’assurer l’anonymat des conducteurs.10 D’autres observateurs notent que la plupart des données générées durant la communication des véhicules sont isolées et le manque de confidentialité possible est très minime.11 Jusqu’à présent, cependant, on a prouvé qu’on arrive toujours à accéder à l’information intéressante.

Même les données qui ne doivent être ni vues ni utilisées en dehors des systèmes internes du véhicule posent des problèmes de sécurité puisque de nombreuses voitures munies de réseaux sans fil transmettent de l’information à l’intérieur du véhicule. Les chercheurs, quant à eux, soulignent le fait que les implications de confidentialité et de sécurité des réseaux internes de ces voitures ne sont pas encore évidentes. Une équipe de chercheurs de l’Université de la Caroline du Sud et de l’Université Rutgers a découvert qu’elle pouvait « écouter secrètement » les systèmes internes jusqu’à une distance de 120 pieds.12

Certains dispositifs de collecte ou de transmission de l’information provenant de véhicules ne sont pas installés par le fabricant. Ce sont plutôt les conducteurs qui les placent dans leur véhicule ou tout simplement qui les installent après avoir pris possession de leur véhicule. Citons, parmi ces dispositifs, les transpondeurs de paiement automatique des péages et les appareils de surveillance des pratiques au volant aux fins d’assurance.

Les transpondeurs qui peuvent permettre aux voitures de passer rapidement dans les postes de péage servent déjà à surveiller les tendances au volant et à d’autres fins. Un pirate informatique, Puking Monkey, qui a pris la parole durant la conférence de piratage informatique Defcon, a avoué avoir conditionné sa carte E-Z Pass pour qu’elle l’alerte à chaque utilisation. Quand il a conduit dans la ville de New York, il a découvert que sa carte avait été utilisée plusieurs fois durant le court trajet entre Time Square et Madison Square Garden.13

10 Chris Woodyard and Jayne O’Donnell, « Your car may be invading your privacy », USA Today (le 25 mars 2013) www.usatoday.com

11 Joe Barkai, « Connected Cars: Conduit vs. Content », www.joebarkai.com

12 Ishtiaq Rouf, Rob Miller, Hossen Mustafa, Travis Taylor, Sangho Oh, Wenyuan Xu, Marco Gruteser, Wade Trappe, Ivan Seskar; Security and Privacy Vulnerabilities of In-Car Wireless Networks: A Tire Pressure Monitoring System Case Study, University of South Carolina and Rutgers University www.cse.sc.edu

13 Kashmir Hill, « E-ZPasses Get Read All Over New York (Not Just At Toll Booths) », Forbes (Sept 12, 2013) www.forbes.com

14 Chris Newmarket, « E-ZPass records out cheaters in divorce court », AP (Oct 10, 2007) www.nbcnews.com

15 « Drive-Thru Lets Fast Food Customers Pay with EZ-Pass », The Internet Patrol www.theinternetpatrol.com

16 « How’s my driving? », The Economist (Feb 23, 2013) www.economist.com

17 Chris Woodyard and Jayne O’Donnell, « Your car may be invading your privacy », USA Today (Mar 25, 2013) www.usatoday.com

Même si les données servent aux fins prévues, les propriétaires d’automobiles ne peuvent pas assumer que les données des systèmes automatisés de paiement des péages sont privées. Plusieurs États américains ont dû fournir des données électroniques sur les péages en réponse à des ordonnances du tribunal, dans le cadre d’affaires au civil.14 Certains observateurs expriment aussi des inquiétudes au sujet des systèmes automatisés qui servent à payer les frais des parcs de stationnement et les factures à la fenêtre des services en auto de restauration rapide. Ces systèmes offrent un point d’accès supplémentaire qui peut être piraté pour s’approprier les données sur les cartes de crédit.15

Les dispositifs télématiques servent de plus en plus à recueillir et parfois à transmettre des données sur les habitudes au volant, la performance des véhicules et même l’acuité mentale et physique des conducteurs. Un nombre croissant de sociétés d’assurances installent des dispositifs qui leur permettent d’identifier les conducteurs prudents et de les récompenser en leur offrant des taux de prime plus bas. Les implications sur la confidentialité des renseignements personnels sont évidentes. C’est pourquoi la société Progressive, un pionnier de l’assurance télématique, a cessé de surveiller où se trouvent les véhicules et retire ses dispositifs après six mois.16

Il ne suffit pas que les véhicules transmettent des données pour soulever des inquiétudes au sujet du respect de la confidentialité des renseignements personnels. Quatre-vingt-seize pourcent des nouvelles voitures possèdent des enregistreurs de données électroniques (EDR) – généralement appelés « enregistreurs de bord » – qui recueillent les détails critiques menant à l’accident. Ces EDR peuvent sécuriser les voitures en fournissant des données critiques sur les accidents, mais, les avocats utilisent ces données de plus en plus durant les procès impliquant des conducteurs. Même si certains avocats estiment que les enregistreurs de bord sont « des témoins détachés et fiables », d’autres questionnent la fiabilité de ces données.17

Les automobiles et les camions ont de plus en plus recours à la technologie informatique pour diagnostiquer et pour optimiser leur performance. C’est pourquoi de nombreuses caractéristiques des véhicules modernes peuvent faire l’objet de piratage.

6

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

Selon les directives de la NHTSA, les données EDR appartiennent au propriétaire du véhicule et, dans la plupart des cas, elles ne peuvent être utilisées qu’après avoir obtenu son consentement. Pourtant, dans de nombreux cas, ces données sont obtenues par ordonnance du tribunal. Onze sénateurs américains viennent d’introduire un projet de loi bipartite qui clarifie le fait que le propriétaire du véhicule est également propriétaire des données recueillies par son EDR.

Un élément d’actif qui peut être « piraté »Les automobiles et les camions ont de plus en plus recours à la technologie informatique pour diagnostiquer et pour optimiser leur performance. C’est pourquoi maintes caractéristiques des véhicules modernes peuvent être piratées.

En 2010, des chercheurs affiliés avec le Center for Automotive Embedded Systems Security (CAESS), un partenariat entre l’Université de Californie à San Diego et l’Université de Washington, ont prouvé qu’on pouvait contrôler tous les systèmes vitaux d’une voiture en branchant un dispositif dans la porte d’accès du système de diagnostic embarqué OBD-II, qui se trouve sous le tableau de bord.

L’année d’après, ces chercheurs CAESS ont démontré qu’ils pouvaient contrôler à distance un véhicule sans conducteur à l’aide de son système télématique. Dans un rapport, ils expliquent qu’il est théoriquement possible de pirater une voiture en intégrant un logiciel malveillant dans un baladeur MP3 doté d’un code transmis par connexion Wi-Fi.

Bien que les pratiques de base de gestion des risques exigent de séparer l’info-divertissement des systèmes de sécurité des véhicules, on note une tendance vers une intégration plus poussée à certains niveaux. Les chercheurs CAESS ont prouvé que le baladeur MP3 porteur d’un logiciel malveillant pouvait infecter différentes fonctions des véhicules modernes, qui

comptent des douzaines d’appareils micrographiques indépendants qui sont tous connectés par un réseau de communications interne, aussi appelé contrôleur de réseau zonal CAN ou barre-omnibus.18

La vulnérabilité des automobiles au piratage informatique est si complexe que la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), le cabinet spécialisé en recherches du Pentagone, finance des travaux de recherche sur les faiblesses en matière de sécurité. Les chercheurs parrainés par la DARPA ont découvert bien d’autres vulnérabilités.19

Selon la firme de sécurité informatique Trend Micro, à l’heure actuelle, seuls quelques cybercriminels sont assez compétents pour pirater un véhicule avec seulement un ordinateur portatif. Toutefois, plus les automobiles seront connectées à Internet, plus il sera facile pour les criminels de dévaster les routes. Selon Trend Micro, une automobile « doit être considérée comme un élément d’actif qui peut faire l’objet de piratage informatique et qui, si elle est compromise, pourrait entraîner une perte de vie réelle. »20

Les constructeurs d’automobiles ont pris les mesures nécessaires pour sécuriser les réseaux intégrés. Pourtant, la menace ne cesse d’évoluer. Selon plusieurs chercheurs, les fabricants d’automobiles n’ont pas assez fait d’efforts pour parer à cette menace. Un chercheur CAESS affirme que son équipe a réussi à exploiter les types de vulnérabilités affectant les ordinateurs personnels du début jusqu’au milieu des années 1990.21

18 « Hack to the Future », Car and Driver (Août 2011) www.caranddriver.com

19, à 21 « Hackers Reveal Nasty New Car Attacks – With Me Behind The Wheel », Forbes (le 12 août 2013) www.forbes.com

20 « Automobiles: A new frontier in hacking and cybersecurity », Trend Micro, http://blog.trendmicro.com

7

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

22 « Cyber-Security », Auto Alliance www.autoalliance.org

Le jeu sans fin du chat et de la souris entre les pirates informatiques et les experts en sécurité occupe un nouveau terrain de jeu, mais on e sait pas jusqu’à quel point les fabricants d’automobiles sont prêts à renforcer leurs systèmes de sécurité. Selon Auto Alliance, une association de 12 constructeurs d’automobiles, la « cyber-sécurité fait partie des objectifs prioritaires de l’industrie automobile qui travaille d’arrache-pied pour optimiser les caractéristiques sécuritaires des véhicules. »22 Certains critiques sont toutefois sceptiques.

Dans tous les cas, même les réseaux les plus sécurisés ont succombé au piratage informatique. Il ne faut jamais assumer que les dispositifs connectés à Internet sont inattaquables. Comme le recommande Trend Micro, il faut traiter les automobiles comme si elles risquent de faire l’objet de piratage informatique. Tout ce que les propriétaires d’automobiles individuels peuvent faire, c’est de prendre des précautions de sens commun comme ils le font avec leur ordinateur portatif ou téléphone intelligent. Mais, les propriétaires d’une flotte commerciale doivent inclure leurs véhicules dans les stratégies portant sur le réseau sécuritaire global de leur compagnie.

Les inquiétudes relatives à la confidentialité des renseignements personnels continueront de tourmenter toutes les organisations qui recueillent, analysent, communiquent ou vendent un énorme volume de données numériques, y compris l’information provenant des automobiles et les sonnées sur les automobilistes. C’est un secteur qui prend un essor rapide tandis que les lois et les

règlements tentent de tenir tête à la technologie en pleine évolution et aux attentes des citoyens en ce qui a trait à la confidentialité des renseignements personnels. Les constructeurs d’automobiles et les compagnies qui offrent une technologie et des services axées sur la transmission, la collecte et l’utilisation des données doivent mettre en place des systèmes, des processus et des politiques robustes pour préserver l’intégrité et la confidentialité des données, de même que pour régir la conservation et le déclassement des données. La transparence est de rigueur. Même si l’utilisation de données ne respecte pas les stipulations des lois en vigueur sur le respect du droit à la vie privée, les clients de ces compagnies et les personnes qui s’opposent à la manière dont leurs renseignements personnels sont recueillis et utilisés risquent de réagir défavorablement.

Ce conflit, d’une part, entre l’individualisme et la liberté et, d’autre part, entre l’utilisation de la technologie et des données éclatera sur les routes nord-américaines. Toutefois, vu le rythme accéléré du changement relatif aux données axées sur les automobiles, le divertissement, la communication et les technologies de sécurité activées par ordinateur, les expositions aux risques se multiplient à un rythme plus rapide que l’analyse et la quantification des risques. Les gestionnaires des risques et les souscripteurs continueront à relever ces défis pour innover dans un paysage de risques complexe qui est en constante évolution.

Les points à examiner en matière de gestion des risques et de souscription

8

Les voitures intelligentes et les véhicules connectés

La gestion des risques intelligente des voitures intelligentes : ce que votre compagnie doit examiner

Les technologies liées aux voitures intelligentes et aux véhicules connectés suscitent l’attention des compagnies qui gèrent leur flotte. Ces technologies offrent aux compagnies un nouveau jeu d’outils qui peut les aider à renforcer leur sécurité, à réduire leurs frais d’exploitation des flottes, à optimiser leur efficacité et à améliorer leur productivité. Considérez ces possibilités :

• On peut détecter les tendances au volant des conducteurs individuels, ce qui permet de gérer les comportements non sécuritaires et de prendre des mesures appropriées de supervision et de gestion.

• La surveillance des véhicules de flotte, des tendances au volant et de l’itinéraire peut servir à réduire les coûts associés au carburant, à la maintenance et à l’assurance, et décourager les employés conducteurs à utiliser les véhicules de la compagnie à des fins personnelles.

• Les données relatives aux véhicules peuvent être transmises aux assureurs qui optimisent leurs taux de prime et le coût des garanties.

• Les technologies peuvent aider les services de police à retrouver et à recouvrer les véhicules volés.

Ces avantages sont apparents, pourtant le potentiel de risque est assez vague. Tout comme les propriétaires de véhicules, les compagnies doivent élucider plusieurs points épineux, surtout en ce qui a trait à la confidentialité des renseignements personnels et à la responsabilité civile, par exemple :

• Quels renseignements pouvez-vous recueillir légalement?

• Pendant combien de temps devez-vous conserver ces renseignements?

• Quelles sont les conséquences et la responsabilité civile potentielle découlant de la non-surveillance des conducteurs et des véhicules?

• L’avocat d’un demandeur peut-il poursuivre votre compagnie parce que vous n’avez pas exercé de « contrôle raisonnable » ou pour cause de négligence?

Même si on continue à devoir trancher sur des questions de responsabilité civile dans les salles d’audience, il va sans dire que la technologie des voitures intelligentes est là pour rester et que, comme tous les risques émergents, ce qui importe, c’est d’optimiser les avantages potentiels en développant une solide stratégie de gestion des risques axée sur la gestion de ce potentiel de risques.

9

Zurich Canada416-586-3000

www.zurichcanada.comLe logo de Zurich et Zurich sont des marques déposées de Zurich Compagnie d’Assurances SA

L’information contenue dans la présente publication a été compilée à partir de sources que nous croyons fiables à titre de renseignements seulement. Toutes les politiques et/ou procédures mentionnées dans la présente publication doivent servir de lignes directrices que vous pouvez utiliser pour créer vos propres politiques et procédures. Nous espérons que vous serez en mesure de personnaliser ces exemples de politiques et de procédures pour qu’elles soient le reflet de vos activités et nous croyons que ces exemples pourront servir de plateforme pour votre projet. L’information contenue dans la présente publication ne constitue aucunement un avis juridique et, par conséquent, vous devez consulter votre propre avocat lorsque vous créerez vos programmes et vos politiques. Nous ne garantissons pas l’exactitude de l’information ou des résultats et nous n’assumons aucune responsabilité en lien avec la présente publication et les politiques et procédures fournis en guise de modèles, y compris l’information, les suggestions de méthodes ou de sécurité contenues dans la présente publication. De plus, Zurich vous rappelle que la présente publication ne prétend aucunement renfermer toutes les procédures de sécurité ou de conformité possibles ou que d’autres procédures additionnelles ne seraient pas appropriées dans les circonstances. Le sujet dont il est question dans la présente publication n’est lié à aucun produit d’assurance spécifique et le fait d’adopter ces politiques et procédures n’assure aucunement une couverture en vertu d’une police d’assurance.

©2015 Zurich Compagnie d’Assurances SA

A1-112006672-A (11/15) 112006672