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Décorationd'wr plafond des galerii's latérales de l'escalier (fragment). Par L.-Ouvier MERS ON M/Sfl—aa^. uc-Ouvier Merson expose JaÈ&^ii iKsiv en ce moment, au cercle UBffTwIP^'jfffl artistique de la rue Vol- JSLjIB^jB' Uffi. ney, les esquisses des Sffir^* sîaPv compositions qui lui ont i3BKfflÉÊB?' ^ commandées pour la vr^"y 7 décoration de l'escalier -^^^i^W de la salle des Fêles à l'Hôtel de'Ville de Paris. C'est un ensemble assez imponant si l'on considère qu'il com- prend trente-six sujets, de dimensions, il est vrai, très variées.' On ne doit point porter encore un jugement définitif sur ces vives et brillantes aquarelles, caron nepeutguère jugerdu mérite d'unedéco- ration qu'à l'échelle pour laquelle elle a été conçue, et sur la place qui lui a été destinée. D'ailleurs, avant l'exécution définitive, que de remaniements peuvent survenir ! Dans le cas présent, cependant, nous n'avons pas devant nous, de simples pochades, des esquisses sommaires toutes « à l'effet », mais des compositions scrupuleusement étudiées, nettement établies, qui n'attendent plus que le grandissement pour être reportées sur les sur- faces pour lesquelles elles ont été savamment calculées. C'est que M. L.-O. Merson, en artiste ré- fléchi, a mûrement examiné les termes de son programme ; il n'a point pensé, comme tant d'autres, qu'il peut suffire à un décorateur de se laisser aller à son sentiment d'art personnel, en concevant son sujet indépendamment du milieu dans lequel il est appelé à se produire. Il lui a paru que la première loi était de bien sonder toutes les conditions qui lui étaient im- posées par les nécessités matérielles, le carac- tère artistique et moral de l'édifice auquel son oeuvre est consacrée. <( Un escalier des Fêtes à l'Hôtel de Ville. « Ces trois termes portent en eux toutes les propositions du problème. Rien ne semble, à première vue, se prêter mieux à la décoration qu'un escalier. C'est, dans l'économie du bâtiment, l'organe par excellence qui conduit la vie; il a même une mission moralequiest de préparer, dès l'entrée, les impressions des personnes qui arrivent sur le caractèredu lieu dans lequel elles vont péné- trer. C'est une pièce toute de solennité et d'ap- parat et, lorsqu'il s'agit d'une salle des Fêtes, nulle partie de l'édifice ne se prêle d'une façon plus favorable à leur éclat par le mouvement continu qui y règne, par les aspects imprévus sous lesquels se présente la foule élégante et animée dans un incessant échange de descente et de montée. Aussi c'est une préoccupation si élémentaire chez les architectes de tirer parti de ce membre très particulier de la construction

L'EscalierdesFêtes a l'Hôtelde Ville. biographie... · 56 Art et Décoration qu'il n'est point de palais ou même de maison privée où l'escalier ne joue un rôle décoratif prépondérant

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Page 1: L'EscalierdesFêtes a l'Hôtelde Ville. biographie... · 56 Art et Décoration qu'il n'est point de palais ou même de maison privée où l'escalier ne joue un rôle décoratif prépondérant

Décorationd'wr plafonddes galerii's latérales de l'escalier (fragment).

Par L.-Ouvier MERS ON

M/Sfl—aa^. uc-Ouvier Merson expose

JaÈ&^ii iKsiv en ce moment, au cercle

UBffTwIP^'jfffl artistique de la rue Vol-

JSLjIB^jB' Uffi. ney, les esquisses des

Sffir^* sîaPv compositions qui lui ont

i3BKfflÉÊB?' ^ commandées pour lavr^"y 7 décoration de l'escalier

-^^^i^W de la salle des Fêles à

l'Hôtel de'Ville de Paris. C'est un ensemble

assez imponant si l'on considère qu'il com-

prend trente-six sujets, de dimensions, il est

vrai, très variées.'

On ne doit point porter encore un jugementdéfinitif sur ces vives et brillantes aquarelles,caron nepeutguère jugerdu mérite d'unedéco-

ration qu'à l'échelle pour laquelle elle a été

conçue, et sur la place qui lui a été destinée.

D'ailleurs, avant l'exécution définitive, que de

remaniements peuvent survenir !

Dans le cas présent, cependant, nous n'avons

pas devant nous, de simples pochades, des

esquisses sommaires toutes « à l'effet », maisdes compositions scrupuleusement étudiées,nettement établies, qui n'attendent plus que le

grandissement pour être reportées sur les sur-

faces pour lesquelles elles ont été savamment

calculées.C'est que M. L.-O. Merson, en artiste ré-

fléchi, a mûrement examiné les termes de son

programme ; il n'a point pensé, comme tant

d'autres, qu'il peut suffire à un décorateur dese laisser aller à son sentiment d'art personnel,en concevant son sujet indépendamment dumilieu dans lequel il est appelé à se produire.Il lui a paru que la première loi était de biensonder toutes les conditions qui lui étaient im-

posées par les nécessités matérielles, le carac-tère artistique et moral de l'édifice auquel sonoeuvre est consacrée.

<( Un escalier des Fêtes à l'Hôtel de Ville. «Ces trois termes portent en eux toutes les

propositions du problème.Rien ne semble, à première vue, se prêter

mieux à la décoration qu'un escalier. C'est,dans l'économie du bâtiment, l'organe parexcellence qui conduit la vie; il a même unemission moralequiest de préparer, dès l'entrée,les impressions des personnes qui arrivent surle caractèredu lieu dans lequel elles vont péné-trer. C'est une pièce toute de solennité et d'ap-parat et, lorsqu'il s'agit d'une salle des Fêtes,nulle partie de l'édifice ne se prêle d'une façonplus favorable à leur éclat par le mouvementcontinu qui y règne, par les aspects imprévussous lesquels se présente la foule élégante etanimée dans un incessant échange de descenteet de montée.

Aussi c'est une préoccupation si élémentairechez les architectes de tirer parti de cemembre très particulier de la construction

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L'Escalier des Fêtes a l'Hôtel de Ville.(Avîiiu-projct.)

AQUAKELl.liDEMM.FORM1GEET L.-O. MERSON.

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56Art et Décoration

qu'il n'est point de palais ou même de

maison privée où l'escalier ne joue un rôle

décoratif prépondérant.Au château de Versailles, .où Ton s'y

connaissait en pompes et en solennités, onsait ce que fut le fameux escalier des Ambas-

sadeurs, détruit par Louis XV, que le somp-tueux escalier de la Heine, aujourd'hui sub-

sistant, nous fait plus regretter encore. Dansles palais modernes, nous signalions, dans le

dernier numéro de la Revue, l'admirable

décoration de la Cour des Comptes, où Chas-

sériau avait si justement compris le rôle moral

de l'escalier, que, dès le seuil, il vous ac-

cueillait, dans cette Cour d'examen et de

contrôle, par le Silence, la Méditation

et l'Etude. C'est dans l'escalier du Mu- fgjjMséc de Marseille et dans ceux des Mu- \WÛsées d'Amiens ou de Lyon, ici même :p^encore dans cet Hôtel de Ville, que Puvis

|||de Chavanncs a déroulé ses composi- paltions les plus significatives pour sym- >Wboliser le caractère de chacune de ces *MJ

glorieuses cités. Dans des bâtiments vd'ordre plusprofane, on n'i pas besoin de .^

rappeler la célébrité dé l'escalier de

l'Opéra.L'escalier n'est aussi , il ne faut

pas l'oublier, qu'un lieu de passage. Et

particulièrement dans un escalier de fêtes,où l'on ne peut s'arrêter longuement, il

convient de parler aux yeux vivement et forte-

ment par des formes ncitcs et des accentsdoux ou éclatants, mais francs, plaisant avanttout au regard et ne demandant aucun

effort à la pensée.C'est donc làun des points délicats

gf«ppï| du problème. Il en est d'autres aussi&' 4H troublants à résoudre, si l'on consi-

•4^! dère la nature du monument et son

Jn"ti caractère artistique.' *'

Une des grandes difficultés du pein-^=r~ tre, dans ces décorations d escalier,

N„4 est justement qu'il se heurte souventà la préoccupation décorative de l'ar-

j „ »1' chitecte. Celui-ci a le souci de don-i '*A ncr à cetic partie de sa construction' vi tout le luxe et toute la richesse dési-

|j râbles; il y multiplie les colonnes,„-»

J| les pilastres, les arcades, les baies; de

ivv|i plus, que de fois il la rêve excltisive-t ,| ment en pierre et en marbre, sans se

"V-- préoccuper à ce moment du concours

%$ de la peinture. Le peintre n'y est sou-

£ff ^i ve"t introduit qu'après coup pour-?=^—^J remplir quelques étroits panneaux,scaiier. qu'il décore à son gré, de son côté.

11 s'ensuit que l'oeuvre n'ayant pasété commune aux deux artistes, il y a souvent

anomalie très grande entre l'architecture et son

décor pittoresque. M. Merson n'a point voulu

tomber dans ce défaut et c'est pourquoi il a

tenu à s'inspirer, avec une soumission quiserait à donner en exemple à nombre de ses

confrères, du style architectural de l'Hôtel de

Ville.Ce n'est plus le moment de récriminer au-

jourd'hui et de se demander si, après le dé-

sastre qui ruina notre palais communal, il

n'eût pas mieux valu reconstruire franchement

un palais tout à fait moderne au lieu de se

livrer à une reconstitution d'un édifice de la

Renaissance. L'occasion était belle de chercher

Décoration d'un plafond des galeries latérales de l'escalier.

Décoration d'une voussurede l'escalier.

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Décoration de l'Hôtel de VilleSI

pour le palais municipal de Paris, un pro- d

«ranime d'architecture qui correspondit exac- r:

ternent à nos besoins modernes, a nos moeurs s

démocratiques, à nos goûts, à toutes les ten- v

dances de notre temps. La Ville de Paris, qui ti

n'est pas toujours aussi traditionaliste, a é

préféré se rattacher au passé en conservant le a

souvenir de cet établissement consacré dans c

sa forme depuis le xvi« siècle. r

Mais si c'est une erreur de la part de nos 1:

architectes de se complaireà nous donner le produit ~T3Bffl!plus ou moins érudit,

' "-' -"",'" | î§^Pplus ou moins ingénieux, -j, . , K$|Édeleurs connaissances his-

*,

*M|toriques, n'est-ce point V:;/ |Eaussi une faute de la part ,"#'';'.

" < 0>,des peintres, qui rompent \'/ ' .3avec la tradition de nié- ;/ „ ->

thode et de goût de notre -.- ; L

école, pour faire oeuvre in- r_;;;^, »

dépendante, imposer leur ,t,-.- . Mjjm

personnalité sans respect ijj

Ift" ?

pour les exigences du mi- %^'i^M,,\\ ilieu, en considérant l'ar-

fXji-W^\chiteciurc bien plus liM^l;', 1! |1comme un cadre à leurs w>m?M; i la

* iVO*' I iÇ\ouvrages, que comme

JUp^L : I$fl'objet principal de tous f^Iftl^; Kleurs efforts, le sujet qu'ils 'ïêftMvk'' >'doivent orner et faire ^v|''jUtyîM

1

valoir. C'est ce qui ex- v:.\'..';//'.' Iplique que, dans le mou- •^.'-\S-- i 'vement assez important >/../ i'i.lii | jde rénovation de la pein- . i'..-ty$$&' \ \ ^»turc monumentale depuis . ''•*%>,'-,<, ! I ^

vingt ans, si nombre d'où- :'''^-5t-Sv>!; ' Jïï*vragesde peinture peuvent i^Hyf^^l] 'sÉHlà bon droit être jugés '.

$||t)>p$/'! ! Mmicomme des oeuvres remar- ''Ssmffiffl'. ^"Bfr"quables en elles-mêmes, i'Iq^lsi'i. i^Egfil n'est pourtant aucun r'^IIMl!'' P^Bmonumentoùserencontre i S©i -'

feMlfcet accord parfait entre ; \h^'-•....J pjffrh"les divers arts, que l'on ÏÏ--i**s*rencontrait constamment

j jadis. L'Hôtel de Ville-'st un des édifices qui enournissent l'exemple le plus probant.

M. Merson a voulu se carder de cette faute.;'; i n'eût peut-être point été fâché, croyons-

ous, de trouver une occasion de rompreq vec les souvenirs traditionnels, mais il n'aU 'as cru pouvoir manquer aux lois impérieuses

de la décoration. Il a tenu, en essayant de nerien perdre du charme de nouveauté et de per-sonnalité que doit offrir toute oeuvre d'art quiveut plaire et retenir, à se pénétrer du carac-tère du local qu'il avait à orner, à s'apparenterétroitement au style de l'édifice, à se soumettreaux exigences de son architecture. Aussi, a-t-il

cru devoir se maintenir dans la formule déco-rative de la Renaissance en s'efforçant de la re-nouveler par des accents plus modernes dans

le choix des éléments pittoresques et dans lesentiment.

Ce style lui dictait donc son sujet et sesformes. Cette décoration peut se diviser endeux parties principales : les panneaux ver-

ticaux,permettant une représentation picturale8

L'Eclairage.

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$8 Art et Décoration

développée; les parties curvilignes, plafonds,

voussures, arcs doubleaux, destinées plus par-ticulièrement à recevoir de l'ornement.

La Danse.

Dans les parois verticales, sur les panneaux

étroits, allongés, entre deux pilastres quidoivent recevoir un décor de peinture,M. Merson a installé une série de huit figures

allégoriques symbolisant les principaux aspectsdes fêtes modernes : la Danse et la Musique,

les Fruits et les Fleurs, la Toilette et l'Eclai-

rage, les Rafraîchissements et le Chant. C'est

le système de pendants adoptés originaire-

ment dans notre école, mais avec des modifi-

cations non seulement dans les sujets, maissurtout dans l'exécution.

M. Merson qui, comme peintre de chevalet,est un narrateur ému des vieilles légendes,chez qui le sentiment prend de l'acuité et du

La Toilette.

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Décoration de THôtel de Ville59

piquant, grâce à un tour ingénieux de l'esprit,M. Merson, quelle que fût son application à

ne pas sortir du rôle volontairement étroit de

-corateur qu'il s'imposait, pouvait-il échappersa nature qui l'a toujours poussé vers la re-terche du vrai dans l'étude des formes, des

utudes, des gestes et de l'expression? Aussi>ur tout oeil non prévenu, qui sait accepter

point de vue de l'artiste et ne lui demande

pas plus qu'il n'a voulu dire, rien n'est char-mant comme le naturel de toutes ces figures,surprises toutes dans un mouvement juste,

dans une action expressive qui caractérise

exactement l'abstraction qu'elles sont tenues

de concrétiser. La distinction de ces formes

sveltes et élégantes, de ces corps d'un dessin

délié, intelligent et spirituel,de ces tons frais et

vifs d'une harmonie aiguë et délicate, frappe

Les Fruits. Le Chant.

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6o Art et Décoration

moins encore que le charme discret de vérité

et de vie qui anime toutes ces figures, sou-

riantes d'une grâce faite de fraîcheur et de

jeunesse, et de je ne sais quel sentiment un

peu troublant et tendre qui est bien moderne

et bien de l'esprit songeur du peintre. Contre

un fond qui lui-même est un décor de fête—des

tentures tendues le long des arbres d'un parcdont les troncs feuillus garnissent la partie

supérieuredupanneau —sur une sortede socle

bas, où de jeunes amours accentuent par leur

jeu le caractère de chaque allégorie, ici une

jeune femme accroche des lanternes véni-

tiennes, tandis que le petit génie allume un

feu de Bengale, dont la couleur verte contrastevivement avec lesorangésdes globes de papier;là une autre attache des guirlandes de feuilla-

ges; plus loin une troisième cueille des oranges

qu'elle dépose dans une corbeille. La Toilettese drape dans un riche manteau de velours

violet à doublure verte, et son petit compagnonailé lui tend un miroir. La fée des Rafraîchis-

sements apporte des coupes de Champagne ;la Danse s'élance vivement, les draperiesflottantes comme dans la danse serpentine, au

son du tambour de basque.Pour la partie plus particulièrement orne-

mentale, les douze plafonds des galeries laté-

rales, les douze voussures avec leurs tympans,M. Merson subissant ces chiffres fatidiques,a repris pour motifs de décoration , les

vieux thèmes que depuis l'antiquité, se sont

repassé les artistes de tous les temps,sans y chercher d'autres modifications quedans l'interprétation. Dans les voussures, ce

sont les signes du zodiaque en camaïeu, en de

petites compositions savamment groupées ettoutes intelligemment conçues dans l'action

qui caractérise ces figures. Les plafonds sont

séparés chacun en quatre voussures par les

nervures des arêtes. En acceptant la formule

traditionnelle des arabesques, que Gillot, Au-dran et Watteau avaient prise à Bérain, quil'avait prise à Raphaël, qui l'avait prise lui-

même à l'antiquité et que chacun avait faite

sienne, M. Merson s'est appliqué avec une rare

ingéniosité à multiplier les sujets des fêtes quicaractérisent noire temps. Des ligures alter-nées de formes en camaïeu ou de person-

nages au naturel représentent toutes les dis-

tractions de l'année: le concours hippique,le vernissage — et l'artiste n'a eu garde d'ou-

blier de symboliser les deux salons — la foire

aux pains d'épices, les confettis et les ser-

pentins, etc., etc.Dans tout ce décor, il faut louer en parti-

culier l'esprit d'invention et le goût de l'orne-

mentation. Une bonne part d'éloges revient,sans doute, au collaborateur de M. Merson,

qui s'efface derrière le maître et malgré lui.M. Giraldon, connu déjà par tant de compo-sitions intelligentes et délicates, a apportéun concours précieux au 'peintre, au tempé-rament duquel il a su si bien s'associer. Le

plus bel éloge qu'on puisse faire de sa part de

collaboration, c'est qu'elle se confond étroi-

tement avec celle de son maître.

Dans l'épaisseur delà courbe de chacun des

quatre arcs doubleaux, cinq petits génies pla-fonnent sur fond d'or à travers des couronneset des banderolles, avec une désinvolture

pleine de grâce imprévue. Ils accentuent parleurs attributs et leur mimique le caractère de

toutes ces allégories. En résumé, cette impor-tante décoration fait honneur à l'imaginationinspirée, mais réfléchie du peintre

— sur

l'oeuvre duquel la Revue reviendra plus ample-ment un jour prochain—et prendra place àcoté des exquises créations de ce cerveau

d'artiste et de poète. Liconck Bknumte.