LeSoir130611 Carte Blanche

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  • Si lEurope veut avancer, elle ne pourra pas uniquement compter sur un souhait dentente entre les dirigeants de ses Etats. Le Vieux Conti-nent devra fdrer ses millions de citoyens autour dun grand projet mobilisateur. AFP

    S tand Up for the UnitedStates of Europe, mouve-ment citoyen non partisan r-cemment fond, propose la cra-tion dune fdration de pays eu-ropens. Depuis le lancement dela dynamique europenne, en ef-fet, le monde a profondmentchang. LEurope bnficiaitalors dune conjoncture cono-mique favorable, dune crois-sance tire par le progrs tech-nologique, dune industrieconcurrentielle, de laccroisse-ment du pouvoir dachat desclasses moyennes, dune dmo-graphie en hausse et duneconcurrence limite au mondedvelopp. Autant de facteursqui ont permis au modle inter-national classique de se prenni-ser au sein dune Communauteuropenne pleine de pro-messes.

    Mais depuis le dbut des an-nes 90 qui concident avec laglobalisation et la monte enpuissance des grands pays mer-gents, ce modle dintgrationsest essouffl. Dautant que lestendances se sont aujourdhuiinverses sans que lEurope nepropose une relle alternative :vieillissement de la population,dnatalit, replis identitaires,monte des extrmismes, paup-risation dune partie croissantedes populations, lourdeurs ad-ministratives, chute de la com-ptitivit des entreprises euro-pennes, aggravation significa-tive des dficits, incapacit dim-poser la rduction des dettes

    souveraines, mfiance des ci-toyens

    Nous ne sommes pas parvenus laborer un nouveau projetambitieux parce nous avons troptendance penser que la gopo-litique est fige. Les Etats sontpourtant inscrits dans une his-toire et ont dj connu de nom-breuses formes dorganisation.Si nous ne nous adaptons pas la nouvelle ralit mondiale, djsouligne par les effets de lacrise, si nous conservons desstructures figes, nous ne feronsquintensifier les peurs et stro-types comme ceux qui ont djvis les Allemands, assimils des dominateurs, ou les Grecs,taxs de profiteurs. Cette gravergression historique xnophobese nourrit de la perte des represmodernes et de la naissance des-

    paces conomiques de plus enplus vastes qui nont pas tcompenses par la cration denouveaux marqueurs politiquescapables de fdrer les popula-tions europennes autour duneidentit commune. Notre projetne devrait pourtant effrayer per-sonne. Nous ne prconisons pasla disparition des Etats actuels,mais leur adaptation au cours delhistoire, en plaidant en faveurdune forte acclration dutransfert de prrogatives jus-qualors exerces lchelon na-tional, telles que la dfense,lconomie, les finances ou lin-dustrie, et dune vritable rvo-lution des mentalits et des ha-bitudes politiques. Dans cemonde aux conomies de plus enplus ouvertes, lEurope ne peutesprer retrouver une part de

    son influence politique et de sapuissance conomique, finan-cire, sociale et culturelle sansune nouvelle rforme structu-relle globale et refondatrice.

    Nous proposons cette fin : Llection dun prsident au

    suffrage universel et la formationdun gouvernement europen.

    La rforme du Parlement eu-ropen, autoris lgifrer surdes matires dont le monopolede linitiative revient encore auxparlements nationaux.

    La cration dune secondechambre qui reprsente les Etatsafin dharmoniser les intrtscollectifs de la Fdration avecceux des entits qui la consti-tuent.

    La cration dune vritableidentit europenne, fonde surune constitution, une charte fon-

    damentale des valeurs et la mul-tiplication de mcanismes et dedispositions pratiques permet-tant de la vivre concrtement.

    Une fiscalisation qui per-mette de grer 20 25 % de la ri-chesse europenne au niveau f-dral europen (proportionsanalogues celles des Etats-Unis) par opposition au petitpour cent actuel.

    Nous appelons les Europensqui partagent notre constat,quelle que soit leur sensibilitpolitique, les entreprises, les as-sociations, les acteurs sociauxsensibles notre message, nousrejoindre pour construire en-semble lEurope de demain. UneEurope qui veut sortir du dclindans lequel elle sest engage de-puis trop longtemps et redonnersens laction politique collec-

    tive. Lheure est plus que jamais la dfense de lEurope car sanselle, nous quitterions les rivagesdj troubls des annes 20 pourceux des annes 30. Cest la rai-son pour laquelle nous vous invi-tons soutenir notre plateforme.Il y va de notre avenir, et plus en-core de celui de nos enfants, carsi lEurope choue, ils se retrou-veront immanquablement enpremire ligne du chmage.

    LEurope nest pas notre pro-blme, cest au contraire la seulesolution, notre seul rempartcontre les dmons du pass !

    (1) Olivier Boruchowitch, journaliste etphilosophe ; Jean-Pierre Buyle, avocat,ancien btonnier du barreau de Bruxelles(*) ; Kris Clerckx, Journaliste ; Yvan deLaunoit, chercheur en cancrologieexprimentale (*) ; Paul Dujardin, direc-teur gnral et directeur artistique,Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (*) ;Frdric Flamand, chorgraphe, metteuren scne (*) ; Marc Filipson, fondateurdes librairies Filigranes (*) ; BenjaminGoodman, tudiant ; Paul Grosjean,journaliste indpendant ; Michael Gutt-man, violoniste (*) ; Joanna Haouzi,tudiante (*) ; Didier Henet, administra-teur Edition Ventures ; Jol Kotek,historien, professeur lULB ; PierreLallemand, architecte (*) ; Richard Laub,chef dentreprise ; Pierre Mertens,crivain (*) ; Marcel Rozencweig, onco-logue, directeur des Affaires MdicalesInnate Pharma, professeur Associ New York University (*) ; Jan Rubes,professeur la Facult de Philosophie etLettres et la Facult des Sciencessociales, politiques et conomiques delULB (*) ; Muriel Safi, avocate ; MauriceSosnowski, MD PhD MBA, chef duservice danesthsiologie et RESI, InstitutBordet (*) ; Thomas Spitaels, prsidentdu Comit excutif CEO, TPF GroupEntrepreneur de lanne 2012 (*) ;Philippe Steinfeld, avocat ; Carine VanDer Plassche, assistante en Communica-tion ; Roland Vaxelaire, administrateur desocit (*) ; Jean-Pierre Vergauwe,avocat.(*) Membres du comit de soutien deStand Up for the United States of Europehttp://standupforuseurope.eu/

    Stand up pour une Europe fdraleLe modle dintgration euro-penne sessouffle depuis ledbut des annes 90. Les ci-toyens du Vieux Continent ontplus que jamais besoin dtremobiliss autour dun projetcommun. Plusieurs personnali-ts ont ralli la plateformeStand Up for the United Statesof Europe, qui prsente en cinqpoints sa vision dune Europequi doit se protger contre leretour de ses vieux dmons.

    la carte blancheStand Up for the United States of Europe1 (les signataires sexpriment titre personnel)

    13

    Le Soir Mardi 11 juin 2013

    FORUM 13

    Pierre Mauroy, sans rallier jamaisdes positions extrmes, mais toujours loign des prudences centristes, incarnait un socialismedu faire et du possible, mais il savait dnoncer sans faiblesse les socialistes de la compromission.

    JEAN DANIEL (LENOUBVELOBS.COM)

    Belgique, couple mari Dans le couple, il y a toujours lun ou lune qui est plus grand, plus fort ou plusriche, mais les deux ont les mmes pouvoirs et les mmes devoirs. Ils prennent les dcisions pour le biencommun. La fin de la parit linguistique au gouvernement fdral entrinerait le divorce du couple Bel-gique. Et si cest le cas, alors la parit au gouvernement bruxellois doit aussi tre abroge. Et la Flandreprie de dplacer ses institutions hors de Bruxelles. Un couple peut divorcer ou faire chambre part, cequi est le cas aujourdhui. Mais une partie ne peut avoir plus de poids que lautre. PETITPAUL SUR LESOIR.BE

    c'est vous qui le dites

    Dautres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

    Guy Bedos Humoriste franais

    Cest en lisant les tweets des gens de droite, que lon ralise tre de gauche

    Dautres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

    compte la Belgique, soit 2 % dela population carcrale, alorsque pour les 98 % restants lemanque de moyens est dj fla-grant. mon sens ce projet esttotalement irrflchi et dange-reux terme, tant pour les dte-nus que pour la socit dans sonensemble.

    En ralit ces 230 dtenus nesont pas le problme essentiel. Ilexiste des rgimes individuels descurit renforce dans les pri-sons ordinaires, et cela fonc-tionne.

    Quel est donc le problme ?Entre 1980 et aujourdhui la

    population carcrale a augmentde 63 % en Belgique. La crimi-nalit na quant elle pas subi

    une augmentation aussi specta-culaire.

    Les criminologues saccordentpour dire que la criminalit et lasanction ne sont pas lies. De-puis 2000, le nombre de dtenusa augment de 30 % (http://stat-bel.fgov.be). Pour la mme p-riode, il est question dune aug-mentation de la criminalit demoins de 10 % (www.polfed-fed-pol.be). Lide selon laquelle ilfaut augmenter la capacit car-crale parce que la criminalitaugmente est donc contreditepar les chiffres.

    Ds lors que la criminalitnest pas la base de laugmenta-tion du nombre de dtenus,comment expliquer laugmenta-

    tion constante de la populationcarcrale ? Des tudes de crimi-nologie montrent que diffrentslments sont dterminants :

    Une dtention prventiverallonge. Les courtes peinesntant souvent pas excutes, ilexiste une tendance utiliser ladtention prventive commepeine ce qui est parfaitementillgal.

    Une politique des peinessans cesse plus punitive et descondamnations des peines plussvres, alors mme que lutilitde la prison est mise en question.

    Une application trs strictede la libration conditionnelle.En effet beaucoup de dtenus nepeuvent pas prsenter un plan

    de reclassement (logement, tra-vail, formation, thrapie) dslors que le manque de moyens nepermet pas de travailler la r-paration et la rinsertion pen-dant la dtention.

    La politique rpressive ac-tuelle est inefficace et repose surune idologie punitive au lieu dese fonder sur les faits. Des tudessrieuses ralises par des crimi-nologues issus de nos universitssont totalement ignores et lenombre de dtenus ne cesse decrotre. Les moyens sont utilisspour tendre la capacit carc-rale au lieu de servir lencadre-ment des dtenus. Dans beau-coup de cas la dtention ne sert rien.

    En 1996, le ministre de la Jus-tice De Clerck avait pour projetde diminuer la population carc-rale au lieu daugmenter la capa-cit pnitentiaire. Son plan don-nait la priorit la rparation et la rinsertion, en insistant surles sanctions alternatives : r-soudre le problme au lieu delutter contre les symptmes. Lescandale de laffaire Dutroux aempch que ce plan soit pour-suivi.

    Cependant la diminution de lapopulation carcrale induite parun changement de politique estla seule manire de mettre unterme la crise du monde carc-ral qui dure depuis des annesdj. Loin dtre un rve naf, cet

    objectif peut tre atteint commele dmontrent les pays scandi-naves o le nombre de dtenus at diminu sans impliquer unehausse de la criminalit.

    Les moyens mobiliss pour laconstruction de cette prison (etventuellement pour largir leparc pnitentiaire) devraientplutt tre affects une poli-tique de dtention limite et quisoit constructive, ducative, quiprvienne la rcidive aussipour les dtenus dits plus diffi-ciles ainsi qu des mesures al-ternatives et rparatrices, lastbut not least, une relle priseen compte de la victime tant surle plan indemnitaire que psycho-logique.

    ))G