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Saison 2011 2012 mai juin 2012 Hollywood, nouvelle vague A l’écoute des images Michael Cimino Kelly Reichardt Cinéma du réel l’Espace cinéma au Kursaal

L'Espace cinéma mai-juin 2012

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L'Espace cinéma mai-juin 2012

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Saison 20

1120

12 mai juin 2012Hollywood, nouvelle vague

A l’écoute des imagesMichael CiminoKelly ReichardtCinéma du réel

l’Espacecinémaau Kursaal

MAI

Hollywood, nouvelle vague— du 7 au 16 maiLe LauréatRosemary’s BabyM.A.S.H. French ConnectionTaxi driverApocalypse Now

La Nuitde tous les frissons— vendredi 11 maiWhat’s up Doc!L’Invasion des profanateurs de sépultureSupervixens

Zoom— du 10 au 16 maiFleurs du MalPutty Hill

À l’écoutedes imagesavec Daniel Deshays, ingénieur du son— mercredi 9 mai

LES INVITÉS DE L’ESPACE CINÉMA

Daniel Deshays, ingénieur du son (À l’écoute des images)La journée régionale du pôle image de Franche-Comté— mercredi 9 mai

David Dusa, réalisateur (Fleurs du mal)— jeudi 10 mai à 20h30

Le Zabriskie Club du lycée Pasteur (Le Lauréat)— mardi 15 mai à 20h30

Julien Meunier et Guillaume Massart, réalisateursFestival Cinéma du réel 2012— vendredi 8 juin à 20h30

Jean-Baptiste Thoret (Michael Cimino)— lundi 11 juin à 18h30 et 21h

Renseignements :

théâtre de l’Espace

scène nationale

03 81 51 03 12

www.theatre-espace.fr

[email protected]

JUIN

Michael Cimino— du 7 au 16 juinLe CanardeurVoyage au bout de l'enferLa Porte du ParadisL'Année du Dragon

Zoom Kelly Reichardt— du 8 au 15 juinWendy et LucyLa Dernière Piste

Festival cinémadu réel 2012hors les murs— vendredi 8 juin à 20h30La Cause et l’usageDécouverte d'un principe en case 3

l’Espacecinéma

L’ESPACE CINÉMA AU KURSAAL

À la fin des années 60, les États-Unis

sont en plein bouleversement :

assassinats politiques (JF Kennedy,

ML King, Malcom X), guerre du

Vietnam, répressions meurtrières

des manifestations étudiantes, lutte

pour les droits civiques, révoltes

des minorités...

Au cinéma, le public s'est lassé

des films classiques et populaires plus

très convaincants dans leur volonté

de faire rêver ou d'inventer des mondes

de substitution. Les studios à bout

de souffle sont alors pris d'assaut par

une nouvelle génération de cinéastes

d'une diversité et d’une inventivité

incroyable (Coppola, Kubrick, Hooper,

Friedkin, Scorsese, De Palma ou

Spielberg en font partie). Inspirés par

la nouvelle vague française, ces jeunes

auteurs refusent le statut de simples

exécutants et renouvellent l'esthétique

et l'approche formelle de leurs films

tout en se faisant l’écho des réalités

de leur époque. De nouveaux acteurs

apparaissent dans des films qui

révèlent une Amérique confrontée

à l'échec et au doute. Le self-made-man

modèle est fréquemment remplacé

par un anti-héros (un homme ordinaire

qui ne réussit pas toujours).

Cet âge d’or du cinéma américain,

inauguré par les morts sanglantes de

Bonnie and Clyde (Arthur Penn, 1967),

Hollywood,nouvelle vague

—du 7 au 16 mai

5Le Lauréat

Rosemary’s BabyRoman Polanski – 2h15, États-Unis, 1968,

avec Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon

Malgré les conseils de leur vieil ami Hutch,

Guy Woodhouse et sa jeune femme,

enceinte, s'installent dans un vieil immeu-

ble new-yorkais considéré comme une

demeure maléfique. Aussitôt, leurs voisins,

Minnie et Roman Castevet, vieux couple

d'Europe centrale, imposent leur amitié et

leurs services. Si Guy accepte facilement

ce voisinage, Rosemary s'en inquiète.

Chef-d’œuvre qui se poste à la lisière du

cinéma classique et moderne, Rosemary’s

Baby, a semble-t-il, touché les angoisses

souterraines du public américain en rem-

portant dans les salles un immense succès

populaire. Catalyseur des angoisses d’une

Amérique qui prend acte d’un mal congé-

nital et hume le parfum d’une paranoïa

pendue à son cou, Polanski aura eu le don

de satisfaire les arcanes du genre holly-

woodien tout en agitant son miroir

frondeur et surréaliste.

Romain Genissel, Kriticat

—mercredi 9 mai à 18h30

—lundi 14 mai à 21h

—mercredi 16 mai à 18h30

M.A.S.H.Robert Altman – 1h56, États-Unis, 1970

avec Donald Sutherland, Elliott Gould, Tom Sker-

ritt, Palme d’or en 1970

Pendant la Guerre de Corée, une antenne

chirurgicale est prise en main par trois tou-

bibs alcooliques, obsédés et très joueurs.

Avec leurs blagues de carabins, les trois

potaches font souffler un vent de folie sur

l’hôpital militaire.

Au cours des années 70, Altman minera

tour à tour le film de guerre, le western

(John McCabe, Buffalo Bill et les Indiens)

et le film noir (Le Privé). Avec M.A.S.H.,

il signe un classique de la comédie pamph-

létaire qui certes fait son âge, mais reste

toujours succulent.

Jean-Baptiste Thoret

—dimanche 13 mai à 20h30

—mardi 15 mai à 18h307

se ferme définitivement avec

La Porte du Paradis (M. Cimino, 1980),

gigantesque échec financier qui

provoque la faillite de la United Artists.

C’est la fin de ce que la critique avait

appelé Le Nouvel Hollywood

et le début de l’ère des blockbusters.

Nous n’avons pas fini de faire le tour

de cette période foisonnante du cinéma

américain mais parmi les films que nous

n’avions pas encore programmés

ces dernières années, ceux-ci comptent

parmi les plus connus et les plus

emblématiques notamment pour leur

succès public, mais aussi pour l’impact

qu’ils ont encore aujourd’hui.

Le Lauréat (The Graduate)

Mike Nichols – 1h45, États-Unis, 1968,

avec Dustin Hoffman, Anne Bancroft, Katharine

Ross

Benjamin, un jeune homme riche et dés-

orienté rentre en Californie après de

brillantes études. Lors d’une réception don-

née en son honneur, Mrs Robinson, amie de

ses parents, entreprend de le séduire. Il

devient son amant tandis que ses parents

l’incitent à sortir avec Elaine, la fille des

Robinson...

Après s’être fait remarquer avec son pre-

mier long métrage (Qui a peur de Virginia

Woolf?), Mike Nichols récidive avec cette

époustouflante comédie et satire des

moeurs américaines qui révéla Dustin

Hoffman et inspira à Simon et Garfunkel

une bande originale des plus fameuses. Ce

petit chef-d'œuvre d’humour et de romance

valut un Oscar à son réalisateur et battit

tous les records au box-office lors de sa

sortie.

—lundi 7 mai à 21h

—mardi 15 mai à 20h30 présenté

par Le Zabriskie club du lycée Pasteur

6

Hollywood, nouvelle vague — au Kursaal du 7 au 16 mai

de taxi à New York. Travaillant la nuit, il

parcourt la ville, tourmenté par la déca-

dence qui y règne : prostitution, drogue...,

et son impuissance à y remédier.

Taxi Driver est à lui tout seul (ou presque)

le symbole d'un cinéma passé à l'âge adulte

en ce qu'il délaisse la mythologie d'alors

pour s'accrocher au bitume des années

1970. Il tourne le dos aux studios holly-

woodiens, s'inscrit dans la réalité du monde

(la paranoïa urbaine) tout en filmant sa

métaphore (l'ange du mal transformé en

martyr). Pour le réalisateur Martin Scor-

sese, le cinéma révèle le combat incessant

entre l'homme – qui aspire à retrouver l'in-

nocence par la rédemption et qui, bien

souvent, se complaît dans la faute – et ses

ombres.

Eric Libiot, L’Express

—mardi 8 mai à 20h30

Apocalypse Now reduxFrancis Ford Coppola – 3h22, États-Unis,

1979, version redux (nouveau montage 2001),

avec Martin Sheen, Marlon Brando

Cloîtré dans une chambre d'hôtel de Saï-

gon, le jeune capitaine Willard, mal rasé et

imbibé d'alcool, est sorti de sa prostration

par une convocation de l'état-major améri-

cain. Le général Corman lui confie une

mission qui doit rester secrète : éliminer le

colonel Kurtz, un militaire aux méthodes

quelque peu expéditives et qui sévit au-

delà de la frontière cambodgienne.

Apocalypse now semblait être une affaire

réglée : entre trip psychédélique et oni-

risme guerrier, un film qui marquait la fin

de la pop-culture. Mais voilà qu’une ver-

sion plus longue d’une cinquantaine de

minutes, Apocalypse now redux, donne au

film de Francis Ford Coppola une ampleur

nouvelle : un film-monde, qui parle aussi du

Vietnam. Un chef-d'œuvre.

Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

—samedi 12 mai à 20h30

9

French ConnectionWilliam Friedkin – 1h45, États-Unis, 1971,

avec Gene Hackman, Roy Scheider

Jimmy Doyle et Buddy Russo forment la

meilleure équipe de la brigade des stupé-

fiants de New York. Une de leurs enquêtes

les mène à une filière française, dont l'un

des relais serait une boutique de confiserie

à Brooklyn...

Son morceau de bravoure : la longue

course-poursuite entre une voiture... et une

rame de métro aérien dont le conducteur

est obligé de brûler les feux! Très specta-

culaire, la scène révèle l'acharnement, aux

limites de l'absurde, du policier. L'action,

ici, fait partie intégrante du caractère

fruste des personnages. La violence ne

peut se dissocier du côté exalté du policier,

qui réagit viscéralement aux injustices de

son métier. Popeye jubile dans des situa-

tions inquiétantes ! La mise en scène

alterne les séquences de reportage et de

brusques explosions de sauvagerie. En lais-

sant les commandes à un jeune réalisateur,

le producteur de Bullitt et le scénariste de

Shaft ont fait le bon choix. C'était le cin-

quième film de William Friedkin qui, à 33

ans, remportait un triomphe international

confirmé par le suivant, qui deviendra un

phénomène mondial : L'Exorciste.

—lundi 7 mai à 18h30

—mercredi 9 mai à 21h

Taxi DriverMartin Scorsese – 1h55, États-Unis, 1976,

avec Robert De Niro, Jodie Foster, Harvey Keitel

Palme d’or en 1976

De retour du Vietnam, l'ancien marine Tra-

vis Buckles est embauché comme chauffeur8

Hollywood, nouvelle vague — au Kursaal du 7 au 16 mai

L’Invasiondes profanateursde sépultureDon Siegel – 1h20, États-Unis, 1956,

science-fiction

Un médecin d’une petite ville s'aperc�oit peu

à peu que les habitants se transforment en

êtres dénués de toute émotion. Il découvre

alors que des extra-terrestres s'emparent

pendant la nuit des corps de ses concitoyens.

L’un des plus beaux sujets qui soient pour

Serge Daney : « non seulement l’homme

disparaît mais c’est un autre lui-même qui

prend sa place ». Un film qui ne serait

qu’une brillante série B s’il n’avait valeur

de dénonciation. Pour Jacques Lour-

celles : « sans artifice ni pathos, l’invasion

de ces légumes cosmiques privés d’émo-

tions et de libre arbitre contient une

allégorie saisissante de toute entreprise

de déshumanisation ». Pour Jean-Baptiste

Thoret, le génial Don Siegel ouvre ainsi la

voie au cinéma américain de la paranoïa

et de l’effacement nourri en particulier

par la guerre du Vietnam ou l’affaire du

Watergate. Don Siegel, quant à lui, consi-

dère que c’est son meilleur film.

—vendredi 11 mai à 21h

SupervixensRuss Meyer – 1h45, États-Unis, 1975,

délire érotique (interdit - 16 ans)

Le scénario est plus mince qu’une ficelle de

string: un garagiste se retrouve harcelé par

des nymphomanes hargneuses aux décolle-

tés Grand Canyon. La première vertu de

Russ Meyer, c’est son sens « sexplosif » du

burlesque. La chevauchée vire à la relecture

loufoque des classiques de la conquête de

l’Ouest. La station-service, les espaces

déser tiques, la ferme isolée et les courses-

poursuites de grosses bagnoles sur des routes

sinueuses: s’il reste fidèle à un esprit wes-

tern, Russ Meyer remplace les cow-boys par

des walkyries-salopes en bikini. Et le road-

movie « Shérif fais-moi peur » de virer au

breast-movie échevelé « Lolo fais-moi rire ».

À tel point que John Waters n’hésite pas à le

considérer comme le « Eisenstein du film

érotique ». Mais on peut aussi trouver ça

très con.Luc Arbona, Les Inrocks

—vendredi 11 mai à 23h

La Nuit de tous les frissons—vendredi 11 mai

11

Cette nuit est une courte incursion

dans l’univers fabuleux et insondable

d’un cinéma de genre qui s’est

brillamment renouvelé dans les années

70. Avant la tombée de la nuit, venez

découvrir en famille une comédie aussi

désopilante qu’enivrante. Après avoir

rapidement couché les enfants, venez

assister à une inoubliable invasion

extra-terrestre. Vous aurez alors

bien besoin de retrouver vos esprits

et de vérifier que votre enveloppe

corporelle vous appartient toujours.

Supervixens est là pour ça!

What’s up doc! Peter Bogdanovitch – 1h34, États-Unis,

1972, comédie (tout public), avec Barbra

Streisand, Ryan O'Neal

Un jeune chercheur quelque peu rigide,

rencontre une jeune femme qui, semant le

désordre partout où elle passe, risque de

bouleverser sa vie.

Après l’immense succès du mélancolique

La Dernière Séance, Bogdanovitch ose le

style pétillant des comédies déjantées des

années 30 et consacre le couple roman-

tique formé par Barbra Streisand et Ryan

O’Neil (Love Story, Barry Lindon). Dans

cette histoire loufoque de valises mélan-

gées, on retrouve pêle-mêle des dialogues

insensés, une scène d’anthologie de des-

truction de chambre d’hôtel et la plus

désopilante des courses-poursuites dans les

rues de San Francisco.

—vendredi 11 mai à 18h3010

avait toujours quelques Iraniens parmi mes

amis. J’ai toujours été fasciné par la cul-

ture perse. » Quand arrivent les élections

iraniennes du printemps 2009, il suit, via

Internet, l’évolution de la situation sur

place. « Tout le monde pensait que c’était

un moment de bascule pour le régime, qui

allait finir par se réformer tout seul. Quand

Ahmadinejad a fait le coup de force, mal-

gré les protestations de son peuple, et que

la situation a commencé à dégénérer, mes

comptes Twitter et Facebook se sont

retrouvés submergés par des centaines de

vidéos et de textes. J’étais sidéré par l’in-

géniosité et le courage du peuple iranien,

qui a très vite compris que l’image et la

réactivité sont le nerf de la guerre. Ces

jeunes gens ont littéralement hacké Face-

book, qui, initialement, était tout sauf un

outil de résistance et de subversion poli-

tique. Très vite, j’ai décidé de tricoter un

projet à partir de cette matière. Cela a

donné Fleurs du mal. »

—jeudi 10 mai à 20h30 débat avec

le réalisateur animé par Amnesty

international et l’Acat

—lundi 14 mai à 18h30

Putty HillMatthew Porterfield – 1h30, États-Unis,

2011, avec Sky Ferreira, Cody Ray

C'est à Putty Hill, quartier de la banlieue

de Baltimore, que vivent Cody, Dustin, Zoé,

Spike et les autres. Le temps passe inlas-

sablement entre les parties de paintball, le

skate et les baignades en forêt. La dispari-

tion d'un des leurs, ami ou frère, va

subtilement bouleverser tout ce petit

monde. Le deuil fait remonter les souve-

nirs, tendres comme douloureux ; chacun

vit cette perte à sa manière, mais tous se

retrouvent finalement unis par des liens

simples mais profonds. L'avenir est encore

à construire.

La force du film tient à son ancrage dans le

réel. Les acteurs, en effet, jouent pratique-

ment leur propre rôle. Les réponses qu'ils

font à l'interviewer ont été improvisées en

tenant compte des hypothèses de la fiction,

mais à partir de leur vécu. Ce parti pris

s'inscrit dans une mise en scène extrême-13

Fleurs du malDavid Dusa – 1h40, France, 2012, avec

Rachid Youcef, Alice Belaïdi

Paris-Téhéran. Une histoire d’amour entre

deux déracinés ; Gecko, jeune affranchi

dont chaque pas est une danse, et Anahita,

iranienne en fuite, accrochée à l’actualité

de son pays. Peu à peu leur histoire indivi-

duelle est contaminée par l’Histoire et sa

médiatisation incessante et inédite sur

Internet.

Né en Hongrie en 1979, l’année de la révo-

lution islamique en Iran, David Dusa a

grandi en Suède, avant de travailler

comme serveur en Angleterre puis de s'ins-

taller à Paris... « Partout où j'allais, il y12

Zoom—du 10 au 16 mai

Une journée proposée

par le Pôle régional d'éducation

artistique au cinéma de Franche-Comté

et animée par Daniel Deshays, ingénieur

du son et réalisateur sonore.

—9h30 Entendre le cinéma

—14h L’atelier d’écoute

(avec extraits de films)

—16h30 Projection du film:

Les Ensortilèges de James Ensor

de Nora Philippe et Arnaud de Mezamat,

1h, France, 2010

La silhouette de James Ensor, peintre culte

et pourtant dépourvu de la reconnaissance

absolue que son art devrait lui attribuer,

hante encore la digue d’Ostende.

Et si l'on considérait le cinéma comme une

gigantesque machine à faire entendre?

Une machine qui s'aiderait de l'image pour

préciser l'écoute, une machine à dire le

monde, conçue pour nous permettre de

nous entendre? Comprendre comment

nous écoutons le réel permet de découvrir

les données qui président à notre appré-

hension du monde par l'oreille, car ce dont

nous sommes sûrs, c'est bien de notre

écoute. Reste à la rendre consciente.

Daniel Deshays

Daniel Deshays est concepteur et réalisa-

teur sonore. Producteur de musiques

improvisées et ingénieur du son, il enregis-

tre pour le cinéma le son direct et

beaucoup de musiques de film, notamment

pour Robert Kramer, Xavier Beauvois,

Robert Bober, Chantal Akerman, Ariane

Mnouchkine, Paul Vecchiali, Agnès Jaoui,

Philippe Garrel, Tariq Teguia.

Renseignements : MJC Centre Image

du Pays de Montbéliard : 0381911085

ou à l'Espace cinéma: 0381510312.

Cette journée est une formation

gratuite ouverte à tous.15

ment attentive aux gestes, aux pratiques

(tatouage, chanson, tag, skateboard...). Les

lieux sont filmés avec la même attention,

comme si l'auteur espérait en faire jaillir

l'esprit... La musicalité du montage, la sou-

plesse des corps qui se meuvent à l'écran,

la douceur enveloppante des paysages de

sous-bois, la tristesse désolée des parkings

de malls, tirent le film du côté de la balade

folk. Ensemble, ces artefacts esquissent

une cartographie très actuelle de l'Ameri-

cana. Révélé en 2010 à Sundance, le film

a, depuis, fait le tour des festivals du

monde et sa sortie sur les écrans en France

est une belle nouvelle.

Isabelle Régnier, Le Monde

—jeudi 10 mai à 18h30

—samedi 12 mai à 18h30

—mercredi 16 mai à 21h

14

À l’écoute des images—mercredi 9 mai au Kursaal

Cimino parJean-Baptiste ThoretLa conférence sera accompagnée d’extraits

de films

—lundi 11 juin à 18h30

« Si vous voulez comprendre mes films, il

faut que vous voyiez les paysages de mon

Amérique. » Jean-Baptiste Thoret a fait la

route avec Cimino de Los Angeles au Colo-

rado. Il raconte cette aventure dans Les

Cahiers du cinéma d’octobre 2011. L’au-

teur du Cinéma américain des années 70

ou plus récemment de Road Movie, USA

analysera pour nous l’œuvre de ce cinéaste

génial.

Sept films en trente ans... Par où

commencer? Par le milieu et La Porte

du Paradis. Point d’orgue de la carrière

de Cimino et point aveugle du cinéma

américain de ces quarante dernières

années, Naissance d’une nation passé

au filtre viscontien, chef-d’œuvre noir

toujours en salle d’attente critique.

Pour Cimino, comme dans l’histoire

du cinéma américain, La Porte du

Paradis marque un avant et un après,

le film alibi dont les majors avaient

besoin pour clore bruyamment l’âge

d’or des seventies et mettre ainsi

un terme à une politique des auteurs

dont l’hypertrophie montrait depuis

une poignée d’échecs retentissants

des signes d’essoufflement (...)

Enfant prodige devenu cinéaste maudit,

ange insolent (premier film joué et

produit par un autre marginal, Clint

Eastwood; deuxième film pharaonique

et multi-oscarisé) auquel on s’est

Michael Cimino—du 7 au 16juin

17La Porte du Paradis

movie se niche une méditation désespérée

sur l'Amérique : l'évanouissement de ses

valeurs, l'amitié brisée, l'honneur disparu,

la gangrène de la violence, le repli sur l'in-

dividualisme...

Sylvain Lefort

—jeudi 7 juin à 18h30

—samedi 9 juin à 21h

—jeudi 14 juin à 18h30

Voyageau bout de l’enfer (The Deer Hunter)

3h, États-Unis, 1979, avec Robert De Niro,

Christopher Walken, Meryl Streep... Int. -16 ans

Ouvriers sidérurgistes dans une petite ville

américaine de Pennsylvanie, Michael, Nick

et Steven vont se retrouver dans l'horreur

de la guerre du Vietnam. Faits prisonniers,

ils vont se perdre en s'évadant. Après son

retour au pays, Michael, qui découvre que

Steven a été amputé des deux jambes, part

à la recherche de Nick, tombé, lui, entre les

mains d'un trafiquant à Saïgon.

Sorti en salle quelques mois avant Apoca-

lypse Now, The Deer Hunter est un film hors

norme qui marque une étape essentielle

dans l’œuvre de Cimino. Controversé, tant

par son sujet que par ses options formelles,

il révèle un immense cinéaste en même

temps qu’une exceptionnelle galerie de

comédiens. Construit en trois périodes:

avant, pendant et après la guerre, c’est une

fresque de l’histoire des États-Unis, une épo-

pée guerrière et un formidable témoignage

sur une période qui a traumatisé l’Amérique.

—jeudi 7 juin à 21h

—mercredi 13 juin à 20h30

—samedi 16 juin à 17h3019

empressé de couper les ailes, Cimino

traverse le même désert depuis trente

ans, déposant parfois, entre des dizaines

de films rêvés, des oasis magnifiques

qui nous rappellent qu’il est bien l’un

des plus grands cinéastes américains

en activité même si son dernier film

(Sunchaser), date déjà de 1996.

Jean-Baptiste Thoret,

extraits de Sur la route avec Cimino

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot)

1h55, États-Unis, 1974, avec Clint Eastwood,

Jeff Bridges, Geoffrey Lewis

John Doherty « Thunderbolt », ancien bra-

queur réputé, se cache sous la soutane d’un

pasteur, quand ses anciens coéquipiers le

retrouvent, persuadés qu’il s’est tiré avec

le fric de leur dernier hold-up… Heureuse-

ment, un voleur de voiture jeune et

fougueux, « Lightfoot », passe par là et le

sauve de la mitraille ! Rattrapés par leurs

poursuivants, ils vont tous finir par faire

équipe pour se lancer dans un nouveau

casse important…

Scénario captivant, personnages hauts en

couleur, paysages grandioses et bleds pau-

més, de quoi retrouver le goût de

l'Amérique! Face à un Clint Eastwood plus

impassible que jamais, Jeff Bridges s'im-

pose avec la vigueur désenchantée dont il

venait de faire preuve dans Fat City de

John Huston et La Dernière Séance de

Peter Bogdanovich. Mais derrière ce thril-

ler conforme aux règles du genre –

règlements de comptes, cavales après un

magot, préparation d'un casse –, perce déjà

la patte du grand réalisateur qu'est

Michael Cimino. Car au cœur de ce road-18

Michael Cimino — au Kursaal du 7 au 16 juin

L’Année du dragon (Year Of The Dragon)

2h14, États-Unis, 1985, avec Mickey Rourke,

John Lone, Ariane

Ancien du Vietnam, le jeune commissaire

de police Stanley White a pour but de

« nettoyer » Chinatown, le quartier chinois

de New York. Pour commencer, il veut met-

tre un terme aux agissements de Joey Tai,

un homme d'affaire ambitieux qu'il soup-

çonne de trafic de drogue.

Quatre ans après La Porte du Paradis,

Michael Cimino revient à la réalisation et

s'attarde avant tout à peindre la quête

existentielle de son personnage principal,

dominé par ses démons intérieurs et par les

souvenirs traumatisants de la guerre du

Vietnam. En immiscant le spectateur au

cœur d'une culture qui lui est étrangère,

grâce à une utilisation subtile de l'icono-

graphie orientale, Michael Cimino

confirme son sens du récit classique, de la

grande forme picturale et de l'épopée inti-

miste. Entre violence et chaos urbain, il

nous entraîne dans un univers tissé de men-

songes et de règlements de compte, une

quête aride vers la rédemption.

—samedi 9 juin à 18h30

—lundi 11 juin à 21h présenté

par Jean Baptiste Thoret

—samedi 16 juin à 21h

La Porte du paradis (Heaven’s Gate)

3h40, États-Unis, 1981, version intégrale

(director’s cut), avec Kris Kristofferson, Chris-

topher Walken, Isabelle Huppert

Billy Irvine et James Averil, deux anciens

élèves d'Harvard, se retrouvent en 1890, à

l'heure où le Wyoming représente une véri-

table terre d'accueil pleine d'espoir pour des

milliers d'immigrants venus d'Europe Cen-

trale. Les deux hommes vont s'opposer. Billy,

comme les autres gros éleveurs de la région,

fait appel à des mercenaires, alors que Ave-

rill, devenu shérif, s'oppose à la violence.

Heaven’s Gate est une œuvre unique, une

épopée prodigieuse où tous les moyens

matériels ont été mis en œuvre. Un film

emporté par un rythme épique, assimilant,

transcendant l'apport qu'on avait cru perdu

d'un King Vidor. Il y a, en somme, deux

films dans Heaven’s Gate : une épopée his-

torique immense et, enfouie dans ses replis,

une méditation intimiste et contemplative

sur l'ambiguïté des sentiments, l'incroyable

difficulté d'être, la fuite funèbre du temps...

Sébastien Miguel, Cadrage mai/juin 2003

—samedi 9 juin à 14h30

—dimanche 10 juin à 20h

—vendredi 15 juin à 20h30

20

Michael Cimino — au Kursaal du 7 au 16 juin

Wendy et Lucy1h20, États-Unis, 2009, avec Michelle Wil-

liams, Will Patton, Will Oldham

Wendy roule avec son chien Lucy vers

l'Alaska, où elle espère trouver un travail

qui lui rapporterait un peu d'argent. Dans

une petite ville de l'Oregon, elle vole dans

un supermarché et se fait arrêter par la

police. Pendant ce temps, Lucy disparaît et

le monde trop précaire de Wendy

s'écroule...

Lors de la sortie du beau Old Joy, Kelly

Reichardt dévoilait une écriture forte, épu-

rée et délicate et s'imposait d'emblée

comme une figure incontournable du

cinéma indépendant américain. (...) Son

troisième long-métrage, le bouleversant

Wendy et Lucy, confirme la cohérence de

son engagement dans une voie cinémato-

graphique intransigeante, viscéralement

politique et humaine. Comme dans Old Joy,

il est question ici de l'évaporation d'un lien

affectif et social...

Les Inrockuptibles

—mercredi 8 juin à 18h30

—mardi 12 juin à 18h30

—jeudi 14 juin à 21h

La Dernière Piste1h41, États-Unis, 2011, avec Michelle Wil-

liams, Paul Dano, Bruce Greenwood

1845, Oregon. Une caravane composée de

trois familles engage le trappeur Stephen

Meek pour les guider à travers les mon-

tagnes des Cascades. Mais ils se perdent

sur une piste non tracée à travers les hauts

plateaux désertiques. La faim, la soif et le

manque de confiance dans l'instinct de sur-

vie de chacun d'entre eux sont autant

d'obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Son minimalisme qui va à l'os, l'âpreté de

sa beauté, sa manière d’humaniser plutôt

que d'héroïser la réalité, y sont pour beau-

coup. Non moins que sa façon de prendre à

contre-pied les canons du genre : resserre-

ment de l'écran carré contre exaltation

scopique de l'espace, point de vue féminin

inspiré des journaux intimes des pionnières

contre appropriation virile de l'Histoire,

méditation contre action, perdition contre

conquête. Splendide, aride, La Dernière

Piste est aussi un grand film politique.

Jacques Mandelbaum, le Monde

—mardi 12 juin à 21h

—mercredi 13 juin à 18h30

—vendredi 15 juin à 18h30

23

Discrètement, obstinément,

talentueusement, Kelly Reichardt poursuit

sa route de cinéma, une piste buissonnière

pleine de charme et de surprises.

Son cinéma est simple et frais comme

l’eau d’une fontaine mais peu formaté ou

calibré, fondé sur l’expérience de la durée,

l’attention minutieuse aux personnes et

aux lieux, une certaine modestie formelle.

Avec La Dernière Piste, tout change…

dans la continuité. C’est un western.

Kelly Reichardt poursuit les mêmes

questionnements formels et thématiques

que dans ses précédents films: comment

habiter ce vaste territoire magnifique

et sauvage, comment vivre décemment

dans un pays marqué par sa genèse

violente, comment tracer un destin

collectif dans ces espaces propices

à l’éparpillement individualiste.

Et accessoirement, comment construire

une filmographie dans les marges

d’Hollywood et contre les règles

du spectacle dominant. Questions

passionnantes auxquelles Kelly

Reichardt apporte quelques splendides

éléments de réponse.

Les Inrockuptibles22

ZoomKelly Reichardt—du 8 au 15 juin

La Dernière PisteWendy et Lucy

La Cause et l’usageDorine Brun, Julien Meunier – 2012,

France, 62 min, Prix des bibliothèques et men-

tion spéciale du jury des jeunes, sortie en salle

prévue en septembre 2012

Un état de la démocratie au prisme d'une

exception : milliardaire, le maire sortant

Serge Dassault, déclaré inéligible, repart

en campagne à Corbeil-Essonnes pour sou-

tenir « son » candidat.

Découverte d’unprincipe en case 3Guillaume Massart, Julien Meunier –

2012, France, 59 min

Vingt auteurs de bande dessinée sont réu-

nis en résidence à Arc-et-Senans par

l’association Pierre Feuille Ciseaux. Pen-

dant une semaine ils s’adonnent à de

stimulantes contraintes narratives et gra-

phiques. Peut-on créer collectivement?

L’un des participants fait entendre une voix

dissonante.

Créé par la bibliothèque du centre

Pompidou à Paris en 1979, Cinéma

du réel est rapidement devenu l’un

des festivals les plus prestigieux au

monde. Il reflète depuis plus de 30 ans

la diversité des genres et des formes

d’approche cinématographiques en

mêlant documentaire, essai et

expérimentation. Découvreur de jeunes

talents, Cinéma du réel a contribué

à révéler sur la scène internationale

de nombreux réalisateurs, aujourd’hui

connus du grand public.

En écho à cette 34e édition, nous vous

proposons de découvrir deux films

de la section contrechamp français.

L’un (La Cause et l’Usage) a obtenu

le Prix des bibliothèques et l’autre

a pris comme cadre une résidence

d’auteurs de bande dessinée organisée

par Pierre Feuille Ciseaux à Arc-et-

Senans. Deux films qui ont en commun

de porter un regard sur les liens et les

tensions qui unissent une communauté :

à travers le prisme large d’une élection

municipale pas comme les autres,

ou au détour d’une volonté partagée

d’un petit groupe de passionnés

de faire l’expérience d’une création

collective.

24

Festival Cinémadu réel 2012hors les murs

—vendredi 8 juin à 20h30

projection suivie d’un débat

avec Julien Meunier et Guillaume

Massart, réalisateurs

dimanche 13 mai

20h30— M.A.S.H.

lundi 14 mai

18h30— Fleurs du Mal

21h— Rosemary’s Baby

mardi 15 mai

18h30— M.A.S.H.

20h30— Le Lauréat présenté

par le Zabriskie Club

mercredi 16 mai

18h30— Rosemary’s Baby

21h— Putty Hill

JUIN

jeudi 7 juin

18h30— Le Canardeur

21h— Voyage au bout de l’enfer

vendredi 8 juin

18h30— Wendy et Lucy

20h30— Festival Cinéma du réel

rencontre avec les réalisateurs

samedi 9 juin

14h30— La Porte du paradis

18h30— L’Année du dragon

21h— Le Canardeur

dimanche 10 juin

20h— La Porte du paradis

lundi 11 juin

18h30— Conférence : Cimino

par Jean-Baptiste Thoret

21h— L’Année du dragon présenté

par Jean-Baptiste Thoret

mardi 12 juin

18h30— Wendy et Lucy

21h— La Dernière Piste

mercredi 13 juin

18h30— La Dernière Piste

20h30—Voyage au bout de l’enfer

jeudi 14 juin

18h30— Le Canardeur

21h— Wendy et Lucy

vendredi 15 juin

18h30— La Dernière Piste

20h30— La Porte du paradis

samedi 16 juin

17h30— Voyage au bout de l’enfer

21h— L’Année du dragon

27

Tous les films

À L’ESPACE CINÉMA AU KUR-SAALMAI

lundi 7 mai

18h30— French Connection

21h— Le Lauréat

mardi 8 mai

20h30 - Taxi Driver

mercredi 9 mai

9h— À l’écoute des images

18h30— Rosemary’s Baby

21h— French Connection

jeudi 10 mai

18h30— Putty Hill

20h30— Fleurs du Mal débat

avec le réalisateur

vendredi 11 mai

LA NUIT DE TOUS LES FRISSONS

18h30— What’s up Doc!

21h— L’Invasion des profanateurs

de sépulture

23h— Supervixens

samedi 12 mai

18h30— Putty Hill

20h30— Apocalypse Now

2828 Licen

ces d’en

trep

rene

ur de spectacles n° 1-10

0079

5, 2-100

079

3, 3-100

079

4 – Mise en page Florence Lagadec

L'Espace cinéma est une programmation

du théâtre de l'Espace, scène nationale

qui se décline alternativement

dans deux lieux différents :

au théâtre de l'Espace (Planoise)

et au Kursaal (centre ville).

au théâtre de l'Espace

place de l'Europe

BP 2033

25050 Besançon Cedex

au Kursaal

place Granvelle

Besançon

Tarifs : 4¤ – 3,50¤ – 2,50¤

0381510312

www.theatre-espace.fr

[email protected]

l’Espacecinéma